Le premier pas - Vol. 2 No. 3 - Fondation autochtone de guérison
Le premier pas - Vol. 2 No. 3 - Fondation autochtone de guérison
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Chers éditeurs<br />
<strong>Le</strong> 2 mars 2001-04-04<br />
<strong>No</strong>us recevons votre journal ici à notre bureau<br />
Native Healing Connection. <strong>No</strong>us recevons <strong>de</strong><br />
nombreux appels <strong>de</strong> survivants <strong>de</strong>s pensionnats et<br />
la lecture <strong>de</strong> vos articles a été très intéressante.<br />
<strong>Le</strong> Native Healing Connection est un projet <strong>de</strong><br />
Vision Mondiale, programme canadien pour les<br />
<strong>autochtone</strong>s. C’est un programme d’aiguillage téléphonique,<br />
qui connecte, au niveau national, <strong>de</strong>s<br />
survivants adultes d’abus sexuels subis pendant leur<br />
enfance ou adolescence à <strong>de</strong>s personnes spécialement<br />
formées pour les ai<strong>de</strong>r. <strong>No</strong>tre but principal<br />
est d’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s survivants adultes d’abus sexuels à<br />
amorcer ou à poursuivre leur démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />
Lorsqu’une personne nous appelle, nous les<br />
écoutons, puis nous les aiguillons vers <strong>de</strong>s<br />
ressources (personnes-ressources, livres, conférences)<br />
dans leur région. <strong>No</strong>us leur envoyons<br />
aussi une brochure intitulée “lorsque la confiance a<br />
été brisée”. <strong>No</strong>us en avons joint une copie à cette<br />
lettre. Je me <strong>de</strong>mandais si vos lecteurs seraient<br />
intéressés à obtenir notre ligne. <strong>No</strong>us pouvons être<br />
contactés sans frais à partir <strong>de</strong> n’importe où au<br />
canada. Voici notre numéro: 1-888-600-5464.<br />
Je vous félicite <strong>de</strong> votre bon travail et vous encourage:<br />
continuez à nous informer, nous vos lecteurs,<br />
et à nous éduquer au sujet <strong>de</strong>s pensionnats.<br />
Sincèrement vôtre,<br />
HEATHER ATKEY<br />
Edmonton, AB<br />
Bonjour,<br />
Je viens tout juste <strong>de</strong> lire, avec grand intérêt, votre<br />
journal <strong>Le</strong> <strong>premier</strong> <strong>pas</strong> et j’aimerai vous faire part <strong>de</strong><br />
ceci : au New Brunswick, il y avait un pensionnat<br />
à Newcastle qui s’appelait l’Académie St. Mary.<br />
Elle était administrée par les sœurs <strong>de</strong> la congrégation<br />
<strong>de</strong> <strong>No</strong>tre-dame. <strong>Le</strong>s filles y étaient envoyés<br />
parce qu’elles ne pouvaient <strong>pas</strong> aller dans les écoles<br />
provinciales après le niveau 9. C’était dans les<br />
années soixante. <strong>Le</strong>s garçons, eux, traversaient le<br />
pont pour aller chez les prêtres à St. Thomas. Si<br />
vous ou vos lecteurs voulez en savoir plus – vous<br />
pouvez me contacter<br />
Merci<br />
MARY JANE PETERS<br />
Big Cove, NB<br />
Guérir les<br />
mythes & les<br />
stéréotypes<br />
<strong>Le</strong> mouvement <strong>de</strong> renouveau social et <strong>de</strong> <strong>guérison</strong><br />
se répand avec une vigueur grandissante à travers<br />
les communautés <strong>autochtone</strong>s canadiennes,<br />
restituant l’importance et la pertinence <strong>de</strong>s traditions<br />
et <strong>de</strong> la culture <strong>autochtone</strong> qui avaient, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />
générations, été l’objet <strong>de</strong> sarcasme, <strong>de</strong> mépris, <strong>de</strong><br />
ressentiment et <strong>de</strong> malveillance <strong>de</strong> la part d’une culture<br />
dominante. L’élan positif <strong>de</strong> ce mouvement se poursuit<br />
dans l’espace <strong>de</strong> démolition <strong>de</strong>s conceptions erronées et<br />
déformées <strong>de</strong> l’histoire, <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité, du potentiel et<br />
<strong>de</strong>s réalités <strong>de</strong>s peuples <strong>autochtone</strong>s.<br />
Pour que leur psyché individuel<br />
et collectif puisse guérir, les peuples<br />
<strong>autochtone</strong>s doivent tout<br />
d’abord comprendre la nature et<br />
l’origine <strong>de</strong>s mythes négatifs à<br />
leur égard, savoir les débusquer<br />
et les démanteler. Ce balayage<br />
en profon<strong>de</strong>ur est une composante<br />
essentiel <strong>de</strong> leur <strong>guérison</strong>.<br />
Ces nouvelles réactions sont positives non seulement<br />
pour les Peuples <strong>autochtone</strong>s mais aussi pour les autres<br />
Canadiens. L’énergie consacrée à cultiver une fausse<br />
image <strong>de</strong>s peuples <strong>autochtone</strong>s et <strong>de</strong> leur vécu semble<br />
parfois impossible à endiguer. Cependant, comme un<br />
article récent du National Post sur les pensionnats le<br />
démontre, les Canadiens informés et les Autochtones<br />
considèrent ces attaques comme <strong>de</strong>s opportunités qui<br />
leur permettent d’exposer la vérité et d’éduquer. <strong>Le</strong>s<br />
réponses à cet article, <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’Église Unie<br />
(www.uccan.org) et <strong>de</strong> l’AHF exemplifient la volonté<br />
<strong>de</strong> ne <strong>pas</strong> laisser les informations fallacieuses envenimer<br />
les relations entre les Autochtones et les autres<br />
Canadiens. Ce sont ces efforts communs et positifs qui<br />
mèneront, <strong>de</strong> manière plus directe et rapi<strong>de</strong>, vers la<br />
<strong>guérison</strong> et la réconciliation.<br />
Des fissures <strong>de</strong> plus en plus profon<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> plus en<br />
plus évi<strong>de</strong>ntes craquèlent la surface monumentale <strong>de</strong>s<br />
mythes, <strong>de</strong>s préjugés, <strong>de</strong>s clichés, <strong>de</strong>s stéréotypes qui<br />
<strong>de</strong>puis si longtemps maintiennent l’estime <strong>de</strong> soi d’innombrables<br />
communautés <strong>autochtone</strong>s sous leur poids<br />
écrasant. <strong>Le</strong> processus <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> prend tout juste son<br />
essor, et il a fallu un grand nombre d’années pour arriver<br />
jusque là. <strong>Le</strong>s abus du <strong>pas</strong>sé apparaissent maintenant<br />
à la pleine lumière du présent, et il est possible<br />
d’envisager que ces constructions sociales soient dans<br />
une décennie ou <strong>de</strong>ux, reconnues comme une forme<br />
d’abus social.<br />
La mission <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>premier</strong> <strong>pas</strong> est d’encourager et <strong>de</strong><br />
célébrer les démarches courageuses entreprises vers la<br />
<strong>guérison</strong> et la réconciliation. Lorsque <strong>de</strong>s gens, <strong>de</strong>s<br />
communautés commencent à se rebeller et à démanteler<br />
les mythes négatifs disséminés contre eux, ceci est<br />
démarche importante qui doit être encouragée et<br />
célébrée. Bien que le défi soit <strong>de</strong> taille, c’est une<br />
«expérience libératrice». <strong>Le</strong>s peuples <strong>autochtone</strong>s ont<br />
leurs propres mythes, qui réfléchissent <strong>de</strong> manière pos-<br />
En haut: NWT/Yukon Coordonnateur Soutien communautaire<br />
Frank Hope et Agente <strong>de</strong> communications<br />
Giselle Robelin, Rae-Edzo, NWT.<br />
Message d’editeur<br />
par<br />
Giselle<br />
Robelin<br />
itive leur i<strong>de</strong>ntité et leur culture. Un mythe positif est<br />
comme une image sympathique reflétée un miroir <strong>de</strong><br />
bonne qualité. <strong>Le</strong> temps est venu pour les peuples<br />
<strong>autochtone</strong>s <strong>de</strong> s’offrir mutuellement l’occasion <strong>de</strong><br />
contempler leur image dans ce bon miroir.<br />
Il serait impossible, dans un seul numéro <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>premier</strong><br />
<strong>pas</strong> , d’explorer ou d’e faire exploser le sujet, car il est<br />
vaste et complexe. Une centaine <strong>de</strong> numéro n’y suffirait<br />
certainement <strong>pas</strong>. Cependant, pour que leur psyché<br />
individuel et collectif puisse guérir, les peuples<br />
<strong>autochtone</strong>s doivent tout d’abord comprendre la nature<br />
et l’origine <strong>de</strong>s mythes négatifs à leur égard, savoir les<br />
débusquer et les démanteler. Ce balayage en profon<strong>de</strong>ur<br />
est une composante essentiel <strong>de</strong> leur <strong>guérison</strong>.<br />
<strong>No</strong>us proposons donc, pour amorcer cette exploration<br />
et encourager la vôtre, d’effectuer un bref survol <strong>de</strong> l’origine,<br />
<strong>de</strong> l’évolution et <strong>de</strong> la dissémination <strong>de</strong>s mythes<br />
et stéréotypes visant les peuples <strong>autochtone</strong>s.<br />
<strong>Le</strong> sujet <strong>de</strong> l’alcoolisme dans le communautés<br />
<strong>autochtone</strong> fait souvent les manchettes <strong>de</strong>s journaux.<br />
Des recherches récentes nous ont parues intéressantes,<br />
car elles présentes une autre perspectives possible sur ce<br />
sujet, et à notre avis, cette une gran<strong>de</strong> pertinence vis-àvis<br />
<strong>de</strong> la <strong>guérison</strong>. <strong>No</strong>us avons l’intention <strong>de</strong> continuer<br />
cette exploration et vous offrirons, dans notre numéro<br />
<strong>de</strong> juin, un article sur les mythes entourant l’alcoolisme<br />
chez les <strong>autochtone</strong>s. L’intention <strong>de</strong> l’article Pourquoi<br />
l’alcoolisme n’est <strong>pas</strong> une maladie est simplement d’offrir<br />
une perspective différente sur le sujet, et <strong>de</strong> signaler <strong>de</strong>s<br />
conclusions alternatives au sujet <strong>de</strong> la consommation<br />
d’alcool chez les <strong>autochtone</strong>s.<br />
Se tourner vers un autre miroir et<br />
y voir une bonne image<br />
En partagent nos succès, en accueillant les images positives<br />
et en rejetant les stéréotypes, nous ne faisons<br />
qu’accélérer le processus <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>. <strong>No</strong>us n’avons nul<br />
besoin d’inventer quoi que ce soit, tout est là dans<br />
notre image : Courage, endurance, générosité, excellence,<br />
sagesse, spiritualité, beauté, com<strong>pas</strong>sion, expertise,<br />
connaissances, humour, hospitalité, spiritualité,<br />
créativité, rire. C’est ainsi que nous vous voyons, et<br />
nous espérons que vous vous verrez ainsi dans ce<br />
numéro <strong>de</strong> <strong>Le</strong> <strong>premier</strong> <strong>pas</strong>.<br />
<strong>Le</strong>s peuples <strong>autochtone</strong>s, aux quatre coins du pays, se sont<br />
réveillés. Ils se rappellent qu’ils doivent toujours se<br />
regar<strong>de</strong>r et regar<strong>de</strong>r le mon<strong>de</strong> avec les yeux perçants d’un<br />
aigle, embrasser les défis <strong>de</strong> la vie avec la force d’un ours,<br />
et confronter les difficultés et les souffrances comme le<br />
bison, qui, contrairement aux autres animaux qui tournent<br />
le dos aux tempêtes, leur fait pleinement face.<br />
-Message <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Johnny Dayri<strong>de</strong>r, Aîné, aux jeunes<br />
particpant à la Conférences <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> l’AHF à<br />
Edmonton, en mars 2001.•<br />
<strong>Le</strong> <strong>premier</strong> <strong>pas</strong> 4 <strong>Vol</strong>. 2 <strong>No</strong>. 3