VISITE DE SARKOZY EN HAITI ! - Haiti Liberte
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Perspectives<br />
L’UNASUR défend des priorités pour Haïti<br />
Suivant le principe qui veut que<br />
l’aide humanitaire ne signifie en<br />
aucune sorte l’intervention ou des<br />
limitations de la souveraineté les<br />
pays de l’UNASUR, l’Union Sudaméricaine<br />
des Nations ont défini<br />
à Quito, la capitale de l’Équateur,<br />
les priorités pour la reconstruction<br />
d’Haïti dévastée par un violent séisme<br />
le 12 janvier.<br />
Les participants au sommet<br />
extraordinaire de ce bloc régional,<br />
en présence du Président haïtien<br />
René Préval, ont réaffirmé que c’est<br />
le gouvernement du pays affecté qui<br />
doit diriger et coordonner les actions<br />
proposées par les gouvernements et<br />
les institutions voulant coopérer.<br />
René Préval a brossé un panorama<br />
de la situation dans son pays<br />
et des besoins pressants : les conditions<br />
d’accueil adéquates pour les<br />
milliers de survivants qui ont tout<br />
perdu à cause de la catastrophe et<br />
les tâches de reconstruction et de<br />
relance de l’économie.<br />
Il a défini comme points de<br />
départ la refondation de la capitale<br />
Port-au-Prince, ce qui implique<br />
transférer la ville dans un endroit<br />
Les présidents de l’Union Sud-américaine des Nations (l’UNASUR)<br />
plus sur vis-à-vis des adversités de<br />
la nature, ainsi que sa décentralisation<br />
pour éliminer la surpopulation,<br />
considérée comme un des facteurs<br />
qui ont aggravé les conséquences<br />
du séisme.<br />
Au moment du désastre, dans<br />
la ville et ses alentours vivaient près<br />
de 3 des 8 millions d’habitants que<br />
compte le pays, pour la plupart dans<br />
des maisons construites avec des matériaux<br />
de mauvaise qualité qui n’ont<br />
pas résisté au tremblement de terre.<br />
Cela a fait que plus d’un million<br />
de personnes se sont retrouvées<br />
sans toit et il est urgent de les doter<br />
de conditions minimales de sécurité,<br />
de santé et de nourriture, surtout<br />
face à l’approche de la saison des<br />
pluies.<br />
Conformément aux propos<br />
tenus par René Préval, l’UNASUR<br />
a décidé d’envoyer des tentes, des<br />
médicaments et des aliments pour<br />
palier la grave situation ainsi que<br />
d’élaborer un plan concret pour contribuer<br />
à la reconstruction.<br />
La déclaration adoptée à<br />
l’unanimité indique que le projet<br />
sera centré sur les trois axes proposés<br />
par le gouvernement haïtien<br />
: l’infrastructure, l’énergie et<br />
l’agriculture.<br />
Le but est simple et clair : il<br />
est impossible de continuer à nourrir<br />
indéfiniment des centaines de<br />
milliers de personnes grâce uniquement<br />
à l’aide internationale raison<br />
pour laquelle il faut relancer la vie<br />
économique; promouvoir la création<br />
d’emplois et garantir la production<br />
de l’agriculture et de l’élevage pour<br />
assurer les aliments essentiels à la<br />
population.<br />
Il a été décidé de créer un<br />
fonds de 300 millions de dollars<br />
dont 100 millions sortiront des coffres<br />
de l’UNASUR et les 200 autres<br />
d’un prêt, dans des conditions avantageuses<br />
qui sera demandé à la BID,<br />
la Banque Interaméricaine de Développement.<br />
L’on essaiera également<br />
d’obtenir l’annulation de la dette extérieure<br />
contractée par Haïti envers<br />
les pays membres de l’UNASUR et<br />
l’on a exhorté la communauté internationale<br />
à en faire autant pour soulager<br />
ce pays dévasté par ce lourd<br />
fardeau.<br />
Toutes ces actions viennent<br />
compléter celles exécutées par<br />
l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples<br />
de Notre Amérique, l’ALBA,<br />
pour soulager les souffrances du<br />
peuple frère d’Haïti.<br />
Grâce à la Brigade Médicale<br />
Cubaine, renforcée par des médecins<br />
haïtiens qui ont fait leurs études à<br />
Cuba et grâce aux équipes envoyées<br />
par le Venezuela, la Bolivie et plus<br />
récemment par le Nicaragua, il est<br />
possible de soigner des milliers de<br />
blessés et l’on a freiné le danger<br />
d’épidémies après le séisme.<br />
Le défi fondamental consiste<br />
encore, cependant, pas seulement à<br />
guérir les plaies ouvertes par la catastrophe<br />
mais aussi à commencer<br />
un grand mouvement de la part de<br />
la communauté internationale pour<br />
sortir Haïti de sa situation de pauvreté<br />
et de misère, le placer sur la<br />
voie du développement et empêcher<br />
qu’un autre phénomène naturel<br />
réédite une tragédie comme celle-ci<br />
qui a couvert de honte l’humanité<br />
tout entière.<br />
Cuba si Lorraine<br />
16 février 2010<br />
Pourquoi Washington "s'intéresse" au Honduras et à Haïti<br />
Les pions sont importants<br />
Par Mark Weisbrot<br />
Quand j'écris sur la politique<br />
étrangère US dans des endroits<br />
comme Haïti ou le Honduras, j'ai<br />
toujours des réactions de personnes<br />
qui ont du mal à croire que le gouvernement<br />
US s'intéresserait suffisamment<br />
à ces pays pour chercher<br />
à avoir la mainmise sur leurs gouvernements<br />
ou à les renverser. Ce<br />
sont des petits pays pauvres avec<br />
peu de choses en matière de ressources<br />
ou de marchés. Pourquoi les<br />
décideurs de Washington devraientils<br />
s'intéresser à qui les dirige?<br />
Hélas, ils s'y intéressent vraiment.<br />
Beaucoup. Ils s'intéressent<br />
suffisamment à Haïti pour avoir<br />
renversé le président Jean-Bertrand<br />
Aristide non pas une, mais deux<br />
fois. La première, en 1991, où cela a<br />
été fait subrepticement. On ne l'a su<br />
que quand il s'est avéré que ceux qui<br />
avaient dirigé le coup d'état avaient<br />
été payés par la Central Intelligence<br />
Agency. Et puis, Emmanuel Constant,<br />
le chef de l'escadron de la<br />
mort le plus notoire là-bas – qui a<br />
éliminé des milliers de partisans<br />
d'Aristide après le coup d'état – a raconté<br />
à CBS News que lui aussi avait<br />
été payé par la CIA.<br />
En 2004, l'implication des<br />
Etats-Unis dans le coup d'état avait<br />
été bien plus ostensible. Washington<br />
avait imposé la suppression<br />
de pratiquement toutes les aides<br />
internationales pendant quatre<br />
ans, rendant inévitable la chute du<br />
gouvernement. Selon le New York<br />
Times, d'un côté, le Département<br />
d'état américain demandait à Aristide<br />
de parvenir à un accord avec<br />
l'opposition (ce qui représentait des<br />
millions de dollars payés par les<br />
contribuables US), mais de l'autre,<br />
l'International Republican Institute<br />
(IRI), incitait l'opposition à ne pas<br />
le faire.<br />
Au Honduras, au cours de<br />
Barack Obama commande l’occupation militaire d’<strong>Haiti</strong> sous des bases<br />
humanitaires<br />
l'été et de l'automne derniers, le<br />
gouvernement US a tout fait pour<br />
empêcher le reste du continent<br />
américain de former une opposition<br />
politique efficace contre les putschistes<br />
au Honduras. Par exemple, ils<br />
ont empêché l'Organisation des États<br />
américains de prendre la position<br />
de ne pas reconnaître les élections<br />
qui ont eu lieu pendant la dictature.<br />
En même temps, l'administration<br />
Obama proclamait publiquement<br />
son opposition au coup d'état.<br />
Cela n'a réussi que partiellement,<br />
du point de vue des relations<br />
publiques. La majorité de la<br />
population américaine pense que<br />
l'administration Obama était opposée<br />
au coup d'état au Honduras;<br />
alors même qu'au mois de novembre,<br />
de nombreux articles de presse,<br />
voire d'éditoriaux, indiquaient<br />
qu'Obama avait cédé à la pression<br />
des républicains et n'en avait pas<br />
fait assez. Mais c'était méconnaître<br />
ce qui s'était passé en réalité: si la<br />
pression des républicains pour soutenir<br />
le coup d'état au Honduras<br />
avait fait changer la stratégie de relations<br />
publiques du gouvernement,<br />
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cela n'avait pas été le cas pour sa<br />
stratégie politique. Ceux qui ont<br />
suivi les événements de près depuis<br />
le début ont bien vu que la stratégie<br />
était de retarder et d'émousser toute<br />
tentative de rétablir le président élu<br />
au pouvoir, tout en prétendant que<br />
l'objectif réel était le retour à la démocratie.<br />
Parmi ceux qui avaient compris<br />
cela, il y a les gouvernements<br />
d'Amérique Latine, dont des poids<br />
lourds comme le Brésil. C'est important<br />
parce que cela montre que le<br />
département d'état était prêt à payer<br />
un prix politique élevé pour aider la<br />
droite au Honduras. La grande majorité<br />
des gouvernements des pays<br />
d'Amérique Latine a constaté que<br />
le gouvernement Obama avait les<br />
mêmes objectifs pour le continent<br />
américain que celui de Bush, ce qui<br />
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n'est pas un constat agréable du<br />
point de vue diplomatique.<br />
Pourquoi s'intéressent-ils tant<br />
aux dirigeants de ces pays pauvres?<br />
Comme le sait tout bon joueur<br />
d'échecs, les pions sont importants.<br />
La perte d'un ou deux pions au début<br />
d'une partie peut souvent faire<br />
basculer le résultat. Ils s'intéressent<br />
à ces pays essentiellement en matière<br />
de pouvoir. Les gouvernements<br />
qui sont d'accord pour promouvoir<br />
la puissance des Etats-Unis dans le<br />
monde, ils les aiment. Ceux qui ont<br />
d'autres projets, ils les rejettent, ils<br />
ne les aiment pas.<br />
Il n'est pas étonnant, donc,<br />
que les alliés les plus proches de<br />
l'administration Obama sur le continent<br />
américain soient les gouvernements<br />
de droite comme en Colombie<br />
Suite à la page (17)<br />
Vol. 3 No. 31 • Du 17 au 23 Février 2010 Haïti Liberté 13