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Numéro 2 priN temp S a vriL 20 1 1 - Commune d'Anniviers

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Mottec. Vous savez, aujourd’hui, je<br />

ne regarde plus les petits avions de la<br />

même manière. »<br />

andré abbé, chef du détachement<br />

du Centre des pompiers d’anniviers<br />

« Je me suis senti toute la journée<br />

en empathie avec le pilote et la famille.<br />

»<br />

« J’ai trouvé que la décision du Commandant<br />

Claude Peter de choisir les<br />

pompiers les plus mûrs était très sage,<br />

vu les circonstances, le terrain escarpé<br />

et le choc émotionnel.<br />

J’ai aussi apprécié les conseils d’Augustin<br />

Rion qui, juste avant d’arriver<br />

sur les lieux du drame, m’avait recommandé<br />

de prendre du recul, de ne pas<br />

prendre personnellement ce qui s’est<br />

passé et de rester centrer sur notre<br />

priorité qui était celle de faire notre<br />

travail le mieux possible.<br />

La météo a joué en notre faveur et<br />

cela nous a beaucoup aidés. Concernant<br />

la découpe de l’avion, l’intervention<br />

n’était pas facile car il y avait des<br />

grosses pièces. Cela a été difficile vu<br />

l’impact de l’accident. Comme c’était<br />

un avion avec un moteur à essence, on<br />

n’a pas pu utiliser des meules ou tout<br />

matériaux risquant de faire des étincelles.<br />

On a donc découpé avec des<br />

pinces hydrauliques. Cela nous a pris<br />

environ trois heures pour détacher les<br />

6 pièces. Et puis, c’était en plein sur<br />

l’arrête de la montagne. On avait <strong>20</strong>0<br />

m de vide de chaque côté et les guides<br />

ont du nous encorder pour travailler.<br />

C’était émouvant… D’abord, nous<br />

n’avons vu que les débris de l’avion.<br />

Puis en se rapprochant, nous avons du<br />

récupérer quelques restes restes humains,<br />

les corps ayant été descendus<br />

la veille. C’était un choc. Je me suis<br />

senti toute la journée en empathie<br />

avec le pilote et la famille. J’avais le<br />

sentiment qu’ils étaient toujours présents<br />

sur les lieux et nous avons fait<br />

nos manoeuvres avec respect et sans<br />

jamais lever la voix. Nous faisions aussi<br />

attention à nos paroles et échangions<br />

entre nous comme si la famille nous<br />

écoutait. Mais à midi, je dois avouer<br />

qu’on n’a pas pu manger nos sandwichs…<br />

La camaraderie et l’esprit de<br />

groupe m’ont beaucoup aidé à tenir le<br />

choc. C’était très important, à la fin<br />

des opérations, de pouvoir en parler<br />

5<br />

« Je ne regarde plus les petits avions de<br />

la même manière. »<br />

Claude Peter<br />

avec l’équipe. ça m’a permis d’évacuer<br />

mon angoisse. La mission s’est achevée<br />

par un petit repas convivial offert<br />

par la <strong>Commune</strong>, ce qui nous a permis<br />

de passer à autre chose. La vision du<br />

drame m’est restée à l’esprit encore<br />

une semaine après.<br />

Frédéric pellaz, quartier-maître<br />

au Centre des pompiers d’anniviers<br />

« Au début, je m’imaginais la scène<br />

comme dans le drame de la Cordillère<br />

des Andes où un avion s’était<br />

écrasé en 1972 avec 16 survivants.<br />

J’étais pas bien… J’ai bu deux trois<br />

verres pour me calmer. J’ai pas dormi.<br />

J’avais en plus le souci de l’hélicoptère<br />

et j’ai le vertige. Mais j’étais<br />

heureux d’y aller car je n’avais jamais<br />

vécu une intervention de cette gravité.<br />

Au local, quand on s’est retrouvé<br />

toute l’équipe, on ne s’est plus posé<br />

de questions. Mon appréhension de<br />

rentrer dans l’hélico est passée et je<br />

n’ai plus eu peur du vide. Sur place,<br />

c’était impressionnant car le cockpit<br />

était plié dans tous les sens comme du<br />

papier mâché. Une fois qu’on est dans<br />

l’action, on ne pense plus au reste.

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