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Le travail intenable Laurence THERY, inspectrice du travail ...

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Restitution<br />

<strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>intenable</strong><br />

<strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, <strong>inspectrice</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong>,<br />

chargée de la santé au <strong>travail</strong> à la CFDT<br />

Document ISTNF non validé par les intervenants et les organisateurs<br />

Cette restitution est tirée de notes prises en séance le 29 mai 08 au cours <strong>du</strong> séminaire Ethique<br />

et santé au <strong>travail</strong> Nord – Pas-de-Calais, organisé dans les locaux de l’Université de Lille 2 par<br />

Catherine <strong>Le</strong> Grand – Sébille, en partenariat avec le Cereste et l’ISTNF. Seul le contenu de<br />

l’exposé réalisé en matinée par <strong>Laurence</strong> Théry est repris ici. Une synthèse de l’ensemble de la<br />

journée sera proposée prochainement sur istnf.fr.<br />

<strong>Le</strong> <strong>travail</strong> <strong>intenable</strong><br />

Résister collectivement à l’intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

sous la direction de <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, La découverte, Paris, 2006<br />

De 2004 à 2005, pendant dix-huit mois, soixante militants issus de tous les secteurs professionnels sont<br />

allés à la rencontre des salariés pour échanger avec eux sur la manière dont ils vivent leur <strong>travail</strong>. <strong>Le</strong> livre<br />

dirigé par <strong>Laurence</strong> Théry propose un diagnostic critique de la souffrance au <strong>travail</strong> et présente des pistes<br />

pour l’action à partir d’un <strong>travail</strong> de recherche ayant réuni scientifiques et syndicalistes sous le patronage <strong>du</strong><br />

Fonds social européen.<br />

istnf.fr <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, CFDT, séminaire Ethique et santé au <strong>travail</strong>, Cereste/ISTNF, 29 mai 08 1


<strong>Le</strong>s auteurs<br />

• <strong>Laurence</strong> Théry est <strong>inspectrice</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, chargée de la santé au <strong>travail</strong> à la CFDT.<br />

• François Daniellou est professeur d'ergonomie à l'Université de Bordeaux 2, directeur <strong>du</strong> Laboratoire d'ergonomie des<br />

systèmes complexes.<br />

• Philippe Davezies est enseignant-chercheur en médecine et santé au <strong>travail</strong> à l’Université Lyon 1.<br />

• Bernard Dugué est docteur en sociologie et ergonome européen, chargé de recherches au Laboratoire d'ergonomie<br />

des systèmes complexes Université Bordeaux 2.<br />

• Corinne Gaudart est ergonome, chercheur au CREAPT/CEE/CNRS.<br />

• Cécile Guillaume est sociologue, maître de conférences à l'Université Lille 1.<br />

• Nadine Olivier est sociologue, doctorante au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique<br />

(CNRS/CNAM).<br />

• Danielle Mezaroba est ergonome.<br />

• Francis Bourdon est ergonome.<br />

Restitution de l’exposé de <strong>Laurence</strong> Thery<br />

<strong>Le</strong> livre a permis de raconter une histoire collective qui a changé le regard de la CFDT sur l’action<br />

syndicale. C’est une contribution <strong>du</strong> monde syndical à la pro<strong>du</strong>ction de connaissances. Elle est partie<br />

d’une recherche-action sur l’intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong>. <strong>Le</strong> résultat obtenu permet d’améliorer les<br />

connaissances sur le <strong>travail</strong> syndical et sur les pratiques de transformation. La recherche-action<br />

s’inscrit dans la volonté de rétablir la santé-<strong>travail</strong> dans le discours syndical. Cela part d’une vraie<br />

demande des acteurs syndicaux et des militants syndicaux. De nombreuses incertitudes existent sur la<br />

façon de prendre en charge ce sujet dans les entreprises. Au-delà des enquêtes quantitatives,<br />

comment caractériser l’intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong> dans le détail ? Comment cette intensification<br />

s’exprime-t-elle ? Y a t-il des points de comparaison ? Comment faire face ? Il faut outiller les militants<br />

et trouver le moyen de mettre en commun le <strong>travail</strong> des chercheurs et des syndicalistes. On a renoué<br />

des liens avec la communauté des chercheurs sur la santé au <strong>travail</strong>. <strong>Le</strong> regard des chercheurs est<br />

déterminant dans la construction de l’action syndicale. Chacun est resté à sa place. <strong>Le</strong>s chercheurs ne<br />

sont pas allés sur le terrain, ils ont été sollicités en appui des militants syndicaux.<br />

Notre dispositif était modeste : 22 équipes syndicales issues de secteurs divers se sont réunies sur un<br />

an et demi. Nous nous sommes divisés en petits groupes, et nous avons organisé 5 séminaires de 3<br />

jours sur 18 mois. <strong>Le</strong>s chercheurs étaient en accompagnement, ils ne sont pas intervenus au sein des<br />

entreprises : les éléments réunis l’ont été par les militants syndicaux, les regards croisés ont été riches,<br />

des apports méthodologiques ont été apportés par les chercheurs : Corinne Gaudart, Philippe<br />

Davezies, François Daniellou, Bernard Dugué. Que disent-ils de cette expérience ? Ils ont<br />

expérimenté des façons de <strong>travail</strong>ler entre eux. Nous n’avions pas élaboré de plan de formation au<br />

istnf.fr <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, CFDT, séminaire Ethique et santé au <strong>travail</strong>, Cereste/ISTNF, 29 mai 08 2


démarrage <strong>du</strong> projet, les apports ont été construits au fil de ce qu’apportaient les militants ; il y a eu<br />

un réel <strong>travail</strong> d’échange avec les chercheurs, nous avons toujours tenu compte de la diversité des<br />

entreprises et des différents secteurs sollicités, ainsi que de tous les problèmes rencontrés.<br />

Trois démarches syndicales emblématiques sont mises en avant dans mon exposé, pour trois secteurs<br />

professionnels différents : une chaine de pro<strong>du</strong>ction pour l’emballage de biscuits, une plate-forme<br />

téléphonique, un service d’aide à la personne.<br />

<strong>Le</strong> premier exemple concerne une entreprise pro<strong>du</strong>isant des biscuits. L’emballage a mis en évidence<br />

des problèmes de TMS : les salariés saisissent 100 biscuits à la minute, certains biscuits sont difficiles à<br />

attraper <strong>du</strong> fait de leur forme ; en pratique, une table mobile fait défiler les biscuits, les salariés sont<br />

assistés par des manchons pour soutenir leurs bras, ils attrapent les biscuits pour les mettre dans une<br />

goulotte. <strong>Le</strong>s militants ont fait un film qui montre comment <strong>travail</strong>lent ces ouvriers ; la cadence est<br />

forte, toutes les deux heures ils bénéficient d’une pause. L’enquête a permis d’objectiver ce que font<br />

réellement les salariés. Eliminer les biscuits cassés, les biscuits abimés, par exemple, c’est un <strong>travail</strong><br />

important, cela représente 100 kilos de déchets par jour. Face à ce constat, comment parler de<br />

rentabilité ? <strong>Le</strong>s militants en venaient à penser que la direction saturait les capacités de <strong>travail</strong>, alors<br />

que ré<strong>du</strong>ire la chaine aurait permis d’avoir moins de perte, ce qui aurait permis de la rendre rentable.<br />

L’observation permet de montrer que les salariés sont très impliqués dans leur <strong>travail</strong>. <strong>Le</strong>s militants<br />

ont proposé de se rencontrer, de repérer les douleurs des salariés. Ils disaient tous la même chose,<br />

leur point de vue était convergent. Ils faisaient état de douleurs de dos, de réveil nocturne, <strong>du</strong><br />

sentiment de mal faire leur <strong>travail</strong>, de ne pas avoir le temps de s’occuper de leurs enfants. <strong>Le</strong>s<br />

militants sont allés rendre compte de ces observations au niveau collectif. La restitution faite aux<br />

salariés leur a permis de se reconnaître, leur a permis de sortir de leur isolement ; c’est un<br />

enrichissement, ça a permis de dire que ce n’était pas leur compétence professionnelle qui était en<br />

cause. La suite devait être construite avec les salariés.<br />

Cette démarche rompt avec les pratiques <strong>du</strong> syndicalisme : il s’agit de construire l’action avec les<br />

salariés ; ça change tout dans le regard que les salariés et les managers portent sur le syndicalisme.<br />

Dans le cas de cette entreprise, ils ont décidé ensemble de faire une présentation au CHSCT. <strong>Le</strong>s<br />

TMS à l’emballage sont devenus un sujet de discussion, c’est devenu un point inscrit à l’ordre <strong>du</strong> jour,<br />

ce qui permet de montrer que le sujet a été instruit. <strong>Le</strong> médecin <strong>du</strong> <strong>travail</strong> abondait dans ce sens, il<br />

avait déjà repéré ces situations, il avait reconnu des cas de maladie professionnelle.<br />

Un processus a été enclenché. <strong>Le</strong>s déclarations de maladie ont augmenté. A partir de là, un groupe de<br />

<strong>travail</strong> s’est créé en vue d’imaginer l’automatisation de la chaine. <strong>Le</strong>s salariés se sont interrogés : tout<br />

le <strong>travail</strong> fait ne servait donc à rien en soi puisqu’on allait automatiser la chaine ; pour les ouvriers, ça<br />

istnf.fr <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, CFDT, séminaire Ethique et santé au <strong>travail</strong>, Cereste/ISTNF, 29 mai 08 3


voulait dire qu’il y aurait une ré<strong>du</strong>ction d’effectif. <strong>Le</strong>s militants étaient en plein désarroi. Il a fallu leur<br />

montrer en quoi cela pourrait les aider, pour qu’ils considèrent que, par l’automatisation, on prendrait<br />

en charge leur <strong>travail</strong> réel. Ce <strong>travail</strong> était donc utile, même s’il a fallu gérer une menace de ré<strong>du</strong>ction<br />

d’effectifs. <strong>Le</strong> point de vue <strong>du</strong> syndicaliste sur le <strong>travail</strong> irrigue ainsi l’action syndicale. Aller voir le<br />

<strong>travail</strong> permet de poser les questions d’organisation, de salaire, ça renouvelle la façon dont l’action<br />

syndicale se construit.<br />

<strong>Le</strong> service aux personnes est le deuxième exemple que nous avons retenu. Dans l’entreprise repérée,<br />

les commanditaires sont des familles. <strong>Le</strong> métier change : au départ, il s’agit d’un <strong>travail</strong> ménager,<br />

aujourd’hui les salariées accompagnent les familles pour atteindre des objectifs. L’éten<strong>du</strong>e de la zone<br />

géographique, le <strong>travail</strong> isolé, le <strong>travail</strong> haché, la rédaction d’un rapport en fin de mission sont autant<br />

de caractéristiques qu’il fallait mettre en évidence. On remarque un glissement de tâches, qui passent<br />

de l’assistance ménagère à la rédaction d’un rapport sur la famille. Il faut considérer que les familles<br />

seront amenées à revoir les aides ménagères, que la famille peut consulter le rapport qui a été réalisé<br />

par l’aide ménagère, c’est complexe.<br />

La préparation de l’intervention est difficile. Un forfait de 2H par mois leur est accordé pour rédiger le<br />

rapport, or plusieurs rapports sont écrits dans le même mois, elles écrivent chez elles, cela prend <strong>du</strong><br />

temps. Elles doivent faire l’apprentissage de l’écrit. En fait, tout ce qui se passe en dehors de leur<br />

convention est escamoté. L’amont et l’aval sont gommés. Savoir quelle type de famille elles vont<br />

rencontrer, dans quel quartier elles devront se rendre, sont des sujets importants ; elles s’habillent en<br />

s’adaptant à l’environnement dans lequel elles devront évoluer. Toute cette préparation prend <strong>du</strong><br />

temps, elle est pourtant passée sous silence. En allant à leur contact, les salariées vont faire passer ce<br />

message : il s’agit de compétences nouvelles qui doivent être reconnues comme telles. <strong>Le</strong>s militants<br />

ont eu peu de difficultés à rencontrer leurs collègues. Une solidarité existait avant que la démarche<br />

soit lancée. Un réseau informel existait, qui a pu être activé pour l’enquête. Concrètement, par la<br />

création de réunions, de groupes de parole, l’employeur a reconnu la nécessité d’inclure des temps et<br />

des formations sur la rédaction. Ce sont des résultats qui paraissent modestes, mais maintenant ces<br />

salariées sont moins seules, leurs compétences sont reconnues.<br />

<strong>Le</strong> troisième exemple porte sur un centre d’appel. Etablir des liens avec les salariés a été difficile à<br />

initier, car après le <strong>travail</strong> ils n’ont pas de temps à consacrer aux militants. La question de la gestion<br />

des appels difficiles a été posée. La direction de l’entreprise a donné <strong>du</strong> temps aux militants pour<br />

écouter les appels difficiles à côté de leurs collègues. Comment traiter un appel qui n’est pas<br />

ordinaire ? C’est une situation vécue comme une mise en difficulté pour le salarié, car le salarié ne<br />

peut mettre fin à l’appel, seul le client peut raccrocher. <strong>Le</strong> salarié ne peut raccrocher qu’en cas<br />

d’insulte. <strong>Le</strong>s appels difficiles ce sont aussi les appels de clients en détresse, qui ne peuvent payer, par<br />

istnf.fr <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, CFDT, séminaire Ethique et santé au <strong>travail</strong>, Cereste/ISTNF, 29 mai 08 4


exemple ; les téléopératrices ne supportent pas de devoir gérer ces appels en trois minutes. L’appel<br />

difficile, ce peut être aussi un client désespéré.<br />

L’équipe syndicale est allée voir comment se déroule l’appel téléphonique : la salariée doit répondre<br />

après trois sonneries, les échanges téléphoniques ne doivent pas dépasser trois minutes, sans quoi un<br />

message apparait sur l’écran <strong>du</strong> téléopérateur, il leur faut poser une multitude de questions avant<br />

d’écouter le client. « Sourire au téléphone, ça s’entend » est une consigne managériale. On ne peut<br />

utiliser certains mots, comme « voilà », ou enchainer sur une proposition commerciale qui n’entrerait<br />

pas dans le cadre d’une des campagnes. En plus, le téléopérateur peut être écouté. Ils ont le sentiment<br />

d’évaluer la demande <strong>du</strong> client pour présenter une action commerciale. <strong>Le</strong> contrôle de l’activité est<br />

présent, parfois un message apparait « allez tu vas atteindre tes objectifs ». <strong>Le</strong>s managers mettent au<br />

point des challenges avec des récompenses dérisoires, des tickets de loterie, des friandises. Un<br />

nounours est habillé ou déshabillé en fonction des objectifs atteints. <strong>Le</strong> téléopérateur sera autorisé à<br />

tenir le poste de son chef s’il réussi ses objectifs... Ce type de récompense développe une confusion<br />

et dénature le rôle <strong>du</strong> manager lui même.<br />

Cette organisation fixe les suggestions <strong>du</strong> salarié. <strong>Le</strong>s militants ont repéré que les salariés étaient<br />

contraints de développer des relations tronquées avec les clients. Travailler ainsi met à mal leurs<br />

capacités à avoir des relations sincères, voire des relations amicales avec les autres : les téléopérateurs<br />

en viennent à mettre en doute la sincérité des autres dans leur discours. Une salariée, par exemple, a<br />

témoigné ne pas supporter les repas de Noël d’entreprise, parce qu’il n’y avait que des situations<br />

faussées. Une autre personne a témoigné que, quand elle rentrait chez elle, elle se mettait tout de<br />

suite en pyjama et allait se coucher. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> a un effet sur le rapport à l’autre. <strong>Le</strong>s militants ont<br />

découvert cette organisation <strong>du</strong> <strong>travail</strong>. Quand on rentre dans le centre d’appel, tout est feutré, on<br />

n’imagine pas ce qu’il s’y passe. Ce mode d’organisation fabrique des « bons » et des « mauvais » :<br />

quelques soient les performances des salariés, ça ne suffit pas. Cette indivi<strong>du</strong>alisation <strong>du</strong> <strong>travail</strong> dresse<br />

les salariés les uns contre les autres.<br />

La consigne généralisée est « débrouillez vous ». Cette autonomie ne se tra<strong>du</strong>it pas par une marge de<br />

manœuvre. La souffrance est liée à ce qu’on leur demande de faire et à ce qu’ils ne parviennent pas à<br />

faire. On fait comme si il n’y avait pas d’affectif dans le <strong>travail</strong>, ils font leur <strong>travail</strong> et doivent<br />

déconnecter après. Tout se passe comme si le <strong>travail</strong> était standardisé et pouvait être tenu par un<br />

homme ou une femme d’âge indifférent. L’intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong> empêche l’activité <strong>du</strong> « prendre<br />

soin ». <strong>Le</strong> souci de bien faire son <strong>travail</strong>, l’intérêt de rendre un <strong>travail</strong> bien fait n’est plus possible. Ceux<br />

qui souffrent le plus sont ceux qui gardent cette volonté de bien faire leur <strong>travail</strong>. Prendre soin de son<br />

matériel, par exemple, n’est pas pris comme faisant partie <strong>du</strong> <strong>travail</strong>. L’objectif, c’est le nombre<br />

d’interventions. <strong>Le</strong>s cadres réprouvent aussi une partie des tâches qu’on leur demande de faire, sans<br />

istnf.fr <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, CFDT, séminaire Ethique et santé au <strong>travail</strong>, Cereste/ISTNF, 29 mai 08 5


pour autant entrer dans une démarche collective avec le personnel, même si ils sont pourtant plus<br />

souvent syndiqués que les ouvriers.<br />

Après ces constats, la question que nous nous sommes posés portait sur le renouveau des pratiques<br />

syndicales. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> est vu comme une activité et non simplement comme une aliénation. <strong>Le</strong><br />

<strong>travail</strong>leur construit la situation, et la positivité <strong>du</strong> <strong>travail</strong> est mise en avant. <strong>Le</strong> salarié est mobilisé<br />

positivement dans son <strong>travail</strong> pour trouver des régulations. <strong>Le</strong> <strong>travail</strong> n’est pas une fatalité, mais une<br />

construction faite par le salarié. Or, la positivité <strong>du</strong> <strong>travail</strong> est précisément ce qui est gommé dans les<br />

situations analysées. C’est ce que les militants se sont attachés à mettre en lumière. La santé n’est pas<br />

exclusivement un sujet médical, c’est une question sociale. Ce type de démarche permet au militant<br />

de parler de santé avec un point de vue à développer et à tenir. <strong>Le</strong>s liens avec les professionnels de<br />

santé au <strong>travail</strong> sont également renouvelés.<br />

La question de la résistance des salariés à ces organisations passe par la mise en lumière et par le<br />

débat, dans un contexte où règne le « mal-<strong>travail</strong> ». Depuis, nous avons proposé une formation-action<br />

aux membres permanents de la CFDT pour construire des projets de santé au <strong>travail</strong> depuis les<br />

organisations régionales.<br />

istnf.fr <strong>Laurence</strong> <strong>THERY</strong>, CFDT, séminaire Ethique et santé au <strong>travail</strong>, Cereste/ISTNF, 29 mai 08 6

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