r•-= MARIE-JOSE jAUBERT

(20) D'abord publie dans un numero special de La Cause
du Peuple (20 octobre 1972) puis rept-is en partie par plusieurs
journaux dont Le Monde (3 novembre 1972).
tement equilibre d'echange de services et de circulation
de la monnaie, sur des bases criminelles mais
Presque a legalisees ». La police laisse faire : les
racketteurs assurent la discipline des etablissements
de nuit.
C'est a l'occasion de l'incendie d'un dancing, pres
de Grenoble, qu'on a abondamment evoque le racket
dans la presse frangaise. Dans la nuit du 31 octobre
1970, a Saint-Laurent-du-Pont (Isere), un dancing, le
Cinq-Sept, s'embrasait alors qu'il y avait a l'interieur
plusieurs centaines de danscurs. Les issues de
secours etant cadenassees, on devait compter dans
les ruines de l'etablissernent 144 worts. Le drame
eut un retentissement enorme en France. On accusa
les gerants de l'etablissement, les responsables des
services de sdcurite du departement, le prefet de
l'Isere, M. Vaudeville. Les revetements intdrieurs
de l'etablissement furent incrimines. Its sont certainement
a I'origine de la propagation instantanee
de l'incendie. Mais si plusieurs des personnes
miser en cause portaient une part plus ou moins
grande de responsabilit6, on ne s'expliquait ni la
soudainete ni la brutalitd du sinistre. Or, deux ans
plus tard, alors que le proces sur l'incendie du Cinq-
Sept s'est ouvert dcvant la 7' chambre du tribunal
correctionnel de Lyon, un document est rendu
public d'unc note redigee par Airne
Paquet, deputd de l'Isere, appartenant au groups des
Republicains independants, et adressee au ministre
de l'Interieur, Raymond Marcellin, du memo parti.
Le mieux est d'en dormer le texte integral car elle
apporte beaucoup d'inforrnations et elle en dit long
sur la volonte d'etouffement de certaines affaires
dans les sph:res dirigeantes.
Note a l'attention de Monsieur Marcellin.
Saint-Laurent-du-Pont : 144 morts.
complexe, a un tel point que pea de maires, que
pea de responsables auraient agi autrenzent qu'ils
ne font fait. On a ferme, dans les semaines qui ont
suivi le dranze, des centaines et des centaines de
salles non conformes aux normes en vigueur. 22 salles
fermees a Bordeaux dont le maire est le Premier
Ministre. Tout cela n'est pas serieux a mon sens.
11 n'en reste pas moins que' le maire de Saint-
Laurent-du-Pont va comparaitre fres prochainement
en justice avec quelques autres inculpes : le proprietaire
rescape„kl. Bas, quelques entrepreneurs, quelques
foitrnisseurs.
Je suis intervene, to le sais, aupres de to: et aupres
de M. Pleven pour qu'il y ait, en ce qui concerne le
maire, le non-lieu.
Cela vaudrait nzieux, car Perrin a l'irztention de
se defendre, et pQurquoi pas.
La loi, les rglernents sont tellement complexes
qu'ils peuvent lei permettre de demontrer qu'il
n'est pas coupable et que le Coupable, dans cette
of faire, c'est l'administration departementalc.
Nous en sommes la.
Mais it y a znieux... et voici rob fet de ccrt,' note.
11 est fort probable, pour ne pas dire certain. clue
le drame du 4 5/7 = a ete provoqud par la main des
hommes.
Les responsables.
On a cherche... On cherche.
Le Secretaire General de la Prefecture de l'Isere et
le maire de Saint-Laurent-du-Pont suspendus pour
quelques senzaines.
Ta sais ce que fe pense de ces sanctions.
11 fallait faire des exemples pour satisfaire l'opinion
publique profondement traurnatisee.
11 fallait allcr vice.
Mais le Secretaire General et le maire ont ere
victimes en cette of faire dune re glementation
Un drame dont l'horreur a rarement ete atteinte
en notre pays. ,
DOSSIER D
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