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des deux journées où j’étais au top physiquement:
au Tour des Flandres et à Londres. Je ne
m’étais jamais senti aussi bien. J’ai essayé de
comprendre les raisons de ces deux chutes
mais j’ai vite laissé tomber car cela n’aurait
abouti à rien.
Ressentez-vous encore des séquelles
de votre accident de Londres?
CHRONIQUE
cadeau de Londres: pas de médaille mais un
sacré souvenir ramené à la maison... (rires)
Après une saison si difficile et à bientôt 32 ans
(il les aura lundi, ndlr), avez-vous pensé à arrêter
votre carrière?
Je me suis demandé que faire. Je ne m’étais jamais
retrouvé dans une telle situation. Bien sûr,
aujourd’hui, je pense plus souvent à la retraite
Basket, mon beau basket, mais où vas-tu?
AIRBALL • Un sport de pros dirigé par des amateurs: et si c’était la plus exacte
définition du basket helvétique. Chronique de l’année de toutes les désillusions.
STEFANO LURATI
Cela avait commencé l’été passé par la
famélique campagne européenne de
l’équipe de Suisse. Alors que Swiss Basketball,
la fédération nationale, entendait
surfer sur la vague de la finale de la
NBA à laquelle Thabo Sefolosha avait
pris part avec le Thunder d’Oklahoma,
c’était le coup d’assommoir. Le premier
Suisse à évoluer dans la plus prestigieuse
ligue de la planète renonçait à
endosser le maillot national afin de soigner
un pied douloureux. Pour la promotion
du basket en Suisse, c’était la
pire des nouvelles: la star disait non. En
prime, des dissensions internes pourrissaient
l’ambiance dans la sélection nationale,
le tout débouchant sur l’exclusion
de David Ramseier. Et un gros
déficit financier pour Swiss Basketball.
Pour un coup de pub, c’était raté.
Les potins étaient ensuite alimentés
par Vacallo. Budget spectaculairement
revu à la hausse, recrutement à coups
de gros billets: trop beau pour être vrai.
Les salaires ne suivent pas, les cotisations
sociales ne sont pas payées, les
frais d’inscription au championnat exi-
gent une succession de mises en demeure
avant d’être acquittés. Le cas Vacallo
se conclut sur une catastrophe annoncée:
dépôt de bilan et retrait du
championnat de ligue A à la mi-février,
treize ans après la première faillite du
même club. Et il faut repêcher Union
Neuchâtel pour disputer la finale de la
Coupe de Suisse à la place de Vacallo.
La faillite de Vacallo laisse plusieurs
joueurs sur la touche, dont Matt Schneidermann.
La situation est extraordinaire
et engendre tout de suite un premier cas
épineux: l’Américain peut-il être engagé
par un autre club suisse pour y disputer
la fin de la saison? Hors période de
transfert, un joueur peut prendre une
deuxième licence en Suisse moyennant
un détour par l’étranger. Convaincus de
leur bon droit, les Lugano Tigers demandent
donc une licence pour Schneidermann
à la fédération serbe et au Partizan
Belgrade. La pratique est jugée
déloyale par les organes fédératifs helvétiques.
Pas de licence pour Schneidermann
qui est donc interdit de travail
en Suisse et, accessoirement, à la charge
de la caisse de chômage du Tessin. Mais
sont encore plus importantes à vos yeux
que lors des années précédentes.
Oui, je joue gros cette année. J’ai des comptes
à régler et je courrai pour un nouveau contrat.
La question ne sera pas centrale, mais je serai
quand même jugé sur mes performances. La
pression que je me mets tout seul est suffisamment
importante pour que j’occulte celle qui
vient de l’extérieur. SI
ça, c’est une autre histoire. L’affaire
n’en reste toutefois pas là. Ainsi, Schneidermann
est expédié au Koweït, y livre
un match-prétexte et, hier, obtient finalement
sa licence pour disputer la fin de
saison avec les Lugano Tigers…
Juwann James est expulsé lors du
match Fribourg Olympic - Lions de Genève.
C’était le vendredi 8 mars. Qui dit
faute disqualifiante dit au minimum un
match de suspension à purger lors de la
prochaine rencontre. Le match suivant,
c’est le dimanche 10 mars à Massagno.
Le juge unique de la Ligue nationale de
basket ne travaille pas le week-end. Du
coup, l’Américain de Genève a joué,
marqué 17 points et largement contribué
à la défaite de Massagno qui a de
quoi se sentir lésé.
La liste des cas qui interpellent est
presque sans limite: critiques récurrentes
et virulentes contre la criante absence
de cohérence dans la manière
d’arbitrer, finale à quatre de la Coupe de
la Ligue qui se termine sur un déficit financier
et une diminution d’affluence
malgré le 10 e anniversaire de la manifes-
Fabian Cancellara: «La pression que je me mets tout seul est suffisamment importante
pour que j’occulte celle qui vient de l’extérieur.» KEYSTONE
On reverra finalement Matt Schneidermann (à gauche devant Ron Yates)
dans le championnat de Suisse. KEYSTONE
tation, nombre de spectateurs en baisse
pour la majorité des clubs de ligue A,
leader de ligue B pas intéressé par la
promotion… Au-delà des responsabilités
que chacun se complaît à rejeter sur
son voisin et des rivalités internes bien
peu constructives, l’impression qui prévaut
est sans équivoque: l’amateurisme
colle à la peau du basket suisse et le
produit se vend de plus en plus mal. En
termes d’image, difficile de faire pire. Ce
n’est pas la mollesse décisionnelle et
l’absence de vision des organes soidisant
dirigeants (Fédération et Ligue
nationale) qui vont contribuer à relever
le niveau. I