Edition du 18 mai 2007

2 ForumL’EXPRESS - L’IMPARTIAL / VENDREDI 18 MAI 2007
?
LA QUESTION D’HIER
Allez-vous acheter des masques
d’hygiène pour vous protéger
contre une éventuelle pandémie?
Non
88%
Mauro Nanini /Cressier
Actuellement, pousser la
population à acheter des
masques «antigrippe aviaire»,
tient plus d’une farce que d’un
danger imminent de pandémie.
Nous prendrait-on pour des
dindons?
Claude Berberat /La Chaux-de-Fonds
Je n’achèterai pas de masques,
Cependant, je m’étonne que
l’OFSP, par la voix sage et
prudente de son directeur, ne
recommande pas l’achat de cent
masques (et non cinquante)
dans la perspective où une
deuxième pandémie viendrait
succéder à la première!
Nathalie Fellrath /Marin
J’achèterai les masques
recommandés. C’est une
question de responsabilité
collective, de santé publique.
Quand bien même ils ne
protègent effectivement pas de
Oui
12%
Nous prendrait-on pour des dindons?
la maladie, ils permettent
indiscutablement de ralentir sa
propagation. L’arrivée de la
grippe aviaire sera fatalement
subite et le temps de réaction
de la population à se protéger
sera déterminant dans la
maîtrise et l’ampleur de la
pandémie.
Charles-André Favre /Neuchâtel
Je n'achèterai pas de masque
pour le moment. Ils sont trop
chers. Les services médicaux ne
parlent pas de pandémie de
grippe aviaire. Il semble même
que la maladie est en
diminution dans le monde. Les
humains qui attrapent cette
grippe sont des paysans
étrangers qui vivent
continuellement avec leur
volaille. Les conseils donnés
par les médias sont une astuce
pour liquider les stocks de
matériel sanitaire et inutile
actuellement.
?
LA QUESTION DU JOUR
La participation de ministres de gauche au
gouvernement Fillon est-elle une trahison?
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COURRIER DES LECTEURS
Manque de courage
Service de pédiatrie hospitalière: ces
lecteurs critiquent l’attitude du Conseil
d’Etat et se disent inquiets pour la qualité
des soins apportés aux enfants.
Doit-on à notre tour
descendre dans la rue pour
défendre notre service de
pédiatrie?
Il est naturellement
regrettable de faire des coupes
budgétaires dans le milieu de la
santé et particulièrement dans
le domaine de la pédiatrie.
Toutefois, faisons confiance à la
direction de l’Hôpital dans le
fait qu’il n’y ait aucune autre
solution que la création d’un
service cantonal unique. Faisons
ensuite confiance au groupe de
travail mis en place qui, suite à
des observations empiriques, a
décrété qu’un centre spécialisé
dans l’ultramoderne hôpital
Pourtalès, à Neuchâtel, était
suffisant et préférable pour faire
face aux besoins de la
population. (...)
Alors pourquoi ce revirement
du gouvernement et ce manque
de courage face aux
protestations? A-t-on pesé les
ENFANT À L’HÔPITAL Des parents
s’interrogent. (RICHARD LEUENBERGER)
conséquences d’un tel retour en
arrière? La conclusion
immédiate que l’on peut en
retirer est la démission d’un
spécialiste confirmé et qui
s’était engagé dans le projet
initial.
Nous pouvons témoigner que
suite à la maladie grave d’un
enfant, nous avons besoin du
soutien et des compétences
professionnelles de spécialistes
et d’un personnel qui s’engage
dans la prise en charge de leurs
patients; engagement par leurs
Le clin d’oeil du lecteur
Photo envoyée par Werner Schulthess, de Neuchâtel. Qui explique: «Cette canne s’est
mise à couver ses quatre œufs dans un bac à fleurs qui se trouve au port de Neuchâtel.
Le problème, c’est que ce bac se trouve à une hauteur respectable du niveau de l’eau
pour des canetons nouveau-nés. Un beau jour, j’ai pourtant vu deux de ces canetons
avec leur mère sur l’eau. Celle-ci s’est envolée pour rejoindre son «nid» et s’y installer
confortablement... alors que les petits restaient seuls et désemparés sur l’eau!»
aptitudes et par les liens
nationaux et internationaux que
ces médecins ont tissés dans
leur cadre professionnel. Suite à
cet imbroglio politique et ce
climat instable, ces derniers
préfèrent quitter le navire et,
pour des familles comme la
nôtre, ces départs font très mal.
Il est regrettable que des
citoyens protestent contre des
mesures réfléchies et qualitatives
simplement parce qu’ils pensent
se voir déposséder de leurs
biens. A tout vouloir, on est en
train de tout perdre (à La
Chaux-de-Fonds ou à
Neuchâtel). Ne doit-on pas
parfois aller au-delà de ses
sentiments personnels pour voir
l’intérêt de la collectivité, tout
en tenant compte des moyens
financiers dont elle dispose?
Nous espérons de tout cœur
que toutes les familles
confrontées à la maladie grave
d’un enfant pourront conserver
dans une autre structure et un
autre endroit les services de ces
spécialistes démissionnaires et
difficilement remplaçables.
KATHIA ET PASCAL DEBÉLY
COLOMBIER
Michèle Morier-Genoud /Présidente du Parti socialiste romand de Bienne
Non. Cela montre que Ségolène Royal a fait un bon score et
que la droite centriste est obligée de composer des alliances
plutôt à sa gauche qu’à sa droite. Une politique monocolore
n’existe pratiquement nulle part. Au cours de la campagne déjà,
les candidats ont mis l’accent sur les préoccupations concrètes
des citoyens et la nécessité d’y apporter des réponses concrètes.
Quant aux éventuels ministres de gauche, ils ont certainement
accepté ce mandat en connaissant leur marge de manoeuvre et
les objectifs qu’ils pourront prétendre réaliser. /cfa
Menaces sur les rentes
Ce lecteur donne trois exemples qui
démontrent, selon lui, pourquoi il faut
refuser la révision de l’assurance
invalidité.
Trois petites histoires de vie.
Toute ressemblance ou
similitude avec des faits réels
ne sont pas fortuites...
Jean-Pierre (les prénoms
sont fictifs) a 32 ans et est
papa de deux enfants. Il était
charpentier. Maintenant, il ne
travaille plus suite à un
accident de travail. Tombé
d’un toit, il est paraplégique.
Ils attendaient sereinement
leur premier enfant. Hélas, un
accident à la naissance
handicapera Sylvie pour
toujours.
A 18 ans, Christine s’est déjà
illustrée dans plusieurs courses
de VTT. Mais une chute
provoque un grave
traumatisme crânien. Les
migraines de Christine
l’empêcheront de terminer son
CFC et de rentrer dans le
monde du travail
Si, le 17 juin, le peuple
suisse accepte la 5e révision de
l’assurance invalidité (AI), les
rentes de Jean-Pierre, Sylvie et
Christine ne seront pas
indexées. Dans trente ans, ils
auront perdu la moitié de la
«valeur» de leur rente. Comme
elles seront alors insuffisantes
pour survivre, ils devront
demander une aide qui devra
être financée par les
communes ou le canton.
Voilà pourquoi nous devons
refuser cette révision qui
n’assurera pas le financement
de l’AI, n’évitera pas certains
abus, mais qui plongera les
handicapés dans la misère et
chargera les budgets
communaux et cantonaux.
PHILIPPE VAUCHER
FLEURIER
Egaux en devoirs et en droits
Les étrangers font partie de la
communauté neuchâteloise. Ils doivent
donc être éligibles, considère ce lecteur.
Le temps est venu que
l’ensemble des habitants de
notre canton puisse
pleinement participer à la vie
civique. C’est aujourd’hui
devenu un enjeu important:
Revue
des médias
Et voici l’ère des
téléspectActeurs
C’est la série la plus populaire
de Belgique flamande. Chaque
soir, les adolescents sont rivés
sur leur téléviseur, leur
ordinateur ou leur console. Car
«Emma» est une série
vraiment interactive. Analyse
de Xavier Comtesse sur le site
largeur.com.
C’est une série pour ados
plutôt banale avec des
dialogues langoureux, des
amours déçues et des énigmes
pathétiques. Bref, sur le plan de
l’intrigue, rien de
révolutionnaire. Mais pourquoi
dès lors en parler ici? Parce qu’
«Emma», c’est son nom, est en
train de réunir une
communauté participative d’un
genre nouveau. Emma
recherche l’assassin de son père,
et toute la Belgique flamande
l’accompagne dans sa quête. La
série est conçue comme une
immense chasse aux trésors qui
comprend des indices répartis
dans la fiction mais surtout sur
plusieurs sites internet bien
cachés, et même parfois dans
les journaux (les petites
annonces ne sont pas mortes)
ou sur les murs des villes
(comme si les tags ne
suffisaient plus). (...) Des
milliers de bloggeurs parlent
ainsi sur le web des progrès
accomplis dans cette quête.
Cette émission fait un tabac
auprès des 14-24 ans. Normal,
on est dans le virtuel /réel
propre à notre temps. De plus,
le réalisateur a bien compris
qu’aujourd’hui, l’interactivité
n’est pas le zapping mais bien
la mise en action des
téléspectateurs qui deviennent
en quelque sorte des
téléspectActeurs. Bien joué.
On est évidemment très audelàdela«Star’Ac»oudela
téléréalité car l’activité propre à
chaque participant est de créer
un environnement de plus en
plus intéressant pour les autres.
les habitants du canton de
Neuchâtel forment ensemble
une communauté de vie, de
culture et surtout de projets.
Qu’ils soient Suisses ou d’une
autre nationalité, ils ne sont
pas étrangers au canton. Ils
s’impliquent ensemble dans sa
vie quotidienne et son devenir.
Aucunnedoitêtrelaisséà
l’écart du plein exercice des
droits et devoirs qui découlent
de sa citoyenneté.
Les opposants avancent
pour argument principal la
nationalité. Bien maigre!
Précision à leur attention: la
nationalité se trouve être au
niveau national, il n’existe pas
de nationalité neuchâteloise.
Permettez-moi cette image:
refuser l’éligibilité aux
étrangers bénéficiant du droit
de vote équivaudrait à
engager dans une équipe de
football des joueurs étrangers
n’ayant le droit que de faire
des passes mais pas de
marquer des buts! Est-ce cela
que nous voulons pour notre
canton? Moi, pas.
VINCENT PAHUD
NEUCHÂTEL