en savoir plus - FRAC Basse-Normandie

Le Pavillon Normandie, bâtiment isolé au bout du bassin et qui tient d’ores et déjà du bateau échoué, est
transformé par la force de la sculptrice en une sorte d’arche de Noé aux rescapés d’un genre nouveau,
mammalia qui évoque l’animal, le mammifère, une matrice ou une maladie.
Sur le modèle de la grande galerie de l’évolution ou sur le mode d’un défilé futuriste s’avance un ensemble
de personnages et d’animaux mutants, plus déroutants les uns que les autres ; mutants extraordinaires ou
extraterrestres :
La Matrix, appuyée à un ciel rouge comme enceinte d’un globe de terre prêt à basculer, libère de ce fruit trop
mûr d’autres personnages.
Un curieux squelette Le Proselyt à moitié disloqué recouvert de terre et affublé d’un long nez rouge pointu,
protubérance d’un Pinocchio d’une comédie dell’arte oubliée se tient en équilibre précaire.
La 25ème heure, tortue momifiée qui porte sur son dos une boule de terre implantée d’une douzaine de petits
réveils matin de bazar comme autant de comptes à rebours en marche lente vers une explosion imaginaire.
La pièce ProteiN SpecieS, carcasse en métal d’une silhouette encore humaine avec un poisson séché qui pendouille
lamentablement en son sein qui lui tient lieu de viscères est retenu au sol par ses pieds trop lourds
qui rappellent ceux des astronautes lunaires.
Le grand bonhomme Kwiktime Osama, dont le corps entièrement fabriqué de câbles emmêlés traîne derrière
lui son boulet fait de téléviseurs n’émettant plus que quelques signaux illisibles, enchaîné qu’il est à l’image.
Le personnage Ultra Corps en silicone blanc et brillant se dresse au-dessus de sa mue orange, son visage
inexpressif sans bouche le renvoie au silence blanc.
Le petit cheval mammalia à l’œil vide dont le corps n’est plus que sa propre dépouille se tient encore debout
dans une grande fragilité, se balançant entre étrangeté et immense tristesse.
Le voyage se termine au mur dans une explosion de couleur rouge, pigmentée de grains mystérieux, bordée
de vert, espèce de fleur gigantesque à l’allure de champignon nucléaire, une planète proliférante et inquiétante
…
En boomerang sonore, un haut-parleur diffuse un ensemble de sons infesté de parasites ; voix venue
d’ailleurs, inaudible et musique entrecoupées d’extraits de l’émission de radio diffusée en Amérique par
Orson Welles faisant croire en 1938 à l’arrivée des Martiens, adaptation de La guerre des mondes d'H.G. Wells.
« mammalia est une constellation qui n’est nulle part un meilleur des mondes mais plutôt un espace peuplé
d’ultra corps, des êtres figés dans un espace de couleur fraise, Strawberry fields for ever ! Adorno disait
à Benjamin : chaque époque rêve la suivante. J’ai l’impression de vivre dans un monde réel fait d’horreurs -
j’éprouve de la difficulté à rêver une nouvelle époque. A Caen, je m’invente alors un nouvel horizon fait d’illusions,
un genre de paradis modèle, un monde peuplé de bi- et quadrupèdes issus des fossiles pétrifiés du
troisième millénaire ! » Gloria Friedmann
FRAC BASSE-NORMANDIE, 9 rue Vaubenard 14000 Caen
PAVILLON NORMANDIE, quai Caffarelli 14000 Caen
T 02 31 93 09 00 – frac.bn@wanadoo.fr
Le FRAC.BN bénéficie du concours du Ministère de la Culture et de la Communication, Direction régionale des Affaires
culturelles de Basse-Normandie, du Conseil régional de Basse-Normandie et pour cette exposition du soutien de la ville
de Caen.
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