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Edition du 18 mai 2007

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26 SuisseL’EXPRESS - L’IMPARTIAL / VENDREDI <strong>18</strong> MAI <strong>2007</strong><br />

CONSEIL FÉDÉRAL<br />

Les négociations fiscales<br />

avec l’Europe battent leur plein<br />

Officiellement, il n’y aura<br />

entre la Suisse et l’Union<br />

européenne (UE) qu’un<br />

«dialogue» sur la fiscalité<br />

cantonale. Mais en réalité,<br />

les deux partenaires sont<br />

déjà en pleine négociation.<br />

Décryptage.<br />

BERNE<br />

ERIK REUMANN<br />

Dans le différend sur<br />

l’imposition des entreprises<br />

étrangères, qui<br />

oppose Berne à Bruxelles,<br />

le Conseil fédéral avait<br />

trois possibilités: ne pas négocier,<br />

négocier et «dialoguer». Il<br />

a choisi mercredi cette dernière<br />

variante. Mais en réalité,<br />

les négociations avec le camp<br />

retranché helvétique ont commencé<br />

il y a belle lurette.<br />

A peine arrivé, alors que le<br />

mandat de négociation est encore<br />

en cours d’élaboration,<br />

Michael Reiterer, l’ambassadeur<br />

européen en Suisse, cite<br />

l’exemple de l’Irlande. Ce pays<br />

membre de l’UE a résolu un<br />

conflit semblable en fixant un<br />

taux unique pour toutes les entreprises,<br />

plus bas pour les sociétés<br />

actives en Irlande et légèrement<br />

plus élevé pour les<br />

anciens privilégiés.<br />

Signal reçu cinq sur cinq à<br />

Berne. Hans-Rudolf Merz estime<br />

soudainement dans la<br />

«NZZ» que la Suisse se devait<br />

de réfléchir à une révision de<br />

son système de taxation si elle<br />

voulait rester compétitive<br />

dans un environnement fiscal<br />

européen en plein chambardement.<br />

Si la Suisse s’y résolvait,<br />

l’affaire pourrait même<br />

FISCALITÉ Le ministre des Finances Hans-Rudolf Merz et la cheffe de la diplomatie helvétique Micheline<br />

Calmy-Rey avaient annoncé mercredi à Berne vouloir accepter un dialogue avec l’Union européenne. (KEYSTONE)<br />

se révéler un autogoal pour<br />

l’UE, assure-t-il.<br />

Dans la foulée, la cheffe de la<br />

diplomatie helvétique, Micheline<br />

Calmy-Rey, avait fait savoir<br />

dans nos colonnes, le<br />

14 <strong>mai</strong> dernier, qu’un «ministre<br />

des Finances a le devoir de<br />

réfléchir comment mieux assurer<br />

la compétitivité de la Suisse<br />

en matière fiscale». Elle avait<br />

indiqué que cette variante pouvait<br />

obtenir le soutien <strong>du</strong> Conseil<br />

fédéral. Mais elle avait<br />

averti «que la manière dont<br />

l’UE s’adressera à la Suisse<br />

après avoir obtenu son mandat<br />

de négociation sur cette question»<br />

aura son importance.<br />

Après l’adoption <strong>du</strong> mandat,<br />

la déclaration de Benita Fer-<br />

rero-Waldner, commissaire européenne<br />

aux relations extérieures,<br />

aura donc toute la douceur<br />

d’une lessive à la lanoline<br />

et omettra même la moindre<br />

mention d’une violation <strong>du</strong><br />

traité de libre-échange de<br />

1972, anathème pour les Suisses.<br />

En même temps, on fait<br />

comprendre en coulisses que la<br />

Suisse doit montrer qu’une<br />

sortie de secours, irlandaise ou<br />

autre, sera vraiment utilisée.<br />

Les élections fédérales ou la délicate<br />

votation sur l’imposition<br />

des entreprises ne sauraient<br />

servir d’excuses pour temporiser.<br />

«Il y a toujours un scrutin<br />

délicat en vue en Suisse»,<br />

grince-t-on à l’UE. /ERE<br />

L’Union<br />

européenne<br />

fait comprendre<br />

àlaSuisse<br />

que les élections<br />

fédérales<br />

ne sauraient<br />

servir d’excuse<br />

pour temporiser<br />

Le rôle central de Merz<br />

La balle est <strong>mai</strong>ntenant dans le camp de Hans-Rudolf Merz,<br />

qui a été chargé par le Conseil fédéral de préparer le dialogue.<br />

L’adoption «autonome» de mesures permettant de satisfaire<br />

Bruxelles est clairement évoqué, même si le grand argentier<br />

souligne que la «solution irlandaise» n’est encore qu’une<br />

option à étudier.<br />

Ce qui est clair, c’est que si le Département fédéral des<br />

finances s’y lance, il devra résoudre une délicate équation à<br />

plusieurs inconnues. La solution doit en effet tenir compte<br />

des intérêts des cantons, <strong>mai</strong>ntenir une neutralité minimale<br />

des recettes fiscales, rester sé<strong>du</strong>isante pour les entreprises<br />

étrangères, ne pas fâcher les nationalistes, éviter d’entraver<br />

d’autres chantiers fiscaux, satisfaire les exigences de Bruxelles<br />

et être réalisable dans des délais acceptables.<br />

Une vraie gageure, qui promet encore des mois de lecture<br />

attentive des signaux de fumée en provenance de Berne et<br />

de Bruxelles. /ere<br />

CONSOMMATION<br />

La guerre <strong>du</strong> beurre se <strong>du</strong>rcit entre Coop et Migros<br />

Les attaques et les ripostes se<br />

succèdent dans la guerre <strong>du</strong><br />

prix <strong>du</strong> beurre que se livrent<br />

Coop et Migros depuis<br />

août 2006.<br />

Mardi, le premier a annoncé<br />

la mise en rayon, dès lundi<br />

prochain, d’un nouveau beurre<br />

de cuisine ven<strong>du</strong> sous la marque<br />

«Coop». La plaquette de<br />

250 grammes coûtera 2fr50,<br />

soit 10 centimes de moins que<br />

son équivalent griffé «Le<br />

Beurre». Ces nouvelles mottes<br />

seront pro<strong>du</strong>ites par Emmi<br />

qui, grâce à l’élaboration d’une<br />

nouvelle recette, a pu baisser<br />

ses tarifs. Un à zéro.<br />

Le lende<strong>mai</strong>n, l’Administration<br />

fédérale des douanes<br />

(AFD) et la ministre de l’Economie,<br />

Doris Leuthard, ont annoncé<br />

dans les colonnes <strong>du</strong><br />

KEYSTONE<br />

GOTHARD<br />

Le projet Porta Alpina subit un coup d’arrêt<br />

L’avenir de Porta Alpina, le projet de gare souterraine dans le tunnel <strong>du</strong> Gothard à 800 mètres<br />

de profondeur sous Sedrun (GR), s’assombrit. Le Conseil fédéral a refusé mercredi de se prononcer<br />

sur le financement des travaux avant 2012. Pour octroyer une éventuelle participation financière<br />

de quelque 17,5 millions de francs, le gouvernement veut obtenir davantage d’informations. /ats<br />

«Tages Anzeiger» leur souhait<br />

d’autoriser Migros à fabriquer<br />

son beurre à l’étranger. Un<br />

mot d’ordre qui fera figure de<br />

décision si l’AFD obtient le feu<br />

vert <strong>du</strong> Département fédéral<br />

des finances. L’accord<br />

de Hans Rudolf Merz devrait<br />

tomber dans les jours qui viennent.<br />

Le géant orange pourrait<br />

alors exporter de la crème<br />

Suisse dans un pays limitrophe,<br />

y faire son beurre et vendre<br />

le pro<strong>du</strong>it fini en Suisse.<br />

Une opération qui lui permettrait<br />

de rogner sur ses coûts de<br />

pro<strong>du</strong>ctions. Un point partout.<br />

Les deux nouvelles ébranlent<br />

le marché <strong>du</strong> beurre, mis à<br />

mal depuis que Coop et Migros<br />

ont décidé de casser sa<br />

structure cartellaire. Au grand<br />

DORIS LEUTHARD La ministre<br />

veut autoriser Migros à fabriquer<br />

son beurre à l’étranger. (KEYSTONE)<br />

dam de Cremo et Emmi, qui<br />

les fournissent et qui se partagent<br />

95% <strong>du</strong> marché national.<br />

«Si nous sommes plus chers<br />

qu’à l’étranger, c’est en raison<br />

<strong>du</strong> prix élevé <strong>du</strong> litre de lait en<br />

Suisse», argumente Stephan<br />

Wehrle, porte-parole d’Emmi.<br />

Un litre qui se paie en<br />

moyenne 68 centimes, soit à<br />

peu près 20 centimes de plus<br />

que dans l’Union européenne.<br />

Cremo fait le même constat<br />

qu’Emmi. La société fribourgeoise<br />

s’estime prise dans un<br />

étau: d’un côté, la pression<br />

croissante des distributeurs, de<br />

l’autre, le prix de la matière<br />

première. Mais Coop et Migros<br />

restent, eux, inflexibles.<br />

«Notre objectif est clair: nous<br />

voulons un beurre meilleur<br />

marché. Qu’il soit fabriqué ici<br />

ou ailleurs», insiste le porte-parole<br />

de Migros, Urs-Peter<br />

Naef.<br />

Pour mémoire, c’est Migros<br />

qui avait tiré la première. En<br />

août 2006, le géant orange<br />

avait déposé une demande auprès<br />

de l’AFD pour fabriquer<br />

1500 tonnes de beurre par an<br />

dans un pays voisin. But: ré<strong>du</strong>ire<br />

les coûts de pro<strong>du</strong>ction<br />

pour offrir un pro<strong>du</strong>it meilleur<br />

marché. La contre-attaque de<br />

Coop n’avait pas tardé. En janvier<br />

dernier, elle avait lancé un<br />

beurre de choix de sa propre<br />

marque, dont le prix était de<br />

10% inférieur à celui des pro<strong>du</strong>its<br />

de la même catégorie.<br />

Trois se<strong>mai</strong>nes plus tard, Migros<br />

avait riposté par une<br />

baisse de 20 ct par kilo <strong>du</strong> prix<br />

de base <strong>du</strong> beurre. Son concurrent<br />

était revenu à la charge<br />

avec une nouvelle baisse, de<br />

5 ct cette fois, sur son beurre<br />

de choix. /lbt-La Liberté<br />

En bref<br />

■ GRIPPE AVIAIRE<br />

Efficacité des masques<br />

remise en question<br />

«Ce masque ne protège pas son<br />

utilisateur contre les maladies<br />

contagieuses telles que la grippe».<br />

C’est ce que le consommateur<br />

peut lire sur certains emballages.<br />

Mais l’Office fédéral de la santé<br />

publique persiste et signe: ces<br />

masques sont pour l’heure<br />

suffisants. /ats<br />

■ ASILE<br />

Porte fermée<br />

à 500 Irakiens<br />

Le Conseil fédéral refuse<br />

d’accueillir en Suisse un<br />

contingent de 500 réfugiés<br />

irakiens, comme le proposait la<br />

ministre des Affaires étrangères<br />

Micheline Calmy-Rey. Il préfère<br />

accorder son aide aux déplacés<br />

sur place. /ats<br />

■ GRANDS PATRONS<br />

Des salaires<br />

toujours plus élevés<br />

Les salaires des grands patrons<br />

augmentent toujours plus. Le<br />

salaire moyen des dirigeants des<br />

56 plus grandes sociétés a<br />

augmenté de 15% pour s’inscrire<br />

à 2,3 millions en 2006, indiquait<br />

une enquête publiée mercredi<br />

dans la «Handelszeitung». /ats<br />

GRÜTLI<br />

La Fête<br />

nationale<br />

en sursis<br />

GRÜTLI L’idée d’engager l’armée<br />

pour la sécurité n’a pas trouvé<br />

grâce aux yeux des cantons.<br />

(KEYSTONE)<br />

Le 1er Août ne sera, selon<br />

toute vraisemblance, pas fêté<br />

sur la prairie <strong>du</strong> Grütli cette<br />

année. Le geste consenti mercredi<br />

par le Conseil fédéral de<br />

financer un éventuel engagement<br />

militaire pour assurer la<br />

sécurité ne satisfait pas les cantons.<br />

Les cantons riverains <strong>du</strong> lac<br />

des Quatre-Cantons avaient offert,<br />

le 10 <strong>mai</strong>, un compromis<br />

pour que la Fête nationale<br />

puisse se tenir sur la mythique<br />

prairie. Lucerne cette année,<br />

puis les quatre cantons (LU,<br />

UR, OW, SZ) à l’avenir mettaient<br />

à disposition un port<br />

d’embarquement pour atteindre<br />

le Grütli, à condition que<br />

Berne prenne en charge une<br />

partie des coûts de la sécurité.<br />

Le gouvernement s’est pour<br />

sa part déclaré prêt à financer<br />

un éventuel engagement militaire<br />

pour assurer la sécurité<br />

sur la prairie. Avant d’accorder<br />

ce soutien, il a rappelé que l’organisation<br />

de festivités était<br />

une affaire des cantons, des<br />

communes ou de privés.<br />

Mais les cantons n’ont pas<br />

besoin de l’armée. Ils disposent<br />

de suffisamment de personnel<br />

et de forces de police pour un<br />

tel engagement. La commission<br />

<strong>du</strong> Grütli a pris acte de la<br />

nouvelle donne. Elle va encore<br />

chercher à trouver des solutions<br />

pour que la fête puisse<br />

être organisée. /ats

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