r•-= MARIE-JOSE jAUBERT

(34) Les cadres de la police bre.silienne sort formes aux
Etats-Unis et disposent dans tout le Bresil de c conseillers
americains. On imagine aisement que les agents americains
ont fait utiliser sur place des methodes qu'ils enseignent et
qu'ils ne se pri-.-ent pas de pratiquer 4 l'exterieur, mais
qu'ils ne peu‘ent legalernent pratiquer aux Etats-Unis
rni*:me. II etait en effet pour eux primordial d'obtenir des
avcux cornplets de Christian David. L'importance do ses
revelations, sur l'affaire Ben Barka, sur les services secrets
francais et sur la politique secrete en Arnerique du Sud,
zone d'influence americaine que leur dispute la France, passaient
certainement avant les questions de drogue.
(35) Le meurtre d'un policier 4 cocite toujcurs tres
cher. Mais la Inert du commissaire Galibert in a l'origine
d'un vif mouvcrnent de mecontentemen• ..- a-s la police :
beaucoup protesterent centre la protection ouverte dont
jouissent les truands inscrits au S.A.C.
vivement le &bat sur la peine de mort, it risquait
d'être guillotine 5.
Extrade du Bresil en novembre 1972, it etait
condamne le 1 ex decembre a New York a 20 ans de
prison. Ii n'est pas impossible qu'il soit un jour
prochain a nouveau extrade vers la France.
Ricord et David tombes aux mains des agents du
B.N.D.D., la 4, Latin Connection apres une breve
interruption, reprend de plus belle. Un homme de la
bande avait reussi a passer a travers tous les barrages,
controles et souricieres : Andre Condemine
dit « Ded », 40 arts, originaire del'Arbresle (Rhone)
et condamne a mart par conturnace le 6 octobre
1960 par la cour d'Assises de Mulhouse pour tine
• serie de hold-up. Pour fuir la France, it etait passé
au debut des annees soixante par le rnerne reseau
qu'emprunterent David et Pastou. Sous le norn de
Mario Deniz, Condemine await organise des transports
d'herol'ne vers les Etats-Unis. Ses lieutenants,
Marcel Mouchighian, 41 ans et Rachid Gharbi, 31
arts, voyageaient beaucoup. L'un deux avait ete repere
a New York en octobre 1972 par les policiers
americains alors qu'il attendait 60 kilos d'hero'ine
dissimules a bord du cargo arnericain Mormac.-.4rc,..ir
qui naviguait entre Buenos Aires et New York. La
drogue fut interceptee a Rio de Janeiro. Au tours de
ce meme moil, le repaire secret de Mouchighian et
Gharbi etait decouvert a Paris, rue de Pontois, dans
le 5 arrondissement. En novembre, la filature d'un
ami des deux hommes, Jean-Claude Flerschin2er,
permit de remonter jusqu'a un certain Eldwir. Montalvo,
un hotelier de Rio assez proche des Services
secrets bresiliens, et qui residait alors dans un
palace du quartier des Champs-Elysees. Les policiers
trafic. Les declarations de Pastou a la police bresilienne
et aux agents du B.N.D.D. declencherent une
nouvelle chasse a l'homme dans tout le Bresil.
Mysterieusement prevenu, Buscetta reussit a s'enfuir
mais fut arrete dans une station balneaire de
l'Etat de Santa Catarina. On arreta aussi son fils
Benedetto et deux de ses hommes, les Italiens
Guglielmo Casalini et Paolo Gigante, ainsi que ceux
des Francais qui restaient encore en liberte. A peu
pros tout le gang fut donc mis sous les verrous.
Au Bresil, les Arnericains eurent moins de difficultes
qu'au Paraguay. En quelques semaines l'extradition
du gang etait obtenue. Les agents du B.N.D.D.
n'avaient jamais eu sous la main de Francais de
l'importance politique de Christian David. La C.I.A.
s'interessait beaucoup au personnage qui en savait
sans doute long sur les services secrets frangais et
sur certaines de leurs operations africaines et sudamericaines.
Les policiers bresiliens avaient déjà
passablement cuisine Christian David : a son arrivee
aux Etats-Unis celui-ci fit etat de tortures 34.
Comrne Christian David avait ete condamne par
conturnace en France pour l'assassinat du commissaire
Galibert, ii fut sans doute soulage d'etre extrade
vers les Etats-Unis oit it risquait vingt ans de
prison. En France, au lendemain des executions
capitales, de Buffet et Bontemps qui relancerent si
296 DOSSIER D
DOSSIER D 297