Caractéristiques fondamentales du béton 1- Les Bétons
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S-Laldji Cours-ETS hiver 2012<br />
<strong>Caractéristiques</strong> <strong>fondamentales</strong> <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
1- <strong>Les</strong> <strong>Bétons</strong><br />
Le <strong>béton</strong> est un matériau composite aggloméré, constitué de granulats <strong>du</strong>rs de diverses<br />
dimensions collées entre eux par un liant. <strong>Les</strong> composants sont très différents: leurs<br />
masses volumiques vont, dans les <strong>béton</strong>s courants de 1 pour l’eau eau à plus de 3 pour<br />
le ciment (en t/m3). Si le type de liant utilisé n'est pas un ciment, on parle alors, soit de<br />
liant composé binaire, ternaire ou quaternaire.<br />
En bref le <strong>béton</strong> est un:<br />
Mélange d’agrégat (sable plus granulat) et de la pâte composée: de ciment, d’eau et<br />
d’adjuvant<br />
pate 30 à 40%<br />
Ciment portland 7% to 15% par volume<br />
Eau 14% to 21% par volume<br />
Agregats 60% à 80%<br />
Gros granulats<br />
Granulats fins<br />
Adjuvants chimiques
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2- Rôles des constituants<br />
Granulat Fin + gros<br />
Sable seul avec Φ
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1a-Pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> ciment<br />
Pour fabriquer <strong>du</strong> ciment Portland, on fait cuire à température très élevée (1450°C),<br />
dans un four rotatif, un mélange de pierre calcaire broyée et d’argile (ou de matériaux<br />
similaires). La pierre calcaire fournit la chaux, et l’argile fournit principalement la silice et<br />
l’alumine. Le pro<strong>du</strong>it obtenu à la sortie <strong>du</strong> four s’appelle clinker. Le ciment Portland est<br />
ensuite fabriqué en ajoutant au clinker pulvérisé (grosseur des particules varie à peu<br />
près entre 1 et 80µm) une faible quantité (5%) de gypse. La description sommaire de la<br />
fabrication <strong>du</strong> ciment est illustrée dans la figure.
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1b-Propriétés physico-chimiques <strong>du</strong> ciment<br />
<strong>Les</strong> ciments sont caractérisés par leur vitesse de réaction, leur chaleur d’hydratation,<br />
leur finesse etc… Ces caractéristiques sont définies par des essais tels que:<br />
-Composition chimique<br />
-Consistance normale<br />
-Temps de prise<br />
-Leur finesse de mouture (broyage)<br />
- Leur composition chimique<br />
1c- Composition chimique<br />
A l'issue de la cuisson, nous obtenons 4 phases cristallines<br />
- 45 à 65 % de silicate tricalcique ( Alite )C3S<br />
- 15 à 25 % de silicate bicalcique (Bélite)C2S<br />
- 0 à 10 % d'alumino-ferrite tétracalcique C4AF<br />
- 0 à 15 % d'aluminate tricalcique C3A<br />
Résumé chimique et notation cimentière :<br />
Silice ………….....SIO2…………………….…..…..S<br />
Chaux……………CaO……………………….…. ....C<br />
Alumine………….Al2O3…………………….… ..A<br />
Oxyde de Fer……Fe2O3………………………...F<br />
La composition chimique d’un ciment GU (General Use) est donnée par le tableau.
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Équations de bogue<br />
C’est à partir <strong>du</strong> pourcentage des éléments qui compose le ciment que l’on calcule, au<br />
moyen d’équations déterminées par bogue (1955), les proportions des différents<br />
composés (C3S,….). <strong>Les</strong> équations de bogue sont les suivantes :<br />
Si Al2O3/Fe2O3>0.64<br />
%C3S = (4.071x%CaO) – (7.600x%SiO2) – (6.718x%Al2O3) – (1.430x%Fe2O3)-(2.852x%SO3)<br />
%C2S = (2.876x%SiO2) – (0.7544x%C3S)<br />
%C3A = (2.650x%Al2O3) – (1.692x%Fe2O3)<br />
%C4AF = (3.043x%Fe2O3)<br />
Si Al2O3/Fe2O3
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1d- Hydratation <strong>du</strong> ciment<br />
Le ciment portland possède des propriétés hydrauliques. <strong>Les</strong> réactions d’hydratation<br />
des 4 phases de ciment Portland se passent en même temps et contribuent avec une<br />
intensité différente au dégagement de chaleur <strong>du</strong> ciment.<br />
Hydratation de C3S<br />
Le C3S est la phase la plus importante <strong>du</strong> ciment. La chaleur dégagée par cette phase est<br />
l'une des plus élevée. La majeure partie de son hydratation se passe dans les 28<br />
premiers jours. La réaction complète peut prendre jusqu'à 1 année.<br />
La formule complète de C3S est: 3CaO.SiO2<br />
Au contact avec l’eau<br />
2C3S + 6H C3S2H3 + 3CH<br />
C-S-H + portlandite<br />
<strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its d’hydratation sont le silicate de calcium hydraté (C-S-H) et l'hydroxyde de<br />
calcium ou portlandite (CH).<br />
Hydratation de C2S<br />
La vitesse d'hydratation de b-C2S est beaucoup plus faible que celle <strong>du</strong> C3S. Le b-C2S va<br />
surtout participer au développement des résistances après 28 jours et dégage une très<br />
faible chaleur.<br />
La formule complète de C2S est: 2CaOSiO2<br />
Au contact avec l’eau:<br />
2C2S + 4H C3S2H3 + CH<br />
C-S-H + portlandite<br />
<strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its d'hydratation sont le silicate de calcium hydraté (C-S-H) et l'hydroxyde de<br />
calcium ou portlandite (CH).<br />
La formule <strong>du</strong> C-S-H donnée dans l'équation (C3S2H3) est approximative. La quantité de<br />
CH pro<strong>du</strong>ite dans ce cas est plus faible d'un tiers que dans le cas <strong>du</strong> C3S. La faible<br />
quantité de CH va favoriser le développement de meilleures résistances que dans le cas<br />
<strong>du</strong> C3S
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C-S-H externe cristallisé par précipitation<br />
Pro<strong>du</strong>its d’hydratation vus au MEB<br />
Cristaux de portlandite Ca(OH)2<br />
Hydratation de C3A et C4AF<br />
La réaction <strong>du</strong> C3A avec l’eau est très violente et exothermique, et si rien ne l’empêche,<br />
elle causera une prise éclair. C’est pour cette raison que <strong>du</strong> gypse soit additionné au<br />
clinker broyé pour retarder cette réaction. Il réagit avec le C3A et l’eau pour former des<br />
sulfoaluminates de calcium hydratés qui sont insolubles. Le C3A a une influence sur la<br />
prise initiale de la pâte, mais passée cette étape il influence peu le comportement de la<br />
pâte sauf en cas d’attaque par les sulfates. Il contribue peu à la résistance de la pâte.<br />
La formule complète de C3A est: 3CaOAl2O3<br />
C3A + eau + gypse Ettringite + C3A.3CS.H32) + Al2O3.3H2O<br />
1e - Évolution de l’hydratation<br />
Quand le ciment portland réagit avec l'eau, il y a dégagement de chaleur qui peut être<br />
mesurée par le calorimètre à con<strong>du</strong>ction thermique (isotherme) qui permet ainsi de<br />
suivre l’évolution de l’hydratation dans le temps.<br />
Pour bien décrire physiquement ce processus ,on peut le diviser en quatre étapes<br />
comme le font Troxell, Davis et Kelly (1968) :
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1ere étape <strong>du</strong>re quelques minutes seulement après le malaxage. A ce moment il<br />
y a une activité chimique intense et un grand dégagement de chaleur (réaction<br />
initiale entre l'’eau et le ciment.<br />
2 ème étape peut <strong>du</strong>rer d’une heure à 4 heures en fonction de la consistance des<br />
pâtes (et des <strong>béton</strong>s). L’activité chimique est faible appelée ‘’Dormant Period’’.<br />
3 ème étape <strong>du</strong>re 8 à 12 heures. L’activité chimique reprend et l’hydratation<br />
s’accélère. <strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its de l’hydratation se mettent à former des ponts entre<br />
particules de ciment. La prise se fait.<br />
4 ème étape c’est le <strong>du</strong>rcissement. Elle <strong>du</strong>re un an et même plus. <strong>Les</strong> pro<strong>du</strong>its de<br />
l’hydratation remplissent l’espace entre les grains de ciment. La pâte devient<br />
plus dense et plus résistante. Le rythme des réactions diminue.<br />
1f- Hydratation <strong>du</strong> ciment
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1g- Types de ciment portland<br />
Différents types de ciments sont mis sur le marché. Au canada, on en dénombre 5 types<br />
de ciment portland.<br />
2-Ajouts cimentaires<br />
peuvent être utilisés dans le <strong>béton</strong> en remplacement partiel <strong>du</strong> ciment portland.<br />
<strong>Les</strong> plus connus et les plus utilisés dans le <strong>béton</strong> sont:<br />
- <strong>Les</strong> cendres volantes générées par la combustion <strong>du</strong> charbon dans les centrales<br />
thermiques,<br />
- la fumée de silice émanant de certains procédés métallurgiques<br />
- le laitier de haut fourneau.<br />
- pouzzolanes naturelles (Métakaolin)<br />
D’autres ajouts cimentaires alternatifs moins connus peuvent aussi être utilisés:<br />
- Des cendres de balles de riz<br />
- Du verre broyé<br />
On distingue deux types d’ajouts:<br />
Ajout cimentaire hydraulique: peut s’hydrater même en absence <strong>du</strong> ciment. Exemple le<br />
laitier, les cendres volantes de classe C etc….<br />
Ajout cimentaire pouzzolanique: ne réagit qu’avec la présence <strong>du</strong> ciment portland. <strong>Les</strong><br />
normes CSA A3000 et ASTM C618, 1240 définissent les critère d’utilisation des ajouts.
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3- Granulats et eau<br />
Le rôle des granulats dans un mélange de <strong>béton</strong> est de permettre de pro<strong>du</strong>ire un<br />
matériau ayant une résistance et une <strong>du</strong>rabilité appropriées avec le moindre coût<br />
possible. La maniabilité (l’ouvrabilité) des <strong>béton</strong>s dépend grandement des<br />
caractéristiques des granulats dont les principales sont:<br />
- la granulométrie, la texture de surface des granulats etla forme des particules<br />
- la résistance mécanique (compression, traction et mo<strong>du</strong>le)<br />
- La densité relative, la masse volumique<br />
- l’absorption, la porosité et la teneur en humidité<br />
- la présence de matières nuisibles<br />
- la résistance aux cycles de gel et dégel<br />
- la résistance à l’abrasion et aux chocs<br />
L’eau utilisée pour la fabrication des mélanges de <strong>béton</strong> doit être de l’eau potable<br />
dépourvues de toutes impuretés et odeurs. Elle doit répondre aux exigences de l’article<br />
4.2.2 de la norme CSA A23.1 et de la norme ASTM C94. <strong>Les</strong> limites des teneurs de<br />
certains sels et oxydes sont données dans le tableau 9 de la norme CSA A23.1. La<br />
présence d’éléments nuisibles peut nuire aux propriétés <strong>du</strong> <strong>béton</strong>:<br />
- Sucre retarde la prise <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
- Acide ré<strong>du</strong>it les résistances et corrode les armatures<br />
- <strong>Les</strong> chlorures et les sulfates font dégrader le <strong>béton</strong><br />
4- Adjuvants chimiques<br />
Pour améliorer certaines propriétés des <strong>béton</strong>s on a recours à des adjuvants chimiques.<br />
<strong>Les</strong> adjuvants sont des pro<strong>du</strong>its organiques et inorganiques qui, quand ils sont ajoutés<br />
en petite quantité, modifient certaines propriétés des <strong>béton</strong>s. <strong>Les</strong> plus connus sont:<br />
Entraineur d’air, Ré<strong>du</strong>cteur d’eau à moyen où à forte action, accélérateur où<br />
retardateur de prise etc….<br />
L'addition de ces pro<strong>du</strong>its dans le <strong>béton</strong> engendre des phénomènes physico-chimiques<br />
très complexes.<br />
On utilise les adjuvants surtout pour :<br />
1. Diminuer le coût des constructions en <strong>béton</strong><br />
2. Donner au <strong>béton</strong> certaines caractéristiques plus efficacement que par d’autres<br />
moyens<br />
3. Assurer la qualité <strong>du</strong> <strong>béton</strong> <strong>du</strong>rant le malaxage, le transport, la mise en place et<br />
la cure dans des conditions météorologiques défavorables<br />
4. Obéir à certaines urgences <strong>du</strong>rant le <strong>béton</strong>nage<br />
3.1- Adjuvants entraîneurs d’air<br />
Ajoutés au <strong>béton</strong>, ils entraînent une quantité définie d'air, sous forme de bulles<br />
calibrées microscopiques (90% < 100 mm de diamètre et 60% < 20 mm) réparties de<br />
manière homogène dans le <strong>béton</strong> et de façon <strong>du</strong>rable.<br />
Lors <strong>du</strong> gel, l'eau se transforme en glace, son volume augmente et la pression ainsi<br />
provoquée peut être suffisante pour entraîner la rupture <strong>du</strong> <strong>béton</strong>. <strong>Les</strong> bulles d'air
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entraîné forment autant de réservoirs qui reprennent l'excès d'eau intro<strong>du</strong>it en force, et<br />
contribuent ainsi à diminuer les pressions qui s'exercent et, par suite, à prévenir<br />
l'endommagement <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
L'effet de 4 à 6% d'air sur la résistance <strong>du</strong> <strong>béton</strong> au gel-dégel est remarquable.<br />
On peut ainsi pro<strong>du</strong>ire des <strong>béton</strong>s à air entraîné avec un ciment entraîneur d’air, Le<br />
ciment entraîneur d’air est un ciment portland obtenu en ajoutant un agent entraîneur<br />
d’air <strong>du</strong>rant le broyage <strong>du</strong> clinker.<br />
Effets sur <strong>béton</strong> à l’état frais<br />
les bulles stabilisent les grains (correcteur granulaire)<br />
amélioration de la cohésion<br />
et de l’ouvrabilité (effet de ré<strong>du</strong>ction d’eau)<br />
amélioration de l’aspect au décoffrage<br />
Effet sur le <strong>béton</strong> à l’état <strong>du</strong>rci<br />
amélioration de la résistance au gel/dégel et aux sels de déverglaçage<br />
amélioration des résistances des <strong>béton</strong>s faiblement dosés en ciment
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3.2- Adjuvants ré<strong>du</strong>cteurs d’eau<br />
<strong>Les</strong> ré<strong>du</strong>cteurs d’eau sont utilisés pour:<br />
ré<strong>du</strong>ire la quantité d’eau de gâchage d’environ 5 à 10 %<br />
abaisser le rapport eau/liants,<br />
ré<strong>du</strong>ire la quantité de ciment et d’eau<br />
augmenter l’affaissement.<br />
La perte d’affaissement est souvent très importante (fig. 6-4). <strong>Les</strong> ré<strong>du</strong>cteurs d’eau<br />
peuvent causer un retard de prise si leur dosage est élevé. Ils sont conçus pour des<br />
<strong>béton</strong>s de 100 à 125 mm d’affaissement.<br />
3.3- Adjuvants ré<strong>du</strong>cteurs d’eau de haute efficacité (Superplastifiant)<br />
Ils possèdent les mêmes fonctionnalités que les ré<strong>du</strong>cteurs d’eau conventionnels, mais<br />
ils sont beaucoup plus efficaces et doivent satisfaire aux exigences de la norme ASTM<br />
C1017 . Ils sont généralement utilisés dans les <strong>béton</strong>s à haute performance à faible<br />
rapport Eau/liant.<br />
- ré<strong>du</strong>isent considérablement la demande en eau de 12 % à 30 % et la teneur<br />
en liants,<br />
- pro<strong>du</strong>isent des <strong>béton</strong>s avec une ouvrabilité normale ou améliorée voir même<br />
fluide (affaissement > 190 mm selon ASTM 1017) et cohésif .<br />
La diminution <strong>du</strong> dosage en eau et <strong>du</strong> rapport eau/liants peuvent permettre :<br />
- une résistance à la compression de plus de 70 Mpa<br />
- une augmentation des gains de résistance au jeune âge<br />
- une plus grande résistance à la pénétration des ions chlore
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4- Propriétés <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
Le <strong>béton</strong> possède deux comportements: l’état frais et l’état <strong>du</strong>rci. Parmi tous les<br />
constituants <strong>du</strong> <strong>béton</strong>, l’eau reste l’ingrédient qui peut nuire le plus même si c’est à<br />
grâce à l’eau que le <strong>béton</strong> peut être manipulé. Ré<strong>du</strong>ire son dosage permet:<br />
- d’augmenter la résistance en compression et en flexion<br />
- ré<strong>du</strong>ire la perméabilité<br />
- Ré<strong>du</strong>ire la contraction volumique (retrait de séchage)<br />
- Moins de risques d’attaques d’agents agressifs extérieurs.<br />
La ré<strong>du</strong>ction d’eau rend par contre le <strong>béton</strong> moins plastique. Avec l’incorporation des<br />
adjuvants chimiques, cela devient possible<br />
3.1- <strong>Caractéristiques</strong> <strong>du</strong> <strong>béton</strong> frais<br />
La caractéristique essentielle <strong>du</strong> <strong>béton</strong> frais est l'ouvrabilité (maniabilité), qui<br />
conditionne non seulement sa mise en place pour le remplissage parfait <strong>du</strong> coffrage et<br />
<strong>du</strong> ferraillage, mais également ses performances à l'état <strong>du</strong>rci. Un <strong>béton</strong> frais doit être<br />
facilement maniable et facile à mettre en place. Il doit être aussi homogène et cohésif.<br />
Pour remplir toutes ses qualités, les constituants <strong>du</strong> <strong>béton</strong> doivent être soigneusement<br />
mélangés. Il existe plusieurs facteurs qui affectent la maniabilité d’un <strong>béton</strong>:<br />
Méthode et <strong>du</strong>rée de transport<br />
Quantité et caractéristiques des composants (liants, granulats)<br />
Forme, granulométrie et type de granulats<br />
Le volume d’air<br />
Le dosage en eau<br />
Il existe un très grand nombre d'appareils de mesure de l'ouvrabilité <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
reposant sur des principes différents. Certains mesurent une compacité, d'autres un<br />
temps d'écoulement etc...
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A- Affaissement au cône d'Abrams: <strong>béton</strong> ordinaire et BHP (CSA A23.2-5c ASTM<br />
C143)<br />
Cet essai (slump-test) est incontestablement un des plus simples et des plus<br />
fréquemment utilisés, car il est très facile à mettre en œuvre. Il ne nécessite qu'un<br />
matériel peu coûteux et peut être effectué directement sur chantier par un<br />
personnel non hautement qualifié mais ayant reçu simplement les instructions<br />
nécessaires au cours de quelques séances de démonstration. L'appareillage est<br />
complètement décrit dans la norme CSA A23.2-5C et est schématisé sur la figure.<br />
B- Étalement des <strong>béton</strong>s autoplaçants<br />
<strong>Les</strong> BAP sont des <strong>béton</strong>s très fluides qui ont l’avantage à se mettre en place par euxmêmes<br />
dans des coffrages fortement armés. La mise en place ne nécessite aucune<br />
vibration et ils remplissent les coffrages de façon homogène avec une faible<br />
ségrégation, ce qui rend ce <strong>béton</strong> très attrayant pour la diminution des coûts de main
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d’oeuvre et la diminution des bruits de chantiers. La mesure de l’ouvrabilité se fait par<br />
plusieurs essais dont la mesure de l’étalement au lieu de l’affaissement.<br />
E- Masse Volumique et teneur en air (CSA A23.2-4C ASTM C231)<br />
La masse volumique est la masse par unité de volume d’un <strong>béton</strong>. L’essai est effectué<br />
conformément à la norme CSA A23.2-4C Ou ASTM C231. L’appareillage utilisé est un airmètre<br />
(figure). Le <strong>béton</strong> est placé en 3 couches consolidées avec 25 coups de pilon. La<br />
surface supérieure <strong>du</strong> <strong>béton</strong> est ensuite arasée à l’aide <strong>du</strong> règle.<br />
La masse <strong>du</strong> contenant rempli de <strong>béton</strong> – la tare divisée par le volume <strong>du</strong> contenant<br />
donne la masse volumique <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
À l’aide de l’air mètre on mesure le volume d’air occlus ou entraîné <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
3.2- <strong>Caractéristiques</strong> <strong>du</strong> <strong>béton</strong> <strong>du</strong>rci<br />
Le <strong>béton</strong> est un matériau travaillant bien en compression, dont la connaissance de ses<br />
propriétés mécaniques est indispensable pour le calcul <strong>du</strong> dimensionnement des<br />
ouvrages. Assez souvent, beaucoup de professionnels <strong>du</strong> <strong>béton</strong> considèrent que la<br />
caractéristique essentielle <strong>du</strong> <strong>béton</strong> <strong>du</strong>rci est sa résistance mécanique en compression à<br />
un âge donné (28 jours). Sa résistance à la traction ainsi que celle en flexion sont<br />
beaucoup plus faibles que sa résistance à la compression. De nos jours, il est aussi<br />
important de se soucier des autres caractéristiques telles que la perméabilité, la
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porosité etc... Pour maximiser les performances <strong>du</strong> <strong>béton</strong>, on doit lui assurer un<br />
murissement adéquat.<br />
A- Cure humide (CSA A23.1-3C)<br />
En présence d’une humidité relative (HR) ≥ 80% et tant qu’il y a des grains de ciment<br />
non encore hydratés, le <strong>béton</strong> continuera à <strong>du</strong>rcir dans le temps. Lorsque HR < 80%,<br />
l’hydratation peut s’arrêter (figure). Si par contre, on sature le <strong>béton</strong> de nouveau,<br />
l’hydratation reprendra. Il est toutefois conseillé d’assurer un bon murissement <strong>du</strong><br />
<strong>béton</strong> dès le jeune âge d’une manière continue jusqu’à atteindre les performances<br />
voulues.<br />
B- Résistance<br />
La compression est le mode usuel de chargement <strong>du</strong> <strong>béton</strong> de par la bonne résistance<br />
de ce matériau à ce type de sollicitation par rapport à sa résistance à la traction. La<br />
résistance (contrainte) maximale en compression <strong>du</strong> <strong>béton</strong>, fc, donnée en MPa est par<br />
conséquent une des propriétés les plus importantes. L’évaluation de la résistance à la<br />
compression est réalisée sur le <strong>béton</strong> à 28 jours d’âge tel que spécifié par la norme<br />
CAN/CSA A23.2-9C afin de vérifier la qualité <strong>du</strong> <strong>béton</strong> pro<strong>du</strong>it. La résistance <strong>du</strong> <strong>béton</strong> en<br />
compression est une propriété qui continue d’augmenter plusieurs années après la<br />
pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>béton</strong>. Le choix de réaliser le test à 28 jours d’âge n’est que purement<br />
normatif. La contrainte maximale en compression est évaluée par un test de<br />
compression uni-axial sur une éprouvette cylindrique de longueur L et de diamètre φ<br />
(en général L=200 mm et φ=100 mm) tel que présenté à la figure 1. Des cylindres de<br />
150x300 sont aussi utilisés notamment aux USA.
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Une force P est alors appliquée par une<br />
presse sur l’éprouvette jusqu’à sa faillite.<br />
La figure présente une courbe typique<br />
correspondant à la relation contraintedéformation<br />
instantanée d’un <strong>béton</strong> non<br />
armé <strong>du</strong>rant un essai de compression.<br />
Différentes résistances en compression (CSA A23.2-9C) allant de 20-35 MPa, pour les<br />
<strong>béton</strong>s de pavage, à 70 MPa pour les BHP à 140 MPa pour les BPR. Dans les <strong>béton</strong>s faits<br />
avec <strong>du</strong> ciment portland, 75% de la résistance est atteinte à 7 jours, 10 et 15% à 56 et 90<br />
jours. La résistance en compression spécifiée est désignée par f’c et doit être<br />
normalement dépassée par la résistance obtenue fc. Cette dernière dépend surtout <strong>du</strong><br />
rapport eau/liant, <strong>du</strong> degré d’hydratation, des conditions de cure, de la qualité <strong>du</strong> liant,<br />
teneur en air, type de granulats etc…<br />
<strong>Les</strong> ajouts cimentaires peuvent améliorer les résistances des <strong>béton</strong>s à moyen et à long<br />
terme
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On s’intéresse aussi beaucoup à la résistance en flexion (CSA A23.2-8C) lors de la<br />
conception des chaussées et autres dalles ou <strong>béton</strong> de pavages. On établit souvent<br />
approximativement la résistance en flexion ou mo<strong>du</strong>le de rupture d’un <strong>béton</strong> de masse<br />
volumique normale entre 0,7 et 0,8√fc.<br />
La résistance en traction <strong>du</strong> <strong>béton</strong> (CSA A23.2-13C) est comprise entre 8 et 12% fois la<br />
résistance en compression. Elle est estimée à environ 0.4√fc à 0,7√fc.<br />
La résistance en cisaillement <strong>du</strong> <strong>béton</strong> est d’environ 5% fois celle de compression.<br />
Le mo<strong>du</strong>le d’élasticité (Ec) est défini par le rapport de la contrainte normale (σc) et la<br />
déformation générée εc) dans le domaine linéaire élastique (Ec = σc / εc). Il varie de 14<br />
000 à 41 000 Mpa ou à 5000 √fc.<br />
Toutefois, toutes ces corrélations entre les résistances peuvent varier dépendamment<br />
de la composition <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.
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C- Masse volumique <strong>du</strong> <strong>béton</strong> <strong>du</strong>rci<br />
La masse volumique d’un <strong>béton</strong> ordinaire utilisé dans les chaussées, les bâtiments et<br />
autres structures usuelles est comprise entre 2240 à 2400 kg/m 3 . Elle dépend de la<br />
quantité et de la densité des matériaux, des quantités d’air emprisonné et entraîné. Le<br />
<strong>béton</strong> combiné avec des armatures donne naissance à un <strong>béton</strong> armé de masse<br />
volumique généralement accepté dans les calculs de 2400 kg/m 3 . La masse d’un <strong>béton</strong><br />
sec est égale à la masse <strong>du</strong> <strong>béton</strong> frais – la masse d’eau évaporable. Une partie de l’eau<br />
de gâchage se combine chimiquement avec le liant pour former des hydrates et une<br />
autre partie est emprisonnée dans les pores et capillaires qui s’évaporent lentement<br />
dépendamment des conditions environnantes <strong>du</strong> <strong>béton</strong>. À une HR = 50%, l’eau qui<br />
s’évapore est estimé à environ 0,5 à 3% de la masse <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
On rencontre aussi des <strong>béton</strong>s de masse volumique différente:<br />
- Béton lourd<br />
- Béton léger<br />
- Béton isolant<br />
3.3- Durabilité<br />
A- Résistance au gel et dégel ASTM C666) et écaillage (ASTM C672)<br />
<strong>Les</strong> <strong>béton</strong>s exposés aux conditions atmosphériques sévères subissent assez souvent des<br />
cycles de gel et dégel pendant leur <strong>du</strong>rée de vie. C’est l’une des causes de leur<br />
détérioration. L’eau qui y pénètre à l’intérieur des pores en plus des sels de<br />
déverglaçage versés en surface se gèle est donc augmente de volume générant ainsi des<br />
tensions à l’intérieur <strong>du</strong> <strong>béton</strong> qui provoquent des fissurations et écaillements <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
Le volume d’air occlus est d’environ 1 à 2 % , teneur non suffisante pour faire face au<br />
volume d’eau qui gèle. Pour résister à ce phénomène, il faut augmenter le volume d’air<br />
en entrainant une certaine quantité à l’aide d’un adjuvant chimique (agent entraîneur<br />
d’air). La norme BNQ recommande une teneur en air variant de 4 à 8% dépendamment<br />
des conditions d’exposition <strong>du</strong> <strong>béton</strong>, de la grosseur des granulats etc…<br />
La résistance aux cycles de gel-dégel est évaluée selon la norme ASTM C666, procé<strong>du</strong>re<br />
A, sur deux éprouvettes de 75 × 75 × 350 mm munies de plots sur leurs deux faces<br />
latérales. <strong>Les</strong> échantillons subissent 6 cycles par jour à température variable de -18°C à<br />
+4°C. Le temps de passage d’une onde ultrasonore (en μsec) d’une fréquence<br />
longitudinale,<br />
communément appelé pundit, perte de masse et les déformations longitudinales ont<br />
été mesurés chaque semaine et permettent de déterminer le facteur de <strong>du</strong>rabilité.
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La résistance à l’écaillage des <strong>béton</strong>s exposés aux sels de déverglaçage (solution<br />
aqueuse de 3% massique de NaCl) est évaluée sur des plaques d’au moins 500 cm2 de<br />
surface utile et d’épaisseur 75 mm L’essai peut être réalisé suivant la norme BNQ 2621-<br />
900 ou ASTM C672 sur des plaques d’au moins 500 cm2 de surface utile et d’épaisseur<br />
75 mm. la solution saline est appliquée sur la surface de la plaque laquelle est soumise<br />
aux cycles de gel-dégel. Un cadrage réalisé sur tout le portour de la palque permet de<br />
retenir la solution. Un cycle de gel-dégel a une <strong>du</strong>rée de 24 heures consistant en une<br />
période de gel de 16h ± 1h à une température de -18 °C suivie d’une période de dégel<br />
de 8h ± 1h à une température de + 23 °C. Ce cycle se répète 56 fois sans interruption. La<br />
mesure de l’écaillage est effectuée à 7, 21, 35 et 56 cycles. À chaque mesure, on rince la<br />
surface de l’éprouvette avec une eau pure pour enlever tous les débris, qui sont ensuite<br />
lavés, filtrés sur un tamis de 80 μm, séchés à l’étuve puis pesés. <strong>Les</strong> résultats sont<br />
exprimés en g/m2.<br />
Tombeaux de gel et dégel<br />
Plusieurs facteurs influent sur la résistance aux gel-dégel des <strong>béton</strong>s:<br />
- Volume d’air entraîné<br />
- Rapport eau/liant<br />
- Période de séchage avant l’exposition au gel-dégel
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B- Résistance écaillage (ASTM C672)<br />
C- Perméabilité des <strong>béton</strong>s<br />
La perméabilité est la mesure de la migration d’eau à travers le <strong>béton</strong>. Un <strong>béton</strong><br />
perméable ouvre la porte aux différents agents agressifs extérieurs qui sont la principale<br />
cause de la corrosion des armatures et de la dégradation <strong>du</strong> <strong>béton</strong>. À l’inverse, un <strong>béton</strong><br />
étanche ou très peu perméable est un <strong>béton</strong> <strong>du</strong>rable. Selon les résultats trouvés par<br />
certains, la perméabilité d’une pâte de ciment tenue continuellement humide de<br />
rapport E/L de 0,3 à 0,7, varie de 0,1 x 10 -12 à 120 x 10 -12 cm/s alors que celle des<br />
granulats varie de 1,7 x 10 -9 à 3,5 x 10 -13 cm/s. La perméabilité <strong>du</strong> <strong>béton</strong> de bonne<br />
qualité est d’environ 1 x 10 -10 cm/s.<br />
Plusieurs essais sont exécutés pour mesurer la perméabilité des <strong>béton</strong>s. Un seul est<br />
toutefois normalisé. L’essai ASTM C1202 consiste à mesurer la perméabilité aux ions<br />
chlores d’un <strong>béton</strong>. La diffusion des ions chlorures permet d’évaluer l’interconnectivité<br />
des pores dans le <strong>béton</strong>. C’est un essai rapide servant à mesurer la capacité <strong>du</strong> <strong>béton</strong> à<br />
résister à la pénétration des chlorures par détermination de la con<strong>du</strong>ctance électrique,<br />
exprimé par la charge électrique totale.<br />
Cet essai est effectué sur des éprouvettes de 95 mm de diamètre et 50 mm d’épaisseur.<br />
Ces éprouvettes sont extraites à partir d’un cylindre de 100 mm de diamètre sur 200<br />
mm de hauteur. L’éprouvette est placée dans une cellule de perméabilité de telle façon<br />
que l’une des faces circulaires baigne dans une solution de 3% de chlorure de sodium<br />
(NaCl) dans laquelle se trouve une électrode (cathode) émettrice<br />
d’électrons. L’autre face circulaire baigne dans une solution de soude (0,3N de NaOH)<br />
où se trouve une autre électrode (anode) qui boucle le circuit. Une différence de<br />
potentielle (ddp) de 60 volts est maintenue entre les deux extrémités de l’éprouvette.<br />
L’essai consiste à mesurer la<br />
charge électrique totale, exprimée en coulombs qui passe à travers l’éprouvette<br />
pendant 6 heures. La charge mesurée exprime la diffusion des ions chlore à travers<br />
l’échantillon. <strong>Les</strong> résultats sont interprétés par référence aux valeurs <strong>du</strong> tableau qui<br />
exprime le niveau de diffusion des ions chlorures dans l’échantillon en fonction de la<br />
charge.
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D’autres essais tels que la mesure la perméabilité d’un <strong>béton</strong> soumis à une pression<br />
d’eau. La figure donne la relation entre la perméabilité, le rapport eau/ciment et la cure<br />
initiale des éprouvettes cylindriques de 100x200 mm après 90 jours de séchage à l’air.
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D- Résistance à l’abrasion ASTM C779<br />
<strong>Les</strong> surfaces de <strong>béton</strong> sont souvent soumises à certains types de chargement (freinage<br />
des véhicules, le lavage à forte pression) qui affecte la qualité et la résistance de celui-ci.<br />
Ce cas de chargement est décrit par l’essai d’abrasion. L’essai permet de déterminer la<br />
résistance à l’abrasion d’une surface horizontale d’un <strong>béton</strong>. Il est clair donc que le but<br />
est de vérifier surtout la résistance de la pâte <strong>du</strong> liant utilisé pour la fabrication <strong>du</strong><br />
<strong>béton</strong>. Cette résistance dépend, toutefois, de la zone de transition et de l’adhérence<br />
pâte-granulat. L’essai est réalisé sur des surfaces de blocs de <strong>béton</strong> suivant la procé<strong>du</strong>re<br />
C décrite dans la norme ASTM C779.<br />
<strong>Les</strong> facteurs importants qui peuvent affecter la résistance <strong>du</strong> <strong>béton</strong> à l’abrasion sont la<br />
résistance en compression (> 35 MPa à 28 j), le rapport eau/liant (max 0.50), le<br />
processus de murissement et le type de finition exercée sur la surface <strong>du</strong> <strong>béton</strong> (norme<br />
CSA A23.1 article 22.5).
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La résistance en compression et le type de<br />
granulat influencent la résistance à<br />
l’abrasion<br />
La finition et le traitement des surfaces <strong>du</strong><br />
<strong>béton</strong> affectent l’abrasion des <strong>béton</strong>s<br />
E- Stabilité volumétrique<br />
Dès la fin de sa mise en œuvre, le <strong>béton</strong> est soumis à des déformations, même en<br />
absence de charges. <strong>Les</strong> variations de longueur se situent entre 0.01 et 0.08%.<br />
Deux facteurs fondamentaux sont à l’origine des déformations <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
1- Charges directes appliquées (charge exploitation, permanente, sismique etc..<br />
2- Charges indirectes (température, conditions de confinement, retrait,…)<br />
E1- Retrait: C’est la diminution de longueur d’un élément de <strong>béton</strong> <strong>du</strong> essentiellement<br />
au mouvement d’eau dans la matrice cimentaire. On distingue 4 types de retrait:<br />
- retrait plastique dû à la dessication de la pâte de ciment en début de prise.<br />
- retrait par auto-dessiccation (endogène) au cours de l’hydratation<br />
- retrait thermique causé par les différences de température au cours de<br />
l’hydratation<br />
- retrait à long terme causé (séchage)par l’évaporation de l’eau contenue<br />
dans le <strong>béton</strong>.<br />
<strong>Les</strong> différents types de retrait observés dans le <strong>béton</strong>, leur cause et leur remède sont<br />
listés dans le tableau.<br />
La mesure <strong>du</strong> retrait se fait de différentes façons. Toutefois seul le retrait de séchage est<br />
normalisé (ASTM C157). Il est réalisé sur des prismes de 75x75x300 mm munies de plots<br />
aux extrémités (figure 1). <strong>Les</strong> mesures sont prises au moyen d’un comparateur et le<br />
retrait est calculé en pourcentage de la longueur initiale de l’échantillon par la formule :<br />
∆l = (l-l1)/l0<br />
Où ∆l : Retrait (%);<br />
l : Lecture <strong>du</strong> comparateur à l’échéancier X (mm);<br />
l1 : Lecture <strong>du</strong> comparateur juste après le démoulage (mm)<br />
l0 : Longueur entre les faces intérieures des plots dans l’échantillon (mm).<br />
Le retrait développé par le même <strong>béton</strong> dans le temps est donnée par la figure
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E2- Dilatation<br />
Une fluctuations de température peut provoquer des contraintes dans le <strong>béton</strong> qui<br />
finiront par fissurer le <strong>béton</strong>. Puisque le coefficient de dilatation thermique <strong>du</strong> <strong>béton</strong> est<br />
évalué à 1 x 10 -5 , pour une variation de ± 20 °C on obtient: Δl = ± 2 ‰ x longueur.<br />
Pour un chaînage en B.A. de 20 m de longueur et un écart de température de 20 °C, on a<br />
une dilatation de : 2 ‰ x 2000 cm = 0,4 cm (∆l = αT . ∆t.l)<br />
E3- Fluage<br />
Lorsqu’il est soumis à l’action d’une charge de longue <strong>du</strong>rée, le <strong>béton</strong> se comporte<br />
comme un matériau visco-elastique. La déformation instantanée qu’il subit au moment<br />
de l’application de la charge est suivie d’une déformation lente ou différée qui se<br />
stabilise après quelques années. C’est ce que l’on appelle le fluage. Le fluage est<br />
pratiquement complet au bout de 3 ans. Au bout d’un mois, les 40 % de la déformation<br />
de fluage sont effectués et au bout de six mois, les 80%.<br />
Estimation de la déformation de fluage:<br />
Δl = 4 à 5 ‰ longueur.<br />
Cette déformation varie surtout avec la contrainte moyenne permanente imposée au<br />
matériau.<br />
F- Réaction alcalis-granulats<br />
La réaction alcalis-granulats est initié par la présence des alcalis provenant <strong>du</strong> liant et la<br />
silice réactive des granulats. Cette réaction appelée aussi le cancer <strong>du</strong> <strong>béton</strong> peut être à<br />
l’origine de plusieurs désordres dans les structures en <strong>béton</strong>. Elle se manifeste par des<br />
fissures en forme de faïençage à la surface <strong>du</strong> <strong>béton</strong> causé par une expansion interne <strong>du</strong><br />
<strong>béton</strong>. Il est généralement recommandé de prêter une attention particulière à la teneur<br />
en alcalis <strong>du</strong> liant et la réactivité des granulats. Une manière de ré<strong>du</strong>ire les risques de<br />
fissures <strong>du</strong>s à la RAG est l’incorporation des ajouts cimentaires à des dosages adéquats.
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G- Carbonatation<br />
La réaction <strong>du</strong> gaz carbonique avec les pro<strong>du</strong>its d’hydratation <strong>du</strong> liant spécialement<br />
l’hydroxyde de calcium (portlandite) génère des carbonates ou de la calcite.<br />
dans la solution interstitielle <strong>du</strong> <strong>béton</strong> à bases alcalins<br />
Ca(OH)2 + CO2 CaCO3 + H2O<br />
La carbonatation augmente le retrait de séchage (donc risque de fissuration) et ré<strong>du</strong>it<br />
l’alcalinité <strong>du</strong> <strong>béton</strong> (donc risque de corrosion des armatures). L’essai le plus simple qui<br />
peut détecter la profondeur de carbonatation d’un <strong>béton</strong> correspond au test à la<br />
phénolphtaléine réalisé sur des fractures fraiches de <strong>béton</strong>. La phénolphtaléine est un<br />
indicateur de pH coloré dont le virage se situe aux alentours de 9. Cela permet de<br />
différencier la zone<br />
carbonatée (pH < 9) qui reste incolore, de la zone non carbonatée (pH > 9 et allant<br />
jusqu' à 13) colorée en violet.<br />
H- Résistance au sulfate<br />
Des <strong>béton</strong>s en contact avec des sols ou de l’eau ayant une teneur élevée en sulfate<br />
peuvent subir des dégradations majeures. <strong>Les</strong> sulfates attaquent le <strong>béton</strong> en réagissant<br />
avec les pro<strong>du</strong>its d’hydratations <strong>du</strong> liant spécialement avec les hydrates de calcium<br />
aluminate pour former de l’ettringite (sulfonate de calcium) expansif qui peut<br />
provoquer suffisamment de pression pour causer des fissures. L’essai est réalisé sur des<br />
éprouvettes prismatiques de mortier de 25x25x300 mm conformément à la norme<br />
ASTM C1012. L’essai consiste à mesurer les variations de longueur de barres de mortiers<br />
immergées dans une solution sulfatée.
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5- Autres types de <strong>béton</strong>s<br />
6.1- Béton à haute performance<br />
<strong>Les</strong> <strong>béton</strong>s à haute performance sont des <strong>béton</strong>s plus écologiques que les <strong>béton</strong>s<br />
conventionnels. Dans les <strong>béton</strong>s à haute performance les matériaux travaillent au<br />
maximum de leurs possibilités. Ils sont les <strong>béton</strong>s plus <strong>du</strong>rables que ceux pro<strong>du</strong>its<br />
usuellement. C'est essentiellement des à faible rapport E/C (E/L) compris 0,30 < E/C ou<br />
E/L < 0,40.<br />
6.2- Béton autoplaçant<br />
<strong>Les</strong> <strong>béton</strong>s autoplacants s’écoulent sous l’effet de la gravité.<br />
6.3- Béton à poudre réactive<br />
<strong>Les</strong> BPR sont constitués de poudre dont la grosseur des particules varie de 0.02 à 300<br />
µm:<br />
De poudres cimentaires (ciment portland, fumée de silice et autres ajouts)
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Du quartz broyé<br />
Un faible dosage en eau<br />
Des superplastifiants<br />
Des fibres<br />
6-Mise en place <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
6.1 Bétonnage par temps chaud<br />
Un temps chaud peut créer certaines difficultés au niveau <strong>du</strong> <strong>béton</strong> frais comme :<br />
une demande en eau additionnelle<br />
des pertes d’affaissement rapides<br />
une prise rapide causant des problèmes lors de la mise en place et de la finition<br />
une augmentation de la tendance à la fissuration plastique<br />
de la difficulté à contrôler la teneur en air entraîné<br />
un besoin urgent de débuter la cure
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une température <strong>du</strong> <strong>béton</strong> plus élevée qui engendre une perte de la résistance à<br />
long terme<br />
un plus grand risque de fissuration thermique<br />
En aucun cas l’addition de l’eau au <strong>béton</strong> n’est tolérée à cause de la chaleur<br />
A- L’élévation de la température <strong>du</strong> <strong>béton</strong> peut diminuer de l’affaissement <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
(figure 13.2) donc augmente la demande en eau<br />
B-L’élévation de la température peut accélérer le temps de prise (figure 13.3)
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C- L’élévation de la température peut affecter les résistances en compression (figure<br />
13.4)<br />
D- précautions à prendre<br />
Par temps chaud, les granulats et l’eau doivent être maintenus aussi froids que possible.<br />
La température initiale d’un mélange de <strong>béton</strong> dépend de la température, de la chaleur<br />
spécifique et de la quantité de chaque matériau.<br />
De nombreux pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>béton</strong> considèrent qu’il est essentiel d’utiliser des ajouts<br />
cimentaires lors <strong>du</strong> <strong>béton</strong>nage par temps chaud. <strong>Les</strong> ajouts cimentaires les plus utilisés<br />
sont les cendres volantes, laitiers. Ces ajouts permettent généralement de ralentir la<br />
prise et les pertes d’affaissement.<br />
D’autres mesures préventives peuvent diminuer les risques de fissuration plastique.<br />
1. Humidifier les granulats secs et absorbants.<br />
2. Diminuer la température <strong>du</strong> <strong>béton</strong> en refroidissant les granulats et l’eau de gâchage.<br />
3. Mouiller l’infrastructure et utiliser un fin brouillard avant la mise en place.<br />
4. Ériger des abris pour diminuer la vitesse <strong>du</strong> vent au dessus de la surface de <strong>béton</strong>.<br />
5. Ériger des pare-soleil pour diminuer la température <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
6. Recouvrir la surface <strong>du</strong> <strong>béton</strong> d’une pellicule de polyéthylène <strong>du</strong>rant les temps<br />
d’attente entre la mise en place et la finition.<br />
7. Vaporiser de l’eau immédiatement après la mise en place et avant que la finition ne<br />
commence, en prenant soin d’éviter l’accumulation d’eau qui peut ré<strong>du</strong>ire la qualité de<br />
la pâte de ciment<br />
8. Ajouter des fibres synthétiques dans le <strong>béton</strong> pour diminuer le risque de fissuration<br />
plastique.<br />
La norme CSA A23.1 exige que:<br />
- lorsque la température ambiante atteint ou dépasse 27 °C, le mûrissement<br />
<strong>du</strong>rant la période de cure de base doit être effectué à l’aide de gicleurs ou à<br />
l’aide de toiles absorbantes saturées pour pouvoir refroidir le <strong>béton</strong> sous l’effet<br />
de l’évaporation.
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- Pour le <strong>béton</strong> de masse, lorsque la température atteint ou dépasse 20 °C, le<br />
mûrissement de la période de cure de base doit être effectué avec de l’eau pour<br />
minimiser l’élévation de température <strong>du</strong> <strong>béton</strong>.<br />
Selon la norme CSA A23.1, la période de cure de base est soit trois jours à une<br />
température minimale de 10 °C ou le temps nécessaire pour atteindre 40 % de la<br />
résistance spécifiée à 28 jours.<br />
6.2- <strong>béton</strong>nage par temps froids<br />
Selon la norme CSA A23.1 article 7.4.2.5, lorsque la température ambiante est de 5 °C<br />
ou moins, ou qu’il y a possibilité qu’elle chute sous 5 °C dans<br />
les 24 heures de la mise en place, tout le matériel et les matériaux nécessaires pour<br />
assurer la protection <strong>du</strong> <strong>béton</strong> et sa cure doivent être disponibles et prêts à être<br />
utilisés avant le début <strong>du</strong> <strong>béton</strong>nage.<br />
7- Principaux avantages et inconvénients <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
7.1- Avantages <strong>du</strong> <strong>béton</strong>:<br />
Il est peu coûteux, facile à fabriquer et nécessite peu d'entretien.<br />
Il épouse toutes les formes qui lui sont données. Des modifications et<br />
adaptations <strong>du</strong> projet sur le chantier sont faciles à effectuer.<br />
Il devient solide comme de la pierre. Correctement utilisé, il <strong>du</strong>re des millénaires.<br />
Il résiste bien au feu et aux actions mécaniques usuelles.<br />
Associé à des armatures en acier, il acquiert des propriétés nouvelles qui en font<br />
un matériau de construction aux possibilités immenses (<strong>béton</strong> armé, <strong>béton</strong><br />
précontraint).<br />
Il convient aux constructions monolithiques. <strong>Les</strong> assemblages sont faciles à<br />
réaliser dans le cas de <strong>béton</strong> coulé sur place. Dans la plupart des cas, les<br />
dimensions des ouvrages et éléments d'ouvrage en <strong>béton</strong> sont suffisants pour ne<br />
pas poser de problème délicat de stabilité.<br />
<strong>Les</strong> ressources nécessaires pour sa fabrication existent dans de nombreux pays<br />
en quantités presque illimitées.
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Il exige peu énergie pour sa fabrication.<br />
7.2- Inconvénients <strong>du</strong> <strong>béton</strong><br />
<strong>Les</strong> principaux inconvénients <strong>du</strong> <strong>béton</strong> ont pu être éliminés grâce à son association à des<br />
armatures en acier ou à l'utilisation de la précontrainte. De toutes façons, il reste les<br />
quelques inconvénients suivants:<br />
son poids propre élevé (densité de 2,4 environ qui peut être ré<strong>du</strong>ite à 1,8 dans le<br />
cas de <strong>béton</strong>s légers de structure et à moins de 1,0 dans le cas de <strong>béton</strong> légers<br />
d'isolation)<br />
sa faible isolation thermique (elle peut être facilement améliorée en ajoutant<br />
une couche de pro<strong>du</strong>it isolant ou en utilisant des <strong>béton</strong>s légers spéciaux)<br />
le coût élevé entraîné par la destruction <strong>du</strong> <strong>béton</strong> en cas de modification d'un<br />
ouvrage.