2006/01/20 vendredi : LIMPARTIAL : LIMPARTIALLIMPARTIAL
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2<br />
GRAND ANGLE<br />
Par<br />
Françoise Kuenzi<br />
Inondations, grêle, glissements<br />
de terrain, ouragans,<br />
tremblements de<br />
terre: si le canton de Neuchâtel<br />
est moins exposé que d’autres<br />
aux catastrophes naturelles, il<br />
doit malgré tout se préoccuper<br />
des risques potentiels. Et d’ici<br />
2<strong>01</strong>0, il devrait même disposer<br />
d’un outil idéal: une carte des<br />
dangers naturels, a annoncé<br />
mercredi soir Laurent Memminger,<br />
directeur de l’Etablissement<br />
cantonal d’assurance et<br />
de prévention (Ecap), à l’occasion<br />
du premier Café scientifique<br />
de l’année mis sur pied par<br />
l’Université de Neuchâtel et la<br />
Société neuchâteloise de sciences<br />
naturelles.<br />
«Nous allons vers<br />
des étés plus secs,<br />
avec des pluies rares,<br />
mais plus violentes»<br />
«Noussommesentraind’établir<br />
cette carte, qui devrait être terminée<br />
pour le bicentenaire de l’Ecap, en<br />
2<strong>01</strong>0, précise Laurent Memminger.<br />
La Confédération subventionne<br />
l’opération à raison de<br />
80%, et nous prendrons en charge<br />
le solde, qui représente tout de<br />
même quelque 600.000 francs.<br />
Mais ce type d’outil sera très précieux,<br />
dans un contexte d’aménagement<br />
du territoire, et bien sûr de<br />
prévention des dangers.»<br />
Des dangers qui, sur sol neuchâtelois,<br />
n’ont rien de comparable<br />
au risque, par exemple,<br />
que connaît le canton du Valais,<br />
sujet à inondations. Mais il<br />
reste malgré tout des inconnues,<br />
notamment aux abords<br />
des cours d’eau (l’Areuse peut<br />
facilement déborder à Boudry)<br />
ou de pentes propices aux glissements<br />
de terrain.<br />
Prévenir au lieu de subir<br />
«L’idée est de délimiter des zones<br />
où l’on ne pourrait plus construire,<br />
même si, évidemment, les<br />
bâtiments déjà existants ne seraient<br />
pas démolis, précise le directeur<br />
de l’Ecap. Mais on<br />
pourrait alors savoir de quelle manière<br />
agir préventivement ou réagir<br />
dans le cas d’un sinistre.»<br />
Reste évidemment l’imprévu,<br />
un nouveau Lothar ou<br />
un séisme centenaire. «Un tremblement<br />
de terre peut très bien se produiredanslecantondeNeuchâtel,<br />
même si le risque est moins élevé<br />
qu’à Bâle ou en Valais,indique<br />
Olivier Lateltin, de l’Office fédéral<br />
des eaux et de la géologie.<br />
La première chose à faire serait<br />
d’intégrer les normes des architectes<br />
aux nouvelles constructions, qui<br />
devraient pouvoir résister à une<br />
magnitudede6.»<br />
Quant aux indondations, elles<br />
pourraient être mieux gérées<br />
grâce à un meilleur entretien<br />
des berges et des forêts. Le<br />
Valais a même lancé un vaste<br />
projet, sur <strong>20</strong> ans, visant à redonner<br />
de l’espace au Rhône,<br />
en l’élargissant de manière<br />
substantielle.<br />
Car le réchauffement climatique<br />
semble bel et bien avoir<br />
un effet sur les catastrophes naturelles,<br />
et surtout sur la pluviométrie.<br />
Eminent expert en<br />
Vendredi <strong>20</strong> janvier <strong><strong>20</strong>06</strong><br />
climatologie, le professeur<br />
Martin Beniston a ainsi expliqué<br />
qu’il fallait s’attendre, d’ici<br />
50 à 100 ans, à des hivers plus<br />
humides et des étés plus secs,<br />
mais sujets à des précipitations<br />
plus abondantes sur des courtes<br />
périodes: «Unclimatunpeu<br />
méditerranéen». Les rivières vont<br />
encore avoir tout loisir de déborder.<br />
La catastrophe d’août<br />
dernier, qui a notamment touché<br />
l’Aar, pourrait bien se reproduire...<br />
/FRK<br />
L’Express<br />
L’Impartial<br />
Ne pas agir en catastrophe<br />
CAFÉ SCIENTIFIQUE Une carte neuchâteloise des dangers naturels devrait être établie d’ici 2<strong>01</strong>0 à l’initiative<br />
de l’Ecap. Une manière de mieux prévenir les risques, même si ceux-ci sont moindres que dans d’autres cantons<br />
CHIENS DANGEREUX<br />
Le modèle<br />
neuchâtelois<br />
en exemple<br />
Neuchâtel a été cité en<br />
exemple lors d’un<br />
congrès de vétérinaires<br />
comportementalistes qui<br />
se tient cette semaine à Leysin<br />
(VD). Critiquant les propositions<br />
de l’Office vétérinaire<br />
fédéral sur les chiens<br />
dangereux, des vétérinaires<br />
comportementalistes ont<br />
proposé mercredi de s’inspirerdecequisefaitenBelgique<br />
ou à Neuchâtel. Ils<br />
prônent la prévention et la<br />
responsabilisation des propriétaires<br />
de chiens.<br />
«Les pays qui établissent des<br />
listes de chiens interdits, la<br />
France notamment, ont eu pour<br />
résultat une augmentation des<br />
chiens dangereux, note la vétérinaire<br />
lausannoise Anne-<br />
Marie Villars. Interdire le<br />
pitbull, c’est lui donner la valeur<br />
d’une arme». Elle soutient le<br />
modèle neuchâtelois: obligation<br />
de dénoncer toute<br />
morsure, suivi des chiens<br />
mordeurs par les services<br />
cantonaux et prévention<br />
dans les écoles. /ats-réd<br />
Les risques<br />
en chiffres<br />
La prévention des<br />
dangers naturels<br />
coûte en Suisse 2,5<br />
milliards de francs par an.<br />
Enorme? Certes. Mais des<br />
«cacahuètes», dit Olivier Lateltin,<br />
par rapport au produit<br />
national brut suisse<br />
(450 milliards), alors que<br />
le phénomène El Niño<br />
coûte 30% du PNB de certainspaysd’Asie.<br />
Dans le canton de Neuchâtel,<br />
le risque maximum,<br />
en termes de coûts,<br />
est lié à la grêle: de l’ordre<br />
de 175 à <strong>20</strong>0 millions de<br />
francs pour l’orage le plus<br />
violent qui puisse être imaginé.<br />
En <strong>20</strong>04, l’Ecap a été<br />
confronté à 312 cas de<br />
grêle et a versé 1,2 million<br />
de francs à ce titre. Les dégâts<br />
naturels ont augmentédeprèsde<strong>20</strong>%entre<br />
<strong>20</strong>03 et <strong>20</strong>04 sur sol<br />
neuchâtelois.<br />
Intégrer les normes antisismiques<br />
aux nouvelles<br />
constructions n’a pas un<br />
coût énorme: 0,5% du<br />
coût total d’un bâtiment.<br />
De quoi résister à un<br />
séisme de 6, soit un séisme<br />
centenaire. Les centrales<br />
nucléaires et les barrages<br />
doivent, quant à eux, résister<br />
à un tremblement de<br />
terre susceptible de se produire<br />
tous les 10.000 ans,<br />
relève Martin Burkhard,<br />
professeur de géologie à<br />
l’Université de Neuchâtel.<br />
/frk<br />
Le pain dégusté comme le vin<br />
BOULANGERIE La confrérie cantonale a organisé hier sa taxation <strong><strong>20</strong>06</strong>. Issu de plusieurs métiers,<br />
le jury a procédé à une évaluation pointue dont dépend le droit de porter le titre de chevalier<br />
aunepetiteodeurqui<br />
me plaît bien»,évaluele «Il<br />
cuisinier Pierre-Alain<br />
Dubois, le nez plongé dans la<br />
mie. Un collège de cinq dégustateurs<br />
a évalué 130 pains présentés<br />
par 26 boulangeries hier<br />
après-midi à La Chaux-de-<br />
Fonds.<br />
«Notre canton est particulièrement<br />
pointu dans la taxation, cela<br />
assure une bonne émulation pour<br />
la qualité», souligne Jean-<br />
Pierre Conrad, grand maître<br />
des Chevaliers du bon pain.<br />
Neuchâtel a été l’un des premiers<br />
à élargir son jury à des<br />
non-professionnels de la boulangerie<br />
et à demander aux<br />
candidats de soumettre cinq<br />
pains – trois précédemment –<br />
àladégustation.Jugédemanière<br />
anonyme, chacun doit<br />
fournir un mi-blanc, un pain<br />
au lait, un noir, un pain à graines<br />
et une spécialité de son<br />
choix. En plus des Chevaliers<br />
du bon pain, tout artisan boulanger<br />
du canton peut s’inscrire.<br />
A titre comparatif, le<br />
jury est aussi allé chercher<br />
cinq produits dans une grande<br />
surface.<br />
«Jetrouvequelacroûtegagnerait<br />
à avoir quelque chose de plus<br />
croustillant, la mie aussi me paraît<br />
un peu trop élastique, com-<br />
mente l’œnologue Dany Pochon<br />
à propos d’un pain aux<br />
céréales. C’est la première fois<br />
que je participe à cette taxation,<br />
c’est intéressant. L’approche de la<br />
dégustation du pain et du vin of-<br />
fre un beau parallèle. Dans les<br />
deux cas, on évalue l’aspect, le<br />
bouquet, la franchise et la netteté<br />
des arômes».<br />
En plus des critères sensoriels,<br />
comme le goût, l’odeur,<br />
Chaque candidat au titre de Chevalier du bon pain devait soumettre cinq produits différents<br />
au collège de dégustateurs, hier à La Chaux-de-Fonds. PHOTO LEUENBERGER<br />
l’aigreur de la fermentation, la<br />
forme ou la texture, Neuchâtel<br />
a introduit des notes sur la<br />
propreté du laboratoire et la<br />
présentation des boulangeries<br />
en concours. Le visites auront<br />
lieu aujourd’hui et demain.<br />
Des amis de la mie<br />
Tous les boulangers obtenant<br />
au minimum 90 points<br />
sur 100 pourront porter le titre<br />
de Chevalier du bon pain <strong><strong>20</strong>06</strong>.<br />
Il faut réaliser ce total trois fois<br />
sur cinq ans pour être intronisé<br />
définitivement par la Confrérie<br />
des chevaliers du bon pain et<br />
représenter le canton auprès<br />
des confrères romands et tessinois.<br />
La prochaine cérémonie<br />
d’intronisation aura lieu en février<br />
à Peseux.<br />
Un domaine qui semble toucher<br />
autant à la technique qu’à<br />
l’émotion. «Je suis amoureux du<br />
pain, ça doit remonter à mon enfance,<br />
avoue le physiothérapeute<br />
Luca Bernetti, sans en<br />
perdre une miette. Le pain, c’est<br />
bon et c’est convivial, il évoque la<br />
table, comme le vin.» /AXB