Le Cycle de l'Eveil - Fnac

en Ham’Edaïs, était d’un vert bleu très pâle. Recouverte de fines écailles à
peine discernables, la lumière terrestre donnait des reflets argentés à
l’épiderme. Bien que cela puisse attirer l’œil, l’effet n’avait aucune
comparaison avec celui obtenu lorsque la peau écailleuse était humide.
Ajouter à cela le chant merveilleux et hypnotique des siréniens, il n’y avait
rien d’étonnant à ce que quelques marins d’antan aient disparu en mer
attirés de façon irrésistible par ces belles dans des récifs naufrageurs.
Mékaline posa ses mains aux longs doigts palmés sur les épaules
d’Alysée et regarda avec compassion mais fermeté la beauté elfique.
– Je connais et comprends vos réticences, princesse Alysée. Votre bonté
est grande et connue en Gwel’Edaïs. Mais la guerre est la guerre et
victimes il y a toujours, qu’elles soient légitimes ou innocentes. Avec le
soutien de votre frère, notre prince à tous, nous faisons ce qu’il doit être
fait.
– Je le sais dame Mékaline et sachez que je vous sais gré de vos paroles
et du soutien que votre peuple donne à mon frère, termina aimablement et
en suivant le protocole Alysée en détournant le regard des yeux blanc
argenté de la sirène.
D’une révérence Mékaline adressa son respect à la princesse qui quittait
la pièce d’une démarche altière et royale. Sa servante, la fidèle Cordmé,
l’attendait dans le petit hall se trouvant juste derrière la grande salle. Bien
que lisant l’inquiétude dans le regard de sa maitresse, l’elfe à la chevelure
mauve ne dit mot et suivit Alysée prête à répondre aux moindres de ses
besoins.
D’un pas léger, la princesse elfique parcourut les couloirs de pierre du
palais royal. Son esprit était absent ; ses pensées étaient tournées vers cette
guerre inéluctable que son frère devait mener. Son regard glissa sur les
épaisses tentures couvrant une partie des hauts murs. Magnifiquement
tissées, les tapisseries venaient des quatre coins de Gwel’Edaïs et
représentaient des scènes du quotidien de tous les peuples de Faéries.
Alysée aimait particulièrement cette simplicité qui convenait tant à sa
nature profonde.
Elle gravit une à une les multiples marches de la tour et s’engagea sur
une arche couverte la reliant à une des autres multiples flèches secondaires
du palais. Un souffle léger l’attira vers une haute fenêtre ogivale.
Alysée s’appuya sur le rebord. Les frondaisons d’Yg-drach’Ill, le chêne
originel, arbre géant, pivot central de Gwel’Edaïs, dominait le palais royal.
De là, elle surplombait une partie des bâtiments bas du fort entourés de
multiples petits parcs. Son monde était si beau… si beau, mais mourant ;
elle en était consciente.
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