ce numéro - La voix du paysan congolais
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LA VOIX DU PAYSAN<br />
CONGOLAIS<br />
www.la<strong>voix</strong><strong>du</strong><strong>paysan</strong><strong>congolais</strong>.com<br />
TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT- Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC Provin<strong>ce</strong>s<br />
CINQUIEME ANNEE-N°18 AVRIL 2012- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA<br />
Les <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong> écrasés<br />
par des conflits fonciers<br />
<strong>La</strong> RDC est un vaste pays au cœur de l’Afrique où plus de 70% de sa<br />
population vit de l’agriculture. Elle compte onze provin<strong>ce</strong>s aux réalités<br />
différentes. On remarque en effet que par exemple dans les provin<strong>ce</strong>s<br />
comme le Katanga, les deux Kasaï, les populations ont per<strong>du</strong> leurs<br />
terres au détriment des entreprises minières. On dénombre dans <strong>ce</strong>s<br />
coins des carrées miniers qui se comptent en millions d’hectare.<br />
<strong>La</strong>issées à leur triste sort, <strong>ce</strong>s populations ne savent plus à quels<br />
saints se livrer si <strong>ce</strong> n’est que de voir leur main d’aoeuvre payée en<br />
monnaie de singe par <strong>ce</strong>s grandes entreprises minières. Pour tout dire,<br />
« le minerais met en prison ». Par contre, au Sud Kivu et au Nord Kivu,<br />
la problématique des parcs, des aires protégées qui soulève une<br />
opposition d’intérêts entre l’Etat et les populations locales d’une part,<br />
Journée Internationale de la Femme le 8 Mars<br />
Femmes rurales,<br />
les principales<br />
oubliées<br />
PP. 7-11<br />
et surtout une transition foncière inorganisée accompagnée d’une<br />
accumulation foncière des élites d’autre part, serait le condiment des<br />
conflits récurrents. A <strong>ce</strong>la s’ajoute des fermes non mises en valeur à<br />
côté des <strong>paysan</strong>s qui n’ont même pas 1ha à cultiver encore moins<br />
sécurisé. Aussi, au Bas-Congo, des agro in<strong>du</strong>striels se sont accaparés<br />
des immenses terres autour des cimenteries en défaveur des <strong>paysan</strong>s.<br />
Dans le Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, l’Equateur et la Provin<strong>ce</strong> Orientale et le Maniema<br />
les exploitants ont pris des terres forestières . C’est <strong>ce</strong> tableau sombre<br />
que nous allons tenter de rendre dans <strong>ce</strong> <strong>numéro</strong> à travers un survol de<br />
la situation foncière dans les différentes provin<strong>ce</strong>s de la RDC.<br />
LIRE EN PAGES 14-18<br />
<strong>La</strong>n<strong>ce</strong>ment <strong>du</strong> projet<br />
«Appui au plaidoyer<br />
et à la struturation<br />
<strong>paysan</strong>ne en ACTUALITES RDC»<br />
ACTUALITES<br />
LIRE EN PAGES 4-6<br />
Signature d’un protocole d’accord entre<br />
<strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> Paysan Camerounais et<br />
<strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> <strong>congolais</strong><br />
1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:la<strong>voix</strong><strong>du</strong> <strong>paysan</strong>_rdc@yahoo.fr./www.la<strong>voix</strong><strong>du</strong><strong>paysan</strong><strong>congolais</strong>.com<br />
P.2
ACTUALITES<br />
é<br />
U<br />
Editorial<br />
Par Hamuli Baudouin K.<br />
Un partenariat prometteur pour<br />
les <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong><br />
L<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.02<br />
Signature d’un cadre de partenariat entre les<br />
journaux <strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> Paysan (Cameroun) et<br />
<strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> Paysan Congolais (RDC)<br />
ne Convention de partenariat<br />
Par Emmanuel KOKOLO<br />
œuvrer au développement de la presse<br />
lie désormais les deux agricole dans la sous-région Afrique<br />
organes de presse spécialisés <strong>ce</strong>ntrale.<br />
dans la promotion de Il faut noter que les deux organes de<br />
l’agriculture en Afrique presse agricole sont édités par deux<br />
<strong>ce</strong>ntrale. En effet, les Organisations non-gouvernementale<br />
journaux <strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> Paysan (Cameroun) engagées dans la promotion <strong>du</strong><br />
et <strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> Paysan Congolais (RDC) développement rural, à savoir le<br />
ont signé, en date <strong>du</strong> 17 Février 2012, SAILD (Servi<strong>ce</strong> d’Appui aux<br />
une convention fixant le cadre et les Initiatives Locales de Développement<br />
modalités de partenariat afin de au Cameroun) et le CENADEP (Centre<br />
promouvoir la mise à disposition des d’Appui au Développement et à la<br />
organisations <strong>paysan</strong>nes, des Participation Populaire-RDC). Les<br />
entrepreneurs et tout autre acteur deux organisations sont mues par un<br />
intéressé , des informations pour le souci de construction d’une société<br />
développement agricole et rural. civile forte dans la sous-région<br />
Afrique Centrale.<br />
Les deux médias s’engagent à se<br />
renfor<strong>ce</strong>r mutuellement dans les<br />
domaines de la formation, des méthodes<br />
<strong>La</strong> Convention était signée, pour la<br />
partie camerounaise, par M. Hozier<br />
MM. Baudouin Hamuli et Hozier Nana lors de la signature <strong>du</strong><br />
contrat de partenariat<br />
et outils de travail ; à faire la promotion<br />
de leurs organes respectifs; à échanger<br />
des informations de manière régulière et<br />
NANA CHIMI, Secrétaire Général de<br />
SAILD, et pour la partie <strong>congolais</strong>e,<br />
par M. HAMULI KABARHUZA,<br />
Directeur <strong>du</strong> CENADEP et éditeur <strong>du</strong><br />
journal <strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> <strong>congolais</strong> qui<br />
était accompagné par le Directeur de<br />
Publication Jean-Baptiste Lubamba. <br />
es <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong> viennent de bénéficier d’un<br />
partenariat sus<strong>ce</strong>ptible de booster leurs actions<br />
en vue de la construction d’un mouvement<br />
<strong>paysan</strong> fort et uni. Ce partenariat va se<br />
matérialiser à travers le projet d’appui au plaidoyer<br />
agricole et à la structuration <strong>paysan</strong>ne provinciale et<br />
nationale en RDC, communément appelé projet «<br />
Synergie et complémentarité».<br />
<strong>La</strong>ncé par une coalition d’ONGs belges, rassemblées<br />
dans un forum nommé «Allian<strong>ce</strong> AgriCongo», <strong>ce</strong> projet<br />
permettra donc de préparer les <strong>paysan</strong>s à mieux réagir<br />
et affronter les nouvelles réalités qui découleront , entre<br />
autre, de la mise en application, dès le mois de Juin 2012,<br />
de la Loi portant principes fondamentaux <strong>du</strong> secteur<br />
agricole. C’est un projet fédérateur qui met à contribution<br />
aussi bien la Confédération Nationale des Pro<strong>du</strong>cteurs<br />
Agricoles <strong>du</strong> Congo (CONAPAC) ainsi que les Fédérations<br />
provinciales;les Organisations <strong>paysan</strong>nes<br />
représentatives.<br />
Ces organisations ont besoin de se structurer davantage<br />
d’autant plus que le nouveau quinquennat <strong>du</strong> Chef de<br />
l’Etat pla<strong>ce</strong> l’Agriculture comme un domaine prioritaire<br />
dans le programme d’’action gouvernementale. Il y a donc<br />
des bénéfi<strong>ce</strong>s énormes à en tirer et sans une bonne<br />
structuration , les Organisations <strong>paysan</strong>nes risqueront<br />
d’être toujours les dindons de la far<strong>ce</strong>.<br />
Pour les <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong>, le projet AgriCongo va<br />
<strong>ce</strong>rtainement ouvrir la voie à d’autres appuis, nationaux<br />
ou internationaux, sus<strong>ce</strong>ptibles de promotionner le<br />
monde <strong>paysan</strong> et rural <strong>congolais</strong> qui occupe plus ou<br />
moins 70 % de la population <strong>congolais</strong>e.<br />
Secrétaire Général <strong>du</strong> Servi<strong>ce</strong> d’appui aux initiatives locales de développement<br />
(SAILD), éditeur de <strong>La</strong> Voix Du Paysan, Yaoundé - Cameroun<br />
Hozier NANA CHIMI: «Notre organisation travaille<br />
chaque jour pour améliorer autant que po sible les<br />
conditions de vie des pro<strong>du</strong>cteurs agricoles»<br />
Pouvez-vous vous présenter à nos<br />
lecteurs ?<br />
Je suis Hozier NANA CHIMI, Secrétaire<br />
Général <strong>du</strong> Servi<strong>ce</strong> d’appui aux<br />
initiatives locales de développement<br />
(SAILD). Le SAILD est l’organisation<br />
non gouvernementale qui édite le journal<br />
<strong>La</strong> Voix Du Paysan au Cameroun.<br />
Pouvez-vous présenter votre<br />
organisation SAILD ?<br />
Le SAILD a été créé en 1988 par un<br />
agronome camerounais. Il s’est donné<br />
pour mission d’encourager et<br />
d’accompagner les initiatives de<br />
développement endogène. Le<br />
développement rural et particulièrement<br />
la recherche <strong>du</strong> mieux-être pour les petits<br />
pro<strong>du</strong>cteurs agricoles sont notre<br />
principale mission.<br />
24 ans après, le SAILD a-t-il atteint ses<br />
objectifs ?<br />
Notre organisation travaille chaque jour<br />
pour améliorer autant que possible les<br />
conditions de vie des pro<strong>du</strong>cteurs<br />
agricoles, en leur apportant des appuis<br />
conseils et techniques dans leurs<br />
activités. Leurs témoignages de<br />
reconnaissan<strong>ce</strong> à notre égard sont<br />
nombreux. Mais nous savons que la<br />
tâche reste immense, vu le niveau de<br />
paupérisation <strong>du</strong> monde rural. On peut<br />
dire que sous notre impulsion, le<br />
mouvement <strong>paysan</strong> s’est structuré de la<br />
base au sommet, les organisations<br />
<strong>paysan</strong>nes ont acquis une capacité à<br />
orienter, à con<strong>du</strong>ire des activités pour leurs<br />
membres. Les OP sont actuellement<br />
impliquées dans les pro<strong>ce</strong>ssus de<br />
Hozier Nana ,SG de SAILD<br />
décisions tant au niveau local que<br />
national.<br />
(suite en page 3)
Hozier NANA CHIMI: «Notre organisation travaille chaque<br />
jour pour améliorer autant que po sible les conditions de<br />
vie des pro<strong>du</strong>cteurs agricoles»<br />
(suite de la page 2)<br />
Quelles sont les perspectives d’avenir<br />
pour le SAILD ?<br />
Nous avons pris l’option de garder<br />
quelque soit le cas, notre ancrage sur le<br />
monde rural et principalement sur le<br />
secteur agricole. Au fure et à mesure des<br />
mutations socioéconomiques de notre<br />
environnement, nous entendons étendre<br />
nos appuis conseils aux jeunes et aux<br />
acteurs de l’agriculture périurbaine. On a<br />
remarqué en effet que <strong>ce</strong> type d’agriculture<br />
est un créneau porteur pour <strong>ce</strong>tte<br />
population jeune désarçonnée et sans<br />
emploi qui peuple les villes.<br />
Pourquoi le SAILD a-t-il lancé le journal<br />
<strong>La</strong> Voix Du Paysan ? De même<br />
que les ruraux n’ont pas l’information<br />
qu’il leur faut pour entreprendre ou<br />
développer leurs activités, les réalités <strong>du</strong><br />
monde rural sont méconnues de beaucoup<br />
de gens et même des autorités. <strong>La</strong> Voix<br />
Du Paysan est là pour ré<strong>du</strong>ire <strong>ce</strong>tte fracture<br />
informationnelle. En effet, l’enclavement<br />
qui touche les zones rurales n’est pas<br />
Interviews réalisées par Jean-Baptiste Lubamba<br />
seulement sur le plan des infrastructures<br />
routières, mais aussi sur les outils de<br />
communication. Nous avons pu mettre<br />
en pla<strong>ce</strong> un réseau de diffuseurs pour faire<br />
parvenir le journal aux lecteurs des<br />
villages.<br />
Le SAILD peut aujourd’hui être fier<br />
d’avoir lancé <strong>ce</strong> journal. Quels sont les<br />
principaux résultats obtenus ?<br />
<strong>La</strong> crédibilité dont jouit <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan auprès des pro<strong>du</strong>cteurs agricoles<br />
au Cameroun n’est plus à démontrer. Vous<br />
entendrez ici et là que <strong>La</strong> Voix Du Paysan<br />
est le journal de chevet ou bien le<br />
conseiller <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur.<br />
D’aucuns l’appellent aussi la <strong>voix</strong> des<br />
sans <strong>voix</strong>. En 2008, dans le cadre de notre<br />
vingtième anniversaire, nous avons<br />
compilé des témoignages de personnes<br />
qui affirment preuves à l’appui que <strong>La</strong><br />
Voix Du Paysan a changé leur vie. Ils<br />
témoignent qu’en lisant et en exploitant<br />
les informations puisées dans le journal,<br />
ils ont initié ou développé des activités<br />
agropastorales rentables. En plus d’eux,<br />
<strong>ce</strong>ux des personnes que nous<br />
accompagnons dans le cadre des activités<br />
<strong>du</strong> SAILD puisent beaucoup dans les<br />
expérien<strong>ce</strong>s relatées dans <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan pour frayer leur chemin.<br />
Aujourd’hui, <strong>ce</strong> journal a réussi à<br />
s’imposer comme un outil incontournable<br />
dans l’environnement camerounais pour<br />
tous <strong>ce</strong>ux qui veulent tenter leur chan<strong>ce</strong><br />
dans le domaine agropastoral.<br />
Vous venez de signer un contrat de<br />
collaboration avec <strong>La</strong> Voix Du Paysan<br />
Congolais. Pourquoi un tel contrat ?<br />
Vous savez que <strong>La</strong> Voix Du Paysan<br />
Congolais est la fille de <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan. En effet, l’équipe de <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan a contribué à l’étude de faisabilité<br />
pour la création de <strong>La</strong> Voix Du Paysan<br />
Congolais. C’est une fierté pour nous de<br />
voir que notre travail a con<strong>du</strong>it à la<br />
naissan<strong>ce</strong> d’un journal similaire au<br />
Congo. Nous voulons le voir se<br />
développer davantage pour atteindre et<br />
même dépasser le niveau de popularité<br />
qu’a son géniteur au Cameroun. Avec le<br />
contrat de collaboration que nos deux<br />
journaux viennent de signer, nous<br />
entendons partager mutuellement nos<br />
expérien<strong>ce</strong>s dans l’optique d’améliorer<br />
nos capacités de pro<strong>du</strong>ction<br />
d’informations utiles pour le monde rural<br />
et pour les pro<strong>du</strong>cteurs de nos deux pays<br />
et pourquoi pas au-delà.<br />
Qu’est-<strong>ce</strong> qu’on peut attendre de <strong>ce</strong><br />
nouveau partenariat au niveau<br />
régional ou sous régional ?<br />
Notre rêve est que l’expérien<strong>ce</strong> de <strong>La</strong> Voix<br />
Du Paysan et de <strong>La</strong> Voix Du Paysan<br />
Congolais puisse s’étendre dans d’autres<br />
pays d’Afrique Centrale. Afin<br />
qu’ensemble, nous œuvrons pour une<br />
meilleure considération de l’agriculture<br />
familiale, gage de notre souveraineté<br />
alimentaire<br />
Contact<br />
LA VOIX DU PAYSAN.<br />
B.P 11955 Yaoundé.<br />
E - m a i l : s a i l d @ c o m n e t . c o m<br />
www.la<strong>voix</strong><strong>du</strong><strong>paysan</strong>.org<br />
Directri<strong>ce</strong> adjointe et Rédactri<strong>ce</strong> en chef de <strong>La</strong> Voix Du Paysan, Yaoundé – Cameroun<br />
Marie Pauline VOUFO : «<strong>La</strong> Voix Du Paysan a été cr ée pour aider les petits<br />
pro<strong>du</strong>cteurs agricoles à améliorer leurs techniques culturales et commerciales»<br />
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs<br />
de LVPC ?<br />
Je suis Marie Pauline VOUFO, Directri<strong>ce</strong><br />
adjointe et Rédactri<strong>ce</strong> en chef <strong>du</strong> journal<br />
<strong>La</strong> Voix Du Paysan édité à Yaoundé au<br />
Cameroun.<br />
Pouvez-vous nous présenter le journal <strong>La</strong><br />
Voix Du Paysan ?<br />
En quelques mots, notre journal est le<br />
mensuel de l’entrepreneur rural publié en<br />
français et en anglais au Cameroun. <strong>La</strong><br />
version française appelée <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan est née en 1988, tandis que la<br />
version anglaise nommée The Farmer’s<br />
Voi<strong>ce</strong> a été créée en 1996. Je rappelle ici<br />
que le Cameroun est un pays bilingue qui<br />
a le français et l’anglais comme langues<br />
officielles.<br />
Pourquoi <strong>ce</strong> journal a-t-il été créé ?<br />
<strong>La</strong> Voix Du Paysan a été créée pour aider<br />
les petits pro<strong>du</strong>cteurs agricoles à<br />
améliorer leurs techniques culturales et<br />
commerciales, afin d’augmenter leur<br />
niveau de pro<strong>du</strong>ction et leurs revenus. Le<br />
but final étant d’élever leur niveau de vie<br />
et leurs connaissan<strong>ce</strong>s. Ce journal entend<br />
aussi donner de la valeur au monde rural<br />
et à <strong>ce</strong>ux qui vivent de l’agriculture. C’est<br />
un outil de plaidoyer pour des politiques<br />
agricoles favorables aux petits <strong>paysan</strong>s.<br />
24 ans après, est-<strong>ce</strong> que le journal <strong>La</strong> Voix<br />
Du Paysan a atteint ses objectifs ?<br />
Ce journal a réussi à pla<strong>ce</strong>r les questions<br />
de développement agricole au cœur des<br />
grands débats au Cameroun. Il n’y a plus<br />
de complexe, même pour la presse dite<br />
généraliste, à traiter de long en large de <strong>ce</strong>s<br />
questions jadis reléguées au second plan<br />
de l’actualité. Par ailleurs, le mouvement<br />
<strong>paysan</strong> au Cameroun est né et a été<br />
fortement accompagné par les actions de<br />
communication de <strong>La</strong> Voix Du Paysan.<br />
C’est pour <strong>ce</strong>la que les <strong>paysan</strong>s<br />
camerounais n’ont pas de peine à<br />
Marie Pauline Voufo<br />
s’identifier à <strong>ce</strong> journal. C’est leur <strong>voix</strong>.<br />
C’est le média qui a su leur donner<br />
confian<strong>ce</strong> et la valeur qu’ils méritent dans<br />
la société. Ceci est un résultat que personne<br />
ne peut contester à <strong>La</strong> Voix Du Paysan.<br />
L’agriculture nourrit son homme,<br />
n’avons-nous <strong>ce</strong>ssé de scander avec<br />
démonstrations à l’appui. Vous<br />
comprenez pourquoi davantage de jeunes<br />
veulent désormais se lan<strong>ce</strong>r dans<br />
l’agriculture, car <strong>ce</strong> n’est plus perçu<br />
comme le métier des damnés de la terre<br />
mais bien plus, des seigneurs de la terre.<br />
Mais on ne peut dire que le journal est au<br />
bout de ses objectifs. Au contraire, chaque<br />
jour s’élargissent les besoins<br />
d’information pour le développement<br />
agricole auxquels le journal est appelé à<br />
répondre.<br />
Comment le journal s’est intégré<br />
dans l’espa<strong>ce</strong> médiatique<br />
camerounais ?<strong>La</strong> Voix Du Paysan a<br />
obtenu son autorisation légale de paraître<br />
comme tous les autres journaux sérieux<br />
de la pla<strong>ce</strong>. Le reste s’est construit avec<br />
l’originalité de sa ligne éditoriale et le type<br />
d’informations publiées. Je voudrais citer<br />
ici particulièrement les fiches techniques<br />
de pro<strong>du</strong>ctions agricoles qui ont permis<br />
de conquérir un lectorat fidèle au journal<br />
et d’asseoir sa crédibilité dans l’espa<strong>ce</strong><br />
médiatique camerounais. Depuis 2005, le<br />
journal dans ses deux versions française<br />
et anglaise est disponible sur internet aux<br />
adresses respectives de<br />
www.la<strong>voix</strong><strong>du</strong><strong>paysan</strong>.org et<br />
www.thefarmersvoi<strong>ce</strong>.org. Ses sites<br />
peuvent être consultés gratuitement de<br />
n’importe quel endroit de la planète<br />
connecté sur la toile.<br />
Quels sont les principaux problèmes<br />
rencontrés par votre journal et comment<br />
les surmontez-vous ?<br />
Après 24 ans de parution, les problèmes<br />
ne maquent pas, mais on évite d’y focaliser<br />
notre attention. C’est plutôt la recherche<br />
des solutions à <strong>ce</strong>s problèmes qui nous<br />
préoccupe. Le plus crucial de nos<br />
problèmes est la difficulté à diffuser le<br />
journal dans le monde rural où se trouve<br />
notre lectorat de base. Il faut trouver les<br />
moyens pour arriver dans les zones<br />
enclavées, difficiles d’accès. Pour <strong>ce</strong>la,<br />
nous avons mis en pla<strong>ce</strong> notre propre<br />
réseau de diffuseurs dans les régions <strong>du</strong><br />
pays. Cela a un coup, d’où le problème de<br />
finan<strong>ce</strong>ment. Sans les moyens financiers,<br />
il serait impossible de pro<strong>du</strong>ire, encore<br />
moins de diffuser <strong>La</strong> Voix Du Paysan.<br />
Nous bénéficions fort heureusement des<br />
subventions de partenaires européens qui<br />
reconnaissent la valeur de notre travail et<br />
nous font encore confian<strong>ce</strong>. Mais<br />
ACTUALITES<br />
conscient que <strong>ce</strong>la ne peut <strong>du</strong>rer<br />
éternellement, nous essayons à notre<br />
niveau de développer des activités<br />
d’autofinan<strong>ce</strong>ment. Par exemple en<br />
développant des publications annexes sur<br />
le domaine agricole que nous vendons au<br />
grand public et en mettant à contribution<br />
notre réseau pour diffuser d’autres<br />
publications qui veulent atteindre le<br />
monde rural.<br />
Quelles sont vos attentes d’une future<br />
collaboration entre les deux journaux <strong>La</strong><br />
Voix Du Paysan Congolais et <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan / Cameroun ?<br />
Nous allons partager ensemble nos<br />
connaissan<strong>ce</strong>s. Et chacun pourra les<br />
adapter à son environnement pour se<br />
développer et étendre au maximum son<br />
audien<strong>ce</strong>. Et pourquoi <strong>La</strong> Voix Du Paysan<br />
Congolais et <strong>La</strong> Voix Du Paysan /<br />
Cameroun ne s’entendraient pas pour<br />
traverser le fleuve Congo et aller aider<br />
d’autres protagonistes à mettre sur pied<br />
une autre <strong>voix</strong> <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> <strong>congolais</strong>, dans<br />
l’autre Congo d’en fa<strong>ce</strong> ?<br />
Les perspectives <strong>du</strong> Journal <strong>La</strong> Voix Du<br />
Paysan ?<br />
Nous voulons maintenir le cap de la<br />
promotion d’une agriculture qui con<strong>du</strong>it<br />
au bien être <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur.<br />
Est-<strong>ce</strong> facile pour une femme que vous<br />
êtes de diriger un journal comme <strong>La</strong> Voix<br />
Du Paysan ?<br />
Je suis arrivée à <strong>La</strong> Voix Du Paysan en 1996<br />
(suite en page 4)<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.03
ACTUALITES<br />
Marie Pauline<br />
VOUFO<br />
: «<strong>La</strong> Voix Du Paysan a<br />
été créée pour aider les<br />
petits pro<strong>du</strong>cteurs<br />
agricoles à améliorer<br />
leurs techniques<br />
culturales et<br />
commerciales»<br />
(suite de la page 3)<br />
suite à un appel à correspondants<br />
locaux lancé par le journal. Nous avons<br />
été 33 à être recrutés à l’époque et<br />
j’étais la seule femme à avoir été<br />
retenue. <strong>La</strong> sélection naturelle s’est<br />
opérée avec le temps. Aujourd’hui, si<br />
je suis la seule rescapée de <strong>ce</strong>tte cuvée<br />
de 1996, je puis dire que <strong>ce</strong> n’est pas<br />
seulement le fruit <strong>du</strong> hasard. <strong>La</strong><br />
compéten<strong>ce</strong> est <strong>ce</strong>rtainement passée<br />
par là. C’est une qualité qui n’est pas<br />
uniquement réservée au genre<br />
masculin. J’ai gravi tous les échelons<br />
à <strong>La</strong> Voix Du Paysan en commençant<br />
par le plus vil des postes pour me<br />
retrouver là où je suis actuellement.<br />
Mais, je ne me suis jamais posé des<br />
questions sur mon genre, puisque j’ai<br />
fait l’école de journalisme avec des<br />
hommes et des femmes. Il n’était pas<br />
question que sur le terrain <strong>ce</strong>rtains<br />
aient la possibilité de gérer une<br />
rédaction et pas d’autres, juste pour des<br />
raisons d’appartenan<strong>ce</strong> sexuelle. Je<br />
suis mariée, mère de famille et<br />
directri<strong>ce</strong> d’une rédaction, ça n’a rien<br />
d’extraordinaire à mon avis<br />
C<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.04<br />
<strong>La</strong>n<strong>ce</strong>ment <strong>du</strong> projet «Synergie<br />
et complémentarité»<br />
Enfin, le projet d’Appui au plaidoyer agricole et à la structuration <strong>paysan</strong>ne provinciale et nationale en RDC a effectivement démarré avec<br />
l’atelier de lan<strong>ce</strong>ment organisé <strong>du</strong> 04 au 06 avril 2012 au Centre Catholique Nganda à Kinshasa. Pendant trois jours de discussions, les<br />
membres de la CONAPAC, des représentants des Ong belges membres ou associées à l’Allian<strong>ce</strong> Agri Congo, des Ong d’accompagnement et<br />
des membres de l’AJAC ont formulé des recommandations axées sur : « <strong>La</strong> priorisation des thèmes des ateliers provinciaux ; les critères de<br />
sélection des membres des comités de pilotage et des participants aux ateliers provinciaux ; l’actualisation <strong>du</strong> calendrier des ateliers provinciaux.<br />
Sur le podium lors de l’ouverture de l’atelier . de g à dr MM Paluku de la CONAPAC, Danny Singoma de PRODDES , Alphonse KAPUYA de<br />
TRIAS et la représentante <strong>du</strong> Ministre de l’Agriculture, Mme Rose Bagula Maneno<br />
on<strong>ce</strong>rnant la priorisation des<br />
thèmes, les délégués se sont<br />
convenus de commen<strong>ce</strong>r la<br />
première série des ateliers<br />
provinciaux en jetant un regard<br />
sur la Loi portant principes<br />
fondamentaux <strong>du</strong> secteur agricole dont la<br />
mise en application va intervenir en Juin<br />
2012. A <strong>ce</strong> propos, le point d’attention reste<br />
l’activation de la commission de<br />
l’élaboration des mesures d’application de<br />
la loi agricole qui peine à demarrer ses<br />
travaux depuis son installation en août<br />
2011 par le Ministre de l’agriculture.<br />
Le deuxième thème qui sera abordé dans<br />
la deuxième série des ateliers provinciaux<br />
est lié à la sécurité foncière. Une question<br />
qui préoccupe au plus haut point les<br />
<strong>paysan</strong>s qui sont souvent privés de leurs<br />
terres suite à l’insécurité foncière. Les<br />
troisième et quatrième thèmes sont liés<br />
aux infrastructures rurales et au<br />
finan<strong>ce</strong>ment de l’agriculture en RDC.<br />
Pour les délégués qui doivent prendre part<br />
aux comités de pilotage et aux ateliers<br />
provinciaux, des critères de participation<br />
liés à la compéten<strong>ce</strong>, à la disponibilité, à<br />
la présen<strong>ce</strong> de la femme à hauteur de 30 %<br />
... ont été retenus .<br />
Le calendrier actualisé des ateliers en<br />
provin<strong>ce</strong>s a été aussi adopté moyennant<br />
quelques aménagements. C’est ainsi que<br />
le premier atelier sera organisé dans la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas Congo <strong>du</strong> 8 au 10 Mai<br />
2012 et ensuite ça sera le tour des provin<strong>ce</strong>s<br />
de : Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, Equateur, Nord Kivu et<br />
Sud Kivu.<br />
Dans le cadre de <strong>ce</strong> « Projet d’appui au<br />
plaidoyer et à la structuration <strong>paysan</strong>ne<br />
provinciale et nationale en RDC », entre<br />
2012 et 2013, des organisations<br />
<strong>paysan</strong>nes de 5 provin<strong>ce</strong>s de la RDC :<br />
Bas-Congo, Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, Equateur, Nord<br />
Kivu et Sud-Kivu, prendront part à quatre<br />
cycles thématiques d’atelier par provin<strong>ce</strong>.<br />
Vingt-six ateliers au total seront organisés<br />
en l’espa<strong>ce</strong> de 24 mois, au rythme de 6 ou<br />
7 ateliers par semestre, et dans<br />
précisément 7 sites: 4 ateliers au Bas-<br />
Congo, 4 au Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, 2 au Kwango, 4<br />
au Sud de l’Equateur, 4 au Nord de<br />
l’Equateur, 4 au Sud-Kivu et 4 au Nord-<br />
Kivu.<br />
Les partenaires belges engagés dans<br />
l’allian<strong>ce</strong> Agri congo sont : CDI<br />
Bwamanda, Diobass, Oxfam Solidarité,<br />
SOS Faim, Trias, Solidarité Socialiste,<br />
Une vue des participants venus de provin<strong>ce</strong>s à l’ouverture de l’atelier<br />
Vredeseilanden (VECO), WWF. Trois<br />
autres organisations belges se sont aussi<br />
associées à <strong>ce</strong> projet. Il s’agit de :<br />
Vétérinaires sans frontières Belgique,<br />
Louvain développement.<br />
Notez que c’est la représentante <strong>du</strong><br />
Ministre intérimaire de l’Agriculture,<br />
Pêche et Elevage, et ministre <strong>du</strong><br />
Développement Rural, Mme Bagula<br />
Maneno, qui a procédé au lan<strong>ce</strong>ment et à<br />
la clôture officiel de <strong>ce</strong>t atelier<br />
JB Lubamba
<strong>La</strong>n<strong>ce</strong>ment <strong>du</strong> projet «Synergie<br />
et complémentarité»<br />
Les participants réagi sent<br />
ETIENNE BISIMWA<br />
Secrétaire CONAPAC<br />
« Cet atelier avait été un moment où tous les acteurs ont confronté leurs attentes et leurs<br />
angoisses. Nous avons tous découvert qu’il y a beaucoup de travail et que nous pouvons<br />
d’une <strong>ce</strong>rtaine manière subventionner <strong>ce</strong>tte activité....Le budget est de loin inférieur par<br />
rapport à l’engagement de l’ensemble des acteurs. Comme CONAPAC, nous croyons<br />
en définitive que les ateliers ne font pas la structuration <strong>du</strong> mouvement <strong>paysan</strong>, mais<br />
qu’ils constituent un moment de structuration en marge de l’activité. Aussi, l’atelier de<br />
lan<strong>ce</strong>ment nous a montré qu’il faut une coordination beaucoup plus ordonnée entre la<br />
facilitation et le contenu des thèmes. mais en général l’atelier de lan<strong>ce</strong>ment était d’une<br />
très bonne qualité».<br />
PALUKU MIVIMBA<br />
Président de la CONAPAC<br />
Cet atelier a été un moment qui nous a permis d’analyser ensemble les propositions<br />
faites par le comité de pilotage national dans le cadre de la mise en œuvre <strong>du</strong> projet Agri<br />
Congo en collaboration avec la CONAPAC. C’est un projet qui va nous aider à réunir<br />
les pro<strong>du</strong>cteurs agricoles dans le seul souci de dégager des défis qui handicapent<br />
l’agriculture identifiés lors <strong>du</strong> premier carrefour en dé<strong>ce</strong>mbre 2010. Il s’agit de l’absen<strong>ce</strong><br />
de la loi agricole, l’insécurité foncière, l’absen<strong>ce</strong> des infrastructures rurales et l’absen<strong>ce</strong><br />
des crédits agricoles. Cet atelier nous a permis de mettre en valeur des stratégies pour<br />
des ateliers provinciaux afin de dégager un plan de plaidoyer pour que la CONAPAC<br />
puisse plaider auprès des autorités publiques et privées les causes de <strong>paysan</strong>s.<br />
SYLVAIN MAPATANO JEAN PIERRE KAPATALAY<br />
Diobass Sud Kivu<br />
CONAPAC/ KATANGA<br />
C’est un grand plaisir de participer à <strong>ce</strong> pro<strong>ce</strong>ssus. <strong>La</strong> mise en pla<strong>ce</strong> <strong>du</strong> mouvement<br />
<strong>paysan</strong> est fondamentale à l’instar de beaucoup de pays comme le Mali, le Sénégal, le<br />
Cameroun… où le mouvement <strong>paysan</strong> est solide. Nous sommes dans un tournant<br />
décisif ou nous devons construire notre mouvement <strong>paysan</strong> avec une confian<strong>ce</strong> mutuelle.<br />
SAMI SHOMARI<br />
FOPAC/Sud Kivu<br />
Nos attentes par rapport à <strong>ce</strong> projet sont énormes étant donné que <strong>ce</strong> projet gravite autour<br />
de quatre thèmes que les pro<strong>du</strong>cteurs ont choisi lors <strong>du</strong> premier carrefour, à savoir : le<br />
crédit agricole ; la loi portant principes généraux <strong>du</strong> secteur agricole ; la sécurité foncière<br />
et l’accès à la terre ; la construction des infrastructures. Il est un fait que <strong>ce</strong> projet a été<br />
planifié avant l’existne<strong>ce</strong> de la CONAPAC.Il n’a pas précédé le mouvement <strong>paysan</strong> qui<br />
existe depuis des temps. Les carrefours <strong>paysan</strong>s avaient pour objectif principal la mise<br />
en pla<strong>ce</strong> d’un mouvement <strong>paysan</strong> fort, solidaire et professionnel. Les<br />
pro<strong>du</strong>cteursagricoles ont matérialisé leur volonté de se mettre ensemble pour être plus<br />
forts et participer activement au développement <strong>du</strong> pays. Aucun pays au monde ne peut<br />
se développer si un ac<strong>ce</strong>nt particulier n’est pas mis sur l‘agriculture. Nous espérons et<br />
sommes <strong>ce</strong>rtains que la tenue de tous <strong>ce</strong>s ateliers va contribuer à la structuration <strong>du</strong><br />
mouvement <strong>paysan</strong> dans notre provin<strong>ce</strong>. Il est vrai que notre provin<strong>ce</strong>, au travers de la<br />
FOPAC Sud Kivu, a atteint un <strong>ce</strong>rtain niveau de structuration exemplaire pour d’autres<br />
provin<strong>ce</strong>s mais <strong>ce</strong> projet va <strong>ce</strong>rtainement apporter un plus non négligeable. Nous allons<br />
tout faire pour que <strong>ce</strong>s ateliers ne soient pas des ateliers sans perspectives réelles mais<br />
que <strong>ce</strong>ux-ci débouchent sur un plaidoyer fort autour de <strong>ce</strong>s quatre thèmes Que <strong>ce</strong>s ateliers<br />
contribuent au renfor<strong>ce</strong>ment de la CONAPAC comme mouvement <strong>paysan</strong> national<br />
REACTIONS RECOLTEES PAR SARAH KIANGU K.<br />
Photo de famille des participants à la fin de l’atelier<br />
Cet atelier a été une réussite. Il a permis de lan<strong>ce</strong>r le projet de structuration <strong>du</strong> monde<br />
<strong>paysan</strong> au Congo. Ce qui est très important pour notre pays. Les orateurs étaient à la<br />
hauteur de leurs tâches, la logistique était de haute facture, la couverture médiatique<br />
était assurée par une main profesionnelle.Il y avait un fead back entre orateurs et<br />
séminaristes. Il y a encore des efforts à fournir surtout lors de la tenue des atéliers<br />
provinciaux et l’équipe chargée de la méthodologie prendra soins de récolter les attentes<br />
et les craintes. C’est important.<br />
M. Bondoki Bondjelabi (COPADE) en conversation avec notre consoeur Sarah Kiangu<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.05<br />
ACTUALITES<br />
<strong>La</strong> Convention des<br />
<strong>paysan</strong>s de<br />
l’Equateur aura lieu<br />
en fin juillet 2012<br />
E<br />
nviron 3 000 <strong>paysan</strong>s de la<br />
provin<strong>ce</strong> de l’Equateur vont<br />
prendre part à la Convention<br />
<strong>paysan</strong>ne qui aura lieu à Djole,<br />
village situé à20 kms de la ville de<br />
Mbandaka à la fin <strong>du</strong> mois de juillet 2012.<br />
Cette information a été livrée au journal<br />
<strong>La</strong> <strong>voix</strong> <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> <strong>congolais</strong> par Bondoki<br />
Bondjelabi Bob, de la COPADE lors de<br />
l’atelier de lan<strong>ce</strong>ment <strong>du</strong> projet Agri<br />
Congo tenu <strong>du</strong> 4 au 6 avril 2012 au Centre<br />
catholique Nganda à Kinshasa.<br />
Pour Bob Bondoki, <strong>ce</strong>tte grande réunion<br />
des <strong>paysan</strong>s va connaître aussi la<br />
participation des <strong>paysan</strong>s d’autres<br />
provin<strong>ce</strong>s qui seront associés aux<br />
discussions pour des stratégies<br />
communes à adopter pour défendre les<br />
causes et les intérêts des <strong>paysan</strong>s. Les<br />
expérien<strong>ce</strong>s des uns et des autres seront<br />
capitalisées au cours de <strong>ce</strong>tte convention.<br />
<strong>La</strong> COPADE a été créée dans le but de<br />
renfor<strong>ce</strong>r ou stimuler les organisations<br />
<strong>paysan</strong>nes dans la provin<strong>ce</strong> de l’Equateur<br />
pour la promotion <strong>du</strong> développement ;<br />
renfor<strong>ce</strong>r les capacités au niveau social,<br />
politique et économique, et pour stimuler<br />
la pro<strong>du</strong>ction , a souligné Bondoki.<br />
Il a lancé un appel à tous les <strong>paysan</strong>s de<br />
venir « voir comment nous évoluons,<br />
évaluer nos for<strong>ce</strong>s, nos faiblesses et<br />
échanger des idées pour la construction<br />
d’une vraie for<strong>ce</strong> <strong>paysan</strong>ne au niveau de la<br />
CONAPAC.<br />
D’une manière générale, les pro<strong>du</strong>cteurs<br />
de la provin<strong>ce</strong> de l’Equateur rencontrent<br />
de nombreuses difficultés, notamment :<br />
l’absen<strong>ce</strong> de routes de desserte agricole qui<br />
ne permet pas de faire l’évacuation des<br />
pro<strong>du</strong>its vers les <strong>ce</strong>ntres villes. Les<br />
<strong>paysan</strong>s sont aussi confrontés aux<br />
problèmes des espa<strong>ce</strong>s qui ont été<br />
confisqués par des entreprises forestières.<br />
Sarah Kiangu Kitondo<br />
Stagiaire/UNIKIN<br />
Faculté de communication
ACTUALITES<br />
<strong>La</strong> député Eve Bazaïba<br />
s’implique dans la lutte<br />
<strong>paysan</strong>ne<br />
<strong>La</strong> cérémonie d’ouverture de l’atelier de lan<strong>ce</strong>ment <strong>du</strong> projet<br />
d’appui au plaidoyer agricole et à la structuration <strong>paysan</strong>ne<br />
provinciale et nationale en RDC a été rehaussée de la présen<strong>ce</strong>,<br />
parmi les invités, de l’honorable Eve Bazaiba, nouvellement<br />
élue député nationale pour le territoire de Basoko dans la<br />
Provin<strong>ce</strong> Orientale. Très impressionnée par l’ampleur <strong>du</strong><br />
projet et son impact dans le pro<strong>ce</strong>ssus de construction d’un<br />
Présente lors de la cérémonie d’ouvertue de l’atelier, l’honorable<br />
Eve Bazaiba répond aux questions d’une consoeur<br />
mouvement <strong>paysan</strong> <strong>congolais</strong> fort et uni , l’honorable Eve<br />
Bazaïba a<br />
Quelques<br />
promis de<br />
leaders<br />
s’impliquer<br />
<strong>du</strong> mouvement<br />
dans la<br />
<strong>paysan</strong><br />
lutte<br />
<strong>congolais</strong><br />
des <strong>paysan</strong>s<br />
<strong>congolais</strong>,notamment en faisant un suivi de toutes les lois en<br />
faveur des <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong> au niveau <strong>du</strong> Parlement.<br />
D’origine <strong>paysan</strong>ne, Eve Bazaiba entretient aussi quelques<br />
projets agricoles et d’encadrement des <strong>paysan</strong>s dans son<br />
patelin natal de Basoko.<br />
L’implication de l’honorable Eve Bazaiba vient donc à point<br />
nommé et reste un signe important dans la lutte <strong>paysan</strong>ne en<br />
RDC. D’autant plus que les dernières batailles livrées par les<br />
<strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong>, notamment pour obtenir l’adoption et la<br />
promulgation de la loi portant principes fondamentaux <strong>du</strong><br />
secteur agricole, ont revelé quelques failles dans le plaidoyer,<br />
entre autres l’absen<strong>ce</strong> d’un soutien politique. En effet, c’est en<br />
parent pauvre que les <strong>paysan</strong>s ont dévalé les dédales <strong>du</strong> Palais<br />
<strong>du</strong> Peuple pour chrecher des appuis en vue de la promulagtion<br />
de <strong>ce</strong>tte loi. Heureusement ....<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.6<br />
Des ateliers pour les leaders <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong><br />
Les organisations de la coopération belge renfor<strong>ce</strong>nt l’agriculture familiale au Congo<br />
E<br />
n 2012 encore, sept <strong>congolais</strong><br />
sur dix vivent (survivent)<br />
exclusivement de<br />
l’agriculture familiale. Au<br />
cours des 2 prochaines années,<br />
à l’initiative de l’Allian<strong>ce</strong><br />
AgriCongo, une coalition de huit ONGs<br />
belges qui travaillent pour le<br />
renfor<strong>ce</strong>ment de l’agriculture familiale au<br />
Congo, onze ONGs belges collaboreront<br />
dans cinq provin<strong>ce</strong>s <strong>du</strong> Congo pour<br />
organiser avec leurs partenaires locaux, 26<br />
ateliers destinés aux leaders<br />
d’organisations <strong>paysan</strong>nes. Ces ateliers<br />
permettront à <strong>ce</strong>s représentants<br />
d’organisations <strong>paysan</strong>nes de rentrer en<br />
dialogue sur quatre thèmes qu’ils ont<br />
identifiés comme prioritaires pour le<br />
développement de l’agriculture familiale<br />
<strong>du</strong> Congo. <strong>La</strong> session préparatoire aux<br />
ateliers qui a eu lieu <strong>du</strong> 4 au 6 avril 2012<br />
à Kinshasa a rassemblé près de 60 leaders<br />
<strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong>, des journalistes, des<br />
coopérants ainsi que des représentants de<br />
l’Allian<strong>ce</strong> AgriCongo.<br />
Le premier atelier aura lieu <strong>du</strong> 8 au 10 mai<br />
dans la provin<strong>ce</strong> occidentale Bas-Congo.<br />
Il sera consacré à la première loi-cadre<br />
agricole, approuvée par le Président<br />
Congolais en dé<strong>ce</strong>mbre 2011. Il est urgent<br />
et crucial pour les mouvements <strong>paysan</strong>s de<br />
pouvoir influen<strong>ce</strong>r la commission chargée<br />
dans les prochains mois de la rédaction des<br />
décrets d’application de la loi. Les ateliers<br />
aborderont également d’autres thèmes tels<br />
que les infrastructures rurales, l’accès aux<br />
microcrédits et l’accaparement des terres.<br />
L’insécurité juridique au Congo favorise<br />
en effet <strong>ce</strong> phénomène et les agriculteurs<br />
familiaux se voient spoliés de leurs terres<br />
au bénéfi<strong>ce</strong> de grands propriétaires ou<br />
multinationales de l’agrobusiness.<br />
« Les défis les plus importants pour<br />
l’agriculture familiale ont déjà été abordés<br />
lors de la première réunion nationale des<br />
leaders <strong>paysan</strong>s en 2010. Les ateliers vont<br />
être une opportunité pour discuter de <strong>ce</strong>s<br />
thèmes au niveau régional », déclare<br />
Paluka Mivimba, président de la jeune<br />
Confédération Nationale des Pro<strong>du</strong>cteurs<br />
Agricoles <strong>du</strong> Congo (Conapac), qui se<br />
veut défendre les intérêts des agriculteurs<br />
familiaux. « Depuis trois ans nous avons<br />
investi dans le rassemblement des leaders<br />
<strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong>. C’est la raison pour<br />
laquelle <strong>ce</strong>s ateliers constituent un<br />
moment charnière », selon Lode Delbare,<br />
directeur général de Trias, l’ONG belge qui<br />
coordonne l’organisation des réunions. «<br />
Ce projet représente un premier pas qui<br />
devrait permettre aux <strong>paysan</strong>s défavorisés<br />
<strong>du</strong> Congo en travaillant ensemble d’en<br />
faire bien d’autres»<br />
Synthèse Projet Synergie et Complémentarité en RDC<br />
L<br />
e projet de Synergie et<br />
Complémentarité intitulé «<br />
Projet d’appui au plaidoyer<br />
agricole et à la structuration<br />
<strong>paysan</strong>ne provinciale et<br />
nationale en RDC » vise à organiser des<br />
moments de rencontre entre les délégués et<br />
représentants des organisations <strong>paysan</strong>nes<br />
au sein des provin<strong>ce</strong>s pour renfor<strong>ce</strong>r la<br />
collaboration entre eux. Concrètement des<br />
ateliers d’analyse, d’échange et de<br />
planification <strong>du</strong> plaidoyer seront organisés<br />
avec des délégués des organisations<br />
faîtières (unions, coopératives etc.)<br />
membres et non membres de la<br />
Confédération National des Pro<strong>du</strong>cteurs<br />
Agricoles au Congo (CONAPAC) au<br />
niveau de la provin<strong>ce</strong> ou site. Ce projet sera<br />
réalisé à travers une collaboration entre les<br />
différentes parties prenantes, c.-à-d. des<br />
organisations <strong>paysan</strong>nes et notamment la<br />
CONAPAC, des ONG Belges associées à<br />
l’allian<strong>ce</strong> AgriCongo et leurs partenaires<br />
Congolais et des ONG membres <strong>du</strong> comité<br />
méthodologique (cf. infra). Les ateliers<br />
porteront sur les thèmes suivants :<br />
- <strong>La</strong> loi portant principes fondamentaux<br />
relatifs à l’agriculture en RDC<br />
- <strong>La</strong> sécurité foncière<br />
- Les infrastructures rurales<br />
- Le finan<strong>ce</strong>ment de l’agriculture (plus<br />
précisément « crédit agricole »)<br />
Chaque atelier aboutira à la rédaction d’un<br />
plan de plaidoyer provincial à mettre en<br />
oeuvre, et chaque cycle thématique à <strong>ce</strong>lui<br />
des actions de plaidoyer national et<br />
international. Chacun de <strong>ce</strong>s ateliers sera<br />
aussi une occasion pour faire le point sur<br />
la dynamique locale des organisations<br />
<strong>paysan</strong>nes et renfor<strong>ce</strong>r les efforts de leur<br />
structuration au niveau provincial,<br />
toujours dans une optique de renfor<strong>ce</strong>r<br />
également la structuration nationale des<br />
pro<strong>du</strong>cteurs agricoles au sein de la<br />
CONAPAC. Chaque cycle d’ateliers sera<br />
précédé par un atelier d’élaboration de la<br />
méthodologie et de planification, et à<br />
chaque phase <strong>du</strong> projet des évaluations<br />
seront faites.<br />
SA COUVERTURE<br />
GÉOGRAPHIQUE<br />
Les ateliers auront lieu à 7 endroits,<br />
notamment : au Bas-Congo (4 ateliers),<br />
au Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong> (4 ateliers), au Kwango (2<br />
ateliers), dans le sud de la provin<strong>ce</strong> de<br />
l’Equateur (4 ateliers), dans le nord de la<br />
provin<strong>ce</strong> de l’Equateur (4 ateliers), au Sud-<br />
Kivu (4 ateliers) et au Nord-Kivu (4<br />
ateliers). En tout, 26ateliers seront ainsi<br />
organisés dans un espa<strong>ce</strong> de 24 mois, au<br />
rythme de 6 (ou 7) ateliers par semestre.<br />
SON CADRE<br />
ORGANISATIONNEL<br />
Le lead politique en RDC est aux mains<br />
de la CONAPAC, dans un esprit<br />
d’ouverture et d’inclusivité tandis que la<br />
coordination politique en Belgique et en<br />
Europe est assurée par l’allian<strong>ce</strong><br />
AgriCongo. Les appuis méthodologiques<br />
et de la facilitation sont de la responsabilité<br />
<strong>du</strong> comité méthodologique, composé de<br />
représentants des ONG d’appui<br />
<strong>congolais</strong>es (notamment le réseau Proddes<br />
et ses membres et INADES) qui<br />
s’engagent d’une façon opérationnelle<br />
dans l’accompagnement des ateliers et qui<br />
sont à leur tour accompagnés par une<br />
expertise externe. Le lead administratif et<br />
financier est assuré par Trias, qui porte la<br />
responsabilité juridique de l’utilisation<br />
des subsides. Les différentes parties<br />
prenantes se rencontrent dans les<br />
différents comités de pilotage <strong>du</strong> projet<br />
situés au niveau national et provinciaux.<br />
Le projet bénéficie d’un soutien financier<br />
de la Coopération belge à travers<br />
l’allocation de base « Synergie et<br />
complémentarité ».
E<br />
Journée Internationale de la Femme le 8 Mars<br />
Femmes rurales, les<br />
principales oubliées<br />
n <strong>ce</strong> 8 Mars 2012, comme chaque année, l’humanité entière a célébré la<br />
Journée Internationale de la Femme. Le thème retenu pour <strong>ce</strong>tte année est :<br />
« L’autonomisation de la femme rurale, pilier de la lutte contre la pauvreté et<br />
la faim». Un thème très important puisqu’il met en exergue le travail réalisé<br />
par les femmes rurales dans la lutte contre <strong>ce</strong>s deux fléaux qui touchent en grande partie<br />
les milieux <strong>paysan</strong>s.En RDC, les femmes ont célébré, à leur manière, <strong>ce</strong>tte journée à<br />
travers un défilé, organisé par le Ministère de la Famille et <strong>du</strong> Genre, le jeudi 8 mars<br />
2012, sur la pla<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Cinquantenaire à Kinshasa. Des femmes issues d’entreprises, de<br />
partis politiques, d’associations, d’ONG ou encore de structures étatiques ont pris part<br />
Paradoxe : les femmes rurales, pourtant mises à<br />
l’honneur, sont «empêchées» de participer au défilé<br />
à <strong>ce</strong>tte grande manifestation, toutes habillées en pagnes, lesquels avaient été commandés<br />
et ven<strong>du</strong>s par le Ministère de la Famille et <strong>du</strong> Genre. Sur <strong>ce</strong>s pagnes, on pouvait lire le<br />
thème de <strong>ce</strong>tte Journée Internationale de la Femme. Cependant, les véritables femmes<br />
rurales ont été les grandes absentes de <strong>ce</strong> défilé puisque elles n’ont pas été en mesure de<br />
payer le fameux pagne <strong>du</strong> Ministère, ven<strong>du</strong> à 25 dollars pour une piè<strong>ce</strong> de 6 yards. Or, le<br />
port de <strong>ce</strong> pagne était la condition sine qua none pour participer à <strong>ce</strong>tte manifestation.<br />
Une dame nous explique: « demander à une femme rurale de payer 25 dollars pour un<br />
pagne, c’est lui demander de se suicider ». « D’autres femmes n’ont pas connu de problème<br />
puisque leurs structures respectives ont acheté des pagnes pour elles », explique une<br />
JB. Lubamba, Petra Iyeli et Le Petit Baende<br />
autre dame rencontrée à la foire agricole dans l’en<strong>ce</strong>inte <strong>du</strong> Ministère de la famille et <strong>du</strong><br />
genre. C’est une chose d’acheter <strong>ce</strong> pagne, une autre c’est de payer les frais de couture<br />
chez le tailleur autour de 10 à 15 dollars. « Si vraiment <strong>ce</strong>tte journée est dédiée à la femme<br />
rurale, pourquoi le Ministère ne peut-il pas vendre <strong>ce</strong> pagne à 5 dollars pour <strong>ce</strong>tte catégorie<br />
de femmes démunies ? », s’interroge-t-elle. En effet, <strong>ce</strong>tte Journée Internationale de la<br />
Femme est de plus en plus liée, en RDC, au port de <strong>ce</strong>s pagnes commandés et ven<strong>du</strong>s par<br />
le Ministère de la Famille et <strong>du</strong> Genre et au défilé. Toutes les femmes ne jurent que par<br />
<strong>ce</strong>tte tenue vestimentaire qui devient même une sour<strong>ce</strong> de conflit dans les foyers où les<br />
hommes ne sont pas en mesure d’en offrir à leurs épouses.Au moment où les femmes de<br />
la ville de Kinshasa célèbrent <strong>ce</strong>tte journée, les véritables <strong>paysan</strong>nes travaillent dans<br />
leurs champs, dans des conditions difficiles vu le manque des matériels appropriés.<br />
Beaucoup d’entre elles ignorent l’existen<strong>ce</strong> même de <strong>ce</strong>tte journée puisque <strong>ce</strong>la n’a<br />
aucun impact sur leurs activités et leur vie quotidienne. Certains acteurs <strong>du</strong> secteur<br />
agricole attendaient plutôt de <strong>ce</strong>tte journée une réflexion de fond sur les conditions de<br />
travail des femmes rurales et sur les actions de plaidoyer de grande envergure à mener<br />
auprès des autorités politiques et administratives afin de résoudre un <strong>ce</strong>rtain nombre de<br />
problèmes qui les touchent, à savoir le manque de terres, l’absen<strong>ce</strong> de crédit et le manque<br />
des matériels adéquats de travail. Mais rien de <strong>ce</strong>la n’a été fait<br />
Les pagnes officiels ven<strong>du</strong>s très chers<br />
au détriment de la femme rurale<br />
D<br />
ans la presse, l’on a aussi<br />
constaté que l’élément majeur<br />
qui avait marqué la Journée<br />
internationale de la femme<br />
<strong>ce</strong>tte année à Kinshasa était le<br />
port <strong>du</strong> pagne, toutes générations<br />
confon<strong>du</strong>es. C’est dans <strong>ce</strong> contexte que<br />
l’on a vu, à travers les rues, même des<br />
toutes petites filles encore à la maternelle<br />
en pagne comme des a<strong>du</strong>ltes. Même les<br />
filles réputées extravagantes ont fait<br />
ex<strong>ce</strong>ption à l’occasion de <strong>ce</strong>tte journée.<br />
Plus d’un observateur a trouvé que <strong>ce</strong>tte<br />
façon de s’habiller a mis en valeur la femme<br />
<strong>congolais</strong>e. Cependant, le Ministère <strong>du</strong><br />
Genre vendait au prix de 25 dollars<br />
américains les pagnes officiel de la JIF<br />
ACTUALITES<br />
2012. Un montant très exorbitant pour la<br />
femme rurale <strong>congolais</strong>e puisque c’est<br />
d’elle qu’il s’agit, et dont le thème mondial<br />
de la JIF en appelle à son autonomisation<br />
et à son rôle dans l’éradication de la<br />
pauvreté et de la faim. Le ministère <strong>du</strong><br />
Genre ferait œuvre utile si et seulement si<br />
<strong>ce</strong>s pagnes étaient ven<strong>du</strong>s à vile prix (selon<br />
le pouvoir d’achat des plus con<strong>ce</strong>rnées<br />
c’est-à-dire les femmes rurales) ou voire<br />
même distribués gratuitement aux<br />
organisations <strong>paysan</strong>nes de toute la RDC.<br />
Là, on aurait vraiment senti que les<br />
femmes rurales, pour une fois que la JIF<br />
les célèbre, sont dans le cœur de l’action<br />
politique <strong>congolais</strong>e. Mais hélas !<br />
Lepetit Baende<br />
Les femmes rurales attendent des structures d’accompagnement<br />
Le thème retenu pour <strong>ce</strong>tte année est « l’autonomisation de la femme<br />
rurale, pilier de la lutte contre la pauvreté et la faim ». En RDC, le<br />
ministère de la famille et <strong>du</strong> genre a organisé à <strong>ce</strong>tte occasion, une<br />
foire agricole à l’en<strong>ce</strong>inte de <strong>ce</strong> ministère à la date <strong>du</strong> 05 au 15 Mars.<br />
Plusieurs femmes, d’autres en provenan<strong>ce</strong> des provin<strong>ce</strong>s y ont<br />
participés et qui ont, à <strong>ce</strong>t effet exposé leurs pro<strong>du</strong>its. Ainsi, avonsnous<br />
profité de <strong>ce</strong>tte occasion pour recueillir quelques réactions auprès<br />
des femmes.<br />
Véronique<br />
KABILA (UNAF<br />
et ESPAF/<br />
Katanga)<br />
Parmi les objectifs de l’UNAF, on cite la<br />
participation des femmes à toutes les<br />
instan<strong>ce</strong>s de prise de décisions, la<br />
sensibilisation de l’entrepreneuriat de la<br />
femme par l’exerci<strong>ce</strong> d’une technologie<br />
appropriée. Elle est aussi la présidente de<br />
l’espa<strong>ce</strong> femme abrégé ESPAF qui encadre<br />
le réseau féminin et les organismes d’après<br />
les filières. Ces Unions évoluent dans la<br />
ville de Lubumbashi, provin<strong>ce</strong> de Katanga.<br />
Pour Mama Véronique,la journée<br />
internationale de la femme reste une<br />
occasion pour les femmes de rencontrer<br />
les membres des organisations et<br />
associations venant d’autres provin<strong>ce</strong>s <strong>du</strong><br />
pays afin d’échanger des points de vueet<br />
de pro<strong>du</strong>its agricoles et cosmétiques.<br />
«C’est aussi une occasion de nous<br />
ressour<strong>ce</strong>r par des conféren<strong>ce</strong>s pour qu’à<br />
notre tour, nous puissions aider les<br />
femmes rurales et les jeunes filles à se<br />
développer car par l’autonomisation de la<br />
femme et de la jeune fille en milieu rural,<br />
la femme sera complètement libérée ». En urbaine. Pour que les femmes rurales<br />
<strong>ce</strong> qui con<strong>ce</strong>rne l’ implication de la femme Congolaises soient autonomes, l’Etat doit<br />
rurale dans ladite journée au niveau s’investir dans l’autonomisation de <strong>ce</strong>s<br />
provincial, elle affirme que <strong>ce</strong>lle-ci n’était femmes.Il doit finan<strong>ce</strong>r et faciliter la<br />
pas avisée ni informée sauf que le construction des infrastructures routières,<br />
ministère <strong>du</strong> Genre n’a invité que deux la formation et l’é<strong>du</strong>cation des femmes et<br />
femmes représentes dans quelques jeunes filles rurales.<br />
organisations féminines dans notre Prochainement il vaut mieux que les<br />
provin<strong>ce</strong>.<br />
pagnes soient ven<strong>du</strong>s à un prix favorable<br />
L’accès aux pagnes n’était pas facile, par<strong>ce</strong> aux femmes et jeunes filles rurales pour<br />
que il n’est pas gratuit, et <strong>ce</strong>s pagnes que <strong>ce</strong>s dernières se sentent considérées et<br />
coûtent cher au niveau urbain soit 25$ et<br />
encore plus cher au niveau rural où la<br />
être à la page<br />
femme ne disposant pas un revenu<br />
conséquent par rapport à la femme<br />
(Lire suite réactions en page 8)<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.7
ACTUALITES<br />
résidente de l’Union des<br />
Femmes pour le<br />
P Développement, UFD,une<br />
organisation œuvrant dans<br />
les provin<strong>ce</strong>s Orientale,<br />
Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong> et Kinshasa, Mme Chantale<br />
KABANGU déclare que pour une bonne<br />
réussite de la journée internationale de la<br />
femme célébrée le 08 Mars 2012, le<br />
ministère <strong>du</strong> Genre et de la Famille aurait<br />
dû impliquer la femme rurale dans<br />
l’organisation de <strong>ce</strong>tte journée. Elle s’en<br />
explique: « L’espa<strong>ce</strong> réservé à<br />
l’exposition des pro<strong>du</strong>its ruraux à la foire<br />
agricole a été cédé sur base des affinités.<br />
Notez par exemple que Mme Rosalie de<br />
l’AFRIKI et moi venions d’installer nos<br />
pro<strong>du</strong>its quand soudainement une dame<br />
vient à son tour installer ses casiers de<br />
boissons devant nos banderoles, nous<br />
empêchant ainsi la visibilité. Lorsque<br />
nous l’avons interpellé, elle nous dira<br />
qu’elle a reçu l’aval <strong>du</strong> ministre pour s’<br />
installer à <strong>ce</strong>t endroit. Et nous étions<br />
L<br />
e Comité de Secours aux<br />
Personnes (COSPED) a vu le<br />
jour le 03 Janvier 1999. Il<br />
exer<strong>ce</strong> ses activités dans la<br />
provin<strong>ce</strong> de Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, Bas-<br />
Congo et Kinshasa. Mme Sylvie Nakweti,<br />
Secrétaire général <strong>du</strong> COSPED, manifeste<br />
sa grande satisfaction par rapport à la<br />
réussite de la journée <strong>du</strong> 08 Mars 2012. «<br />
J’ai apprécié le thème abordé lors de la<br />
journée internationale de la femme qui<br />
porte sur l’autonomisation de la femme<br />
rurale et la jeune fille pour un avenir<br />
meilleur . .L’autonomisation réhabilite<br />
la femme.» Néanmoins, Mme Nakweti<br />
s’étonne <strong>du</strong> fait que la femme rurale n’est<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P. 08<br />
Journée Internationale de la Femme le 8 Mars<br />
Les femmes rurales attendent des structures<br />
(suite de la page 7)<br />
d’accompagnement<br />
a promotion et la<br />
sensibilisation de la femme<br />
dans les domaines <strong>du</strong> VIH L Sida, de la sécurité<br />
alimentaire, des droits de la<br />
femme, de l’information et de la<br />
formation,etc. constituent les objectifs<br />
poursuivis par <strong>ce</strong> Réseau Femme et<br />
Développement (RFD), basé à Kin<strong>du</strong>,<br />
provin<strong>ce</strong> de Maniema. « Je suis très<br />
contente <strong>du</strong> fait que le thème de <strong>ce</strong>tte<br />
journée soit bien choisi par<strong>ce</strong> que la<br />
femme rurale doit se retrouver car, c’est<br />
elle qui nourrit la famille, la provin<strong>ce</strong> et<br />
pourquoi pas toute une nation», déclare<br />
CHANTALE KABANGU<br />
(UFD/Kasaï Oriental, Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong> et Kinshasa)<br />
obligées de déménager. Bien plus, l’accès<br />
facile aux pagnes n’était réservé qu’aux<br />
femmes proches <strong>du</strong> ministre ou « aux<br />
bana Nkashi » (qui signifient neveux,<br />
niè<strong>ce</strong>s connaissan<strong>ce</strong>s) des ministres. «De<br />
mes propres yeux, dit Chantale, j’ai vu les<br />
femmes se bagarrer pour le partage de<br />
pagne, soit 6 yards à partager entre 4<br />
femmes et lors <strong>du</strong> défilé d’autres femmes<br />
pas informée, voir sensibilisée sur <strong>ce</strong><br />
thème abordé <strong>ce</strong> 08 Mars 2012. <strong>La</strong> femme<br />
rurale n’est même pas au courant de<br />
l’organisation de la foire agricole. «Aussi,<br />
dit-elle, nous avons observé la présen<strong>ce</strong><br />
d’un groupe de femmes venues d’un même<br />
secteur (Kin Est) et l’absen<strong>ce</strong> remarquée<br />
des femmes d’autres circonscriptions ou<br />
mieux de la véritable femme rurale»<br />
Quant à l’implication de la femme dans<br />
ladite journée , la secrétaire Générale <strong>du</strong><br />
COSPED affirme e qu’une participation<br />
remarquée a été observée grâ<strong>ce</strong> à la<br />
sensibilisation menée au préalable au<br />
sein de leur communauté. Pour elle,<br />
l’organisation a connu un succès à la<br />
PHILOMENE NYANDE (RDF/Maniema)<br />
«<strong>La</strong> femme rurale doit se retrouver car, elle nou rit la<br />
famille, la provin<strong>ce</strong> et la nation »<br />
Philomène NYANDE, présidente <strong>du</strong> RDF<br />
qui affirme également que la femme était<br />
totalement impliquée <strong>du</strong> sommet à la base.<br />
Et par rapport au thème, les femmes<br />
étaient aussi bien averties, elles ont même<br />
organisé les activités au niveau provincial.<br />
Par contre ,l’accès au pagne n’était pas<br />
facile car, 25 $ est un montant trop élevé<br />
par rapport au pouvoir d’achat de la femme<br />
rurale. D’autres femmes se sont arrangées<br />
elles-mêmes pour acheter d’autres<br />
uniformes qui coûtent moins chers .<br />
Mais, au niveau provincial, le ministère<br />
n’a donné que deux à trois piè<strong>ce</strong>s à chaque<br />
organisation féminine.Cependant, pour<br />
«J’ai vu les femmes qui se baga raient<br />
pour le partage de pagnes»<br />
se bousculaient pour s’aligner au<br />
premier rang . Ceci démontre un<br />
désordre dû au manque d’organisation».<br />
Pour la présidente de l’UFD, le nombre<br />
de piè<strong>ce</strong>s prévu pour chaque association<br />
était de 7 piè<strong>ce</strong>s ou 42 yards.<br />
Malheureusement, son association n’a<br />
reçu que 2 piè<strong>ce</strong>s (12 yards). Pourtant, 11<br />
délégués de l’UFD ont été invités.<br />
Comment partager <strong>ce</strong>s deux piè<strong>ce</strong>s entre<br />
11 femmes ? s’est-elle interrogé car la<br />
piè<strong>ce</strong> coûte 25$. C’est trop cher pour la<br />
femme rurale qui ne gagne presque rien<br />
de son travail. Prochainement, nous<br />
demanderions une organisation basée<br />
non pas sur le sentiment mais qui<br />
partirait de la base. Il faudra inviter et<br />
écouter les femmes rurales. Les mettre<br />
autour d’une même table. Sinon, il y aura<br />
toujours un groupe qui sera bénéficiaire<br />
des acquis de <strong>ce</strong>tte journée au détriment<br />
d’autres catégories démunies<br />
PETRA IYELI.<br />
L<br />
SYLVIE NAKWETI (COSPED/Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, Bas-Congo et Kinshasa)<br />
hauteur seulement de 60% en raison <strong>du</strong><br />
retard remarqué de Mme la ministre à la<br />
cérémonie officielle. <strong>La</strong> fatigue se lisait<br />
sur tous les visages des convives<br />
(femmes). Aussi, déplore t-elle, le fait<br />
que les pagnes, pour la circonstan<strong>ce</strong>, ont<br />
été distribués aux femmes la veille de la<br />
journée, soit vers 2h00 <strong>du</strong> matin sur base<br />
de la liste établie par le ministère.<br />
Selon Mme Nakweti, l’autonomisation<br />
de la femme rurale résulterait de la<br />
création des débouchés par l’Etat, de la<br />
construction d’infrastructures qui<br />
faciliteraient l’écoulement voire<br />
l’évacuation des pro<strong>du</strong>its agricoles.<br />
Pour la prochaine organisation de la foire<br />
en rapport avec le 08 Mars, la secrétaire de<br />
Jacqueline LUSINDA (RFD/Provin<strong>ce</strong> Orientale)<br />
COSPED estime que le dialogue au<br />
niveau de la base, le rassemblement des<br />
femmes au sein des coopératives et la<br />
sensibilisation vont permettre à <strong>ce</strong>lles-ci<br />
de suivre des formations en rapport avec<br />
leurs problèmes et leur milieu. Il faudrait<br />
aussi que les responsables puissent<br />
re<strong>ce</strong>nser les organisations <strong>paysan</strong>nes de<br />
chaque provin<strong>ce</strong> et les membres qui<br />
bénéficieront de pagnes à temps. Sylvie<br />
Nakweti encourage en outre l’implication<br />
des autres ministères pour accompagner<br />
le ministère de tutelle (Genre et Famille)<br />
dans <strong>ce</strong>tte démarche en vue de<br />
promouvoir la femme rurale<br />
PETRA IYELI.<br />
que la femme rurale soit autonome, l’Etat<br />
doit veiller à la mise en application des<br />
lois favorisant l’émancipation de la<br />
femme, en l’occuren<strong>ce</strong> l’article 13 de la<br />
loi agricole.<br />
Pour Philomène NYANDE, la fête ne<br />
porte pas seulement sur le port de pagne<br />
ou le défilé. L’essentiel est de sensibiliser<br />
les femmes sur la valeur de <strong>ce</strong>tte journée.<br />
C’est une journée de réflexion sur les<br />
conditions féminines car, le défilé<br />
occasionne quelques dépenses parfois<br />
inutiles<br />
PETRA IYELI.<br />
« Pour améliorer les conditions des femmes<br />
rurales, que l’Etat s’o cupe d’abord de la<br />
construction des routes agricoles»<br />
e réseau Femme et<br />
Développement (RFD)<br />
évoluant à Kisangani,<br />
provin<strong>ce</strong> Orientale est une<br />
branche <strong>du</strong> Comité National<br />
Femmes et Développement (CONAFD)<br />
dont le siège se trouve à Kinshasa.<br />
L’information, la formation et le<br />
renfor<strong>ce</strong>ment des capacités en faveur des<br />
femmes agricultri<strong>ce</strong>s, enseignantes et<br />
autres constituent l’objectif principal <strong>du</strong><br />
réseau, dit Mme Jacqueline LUSINDA,<br />
présidente <strong>du</strong> RDF qui réagit<br />
favorablement à l’organisation de la<br />
journée internationale de la femme. «Par<strong>ce</strong><br />
que, dit-elle, <strong>ce</strong>tte journée nous permet<br />
d’entrer en contact avec les membres des<br />
autres organisations et associations<br />
pour partager nos expérien<strong>ce</strong>s». Pour<br />
elle, l’organisation était impeccable.<br />
«Nous membres de RFD étions toutes<br />
L’autonomisation de la femme rurale résulterait par la création des<br />
débouchés, <strong>du</strong> finan<strong>ce</strong>ment d’infrastructures par l’état et de<br />
l’écoulement des pro<strong>du</strong>its agricoles<br />
invités par le ministère <strong>du</strong> Genre et de la<br />
famille en partenariat avec CONAFED.»<br />
On peut donc dire que la femme et la jeune<br />
fille de sa provin<strong>ce</strong> étaient impliquées<br />
dans ladite journée. En <strong>ce</strong> sens que<br />
CONAFED a organisé au niveau de<br />
chaque provin<strong>ce</strong> des réunions et<br />
conféren<strong>ce</strong>s pour la sensibilisation de la<br />
femme et de la jeune fille sur le thème de<br />
la journée. L’accès aux pagnes n’était pas<br />
facile.Le Ministère <strong>du</strong> Genre et de la<br />
Famille n’a donné que 2 à 3 trois piè<strong>ce</strong>s à<br />
quelques organisations se trouvant dans<br />
la provin<strong>ce</strong>.<br />
Pour améliorer les conditions des<br />
femmes rurales,Mme Jacqueline<br />
LUSINDA a souhaité que l’Etat s’occupe<br />
d’abord de la construction des routes<br />
agricoles puisque, explique-t-elle, si les<br />
routes sont bien réhabilitées, <strong>ce</strong>s femmes<br />
auront la facilité d’écouler leurs pro<strong>du</strong>its<br />
vers les <strong>ce</strong>ntres de consommation. Le<br />
revenu obtenu leur permettra d’accéder<br />
aux soins de santé, d’acquérir de nouveaux<br />
équipements afin de pratiquer<br />
l’agriculture intensive ou extensive.<br />
Que le pagne ne serve pas de prétexte à la<br />
journée de la femme <strong>du</strong> fait qu’il ne sert<br />
pas pendant toute l’année,.Par contre ,si<br />
on informe et forme la femme et la jeune<br />
fille rurale sur les techniques nouvelles<br />
agricoles qui peuvent améliorer leur<br />
situation socio-économique , <strong>ce</strong>la sera<br />
plus bénéfique que le pagne. Ceci<br />
répondra à un adage : « si tu me donnes un<br />
poisson, je le mangerais un jour, mais si<br />
tu m’apprends à pêcher je n’aurais plus<br />
faim ». Cette journée accorde à la femme<br />
l’opportunité de réfléchir sur sa situation<br />
<strong>du</strong> passé, <strong>du</strong> présent ainsi que <strong>ce</strong>lle <strong>du</strong><br />
futur. Cette analyse permettra aux femmes<br />
et jeunes filles d’être au même niveau que<br />
les hommes<br />
PETRA IYELI
Journée Internationale de la Femme le 8 Mars<br />
Rosalie Kadima: «Ce te journée a été un fiasco;<br />
une journée de pagne, de futilité, de prostitution<br />
pour les jeunes filles et de défilé »<br />
P<br />
résidente de l’Association des<br />
Femmes Riziculteurs de<br />
Kingambwa (AFRIKI), une<br />
association, créée depuis<br />
1993. Mme Rosalie KADIMA<br />
pense que la lutte contre la pauvreté et<br />
l’insécurité alimentaire à travers la<br />
pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> riz en RDC, est l’objectif<br />
que s’est fixé son association. En rapport<br />
avec la journée internationale de la femme,<br />
, Rosalie Kadima a dit : :« Je dirais que<br />
le thème abordé était très bon, en plus<br />
l’exposition des pro<strong>du</strong>its de<br />
l’entreprenariat féminin à la foire<br />
agricole, nous a permis de partager nos<br />
expérien<strong>ce</strong>s. L’amour exprimé par les<br />
mamans de laisser leurs occupations et<br />
de venir nombreuses participer à la foire<br />
agricole tenue <strong>du</strong> 05 au 15 Mars 2012<br />
reste très marquant».<br />
Pour Rosalie Kadima, l’implication de la<br />
femme n’était pas significative. Et pour<br />
cause ?<br />
Premièrement : la distribution de pagne.<br />
« Le ministère nous a fait attendre jusqu’à<br />
2h00 <strong>du</strong> matin, sans tenir compte de<br />
l’insécurité . Cette distribution s’est faite<br />
à l’aide d’une liste préalablement établie,<br />
Augustine<br />
BATEKELE<br />
(ESENGO YA BA<br />
MAMAN/Kinshasa)<br />
E<br />
SENGO YA BA MAMA est<br />
une organisation féminine qui<br />
lutte conte la faim. Elle œuvre<br />
dans la ville provin<strong>ce</strong> de<br />
Kinshasa, précisement à Maluku.<br />
Agriculture, Pêche et transformation des<br />
pro<strong>du</strong>its agricoles et de pêche constituent<br />
les principales activités de <strong>ce</strong>tte<br />
organisation dirigée par Mme Augustine<br />
BATEKELE qui se dit être très contente<br />
de se mettre au servi<strong>ce</strong> des mamans qui,<br />
jadis, n’étaient pas présentes sur scène.<br />
Ceci justifie sa joie par rapport à la journée<br />
internationale de la femme.<br />
Malheureusement, elle regrette le fait que<br />
la majorité de femmes rurales n’ont pas<br />
pu se procurer de pagnes à cause de leur<br />
prix exorbitant. « 25$ , c’est beaucoup<br />
pour une femme rurale.»<br />
« Nous avons observé en outre l’absen<strong>ce</strong><br />
totale des autres ministères ici à la foire<br />
agricole ;c’est comme si<br />
l’autonomisation de la femme rurale<br />
relève seulement de la compéten<strong>ce</strong> <strong>du</strong><br />
ministère <strong>du</strong> Genre et de Famille . Par<br />
conséquent, les femmes étaient<br />
démotivées. En plus, il y a eu aussi<br />
mévente de nos pro<strong>du</strong>its.<br />
Comme piste de solution, nous<br />
demandons aux autorités publiques et<br />
autres ministères de participer à<br />
l’organisation de <strong>ce</strong>tte journée car<br />
l’agriculture con<strong>ce</strong>rne tout le<br />
monde.Même s’ils refusent de nous<br />
assister, ils doivent savoir que dans leurs<br />
maisons ils prennent les légumes et autres<br />
pro<strong>du</strong>its agricoles<br />
SARAH KIANGU KITONDO<br />
concocteé sur base des affinités et<br />
secrètement. On vous appelle, vous entrez<br />
par une porte où vous re<strong>ce</strong>vrez un pagne,<br />
un T shirt et un chapeau . En sortant par<br />
une autre porte, nous étions obligées de<br />
cacher le colis au risque que <strong>ce</strong>ci vous soit<br />
arraché par les policiers commis à la porte<br />
de sortie. Deuxièmement, vu l’importan<strong>ce</strong><br />
<strong>du</strong> thème, <strong>ce</strong>tte manifestation devrait être<br />
parrainée aussi par les ministères <strong>du</strong><br />
Développement rural et de l’agriculture.<br />
Cependant, <strong>ce</strong>ci n’était pas le cas ; à<br />
E<br />
Marie Ange MBUNGA : « Pour éliminer la pauvreté dans le milieu rural, il<br />
faut s’investir dans l’autonomisation de la femme rurale »<br />
co Bambou et Forêt est une<br />
nouvelle organisation non<br />
gouvernementale créée en<br />
2011. Cette ONG étend ses activités dans<br />
toute l’éten<strong>du</strong>e de la RDC. Marie Ange<br />
Mbunga, sa présidente donne sa réaction<br />
sur la journée <strong>du</strong> 08 Mars 2012: « J’ai<br />
apprécié le thème abordé lors de la journée<br />
de la femme car, elle accorde beaucoup<br />
Mme Rosalie BIUMA de AFRIKI<br />
l’exposition, les stands <strong>du</strong><br />
Développement rural et de l’Agriculture<br />
étaient négligés et exposés au soleil.<br />
Troisièmement, l’existen<strong>ce</strong> d’une liste<br />
préétablie pour la remise de brêvet. Le<br />
ministère est à la 4ème édition de la foire<br />
agricole. Les brevêts ne sont accordés<br />
qu’aux organisations anciennement<br />
enregistrées et les nouvelles dont les noms<br />
ne figurent pas sur la liste sont exclues.<br />
Quatrièmement, la diminution injustifiée<br />
de frais de motivation de la part de la<br />
d’importan<strong>ce</strong> à la femme rurale, actri<strong>ce</strong><br />
majeure dans le secteur agricole.<br />
En principe, déclare Mme Mbunga,<br />
l’ac<strong>ce</strong>nt devrait être mis sur la femme<br />
rurale, ses activités et réalités, ses<br />
conditions de travail, sanitaires et autres.<br />
«Aujourd’hui si on parle de pays<br />
développés, c’est grâ<strong>ce</strong> à l’agriculture .<br />
En RDC, la main d’œuvre féminine<br />
représente plus de la moitié de la main<br />
Mme Marie Ange MBUNGA de l’ONG Eco Bambou<br />
MONUSCO. Le solde ne fait que baisser<br />
passant de 35$ à 25$ puis 10$. Et <strong>ce</strong>ci se<br />
fait toujours par une liste établie sur base<br />
des affinités.<br />
Cinquièmement, la vente était<br />
inéquitable et déséquilibrée : « Nous<br />
sommes restés jusqu’à 19h00 pour<br />
attendre l’arrivée de Mme la ministre. A<br />
son passage, elle prend des pro<strong>du</strong>its et<br />
vous remet une somme d’argent qui ne<br />
correspond même pas à la valeur des<br />
pro<strong>du</strong>its. Exemple, on a pris les pro<strong>du</strong>its<br />
d’une valeur de 250$ chez une maman à<br />
qui on a remis seulement un montant de<br />
40$. Tout ça pour le spectacle quand on<br />
sait que tous <strong>ce</strong>s pro<strong>du</strong>its étaient destinés<br />
à être jeter quelque part.<br />
Les véritables femmes rurales étaient<br />
absentes, car nous avons noté la présen<strong>ce</strong><br />
de plusieurs femmes commerçantes qui,<br />
le matin, vont acheter les pro<strong>du</strong>its à<br />
Kingasani pour venir les revendre à la<br />
foire sous prétexte qu’elles sont des<br />
femmes rurales ; au moment où les vraies<br />
femmes rurales travaillent <strong>du</strong>rement dans<br />
la forêt sans aucune idée de <strong>ce</strong> qui se passe<br />
ici dans la ville.<br />
En bref, la journée <strong>du</strong> 08 Mars a été un<br />
fiasco, souligne Rosalie. Car , elle est basée<br />
sur des querelles, de boutades; une<br />
journée de décoration politique, une<br />
journée de pagne, de futilités; une journée<br />
de prostitution pour les jeunes filles.<br />
L’organisation <strong>du</strong> défilé a été un fiasco.<br />
En conclusion, la journée <strong>du</strong> 08 Mars doit<br />
être une journée apolitique, une journée<br />
de réflexion où les femmes se réunissent<br />
ACTUALITES<br />
autour d’une même table pour dire non<br />
aux violen<strong>ce</strong>s faites à la femme, à la<br />
marginalisation... Que <strong>ce</strong>tte journée<br />
puisse refléter ses vrais objectifs.On doit<br />
informer les personnes cibles et non<br />
prendre la parole à leur pla<strong>ce</strong> ni les<br />
représenter. Dans le cas contraire il faut<br />
supprimer carrément <strong>ce</strong>tte journée car elle<br />
perd son vrai sens<br />
PETRA IYELI.<br />
d’œuvre <strong>du</strong> secteur agricole. Si on constituer toute une économie annuelle<br />
informait, formait et mettait à la pour une femme rurale. L’achat de <strong>ce</strong><br />
disposition de <strong>ce</strong>s femmes les intrants pagne empêchera beaucoup de femme dans<br />
dont elles ont besoins, <strong>ce</strong>la permettra le milieu rural de faire fa<strong>ce</strong> à d’autres<br />
d’augmenter la pro<strong>du</strong>ctivité ». dépenses (soins de santé, frais scolaire des<br />
Con<strong>ce</strong>rnant l’implication de la femme, le enfants…). En rapport au message de la<br />
leader de ECO BAMBOU ET FORET journée, on devrait rendre <strong>ce</strong> pagne<br />
pose la question : « Est-<strong>ce</strong> que le ministère ac<strong>ce</strong>ssible à toutes <strong>ce</strong>s femmes à un prix<br />
qui a organisé la foire agricole a-t-il raisonnable. Le port de pagne est aussi un<br />
atten<strong>du</strong> le son de cloche de <strong>ce</strong>tte femme élément d’unité <strong>du</strong> fait qu’il transmet un<br />
rurale ? » Dans tous les cas , l’implication message; <strong>ce</strong>lui de trait d’union, de for<strong>ce</strong><br />
de <strong>ce</strong>tte dernière n’est pas ressentie. A de lien, de la solidarité entre les femmes<br />
l’exemple d’une campagne électorale où travaillant dans un même secteur.<br />
les portraits de candidats sont présentés, « Nous demandons que prochainement<br />
on devrait également faire la même chose la journée <strong>du</strong> 08 Mars soit bien préparée.<br />
pour la femme rurale pour sa valorisation. L’ac<strong>ce</strong>nt doit être mis sur des figures<br />
Malheureusement comme elle ne travaille marquant de <strong>ce</strong>tte femme rurale, ses<br />
pas dans un bureau, elle est négligée. Or, conditions de vie qui doivent être<br />
on oublie que négliger une femme rurale, améliorées. Que le gouvernement prenne<br />
c’est négliger l’agriculture, a-t-elle conscien<strong>ce</strong> né<strong>ce</strong>ssaire de la mise en<br />
souligné.<br />
application de la politique agricole.<br />
Le pagne étant un élément important, Pour éliminer la pauvreté dans le milieu<br />
symbolique et culturel pour l’habillement rural, il faut s’investir dans<br />
de la femme africaine, Mme Mbunga l’autonomisation de la femme rurale,<br />
affirme <strong>ce</strong>pendant que le pagne n’est pas c’est-à-dire renfor<strong>ce</strong>r l’é<strong>du</strong>cation des<br />
ac<strong>ce</strong>ssible <strong>du</strong> fait de son prix élevé même femmes par l’instruction, formation,<br />
pour une femme citadine. 25$, c’est information et sensibilisation<br />
vraiment une grosse somme qui peut<br />
PETRA IYELI.<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.9
ACTUALITES<br />
L<br />
L’autonomisation de la femme maraîchère peut aider à ré<strong>du</strong>ire<br />
la pauvreté et la crise alimentaire<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P. 10<br />
Journée Internationale de la Femme le 8 Mars<br />
Victorine Nzyavake Vasianirya: «Que les femmes s’organisent<br />
en réseau au niveau provincial puis national pour faire<br />
entendre leur <strong>voix</strong> et influen<strong>ce</strong>r la politique nationale»<br />
a ligue des<br />
organisations des<br />
femmes <strong>paysan</strong>nes <strong>du</strong><br />
Congo(LOFEPACO),<br />
est une association<br />
créée depuis 2000 dans le territoire<br />
de Beni et dont le siège se trouve<br />
dans la ville de Butembo. En<br />
rapport avec la journée<br />
internationale de la femme, sa<br />
présidente Mme Victorine<br />
Nzyavake déclare <strong>ce</strong>ci : « Nous<br />
membres de LOFEPACO avons<br />
trouvé le thème abordé très<br />
intéressant car il cadre avec notre<br />
vie quotidienne. Une con<strong>ce</strong>rtation<br />
a été menée en vue de développer<br />
davantage et faire ressortir les<br />
stratégies <strong>du</strong> fait que<br />
l’agriculture constitue l’activité<br />
principale dans le monde rural.<br />
L’implication de la femme rurale<br />
dans l’organisation de ladite<br />
journée était significative en <strong>ce</strong><br />
sens que des con<strong>ce</strong>rtations en<br />
rapport avec le thème se sont<br />
organisées dans des villages et<br />
Nous avons aussi interviewé Mme Charlotte Nsona, femme leader <strong>paysan</strong>ne et présidente de l’Association<br />
des mamans maraîchères de Tshangu (AMAT) . Créée en 2004, <strong>ce</strong>tte organisation <strong>paysan</strong>ne travaille pour<br />
la promotion des activités maraîchères notamment dans la pro<strong>du</strong>ction des légumes feuilles (amarantes,<br />
épinards etc.) et légumes fruits (gombo, aubergines etc.) et autres pro<strong>du</strong>its maraîchers. Son champ d’action<br />
est le Pool Malebo (espa<strong>ce</strong> marécageux longeant le fleuve Congo en amont de Kinshasa avant l’aéroport<br />
international de N’Djili) et dont le site se trouve au prolongement de la rivière Tshanga (qui se jette sur le<br />
fleuve Congo) aux pieds de la commune de Masina et au-delà des rails. L’entraide entre tous les membres<br />
de l’association est l’objectif principal de l’AMAT.<br />
P<br />
our nous les<br />
maraîchères de<br />
Kinshasa, <strong>ce</strong> thème<br />
nous a beaucoup<br />
réconfortés, affirme Mme Charlotte<br />
Nsona, pour qui le thème de <strong>ce</strong>tte<br />
journée est pertinent et aussi très<br />
intéressant. «Puisque premièrement,<br />
, dit-elle, <strong>ce</strong> sont donc nous les<br />
maraîchères qui sommes des vraies<br />
femmes rurales. Et il faudrait qu’on<br />
nous soutienne. Car, autonomiser la<br />
femme rurale signifie la prendre en<br />
charge à travers des appuis divers, des<br />
formations. Nous avons besoin<br />
d’aide. et que l’on nous dote des<br />
moyens né<strong>ce</strong>ssaires afin que nos<br />
activités puissent aller de<br />
l’avant.Nous avons été impliquées,<br />
nous étions présentes à la cérémonie<br />
solennelle de la célébration de la<br />
Journée internationale de la femme<br />
(JIF) sur la pla<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Cinquantenaire<br />
devant le Palais <strong>du</strong> peuple. Nous<br />
avions également participé à la<br />
marche et tout s’était bien passé.<br />
Nous d’ailleurs, en date <strong>du</strong> 06 mars,<br />
nous avions même été conviées à<br />
présenter notre saynète des mamans<br />
maraîchères à l’occasion de la<br />
« Foire de l’entreprenariat féminin »<br />
organisée <strong>du</strong> 05 au 15 mars dernier<br />
par le Ministère <strong>du</strong> Genre, Famille<br />
et Enfant . Dans <strong>ce</strong>tte saynète, nous<br />
avons représenté au public la manière<br />
dont nous souffrons chaque jour<br />
quand nous faisons nos activités,<br />
avec toutes nos difficultés<br />
complexes . Nous avons aussi<br />
montré la façon dont nos terres sont<br />
spoliées et comment les soi-disant<br />
chefs coutumiers nous tracassent.<br />
Mme Victorine NZYAVAKE, Présidente de la LOFEPACO<br />
Mme Charlotte Nsona , Présidente de l’AMAT<br />
Nous avons montré tout <strong>ce</strong>la aux<br />
autorités <strong>du</strong> pays à travers <strong>ce</strong> petit<br />
sketch afin qu’elles aient au moins<br />
une idée bien précise de tout <strong>ce</strong> que<br />
nous les femmes rurales, sommes<br />
entrain d’en<strong>du</strong>rer au quotidien dans<br />
nos milieux ruraux et périurbains.<br />
Que ça soit dans la capitale Kinshasa<br />
et même partout à travers toutes les<br />
provin<strong>ce</strong>s <strong>du</strong> pays.. Nous avons<br />
seulement vu c omment les pagnes<br />
se vendaient. Mais comme nous<br />
n’avons pas d’argent, nous étions<br />
incapables de nous procurer <strong>ce</strong><br />
pagnes qui coutait 25 dollars<br />
américains la piè<strong>ce</strong> (6 yards). C’était<br />
donc impossible pour nous de réunir<br />
une telle somme, vue nos maigres<br />
moyens.<br />
Nous avions suivi avec beaucoup<br />
d’intérêts les discours prononcés par<br />
les officiels <strong>congolais</strong> <strong>ce</strong> 08 mars<br />
2012. Et personnellement j’avais<br />
trouvé que nos préoccupations ont<br />
été effectivement soulevées et étaient<br />
placées au <strong>ce</strong>ntre <strong>du</strong> débat. Toutefois,<br />
nous les femmes <strong>paysan</strong>nes, nous<br />
voulons voir que soient concrétisées<br />
toutes les promesses faites par <strong>ce</strong>s<br />
officiels et autorités <strong>du</strong> pays. Nous<br />
ont regroupé les femmes dans<br />
leurs initiatives <strong>du</strong><br />
développement.<br />
<strong>La</strong> LOFEPACO, a regroupé aussi<br />
les femmes dans les <strong>ce</strong>rcles de<br />
réflexions et d’action des femmes<br />
leaders pour susciter en elles<br />
l’adoption des comportements<br />
positifs et aussi la capacitation.<br />
Toutes les femmes n’ont pas eu<br />
accès facile aux pagnes. Les piè<strong>ce</strong>s<br />
étaient très chères par rapport à<br />
leurs pouvoirs d’achat. Les pagnes<br />
étaient en nombre insuffisant,<br />
pourtant ils portait un message<br />
important qui a sans doute<br />
demandé un travail de recherche<br />
Cela n’a pas empêché les autres<br />
femmes de se procurer d’autres<br />
piè<strong>ce</strong>s avec d’autres motifs.<br />
Par ailleurs,pour que la femme<br />
rurale soit autonome, le<br />
gouvernement doit dans sa<br />
politique agricole la prendre en<br />
considération et allouer un budget<br />
conséquent, ré<strong>du</strong>ire les taxes et<br />
attendons d’elles la réalisation et la<br />
matérialisation de tout <strong>ce</strong> qu’elles ont<br />
dit dans leurs différents discours le<br />
08 mars dernier. Ce qui nous importe<br />
<strong>ce</strong> sont les actions et non des discours<br />
qui ne nous font rien <strong>du</strong> tout. Les<br />
femmes maraîchères <strong>du</strong> site Tshangu<br />
au Pool Malebo attendent des<br />
appuis pour accroître leurs<br />
pro<strong>du</strong>ctions .Concrètement nous<br />
voulons que nous soyons appuyées<br />
pour toutes nos différentes activités<br />
<strong>paysan</strong>nes. Notamment pour l’octroi<br />
des microcrédits, des intrants, des<br />
semen<strong>ce</strong>s etc., et nous avons besoin<br />
aussi des séminaires de formation<br />
pour le renfor<strong>ce</strong>ment de nos<br />
capacités ainsi que de l’aide<br />
technique. Ce qui permettra à <strong>ce</strong> que<br />
nos activités émergent et d’accroître<br />
ou d’augmenter quantitativement et<br />
qualitativement nos pro<strong>du</strong>ctions<br />
agricoles, et de manière rationnelle<br />
.<br />
L’ autonomisation de la femme rurale<br />
peut ré<strong>du</strong>ire suffisamment la crise<br />
alimentaire et ré<strong>du</strong>ire suffisamment<br />
la pauvreté au sein de notre société et<br />
c’est ainsi que nous allons chasser<br />
la faim. Autonomiser une femme<br />
rurale c’est la prendre en charge et<br />
l’aider davantage . Puisque, la femme<br />
rurale ou <strong>paysan</strong>ne c’est une<br />
personne qui ajoute un plus dans la<br />
vie familiale et couvre la crise<br />
alimentaire et la pauvreté dans la<br />
nation. Elle est le moteur de la<br />
famille. Elle souffre <strong>ce</strong>pendant<br />
moralement et physiquement. Voilà<br />
pourquoi, elle a besoin d’être aidée,<br />
chercher les voies et moyes pour<br />
l’accompagner dans ses activités.<br />
Comme la piste de solution aux<br />
problèmes de la femme et en<br />
rapport avec <strong>ce</strong>tte journée, nous<br />
membres de LOFEPACO,<br />
proposons ici, l’impression de<br />
pagnes selon les classes sociales<br />
tout en gardant les mêmes dessins<br />
et message pour tous. Que les<br />
femmes de la RDC s’inscrivent<br />
dans les autres réseaux au niveau<br />
de provin<strong>ce</strong> puis en second lieu<br />
dans un réseau national pour faire<br />
attendre leur <strong>voix</strong> au niveau plus<br />
large et pour influen<strong>ce</strong>r la<br />
politique nationale. Ensuite<br />
organiser des forums pour les<br />
échanges sur les stratégies<br />
d’amélioration de la vie des<br />
femmes.Enfin participer aux<br />
activités de lobbying et de<br />
plaidoyer afin que la loi agricole<br />
promulguée par le chef de l’Etat<br />
soit vite mise en application<br />
PETRA IYELI.<br />
soutenue et appuyée en tout et pour<br />
tout.<br />
Nos hommes n’ont pas des salaires<br />
qui puissent suffire à tous les besoins<br />
de la famille. Nous, les maraîchères,<br />
nous avons vraiment besoin <strong>du</strong><br />
soutien et de l’aide par<strong>ce</strong> que nous<br />
travaillons beaucoup, d’où<br />
l’appellation de « femme à mille<br />
bras ». Les autorités doivent nous<br />
soutenir financièrement, par des ,<br />
microcrédits, des semen<strong>ce</strong>s, des ,<br />
matériels et par des formations afin<br />
de nous permettre d’accroître nos<br />
pro<strong>du</strong>ctions et d’avoir des revenus<br />
suffisants dans nos pro<strong>du</strong>ctions.<br />
Pour que la famine et la pauvreté ne<br />
s’abattent pas davantage sur la ville<br />
de Kinshasa, il ne faut pas négliger<br />
la femme rurale. Il faut que<br />
l’agriculture soit réellement une<br />
priorité des priorités.<br />
Dans <strong>ce</strong>s conditions , nous allons<br />
éradiquer la crise alimentaire et la<br />
pauvreté. Nous allons aussi investir<br />
dans la jeune fille pour un avenir<br />
meilleur en instruisant nos enfants<br />
filles par diverses formations<br />
professionnelles, techniques et<br />
d’alphabétisation et en leur<br />
apprenant comment gérer la crise et<br />
la pauvreté dans la vie sociale. Par<strong>ce</strong><br />
que nos enfants sont nos des<strong>ce</strong>ndants<br />
pour l’avenir. Il ne faudrait pas que<br />
nos filles croisent les mains. Elles<br />
doivent plutôt s’adonner comme<br />
nous leurs mamans, aux diverses<br />
activités sociales pour le bien-être de<br />
leurs foyers<br />
LepetitBaende
C élébrée<br />
Les attentes des femmes rurales<br />
vis-à-vis de politiques<br />
chaque le 8 Mars, la<br />
journée internationale de la<br />
femme a été marquée par un<br />
défilé d’envergure sous le<br />
thème national «Investir dans la femme<br />
rurale et dans la jeune fille pour un avenir<br />
meilleur». Ce qui n’était pas le cas dans la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas-Congo. Cette dernière<br />
n’a pas organisé une telle activité de haute<br />
facture. Plutôt, l’Exécutif provincial l’a<br />
placée sans autre forme de procès, sous le<br />
signe d’une journée de<br />
réflexion.Contactée depuis Kinshasa par<br />
téléphone, Mme Espéran<strong>ce</strong>Nzuzi Muaka,<br />
présidente de la For<strong>ce</strong> Paysanne <strong>du</strong> Kongo<br />
<strong>ce</strong>ntrale (Fopako), a indiqué que la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas-Congo n’a pas emboîté<br />
le pas à la ville provin<strong>ce</strong> de Kinshasa.« Il<br />
n’y a pas eu de défilé. On a préféré, à la<br />
pla<strong>ce</strong>, organiser une journée de réflexion à<br />
l’intention des femmes rurales de la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas-Congo », lâche-t-elle. <strong>La</strong><br />
présidente de la Fopako poursuit : « Je<br />
pensais qu’à Kinshasa, <strong>ce</strong>la aurait été une<br />
occasion pour le gouvernement <strong>ce</strong>ntral de<br />
penser aux parents <strong>paysan</strong>s qui sont dans<br />
des villages et les faire venir pour le défilé.<br />
C’est comme si l’autonomisation ne<br />
con<strong>ce</strong>rnait pas les femmes rurales mais<br />
plutôt les gens qui sont dans la ville qui<br />
consomment les pro<strong>du</strong>its venus <strong>du</strong><br />
village. C’est ainsi que je n’ai pas<br />
encouragé le défilé qui a fini par aller boire<br />
et manger. Ils oublient que quand une fille<br />
est allée boire, s’expose à la violen<strong>ce</strong><br />
sexuelle». À l’en croire, au Bas-Congo,<br />
plusieurs activités étaient organisées et<br />
qui ont couvert presque la période allant<br />
<strong>du</strong> 8 mars jusqu’à la fin <strong>du</strong>dit mois de<br />
mars.C’est dans <strong>ce</strong>tte optique que la<br />
Ministre provincial de l’agriculture,<br />
pêche, élevage et genre a organisé un atelier<br />
de réflexion sur la femme rurale dans la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas-Congo.Plusieurs<br />
e Premier Ministre de la RDC<br />
a ren<strong>du</strong> public son nouveau<br />
gouvernement, samedi 18 L avril 20012, tard dans la soirée<br />
dans lequel il a confié le<br />
Ministère de l’Agriculture et <strong>du</strong><br />
Développement Rural à Jean<br />
Chrysostome VAHAMWITI<br />
MUKESYAYIRA, fils d’un <strong>paysan</strong> et luimême<br />
est un <strong>paysan</strong>.<br />
<strong>La</strong> nomination de Jean Chrysostome<br />
Vahamwiti à <strong>ce</strong> poste suscite des réactions<br />
positives de la part des <strong>paysan</strong>s et des<br />
experts oeuvrant dans le secteur de<br />
l’agriculture en RDC. Pour Paluku<br />
Mivimba, Président de la CONAPAC,<br />
«C’est une satisfaction que nous<br />
éprouvons par<strong>ce</strong> qu’il est l’enfant d’un<br />
<strong>paysan</strong> qui vient d’être nommé Ministre<br />
de l’Agriculture et <strong>du</strong> Développement<br />
Rural et il est lui-même avant tout <strong>paysan</strong><br />
pour avoir longtemps travaillé dans le<br />
secteur agricole ». Paluku Mivimba a<br />
affirmé que le Ministre Vahamwiti a<br />
travaillé toute sa vie dans la défense et<br />
l’accompagnement des <strong>paysan</strong>s. Donc, « il<br />
Journée Internationale de la Femme le 8 Mars<br />
Mme Espéran<strong>ce</strong> NZUZI , Présidente de la FOPAKO<br />
organisations <strong>paysan</strong>nes <strong>du</strong> Bas-Congo<br />
dont la Fopako y ont pris part dans<br />
l’intention de poser leurs désidératas liés<br />
aux difficultés des travaux champêtres.<br />
Elles ont bénéficié de l’intervention de<br />
membre de la délégation de la<br />
MONUSCO/Bas-Congo qui avait pour<br />
objectif d’éveiller la conscien<strong>ce</strong> des<br />
femmes rurales.Au lendemain de la<br />
journée <strong>du</strong> 8 mars, le gouvernement<br />
provincial est monté au créneau pour<br />
donner une réponse aux préoccupations<br />
des associations <strong>paysan</strong>nes réunies au<br />
sein de la Fopako qui avaient bien avant<br />
présenté leur cahier des charges à<br />
l’exécutif provincial. C’était dans le but<br />
d’obtenir un soutien sur toute la ligne<br />
pour résoudre <strong>ce</strong>s problèmes.« Nous<br />
avons posé aussi le problème de tracteurs.<br />
Nous leur avons demandé 18 tracteurs et<br />
autres choses <strong>du</strong> genre outils aratoires », a<br />
précisé Mme Espéran<strong>ce</strong> Nzuzi Muaka.De<br />
<strong>ce</strong> fait, la Ministre provinciale de<br />
l’agriculture, pêche, élevage et genre a<br />
remis trois tracteurs à <strong>ce</strong>tte organisation<br />
et 122 vélos en vue d’espérer en revanche<br />
obtenir l’autonomisation de la femme<br />
rurale. « 80% de <strong>paysan</strong>s sont de femmes.<br />
Nous sommes plus nombreux que des<br />
hommes ». C’est en <strong>ce</strong>s termes clairs et<br />
précis qu’Espéran<strong>ce</strong>Nzuzi a essayé<br />
d’attirer l’attention des décideurs de la<br />
provin<strong>ce</strong> sur leur sort.<br />
Elle a dépeint un tableau sombre des<br />
activités des femmes rurales dans la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas-Congo. <strong>La</strong> présidente de<br />
la Fopako a fait savoir que leurs<br />
plantations sont victimes de la<br />
perturbation climatique qui entraîne la<br />
mauvaise culture. Espéran<strong>ce</strong> Nzuzi a<br />
observé le manque de sensibilisation de<br />
la part <strong>du</strong> gouvernement sur<br />
l’autonomisation de la femme rurale dans<br />
les domaines de l’agriculture, de l’élevage<br />
et de la pêche.«Nous avons sensibilisé le<br />
gouvernement sur le rôle crucial des<br />
femmes rurales qui restent encore dans<br />
une large ignoran<strong>ce</strong>. Nous lui avons<br />
demandé de rendre visible les actions des<br />
femmes rurales au niveau rural et de<br />
combattre les inégalités… », indique-telle.Selon<br />
Espéran<strong>ce</strong> Nzuzi, la prise en<br />
compte de toutes <strong>ce</strong>s préoccupations<br />
débouchera sur la sécurité alimentaire.«<br />
Ceci peut être surmontée lorsque la<br />
population pratiquera la méthode<br />
sus<strong>ce</strong>ptible d’intensifier et rendre la<br />
pro<strong>du</strong>ction agricole <strong>du</strong>rable. C’est une<br />
façon de libérer les <strong>paysan</strong>s et <strong>paysan</strong>nes<br />
et d’assurer leur indépendan<strong>ce</strong><br />
économique. Tout <strong>ce</strong>ci pour ré<strong>du</strong>ire notre<br />
pauvreté », renchérit la présidente de la<br />
FopaKo.Cette dernière a saisi <strong>ce</strong>tte<br />
occasion pour demander à l’Etat de relever<br />
<strong>ce</strong>s défis. « Le gouvernement doit créer une<br />
ACTUALITES<br />
classe moyenne <strong>paysan</strong>ne et de nouvelles<br />
ressour<strong>ce</strong>s en faveur des femmes rurales.<br />
Pas d’agriculture, il n’y a pas à manger,<br />
pas de tissu, pas de boisson », souligne-telle.L’on<br />
rappelle que Mme Espéran<strong>ce</strong><br />
Nzuzi Muaka gère depuis belle lurett le<br />
mouvement <strong>paysan</strong> : « For<strong>ce</strong> <strong>paysan</strong>ne <strong>du</strong><br />
KongoCentral » (Fopako), dans la<br />
provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas-Congo. Regorgeant en<br />
son sein 175 unions, 228 associationsmembres<br />
et 65. 000 membres, la Fopako<br />
a pour objet, le réveil de la conscien<strong>ce</strong> des<br />
<strong>paysan</strong>s. Mais, sa mission est la recherche<br />
des solutions en faveur des <strong>paysan</strong>s.<br />
A. Mangituka<br />
Ministre de l’Agriculture et <strong>du</strong> Développement rural, Jean Chrysostome<br />
Vahamwiti Mukeysyira : Un enfant de <strong>paysan</strong> et <strong>paysan</strong> lui-même<br />
connaît très bien le monde <strong>paysan</strong>, ses<br />
difficultés, ses problèmes ».<br />
Dans son parcours, Il a pris une part active<br />
à la restructuration <strong>du</strong> mouvement <strong>paysan</strong><br />
en RDC et il s’est impliqué dans<br />
l’élaboration de la Loi portant principes<br />
fondamentaux relatifs au secteur agricole,<br />
promulguée par le Chef de l’état en<br />
dé<strong>ce</strong>mbre 2011, témoigne Paluku. Il a<br />
poursuivi : « Le Ministre Vahamwiti a<br />
beaucoup milité pour la cause des <strong>paysan</strong>s<br />
et il a une vision de l’orientation de<br />
l’agriculture en RDC, <strong>ce</strong> qui est un atout<br />
pour lui ».<br />
Paluku a conclu : « Nous sommes sûrs<br />
qu’avec lui, il y aura des changements dans<br />
<strong>ce</strong> Ministère de l’Agriculture et <strong>du</strong><br />
développement rural ».<br />
Pour sa part, Alain Huart, Expert dans le<br />
secteur agricole en RDC, le nouveau<br />
Ministre de l’Agriculture et <strong>du</strong><br />
Développement rural, « C’est quelqu’un<br />
qui maîtrise le monde<br />
<strong>paysan</strong>, l’agriculture en RDC ». A <strong>ce</strong> titre,<br />
il pense « qu’il a toutes les compéten<strong>ce</strong>s<br />
né<strong>ce</strong>ssaires pour réussir dans <strong>ce</strong><br />
Ministère ». Mais, Alain Huart pense qu’il<br />
faudrait tout de même trouver une<br />
harmonisation qui sécurise tout le monde,<br />
à savoir : les <strong>paysan</strong>s, la FEC et tous les<br />
Son Ex<strong>ce</strong>llen<strong>ce</strong> Jean Chrysostome Vahamwiti<br />
opérateurs <strong>du</strong> secteur agricole en référant<br />
aux questions soulevées par les membres<br />
de la FEDC sur la gestion des terres<br />
agricoles.<br />
Pour rappel, Le nouveau Ministre de<br />
l’Agriculture et Développement est né à<br />
Butembo. Après <strong>ce</strong>s études primaires et<br />
secondaires et Il a fait ses études<br />
universitaires de développement à<br />
l’Université de Graben à Butembo.<br />
Dans sa vie active, il a créé le Conseil<br />
Technique pour le développement rural à<br />
Beni Butembo qu’il a dirigé comme<br />
Secrétaire Exécutif pendant 10 ans. Il est<br />
en réalité le con<strong>ce</strong>pteur <strong>du</strong> syndicat pour<br />
la défense des intérêts des <strong>paysan</strong>s, Sydip<br />
dont il a accompagné la naissan<strong>ce</strong>.<br />
Président de la société civile de Butembo,<br />
à <strong>ce</strong> titre il a con<strong>du</strong>it la délégation de la<br />
société civile de Butembo à la Conféren<strong>ce</strong><br />
nationale souveraine en1992.<br />
En 2006, il a été élu Député provincial de<br />
la provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Nord Kivu avant d’être<br />
nommé Administrateur général adjoint<br />
de l’OKIMO. En 2011, il a été élu Député<br />
national de Territoire de Lubero avant<br />
d’être désigné actuel Ministre de<br />
l’Agriculture et <strong>du</strong> développement rural.<br />
JBL<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.11
FOCUS<br />
Cimétière des tracteurs<br />
dans le plateau de Bateke<br />
e gouvernement a distribué<br />
près de 2000 tracteurs sur<br />
l’ensemble <strong>du</strong> territoire L national dont le rendement est<br />
sujet à caution à cause de<br />
plusieurs problèmes logistiques.<br />
Les populations <strong>congolais</strong>es attendaient<br />
un surplus des prix agricoles dans les<br />
marchés de la RDC. Mais, rien n’a été fait<br />
à telle sorte que beaucoup de <strong>congolais</strong> ne<br />
trouvent pas leurs marchés inondés par des<br />
pro<strong>du</strong>its. Des tracteurs distribués dans le<br />
Tous les tracteurs distribiués sur le Plateau de Bateke ne fonctionnent<br />
plus<br />
plateau de Bateke ,dans le banlieue de la<br />
ville de Kinshasa ou s’exer<strong>ce</strong> différentes<br />
activités agricole sont tous tombés en<br />
panne. Cela reconfortela réputation de <strong>ce</strong><br />
plateau qui est considéré comme leplus<br />
grand cimetière des tracteurs au monde.<br />
En effet, de nombreux tracteurs commis<br />
dans le plateau de Bateke sont tous tombés<br />
en panne généralement des pompes<br />
d’injection rotative alors que les pompes<br />
appropriés sont de pompes en lignes. Selon<br />
monsieur Inno<strong>ce</strong>nt <strong>du</strong> ministère de<br />
l’agriculture, <strong>ce</strong> sol n’est pas approprié<br />
pour <strong>ce</strong>s genres de tracteurs avec injection<br />
rotative.<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.12<br />
Le pari de la création des ressour<strong>ce</strong>s<br />
en RDC grâ<strong>ce</strong> au bambou<br />
Fruit d’une longue passion pour le bambou et la forêt et leurs atouts extraordinaires et vitaux, une asbl d’un genre nouveau vient de naitre en RD Congo : Eco Bambou & Forêts<br />
(EBF, asbl), dont le siège se trouve à Kinshasa. Son pari ? Protéger l’environnement et l’écosystème <strong>congolais</strong> tout en promouvant l’utilisation et la gestion <strong>du</strong>rable des<br />
ressour<strong>ce</strong>s naturelles <strong>du</strong> Congo et accompagner les communautés locales dans <strong>ce</strong> mouvement vers un développement <strong>du</strong>rable<br />
P<br />
arler des scandaleuses<br />
richesses dont regorge la<br />
République Démocratique <strong>du</strong><br />
Congo est devenu un lieu<br />
commun. De plus, <strong>ce</strong>s<br />
dernières années ont apporté la<br />
confirmation, s’il en était encore besoin,<br />
de la valeur et <strong>du</strong> rôle <strong>ce</strong>ntral de sa forêt<br />
équatoriale, de son environnement et de<br />
sa biodiversité pour elle-même, l’Afrique<br />
et le monde. Qui peut encore ignorer que<br />
les ressour<strong>ce</strong>s de sous-sol <strong>congolais</strong><br />
s’estiment à plus de 24 mille milliards de<br />
dollars. Mais, hélas, qui peut aussi ignorer<br />
que la RDC a été classée bonne dernière<br />
sur la liste de 187 pays, dans le rapport<br />
2011 sur le développement humain <strong>du</strong><br />
Selon lui, pour éviter <strong>ce</strong>s genres de<br />
problème, il faudrait associer les<br />
techniciens dans les projets d’achat des<br />
tracteurs.<br />
Dans le plateau de bateke, beaucoup sont<br />
des tractoristes, non formés, moins<br />
professionnels qui sont à la base de <strong>ce</strong>tte<br />
situation quand ils font des extra moros.<br />
Ces tractoristes sont cupides en mettant<br />
n’importe quel mazout dans les tracteurs<br />
qui abiment les tracteurs. Ces tractoristes<br />
doivent aussi aller à l’école puisqu’il faut<br />
maitriser toute la technicité requise pour<br />
con<strong>du</strong>ire des tracteurs.<br />
Dans le même contexte, 500 autres<br />
tracteurs viennnent d’être re<strong>ce</strong>ptionnés au<br />
mois de mars 2012 par le Gouvernement<br />
qui poursuit sa fameuse politique de<br />
mécanisation agricole. Ces tracteurs<br />
constituent un premier lot de 2000 engins<br />
commandés dans le cadre <strong>du</strong> nouveau<br />
quinquennat <strong>du</strong> Chef de l’Etat qui a placé<br />
l’agriculture comme une priorité<br />
SARAH KIANGU KITONDO<br />
Stagiaire UNIKIN/<br />
Communication<br />
Programme des Nations Unies pour le<br />
Développement (PNUD). Les richesses de<br />
sa nature, de sa faune, de sa flore, de son<br />
fleuve, de ses forêts et de son sous-sol<br />
continuent donc de rester hors de la portée<br />
de sa population.<br />
Par ailleurs, s’il est fait régulièrement<br />
mention des ressour<strong>ce</strong>s naturelles <strong>du</strong><br />
Congo, il n’est généralement fait allusion<br />
qu’aux plus brillantes et spectaculaires<br />
d’entre elles, tel l’or, le diamant, le cuivre,<br />
et plus ré<strong>ce</strong>mment le colombo-tantalite,<br />
objet de toutes les convoitises pour son<br />
usage dans l’in<strong>du</strong>strie moderne.<br />
Cependant, il existe des ressour<strong>ce</strong>s<br />
naturelles méconnues, négligées, voire<br />
même méprisées qui sont pourtant<br />
porteuses d’incroyables opportunités et<br />
peuvent ouvrir la voie pour de multiples<br />
solutions aux problèmes de<br />
développement et même créer emploi et<br />
ressour<strong>ce</strong>s pour les populations<br />
<strong>congolais</strong>es.<br />
L’une de telles ressour<strong>ce</strong>s naturelles n’est<br />
autre que le bambou que la nouvelle ONG,<br />
Eco Bambou & Forêts et sa présidente,<br />
Marie-Ange Bunga entendent promouvoir<br />
et transformer en plusieurs usages<br />
pratiques à intro<strong>du</strong>ire dans la vie des<br />
Congolais.<br />
QU’EST-CE QUE LE<br />
BAMBOU ET À QUOI PEUT-<br />
IL SERVIR ?<br />
D’usage très connu et répan<strong>du</strong> en Asie, le<br />
bambou est une plante aux qualités hors<br />
<strong>du</strong> commun et il existe plus de 1200<br />
espè<strong>ce</strong>s à travers le monde. Le bambou fait<br />
partie de la famille des graminées : c’est<br />
donc une herbe. Cependant, le bambou a<br />
un rythme de croissan<strong>ce</strong> très rapide et<br />
détient le record de croissan<strong>ce</strong> <strong>du</strong> monde<br />
végétal car il peut grandir jusqu’à un mètre<br />
par jour pour <strong>ce</strong>rtaines espè<strong>ce</strong>s ! Il atteint<br />
sa maturité au bout de 2 à 4 ans. Si sa patrie<br />
d’origine est la Chine, il existe des espè<strong>ce</strong>s<br />
indigènes en Afrique, Australie, Amérique<br />
<strong>du</strong> Sud. Parmi les espè<strong>ce</strong>s les plus<br />
répan<strong>du</strong>es au Congo et indigène, on<br />
retrouve l’oxynanthera abyssinica et le<br />
Des investisseurs belges pour<br />
booster le secteur café<br />
D<br />
ans la recherche des voies et<br />
moyens pour la relan<strong>ce</strong> de la<br />
filière café en République<br />
Démocratique <strong>du</strong> Congo, les<br />
investisseurs belges veulent<br />
revenir à la charge de l’Offi<strong>ce</strong> National <strong>du</strong><br />
Café (ONC). Voilà qui explique la visite<br />
d’identification qu’a effectué en mars<br />
2012, une délégation des investisseurs<br />
belges con<strong>du</strong>ite par le ministre de<br />
l’Agriculture, Norbert Basengezi, dans <strong>ce</strong>t<br />
établissement public situé à Limete/<br />
Kingabwa.<br />
Après un échange avec la partie <strong>congolais</strong>e,<br />
à savoir le ministre et le staff dirigeant de<br />
l’Onc, le Congo peut espérer<br />
bambou vulgaris ou le sinararundinaria<br />
alpina. Le bambou possède aussi bien de<br />
grandes propriétés mécaniques que<br />
thérapeutiques et peut offrir de<br />
nombreuses opportunités<br />
environnementales et commerciales. Il<br />
offre également une solution alternative<br />
effica<strong>ce</strong>, crédible et éprouvée au bois et au<br />
métal pour de nombreux pro<strong>du</strong>its que <strong>ce</strong><br />
soit pour une utilisation domestique,<br />
commerciale ou in<strong>du</strong>strielle. Ainsi, selon<br />
Le bambou peut servir comme matériau de construction,<br />
d’ameublement et décoration des maisons<br />
les espè<strong>ce</strong>s, le bambou peut servir et être<br />
utilisé et transformé aussi bien comme<br />
matériau de construction : le bambou peut<br />
même rempla<strong>ce</strong>r l’acier pour les<br />
échafaudages ou comme con<strong>du</strong>ites d’eau,<br />
comme charbon pour la cuisine, alternative<br />
au bois ; pour l’ameublement et la<br />
décoration, comme parquet, comme<br />
textile comparable au coton, comme pâte<br />
à papier, et pour la cuisine avec ses délicates<br />
pousses comestibles, ou comme aliment<br />
pour bétail et même pour ses vertus<br />
médicales. Il est aussi un des mets favoris<br />
de nos gorilles des montagnes. En outre,<br />
on ne peut pas penser au bambou sans<br />
considérer ses atouts environnementaux<br />
avérés. C’est une plante effica<strong>ce</strong> pour lutter<br />
contre les érosions. Une première en RDC<br />
: la transformation <strong>du</strong> bambou en charbon<br />
et briquettes pour la cuisson ! Ces usages<br />
sont testés et reconnus dans bien des pays<br />
et aujourd’hui, la valeur <strong>du</strong> bambou n’est<br />
plus à démontrer au niveau international.<br />
qu’in<strong>ce</strong>ssamment ses pro<strong>du</strong>its seront<br />
<strong>ce</strong>rtifiés comme on le fait avec le diamant.<br />
Les Belges ont fait un tour de l’usine qui<br />
reprend petit à petit, mais qui a besoin d’un<br />
nouveau souffle.<br />
<strong>La</strong> rencontre entre les parties <strong>congolais</strong>es<br />
et belge a tourné autour des trois points<br />
essentiels. Il s‘agit de l’appui <strong>du</strong> secteur<br />
café, de la <strong>ce</strong>rtification de ses pro<strong>du</strong>its ainsi<br />
que de l’octroi d’un prêt qui pourra<br />
permettre à l’Offi<strong>ce</strong> national <strong>du</strong> café de se<br />
relever. Le ministre de l’Agriculture a émis<br />
le voeu d’établir, dans <strong>ce</strong> secteur, un<br />
partenariat public-privé et que la filière<br />
puisse être complète.<br />
Selon un membre de la délégation,<br />
représentant le mouvement de<br />
En association jeune et pionnière, Eco<br />
Bambou & Forets Asbl s’est assignée<br />
comme mission de mettre en avant <strong>ce</strong>s<br />
multiples propriétés en RDC. Au cours des<br />
deux prochaines années, son programme<br />
appelé « Congo Bambou » va permettre<br />
de pro<strong>du</strong>ire d’une part le charbon et les<br />
briquettes de bambou de bonne valeur<br />
calorifique et de bonne combustion ainsi<br />
que des équipements d’écoles et d’autre<br />
part, la formation de membres de<br />
communautés locales voulant s’investir<br />
dans <strong>ce</strong>s activités. D’ores et déjà, EBF, asbl<br />
vient pour la première fois en RD Congo<br />
de pro<strong>du</strong>ire des briquettes de bambou pour<br />
la cuisson. Cette utilisation permettra de<br />
ré<strong>du</strong>ire la dépense en charbon pour les<br />
ménages ainsi que la pression sur la<br />
déforestation.<br />
Eco Bambou & Forêts, asbl croit<br />
fermement que le développement <strong>du</strong>rable<br />
<strong>du</strong> Congo se fera par l’appropriation par<br />
les populations de leur environnement et<br />
de leurs ressour<strong>ce</strong>s naturelles. Elle appelle<br />
ainsi à <strong>ce</strong> que les programmes, politiques<br />
ou initiatives <strong>congolais</strong> puissent se<br />
pencher sur le bambou qui peut servir<br />
comme piste de développement et de<br />
nouvelles occupations professionnelles.<br />
Marie-Ange Bunga<br />
Présidente<br />
Eco Bambou & Forêts, asbl<br />
Tel :. 089.790.16.67<br />
développement Bio, leur groupe peut<br />
finan<strong>ce</strong>r des projets en dollars américains<br />
à échéan<strong>ce</strong> de cinq, voire 7 ans.<br />
L’objectif, c’est d’aider à<br />
l’in<strong>du</strong>strialisation <strong>du</strong> pays afin de donner<br />
une valeur ajoutée aux pro<strong>du</strong>its locaux.<br />
Dans les jours à venir, la République<br />
Démocratique <strong>du</strong> Congo pourra, grâ<strong>ce</strong> à<br />
<strong>ce</strong> partenariat, avoir la <strong>ce</strong>rtification de ses<br />
pro<strong>du</strong>its avec un label « made in Congo ».<br />
Les investisseurs belges ont loué les<br />
potentiels <strong>du</strong> café <strong>congolais</strong> qui,<br />
soutiennent-ils, peuvent générer<br />
beaucoup des richesses et des devises.<br />
Jean Baptiste MUSABYIMANA.
<strong>La</strong> commission chargée de l’aboration des<br />
mesures d’application de la loi agricole<br />
enfin opérationnelle<br />
<strong>La</strong> commission chargée de l’élaboration des mesures d’application de la loi portant principes fondementaux <strong>du</strong> secteur agricole, instituée par le décret <strong>du</strong> Ministre de<br />
l’Agriculture en Août 2011, est enfin réactivée. Le Secrétaire général <strong>du</strong> Ministère de l’Agriculture Ramazani a, <strong>ce</strong> mardi 17 avril 2012, lancé le début des travaux de <strong>ce</strong>tte<br />
commission, qui se dérouleront en trois phases : l’élaboration des projets des textes de mesures réglementaires, l’information et la validation en provin<strong>ce</strong>s.<br />
P<br />
our Paluku Mivimba,<br />
président de la Confédération<br />
Nationale des <strong>paysan</strong>s <strong>du</strong><br />
Congo (CONAPAC), il était<br />
urgent de réactiver <strong>ce</strong>tte<br />
commission puisque la loi agricole va<br />
entrer en vigueur au mois de juin 2012. Si<br />
rien n’est fait, elle risque de commen<strong>ce</strong>r<br />
sans mesure d’application. Pour <strong>ce</strong> faire,<br />
il a pris une série des contacts avec le<br />
désignation des sous-commissions en se<br />
référant aux chapitres de la loi agricole. Une<br />
autre réunion, élargie aux autres parties<br />
prenantes et convoquée le 17 avril 2012, a<br />
abouti au lan<strong>ce</strong>ment des travaux de <strong>ce</strong>tte<br />
commission. Lors de <strong>ce</strong>tte séan<strong>ce</strong><br />
inaugurale, la CONAPAC a souligné le<br />
fait que les pro<strong>du</strong>cteurs agricoles saluent<br />
<strong>ce</strong>tte loi qui a le mérite d’exister. Ils sont<br />
disposés à travailler sur <strong>ce</strong>s mesures<br />
Paluku Mivimba, président de la CONAPAC<br />
Ministère de l’Agriculture et le Secrétariat<br />
général de l’Agriculture afin d’examiner<br />
les voies et les moyens de la rendre<br />
effective. Une première réunion restreinte<br />
s’est tenue au PREFED le 13 avril 2012<br />
avec pour objectif de réfléchir sur les<br />
méthodes de travail, la distribution des<br />
tâches, le calendrier de travail et la<br />
<strong>La</strong> confédération nationale des<br />
pro<strong>du</strong>cteurs agricoles a constitué les<br />
équipes de la commission qui vont<br />
travailler sur les mesures<br />
d’accompagnement de la loi agricole en<br />
fonction de quatre thèmes et les articles<br />
qui né<strong>ce</strong>ssitent de <strong>ce</strong>s mesures . Il s’agit<br />
notamment :<br />
1.Dé<strong>ce</strong>ntralisation<br />
Cette équipe est supervisée par Alain<br />
Huart, pour les articles 8 et 9;<br />
2.Les questions foncières :<br />
Cette équipe supervisée par Etienne<br />
BISIMWA pour les articles 12 à 17 et 26<br />
;<br />
3.Fiscalité et Finan<strong>ce</strong>ment<br />
Cette équipe est supervisée par Paulin Osit<br />
pour les articles 40, 56 et 73<br />
4.Technique<br />
Cette équipe est supervisée par Jean<br />
Mateta pour les articles 29, 30, 37, 43, 48,<br />
49, 54, 55. Il est important de savoir qu’un<br />
article né<strong>ce</strong>ssite des mesures<br />
d’accompagnement que quand <strong>ce</strong>lles-ci<br />
ont été demandées par la loi, explique<br />
Etienne Bisimwa, secrétaire de la<br />
CONAPAC. A Titre illustratif, l’article 8<br />
de la loi portant principes fondamentaux<br />
stipule : Le Gouvernement institue le<br />
d’application afin qu’avec les différents<br />
acteurs <strong>du</strong> secteur agricole, ils puissent la<br />
parfaire en gardant son esprit. Dans son<br />
allocution, le Secrétaire Général <strong>du</strong><br />
Ministère de l’Agriculture Pêche et<br />
Elevage a cité sept fois la CONAPAC.<br />
C’est une preuve que <strong>ce</strong>lle-ci est perçue<br />
comme un partenaire incontournable par<br />
Les équipes de la commission<br />
sont à pieds d’oeuvre<br />
Conseil consultatif national de<br />
l’agriculture.<br />
comme cadre de con<strong>ce</strong>rtation sur toutes les<br />
questions relatives à l’agriculture. Le<br />
Conseil regroupe tous les intervenants<br />
publics et privés à l’activité agricole y<br />
compris les communautés locales. Un<br />
décret délibéré en Conseil des ministres<br />
en fixe la composition, l’organisation et<br />
le fonctionnement. Quand la loi ne<br />
demande pas un décret ou un arrêté, elle<br />
doit être appliquée comme telle. Le débat<br />
ici est orienté principalement à partir des<br />
lois dont les législateurs ont indiqué la<br />
né<strong>ce</strong>ssité d’une mesure d’application.<br />
C’est dire en d’autres termes que les<br />
mesures d’application ne sont pas une<br />
solution à l’article 16, ni à l’article 19,<br />
souligne Etienne Bisimwa. Mais, il est<br />
important de focaliser l’attention sur<br />
l’article 13 alinéa a et voir dans quelle<br />
mesure les pro<strong>du</strong>cteurs agricoles en union<br />
ou en fédération peuvent avoir accès aux<br />
con<strong>ce</strong>ssions. Ici Il est né<strong>ce</strong>ssaire de voir<br />
quel type d’approche développer avec<br />
l’autorité provinciale et comment nous<br />
pouvons combiner avec une action au plan<br />
national. JB LUBAMBA<br />
les acteurs agricoles de notre pays.<br />
Pour Paluku, il faut commen<strong>ce</strong>r avec le<br />
budget mis en pla<strong>ce</strong> par des membres de<br />
l’AgriCongo, si maigre soit-il, en<br />
travaillant par palier. Un fonds d’études et<br />
d’expertises, dans le cadre de la<br />
coopération gouvernementale belgo<strong>congolais</strong>e,<br />
pourrait être utilisé à la requête<br />
<strong>du</strong> ministère afin de réaliser l’ensemble<br />
des trois phases planifiées. Il s’agit des<br />
étapes suivantes : L’élaboration des<br />
projets des textes des mesures<br />
règlementaires laquelle prendra 30 jours ;<br />
L’information et la validation en<br />
provin<strong>ce</strong>s et finalement la<br />
vulgarisation.Le secrétariat permanent de<br />
L<br />
<strong>ce</strong>tte commission est composé des experts<br />
suivants: Me Itole, Alain Huart, Paulin<br />
Osit, Etienne Bisimmwa et Malembe<br />
Simplexe. Le<br />
CRAFOP encourage à poursuivre <strong>ce</strong><br />
travail pour l’intérêt bien compris des<br />
<strong>paysan</strong>s qui cherchent encore l’appui de<br />
tous afin de favoriser l’émergen<strong>ce</strong> d’un<br />
mouvement <strong>paysan</strong> fort et représentatif<br />
qui leur permettra de négocier et de<br />
défendre leurs intérêts en RDC.<br />
Selon Sylavin Mapatano de Diobass/Sud<br />
Kivu , « voilà une bonne nouvelle. Nous<br />
restons à l’écoute pour savoir comment<br />
nous pouvons contribuer à <strong>ce</strong> travail,<br />
même de loin. Nous espérons que les<br />
Mena<strong>ce</strong>s sur la sécurité<br />
alimentaire avec le grand vent<br />
des profits et de la spéculation<br />
a Fondation Bill Gates et<br />
Melinda Gates, spécialistes<br />
des projets philanthropiques<br />
ont acquis 500 000 actions de<br />
l a société Monsanto. Cette<br />
nouvelle acquisition leur ouvre la voie sur<br />
les nouveaux marchés des semen<strong>ce</strong>s<br />
agricoles génétiquement modifiées.<br />
Certaines organisations dont le<br />
mouvement international Via Campesina<br />
a vu le danger venir autour de <strong>ce</strong> mariage<br />
et dénon<strong>ce</strong> <strong>ce</strong>tte situation comme étant<br />
suicidaire et une mena<strong>ce</strong> pour la sécurité<br />
alimentaire à travers le monde.<br />
<strong>La</strong> Fondation Bill et Melinda Gates<br />
utilisent leur influen<strong>ce</strong> sur les politiques<br />
mondiales de développement agricole, et<br />
incite <strong>paysan</strong>s et agriculteurs à utiliser les<br />
semen<strong>ce</strong>s et pro<strong>du</strong>its agrochimiques<br />
génétiquement modifiés de Monsanto. En<br />
2006, l’allian<strong>ce</strong> for a Green Revolution in<br />
Africa (AGRA2), Allian<strong>ce</strong> pour la<br />
Révolution verte en Afrique, lancée par la<br />
Fondation Gates en collaboration avec la<br />
Fondation Rockfeller a ouvert le<br />
continent aux semen<strong>ce</strong>s OGM et aux<br />
pro<strong>du</strong>its chimiques ven<strong>du</strong>s par Monsanto,<br />
DuPont et Dygenta. Déjà <strong>ce</strong>rtains pays<br />
africains en paient le frais. Il s’agit<br />
notamment <strong>du</strong> Kenya et de l’Afrique <strong>du</strong><br />
sud. Pour la coalition <strong>du</strong> Kenya pour la<br />
biodiversité l’ «Agra est un poison pour<br />
nos systèmes de pro<strong>du</strong>ction et moyens de<br />
subsistan<strong>ce</strong>. Sous la bannière<br />
philanthropique <strong>du</strong> développement<br />
agricole, l’Agra finira par ronger le peu qui<br />
reste de l’agriculture <strong>du</strong>rable en Afrique.»<br />
En Afrique <strong>du</strong> Sud, le maïs génétiquement<br />
modifié a pro<strong>du</strong>it peu ou pas de graines en<br />
2009, et des <strong>ce</strong>ntaines d’agriculteurs ont<br />
été touchés, jusqu’à 80 % de leurs récoltes<br />
pour <strong>ce</strong>rtains. En 2008, 30 % <strong>du</strong> fonds de<br />
développement agricole de la Fondation<br />
Gates a servi à la promotion et au<br />
développement des variétés de semen<strong>ce</strong>s<br />
OGM. Ce qui donne une idée des milliards<br />
générés et de l’intérêt des nouveaux<br />
marchés. Un autre pays de l’Amérique en<br />
paie aussi les frais. En juin 2010 : 35<br />
millions de dollars ont été accordés à Haïti<br />
pour favoriser l’accès des petits <strong>paysan</strong>s<br />
aux «intrants agricoles, à la technologie et<br />
aux chaînes de pro<strong>du</strong>ctions».<br />
Le constat fait sur terrain : Seule la première<br />
génération de semen<strong>ce</strong>s de Monsanto est<br />
fertile et il est impossible de réensemen<strong>ce</strong>r<br />
les champs à partir de <strong>ce</strong>s graines. Cela met<br />
les utilisateurs dans une totale dépendan<strong>ce</strong><br />
vis-à-vis de Monsanto et provoque la<br />
destruction programmée de l’agriculture<br />
et de l’élevage, en faveur des pro<strong>du</strong>its<br />
importés. D’après l’Onu, 75 % de la<br />
diversité génétique des plantes <strong>du</strong> monde<br />
a disparu à mesure que les <strong>paysan</strong>s<br />
abandonnaient leurs semen<strong>ce</strong>s natives<br />
pour utiliser les variétés génétiquement<br />
modifiées. <strong>La</strong> Via Campesina, pour sa part,<br />
maintient que la meilleure façon d’assurer<br />
une alimentation saine, de revitaliser les<br />
économies rurales et de mettre en oeuvre<br />
des politiques de souveraineté alimentaire<br />
est l’utilisation des semen<strong>ce</strong>s natives. Une<br />
prise de conscien<strong>ce</strong> s’affirme, ponctuée<br />
notamment par le documentaire sur les<br />
méfaits des pro<strong>du</strong>its Monsanto diffusé le<br />
3 juin 2010 dans la salle paroissiale de<br />
l’église catholique de Hinche (Haïti), à<br />
l’inititative <strong>du</strong> Mouvement <strong>paysan</strong><br />
Papaye.Des chercheurs britanniques<br />
viennent de publier <strong>ce</strong>tte année une ébauche<br />
de son génome, «étape pour améliorer la<br />
pro<strong>du</strong>ction de <strong>ce</strong>tte céréale clé de<br />
l’alimentaiton mondiale». Les génomes<br />
<strong>du</strong> riz, <strong>du</strong> soja, <strong>du</strong> maïs avaient été<br />
séquencés, mais pas le blé qui éveille dès<br />
FOCUS<br />
inputs qui sortiront des premiers ateliers<br />
thématiques tenus dans les provin<strong>ce</strong>s <strong>du</strong><br />
projet Synergie et Complémentarité<br />
prévus courant mai auront encore la<br />
chan<strong>ce</strong> d’être intégrés dans le document<br />
final des mesures d’application ».<br />
à présent de nouveaux appétits. Monsanto<br />
se frotte déjà les mains... L’idée était dans<br />
l’air, puisqu’en 2008, la Fondation Bill et<br />
Melinda Gates avaient attribué la somme<br />
de 26,8 millions de dollars à l’université<br />
de Cornell (état de New York) pour des<br />
recherches sur le blé et 1,6 million de<br />
dollars aux chercheurs de l’état de<br />
Washington pour développer des variétés<br />
de blé OGM résistant à la sécheresse.<br />
<strong>La</strong> Fondation Rockfeller a investi pour sa<br />
part plus de 100 millions de dollars <strong>ce</strong>s<br />
trente dernières années dans la recherche<br />
génétique. Et comme on n’est jamais assez<br />
prévoyant pour amasser encore plus,<br />
Monsanto, les fondations Gates,<br />
Rockfeller et Syngenta (multinationale<br />
basée en Suisse, spécialisée dans les OGM<br />
et les semen<strong>ce</strong>s agroin<strong>du</strong>strielles)<br />
participent à coups de millions de dollars<br />
dans la construction d’une banque des<br />
semen<strong>ce</strong>s, dans l’archipel norvégien de<br />
Svalbard.<br />
Il est prévu d’y stocker jusqu’à trois<br />
millions de variétés de semen<strong>ce</strong>s<br />
provenant <strong>du</strong> monde entier afin de<br />
«garantir la préservation de la diversité des<br />
pro<strong>du</strong>its agricoles pour le futur». Ces<br />
semen<strong>ce</strong>s sont pourtant déjà protégées, en<br />
plusieurs exemplaires, dans différentes<br />
banques de semen<strong>ce</strong>s qui existent dans le<br />
monde. Mais en cas de catastrophe<br />
climatique, il suffira de les vendre très cher<br />
aux agriculteurs. «Nous voulons faire le<br />
bien dans le monde, mais nous voulons<br />
aussi satisfaire nos actionnaires», déclarait<br />
dernièrement Gerard Steiner, de<br />
Monsanto. On le croit volontiers dans sa<br />
volonté de satisfaire les actionnaires. Quoi<br />
qu’il en coûte à l’équilibre de la planète et<br />
peut-être à sa survie.<br />
EVA LACOSTE<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.13
C<br />
DOSSIER<br />
’est <strong>ce</strong> tableau sombre que<br />
nous avons constaté lors <strong>du</strong><br />
forum sur la sécurité<br />
alimentaire et intensification,<br />
possible et né<strong>ce</strong>ssaire, organisé par<br />
CATALIST dans quatre sites ou<br />
provin<strong>ce</strong>s(à savoir : Katanga, Bas Congo,<br />
Lisez et<br />
faites lire<br />
<strong>La</strong> Voix<br />
Du Paysan<br />
Congo-<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.14<br />
Les <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong> écrasés par<br />
des conflits fonciers<br />
<strong>La</strong> RDC est un vaste pays au cœur de l’Afrique où plus de 70% de sa<br />
population vit de l’agriculture. Elle compte onze provin<strong>ce</strong>s aux réalités<br />
différentes. On remarque en effet que par exemple dans les provin<strong>ce</strong>s<br />
comme le Katanga, les deux Kasaï, les populations ont per<strong>du</strong> leurs<br />
terres au détriment des entreprises minières. On dénombre dans <strong>ce</strong> coin<br />
des carrées miniers qui se comptent en millions d’hectare. <strong>La</strong>issées à<br />
leur triste sort, <strong>ce</strong>s populations ne savent plus à quel diable se livrer si<br />
<strong>ce</strong> n’est d’être que la main d’œuvre payée en monnaie de singe par <strong>ce</strong>s<br />
grandes entreprises minières. Pour tout dire, « le minerais met en<br />
prison ». Par contre, au Sud Kivu et au Nord Kivu, la problématique des<br />
parcs, des réserves qui soulève une opposition d’intérêts entre l’Etat et<br />
E<br />
les populations locales d’une part et surtout une transition foncière<br />
inorganisée accompagnée d’une accumulation foncière des élites d’autre<br />
part seraient les condiments des conflits récurrents. A <strong>ce</strong>la s’ajoute des<br />
fermes non mises en valeur à côté des <strong>paysan</strong>s qui n’ont même pas 1ha<br />
à cultiver encore moins sécurisé. Aussi au Bas Congo, des agro<br />
in<strong>du</strong>striels se sont accaparés des immenses terres autour des<br />
cimenteries en défaveur des <strong>paysan</strong>s. Dans le Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, l’Equateur et<br />
la Provin<strong>ce</strong> Orientale et au Maniema les exploitants ont pris des terres<br />
en termes des forêts. C’est <strong>ce</strong> tableau sombre que nous allons tenter de<br />
rendre dans <strong>ce</strong> <strong>numéro</strong> à travers un survol sur les différentes provin<strong>ce</strong>s<br />
de la RDC.<br />
<strong>La</strong> sécurité foncière, un défi majeur pour<br />
l’insécurité alimentaire en RDC<br />
Kasaï oriental et Sud kivu) au mois de<br />
novembre 2011. Le coordonnateur adjoint<br />
de FAT, Kinya Mwanza n’a pas manqué à<br />
<strong>ce</strong> grand rendez-vous. Au cours des débats,<br />
un défi majeur s’est dégagé : la sécurité<br />
foncière. En effet, l’on ne peut parler de la<br />
sécurité alimentaire que si, au préalable,<br />
<strong>La</strong> loi foncière est perçue<br />
comme un facteur<br />
d’insécurisation<br />
A<br />
u regard de nombreux conflits<br />
terriens qui occupent presque<br />
80 % de problèmes traités dans<br />
les tribunaux, il est impérieux<br />
qu’on puisse revisiter un<br />
<strong>ce</strong>rtain nombre des articles de <strong>ce</strong>tte loi<br />
pour les adapter aux réalités <strong>du</strong> moment.<br />
C’est dans <strong>ce</strong> contexte qu’une commission<br />
chargée d’élaboration la loi foncière a été<br />
mise en pla<strong>ce</strong> depuis quelques mois, mais<br />
fort est constaté que <strong>ce</strong>tte commission ne<br />
fonctionne que sur papier en réalité elle<br />
n’est pas opérationnelle. Les problèmes<br />
qui sont à la base de <strong>ce</strong>tte léthargie sont<br />
multiples, mais nous pouvons citer :<br />
l’absen<strong>ce</strong> des moyens.<br />
On dit gouverner c’est prévoir alors on se<br />
demande pourquoi mettre en pla<strong>ce</strong> une<br />
commission si le gouvernement n’est pas<br />
capable de lui donner les moyens de son<br />
action.<br />
Pour Malembe Simplexe, coordonnateur<br />
<strong>du</strong> FAT, Forum des Amis de la terre,<br />
l’ancienne loi est caractérisée par une<br />
Caren<strong>ce</strong> et une concurren<strong>ce</strong> entre instan<strong>ce</strong>s<br />
de gestion des questions foncières ; Une<br />
loi foncière (1973) perçue comme un<br />
facteur d’insécurisation pour une majorité<br />
de la population ; Des systèmes locaux et<br />
coutumiers d’accès et de sécurisation<br />
foncière qui ont atteint leurs limites ;<br />
Crise de légitimité de l’Etat et des autorités<br />
coutumières.<br />
Comme solution à tous <strong>ce</strong>s problèmes,<br />
Malembe Simplexe propose un Plan<br />
stratégique qui porte sur : la Réforme <strong>du</strong><br />
code foncier et politique foncière en faveur<br />
des agricultures familiales ; la Gestion<br />
foncière dé<strong>ce</strong>ntralisée ; Prise en compte<br />
des OSC dans le débat public ; Cadres de<br />
dialogue entre les grands et les petits<br />
exploitants et entre <strong>ce</strong>s deux catégories et<br />
les chefs coutumiers.<br />
Dans le cadre <strong>du</strong> Plaidoyer pour une<br />
réforme <strong>du</strong> cadre législatif au niveau<br />
national, il propose : la Création de<br />
commissions foncières locales<br />
permanentes ; l’organisation <strong>du</strong> pays en<br />
« circonscriptions foncières » ;<br />
<strong>La</strong> Gestion <strong>du</strong> domaine foncier local par<br />
le bureau des titres fonciers de con<strong>ce</strong>rt avec<br />
les institutions villageoises de gestion<br />
foncière à la base ; Une interdiction de<br />
mor<strong>ce</strong>llement des terres en cas d’héritage<br />
inférieur à 3 ha et une interdiction de vente<br />
de terres d’une superficie supérieure à<br />
2 000 ha ; Une redéfinition et une<br />
consécration <strong>du</strong> rôle des chefs terriens.<br />
Comme <strong>ce</strong>tte loi est d’une importan<strong>ce</strong><br />
capitale pour les exploitants agricoles de<br />
la RDC, CONAPAC va s’investir pour<br />
faire partie de <strong>ce</strong>tte commission, a déclaré<br />
le président de <strong>ce</strong>tte organisation, Paluku<br />
Mivimba.<br />
SARAH KIANGU<br />
l’exploitant agricole est sécurisé sur son<br />
sol. Cela veut dire que même si<br />
l’exploitant agricole pro<strong>du</strong>it beaucoup, il<br />
faudra que son champ ne devienne la<br />
convoitise des chefs coutumiers moins<br />
des chefs terriens comme c’est le cas <strong>ce</strong><br />
jour. Au-delà de <strong>ce</strong>la, il faudra que<br />
l’exploitant agricole se voit protéger par<br />
les lois <strong>du</strong> pays. A <strong>ce</strong> niveau, il ne sera pas<br />
bousculé par les décideurs fonciers.<br />
Autrement, ni la coutume ni la loi ne sera<br />
plus un handicap pour l’intensification<br />
agricole. Comme qui dirait la sécurité<br />
alimentaire vaut de pair avec la sécurité<br />
foncière pour intensifier.<br />
Pour y arriver, quelques alternatives, à côté<br />
des autres, doivent être suggérées.<br />
Primo, un plaidoyer pour un cadre de<br />
con<strong>ce</strong>rtation chefs coutumiers et /ou<br />
terriens, acteurs intervenants dans le<br />
foncier et les <strong>paysan</strong>s. Ceci pour diverses<br />
<strong>La</strong> gestion foncière en RDC :<br />
Que dit la loi?<br />
n RDC, la gestion des terres est<br />
régie par la Loi n°73-021 <strong>du</strong><br />
20 juillet 1973 telle que<br />
modifiée et complétée par la<br />
Loi n°80-008 <strong>du</strong> 18 juillet<br />
1980 portant régime général des biens,<br />
régime foncier et immobilier et régime<br />
des sûretés.Cette Loi consacre que le sol<br />
est la propriété exclusive, inaliénable et<br />
imprescriptible de l’Etat. Dans les<br />
conditions prévues par <strong>ce</strong>tte Loi, les terres<br />
<strong>du</strong> domaine privé de l’Etat peuvent faire<br />
l’objet d’une con<strong>ce</strong>ssion perpétuelle,<br />
d’une con<strong>ce</strong>ssion ordinaire ou d’une<br />
servitude foncière. Aux termes de la<br />
présente loi, la con<strong>ce</strong>ssion est le contrat<br />
par lequel l’Etat reconnaît à une<br />
collectivité, à une personne physique ou à<br />
une personne morale de droit privé ou<br />
public, un droit de jouissan<strong>ce</strong> sur un fonds<br />
aux conditions et modalités prévues par<br />
<strong>ce</strong>tte loi et ses mesures d’exécution.<br />
<strong>La</strong> Loi foncière prévoit que les terres<br />
occupées par les communautés locales<br />
deviennent des terres domaniales. Ces<br />
terres sont <strong>ce</strong>lles que <strong>ce</strong>s communautés<br />
habitent, cultivent ou exploitent d’une<br />
manière quelconque – indivi<strong>du</strong>ellement<br />
ou collectivement – conformément aux<br />
raisons notamment l’éviden<strong>ce</strong> de<br />
soumettre, à l’heure actuelle, les<br />
exploitants agricoles <strong>paysan</strong>s au droit<br />
écrit car, penchés encore vers les us et<br />
coutumes. Secundo, valoriser les<br />
expérien<strong>ce</strong>s des acteurs locaux <strong>du</strong> foncier<br />
en termes de prévention et résolution des<br />
conflits. Mine de rien, <strong>ce</strong>s acteurs<br />
nationaux pro<strong>du</strong>isent des résultats de<br />
conciliation palpables dans les chefferies,<br />
secteurs et territoires, d’une part et d’autre<br />
part structurer tous les <strong>paysan</strong>s dans les<br />
provin<strong>ce</strong>s d’abord puis au niveau national.<br />
Tertio, non seulement harmoniser les<br />
différents textes de loi relatifs au foncier<br />
mais également, pro<strong>du</strong>ire des lois qui<br />
tiennent compte des réalités <strong>du</strong> pays et<br />
surtout <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> agriculteur longtemps<br />
dans les oubliettes de l’arsenal juridique<br />
<strong>congolais</strong>. C’est à <strong>ce</strong> point que nous<br />
coutumes et usages locaux [Doucouré,<br />
2009].<br />
En réalité, outre les terres distribuées par<br />
l’État sous forme des con<strong>ce</strong>ssions<br />
agricoles, forestières ou in<strong>du</strong>strielles ainsi<br />
que les réserves, les aires protégées et les<br />
terrains compris entre les limites des<br />
<strong>ce</strong>ntres urbains et extra-coutumiers (villes<br />
et cités), toutes les autres terres restent<br />
régies selon le régime foncier coutumier.<br />
Autrement dit, dans les milieux ruraux,<br />
hormis les chefs-lieux des territoires, la<br />
terre est gérée par le chef coutumier (clan,<br />
tribu, village); le groupe (clan, village) se<br />
partage l’espa<strong>ce</strong> et les ménages<br />
l’exploitent. C’est ainsi que malgré<br />
l’abondan<strong>ce</strong> des terres agricoles, leur<br />
distribution reste inégale en raison d’un<br />
droit foncier marqué par les coutumes qui<br />
confèrent aux chefs traditionnels la<br />
propriété de vastes domaines, aux limites<br />
souvent imprécises, dont la mise en valeur<br />
se fait d’une manière aléatoire par des<br />
tier<strong>ce</strong>s personnes, sous forme de<br />
métayage.<br />
Par ailleurs, l’application de la Loi sur le<br />
régime foncier en milieu rural, et plus<br />
particulièrement sur les terres à vocation<br />
plaidons pour la réforme de la loi foncière,<br />
l’harmonisation de <strong>ce</strong>tte loi d’avec les<br />
codes forestier et minier et surtout la<br />
promulgation de la loi sur l’agriculture,<br />
ses mesures d’application ;<br />
malheureusement le texte dont question<br />
est renvoyé encore au parlement national<br />
par la présiden<strong>ce</strong> de la république au motif<br />
qu’elle n’intègre pas la limite par hectare<br />
par exploitant ; et que les autres lois qui<br />
pourraient venir après d’être incitatif au<br />
climat des affaires et surtout de tenir<br />
compte <strong>du</strong> travail jusque-là abattu en<br />
faveur des exploitants de la terre mieux<br />
des lois pro la base.Enfin, quitter le<br />
slogan « agriculture, priorité des priorités<br />
sans mesures d’accompagnement.<br />
KINYAMUANZA K. DIMANCHE<br />
FAT<br />
agricole et pastorale, est loin d’être<br />
effective en raisons entre autres de : (i) la<br />
mauvaise connaissan<strong>ce</strong> de la Loi par les<br />
populations suite à l’insuffisan<strong>ce</strong> de sa<br />
vulgarisation ; (ii) la <strong>du</strong>alité entre d’une<br />
part, la Loi foncière et, d’autre part, la<br />
coutume en matière de terres ; (iii)<br />
l’absen<strong>ce</strong> de dispositions de la Loi foncière<br />
sur le sort des terres acquises avant la<br />
promulgation de <strong>ce</strong>tte Loi, notamment en<br />
vertu de la coutume. Toutes <strong>ce</strong>s<br />
défaillan<strong>ce</strong>s mises ensemble se tra<strong>du</strong>isent<br />
par la persistan<strong>ce</strong> des conflits de<br />
compéten<strong>ce</strong> entre l’État et l’autorité<br />
coutumière surl’octroi des terres [Tecsult<br />
2009].<strong>La</strong> femme a, au regard de la Loi<br />
foncière, les mêmes droits et devoirs que<br />
les hommes. Mais, en milieu rural, <strong>ce</strong>s<br />
droits ne sont pas toujours<br />
automatiquement octroyés. Ceci est lié à<br />
un manque de vulgarisation de la Loi, la<br />
prépondéran<strong>ce</strong> des lois coutumières et des<br />
pratiques socio-culturelles<br />
traditionnelles, les discriminations genrespécifiques<br />
<strong>du</strong> Code de la famille<br />
(notamment en matière de<br />
contractualisation) et <strong>du</strong> faible niveau<br />
d’organisation des femmes en milieu<br />
rural.
<strong>La</strong> problématique foncière au Nord -Kivu<br />
D ans<br />
le pro<strong>ce</strong>ssus d’acquisition<br />
de la terre, le rôle <strong>du</strong> Mwami,<br />
Chef traditionnel était<br />
prépondérant car, il était le<br />
détenteur de tous les droits fonciers au<br />
nom de la communauté. Ainsi, les Bami<br />
pouvaient en faire des donations ou les<br />
léguer à leur des<strong>ce</strong>ndan<strong>ce</strong>. Après la<br />
colonisation, toute la dynamique sociale<br />
était caractérisée par une vie<br />
particulièrement agraire. Dans le<br />
pro<strong>ce</strong>ssus d’acquisition de la terre, le rôle<br />
<strong>du</strong> Mwami, Chef traditionnel était<br />
prépondérant car il était le détenteur de tous<br />
les droits fonciers au nom de la<br />
communauté. Ainsi, les Bami pouvaient<br />
en faire des donations ou les léguer à leur<br />
des<strong>ce</strong>ndan<strong>ce</strong>. En retour, les grandes<br />
familles qui en bénéficiaient pour la<br />
survie, payaient une redevan<strong>ce</strong> au Mwami.<br />
Avec la colonisation, l’objectif de la<br />
politique foncière était l’expropriation<br />
des terres <strong>paysan</strong>nes non exploitées.<br />
Cette législation reconnaissait les droits<br />
des indigènes sur les terres effectivement<br />
occupées, et toutes les autres terres étaient<br />
considérées comme vacantes et<br />
devenaient propriété de l’Etat colonial. Ce<br />
dernier en a fait des plantations, des parcs<br />
pour animaux sauvages ou de réserves<br />
forestières. On a assisté ainsi à une<br />
superposition de deux systèmes de<br />
gestion des terres : le système foncier<br />
traditionnel pour les terres occupées par<br />
les indignes et le système foncier formel<br />
pour les terres vacantes ou concédées.<br />
Après l’indépendan<strong>ce</strong>, la compétition<br />
foncière s’est déroulée dans un contexte<br />
politique marqué par deux caractéristiques<br />
: la faiblesse des institutions formelles et<br />
l’importan<strong>ce</strong> des relations clientélistes à<br />
l’intérieur de <strong>ce</strong> même Etat.<br />
Particulièrement, pour les immigrés, la<br />
recherche de leur propre sécurité les<br />
con<strong>du</strong>isait essentiellement à tenter de<br />
s’approprier, parfois par tous les moyens,<br />
une par<strong>ce</strong>lle de terres en guise de<br />
témoignage de leur nouvelle identité ou<br />
de leur assimilation et ainsi s’émanciper<br />
<strong>du</strong> stigmate d’étranger et de se diluer dans<br />
la communauté hôte.Depuis lors, si la loi<br />
a toujours exprimé la volonté de<br />
s’approprier toutes les terres (le sol, le<br />
sous-sol ainsi que leurs pro<strong>du</strong>its naturels<br />
appartiennent à l’Etat), <strong>ce</strong>pendant elle ne<br />
parvient pas toujours à dégager un statut<br />
clair pour les terres occupées par les<br />
communautés locales. Déjà dans la<br />
législation coloniale, en s’attribuant la<br />
propriété de toutes les terres vacantes, la<br />
colonie a tenu à respecter les droits<br />
coutumiers des indigènes (art. 2 <strong>du</strong> décret<br />
<strong>du</strong> 14 sept 1886).<br />
<strong>La</strong> législation foncière <strong>congolais</strong>e en<br />
vigueur (loi n° 73/021 <strong>du</strong> 20 Juillet 1973)<br />
a tenu d’une <strong>ce</strong>rtaine façon à respecter les<br />
droits coutumiers fonciers en faisant des<br />
terres occupées par les communautés<br />
locales des terres domaniales (art. 385). Il<br />
s’agit des terres sur lesquelles <strong>ce</strong>s<br />
communautés habitent, qu’elles cultivent<br />
ou exploitent d’une manière quelconque,<br />
collective ou indivi<strong>du</strong>elle, conformément<br />
aux coutumes et aux usages locaux (art.<br />
386).<br />
Malheureusement, bien que l’article 387<br />
de <strong>ce</strong>tte loi ait promis de régler par une<br />
Ordonnan<strong>ce</strong> Présidentielle les droits de<br />
jouissan<strong>ce</strong> sur les terres domaniales, <strong>ce</strong>tte<br />
ordonnan<strong>ce</strong> n’a jamais été prise, <strong>ce</strong> qui a<br />
mis les <strong>paysan</strong>s dans une in<strong>ce</strong>rtitude à<br />
les facteurs explicatifs ci-après sont à<br />
relever s’agissant particulièrement de la<br />
problématique foncière dans sa provin<strong>ce</strong><br />
:<br />
1.Facteurs historiques : des<br />
migrations saisonnières et dépla<strong>ce</strong>ments<br />
massifs des populations avec comme<br />
résultante les tensions entre les différents<br />
groupes ethniques cohabitant sur un<br />
même territoire. <strong>La</strong> réinstallation des<br />
<strong>ce</strong>lles déplacées a toujours créé des conflits<br />
de terre à la base souvent des violen<strong>ce</strong>s ;<br />
2.Facteurs démographiques : des<br />
densités de populations élevées dans les<br />
territoires tels que Masisi, Rutshuru et<br />
Lubero, région pourtant destinée à<br />
propos de leurs droits fonciers obtenus par<br />
application de la coutume.<br />
En conséquen<strong>ce</strong>, on assiste à une <strong>du</strong>alité<br />
de régimes fonciers : l’un, de facto,<br />
traditionnel, basé sur l’appartenan<strong>ce</strong><br />
ethnique, l’autre, de jure, moderne fondé<br />
sur le droit indivi<strong>du</strong>el à la propriété. Cette<br />
<strong>du</strong>alité juridique est sour<strong>ce</strong> de confusion<br />
et d’occasion pour des opportunistes de<br />
tout genre (commerçants, hauts<br />
fonctionnaires de l’administration ou <strong>du</strong><br />
secteur privé, des officiers militaires,<br />
nouveaux riches) pour acquérir des<br />
terres.Pour le Gouverneur Julien Paluku,<br />
accueillir plus au moins 53.000 déplacés<br />
conformément aux accords tripartites <strong>du</strong><br />
17 février 2010 signés entre le<br />
Gouvernement de la Rdc, la République<br />
<strong>du</strong> Rwanda et le Hcr à Kigali ;<br />
3.Des pratiques coutumières :<br />
mode de distribution des terres souvent à<br />
la base de confusion et multiple<br />
contradictions avec la loi foncière en<br />
vigueur, question pour laquelle le<br />
Gouvernement de la République est sensé<br />
trouver une solution appropriée ;<br />
4.Les guerres et rebellions :<br />
<strong>ce</strong>lles-ci ont occasionné la violation<br />
massive <strong>du</strong> droit positif par les Seigneurs<br />
et Dignitaires qui ont profité de leurs<br />
positions, for<strong>ce</strong> et grades militaires pour<br />
exproprier et spolier des terres des<br />
populations <strong>paysan</strong>nes. Bref, elles ont<br />
mené à l’accaparement des terres par les<br />
grands propriétaires au détriment des<br />
petits peuples dispersés par la guerre ;<br />
5.la problématique des parcs et<br />
de réserves naturelles : hormis les<br />
différents problèmes évoqués, le Nord-<br />
Kivu est aussi confronté aux problèmes<br />
d’occupation par la population d’une<br />
bonne partie <strong>du</strong> parc national des Virunga<br />
(patrimoine mondial) notamment dans les<br />
Bas- Congo: de grands espa<strong>ce</strong>s occupés<br />
par des in<strong>du</strong>striels<br />
ans la provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Bas Congo,<br />
D<br />
des conflits fonciers opposent<br />
souvent les in<strong>du</strong>striels qui se<br />
sont accaparés de grands<br />
espa<strong>ce</strong>s et surtout dans les<br />
endroits fertiles au détriment des<br />
populations qui n’ont pratiquement que<br />
de petits espa<strong>ce</strong>s dans des endroits moins<br />
fertiles. Si à l’époque de l’acquisition de<br />
terres, la population n’était pas<br />
nombreuse, aujourd’hui <strong>ce</strong>tte population<br />
s’est accrue. Et il se pose de réels problèmes<br />
de terres et surtout que beaucoup de <strong>ce</strong>s<br />
espa<strong>ce</strong>s ne sont pas mises en valeur ou ils<br />
sont abandonnés,mais bien occupés.<br />
C’est le cas de nombreuses plantations et<br />
usines de transformation de l’huile de<br />
palme qui sont inopérationnelles dans le<br />
Bas fleuve.<br />
Les situations les plus préoccupantes sont<br />
identifiées dans le district des Cataractes<br />
autour des con<strong>ce</strong>ssions de la Sucrière de<br />
Kwilu Ngongo et de la JVL (société<br />
d’élevage). Les populations sans terres<br />
réclament des terres auprès de <strong>ce</strong>s sociétés.<br />
Dans le territoire de Tshela, les<br />
populations sont en conflits avec les<br />
sociétés SCAM (spécialisée dans l’huile<br />
de palme et l’hévéa) et SOCCO. Dans la<br />
plupart de <strong>ce</strong>s cas, les problèmes résident<br />
dans le fait que les droits de con<strong>ce</strong>ssion<br />
qui ont été attribués sont jugés par les<br />
ayants-droits abusifs par rapport aux<br />
indemnisations négociées à l’époque. De<br />
plus, les éten<strong>du</strong>es gigantesques qui étaient<br />
mises en con<strong>ce</strong>ssions viennent<br />
Agglomération à Goma (Photo Uhakis.news)<br />
maintenant se heurter au besoin en terres<br />
agricoles de la population qui s’est accrue.<br />
Ici, on rejoint donc les facteurs<br />
démographiques des conflits fonciers.<br />
Les populations sont enfin frustrées par<br />
des retombées économiques qui ne sont<br />
pas toujours à la hauteur des promesses<br />
faites lors de l’installation de <strong>ce</strong>s sociétés.<br />
L’autre sour<strong>ce</strong> de conflit qui est en train<br />
d’émerger entre les populations et les<br />
grandes sociétés est l’impact de <strong>ce</strong>s<br />
in<strong>du</strong>stries sur l’environnement local. A<br />
Kwilu Ngongo, on accuse régulièrement<br />
la société Sucrière de polluer la rivière.<br />
Autour des cimenteries de Kimpese et<br />
Lukala, les populations commen<strong>ce</strong>nt à<br />
protester contre la pollution de l’air.<br />
Dans le territoire de Muanda, <strong>ce</strong> sont les<br />
sociétés d’exploitation <strong>du</strong> pétrole qui<br />
sont mises à l’index par la population, <strong>du</strong><br />
fait notamment des rejets de dioxyde de<br />
carbone par les forages qui seraient sour<strong>ce</strong>s<br />
de maladies respiratoires pour les<br />
hommes et de dégénéres<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> pour<br />
<strong>ce</strong>rtaines espè<strong>ce</strong>s arbustives.<br />
DOSSIER<br />
contrées de Kirolirwe-Kichanga et Nzulo<br />
en Territoire de Masisi et Karuruma-<br />
Kasindi dans le Territoire de Beni. Ces<br />
occupations illégales pour lesquelles l’on<br />
ne <strong>ce</strong>sse de solliciter une décision<br />
politique appropriée de la part <strong>du</strong><br />
Gouvernement Central ont atteint les<br />
dimensions des villes en plein parc dans<br />
le Territoire de Masisi ;<br />
6.la problématique de<br />
l’Administration foncière : <strong>ce</strong><br />
secteur est aussi confronté aux multiples<br />
problèmes qui ne permettent pas au<br />
Gouvernement Provincial de gérer<br />
convenablement les questions foncières.<br />
Les difficultés rencontrées par les<br />
animateurs des circonscriptions foncières<br />
<strong>du</strong> Cadastre et des Titres Immobiliers sont<br />
de plusieurs ordres notamment :<br />
1.Le manque des subsides de la part <strong>du</strong><br />
Gouvernement national ;<br />
2.L’insuffisan<strong>ce</strong> des cadres et techniciens<br />
formés dans <strong>ce</strong> domaine et le manque<br />
d’appui en faveur des Ecoles Nationales<br />
de Cadastre et des Titres Immobiliers<br />
(Enacti) créées à Butembo et à Beni dans<br />
la Provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Nord-Kivu ;<br />
3.Le manque des bureaux pour la plupart<br />
de six (6) Circonscriptions Foncières que<br />
compte la Provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Nord-Kivu ;<br />
4.Le manque de moyens logistiques<br />
sus<strong>ce</strong>ptibles de permettre aux<br />
Gestionnaires des Circonscriptions<br />
foncières d’arroser leurs rayons d’action ;<br />
5.le manque d’équipements techniques<br />
adaptés aux travaux de levé<br />
topographiques (Théodolites, Gps, …) et<br />
didactiques ;<br />
6.méconnaissan<strong>ce</strong> de la loi foncière tant<br />
par les techniciens <strong>du</strong> Cadastre et des<br />
affaires foncières que par les assujettis car<br />
selon qu’il s’agit d’un Ministre tel ou d’un<br />
tel autre des Historiens, des infirmiers, des<br />
sociologues, des pédagogues… sont<br />
affectés ça et là comme responsables des<br />
servi<strong>ce</strong>s cadastraux et titres immobiliers<br />
pour un résultat que tout le monde peut<br />
deviner et <strong>ce</strong>la par<strong>ce</strong> qu’ils sont amis ou<br />
frères à l’une ou l’autre autorité. Comme<br />
on peut donc se l’aper<strong>ce</strong>voir, beaucoup<br />
reste encore à faire dans <strong>ce</strong> secteur qui<br />
né<strong>ce</strong>ssite une vision partagée entre le<br />
pouvoir <strong>ce</strong>ntral et les Provin<strong>ce</strong>s.<br />
Les in<strong>du</strong>striels pétroliers exploitent le<br />
pétrole dans les terres autre fois agricoles<br />
et même dans les par<strong>ce</strong>lles. Conséquen<strong>ce</strong>s<br />
privées de leurs terres, les <strong>paysan</strong>s sont<br />
obligés de quitter leurs anciennes terres<br />
pour aller faire des champs à de longues<br />
distan<strong>ce</strong>s ou ils doivent payer des frais de<br />
transport<br />
JBL<br />
C.L/provin<strong>ce</strong>nordkivu.org/MMC<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18 .P.15
DOSSIER<br />
Katanga: les<br />
terres sont<br />
souvent<br />
arrachées à<br />
Kalemie<br />
M<br />
EPA qui signifie Ministère de<br />
l’E<strong>du</strong>cation dans les Pays<br />
Arrières, est une ONG<br />
Les conflits fonciers en Ituri: de<br />
l’imposition à la consolidation de la paix<br />
C<br />
Petits éleveurs et agriculteurs se disputent les terres avec les grands fermiers de Bahema-Sud<br />
ette étude relative aux conflits<br />
fonciers en Ituri a été menée en<br />
2008 sur le terrain, à savoir<br />
dans les cinq territoires <strong>du</strong><br />
District de l’Ituri, Provin<strong>ce</strong><br />
Orientale. <strong>La</strong> collecte de près d’un millier<br />
de questionnaires à travers tous <strong>ce</strong>s<br />
territoires ainsi que des rencontres avec la<br />
société civile et de nombreuses autorités<br />
judiciaires, administratives et politiques<br />
a permis de mettre en éviden<strong>ce</strong> une analyse<br />
des conflits fonciers par leur localisation,<br />
leurs causes, leurs protagonistes, et<br />
surtout, les modes de règlements auxquels<br />
la population a recours.<br />
Tous les con<strong>ce</strong>ssionnaires des fermes se<br />
trouvant dans le secteur des Bahema-Sud<br />
en Ituri dans la Provin<strong>ce</strong> Orientale ont<br />
jusqu’au lundi 13 février pour pro<strong>du</strong>ire au<br />
bureau <strong>du</strong> district leurs titres de propriété.<br />
Cette décision a été prise, mercredi 7<br />
février, à Bunia à l’issue d’une rencontre<br />
qui a réuni éleveurs, agriculteurs et<br />
con<strong>ce</strong>ssionnaires autour <strong>du</strong> commissaire<br />
de district assistant en charge de<br />
l’administration.Ce contrôle, selon les<br />
Carte <strong>du</strong> district de l’Ituri en Provin<strong>ce</strong> Orientale<br />
autorités <strong>du</strong> district de l’Ituri, vise à régler<br />
une fois pour tous les conflits fonciers qui<br />
opposent petits éleveurs et agriculteurs<br />
aux con<strong>ce</strong>ssionnaires des grandes<br />
fermes.Les éleveurs et agriculteurs<br />
accusent, en effet, les con<strong>ce</strong>ssionnaires<br />
d’avoir éten<strong>du</strong> illégalement la superficie<br />
de leurs con<strong>ce</strong>ssions à des pâturages<br />
collectifs de la population. Ils leur<br />
reprochent aussi la saisie des bêtes en<br />
divagation, la per<strong>ce</strong>ption illégale des<br />
amendes et les coups et blessures.Les<br />
con<strong>ce</strong>ssionnaires détiendraient à eux<br />
seuls, plus de 70 % des terres pour<br />
leurs bétails. Les petits éleveurs et<br />
agriculteurs s’en plaignent et disent<br />
ne plus disposer d’espa<strong>ce</strong>s suffisants<br />
pour survivre.<br />
TchwekiNyamavi, le représentant de<br />
vieux sages dans le secteur,<br />
explique:«<strong>La</strong> superficie <strong>du</strong><br />
groupement des Bahema-Sud s’étend<br />
sur 17 kilomètres carrés. 15 sont<br />
occupés par les quatre<br />
con<strong>ce</strong>ssionnaires. Et les cinq mille<br />
habitants se contentent seulement de 2<br />
kilomètres carrés.»Au cours de <strong>ce</strong>tte rencontre,<br />
seul, le con<strong>ce</strong>ssionnaire KwonkeRwakagoro<br />
a pu pro<strong>du</strong>ire ses titres de propriété. Pour<br />
maintenir la paix sociale, Jean Paul Buino, son<br />
avocat conseil, a ac<strong>ce</strong>pté que les limites de la<br />
con<strong>ce</strong>ssion de son client soient revues par le<br />
servi<strong>ce</strong> <strong>du</strong> cadastre.<br />
«Ce sont les servi<strong>ce</strong>s techniques <strong>du</strong> cadastre<br />
qui vont repla<strong>ce</strong>r les bornes, délimiter les<br />
con<strong>ce</strong>ssions de mon client par rapport au<br />
pâturage collectif. Ce qui permettre de<br />
dégager la lumière et de mettre définitivement<br />
fin à <strong>ce</strong> conflit.»<br />
Tous les autres con<strong>ce</strong>ssionnaires ont déclaré<br />
garder leurs titres en Ouganda pour raison de<br />
sécurité. Cette version a été rejetée par le<br />
commissaire de district assistant, qui a<br />
aussitôt exigé que tous pro<strong>du</strong>isent avant lundi<br />
13 février, des titres de propriété, à défaut des<br />
photocopies. Ces documents, selon la même<br />
sour<strong>ce</strong>, devraient être confrontés avec des<br />
archives disponibles aux servi<strong>ce</strong>s techniques<br />
<strong>du</strong> cadastre<br />
Radio Okapi<br />
Kasaï-Occidental: Les propriétaires des carrés<br />
miniers se font passer comme des maîtres des terres<br />
évoluant dans la provin<strong>ce</strong> de<br />
Katanga, District de<br />
Tanganyika dans le territoire de Kalemie.<br />
M. Barthelemy Lufuluabo est responsable de la Confédération <strong>paysan</strong>ne <strong>du</strong> Congo<br />
Ce ministère a vu le jour en Juin 1999 et<br />
(COPACO), point focal pour le Kasaï-Occidental précisément dans la ville de Tshikapa.<br />
est constituée de 112 membres dont<br />
Pour lui, l’Etat <strong>congolais</strong> a le devoir d’adapter la Loi foncière aux réalités des activités<br />
monsieur Jean Pierre KAPALAY<br />
des <strong>paysan</strong>s dans <strong>ce</strong>tte partie de la République.<br />
KABAMBA est le coordonnateur. <strong>La</strong><br />
sensibilisation et l’é<strong>du</strong>cation de masse<br />
l s’était confié à nous lors de eux aussi vaquer à leurs travaux<br />
pour l’ouverture de l’esprit est l’objectif<br />
son séjour à Kinshasa dans le champêtres.<br />
principal <strong>du</strong> MEPA. I cadre de la deuxième édition Et par conséquent, M. Lufualuabo évoque<br />
Les <strong>paysan</strong>s à Kalemie sont confrontés à<br />
d’un grand événement <strong>paysan</strong> quelques conflits ethniques qui sévissent<br />
des problèmes fonciers en <strong>ce</strong> qui con<strong>ce</strong>rne<br />
national dénommé aujourd’hui à Tshikapa. Voila pourquoi,<br />
l’occupation des espa<strong>ce</strong>s agricoles,<br />
« Carrefour <strong>paysan</strong> ». Ces assises tenues lui qui attendait avec empressement la<br />
affirme monsieur KAPALAY. Il explique<br />
<strong>du</strong> 20 au 22 octobre 2011 dans la capitale promulgation de la Loi portant principes<br />
à <strong>ce</strong>t effet que <strong>ce</strong> sont souvent les chefs<br />
avaient réuni au moins 272 délégués fondamentaux à l’agriculture (Loi<br />
coutumiers ou autres autorités terriennes<br />
<strong>paysan</strong>s et représentants des agricole ou Code agricole) faite le 24<br />
qui bloquent ou ravirssent les espa<strong>ce</strong>s de<br />
terres agricoles. « Ces <strong>paysan</strong>s n’ont pas<br />
organisations <strong>paysan</strong>nes en provenan<strong>ce</strong> de<br />
toutes les provin<strong>ce</strong>s de la RD Congo et<br />
accès à la terre, généralement, les riches et<br />
les chefs coutumiers détenteurs des titres<br />
étaient placées sous le thème principal :<br />
« Paysan, où sommes-nous ? ».<br />
fonciers de la plus part de terre viennent<br />
Au cours de <strong>ce</strong>t entretien, M. Lufualuabo<br />
arracher les terres des <strong>paysan</strong>s ». Sur <strong>ce</strong>,<br />
a présenté son organisation active dans<br />
nous plaidons pour le rétablissement ou<br />
des activités agricoles au Kasaïla<br />
remise à l’équilibres entre les<br />
Occidental depuis 1998 et qui a la mission<br />
différentes classes sociales et protéger les<br />
de défendre les intérêts des <strong>paysan</strong>s, de<br />
droits des personnes vulnérables<br />
former les <strong>paysan</strong>s agriculteurs et<br />
e ministre des Affaires<br />
(<strong>paysan</strong>s) <strong>du</strong> fait que <strong>ce</strong>tte dernière<br />
d’équiper d’autres organisations<br />
foncières, Me<br />
constitue la majeure partie de la<br />
<strong>paysan</strong>nes. Cependant, il a affirmé que L KisimbaNgoyMaj, a signé<br />
population. De <strong>ce</strong> fait, le coordonnateur<br />
l’une des plus grandes difficultés<br />
deux arrêtés portant<br />
demande l’application des lois agricoles<br />
auxquelles la Copaco/Kasaï-Occidental<br />
désignation et affectation des<br />
avec transparen<strong>ce</strong>. « Cette loi agricole<br />
est confrontée à <strong>ce</strong> jour dans <strong>ce</strong>tte agents de commandement des<br />
permettra de mettre au claire tous les<br />
juridiction demeure l’acquisition des circonscriptions foncières de la ville de<br />
problèmes que rencontrent les <strong>paysan</strong>s<br />
terres pour cultiver.<br />
Kinshasa et de la provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Katanga.<br />
dans l’exerci<strong>ce</strong> de leur métier. Et il n’aura<br />
C’est suite à <strong>ce</strong>tte difficulté majeure que<br />
plus des conflits inutiles entre<br />
M. Barthelemy Lufualuabo réagit<br />
Aux termes de <strong>ce</strong>s deux textes publiés , la<br />
pro<strong>du</strong>cteurs et les chefs coutumiers ou<br />
énergiquement en recommandant que :<br />
nouvelle configuration des<br />
autorités terriennes, déclare monsieur<br />
« L’Etat doit adapter la loi foncière aux<br />
circonscriptions foncières de <strong>ce</strong>s deux<br />
KAPALAY. Le pays est immense, il y a<br />
entités se présente de la manière suivante<br />
activités des <strong>paysan</strong>s ». Il s’insurge<br />
de la pla<strong>ce</strong> pour tout le monde donc c’est<br />
: <strong>La</strong> ville de Kinshasa compte six<br />
surtout <strong>du</strong> fait que des propriétaires des<br />
une question de l’ordre pour que chacun<br />
circonscriptions foncières pilotées par les<br />
carrés miniers se font passer pour des<br />
se retrouve dans ses droits et ses<br />
conservateurs des titres immobiliers<br />
maîtres des terres et ne laissent pas<br />
obligations, a-t-il conclu<br />
(CTI) et les chefs de bureau <strong>du</strong> cadastre<br />
PETRA IYELI<br />
d’espa<strong>ce</strong>s aux <strong>paysan</strong>s afin qu’ils puissent<br />
(CDC) suivants : -Lukunga : CTI, Katanga<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.16<br />
dé<strong>ce</strong>mbre dernier par le Chef de l’Etat,<br />
a suggéré aux décideurs de<br />
réglementer la Loi foncière. Ce, en vue<br />
de permettre aux <strong>paysan</strong>s <strong>du</strong> Kasaï-<br />
Occidental de participer au<br />
développement agropastoral à <strong>ce</strong>t<br />
immense pays la RDC.<br />
Quant à la journée mondiale de<br />
l’alimentation célébrée le 16 octobre<br />
de chaque année à travers le monde, a<br />
été pourtant passée comme une<br />
journée ordinaire à Tshikapa, a affirmé<br />
<strong>ce</strong> responsable de la Copaco/Kasaï-<br />
Occidental.<br />
En outre, il a retenu pour sa part une note<br />
satisfaisante de la deuxième édition <strong>du</strong><br />
« carrefour <strong>paysan</strong> » qui leur a permis eux, les<br />
leaders <strong>paysan</strong>s <strong>congolais</strong>, de partager des<br />
informations diverses sur l’état actuel de<br />
l’agriculture <strong>congolais</strong>e dans leurs<br />
environnements divers. Ils y ont également<br />
contribué aux analyses participatives de la<br />
situation <strong>du</strong> monde <strong>paysan</strong> <strong>congolais</strong> en<br />
général et de l’agriculture <strong>congolais</strong>e en<br />
particulier.<br />
« Le carrefour <strong>paysan</strong> nous a permis de<br />
développer la provin<strong>ce</strong> dans <strong>ce</strong> secteur<br />
agricole », a-t-il dit<br />
LEPETITBAENDE<br />
Mise en pla<strong>ce</strong> des cadres de circonscriptions<br />
foncières de Kinshasa et au Katanga<br />
Kahinda, CDC : Miessa Buta Bushiri<br />
; Funa : CTI, NtentaTshikabile, CDC<br />
:BawehereKasereka ; Mont-Ngafula<br />
: CTI, BobeMikobi, CDC,<br />
MukatsungaMulaj ; N’Sele-Maluku:<br />
CTI, Jean Bosco MbundiBalunga,<br />
CDC : DatshiManguba ; Mont-Amba<br />
: CTI, Gracia Kavumvula, CDC, Bob<br />
MukandaMbombo ; Tshangu : CTI,<br />
KabambaKatambwe, CDC,<br />
MusweleOtiba.<br />
Pour la provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Katanga, il s’agit<br />
de : Lubumbashi-Est : CTI<br />
MayaniMuamba Mathieu, CDC<br />
NyemboNkuba ; Lubumbashi-<br />
Ouest:CTI ShimbaSendwe, CDC<br />
MutundaMulaïsha ; Lubumbashi-<br />
Plateau :CTI Kiondwa Didier, CDC<br />
SongoMuzakana ; Likasi, CTI<br />
MilumbuSenga, CDC Mulong Musas ;<br />
Kolwezi : CTI KitambalaLuhembwe, CDC<br />
Tonga Kabinda ; Haut- Katanga, CTI Ilunga<br />
Mukena, CDC NgosaKipoka : Haut-Lomami,<br />
CTI KintuMwenge, CDC<br />
MwilambwueBanza ; Tanganika, : CTI,<br />
KalubiWakintu, CDC,<br />
KasongoMuyembi.Lubudi-Fungurume :<br />
CTI, KyunguBangu, CDC Rebek Munda<br />
Ashikwej ; Kongolo : CTI, InzyaNgoy, CDC,<br />
NyemboMuyumba ; Sakania : CTI,<br />
MbayoKapemba, CDC, MuloloYav.<br />
Cette mise en pla<strong>ce</strong>, qui se poursuivra dans les<br />
autres circonscriptions <strong>du</strong> pays, intervient<br />
(suite en page 17)
Equateur : plusieurs territoires en<br />
proie aux conflits fonciers<br />
A<br />
l’Equateur, le territoire de<br />
Kungu, d’où est partie en 2009<br />
l’insurrection armée <strong>du</strong> MLIA<br />
dans le Sud-Ubangi, est<br />
toujours en proie à des conflits<br />
communautaires. Le dernier en date est<br />
<strong>ce</strong>lui qui oppose actuellement les<br />
habitants <strong>du</strong> groupement Boso-Dingo<br />
dans le Secteur de Bomboma à <strong>ce</strong>ux <strong>du</strong><br />
Groupement Moliba dans le Secteur de<br />
Mowanda.<br />
L’administrateur <strong>du</strong> territoire de Kungu,<br />
Georges Ligbolo, est des<strong>ce</strong>n<strong>du</strong> sur les<br />
lieux pour calmer la situation. Il explique<br />
que les deux communautés se disputent<br />
les limites des terres. Cette mésentente qui<br />
remonte vers les années quatre-vingt-dix,<br />
rebondit presque chaque année à la période<br />
de défrichage des champs.<br />
L’article 19 de la loi agricole au <strong>ce</strong>ntre de reflexions<br />
entre la Fopac et les petits pro<strong>du</strong>cteurs<br />
L’exerci<strong>ce</strong> des droits sur les terres des communautés locales ne fait pas l’objet d’un <strong>ce</strong>rtificat d’enregistrement.<br />
n provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Nord-Kivu, à<br />
E<br />
l’Est de la RD Congo, environ<br />
70% des litiges traités au<br />
tribunal sont desconflits<br />
fonciers. Cette situation affecte<br />
depuis longtemps la pro<strong>du</strong>ction agricole<br />
de <strong>ce</strong>tte provin<strong>ce</strong>. Enfait, le contexte<br />
foncier de la RDC et surtout des provin<strong>ce</strong>s<br />
<strong>du</strong> Nord et <strong>du</strong> Sud-Kivu ainsi que le<br />
districtde l’Ituri en Provin<strong>ce</strong> orientale est<br />
caractérisée par des conflits fonciers de<br />
diverses natures dont laprincipale cause<br />
est l’expulsion des <strong>paysan</strong>s pauvres de<br />
leurs terres. Les communautés locales<br />
sontsouvent victimes d’expropriation des<br />
terresqu’elles occupent depuis plusieurs<br />
générationssans documents légaux car les<br />
titres foncierssont difficilement<br />
ac<strong>ce</strong>ssibles suite à la longueprocé<strong>du</strong>re et<br />
au coût élevé de <strong>ce</strong>s documents.Seuls les<br />
a FOPAC –SK n’a pas atten<strong>du</strong><br />
l’organisation des carrefours<br />
<strong>paysan</strong>s , ni la création de la<br />
CONAPAC, ni le projet Agri<br />
Congo pour structurer le<br />
mouvement <strong>paysan</strong> dans la provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong><br />
Sud- Kivu. C’est un travail qui a<br />
commencé depuis bien avant avec l’appui<br />
de différents partenaires et qui poursuit<br />
son cours. <strong>La</strong> FOPAC SK est actuellement<br />
15 fédérations des OPA que nous appelons<br />
des Unions des OPA et qui ont une<br />
extension provinciale.<br />
Aussi, le contexte d’intervention <strong>du</strong><br />
milieu sont : Conflits et insécurité,<br />
Présen<strong>ce</strong> de beaucoup d’humanitaires<br />
créant un attentisme, Climat politique très<br />
complexe; Clientélisme des dirigeants<br />
politiques; Présen<strong>ce</strong> des carrés miniers;<br />
Insécurité récurrente dans <strong>ce</strong>rtains milieux<br />
Les mena<strong>ce</strong>s (difficultés) de la FOPAC-<br />
SK: Faible implication de l’Etat dans la<br />
coordination des actions<br />
philanthropiques.; Présen<strong>ce</strong>s des bandes<br />
personnes riches accèdent aux titres<br />
fonciers tandis que les pauvres et<br />
lesvulnérables sont abandonnés à leur<br />
triste sort.<br />
Cette situation a per<strong>du</strong>ré en RDC<br />
jusqu’àl’avènement de la loi agricole.<br />
En effet, l’article 19 de la loi agricole<br />
promulguée le 24 dé<strong>ce</strong>mbre 2011 par<br />
lePrésident de la RDCongo dispose que<br />
les terres des communautés locales ne<br />
font pas l’objet d’un<strong>ce</strong>rtificat<br />
d’enregistrement. Et donc, les<br />
communautés locales dont les pauvres et<br />
vulnérables sont épargnés des titres acquis<br />
au bout des longues tractations et de trop<br />
d’argent. Ainsi, pour alléger latâche aux<br />
petits <strong>paysan</strong>s, la FOPAC souhaiterait que<br />
le gouvernement puisse mettre en pla<strong>ce</strong><br />
undocument simple devant sécuriser les<br />
terres des petits pro<strong>du</strong>cteurs agricoles en<br />
armées dans le rayon d’action de la<br />
FOPAC et insécurité à <strong>ce</strong>rtains endroits,<br />
Tracasseries policières ; Imposition des<br />
taxes non réglementaires; Non<br />
opérationnalisation des CARG ;<br />
·Insécurité foncière avec comme<br />
conséquen<strong>ce</strong>: Prix ex<strong>ce</strong>ssif des titres<br />
fonciers et non à la portée de petits<br />
exploitants, <strong>La</strong> loi foncière est floue quant<br />
à la gestion des terres coutumières ;<br />
Conflits entre éleveurs et cultivateurs ;<br />
Dépossession des petits exploitants, faute<br />
des titres de propriété, au profit des<br />
hommes riches qui achètent des grandes<br />
éten<strong>du</strong>es plongeant <strong>ce</strong>tte population dans<br />
le désarroi.; Impraticabilité des routes de<br />
desserte agricole enclavant les zones de<br />
grande pro<strong>du</strong>ction : Inexisten<strong>ce</strong> des<br />
banques de crédit agricole ; Manque de<br />
servi<strong>ce</strong> d’accompagnement des<br />
agriculteurs (moniteurs agricoles,<br />
agronomes...)<br />
Les ONG membres d’Agricongo<br />
(Plateforme DIOBASS OXFAM,<br />
milieu local. Cedocument serait légalisé<br />
par l’organe législatif de la provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong><br />
Nord-Kivu et pourrait être chaque<br />
foisobtenu à moindre prix et rapidement<br />
par les petits <strong>paysan</strong>s et vulnérables qui<br />
exploitent les terres descommunautés<br />
locales.<br />
Dans <strong>ce</strong> sens, la FOPAC/NK est en train<br />
de rassembler les avis et propositions des<br />
<strong>paysan</strong>s <strong>du</strong> Nord-Kivu pour la<br />
contribution à l’élaboration de <strong>ce</strong><br />
document à travers des ateliers qui sont<br />
organisés danstous les territoires de la<br />
provin<strong>ce</strong> avant l’atelier de validation au<br />
niveau de provincial. En date <strong>du</strong> 20 au<br />
21février 2012, <strong>ce</strong> sont les <strong>paysan</strong>s <strong>du</strong><br />
territoire de Rutshuru qui se sont réunis<br />
enatelier organisé par la FOPAC dans<br />
l’en<strong>ce</strong>inte de la salle des réunions <strong>du</strong><br />
territoire pour rassemblerleurs desiderata<br />
SOLDARITE SOCIALISTE DE<br />
Belgique, VECO, VETERINAIRES<br />
SANS FRONTIERES …) sont<br />
opérationnelles dans la Provin<strong>ce</strong>s <strong>du</strong> Sud<br />
Kivu depuis longtemps et accompagnent<br />
les Unions des OPA membres de la<br />
FOPAC SK depuis plusieurs années. <strong>La</strong><br />
FOPAC travaille avec <strong>ce</strong>s organisations<br />
dans les domaines suivants: la<br />
capacitation des membres, la sécurité<br />
alimentaire, l’entreprenariat agricole, le<br />
lobbying et le plaidoyer. Etc..<br />
Selon le président de FOPAC SK, Samy<br />
Olame Shomari, les pro<strong>du</strong>cteurs agricoles<br />
ont matérialisé leur volonté de se mettre<br />
ensemble pour être plus forts et participer<br />
activement au développement de notre<br />
pays. Aucun pays ajoute-il ne peut se<br />
développer si un ac<strong>ce</strong>nt particulier n’est<br />
pas mis sur l’agriculture<br />
<strong>La</strong> promulgation de la loi portant<br />
principes fondamentaux relatifs au secteur<br />
agricole en RDC est une grande<br />
« Je me suis donné la peine de des<strong>ce</strong>ndre<br />
partout de manière à rédiger un rapport<br />
objectif à soumettre à la hiérarchie. Les<br />
conflits sont vraiment permanents ici. Les<br />
gens se battent parfois pour un mètre carré<br />
».Arrivée à la tête <strong>du</strong> territoire de Kungu<br />
depuis seulement quatre mois, Georges<br />
Ligbolo s’est ren<strong>du</strong> au groupement de<br />
Bozaba, de Bomboli notamment dans le<br />
secteur de la Moanda et de Dongo : «<br />
J’étais à Gemena pour faire rapport de tous<br />
les conflits que j’ai enregistrés. Aussitôt,<br />
j’ai été rappelé à Kungu par<strong>ce</strong> que des<br />
conflits y avaient resurgi », a-t-il dit.<br />
L’administrateur <strong>du</strong> territoire de Kungu<br />
justifie aussi la persistan<strong>ce</strong> <strong>du</strong> conflit par<br />
l’incompréhension dans le chef des<br />
personnalités <strong>du</strong> territoire<br />
à l’élaboration de <strong>ce</strong> document qui serait<br />
l’outil favorable pour la sécurisation<br />
foncière des petits <strong>paysan</strong>s et vulnérables<br />
<strong>du</strong> Nord-Kivu sur leurs terres agricoles.<br />
Une semaine avant,le même atelier avait<br />
déjà été organisé à Saké pour les <strong>paysan</strong>s<br />
<strong>du</strong> territoire de Masisi. <strong>La</strong> même<br />
démarche sera menée en territoires de Beni<br />
et Lubero.<br />
-Kivu:<br />
En fin, après avoir récolté les avis et<br />
propositions des <strong>paysan</strong>s à la base sur le<br />
contenu de <strong>ce</strong><br />
document dans tous les territoires de la<br />
provin<strong>ce</strong>, <strong>ce</strong> dernier sera soumis à<br />
l’Assemblée Provinciale <strong>du</strong>Nord-Kivu<br />
avant l’atelier de validation pour en faire<br />
un édit provincial. Cet édit serait parmi<br />
lesmesures atten<strong>du</strong>es pour l’application<br />
de la loi agricole<br />
Roger Vutsoro<br />
<strong>La</strong> FOPAC déplore le floue dans la loi foncière<br />
sur la gestion des terres coutumières<br />
L<br />
DOSSIER<br />
Mise en<br />
pla<strong>ce</strong> des<br />
cadres de<br />
circonscriptions<br />
foncière s de<br />
Kinshasa et<br />
Katanga<br />
(suite de la page 16)<br />
après le colloque sur la politique de<br />
distribution de terres, tenu à Kinshasa les<br />
3 et 4 février 2012 et qui a regroupé les<br />
conservateurs des titres immobiliers et les<br />
chefs de division <strong>du</strong> cadastre de tout le<br />
territoire national.<br />
Le colloque a été convoqué par le ministre<br />
MajKisimbaNgoy pour juguler la<br />
recrudes<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> des lotissements<br />
anarchiques et sauvages à travers la<br />
république. Il a permis à l’autorité<br />
d’évaluer le niveau d’application des<br />
instructions de la hiérarchie dans chaque<br />
circonscription foncière et de connaître<br />
l’évolution des dossiers disciplinaires<br />
initiés au niveau <strong>ce</strong>ntral à charge de<br />
<strong>ce</strong>rtains hauts cadres et agents.<br />
opportunité pour tous les partenaires <strong>du</strong><br />
secteur agricole. <strong>La</strong> Fédération des<br />
Organisations des pro<strong>du</strong>cteurs agricoles Une journée spéciale « affaires foncières<br />
<strong>du</strong> Congo au Sud-Kivu « FOPAC SUD- porte ouverte » a été également tenue à<br />
KIVU » est une institution provinciale Kinshasa en présen<strong>ce</strong> de tous <strong>ce</strong>s hauts<br />
créée le 14 février 2006 pour une <strong>du</strong>rée<br />
cadres. Cette journée s’est déroulée à<br />
indéterminée. C’est une institution<br />
téléphone ouvert afin de permettre aux<br />
fédérative de 4<br />
assujettis de l’intérieur <strong>du</strong> pays et de<br />
l’étranger d’y participer.<br />
Dans le même contexte, le ministre s’est<br />
entretenu dernièrement avec le gouverneur<br />
de l’Equateur, M. Jean Claude Baende et<br />
le vi<strong>ce</strong>-gouverneur <strong>du</strong> Sud-Kivu, Jean-<br />
Claude Kibala, tous deux élus députés.<br />
Les trois personnalités ont fait l’état des<br />
lieux de la situation foncière de <strong>ce</strong>s deux<br />
provin<strong>ce</strong>s. Le vi<strong>ce</strong> gouverneur <strong>du</strong> Sud-<br />
Kivu a profité de l’occasion pour évoquer<br />
avec le ministre MajKisimba le projet de<br />
création d’une nouvelle ville de Bukavu<br />
et de son expansion.<br />
ACP<br />
ème niveau enregistrée à la<br />
Division Provinciale de la Justi<strong>ce</strong> sous le<br />
N°JUST.G.S.112/S-K/2445/2007<br />
DU27juin 2007 et au Ministère National<br />
de la Justi<strong>ce</strong> sous le N° F.92/10848 <strong>du</strong> 26<br />
octobre 2007. C’est donc une association<br />
sans but lucratif, apolitique et non<br />
confessionnelle. Son siège social est<br />
établi à Bukavu, avenue Mbaki au N° 19,<br />
dans la commune d’Ibanda. SAMI<br />
OLAME SHOMARI, est le président <strong>du</strong><br />
Conseil d’Administration de FOPAC<br />
SK, secrétaire <strong>du</strong> Conseil<br />
d’administration de la CONAPAC et<br />
répondant de la CONAPAC dans le Sud<br />
Kivu THOMAS MUKOKO<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.17
L ’Ucoopmakin<br />
ECHOS DES PROVINCES<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.18<br />
l s’est tenu <strong>du</strong> 23 au 24 Février<br />
2012 à l’Espa<strong>ce</strong> Bethanie,<br />
quartier Masina sans fil, dans la<br />
commune de Masina un<br />
séminaire de formation en<br />
organisation et administration des<br />
coopératives. Cette session de formation<br />
a été organisée par l’Union des<br />
Coopératives Agricoles de Kinshasa,<br />
UCOOPAKIN, en collaboration avec<br />
l’Oxfam Québec dans le but de renfor<strong>ce</strong>r<br />
les coopératives membres de l’Ucoopakin<br />
dans le domaine de l’organisation, la<br />
gestion et l’administration de leur<br />
Kinshasa : Trocaire accompagne<br />
l’UCOOPMAKIN dans la réalisation<br />
d’équerrages et puits bisés<br />
évolue avec<br />
plusieurs partenaires, parmi<br />
lesquels Trocaire qui est le<br />
plus important actuellement.<br />
Ce dernier intervient à travers son<br />
programme MED en sigle qui signifie «<br />
Moyen d’Existen<strong>ce</strong> Durable » pour une<br />
<strong>du</strong>rée de 3 ans. Il importe de signaler que<br />
Trocaire accompagne seulement les<br />
activités de six coopératives de l’Union à<br />
savoir : Lemba-imbu, Ndjili,<br />
Lukaya,RVA, Tadi et Kimbanseke.<br />
L’Ucoopmakin reçoit de Trocaire des<br />
appuis indirects et directs dans trois<br />
domaines : la structuration, la<br />
commercialisation et la pro<strong>du</strong>ction. <strong>La</strong><br />
structuration et la commercialisation font<br />
parti des appuis indirects. <strong>La</strong> première se<br />
fait par l’intermédiaire d’une ONGD<br />
CARS (Centre d’Appui pour la Recherche<br />
de solutions)à travers la formation de<br />
l’organisation administrative.<br />
Cependant, la seconde était assurée à la<br />
période d’antan par l’intermédiaire d’une<br />
autre ONG FOLECO (Fédération des<br />
ONG <strong>La</strong>ïques à Vocation Economique <strong>du</strong><br />
Congo).Mais actuellement, <strong>ce</strong>tte tâche est<br />
confiée au CARS car FOLECO n’a pas<br />
I<br />
Formation des coopératives de<br />
l’UCOOPAKIN en organisation<br />
atteint les résultants escomptés. Quant à<br />
la pro<strong>du</strong>ction, l’appui est direct, C’est-àdire<br />
l’Ucoopmakin reçoit directement <strong>du</strong><br />
Trocaire un soutien pour finan<strong>ce</strong>r ses<br />
activités de pro<strong>du</strong>ction à l’occurren<strong>ce</strong><br />
l’amélioration des infrastructures de base,<br />
l’implantation de boutiques<br />
d’approvisionnement et l’assistan<strong>ce</strong><br />
technique d’un ingénieur agronome.<br />
Monsieur Faustin LULENDO est le<br />
président de L’union des Coopératives<br />
Maraîchères de Kinshasa,<br />
UCOOPMAKIN, en sigle. Cette dernière<br />
est une plate-forme constituée à <strong>ce</strong> jour de<br />
19 coopératives membres, agréés par le<br />
ministère de tutelle.<br />
Créée le 27 Novembre 1987 à la fin <strong>du</strong><br />
projet CECOMAF (Centre de<br />
Commercialisation de pro<strong>du</strong>its<br />
maraîchers et fruitiers), un projet francozaïrois<br />
par l’arrêté 00006/72 <strong>du</strong> 15/05/<br />
1972 <strong>du</strong> ministre de l’agriculture. Il est<br />
agréé sous le <strong>numéro</strong> SG/59/BG/89 <strong>du</strong> 25/<br />
04/1989. Actuellement, l’Ucoopmakin<br />
dispose un effectif de 23.522 maraîchers<br />
repartis dans 19 sites dans la ville provin<strong>ce</strong><br />
de Kinshasa où sont implantées les<br />
différentes coopératives. L’Ucoopmakin<br />
K) ont pris part à <strong>ce</strong> seminaire de<br />
formation sous la modération de l’expert<br />
consultant monsieur Jean Pierre ILUNGA<br />
NSUMBU de l’antenne de formation à<br />
distan<strong>ce</strong> (AFAD) et Yolande BUJOLD<br />
conseillère en suivi- évaluationapprentissage<br />
de l’Oxfam Québec.<br />
Dans <strong>ce</strong>t ordre d’idée, monsieur Jean<br />
Pierre ILUNGA expert consultant de<br />
l’AFAD a développé plusieurs thèmes<br />
entre autre : l’identité réelle de la<br />
coopérative, les caractéristiques<br />
distinctives d’une coopérative, le<br />
pro<strong>ce</strong>ssus de création d’une coopérative,<br />
L’UCOOPAKIN renfor<strong>ce</strong> ses membres en leur octroyant des micro-crédits<br />
coopérative. En tout 24 participants<br />
(délégués) provenant de trois coopératives<br />
que forment Ucoopakin à savoir : la<br />
Coopérative Agricole Paysanne de N’djili<br />
(CAP), la Coopérative Maraîchère de<br />
Tshuenge ( à Masina ) et la coopérative<br />
Agricole de Kinkole Bahumbu (COAB/<br />
l’administration d’une coopérative et la<br />
culture d’épargne et de crédit.<br />
D’après ILUNGA, une coopérative est une<br />
association de personnes volontairement<br />
réunies pour satisfaire leurs aspirations et<br />
besoins économiques, sociaux et culturels<br />
communs au moyen d’une entreprise dont<br />
exploite une superficie totale de 1.154 Ha<br />
dont les activités sont : le maraîchage, le<br />
petit élevage (porc culture et aviculture)<br />
enfin l’arboriculture fruitière.<br />
L’organisation de l’Union est faite de la<br />
manière ci-après : l’Assemblée Générale,<br />
le Conseil d’Administratif, le Comité de<br />
contrôle et la Géran<strong>ce</strong>. Parmi les objectifs<br />
poursuivis par l’Ucoopmakin citons :<br />
appuyer les coopératives membres à la<br />
pro<strong>du</strong>ction et en faire le suivi, faciliter<br />
l’évacuation des pro<strong>du</strong>its agricoles vers<br />
les <strong>ce</strong>ntres de consommation, assurer<br />
l’encadrement des coopératives<br />
maraîchères, à mener une lutte sans merci<br />
contre <strong>ce</strong> grand fléau qui mena<strong>ce</strong> la ville<br />
de Kinshasa : l’insuffisan<strong>ce</strong> alimentaire.<br />
L’objectif principal est d’assurer la<br />
pro<strong>du</strong>ction et la commercialisation des<br />
pro<strong>du</strong>its maraîchers et fruitiers en vue de<br />
contribuer au mieux à l’provisionnement<br />
de la ville de Kinshasa.<br />
Le président de l’Ucoopmakin, monsieur<br />
Faustin LULENDO accompagné d’un<br />
ingénieur agronome monsieur Alphonse<br />
LUTONADIO <strong>du</strong> 06 au 07 Février 2012<br />
dans les sites de Kimbanseke, Lukaya et<br />
le site de Mango.<br />
la propriété est collective et où le pouvoir<br />
est exercé démocratiquement. Pour le<br />
modérateur, une coopérative doit répondre<br />
aux valeurs fondamentales éditées par<br />
l’Allian<strong>ce</strong> Coopérative International<br />
(ACI) lors <strong>du</strong> congrès de Manchester en<br />
Septembre 1995. Ces valeurs sont : la<br />
prise en charge et la responsabilité<br />
personnelle et mutuelle, la démocratie,<br />
l’équité, l’égalité et la solidarité. Son<br />
fonctionnement doit aussi se fonder sur<br />
les règles d’éthique qui reposent sur<br />
l’honnêteté, la transparen<strong>ce</strong>, la<br />
responsabilité sociale et altruisme (esprit<br />
de sacrifi<strong>ce</strong>).<br />
De <strong>ce</strong> qui précède, l’intervention de la<br />
conseillère Yolande BUJOLD s’est attelée<br />
sur la proche évaluative <strong>du</strong> projet dans le<br />
but d’aider les membres de l’Ucoopakin<br />
de connaître les bases d’une approche<br />
évaluative adaptée au contexte de leurs<br />
structures. Selon Mme Yolande, la<br />
planification, le suivi, l’évaluation et<br />
apprentissage (PSEA) constituent un<br />
Kinshasa: Des cas de<br />
spoliations de terres<br />
agricoles sont légions<br />
L<br />
a ville de Kinshasa n’est pas<br />
épargnée par le phénomène des<br />
accaparements des terres,car<br />
Cette visite entre dans la logique de suivi<br />
et évaluation des activités de terrain dans<br />
les sites précités. Monsieur Faustin<br />
lulendo a été satisfait <strong>du</strong> travail accompli<br />
et de la forte pro<strong>du</strong>ction horticole de la<br />
coopérative de Kimbanseke. Sur les 1.000<br />
mètres de curage d’eau, la coopérative en<br />
a fait plus soit 1.180 mètres y compris une<br />
passerelle aménagée qui constituent les<br />
facteurs des infrastructures de pro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>du</strong> programme MED/Trocaire.<br />
Dans le site de Tadi, fort était de constater<br />
une sensible amélioration de la pro<strong>du</strong>ction<br />
maraîchère consécutive suite à la<br />
canalisation d’eau qui facilite les<br />
maraîchers à arroser leurs cultures à<br />
quantité normale et suffisante et à exploiter<br />
une grande superficie.<br />
Enfin dans la coopérative de Lukaya, un<br />
montant de 2.486 dollars Américains était<br />
remis par le président au fin de finissage<br />
des travaux de curage d’eau. Le<br />
responsable de la coopérative remercie le<br />
Président au nom de tous les membres de<br />
l’association pour <strong>ce</strong> soutien financier<br />
PETRA IYELI<br />
pro<strong>ce</strong>ssus dans lequel les participants<br />
auront à réfléchir pour atteindre leurs<br />
objectifs. L’évaluation proprement dite se<br />
fait sur base de cinq étapes ci-après : la<br />
définition <strong>du</strong> travail à accomplir dans le<br />
cadre <strong>du</strong> projet, l’élaboration des<br />
indicateurs de réussite et de leurs mesures,<br />
la collecte des données d’évaluation,<br />
l’analyse et interprétation des données et<br />
l’utilisation des résultants.<br />
En outre ; la validité, la fiabilité, le<br />
caractère opportun, l’éthique, l’utilité, la<br />
comparabilité, la disponibilité, les<br />
ressour<strong>ce</strong>s et enfin les exigen<strong>ce</strong>s <strong>du</strong><br />
bailleur de fonds sont les différents critères<br />
qu’il faut choisir pour avoir bon indicateur.<br />
A la fin, monsieur Robert TSHANGU,<br />
président de l’Ucoopakin remercie les<br />
deux modérateurs <strong>du</strong> séminaire pour<br />
avoir renforcé leurs capacités sur la gestion<br />
des coopératives mais aussi pour avoir<br />
enrichi leurs connaissan<strong>ce</strong>s sur l’approche<br />
évaluative <strong>du</strong> projet<br />
PETRA IYELI<br />
plusieurs sites agricoles sont dans l’œil<br />
<strong>du</strong> cyclone des personnes et lobbys<br />
puissantes qui veulent ravir des terres<br />
appartenant à des agriculteurs qui<br />
nourrissent pourtant la population de la<br />
ville de Kinshasa, estimée à environ 8 à 9<br />
millions d’habitants. Les conflits fonciers<br />
représentent 90 % des cas qui sont traités<br />
dans les tribunaux de la ville, mais de<br />
<strong>paysan</strong>s n’obtiennent pas gain de cause<br />
même s’ils héritent souvent leurs terres<br />
de leurs ancêtre. Ils ne disposent pas de<br />
preuve par<strong>ce</strong> qu’ils n’ont pas de titres de<br />
propriété dont il est pratiquement<br />
impossible de les obtenir aux servi<strong>ce</strong>s <strong>du</strong><br />
Cadastre pour les <strong>paysan</strong>s sauf pour « les<br />
chasseurs des terres » qui mettent tous les<br />
moyens en jeux. Dans <strong>ce</strong>rtains coins de la<br />
capitale, <strong>ce</strong> sont des chefs coutumiers qui<br />
sont aussi les fauteurs de troubles, car ils<br />
accordent des lopins de terres à plusieurs<br />
personnes à la fois moyennant des<br />
sommes d’argent. Ces derniers accordent<br />
à <strong>ce</strong>ux qui donnent plus. Faute de moyens,<br />
les agriculteurs sont souvent victimes de<br />
<strong>ce</strong>s genres d’escroquerie.<br />
Partout les agriculteurs réclament leurs<br />
terres spoliées, mais leurs <strong>voix</strong> ne portent<br />
pas. Nous pouvons citer à titre<br />
d’exemples, la pépinière de Bandalungwa<br />
qui a été ravie aux maraichères depuis 2<br />
ans sous prétexte de construire des<br />
logements sociaux. Aujourd’hui, il n’y a<br />
rien qui se fait à part la clôture en tôles.<br />
Les riziculteurs de Kingambwa sont en<br />
guerre ouverte contre la construction de la<br />
cité <strong>du</strong> fleuve qui prend une bonne partie<br />
de leur espa<strong>ce</strong> et qui leur prive aussi de<br />
l’eau <strong>du</strong> fleuve pour leurs cultures. Les sites<br />
de Kisenso, Ngudiabaka et tant d’autres<br />
sur la route de Kasangulu ont été spoliés<br />
au détriment des agriculteurs qui n’ont<br />
que des yeux pour pleurer. Les maraichères<br />
de CECOMAF, dans la zone de Ndjili<br />
sont chaque fois menacées par des<br />
spoliateurs qui ne lâchent pas prise.
L<br />
e riz est le second aliment de base<br />
après le manioc dans le<br />
Mayombe dans la Provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong><br />
Bas-Congo. Ce riz est à plus de<br />
90% importé de l’extérieur, le reste est<br />
pro<strong>du</strong>it localement par la population<br />
rurale des territoires de Lukula, Seke-<br />
Banza et Tshela. Ces initiatives de<br />
pro<strong>du</strong>ction locale à moyenne échelle<br />
furent encouragées dans le passé par la<br />
Bralima de Boma pour sa pro<strong>du</strong>ction mais<br />
qu’elle a abandonnées il ya une dizaine<br />
d’années au profit <strong>du</strong> riz importé. Depuis<br />
<strong>ce</strong>t abandon, les riziculteurs locaux par<br />
contre ont continué avec leur activité<br />
rizicole en ciblant les populations locales<br />
comme consommateurs finaux de leur<br />
pro<strong>du</strong>ction. Cependant depuis <strong>ce</strong><br />
changement de cible, <strong>ce</strong>s riziculteurs<br />
rencontrent d’énormes difficultés partant<br />
de la pro<strong>du</strong>ction à la vente tant pour le riz<br />
de marais cultivé à Seke-Banza que pour<br />
le riz de montagne cultivé dans les<br />
territoires de Lukula et Tshela. Pour<br />
résoudre <strong>ce</strong>s difficultés, une dizaine<br />
d’acteurs parmi les parties prenantes<br />
con<strong>ce</strong>rnées se sont réunis à Boma <strong>du</strong> 24-<br />
A<br />
Bas Congo: Les riziculteurs <strong>du</strong><br />
Mayombe réfléchissent autour de<br />
leurs problèmes<br />
25février 2012 dans le bureau de l’antenne<br />
<strong>du</strong> CENADEP/Bas-Congo sous la<br />
modération de Adrien Dokisa,<br />
Coordonnateur de l’antenne pour finaliser<br />
leur réflexion débutée en fin novembre<br />
2011 sur la problématique rizicole dans<br />
le Mayombe. Pendant l’atelier, les<br />
participants ont fait l’analyse de leur<br />
situation partant <strong>du</strong> contexte à l’analyse<br />
stratégique en terminant par une<br />
planification stratégique d’activités. De<br />
<strong>ce</strong>tte planification, ils espèrent que leurs<br />
ECHOS DES PROVINCES<br />
préoccupations pourront rencontrer <strong>ce</strong>lles<br />
des partenaires financiers préoccupés par<br />
l’insécurité alimentaire pour matérialiser<br />
leur planification<br />
Kasaï Oriental: sortie officielle de l’AJAC/K.Or.<br />
AJAC Kasaï-Oriental a effectué<br />
sa sortie officielle et à même<br />
temps son premier atelier de<br />
renfor<strong>ce</strong>ment des capacités sur<br />
la collecte de traitement et la diffusion des<br />
informations liées aux activités<br />
Agropastorales et au développement<br />
rural.Armée des notions de base sur<br />
l’Agriculture, le Développement Rural et<br />
la Structuration <strong>du</strong> monde rural, l’AJAC<br />
Kasaï-Oriental s’est lancée dans le combat<br />
pour la promotion des activités<br />
Agropastorales et le développement <strong>du</strong><br />
monde rural en exécutant son programme<br />
trimestriel. <strong>La</strong> cérémonie y afférente, s’est<br />
déroulée le 09 février 2012, dans la salle<br />
des formations de CEDA, Centre<br />
d’Etudes et de Gestion de Développement<br />
en Afrique, une structure qui a décidé<br />
d’accompagner AJAC Kasaï-Oriental avec<br />
l’appui <strong>du</strong> PRESAR, Projet de<br />
Réhabilitation <strong>du</strong> Secteur Agricole et<br />
Rural, en collaboration avec la Fondation<br />
MCKM, Marie Chantal KANINDA<br />
MUELU. Le même jour a débuté l’atelier<br />
de renfor<strong>ce</strong>ment des capacités des<br />
Journalistes membres de l’AJAC sur la<br />
collecte, le traitement et la diffusion des<br />
informations relatives aux activités<br />
agropastorales et au développement rural.<br />
Présidé par le Conseil <strong>du</strong> Ministre<br />
provincial de la communication et de<br />
médias, <strong>ce</strong>tte cérémonie a été rehaussée de<br />
la présen<strong>ce</strong> <strong>du</strong> représentant <strong>du</strong> Ministre<br />
provincial de l’Agriculture et d’autres<br />
autorités urbaines et communales.<br />
Le président Provincial de l’AJAC Kasaï-<br />
Oriental Jean Victor NGELEKA a présenté<br />
à l’assistan<strong>ce</strong> l’Association des<br />
Journalistes Agricoles <strong>du</strong> Congo, sa<br />
genèse au niveau National et sa naissan<strong>ce</strong><br />
au Kasaï-Oriental, le 14 Novembre 2011.<br />
Sa mission, a-t-il dit, est d’ouvrir assez<br />
d’espa<strong>ce</strong>s aux informations liées à<br />
l’agriculture, à la pêche et à l’élevage ainsi<br />
que au développement rural sur toute<br />
l’éten<strong>du</strong>e de la provin<strong>ce</strong> et servir<br />
d’interfa<strong>ce</strong> entre les <strong>paysan</strong>s et les<br />
décideurs. Il a souligné l’intention de <strong>ce</strong>tte<br />
Association de s’implanter à travers toute<br />
la Provin<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Kasaï – oriental.<br />
Fréderic KATUNGA, le Coordonnateur<br />
de CEDA a, quant à lui, fait voir que<br />
l’existen<strong>ce</strong> de l’AJAC Kasaï-Oriental<br />
entre dans le cadre de sa mission dans son<br />
volet de sensibilisation et formation. Le<br />
représentant <strong>du</strong> Ministre Provincial de<br />
l’Agriculture a loué <strong>ce</strong>tte initiative qui<br />
vient combler l’insuffisan<strong>ce</strong><br />
communicationnelle entre son ministère<br />
Le groupe de riculteurs réunis à Boma pour finaliser leur reflexion<br />
et la population <strong>paysan</strong>ne ; il est Les deux premiers jours ont été consacrés<br />
désormais convaincu que grâ<strong>ce</strong> aux aux notions de généralité sur<br />
journalistes agricoles les objectifs qu’il l’Agriculture, le développement rural et<br />
s’est assigné seront atteints.<br />
la structuration <strong>du</strong> monde rural<br />
Le conseiller <strong>du</strong> Ministre Provincial de la respectivement animé pas : l’Ir Daddy<br />
communication et médias, Honoré TSHIMANGA Assistant Technique au<br />
TSHILUMBA a, avant de procéder à CEDA, l’Ir Felly MUAMBYI Expert au<br />
l’installation <strong>du</strong> Comité Provincial de PRESAR et Fréderic KATUNGA,<br />
l’AJAC Kasaï-Oriental et d’ouvrir les Coordonnateur au CEDA/Kasaï-Oriental.<br />
travaux de l’atelier de renfor<strong>ce</strong>ment des Le 3<br />
capacités des membres de <strong>ce</strong>tte<br />
Association, mis l’ac<strong>ce</strong>nt sur l’importan<strong>ce</strong><br />
de la communication et de l’information<br />
vraie, surtout dans le secteur Agricole pour<br />
permettre non seulement le<br />
développement <strong>du</strong> monde rural mais aussi<br />
<strong>ce</strong>lui de la Provin<strong>ce</strong> tout entière. Après <strong>ce</strong>tte<br />
étape officielle l’heure était aux travaux<br />
de l’atelier de renfor<strong>ce</strong>ment des capacités<br />
qui a pris 3 jours <strong>du</strong> 09 au 11 Février 2012.<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.19<br />
ème bovine et à la structuration <strong>du</strong> monde<br />
rural.<br />
Cette des<strong>ce</strong>nte sur terrain a permis aux<br />
membres de l’AJAC Kasaï-Oriental de<br />
s’imprégner de réalités <strong>du</strong> monde <strong>paysan</strong><br />
et d’entrer en contact avec les acteurs<br />
évoluant dans <strong>ce</strong> monde. Après <strong>ce</strong>tte<br />
randonnée au site de TSHIALA, les<br />
membres de l’AJAC se sont décidés de se<br />
procurer un champ pour leur Association<br />
et d’expérimenter tout <strong>ce</strong> qu’ils viennent<br />
d’apprendre. De retour à Mbujimayi dans<br />
l’après-midi, ils se sont retrouvés de<br />
nouveau dans la salle des réunions de<br />
CEDA pour la cérémonie de clôture de <strong>ce</strong>t<br />
atelier. Cette fois-ci, c’est le Ministre<br />
Provincial de l’Agriculture, Pêche et<br />
Elevage Anaclet MBUYI TSHILEWU qui<br />
a présidé personnellement la Cérémonie<br />
au nom <strong>du</strong> Gouverneur de Provin<strong>ce</strong><br />
empêché en dernière minute.<br />
Après que le Coordonnateur de CEDA et<br />
de PRESAR aient souhaité toutes les<br />
bonnes chan<strong>ce</strong>s aux Journalistes<br />
Le Ministre provincial de l’Agriculture entouré de membres de l’AJAC/Kasaï Oriental<br />
Agricoles <strong>du</strong> Kasaï-Oriental qui<br />
désormais sont appelés à être beaucoup<br />
plus proche des <strong>paysan</strong>s pour s’imprégner<br />
de leurs désidératas et recueillir les<br />
réactions des autorités et/ou des<br />
et dernier jour a été consacré à la Techniciens à la matière,<br />
pratique sur terrain et la cérémonie de le Ministre Anaclet MBUYI TSHILEWU,<br />
clôture, tous les participants se sont ren<strong>du</strong>s a, avant de clôturer <strong>ce</strong>t atelier émis les<br />
le matin au site de PRESAR à TSHIALA, vœux de voir l’AJAC Kasaï-Oriental<br />
une localité située environ 30 Km au Sud atteindre ses objectifs et, il lui a garanti de<br />
Est de la ville de Mbujimayi sous la sa parfaite collaboration. C’est donc dans<br />
con<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> Coordonnateur <strong>du</strong> PRESAR, une parfaite ambian<strong>ce</strong> que <strong>ce</strong>t atelier de 3<br />
Docteur Christian KAMUZIKO et <strong>ce</strong>lui jours s’est clôturé.<br />
de CEDA Frédéric KATUNGA. Sur pla<strong>ce</strong><br />
ils ont procédé à la collecte et au traitement<br />
Julien Robert MUTAMBAYI<br />
des informations relatives à la traction BUANGA/AJAC KASAÏ-ORIENTAL
L<br />
ECHOS DES PROVINCES<br />
’étude a été menée dans le<br />
territoire d’Uvira, dans des<br />
localités choisies, se situant le<br />
long de la route Bukavu-Uvira<br />
soient : Lubarika, Luberizi, Kakamba,<br />
Sange, Bwegera, Luvungi et kiliba.<br />
Le choix de <strong>ce</strong>s milieux a été motivé par<br />
l’importan<strong>ce</strong> qu’ils présentent quant à la<br />
pro<strong>du</strong>ction de la culture <strong>du</strong> Riz, leur<br />
fréquen<strong>ce</strong> de vente et surtout la sécurité et<br />
l’ac<strong>ce</strong>ssibilité.<br />
Cette étude montre clairement <strong>ce</strong>rtaines<br />
difficultés qui constituent un handicap<br />
pour la pro<strong>du</strong>ction devront être prises en<br />
compte. C’est entre autres : <strong>La</strong> difficulté<br />
d’accéder aux outils aratoires et au<br />
finan<strong>ce</strong>ment de la traction mécanique et<br />
animale et l’acquisition des<br />
décortiqueuses ; <strong>La</strong> difficulté d’accéder<br />
aux décortiqueuses pour <strong>ce</strong>rtains sites qui<br />
par ailleurs sont éloignés de <strong>ce</strong>s dernières<br />
et donc <strong>du</strong> marché ; <strong>La</strong> difficulté d’accéder<br />
aux chaussures appropriées pour la culture<br />
<strong>du</strong> riz dans le milieu pour se protéger<br />
contre les infections ; <strong>La</strong> difficulté<br />
d’accéder aux fertilisants et pro<strong>du</strong>its<br />
phytosanitaires pour <strong>ce</strong>rtains sites afin<br />
d’augmenter la pro<strong>du</strong>ction et la<br />
pro<strong>du</strong>ctivité; <strong>La</strong> difficulté d’exploiter<br />
tous les terrains disponibles, de grandes<br />
éten<strong>du</strong>es pour subvenir à tous les besoins<br />
des riziculteurs ; <strong>La</strong> difficulté de protéger<br />
les champs contre les oiseaux par manque<br />
des moyens né<strong>ce</strong>ssaires pour la main<br />
d’œuvre à <strong>ce</strong>tte fin ; <strong>La</strong> difficulté de gérer<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P.20<br />
Sud Kivu: Etude de la filière riz,<br />
Identification des opportunités<br />
Une étude de la filière riz a été menée au sud kivu dans la plaine de<br />
ruzizi sur l’Identification des opportunités et défis en mai2010. Cette<br />
étude a été réalisée dans 7 sites. Elle a eu comme principaux objectifs :<br />
Mettre à la disposition des membres <strong>du</strong> réseau GAMF et d’autres<br />
acteurs un document relevant les analyses quantitatives et qualitatives<br />
sur la filière riz dans la plaine de la Ruzizi ; Mettre en éviden<strong>ce</strong> la<br />
possibilité de redynamiser la filière au niveau de la provin<strong>ce</strong> et montrer<br />
les opportunités qu’elle présenterait aux investisseurs potentiels<br />
(acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux.) ; Démontrer<br />
la rentabilité de la filière riz <strong>du</strong> labour à la commercialisation en<br />
faisant aussi ressortir l’importan<strong>ce</strong> des crédits à chaque phase de la<br />
filière pour les agriculteurs et les Institutions de Microfinan<strong>ce</strong> ; Le<br />
Groupe d’Acteurs de Microfinan<strong>ce</strong> <strong>du</strong> Kivu en « GAMF » en sigle,<br />
dans sa mission de lutte contre la pauvreté à travers la promotion <strong>du</strong><br />
les prix, que <strong>ce</strong> soit à la décortiqueuse ou<br />
au marché car les <strong>paysan</strong>s subissent le prix<br />
suite à la présen<strong>ce</strong> d’un nombre ré<strong>du</strong>it des<br />
détenteurs des décortiqueuses; <strong>La</strong><br />
difficulté d’encadrement, formation et<br />
vulgarisation en termes de nouvelles<br />
techniques de pro<strong>du</strong>ction ; <strong>La</strong> difficulté<br />
d’avoir et de tester d’autres variétés de riz<br />
qui ont un potentiel de pro<strong>du</strong>ction plus<br />
important par rapport à <strong>ce</strong>s anciennes<br />
variétés trouvées dans la plaine ; <strong>La</strong><br />
difficulté pour le <strong>paysan</strong> d’utiliser le<br />
pro<strong>du</strong>it annexe (son de riz) pour les bétails<br />
étant donné l’appropriation de <strong>ce</strong> dernier<br />
par le propriétaire de la décortiqueuse.<br />
Le journal <strong>La</strong> Voix <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> reprend<br />
quelques larges extrait de la conclusion<br />
de <strong>ce</strong>tte étude ainsi que des<br />
recommandations.<br />
Après la compilation des résultats des<br />
analyses quantitatives et qualitatives, des<br />
observations ont été faites : Sur 7 sites<br />
enquêtés, nous avons relevé 8variétés<br />
cultivées à l’occurren<strong>ce</strong> SIPI, IRON, R5,<br />
KIRIGINE, KAMUTI, MEDIKA, L9 et<br />
TANZANIA dont deux seulement sont<br />
reconnues par l’inspection provinciale de<br />
l’agriculture, pêche et élevage à savoir les<br />
deux premières. De <strong>ce</strong>s 8variétés, il ressort<br />
de l’étude que 4 variétés sont plus<br />
cultivées : SIPI, IRON, R5 et MEDIKA.<br />
Ces variétés sont appréciées soit, de part<br />
leur pro<strong>du</strong>ctivité élevée (IRON et<br />
MEDIKA), soit de part leur goût, odeur,<br />
couleur (SIPI et R5).<br />
Con<strong>ce</strong>rnant les superficies disponibles<br />
pour la culture <strong>du</strong> riz, la réalité sur terrain<br />
nous a permis de constater qu’il y a des<br />
Champ de riz sur la plaine de Ruzizi au Sud Kivu<br />
terres non exploitées par manque des<br />
moyens. En fait, en moyenne pour<br />
l’ensemble des sites, 28% des terres sont<br />
inexploitées.<br />
Par rapport à la pro<strong>du</strong>ctivité des variétés,<br />
les résultats de l’étude nous montrent que<br />
IRON et KIRIGINE sont les plus<br />
pro<strong>du</strong>ctives avec respectivement 182,42<br />
Kgs et 174,16Kgs/ carré (6,25 ares), par<br />
contre les variétés les moins pro<strong>du</strong>ctives<br />
sont R5 et KAMUTI avec respectivement<br />
156,45 Kgs et 156,25 Kgs/carré.<br />
Con<strong>ce</strong>rnant le coût de pro<strong>du</strong>ction, il<br />
découle de l’étude que pour pro<strong>du</strong>ire le riz,<br />
les <strong>paysan</strong>s supporte en moyenne 11,9 $<br />
pour le labour ; le coût moyen de<br />
pro<strong>du</strong>ction pour l’ensemble des sites<br />
s’évalue à 63,99 $US ,.5,76 $ pour le<br />
semis ; 12,06 $ pour le sarclage ; 0,39 $<br />
pour le fertilisant ; 2,26 $ pour la lutte<br />
phytosanitaire ; 9,81 $ pour la récolte ;<br />
8,91 $ pour la location de terre ; 0,24 $<br />
pour l’irrigation et drainage ; 5 $ pour les<br />
taxes ; 2,42 $ pour la décortiqueuse et 5,18<br />
$ pour le transport. En sommant <strong>ce</strong>s coûts<br />
partiels, nous aboutissons à un coût total<br />
de 63,93 $ H» 64 $US/carré (6,25 ares).<br />
Par ailleurs, KILIBA est le site où le coût<br />
de pro<strong>du</strong>ction est élevé avec 70,56 $ suivi<br />
de LUBARIKA avec 69,66 $ US. Les sites<br />
où le coût de pro<strong>du</strong>ction est faible sont<br />
LUVUNGI et KAKAMBA avec<br />
respectivement 56,96$ et 57,5 $US/carré.<br />
<strong>La</strong> pondération des prix unitaires (pour<br />
1kg) aux quantités par site et par variété<br />
nous a permis de dégager les chiffres<br />
d’affaire. Ainsi, il ressort de l’étude que le<br />
chiffre d’affaire pour les variétés s’évalue<br />
secteur de la microfinan<strong>ce</strong>, le ciblage et le finan<strong>ce</strong>ment des activités<br />
génératri<strong>ce</strong>s des revenus à court, à moyen et à long terme, a focalisé<br />
son attention sur les opportunités que présenterait la filière riz en se<br />
posant des questions : Quelle serait la rentabilité offerte par la filière<br />
riz dans la plaine de la Ruzizi et les difficultés auxquelles elle ferait<br />
fa<strong>ce</strong> si on fait une analyse en amont et en aval ? En d’autres termes,<br />
en évaluant les coûts de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> labour à la commercialisation,<br />
la filière est-elle rentable pour les acteurs ruraux et pour les institutions<br />
de finan<strong>ce</strong>ment ? Est-il possible et né<strong>ce</strong>ssaire d’appuyer la filière en<br />
termes de crédits agricoles ? Si oui, quel genre des crédits et à quelle<br />
étape de la filière ? Enfin, nous nous proposons de savoir à quel<br />
niveau la filière pourrait contribuer à rééquilibrer l’économie de la<br />
provin<strong>ce</strong> en luttant contre la pauvreté<br />
à 121,8 $US alors que <strong>ce</strong>lui des sites est de<br />
126,51 $ US.<br />
Finalement, la confrontation des deux<br />
chiffres d’affaire au coût total de<br />
pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> labour à la vente nous a<br />
con<strong>du</strong>it à dégager le compte<br />
d’exploitation <strong>du</strong> <strong>paysan</strong> riziculteur dont<br />
les soldes étaient positifs et s’évaluaient<br />
respectivement à 57,8 $ US (pour les<br />
variétés) et 62,51 $US (pour les sites)<br />
par saison culturale.<br />
SUGGESTIONS ET<br />
RECOMMANDATIONS<br />
<strong>La</strong> filière riz présente une bonne rentabilité<br />
soit approximativement une rentabilité de<br />
93,5%, la filière mérite un soutien<br />
financier. Tout finan<strong>ce</strong>ment devra<br />
né<strong>ce</strong>ssiter une étude minutieuse de la<br />
situation socioéconomique <strong>du</strong> ménage<br />
candidat au crédit. Les institutions de<br />
microfinan<strong>ce</strong> pourront donc octroyer les<br />
crédits en tenant compte de <strong>ce</strong>s paramètres.<br />
- Les organisations de microfinan<strong>ce</strong><br />
devraient s’orienter vers <strong>ce</strong>tte filière<br />
rentable (90 à 97 %) pour que les <strong>paysan</strong>s<br />
puissent exploiter beaucoup plus<br />
d’éten<strong>du</strong>es et se procurer des fertilisants<br />
et subvenir à d’autres besoins ; Il y a<br />
né<strong>ce</strong>ssité d’intensification pour une<br />
pro<strong>du</strong>ction plus compétitive. Les marchés<br />
sont de plus en plus ouverts dans la région<br />
des Grands <strong>La</strong>cs. Les consommateurs<br />
accèdent au riz de plusieurs origines et de<br />
plusieurs variétés dans la région des<br />
grands lacs (une autre plus approfondie<br />
pour la région demande beaucoup plus de<br />
moyens pour ressortir des données<br />
comparatives)<br />
- Les IMF intéressées à finan<strong>ce</strong>r la filières<br />
devraient tenir compte des chaines des<br />
valeurs ;Cela leur permettrait dans le<br />
montage des dossiers à découvrir le seuil<br />
d’exploitation à partir <strong>du</strong>quel le riziculteur<br />
peut bénéficier d’un crédit avec tous les<br />
frais qu’il implique et le rembourser ;Les<br />
IMF devraient savoir également quels<br />
sont les risques pouvant être liés au non<br />
remboursement des crédits par <strong>ce</strong>rtains<br />
demandeurs.Par ailleurs, les institutions<br />
devront opérer un choix entre l’octroi des<br />
crédits aux ménages pris<br />
indivi<strong>du</strong>ellement ou aux ménages<br />
regroupés en association.<br />
Au regard de <strong>ce</strong>s difficultés et compte tenu<br />
des caractéristiques de la filière, une<br />
intervention financière et technique en<br />
faveur de la filière s’avère né<strong>ce</strong>ssaire voire<br />
impérative pour la valorisation de <strong>ce</strong><br />
secteur et la ré<strong>du</strong>ction des importations<br />
<strong>du</strong> riz dans le Kivu<br />
Etude réalisée grâ<strong>ce</strong> à l’appui financier<br />
de SOS FAIM/ Belgique
Comment extraire l’amidon de manioc chez soi ?<br />
Comment extraire l’amidon de<br />
manioc chez soi?<br />
Le manioc est une denrée qui se détériore rapidement. Une autre façon de le conserver longtemps est de le transformer en amidon, <strong>ce</strong>tte fine<br />
poudre blanche semblable à la farine, beaucoup plus utilisé pour entretenir et redonner vie aux vêtements. Comment procéder? De tous les<br />
tubercules, le manioc est le plus sollicité pour son amidon par<strong>ce</strong> qu’il offre de meilleurs résultats. Sa fabrication artisanale passe par 7 étapes<br />
qu’on peut essayer à domicile avec quelques tubercules.<br />
L’ÉPLUCHAGE ET LE<br />
LAVAGE<br />
Choisir les tubercules de manioc blanc<br />
frais et matures, âgées d’au moins 12 mois.<br />
Eliminer à l’aide d’un couteau ou d’une<br />
machette la peau pour ne garder que la<br />
partie de couleur blanche. <strong>La</strong>ver les<br />
tubercules pelés à grande eau pour rendre<br />
la suite de l’opération propre. S’ils ne sont<br />
pas lavés, on obtiendra un pro<strong>du</strong>it de<br />
mauvaise qualité.<br />
LE RÂPAGE<br />
Cette opération est la plus pénible et<br />
né<strong>ce</strong>ssite un grattoir à petites mailles.<br />
Râper le manioc pour obtenir une pâte. On<br />
pourra être tenté d’utiliser une machine à<br />
écraser pour ré<strong>du</strong>ire la pénibilité <strong>du</strong> travail.<br />
Mais <strong>ce</strong>tte option n’est pas la bonne car le<br />
manioc sera plutôt ré<strong>du</strong>it en bouillie et on<br />
obtiendra à la fin un amidon de qualité<br />
approximative.<br />
LE TREMPAGE ET LE<br />
TAMISAGE<br />
Cette phase a pour but de séparer les grosses<br />
particules des fines. Elle né<strong>ce</strong>ssite un<br />
tamis à grosses et fines mailles. Elle<br />
consiste à mélanger la pâte obtenue <strong>du</strong><br />
râpage avec une bonne quantité d’eau et à<br />
filtrer le liquide avec le tamis à grosses<br />
mailles dans un premier temps, et ensuite<br />
avec <strong>ce</strong>lui à fines mailles.<br />
L’opération peut être répétée jusqu’à<br />
élimination de toutes les particules non<br />
râpées ou des grosses fibres. On peut aussi<br />
se servir d’un tissu fin et propre. Cette<br />
option raccourcit l’opération si le manioc<br />
a été bien râpé au départ.<br />
LA DÉCANTATION OU LA<br />
SÉDIMENTATION<br />
Verser à nouveau la pâte débarrassée de ses<br />
déchets dans une bassine d’eau propre.<br />
<strong>La</strong>isser <strong>ce</strong>tte eau au repos pendant un bon<br />
bout de temps, au moins 5 heures.<br />
Plus la quantité pro<strong>du</strong>ite est grande, plus<br />
le temps de décantation est long. Quoi<br />
qu’il en soit, l’eau de surfa<strong>ce</strong> doit être<br />
claire, et la séparation entre la pâte et l’eau<br />
doit être visible.<br />
Retirer délicatement <strong>ce</strong>tte eau et essorer la<br />
pâte restée au fond pour extraire le peu<br />
d’eau qu’elle contient encore.<br />
LE SÉCHAGE<br />
<strong>La</strong> pâte obtenue doit être exposée au soleil<br />
au plus vite pour éviter qu’elle se fermente.<br />
Bien l’étaler sur une bâche en plastique,<br />
loin des animaux domestiques et de toute<br />
saleté. Remuer de temps en temps pour<br />
faciliter le séchage. Le temps que prend<br />
<strong>ce</strong>tte étape dépend de l’intensité de la<br />
chaleur <strong>du</strong> soleil et de la quantité d’amidon<br />
à sécher. L’essentiel est d’obtenir une<br />
poudre bien sèche. Plus le taux d’humidité<br />
est faible, plus l’amidon se conserve<br />
longtemps.<br />
LE TAMISAGE<br />
Après séchage, on obtient un amidon brut<br />
qui contient encore des mottes<br />
granuleuses ou des impuretés. Dans un<br />
premier temps affiner <strong>ce</strong>tte poudre en<br />
l’écrasant à nouveau. On peut se servir<br />
d’une bouteille en verre pour le faire.<br />
Lorsque la quantité obtenue est<br />
importante, <strong>ce</strong>rtains préfèrent l’écraser à<br />
une machine à moudre les céréales. C’est<br />
plus facile, mais le risque que la poudre<br />
d’amidon ait plus d’impuretés est grand,<br />
si des céréales tel le maïs y ont été<br />
préalablement écrasées.<br />
Passer la poudre au tamis à mailles fines,<br />
plusieurs fois. Le pro<strong>du</strong>it obtenu après<br />
tamisage est donc l’amidon de manioc prêt<br />
à l’usage.<br />
LE CONDITIONNEMENT<br />
Il est préférable de conditionner son<br />
amidon dans des bouteilles plastiques , ou<br />
dans des sachets plastiques. Ils doivent<br />
être conservés dans des endroits secs, à<br />
l’abri de l’humidité. Bien séché et bien<br />
conditionné, l’amidon se conserve<br />
longtemps.<br />
In <strong>La</strong> VoixDu Paysan /Camerounn<br />
Traitement de manioc par le mode traditionnel<br />
Les usages domestiques de l’amidon<br />
Les usages domestiques de l’amidon<br />
L’amidon est principalement utilisé dans<br />
les ménages pour l’entretien des<br />
vêtements. Il rend le tissu lisse, facilite le<br />
repassage et donne aux vêtements une<br />
bonne tenue, un aspect rigide et luisant.<br />
On l’utilise généralement sur des tissus<br />
pagne, lin, bazin.<br />
COMMENT AMIDONNER<br />
SON VÊTEMENT<br />
Préparer la pâte d’amidon : Mettre une<br />
dose de poudre d’amidon dans un bol, la<br />
malaxer à la main dans un peu d’eau pour<br />
la dissoudre au mieux.<br />
Passer le liquide au tamis pour éviter les<br />
grumeaux.<br />
Le verser ensuite dans de l’eau bouillante,<br />
et tourner sans arrêt jusqu’à <strong>ce</strong> que le<br />
mélange soit épais. Pendant la cuisson,<br />
ajuster l’épaisseur avec de l’eau chaude de<br />
préféren<strong>ce</strong>, selon la fluidité désirée. <strong>La</strong> pâte<br />
est prête lorsqu’elle tend vers une<br />
coloration grise.<br />
Bien diluer la bouillie obtenue avec de<br />
l’eau propre. Y tremper le linge, puis essorer<br />
et sécher.<br />
ASTUCES<br />
EN PRATIQUE<br />
- Pour éviter que le vêtement une fois sec<br />
soit trop raide, ou ait des tra<strong>ce</strong>s d’amidon<br />
par endroit, la pâte obtenue en fin de cuisson<br />
doit être légère, fluide et non épaisse.<br />
- Ajouter un peu de sel à la pâte pour donner<br />
plus d’éclat au vêtement, et éviter que la<br />
semelle <strong>du</strong> fer ne colle pendant le<br />
repassage.<br />
- Avant de laver un tissu amidonné, laisser<br />
le tremper <strong>du</strong>rant quelques temps dans un<br />
récipient d’eau tiède dans laquelle vous<br />
aurez dilué un peu de lessive, question de<br />
l’assouplir d’abord <br />
In <strong>La</strong> <strong>voix</strong> <strong>du</strong> <strong>paysan</strong><br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°18.P21
L<br />
FICHE TECHNIQUE<br />
ES BONNES ESPÈCES<br />
À ÉLEVER<br />
Certains paramètres doivent être pris en<br />
considération dans <strong>ce</strong>tte étape cruciale.<br />
Il existe de nombreux types d’escargot,<br />
mais trois espè<strong>ce</strong>s s’élèvent bien au<br />
Cameroun et en Afrique Sud Saharienne :<br />
« Dans mon arrondissement d’origine à<br />
Pouma, à environ 130 km de Douala, tout<br />
le monde consomme la chair d’escargot,<br />
car la viande de bœuf est cher pour les<br />
<strong>paysan</strong>s. L’escargot est de plus en plus rare<br />
à cause <strong>du</strong> nombre élevé de<br />
consommateurs, des cultures sur brûlis et<br />
de l’utilisation des pesticides. J’ai appris<br />
l’élevage par Internet et plusieurs<br />
formations au Cameroun et à l’Etranger.<br />
J’ai débuté <strong>ce</strong>t élevage en 2004, et je compte<br />
aujourd’hui plus de 20 000 escargots<br />
répartis dans deux fermes situées à Pouma<br />
et à Yaoundé.<br />
L’escargot est hermaphrodite, donc 500<br />
escargots équivalent à 500 pondeuses.<br />
Pour optimiser la repro<strong>du</strong>ction il faut<br />
respecter la densité recommandée, et bien<br />
nourrir les escargots. Je vends l’escargot<br />
nettoyé prêt à cuire dans des sachets que je<br />
conditionne en paquets de 250 g, 500 g, et<br />
1 kg .<br />
Plusieurs contrats sont déjà noués avec<br />
des supermarchés. qui coûtent<br />
respectivement 2000 Fcfa, 4000 F cfa et<br />
8000 F cfa. Le prix est légèrement élevé à<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°17.P.22<br />
Elevage des escargots : une<br />
activité qui rapporte!<br />
<strong>La</strong> consommation de <strong>ce</strong>tte grande sour<strong>ce</strong> de protéines prend de l’ampleur au Cameroun. Paradoxalement, on en trouve de<br />
moins en moins dans nos forêts. <strong>La</strong> seule alternative salutaire est d’en élever davantage pour faire fa<strong>ce</strong> à la demande<br />
croissante.L’élevage des escargots a déjà pris son envol<br />
Achatina achatina, achatina marginata et<br />
Achatina fulica.<br />
Achatina achatina : ils sont réputés<br />
être les plus gros escargots <strong>du</strong> monde. Très<br />
répan<strong>du</strong>e en Afrique de l’Ouest, <strong>ce</strong>tte<br />
espè<strong>ce</strong> demande plus d’humidité et met<br />
plus de temps pour atteindre la maturité<br />
sexuelle. <strong>La</strong> coquille est de forme conique<br />
et pointue, de couleur marron avec<br />
beaucoup de rayures caractéristiques qui<br />
font penser au tigre. Elle peut pondre plus<br />
de 200 œufs, <strong>ce</strong>s œufs environ 2 à 3<br />
semaines après la ponte. <strong>La</strong> <strong>du</strong>rée de vie<br />
est en moyenne de 5 à 6 ans, et va<br />
ex<strong>ce</strong>ptionnellement jusqu’à 9 ans. Un<br />
escargot a<strong>du</strong>lte peut peser jusqu’à 450 g.<br />
« Je vends 250 g d’escargots ne toyés à 2 000 F cfa»<br />
Bissohong Jean-Marie, éleveur transformateur depuis 7 ans<br />
cause de nombreux pro<strong>du</strong>its utilisés pour<br />
le nettoyage (vinaigre, sel gemme, citron).<br />
<strong>La</strong> chair d’escargots a le goût <strong>du</strong> rognon<br />
braisé. Je vends un repro<strong>du</strong>cteur prêt à<br />
pondre à 200 F cfa. Pour la con<strong>du</strong>ite de<br />
l’élevage, la densité normale est 25<br />
escargots au mètre carré. Mais pour l’espè<strong>ce</strong><br />
Achatina achatina qui aime s’entasser, on<br />
peut aller jusqu’à 40 escargots au mètre<br />
carré. Pour la nutrition, la papaye est le fruit<br />
prisé des escargots. Ils consomment<br />
jusqu’aux feuilles et mêmes les fruits non<br />
mûrs. Donner plus les légumes-feuilles<br />
aux jeunes escargots. Il faut éviter de<br />
donner les fruits acides comme le citron,<br />
le pamplemousse. Pour une croissan<strong>ce</strong><br />
optimale, il est conseillé de ne pas<br />
mélanger les espè<strong>ce</strong>s. Il faut éviter de<br />
mettre les grands et les petits ensembles à<br />
cause de l’esprit de cannibalisme qui règne<br />
chez eux. Il faut aussi éviter de leur donner<br />
un pro<strong>du</strong>it chimique comme la craie. Le<br />
rempla<strong>ce</strong>r par <strong>du</strong> kaolin.Pour attaquer le<br />
marché extérieur, nous venons de mettre<br />
sur pied la Confédération nationale des<br />
éleveurs d’escargots <strong>du</strong> Cameroun, en<br />
abrégé CONFEEC. Elle regroupe des<br />
éleveurs <strong>du</strong> Centre, <strong>du</strong> Sud, <strong>du</strong> Sud-ouest,<br />
de l’Est et <strong>du</strong> Littoral. Je consacre aussi<br />
une bonne partie de mon temps à former<br />
les futurs achatiniculteurs.<br />
Le coût de la formation est de 50?000 F<br />
cfa pour une personne. Mais <strong>ce</strong> montant<br />
peut être revu à la baisse si c’est un groupe<br />
de plusieurs personnes qui sollicitent se<br />
former en même temps. »<br />
Achatina fulica : c’est aussi un gros<br />
escargot dont l’a<strong>du</strong>lte pèse près de 250 g.<br />
Sa coquille est conique, brune et spiralée.<br />
Elle s’adapte à toutes sortes<br />
d’environnement.<br />
Elle atteint la maturité spirituelle plus tôt<br />
et se repro<strong>du</strong>it par fécondation croisée. Leur<br />
<strong>du</strong>rée de vie va de 3 à 5 ans.<br />
Achatina marginata : c’est un gros<br />
escargot, atteignant généralement une<br />
longueur de 20 cm et un poids de 500 g. <strong>La</strong><br />
coquille est bien moins pointue que<br />
l’espè<strong>ce</strong> Achatina, et sa rondeur est<br />
particulièrement ac<strong>ce</strong>ntuée chez les jeunes<br />
escargots. <strong>La</strong> période d’incubation, de<br />
l’oeuf à l’éclosion, est d’environ 4<br />
semaines. Ces escargots atteignent leur<br />
maturité sexuelle vers 10-12 mois<br />
9 raisons pour élever les escargots<br />
1 <strong>La</strong> chair d’escargot est une bonne sour<strong>ce</strong> de protéines, de fer et<br />
en calcium.<br />
2 L’élevage d’escargots n’est pas nuisible à l’environnement,<br />
contrairement aux autres élevages conventionnels qui polluent par<br />
leur odeur et par leurs déchets.<br />
3.L’investissement de départ n’est pas assez élevé.<br />
4.Les charges d’élevage sont négligeables.<br />
5. L’escargot se multiplie vite.<br />
6 <strong>La</strong> chair est prisée et procure des revenus.<br />
7 L’escargot peut être utilisé pour prévenir et soigner beaucoup de<br />
maladies.<br />
8 Il peut être utilisé dans l’alimentation des animaux en<br />
rempla<strong>ce</strong>ment ou en complément des farines de poisson.<br />
9 Les travaux journaliers dans l’élevage né<strong>ce</strong>ssitent très peu de<br />
temps. L’on peut mener <strong>ce</strong>tte activité en même temps que plusieurs<br />
autres.<br />
In la <strong>voix</strong> <strong>du</strong> <strong>paysan</strong>
Prix moyens des pro<strong>du</strong>its agricoles au détail (Fc/Kg) et en gros (Fc/unité de<br />
vente) - Période <strong>du</strong> 16 au 31 mars 2012<br />
Prix moyens des pro<strong>du</strong>its agricoles au détail (Fc/Kg) et en gros (Fc/unité de<br />
vente) - Période <strong>du</strong> 15 Dé<strong>ce</strong>mbre 2011 au 15 Janvier 2012<br />
ECHOS DES MARCHES<br />
Sour<strong>ce</strong>:<br />
Observatoire<br />
Economique<br />
des Marchés-<br />
Bulletin n°019<br />
AGRISUD<br />
ECHOS DES MARCHES<br />
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°17.P.23
L<br />
D<br />
TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT- Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provin<strong>ce</strong>s<br />
CINQUIEME ANNEE-N°18-AVRIL 2012 EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA<br />
Le Gouvernement Congolais appelé à réhabiliter le servi<strong>ce</strong><br />
national de vulgarisation agricole au sein de l’INERA<br />
’Institut national pour la<br />
recherche agronomique a plaidé<br />
pour la redynamisation de <strong>ce</strong><br />
servi<strong>ce</strong> afin d’assurer<br />
l’encadrement des pro<strong>du</strong>cteurs appelés à<br />
utiliser les technologies et les innovations<br />
de la recherche.<br />
Pour la meilleure redynamisation RD-<br />
Congo, l’Institut national pour l’étude et<br />
la recherche agricole pour le<br />
développement en RDCongo, l’Institut<br />
national pour l’étude et la recherche<br />
agronomiques (INERA) a recommandé au<br />
gouvernement de la Rd Congo de<br />
réhabiliter le servi<strong>ce</strong> national de<br />
vulgarisation. C’est pour assurer<br />
l’encadrement des pro<strong>du</strong>cteurs appelés à<br />
utiliser les technologies et les innovations<br />
de la recherche. Il lui faut aussi autoriser<br />
l’engagement des chercheurs et<br />
techniciens en vue d’étoffer les<br />
programmes de recherche.<br />
es ingénieurs agronomes<br />
<strong>congolais</strong> dénon<strong>ce</strong>nt les<br />
insuffisan<strong>ce</strong>s de la loi portant<br />
principes fondamentaux <strong>du</strong><br />
secteur agricole et rural en<br />
vigueur en RDC par la non intégration de<br />
toutes les composantes <strong>du</strong> secteur<br />
agricole. Sekin Mamba Mamba Damas,<br />
président de l’Association des ingénieurs<br />
agronomes <strong>du</strong> Congo (ASSIAC) le<br />
recours à l’agro-développement est une<br />
option avant-gardiste qui soit à même de<br />
booster l’économie générale par la<br />
restauration de la balan<strong>ce</strong> de<br />
paiement.Pour des ingénieurs agronomes<br />
<strong>congolais</strong> les insuffisan<strong>ce</strong>s de la loi<br />
portant les principes fondamentaux <strong>du</strong><br />
secteur agricole et rural laissent libre court<br />
aux spéculations <strong>du</strong>verses. Ils déplorent<br />
et se disent indignés <strong>du</strong> traitement réservé<br />
au capital humain et technique (CHT) <strong>du</strong><br />
secteur agricole au servi<strong>ce</strong> de l’Etat,<br />
caractérisé par le mépris de la profession<br />
d’agronome, la rémunération modique, la<br />
sous-utilisassions et le mal emploi.<br />
L’ASSIAC demande au Parlement une<br />
politique agricole <strong>du</strong> Congo qui va faire<br />
de la RDC un pays émergent. Elle souhaite<br />
une définition claire de la stratégie<br />
nationale de développement économique<br />
<strong>ce</strong>ntrée sur le secteur agricole et la<br />
revisitassions de la loi actuelle et son<br />
extension aux autres domaines connexes<br />
Ces recommandations ont été formulées<br />
lors de la revue scientifique de l’INERA<br />
organisée <strong>du</strong> 23 au 27 janvier 2012 à<br />
l’INERA Mvuazi dans le Bas-Congo, sur<br />
le thème Redynamisation de la recherche<br />
agricole pour le développement en Rd<br />
Congo). A son conseil d’administration,<br />
l’INERA a recommandé de demander au<br />
ministère de tutelle une mise à jour <strong>du</strong><br />
plan directeur de la recherche<br />
agronomique resté non modifié depuis<br />
1991, en tenant compte des propositions<br />
faites à la direction générale sur le<br />
fonctionnement des programmes de<br />
recherche et leurs antennes. Pour <strong>ce</strong>la, le<br />
conseil d’administration est appelé à<br />
mettre en pla<strong>ce</strong> une structure pour<br />
ré<strong>ce</strong>ptionner les dossiers des chercheurs à<br />
soumettre au ministre pour l’avan<strong>ce</strong>ment<br />
en grade des chercheurs et d’approuver<br />
l’organigramme amendé de l’INERA.<br />
Protestation des<br />
ingénieurs agronomes<br />
contre la loi agricole<br />
tels la loi sur le droit à l’alimentation et la<br />
nutrition, la pro<strong>du</strong>ction et la santé<br />
animales et la pêche.<br />
Ils en appellent également à la relan<strong>ce</strong> des<br />
institutions de finan<strong>ce</strong>ment <strong>du</strong> secteur<br />
agricole et exigent <strong>du</strong> gouvernement le<br />
respect de ses engagements, précisément<br />
l’accord de Maputo 2003 relatif à<br />
l’accroissement <strong>du</strong> budget de l’Etat à 10<br />
% en faveur <strong>du</strong> secteur agricole. Le même<br />
accord con<strong>ce</strong>rne la revalorisation de la<br />
profession d’agronome, la création <strong>du</strong><br />
cadastre agricole et l’harmonisation de la<br />
loi agricole avec <strong>ce</strong>lles foncière et<br />
forestière dans une perspective<br />
d’intégration de l’habitat, la protection<br />
environnementale et <strong>du</strong> secteur agricole.<br />
L’ASSIAC exige également la<br />
publication de la loi semencière, que les<br />
institutions de la recherche agronomique<br />
et de l’enseignement technique agricole<br />
soient, outre la tutelle administrative<br />
actuelle, placées sous la tutelle technique<br />
<strong>du</strong> ministère ayant l’agriculture pour<br />
besoin d’efficacité et de technicité. Enfin,<br />
le souhait de <strong>ce</strong>tte association est que soit<br />
ren<strong>du</strong> opérationnel le partenariat publicprivé<br />
entre le ministère de l’Agriculture,<br />
les offi<strong>ce</strong>s et les entreprises agricoles<br />
d’une part, et le secteur privé et la société<br />
civile d’autre part. ACP<br />
A sa direction générale, l’INERA a<br />
recommandé entre autres de designer une<br />
équipe qui va évaluer le budget estimatif<br />
de la révision <strong>du</strong> plan directeur de la<br />
recherche agronomique à proposer au<br />
conseil d’administration ; de chercher un<br />
bailleur des fonds qui va finan<strong>ce</strong>r la<br />
révision <strong>du</strong> plan directeur de la recherche<br />
agronomique ; de soumettre les postes de<br />
responsabilité scientifique, en<br />
l’occurren<strong>ce</strong> <strong>ce</strong>lui <strong>du</strong> directeur <strong>du</strong> <strong>ce</strong>ntre<br />
de recherche, <strong>du</strong> chef de station et <strong>du</strong><br />
coordonnateur de recherche à une<br />
compétition en tenant compte des critères<br />
fixés par le règlement intérieur de<br />
l’INERA ; d’étoffer les programmes de<br />
recherche suivant une configuration<br />
minimale en 4 sections suivantes:<br />
l’Amélioration et la sélection (animale et<br />
végétale) ; l’Agronomie ou les pratiques<br />
d’élevage; la Défense des cultures ou la<br />
santé animale; les Techniques post-récolte<br />
et transformation.<br />
A la direction générale, il a aussi été<br />
recommandé de rattacher au programme<br />
recherche et développement de chaque<br />
<strong>ce</strong>ntre ou station une section socio-agro-<br />
économique indispensable pour la<br />
promotion des résultats de recherche de<br />
chaque programme dans un esprit multidisciplinaire<br />
; de créer le programme<br />
horticulture qui s’occupera de la recherche<br />
sur les légumes, à feuilles et à fruits, les<br />
condiments et les fleurs ; d’attirer les<br />
programmes de recherche existant de<br />
prendre en compte <strong>ce</strong>rtaines cultures<br />
oubliées pourtant beaucoup consommées<br />
tels que le blé, l’éleusine, le sorgho et le<br />
millet ; de publier avant le mois d’avril<br />
une brochure reprenant les caractéristiques<br />
des variétés des cultures, la disponibilité<br />
de semen<strong>ce</strong>s ou de matériels de plantation,<br />
le lieu et la période de disponibilité, et les<br />
modalités de commande sur les cultures<br />
pérennes : cacao, caféier, palmier à huile ;<br />
de publier Une deuxième brochure sur les<br />
cultures vivrières riz, maïs, manioc,<br />
haricot, arachide, soja, pomme de terre et<br />
patate dou<strong>ce</strong> ; de créer une revue<br />
scientifique nommée « Revue de<br />
recherche agronomique ».<br />
Aux <strong>ce</strong>ntres et stations, les participants à<br />
la revue scientifique ont demandé de<br />
Situation alimentaire et humanitaire<br />
catastrophique en RDC<br />
<strong>La</strong> situation alimentaire et humanitaire en République démocratique <strong>du</strong> Congo<br />
(RDC) n’a pas connu d’amélioration moyenne au cours de <strong>ce</strong>s dernières années, a dit<br />
M. Koffi Akakpo, chef de l’Unité d’analyse et cartographie de la vulnérabilité au<br />
Programme alimentaire mondiale (PAM), au cours <strong>du</strong> café de presse animé jeudi au<br />
siège des Nations Unies à Kinshasa, conjointement avec le Fonds des Nations Unies<br />
pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).<br />
Selon M. Koffi, <strong>ce</strong>tte situation « alarmante » est causée par de nombreux facteurs<br />
d’ordre structurel, notamment le manque d’infrastructures de transport et de<br />
circulation des pro<strong>du</strong>its agricoles entre les provin<strong>ce</strong>s, ainsi que des facteurs<br />
conjoncturels dont les conflits armés qui entrainent les mouvements des populations,<br />
abandonnant leurs terres. <strong>La</strong> hausse de prix des denrées alimentaires dans le pays<br />
souvent incompatible au pouvoir d’achat des populations constitue également un<br />
handicap essentiel, a renchéri pour sa part, M. Fabien, cadre de la FAO.<br />
<strong>La</strong> RDC dont l’économie est essentiellement agricole, connaît actuellement une<br />
forte dégradation de ressour<strong>ce</strong>s naturelles et ses populations éprouvent des difficultés<br />
d’accès aux intrants agricoles de qualité, a-t-il indiqué. Le PAM et la FAO ont opté,<br />
comme plan d’action humanitaire 2012, pour des stratégies d’aide aux communautés<br />
afin de les amener à un système agricole professionnel et à une méthode de pro<strong>du</strong>ction<br />
et de conservation plus amélioré des denrées. Par ailleurs, les deux institutions se<br />
réjouissent d’avoir réalisé quelques actions positives en 2011, notamment<br />
l’instauration d’un accès facile de 2,5 millions de personnes à l’eau potable.<br />
Retrouvez <strong>ce</strong> journal sur le siteweb<br />
www.la<strong>voix</strong><strong>du</strong><strong>paysan</strong><strong>congolais</strong>.com<br />
motiver la né<strong>ce</strong>ssité de création des<br />
antennes inexistantes dans le <strong>ce</strong>ntre et<br />
station ; d’exploiter l’expertise de la<br />
section foresterie et <strong>ce</strong>lle <strong>du</strong> programme<br />
de gestion et conservation des, ressour<strong>ce</strong>s<br />
naturelles pour rebois en nos <strong>ce</strong>ntres et<br />
stations de faciliter la tâche aux chercheurs<br />
en finançant la publication des articles...<br />
<strong>La</strong> revue scientifique a aussi fait des<br />
recommandations sur différents<br />
programmes de recherche sur plusieurs<br />
pro<strong>du</strong>its tels que le cacaoyer, le caféler, le<br />
palmier à huile... Le phare y reviendra dans<br />
les prochains jours.<br />
Jean-René Bompolonga/Le Phare<br />
<strong>La</strong> Voix <strong>du</strong><br />
Paysan<br />
Congolais<br />
MENSUEL D’INFORMATIONS DU<br />
MONDE RURAL ET DE L’ENVI-<br />
RONNEMENT<br />
Editeur<br />
Baudouin Hamuli<br />
Directeur de Publication<br />
Jean Baptiste Lubamba<br />
Rédacteur en Chef<br />
Emmanuel Kokolo<br />
Comité Editorial<br />
Baudouin Hamuli, Jean-Baptiste<br />
Lubamba, François Cajot, Jeanine<br />
Mukanyirwa, Albert Kabuya, Freddy<br />
Mumba, Emmanuel Kokolo, Danny<br />
Singoma<br />
Collaboration<br />
Thomas Mukoko, Petra Iyeli, Alain<br />
Huart, Hygin Mandiangu, Dina<br />
Buhake, Jean Baptiste Musabyimana,<br />
Baende Lepetit, Raymonde Senga, Jean<br />
Victor Ngeleka, Sarah Kiangu<br />
Administration et Finan<strong>ce</strong>s<br />
Justin Kangwenyenye<br />
Distribution<br />
Thomas Mukoko<br />
Chrispin Assimbo<br />
Impression<br />
IPC Servi<strong>ce</strong>s<br />
Kinshasa<br />
Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:la<strong>voix</strong><strong>du</strong> <strong>paysan</strong>_rdc@yahoo.fr./www.<strong>ce</strong>nadep.net