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LE FONDS REGIONAL D’ART CONTEMPORAIN BASSE-NORMANDIE<br />
PRÉSENTE<br />
GLORIA FRIEDMANN<br />
m a m m a l i a<br />
EXPOSITION DU 1ER OCTOBRE AU 10 NOVEMBRE 2005<br />
AU <strong>FRAC</strong> BASSE-NORMANDIE ET AU PAVILLON NORMANDIE<br />
tous les jours de 14h à 18h sauf le 1er novembre<br />
les samedis de l’art, visite de l’exposition samedi 22 octobre à 15h au <strong>FRAC</strong> et 16h au Pavillon <strong>Normandie</strong><br />
Au <strong>FRAC</strong>.BN Le grand sommeil au Pavillon <strong>Normandie</strong>, mammalia<br />
Gloria Friedmann est née <strong>en</strong> 1950 à Kronach, Allemagne.<br />
Elle vit et travaille à Aignay-le-Duc et à Paris.<br />
D’un propos fort <strong>en</strong>gagé, relevant parfois de l’acte militant, les œuvres de Gloria Friedmann soulèv<strong>en</strong>t les<br />
incohér<strong>en</strong>ces de l’individu face à son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel.<br />
Fil conducteur de son œuvre depuis les années 80, la nature comprise tant sous la forme de l’animal, de l’organique<br />
que du paysage, est <strong>en</strong>visagée dans son rapport conflictuel au pouvoir politique, économique et les<br />
contradictions écologiques qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t. Puisant dans l’imagerie de la propagande politique, ou dans les<br />
composants technologiques emblèmes d’une société dictée par la r<strong>en</strong>tabilité, elle y superpose, mêle ou<br />
oppose des élém<strong>en</strong>ts naturels, animaux empaillés, ossem<strong>en</strong>ts, créant le constat d’un « langage impossible »,<br />
une sorte de « hiatus » inévitable.<br />
L’aliénation croissante de l’individu et de sa sphère naturelle par les <strong>en</strong>jeux industriels et économiques aboutit<br />
chez Gloria Friedmann au constat de l’impasse. Le concessionnaire (sculpture <strong>en</strong> terre, 2005) vêtu d’un manteau<br />
sombre semble porter le poids du monde : t<strong>en</strong>ant à bout de bras une boule de terre ou assis tristem<strong>en</strong>t<br />
dessus, il ne sait <strong>plus</strong> comm<strong>en</strong>t « assumer les responsabilités de sa concession planétaire. »<br />
Au Frac <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong>, Le grand sommeil (2005) réunit un <strong>en</strong>semble d’une dizaine de personnages réalistes<br />
pris au piège dans des situations quotidi<strong>en</strong>nes (deux amoureux, un <strong>en</strong>fant <strong>en</strong> rollers, une femme<br />
<strong>en</strong>ceinte…). Recouverts d’une matière grise, ils ne sont pas sans évoquer la vision mortifère de Pompéi ou une<br />
« vanité ». Mais ils peuv<strong>en</strong>t être aussi considérés comme un arrêt sur image de la société, une pause dans le<br />
temps pour faire le point…<br />
Sortir du musée, de l’exposition afin que l’œuvre pr<strong>en</strong>ne la mesure de l’acte militant, et que la culture soit un<br />
possible contre-pouvoir. C’est ce que pose Gloria Friedmann dans ses Tableaux vivants , véritables mises <strong>en</strong><br />
scène proches d’une peinture dans des espaces appelant à la protestation. Ainsi <strong>en</strong> 1995, deux joueurs<br />
d’échecs disput<strong>en</strong>t une partie devant une c<strong>en</strong>trale nucléaire « dans une indiffér<strong>en</strong>ce totale à la nuée de dindons<br />
gloussants picorant autour d’eux dans un <strong>en</strong>clos de fortune ».<br />
De formes <strong>plus</strong> proches de l’art minimal, les Tableaux refuges construits par Gloria Friedmann sont des compromis<br />
<strong>en</strong>tre architecture, nature et culture. Outre ses caractéristiques sculpturales, le Carré rouge, situé à<br />
la lisière d’un étang, a pour fonction d’être un abri pour les randonneurs. La simplicité de son intérieur crée<br />
une proximité <strong>en</strong>tre le résidant et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel.<br />
Un projet similaire L’Horizontale bleue verra le jour <strong>en</strong> <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong> dans la Manche dans le Val de Saire.<br />
L’œuvre devi<strong>en</strong>t le lieu d’un dialogue à nouveau possible <strong>en</strong>tre la nature et l’Homme.
Le Pavillon <strong>Normandie</strong>, bâtim<strong>en</strong>t isolé au bout du bassin et qui ti<strong>en</strong>t d’ores et déjà du bateau échoué, est<br />
transformé par la force de la sculptrice <strong>en</strong> une sorte d’arche de Noé aux rescapés d’un g<strong>en</strong>re nouveau,<br />
mammalia qui évoque l’animal, le mammifère, une matrice ou une maladie.<br />
Sur le modèle de la grande galerie de l’évolution ou sur le mode d’un défilé futuriste s’avance un <strong>en</strong>semble<br />
de personnages et d’animaux mutants, <strong>plus</strong> déroutants les uns que les autres ; mutants extraordinaires ou<br />
extraterrestres :<br />
La Matrix, appuyée à un ciel rouge comme <strong>en</strong>ceinte d’un globe de terre prêt à basculer, libère de ce fruit trop<br />
mûr d’autres personnages.<br />
Un curieux squelette Le Proselyt à moitié disloqué recouvert de terre et affublé d’un long nez rouge pointu,<br />
protubérance d’un Pinocchio d’une comédie dell’arte oubliée se ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> équilibre précaire.<br />
La 25ème heure, tortue momifiée qui porte sur son dos une boule de terre implantée d’une douzaine de petits<br />
réveils matin de bazar comme autant de comptes à rebours <strong>en</strong> marche l<strong>en</strong>te vers une explosion imaginaire.<br />
La pièce ProteiN SpecieS, carcasse <strong>en</strong> métal d’une silhouette <strong>en</strong>core humaine avec un poisson séché qui p<strong>en</strong>douille<br />
lam<strong>en</strong>tablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> son sein qui lui ti<strong>en</strong>t lieu de viscères est ret<strong>en</strong>u au sol par ses pieds trop lourds<br />
qui rappell<strong>en</strong>t ceux des astronautes lunaires.<br />
Le grand bonhomme Kwiktime Osama, dont le corps <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t fabriqué de câbles emmêlés traîne derrière<br />
lui son boulet fait de téléviseurs n’émettant <strong>plus</strong> que quelques signaux illisibles, <strong>en</strong>chaîné qu’il est à l’image.<br />
Le personnage Ultra Corps <strong>en</strong> silicone blanc et brillant se dresse au-dessus de sa mue orange, son visage<br />
inexpressif sans bouche le r<strong>en</strong>voie au sil<strong>en</strong>ce blanc.<br />
Le petit cheval mammalia à l’œil vide dont le corps n’est <strong>plus</strong> que sa propre dépouille se ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core debout<br />
dans une grande fragilité, se balançant <strong>en</strong>tre étrangeté et imm<strong>en</strong>se tristesse.<br />
Le voyage se termine au mur dans une explosion de couleur rouge, pigm<strong>en</strong>tée de grains mystérieux, bordée<br />
de vert, espèce de fleur gigantesque à l’allure de champignon nucléaire, une planète proliférante et inquiétante<br />
…<br />
En boomerang sonore, un haut-parleur diffuse un <strong>en</strong>semble de sons infesté de parasites ; voix v<strong>en</strong>ue<br />
d’ailleurs, inaudible et musique <strong>en</strong>trecoupées d’extraits de l’émission de radio diffusée <strong>en</strong> Amérique par<br />
Orson Welles faisant croire <strong>en</strong> 1938 à l’arrivée des Marti<strong>en</strong>s, adaptation de La guerre des mondes d'H.G. Wells.<br />
« mammalia est une constellation qui n’est nulle part un meilleur des mondes mais plutôt un espace peuplé<br />
d’ultra corps, des êtres figés dans un espace de couleur fraise, Strawberry fields for ever ! Adorno disait<br />
à B<strong>en</strong>jamin : chaque époque rêve la suivante. J’ai l’impression de vivre dans un monde réel fait d’horreurs -<br />
j’éprouve de la difficulté à rêver une nouvelle époque. A Ca<strong>en</strong>, je m’inv<strong>en</strong>te alors un nouvel horizon fait d’illusions,<br />
un g<strong>en</strong>re de paradis modèle, un monde peuplé de bi- et quadrupèdes issus des fossiles pétrifiés du<br />
troisième millénaire ! » Gloria Friedmann<br />
<strong>FRAC</strong> BASSE-NORMANDIE, 9 rue Vaub<strong>en</strong>ard 14000 Ca<strong>en</strong><br />
PAVILLON NORMANDIE, quai Caffarelli 14000 Ca<strong>en</strong><br />
T 02 31 93 09 00 – frac.bn@wanadoo.fr<br />
Le <strong>FRAC</strong>.BN bénéficie du concours du Ministère de la Culture et de la Communication, Direction régionale des Affaires<br />
culturelles de <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong>, du Conseil régional de <strong>Basse</strong>-<strong>Normandie</strong> et pour cette exposition du souti<strong>en</strong> de la ville<br />
de Ca<strong>en</strong>.<br />
<strong>FRAC</strong>.BN 9 RUE VAUBENARD 14000 CAEN 02 31 93 09 00 frac.bn@wanadoo.fr