21.09.2013 Views

(1964) n°1 - Royal Academy for Overseas Sciences

(1964) n°1 - Royal Academy for Overseas Sciences

(1964) n°1 - Royal Academy for Overseas Sciences

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 175 —<br />

souci était de servir l’Afrique, alors belge, où il s’agissait « de<br />

créer une société nouvelle, de concilier avec le maximum de<br />

liberté la fusion d’éléments disparates et de fonder un monde<br />

civilisé sur des traditions autochtones. » En même temps qu’il<br />

assurait la haute direction spirituelle de ce périodique généreusement<br />

audacieux, notre Confrère y dispensait sans relâche la<br />

manne d’études toujours exhaustives de leur objet, de notes<br />

d’arrêtiste et de critique attentif à tout ce qui s’éditait tout partout<br />

dans sa partie, et de précieux souvenirs de la vie judiciaire<br />

par lui vécue dans son cher Katanga.<br />

Le 15 juin I960, le Journal des Tribunaux d’Outremer paraissait<br />

depuis exactement dix ans. Antoine S o h i e r , se devait de<br />

fournir un éditorial substantiel au numéro jubilaire sous presse.<br />

Nous y lisons:<br />

Voici que des perspectives nouvelles s’offrent à nous. L’indépendance<br />

du Congo est proclamée à l’heure où elle devait inéluctablement<br />

venir. Depuis quinze ans, ceux qui observaient l’évolution des<br />

esprits et des situations en Afrique et dans le monde savaient que le<br />

changement de régime était fatal... Il y a dix ans que nous proposions,<br />

en matière judiciaire, des ré<strong>for</strong>mes essentielles, étapes vers un<br />

régime renouvelé... Pourquoi faut-il que cela n ’ait pas été compris et<br />

que, au moment où nous nous réjouissons de l’indépendance, nous<br />

devons déplorer qu’elle se soit faite dans l’impréparation, dans la<br />

hâte d’une improvisation qui multiplie pour le nouvel Etat les difficultés<br />

et les périls ?...<br />

Mais le texte de cet éditorial s’achevait en majeur. Notre Confrère<br />

ne renonçait pas encore à tout espoir de voir les Congolais<br />

accepter des concours aussi désintéressés que le sien.<br />

Le numéro spécial où devait paraître cet éditorial d’un réalisme<br />

dont tout pessimisme était encore exclu, ne put sortir de presse<br />

que le 15 juillet I960 et, dans l’éditorial du numéro suivant, daté<br />

du 15 décembre I960, Antoine Sohier devait bien avouer que<br />

les craintes que l’on avait pu émettre au sujet de l’indépendance<br />

impréparée et improvisée de la République du Congo-Léopold-<br />

ville « s’étaient réalisées au-delà de toute attente ». Il ne désespérait<br />

cependant pas encore,estimant qu’uneœuvre magnifique s’of-<br />

frait encore à ses collaborateurs, juristes désintéressés et prêts à<br />

tous les dévouements, œuvre à laquelle ils ne pourraient se sous­

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!