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Enterprise & Sante

Pour ce premier trimestre 2011, Entreprise et Santé évolue. Avec la même ligne éditoriale : donner aux entreprises, notamment TPE et PME, des informations concrètes et des exemples d’actions en santé au travail. Mais la ligne graphique est aménagée. Et, surtout, les rubriques évoluent.

Pour ce premier trimestre 2011, Entreprise et Santé évolue. Avec la
même ligne éditoriale : donner aux entreprises, notamment TPE et
PME, des informations concrètes et des exemples d’actions en santé
au travail. Mais la ligne graphique est aménagée. Et, surtout, les rubriques
évoluent.

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1er Trimestre 2011 I Numéro 13<br />

Réforme de la Santé au Travail<br />

Interview<br />

de Xavier Bertrand<br />

Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé<br />

1,1 milliards +<br />

2,4 milliards +<br />

4 milliards =<br />

7,5 milliards<br />

d’euros<br />

› P19<br />

« Sans eux, je<br />

ne suis rien.<br />

Je ne peux<br />

rien faire »<br />

› P22


4 Brèves 5 Interview<br />

LE RISQUE ROUTIER :<br />

priorite 2011 des<br />

inspecteurs du<br />

travail<br />

11 à 18 Dossier<br />

L’ETIQUETTE NOUS<br />

PARLE !<br />

Apprenons son<br />

nouveau langage...<br />

22 Zoom sur<br />

« 5 conseils pour la<br />

restauration »<br />

Interview de<br />

Xavier Bertrand,<br />

Ministre du Travail,<br />

de l’Emploi et de la<br />

Santé<br />

19 Investir<br />

1,1 milliards +<br />

2,4 milliards +<br />

4 milliards =<br />

7,5 milliards d’euros<br />

24<br />

Tous Mobilisés<br />

contre les TMS<br />

Ergonomie &<br />

Organisation<br />

Sommaire<br />

1er Trimestre 2011 I Numéro 13<br />

9 En direct<br />

Mobiliser un malade,<br />

cela ne s’improvise<br />

pas !<br />

20<br />

Vos droits,<br />

vos devoirs<br />

1500 € d’amendes<br />

par unité de travail...<br />

Et ce n’est pas tout !<br />

25<br />

Technique &<br />

Environnement<br />

TOUS exposés, TOUS<br />

protégés<br />

10 En direct<br />

Ils s’informent au<br />

forum<br />

21<br />

Votre santé,<br />

votre emploi<br />

« Sédentaire, moi ?<br />

Mais je suis routier... »<br />

26 Aux alentours<br />

Partenaires Sociaux :<br />

ensemble pour la<br />

Santé au Travail


N°13 I 1er trimestre 2011<br />

Entreprise et Santé<br />

Le magazine des Services de Santé au<br />

Travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.<br />

Numéro diffusé gracieusement aux<br />

entreprises des services adhérents<br />

(voir dernière page de couverture)<br />

Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr<br />

Les éditions de l’encre vive<br />

Tél : 03 20 14 07 77<br />

Fax : 03 20 14 06 16<br />

Co-édité par :<br />

C.I.S.S.T.<br />

Centre Inter-Services de Santé au Travail<br />

118 rue Solférino - BP 13 65<br />

59 015 Lille Cedex<br />

Tél : 03 20 57 43 14<br />

www.cisst.fr<br />

G.I.S.S.E.T.<br />

Groupement Inter Services Santé Et Travail<br />

79 rue Jean Baptiste Lebas - BP 185<br />

62 404 Béthune Cedex<br />

Tél : 03 21 01 65 36<br />

www.gisset.org<br />

Directeur de publication :<br />

Raphaël Mulliez<br />

Comité de rédaction :<br />

Alain Cuisse, Dr Didier Debarge,<br />

Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy,<br />

François Deserable, Dr Alain Moniez<br />

Conception :<br />

Dr Matthieu Méreau,<br />

Méthodes et Médiation - Lille<br />

Responsables de rédaction :<br />

Matthieu Méreau et Séverine Lhomme<br />

Equipe rédactionnelle :<br />

Matthieu Méreau, Sabine Bertaux-Brandicourt<br />

Secrétariat de rédaction :<br />

Nathanaëlle Debaene<br />

Mise en page:<br />

3e AILE - Roubaix<br />

Crédit photos :<br />

Purestockx, Fotolia, IStockphoto<br />

Couverture : ©Ministère du Travail, de l’Emploi<br />

et de la Santé/DICOM/Alain François<br />

p 24/25 : Sabine Bertaux-Brandicourt<br />

Coordination, Fabrication, Diffusion :<br />

Les éditions de l’encre vive<br />

71 boulevard Montebello - 59 000 Lille<br />

Tél : 03 20 14 07 77<br />

Fax : 03 20 14 06 16<br />

Régie publicitaire :<br />

Entreprise et Santé - Matthieu Méreau<br />

Tél : 03 20 14 07 77<br />

Fax : 03 20 14 06 16<br />

Impression :<br />

Imprimerie Léonce Deprez - Ruitz<br />

Dépôt légal à parution<br />

N° ISSN en cours<br />

Tirage : 90 000 exemplaires<br />

Édito<br />

Pour ce premier trimestre 2011, Entreprise et Santé évolue. Avec la<br />

même ligne éditoriale : donner aux entreprises, notamment TPE et<br />

PME, des informations concrètes et des exemples d’actions en santé<br />

au travail. Mais la ligne graphique est aménagée. Et, surtout, les rubriques<br />

évoluent.<br />

Les sujets et les exemples sont toujours issus des sept Services de Santé au<br />

Travail 1 du Nord - Pas-de-Calais et de la Picardie, qui diffusent Entreprise et<br />

Santé auprès de leurs adhérents. Soit au total, près de 80 000 entreprises et<br />

près d’un millions de salariés suivis en Santé au Travail.<br />

En ouverture du magazine des Brèves vous donnent l’actualité du trimestre.<br />

L’interview est une nouvelle rubrique. Pour l’inaugurer, Xavier Bertrand,<br />

Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé a accepté de nous répondre sur<br />

la Santé au Travail.<br />

La rubrique En direct des entreprises permet de vous faire partager des<br />

exemples d’actions en santé au travail. Pour ce numéro, deux exemples très<br />

différents : manutention des malades dans une maison de retraite et forum<br />

santé dans une entreprise du bâtiment.<br />

Le dossier central reste présent. Le nouveau règlement européen sur la<br />

classification, l’emballage et l’étiquetage des produits chimiques dangereux<br />

entre en application dans notre quotidien. Première partie dans ce numéro<br />

13 : la théorie. Deuxième partie dans le numéro 14 (parution mai 2011) : la<br />

pratique.<br />

La rubrique Investir reprend les chiffres publiés pour 2009<br />

par l’Assurance Maladie – Risques Professionnels. Edifiant :<br />

7,5 milliards d’euros !...<br />

Les rubriques Vos droits, vos devoirs, Votre santé, votre<br />

emploi, Ergonomie & Organisation, Technique & Environnement<br />

vous éclairent sur des points pratiques importants<br />

en vous apportant des exemples précis.<br />

Zoom sur vous apporte des conseils précis sur<br />

une activité. Dans ce numéro : 5 conseils sur<br />

la Restauration, avec un exemple concret.<br />

La rubrique Aux alentours nous permettra<br />

de vous informer sur un programme,<br />

un organisme, un colloque qui concerne<br />

nos Services de Santé au Travail. Et cela,<br />

en fonction de l’actualité.<br />

Bonne lecture. Bonnes découvertes.<br />

Raphaël Mulliez<br />

Directeur de publication pour<br />

les Services de Santé au Travail<br />

1 ASSOCIATION SANTE et MEDECINE INTERENTREPRISES du DEPARTE-<br />

MENT de la SOMME (ASMIS), ASSOCIATION de SANTE au TRAVAIL 6259 (AST<br />

62 59), ASSOCIATION de SANTE au TRAVAIL de l’ARRONDISSEMENT de VA-<br />

LENCIENNES (ASTAV), ASSOCIATION SANTE TRAVAIL INTERENTREPRISES<br />

DU LITTORAL (ASTIL 62), CENTRE pour le DEVELOPPEMENT SANTE TRAVAIL<br />

(CEDEST), MEDECINE du TRAVAIL de l’AISNE (MTA), POLE SANTE TRAVAIL<br />

Métropole Nord.


Brèves<br />

2e ASSISES REGIONALES<br />

pour la santé au travail<br />

en Nord – Pas-de-Calais<br />

Communiqué par ISTNF, Institut de Santé<br />

au Travail du Nord de la France.<br />

Le 29 mars, à Lille, La Direction Régionale des Entreprises,<br />

de la Concurrence et de la Consommation,<br />

du Travail et de l’Emploi du Nord - Pas-de-Calais<br />

(DIRECCTE), organise, avec l’ensemble des acteurs<br />

de prévention de la Région Nord – Pas-de-Calais, la<br />

seconde édition des Assises Régionales de la Santé<br />

au Travail. Cette manifestation permettra de présenter<br />

le deuxième plan régional de santé au travail et<br />

de commenter les indicateurs réunis au sein de l’Atlas<br />

Régional de Santé au Travail pour le Nord – Pasde-Calais.<br />

Ce rassemblement réunira préventeurs,<br />

partenaires sociaux, représentants des entreprises,<br />

inspecteurs et contrôleurs du travail, médecins du<br />

travail et intervenants en prévention. Les Assises<br />

permettront d’établir un panorama des chantiers<br />

engagés, afin d’améliorer les conditions de santé et<br />

de sécurité au travail, de dégager des perspectives<br />

d’actions pour les années à venir, d’améliorer la synergie<br />

entre les différents acteurs, et de rendre lisible<br />

l’action de l’ensemble des préventeurs.<br />

VRAI FAUX ?<br />

La classification, l’emballage et l’étiquetage des<br />

produits chimiques font l’objet d’une nouvelle règlementation,<br />

d’origine européenne.<br />

Réponse : dossier central.<br />

VRAI FAUX ?<br />

L’absence de Document Unique d’évaluation des<br />

risques expose l’entreprise à une amende de 1500 €<br />

par unité de travail.<br />

Réponse : Vos droits, vos devoirs, page 20.<br />

VRAI FAUX ?<br />

Dans la restauration, un accident sur trois est lié à<br />

des chutes de plain pied.<br />

Réponse : Zoom sur, page 22<br />

VRAI FAUX ?<br />

En 2009, les dépenses de soins liés aux accidents<br />

du travail et aux maladies professionnelles s’élèvent,<br />

en France, pour le Régime Général d’Assurance<br />

Maladie, à 1,1 milliards d’euros.<br />

Réponse : Investir, page 19<br />

LE RISQUE ROUTIER :<br />

priorité 2011 des<br />

inspecteurs du travail<br />

Communiqué par ASMIS,<br />

Santé au Travail d’Amiens.<br />

Une campagne de contrôle se déroulera<br />

d’avril à juin 2011.<br />

3 objectifs :<br />

- améliorer la prévention du risque routier professionnel<br />

et sensibiliser les entreprises aux outils existants<br />

(plan de prévention intégré dans le document<br />

unique d’évaluation des risques professionnels, guides<br />

de bonnes pratiques, etc.)<br />

- veiller au respect des obligations des entreprises<br />

dans le secteur du risque routier (entretien régulier<br />

des véhicules, management des déplacements intégrant<br />

des temps de repos, des rythmes de travail<br />

irréguliers)<br />

- vérifier les obligations de prise en compte du risque<br />

« mission » dans le cadre du document unique.<br />

Sont essentiellement concernés par cette campagne,<br />

les secteurs dont l’activité principale<br />

n’est pas le transport.


© Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé/DICOM/Alain François<br />

Interview<br />

Xavier Bertrand,<br />

Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé<br />

Je crois d’abord<br />

au capital humain<br />

que constituent les<br />

salariés d’une<br />

entreprise.<br />

Xavier Bertrand est ministre du Travail, de l’Emploi<br />

et de la Santé. Trois domaines essentiels pour chacun<br />

d’entre nous. Entreprise et Santé est diffusé auprès de<br />

80 000 entreprises et a valorisé, en 2 ans, plus de 200<br />

actions de santé au travail. Des actions réalisées au sein<br />

des entreprises, grâce aux compétences médicales,<br />

scientifiques et techniques de leurs Services de Santé<br />

au Travail. Echangeons avec le ministre de tutelle, à un<br />

moment ou une réforme concernant les Services de Santé<br />

au Travail est en débat au Parlement.<br />

4-5


Interview<br />

1/ Monsieur le ministre, merci<br />

de nous accueillir. Sur un plan<br />

général, quelle est la place de<br />

la santé au travail, au sein d’une entreprise<br />

?<br />

Je suis convaincu qu’il n’existe pas d’entreprise<br />

rentable et compétitive à terme<br />

sans un investissement fort sur les questions<br />

d’organisation et de conditions de<br />

travail. Je crois d’abord au capital humain<br />

que constituent les salariés d’une<br />

entreprise.<br />

2/ Vous êtes ancien agent général<br />

d’assurances. Ceci vous<br />

confère une expérience particulière<br />

en matière de « gestion des<br />

risques ». Une question sur le fond : le<br />

risque zéro existe-t-il ? Et une question<br />

corollaire : vaut-il mieux prévenir<br />

ou indemniser ?<br />

Bien sûr, le risque zéro n’existe pas mais<br />

le premier fondement d’une démarche<br />

de prévention est d’éviter le risque ! La<br />

prévention n’est pas exclusive de la réparation,<br />

notamment lorsqu’elle s’est<br />

montrée insuffisante à éviter un préjudice.<br />

Cela dit, d’un point de vue tant<br />

économique que social, les entreprises<br />

ont tout intérêt à investir le champ de<br />

la prévention des risques professionnels,<br />

pour permettre aux salariés de travailler<br />

plus longtemps et en bonne santé. Les<br />

conditions de travail sont donc une des<br />

clés de l’emploi des seniors ou de la lutte<br />

contre la pénibilité.<br />

3/ Les risques professionnels<br />

et la santé au travail sont-ils<br />

des facteurs de compétitivité<br />

qui développent l’entreprise ou des<br />

charges supplémentaires qui la<br />

freinent dans son développement ?<br />

Et cela, sur des marchés de plus en<br />

plus concurrentiels...<br />

La question des conditions de travail est<br />

bien sûr un enjeu social. Mais c’est aussi<br />

un enjeu de compétitivité. Un poste de<br />

travail mal organisé c’est tout à la fois<br />

une atteinte à la santé du salarié et une<br />

perte de productivité. Nous aurons gagné<br />

cette bataille lorsque nous aurons réussi<br />

à faire passer à toutes les entreprises ce<br />

message.<br />

de Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé<br />

4/ En matière de sécurité et santé<br />

au travail, au regard de la jurisprudence,<br />

l’employeur a une<br />

obligation de résultat vis à vis de ses<br />

salariés. Pour vous, les principes de<br />

responsabilité des employeurs sontils<br />

sujets à évoluer ?<br />

Ce principe est le fondement même de<br />

toute la réglementation française en matière<br />

de santé et de sécurité au travail<br />

et c’est également un principe fondateur<br />

du droit communautaire. La démarche<br />

de prévention des risques doit donc être<br />

mise en place par l’employeur. Une jurisprudence<br />

importante s’est développée<br />

autour de cette notion pour faire de<br />

l’obligation de sécurité une obligation de<br />

résultat. Je suis néanmoins attentif aux<br />

solutions jurisprudentielles qui tendent à<br />

renforcer cette responsabilité, même en<br />

dehors de toute atteinte à la santé des<br />

salariés.<br />

5/ Les enjeux et les moyens ne<br />

sont pas les mêmes entre un<br />

artisan et un établissement appartenant<br />

à un grand groupe... Comment<br />

prendre en compte les spécificités<br />

territoriales, les différences<br />

de taille, les secteurs d’activité des<br />

entreprises, en matière de prévention<br />

des risques professionnels ?<br />

En effet, les enjeux ne sont pas les mêmes<br />

selon les secteurs d’activité et selon<br />

les territoires.<br />

C’est pourquoi le plan santé au travail<br />

2010-2014 définit des priorités pour<br />

l’action des pouvoirs publics (les troubles<br />

musculo-squelettiques, les risques<br />

psychosociaux…) pour des populations<br />

plus vulnérables (par exemple seniors)<br />

et cible des secteurs où le risque est le<br />

plus élevé en termes d’accidents (BTP,<br />

secteur agricole…). Les plans régionaux<br />

de santé au travail préparés par les DI-<br />

RECCTE permettent d’adapter localement,<br />

la stratégie de santé au travail et<br />

d’organiser des actions de prévention.<br />

6/ Comment voyez-vous l’avenir<br />

de la visite médicale systématique<br />

et de l’aptitude médicale au<br />

poste de travail ?<br />

La visite médicale est importante mais<br />

ne doit pas être vue au travers du seul<br />

prisme de l’aptitude du salarié. C’est un<br />

acte qui contribue à la protection de la<br />

santé des salariés. Ce n’est d’ailleurs<br />

qu’un volet du suivi des salariés, l’autre<br />

étant constitué par l’action collective en<br />

milieu de travail.<br />

7/ Plusieurs Services de Santé<br />

au Travail développent un suivi<br />

de santé au travail des salariés,<br />

réalisés sous l’autorité de médecins<br />

du travail, avec des infirmiers ou<br />

infirmières de santé au travail. Que<br />

pensez-vous de cette évolution ?<br />

Cette évolution me paraît très intéressante<br />

et rejoint les orientations que je<br />

souhaite donner aux Services de Santé


au Travail. La notion d’ « équipe », animée<br />

par le médecin du travail, à laquelle<br />

participent des infirmiers ou infirmières<br />

ainsi que les ergonomes, ingénieurs,<br />

métrologues… enrichit l’action des services<br />

et surtout permet une approche plus<br />

transversale de la santé au travail.<br />

8/ Depuis 1946, un mot n’a pas<br />

changé dans les différentes réformes<br />

relatives à la Médecine<br />

du Travail : «le médecin du travail<br />

est le conseiller des salariés et des<br />

employeurs ». En 2002, les Services<br />

de Médecine du Travail sont devenus<br />

© Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé/DICOM/Alain François<br />

officiellement, par décret, Services<br />

de Santé au Travail.. S’agit-il d’un<br />

simple changement de nom ? Ou<br />

bien cela engage-t-il la réalisation<br />

de nouvelles missions auprès des<br />

entreprises ?<br />

Derrière le changement de dénomination,<br />

conformément à la réglementation<br />

européenne, il y a une autre conception<br />

de l’action des services. En effet, devant<br />

la complexité croissante des risques<br />

(nouvelles substances, nanotechnologies…)<br />

il est apparu indispensable d’organiser<br />

la « pluridisciplinarité », qui s’est<br />

considérablement développée au cours<br />

des 7 dernières années. Ces compétences<br />

médicales et pluridisciplinaires sont<br />

complémentaires les unes des autres et<br />

constituent pour les entreprises, en particulier<br />

les TPE, un appui précieux.<br />

9/ De nombreux Services de<br />

Santé au Travail ont embauché<br />

des infirmières, des ingénieurs<br />

et des techniciens, des ergonomes,<br />

des toxicologues, des psychologues,<br />

des travailleurs sociaux, des juristes,<br />

etc... Le médecin du travail peut<br />

ainsi s’entourer d’une équipe pour<br />

conseiller le chef d’entreprise et ses<br />

salariés sur les questions de santé<br />

au travail. Qu’en pensez-vous ?<br />

Le médecin du travail et plus largement<br />

le Service de Santé au Travail ont une<br />

mission de prévention de la santé des<br />

salariés des entreprises dans lesquelles<br />

ils interviennent. Le juge reconnaît aussi<br />

aux médecins du travail une place particulière<br />

de conseil auprès de l’entreprise :<br />

c’est à la fois une valorisation de cette<br />

activité et une responsabilité dont ils<br />

doivent prendre toute la mesure, même<br />

si, au final l’obligation « de résultat » en<br />

termes de sécurité pèse bien sur l’employeur.<br />

bon fonctionnement des Services de Santé<br />

au Travail, afin qu’ils puissent jouer le<br />

rôle qui est le leur. Aujourd’hui, certains<br />

services sont paritaires, d’autres, les<br />

plus nombreux sont gérés par un conseil<br />

d’administration majoritairement patronal<br />

et contrôlés par une « commission<br />

de contrôle » majoritairement syndicale.<br />

L’essentiel est donc de trouver le point<br />

d’équilibre qui permette à chaque partie<br />

de jouer son rôle.<br />

S’agissant des questions<br />

de santé au travail, le dia- 11/<br />

logue social est une condition<br />

de réussite. Quel est votre point<br />

de vue ? Comment le développer ce<br />

dialogue social ?<br />

On ne peut véritablement avancer en la<br />

matière que s’il y a un dialogue social et<br />

de la négociation collective sans oublier<br />

néanmoins que la responsabilité finale<br />

appartient au chef d’entreprise.<br />

Face à l’Europe, quel est<br />

l’avenir de la santé au tra- 12/<br />

vail en France ? N’est-on<br />

pas en retard par rapport aux directives<br />

européennes ?<br />

En matière de santé et de sécurité, depuis<br />

l’élaboration des premières directives<br />

sociales, je dirais au contraire que<br />

la France joue un rôle moteur dans la<br />

promotion d’une Europe sociale ambitieuse.<br />

Ainsi, encore récemment, lorsque<br />

le règlement REACH a été adopté,<br />

en 2006, nous avons défendu le principe<br />

d’une inclusion des nanotechnologies<br />

dans le règlement. De même, en matière<br />

d’amiante, l’interdiction posée par<br />

la France en 1996 a influencé le contenu<br />

de la directive de 2003.<br />

Les employeurs sont<br />

donc responsables juridi- 10/<br />

quement au sein de leur<br />

entreprise et ils assurent le financement<br />

des Services de Santé au Travail.<br />

N’est-ce pas logique et normal,<br />

Une dernière question<br />

très locale... Vous êtes élu 13/<br />

de Picardie, plus précisément<br />

député-maire de Saint Quentin.<br />

Avez-vous un message particulier<br />

pour les entreprises de Picardie<br />

et du Nord - Pas-de-Calais ?<br />

voire essentiel, qu’ils assurent la<br />

présidence de ces services ?<br />

Que le Nord et la Picardie et les entreprises<br />

de ces régions qui ont tant fait<br />

pour la construction d’un tissu industriel<br />

La question de la gouvernance des ser- et d’un modèle social soient exemplaires<br />

vices est importante. Je souhaite en pre- et soient en capacité de montrer la voie<br />

mier lieu rappeler mon objectif : que la à suivre aux entreprises des autres ré-<br />

règlementation permette de garantir le gions.<br />

6-7


Interview<br />

BIOGRAPHIE<br />

express<br />

Xavier Bertrand est né le 21 mars 1965 à<br />

Châlons-sur-Marne (Marne). Il est diplômé<br />

d’une Maîtrise de droit public et d’un<br />

DESS d’administration locale. De 1992 à<br />

2004, Xavier Bertrand a été agent général<br />

d’assurances.<br />

Fonctions électives<br />

▪ Maire de Saint Quentin (octobre 2010)<br />

▪ Vice-président de la communauté d’agglomération<br />

de Saint-Quentin (Aisne), de mars 2001 à<br />

mars 2008<br />

▪ Adjoint au maire de Saint-Quentin (Aisne), de<br />

juin 1995 à mars 2008<br />

▪ Membre de la communauté d’agglomération<br />

de Saint-Quentin, de janvier 1995 à janvier<br />

2001<br />

▪ Membre du conseil général de l’Aisne, de mars<br />

1998 à juillet 2002<br />

▪ Membre du conseil municipal de Saint-Quentin<br />

(Aisne), de mars 1989 à juin 1995<br />

Fonctions Ministérielles<br />

▪ Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé,<br />

depuis novembre 2010<br />

▪ Ministre du Travail, des Relations sociales, de la<br />

Famille et de la Solidarité, de mars 2008 à janvier<br />

2009<br />

▪ Ministre du Travail, des Relations sociales et de la<br />

Solidarité, de juin 2007 à mars 2008<br />

▪ Ministre du Travail, des Relations sociales et de la<br />

Solidarité, de mai 2007 à juin 2007<br />

▪ Ministre de la Santé et des Solidarités, de juin<br />

2005 à mars 2007<br />

▪ Secrétaire d’Etat à l’Assurance maladie, auprès du<br />

ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille,<br />

de novembre 2004 à mai 2005<br />

▪ Secrétaire d’Etat à l’Assurance maladie, auprès du<br />

ministre de la Santé et de la Protection sociale, de<br />

mars 2004 à novembre 2004<br />

de Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé<br />

REPERES<br />

En France, globalement, 1 650 000 TPE-PME<br />

apportent du travail à 70 % des 18 000 000 de salariés<br />

du secteur privé.<br />

Depuis 1946, en France, les entreprises privées<br />

prennent à leur charge les visites médicales systématiques,<br />

réalisées par des médecins du travail, afin de<br />

délivrer à leurs salariés un avis d’aptitude ou d’inaptitude<br />

médicale au poste de travail. Au total, sur 60 ans,<br />

près d’un milliard de visites médicales...<br />

En Europe, la moitié des médecins du travail<br />

exercent en France. Sur 6500 médecins du travail exerçant<br />

en France en 2010, trois sur quatre ont plus de 50<br />

ans. Sur 1700 départs en retraite prévus en 2012, 300<br />

jeunes médecins du travail arrivent...<br />

Par leurs cotisations, les entreprises financent<br />

les Services de Santé au Travail, qui sont des associations<br />

sans but lucratif. Pour le Nord - Pas-de-Calais et la Picardie<br />

cela représente plus de cent millions d’euros par an.<br />

En retour, elles bénéficient d’un suivi de santé au travail<br />

des salariés, et de prestations de conseils et d’études,<br />

d’information et de sensibilisation de plus en plus<br />

spécialisées et de plus adaptées à chaque entreprise.<br />

Une TPE ou une PME ne peut pas se payer des<br />

prestations de conseils hautement spécialisés et de<br />

suivi de santé au travail au prix réel. La mise en commun<br />

de moyens, à travers leurs adhésions à un Service<br />

de Santé au Travail, leur permet ainsi d’accéder à des<br />

moyens et des compétences spécialisés en santé au<br />

travail.<br />

© Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé/DICOM/Alain François


En direct<br />

MOBILISER un malade,<br />

cela ne s’improvise pas !<br />

Les soins demandent une attention de chaque instant. Notamment en maison de retraite. Il faut<br />

faire preuve de disponibilité sur le plan humain. Il faut également faire beaucoup de « manutentions ».<br />

En effet, les « malades à faible mobilité » doivent être mobilisés par le personnel soignant. Et là,<br />

un accompagnement est possible. Voire nécessaire. La preuve avec la Santé au Travail d’Amiens et<br />

la maison de retraite KORIAN-SAMORABRIVA.<br />

Tout d’abord, un peu de culture<br />

générale ! « Samorabriva »<br />

est l’ancien nom d’Amiens.<br />

« A l’époque gallo-romaine », nous<br />

précise Christian Claire, directeur<br />

de l’EHPAD (Etablissement d’Hébergement<br />

pour Personnes Agées Dépendantes).<br />

Une maison de retraite<br />

médicalisée de 85 résidents, dont la<br />

moyenne d’âge est de 87 ans. Pour<br />

la plupart de ces résidents, il s’agit<br />

de « leur dernière maison, mais<br />

nous accueillons aussi des personnes<br />

pour des séjours temporaires ».<br />

De la visite à la formation sur<br />

place<br />

« Tout a commencé en 2009 par la<br />

visite du médecin du travail... Et je<br />

recommence en 2011 ! » nous dit<br />

Christian Claire. En 2009, le docteur<br />

Bernadette Bouchard-Cugier, de la<br />

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS),<br />

a proposé une « Formation-Conseil<br />

pour la manutention des malades ».<br />

Et Christian Claire de poursuivre :<br />

« J’ai trouvé intéressant d’essayer.<br />

Car là, des formateurs viennent sur<br />

place, pour observer, dialoguer et<br />

former. Si la participation à la formation<br />

reste basée sur le volontariat,<br />

mon objectif est que tout le<br />

personnel soignant la suive. Car au<br />

delà de la formation, nous disposons<br />

d’une identification des risques dans<br />

une démarche de prévention. C’est<br />

capital pour diminuer la fatigue et la<br />

pénibilité ».<br />

J’ai trouvé<br />

intéressant d’essayer.<br />

Car là, des formateurs<br />

viennent sur place, pour<br />

observer, dialoguer et<br />

former.<br />

De la formation au suivi<br />

personnalisé<br />

Sandrine Rasch est formatrice en<br />

Prévention des Risques liés à l’Activité<br />

Physique à l’ASMIS. C’est elle<br />

qui est intervenue auprès de cet<br />

EPHAD. « Avec un module de for-<br />

mation portant sur la manutention<br />

des personnes à mobilité réduite »<br />

nous précise-t-elle. « Nous faisons<br />

d’abord une étude de poste pour que<br />

la formation colle aux contraintes de<br />

l’établissement. Puis, la formation,<br />

d’une durée de 2 jours, a lieu sur<br />

place par groupe de 10 soignants.<br />

Après la formation, nous remettons<br />

un rapport très concret, avec des<br />

photos et des préconisations d’améliorations.<br />

Ceci permet un bilan et<br />

un suivi, menés par le médecin du<br />

travail, avec la direction et le personnel.<br />

» A noter qu’en 2011, c’est<br />

le docteur Lydie Yzet qui suit l’établissement.<br />

Et l’action continue.<br />

> KORIAN – SAMORABRIVA<br />

Etablissement d’Hébergement<br />

pour Personnes Agées<br />

Dépendantes (EHPAD)<br />

70 salariés, Amiens<br />

Christian Claire, Directeur<br />

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS)<br />

8-9


Forclum<br />

En direct<br />

Ils s’informent au forum<br />

La santé au travail, ce n’est pas seulement la visite médicale obligatoire... A Forclum Wasquehal,<br />

branche électricité du groupe Eiffage, on décide de changer le regard des salariés sur les Services<br />

de Santé au Travail. Pour cela, le Dr Assunta Derosa, médecin du travail de la Santé au Travail de<br />

Lille (POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord), propose à Denis Delezenne, directeur de l’établissement,<br />

d’organiser un Forum Santé au sein de l’entreprise.<br />

Durant une matinée, près d’une<br />

vingtaine de professionnels de<br />

Pôle Santé Travail Métropole<br />

Nord et de la CARSAT Nord-Picardie<br />

(Caisse d’Assurance Retraite et<br />

Santé Au Travail), aidés de Geoffrey<br />

Grave, animateur Prévention, qualité,<br />

environnement à Forclum, ont<br />

informé les salariés sur les risques<br />

professionnels mais aussi sur ce qui<br />

permet de mieux vivre au quotidien,<br />

au travail ou hors de l’entreprise.<br />

Loin de la théorie, ce forum illustrait<br />

chaque thématique par des exemples<br />

concrets, jeux, tests, bilan sanguin,<br />

mesure du souffle, simulation<br />

de conduite en état d’ébriété... Le<br />

clou de la matinée fut, sans conteste,<br />

le petit déjeuner complet répondant<br />

à des règles de diététique simples<br />

à appliquer. Ainsi, par groupe<br />

de vingt, durant une heure trente,<br />

les salariés ont reçu des conseils sur<br />

l’hygiène de vie, la nutrition, l’alcool,<br />

le tabac, le surpoids, le diabète, les<br />

risques cardio-vasculaires, les activités<br />

physiques... Un stand sur le<br />

handicap présentait les différents<br />

types de pathologies mais aussi les<br />

aides possibles : adaptation au poste,<br />

intégration au sein d’une équipe<br />

de travail... Ce thème était illustré<br />

par une bande dessinée réalisée par<br />

le groupe Eiffage.<br />

Chaque visiteur pouvait s’entretenir<br />

avec le médecin du travail pour<br />

un bilan personnalisé et confidentiel.<br />

Les retombées de cette journée<br />

se traduisent déjà par une prise de<br />

conscience sur des conduites à risques<br />

mais aussi sur les Services de<br />

Santé au Travail. Ainsi, certains salariés<br />

ont décidé d’arrêter de fumer<br />

et de se faire aider pour y parvenir.<br />

Devant l’intérêt suscité, la direction<br />

envisage de renouveler cette opération.<br />

Loin de la théorie,<br />

ce forum illustrait<br />

chaque thématique par<br />

des exemples concrets,<br />

jeux, tests...<br />

> FORCLUM INFRA NORD<br />

97 Salariés, Lille / Wasquehal<br />

Geoffrey Grave, Animateur Prévéntion<br />

Qualité Environnement<br />

Santé au Travail de Lille (POLE SANTE<br />

TRAVAIL Métropole Nord)


Risques chimiques<br />

Numéro 13<br />

1er trimestre 2011<br />

L’ETIQUETTE NOUS<br />

PARLE !<br />

Apprenons son nouveau langage...<br />

Au boulot, comme à la maison, mieux vaut savoir lire l’étiquette sur une bouteille,<br />

un flacon, une boîte, un pot, un bidon... Elle nous informe sur les substances ou produits<br />

que nous nous apprêtons à utiliser. Or, les symboles et messages changent...<br />

Europe oblige ! Pour préserver notre santé, mieux vaut donc apprendre tout de suite<br />

le nouveau langage des étiquettes.<br />

DOSSIER › › ›<br />

Partie 1 :<br />

La théorie<br />

Partie 2 :<br />

La pratique<br />

(n°14)<br />

10-11


Partie 1 : La théorie<br />

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !<br />

Apprenons son nouveau langage...<br />

Sur une boîte de médicament à la pharmacie ou un flacon au rayon bricolage, nous lisons les<br />

messages et conseils et cherchons à comprendre les symboles... En effet, il en va de notre santé !<br />

Au travail, il en est de même sur tout emballage de substance ou produit chimique : l’étiquette<br />

nous parle. Une nouvelle règlementation apporte des changements sur les types de messages que<br />

doit comprendre une étiquette pour les substances et produits chimiques. Ce dossier apporte les<br />

notions de base pour comprendre ce nouveau langage. Dans le prochain numéro d’Entreprise et<br />

Santé, nous aborderons la pratique avec des témoignages d’entreprises, de médecins du travail et<br />

des équipes de santé au travail. Premier conseil pratique au passage : surveillons les étiquettes,<br />

elles ne doivent pas disparaître d’un emballage. Et n’ouvrons pas un flacon, un pot ou un bidon qui<br />

n’a pas d’étiquette correspondant aux lois, règlements et normes.<br />

Pour parler la même langue<br />

à travers le monde...<br />

En effet, les nouvelles règles<br />

d’étiquetage viennent de l’Union<br />

Européenne. Et s’imposent à l’ensemble<br />

des pays de l’Union, dont<br />

la France. Et l’Europe applique<br />

des recommandations internationales.<br />

Normal et rassurant ! Car<br />

le risque ou le danger d’une substance<br />

ou d’un produit chimique<br />

ne change pas parce que le flacon<br />

passe une frontière... Alors, puisque<br />

notre foie ou notre rein est<br />

le même des deux côtés d’une<br />

frontière, autant avoir les mêmes<br />

règles d’un pays à l’autre.<br />

En passant par la voie légale<br />

et règlementaire...<br />

La voie légale et règlementaire<br />

s’impose à chacun d’entre nous.<br />

D’autant que « personne n’est<br />

censé ignorer la loi ». S’agissant<br />

du risque chimique, il est donc<br />

juste et rassurant que chacun<br />

doive respecter les mêmes règles.<br />

Mais alors, n’oublions pas<br />

une conséquence directe : notre<br />

responsabilité, au civil et au<br />

pénal, est engagée dès lors que<br />

nous ne respectons pas la loi ou<br />

les règlements... Soyons vigilants<br />

pour nos étiquettes !<br />

De 2010 à 2012 ! Donc, dès<br />

maintenant...<br />

Les nouvelles règles d’étiquetage et<br />

d’emballage s’appliquent à partir du<br />

1 décembre 2010 pour les substances,<br />

sauf (et par dérogation) pour<br />

celle déjà mise sur le marché. Si<br />

une substance se trouvait dans la<br />

chaîne d’approvisionnement au 1<br />

décembre 2010, les lots peuvent<br />

avoir l’ancien système d’emballage<br />

et d’étiquetage jusqu’au 1 décembre<br />

2012. Pour les mélanges, les<br />

nouvelles règles s’appliquent à partir<br />

du 1 juin 2015. Donc jusque cette<br />

date nous pouvons encore rencontrer<br />

l’ancien système... Et donc<br />

connaître les deux langages...


A chaque produit<br />

qui entre dans<br />

l’entreprise, sa<br />

fiche de données<br />

de sécurité !<br />

Attention. Les fiches<br />

de données de<br />

sécurité colligent les<br />

renseignements sur<br />

un produit chimique.<br />

Elles doivent être<br />

actualisées, pour être<br />

en concordance avec<br />

le nouveau règlement<br />

européen en<br />

matière de classification,<br />

d’emballage<br />

et d’étiquetage. Elles<br />

poursuivent leur vie<br />

et restent obligatoires<br />

pour tout produit<br />

qui entre dans une<br />

entreprise. Au fait, où<br />

sont-elles dans votre<br />

entreprise ?<br />

Le produit chimique agira sur chacun d’entre<br />

nous, indépendamment de notre statut. Pour un<br />

produit chimique, c’est simple : face à un artisan<br />

qui travaille à son compte ou un salarié qui travaille<br />

pour un grand groupe, même combat ! Chacun d’entre<br />

nous a donc plutôt intérêt à faire attention aux<br />

règles en vigueur. Et à les appliquer. Car elles nous<br />

protègent des dangers et préservent notre santé. Et<br />

ces règles sont les mêmes pour une TPE, une PME ou<br />

une entreprise de grande taille.<br />

Des critères mondiaux<br />

S’agissant des produits chimiques, des recommandations<br />

internationales sont rassemblées dans<br />

un Système Global Harmonisé (S.G.H. ou G.H.S. en<br />

anglais, pour Globally, Harmonized System). Ces<br />

recommandations classent les produits chimiques<br />

selon des critères de danger ; il définit également<br />

des éléments d’information à porter sur les emballages,<br />

étiquettes et fiches de données de sécurité. Le<br />

S.G.H. est conçu sous forme de modules. Ces modules<br />

peuvent être repris par un Etat pour l’introduire<br />

dans sa législation. C’est ce que l’Europe a fait en<br />

CLASSER,<br />

EMBALLER,<br />

ETIQUETER<br />

Ces trois verbes sont le socle de la règlementation en<br />

vigueur pour les produits chimiques. La classification<br />

s’effectue selon des critères de danger, qui deviennent<br />

identiques au niveau mondial. En correspondance de ces<br />

dangers, les emballages et les étiquettes doivent renseigner,<br />

avec les mêmes informations, les nombreux salariés<br />

concernés : du fabricant aux utilisateurs, en passant par<br />

le fournisseur, le distributeur, l’importateur. Cela fait du<br />

monde... Et dans des situations très variables !<br />

DILUANT<br />

adoptant un nouveau règlement, qui remplace le règlement<br />

préexistant.<br />

Un règlement européen<br />

Il s’agit du règlement C.L.P., comme « Classification,<br />

Labelling, Packaging » (Classification, Etiquetage,<br />

Emballage) qui s’applique à l’utilisation des produits<br />

chimiques, dans le cadre du travail et de la consommation.<br />

D’autres règles s’appliquent au transport.<br />

En temps que règlement européen, le C.L.P. s’applique<br />

directement dans les Etats Membres de<br />

l’Union Européenne, sans transposition en droit national.<br />

Référencé règlement (CE) n° 1272/2008, il<br />

a été adopté le 6 décembre 2008 en Conseil Communautaire,<br />

après avoir été voté au Parlement<br />

Européen (Journal officiel de l’Union européenne<br />

n° L 353 du 31 décembre 2008). Il entre actuellement<br />

en application dans la vie quotidienne. Deux ans<br />

après son adoption par les instances européennes. En<br />

Europe, chaque citoyen bénéficie des mêmes règles.<br />

Elles ne sont pas figées pour intégrer au fur et à mesure<br />

les évolutions techniques et les progrès scientifiques.<br />

Une modification a déjà eu lieu : règlement (CE)<br />

n° 790/2009 du 10 août 2009, publiée le 5 septembre<br />

2009... A suivre, donc !<br />

DOSSIER › › ›<br />

12-13


Partie 1 : La théorie<br />

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !<br />

Apprenons son nouveau langage...<br />

Adieu « Bordure noire<br />

Bonjour « Bordure<br />

Ce titre illustre le changement d’ambiance dans les pictogrammes<br />

figurant sur les étiquettes de produit chimiques dangereux. Ces étiquettes<br />

sont de véritables concentrés d’informations. Dénomination<br />

de la substance ou du mélange, nom et coordonnées du fournisseur,<br />

information sur les dangers, conseils de prudence... Les informations<br />

sur les dangers sont fournies grâce à des mentions d’avertissement<br />

et des pictogrammes. Mieux vaut s’y retrouver...<br />

Ils sont « neuf... »<br />

Les nouveaux pictogrammes sont au<br />

nombre de 9. Ils apportent des informations<br />

de dangers. Ils sont constitués<br />

de carrés « debout sur la pointe ». Bordés<br />

de rouge, ils présentent un symbole<br />

noir sur fond blanc. Neuf symboles<br />

de bases ont été retenus dans le cadre<br />

du nouveau règlement européen ; ils<br />

correspondent à autant de critères de<br />

classement des produits chimiques :<br />

danger d’explosion, danger d’incendie,<br />

produits comburants, gaz sous pression,<br />

danger de corrosion, danger pour<br />

l’environnement, danger pour la santé.<br />

Pour la santé, correspondent trois pictogrammes.<br />

(voir ci-dessous)<br />

Danger pour la santé : mortels, toxiques à<br />

faible dose.<br />

> « tête de mort » : il s’agit de poison,<br />

même à faible dose ; par contact cutané,<br />

inhalation, ou ingestion, ils peuvent<br />

déclencher de graves troubles ou<br />

malaises, voire entrainer la mort.<br />

> « silhouette éclatée » : cancérogènes,<br />

mutagènes, toxiques sur la reproduction,<br />

atteintes graves du poumon,<br />

du rein, du foie ou d’un autre organe,<br />

allergies respiratoires.<br />

> « point d’exclamation » : allergies<br />

cutanées, irritant oculaire, cutané ou<br />

respiratoire, malaise, somnolence ou<br />

vertiges, atteintes graves à fortes<br />

dosses.<br />

Danger pour la santé : cancérogènes, mutagènes,<br />

reprotoxiques, autres atteintes graves.<br />

Danger pour la santé : irritants, malaises,<br />

allergies, toxiques à dose forte.


sur fond jaune-orangé »...<br />

rouge sur fond blanc » !<br />

Vous<br />

avez dit<br />

pictogramme ?<br />

Les pictogrammes sont des dessins<br />

schématiques normalisés. Ils font<br />

partie de notre vie quotidienne. Dans<br />

les lieux publics, ils nous donnent<br />

des indications simples : escalator,<br />

sortie, défense de fumer, toilettes...<br />

Sur une étiquette, les pictogrammes<br />

nous renseignent sur les dangers<br />

fondamentaux du produit chimique.<br />

DOSSIER › › ›<br />

14-15


Partie 2 : La théorie<br />

Une personne avertie<br />

en vaut deux<br />

Deux mentions d’avertissement peuvent<br />

figurer sur les produits dangereux.<br />

Ils sont inscrits en rouge sous<br />

la dénomination : Danger ou Attention.<br />

Etre informé des dangers<br />

Comme sur un contrat d’assurances,<br />

il faut lire ce qui est écrit en petit. En<br />

effet, l’étiquette comporte des phrases<br />

courtes et codifiées, qui précisent<br />

les dangers signalés par les pictogrammes.<br />

Ce sont les « mentions<br />

de danger ». Elles figurent sous la<br />

mention d‘avertissement. Attention : il<br />

peut y avoir une phrase qui informe<br />

d’un danger spécifique non signalé<br />

par un pictogramme.<br />

Avoir des conseils<br />

Sous les mentions de dangers, figurent<br />

des conseils de prudence. Ceuxci<br />

sont capitaux lors de l’utilisation<br />

du produit. Ils renseignent sur les<br />

précautions à prendre au cours du<br />

stockage, de l’utilisation, de l’élimination.<br />

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !<br />

Apprenons son nouveau langage...<br />

Avoir des informations<br />

complémentaires<br />

Il faut lire l’étiquette jusqu’au bout...<br />

En effet, sous les conseils de prudence<br />

peuvent y figurer des informations<br />

complémentaires, spécifiques<br />

de la substance ou du mélange.<br />

Savoir à qui on a à faire<br />

Connaître le nom précis du produit<br />

chimique est le minimum... Il figure<br />

en place centrale et gros caractères<br />

sur l’étiquette, c’est une évidence !<br />

S’il s’agit d’une substance, figue<br />

obligatoirement son nom chimique,<br />

complété éventuellement d’un numéro<br />

d’identification S’il s’agit d’un<br />

produit, son nom (générique ou<br />

commercial) doit figurer ; en dessous<br />

de ce nom, doit figurer le ou<br />

les noms(s) des substances qui sont<br />

responsables de sa classification.<br />

Avoir les coordonnées<br />

L’identité, l’adresse et le téléphone<br />

doivent figurer, de manière lisible<br />

sur l’étiquette Selon les cas, le fournisseur<br />

peut être le fabricant, le distributeur<br />

ou l’importateur. Pouvoir le<br />

joindre peut s’avérer être une nécessité<br />

de première importance.<br />

> Attention ! Un flacon peut en cacher un autre.<br />

L’étiquette doit correspondre au produit contenu dans le flacon ou le<br />

bidon... C’est important de le rappeler. Car les transvasements sont<br />

fréquents. Parfois, l’étiquette ne suit pas... ou ne correspond pas. Et<br />

c’est ainsi que l’accident grave (et stupide) arrive. Il vaut mieux être<br />

rigoureux : pas de flacon sans la bonne étiquette.<br />

> Attention ! Pas de flacon, de pot ou de bidon<br />

sans étiquette.<br />

Ceci peut paraître une évidence. Et portant, dans l’empressement du<br />

quotidien, les étiquettes peuvent se perdre... Et c’est ainsi que les<br />

risques d’accident sommeillent... Jusqu’au jour ou l’accident (évitable)<br />

survient. Et là, il est trop tard. Etiqueter, ce n’est pas du luxe !<br />

C’est une nécessité (vitale).


Fiche détachable<br />

Entreprise & Santé N° 13<br />

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !<br />

Apprenons son nouveau langage...<br />

S’y retrouver<br />

sur l’étiquette<br />

L’étiquette est un « concentré d’informations ».<br />

La lire et s’en imprégner permet de se protéger des dangers et de préserver sa santé.<br />

Voici l’architecture de base d’une étiquette, selon le nouveau règlement européen, qui<br />

s’applique progressivement de 2010 à 2015.<br />

Symbole<br />

de Danger<br />

Nom<br />

Adresse<br />

Téléphone<br />

du fournisseur<br />

NOM DE LA SUBSTANCE<br />

OU DU MELANGE<br />

Si c’est un mélange : nom des substances qui ont contribué à sa<br />

classification selon les critères de danger<br />

MENTION D’AVERTISSEMENT<br />

Notions de danger<br />

Conseils de prudence<br />

Information complémentaire<br />

(numéro d’identification de la substance, s’il existe)<br />

Pour en savoir plus, contacter votre Service de Santé au Travail<br />

Fiche DOSSIER › › ›<br />

16-17


Fiche DOSSIER › › ›<br />

> Fiche détachable<br />

Entreprise & Santé N° 13<br />

L’ETIQUETTE NOUS PARLE !<br />

Apprenons son nouveau langage...<br />

De 2010 à 2015, un nouveau règlement européen (règlement CLP) s’applique sur la<br />

classification, l’emballage et l’étiquetage des produits chimiques. Construit à partir de<br />

recommandations internationales, il impose à chacun les mêmes règles de classification<br />

des produits et d’information pour les fabricants, les fournisseurs, les distributeurs, les<br />

importateurs et les utilisateurs finaux.<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

Produits chimiques<br />

3 repères sur le<br />

nouveau règlement européen<br />

> CHAMP D’APPLICATION<br />

Produits chimiques classés comme dangereux, en dehors des produits radioactifs, des<br />

médicaments humains et vétérinaires, des additifs alimentaires, des produits cosmétiques,<br />

les substances et mélanges destinés à la recherche scientifique et non mis sur le<br />

marché, les intermédiaires de synthèse non isolés. Le transport des produits chimiques<br />

dangereux et la gestion des déchets relèvent d’autres règlements.<br />

> DELAIS D’APPLICATION<br />

Date d’entrée en vigueur : 20 janvier 2009.<br />

Date d’application aux substances : 1 décembre 2010<br />

Date d’application aux mélanges : 1 juin 2015<br />

> DOCUMENTS AU SEIN DE L’ENTREPRISE<br />

Soyez vigilants à actualiser le contenu de tout document utilisé au sein de l’entreprise<br />

au sujet des produits chimiques. Le contenu de ces documents doit être aligné sur le<br />

nouveau règlement européen. A commencer par les Fiches de Données de Sécurité.<br />

Pour en savoir plus, contacter votre Service de Santé au Travail


Investir<br />

Assurance Maladie - Risques Professionnels<br />

1,1 milliards + 2,4 milliards + 4 milliards =<br />

7,5 milliards d’euros<br />

Ces chiffres correspondent aux sommes payées en 2009 par l’Assurance Maladie – Risques<br />

Professionnels, pour les dépenses de soins, d’indemnités journalières, de capitaux et rentes liés<br />

aux accidents du travail, aux accidents de trajet et aux maladies professionnelles. Et l’Assurance<br />

Maladie, c’est avant tout une assurance ! Payée par 2 millions d’établissements des secteurs de<br />

l’industrie, du commerce et des services pour ses 18,9 millions de salariés. Et pour faire baisser<br />

ces dépenses, une solution : investir dans la prévention. Au niveau de chaque entreprise.<br />

L’Assurance Maladie – Risques<br />

Professionnels (Caisse Nationale<br />

d’Assurance Maladie des<br />

Travailleurs Salariés) publie en ce<br />

premier trimestre 2010, les « Faits<br />

marquants et chiffres-clés 2009 ».<br />

Et ces chiffres sont édifiants ! En effet<br />

les entreprises, en France et en<br />

2009, ont dépensé près de 8 milliards<br />

d’euros pour les frais médicaux<br />

et sociaux, liés à des sinistres<br />

survenus du fait de leur travail. Au<br />

regard de ces chiffres, développer la<br />

prévention est une priorité économique.<br />

Pour mieux s’en rendre compte,<br />

voici un bref survol de quelques<br />

chiffres-clés...<br />

Le taux net moyen de cotisation Accident<br />

du travail – Maladie Professionnelle<br />

notifié en 2009 est de 2,1 %<br />

de la masse salariale.<br />

Ces quelques chiffres donnent le<br />

« poids économique » de l’indemnisation<br />

liée à l’Assurance Maladie – Risques<br />

Professionnels. Il faut y ajouter<br />

le coût payé par les entreprises du<br />

fait des conséquences sur la production,<br />

l’outil de travail et les ressources<br />

humaines. Ne serait-ce que l’impact<br />

sur l’entourage d’un accident<br />

ou d’une maladie...<br />

4,8 %<br />

des sinistres entraînent<br />

des séquelles ; ils représentent<br />

55 % du coût total du risque.<br />

1 200 000<br />

sinistres ont été pris en<br />

charge par l’Assurance Maladie<br />

– Risques Professionnels en 2009 ;<br />

800 000 d’entre eux ont donné<br />

lieu à des indemnités journalières<br />

pour arrêt de travail, soit près de<br />

7 sur 10.<br />

44 %<br />

des dépenses sont générées<br />

par 1 % des sinistres,<br />

soit 12 000 ; 66 % sont générés<br />

par les autres sinistres, soit<br />

1 188 000.<br />

Sur 2009,<br />

les dépenses de soins liés<br />

à ces sinistres s’élèvent à<br />

1,1 milliards d’euros ;<br />

les indemnités journalières pour<br />

arrêt de travail représentent 2,4<br />

milliards d’euros ; les rentes et<br />

capitaux versés pour incapacité<br />

permanente représentent 4 milliards<br />

d’euros.<br />

12 %<br />

des dépenses sont liés aux<br />

accidents de trajet ; 33 % aux<br />

maladies professionnelles ; 55 % aux<br />

accidents du travail.<br />

80 %<br />

des sinistres sont des<br />

accidents du travail ; 11,5<br />

% sont des accidents de trajet ;<br />

8,5 % sont des maladies professionnelles.<br />

18-19


Vos droits, vos devoirs<br />

Absence de Document Unique<br />

1500 € d’amendes par<br />

unité de travail...<br />

Et ce n’est pas tout !<br />

Dès lors que vous avez un salarié, vous devez réaliser régulièrement un inventaire des<br />

risques. C’est une obligation, régie par le Code du Travail. Logique, car le premier pas<br />

dans une démarche de sécurité et de santé au travail, c’est d’évaluer les risques. Autrement<br />

dit, la loi vous impose de faire ce premier pas... Dans votre intérêt.<br />

Transcrire les<br />

résultats de<br />

l’évaluation<br />

des risques des unités<br />

de travail, dans un<br />

seul document, appelé<br />

de ce fait « Document Unique<br />

», s’impose à toutes les<br />

entreprises et les associations,<br />

dès lors qu’elles embauchent un<br />

salarié. Et cela depuis le décret<br />

n° 2001-1016 du 5 novembre<br />

2001. Déjà 10 ans... Une obligation<br />

qui existe donc,<br />

dès que la TPE<br />

existe. Et qui persiste<br />

si l’entreprise<br />

grandit... Voici les<br />

trois étapes qui<br />

vous permettent<br />

d’être en conformité,<br />

en tant qu’employeur,<br />

avec les articles<br />

L 4121 et suivants du<br />

Code du Travail. Première<br />

étape : évaluer<br />

les risques, Deuxième<br />

étape : retranscrire<br />

cette évaluation ;<br />

l’employeur a le choix<br />

du support (papier ou<br />

numérique). Troisième<br />

étape : définir et mettre<br />

en œuvre des actions<br />

de prévention en correspondance<br />

de son Document Unique. Il<br />

ne s’agit donc pas d’un papier supplémentaire<br />

qui peut dormir au fond<br />

d’un tiroir.<br />

Sanctions pénales : les amendes<br />

En cas d’inexistence ou de nonprésentation<br />

du Document Unique,<br />

l’employeur est passible d’une<br />

contravention de cinquième classe,<br />

soit 1500 euros par unité de travail.<br />

Et 3000 euros par unité de travail en<br />

cas de récidive... Et il peut s’y ajouter<br />

des délits d’entrave : amende de<br />

3 750 Euros pour délit d’entrave à<br />

l’action des représentants du per-<br />

sonnel et amende de 450 Euros pour<br />

délit d’entrave à l’action de l’inspection<br />

du travail.<br />

Sanction civile :<br />

la faute inexcusable<br />

En cas de reconnaissance de Maladie<br />

Professionnelle ou d’Accident du<br />

Travail, peut être requise la faute<br />

inexcusable de l’employeur. En cas<br />

d’absence de Document Unique,<br />

le principe de la faute inexcusable<br />

est automatiquement retenu par<br />

le juge. Et l’employeur est tenu de<br />

verser sur ses deniers les indemnités<br />

correspondantes et les frais générés<br />

par l’accident ou la maladie.<br />

Et le(s) salarié(s) peut ou peuvent<br />

intenter un recours pour dommages<br />

et intérêts.<br />

Actualiser le document unique<br />

Bien sûr, il ne s’agit pas de faire une<br />

fois pour toute son Document Unique,<br />

pour être quitte. Car il faut le<br />

mettre à jour. Au moins une fois par<br />

an et, notamment en cas d’aménagement<br />

important modifiant les<br />

conditions d’hygiène et de sécurité<br />

ou les conditions de travail, et en<br />

cas de recueil d’une information relative<br />

à l’évaluation d’un risque au<br />

sein de l’entreprise.


Votre santé, votre emploi<br />

Citernord<br />

« Sédentaire, moi ?<br />

Mais je suis routier... »<br />

Se déplacer durant des heures au volant d’un poids lourd ne signifie pas bouger. Au contraire !<br />

Les risques liés à la sédentarité, comme l’obésité et les troubles cardio-vasculaires, guettent les<br />

chauffeurs... Mais il est possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard.<br />

Citernord, conscient du fait<br />

que ses conducteurs routiers<br />

avaient tendance au surpoids,<br />

a organisé un forum santé proposé<br />

à une réunion du CHSCT. Le Dr<br />

Anne Doublet, médecin du travail,<br />

Santé au Travail d’Hénin Beaumont<br />

(AST 62/59) et Tifanie Boulinguez,<br />

diététicienne, ont expliqué que le<br />

surpoids lié à la sédentarité n’était<br />

pas une fatalité. Il suffit de suivre<br />

une bonne hygiène de vie avec des<br />

repas équilibrés et notamment des<br />

collations protéinées lors des postes<br />

de nuit, des activités sportives mesurées,<br />

des moments de relaxation<br />

et détente. Encore faut-il avoir envie<br />

de changer ses habitudes. Et pour<br />

cela, il faut avoir conscience que le<br />

surpoids s’installe insidieusement.<br />

En effet, avec les rythmes postés,<br />

on arrête le sport parce qu’on n’a<br />

plus beaucoup de temps, on mange<br />

des frites et sandwichs le midi ou<br />

de bons repas le soir au restaurant<br />

lorsqu’on est en déplacement et on<br />

ne se rend pas compte qu’on est devenu<br />

sédentaire...<br />

Pour informer sur les risques liés à<br />

la sédentarité, un Forum Santé a<br />

été organisé dans les locaux de Citernord<br />

à Carvin à destination des<br />

conducteurs routiers qui représentent<br />

80% des 210 salariés, pour la<br />

plupart masculins. Le 21 janvier,<br />

de 13h à 17h30, sur les stands<br />

thématiques, une soixantaine de<br />

salariés ont rencontré des professionnels<br />

de la santé au travail ainsi<br />

que des intervenants comme ce<br />

« coach » sportif qui leur a donné de<br />

bons conseils pour des activités ap-<br />

propriées à leur travail. Chaque participant,<br />

doté d’un carnet de bord,<br />

était invité à répondre à un quizz<br />

avec quelques lots tirés au sort à<br />

gagner après la remise du questionnaire.<br />

Afin de prévenir les risques d’hypertension,<br />

liés au surpoids, chacun<br />

pouvait bénéficier d’un bilan<br />

sanguin et d’une prise de tension.<br />

Des informations sur les dangers<br />

des conduites addictives (tabac, alcool,<br />

médicaments, stupéfiants...),<br />

le sommeil, l’alimentation, la vision,<br />

étaient données sous forme ludique.<br />

Des tests sur simulateurs et parcours<br />

de conduite en état de somnolence<br />

ou en état d’ébriété, des exercices<br />

simples et non violents alternaient<br />

avec des moments de détente et<br />

bien-être comme cette séance de<br />

relaxation avec fauteuil massant...<br />

Pour Bertrand Masquelier, Directeur<br />

des ressources humaines « les participants<br />

ont beaucoup apprécié ce<br />

forum santé où ils ont pu dialoguer<br />

avec des professionnels ». Par cette<br />

prise de conscience, à la fois individuelle<br />

et collective, sur le lieu de<br />

travail, des risques liés à la sédentarité,<br />

les salariés se sont rendus<br />

compte que le surpoids s’installe<br />

insidieusement. Cependant, avec<br />

quelques gestes simples et de nouvelles<br />

habitudes de vie, on peut perdre<br />

du poids et se sentir mieux.<br />

20-21


Zoom sur<br />

Témoignage au Flunch de Fayet-Saint-Quentin<br />

« Sans eux, je ne suis rien.<br />

Je ne peux rien faire »<br />

La restauration, ce sont les « coups de feu ». Chaque midi, 700 à 1000 personnes, en moyenne,<br />

déjeunent au Flunch de Fayet-Saint Quentin. Les fins de semaine et le week-end, un service peut<br />

représenter 1200 clients. Devant ces chiffres, on se dit que le personnel doit être sous pression...<br />

Allons voir sur place.<br />

Dans son cabinet, le docteur<br />

Anne Gascoin, de la Santé<br />

au travail de Saint Quentin<br />

(MTA), est intriguée. Pour elle, « les<br />

salariés sont détendus et se disent<br />

même heureux de travailler, malgré<br />

les charges travail importantes ».<br />

Elle consulte les chiffres : faible taux<br />

d’absentéisme et pas de turn-over.<br />

Constat : « Cela démontre qu’il n’est<br />

pas besoin de stresser les salariés<br />

pour obtenir de bons résultats ».<br />

Pour elle, cela passe par la qualité<br />

des relations Direction-Salariés.<br />

L’écoute, comme première<br />

valeur<br />

A 59 ans, René Desfontaine, directeur,<br />

n’en est pas à son premier<br />

restaurant. Arrivé il y a huit<br />

ans au Flunch Fayet-Saint Quentin,<br />

c’est avec passion qu’il parle de<br />

son équipe : « Mon bureau est toujours<br />

ouvert et je pratique un management<br />

de proximité », dit-il avec<br />

modestie. Force est de constater<br />

qu’accueil et sourire sont partagés<br />

par l’ensemble du personnel. Et les<br />

salariés savent qu’ils peuvent « se<br />

confier à leur directeur ». Et René<br />

Desfontaine de dire : « Sans eux, je<br />

ne suis rien ; je ne peux rien faire.<br />

Et comme ils vont bien, mes clients<br />

se sentent bien aussi ». Et il y a peu<br />

de réclamations.<br />

La solidarité, comme deuxième<br />

valeur<br />

« L’équipe est composée de 52 salariés,<br />

dont 5 cadres ; 10 sont à temps<br />

complet ; le reste à temps partiel »<br />

nous précise-t-il. « Il faut privilégier<br />

l’ambiance de travail, prendre en<br />

compte le bien-être, jouer l’antistress<br />

au boulot et prendre le temps<br />

de parler ». Et de poursuivre « Il faut<br />

respecter la vie de famille et ne pas<br />

appeler intempestivement le dimanche<br />

quelqu’un parce que quelqu’un<br />

d’autre n’est pas venu ». Force est<br />

de constater le peu d’arrêt maladie.<br />

« Mais si quelqu’un a un pataquès,<br />

on va tout faire pour l’aider ». Fils de<br />

mineur, il sait ce que cela veut dire.<br />

La confiance, comme résultat<br />

« Etre attentif à chacun, c’est capital »<br />

pour René Desfontaine. « Car c’est<br />

par le respect, l’attention, que petit<br />

à petit chacun sort de sa réserve. Et<br />

quand on a créé la confiance, on a<br />

gagné ! ». Après, il faut savoir la garder<br />

et la préserver. Bientôt le chantier<br />

va démarrer. Car le Restaurant<br />

va s’agrandir. Et plusieurs salariés à<br />

temps partiel ont déjà demandé à allonger<br />

leurs temps de travail. Autre<br />

point que signale René Desfontaine :<br />

« C’est un tout, une bonne ambiance<br />

de travail, cela augmente les résultats.<br />

Donc les primes. Et cela aussi,<br />

c’est important. Surtout dans cette<br />

période difficile ».<br />

Cela démontre<br />

qu’il n’est pas besoin<br />

de stresser les salariés<br />

pour obtenir de bons<br />

résultats.


Les accidents du travail restent une préoccupation<br />

importante des métiers de la restauration.<br />

De la réception au stockage des marchandises, de<br />

la cuisine à la salle, du service au nettoyage, les<br />

risques sont nombreux. Avec une pression maximale<br />

quand il faut assurer tous les repas en même<br />

temps... Zoom sur quelques conseils.<br />

Un accident sur 3 en restauration est lié à une chute ou une<br />

glissade de plein pied<br />

> Comment les diminuer dans mon restaurant ?<br />

Un accident sur 3 des est lié aux manipulations ou aux<br />

manutentions manuelles<br />

> Comment les améliorer dans mon restaurant ?<br />

Un accident sur 10 est lié aux outils à mains (couteaux)<br />

> Que faire pour mieux m’en protéger ?<br />

Un accident sur 10 est lié à des chutes de hauteur<br />

> Où sont les risques dans mon restaurant ?<br />

Un accident sur 2 concerne la main<br />

> Comment puis-je les éviter ?<br />

> Une action de la branche professionnelle<br />

L’Union des Métiers et le d’Industrie de<br />

l’Hôtellerie (UMIH), avec POLE SANTE<br />

TRAVAIL Métropole Nord, le Centre InterServices<br />

de Santé au Travail (CISST),<br />

la Caisse de Retraite et de Santé au Travail<br />

Nord Picardie (CARSAT), l’Institut<br />

de Santé au travail du Nord de la France<br />

(ISTNF) mènent depuis 2004 une action<br />

concerté pour la prévention des risques<br />

professionnels dans les cafés, hôtels,<br />

restaurants et discothèques.<br />

5 conseils en restauration<br />

Pour vous aider : votre Service de Santé au Travail vous<br />

apportera des conseils adaptés à votre établissement.<br />

Cette action, bénéficiant du soutien du<br />

Conseil Régional Nord Pas de Calais, du<br />

Ministère du Travail et de l’Union Européenne,<br />

s’est déroulée en 3 étapes :<br />

- 1/ mise à disposition d’un Guide<br />

d’autoévaluation des risques ;<br />

- 2/ accompagnement de près de 40<br />

entreprises ;<br />

- 3/ sensibilisation des jeunes de la<br />

profession.<br />

Ce programme a permis une connaissance<br />

fine des risques en situation réelle<br />

de travail ; puis l’édition de plaquettes,<br />

video interactive, cd rom et kit d’accueil<br />

de jeune embauché.<br />

22-23


Ergonomie & Organisation<br />

Ramery Bâtiment<br />

Tous Mobilisés contre les TMS<br />

«C<br />

omment vont-ils tous ? » :<br />

cette préoccupation quoti-<br />

dienne de Michel Ramery<br />

vis-à-vis de ses salariés, appelés<br />

compagnons, s’inscrit dans la culture<br />

d’entreprise. Elle se traduit également<br />

dans les faits, comme cette<br />

action de prévention contre les TMS<br />

par une meilleure organisation du<br />

travail.<br />

Le Dr Bernard Bonte, Médecin du travail<br />

du groupe Ramery depuis 1991,<br />

et Rohan Detourmignies, Ergonome<br />

chez Ramery Bâtiment, nous ont reçus<br />

au centre du Pôle Santé Travail<br />

d’Armentières pour nous présenter<br />

la démarche de cette action impliquant<br />

tous les acteurs de l’entreprise<br />

et ceux de la santé au travail<br />

depuis trois ans. Fin 2008, le président<br />

de Ramery Bâtiment Laurent<br />

Gibello décide d’agir contre les TMS<br />

par une politique de prévention, sur<br />

les conseils d’Alain Reffas, ingénieur<br />

conseil coordonnateur à la direction<br />

professionnelle de la CARSAT Nord-<br />

Picardie. La méthodologie choisie<br />

implique tous les acteurs internes<br />

et externes. Il s’agit de connaître<br />

les risques en les identifiant par une<br />

analyse des tâches effectuées aux<br />

différents postes de travail. Le but<br />

est de mieux maîtriser les risques<br />

par une meilleure organisation du<br />

travail. L’agence de Lille Métropole,<br />

sur les sept que compte Ramery<br />

Bâtiment, est retenue comme site<br />

> Une démarche projet<br />

Pour manager le projet, un comité de pilotage réunit des acteurs externes<br />

: POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord :, Dr Bernard Bonte, Médecin<br />

du travail, Marie-Laure Bocquet, Infirmière,Tommy Dubois, Ergonome CISST<br />

(Centre InterService de Santé au Travail) / OPPBTP (Organisme Professionnel<br />

de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) : Frédéric Delaplace, Cadre<br />

prévention / CARSAT Nord-Picardie (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé<br />

au Travail) : Alain Reffas, Ingénieur conseil coordonnateur à la direction professionnelle<br />

Et des acteurs internes :<br />

- Jean-Jacques Steux, Directeur des Ressources Humaines<br />

- Guillaume Knockaert, Directeur du Département Ingénierie et Services<br />

- Eric Demortier, Direction Agence<br />

- Jean Luc Gruez, Directeur Exploitation<br />

- ainsi que les membres du CHSCT, du bureau d’étude, du service Prévention,<br />

Méthodes, Matériel pour Ramery Bâtiment. Rohan Detourmignies, qui a commencé<br />

en tant qu’étudiant en Master 2 Ergonomie et Conception des Systèmes<br />

de Travail, est embauché par Ramery Bâtiment comme Ergonome afin de suivre<br />

tout le dossier.<br />

Douleurs dans le dos, les épaules, les poignets pour les coffreurs, dans les genoux pour les<br />

maçons : ces signes annoncent des maladies professionnelles appelées TMS, troubles musculosquelettiques.<br />

Chez Ramery Bâtiment, du directeur au compagnon, tous sont mobilisés pour agir<br />

contre les TMS avant que les lésions soient irréversibles.<br />

expérimental. L’étude porte sur les<br />

trois métiers représentant 80% de<br />

l’effectif de l’agence : Coffreur bancheur,<br />

Coffreur plancher, Maçon.<br />

Diagnostic transversal et<br />

participatif<br />

La démarche participative implique<br />

des groupes de travail où professionnels<br />

de santé, cadres, chefs de<br />

chantier et compagnons discutent<br />

ensemble pour analyser les tâches<br />

et trouver des solutions.<br />

Le diagnostic ergonomique des situations<br />

de travail s’appuie sur les<br />

dossiers médicaux où sont identifiées<br />

les zones corporelles, sources<br />

de douleurs. Le médecin et l’infirmière<br />

complètent ces données par<br />

des questionnaires de santé et des<br />

entretiens individuels, notamment<br />

pour mieux cerner « l’invisible »,<br />

c’est-à-dire les douleurs ressenties.<br />

Lors des groupes de travail par<br />

corps de métier, les compagnons<br />

expliquent les tâches accomplies,<br />

en particulier celles qui occasionnent<br />

le plus de souffrance au travail<br />

mais également celles qui ne posent<br />

aucun problème.<br />

Créations d’outils mieux adaptés<br />

Ces groupes de travail dégagent<br />

ensuite des axes d’actions et les<br />

soumettent au comité de pilotage.<br />

Ainsi, 45 thèmes d’actions de type<br />

organisationnel, technique, humain<br />

(formations) sont proposés. Ces réflexions<br />

développent de nouvelles<br />

méthodes de travail, d’organisation<br />

du chantier. Des outils et du matériels<br />

sont conçus quand ceux-ci<br />

n’existe pas. Avec l’aide de l’ergonome,<br />

des ouvriers conçoivent un établi<br />

de découpe pour le gros œuvre,<br />

modulable, avec des détails pratiques<br />

(roues, prises électriques...)<br />

Ce matériel répond exactement aux<br />

besoins en rendant le travail de chacun<br />

moins pénible.<br />

Cette démarche de prévention, impliquant<br />

chacun à son niveau, du directeur<br />

au compagnon, s’appuie sur<br />

le vécu et s’inscrit dans la durée. Les<br />

indicateurs de santé recueillis mais<br />

aussi les données sur l’impact socioéconomique<br />

permettent de suivre<br />

l’évolution des pathologies liées aux<br />

TMS. Cette action est actuellement<br />

diffusée auprès des autres agences<br />

de l’entreprise pour améliorer la<br />

santé de tous.<br />

La finalité de cette politique de prévention<br />

est d’intégrer la variable<br />

santé au sein de l’organisation de<br />

l’entreprise au même titre que la<br />

productivité, la sécurité, la qualité<br />

et l’environnement.


Technique & Environnement<br />

C.A.S de Conteville-les-Boulogne<br />

TOUS exposés,<br />

TOUS protégés<br />

Un exemple d’aspiration à la source<br />

En effet, dans les ateliers de<br />

ferronnerie et menuiserie de<br />

ce C.A.S. du Boulonnais, des<br />

personnes déficientes intellectuelles<br />

fabriquent avec soin et attention des<br />

portails, clôtures, barrières, lanternes,<br />

ruches, portes-plantes... Tout<br />

comme les salariés, elles sont exposées<br />

aux risques liés à cette activité :<br />

bruit, poussières de bois et métaux,<br />

blessures par coupure ou brûlure...<br />

Pourtant, elles ne bénéficient pas<br />

des Services de Santé au Travail<br />

puisqu’elles ne sont pas considérées<br />

comme salariées. Contrairement à<br />

un Etablissement et Services d’Aides<br />

par le Travail (ESAT, ex C.A.T.) où les<br />

travailleurs handicapés perçoivent<br />

un salaire, les résidants en C.A.S.<br />

exercent une activité occupation-<br />

« Les salariés de mon établissement bénéficient des<br />

mesures de prévention et sécurité comme tout travailleur<br />

», constate Patrick Caudoux, directeur du<br />

Centre d’Accueil et de Soins (C.A.S.) de Conteville-les-<br />

Boulogne. « Cependant, les usagers handicapés sont<br />

exposés aux mêmes risques dans les ateliers. Comment<br />

les protéger eux aussi ? »<br />

nelle non rémunérée. Les<br />

objets qu’ils fabriquent<br />

sont vendus au profit de<br />

l’association, l’APEI en<br />

l’occurrence.<br />

Recensement des<br />

risques<br />

Quand Patrick Caudoux a<br />

pris la direction du C.A.S.<br />

et des foyers d’hébergement<br />

et de vie associés, il<br />

s’est trouvé à la tête d’un<br />

établissement de plus de<br />

cinquante salariés et a<br />

donc proposé la création<br />

d’un CHSCT. Avec le Service<br />

de Santé au Travail<br />

ASTIL 62, et le médecin du travail<br />

de Wimereux, le Dr Lydie Lebas, a<br />

été mis au point le document unique.<br />

Matthieu Gouteyron, contrôleur<br />

sécurité à la CARSAT Nord-<br />

Picardie, a apporté son aide technique.<br />

Les risques de l’établissement ont<br />

été recensés, notamment dans les<br />

ateliers de ferronnerie et de menuiserie<br />

: fumées de soudure, poussières<br />

de bois, bruit, ingestion de<br />

produits comme la colle à bois, chutes,<br />

coupures, brûlures, charges<br />

lourdes, incendie, électrocution... Il<br />

fut constaté que les usagers étaient<br />

tout autant exposés aux risques que<br />

les éducateurs, sinon davantage,<br />

étant des personnes fragilisées pouvant<br />

facilement se tromper dans les<br />

procédures, gestes et produits...<br />

Protections individuelles pour<br />

tous<br />

L’établissement a donc investi dans<br />

un système d’aspiration de fumées<br />

et de sciures avec un éclairage ciblant<br />

le point de travail pour améliorer<br />

la sécurité des utilisateurs des<br />

machines et des outils. Salariés et<br />

usagers ont été dotés de protections<br />

individuelles : masques, casques<br />

antibruit, gants, chaussures de<br />

sécurité. Des kits de secours avec<br />

poche réfrigérante isotherme ont<br />

été prévus. Après un accident, ils<br />

permettent de maintenir au froid le<br />

membre sectionné, en attente d’une<br />

intervention chirurgicale. En plus du<br />

budget alloué à la sécurité des salariés,<br />

l’investissement concernant<br />

les résidants a été permis grâce aux<br />

bénéfices réalisés par la vente des<br />

objets artisanaux.<br />

Avec l’aide du Dr Lebas, les membres<br />

du CHSCT, Guy Barbrau, Carine<br />

D’Haillecourt, Stéphane Flahaut, ont<br />

mené un travail d’information et de<br />

communication auprès des éducateurs.<br />

Des fiches de postes et des<br />

fiches d’utilisation de produits moins<br />

toxiques et moins nocifs ont complété<br />

le dispositif.<br />

24-25


Aux alentours<br />

Observatoire Régional de la Santé au Travail Nord - Pas-de-Calais<br />

Partenaires Sociaux :<br />

ensemble pour la Santé au Travail<br />

Les Observatoires Régionaux de<br />

Santé au Travail (ORST) trouvent<br />

leur origine dans l‘Accord National<br />

Interprofessionnel du 13 septembre<br />

2000 sur la Santé au Travail et la<br />

Prévention des Risques Professionnels,<br />

signé entre les organisations<br />

professionnelles d’employeurs (ME-<br />

DEF, CGPME, UPA) et trois organisations<br />

syndicales de salariés (CFDT,<br />

CFTC, CGC). Une des particularités<br />

de l’ORST Nord - Pas-de-Calais, créé<br />

en 2002, a été d’intégrer des représentants<br />

des organisations syndicales<br />

non signataires de l’accord national<br />

(FO et CGT). Le dialogue social<br />

fait partie de l’histoire de la région.<br />

Promouvoir des orientations<br />

régionales<br />

Les ORST ont « pour objectif de<br />

promouvoir au niveau régional les<br />

orientations politiques en matière de<br />

santé et de sécurité au travail, d’hygiène<br />

et de prévention, ils prendront<br />

en compte les préoccupations et les<br />

risques spécifiques définis dans les<br />

branches professionnelles » (article<br />

3.1 de l’accord national).<br />

Etre en avance sur la traçabilité<br />

Regroupant les partenaires sociaux,<br />

Les questions de Santé au Travail sont au cœur de la vie des<br />

entreprises et des salariés. Elles constituent un enjeu majeur<br />

du dialogue social. Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’Observatoire<br />

Régional de la Santé au Travail tire un premier bilan<br />

public de son activité, lors d’une conférence de presse qui<br />

s’est tenue à Lille, le 11 mars 2011.<br />

sans être expert médical, scientifique<br />

ou technique, l’ORST Nord - Pasde-Calais<br />

observe et cherche à analyser,<br />

par des études, les relations<br />

entre la santé des acteurs dans l’entreprise,<br />

leur itinéraire professionnel<br />

et leurs expositions aux risques. Le<br />

travail est un des facteurs majeurs<br />

de santé (bien-être et insertion sociale,<br />

mais aussi souffrance, maladie,<br />

accident).<br />

Premiers enseignements<br />

Deux études (1), commanditées depuis<br />

5 ans par l’ORST Nord - Pasde-Calais,<br />

permettent de tracer des<br />

pistes d’avenir pour inciter les entreprises<br />

à améliorer la connaissance<br />

et le suivi des relations entre Santé<br />

et Travail. Toutes branches d’activité<br />

confondues. De la TPE à la grande<br />

entreprise.<br />

> Une Association Paritaire<br />

Les membres de l’ORST Nord-Pasde-Calais<br />

affichent une volonté<br />

commune de contribuer à la réalisation<br />

d’un système d’information<br />

rassemblant et reliant des données<br />

relatives à la santé, l’itinéraire professionnel,<br />

l’exposition aux risques<br />

professionnels. Une telle démarche<br />

est indispensable pour progresser<br />

sur la prévention et la réparation<br />

des accidents du travail et des maladies<br />

professionnelles.<br />

Le conseil d’administration de l’ORST Nord - Pas-de-Calais est paritaire, à présidence<br />

alternante. Président : Yves-Alain Durteste, Collège Salarié. Vice-président<br />

: Bruno Decherf, Collège Employeur<br />

1 Etude sur le Suivi du Parcours Individuel de Santé au Travail, 2006 - 2007, ARACT Nord Pas de Calais, ISTNF.<br />

Etude sur la traçabilité des expositions aux agents chimiques à risques Cancérogènes, Mutagènes et Reprotoxiques,<br />

2009 - 2010, ISTNF


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

Interview du Pr Jean Pierre Canarelli, président de la<br />

Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie de Picardie.<br />

En direct des entreprises : Quand la sécurité au travail<br />

s’exporte...<br />

Dossier : L’étiquette vous parle, 2° partie : la pratique<br />

Vos droits, vos devoirs : L’obligation de reclassement<br />

Investir : La formation<br />

Technique & Environnement : Les poussières de cuir<br />

Zoom sur : Les maçons<br />

Aux alentours : Assises Régionales de Santé au Travail<br />

Nord - Pas-de-Calais<br />

... sans oublier nos rubriques Votre santé, votre emploi et<br />

Ergonomie & Organisation<br />

Avec le site :<br />

- Retrouvez des infos par branches d’activités<br />

- Entrez en contact avec votre Service de Santé au Travail<br />

- Prenez connaissance de l’actualité en Santé au Travail<br />

www.entrepriseetsante.com<br />

26-27


Une édition<br />

CISST - GISSET<br />

Groupement Inter Services Santé et Travail<br />

79 rue Jean-Baptiste Lebas<br />

62 404 Béthune Cedex<br />

Centre Inter-Services de Santé au Travail<br />

118 rue Solférino<br />

59015 Lille Cedex<br />

Grâce au soutien de :<br />

ASMIS<br />

Association Santé et Médecine Interentreprises<br />

du département de la Somme<br />

77 rue Debaussaux<br />

CS 60132<br />

80001 Amiens Cedex 1<br />

Tél : 03 22 54 58 00 / www.asmis.net<br />

AST 62/59<br />

Association de Santé au Travail<br />

6 rue de la Symphorine<br />

Parc des Bonnettes<br />

62 008 Arras<br />

Tél : 03 21 15 12 32 / www.ast6259.fr<br />

ASTAV<br />

Association de Santé au Travail de<br />

l'Arrondissement de Valenciennes<br />

62 rue Milhomme<br />

59300 Valenciennes<br />

Tél : 03 27 46 19 24 / www.astav.fr<br />

ASTIL 62<br />

Association Santé Travail Interentreprises<br />

du Littoral<br />

430 Boulevard du Parc - BP 94<br />

62903 Coquelles Cedex<br />

Tél : 03 21 85 51 85<br />

CEDEST<br />

Centre pour le Développement Santé<br />

au Travail<br />

4/10 rue Albert Thomas<br />

59210 Coudekerque-Branche<br />

Tél : 03 28 24 98 98 / www.cedest.net<br />

MTA<br />

Médecine du Travail de l'Aisne<br />

rue Théodore Monod<br />

ZA Bois de la Chocque<br />

02100 Saint-Quentin<br />

Tél : 03 23 62 52 48 / www.mt02.org<br />

PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord<br />

118 rue Solférino<br />

Lille BP 1365<br />

59015 Lille Cedex<br />

Tél : 03 20 12 83 00 / www.polesantetravail.fr<br />

80<br />

62<br />

Avec le site :<br />

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60<br />

59<br />

02<br />

« LE » magazine de Santé au Travail des<br />

entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la<br />

Picardie : des réalisations d’entreprises,<br />

des « actus » et des conseils<br />

4 numéros par an diffusés auprès de<br />

85 000 entreprises<br />

La vie en Santé au Travail des PME et<br />

des TPE

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