(1964) n°1 - Royal Academy for Overseas Sciences
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souci était de servir l’Afrique, alors belge, où il s’agissait « de<br />
créer une société nouvelle, de concilier avec le maximum de<br />
liberté la fusion d’éléments disparates et de fonder un monde<br />
civilisé sur des traditions autochtones. » En même temps qu’il<br />
assurait la haute direction spirituelle de ce périodique généreusement<br />
audacieux, notre Confrère y dispensait sans relâche la<br />
manne d’études toujours exhaustives de leur objet, de notes<br />
d’arrêtiste et de critique attentif à tout ce qui s’éditait tout partout<br />
dans sa partie, et de précieux souvenirs de la vie judiciaire<br />
par lui vécue dans son cher Katanga.<br />
Le 15 juin I960, le Journal des Tribunaux d’Outremer paraissait<br />
depuis exactement dix ans. Antoine S o h i e r , se devait de<br />
fournir un éditorial substantiel au numéro jubilaire sous presse.<br />
Nous y lisons:<br />
Voici que des perspectives nouvelles s’offrent à nous. L’indépendance<br />
du Congo est proclamée à l’heure où elle devait inéluctablement<br />
venir. Depuis quinze ans, ceux qui observaient l’évolution des<br />
esprits et des situations en Afrique et dans le monde savaient que le<br />
changement de régime était fatal... Il y a dix ans que nous proposions,<br />
en matière judiciaire, des ré<strong>for</strong>mes essentielles, étapes vers un<br />
régime renouvelé... Pourquoi faut-il que cela n ’ait pas été compris et<br />
que, au moment où nous nous réjouissons de l’indépendance, nous<br />
devons déplorer qu’elle se soit faite dans l’impréparation, dans la<br />
hâte d’une improvisation qui multiplie pour le nouvel Etat les difficultés<br />
et les périls ?...<br />
Mais le texte de cet éditorial s’achevait en majeur. Notre Confrère<br />
ne renonçait pas encore à tout espoir de voir les Congolais<br />
accepter des concours aussi désintéressés que le sien.<br />
Le numéro spécial où devait paraître cet éditorial d’un réalisme<br />
dont tout pessimisme était encore exclu, ne put sortir de presse<br />
que le 15 juillet I960 et, dans l’éditorial du numéro suivant, daté<br />
du 15 décembre I960, Antoine Sohier devait bien avouer que<br />
les craintes que l’on avait pu émettre au sujet de l’indépendance<br />
impréparée et improvisée de la République du Congo-Léopold-<br />
ville « s’étaient réalisées au-delà de toute attente ». Il ne désespérait<br />
cependant pas encore,estimant qu’uneœuvre magnifique s’of-<br />
frait encore à ses collaborateurs, juristes désintéressés et prêts à<br />
tous les dévouements, œuvre à laquelle ils ne pourraient se sous