25.09.2013 Views

BulletindeContre-infoenCévennes - Bulletin contre-info Cevennes

BulletindeContre-infoenCévennes - Bulletin contre-info Cevennes

BulletindeContre-infoenCévennes - Bulletin contre-info Cevennes

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

24<br />

paYsanneRie<br />

recherche documentée sur la colonisation<br />

en Algérie : on s’aperçoit à quel point<br />

la terre cultivable fait l’objet d’une<br />

convoitise où tous les coups sont permis ;<br />

rappelons que les mots cultivateurs et<br />

colons viennent de la même racine latine.<br />

Dans la pratique, des échantillons<br />

de terres de différentes vallées ont<br />

été apportées pour être comparées ;<br />

des analyses de pH ont été faites<br />

sans néanmoins apporter de résultats<br />

franchement révélateurs, tandis que<br />

les comparaisons de porosité ont été<br />

plus concluantes. Cela dit, ces analyses<br />

sont celles de terre de surface, et il est<br />

préférable d’observer les sols sur place<br />

pour connaitre leur structure. En outre,<br />

un atelier forge s’est tenu le samedi aprèsmidi<br />

pendant lequel les principes de la<br />

forge du métal ont été expliqués et des<br />

éléments de grelinettes ont été élaborés.<br />

La grelinette, rien de mieux pour aérer<br />

le sol sans le retourner, et pour éviter de<br />

faire un carnage parmi les vers de terre…<br />

Les 25 et 26 février portaient sur le<br />

thème de l’eau. L’eau, avec en premier<br />

lieu un exposé axé sur son aspect vivant,<br />

cyclique, les caractéristiques qui lui<br />

sont propres quant à ses changements<br />

d’état et à sa mémoire moléculaire ;<br />

cette discussion a été accompagnée de<br />

la diffusion d’un documentaire relatant<br />

les études de chercheurs de l’eau comme<br />

Viktor Schauberger. Au cours de cette<br />

soirée, l’histoire de la vie des poissons<br />

d’eau douce nous a été contée, pour que<br />

nous soyons plus à même de comprendre<br />

DAns les mois à venir…<br />

Les 29 et 30 avril nous parlerons de l’arbre qui cache la<br />

forêt ; il sera question d’aborder l’importance des arbres<br />

dans un écosystème (production d’oxygène, remontée des<br />

eaux souterraines, maintien d’un talus ou d’une berge) ; il<br />

nous faudra sûrement évoquer l’intérêt des haies – que les<br />

logiques de remembrement font raser – alors qu’elles abritent<br />

une faune indispensable pour l’équilibre des espèces (elles<br />

accueillent notamment les prédateurs de certains ravageurs<br />

des cultures potagères…). Lors de cette ren<strong>contre</strong> nous nous<br />

questionnerons sur les usages que les sociétés ont eu de<br />

leurs forêts, historiquement : si elles ont longtemps gardé<br />

un rôle de premier plan dans la survie humaine au travers<br />

de tout ce qu’elles abritaient (plantes, baies, petit gibier,<br />

bois mort…), et ce malgré les processus d’accaparement des<br />

espaces boisés par les puissants de tous poils, aujourd’hui<br />

c’est l’arbre en tant que tel qui est exploité comme ressource<br />

principale, pour le bois, au détriment de tous les autres<br />

habitants de la forêt, y compris des humains eux-mêmes,<br />

les relations qui s’établissent entre<br />

les habitants des rivières, leur mode<br />

d’alimentation et de reproduction. Des<br />

connaissances préalables à une bonne<br />

compréhension de ce que nous allions<br />

aborder le lendemain : l’impact sur<br />

la faune et la flore des aménagements<br />

humains (barrages, canalisations de<br />

rivières, détournements, enrochements<br />

des rives…) et des altérations<br />

(prélèvements, pollutions, réchauffement<br />

des eaux…). Après une écoute attentive<br />

de chants populaires traditionnellement<br />

entonnés pour faire venir la pluie, nous<br />

avons eu une réflexion sur la valeur qui<br />

peut être accordée à l’eau quand on<br />

l’attend pour les récoltes : ici, le rapport<br />

est presque celui de la vénération : l’eau<br />

n’est rien d’autre qu’une condition de la<br />

vie… Ensuite, les discussions ont porté<br />

sur l’utilisation que les civilisations<br />

humaines font de l’eau : un usage<br />

avant tout agricole. L’irrigation ne<br />

cesse d’augmenter et est déterminée<br />

par les cultures pratiquées et les modes<br />

d’irrigations plus ou moins économes<br />

(irrigation gravitaire, aspersion, goutteà-goutte,<br />

etc…). La diffusion d’un<br />

film documentaire sur l’assèchement<br />

de la mer d’Aral était une occasion de<br />

discuter autour d’un exemple révélateur<br />

d’une gestion catastrophique de l’eau.<br />

Comment la quatrième plus grande<br />

mer intérieure du monde (en 1960)<br />

est-elle devenue aujourd’hui une<br />

marre ultra salée (et toxique !) depuis<br />

le détournement du principal fleuve<br />

l’alimentant (la volonté politique de<br />

l’URSS étant d’irriguer le désert du<br />

Karakum pour produire massivement la<br />

culture la plus consommatrice d’eau : le<br />

coton ; aujourd’hui, l’Ouzbékistan est le<br />

deuxième exportateur mondial de coton,<br />

et la mer d’Aral n’existera bientôt plus)…<br />

Au cours de cette soirée, nous avons aussi<br />

discuté à la suite de la projection du<br />

documentaire La Guerra del agua, qui<br />

a été tourné lors des récentes émeutes<br />

en Bolivie <strong>contre</strong> la privatisation de la<br />

distribution de l’eau. Là il était question<br />

de l’appropriation de la ressource d’eau<br />

(que ce soit par des entreprises privées ou<br />

des États), mais surtout en l’occurrence de<br />

la capacité populaire à réagir rapidement<br />

et collectivement pour construire une<br />

lutte soudée et ce malgré une répression<br />

des plus féroces et meurtrières. Le fil<br />

conducteur de cette ren<strong>contre</strong> peut<br />

s’exprimer ainsi : comment l’eau, qui<br />

est avant tout un vecteur de vie, peutelle<br />

devenir vecteur de mort quand elle<br />

s’est chargée de pollution humaine, de<br />

déchets industriels ou radioactifs, de<br />

pesticides et autres engrais utilisés par<br />

les agriculteurs, ou, tout simplement,<br />

quand elle est accaparée par des faiseurs<br />

de profits qui rachètent les sources et la<br />

monnayent cher, quand ce ne sont pas<br />

les communes qui le font sous prétexte<br />

de la canaliser…<br />

Les 25 et 26 mars étaient une<br />

ren<strong>contre</strong> à thèmes croisés : l’abeille<br />

et la graine. Les discussions ont<br />

porté dans un premier temps sur la<br />

relation symbiotique entre les insectes<br />

pour la construction, l’industrie du papier, le chauffage (bois,<br />

plaquettes, granulés), les « biocarburant » à base d’huile de<br />

palme ou de cellulose… Après les déforestations massives,<br />

les plantations rectilignes : après tout c’est plus facile à<br />

exploiter ainsi ! Dans cette optique nous nous promènerons<br />

dans la filière bois en Cévennes pour avoir un aperçu local<br />

de cette industrie forestière aux effets dévastateurs. Il peut<br />

être opportun d’aborder la culture des arbres fruitiers et les<br />

34 traitements successifs nécessaires à mettre une pomme<br />

sur le marché... Sûrement irons-nous dans les bois pour<br />

faire un peu de reconnaissance des arbres et de lecture du<br />

paysage : comment repère-t-on les replantations successives<br />

et quels effets ont-elles eu sur le reste de la flore ? Reste-t-il<br />

un brin de forêt primaire autour de la Borie ? Enfin, dans<br />

une dimension symbolique, des contes autours d’histoires<br />

dans la forêt pourront être lus, avec l’idée de retrouver à<br />

quel point elle regorge pour l’homme d’une grande part<br />

de mystère, mais aussi de crainte : la forêt, c’est aussi dans<br />

l’imaginaire la nature sauvage, indomptée, qui se referme sur<br />

le visiteur imprudent...

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!