Migrants dans les médias et médias vus par les migrants

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ChapITRE 2
ChapITRE 3
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Migrants dans les Médias et Médias vus par les Migrants
Carte des migrations : des lignes qui bougent
Le Mali, la Mauritanie et le Sénégal ont des traditions de migrations qui en font un phénomène social
établi et même structuré à travers des dynamiques éprouvées. Aussi bien dans l’organisation des départs
que dans leur financement. Ces dernières décennies ont cependant vu les flux migratoires et les
types de migration changer dans les trois pays.
Mali
Le Mali a la particularité d’être un pays de fortes dynamiques migratoires internationales. Selon les
statistiques de la Délégation Générale des Maliens de l’Extérieur (DGME), le nombre de Maliens établis
à l’étranger est estimé à 4 millions, dont plus de 3,5 millions en Afrique. Près de 2 millions d’entre eux
vivraient en Côte d’Ivoire.
La diaspora malienne représenterait environ le 1/3 de la population totale du pays. L’Europe n’en accueille
que 3 %, dont la majorité vit en France. L’émigration irrégulière, elle, représente à peine 1 % du
total des flux.
Depuis 2005, le pays est confronté aux conséquences désastreuses des migrations irrégulières. Celles-ci
se traduisent par des refoulés, des expulsés et des disparitions dans les océans ou à travers le Sahara.
En 2008, la Direction Générale des Maliens de l’Extérieur a enregistré 1 410 expulsés et refoulés, provenant
principalement de la Libye, de l’Espagne et de la France.
Mauritanie
Longtemps considéré comme secondaire, le cadre politico-juridique de la migration en Mauritanie
commence à être mieux perçu par les autorités. Le pays connaît des évolutions dans ce domaine, avec
l’adoption récente de projets de loi. On peut noter, en particulier, la loi relative à la lutte contre le trafic
illicite de migrants qui vient compléter les dispositions pénales.
Si les lois sur les migrations commencent à prendre forme, les statistiques sur les migrants en Mauritanie
demeurent rares et souvent classées « confidentielles ». Au cours du premier trimestre de 2011,
les autorités policières de Nouadhibou ont par exemple entamé un recensement des migrants présents
dans cette ville. Il s’est achevé sans que les résultats soient rendus publics.
sénégal
Longtemps pays d’immigration au niveau de la sous-région, le Sénégal a changé de profil devant les
effets de la crise économique qui ont commencé à se faire sentir dans les années ‘80, pour s’aggraver à
travers les décennies ‘90 et 2000. Devenu un pays d’émigration, il se distingue aussi comme espace de
migration de transit. Entre 2001 et 2005, le nombre d’immigrants est passé de 126 204 personnes à 220
208 personnes, soit 2 % de la population totale (DPNU, 2009), en provenance essentiellement de la
Guinée (39 %), de la Mauritanie (15 %), de la Guinée-Bissau (11 %), du Mali (8 %), de la France
(8 %), du Cap-Vert (4 %), de la Gambie (3 %), du Maroc (2 %) et du Burkina Faso (1 %).
Cette immigration se fonde le plus souvent sur des raisons économiques (31,8 %), note-t-on dans
l’Enquête sénégalaise auprès des ménages (ESAM II) de 2001. Dans les faits, il s’agit d’une population
active dans sa majorité, puisque 55,9 % des personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) en 2001 déclaraient
avoir une occupation.