Le mouvement paysan en marche en RDC - La voix du paysan ...

LA VOIX DU PAYSAN
CONGOLAIS
TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT- Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces
CINQUIEME ANNEE-N°11- OCTOBRE 2010- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA
Actualités
Actualités
Un premier P.4
carrefour paysan
congolais à Kinshasa
Actualités
Actualités
Budget: 0,6 %
reservé à
l’Agriculture
Ec Echos Ec hos de de pr provinces
pr vinces
Nord -Kivu:
Journées
«Pomme de terre»
à Butembo
P.19
Fic Fiche Fic he Tec ec echnique ec hnique
P.9
Le Maïs : la graîne la
plus consommée en
RDC P.23
www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com
Le mouvement paysan
en marche en RDC
Les Dynamiques paysannes
provinces ont réfléchi sur les enjeux et
Reportage
PP.14-17
perspectives du mouvement paysan en RDC
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P..5
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ACTUALITES
Editorial
La base devra s’approprier
de la nouvelle loi agricole
C
R
Par Baudouin Hamuli
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°10.P.02
Analyse des effets macro-économiques
d’une hausse des prix mondiaux des
céréales sur l’économie congolaise
édigée par l’Unité Politiques
et Stratégies du PNUD en
RDC, cette première note «
Policy paper », a pour objectif de
mesurer l’impact
macroéconomique d’une hausse
de prix mondial des céréales sur
l’économie congolaise, compte
tenu de la tendance haussière de
l’indice de prix des céréales
observée sur le marché
international. La simulation a
consisté à doubler le prix des
céréales sur le marché
international (une hausse de 100%)
’est depuis le mois d’Avril 2010 dernier que la loi
portant principes fondamentaux relatifs au secteur
agricole, bien que votée par le Sénat, a été renvoyée
pour une seconde lecture au Parlement avant sa
promulgation par le Chef de l’Etat. En fait, c’est plutôt une
session aphone qui est imposée à la loi ; une lecture
silencieuse qui n’implique pas les principaux groupes
concernés à savoir: la majorité des populations des zones
rurales dont la principale activité reste l’agriculture. Elles
sont de centaines des milliers des gens qui vivent loin de
zones urbanisées et qui assurent l’essentiel de la
production agricole du pays.
La loi en discussion quantifie cette masse laborieuse à
plus de 70 % de la population de la RDC. Et donc, en
attendant ce deuxième round de discussions
parlementaires, il serait de bon ton que cette base propose
sa lecture des choses en s’appropriant ce débat en vue
de faire prévaloir ses points de vue. Car, dans un contexte
où ce sont les populations rurales qui font l’essentiel de
la production agricole du pays, rien n’est plus logique
que de consulter encore les organisations rurales et
autres associations qui t ravaillent au sein des dynamiques
paysannes.
Personne ne peut nier aujourd’hui l’importance de
l’agriculture paysanne et familiale en RDC. C’est
l’agriculture paysanne qui alimente l’essentiel des
greniers de la RDC . Etre à l’écoute de la base et mettre en
branle des cadres de discussion au niveau de provinces,
districts, territoires et localités donneraient plus
d’arguments aux sénateurs et députés dans cet exercice
de relecture de la nouvelle loi agricole. Comme il a été dit,
l’information des dynamiques paysannes sur la loi
fondamentale et la prise de position des paysans par
rapport à cette question est aussi un autre pas vers une
participation plus large des paysans dans la défense de
leurs intérêts.
Par Dr. Michel Disonama Sindo*
et capter l’impact de ce choc
exogène sur 4 composantes
macroéconomiques notamment,
(i) le commerce extérieur (ii) les
prix intérieurs, le revenu et la
consommation alimentaire, (iii) la
production dans les différents
secteurs de l’économie congolaise
ainsi que (iv) les finances publiques
du pays.
Il ressort de cette simulation que
l’impact le plus significatif sera la
baisse sensible des importations
alimentaires de l’ordre de 15% qui
conduirait à une baisse de
consommation alimentaire de
l’ordre de 4%, donc une
détérioration de la situation de la
sécurité alimentaire du pays.
Cette hausse de prix des céréales
accentuera de 0.5%, le chômage
dans le pays. C’est le secteur
agricole qui sera le plus frappé par
ce chômage car la demande de
travail baissera de 2.6% dans ce
secteur.La diminution de 15% des
importations alimentaires,
occasionnées par l’accroissement
de leurs prix internationaux, aura
un impact global négatif sur les
L
es leaders des fédérations
des producteurs agricoles
de l’Afrique de l’Est
regroupant le Kenya, la
Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda
et le Burundi se sont réunis à
Kinshasa en vue de renforcer les
capacités des leaders fermiers et
producteurs agricoles de leurs Etats
respectifs. Le ministère de
l’Agriculture, Pêche et Elevage, en
collaboration avec la Fédération
des producteurs agricoles de
l’Afrique de l’Est ont organisé cet
atelier du 24 au 26 août 2010 dans
la salle de conférences de l’Hôtel
Invest de la RTNC. Le secrétaire
général a.i au ministère de
l’Agriculture, Tshomba Mudimbi,
a indiqué que les producteurs
agricoles de l’Afrique de l’Est
doivent tout mettre en œuvre pour
influencer les politiques agricoles
de leurs Etats et des organisations
sous-régionales. Il a salué cette
initiative des leaders paysans des
pays de l’Afrique de l’Est, dont la
République démocratique du
recettes de l’Etat. Celles-ci
diminueront de près de 1.3% d’où
une baisse de l’épargne publique
de 8%. Cette baisse de l’épargne
publique entraînera une diminution
des investissements totaux dans le
pays de l’ordre de 2.1%, ce qui
diminuera de 2.07% la production
de l’agriculture domestique et de
0.01% dans le secteur de services.
Congo fait partie et il a enfin
souligné que la crise alimentaire
qui menace tous les pays de la
planète doit préoccuper tout le
monde. Le président de la
Fédération des organisations des
producteurs agricoles du Congo
(FOPAC), Paluku Mivimba
Methusaleh a rappelé que la volonté
des Fédérations des producteurs
agricoles des pays de l’Afrique de
l’Est, date d’une décennie. Elle est
dictée par plusieurs facteurs, à
savoir : la globalisation des
revendications paysannes au vu de
leur similitude à travers les
différents paysans ; l’ouverture des
marchés, la proximité
géographique qui impose le
partage de stratégies dans la
recherche de la promotion du
monde rural et agricole ; la
constitution des sous-régions par
nos Etats où les organisations
paysannes ne sauraient se
contenter d’un simple statut
d’observateurs. A titre illustratif, il
a cité la CEPGL, la COMESA et
Ceci conduira à une baisse de 2.3%
du revenu des entreprises.Une
deuxième note « Policy paper »
sera produite dans les semaines
On observe une tendance haussière de l’indice deprix des céréales sur
le marché international
qui viennent afin de simuler des
mesures politiques susceptibles
d’atténuer les conséquences
macroéconomiques négatives de
ce choc exogène.
*Economiste national
Les producteurs agricoles de l’Afrique
de l’Est préoccupés par la crise
alimentaire mondiale
l’East Africa Community. C’est la
deuxième fois que la RDC a
accueilli le Conseil
d’administration de cette
fédération, après celui tenu en
2002, dans la province du Nord-
Kivu ». M.Paluku reste convaincu
que la RDC, qui est parmi les
pays de l’Afrique de l’Est ici
représentés, affiche un degré de
structuration des organisations très
faibles, tirera le maximum de
profit de ces assises en profitant
autant que possible des
expériences des fédérations des
pays voisins et amis de l’Afrique
de l’Est ». Le président des
agriculteurs de l’Afrique de l’Est,
Philip M. Kiriro a invité les uns et
les autres à renforcer davantage
les capacités des agriculteurs. Ce
qui leur permettra d’améliorer la
production et lutter contre la crise
alimentaire qui menace tous les
pays du monde.
JB Lubamba

1960 à 2010: cinquante
ans d’indépendance sans
une bonne politique
agricole en RDCongo
Les producteurs agricoles congolais ne cessent de se poser la question sur l’existence d’une politique agricole en RDCongo
50 ans après l’indépendance au regard des défis qui persistent.En effet, la production vivrière en RDC est assurée par une
agriculture pluviale organisée dans des exploitations paysannes.
L
es exploitations se
répartissent sur plus ou
moins 5 millions d’hectares
et sont organisées par des ménages
agricoles, exploitant chacun, en
moyenne, 1 hectare et demi par
an. Ces systèmes sont faibles
consommateurs d’intrants et
utilisent un matériel de production
rudimentaire. Toutes les opérations
sont manuelles, on dénombre, ça
et là quelques initiatives de traction
animale.
La production obtenue dans ces
systèmes est d’un niveau faible.
L’augmentation de la production est
plus due à l’accroissement des
superficies emblavées qu’à
l’amélioration des rendements. A
la différence avec d’autres
systèmes sur le continent, ce mode
d’exploitation n’est pas associé à
l’élevage, source de matière
organique.
Les techniques de production
pratiquées par les agriculteurs
caractérisent les trois systèmes
suivants identifiés dans le secteur
agricole congolais. Primo, le
système traditionnel ou itinérant sur
brûlis dans lequel le paysan ne
recourt qu’à la main d’oeuvre
familial et non aux intrants
modernes. Secundo, le système
intermédiaire dans lequel les
producteurs sont structurés en
association. Grâce à cette
structuration, le producteur accède
à l’encadrement et aux
infrastructures d’appui à la
production. Et troisièmement, le
système moderne qui exploite de
grandes superficies recourt à la
mécanisation, à un usage à grande
échelle des intrants agricoles et à
une main d’oeuvre salariée.
FAIBLE PRODUCTIVITE
Cette faible productivité du secteur
agricole conduit le pays à
l’importation à grande échelle des
produits vivriers pendant que le
pays dispose des espaces
cultivables en abondance.
La ville de Goma pour ne citer que
celle-ci consomme des oeufs, le
poulet de chair, la tomate, la farine
de maïs, le lait caillé en
provenance de l’Ouganda et du
Rwanda voisins.
Le secteur agricole a toujours été
déclaré priorité des priorités par les
différents pouvoirs qui se sont
succédés.
A cet égard, différents efforts de
planification ont été entrepris. C’est
notamment le Plan intérimaire de
relance agricole (1966-1972) ; la
Zaïrianisation (1973) ; la
rétrocession (1974) ; le Programme
Agricole Minimum (1980-1981) ;
le Plan de relance agricole (1982-
1984) ; le Programme
d’Autosuffisance Alimentaire
(1987-1990) ;le Plan directeur du
Développement Agricole et Rural
(1991-2000) ; le Programme
National de Relance du Secteur
Agricole et Rural (1997-2001) ; le
Programme triennal d’appui aux
producteurs du secteur agricole
2000-2003 et enfin les
Programmes et projets appuyés par
la FAO. Actuellement, une note de
politique revue en Décembre 2009
sous le titre de « Note de politique
agricole et de développement rural
».
LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE
La lutte contre la pauvreté passe
essentiellement par la relance du
secteur agricole, auquel on
reconnaît, une capacité de création
d’emplois que l’on ne retrouve pas
dans les autres secteurs. En effet,
il est démontré qu’une
augmentation de 10 % de la
production agricole peut se traduire
par une diminution de 7 % du
nombre de personnes vivant sous
le seuil de la pauvreté. Par la
relance du secteur agricole, le
Gouvernement entend créer des
richesses en milieu rural par une
agriculture compétitive reposant
sur la promotion de petites et
moyennes entreprises agricoles,
d’élevage et de pêche animées par
des professionnels. Il s’agit
d’opérer une transformation
structurelle du secteur agricole.
Une telle mutation ne peut être
obtenue que par une recherche
agricole à grande échelle, par la
diffusion des innovations
technologiques respectueuses de
l’environnement, par l’affectation
des budgets adéquats dans le
contexte de la décentralisation, par
la mise en oeuvre du plan de
restructuration des services du
Ministère de l’Agriculture et du
Développement Rural, par la
promotion des systèmes financiers
adaptés à la nature des activités du
secteur agricole et l’expansion de
l’infrastructure publique dans le but
de viabiliser les sites de production.
SECURITE ALIMENTAIRE
Cependant, l’objectif global visé par
la mise en œuvre de la Note de
Politique Agricole est de contribuer
à la réalisation de la sécurité
alimentaire. Cet objectif rejoint les
préoccupations du Gouvernement
Il est aussi conforme au premier
Objectif du Millénaire pour le
Développement (OMD). Il s’agit
de réduire de 50 % le nombre de
personnes souffrant de la
malnutrition d’ici 2015. L’on vise
ainsi un développement agricole
durable, susceptible de
sauvegarder le patrimoine
productif, lequel constitue le socle
de la relance de l’économie
nationale.
Il faudra signaler que cette note
politique renferme des objectifs
spécifiques qui visent
l’amélioration de l’accès aux
marchés et de la valeur ajoutée des
productions agricoles,
l’amélioration de la productivité du
secteur agricole: production
vivrière, horticole et légumière,
halieutique et d’élevage, la
promotion des systèmes financiers
décentralisés qui s’adaptent à la
nature des activités du secteur
agricole, le renforcement des
capacités techniques et
organisationnelles des institutions
publiques et privées d’appui à la
production agricole.
Retenons par ailleurs les principales
stratégies de cette note politique. Il
s’agit du maintien de la sécurité,
respect des lois, mise en oeuvre
des mesures qui garantissent une
concurrence loyale dans tous les
aspects de l’économie en général
et en particulier dans le secteur
rural, de la stabilisation de
l’environnement macroéconomique,
de la réhabilitation et
expansion de l’infrastructure
économique, de la protection de
l’environnement et de la base
productive afin de garantir aux
générations futures une capacité de
production et de développement
durables, de l’affectation d’une
portion des recettes générées par
l’exploitation des ressources non
renouvelables, notamment
minières, au développement du
secteur agricole, de façon à
permettre au Gouvernement
d’appliquer aisément la déclaration
de Maputo, de l’élaboration,
adoption et application d’un code
agricole permettant une mise en
valeur harmonieuse du territoire
national, de l’actualisation de la loi
foncière en vue de sécuriser les
investissements et de garantir une
exploitation rationnelle des
ressources naturelles. Concernant
les stratégies spécifiques, le
Ministère de l’Agriculture a opté
d’organiser la production vivrière,
animale et halieutique dans les
bassins de production. Ces bassins
sont des entités logées dans les axes
de développement, caractérisées
par un potentiel agricole élevé, une
densité suffisante de population et
un accès élargi aux marchés. Les
ACTUALITES
stratégies de développement du
secteur agricole et rural pour la
République Démocratique du
Congo, visant des résultats à court
et moyen terme seront, de façon
prioritaire, mises en oeuvre dans
ces zones, car elles disposent d’un
plus haut potentiel de croissance.
Dans ce contexte et en se situant
dans la dynamique de la
décentralisation, les stratégies
spécifiques s’articulent dans
l’amélioration de l’accès aux
marchés et aux services connexes,
à l’utilisation des technologies et
des intrants agricoles améliorés en
vue d’accroître la productivité du
secteur agricole , à l’amélioration
de l’accès aux services financiers,
au renforcement des capacités
institutionnelles et des ressources
humaines et au renforcement de la
bonne gouvernance. La mauvaise
gouvernance constituant un
obstacle fondamental au
développement global de la
République Démocratique du
Congo et surtout au développement
du secteur agricole. Il s’agit
d’appuyer des dispositifs de prêts
à la production agricole en vue de
soutenir des activités à forte valeur
ajoutée
Ainsi, les agriculteurs pourraient
accéder aux crédits à l’exploitation
permettant d’accroître l’utilisation
des engrais et des semences
améliorées ainsi que l’acquisition
des équipements.
Par Romain Kyalire
Coordonateur provincial
(Tiré de la note de politique
agricole et de développement
rural)
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°10.P.03

ACTUALITES
Assemblée
Parlementaire
Paritaire du 2 au 6
décembre prochain à
Kinshasa
K
inshasa accueillera la
prochaine Assemblée
Parlementaire Paritaire du
2 au 6 décembre 2010. L’Espace
Cotonou qui regroupe des
organisations congolaises
mobilisées sur l’Accord de
Cotonou (dont PRODDES et le
CNONGD, membres du réseau)
propose d’organiser autour de
l’Assemblée diverses activités de
réflexions, de formation et de
mobilisation.
Des organisations d’autres pays
d’Afrique centrale ou d’autres
régions d’Afrique comptent
bien rejoindre la capitale
congolaise pour apporter leurs
expertises et préoccupations. Du
côté européen, la Confédération
européenne des ONG (Concord)
projette d’encadrer une solide
délégation (peut-être une dizaine
de personnes) en vue de mener
durant l’Assemblée débats et
contacts avec les parlementaires.
Plus que jamais, membres de la
société civile et des parlements
doivent collaborer, chacun dans
leurs rôles, en vue de promouvoir
les choix qui mettront réellement
l’Accord de Cotonou au service
des citoyens et citoyennes.
Bulletin Cotonou n°37
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°10.P.4
Le premier carrefour paysan congolais
aura lieu à Kinshasa
du 28 novembre au 1er décembre 2010
Le Réseau PRODDES (Le Réseau de Promotion de la Démocratie et des Droits Economique et Sociaux) va organiser du 28 novembre au 01 décembre
2010, à Kinshasa, une rencontre nationale du Mouvement Paysan Congolais dénommée « LE CARREFOUR PAYSAN ». Le Carrefour Paysan est
un espace ouvert, non exclusif et démocratique de dialogue et d’échanges entre leaders paysans congolais. C’est un espace de renforcement du
Mouvement Paysan Congolais et de démonstration de la puissance paysanne. Le Carrefour Paysan est un moment clé de réflexion sur les facteurs
exogènes et endogènes de la dégradation sociale, politique, économique du Monde paysan en vue d’une lutte efficace contre la faim par la promotion
de la souveraineté alimentaire.
L
’objectif général de ce
premier carrefour consiste
à contribuer à l’émergence
d’un Mouvement Paysan
Congolais pluriel, fort et uni qui
participe à l’élaboration et la mise
en oeuvre d’une politique agricole
durable qui soutient l’agriculture
familiale et paysanne. Comme
objectifs spécifiques, ce carrefour
vise à permettre à des délégations
paysannes de plusieurs provinces
d’échanger et dialoguer à
différentes occasions dans des
espaces démocratiques ;
Promouvoir la concertation entre
dynamiques paysannes
congolaises d’une part et entre
ceux-ci et leurs homologues
africains d’autre part, pour la
construction d’une vision
commune d’émergence du
Mouvement paysan congolais ;
Favoriser la concertation et
l’échange des pratiques entre
intervenants (ONG nationales et
internationales) dans la
structuration du Mouvement
Paysan ; Déterminer un plan de
travail commun et en mettre en
place des mécanismes de suivi
efficace et opérationnels ;
déterminer un cahier de
revendications des priorités des
paysannes et paysans à proposer
aux décideurs ; Promouvoir un
espace de dialogue et d’échanges
entre leaders paysans, acteurs de
la société civile, organisations
d’appui et porteurs de l’économie
solidaire sur la souveraineté
alimentaires et ses aspects
connexes.
Le Premier Carrefour Paysan qui
s’organise en marge de
l’Assemblée Parlementaire
Paritaire Union européenne – Etats
ACP, bénéficie de l’appui de
l’ONG Belge Solidarité Socialiste
et est soutenu par le Consortium
AGRICONGO et plusieurs autres
partenaires de la Société Civile
Congolaise appuyant la
structuration des Dynamiques
paysannes en RDC. Plusieurs
leaders paysans issus des
Dynamiques Paysannes de
l’ensemble du pays et même
d’autres pays africains sont
attendus à Kinshasa pour ce
Carrefour Paysan.
Le Carrefour Paysan veut offrir aux
Paysans un espace qui leur
permette de comprendre et de
saisir les opportunités contextuelles
qui s’offrent à eux et de se définir
comme des acteurs
incontournables dans la définition
et la mise en oeuvre des politiques
les concernant.
Une rencontre de quelques
délégués paysans en vue de la
préparation du CARREFOUR
PAYAN aura lieu dans la première
semaine du mois de Novembre
2010.
Le Réseau PRODDES est une
plate forme d’organisations de la
société civile qui militent pour la
promotion des droits économiques
et sociaux par le renforcement
d’organisations communautaires
de base à Kinshasa (CENADEP
et PREFED) ; Bolobo-Bandundu
(BUACO) ; Sud- Kivu (Plate-
Forme DIOBASS) et Equateur
(CRAFOP).
LES PRINCIPALES
ACTIVITES DU FORUM
PAYSAN
Il sera organisé durant ce premier
carrefour les activités suivantes:
- un carrefour méthodologique sur
la formulation des thèmes d’une
Par JB Lubamba
Le Carrefour sera un espace entre les paysans et les décideurs
future campagne de renforcement
du Mouvement Paysan
- un atelier de formation sur le
plaidoyer social
- un carrefour d’échanges entre
paysans congolais et ouest
africains
- des stands d’expositions
d’expériences et réalisations
paysannes
- Stands de l’économie solidaire
liée à l’agriculture: agriculture
urbaine ; élevage parcellaire ;
transformation et conservation des
produits agricoles
- une table-ronde des ONG
- une tribune libre Paysans-
Autorités politiques.
Le programme indicatif du
premier carrefour paysan
Le Programme indicatif se présente comme suit :
- Dimanche 28 novembre 2010 : Ouverture du Carrefour :
Stands d’exposition, Film sur la souveraineté alimentaire, divers
échanges
- Lundi 29 novembre 2010 : Etat des Lieux du Mouvement
Paysan Congolais ; Carrefour méthodologique sur la
formulation des thèmes d’une future campagne National de
renforcement du Mouvement Paysan ; Echange sur l’avenir
des CARG (Conseil Agricole Rural de Gestion)
- Mardi 30 Novembre 2010 : Atelier de formation sur le plaidoyer
social ; Table-ronde des ONG sur la structuration
- Mercredi 01 décembre 2010 : Carrefour d’échanges entre
paysans congolais et ouest africains ; Tribune libre Paysans-
Autorités politiques

La Table ronde de Bruxelles : «Le soutien à l’agriculture
en RDC: quelles contributions des acteurs belges?»
Une Table Ronde autour du thème : «Le soutien à l’agriculture en République démocratique du Congo: quelles contributions des acteurs belges?» a été
organisée par la Coalition contre la faim le 10 Juin dernier au Parlement fédéral. Voici un condensé des réactions des acteurs congolais ayant pris part à ces
assises.
«En nous réunissant, nous pouvons
casser ce cercle vicieux et nous
développer en tant que femmes».
Je viens d’une région où les femmes ne
peuvent pas encore prendre la parole
devant un groupe d’hommes. Le niveau
de l’enseignement, leurs possibilités sont
limités : 60 pourcent des filles suivent
l’enseignement primaire . Et seulement 10 à 20
pourcent accède à l’enseignement secondaire.
Des filles enceintes à l’âge de quatorze ne sont
pas une exception, cela m’est arrivé aussi. En
nous réunissant, nous pouvons casser ce cercle
vicieux et nous développer en tant que femmes.
Au niveau des organisations paysannes, tout le
monde se concentre encore trop sur sa propre
association. Il y a souvent une mauvaise volonté
pour collaborer, aussi bien dans une chaîne de
production spécifique qu’au niveau des districts
et des provinces. Le CARG a créé un cadre de
collaboration et de concertation, mais il nous
manque du support concret et des ressources.
Nous comptons sur les acteurs en Belgique pour
faire avancer les choses
Ali Ramazani (Secrétaire Général au Ministère de l’Agriculture)
«Dans la lutte contre la pauvreté,le développement
agricole reste la meilleure piste»
S
Espérance Nzuzi (organisation paysanne APROFEL (Bas-Congo)
oixante pourcent de la
population congolaise
travaillent dans
l’agriculture. L’agriculture
est une pierre angulaire de
notre société. Dans la lutte
contre la pauvreté, le
développement agricole est
dès lors la meilleure piste.
Les acteurs belges nous ont
aidés considérablement
dans la restructuration de
notre secteur agricole. Les
efforts communs ont mené
à une nouvelle politique
agricole, un projet de loi pour
le secteur, des plans
agricoles provinciaux et plus
de synergie entre les acteurs
financiers et techniques. La
nouvelle structure de
concertation (CARGs) se
compose pour un tiers de
représentants du
gouvernement et pour deux
tiers de représentants de la
société civile. Elle est déjà
active dans 120 de 145
régions. Ce sont des
réalisations importantes pour
une meilleure gestion et une
politique plus décentralisée.
Ce développement a
également un effet positif sur
la conscience paysanne et
leur émancipation. Il serait
dommage si le dynamisme
de ce processus s’arrêtait à
cause d’un manque de
ressources. En ce moment,
- Dans le nouveau
Programme Indicatif de
Coopération (2010-2013)
que la Belgique a conclu
avec le Congo,
l’agriculture est un secteur
de développement
prioritaire. Les
organisations paysannes
sont un groupe cible
important, et jouent un
rôle important dans un
développement agricole
efficace.
-Le mouvement des
agriculteurs au Congo est
très différencié, et dans
une grande partie du pays
les programmes éducatifs
planifiés n’ont pas encore
été lancés à cause d’un
manque de ressources.
Nous comptons sur une
contribution des acteurs
belges pour pouvoir
continuer sur le chemin pris.
Paluku Mivimba (organisation
paysanne FOPAC, Nord-Kivu)
«L’objectif de la FOPAC
est d’améliorer la qualité
de vie des agriculteurs»
L’objectif de la Fédération
des Organisations des
Producteurs Agricoles du
Congo (FOPAC) est
d’améliorer la qualité de vie
des agriculteurs. En 2003,
FOPAC a lancé des organes
de concertation, les Cadres
Mixtes de Concertations
FOPAC a différentes
priorités : Réunir et organiser
les producteurs de
différentes récoltes et de
différentes zones ;
Augmenter l’accès aux
crédits agricoles ; Créer des
instituts de recherche ;
Renforcer la capacité des
organisations paysannes et
de leurs services ; Aider dans
l’organisation des marchés.
Les objectifs principaux
pour FOPAC sont : La
reconnaissance des
organisations paysannes en
ACTUALITES
tant que joueurs principaux
dans le développement
agricole; Une concertation
accrue et plus efficace entre
les bailleurs de fonds et les
producteurs. La FOPAC
veut renforcer le budget du
secteur agricole
(actuellement seulement 1,1
% du PNB) et discuter
directement avec le secteur
dans le cadre des
investissements; Renforcer
les capacités des CARGs;
Mieux développer le secteur
agricole pour pousser moins
de jeunes vers les milices;
Renforcer les capacités des
paysannes
Les principales conclusions de la table ronde de Bruxelles
encore faible et peu
organisé. Il n’y a pas
encore de représentativité
de l’ensemble des
composantes au niveau
national. Plus de ressources
pour un soutien et un
renforcement sont
nécessaires afin de donner
à ce mouvement une large
assise et une capacité
d’action à la hauteur des
défis.
- Le gouvernement
congolais a dessiné une
politique agricole ces
dernières années. Surtout
la décentralisation du
Agricoles (CMCA). Ces
cadres stimulent la synergie
dans certains secteurs et
certaines zones. Ils ont
inspiré le Ministère
d’Agriculture pour lancer les
CARGs.
ministère de l’agriculture et
la création d’organes de
consultation et de
coordination - les Conseils
Agricoles Ruraux de
Gestion (CARGs) - à
différents niveaux, avec
l’inclusion des
organisations paysannes,
est un développement
positif. Ils fournissent un
cadre de coopération et de
consultation. Un soutien
concret et un renforcement
de ces CARGS est
nécessaire.
- Il y a un désir pour une
plus grande synergie entre
les acteurs du
développement participant
à la table ronde, mais sur le
terrain il y a souvent peu
de consultation,
coordination et coopération
entre eux, le dialogue entre
la CTB et les ONG est
difficile, et on a créé des
formes de coopération
parallèle. Il faut aussi
continuer après cette table
ronde à voir comment on
peut obtenir une meilleure
coordination et une
coopération plus efficace.
Une large communication
et une bonne diffusion de
l’information sont des
aspects cruciaux.
- La coalition des ONG
au sein de AgriCongo
2020 pourrait être à la
base, en association avec
les organisations
paysannes locales, de la
création d’un cadre de
concertation entre tous
les acteurs belges actifs
en matière agricole en
RDC. Des contacts seront
pris à cet égard dès le
mois de septembre avec
l’ensemble des acteurs
concernés
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°10.P.5

ACTUALITES
e mardi 22 juin 2010 à
Kinshasa, le Programme
alimentaire mondial, PAM,
a rapporté à lapresse que
les provinces du Katanga, de deux
Kasaï, du Maniema et de
l’Equateur connaissent un taux de
malnutrition aiguë dépassant les
10%. Si la situation n’est pas prise
au sérieux, on risque d’assister à
une explosion de mortalité infantile
dans ces cinq provinces, prévient
cette agence des Nations Unies.
Nicolas Joanic, chargé de nutrition
au Programme alimentaire
mondial, explique la situation «
…Et ces résultats ont clairement
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.6
150 experts ont réfléchi sur les avantages des plantes à racines
et tubercules tropicales dans la vie des populations
es travaux du 11ème
symposium de la branche
africaine de la Société
internationale des plantes à
racines et tubercules, ISTC – AB
en sigle, se sont tenus le 4
septembre 2010 à l’hôtel Memling
de Kinshasa, sous le thème: «
Plantes à racines et tubercules et
les défis de mondialisation et du
changement climatique ». Près de
200 personnes dont 150 venues
d’autres pays ont examiné
comment capitaliser les avantages
que donnent les plantes à racines
RDC: cinq provinces connaissent
une situation nutritionnelle
critique, révèle le PAM
L
e SENASEM est
opérationnel dans la
L province du Maniema,
mais son rendement est
faible par rapport aux défis à
relever. La population connaît une
crise terrible des semences
améliorées. Elle se contente des
vielles graines qui ne produisent pas
des produits agricoles de qualité.
Cette situation est due à quelques
difficultés qu’il rencontre dans son
fonctionnement. D’autres
difficultés rencontrées par le
Senasem Maniema sont
notamment le manque des
moyens de déplacement,
l’absence de la mécanisation des
agents.Selon l’ingénieur IDI
Malesa Charles, coordonnateur du
provincial, le SENASEM a déjà
fait l’identification des
agrimultiplicateurs et la formation
L
démontré que nombre de ces
territoires étaient en situation
critique et même d’urgence
nutritionnelle, avec de taux de
malnutrition excédant les 10%
voire 15% de malnutrition aiguë
parmi les enfants de moins de 5
ans.» Le chargé de nutrition du
PAM a aussi indiqué que la
malnutrition aiguë est intimement
liée à la mortalité infantile. Selon
lui, de tels taux de malnutrition
enregistrés dans les cinq provinces
vont avoir comme conséquence,
si rien n’est fait, une explosion de
mortalité infantile
Maniema: pas de
semences de qualité mais
de graines bon à semer
des agrimultiplicateurs et la
certification des semences avec un
petit kit incomplet..
«Nous voulons produire les
semences de qualité en d’autres
termes la maintenance de qualité
et la reprise de lignée »,a t-il
affirmé avant de reconnaître qu’au
Maniema il n’y a pas des semences
de qualité, il n’y a que des graines
bon à semer. Cela a un impact sur
le rendement .Les graines bon à
semer, donnent un rendement
faible, mais demandent un grand
travail. Ainsi penset-il que ce
problème peut être résolu si on
réhabilite les trois centres agricoles
pour la production des semences
dans la province, à savoir :
Kisamba, dans le territoire de
Kasongo, Salubesa dans le
territoire de Pangi et Bokole dans
le territoire de Lubutu.JB Lubamba
et tubercules tropicales dans la vie
des populations.
Les participants aux travaux ont
établi le parallélisme entre les
produits agricoles à racines et
tubercules par rapport à la
globalisation, à la compétitivité, à
la productivité ainsi qu’à la qualité.
La question de changement
climatique qui se caractérise par
les irrégularités des pluies, la
sécheresse et les inondations et le
réchauffement de la planète qui
risque de disparaître si on ne fait
pas attention, a aussi dominé le
débat.
Les participants ont aussi examiné
certains points, à savoir :
optimisation de la production,de la
consommation, del’utilisation et de
l’importance desdites cultures et la
problématique des ravageurs et
maladies d’après récolte, de la
récolte, du stockage et de la
transformation. Cet atelier a
permis également d’examiner la
valorisation des racines et
tubercules dans le sens de la mise
en place d’une politique africaine
ou internationale, de recherche, de
production, de transformation, de
commercialisation et d’utilisation
comme aliments destinés à
l’homme et aux animaux
domestiques et l’étude des
marchés régionaux et mondiaux.
Organisé par le Gouvernement, à
e Ministre national de
l’Agriculture, Pêche et
Elevage, Norbert
Basengezi Katintima a
remis mardi 27 juillet 2010 un lot
de cinq camions frigorifiques au
bénéfice de quatre provinces de la
RDC, dont 1 pour le Katanga, 1
pour le Sud-Kivu, 1 autre pour le
Kasaï-Oriental et 2 pour la ville
province de Kinshasa. Ces
camions serviront à conserver des
produits vivriers depuis les unités
production et les acheminer en toute
sécurité vers les centres de
consommation. Ceci est le fruit du
partenariat entre le Gouvernement
de la RDC et la Banque africaine
de développement (BAD). La
cérémonie a eu lieu au site de l’ex.
Domaine agro-industriel et
pastoral de la N’Sele (DAIPN)
dans le banlieue de la ville de
Kinshasa en présence des
gouverneurs des provinces
travers l’Institut national d’études
et recherches agronomiques
(INERA), en collaboration avec
l’Institut international de
l’agriculture tropicale (IITA), ce
Des camions frigorifiques pour cinq
provinces de la RDC
L
concernés. Pour le Ministre
Basengezi, la journée était
également placée sous le signe de
randonnée pédagogique
accompagnée de la visite de toutes
les unités de production que
regorgent actuellement la Ferme
de la N’Sele. Notamment, les
fermes porcine et avicole , la
Etalage et séchage du manioc
symposium a bénéficié de l’appui
technique et financier des
partenaires et bailleurs de fonds du
secteur agricole en RDC.
JB Lubamba
provenderie, les incubateurs des
œufs, les étangs piscicoles, bref,
tout le site de la N’Sele. Le Ministre
de l’agriculture a aussi fait visiter à
ses hôtes, le nouveau bateau de
pêche du Ministère de
l’Agriculture (MB Minagri).
JB L
Kinshasa dotée d’un laboratoire
de semence
La ville de Kinshasa dispose désormais d’un laboratoire de semence
reçu de la CTB. C’est le Ministre de l’Agriculture, pêche et élevage,
Norbert Basengezi qui a réceptionné ce laboratoire construit et équipé
pour contrôler la qualité des semences produites par le service national
de semences, augmenter le pouvoir de germination de ces semences et
aussi augmenter la production agricole afin de lutter contre la
faim.Pour le ministre de l’agriculture, c’est une relance de la production
qui commence en vue de lutter contre la faim et d’assurer la sécurité
alimentaire à tous les congolais. Après, on va passer à la
transformation ».

Les journalistes agricoles de la
RDC s’organisent
L’association des journalistes agricoles congolais est en gestation bien malgré que des journalistes agricoles congolais travaillent, chacun, dans son
organe de presse. Il y a donc urgence de créer une corporation des journalistes agricoles. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la campagne
d’identification des journalistes qui oeuvrent dans ce secteur qui a déjà commencé à Kinshasa et en provinces. Le but final est d’arriver à créer une
association des journalistes agricoles congolais qui va promouvoir l’agriculture . Mais, avant d’associer tous les collègues des provinces, une
réunion va se tenir à Kinshasa pour sensibiliser les journalistes de la ville en vue de la mise sur pied de cette association.
ette initiative d’organiser
les journalistes congolais C en association est la
conséquence de la
participation de deux collègues de
la RDC, jean Baptiste Lubamba
du journal La Voix du paysan
congolais et jean
Baptiste Musabymana de Fopac
au 54 ème congrès de l’IFAJ
(Fédération Internationale des
Journalistes Agricoles) organisé à
Ostende en Belgique en avril 2010.
Au cours de cette réunion qui a
regroupé des journalistes agricoles
venus de tous les continents, les
participants ont retenu, en ce qui
concerne l’Afrique, certaines
faiblesses dont l’absence des
associations des journalistes
agricoles. Tirant les leçons apprises
lors de ce congrès, les journalistes
africains ont décidé de renforcer
les organisations des journalistes
agricoles dans leurs pays
respectifs où il n’y a aucune
cohésion, comme c’est le cas de
la RDC où chacun travaille dans
son coin. C’est une des conditions
pour appartenir à cette famille
internationale des journalistes
agricoles. Pour palier à cette
carence, au niveau de la RDC, les
délégués de la RDC s’activent à
faire l’identification des journalistes
L
’organisation non
gouvernementale italienne
‘Impreza-Servisi-
Coodinati’ (ISCO), a offert
16 tracteurs et 200 charrettes à
traction bovine aux territoires du
Bulungu, Idiofa et de Kahemba,
dans le district du Kwilu, dans la
province du Bandundu. Cette
acquisition permet aux populations
de ces territoires d’accroître la
production et favoriser
l’évacuation des récoltes vers les
centres de consommation. Selon
Willy Bitwisila, Ingénieur
agronome et chef de projet adjoint
de l’ONG ISCO.Ces équipements
acquis grâce à un financement de
l’Union européenne en RDC visent
à garantir durablement la sécurité
alimentaire et améliorer les
revenus des ménages congolais,
renforcer des organisations
paysannes, la bonne gestion des
ressources naturelles, la maîtrise
Photo souvenir de notre confrère JB Lubamba (à dr) avec le président de l’Union Européenne ,
HERMANN VAN ROMPUY, à l’Atomium de Bruxelles
en vue d’une grande réunion qui
pourrait aboutir à la mise sur pied
de l’association des journslistes
agricoles.
QUID DE LA 54ème CONGRES
DE L’IFAJ
Des journalistes africains ont
participé au 54 ème Congrès
International des journalistes
agricoles qui s’est tenu du 14 au 24
avril 2010 à Ostende, en Belgique,
à l’Hôtel Thermae Palace. Placé
sous le thème : « Pression
et Passion », le congrès d’Ostende
a réuni plus de 150 professionnels
de médias spécialisés dans le
domaine agricole. C’est le
Directeur du cabinet du Ministre
de l’Agriculture de la Flandre,
Monsieur Joris Relaes qui a donné
le coup d’envoi de ce congrès
auquel ont participé quatre
délégués du continent africain dont
deux de la RDC et deux autres
collègues du Burkina Faso et de
la Guinée.
Au cours de ces assises, les
professionnels de médias ont
échangé des informations et des
expériences surtout en ce qui
concerne le traitement des
informations agricoles. Après
l’ouverture, les participants se sont
repartis en quatre groupes pour des
descentes sur terrain lesquels les
ont conduit à visiter plusieurs coins
du pays en vue d’échanger avec
des agriculteurs. D’une manière
générale, les agriculteurs belges
cultivent sur de petites étendues
mais font de grandes récoltes
grâce à la mécanisation de leur
agriculture. Une autre observation:
les agriculteurs belges sont pour la
plupart organisés en coopératives,
en association, en union selon les
filières (lait, pomme de terre,
Des équipements agricoles pour la
province de Bandundu
de l’accès au marché pour les
fermiers à travers l’amélioration
des conditions de transport des
produits agricoles».
Concernant les projets qui visent
la sécurité alimentaire en RDC,
l’Union européenne intervient à
hauteur de 10 millions d’euros, pour
une durée de trois ans. Ce
financement contribuera aussi à la
construction des ponts et à
entretenir des routes de desserte
agricole dans cette région agricole
du Bandundu. Barthélemy
Ndenge, Inspecteur chargé de
l’agriculture, de la pêche et de
l’élevage dans la province, a
expliqué que «cette action de ISCO
s’inscrit dans une large vision du
renforcement du plan provincial de
développement agricole et vise à
lutter contre la pauvreté et
l’insécurité alimentaire, premier
devoir des autorités congolaises en
vertu du premier objectif de la
Déclaration du millénaire pour le
développement». «Le Bandundu
est réputé comme une province
essentiellement agricole : cette
province produit du manioc, du
maïs, haricots, huile de palme,
banane, ananas, courges, patates
douces, légumes, millets, canne à
sucre et plusieurs autres produits
agricoles.Bénéficiaire d’une
charrette, Justice Nzundu, une
agricultrice à Kahemba, a déclaré
qu’elle était contente de pouvoir
désormais transporter une quantité
considérable de sa production avec
plus de facilité vers le marché.
«Jusque-là, nous utilisions des
vélos à défaut d’utiliser nos dos ou
nos têtes pour évacuer nos
produits vers le marché. Cela va
sans dire que nos revenus vont
désormais augmenter en fonction
de grandes quantités de
ACTUALITES
maïs….). Comme l’union fait la
force, ces agriculteurs ont créé de
véritables entreprises. Les
professionnels des médias
agricoles ont aussi rendu visite aux
éleveurs et entreprises spécialisés
dans le croisement des bœufs, le
fameux «bleu blanc belge».Ils ont
visité des instituts de recherches
agricoles, d’élevage et de la
pisciculture, des stations de
recherche sur la production
végétale, des coopératives
paysannes. .A la fin du congrès,
les participants ont pris part au
diner offert à l’Atomium par le
président de l’Union européenne,
Herman Van Rompuy. Le 55 ème
aura lieu au Canada en septembre
2011.
Jb Lubamba
productions que nous amènerons
au marché», souligne Nzundu.
Eugène Finka, un autre paysan
bénéficiaire d’une charrette,
affirme que les distances à
parcourir sont longues, on ne
pouvait transporter que des
quantités limitées de nos produits
vers le marché. Ce qui faisait que
les revenus étaient toujours faibles
par rapport à nos besoins
élémentaires et pour couvrir les
dépenses de scolarité de nos
enfants».Georges Madola, étudiant
à l’Université du Bandundu, a
estimé que «cet appui aura certes
un impact positif à court terme sur
la production agricole». Mais, Il
reste à trouver une main d’œuvre
qualifiée pour la bonne gestion des
tracteurs et s’assurer qu’ils vont
être bien utilisés et être
régulièrement entretenus, a t-il
ajouté
JB Lubamba
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.7

FOCUS
C
ette cargaison vient ainsi
compléter le premier
convoi de 700 tracteurs
commandé l’année dernière par la
Présidence de la République. Une
opération qui aura coûté une
bagatelle de 34 millions de dollars
américains. Ces tracteurs ont été
distribués à toutes les provinces du
pays selon la répartition suivante :
Bandundu 65, Bas-Congo 65,
Kinshasa 75, Equateur 50, Kasaï
occidental 60, Kasaï oriental 57, la
province Orientale 80, Katanga
120, Maniema 40, Nord Kivu 40 et
Sud Kivu 40. Mais à ce jour, on ne
sait évaluer le vrai impact de ces
tracteurs sur le développement
agricole du pays. Tout ce que l’on
sait est que leur utilisation sur terrain
a été catastrophique en tous points
de vue. Les témoignages de notre
confère de l’Avenir confirment
cela : « Les 70 tracteurs affectés
à la ville-province de Kinshasa par
exemple, ne sont pas
convenablement mis à profit pour
faire manger les Kinois ». (…). La
même observation a été faite par
le même confrère dans la province
du Bandundu où les tracteurs sont
stockés et stationnés dans la
résidence du Gouverneur de la
province. Au Kasaï-Occidental, les
tracteurs envoyés dans cette
province sont exposés devant le
bâtiment administratif du
L
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.8
Difficile pari de la mécanisation
de l’agriculture congolaise
Par Emmanuel Kokolo
Pour relever la production agricole en RDC et assurer la sécurité alimentaire de tous les congolais ainsi que la
lutte contre la pauvreté, de milliers des voix prônent la mécanisation agricole comme l’une des pistes les plus
performantes. Dans le projet budgétaire du Gouvernement pour l’exercice 2011, il est souligné en grand caractère
la poursuite de la politique de la mécanisation de l’agriculture congolaise. Et déjà, le Gouvernement s’est
empressé d’annoncer l’arrivée d’un deuxième lot 1000 tracteurs de grosses puissances de 120 à 150 Cv.
L’absence des infrastructures logistiques de base, notamment les routes, ne permet pas le déploiement des tracteurs à travers le pays
gouvernorat. A l’Equateur et en
provinces Orientale, certains
tracteurs sont parqués devant les
bâtiments des administrateurs des
territoires. Sur la route nationale
numéro 1, dans la province du Bas
Congo, des tracteurs immobiles
sont aussi visibles à tout
voyageur.Face à cette situation
paradoxale, notre confrère Défis
Sud a eu à circonscrire les causes
du mal : « L’absence des
infrastructures logistiques de base,
notamment les routes, ne permet
pas le déploiement des engins à
travers l’ensemble de l’immense
territoire national. La logistique
elle-même ne suit pas. Dans les
centres de production, il manque
de carburant, de pièces de
rechange, voire de
tractoristess…(…). Somme toute,
le confrère Belge se fait le portevoix
de certains experts du
ministère de l’Agriculture qui
pensent que la mécanisation doit
se soumettre à des étapes
contraignantes identifiées et
classifiées. D’abord l’utilisation
efficiente de l’abondante maind’œuvre
existante et un appui aux
exploitants des concessions de
petite taille à travers des
microcrédits adaptés à la
production agricole. L’essaimage
des tracteurs à travers le pays peut
donc se faire progressivement
suivant les situations
géographiques…Brûler les étapes
ne serait qu’une perte de temps !
alerte-il !Ces paroles d’experts
dévoilent sans doute des pistes pour
une mécanisation réussie de
l’agriculture congolaise. Bien
malgré les apports de l’effort
humain et de la traction animale
encore de mise en RDC, la
mécanisation restera toujours une
des voies les plus appropriées pour
booster la production agricole en
RDC
Lancement de la campagne de sensibilisation et de la prise
de conscience pour la promotion des OMD
e comité de pilotage OMD,
une unité de réflexion mise
sur pied par les
organsiations suivantes:
CNONGD, CRONGD Kinshasa,
Conafed, CDI Bwamanda et
Voilens Congo avec l’ONG 11 11
11 ont lancé samedi 16 octobre
2010 une campagne de
sensibilisation et de prise de
conscience pour la promotion
accélérée du processus des OMD
en RDC.
La lecture du rapport national 2010
des progrès des OMD en RDC
indique clairement qu’en réalité il
n’y a pas eu de réalisation concrète
majeure qu’on puisse confronter
tant aux cibles relatives à la
réduction de la pauvreté et à
l’éradication de la faim qu’aux
indicateurs de vérification
correspondants, a indiqué Rogo
Gene, président du comité de
pilotage OMD. Celui-ci a demandé
au gouvernement de financer le
secteur agricole et rural, de façon
massive et efficace.
Pour Rigo Gene, les tendances
actuelles sur la pauvreté et la faim
en RDC se présentent de la
manière suivante : « 71 % de
personnes vivent en dessous du
seuil de la pauvreté. L’incidence
de la pauvreté est plus élevée en
milieu rural (75%) qu’en milieu
urbain(61,5%). Selon l’indice de la
faim dans le monde 2010, réalisé
par l’Institut international de
recherche sur les politiques
alimentaires, la faim atteint un
niveau « alarmant » à partir d’un
score de 20 et « extrêmement
préoccupant) à partir de 30. La
RDC se situe au dessus de 40 sur
cette échelle.Ni la réduction de la
pauvreté, ni l’éradication de la faim
d’ici 2015 n’offrent de perspectives
de résultats, à moins d’une action
révolutionnaire, déclare Rigo. Ce
dernier a dénoncé le discours, les
idées et la pratique concrète sur le
terrain. Il a rappelé que le
gouvernement congolais est partie
(suite en page 9)

Budget 2011: la portion congrue
(0,6%) pour l’agriculture
Le Gouvernement congolais a évalué le projet de budget pour l’exercice 2011. Ce budget s’évalue à près de USD 7 milliards (précisément 6,7 milliards
Usd) contre près de 5 milliards en 2010, soit un accroissement de près de 19%. Il faut retenir que le niveau global des recettes se situe à 6.444,3 milliards
de FC contre 5.607,5 milliards en 2010. Les recettes propres s’élèvent à 3.095,2 milliards de FC (48% des recettes totales) contre 2.958,7 milliards de
FC pour les recettes extérieures (45,9%).
I
l faut souligné que ce
budget 2011, qui a été jugé
recevable au niveau de
l’Assemblée nationale,
reste le premier après l’atteinte du
point d’achèvement de l’Initiative
PPTE qui a vu s’effacer plus de
90% de la dette extérieure de la
RDC. On pourrait dès lors penser
que les fonds jadis disponibilisés
pour le service de la dette devraient
être affectés à des secteurs
beaucoup plus porteurs comme
ceux de l’agriculture. Surtout que
l’exposé général de présentation
de ce budget 2011 renseigne qu’en
2010, le Produit Intérieur Brut a pu
enregistrer, en termes réels, une
progression de 5,5% contre 2,2%
sur l’ensemble de l’année 2009.
Cette évolution s’explique par le
regain d’activité dans certains
secteurs avec une contribution de
20,4% dont celui de l’agriculture.
Malgré ces quelques fleurs jetées
sur le secteur agricole, rien de
consistant n’a vraiment été réservé
pour l’agriculture en 2011. En effet,
36 105 714 425 FC est la part
réservée à l’agriculture, soit 0,6 %
et 52 975246988 FC pour le
développement rural, soit 0,9 %.
Une portion encore beaucoup plus
congrue par rapport à la part
réservée à l’Agriculture (0,6) en
2010.
Pour les investissements du
Gouvernement central, tout
comme ceux financés sur
ressources extérieures, une
attention particulière sera
accordée aux dépenses de lutte
contre la pauvreté, notamment
celles des ministères de
l’Agriculture à hauteur de 66,2
milliards de FC) et du
Développement rural (41,9
milliards de FC) etc.
Ces sommes affectées au secteur
agricole dans le cadre du budget
2011 vont servir à la poursuite par
le Gouvernement de la politique
de mécanisation agricole et de
revitalisation des fermes
semencières. A cet effet, un soutien
particulier sera apporté aux unités
de production pilotes dans toutes
Lancement de la campagne
de sensibilisation et de la
prise de conscience pour la
promotion des OMD
(suite de la page 8)
prenante de l’engagement de
Maputo faisant obligations aux
états d’affecter 10 % au moins de
leurs budgets à l’acticité agricole
et de développement rural.
Au niveau de la RDC, le
gouvernement n’a jamais atteint 2
% de budget et celui de l’année en
cours ( 2010) est de 0,6 %. Or, il se
pose un problème en RDC, il y a
une chose de déclarer avoir
affecté un pourcentage, une autre
est de réaliser les décaissements
effectivement.
JB Lubamba
Par Emmanuel Kokolo
Champ de manioc en Province Orientale
les provinces. Il s’agit notamment
du côté des investissements des
projets d’appui à la promotion de
l’agriculture commerciale dans
l’hinterland de Kinshasa, d’appui
au développement et à la
réhabilitation des rizicultures, des
cacaoyères, des fermes, des
cliniques et laboratoires
vétérinaires et ce, notamment par
le renforcement des actions du
Secrétariat Général, du
SENASEM pour les semences et
du SENAFIC pour les intrants
agricoles.
Mais ce partage plein de bonne
volonté cache mal la forêt de
Transformation artisanale de l’huile de palme à Banalia
déceptions notées autour de cette
politique de mécanisation qui,
malgré bien d’efforts d’acquisition
des tracteurs par le Gouvernement,
n’a jamais vraiment produits des
résultats escomptés. Bien plus, la
loi semencière n’est pas encore en
discussion au niveau du parlement.
FOCUS
La mise en œuvre de cette loi
permettra à la SENASEM de
travailler selon le règlement
technique de la production du
contrôle et de la certification des
semences des principales cultures
vivrières des maraichères tels que
le riz, maïs, arachide, haricot, soja,
manioc, patate douce, lésine, mil.
En attendant, il faut craindre que
les fonds alloués au secteur
semencier n’aient aucun impact.
Que dire d’autre ? Sinon que
l’agriculture continue d’être le
parent pauvre dans le programme
général de développement de la
RDC alors que ce secteur devrait
bénéficier de plus d’attentions pour
autant que plus de 70 % des
populations congolaises vivent
dans les zones rurales, agricoles
et ne s’investissent que dans les
travaux champêtres pour leur
survie. Ce partage montre que la
RDC est vraiment loin, aux
antipodes de l’esprit de Maputo où
les gouvernements africains se sont
engagés en 2003 à réserser au
moins 10% de leur budget national
au secteur agricole
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1 .P.9

DOSSIER
RECOMMANDATIONS POUR
PLUS DE COHÉRENCE ET DE
SYNERGIE ENTRE LES
DIFFÉRENTS ACTEURS DES
SECTEURS AGRICOLES ET
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Par rapport aux défis et potentialités
spécifiques des quatre zones de
concertation de la Coopération
belge. C’est avec raison que les
bailleurs considèrent la R.D.C
comme, un Etat fragile qui ne rend
quasiment aucun service à sa
population. Toutefois, c’est dans ce
contexte difficile que la population
et particulièrement le monde
paysan s’est doté des stratégies de
survie et parfois même de
développement, ceci avec des
moyens primaires disponibles, il
serait dommage que les agences
de développement ne prennent pas
en considération ces dynamiques
endogènes et viennent avec des
solutions préétablies, uniformes, et
plus faciles à contrôler/mesurer, et
à mettre à leur crédit, mais souvent
peu durables car non réellement
appropriées par la population. Il
nous semble important de bien
identifier ces dynamiques
endogènes au cours de la phase de
préparation de quatre programmes
agricoles. Certaines zones de
concentration se trouvent dans la
zone de forêt équatoriale, qui
héberge nécessairement des
potentialités naturelles qu’on ne
trouve pas ailleurs, et peuvent ainsi
donner une spécificités/plus-value
à ces zones. D’autant plus que ces
zones (Tshopo et Sud-Maniema)
sont loin de tout et connaissent donc
un désavantage évident pour les
produits agricoles courants,
l’exploitation des produits
spécifiques pourrait peut-être la
seule manière de développer une
agriculture rentable, tout en
respectant l’environnement
naturel. Des inventaires visant à
répertorier ce genre de spécificités
seraient à prévoir dans la phase
préparatoire des programmes
agricoles pour toutes les quatre
zones car il ne s’agit pas seulement
des potentialités dormantes liées à
la forêt. Chaque zone peut disposer
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.10
Le mouvement paysan en
marche en RDC
L
es semaines passées Ernest Kuyengila et Frans Van Hoof avaient mené une étude sur les organisations paysannes et les autres acteurs actifs
dans le secteur agricole et la sécurité alimentaire pour identifier les possibilités de synergies et de plus cohérence entre les actions des uns et des
autres. Ceci à la demande de la Coalition contre la faim un ensemble d’ONG belges actives dans ce secteur. Ce travail a été mené essentiellement
sur les quatre zones de concentration de la coopération bilatérale belge, à savoir : la Tshopo, le Sud-Maniema, le Kasaï - Oriental, et le Kwilu et le
Kwango.Il ressort de cette enquête qu’il existe beaucoup d’organisations qui travaillent sur le secteur, agricole mais sans sans travailler ensemble.
Chaque partenaire travaille avec ses partenaires.Lors de la journée de restitution de cette enquête, à permis de partager les principaux constats et
recommandations, et des commentaires. Cette séance a eu lieu au PREFED le jeudi 20 mai 2010
Le monde paysan congolais s’est doté de stratégies de survie avec des moyens primaires
des atouts jusqu’à là inconnus/nonmis
en valeur.
Par rapport aux politiques
agricoles et autres acquis des
appuis antérieurs
Le Ministère de l’Agriculture, entre
autres grâce à l’appui institutionnel
de la Belgique, est bien avancé
dans sa restructuration et
décentralisation. En plus il a su faire
passer au Gouvernement sa Note
de Politique Agricole et de
Développement Rural, ainsi que la
loi sur les Principes Fondamentaux
Relatifs au Secteur Agricole,
certes ces documents doivent
encore passer au Parlement et
nécessitent une vulgarisation par
la suite. Le ministère a en outre
initié la mise en place des Conseils
Agricole et Rural de Gestion au
niveau secteur et territoire et des
Conseils Consultatifs au niveau
provincial et national. Cette
opération est bien avancée dans
certaines provinces mais ces
organes sont encore très jeunes et
nécessitent donc un bon
accompagnement rapproché.
Cependant, le projet d’appui
institutionnel de la CTB auprès du
ministère prend fin le 31 août 2010,
or le PIC qui semble prendre un
sérieux retard dans son démarrage
administratif, ne pourra
probablement être opérationnel que
vers mi 2011. Nous
recommandons donc à ce que le
ministère, la CTB, l’Ambassade
et la DGD trouvent une solution
pratique pour ce décalage ente la
fin de l’actuel projet et le futur appui
institutionnel au ministère prévu
dans le PIC, afin de ne pas freiner
les différents processus en cours
et qui sont tant attendus par les
paysans congolais.
Au niveau de Bandundu, l’ONG
ISCO a utilisé au niveau du Kwilu
et Kwango une démarche très
participative pour élaborer des
plans de développement au niveau
des territoires. Il serait bien que
ceux qui préparent le programme
agricole pour ces deux districts
s’inspirent de ce travail fait avec
les paysans, et que pour les autres
zones où les plans de
développement n’existent pas
encore, cette même méthode soit
utilisée pour arriver à des plans qui
reflètent les besoins et les solutions
durables des paysans et autres
acteurs concernés.
Par rapport au PIC qui se veut le
cadre de référence pour l’ensemble
de la coopération belge
Les grandes lignes du PIC et la
volonté de développer des
synergies qui y est exprimée,
constituent une parfaite base pour
des concertations, des partenariats
entre différents acteurs (services
étatiques, organisations paysannes,
secteurs privés, ONG, institutions
de recherche et de formation). Les
points d’intérêts particuliers de la
Coalition conte la faim et ceux de
la plupart des organisations
paysannes congolaises sont
reprises jusqu’à un certain degré
dans le texte du PIC. La préparation
et l’exécution du PIC étant certes
de la responsabilité des structures
gouvernementales, et étant donné
la jeunesse et donc la fragilité des
structures de concertation (telles
que les CARG, ou COPROSEM,
…) et les faiblesses des
organisations paysannes à se faire
entendre/inviter, le grand défi pour
les différentes parties sera
d’impliquer activement des O.P.
représentatives dans la phase de
préparation des programmes
agricoles dans les quatre zones de
concentration.
Le programme agricole du PIC se
veut contribuer au renforcement
de la sécurité alimentaire. Un des
facteurs déterminant de cette
sécurité c’est la composition du
repas quotidien des congolais.
Cette composition n’est pas
uniquement déterminée par la
disponibilité des aliments mais
surtout par des habitudes culinaires.
Cet aspect se situe quelque peu en
dehors du secteur agricole mais est
essentiel pour la sécurité
alimentaire. Pour le moment, il
n’est pris en compte par d’autres
acteurs que de manière curative
(centres nutritionnels). Nous
recommandons donc que des
sous-projets d’éduction
nutritionnelle soit prévus dans les
quatre zones suivant que le besoin
s’y pose.
Pour le résultat 2, le PIC prévoit
(avec raison) de rechercher des
synergies avec l’investissement
privé. La pratique actuelle des
ONG et des Organisations
Paysannes sur le terrain semble
plutôt aller dans le sens inverse.
Les ONG (CDI Bwamanda,
CENADEP, CRONGD-
(suite en page 11

Le mouvement paysan en marche en RDC
Le grand défi sera d’impliquer
activement des O.P. représentatives dans
la préparation des programmes agricoles
(suite de la page 10)
BANDUNDU et ISCO) semblent
plutôt se substituer au secteur privé.
Il est donc important d’étudier de
manière participative avec les
organisations paysannes e les
commerçants, transporteurs,
transformateurs, les contraintes qui
ont mené à cette pratique actuelle,
afin que le futur programme puisse
prévoir des actions visant à
résoudre/atténuer ces contraintes.
Pour le résultat 3, le PIC prévoit un
appui institutionnel et un
renforcement des capacités des
différents ministères et institutions
étatiques. Certes pour permettre
aux autres acteurs du secteur
agricole de jouer correctement leur
rôle et de pouvoir constituer un
partenaire incontournable pour
l’Etat, il est important de prévoir
dans chaque programme agricole
des sous-projets pour le
renforcement des organisations
paysannes, de la FEC,…
Pour s’assurer que le genre soit
réellement pris en compte dans les
futurs programmes agricoles, il est
important d’impliquer des
organisations de femmes
paysannes de manière spécifique
lors de la phase de préparation et
de formulation des programmes et
sous-projets, de sorte que des
activités particulières soient
prévues en leur faveur pour leur
permettre de participer pleinement
au développement agricole, au
même titre que les hommes.
Au niveau du 2 ème secteur le PIC
précise sur la décision finale des
axes à réhabiliter sera faite
localement. Tout en signalant qu’il
y aura une participation active des
femmes, le PIC ne stipule pas quel
organe/instance locale prendra
cette décision finale. Nous
sommes d’avis qu’une fois les
CARG au niveau des secteur et
territoires sont vraiment
opérationnels et influencés par les
représentants des paysans et
paysannes, cet organes qui
comprend également des
représentants du secteur privé,
serait le mieux placé pour fixer les
priorités car regroupant les
premiers concernés.
Les zones de concentration pour
le 3 ème secteur l’Enseignement et
la Formation Professionnelle
n’étant pas les mêmes que celles
retenues pour les deux premiers
secteurs, il nous semble
souhaitable d’examiner lors de
phase de préparation dans quel
mesure d’autres acteurs assure
(ront) l’appui à la formation
technique agricole dans les quatre
zones retenues pour l’Agriculture.
Au besoin, les programmes
agricoles pour ces zones pourraient
comprendre un sous-projet d’appui
à ces institutions d’enseignement
technique-agro-vétérinaires.
Le document du PIC par ses choix,
sa cohérence, son langage, sa
volonté de créer des synergies, est
un document qui inspire et qui peut
enthousiasmer les uns et les autres
actifs dans les secteurs concernés.
Dans certains de nos contacts au
niveau de la DGD et de
l’Ambassade nous avons senti
cette même disposition/
engagement positif, cette ouverture
à la coopération. Certes à travers
d’autres contacts nous avons eu le
sentiment d’une certaine
résistance au changement, un
certain frein au démarrage/
préparation de phase opérationnel
du PIC. Il nous semble urgents,
pour maintenir cet esprit positif/
cette atmosphère de changement
créé par le PIC, de rapidement
mettre en marche les différents
dispositifs pour préparer les
nouveaux programmes prévus,
donc non seulement les
programmes bilatéraux mais aussi
le programme de bourses, l’appel
à projets (complémentaires aux
programmes bilatéraux) pour les
ONG belges, et les projets pour la
société civile congolaise. Ces
derniers canaux de financement
peuvent justement aider les acteurs
congolais à se mettre à niveaux
pour bien s’impliquer d’une ou
autre façon dans les sous-projets
des programmes agricoles.
Par rapport au mouvement paysan
congolais
Au niveau national la force d’agir
du mouvement paysan est encore
trop, limitée pour réellement
influencer les politiques nationales
et la coordination des interventions
des différents bailleurs dans le
secteur agricole et sécurité
alimentaire. Les deux grandes
familles FOPAC et COPACO n’ont
pas encore trouvé un terrain
d’entente, et individuellement elles
ne font pas l’unanimité d’un
mouvement paysan. La FOPAC
ne dispose pas encore d’un
secrétariat permanent à Kinshasa
lui permettant de suivre les
décisions politiques ou des
initiatives des bailleurs de fonds. Il
est donc urgent que la FOPAC rend
opérationnel sa décision d’ouvrir
un bureau à Kinshasa équipé avec
L’agriculture familiale ou paysanne en R.D.C. est avant tout l’affaire des femmes.
DOSSIER
des moyens de communication, et
un secrétaire permanent bien
qualifié pour le travail de
représentation, de lobbying, et de
plaidoyer auprès de différentes
instances. Evidement avec les
conseils réguliers des leaders
paysans des provinces proches de
Kinshasa, et ceux (moins réguliers)
des leaders des provinces plus
éloignés.
visant à créer des synergies avec
Avec les différentes lois (agricoles) le PIC.
qui se trouvent au niveau du Toujours dans le cadre de
parlement, et qui après adoption renforcer les capacités de leur
nécessitent tout un travail de suivi mouvement, il serait souhaitable à
au niveau du MAPE pour ce que les deux familles d’O.P.
l’élaboration des décrets organisent conjointement, une ou
d’application, le besoin d’une deux fois par an, un conseil
implication plus forte des O.P. dans consultatif du mouvement paysan
le Conseil Consultatif National que avec les techniciens spécialisés
le MAPE veut rendre plus dans l’accompagnement des O.P.
opérationnelle s’impose, de même dans les provinces, pour des
qu’un suivi auprès de réflexions thématiques, et des
l’Ambassade belge de la échanges et capitalisation des
préparation des programmes expériences et outils réussis. De
agricoles dans les zones de telles rencontres permettraient
concentration, voici tant de dossier aussi de créer des synergies entre
importants pour les secrétariats des la dynamique à Kinshasa et le
deux mouvements paysans. projet d’assistance technique aux
Un autre rôle important des O.P. de la région des Grands Lacs
secrétariats nationaux de O.P. c’est d’Agriterra, à l’Est du pays.
une réflexion périodique avec les A part quelques exceptions nous
leaders des mouvements paysans constatons que dans les
dans les quatre zones de Organisations Paysannes (mixtes)
concertation mais aussi avec ceux qui ne font pas un effort particulier
des autres provinces sur leur pour promouvoir la femme
implication dans les CARG, dans paysanne, il y a trop peu de
des programmes de femmes à des postes de
développement agricole et de responsabilités, dans des ateliers
sécurité alimentaire, et dans la de formation dans des voyages
défense des intérêts des paysans d’échanges, dans de missions de
au niveau des provinces. représentation, il est donc important
La coopération bilatérale belge a que les O.LP. se dotent soit d’une
l’habitude de fournir un appui section/département spécifique
institutionnel (équipement, aide au pour les femmes paysannes, ou
budget de fonctionnement, d’entrer en partenariat avec une
formation des agents, assistance O.P. féminine opérant au même
technique) aux ministères niveau pour une réelle valorisation
partenaires. Nous recommandons de la femme au sein du
aux deux familles d’O.P. mouvement paysan congolais.
d’examiner l’opportunité de La cartographie des interventions
solliciter un appui institutionnel actuelles des ONG belges nous
similaire au niveau de la montrent clairement leur absence
coopération, belge. Selon nous, les quasi-totale dans trois des quatre
canaux de financement de cette zones de concentration : la Tshopo,
coopération offrent les possibilités le Maniema et le Kasaï Oriental.
suivantes :
Ces ONG étant des structures
Un sous-projet de renforcement autonomes avec leur propre
institutionnel des O.P. faitières dans politique et logique d’intervention,
les programmes agricoles de la et leurs engagements là elles
coopération bilatérale ; Un appui interviennent actuellement, il ne va
dans le cadre de la ligne budgétaire pas de soi que les ONG belges vont
de la DGD destinée au à cout terme (pouvoir) intervenir
renforcement des capacités de la dans ces trois zones pour y appuyer
société civile congolaise ; Un appui le mouvement paysan. Une
à travers une des ONG belges alternative serait que les
financée sur la nouvelle allocation (suite en page 12)
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.11

DOSSIER
(suite de la page 11)
dynamiques paysannes existantes
dans les provinces voisines, à partir
des contacts qui existent déjà avec
les dynamiques dans la Tshopo et
le Maniema, développe un projet
commun de renforcement des
capacités des O.P. dans ces deux
zones. Ce projet utilisera les
expériences et l’expertise déjà
disponible à l’Est du pays. Pour son
financement nous voyons dans le
PIC, le canal pour le renforcement
de la société civile congolaise, mais
aussi le programme de bourse.
En matière d’information du monde
paysan, il existe quatre publications
écrites : la Voix du Paysan
Congolais (CENADEP), ???
d’INADES-Formation, le journal
des CARG, du MAPE, éditées à
Kinshasa ? ET Wakulima Amkeni
le trimestriel de la FOPAC/NK,
édité à Goma. Bien qu’il existe déjà
un certain échange d’activités entre
ces organes, une réflexion
commune sur le caractère
spécifique de chacun d’eux, sur
une éventuelle complémentarité
entre eux, sur une meilleure
couverture géographique dans les
différentes provinces fera
sûrement voir des possibilités de
synergies qui donneront un plus
grand impact à chacun des
publications.
Dans cette même réflexion
commune il pourrait être question
d’examiner dans quel mesure
l’équipe technique de la Plate
forme de Communication et
Information des MAPE et MDR
ne pourrait pas assurer un appuiconseil
et support technique aux
trois autres publications et mêmes
aux autres O.P. ayant des activités
d’information.
Dans une logique filière, les O.P.
devraient entrer en relation
commerciales avec différents
entrepreneurs suivant la
spécialisation des uns et des autres
(transport, transformation, intrants
agricoles, exportation, … Vouloir
tout faire soi-même n’est pas une
solution au problème de marché.
Chaque maillon de la chaîne de
filière nécessite une certaine
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.12
expertise qui se construit par
l’expérience. Il est temps que les
O.P. et surtout celles ayant une
vocation économique sortent des
griffes des ONG de
développement et se lancent dans
des partenariats avec des acteurs
économiques. Evidemment cela
demande de nouvelles approches
qui sont à développer dans le
programme de renforcement des
capacités.
La faible circulation de
l’information dans les O.P. surtout
celles de deuxième et troisième
niveau constituent un des freins à
un fonctionnement démocratique
et transparent. Il est donc important
que les O.P. développent la
fonction « information/
communication » en, leur sein de
même qu’une charte de
déontologie ou de bonne
gouvernance.
Au niveau du Kwilu, les O.P.
structurées de longue date se sont
jusqu’à présent trop peu engagées
dans les CARG de ce district. Il
serait bien que la FOPAC,
éventuellement en collaboration
avec la coordination provinciale de
la COPACO, organise une
réflexion avec ses membres sur
les rôles et l’importance des
CARG, et la place des OMP. En
son sein, puis sur les stratégies
éventuelles pour faire fonctionner
les CARG dans l’intérêt des
agriculteurs professionnels.
Par rapport à la mise en œuvre des
futurs programmes agricoles de la
Coopération belge
Dans toutes les zones il y a déjà
des intervenants, qui eux jusqu’à
présent font surtout de la
réhabilitation, et de l’appui aux
familles vulnérables, il nous
semble important que le nouveau
programme agricole de la
Coopération belge se distingue des
pratiques actuelles d’aide en
optant clairement pour un
développement agricole durable,
c’est-à-dire agriculture orientée
vers les marchés, tout en
construisant sur les acquis de ces
différents autres intervenants
présents.
Tous les intervenants, de même
que la politique belge dans la
matière, reconnaissant le rôle clé
des organisations paysannes dans
un développement agricole
durable, il est important de faire un
diagnostic exhaustif des différentes
structures paysannes (celles
Le mouvement paysan en marche en RDC
Les O.P. devraient entrer en
relations commerciales avec
différents entrepreneurs
endogènes et celles promues par
les intervenants) pour bien en
connaître les forces et faiblesses
afin de concevoir un programme
de renforcement institutionnel
devant les accompagner pendant
plusieurs années pour en faire des
véritables acteurs économiques
crédibles.
Ce programme de renforcement
institutionnel aurait à fournir des
appuis aux différentes structures
paysannes suivant les fonctions
spécifiques (défense des intérêts,
représentation dans des organes
non-paysans, négociations avec les
autres acteurs agricoles,
vulgarisation agricole, information
agricole) que celles-ci auront à
assurer. Le tout dans un esprit de
professionnalisation aussi bien des
producteurs et de leurs
organisations, dans les
spéculations/filières qu’ils ont
choisies, et dans un esprit d’autoprise
en charge progressive.
Le renforcement des capacités
passera de préférence par des
méthodes qui ont déjà fait leurs
preuves ailleurs : « apprenant en
faisant », champs écoles au niveau
des paysans pilotes, voyages
d’échanges entre O.P., partenariat
contractuel entre O.P. et
organisation d’appui, identification
des experts locaux ayant cette
aptitude de se mettre au niveau du
paysan, accompagnement
technique rapproché mais non
permanent.
A partir d’un diagnostic participative
avec les membres, le programme/
sous-projet de renforcement des
capacités, devrait aider les O.P. à
se doter d’un plan d’affaires pour
les prochaines 3 années. Plan qui
indique clairement sur lesquelles
culture, et quelles fonctions dans la
filière l’O.P. va se concentrer, et
qu’est-ce que cela demande
comme moyens propres et comme
appui externe, et comment
progressivement l’O.P. va devenir
plus autonome,…
Pour construire sur les acquis du
passé, ce programme de
renforcement institutionnel devrait
aider les associations de paysans
multiplicateurs de semences, de se
fédérer à différents niveaux, pour
la promotion du métier de
multiplicateur, pour une meilleure
coordination de leurs activités, et
pour une meilleure défense de leurs
intérêts spécifiques. Leurs faitières
pourraient déléguer les
représentants des multiplicateurs
dans le COPROSEM, au lieu que
ce soit le SENASEM ou l’INERA
qui les identifie.
Etant donné le mode de gestion et
d’exécution des programmes de la
Coopération belge (sous-traitance),
il est souhaitable que ce
programme de renforcement
institutionnel des O.P. démarre
dans le meilleur délai afin que les
principales O.P. disposent déjà
d’une capacité de formulation et
d’exécution de projets pour pouvoir
participer aux procédures d’octroi
de marché par la CTB, mais aussi
à celles d’autres intervenants.
Pour une meilleure maîtrise de
l’exécution des programmes
agricoles e de leurs sous-projet,
aussi bien par les équipes de la
CTB que par les organisations
paysannes et autres partenaires
concernés, il peut souhaitable de
passer par une phase/zone pilote
permettant aux différents acteurs
de tester leurs activités, de bien se
connaître mutuellement, et de
développer des complémentarités/
synergies entre eux, et avec
d’autres intervenants ne faisant pas
partie du programme.
L’agriculture familiale ou
paysanne en R.D.C. est avant tout
l’affaire des femmes. Passer par
des O.P. ou des ONGD locales
pour des actions en faveur de cette
agriculture ne signifie pas
automatiquement que les femmes
paysannes en seront bénéficiaires,
ou que les actions leur conviennent.
Il est donc important de travailler
avec les O.P. féminines ou des O.P.
ayant une section active de
femmes, et cela depuis la
préparation du programmes/sousprojet
pour s’assurer que son
contenu répond aux attentes et
possibilités de femmes. Le
programme de renforcement des
capacités des O.P. devra contenir
des activités spécifiques à
l’intention des femmes (formation
des leaders, formation
entrepreneuriat rural,
alphabétisation conscientisant,…
Au cas où la CTB fera appel à des
ONGD locales pour assurer
certains appuis aux producteurs
agricoles ou leurs organisations, les
critères de sélection doivent
notamment inclure une réelle
expérience prouvée par rapport à
l’activité à réaliser, et un bon niveau
de professionnalisme dans sa
gestion. En plus, il peut-être
nécessaire d’organiser un atelier
de « mise à niveau » des sous-
traitants/opérateurs, animés par
des personnes ressources ayant fait
leurs preuves dans d’autres projets
de développement dans la matière
en questions (ex. grand travail de
capitalisation faite au niveau
d’ISCO au Bandundu, différentes
formations de l’exécution du travail
sous-traité s’avère nécessaire étant
donné les multiples critiques
recueillies lors de notre mission.
Pour compléter les efforts ci-avant,
l’accompagnement par une
organisation internationale
spécialisée dans le renforcement
des O.P. (agri-agence) et pouvant
apporter des expériences et
expertises d’autres pays africains
et européens, peut être envisagé.
Le nouveau programme agricole
devra avoir un caractère multiacteurs,
étant donné
l’interdépendance du secteur
agricole avec par exemple : la
micro-finance, la formation
professionnelle, l’industrie
alimentaire, les transporteurs,…
D’autant plus que ces autres
domaines sont encore très
faiblement développés dans
l’ensemble des zones de
concentration.
Ce travail dans une approche filière
(ou « chaîne de valeur ») dans
lequel les producteurs se trouvent
au centre, ainsi que
(suite en page 13)

(suite de la page 12)
l’accompagnement par le
programme des organisations
paysannes, qui connaissent encore
beaucoup de faiblesses, nécessite
à ce que les équipes de la CTB qui
assureront la coordination des
programmes agricoles ne soient
pas des agronomes ou des
gestionnaires pur sang, mais plutôt
des agroéconomistes ou des
sociologues bien intégrés dans le
milieu paysans avec un bon esprit
entrepreneurial.
Permettre une plus grande
production agricole, il y a lieu
d’examiner les différentes
possibilités de mécanisation.
L’introduction des gros tracteurs,
telle que faite par le gouvernement
n’est sûrement pas la solution qui
convient dans la plupart des zones
de production. Certes dans des
zones disposant des bovins, il serait
utile, de faire le point sur les
possibilités de culture attelées, et
sur les expériences ailleurs en
R.D.C. avec cette pratique. Dans
d’autres zones des motoculteurs
pourraient constituer une possibilité.
Aussi pour le traitement poste
récolte des outils pouvant alléger
le travail notamment des femmes
sont à introduire. Toute en soutenant
une agriculture orientée vers le
marché, nous ne devrons pas
perdre de vue que certaines zones
de concentration courent des
grands risques d’insécurité
alimentaire à cause de la
monotonie de leur repas. Raison
pour laquelle le futur programme
agricole, ainsi que les O.P. devront
mettre l’accent sur une certaine
diversification de l’agriculture et
sur des actions de sensibilisation
au niveau des ménages sur
l’importance d’une alimentation
variée.
Par rapport aux structures de
concertation
Nous avons constaté une absence
presque totale de coordination entre
les intervenants dans un même
domaine voir même zone
géographique. Ils se connaissent,
ils se voient mais ils n’harmonisent
pas leurs priorités/approches de
travail. Les Conseils consultatifs,
et les CARG sont des structures
regroupant justement les différents
acteurs clés. Les commissions
(sectorielles) spécialisées de ces
conseils devraient justement jouer
un rôle clé dans cette coordination
Le mouvement paysan en marche en RDC
Le nouveau programme
agricole devra avoir un
caractère multi-acteur
des interventions car ils véhiculent
à travers les représentants paysans
et autres membres de la société
civile, les préoccupations et
solutions envisagées de la
population.
Le même problème existe au
niveau national ou les différents
acteurs déplorent l’absence de
coordination sur la thématique 8,
dont le secrétariat est assuré par la
Coopération belge. Est-ce que son
engagement amplifié dans le
secteur agricole ne lui donne pas
la responsabilité morale d’aider les
ministères concernés à trouver un
mode de fonctionnement efficace
de ce groupe thématique ?
Comme signalé déjà les CARG et
Conseils Consultatifs sont une plateforme
par excellence pour d’une
part identifier les besoins
prioritaires, puis des solutions
réalistes et durables, et d’autre part
faire le suivi de l’exécution de la
solution/projet, même au-delà de
l’appui externe. Malheureusement
ces conseils ne sont qu’à leur début
et se trouvent souvent sans moyens
effectifs pour jouer leur rôle/
répondre à leur ambition. Ils doivent
se trouver leurs moyens euxmêmes,
mais sans capacités de
conviction beaucoup d’animateurs
de ces conseils risquent de rester
sans moyens. En effet, jusqu’à
présent beaucoup d’intervenants
sont des opérateurs de projets
d’urgences n’ayant pas de budget
pour appuyer ce genre d’activités.
Par ailleurs d’autres animateurs
« trop dynamiques » des conseils
peuvent en faire nécessaire que le
MAPE trouve dans chaque
province des structures de la
société civile congolaise, de
préférence des O.P. ou des ONG
internationales, qui maîtrisent et
soutiennent parfaitement le
concept du CARG, pour en assurer
un accompagnement rapproché
(ex. ISCO dans le Bandundu,
FOPAC/NK dans le Nord-Kivu).
Tout en reconnaissant les efforts
faits par le représentant de
11.11.11. à Kinshasa pour réunir
les acteurs belges actifs dans le
secteur agricole, pour une
meilleure circulation
d’information, et une influence
éventuelle sur la politique belge
dans le domaine, nous sommes
d’avis que l’ensemble de la
coopération belgo-congolaise soit
mieux servi par un organe national
de concertation qui regroupe les
principales organisations
paysannes (FOPAC et COPACO),
les ONGD congolaises, à
caractères national, réellement
spécialisées dans le
développement agricole et le
renforcement des capacités des
O.P. les ONG belges appuyant ces
Par rapport aux ONG belges
Constatant un manque de
professionnalisation et de
spécialisation à presque tous les
niveaux : du paysan à la base
jusqu’à chez certaines ONG
belges, nous recommandons des
actions de renforcement des
DOSSIER
concernés. Le PIC comprend, et
particulièrement pour la première
année, un budget important pour
les bourses, budget. Budget qui est
désormais aussi ouvert aux
organisations paysannes et aux
ONGD. Il est alors urgent à ce que
l’Ambassade fasse connaître les
modalités d’octroi pour que les
O.P. des ONGD spécialisées dans
les secteurs agricole et
aménagement des routes puissent
introduire leurs demandes. Peutêtre
qu’une certaine politique et
coordination internes à ces deux
mouvements s’imposent.
Toujours par rapport au besoin de
plus de professionnalisme, la
Coalition pourrait examiner auprès
de ses membres l’intérêt pour plous
d’échange et de capitalisation des
expériences entre leurs chargés de
programmes pour la R.D.C, à
l’instar de l’atelier sur les
Organisations Paysannes organisé
en juin 2009.
Par rapport aux ONGD
Il faudrait arriver à créer un secteur agricole dynamique,
rémunérateur pour les familles paysannes,
congolaises
Pour pouvoir encore jouer un rôle
positif dans le développement
agricole, les ONGD généralistes,
et celles se disant actives dans le
secteur agricole/sécurité
alimentaire ont intérêt à se
questionner profondément quant à
O.P. ou ONGD, et les autres
acteurs de la société civile/secteur
privé intervenant dans l’agriculture.
Cet organe pourrait constituer une
pépinière pour le futur Conseil
Consultatif National qui devra
coiffer les CCP et CARG.
Pour assurer une meilleur
adéquation entre les curricula et les
méthodes de formation des instituts
techniques agricoles (et
capacités aux différents niveaux.
En effet le développement d’une
agriculture durable orientée vers le
marché, nécessite non seulement
une vision bien réfléchie et
cohérente prenant en compte la
réalité spécifique des zones
d’intervention, mais aussi des
expériences et capacités
opérationnelles suffisantes, des
aptitudes pédagogiques pour
transférer un savoir-faire. La bonne
leur position et leur valeur ajoutée
dans ce secteur, par rapport au
niveau actuel de développement
des organisations paysannes, et par
rapport à la spécificité des autres
acteurs du secteur. Sans une
spécialisation de leur part dans le
renforcement des capacités des
O.P. là où ces dernières sont encore
faibles, les ONGD risquent de
devenir inutile dans le secteur
agricole.
vétérinaires) et les besoins des
agronomes/vétérinaires et des
volonté à elle seule ne suffit pas
pour créer un secteur agricole Extrait du Rapport sur Les
agriculteurs professionnelles, la
possibilité d’intégrer des paysans
modèles/pilotes dans les organes
pédagogiques et/ou de gestion de
ces instituts est à examiner par les
responsable du ministère/projet
VVOB.
dynamique, non seulement
rémunérateur pour les familles
paysannes, mais aussi capable de
s’auto-développer un besoin de se
spécialise s’impose, un besoin de
recruter un personnel en fonction
des choix faites, puis de renforcer
possibilités de synergies dans le
secteur agricole et sécurité
alimentaire en République
Démocratique du Congo. Ernest
Kuyengila & Frans van Hoof-
AFAFO Mai 2010
les capacités de tous les
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.13

REPORTAGE
Lisez et
faites lire
La Voix
Du Paysan
Congo-
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.14
’Ong TRIAS et l’Organisation paysanne REPAM ont organisé
du 22 au 24 septembre 2010 à Kangu dans la province du Bas
Congo, un atelier sur le thème « Enjeux et perspectives des
dynamiques paysannes en RDC » . Les ONGs membres de la
campagne «AgriCongo» (CSA,Trias, SOS Faim, Solsoc et
Vredeseilanden ) ont contribué à la réalisation de cet atelier qui a réuni
une soixantaine de délégués issus des organisations d’appui, des
organisations partenaires et des organisations paysannes de certaines
provinces de la RDC, notamment:: Bas Congo, Bandundu, Kasaï
Occidental , Equateur, Nord Kivu..Cet atelier devrait permettre aux
Organisations des Producteurs Agricoles de se connaître et d’identifier
des opportunités pour une collaboration possible entre les différentes
Avec l’appui de TRIAS
Les Dynamiques paysannes de
cinq provinces ont réfléchi sur les
enjeux et perspectives du
mouvement paysan en RDC
L
dynamiques. Ces organsiations devraient également maîtriser les
grandes lignes de la Loi Fondamentale (Code Agricole) ainsi que les
possibilités de collaboration avec les gouvernements locaux en vue d’
influencer la mise en application de cette loi. C’était l’occasion pour ces
producteurs agricoles de scruter les possibilités de collaboration avec
les ONG des services et améliorer ainsi leur vision sur le développement
d’un mouvement paysan.
Lors de la cérémonie d’ouverture, plusieurs discours ont été prononcés.
Le Directeur de REPAM, Jérôme Bodi, parlant de la pyramide structurale
de diverses dynamiques existantes, a souligné que le REPAM a souscrit
, dans la pluralité des Mouvements paysans du Bas-Congo, à la mise en
place d’un système de fédération provinciale représentant les délégués
élus à la base . Cette Fédération Provinciale, à son tour, enverrait des
délégués démocratiquement élus qui la représenteraient au niveau
national.
Pour sa part, le Directeur général de TRIAS, Lode Delbare, a déclaré
que la réflexion de diverses personnes et des organisations présentes à
Kangu à l’occasion de ces assises, devrait tourner sur «comment on
pourrait arriver à appuyer une dynamique paysanne en RDC». Il a
Par Jean-Baptiste Lubamba
reconnu qu’il y a un défi énorme, mais la diversité de participants est un
élément intéressant qui va contribuer au succès de ce travail.Il a défini
clairement le rôle de TRIAS en tant que organisation internationale dans
cette dynamique.TRIAS a reçu mandat de Boerenbond de promouvoir
dans les pays du sud où on intervient sur la dynamisation du mouvement
paysan, a-t-il déclaré. « Nous sommes là pour faciliter et accompagner.
C’est-à-dire nous ne parlons pas au nom des paysans, nous voulons que
les paysans prennent eux même la parole, s’organisent et se prononcent
sur les aspects qui les concernent ». Le rôle de TRIAS est limité à
stimuler ce débat, à accompagner ce débat et faciliter ce débat , a -t-il
ajouté. Le troisième élément est basé sur notre expérience et votre
Une soixantaine de délégués issus des organisations d’appui, des organisations partenaires et des organisations paysannes de certaines
provinces a réhaussé de leurs présences l’atelier de Kangu
conviction entre le développement rural du monde paysan, de
l’organisation du mouvement paysan. C’est une dynamique multi
dimensionnelle qui se passe à plusieurs niveaux. Selon le Dg de TRIAS,
cette dynamique ne peut réussir que si elle part de la base, si la dynamique
est clairement et solidement ancrée au niveau de ses racines, au niveau
local. Pour le coordonnateur régional de TRIAS, Alphonse Kapuya, la
rencontre de ces jours constitue un pas dans la concrétisation d’une
démarche dans la recherche de la construction d’un mouvement paysan
fort, inclusif et le plus représentatif possible de différentes dynamiques
disséminées dans notre vaste pays. Il a donné quelques caractéristiques
de la structure à mettre en place : Des réalisations concrètes ; Une
valeur ajoutée pour leurs membres, Un leadership visionnaire, Un
partenariat win – win, Une valeur claire Il a souligné que l’émergence
de telles organisations permettront un renforcement de leurs membres
de manière à ce qu’ils participent en responsables à leur propre
développement. Il existe en RD Congo plusieurs organisations et plusieurs
dynamiques paysannes. Cependant, il apparaît une nécessité pour le
monde paysan de se rapprocher, de mieux se connaître afin de parler
(suite en page 16)

Déclaration finale des participants membres du
Mouvement paysan Congolais
Monsieur le Directeur de cabinet, représentant personnel de son excellence
Madame la ministre provincial en charge de l’agriculture,
Monsieur l’Administrateur et chef de cité de NSIONI
Monsieur le coordonnateur régional de TRIAS RDC
Chers participants et chers invités
Nous voici arrivés au terme de nos réflexions sur le mouvement paysan
congolais, dans le cadre de l’atelier ayant pour thème « Enjeux et perspectives
des dynamiques paysannes en RDC », lequel a débuté ce mercredi 22/09/
2010 à 9h précise par l’hymne nationale, suivi des discours officiels du
président du REPAM (Regroupement des Producteurs Agricoles du
Mayombe), du Directeur Général de TRIAS, du Coordinateur Régional TRIAS
RDC, de l’Administrateur de la cité de NSIONI ainsi que du DirCab de son
excellence Madame la Ministre Provinciale de l’Agriculture.
La présentation des participants a précédé la présentation des objectifs de
l’atelier qui sont les suivants:
Pour les mouvements paysans (MP)
-Les MP connaissent les grandes lignes de la loi fondamentale (code agricole)
-Les MP connaissent les uns et les autres et ils peuvent identifier des
opportunités pour une collaboration possible
-Les MP connaissent les possibilités pour collaborer avec les gouvernements
locaux et pour influencer la mise en effet de cette loi
-Les MP améliorent leur vision sur le développement d’un mouvement
paysan
ONGD :
-Les ONGD de services connaissent les grandes lignes de la loi fondamentale
-Les ONGD de services connaissent les demandes d’appui des MBO (member
based organisations)
-Les ONGD de services connaissent les possibilités de collaboration des MBO
avec les autorités locales.
Gouvernement local
- Les représentants des autorités locales connaissent l’intention des MBO de
collaborer avec eux sur la loi fondamentale.
Boerenbond/Landelijke Gilden (BB/LG) :
-Les représentants de BB/LG connaissent mieux le contexte du Congo
concernant la loi fondamentale.
Ces assises nous ont permis de faire l’état des lieux du mouvement paysan et
de réfléchir sur son avenir :
Situation actuelle
La RDC est essentiellement un pays agricole mais on se rend à l’évidence que
l’émergence d’organisations agricoles fortes peine à se mettre en place.
Des nombreuses pesanteurs sont identifiées à des multiples occasions qui se
penchent sur le niveau de développement rural du pays. Nous ne revenons pas
à une liste exhaustive de toutes ces pesanteurs, mais nous notons avec cet
atelier que nous sommes revenus à quelques unes dont :
-Mauvaises organisations de différentes dynamiques
-Accès limité aux terres à un grand nombre de paysans à travers le pays
-Accès limité aux crédits (ressources financières)
-Accès limité aux moyens de production
-Insuffisance de normalisation et de réglementation dans les secteurs etc…
La réalité actuelle repose sur le constat qu’il existe dans le pays et ce à différents
niveaux, plusieurs dynamiques paysannes désireuses de faire entendre la voix
du paysan et de défendre ses intérêts.
La réalité est aussi que ces multitudes de dynamiques n’aboutissent pas
toujours à des dynamiques véritablement provinciales, socle d’une dynamique
véritablement nationale.
Néanmoins, dans certaines provinces on remarque une volonté manifeste pour
l’émergence d’un mouvement paysan fort dans lequel les paysans se
reconnaissent.
Voilà la situation actuelle à laquelle les assises en présence voudraient remédier.
Enjeux Futurs
Par rapport à ces constats, nos réflexions nous ont amenés à définir dix objectifs
qui sont les suivants :
1.Lutter pour l’intérêt des paysans à travers des organisations fortes et
dynamiques
2.Assurer la sécurité d’existence : augmenter la production, améliorer la
commercialisation et le revenu3. Se grouper autour des activités
structurantes relatives aux spéculations à haute valeur marchande
4. Organiser des échanges d’expériences entre les producteurs, leurs
organisations et les dynamiques paysannes
5. Renforcer les capacités des producteurs
6. Mener le plaidoyer pour la prise en compte des préoccupations
des paysans dans la définition de la politique locale, nationale et
internationale
7. Mener un plaidoyer en faveur de l’agriculture
8. Assurer la pérennité et l’autonomie du mouvement
9. Accompagner les paysan a accéder à la terre et aux crédits agricoles
de façon durables
10. Augmenter la participation de la femme aux instances de prise
de décisions.
Par rapport à ces différents objectifs en vue de l’émergence d’un mouvement
paysan fort, 5 acteurs principaux ont été identifiés ainsi que les responsabilités
de chacun :
1) Producteur :
- Maitriser son travail
- S’associer pour défendre ses intérêts
- Avoir la culture de l’épargne
- Se former et s’informer
- Les femmes doivent prendre conscience de leur état en tant que
femme et participer activement à toutes les activités
2) Mouvement paysans
- Identifier et analyser les problèmes à la base et en chercher des
solutions
- Défendre les droits des paysans,
- Mener des actions de plaidoyer
- Travailler dans la croissance de la production, l’amélioration des
conditions d’évacuation et de commercialisation des produits
des membres
- Organisation en filière
- Renforcer les capacités des membres
- Conclure des alliances stratégiques à tous les niveaux
3) ONGD/OA
- Accompagner les paysans dans la défense de leurs intérêts
- Renforcer les capacités des producteurs dans leur travail
- Faciliter les alliances et les échanges
4). Gouvernement
- Mettre en place des lois favorables aux intérêts des paysans, les
respecter et les faires respecter
- Financer l’agriculture
- Protéger l’agriculture nationale
5) Partenaires extérieurs
REPORTAGE
- Disponibiliser les ressources humaines, techniques et financières
en faveur des paysans.
- Appuyer les démarches et actions du mouvement paysan au niveau
national et international.
Au regard de ce qui précède, quelques défis ont été épinglés à savoir :
- L’étendue du pays
- L’accès aux moyens de production (crédit, matériels, semences…)
- L’insuffisance de la structuration paysanne et la crise de leadership
- La mauvaise gouvernance au sein des OP
- L’identité des OP à différents degrés
- Vide juridique sur le fonctionnement des OP
- La professionnalisation des ONGD et le travail en synergie
- Le CARG doit arrive à jouer pleinement son rôle
Par rapport à tous ces défis, nous retiendrons les perspectives suivantes :
- Mettre en place un mécanisme de communication et d’échange à
tous les niveaux
- Systématiser la structuration à partir des entités de base
- Réfléchir sur des mécanismes de financement efficaces des activités
du paysan en vue d’accroitre son pouvoir économique
- Promouvoir l’émergence d’un leadership et d’un membership
responsables capables d’influencer les politiques à tous les
niveaux
- Promouvoir la bonne gouvernance à tous les niveaux
- Mener des plaidoyers auprès du pouvoir public pour l’obtention
d’un statut légal pour les OP
- Travailler à la professionnalisation des ONG et à un travail en
synergie
- La société civile joue pleinement son rôle dans le CARG
- Maintenir et approfondir les relations de partenariat avec les
partenaires extérieurs.
Partant de tout ce qui vient d’être dit, les dynamiques paysannes présentes
à cet atelier souscrivent au processus de la construction du mouvement
paysan dans les provinces et au niveau national dans le cadre d’Agri-
Congo.
Nous ne pouvons terminer sans dire grandement merci aux organisateurs
des présentes assises à savoir l’ONG Belge TRIAS ainsi que le REPAM.
Nous disons également merci aux autorités politico-administratives,
sans l’appui desquels le présent atelier n’allait pas connaitre son succès.
Merci aussi à toutes les délégations ici présentes.
Lu à Kangu, Bas-Congo, le 24 septembre 2010
par Etienne Paluku Mivimba
Président du FOPAC/Nord-Kivu
au nom des OP présentes à l’atelier
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.15

REPORTAGE
(suite de la page 14)
Les dynamiques paysannes de
cinq provinces ont réfléchi sur les
enjeux et perspectives du
mouvement paysan en RDC
d’une voix concordante et de contribuer à un réel
renforcement de la position du paysan. Le Directeur du
cabinet du Ministre de l’agriculture du Bas Congo, Nzungu
Luntadi qui a donné le coup d’envoi des travaux, a souligné
que les difficultés de tous ordres rencontrées dans la
production, la commercialisation et les différents aspects de
la vie paysanne, poussent la population à prendre
connaissance de la force de l’union. Ainsi, plusieurs initiatives
villageoises voient de plus en plus le jour avec comme
objectif de résoudre des problèmes qui se posent à chaque
communauté. Cette voie est porteuse des résultats car nous
restons convaincus que des individus et des groupes
possèdent des capacités pour se développer eux-mêmes et
mutualiser leur action pour améliorer sensiblement leurs
conditions de vie et de travail. Ce faisant, ils s’inscrivent
dans un processus orienté résolument vers la prospérité, a-til
dit. Durant le déroulement des travaux, les particpants ont
suivi plusieurs communications notamment sur le
mouvement paysans du Congo Brazzaville, l’historique,
réussites et défis de la FOPAC, le mouvement paysan de
Flandre en Belgique sur l’historique et l’importance de la
défense des intérêts des paysans, le projet du code agricole.
Une brève présentation des dynamiques paysannes
présentes à cet atelier a eu lieu le deuxième jour pour
permettre une connaisance mutuelle de chaque dynamique.
Des discussions en sous groupes ont donné plusieurs résultats
notamment les Enjeux Futurs suivants: Lutter pour l’intérêt
des paysans à travers des organisations fortes et dynamiques;
Assurer la sécurité d’existence : augmenter la production;
améliorer la commercialisation et le revenu; Se grouper
autour des activités structurantes relatives aux spéculations
à haute valeur marchande; Organiser des échanges
d’expériences entre les producteurs, leurs organisations et
les dynamiques paysannes; Renforcer les capacités des
producteurs; Mener le plaidoyer pour la prise en compte des
préoccupations des paysans dans la définition de la politique
locale, nationale et internationale; Mener un plaidoyer en
faveur de l’agriculture;Assurer la pérennité et l’autonomie
du mouvement; Accompagner les paysans à accéder à la
(suite en page 17)
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.16
Satisfaction générale des participants
aux travaux de Kangu
A l’issue de l’atelier de Kangu, le journal LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS a pu recueillir quelques réactions des participants. De manière générale,
tous les participants n’ont pas caché leur satisfaction sur le déroulement des travaux!
JEROME BODI, Directeur de REPAM
La dette morale que nous avons envers les paysans congolais ne doit être payée que
lorsque cet atelier va apporter les résultats que nous attendons de vous. Nous pensons
que tout ce que nous avons fait comme échanges, débats ne sera pas du temps perdu.
.Joseph KUNGU di NGOMA ,Coordinateur de l’UNABAPEC
Je salue personnellement l’organisation de cet atelier à travers lequel nous avons partagé
les expériences des uns et des autres.En effet, au cours de cet atelier, profitant de l’opportunité
nous offerte par les organisateurs, nous avons fait connaitre aux participants l’existence
d’une dynamique paysanne dénommée FEDERATION DES PRODUCTEURS D’HUILE
DE PALME DU MAYOMBE en sigle FEPRODHPALM dont le siège est basé à TSHELA
dans le local de l’ONG UNAPADEC (Union des Associations Paysannes pour le
Développement Endogène et Communautaire).Nous ajoutons que cette dynamique est
appuyée par la SNV (organisation Néerlandaise de
Développement) par le biais des ONG déjà impliquées dans
ce domaine notamment CEADI, UNAPADEC, APROFEL
FLAVIEN FUTI MVUMA
Coordonnateur de la COPACO-PRP BAS CONGO
J’encourage l’initiative des organisateurs de cet atelier
particulièrement l’ONG TRIAS et les autres. Ce cadre a
permis aux mouvements existants et en gestation en RDC
de se connaître et s’échanger des expériences.Toutefois,
j’aurais souhaité qu’au lieu de faire venir les délégués de
quelques provinces où les ONG-belges sont actives dans le
cadre de leurs interventions, il aurait été mieux de
commencer par la mise en place de comité de pilotage à
tous les niveaux par province (secteur, territoire, district et
province).Avant de penser à un comité de pilotage national
Le Directeur général de TRIAS, Lode Delbare aux côtés du chef de cité de Kangu et du Directeur de cabinet du
ministre de l’Agriculture de la province du Bas Congo
particulièrement dans le cadre du projet d’appui au plaidoyer
et à la structuration paysanne provinciale et nationale en
RDC, initié par l’Agri-Congo.
Ensuite, il est pratiquement sans objet de créer encore une
autre dynamique de fait parmi les paysans au moment où il
existe une dynamique nationale dénommée «la
Confédération Paysanne du Congo en sigle COPACO-PRP »
qui est à ce jour membre de plusieurs organisations sous
régionales et internationales avec divers partenaires.J’invite
donc les dynamiques paysannes nationales et provinciales
en gestation de s’affilier à la COPACO pour bénéficier des
expériences.
IVAN GODFROID, Conseiller VECO RDC ONG membre
du consortium Agri-Congo
L’atelier de Kangu m’a renforcé dans ma conviction que la
volonté des organisations paysannes à se structurer aux
niveaux provincial et national répond à un besoin légitime,
et vient au bon moment car une nouvelle loi fondamentale
sur l’agriculture sera mise en œuvre bientôt.
Le secteur agricole est le secteur avec la plus grande
capacité de création d’emploi et la structuration paysanne
va accroître grandement son efficacité. Et n’oublions pas
que le mouvement paysan est en train de se structurer au
niveau du continent africain.
Les organisations non-gouvernementales belges réunies
au sein du consortium Agri-Congo sont prêtes à s’engager
pleinement dans une stratégie synergique d’appui aux
organisations paysannes dans leurs efforts de construction
d’un réel mouvement paysan congolais.
BUNDOKI BONZEALABI BOB paysan rural /Equateur
L’atelier d’échange de Kangu a connu la participation de la
structure d’organisations paysannes de la province de
l’Equateur COPADE. Mon impression est que nous avons
retrouvé la connaissance mutuelle avec d’autres
dynamiques. L’atelier a renforcé notre capacité et savoir
géo graphique du Bas-fleuve.Et que si cela se faisait une ou
deux fois par an , ça sera une bonne chose pour le
mouvement paysan.
KUEME KUETE MINCUREL, Kasaï Occidental (secrétaire
exécutif de l’Union des organisations paysannes pour la
production et la commercialisation du maïs de Mueka,
UOPCM en sigle.
Les rencontres pareilles sont les bienvenues mais qu’elles
tiennent compte de toutes les provinces de tel sorte que
l’effectif de participant soit national.
L’atelier est fructueux dans la mesure où j’ai eu un plus
d’information sur les dynamiques qui existent,car les
dynamiques s’ajoutent et se renforcent pour qu’elles soient
durables et continus.
Alphonse Kapuya, coordonnateur provincial de Trias
Nous pensons que c’est un premier pas de mille pas qui
nous attendent à faire et que nous espérons que c’était un
pas utile. Nous osons croire que le temps que nous avons
investi en ce lieu nous permettait effectivement de contribuer
à l’émergence d’un mouvement paysan fort et national au
niveau du Congo.
Brigitte KANIKA/chargée des programmes à l’Inades
formation
(suite en page 17)

Entretien avec le Coordonnateur régional de TRIAS
Alphonse Kapuya : « Il faut faire progresser de manière raisonnable
et utile la construction par les paysans de leur mouvement»
LVDPC: Pourquoi le Repam
et Trias ont organisé cet
atelier et en ce moment
précis?
L’atelier a été organisé dans
le cadre des activités
normalement de
reforcement de Repam. Il
était prévu de mettre Repam
en
contact avec d’autres
dynamiques existantes,
essentiellement la FOPAC/
NK et Landelijke Gilden de
Belgique, afin de mieux
cerner son évolution comme
mouvement paysan. Avec la
dynamique Agricongo,
l’échange a été élargi
aux partenaires des autres
membres du comité de
pilotage de la coalition.
Quels ont été des objectifs de
l’atelier ?
L’objectif de l’atelier était
essentiellement attendu sur
3 niveux:
1° Le premier pas le plus
important visait la mise en
relation entre les
dynamiques existantes de
manière à créer une base
d’échanges d’expériences.
2° De la rencontre avec
d’autres dynamiques, Que
Repam puisses mieux
comprendre les défis qu’il a
à relever et ainsi planifier
son évolution future.
3° Au niveau de tous les
participants, à partir d’un
dialogue entre les différents
(suite de la page 16)
Les dynamiques paysannes
de cinq provinces ont réfléchi
sur les enjeux et perspectives
du mouvement en RDC
M.Alphonse KAPUYA, Coordonnateur régional
de TRIAS
acteurs, que les dynamiques
paysannes ensemble
comprennent les enjeux sur
l’évolution du mouvement
paysan au niveau national et
que le rôle des différents
acteurs( organisations
d’appui, gouvernement
local, gouvernement central
et autres...) soit mieux
compris et orienté pour
faciliter le rapprochement et
surtout le positionnement des
paysans comme
interlocuteurs à côté des
autres.
Quels sont les résultats
atteints à l’issue de cet
atelier?
Plusieurs réalisations ont été
faites lors de cet atelier.
terre et aux crédits agricoles de façon durables; Augmenter
la participation de la femme aux instances de prise de
décisions. Ils ont aussi dégagé les perspectives suivantes :
Mettre en place un mécanisme de communication et
d’échange à tous les niveaux; Systématiser la structuration
à partir des entités de base; Réfléchir sur des mécanismes
de financement efficaces des activités du paysan en vue
d’accroitre son pouvoir économique; Promouvoir
l’émergence d’un leadership et d’un membership
responsables capables d’influencer les politiques à tous les
niveaux ; Promouvoir la bonne gouvernance à tous les
niveaux; Mener des plaidoyers auprès du pouvoir public
pour l’obtention d’un statut légal pour les OP; Travailler à la
professionnalisation des ONG et à un travail en synergie; La
société civile joue pleinement son rôle dans le CARG;
Maintenir et approfondir les relations de partenariat avec les
partenaires extérieurs.
Parmi les plus importantes,
c’est le contact et le dialogue
entre les dynamiques
paysannes venues d’au
moins 5 provinces de la RD
Congo. La découverte des
autres et de leur expérience
est aussi un résultat pour
mieux orienter les
dynamiques locales.
La définition des objectifs
communs qui contribuent au
développement d’une vision
partagée par ces
dynamiques est aussi à
l’actif de cet atelier. C’est
aussi un pas non négligeable
vers la construction d’un
mouvement national.
Par ailleurs, les échanges sur
le rôle des différents acteurs
et la définition des attentes
des dynamiques paysannes
envers les autres constitue
aussi une base pour
l’évolution future du rôle des
acteurs. L’information des
dynamiques paysannes sur
la loi fondamentale et la
prise de position des paysans
par rapport à cette question
est aussi un autre pas vars
une participation plus large
des paysans dans la défense
de leurs intérêts. Notons qu’à
la suite de cette rencontre,
un comité de suivi et de
lobbying pour la loi
fondamentale a été suggéré.
Enfin, cet atelier a été un
atelier de validation de la
démarche Agricongo qui se
propose de renforcer et de
rapprocher les différentes
dynamiques paysannes sans
exclusion pour un
mouvement paysan large et
de plus en plus national.
Après l’atelier de Kangu,
quelle est la prochaine étape?
Les étapes ultérieures ont
été proposées dans le plan
d’action de la campagne
Agricongo. Mais
rapidement, la constitution
d’un comité de suivi pour
l’adoption de la loi
fondamentale et la
participation de ces
dynamiques au carrefour
REPORTAGE
Satisfaction générale des participants aux travaux de Kangu
Je suis venue assister à cet atelier parce que nous
accompagnons les paysans dans leur structuration et dans
l’émergence d’une société civile rurale forte qui est
l’émergence d’un mouvement paysan.
Pour moi,cet atelier a été très instructif parce qu’il m’a permis
d’abord d’échanger avec les autres mouvements où nous
n’allions pas avec nos activités.
L’atelier de Kangu m’a permis aussi de comprendre la vision
des paysans eux-mêmes parce qu’on a échangé avec les
paysans.C’était beaucoup plus pour les paysans. Nous les
avons plus écoutés et suivi leurs préoccupations. Entendre
comment eux-mêmes se débrouillent déjà pour leurs
structurations.
Pour moi, j’ai trouvé que c’est un atelier assez important,
mais seulement il aurait été mieux d’asocier toutes les
provinces.
Mr Ntady Seraphin Medard/Congo Brazzaville
Président coordonnateur national CNOPCongo
C’est une réaction très positive du fait que l’action vise à
accompagner le mouvement paysan à pouvoir s’améliorer.
Les échanges m’ont permis d’apprendre des autres et
d’exposer sur le mouvement du Congo Brazzaville qui est à
(suite de la page 16)
paysan prévu en novembre
à Kinshasa par le réseau
Proddes sont les étapes les
plus immédiates.
Quelle est la vision de Trias
sur le mouvement paysan
congolais?
A Trias, nous croyons que
les paysans ont les capacités
d’être responsable de leur
propre développement.
Ainsi nous croyons qu’ils
sont en mesure de parler eux
même en leur nom.
Des là, notre vision est
simple: le mouvement
paysan sans nécessairement
être une organisation
confédérée mais plutôt un
cadre d’échange et de
défense d’intérêts des
paysans par eux même sans
exclusion qui assure que La
voix du paysan soit
entendue et respectée.
Que signifie construire un
mouvement paysan national
à la base?
Nous ne pouvons pas croire
en une représentation au
niveau national sans une
légitimité à la base. Pour
cela, nous croyons que le
niveau national devra se
constituer par délégation des
dynamiques réellement
actives à la base et qui
donnent un mandat à
l’échelon aussi bien
provincial que national. Par
ailleurs, ce niveau national
devrait rendre compte à
ceux qui les auront
mandatés.En conclusion, il
existe des dynamiques
paysannes à différents
échelons sur la vaste
étendue de notre pays. Nous
avons le devoir de favoriser
leur rapprochement et le
dialogue dans le respect de
la diversité. Mon espoir est
que nous n’allons pas courir
vers une construction d’une
coquille qui prétendrait
représenter les paysans
mais que nous mettrons le
temps qu’il faut pour faire
progresser de manière
raisonnable et utile la
construction par les paysans
de leur mouvement. Nous
devons y investir le temps
nécessaire. Mais le
mouvement paysan est déjà
une réalité
ses débuts.Ce qui m’a impressionné est la participation active
des pouvoirs publics aux réflexions et aux partenaires. Je
garde beaucoup de souvenirs de cette rencontre et nous
espérons continuer les échanges sur le développement des
organisations paysannes dans les deux congo.
Kristof Volckaert, Boerenbond/Belgique.
Pour moi, ce qui m’a marqué est que le mouvement paysan
en RDC est un mouvement vivant, que ce mouvement est là
pour rester. Il a déjà pris racine mais pas dans tout le
pays.Mais c’est quelque chose qu’on ne peut plus
effacer.Seulement, il est question de fortifier encore ce
mouvement avec des réunions comme celle qui s’est
déroulée à Kangu.
Ce sont des richesses énormes, les gens se rencontrent venant
de 4 coins du pays, apprennent des uns des autres qu’est ce
qu’ils sont en train de faire, quelles stratégies à suivre. C’est
très enrichissant dans la mesure où ils apprennent aussi à
travailler ensemble dans certains dossiers.
Les ateliers pareils sont importants et utiles, si ça peut se
tenir, par exemple, une fois par an, car le grand travail est
naturellement à la base, dans le secteur, le groupement pour
organiser d’avantages des ateliers et pour prendre des
initiatives en vue d’améliorer la vie des paysans.
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.17

ECHOS DES PROVINCES
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.18
Province Orientale: les principaux
défis de l’agriculture
es quelques problèmes
majeurs qui font obstacle
au développement de
l’agriculture en Province Orientale
se résument à l’homme qui doit
être placé au centre de tout. Le
facteur humain, la logistique et les
voies de communication. Un
responsable de la division de
l’agriculture en province Orientale
a expliqué: « Nous avons des
encadreurs qui n’ont pas assez de
moyens de déplacement pour aller
vers les paysans afin d’assurer un
bon encadrement. Ils sont sans
véhicules, motos et même vélo
alors que ces encadreurs sont
censés parcourir de longues
distances. Il a insisté aussi sur le
problème lié à leur démotivation.
Les encadreurs agricoles n’ont pas
de salaires conséquents et ils sont
payés difficilement. La prime liée
à la profession d’agronome
n’existe pas».
Ce responsable a aussi parlé d’un
autre défi lié au manque de routes
de desserte agricole qui sont dans
un état déplorable. Conséquences,
Il y a des productions qui sont
bloquées dans les zones de
production parce que les routes
sont impratiquables. Il cite les
territoires d’Isangi et d’Opala qui
produisent beaucoup de riz, et aussi
le Haut -Uelé, mais la grande
difficulté demeure comment faire
arriver ces produits vers les centres
Maniema: SOS pour
le centre semencier
de Kisamba
L
L
es populations de la province du Maniema se trouvent buter à
un problème criant de manque des semences de qualité des
produits agricoles.Mais, à 196 kms de Kindu se trouve le
centre semencier de Kisamba, qui par le passé, fournissait à
toute la province des semences de qualité. C’était un grand centre de
multiplication des semences de maïs, manioc, arachide, riz, soja et
niebe dans la province du Maniema. Aujourd’hui, ce centre est à
l’article de la mort, tout est à l’arrêt et le personnel est complètement
démotivé.
Touché par les pillages de 1991, en 1993, ce centre a été fermé faute
de financement. Les infrastructures sont intactes, à savoir : les
bâtiments, les infrastructures pour la production de semences, le
stockage, le conditionnement, le laboratoire et un camp de
travailleurs, mais aucune activité ne s’y exerce.
Cela a comme conséquence que les gens n’ont plus de semences de
qualité. Elles se débrouillent avec les semences de mauvaises qualité
avec un rendement médiocre à tel enseigne que cette province à
vocation agricole ne parvient pas à nourrir sa population de manière
convenable.C’est depuis 2009 que l’on a annoncé le début du
programme intégré pour la réhabilitation de l’agriculture du Maniema
avec le financement de la FIDA, BAD et le ministère de l’agriculture,
mais rien ne bouge JB Lubamba
urbains. Pour contourner cela,
parfois, les agriculteurs prennent
des autres voies de
communications dangereuses
comme les fleuves et les rivières
et il y a des gens qui se noient avec
des tonnes de riz ou de maïs dans
des embarcations de fortune.
Comme piste de solution pour
es ressortissants des
secteurs de Madimbi, D Kipuku et Belo « Idiofa-
Sud », dans le territoire
d’Idiofa, district du Kwilu, dans la
province du Bandundu, résidant à
Kinshasa, sont préoccupés par la
fermeture des 10 huilléries depuis
1989 qui ont fait la renommée et le
bonheur de ce territoire.
Pour ces ressortissants, la
réhabilitation de ces unités de
production huilière implantées entre
les deux-guerres mondiales, va
contribuer au développement socio
économique dans ces entités
territoriales dont la majorité de la
population vit sous le seuil de la
pauvreté. Des personnes qui ont
perdu leur emploi pourraient
reprendre du service et même une
bonne partie de la jeunesse pourrait
trouver de l’emploi .
La reprise des activités
économiques favorisera aussi la
relance du cantonnage manuel en
vue de l’entretien du réseau local
de routes de desserte agricole
presqu’inaccessibles actuellement
relancer le secteur agricole dans
cette province, il faut
premièrement une motivation des
encadreurs agricoles pour le
réarmement moral. Des moyens
Mme la Ministre provinciale de la Province Orientale
logistiques doivent être mis à la
disposition de ces agents de
l’administration publique. En plus,
la réhabilitation des routes est aussi
une question vitale pour augmenter
la production agricole et la
commercialisation des produits
agricole de la P.O. Si ces
conditions sont réunies, la province
orientale pourrait nourrir toute la
RDC.
Notre interlocuteur pense que nous
devons arriver à produire non pas
pour nous même, mais pour toute
la nation. A titre illustratif, la
production du riz en Province
Orientale peut nourrir toute la RDC
et la production des autres
provinces peuvent servir à
l’exportation en vue de générer
des devises nécessaires pour le
compte du trésor public. Si on
organise la production au niveau
national, plus personne ne va
consommer le riz importé dont
nous ne connaissons pas leur la
qualité, a t-il affirmé..
Jean Baptiste Lubamba
Bandundu: les ressortissants du
territoire d’Idiofa veulent relancer
les activités des huileries
à la circulation des véhicules. La
possibilité d’évacuation sera
accrue, car par le passé, des
produits agricoles quittaient les
centres de production vers les
centres de consommation de la
province du Bandundu et de deux
Kasaï (Occidental et Oriental)
ainsi que vers la ville de Kinshasa.
Cela a marqué l’amélioration de
la qualité de vie des paysans.
Vue d’un palmier à huile nain
La réhabilitation de 10 huileries
entraînera la reprise des activités
socio-économiques et autres
centres de négoces fermés depuis
quelques décennies
L’approvisionnement de la contrée
en divers produits manufacturés
sera effectif,ont relevé les
ressortissants d’Idiofa-Sud..
JB Lubamba

Nord Kivu: Plus de 150 personnes ont pris
part aux journées «Pomme de terre»
Grands Lacs à Butembo
Du 11 au 14 mai 2010, la Fédération Agricole Pomme de terre et Blé du SYDIP en collaboration avec la FOPAC Nord-Kivu,
ont organisé à Butembo et ses environs les Journées Pomme de terre de la région des Grands Lacs. L’objectif général des
Organisations des Producteurs Agricoles à travers ces journées était de contribuer à la promotion de la culture de la pomme
de terre en général et à une meilleure organisation de la filière dans notre sous-région des Grands Lacs.
E
n effet tous les trois pays :
le Burundi, la RD Congo et
le Rwanda, ont des zones
importantes de production et une
demande toujours croissante de la
pomme de terre de la part des
consommateurs. Depuis plusieurs
années, dans chacun des pays les
producteurs entreprennent des
initiatives intéressantes pour
améliorer la production de
pommes de terre, pour mieux
servir les marchés, et pour mieux
gagner leur vie dans ce secteur.
Or, à plusieurs niveaux de la
chaîne, les différents acteurs de la
filière rencontrent encore des
problèmes dans leurs efforts
d’augmenter la production de la
pomme de terre aussi bien en
quantité qu’en qualité. Ainsi une
série d’activité a été organisée du
11 au 14 Mai 2010 dont trois jours
de visite de terrain et une journée
pour capitaliser les acquis de terrain
dans le développement agricole. A
l’issue de ce forum très important,
une série des recommandations a
été formulée à la en ces termes :
Au niveau de la recherche et
semences : Que les autorités
administratives réhabilitent les
centres de recherche existants et
appuient la recherche sur la
MVisite d’un champ de pomme de terre à Butembo
et échanger les expériences avec
les producteurs et les chercheurs
des autres pays de la sous région
autour de la recherche et la
semence, la commercialisation de
la pomme de terre ,le rôle des OPA
dans la filière pomme de terre,
l’intensification de la culture de la
pomme de terre, le rôle du
Ministère National de l’Agriculture
Les participants aux journées sur un champ de pomme de terre
pomme de terre, Que les
organisations paysannes
s’impliquent positivement dans la
recherche paysanne, la production
des semences et l’utilisation de
fertilisants, Que les paysans
producteurs transmettent
régulièrement leurs rapports de
production au service compétent
de leurs entités administratives.
De la commercialisation de la
pomme de terre : Organiser
régulièrement des concertations de
producteurs pour la fixation des prix
au kilogramme et non au tas,
Diminuer les intermédiaires entre
le producteur et le consommateur
en renforçant le système de mise
en marché collectif de la pomme
de terre chez les paysans
producteurs (Vente groupée), Faire
un plaidoyer pour l’élimination des
tracasseries lors de la vente des
produits agricoles (multiplicités de
taxes et de services), Améliorer le
système d’emballage spécifique de
la pomme de terre pour une bonne
présentation du produit sur le
marché, Appuyer la réhabilitation
de routes de desserte agricoles
pour faciliter l’écoulement de la
pomme de terre vers les centres
de consommation, Renforcer les
capacités organisationnelles et
techniques des organisations
paysannes en matière de
marketing des produits agricoles.
Au niveau du rôle des OP dans la
filière pomme
deTerre :Accompagner les
producteurs dans la multiplication
des semences dans leurs champs
respectifs ainsi que leur
conditionnement et leur
conservation, Vulgariser les
méthodes culturales modernes
auprès de producteurs membres
(haies antiérosives, fertilisation,
respect du calendrier agricole,
techniques culturales...), Orienter
et accompagner les membres vers
le marché
Rémunérateur, Mener un plaidoyer
en faveur des producteurs auprès
des autres partenaires et des
décideurs (ONG, Etat), Faciliter la
concertation et les échanges entre
les différents acteurs de la filière,
Organiser des formations aux
producteurs autour de la conduite
de la culture de la pomme de terre,
Sensibiliser les producteurs à la
livraison sur le marché de pommes
de terre en maturité complète pour
une bonne compétitivité, Assister
les producteurs à partager une
même vision sur la production et la
commercialisation de la pomme de
terre, Mobiliser le plus grand
nombre de producteurs à adhérer
aux organisations paysannes pour
mieux influencer le marché,
Former les producteurs sur les coûts
de production et l’élaboration du
compte d’exploitation
Au niveau de l’intensification de la
culture de la pomme de terre :Faire
des analyses préalables du sol dans
les zones de production,
Harmoniser les formules de
fertilisation utilisées dans les
différentes zones de production,
Disponibiliser auprès de
producteurs des intrants de qualité
et au prix accessible, Faciliter
l’accès aux crédits-intrants de
qualité, Diffuser le paquet
technologique de l’usage des
intrants (semences, engrais).
Au niveau du Rôle du MINAGRI :
Faciliter les échanges entre les
différents acteurs de l’agriculture
(filière Pomme de terre), Faciliter
l’approvisionnement en semences
de qualité, Poursuivre l’exonération
des intrants agricoles, Appuyer la
recherche agricole, Réglementer
la filière agricole, Contrôler la
ECHOS DES PROVINCES
qualité de la semence, Réhabiliter
les routes de desserte agricoles et
mettre en place un système de
maintenance, Redynamiser le
service de vulgarisation agricole,
Appuyer les coopératives
financières de crédits agricoles et
les Conseils Agricoles Ruraux de
Gestion(CARG).
Au niveau de possibilités de
collaboration entre les trois pays de
Grands Lacs : Echange du matériel
végétal pour la pomme de terre et
autres cultures par INERA, ISAR
et ISABU ainsi que d’autres
technologies agricoles, Multiplier
les ateliers d’échange
d’expériences entre
les chercheurs et les organisations
paysannes.
Roger Vutsoro
In WAKULIMA AMKENI
N°17 Avril - Juin 2010
FOPAC
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.19

ECHOS DES PROVINCES
L
a population congolaise
est constituée d’environ
70% d’agriculteurs qui
vivent de l’exploitation
de petits lopins de terres
agricoles. Ceux-ci sont souvent
victimes d’expropriation des
champs qu’ils exploitent depuis
des siècles car ils ne sont pas
protégés par la loi.
En effet, pour être reconnu
légalement comme
concessionnaire, il faut avoir
des documents ou des titres
fonciers tels que les contrats et
les certificats auxquels les petits
producteurs agricoles
n’accèdent pas facilement à
cause de longues procédures et
des coûts élevés exigés pour les
obtenir. Ils considèrent qu’ils
sont exclus indirectement à
l’accès à la terre.
Entretemps, les chefs terriers
coutumiers, reconnus comme
gestionnaires des terres des
communautés paysannes,
subissent tous les jours des
fortes pressions de la part des
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.20
Sud-Kivu: la gestion difficile des
terres en milieu rural
Les cas des chefferies du Bushi et du Buhavu (y compris Territoires de Kalehe et Idjwi) :
e principe est que la terre
appartient à la L communauté et est gérée
par le Mwami. Les
principaux modes d’acquisition de
la terre sont : le kalinzi (c’est la
forme la plus classique de tenure
foncière au bushi ; c’est le prix du
droit perpétuel de jouissance sur
une terre) et le bwassa (il s’agit
d’un contrat locatif donnant à
l’emprunteur le droit d’usage d’un
terrain pendant une durée
déterminée). Actuellement, les
spéculations sur le sol ont introduit
une autre forme d’accès sur le sol,
c’est le bugule qu’est l’achat.
D’ordinaire, ce sont les hommes
(mariés) qui sont les plus engagés
dans les négociations des lopins de
terre. Après réussite des
négociations qui peuvent couvrir
des mois, voire des années, ils
versent le dû, selon le type
d’exploitation sollicité (Bwassa,
kalinzi, Bugule). Les impératifs de
la vie actuelle et l’évolution de la
mentalité font que, d’abord les
jeunes garçons (non encore
mariés), les femmes (veuves,
Les terres des populations paysannes
congolaises ne sont pas protégées par la loi
grands demandeurs des terres à
savoir les riches, les sociétés
multinationales et les services
publics de l’Etat en quête des
grandes concessions de milliers
d’hectares afin de constituer des
domaines agropastorales, des
exploitations forestières et
minières, des réserves forestières,
des aires protégées, de nouveaux
parcs, des infrastructures publics,
etc …
Ces pressions sont tellement
fortes que les chefs coutumiers
sont, dans la plupart de cas,
obligés de céder ces terres
exploitées par les communautés
locales. Du coût, des conflits
fonciers naissent et certains
prennent l’ampleur de petites
rebellions.
En province du Nord Kivu, les
conflits fonciers comparés à
d’autres types de conflits instruits
devant les juridictions sont de
l’ordre de 70%. Devant cette
situation, les terres des
communautés locales diminuent
de jour au jour au profit des
célibataires) voient s’ouvrir des
possibilités d’accès à la terre, à leur
compte propre, mais cette pratique
reste encore critiquée et peu (non)
accueillie dans certains coins. Ainsi
pour éviter tout problème futur,
certains Bahanyi (donateurs)
exigent aux femmes de se faire
accompagner par leurs fils (peu
importe leur âge), leurs beauxfrères
ou beaux-pères ou leurs
frères.
Au bushi et dans le buhavu les
conflits fonciers sont très nombreux
et diversifiés selon le type
d’exploitation de la terre.
Cependant nombre de cas de
conflits fonciers résultent de
succession (les héritiers qui ne
s’entendent pas dans le partage,
les filles et la veuve qui sont
exclues, le fils aîné qui garde tout
pour lui, et plus souvent, le fils aîné
qui méconnaît les droits transférés
par le decujus de son vivant à des
tiers ou encore des tiers qui vont
au-delà de la convention avec le
decujus au détriment de la
succession, etc.), de l’abus de
confiance entre acheteur et
concessions du domaine privé
et du domaine public de l’Etat,
de sorte que dans certains
territoires comme celui de
Rutshuru, il ne reste plus
qu’une petite partie de terres
(environ 4% de la superficie
totale) encore exploitables par
la population paysanne. Le
parc national de Virunga, une
multitude des plantations
abandonnées ou non, des
exploitations et des réserves
forestières, des concessions
minières…occupent environ
96% de la superficie totale de
ce territoire.
Si ce système congolais de
répartition des terres ne
change pas actuellement, les
communautés paysannes se
retrouveront sans terres d’ici
quelques années avec de
nombreuses conséquences.
Samson Kihundu Muse
(Assistant Technique de la
FOPAC)
vendeur, et les conflits des limites.
Dans le buhavu et particulièrement
à Kalehe, les différends fonciers
sont signalés entre les
communautés d’expression
rwandophone et les autres
membres de la société laissés sur
place. Les premiers avaient fui les
hostilités et se sont réfugiés au
Rwanda et actuellement, ils
chercheraient à rentrer mais la
plupart, semble-t-il, auraient vendu
leurs terrains avant leur départ.
Dans le Territoire de FIZI-
ITOMBWE
La procédure d’acquisition ainsi
que la limitation de terres rurales
diffèrent selon la destination de
l’espace foncier. C’est ainsi qu’il
peut s’agir d’un espace foncier
pour la construction d’une maison
d’habitation, d’un champ de
culture, ou pour une exploitation
des ressources dépassant les
besoins individuels (cas des mines,
forêt ou pâturage).
Dans le premier cas il appartient
au chef du village de montrer à la
personne concernée le lieu où
devra être érigée la maison.
Certaines restrictions sont
d’application ; la parcelle ne peut
être vendue et pour les étrangers
la construction en dur est prohibée,
en effet leur établissement est
temporaire. Dans le deuxième cas,
la personne du chef est également
requise et une reconnaissance
facultative du bénéficiaire au jour
de la récolte. Quoique n’étant pas
locataire, le bénéficiaire demeure
encore moins un propriétaire car il
lui interdit de vendre. Dans le
troisième cas, il revient au chef du
village d’informer le chef du
groupement pour que son conseil
fixe la suite réservée à la demande.
Il revient à l’exploitant de payer
l’Itulo qui varie d’après les
ressources exploitées. Quant à la
terre, elle demeure à la
communauté.
Les problèmes fonciers sont
multiples dans ce milieu. On peut
citer celui lié à la gestion des terres,
de l’expropriation pour l’une ou
l’autre raison sans oublier la
question non dénuée d’intérêt
qu’est celle des retournés, des
rapatriés et des réfugiés.
Pour la gestion des terres les conflits
sont soit intra-ethnique soit
interethniques. Dans les deux cas,
la justification demeure identique ;
la terre des ancêtres ne peut souffrir
d’aucune spoliation ou aliénation.
C’est ainsi que les conflits intraethniques
naissent lorsque le lit
d’une rivière s’est déplacé
provoquant du coup le changement
des limites entre groupements
(groupements Balala sud contre les
groupements Bashim’muma sud)
ou lorsque un groupement se
dispute avec un autre le contrôle
d’un village (les groupements
Batombwe contre les groupements
Bashim’muma sud). Quant au
conflit interethnique la diversité des
causes est manifeste ; il peut s’agir
d’un abus d’hospitalité que
constate une ethnie qui s’estime
premier occupant ou la difficile
cohabitation des bêtes et des
cultures champêtres des uns et des
autres.
Dans les zones minières il ne se
pose pas actuellement le problème
foncier puisque l’exploitation
demeure artisanale. Toutefois il
demeure des inquiétudes dans le
chef des exploitants artisanaux sur
une probable expropriation du fait
de l’éventuelle exploitation
industrielle par des multinationales
telle TransAfrica.
Dans les territoires de Shabunda
et Mwenga
Hormis les chefferies de Burhinyi
et Luhwindja, en territoire de
Mwenga qui ont les mêmes
caractéristiques et les mêmes
modes de gestion des terres que
dans d’autres parties du Bushi, tout
le reste de cette entité
administrative ainsi que l’entièreté
du Territoire de Shabunda (36.000
Km²) ont un mode de gestion
foncière consacrée par une
certaine autonomie des familles et
clans qui occupent une portion des
terres.
Pour les propriétés à statut
coutumier, il est retenu que la terre
appartient à la communauté qui
l’exploite collectivement. Pour les
forêts primaire aucun membre du
clan ne peut demander à un autre
pour défricher, construire une
maison ou encore moins pour
chasser. Quant à la forêt
secondaire elle appartient au
premier occupant de la forêt
primaire. On peut acquérir par
achat ou par don avec accord des
autres responsables du clan ou de
l’Etat.
Les conflits fonciers sont
généralement les conflits des
limites, de l’exploitation minière et
forestière.
In Le potentiel du 20 août 2010

Bas-Congo: le mouvement paysan
provincial s’appelle: FOPAKO
Par JB Lubamba
En RDC, il existe plusieurs dynamiques paysannes sur l’ensemble du territoire national, qui travaillent chacun dans son coin, sans se connaître et
connaître ce que font les autres. A l’heure actuelle, il n’existe pas encore un mouvement véritablement national. Il y a des mouvements provinciaux
qui émergent notamment au Bas Congo et à l’est de la RDC .Ainsi, pour palier à cette difficulté et réussir la structuration paysanne en cours, il faudrait
arriver à regrouper ces différentes dynamiques au niveau de chaque province. La Province du Bas Congo a compris la leçon en vue de sa participation
à la construction d’un mouvement paysan national fort, dynamique en lançant la Force Paysanne du Kongo Centrale, FOPAKO.
C
’est dans ce cadre qu’il
s’est tenu à Matadi du 1 au
3 septembre 2010 l’Atelier
d’harmonisation du
mouvement paysan de la province
du Bas Congo. Cet atelier a
regroupé deux grandes
dynamiques de la province à
savoir : la FOPAB et le Comité de
pilotage mis en place après l’atelier
de 2007, tenu à Goma.
Objectif général de l’atelier:
Permettre aux organisations
paysannes du Bas- Congo de faire
une harmonisation et de constituer
un seul regroupement.
Objectifs spécifiques:Dresser un
rapport d’activités de chaque
dynamique
- Faire une analyse des forces et
des faiblesses, opportunités et frein
à l’émergence d’un mouvement
paysan au Bas Congo; Mettre en
place un comité provincial définitif
du mouvement paysan du Bas-
Congo;Mettre en place un texte
réglementaire devant régir la
fédération provinciale du
mouvement paysan.
La cérémonie d’ouverture a été
présidée par le Directeur de
cabinet du Ministre de
l’Agriculture, pêche et élevage
représentant Madame la Ministre
en déplacement. Plusieurs
délégués venus de tous les trois
districts de la province ont participé
à cet atelier. Il s’agit des membres
de deux principales dynamiques
Les participants àl’atelier d’harmonisation du mouvement paysan au Bas Congo
émergeant au niveau provincial à
savoir la FOPAB, initiée par le
CRONGD et la FOPAC/BC
conduite par Madame Nzuzi
Espérance. L’inspecteur provincial
de l’agriculture, l’inspecteur
provincial du développement
rural ainsi que le représentant de
l’assemblée provinciale ont
réhaussé de leurs présences cette
cérémonie. Cette réunion a été
organisée par le Cenadep avec
l’appui de SOS Faim/Belgique.
Parmi les organisations
d’accompagnement, on a noté la
présence de SNV. D’autres
organisations oeuvrant dans la zone
n’ont pas pris part à cet atelier
:Cvtk,Agrisud,Trias,Crafod.
Durant les trois jours de l’atelier,
les participants ont dressé un état
de lieux des dynamiques
paysannes et ont présenté les
activités menées par chacune de
ces deux dynamiques. Le Repam
qui œuvre au niveau du District du
Bas Fleuve a aussi présenté ses
activités et son expérience en
matière d’organisation. Ils ont suivi
des exposés sur le mouvement
paysan animé par le PREFED et
le Réseau PRODDES.Les
participants ont partagé et défini
ensemble une vision commune et
des objectifs pour un mouvement
fort dans la Province du Bas-
Congo.
« Construire un mouvement
paysan fort, dynamique,
représentatif, autonome, solidaire,
capable de défendre les intérêts
politiques, socio économiques et
culturels des paysans du Bas
Congo à tous les niveaux », telle
est la vison qui va désormais
conduire la FOPAKO dont les
activités prioritaires à mener ont
été identifiées. Les participants ont
ensuite procédé à la mise en place
d’un comité qui se chargera de
conduire le mouvement paysan du
Bas Congo.
LES MISSIONS DU NOUVEAU
COMITE
Les membres suivants ont été votés par
l’ensemble des participants après des
concertations entre les dynamiques :
Le comité aura donc, au cours de
son premier mandat, le devoir de
réaliser les activités ci-dessous :
1. Identification des OP, filières et
autres regroupements viables et
opérationnels;
2. Sensibilisationdes membres à
travers les regroupements sur le
bien- fondé du Mouvement Paysan;
3. Production du projet de statut et
Règlement d’ordre Intérieur;
4. Formation sur l’organisation, le
rôle et le fonctionnement des OP,
Union, Fédération, Mouvement
Paysan et l’entreprenariat;
5. Formation des leaders;
ECHOS DES PROVINCES
Le nouveau comité de la FOPAKO
Le comité de la FOPAKO conduit par Mme NZUZI Espérance à
l’extrême gauche
1.Présidente: NZUZI MUAKA
ESPERANCE, District du BAS FLEUVE)
6. Organisation des ateliers sur la
participation populaire au
processus électoral 2011;
7. Publication d’un bulletin de
liaison
8. Définition des stratégies de
mobilisation de moyens locaux
(épargne)
JB Lubamba
2.1er Vice- Président SIMBU
PAUL, Ville de BOMA
3.2è Vice – Président NSONGI
MBEMBA , District de la LUKAYA
4.Secrétaire rapporteur
: TSASA MVUZA , Ville de MATADI
5.Secrétaire rapporteur adjoint: KUAMI
LUMVUTU, District de CATARACTE
En fin les participants se sont convenus
de donner comme nom à ce mouvement :
Force Paysanne du Kongo Central
« FOPAKO »
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.21

FICHE TECHNIQUE
L
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.22
Le maïs: la
graine la plus
consommée
Généralités
Nom scientifique: Zea
mays.
Famille : Graminée
Origine: Amérique centrale
Importance économique
:Le maïs sert à
l’alimentation :
-De l’homme : il est
consommé soit frais ou sous
forme de farine, soit en
bouillie. Il est aussi utilisé
pour la fabrication des
plusieurs produits industriels
en RDC
Céréale originaire d’Amérique tropicale (Pérou, Mexique),
le maïs est cultivé dans tous les pays chauds d’Afrique,
d’Europe, d’Amérique et d’Asie. En République
démocratique du Congo, le maïs est cultivé sur toute l’étendue
du pays.
(huile, biscuits, aliments pour
enfants, etc.)
-Des animaux : il est
consommé sous forme de
farine, de brisures, en grains
ou comme fourrage.
1. Sol
Le maïs exige un sol riche
en humus, profond, retenant
bien l’eau, labouré à 20 cm
de profondeur.
Une pluviométrie de 100
mm par mois pendant la
La prodution du
maïs en RDC
e maïs est la principale
céréale en
RDC, elle a gagné
en importance
ces dernières années
(Tollens, 2003). A
Kinshasa par exemple,
la consommation annuelle
(kg/tête) de maïs
grains est passée de
2,84 kg en 1975 à 6,68 kg
en 2000, soit une augmentation
de 235%. Il
faut noter qu’on importe
peu de maïs à Kinshasa,
à part une petite quantité
reçue sous forme d’aide
alimentaire. Il est actuellement
courant à
Kinshasa d’acheter la
farine de maïs au même
prix que le manioc, phénomène
jamais constaté
dans le passé. On mélange
de plus en plus de
farine de maïs avec
celle de manioc lors de
la préparation du «fufu».
L’importance actuelle
du maïs sur le marché
national serait en fait due
à l’impact des variétés
hautement productives développées
dans les années
1980 par le PNM (financé
par l’USAID).
Les variétés Kasaï-1 et
Salongo sont plantées un
peu partout. Le maïs est
aussi la culture qui répond
le mieux aux engrais chi-
miques et aux rotations
et associations judicieuses
avec des plantes
améliorantes comme le
niébé et le soja. Plus
d’attention devrait donc
être consacrée à ces
technologies.
Table-ronde sur
l’Agriculture en RDC
Kinshasa,19-20 mars
2004
Le maïs est le principale céréale en RDC
végétation et une forte
insolation favorisent un bon
développement de la
culture.
Les sols alluvionnaires
donnent des très bons
rendements dans des
conditions culturales
adéquates.
2. Techniques culturales
1. Semis
Le semis se fait en début de
la pluvieuse. Eviter le semitardif
qui favorise les
maladies et attaque des
insectes. Semer après 2 à 3
pluies et lorsque le sol est
Un champ de maïs
humide ainsi le maïs
poussera avant les
mauvaises herbes.
Saison A : Octobre
Saison B : Février
2. Plantation
Les écartements à respecter
sont : 75 cm entre les lignes
et 50 cm dans la ligne
lorsque le semis est manuel
avec 2 graines par poquet
pour un taux de germination
haut que 90%. 75 cm entre
les lignes et 25 cm dans la
ligne pour le semis
mécanique avec 1 graine
par poquet à 3 à 5 cm de
profondeur.
3. Entretien
Bien sarcler le champ 2 à 3
fois avant la floraison. Le
sarclage sera superficiel
pour ne pas endommager le
système radiculaire de la
plante.
Pour assurer un bon
développement aux plantes,
utiliser les désherbants
chimiques (primextra en
pré-levé et Basagran en post
levé).
4. Fumure
·Fumure organique : engrais
vert des légumineuses et
jachère améliorante
·Fumure minérale : 92 Kg /
ha de N, 46 Kg / ha de P et
60 Kg / ha de K.
5. Récolte
Il est conseillé de récolter le
maïs quand il est
suffisamment sec. Après
récolte, les épis doivent être
séchés au soleil ou sous le
hangar aéré.
Lors de la conservation de
maïs de consommation,
utiliser l’actellic 2% (200 gr
de produit pour 1000 Kg de
maïs).
Variété en diffusion : Kasaï
1 et Samarou jaune

Prix moyens des produits agricoles au détail (Fc/Kg) et en gros
(Fc/unité de vente) - Période du 01 au 15 octobre 2010
Prix moyens des produits agricoles au détail (Fc/Kg) et en gros
(Fc/unité de vente) - Période du 01 au 15 octobre 2010
ECHOS DES MARCHES
Source:
Observatoire
Economique
des Marchés-
Bulletin n°042
AGRISUD
ECHOS DES MARCHES
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°1 1.P.23

L
TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT- Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces
CINQUIEME ANNEE-N°11-OCTOBRE 2010- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA
e 14 octobre de chaque année, le
monde entier célèbre la journée
mondiale de l’alimentation. Cette
année cette célébration qui coïncide
avec le 65ème anniversaire de la création
de la FAO, a pour thème « Unis contre la
faim ».
En RDC, le représentant de la FAO, Ndiaye
Gueye a adressé un message à la nation
congolaise à l’occasion de cette journée. Il
a souligné que ce thème a été également
choisi pour deux raisons principales, à savoir :
mettre en évidence le fait que le monde peut
produire davantage, de manière durable et
qu’il est possible d’augmenter les
investissements agricoles dans les régions
ou les pauvres et les mal nourris vivent mais
à condition d’être nombreux à œuvrer
ensemble dans le même sens ; connaître
les efforts réalisés dans la lutte contre la faim
dans le monde.
E
Journée mondiale de l’alimentation
La lutte contre la faim, la pauvreté et la malnutrition ne peut être
gagnée qu’en partenariat avec tous les acteurs
La loi portant principes fondamentaux relatiifs au secteur agricole aux oubliettes?
n avril 2010, la loi agricole
a été adoptée au Sénat de
la RDC sous la nouvelle
appellation de la Loi
portant principes fondamentaux
relatifs au secteur agricole. Cette
première étape a été saluée par
des organisations de la société
civile et aussi par des partenaires
qui souhaitent que cette loi puisse
être promulguée rapidement en
vue de combler le vide juridique
constaté dans ce secteur.Après le
Sénat, cette loi agricole a été
renvoyée pour une seconde lecture
au Parlement avant qu’elle ne soit
soumise à la signature du Chef de
l’Etat pour sa promulgation. Mais,
voici presque six mois après
aucune séance plénière n’est pas
programmée pour débattre sur cette
loi. Aucune information ne filtre sur
la date probable de son examen
en plénière. Cette situation inquiète
certaines organisations de la
société civile et même des
partenaires qui ne voient aucune
issue à cette question d’ici la fin de
l’année étant donné que la session
en cours est budgétaire et l’année
prochaine est une année
électorale. Les députés risquent de
se préoccuper beaucoup des
élections que d’autres choses.
Pour rappel, la loi agricole vise à
favoriser la mise en valeur durable
des potentialités et de l’espace
agricole intégrant les aspects
sociaux et environnementaux,
stimuler la production agricole par
l’instauration d’un régime douanier
et fiscal particulier dans le but
d’atteindre, entre autres,
l’autosuffisance alimentaire,
relancer les exportations des
produits agricoles afin de générer
des ressources importantes pour
les investissements, promouvoir
l’industrie locale de transformation
des produits agricoles, attirer de
nouvelles technologies d’énergie
renouvelable, impliquer la
province, l’entité territoriale
décentralisée et l’exploitant
agricole dans la promotion et la
mise en oeuvre du développement
agricole.La loi prévoit la mise en
place d’un cadastre agricole au
niveau des provinces, la création
d’un Conseil Consultatif National
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www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com
Par Jean-Baptiste Lubamba
Beaucoup d’enfants congolais souffrent encore de lamalnutrition
ainsi que des Conseils Consultatifs
Provinciaux, la création d’un
Comité foncier agricole au niveau
de chaque territoire décentralisée,
. Il est prévu certaines exonérations
de taxes, une politique de
prévention et de gestion des risques
majeurs et des calamités agricoles,
la création d’un Fonds Nationale
de Développement Agricole, dont
les ressources seront mises à la
disposition des banques
commerciales et des IMF,
Procédures pour l’exploitant
agricole industriel afin de veiller à
la protection de l’environnement…
Certaines questions restent certes
à clarifier notamment la relation et
la cohérence de cette loi par
rapport au code minier, code
forestier, la loi foncière, la loi
semencière, et d’autres lois soussectorielles
;le silence de la loi sur
les Organisations Paysannes,
aucun rôle ou statut particulier leur
est attribué.JBL
La journée mondiale de la femme
rurale célébrée à Kisantu
Le monde entier a célèbré la journée mondiale de la femme rurale .
Placée sous le thème : «Campagne de réduction de la pénibilité de
travail de la femme rurale», cette journée a été célebrée cette année à
Kisantu , dans le Bas Congo. Le directeur du cabinet du Ministre de
l’agriculture a lancé les activités relatives à la quinzaine de la femme
rurale . Il a ensuite remis des matérieux champêtres à quelques
organisations de développement. Les paysannes de la commune de
Maluku ont fait connaître un certain nombre de problèmes auxquels
elles sont confrontées, notamment : le manque d’eau et de l’électricité,
les tracasseries des hommes en uniformes et de cadastre. Pour tous ces
problèmes, les mamans paysannes doivent recourir aux techniques
de plaidoyer. Le plaidoyer est processus ayant pour finalité d’amener
un ou des individus à faire pression sur des cibles bien déterminées
afin d’obtenir gain de cause sur un problème donné. Mme Marie José
Amputu, vice présidente de la Fondation Bilenge ya Muinda a distribué
des semences, de maïs, des houes et machettes aux paysannes de cette
commune périurbaine de Kinshasa en leur demandant d’en faire bon
usage
Il a déclaré : « s’unir contre la faim devient
une réalité quand les institutions publiques,
les organisations de la société civile et le
secteur privé travaillent en partenariat à tous
les niveaux pour vaincre la faim, l’extrême
pauvreté et la malnutrition ».
Pour le représentant de la FAO, il faut songer
à l’avenir en cette journée mondiale de
l’alimentation pour la simple raison que
plusieurs personnes souffrent de la faim dans
le monde. « A force de volonté, de courage
et persévérance, nous pourrons produire
davantage de manière durable, pour nourrir
ceux qui en ont le plus besoin, mais et à
condition que nous soyons nombreux à
travailler ensemble et à nous aider »
La La La La La VVVVVoix oix oix oix oix du du du du du
Paysan Paysan Paysan Paysan Paysan
Congolais
Congolais
Congolais
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MENSUEL D’INFORMATIONS DU
MONDE RURAL ET DE L’ENVI-
RONNEMENT
Editeur
Baudouin Hamuli
Directeur de Publication
Jean Baptiste Lubamba
Rédacteur en Chef
Emmanuel Kokolo
Comité Editorial
Baudouin Hamuli, Jean-Baptiste
Lubamba, Jeanine Mukanyirwa,
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