prostate M. Decaussin.pdf - AFIAP
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Docteur Myriam <strong>Decaussin</strong>-Petrucci 16 Décembre 2005<br />
La pathologie prostatique<br />
I- Rappels anatomiques<br />
– Zone de transition : 5%<br />
– antéro-médiane , entourant l ’urèthre<br />
– explorée par REUP, +/- PBP<br />
– Pathologie : HPB et 25% des cancers<br />
– Zone périphérique : 70%<br />
– postéro-inférieure<br />
– explorée par TR, échographie, PBP<br />
– Pathologie : 70% des cancers, prostatite<br />
– Zone centrale : 25% + stroma fibro-musculaire antérieur<br />
II- Histologie normale des canaux et acini<br />
Le contingent épithélial est formé de glandes à contours festonnés, et de gros canaux, comportant<br />
tous 2 assises cellulaires.<br />
1- assise cellulaire interne (glandulaire) :<br />
formée de cellules sécrétrices cylindriques ou cubiques selon l’imprégnation androgénique, avec<br />
un petit noyau basal non ou faiblement nucléolé.<br />
– à l’origine des adénocarcinomes<br />
– immunohistochimie :<br />
– PSA +<br />
– PAP +<br />
2- assise cellulaire externe (basale) :<br />
– cellule de réserve<br />
– non myoépithéliale<br />
–cellules cubiques ou aplaties avec un haut rapport nucléo-cytoplasmique et un nucléole souvent<br />
bien visible.<br />
– disparaît dans les cancers<br />
– IH :<br />
– PSA-, PAP –<br />
– K 903 +, CK5/6 +, P63+<br />
3- cellules neuro-endocrines : moins de 1%<br />
III- La pathologie prostatique<br />
1- Hyperplasie prostatique bénigne<br />
Elles est composée soit de nodules glandulaires, soit de nodules glandulaires et musculaires, soit<br />
de nodules mésenchymateux (musculaire, fibroblastique ou stromal).<br />
2- Le cancer de la <strong>prostate</strong><br />
– Le plus fréquent cancer chez l’homme<br />
– Plus de 70% des cas diagnostiqués après 70 ans<br />
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– Prévalence : augmente avec l ’âge et le PSA<br />
– PSA : antigène prostatique spécifique<br />
– Varie en fonction de l’âge<br />
– Taux normal : < 4 ng/ml (3.5 entre 50-60 ans, 4.5 entre 60-70 ans)<br />
– A faire chez l ’homme à partir de 50 ans<br />
– 25% à 30% des patients avec élévation du PSA ont un cancer sur PBP<br />
– 15% des cancers avec PSA normal<br />
– Dosage du PSA libre : diminue en cas de cancer<br />
Les critères minimum de malignité<br />
1-Critères minimum de malignité : désorganisation architecturale<br />
2-Critères minimum de malignité : atypies cytologiques<br />
• Noyaux augmenté de taille<br />
• Nucléole volumineux et hyperchromatique<br />
• Cytoplasme abondant, foncé, clair ou spumeux<br />
• Une seule assise cellulaire<br />
3-Critères accessoires ou d’orientation :<br />
– Matériel éosinophile intra luminal<br />
– Cristalloïdes<br />
4- Absence de cellules basales ++++<br />
– souvent suffisant en HES<br />
– Aide par immunohistochimie :<br />
– Cytokératine 903 (34ßE12), Cytokératine 5 – 6 : marquage cytoplasmique<br />
– P63 : marquage nucléaire<br />
Différenciation tumorale : score de Gleason<br />
– Principe :<br />
–grade majoritaire + secondaire = SCORE<br />
–appliqué sur tout foyer même minime<br />
Gleason grade 1<br />
Prolifération de glandes régulières bien dessinées de même taille que les glandes normales. En<br />
pratique, quasiment jamais observé.<br />
Gleason grade 2<br />
A faible grossissement, la tumeur reste nodulaire, mais avec un aspect infiltrant en périphérie.<br />
Les tubes néoplasiques sont ronds, plus tassés que dans le grade 1, et de taille relativement<br />
uniforme.<br />
Gleason grade 3<br />
Infiltration des glandes tumorales entre les glandes normales, avec une irrégularité de forme et de<br />
taille. Les glandes tumorales sont souvent plus petites que dans le grade 2, et restent espacées les<br />
unes des autres. Le cytoplasme devient plus éosinophile, et le noyau augmenté de taille a un<br />
nucléole bien visible.<br />
Gleason grade 4<br />
– Prolifération de glandes désorganisées fusionnées et infiltrantes.<br />
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– Ne pas se méprendre avec une section tangentielle de glandes tortueuses<br />
– Possibilité d’architecture cribriforme<br />
Gleason grade 5<br />
– Absence de différenciation glandulaire<br />
– Fusion des glandes avec perte de la lumière glandulaire<br />
– Organisation en nappes, cordons ou cellules isolées<br />
– Forme particulière : comédocarcinome<br />
Variantes :<br />
Pseudo-atrophique : grade 3<br />
Pseudo-hypertrophique : grade 3 ou 2<br />
Canalaire (ductal) : grade 4<br />
A cellules spumeuses : grade 3-4<br />
Mucineux : grade 4<br />
A cellules en bague à chaton : grade 5<br />
Urothélial, cancer traité, petites cellules : ne pas grader<br />
III- Les différents prélèvements de la pathologie prostatique<br />
1- Résection endouréthrale prostatique<br />
Effectuée pour des troubles urinaires prostatiques<br />
Zone de transition +++, urètre, col vésical,<br />
But : résection de l ’hyperplasie prostatique bénigne<br />
Prise en charge du prélèvement<br />
• Noter le poids de la résection +++<br />
• Inclure tout le matériel jusqu ’à 8 cassettes (environ 15-20g)<br />
• Si matériel abondant : une cassette pour 5 g de REUP, maximum 16 cassettes.<br />
Ana path :<br />
– Hyperplasie bénigne le plus souvent<br />
– Cancer : 25%. Il s’agit soit d’un cancer de la zone de transition, soit de la propagation d ’un<br />
cancer de la zone périphérique<br />
– Diagnostic positif du cancer de la zone de transition :<br />
La prolifération tumorale est nodulaire et/ou infiltrante, composée de glandes de taille variée, aux<br />
contours irréguliers, revêtues d’une seule assise de cellules cylindriques hautes à cytoplasme<br />
clair, aux noyaux modérément augmentés de taille, peu atypiques, sans nucléole très saillant. En<br />
cas de cancer, on détermine le stade selon le % de copeaux envahis. Cela nécessite l’inclusion de<br />
tous les copeaux de la résection.<br />
– Stade pT1a : < ou = à 5% des copeaux envahis<br />
– Stade pT1b : > 5% des copeaux envahis<br />
2-Adénomectomie<br />
Elle est préférée à la REUP pour les adénomes de plus de 50g. Il s’agit d’énucléer un ou plusieurs<br />
nodules hyperplasiques.<br />
3-Biopsies de <strong>prostate</strong><br />
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Méthode :<br />
– Nombre : 6 (minimum) mais en fait on recommande maintenant 10 à 12 biopsies<br />
– sous anesthésie locale<br />
– Importance des renseignements cliniques +++ (PSA, échographie, TR, ATCD)<br />
– Technique : 2 niveaux par PBP, avec un ruban entre les 2<br />
Réponse anatomo-pathologique :<br />
Pour chaque biopsie, on donne la longueur totale, on signale la présence ou non de la capsule,<br />
En cas de cancer, pour chaque PBP :<br />
– Longueur Cancer/longueur totale<br />
– Atteinte de la capsule oui ou non<br />
– Présence de nerfs envahis oui ou non<br />
– Grade de différenciation (Gleason)<br />
• « Compression » des scores en 3 groupes pronostiques<br />
o [Score 2- 4 rare sur PBP]<br />
o Score 5- 6 : bien différencié<br />
o Score 7 : moyennement différencié (aggravation à partir de ce groupe)<br />
o Score 8- 10 : peu différencié<br />
• Séparer clairement dans le score 7, le « 4 + 3 » du « 3 + 4 », avec si possible le % de<br />
grade 4<br />
• Valeur pronostique des grades 4 et 5<br />
o A signaler dans tous les cas même si minoritaire en l’intégrant au score (ex :<br />
3+5=8)<br />
• Score de Gleason : comment répondre sur PBP ?<br />
o Score total : si biopsies rapprochées<br />
o Score séparé si biopsies éloignées et aspect très différent du cancer<br />
Ex : 3 + 3 lobe Droit ; 4 + 5 lobe Gauche<br />
Problème des micro foyers de cancer sur PBP<br />
– Intérêt de l ’immunohistochimie :<br />
– Cytokératine 903 ou Cytokératine 5/6<br />
– Marquage des cellules basales :<br />
– tout le foyer est positif : glandes normales<br />
– tout le foyer négatif : cancer<br />
– Parfois discontinu : en principe bénin<br />
– Nouveaux marqueurs disponibles :<br />
–Cellules basales : p63 + (marquage nucléaire)<br />
–Cellules tumorales prostatiques : p504s AMACR +. Cette protéine correspond à une<br />
enzyme peroxysomiale et mitochondriale retrouvé seulement dans le tissu prostatique<br />
tumoral. En immunohistochimie, il s’agit d’un marquage intracytoplasmique intense,<br />
granulaire. Certains auteurs retrouvent un marquage dans les foyer atypiques et dans les<br />
foyers d’atrophie.<br />
– Et le cocktail p63/p504S : une absence de marquage des cellules basales avec la p63<br />
associé à un marquage cytoplasmique par la p504s confirme la nature tumorale et permet<br />
de diminuer le taux de foyers atypiques sur les PBP.<br />
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4-Prostatectomie radicale<br />
Qu ’attend l ’urologue :<br />
– Evaluation des facteurs d’histopronostic (grade, stade, volume)<br />
– Qualité de l ’intervention (marges)<br />
Examen macroscopique<br />
= Technique de Mac Neal qui examine en fait seulement 10% de la surface totale):<br />
– Prélèvements<br />
– Vésicules séminales (VS) : base en conisation + VS<br />
– Col vésical : conisation<br />
– Apex : conisation<br />
– Reste de la <strong>prostate</strong> : grande K7 ou petites K7<br />
Facteurs histopronostiques<br />
1- Différenciation tumorale : score de Gleason<br />
– moins important que sur PBP car 85% de score 7<br />
– Estimé sur le ou les nodules tumoraux prédominants<br />
– importance du grade tertiaire : il faut noter le % de grade 4 ou surtout 5. Si il est minoritaire, le<br />
rapporter séparément en %.<br />
2- Stade anatomique<br />
- pT1 : sur résection<br />
- pT2 : cancer limité à la <strong>prostate</strong><br />
On distingue le pT2a (atteinte de la moitié d’un lobe ou moins), le pT2b (plus de la moitié d’un<br />
lobe) et le pT2c (invasion des 2 lobes). Ces sous groupes n’ont aucun intérêt pronostique.<br />
- p T3a : extension extra-prostatique<br />
Il s’agit de la présence de cellules tumorales au delà de la capsule prostatique c'est-à-dire dans le<br />
tissu adipeux. On distingue 2 stades :<br />
• p T 3 a « focal » : moins de 2 champs au fort grossissement, ou pas plus de 2 niveaux<br />
de coupes consécutifs, dont le pronostic est comparable au stade p T2<br />
• p T3a franchissement extensif : au-delà de cette définition, avec un accroissement du<br />
risque d’invasion des VS et de N+<br />
- p T3b : invasion des vésicules séminales<br />
Il correspond à l’infiltration de la musculeuse de la paroi des vésicules séminales. Ce stade<br />
s’associe avec un pronostic défavorable avec ou sans métastase ganglionnaire.<br />
- pT4<br />
Rarement observé sur les pièces de <strong>prostate</strong>ctomie, il se divise en pT4a pour les tumeur atteignant<br />
le col vésical (mais pas seulement quelques glandes tumorales), le sphincter externe, les muscles<br />
anorectaux et le rectum, et en pT4b pour les tumeurs envahissant les muscles releveurs ou la<br />
paroi pelvienne.<br />
3- État des marges<br />
On distingue :<br />
• Les marges positives : la tumeur affronte la surface encrée<br />
• Les marges négatives : le tissu tumoral est à distance de l’encre<br />
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Docteur Myriam <strong>Decaussin</strong>-Petrucci 16 Décembre 2005<br />
• Les marges douteuses ou équivoques : le tissu tumoral est très près de l’encre<br />
• Les marges non déterminables par défaut technique (coupe incomplète, pas d’encre)<br />
La marge :<br />
– s’évalue en mm.<br />
– Peut être extra capsulaire c’est à dire liée au développement tumoral ou intra capsulaire en cas<br />
d’incision per-opératoire (capsular invasion)<br />
– Les marges sont évaluées indépendamment du stade anatomique par la lettre R (R0 : marge<br />
négative, R1 : marge positive).<br />
– Localisation :<br />
–Apex : 22 – 46 %<br />
–Face postéro latérale : 20 - 40 %<br />
–Face postérieure : 20 %<br />
–Face antérieure : 10 %<br />
–Col vésical – base : 10 %<br />
4- Critères pronostiques accessoires<br />
Volume<br />
– Facteur pronostique étroitement corrélé au stade<br />
– Calcul : long x larg x épaisseur/coupe x nb de coupes x 0.4 x coeff de rétraction (1.2 à 1.5)<br />
Autres<br />
Engainements nerveux, localisation de la tumeur, présence de PIN, multifocalité, emboles<br />
vasculaires, p53, Mib-1 etc….<br />
IV – Lésions de néoplasie intra-épithéliale ou PIN<br />
Elles désignent des proliférations cellulaires atypiques développées au sein des glandes<br />
prostatiques. Il s’agit de glandes hyperbasophiles dont l’architecture est conservée au sein d’un<br />
stroma fibromusculaire régulier. Ces canaux ou acini sont bordés d’un épithélium basophile avec<br />
des anomalies cytonucléaires.<br />
Pour la PIN de bas grade, l’anisocaryose est modérée, sans nucléole saillant. Aucune corrélation<br />
avec le risque de cancer.<br />
Pour la PIN de haut grade, l’hyperplasie cellulaire et la stratification sont plus marquées. Le<br />
noyau est augmenté de taille, avec un nucléole saillant comme dans les cellules cancéreuses. La<br />
couche basale persiste, parfois discontinue. La découverte de lésions de PIN de haut grade sur<br />
les biopsies est corrélée au risque de découverte d’un cancer dans 28 à 100% des cas, sans lien<br />
avec le volume ou le Gleason.<br />
Bibliographie<br />
• AJSP 2005, 29:1228-1241. Conférence de consensus<br />
• Pathologie tumorale de la <strong>prostate</strong>. Editions le pathologiste,2004.<br />
• Chen et al. A streamlined 3-dimensional volume estimation method accurately<br />
classifie <strong>prostate</strong> tumors by volume. AJSP 2003 :127 :1291-301.<br />
• Histopathology 2004, 44 :403-4. p 63 and p504s coktail. Molinié et al.<br />
• Modern pathology 2004,17 :3 : numéro spécial <strong>prostate</strong>.<br />
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