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Chimie organique - Cours - Numilog

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Chapitre 1<br />

Les molécules <strong>organique</strong>s<br />

Dans ce chapitre, des notions de base de chimie <strong>organique</strong> sont rappelées afin de<br />

pouvoir aborder les thèmes des chapitres suivants. Les différents types de liaisons,<br />

la géométrie d’un groupe d’atomes au sein d’une molécule et la formation de la<br />

liaison par la théorie des orbitales moléculaires sont évoqués. L’écriture de<br />

formules développées planes permet la représentation des isomères de<br />

constitution. Les règles de la nomenclature couramment employées sont abordées<br />

afin de nommer les molécules simples.<br />

1.1. Rappels sur la configuration électronique des atomes<br />

1 Les éléments<br />

2 Répartition des électrons d’un atome<br />

1.2. Constitution des molécules <strong>organique</strong>s<br />

1 Représentation de Lewis des atomes<br />

2 Nature des liaisons<br />

3 Représentation de Lewis des molécules<br />

4 Théorie V.S.E.P.R. Géométrie des molécules<br />

5 Théorie quantique de la liaison chimique<br />

1.3. Description des molécules <strong>organique</strong>s<br />

1 Types de chaînes carbonées et fonctions<br />

2 Représentation des molécules<br />

3 Nomenclature<br />

1.4. Isomérie plane<br />

1 Isomérie de squelette<br />

2 Isomérie de position d’une fonction<br />

3 Isomérie de fonction<br />

4 Tautomérie<br />

Mots-clés<br />

● Représentation de Lewis ● Électrons de valence ● Liaison covalente ● Liaison ionique<br />

● Liaison polarisée ● Liaison hydrogène ● Règle de l’octet ● Théorie V.S.E.P.R ● Paire<br />

d’électrons liante ● Paire d’électrons non liante ● Orbitale atomique ● Orbitale<br />

moléculaire ● Hybridation ● Liaison σ ● Liaison π ● Formule développée ● Degré<br />

d’insaturation ● Isomérie de constitution ● Tautomérie ● Prototropie<br />

5


1.1. Rappels sur la configuration<br />

électronique des atomes<br />

1<br />

Les éléments<br />

Un élément est représenté par son symbole X. En haut à gauche du symbole figure le<br />

nombre de masse A (c’est-à-dire la somme du nombre de neutrons et de protons constituant<br />

le noyau) et en bas à gauche figure le numéro atomique Z, représentatif du nombre de<br />

protons présents : A ZX. L’atome neutre possède également Z électrons, compensant la<br />

charge des Z protons. Le numéro atomique Z est caractéristique de l’élément, alors que le<br />

nombre de masse A dépend de l’isotope considéré.<br />

Les éléments sont classés dans le tableau périodique selon leur numéro atomique. Les<br />

périodes (lignes du tableau) sont remplies une à une de gauche à droite par des éléments de<br />

numéros atomiques croissants (et ayant par conséquent un nombre croissant d’électrons).<br />

Les éléments placés dans une même colonne du tableau constituent une famille. Ils<br />

possèdent des propriétés chimiques analogues.<br />

Période<br />

1 1H 2He<br />

2 3Li 4Be 5B 6C 7N 8O 9F 10Ne<br />

3 11Na 12Mg 13Al 14Si<br />

15P<br />

16S<br />

17Cl 18Ar<br />

4<br />

19K<br />

35Br 36Kr<br />

5 37Rb<br />

53I<br />

54Xe<br />

6 55Cs<br />

alcalins<br />

alcalinoterreux<br />

halogènes<br />

gaz rares<br />

Fig. 1.1. Extrait de la classification périodique des éléments suivant leur numéro atomique. Certaines familles<br />

d’éléments portent des noms, précisés ici.<br />

Un peu d’histoire<br />

La représentation de la matière<br />

Les savants ont mis plus de 2000 ans à<br />

s’accorder sur une représentation de la<br />

matière et une description des réactions. La<br />

constitution microscopique de la matière a<br />

été pressentie au quatrième siècle avant J.-C.<br />

par Platon (428-348 avant J.-C.), mais,<br />

jusqu’au XVII e siècle, les alchimistes en ont<br />

imposé leur conception parfois intuitive.<br />

Au XVIII e siècle, Lavoisier apporte une véritable<br />

révolution en se fondant sur des observations<br />

précises. On lui doit ainsi le principe de conservation<br />

de la matière. Les scientifiques du<br />

XIX e siècle, poussés par la nécessité de communiquer<br />

leurs observations et leur savoir, proposent<br />

un symbolisme. Dans ce contexte, en<br />

1869, Dimitri Mendeléev, chimiste russe,<br />

publie une classification périodique des éléments<br />

fondée sur leur masse atomique. Il<br />

s’appuie sur l’observation que certains groupes<br />

d’éléments possèdent les mêmes propriétés. Il<br />

prévoit également la découverte prochaine de<br />

nouveaux éléments qui rempliraient les emplacements<br />

vides de son tableau. Mendeléev définit<br />

les notions de corps simple, d’élément,<br />

d’atome et de molécule, éclaircissant des<br />

notions jusqu’alors très mal comprises.<br />

6


En 1913, le Britannique Henry Moseley, suite<br />

à ses travaux dans le domaine des rayons X,<br />

établit que la caractéristique pertinente pour<br />

classer les éléments est le numéro atomique et<br />

non la masse atomique. Outre le concept<br />

d’élément, les notions de liaison et de géométrie<br />

des molécules ont dû également être<br />

mises au point afin de permettre une représentation<br />

de la matière et de disposer d’outils<br />

pour en décrire les transformations.<br />

2<br />

Répartition des électrons d’un atome<br />

Orbitales atomiques<br />

En mécanique quantique, un électron autour d’un atome se comporte comme une onde et<br />

est décrit par une fonction d’onde, appelée aussi orbitale atomique. Cette fonction dépend<br />

de trois nombres quantiques n, l et m. Les trois nombres n, l et m sont entiers et tels que :<br />

n > 0<br />

0 ≤ l ≤ n − 1<br />

− l ≤ m ≤ + l<br />

L’électron occupant une orbitale est décrit par les mêmes trois nombres quantiques n, l, m<br />

et par un nombre supplémentaire appelé nombre quantique de spin s. Le spin provient du fait<br />

que l’électron se comporte comme s’il tournait sur son axe en générant un champ magnétique.<br />

Il est comparable à un petit aimant ayant deux orientations possibles : s = + 1/2 ou s = − 1/2.<br />

L’énergie de l’électron et donc d’une orbitale le décrivant est quantifiée et ne peut donc<br />

prendre que certaines valeurs. Elle dépend uniquement de n et de l. Une valeur donnée de<br />

n définit une couche électronique (n = 1, 2, 3… correspond aux couches K, L, M…).<br />

Des orbitales de même n mais ayant des l différents appartiennent à des sous-couches différentes.<br />

Les sous-couches sont désignées par la valeur de n suivie d’une lettre représentant l :<br />

pour l = 0 : s<br />

pour l = 1 : p<br />

pour l = 2 : d<br />

Dans la couche L (n = 2), on aura par exemple les sous-couches 2s (l = 0) et 2p (l = 1).<br />

Dans une sous-couche, lorsqu’il y a plusieurs orbitales (correspondant à des valeurs de m<br />

différentes), alors elles ont la même énergie. On dit qu’elles sont dégénérées. Par exemple,<br />

la sous-couche 2p est dégénérée trois fois (m peut prendre 3 valeurs : − 1 ; 0 ; + 1).<br />

Configuration électronique<br />

La configuration électronique d’un atome est la répartition des électrons dans les orbitales.<br />

Le remplissage de ces orbitales par les électrons se fait selon trois règles.<br />

1. On remplit les orbitales par ordre d’énergie croissante. Pour les trois premières<br />

couches, l’ordre des énergies des orbitales est le suivant :<br />

1s<br />

2s<br />

2p<br />

3s 3p 3d<br />

4s<br />

1. LES MOLÉCULES ORGANIQUES 7


2. Le principe d’exclusion de Pauli indique que des électrons d’une orbitale ne<br />

peuvent pas avoir quatre nombres quantiques identiques. Puisque n, l et m sont fixés<br />

pour une orbitale, et que seules deux valeurs de spin sont possibles, il ne peut y avoir<br />

que deux électrons dans une orbitale, de spins d’orientations opposées.<br />

3. La règle de Hund précise que si l’on doit remplir des orbitales dégénérées, on en<br />

occupe un nombre maximal avec des électrons de spins parallèles, avant de les apparier,<br />

c’est-à-dire d’en placer deux (de spins antiparallèles) par orbitale.<br />

Tableau 1.1. Localisation des électrons dans des couches<br />

et sous-couches électroniques.<br />

Couche<br />

(n)<br />

Sous-couches<br />

(l)<br />

Dégénérescence Nom des orbitales Nombre d’électrons<br />

1 l = 0 1 1s 2<br />

2<br />

l = 0<br />

l = 1<br />

1<br />

3<br />

2s<br />

2p x<br />

, 2p y<br />

, 2p z<br />

8<br />

3<br />

l = 0<br />

l = 1<br />

l = 2<br />

1<br />

3<br />

5<br />

3s<br />

3p x<br />

, 3p y<br />

, 3p z<br />

5 orbitales 3d<br />

8<br />

10<br />

Ainsi, dans la première période du tableau périodique, correspondant au remplissage<br />

de la première couche électronique, on place jusqu’à 2 électrons dans une orbitale<br />

1s, et dans la deuxième, on place jusqu’à 8 électrons dans les orbitales atomiques<br />

(2 électrons 2s et 6 électrons 2p). La troisième période correspond au remplissage des<br />

orbitales 3s et 3p, on y place jusqu’à 8 électrons (2 électrons 3s, 6 électrons 3p). Les<br />

OA 3d seront remplies dans la 4 e période.<br />

La position d’un élément dans le tableau périodique permet de déterminer sa configuration<br />

électronique. Celle des atomes des trois premières périodes est indiquée dans le<br />

tableau 1.2. En progressant dans une période, le nombre d’électrons de valence augmente<br />

de 1 à 8. La dernière couche remplie d’un atome est la couche externe ou couche de valence.<br />

Elle contient les électrons dits de valence, qui sont ceux qui participent à la création des<br />

liaisons et aux réactions chimiques. Les éléments d’une même famille ont le même nombre<br />

d’électrons sur leur couche externe, ce qui leur confère des propriétés chimiques analogues.<br />

Les gaz rares ont une couche de valence complète, ce qui explique leur grande stabilité.<br />

Tableau 1.2. Configuration électronique des atomes<br />

des trois premières périodes.<br />

1H<br />

1s 1<br />

2He<br />

1s 2<br />

3Li<br />

1s 2 2s 1<br />

4Be<br />

1s 2 2s 2<br />

5B<br />

1s 2 2s 2 2p 1<br />

6C<br />

1s 2 2s 2 2p 2<br />

7N<br />

1s 2 2s 2 2p 3<br />

8O<br />

1s 2 2s 2 2p 4<br />

9F<br />

1s 2 2s 2 2p 5<br />

10Ne<br />

1s 2 2s 2 2p 6<br />

11Na<br />

[Ne]3s 1<br />

12Mg<br />

[Ne]3s 2<br />

13Al<br />

[Ne]3s 2 3p 1<br />

14Si<br />

[Ne]3s 2 3p 2<br />

15P<br />

[Ne]3s 2 3p 3<br />

16S<br />

[Ne]3s 2 3p 4<br />

17Cl<br />

[Ne]3s 2 3p 5<br />

18Ar<br />

[Ne]3s 2 3p 6<br />

8

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