200 p. PEISEY - Parc national de la Vanoise
200 p. PEISEY - Parc national de la Vanoise
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Découvrir<br />
le patrimoine naturel <strong>de</strong><br />
CHAMPAGNY-EN-VANOISE
Préface<br />
La <strong>Vanoise</strong>, massif <strong>de</strong> montagne, niche son âme au sein d’une communauté <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges,<br />
réunis autour du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Là, une mosaïque <strong>de</strong> milieux naturels, un vivier d’espèces,<br />
offrent un assemb<strong>la</strong>ge généreux <strong>de</strong> formes et <strong>de</strong> couleurs, où s’imbriquent espaces<br />
sauvages et terres “domestiquées”.<br />
Les milieux naturels, visages multiples <strong>de</strong> <strong>la</strong> montagne, façonnés par l’homme comme par<br />
les aléas d’une nature rétive, donnent son i<strong>de</strong>ntité et son caractère au territoire. Expression<br />
d’équilibres riches et diversifiés, toujours en <strong>de</strong>venir, ces milieux portent notre mémoire et<br />
se livrent en héritage. Ils sont une chance pour <strong>de</strong>main, et imposent un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> respect<br />
qui fait appel à <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> chacun.<br />
Depuis plusieurs années déjà, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> et ses partenaires financiers,<br />
le Conseil général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie et <strong>la</strong> Région Rhône-Alpes, se sont engagés dans une<br />
col<strong>la</strong>boration originale pour <strong>la</strong> valorisation et <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ces milieux naturels<br />
remarquables. Ce partenariat vise à ai<strong>de</strong>r les gestionnaires, valoriser les savoir-faire dans le<br />
domaine <strong>de</strong> l’environnement et développer <strong>la</strong> sensibilisation du public.<br />
La commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> s’est aujourd’hui investie dans cette démarche,<br />
aux côtés du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, avec le concours du Conservatoire du patrimoine<br />
naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
“Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>” est le reflet d’un ensemble<br />
vivant, foisonnant, <strong>de</strong> faune, flore, forêts, pelouses, éboulis, torrents… Au-<strong>de</strong>là du regard<br />
quotidien sur notre environnement, ce document aiguise notre perception et nous révèle <strong>la</strong><br />
mesure véritable <strong>de</strong> ce patrimoine. Il s’agit <strong>de</strong> mieux le connaître pour rechercher les<br />
moyens <strong>de</strong> le conserver et, dans toutes les actions <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, l’envisager comme un<br />
bel enjeu pour <strong>de</strong>main.
Le mot du Maire<br />
Un paysage se donne à voir dans un premier coup d’œil : formes, couleurs, allure d’ensemble<br />
composent un tableau, qui retiendra peut-être votre attention.<br />
Si c’est le cas, <strong>la</strong> contemp<strong>la</strong>tion s’enrichira <strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte, grâce à une fréquentation<br />
régulière <strong>de</strong> l’endroit, <strong>de</strong>s richesses cachées, quoiqu’offertes à un regard exercé, qui en<br />
constituent <strong>la</strong> trame ou en signent l’originalité.<br />
Cet ouvrage “Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>” se veut une<br />
voie d’accès, simple et sûre, à cette intimité <strong>de</strong>s choses, disposées là <strong>de</strong>puis l’origine du<br />
mon<strong>de</strong>, croit-on, dans ces <strong>de</strong>ux vallons qui, remontés au fil du Doron, vous conduiront<br />
<strong>de</strong>s humbles prairies et forêts du Bas jusqu’à <strong>la</strong> pelouse dénudée <strong>de</strong>s alpages du Haut, que<br />
surplombent en couronne les cimes les plus élevées du massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
Ce document est donc un instrument <strong>de</strong> prospection, propre à éveiller l’attention sur ce<br />
qui se trouve dans le site grâce à <strong>de</strong>s “aperçus” synthétiques (les données générales) et à<br />
<strong>de</strong>s “zooms” sur <strong>de</strong>s éléments spécifiques (telle p<strong>la</strong>nte, tel animal, tel phénomène).<br />
Comme le texte, tout savant qu’il soit, est c<strong>la</strong>ir, agrémenté en outre d’illustrations prises<br />
sur le vif, vous avez là un outil à votre main, qui ne peut que vous encourager sur <strong>la</strong> voie<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte. Mieux, <strong>la</strong> découverte au sens strict et sec que livrent les fiches signalétiques<br />
ne manque jamais <strong>de</strong> s’é<strong>la</strong>rgir en réflexion sur les intérêts divers <strong>de</strong> ce patrimoine naturel<br />
précieux, dont on comprend qu’il est entre nos mains à tous.<br />
Mieux connaître pour mieux protéger ; protéger pour mieux développer, harmonieusement,<br />
durablement, voilà une belle ambition à partager. Nul doute que cet ouvrage mo<strong>de</strong>ste et<br />
simple y contribuera. C’est le souhait, en tout cas, que je forme à l’adresse <strong>de</strong> tous les lecteurs,<br />
notamment les plus jeunes, qui désirent mieux comprendre et mieux aimer cette haute vallée<br />
dérobée, dont le <strong>de</strong>stin - comme son nom l’indique - est scellé à jamais à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
Régis RUFFIER DES AIMES<br />
Maire <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Le 10 octobre <strong>200</strong>3
Sommaire<br />
Préface p. 1<br />
Le mot du Maire p. 3<br />
Présentation : Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? p. 7<br />
Un aperçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune p. 9<br />
Dimension économique p. 12<br />
Paysages <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> p. 15<br />
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore p. 21<br />
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune p. 27<br />
Connaissance, protection et gestion du patrimoine naturel p. 30<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie p. 37<br />
Fiche-milieu n°1 : Le vil<strong>la</strong>ge, les hameaux et leurs abords p. 39<br />
Fiche-milieu n°2 : La partie basse du Doron : le cours d’eau, <strong>la</strong> ripisylve p. 45<br />
et les zones humi<strong>de</strong>s annexes<br />
Fiche-milieu n°3 : L’adret et ses pelouses sèches p. 52<br />
Fiche-milieu n°4 : Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> vallée et d’altitu<strong>de</strong> p. 57<br />
Fiche-milieu n°5 : Les forêts p. 64<br />
Fiche-milieu n°6 : L’aulnaie verte et les mégaphorbiaies p. 71<br />
Fiche-milieu n°7 : Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, les <strong>la</strong>ndines et les fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong> p. 76<br />
Fiche-milieu n°8 : Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> p. 82<br />
Fiche-milieu n°9 : Les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>, les casca<strong>de</strong>s et les <strong>la</strong>cs p. 88<br />
Fiche-milieu n°10 : Les éboulis et les moraines p. 94<br />
Fiche-milieu n°11 : Les rochers et les fa<strong>la</strong>ises p. 100<br />
Fiche-milieu n°12 : Les g<strong>la</strong>ciers, les névés et les combes à neige p. 107<br />
Conclusion p. 112<br />
Regard sur quelques espèces p. 115<br />
Fiche-espèce n°1 : Le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes p. 116<br />
Fiche-espèce n°2 : Le lis orangé p. 118<br />
Fiche-espèce n°3 : La linnée boréale p. 121<br />
Fiche-espèce n°4 : Le trichophore <strong>de</strong>s Alpes p. 123<br />
Fiche-espèce n°5 : Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes p. 125<br />
Fiche-espèce n°6 : Le sabot <strong>de</strong> Vénus p. 128<br />
Fiche-espèce n°7 : Les génépis p. 130<br />
Fiche-espèce n°8 : Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes p. 132<br />
Fiche-espèce n°9 : Le tétras-lyre p. 135<br />
Fiche-espèce n°10 : La chevêchette d’Europe p. 138<br />
Fiche-espèce n°11 : La vipère aspic p. 140<br />
Fiche-espèce n°12 : Le petit murin p. 143<br />
Annexes p. 147<br />
Lexique* p. 149<br />
Bibliographie p. 152<br />
Liste <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes d’intérêt patrimonial p. 156<br />
In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’espèces p. 157<br />
(*) Les mots en italique suivi d’un astérisque dans le texte sont définis dans le lexique<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 5
Quelles richesses naturelles<br />
sur <strong>la</strong> commune ?<br />
Présentation
Présentation<br />
Reliefs et cours d’eau <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
8 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Un aperçu général<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune<br />
Présentation<br />
La commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, se situe dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tarentaise en Savoie,<br />
au sein <strong>de</strong>s Alpes internes. Elle partage <strong>de</strong>s cols et sommets (Roche <strong>de</strong> Mio, sommet <strong>de</strong><br />
Bellecôte, col du P<strong>la</strong>n Séry, col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Croix <strong>de</strong>s Frêtes, pointe <strong>de</strong> Pramecou, <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong><br />
Motte, <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse, pointe <strong>de</strong> l’Épéna, pointe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Glière, le Grand Bec,<br />
pointe <strong>de</strong> Méribel, etc.) avec huit communes limitrophes : Mâcot-<strong>la</strong>-P<strong>la</strong>gne, Bellentre,<br />
Peisey-Nancroix, Tignes, Termignon, Pralognan-<strong>la</strong>-<strong>Vanoise</strong>, P<strong>la</strong>nay et Bozel. Champagnyen-<strong>Vanoise</strong><br />
est rattachée administrativement au canton <strong>de</strong> Bozel.<br />
D’une surface <strong>de</strong> 9 759 hectares, Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> fait partie <strong>de</strong>s communes du<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. 4 027 hectares <strong>de</strong> son territoire sont c<strong>la</strong>ssés en zone centrale<br />
du <strong>Parc</strong>, le reste se trouve dans <strong>la</strong> zone périphérique.<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, commune du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong><br />
Morphologie<br />
<strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
La commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
se situe en retrait par rapport à l’axe principal<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> l’Isère. Son territoire<br />
englobe toute <strong>la</strong> vallée du Doron <strong>de</strong><br />
Champagny orientée est-ouest, qui rejoint<br />
à l’ouest le Doron <strong>de</strong> Pralognan et forme le<br />
Doron <strong>de</strong> Bozel à Vil<strong>la</strong>rd-du-P<strong>la</strong>nay. Cette<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 9
Présentation<br />
vallée g<strong>la</strong>ciaire très encaissée est caractérisée<br />
par les <strong>de</strong>ux rep<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> Champagny-le-Bas<br />
à 1 220 m d’altitu<strong>de</strong> environ et <strong>de</strong><br />
Champagny-le-Haut (1 440 m), séparés<br />
par un relief abrupt, les gorges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pontille.<br />
La vallée est dominée au nord par le massif<br />
<strong>de</strong> Bellecôte (altitu<strong>de</strong> 3 417 m), au sud-est<br />
par le massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse (3 855 m)<br />
– <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Motte (3 653 m). La Gran<strong>de</strong><br />
Casse constitue le point culminant du massif<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> et du département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
L’habitat<br />
La commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux entités distinctes :<br />
Champagny-le-Bas et Champagny-le-<br />
Haut. Le chef lieu est situé à Champagnyle-Bas.<br />
Il est imp<strong>la</strong>nté en contre-haut du<br />
Doron, au pied du versant sud à l’entrée <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> commune. Il est composé <strong>de</strong> plusieurs<br />
hameaux autrefois distants <strong>de</strong> plusieurs<br />
centaines <strong>de</strong> mètres que l’urbanisation a<br />
rendus aujourd’hui jointifs : le Centre, <strong>la</strong><br />
P<strong>la</strong>ce, Vil<strong>la</strong>rd-Dessus et Vil<strong>la</strong>rd-Dessous, <strong>la</strong><br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Vue vers <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vélière et les gorges<br />
Le torrent du Doron traverse le territoire<br />
<strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, il est alimenté<br />
par <strong>de</strong> nombreux affluents répartis sur les<br />
<strong>de</strong>ux versants : les torrents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chiserette,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Gurraz du Bois, du Py, les ruisseaux<br />
<strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ttières et du Darbesset, etc.<br />
La commune se caractérise également par<br />
une gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> altitudinale comprise<br />
entre 970 m environ dans <strong>la</strong> vallée du<br />
Doron à l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et 3 855 m<br />
au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse. Cette<br />
amplitu<strong>de</strong> se traduit par l’existence <strong>de</strong> trois<br />
étages <strong>de</strong> végétation* : montagnard, subalpin,<br />
alpin, lequel est prolongé au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2 700 à<br />
3 000 m d’altitu<strong>de</strong> par le sous-étage nival.<br />
Traverse, P<strong>la</strong>nchamp, le Crey, Les Hauts<br />
du Crey, le P<strong>la</strong>nay, <strong>la</strong> Roue, <strong>la</strong> Louze, les<br />
épinettes, Côte-Arbet et les Perrières.<br />
L’habitat champagno<strong>la</strong>is se caractérise<br />
également par <strong>la</strong> présence :<br />
- <strong>de</strong> hameaux principaux, habités toute<br />
l’année : <strong>la</strong> Chiserette, le Bois et Friburge,<br />
- <strong>de</strong> hameaux d’altitu<strong>de</strong>, certains dé<strong>la</strong>issés,<br />
d’autres encore habités l’été : le P<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s<br />
Mains, <strong>la</strong> Couaz et le Laisonnay,<br />
- <strong>de</strong> chalets d’alpage isolés : chalets <strong>de</strong><br />
Méribel, <strong>de</strong>s écuries, du P<strong>la</strong>n du Sel, <strong>de</strong>s<br />
Barmés, etc.<br />
La localisation <strong>de</strong>s lieux d’habitation, <strong>la</strong><br />
forme <strong>de</strong> certaines maisons (à Friburge :<br />
10 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
maison d’angle taillée en biseau pour dévier<br />
l’ava<strong>la</strong>nche) témoignent <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en<br />
compte <strong>de</strong>s contraintes naturelles.<br />
La popu<strong>la</strong>tion<br />
Entre 1848 (un millier d’habitants) et 1975,<br />
<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> n’a<br />
cessé <strong>de</strong> décliner. Depuis cette date, on assiste<br />
à un redressement démographique <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
52 % en 25 ans (444 habitants en 1982 et<br />
587 en 1999) lié au développement touristique<br />
hivernal et estival <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune,<br />
ainsi qu’à l’attachement <strong>de</strong>s champagno<strong>la</strong>is<br />
à leur territoire. Malgré <strong>la</strong> dureté <strong>de</strong>s<br />
conditions <strong>de</strong> vie, les dangers et l’isolement<br />
fréquent en hiver, une popu<strong>la</strong>tion d’une<br />
cinquantaine d’habitants (“les gorgérés”)<br />
s’est maintenue à Champagny-le-Haut, le<br />
reste <strong>de</strong>s habitants (“les ravaillus”) <strong>de</strong>meurant<br />
à Champagny-le-Bas.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Présentation<br />
Habitat récent à Champagny<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Vue générale <strong>de</strong> Champagny-le-Bas<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 11
Présentation<br />
Dimension économique<br />
Jusqu’à <strong>la</strong> fin du XIX e siècle, Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> n’a vécu que <strong>de</strong> l’agriculture. Au<br />
début du XX e siècle, l’exploitation <strong>de</strong> l’énergie hydroélectrique a permis l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />
l’usine chimique et métallurgique <strong>de</strong> Nobel-Bozel dont l’activité a cessé en 1983.<br />
Le développement du tourisme dans les années 1960-1970, avec <strong>la</strong> création du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> et <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> station <strong>de</strong> ski, a progressivement modifié le contexte<br />
économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. Pour autant, Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> présente une vie agropastorale<br />
encore dynamique.<br />
L’agriculture<br />
Le secteur agricole est représenté aujourd’hui<br />
par sept à huit exploitations, soit une<br />
diminution <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 80 % en 20 ans.<br />
Actuellement, <strong>la</strong> surface agricole utile<br />
représente environ 400 hectares hors alpages.<br />
Ce sont surtout <strong>de</strong>s prairies naturelles,<br />
fauchées et/ou pâturées. Les alpages (privés<br />
et communaux) <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
représentent environ 1 600 hectares répartis<br />
en cinq unités pastorales.<br />
L’activité agricole est axée sur l’élevage<br />
bovin <strong>la</strong>itier, (64 % du cheptel bovin), lié<br />
essentiellement à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> fromages.<br />
Cet élevage se caractérise par un cheptel<br />
bovin <strong>de</strong> 230 têtes en <strong>200</strong>0 (auxquelles<br />
s’ajoutent 350 bovins transhumants).<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> se trouve dans <strong>la</strong><br />
zone d’appel<strong>la</strong>tion d’origine contrôlée<br />
Beaufort.<br />
Le cheptel <strong>de</strong> caprins est d’importance<br />
secondaire (102 têtes en <strong>200</strong>0), il a tendance<br />
à diminuer (- 40 % en 12 ans).<br />
Plus aucune exploitation ne pratiquait<br />
l’élevage ovin en l’an <strong>200</strong>0, alors qu’il y<br />
avait encore 103 brebis mères en 1979. En<br />
revanche, <strong>de</strong>s troupeaux transhumants<br />
provenant <strong>de</strong>s Baronnies et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Camargue viennent chaque été aux alpages<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vélière et du Tougne-<strong>la</strong>-Rossa. Ils<br />
sont gardés et conduits par <strong>de</strong>s bergers.<br />
L’essentiel du <strong>la</strong>it produit sur <strong>la</strong> commune<br />
est livré à <strong>la</strong> coopérative <strong>de</strong> Moûtiers. Un<br />
seul exploitant <strong>de</strong> Champagny, basé à <strong>la</strong><br />
Chiserette, possè<strong>de</strong> une fromagerie. Il<br />
transforme sur p<strong>la</strong>ce une partie du <strong>la</strong>it qu’il<br />
produit en Beaufort et en Tomme pour <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> vente directe. Les éleveurs transhumants,<br />
eux, installés sur les alpages <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne et<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Chiaupe-le-Tovet, transforment<br />
leur <strong>la</strong>it sur p<strong>la</strong>ce pour produire le<br />
Beaufort d’alpage.<br />
Fabrication du Beaufort à l’alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne<br />
12 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Le tourisme<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> connaît à <strong>la</strong> fois<br />
une saison touristique hivernale (avec sa<br />
station <strong>de</strong> ski alpin intégrée au domaine<br />
skiable <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne et le domaine <strong>de</strong> ski<br />
nordique <strong>de</strong> Champagny-le-Haut) et une<br />
saison touristique estivale qui bénéficie <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> présence du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
La fréquentation <strong>de</strong>s vacanciers présente<br />
<strong>de</strong>s pointes d’affluence pendant les vacances<br />
sco<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion peut alors dépasser<br />
4 600 habitants. Le nombre <strong>de</strong> lits touristiques<br />
s’élève à environ 4 000, répartis en trois<br />
hôtels, plusieurs gîtes, <strong>de</strong>s centres d’hébergement<br />
collectif, un camping municipal, <strong>de</strong>s<br />
appartements meublés et cinq refuges.<br />
Outre l’office <strong>de</strong> tourisme qui informe les<br />
vacanciers sur les activités possibles à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, un ensemble <strong>de</strong><br />
professionnels du tourisme permet d’organiser<br />
<strong>de</strong>s activités multiples : <strong>de</strong>ux gui<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> haute montagne, <strong>de</strong>ux accompagnateurs<br />
<strong>de</strong> moyenne montagne, une trentaine <strong>de</strong><br />
moniteurs <strong>de</strong> ski, etc.<br />
Plusieurs associations locales à but culturel<br />
et <strong>de</strong> loisirs organisent <strong>de</strong>s manifestations<br />
durant <strong>la</strong> saison touristique.<br />
Présentation<br />
Les activités proposées sur <strong>la</strong> commune<br />
sont diverses et principalement <strong>de</strong> plein air.<br />
Elles combinent <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong>s patrimoines<br />
naturel et culturel, les activités<br />
sportives d’été et d’hiver (voir <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s<br />
activités dans l’encadré ci-après).<br />
Environ <strong>200</strong> km <strong>de</strong> sentiers balisés <strong>de</strong><br />
petite et gran<strong>de</strong> randonnée sillonnent le<br />
territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et facilitent <strong>la</strong><br />
pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> randonnée.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Sortie nature avec <strong>de</strong>s sco<strong>la</strong>ires<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Domaine <strong>de</strong> ski <strong>de</strong> fond (Champagny-le-Haut)<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 13
Présentation<br />
L’industrie<br />
Électricité <strong>de</strong> France est <strong>la</strong> seule industrie<br />
présente à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> avec <strong>la</strong><br />
retenue d’eau mise en p<strong>la</strong>ce sur le Doron,<br />
immédiatement en amont <strong>de</strong>s gorges <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Pontille. Celle-ci alimente par conduite forcée<br />
<strong>la</strong> centrale électrique <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rd-du-P<strong>la</strong>nay.<br />
Il n’y a pas d’autre conduite forcée sur les<br />
rivières <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Autres<br />
Les autres activités économiques sont liées<br />
d’une part aux commerces, d’autre part<br />
aux petites entreprises artisanales.<br />
ACTIVITÉS TOURISTIQUES<br />
SUR LA COMMUNE DE CHAMPAGNY-EN-VANOISE<br />
Découverte du patrimoine naturel :<br />
- sorties dans le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>,<br />
- sentier <strong>de</strong> découverte du vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut.<br />
Découverte du patrimoine culturel :<br />
- découverte <strong>de</strong> l’art baroque (visite <strong>de</strong> l’église <strong>de</strong> Saint Sigismond),<br />
- visite guidée <strong>de</strong>s hameaux <strong>de</strong> Champagny-le-Bas.<br />
Activités sportives d’été :<br />
- baigna<strong>de</strong> (piscine), pêche sur le Doron <strong>de</strong> Champagny et ses affluents,<br />
- promena<strong>de</strong>s, randonnées en montagne, parcours aventure,<br />
- VTT, tennis,<br />
- alpinisme, esca<strong>la</strong><strong>de</strong>, via ferrata du P<strong>la</strong>n du Bouc, parapente.<br />
Et sports d’hivers :<br />
- ski nordique, alpin et <strong>de</strong> randonnée,<br />
- raquettes,<br />
- casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce.<br />
Les milieux naturels préservés sont le support <strong>de</strong> nombreuses activités à Champagnyen-<strong>Vanoise</strong>,<br />
telles que le pastoralisme et le tourisme vert. La qualité <strong>de</strong> son environnement<br />
et <strong>de</strong> son patrimoine bâti est l’un <strong>de</strong>s atouts majeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. C’est une<br />
source <strong>de</strong> richesse non négligeable : l’activité touristique estivale <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> repose pleinement sur cette dimension patrimoniale.<br />
La pérennité <strong>de</strong> ces activités dépendra pour beaucoup <strong>de</strong> l’attention qui sera portée à<br />
cette nature.<br />
14 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Paysages <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Présentation photographique<br />
<strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong> milieux<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Présentation<br />
Hameau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chiserette vu <strong>de</strong>puis Chapendu<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 15
PNV - Philippe Benoît<br />
Présentation<br />
Vue vers Champagny-le-Bas <strong>de</strong>puis le Bois <strong>de</strong>s Caves<br />
16 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
PNV - Christophe Gotti<br />
Présentation<br />
Tourbière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière Derrière<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 17
PNV - Philippe Benoît<br />
Présentation<br />
Massifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse, <strong>de</strong> l’Épéna et du Grand Bec<br />
18 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Vue sur Champagny-le-Haut <strong>de</strong>puis Lécheron<br />
Présentation<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 19
Alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> Glière Derrière<br />
Présentation<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
20 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
Présentation<br />
Il n’existe pas d’inventaire exhaustif <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. En revanche,<br />
à l’échelle du massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> et pour une altitu<strong>de</strong> supérieure à 1 500 m, les scientifiques<br />
ont pu évaluer ce nombre à environ 1 000 espèces différentes <strong>de</strong> fougères et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes à<br />
fleurs. Cette valeur donne un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse floristique potentielle <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Parmi ces nombreuses espèces, certaines p<strong>la</strong>ntes présentent un intérêt particulier, qu’il soit lié<br />
à <strong>la</strong> rareté <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte, à l’usage que l’on peut en faire (médicinal, culinaire, fourrager, etc.),<br />
à sa beauté, à son caractère symbolique, etc.<br />
Lichens<br />
Association entre un champignon et une<br />
algue, les lichens colonisent <strong>de</strong>s milieux<br />
très variés, même en absence <strong>de</strong> sol. On en<br />
trouve sur les vieux murs, les fa<strong>la</strong>ises, les<br />
rochers et le long <strong>de</strong>s troncs <strong>de</strong> conifères.<br />
Champignons<br />
Certaines espèces sont très spécialisées et<br />
subissent les mêmes atteintes que les<br />
milieux rares qui les abritent. En <strong>Vanoise</strong>,<br />
<strong>la</strong> flore mycologique fait l’objet d’inventaires<br />
poussés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années.<br />
P<strong>la</strong>ntes rares et menacées<br />
Un important travail <strong>de</strong> recensement <strong>de</strong>s<br />
espèces protégées ou rares est en cours <strong>de</strong><br />
réalisation par les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. Celui-ci permet<br />
déjà <strong>de</strong> bien connaître <strong>la</strong> flore à forte<br />
valeur patrimoniale sur <strong>la</strong> commune et d’établir<br />
<strong>de</strong>s statistiques.<br />
Ainsi, on dénombre à Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> 25 espèces végétales protégées.<br />
Sept d’entre elles présentent un intérêt<br />
<strong>national</strong> majeur du fait <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong> rareté<br />
à l’échelle <strong>national</strong>e. Elles sont <strong>de</strong> ce fait<br />
considérées comme <strong>de</strong>s espèces “prioritaires”<br />
en terme <strong>de</strong> protection par les botanistes. À<br />
ce titre, elles sont inscrites au Livre rouge<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> flore menacée <strong>de</strong> France.<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> compte 24 %<br />
<strong>de</strong>s espèces protégées présentes dans le<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, soit plus<br />
d’une sur cinq.<br />
Philippe Freydier<br />
Amanite phalloï<strong>de</strong><br />
Parmi les espèces rares et menacées au<br />
niveau <strong>national</strong> voire inter<strong>national</strong>, on<br />
trouve :<br />
-<strong>la</strong> linnée boréale, espèce protégée, très<br />
rare, disparue <strong>de</strong>s autres départements<br />
alpins. Elle est présente en France, uniquement<br />
dans quatre communes <strong>de</strong><br />
Tarentaise : Pralognan-<strong>la</strong>-<strong>Vanoise</strong>,<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 21
Présentation<br />
Tignes, Les Allues, et Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> (lire fiche-espèce n°3).<br />
- le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes, espèce protégée,<br />
présente en France uniquement dans les<br />
départements alpins et pré-alpins (lire<br />
fiche-espèce n°1).<br />
-<strong>la</strong> tofieldie naine, espèce protégée, présente<br />
en France uniquement en Savoie et<br />
dans les Hautes-Alpes.<br />
-<strong>la</strong> potentille b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> neige, espèce<br />
protégée et rare, présente en France dans<br />
les Alpes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie et du Dauphiné où<br />
elle est très localisée.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Potentille b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> neige<br />
Parmi les espèces menacées, inscrites<br />
comme p<strong>la</strong>ntes “à surveiller” dans le Livre<br />
rouge <strong>national</strong>, on trouve :<br />
-<strong>la</strong> saxifrage fausse mousse, une p<strong>la</strong>nte<br />
endémique <strong>de</strong>s Alpes, rare et protégée,<br />
très localisée, présente en France uniquement<br />
en Savoie, en Haute-Savoie et dans<br />
les Hautes-Alpes.<br />
- le sabot <strong>de</strong> Vénus, espèce protégée en<br />
forte régression en France en p<strong>la</strong>ine ou à<br />
basse altitu<strong>de</strong> (lire fiche-espèce n°6).<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Tofieldie naine<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Chardon bleu<br />
22 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Présentation<br />
Sensibilités floristiques du territoire communal <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Observations <strong>de</strong> 1956 à <strong>200</strong>3<br />
Commentaire :<br />
La valeur patrimoniale <strong>de</strong> chaque espèce<br />
végétale faisant l’objet d’un inventaire systématique<br />
par les agents du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> a<br />
été estimée. Cette estimation, qui se traduit<br />
par une note, tient compte notamment :<br />
-<strong>de</strong> l’aire globale <strong>de</strong> distribution,<br />
-<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions recensées<br />
en <strong>Vanoise</strong> par rapport à l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions connues en France, dans le<br />
mon<strong>de</strong>,<br />
- <strong>de</strong>s menaces pesant sur l’espèce et son<br />
milieu <strong>de</strong> vie.<br />
L’intérêt floristique, calculé dans chaque<br />
maille, correspond à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> ces<br />
notes. En d’autres termes, plus le nombre<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes recensées dans une maille est<br />
important et plus sa valeur patrimoniale<br />
est élevée, plus l’intérêt floristique est fort.<br />
En complément <strong>de</strong> cet intérêt floristique,<br />
l’observation dans une maille d’au moins<br />
une p<strong>la</strong>nte inscrite sur les listes <strong>national</strong>es<br />
ou régionales d’espèces végétales protégées<br />
est indiquée par un symbole.<br />
Les mailles vierges traduisent <strong>de</strong>s zones où,<br />
soit aucune p<strong>la</strong>nte ayant une valeur<br />
patrimoniale ou protégée n’a été recensée,<br />
soit aucun inventaire n’a encore été réalisé.<br />
La répartition par type d’habitat <strong>de</strong>s 25<br />
p<strong>la</strong>ntes protégées (lire <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>ntes<br />
en annexe) met en évi<strong>de</strong>nce l’intérêt floristique<br />
<strong>de</strong> certains grands types <strong>de</strong> milieux<br />
(une espèce pouvant être dans plusieurs<br />
habitats différents) :<br />
- dans les pelouses d’altitu<strong>de</strong> et les prairies<br />
(10 espèces),<br />
- dans les zones humi<strong>de</strong>s et le long <strong>de</strong>s<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 23
Présentation<br />
torrents (7 espèces),<br />
- dans les éboulis et les rochers (7 espèces),<br />
- dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et les buissons <strong>de</strong> saules<br />
d’altitu<strong>de</strong> (4 espèces),<br />
- dans les forêts (3 espèces),<br />
- dans l’aulnaie verte (2 espèces),<br />
- en adret et dans les pelouses sèches<br />
(2 espèces).<br />
P<strong>la</strong>ntes symboliques<br />
Le patrimoine floristique champagno<strong>la</strong>is<br />
comporte une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes<br />
chères aux habitants ou aux touristes qui<br />
fréquentent <strong>la</strong> commune, pour leur beauté<br />
ou le symbole qu’elles représentent :<br />
- le lis martagon et le lis orangé<br />
- l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />
- l’e<strong>de</strong>lweiss<br />
- etc.<br />
Certaines d’entre elles sont aussi <strong>de</strong>s espèces<br />
protégées, comme l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes.<br />
P<strong>la</strong>ntes sauvages utilisées<br />
par l’homme<br />
Les p<strong>la</strong>ntes revêtent une importance vitale<br />
pour les hommes comme pour <strong>la</strong> faune.<br />
Elles sont à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s chaînes alimentaires*.<br />
Le premier <strong>de</strong>s usages est l’utilisation<br />
pastorale : consommation par les troupeaux<br />
domestiques.<br />
L’homme a longtemps prélevé les p<strong>la</strong>ntes<br />
dans <strong>la</strong> nature, pour se nourrir, se soigner,<br />
pour <strong>de</strong>s utilisations pratiques : cordage,<br />
coloration <strong>de</strong> tissus, parfum, construction<br />
en bois, sculpture sur bois, poison, etc.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage pastoral<br />
L’utilisation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes à <strong>de</strong>s fins pastorales<br />
constitue sans doute l’usage le plus<br />
important d’un point <strong>de</strong> vue économique<br />
et culturel à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Il<br />
concerne <strong>de</strong> vastes surfaces sur <strong>la</strong> commune<br />
(prairies <strong>de</strong> fauche, alpages, etc.). D’autre<br />
part, le pastoralisme est l’usage qui a le<br />
plus d’influence sur <strong>la</strong> végétation en bloquant<br />
au sta<strong>de</strong> herbacé une évolution naturelle<br />
vers <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong> puis <strong>la</strong> forêt.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
E<strong>de</strong>lweiss<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage culinaire<br />
Parmi ces p<strong>la</strong>ntes, certains habitants <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> cueillent :<br />
- les myrtilles et les framboises, ainsi que<br />
les baies <strong>de</strong> l’airelle rouge, consommées<br />
crues ou en confiture,<br />
- les fruits du sureau noir et les baies <strong>de</strong><br />
rosiers ou cynorrhodons, en confiture<br />
également,<br />
- le pissenlit dont on utilise les fleurs en<br />
confiture et les feuilles en sa<strong>la</strong><strong>de</strong>,<br />
-<strong>la</strong> drya<strong>de</strong> à huit pétales en infusion, c’est<br />
le “thé <strong>de</strong>s Alpes”,<br />
- les feuilles du chénopo<strong>de</strong> bon Henri sont<br />
cuites comme <strong>de</strong>s épinards,<br />
- les génépis et <strong>la</strong> gentiane jaune ramassés<br />
pour faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> liqueur,<br />
-<strong>la</strong> <strong>la</strong>itue <strong>de</strong>s Alpes dont on utilise les<br />
feuilles jeunes comme une endive.<br />
24 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
PNV - Félix Grosset<br />
Philippe Freydier<br />
Présentation<br />
Drya<strong>de</strong> à huit pétales<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage médicinal<br />
Parmi ces p<strong>la</strong>ntes qui renferment un ou<br />
plusieurs principes actifs capables <strong>de</strong> prévenir,<br />
sou<strong>la</strong>ger ou guérir <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies, les champagno<strong>la</strong>is<br />
utilisaient ou emploient encore :<br />
- contre les maux <strong>de</strong> gorge et <strong>la</strong> toux : <strong>la</strong><br />
pensée éperonnée, le tussi<strong>la</strong>ge et les<br />
bourgeons <strong>de</strong> pin,<br />
- contre les ecchymoses et les petits traumatismes<br />
sans p<strong>la</strong>ie : l’arnica,<br />
- contre les troubles digestifs et respiratoires :<br />
le thym serpolet.<br />
La liste <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes médicinales est longue.<br />
Aujourd’hui à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>,<br />
beaucoup <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>ntes sont encore utilisées.<br />
PNV - Michel Filliol PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />
Laitue <strong>de</strong>s Alpes<br />
Thym serpolet<br />
Arnica <strong>de</strong>s montagnes<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 25
Présentation<br />
Les p<strong>la</strong>ntes toxiques<br />
Il existe aussi <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes dont les hommes<br />
et le bétail ont appris à se méfier. Il y a le<br />
dompte-venin officinal, <strong>la</strong> colchique et le<br />
vérâtre que les vaches savent éviter mais<br />
qui tuent encore quelques jeunes veaux qui<br />
l’ont croqué. On peut citer aussi l’aconit<br />
tue-loup et <strong>la</strong> gagée fistuleuse qui font gonfler<br />
l’estomac <strong>de</strong>s vaches jusqu’à <strong>la</strong> mort.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage culturel<br />
et touristique<br />
Il existe <strong>de</strong>puis quelques années à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, et plus généralement<br />
en <strong>Vanoise</strong>, une valorisation culturelle<br />
et touristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore locale. La commune<br />
et les professionnels du tourisme proposent<br />
<strong>de</strong> découvrir <strong>la</strong> flore grâce à <strong>de</strong>s formules<br />
telles que <strong>de</strong>s sorties et <strong>de</strong>s séjours organisés<br />
par <strong>de</strong>s accompagnateurs en montagne<br />
spécialisés, alliant randonnées et découverte<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> montagne.<br />
Cet usage est en plein développement. Il<br />
répond à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vacanciers<br />
curieux <strong>de</strong> mieux connaître <strong>la</strong> nature qui<br />
les entoure.<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à autres usages<br />
Le bois <strong>de</strong> l’aulne vert était utilisé pour <strong>la</strong><br />
fabrication du sérac, en tant que combustible<br />
pour chauffer le petit <strong>la</strong>it. Le bois d’épicéa,<br />
aux propriétés mécaniques excellentes, a<br />
servi et sert encore à faire <strong>de</strong>s charpentes,<br />
<strong>de</strong>s bardages mais également du bois <strong>de</strong><br />
chauffage, comme divers feuillus. Il servait<br />
également à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> tavaillons qui<br />
remp<strong>la</strong>çaient les <strong>la</strong>uzes pour <strong>la</strong> couverture<br />
<strong>de</strong>s habitations. Le bouleau a été utilisé <strong>de</strong><br />
manière plus marginale pour <strong>la</strong> sculpture, etc.<br />
Aconit tue-loup<br />
26 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />
Présentation<br />
Il n’existe pas non plus d’inventaire exhaustif <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>,<br />
mais le travail <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong> données par les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> et d’autres experts<br />
permet <strong>de</strong> bien connaître quelques groupes tels que les vertébrés et les papillons.<br />
On dénombre à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> plus <strong>de</strong> 143 espèces différentes <strong>de</strong> vertébrés<br />
(mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons), soit 52 % <strong>de</strong>s espèces présentes<br />
en <strong>Vanoise</strong> et 35 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune vertébrée savoyar<strong>de</strong>.<br />
Outre les animaux présents un peu partout en France, <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
se compose essentiellement d’espèces typiques <strong>de</strong>s montagnes, adaptées à <strong>de</strong>s conditions<br />
<strong>de</strong> vie difficiles (froid, pente et vent).<br />
Faune vertébrée<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
PNV<br />
Lièvre variable<br />
B<strong>la</strong>ireau d’Europe<br />
Les mammifères<br />
Parmi les 29 espèces <strong>de</strong> mammifères<br />
présentes à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> (soit<br />
près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> celles présentes en<br />
<strong>Vanoise</strong>), évoluent <strong>de</strong>s espèces typiques du<br />
milieu alpestre telles que le chamois, le<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes, le campagnol <strong>de</strong>s<br />
neiges, <strong>la</strong> marmotte, le lièvre variable, etc.<br />
et <strong>de</strong>s espèces à répartition <strong>national</strong>e plus<br />
<strong>la</strong>rge telles que cerf, chevreuil, renard, b<strong>la</strong>ireau,<br />
fouine, écureuil, etc. Le mouflon <strong>de</strong><br />
Corse, présent aussi sur <strong>la</strong> commune, a été<br />
introduit dans le milieu <strong>de</strong>s années 1970.<br />
Cette espèce d’origine méditerranéenne<br />
n’est pas à sa p<strong>la</strong>ce dans le contexte <strong>de</strong><br />
l’écosystème alpin ; son incapacité à se<br />
dép<strong>la</strong>cer en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte chute <strong>de</strong> neige<br />
révèle d’ailleurs son inadaptation à ce milieu.<br />
Les oiseaux<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, l’avifaune<br />
compte 78 espèces différentes d’oiseaux<br />
nicheurs sur les 120 présentes en <strong>Vanoise</strong> et<br />
24 autres espèces d’oiseaux observés, <strong>de</strong><br />
passage régulier ou exceptionnel.<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 27
Présentation<br />
Citons :<br />
- parmi les espèces nicheuses inféodées aux<br />
milieux alpestres : l’aigle royal, le tétraslyre,<br />
<strong>la</strong> gélinotte <strong>de</strong>s bois, le <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong><br />
alpin, <strong>la</strong> perdrix bartavelle, le chocard à<br />
bec jaune, le sizerin f<strong>la</strong>mmé,<br />
- parmi les espèces plus communes et plus<br />
discrètes à <strong>la</strong> fois, mais nichant également à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> : les roitelets<br />
huppé et triple-ban<strong>de</strong>au, les fauvettes<br />
babil<strong>la</strong>r<strong>de</strong>, à tête noire et <strong>de</strong>s jardins et <strong>de</strong><br />
nombreuses espèces <strong>de</strong> mésanges.<br />
Récemment réintroduit dans les Alpes, le<br />
gypaète barbu survole <strong>de</strong> temps à autre le<br />
territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.<br />
Zimmerman - Bios<br />
Sizerin f<strong>la</strong>mmé<br />
PNV - A<strong>la</strong>in Chastin<br />
Aigle royal<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Tétras-lyre<br />
28 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
PNV - Christophe Gotti<br />
Les reptiles<br />
Parmi les treize espèces <strong>de</strong> reptiles recensées<br />
en Savoie, sept sont présentes à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Quatre espèces <strong>de</strong><br />
lézards : lézard vivipare, vert, <strong>de</strong>s murailles<br />
et l’orvet, et trois espèces <strong>de</strong> couleuvres :<br />
couleuvres d’Escu<strong>la</strong>pe, à collier et <strong>la</strong> coronelle<br />
lisse. Cette <strong>de</strong>rnière présente une forte<br />
ressemb<strong>la</strong>nce avec <strong>la</strong> vipère aspic, présente<br />
aussi à Champagny, ce qui peut prêter à<br />
confusion. La présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleuvre<br />
vipérine <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être confirmée.<br />
Les poissons<br />
Trois espèces se trouvent dans les <strong>la</strong>cs et les<br />
cours d’eau <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> : <strong>la</strong><br />
truite arc-en-ciel, l’omble ou saumon <strong>de</strong><br />
fontaine et <strong>la</strong> truite <strong>de</strong> rivière ou truite<br />
fario. Cette <strong>de</strong>rnière est <strong>la</strong> seule espèce<br />
naturellement présente dans <strong>la</strong> commune ;<br />
les <strong>de</strong>ux autres, originaires d’Amérique du<br />
Nord, ayant été introduites.<br />
Faune invertébrée<br />
Dans <strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong>s invertébrés, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse<br />
<strong>de</strong>s insectes est celle pour <strong>la</strong>quelle il existe<br />
le plus <strong>de</strong> données, particulièrement pour<br />
les papillons dont 75 espèces sont connues<br />
à ce jour. Parmi ceux-ci, 68 papillons <strong>de</strong> jour<br />
ont été observés, soit un peu plus d’un tiers<br />
<strong>de</strong>s espèces connues en Savoie, quatre d’entre<br />
elles étant protégées : le grand apollon, le petit<br />
apollon, le solitaire et le damier <strong>de</strong> <strong>la</strong> succise.<br />
Quelques données sur les criquets et les<br />
sauterelles sont disponibles : ainsi, 16 espèces<br />
différentes ont été inventoriées, telles que <strong>la</strong><br />
gran<strong>de</strong> sauterelle verte et l’œdipo<strong>de</strong> rouge.<br />
Présentation<br />
Lézard vivipare<br />
Les amphibiens<br />
Trois espèces d’amphibiens sont connues<br />
sur le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune : le triton<br />
alpestre, <strong>la</strong> grenouille rousse présente<br />
jusqu’à 2 500 m d’altitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> sa<strong>la</strong>mandre<br />
tachetée.<br />
Philippe Freydier<br />
Sauterelle cymbalière<br />
PNV - Michel Bouche<br />
Triton alpestre<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 29
Présentation<br />
Connaissance, protection et gestion<br />
du patrimoine naturel<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong><br />
Au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone intra-alpine <strong>de</strong>s Alpes<br />
occi<strong>de</strong>ntales, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong><br />
couvre un territoire d’une superficie <strong>de</strong><br />
près <strong>de</strong> <strong>200</strong> 000 hectares. Environ 53 000<br />
hectares sont c<strong>la</strong>ssés en zone centrale,<br />
espace soumis à une protection forte par<br />
réglementation spécifique. Autour <strong>de</strong> cette<br />
zone s’étend <strong>la</strong> zone périphérique du <strong>Parc</strong>.<br />
Le premier parc <strong>national</strong> français, créé en<br />
juillet 1963, concerne 28 communes <strong>de</strong><br />
Maurienne et <strong>de</strong> Tarentaise. Il forme, en<br />
continuité avec le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> du Grand<br />
Paradis, en Italie, le plus grand espace<br />
naturel protégé d’Europe occi<strong>de</strong>ntale.<br />
L’ensemble du territoire <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> est dans l’espace <strong>Parc</strong>. La zone protégée,<br />
ou zone centrale, concerne 41,3 %<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, soit 4 027<br />
hectares, auxquels s’ajoute une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réserve naturelle <strong>de</strong> Tignes-Champagny<br />
(302 hectares) située en zone périphérique.<br />
Le reste, soit 5 430 hectares, se trouve dans<br />
<strong>la</strong> zone périphérique.<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
30 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Réserve naturelle <strong>de</strong> Tignes<br />
Champagny<br />
D’une surface d’un millier d’hectares<br />
répartis sur les <strong>de</strong>ux communes, <strong>la</strong> réserve<br />
naturelle <strong>de</strong> Tignes–Champagny a été créée<br />
le 24 juillet 1963. Elle est donc contemporaine<br />
du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
Son amplitu<strong>de</strong> altitudinale s’étend <strong>de</strong> 2 100 m<br />
à 3 656 m. Sur Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, <strong>la</strong><br />
réserve naturelle couvre au total 302 hectares.<br />
Ce secteur dont <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore exceptionnelles<br />
auraient justifié un c<strong>la</strong>ssement en<br />
zone centrale du parc <strong>national</strong>, ne l’a pas<br />
été pour permettre l’exploitation d’un vaste<br />
domaine skiable. Dans ce contexte, <strong>la</strong> réserve<br />
naturelle a été créée dans <strong>la</strong> perspective d’une<br />
exploitation touristique du site compatible<br />
avec les impératifs <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s habitats,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore.<br />
préoccupation <strong>de</strong> gestion et d’aménagement<br />
du territoire.<br />
Les ZNIEFF<br />
Le premier inventaire datant <strong>de</strong> 1982 est<br />
en cours d’actualisation. Les zones repérées<br />
sont c<strong>la</strong>ssées en ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 ou <strong>de</strong><br />
type 2. Les ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 correspon<strong>de</strong>nt<br />
à <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> taille petite à moyenne.<br />
Elles sont caractérisées par <strong>la</strong> présence<br />
d’espèces, d’associations d’espèces ou <strong>de</strong><br />
milieux rares ou menacés. Les ZNIEFF <strong>de</strong><br />
type 2 sont constituées par <strong>de</strong> grands<br />
ensembles naturels riches et peu modifiés,<br />
offrant <strong>de</strong>s potentialités biologiques importantes.<br />
Des ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 peuvent être<br />
reconnues au sein <strong>de</strong>s ZNIEFF <strong>de</strong> type 2.<br />
Sur l’ensemble du territoire communal <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, plusieurs secteurs<br />
ont été c<strong>la</strong>ssés en ZNIEFF :<br />
Présentation<br />
Zonages ZNIEFF & ZICO<br />
Les inventaires nationaux <strong>de</strong>s Zones<br />
Naturelles d’Intérêt Écologique,<br />
Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et <strong>de</strong>s<br />
Zones Importantes pour <strong>la</strong> Conservation<br />
<strong>de</strong>s Oiseaux (ZICO) sont <strong>de</strong>s inventaires<br />
scientifiques. Ils n’ont pas <strong>de</strong> caractère<br />
réglementaire mais recensent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />
milieux naturels rares et d’espèces protégées.<br />
Ces inventaires font référence en matière<br />
<strong>de</strong> connaissance et d’évaluation du patrimoine<br />
naturel remarquable du territoire<br />
<strong>national</strong>. Les ZICO concernent plus précisément<br />
les sites d’intérêt majeur qui hébergent<br />
<strong>de</strong>s effectifs d’oiseaux sauvages jugés<br />
d’importance communautaire et cités à<br />
l’annexe I <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive “Oiseaux”. Les<br />
ZNIEFF répertorient les zones <strong>de</strong> présence<br />
<strong>de</strong> milieux naturels rares et d’espèces<br />
animales et végétales patrimoniales ou<br />
protégées. Ces inventaires sont <strong>de</strong>s outils<br />
d’information et <strong>de</strong> communication <strong>de</strong>stinés à<br />
éc<strong>la</strong>irer le choix <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs dans leur<br />
ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 :<br />
- Aulnaie <strong>de</strong> Champagny (n°7338 0003)<br />
- Bois du Frumier, Gorges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pontille<br />
(n°7338 0002)<br />
- Bois <strong>de</strong> Tincave (n°7305 0000)<br />
- Forêt du Miollet (n°7338 0001)<br />
- Pointe <strong>de</strong> Char<strong>de</strong>s, Becqui Rouge<br />
(n°7338 0004)<br />
-Réserve naturelle <strong>de</strong> Tignes-Champagny<br />
(n°7308 0007)<br />
ZNIEFF <strong>de</strong> type 2 :<br />
- <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> (n°7360)<br />
- Vallées <strong>de</strong> Champagny et <strong>de</strong> Peisey<br />
(n°7338)<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 31
Présentation<br />
Délimitation actuelle <strong>de</strong>s ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Les ZICO<br />
Une gran<strong>de</strong> partie du territoire <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> est incluse dans <strong>la</strong><br />
ZICO n°RA11 – <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Vanoise</strong>. Elle couvre les rives droite et gauche<br />
du Doron <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, du fait<br />
<strong>de</strong> leur intérêt ornithologique spécifiquement<br />
alpin, notamment avec <strong>la</strong> présence<br />
remarquable d’un couple d’aigle royal, du<br />
faucon pèlerin, du tétras-lyre, <strong>de</strong> <strong>la</strong> perdrix<br />
bartavelle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> chouette <strong>de</strong> Tengmalm, <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> chevêchette d’Europe, du <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gélinotte <strong>de</strong>s bois.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Aigle royal<br />
32 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
Présentation<br />
Délimitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZICO “<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>” à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Inventaires <strong>de</strong>s tourbières<br />
et zones humi<strong>de</strong>s<br />
Le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> a entrepris<br />
un travail global sur les milieux humi<strong>de</strong>s<br />
en zone centrale puis en zone périphérique<br />
du <strong>Parc</strong> : marais, tourbières, p<strong>la</strong>ns d’eau,<br />
suintements et prés humi<strong>de</strong>s. Il comporte<br />
une localisation et une typologie fine <strong>de</strong>s<br />
groupements végétaux <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s<br />
d’une surface minimale <strong>de</strong> 100 m 2 .<br />
Inventaire <strong>de</strong>s tourbières<br />
<strong>de</strong> Rhône-Alpes<br />
Une mise à jour <strong>de</strong>s connaissances sur les<br />
tourbières <strong>de</strong> Rhône-Alpes, au travers<br />
d’inventaires départementaux et régionaux, a<br />
été réalisée entre 1997 et 1999. Coordonné<br />
par le Conservatoire Rhône-Alpes <strong>de</strong>s<br />
Espaces Naturels, ce travail n’a concerné<br />
que les tourbières <strong>de</strong> plus d’un hectare.<br />
L’intérêt <strong>de</strong>s tourbières, tant biologique<br />
qu’hydrologique et paysager, <strong>la</strong> reconnaissance<br />
<strong>de</strong> leur valeur aux p<strong>la</strong>ns <strong>national</strong> et<br />
inter<strong>national</strong>, mais aussi le déclin très marqué<br />
<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s sur le territoire français<br />
ont conduit à mener cet inventaire. Celui-ci<br />
constitue <strong>la</strong> première étape d’un P<strong>la</strong>n d’action<br />
<strong>national</strong> visant à préserver ces milieux.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, cet inventaire a<br />
mis en relief l’intérêt du site intitulé “<strong>la</strong>cs et<br />
ruisseaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière” (n°73TA01). Il<br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 33
Présentation<br />
concerne <strong>de</strong>ux entités distinctes d’une<br />
superficie totale <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 31 hectares, <strong>la</strong><br />
première est située au-<strong>de</strong>ssus du chalet <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Glière, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> longe le ruisseau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Glière Derrière.<br />
Aux habitats <strong>de</strong> valeur biologique forte qui<br />
composent ce site, (il s’agit <strong>de</strong> bas-marais<br />
alcalins à <strong>la</strong>iche <strong>de</strong> Davall et trichophore<br />
<strong>de</strong>s Alpes), s’ajoute <strong>la</strong> présence d’espèces<br />
animales et végétales remarquables,<br />
comme le triton alpestre, <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche bicolore<br />
et le saule g<strong>la</strong>uque.<br />
Site naturel c<strong>la</strong>ssé<br />
Le vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut bénéficie<br />
du statut <strong>de</strong> site c<strong>la</strong>ssé <strong>de</strong>puis 1992, résultant<br />
d’une mesure compensatoire à l’autorisation<br />
d’extension du domaine skiable <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Gran<strong>de</strong> P<strong>la</strong>gne sur <strong>la</strong> commune <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Les hameaux du<br />
vallon sont inscrits à l’inventaire du patrimoine<br />
architectural. Toute construction<br />
nouvelle ou transformation <strong>de</strong> l’existant<br />
doit faire l’objet d’un avis <strong>de</strong> l’architecte<br />
<strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> France.<br />
PNV - Dominique Deviers<br />
Hameau <strong>de</strong> Friburge dans le vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut<br />
Zonage NATURA <strong>200</strong>0<br />
La directive “Habitats” est une directive<br />
européenne dont l’objectif est <strong>de</strong> maintenir<br />
<strong>la</strong> diversité biologique du patrimoine naturel<br />
<strong>de</strong>s États membres. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ces<br />
États <strong>de</strong> conserver un mail<strong>la</strong>ge représentatif<br />
et viable <strong>de</strong> sites, désignés comme “site<br />
d’importance communautaire”, abritant<br />
<strong>de</strong>s habitats naturels ou <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
faune et <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore sauvage, d’intérêt<br />
communautaire, spécifiquement désignés<br />
dans les annexes <strong>de</strong> cette directive. Les<br />
mesures <strong>de</strong> gestion prises sur ces sites<br />
<strong>de</strong>vront assurer le maintien ou le rétablissement<br />
dans un état <strong>de</strong> conservation satisfaisant<br />
<strong>de</strong>s habitats naturels et <strong>de</strong>s espèces<br />
c<strong>la</strong>ssés prioritaires. Ces mesures prendront<br />
en compte les réalités économiques, sociales<br />
ou culturelles locales.<br />
Les habitats naturels et les espèces<br />
“prioritaires” sont ceux qui sont les plus<br />
rares et les plus menacés à l’échelon européen.<br />
Un inventaire <strong>de</strong> ces habitats et <strong>de</strong> ces<br />
espèces a été réalisé. Il a permis <strong>de</strong> définir un<br />
certain nombre <strong>de</strong> sites d’importance<br />
communautaire, lesquels peuvent regrouper<br />
plusieurs habitats ou espèces d’intérêt<br />
communautaire.<br />
34 - Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ?
La commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
est concernée par <strong>la</strong> zone Natura <strong>200</strong>0 :<br />
“Massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>” qui coïnci<strong>de</strong>, sur<br />
cette commune, avec le territoire c<strong>la</strong>ssé en<br />
zone centrale du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Ce site<br />
recèle un très grand nombre <strong>de</strong> milieux<br />
naturels et d’espèces d’intérêt européen. Le<br />
document d’objectifs <strong>de</strong> ce site d’importance<br />
communautaire a été é<strong>la</strong>boré à partir <strong>de</strong>s<br />
éléments scientifiques disponibles et<br />
approuvé par l’État en 1998.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s sites i<strong>de</strong>ntifiés comme<br />
d’importance communautaire au titre<br />
<strong>de</strong>s directives européennes “Oiseaux” et<br />
“Habitats” constituera à l’échelle européenne<br />
un réseau cohérent <strong>de</strong> sites naturels,<br />
appelé “Réseau Natura <strong>200</strong>0”.<br />
Présentation<br />
Délimitation du zonage Natura <strong>200</strong>0 à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Quelles richesses naturelles sur <strong>la</strong> commune ? - 35
Les milieux naturels,<br />
<strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie<br />
Fiches-milieux
Le vil<strong>la</strong>ge, les hameaux<br />
et leurs abords<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Centre du vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Champagny-le-Bas<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Maisons anciennes et jardin potager à Vil<strong>la</strong>rd-Dessous<br />
Cette fiche regroupe l’habitat humain et<br />
ses dépendances, granges, grangettes,<br />
monuments divers, terrasses et murets, etc.<br />
À Champagny-le-Bas, l’urbanisation du<br />
chef-lieu en forme d’arc <strong>de</strong> cercle relie les<br />
anciens hameaux entre eux, hameaux<br />
composés <strong>de</strong> constructions mê<strong>la</strong>nt le crépi<br />
ou <strong>la</strong> pierre avec le bois pour les faça<strong>de</strong>s.<br />
Le vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut se<br />
caractérise par ses hameaux groupés<br />
d’architecture traditionnelle (murs <strong>de</strong> pierre,<br />
toits en tavaillons, <strong>la</strong>uzes, etc.). Certaines<br />
habitations possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s jardins potagers<br />
ou d’agrément abondamment fleuris. Ils<br />
sont fréquentés par <strong>la</strong> petite faune, notamment<br />
<strong>de</strong>s insectes, <strong>de</strong>s micro-mammifères<br />
et <strong>de</strong>s petits passereaux.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 39
Fiche-milieu n°1<br />
Lichens et champignons<br />
Facilement reconnaissable à sa couleur<br />
rouge orangé vif, <strong>la</strong> xanthorie élégante<br />
forme <strong>de</strong>s ronds incrustés tant sur les pierres<br />
<strong>de</strong>s constructions que sur les rochers en<br />
montagne. Cette espèce <strong>de</strong> lichen nitrophile<br />
se développe surtout en présence <strong>de</strong> guano<br />
d’oiseaux tels que le rougequeue noir.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Xanthorie élégante<br />
Épinard sauvage<br />
Flore<br />
Les p<strong>la</strong>ntes trouvent dans ces milieux<br />
investis par l’homme <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie<br />
particulières.<br />
Présent c<strong>la</strong>ssiquement sur les murets en<br />
pierre, l’orpin b<strong>la</strong>nc est une petite p<strong>la</strong>nte<br />
rougeâtre à fleurs b<strong>la</strong>nches, capable <strong>de</strong> se<br />
développer sur un substrat rocheux. Cette<br />
p<strong>la</strong>nte grasse est adaptée à <strong>la</strong> sécheresse <strong>de</strong><br />
son milieu grâce à <strong>de</strong>s feuilles charnues qui<br />
constituent <strong>de</strong> véritables réservoirs d’eau.<br />
Autres habituées <strong>de</strong>s murs et murets <strong>de</strong><br />
pierres sèches, les doradilles noire et rue-<strong>de</strong>muraille<br />
et les mousses en coussinet.<br />
À proximité <strong>de</strong> certaines constructions telles<br />
que les chalets d’alpage, les reposoirs à<br />
bestiaux sont colonisés par une végétation<br />
tout à fait particulière, luxuriante et <strong>de</strong>nse.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Orpin b<strong>la</strong>nc<br />
40 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Celle-ci se caractérise par <strong>la</strong> dominance <strong>de</strong><br />
p<strong>la</strong>ntes à <strong>la</strong>rges feuilles telles que l’ortie,<br />
l’épinard sauvage et <strong>la</strong> rhubarbe <strong>de</strong>s moines<br />
qui était autrefois utilisée pour l’alimentation<br />
<strong>de</strong>s cochons. Une fois installée, <strong>la</strong> végétation<br />
<strong>de</strong>s abords <strong>de</strong> chalets d’alpage peut se<br />
maintenir <strong>de</strong>s décennies après que les<br />
troupeaux aient déserté le site. C’est le cas<br />
autour du chalet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière.<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Faune<br />
Sans être <strong>la</strong> plus remarquable, <strong>la</strong> faune <strong>de</strong><br />
ce milieu n’en est pas moins intéressante.<br />
Outre <strong>la</strong> présence régulière <strong>de</strong> certaines<br />
espèces d’oiseaux (martinet noir, rougequeue<br />
noir, merle noir, mésange charbonnière,<br />
etc.), <strong>de</strong> reptiles (lézard <strong>de</strong>s<br />
murailles) et <strong>de</strong> mammifères (fouine,<br />
taupe), le vil<strong>la</strong>ge et ses abords bénéficient<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> présence permanente d’espèces protégées<br />
que sont les chauves-souris. Ainsi, <strong>de</strong>s<br />
individus mâles <strong>de</strong> petit murin gîtent aux<br />
beaux jours dans le clocher <strong>de</strong> l’église <strong>de</strong><br />
Saint Sigismond (lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°12).<br />
Une colonie <strong>de</strong> pipistrelle commune ou<br />
pipistrelle d’Europe est également connue<br />
sur <strong>la</strong> commune. Cette espèce fait partie<br />
<strong>de</strong>s chauves-souris d’Europe les plus<br />
anthropophiles. Elle ne pèse pas plus <strong>de</strong><br />
8 g. et sa taille minuscule lui donne <strong>la</strong><br />
possibilité <strong>de</strong> se glisser dans <strong>de</strong>s interstices<br />
ne dépassant pas 10 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge.<br />
Des papillons tels que <strong>la</strong> petite tortue, le<br />
vulcain, le robert-le-diable ou gamma et <strong>la</strong><br />
belle dame viennent profiter <strong>de</strong>s ressources,<br />
fleurs et fruits, qu’offrent encore les jardins<br />
en automne. Certains hiverneront dans les<br />
combles <strong>de</strong>s chalets. Exceptionnellement,<br />
les chalets d’alpage <strong>de</strong> Champagny reçoivent<br />
<strong>la</strong> visite du tichodrome échelette, parfois<br />
nicheur.<br />
PNV - Jean-Paul Ferbayre<br />
F. Renard - Bios<br />
Philippe Freydier<br />
Mésange charbonnière<br />
Rougequeue noir<br />
Robert-le-diable<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 41
Fiche-milieu n°1<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Le vil<strong>la</strong>ge constitue le cadre <strong>de</strong> vie collectif<br />
<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Ce lieu <strong>de</strong> vie<br />
pour les hommes fait aussi l’objet d’une<br />
cohabitation directe avec certaines espèces<br />
animales et végétales anthropophiles. La<br />
nature se mêle aux constructions et le vil<strong>la</strong>ge<br />
ne serait plus le même si elles venaient à<br />
disparaître.<br />
La présence <strong>de</strong> l’église Saint-Sigismond et<br />
<strong>de</strong> son rétable confère à <strong>la</strong> commune une<br />
forte valeur culturelle. D’autre part, le vallon<br />
<strong>de</strong> Champagny-le-Haut bénéficie du statut<br />
<strong>de</strong> site c<strong>la</strong>ssé et les hameaux sont inscrits à<br />
l’inventaire patrimonial pour leurs caractéristiques<br />
architecturales remarquables.<br />
Église Saint-Sigismond<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Mur <strong>de</strong> pierres<br />
42 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Philippe Benoît<br />
Fiche milieux n°1<br />
Fiche milieux n°1<br />
Chapelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière et son toit <strong>de</strong> <strong>la</strong>uzes<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les groupements bâtis d’architecture traditionnelle<br />
présentent un intérêt architectural<br />
fort, mais ils peuvent aussi jouer un rôle<br />
important pour <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore. Ce<br />
milieu abrite <strong>de</strong>s espèces qui ont accompagné<br />
les établissements humains jusqu’à l’apparition<br />
<strong>de</strong> l’architecture mo<strong>de</strong>rne (lézard <strong>de</strong>s<br />
murailles, chauves-souris, joubarbes,<br />
doradilles, etc.). Certaines espèces telles<br />
que le martinet noir sont particulièrement<br />
liées à l’environnement humain, au moins<br />
lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> reproduction, lorsque certaines<br />
conditions sont réunies : présence d’espaces<br />
verts (jardins, haies, etc.), constructions à<br />
surface riche en anfractuosités.<br />
Contrairement aux constructions mo<strong>de</strong>rnes,<br />
l’habitat en pierres présente <strong>de</strong>s anfractuosités,<br />
<strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités qui offrent à <strong>la</strong><br />
faune (reptiles, oiseaux, petits mammifères,<br />
etc.) <strong>de</strong>s refuges pour se protéger <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
prédation, pour nicher et un support pour<br />
<strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes telles que les mousses.<br />
Parmi <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> ces lieux, les<br />
chauves-souris en particulier (pipistrelle<br />
commune, petit murin) leurs confèrent une<br />
valeur biologique importante. L’habitat<br />
traditionnel constitue en effet un lieu <strong>de</strong> vie<br />
<strong>de</strong> choix pour ces espèces à <strong>la</strong> fois rares et<br />
très vulnérables.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
En <strong>Vanoise</strong>, l’évolution <strong>de</strong> l’économie et<br />
<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie a entraîné une nouvelle<br />
façon <strong>de</strong> construire. Celle-ci se traduit par<br />
l’abandon <strong>de</strong>s centres anciens et <strong>de</strong> certains<br />
chalets d’alpage et hameaux <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
qualité architecturale au profit <strong>de</strong> constructions<br />
dispersées dans le paysage et<br />
construites en matériaux mo<strong>de</strong>rnes. Cet<br />
abandon est aussi lié au problème d’indivision<br />
lors <strong>de</strong> successions, qui concernent un<br />
grand nombre d’héritiers pour un bien<br />
unique. De plus, l’avènement du tourisme<br />
a fait naître <strong>de</strong>s bâtiments très volumineux<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 43
Fiche-milieu n°1<br />
dont l’architecture est radicalement différente<br />
<strong>de</strong> l’habitat traditionnel.<br />
Toutefois, <strong>la</strong> commune manifeste une forte<br />
volonté <strong>de</strong> rénover le bâti existant et <strong>de</strong><br />
reconstruire les ruines plutôt que d’étendre<br />
l’urbanisation. La restauration du bâti<br />
ancien, si elle est réalisée sans précaution,<br />
peut toutefois s’avérer très préjudiciable<br />
aux chauves-souris par simple méconnaissance<br />
<strong>de</strong> l’écologie <strong>de</strong> ces espèces. Ainsi, <strong>la</strong><br />
fermeture <strong>de</strong>s accès aux combles et le<br />
traitement chimique <strong>de</strong>s charpentes sont<br />
<strong>de</strong>ux causes <strong>de</strong> régression <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong><br />
chauves-souris.<br />
La richesse et <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong> l’architecture<br />
<strong>de</strong>s groupements bâtis nécessitent que soit<br />
portée une gran<strong>de</strong> attention à <strong>la</strong> restauration<br />
<strong>de</strong>s bâtiments et à l’insertion <strong>de</strong>s nouvelles<br />
constructions dans le paysage.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Les petits éléments bâtis traditionnels<br />
méritent d’être conservés pour leur intérêt<br />
naturel et culturel. D’autre part, il existe<br />
<strong>de</strong>s recommandations techniques <strong>de</strong><br />
restauration d’habitation pour favoriser<br />
l’occupation <strong>de</strong>s lieux par les chauves-souris.<br />
Le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> et le Centre<br />
Ornithologique Rhône-Alpes, ont édité <strong>de</strong>s<br />
cahiers techniques (lire <strong>la</strong> bibliographie)<br />
qui préconisent les travaux à réaliser<br />
(traitements <strong>de</strong>s charpentes avec certaines<br />
substances non toxiques, création d’accès<br />
discrets à <strong>de</strong>s combles, etc). L’utilisation <strong>de</strong><br />
techniques biologiques pour l’entretien et<br />
le traitement <strong>de</strong>s fleurs, légumes et autres<br />
p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong>s jardins est préférable aux<br />
traitements chimiques qui ont un impact<br />
négatif sur <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore.<br />
44 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
La partie basse du Doron :<br />
le cours d’eau,<strong>la</strong> ripisylve et ses zones humi<strong>de</strong>s<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Vallon du Doron et sa ripisylve<br />
Cette fiche concerne le Doron <strong>de</strong><br />
Champagny, le torrent du Laisonnay-d’en-<br />
Haut jusqu’à <strong>la</strong> limite aval du territoire<br />
communal, ses affluents ainsi que les<br />
milieux naturels attenants (zones humi<strong>de</strong>s,<br />
bancs <strong>de</strong> graviers et ripisylve).<br />
La dynamique du Doron conditionne<br />
l’existence, le maintien et l’évolution <strong>de</strong>s<br />
entités écologiques qui lui sont associées.<br />
Ce torrent alimente quelques zones humi<strong>de</strong>s<br />
situées dans son lit majeur dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong><br />
Champagny-le-Haut, assurant ainsi leur<br />
pérennité, dès lors qu’elles ne sont ni drainées<br />
ni remb<strong>la</strong>yées.<br />
Le courant entraîne <strong>de</strong>s phénomènes<br />
d’érosion qui peuvent être forts. Aux<br />
endroits où le courant s’atténue, dans les<br />
zones <strong>de</strong> rep<strong>la</strong>ts, <strong>de</strong>s alluvions moins<br />
grossières se déposent autour du cours<br />
d’eau. Les bancs <strong>de</strong> graviers régulièrement<br />
remaniés par les crues permettent aux p<strong>la</strong>ntes<br />
adaptées à ce type <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> s’imp<strong>la</strong>nter.<br />
Le long du cours d’eau apparaît une végétation<br />
arbustive <strong>de</strong> saules, d’aulnes b<strong>la</strong>ncs,<br />
<strong>de</strong> merisiers à grappes et <strong>de</strong> bouleaux,<br />
capables <strong>de</strong> résister aux fortes perturbations<br />
mécaniques et <strong>de</strong> stabiliser les berges. C’est<br />
<strong>la</strong> ripisylve*. L’épicéa se mêle également à<br />
ces rives boisées qui n’occupent qu’une faible<br />
surface à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. La strate<br />
herbacée y est <strong>de</strong>nse avec le popu<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s<br />
marais, <strong>la</strong> canche gazonnante, le jonc<br />
articulé, les pétasites.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 45
Fiche-milieu n°2<br />
PNV - Félix Grosset<br />
Flore<br />
Le fort courant du Doron n’autorise pas le<br />
développement d’une végétation aquatique.<br />
En revanche, les bancs <strong>de</strong> graviers<br />
sont colonisés par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes pionnières<br />
telles que l’épilobe <strong>de</strong> Fleischer. Celle-ci est<br />
caractéristique <strong>de</strong>s alluvions torrentielles,<br />
mais se développe aussi sur les éboulis et<br />
les moraines.<br />
La ripisylve abrite différentes espèces<br />
d’arbres pionniers, telles que le bouleau<br />
b<strong>la</strong>nc, le saule noircissant, aux feuilles<br />
<strong>de</strong>venant noires à <strong>la</strong> <strong>de</strong>ssiccation et le saule<br />
faux daphné, aux rameaux rouges recouverts<br />
d’une fine pruine bleuâtre.<br />
Parmi <strong>la</strong> strate herbacée, se trouve <strong>la</strong> pyrole à<br />
feuilles ron<strong>de</strong>s, une p<strong>la</strong>nte aux feuilles<br />
bril<strong>la</strong>ntes, disposées en rosette basale.<br />
Assez commune dans les fourrés d’arbustes,<br />
sur sols frais à humi<strong>de</strong>s, elle porte <strong>de</strong><br />
nombreuses fleurs b<strong>la</strong>nches en clochettes<br />
penchées, qui <strong>la</strong>issent dépasser le style*.<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s qui bor<strong>de</strong>nt le Doron<br />
dans le vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut<br />
accueillent en particulier <strong>de</strong>ux espèces assez<br />
fréquentes : le popu<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s marais, une<br />
p<strong>la</strong>nte toxique à feuilles en cœur et à grosses<br />
fleurs jaune d’or et <strong>la</strong> tormentille, encore<br />
appelée potentille dressée à fleurs jaunes<br />
également, mais beaucoup plus discrète.<br />
Épilobe <strong>de</strong> Fleisher<br />
CPNS - Emmanuelle Folliet<br />
Faune<br />
Popu<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s marais<br />
Typique <strong>de</strong>s eaux courantes, le cincle<br />
plongeur est le seul passereau à s’immerger<br />
totalement dans les torrents pour prélever<br />
les <strong>la</strong>rves d’insectes aquatiques (comme les<br />
éphémères) dont il se nourrit. Il se sert <strong>de</strong><br />
ses ailes et du courant pour se p<strong>la</strong>quer au<br />
fond <strong>de</strong> l’eau.<br />
La bergeronnette <strong>de</strong>s ruisseaux est étroitement<br />
inféodée aux eaux courantes bordées<br />
<strong>de</strong> berges nues. En hiver, le gel et l’enneigement<br />
<strong>de</strong>s ruisseaux d’altitu<strong>de</strong> <strong>la</strong> chassent<br />
vers les cours d’eau <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine. C’est une<br />
migratrice altitudinale.<br />
La grenouille rousse vit dans les zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> montagne. C’est un amphibien<br />
essentiellement terrestre qui gagne l’eau en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction et éventuellement<br />
pour hiberner. Elle est présente pour ce<br />
46 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
milieu dans les zones humi<strong>de</strong>s annexes du<br />
Doron dans le vallon <strong>de</strong> Champagny-le-<br />
Haut, mais on <strong>la</strong> trouve également à <strong>de</strong>s<br />
altitu<strong>de</strong>s qui peuvent atteindre 2 500 m<br />
(lire fiche-milieu n°9).<br />
Poisson <strong>de</strong>s eaux courantes fraîches et bien<br />
oxygénées, <strong>la</strong> truite fario est localement<br />
présente dans <strong>la</strong> partie aval du Doron. Elle<br />
y est régulière du fait <strong>de</strong>s alevinages<br />
annuels, mais peu abondante. Les conditions<br />
du milieu lui étant peu favorables, elle survit,<br />
sans toutefois être capable <strong>de</strong> se reproduire.<br />
Quelques saumons <strong>de</strong> fontaine, issus<br />
également <strong>de</strong> lâchers réguliers, peuplent le<br />
torrent vers le Laisonnay.<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Bergeronnette <strong>de</strong>s ruisseaux<br />
Denis Bringard - Bios<br />
F. Cahez - Bios<br />
Truite fario<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 47
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Les cours d’eau font partie intégrante <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vie <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>. Le Rec<strong>la</strong>rd et le Remou traversent<br />
bruyamment le vil<strong>la</strong>ge entre <strong>de</strong>s berges<br />
consolidées. Les hameaux <strong>de</strong> Champagnyle-Haut<br />
se répartissent en rive droite du<br />
Doron. Certains torrents alimentés par les<br />
g<strong>la</strong>ciers du Grand Bec (le ravin <strong>de</strong><br />
Darbesset, le Nantet, etc.) <strong>la</strong>issent les<br />
empreintes <strong>de</strong> leurs débor<strong>de</strong>ments (boues,<br />
blocs rocheux, souches).<br />
Les cours d’eau sont à <strong>la</strong> fois une ressource<br />
indispensable pour l’homme et constituent<br />
aussi, avec les zones humi<strong>de</strong>s qui les jouxtent,<br />
un milieu biologique vivant. Ils s’inscrivent<br />
aussi comme un élément majeur du paysage.<br />
Parmi les usages actuels, on peut citer <strong>la</strong><br />
production d’énergie hydraulique, ainsi<br />
que <strong>la</strong> pêche estivale à <strong>la</strong> truite fario et au<br />
saumon <strong>de</strong> fontaine (pratiquée dans le<br />
Doron et ses affluents). Aucune activité<br />
sportive d’eau ne s’exerce directement sur<br />
les eaux du Doron aujourd’hui. En revanche,<br />
toutes les casca<strong>de</strong>s <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’adret, entre<br />
le Bois et le Laisonnay, hormis le Py sont<br />
esca<strong>la</strong>dées en hiver.<br />
Par le passé, le Doron et ses affluents ont<br />
fait tourner une dizaine <strong>de</strong> moulins répartis<br />
entre Champagny-le-Haut et Champagnyle-Bas<br />
(forge, scieries, etc.).<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Friburge<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les ruisseaux du Py et <strong>de</strong> l’Evetta offrent<br />
encore, dans leur partie basse, quelques<br />
zones <strong>de</strong> refuge favorable aux poissons.<br />
D’un point <strong>de</strong> vue écologique, le Doron <strong>de</strong><br />
Champagny est un torrent assez contraignant<br />
pour <strong>la</strong> faune, du fait <strong>de</strong> son alimentation<br />
par <strong>de</strong>s eaux d’origine g<strong>la</strong>ciaire, mais<br />
également à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> modification <strong>de</strong> sa<br />
structure physique (par endiguement) qui a<br />
fait disparaître les zones annexes favorables à<br />
<strong>la</strong> faune piscicole. Il ne compte donc que<br />
peu d’espèces animales. Les poissons<br />
présents sont issus <strong>de</strong> lâchers annuels effectués<br />
par les sociétés <strong>de</strong> pêche.<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s bordant le Doron à<br />
hauteur <strong>de</strong> Champagny-le-Haut ont aussi<br />
probablement pâti <strong>de</strong> cet endiguement et<br />
ne semblent pas présenter d’intérêt biologique<br />
48 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
majeur. Néanmoins, leur présence contribue à<br />
<strong>la</strong> diversité biologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. En<br />
effet, il s’agit <strong>de</strong>s seules zones humi<strong>de</strong>s<br />
situées à une altitu<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tivement basse et<br />
on peut y trouver quelques végétaux et<br />
animaux spécialistes*. Ces espèces, qui<br />
subissent <strong>la</strong> disparition générale <strong>de</strong> leurs<br />
habitats en France, <strong>de</strong>viennent rares et sont<br />
donc à protéger. À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>,<br />
leur petite surface et leur isolement les<br />
ren<strong>de</strong>nt particulièrement vulnérables aux<br />
activités humaines. Ces milieux ne se<br />
reconstituent pas après <strong>de</strong>struction ; leur<br />
disparition est toujours irréversible.<br />
faune et sur leur flore (l’artificialisation du<br />
régime <strong>de</strong>s écoulements <strong>de</strong>s eaux, le drainage<br />
<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, <strong>la</strong> pollution du<br />
cours d’eau qui les alimentent, etc.). À<br />
Champagny, <strong>de</strong> nombreuses petites zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pente sont drainées et leurs<br />
eaux captées pour abreuver le bétail, ce qui<br />
entraîne leur disparition. Les aménagements<br />
cumulés dans l’espace leur <strong>la</strong>issent <strong>de</strong> moins<br />
en moins <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce. Les zones humi<strong>de</strong>s occupant<br />
préférentiellement les cols et rep<strong>la</strong>ts,<br />
zones d’urbanisation privilégiées en montagne,<br />
elles comptent parmi les milieux ayant le<br />
plus souffert <strong>de</strong>s aménagements touristiques.<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Les intérêts biologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> ripisylve sont<br />
multiples : elle fournit refuges et lieux <strong>de</strong><br />
nidification aux oiseaux et aux insectes.<br />
Elle offre à <strong>la</strong> faune sauvage un corridor<br />
abrité <strong>de</strong>s prédateurs et <strong>de</strong>s activités<br />
humaines lors <strong>de</strong> ses dép<strong>la</strong>cements.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
En France, plus d’un tiers <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s<br />
a disparu ces 30 <strong>de</strong>rnières années. Toute<br />
activité humaine modifiant <strong>la</strong> qualité ou <strong>la</strong><br />
quantité d’eau influe directement sur les<br />
milieux décrits plus haut et donc sur leur<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> présente <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité<br />
<strong>de</strong> n’avoir que très peu <strong>de</strong> torrents<br />
captés. Le barrage installé en amont <strong>de</strong>s<br />
gorges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pontille constitue le seul aménagement<br />
d’EDF sur les cours d’eau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune.<br />
En revanche, <strong>la</strong> commune a échappé dans<br />
les années 1950 au projet d’ennoiement du<br />
vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut par <strong>la</strong> création<br />
d’un barrage en amont <strong>de</strong>s gorges <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Pontille, projet abandonné du fait <strong>de</strong>s<br />
contraintes géologiques. Outre l’impact <strong>de</strong><br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Barrage EDF sur <strong>la</strong> Pontille<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 49
Fiche-milieu n°2<br />
<strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s hameaux<br />
et donc d’une partie du patrimoine champagno<strong>la</strong>is,<br />
ce projet aurait détruit <strong>de</strong>s zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> moyenne altitu<strong>de</strong>, présentes<br />
uniquement dans ce vallon et une quantité<br />
non négligeable <strong>de</strong> pelouses alpines. Des<br />
projets d’équipements hydrauliques existent<br />
toujours, menaçant entre autres le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Glière.<br />
continuent à déverser leurs effluents d’élevage<br />
à proximité du torrent ou directement dans<br />
celui-ci.<br />
La pollution <strong>de</strong>s cours d’eau qui en résulte<br />
pénalise les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée qui se<br />
trouvent exposées à <strong>de</strong>s risques sanitaires.<br />
En effet, <strong>la</strong> montagne constitue le château<br />
d’eau <strong>de</strong>s communes situées en aval.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Même si le débit réservé est récemment<br />
passé du 1/40 au 1/10 du module, l’eau<br />
restituée au torrent en aval du barrage<br />
ne suffit pas à pallier l’impact <strong>de</strong>s pollutions<br />
d’origines agricole et domestique qui<br />
restent préoccupantes.<br />
Seule une partie du chef-lieu est raccordée<br />
à un réseau d’eaux usées, aujourd’hui<br />
inadapté. Le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion utilise<br />
<strong>de</strong>s dispositifs individuels plus ou moins<br />
fonctionnels. Ces rejets, parfois directs, <strong>de</strong>s<br />
eaux usées dans le Doron peuvent être très<br />
importants, surtout en hiver. Ils génèrent<br />
alors <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie très difficiles<br />
pour <strong>la</strong> faune aquatique.<br />
Faute d’équipements adaptés permettant <strong>la</strong><br />
récupération et l’épandage du lisier, plusieurs<br />
exploitations <strong>de</strong> Champagny-le-Bas<br />
Aire <strong>de</strong> stockage du fumier<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
L’existence, même ponctuelle, <strong>de</strong> crues <strong>de</strong><br />
certains torrents peut constituer une menace<br />
pour les habitants <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>. Les intérêts biologiques <strong>de</strong>s<br />
milieux naturels riverains doivent inciter à<br />
chercher <strong>de</strong>s solutions afin <strong>de</strong> rendre<br />
compatibles les aménagements répondant<br />
aux impératifs <strong>de</strong> sécurité avec <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>de</strong>s espèces et <strong>de</strong>s milieux naturels remarquables.<br />
La protection <strong>de</strong>s rares zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie aval du Doron, qui<br />
ont un double rôle <strong>de</strong> zone tampon et <strong>de</strong><br />
stabilisation <strong>de</strong>s berges, doit être intégrée à<br />
tout projet <strong>de</strong> sécurisation du site.<br />
Cette action doit être couplée avec une<br />
meilleure gestion <strong>de</strong>s eaux usées et <strong>de</strong>s<br />
effluents d’élevage. L’existence, aux Éculées,<br />
50 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
d’une instal<strong>la</strong>tion collective <strong>de</strong> stockage<br />
<strong>de</strong>s fumiers, perfectible, ne suffit pas<br />
actuellement à enrayer les problèmes <strong>de</strong><br />
pollution agricole faute d’une gestion opérationnelle<br />
<strong>de</strong>s terrains épandables. Au vu<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> taille du cheptel, moins <strong>de</strong> 230 têtes, les<br />
surfaces semblent pourtant suffisantes à<br />
Champagny. Même si <strong>la</strong> commune prend à<br />
sa charge une partie <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> l’épandage<br />
réalisable sur les pistes <strong>de</strong> ski, il reste <strong>de</strong>s<br />
efforts à faire, tant en concertation qu’en<br />
investissements, individuels et collectifs,<br />
afin <strong>de</strong> rendre au Doron sa pureté d’origine.<br />
Concernant les pics <strong>de</strong> pollution domestique<br />
correspondant aux pics <strong>de</strong> fréquentation<br />
touristique, <strong>la</strong> création d’une station d’épuration<br />
intercommunale d’une capacité <strong>de</strong><br />
60 000 équivalents-habitant <strong>de</strong>vrait résoudre<br />
ce problème d’ici <strong>200</strong>6.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> torrent<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 51
Fiche-milieu n°3<br />
L’adret et ses pelouses sèches<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Les adrets <strong>de</strong> Champagny<br />
L’adret <strong>de</strong> Champagny-le-Haut s’étire sur<br />
une ban<strong>de</strong> continue <strong>de</strong> 12 km environ,<br />
<strong>de</strong>puis les gorges <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pontille jusqu’à <strong>la</strong><br />
Brasse. Sur ces versants exposés au soleil se<br />
côtoient <strong>de</strong>s pelouses sèches parsemées <strong>de</strong><br />
quelques arbustes, <strong>de</strong>s parois rocheuses,<br />
<strong>de</strong>s éboulis, <strong>de</strong>s blocs rocheux. La<br />
mosaïque formée par ces éléments juxtaposés<br />
permet à un grand nombre d’espèces<br />
animales et végétales <strong>de</strong> s’y développer ;<br />
l’ensemble constitue un complexe d’une<br />
remarquable diversité.<br />
Un tapis herbacé peu productif caractérise<br />
les pelouses sèches qui s’installent sur les<br />
terrains pentus aux sols maigres et secs.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes dominant ces pelouses sont les<br />
graminées (ou poacées) telles que le stipe<br />
penné et les légumineuses (ou fabacées)<br />
comme le lotier corniculé et l’anthylli<strong>de</strong><br />
vulnéraire.<br />
52 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°3<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Flore<br />
On rencontre dans ces adrets une flore<br />
adaptée aux conditions <strong>de</strong> sécheresse qui y<br />
règnent.<br />
Typique <strong>de</strong>s pelouses très sèches, le stipe<br />
penné présente à lui seul un grand nombre<br />
d’adaptations. Ainsi, il est pourvu d’une<br />
pilosité importante qui permet <strong>la</strong> constitution<br />
d’une couche d’air iso<strong>la</strong>nte ; pour limiter<br />
l’évaporation, sa surface foliaire est réduite<br />
et protégée par un épi<strong>de</strong>rme épais recouvert<br />
d’une couche <strong>de</strong> cire ; pour lui permettre<br />
un ravitaillement en eau suffisant, ses racines<br />
sont profon<strong>de</strong>s et ramifiées.<br />
composée d’un long tube s’é<strong>la</strong>rgissant au<br />
sommet et terminée par <strong>de</strong>ux lèvres distinctes,<br />
<strong>la</strong> supérieure en forme <strong>de</strong> casque. La<br />
présence <strong>de</strong> cette espèce à Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> renforce l’intérêt floristique <strong>de</strong>s<br />
adrets.<br />
P<strong>la</strong>nte liée aux pelouses sèches sur substrat<br />
aci<strong>de</strong>, le dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch, ou “tête<br />
<strong>de</strong> dragon”, trouve refuge dans ces adrets.<br />
Cette espèce très rare <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore française<br />
est reconnaissable à <strong>la</strong> forme particulière<br />
<strong>de</strong> ses fleurs bleu vio<strong>la</strong>cé. Leur corolle est<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Stipe penné<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 53
Fiche-milieu n°3<br />
Le lis orangé affectionne essentiellement les<br />
pelouses sèches rocailleuses. Victime <strong>de</strong> sa<br />
beauté, il est <strong>de</strong>venu rare à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong><br />
cueillettes excessives et se replie <strong>de</strong> plus en<br />
plus dans les zones d’adret difficiles d’accès<br />
(lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°2).<br />
Faune<br />
Ces adrets, où <strong>la</strong> neige fond rapi<strong>de</strong>ment et<br />
dénu<strong>de</strong> une végétation précoce, constituent<br />
une zone d’hivernage privilégiée pour <strong>la</strong><br />
faune : bouquetin <strong>de</strong>s Alpes, chamois qui<br />
recherchent, en hiver, <strong>la</strong> clémence et les<br />
ressources alimentaires <strong>de</strong>s pentes ensoleillées.<br />
Ils accueillent aussi une avifaune intéressante<br />
avec <strong>la</strong> perdrix bartavelle et le bruant fou.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Perdrix bartavelle<br />
Ce petit oiseau est un hôte régulier <strong>de</strong>s<br />
adrets rocailleux à végétation ligneuse<br />
ouverte. Il se caractérise par sa tête grise<br />
marquée <strong>de</strong> trois lignes noires : au-<strong>de</strong>ssus,<br />
en travers et au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l’œil.<br />
C’est aussi le lieu <strong>de</strong> prédilection <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> pie-grièche écorcheur qui a <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité<br />
d’empaler <strong>de</strong> petits insectes ou <strong>de</strong>s lézards<br />
sur les épines <strong>de</strong>s arbustes, se constituant<br />
ainsi <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>-manger ou <strong>la</strong>rdoires.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Philippe Freydier<br />
Anthylli<strong>de</strong> vulnéraire<br />
Lardoire <strong>de</strong> pie-grièche écorcheur<br />
54 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
De tous les biotopes qu’elle fréquente, <strong>la</strong><br />
vipère aspic préfère les habitats secs et<br />
ensoleillés (lire <strong>la</strong> fiche espèce n°11). Elle<br />
est re<strong>la</strong>tivement abondante sur les adrets<br />
<strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> où elle se nourrit<br />
principalement <strong>de</strong> reptiles et micromammifères*.<br />
Les pelouses rocailleuses et les vires<br />
rocheuses <strong>de</strong>s versants ensoleillés constituent<br />
un habitat <strong>de</strong> choix pour le grand<br />
apollon, un grand papillon b<strong>la</strong>nc à taches<br />
noires avec plusieurs gros ocelles rouges ou<br />
orangés cerclés <strong>de</strong> noir sur l’aile postérieure.<br />
Cette espèce protégée <strong>de</strong>s massifs montagneux<br />
est rare en France, bien que localement<br />
abondante dans les Alpes et les Pyrénées.<br />
Elle pond ses œufs sur les orpins ou les<br />
joubarbes.<br />
Autre papillon, le moiré striolé fréquente<br />
également les stations sèches et chau<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>s adrets <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
C’est une espèce très localisée en France<br />
mais assez répandue dans les Alpes.<br />
Le criquet bariolé aux tibias postérieurs<br />
d’un rouge éc<strong>la</strong>tant et annelés à <strong>la</strong> base <strong>de</strong><br />
jaune et <strong>de</strong> noir affectionne les pelouses<br />
sèches montagnar<strong>de</strong>s à faible couvert végétal.<br />
C’est une proie <strong>de</strong> choix pour le petit<br />
murin, une espèce <strong>de</strong> chauve-souris.<br />
Grand apollon<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Les défrichements anciens ont permis<br />
l’extension <strong>de</strong>s pelouses d’adret, autrefois<br />
entretenues par une fauche manuelle et un<br />
pâturage régulier. Aujourd’hui, <strong>la</strong> fauche a<br />
été abandonnée et ces adrets ne sont plus<br />
guère pâturés que par <strong>de</strong>s troupeaux <strong>de</strong><br />
chèvres. Leur situation, en bas <strong>de</strong> versant<br />
dans le vallon <strong>de</strong> Champagny-le-Haut, fait<br />
<strong>de</strong> ces adrets un élément important du<br />
cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s habitants. Ce sont <strong>de</strong>s<br />
zones fréquentées par les chasseurs. Les<br />
pentes étant rai<strong>de</strong>s et sans couvert forestier,<br />
ces versants sont traversés par <strong>de</strong> nombreuses<br />
ava<strong>la</strong>nches.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Aux yeux <strong>de</strong>s touristes comme <strong>de</strong>s<br />
champagno<strong>la</strong>is, ces adrets revêtent un intérêt<br />
paysager important. Le maintien <strong>de</strong>s<br />
milieux ouverts, culturellement plus appréciés<br />
que <strong>la</strong> friche, correspond à une réelle<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale.<br />
Les adrets <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
forment une mosaïque <strong>de</strong> milieux diversifiés<br />
et ouverts. À l’échelle du versant, cette<br />
variété d’habitats (pelouses sèches, roches,<br />
éboulis, quelques arbustes, etc.) présente<br />
un intérêt biologique marqué qui s’amoindrit<br />
si le milieu se ferme trop. Les pelouses<br />
sèches qui composent une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />
ces adrets, sont elles-mêmes d’une gran<strong>de</strong><br />
valeur biologique, caractérisée notamment<br />
par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> quelques p<strong>la</strong>ntes très<br />
rares dont le dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch. La<br />
sécheresse du milieu favorise l’imp<strong>la</strong>ntation<br />
d’espèces <strong>de</strong> pleine lumière qui ne sauraient<br />
prospérer dans d’autres types <strong>de</strong> prairies,<br />
plus <strong>la</strong>rgement réparties à Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>. La disparition <strong>de</strong> ces pelouses<br />
sèches par enfrichement entraînerait celle<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 55
Fiche-milieu n°3<br />
<strong>de</strong> ces espèces originales. La végétation<br />
d’adret constitue une ressource alimentaire<br />
importante pour <strong>la</strong> faune sauvage (bouquetin<br />
par exemple) en pério<strong>de</strong> hivernale et permet<br />
<strong>de</strong> limiter leur impact sur les prairies <strong>de</strong><br />
fauche du fond <strong>de</strong> vallon.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Le pâturage par les troupeaux <strong>de</strong> chèvres et<br />
par les ongulés sauvages tels que les<br />
bouquetins et les chamois contribue au<br />
moins partiellement au maintien du couvert<br />
végétal herbacé. L’abandon du pâturage<br />
caprin compromettrait le maintien <strong>de</strong><br />
l’ouverture du milieu. La fréquence <strong>de</strong>s<br />
ava<strong>la</strong>nches joue probablement un rôle dans<br />
le maintien d’une végétation basse.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le maintien d’un pâturage extensif semble<br />
<strong>la</strong> solution <strong>la</strong> plus appropriée pour empêcher<br />
<strong>la</strong> colonisation <strong>de</strong>s adrets par les ligneux.<br />
Présence d’épicéas en adret<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Pâturage caprin sur les adrets<br />
56 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> vallée<br />
et d’altitu<strong>de</strong><br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Fiche-milieu milieux n°4<br />
Prairies fauchées à Champagny-le-Haut<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Prairie <strong>de</strong> fauche au Bois<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche sont <strong>de</strong>s prés dont<br />
un cycle <strong>de</strong> végétation au moins est fauché.<br />
L’herbe récoltée, après séchage, donne le<br />
foin <strong>de</strong>stiné à l’alimentation hivernale <strong>de</strong>s<br />
troupeaux. Selon les cas, <strong>la</strong> prairie peut ou<br />
non être pâturée, avant (c’est le déprimage)<br />
ou après <strong>la</strong> fauche. Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />
ces prairies sont d’anciens champs (il n’y a<br />
plus <strong>de</strong> <strong>la</strong>bour à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
<strong>de</strong>puis les années 1960). Choisies par les<br />
agriculteurs parmi les parcelles les plus<br />
productives <strong>de</strong> leur exploitation et celles<br />
dont les conditions <strong>de</strong> travail (pente,<br />
éloignement et accès) sont les moins<br />
contraignantes, elles se caractérisent<br />
généralement par une couverture végétale<br />
herbacée <strong>de</strong>nse et continue atteignant 50 à<br />
80 cm <strong>de</strong> hauteur à <strong>la</strong> floraison.<br />
Composées en majeure partie par <strong>de</strong>s<br />
graminées, les prairies <strong>de</strong> fauche n’en<br />
<strong>de</strong>meurent pas moins très colorées par <strong>la</strong><br />
présence <strong>de</strong> nombreuse dicotylédones.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 57
Fiche-milieu n°4<br />
C’est surtout au mois <strong>de</strong> juillet, au moment<br />
du pic <strong>de</strong> floraison, que l’œil du promeneur<br />
est comblé par ces multiples couleurs.<br />
Il existe une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> types <strong>de</strong><br />
prairies en lien avec les conditions écologiques<br />
locales et leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduite.<br />
On distingue entre autres les prairies <strong>de</strong><br />
fauche maigres et sèches, très diversifiées et<br />
riches en espèces végétales telles que le<br />
sainfoin <strong>de</strong>s montagnes, <strong>de</strong>s centaurées et<br />
<strong>la</strong> sauge <strong>de</strong>s prés, <strong>de</strong>s prairies plutôt fraîches<br />
et “riches en éléments nutritifs”, souvent<br />
fertilisées, dominées notamment par le<br />
géranium <strong>de</strong>s bois et <strong>de</strong>s ombellifères.<br />
Les pratiques agricoles influencent directement<br />
<strong>la</strong> diversité floristique <strong>de</strong>s prairies. Une<br />
forte fertilisation réduit <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />
fleurs (en nombre d’espèces), mais pas leur<br />
abondance (pissenlit, compagnon rouge).<br />
En revanche, <strong>la</strong> fauche précoce diminue à<br />
<strong>la</strong> fois <strong>la</strong> diversité et <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> prairie.<br />
Des prairies <strong>de</strong> fauche occupent le fond <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> vallée du Doron autour <strong>de</strong>s hameaux du<br />
Bois et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chiserette. Elles sont peu<br />
diversifiées malgré une faible fertilisation<br />
organique. En revanche, certaines d’entre<br />
elles reçoivent un apport minéral.<br />
Les prairies <strong>de</strong> l’étage subalpin, c’est à dire<br />
situées à plus <strong>de</strong> 1 800 - 2 000 m, ont toutes<br />
été abandonnées (prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong><br />
Lécheron, <strong>de</strong> P<strong>la</strong>n du Bouc, etc.). Elles<br />
évoquent plutôt les pratiques passées, du<br />
temps où elles étaient fauchées et celles qui<br />
ne sont plus pâturées aujourd’hui sont<br />
perçues comme <strong>de</strong>s friches au sens péjoratif<br />
du terme.<br />
58 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Flore<br />
Une prairie <strong>de</strong> fauche se caractérise par <strong>la</strong><br />
prédominance “d’herbes” et plus précisément<br />
<strong>de</strong> graminées qui lui confèrent sa<br />
physionomie, sa structure et une part<br />
essentielle <strong>de</strong> son intérêt fourrager.<br />
Parmi celles-ci, on trouve pour les prairies<br />
plutôt grasses le dactyle aggloméré, le trisète<br />
jaunâtre, <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s fétuques et <strong>de</strong>s pâturins<br />
alors que <strong>la</strong> koelérie pyramidale et le brome<br />
dressé sont plus typiques <strong>de</strong>s prairies maigres.<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Même disséminées, les p<strong>la</strong>ntes avec <strong>de</strong>s<br />
fleurs colorées sont les espèces les plus<br />
remarquées, car elles donnent le plus<br />
d’éc<strong>la</strong>t aux prairies <strong>de</strong> fauche. Parmi ces<br />
p<strong>la</strong>ntes spectacu<strong>la</strong>ires, le rhapontique <strong>de</strong>s<br />
Alpes peut atteindre 1,2 m (lire <strong>la</strong> ficheespèce<br />
n°5). C’est une espèce alpine<br />
européenne, rare et protégée. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, elle est localisée<br />
sur les versants sud mais sur sol frais. Elle<br />
est très sensible à une fauche précoce.<br />
PNV - René Poulet<br />
Renouée bistorte<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Sainfoin <strong>de</strong>s montagnes<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Dactyle aggloméré<br />
Dans les prairies fraîches et grasses,<br />
fleurissent <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes inféodées aux sols<br />
riches en matières minérales. On y rencontre<br />
typiquement le géranium <strong>de</strong>s bois et <strong>la</strong><br />
renouée bistorte.<br />
Ce cortège s’accompagne aussi <strong>de</strong> différentes<br />
ombellifères telles que <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> berce,<br />
dont l’inflorescence en ombelle sert <strong>de</strong> piste<br />
d’atterrissage aux insectes qui viennent y<br />
chercher un nectar abondant.<br />
C’est aussi dans ces prairies <strong>de</strong> fauche fraîches<br />
que fleurit le trolle d’Europe, une p<strong>la</strong>nte<br />
assez commune en montagne, facilement<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 59
Fiche-milieu n°4<br />
reconnaissable à sa fleur en forme <strong>de</strong> boule<br />
jaune, ainsi que le cumin <strong>de</strong>s prés aux fruits<br />
aromatiques, encore récoltés aujourd’hui.<br />
Étant donné leur diversité plus élevée en<br />
espèces, les prairies maigres s’avèrent aussi<br />
les plus riches en couleurs. Les p<strong>la</strong>ntes les<br />
plus caractéristiques <strong>de</strong>s prairies sèches<br />
sont le sainfoin <strong>de</strong>s montagnes, le rhinanthe<br />
velu et <strong>la</strong> sauge <strong>de</strong>s prés.<br />
fauche sont particulièrement convoitées<br />
par les insectes consommateurs <strong>de</strong> pollen<br />
et <strong>de</strong> nectar. Ainsi, <strong>la</strong> virgule, le grand<br />
nacré, l’azuré <strong>de</strong>s anthylli<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s<br />
papillons <strong>de</strong> jour qui fréquentent ces prairies<br />
<strong>de</strong> fauche. Le criquet jacasseur, dont les<br />
stridu<strong>la</strong>tions se font entendre <strong>de</strong> juin à<br />
août, est plutôt inféodé aux prairies maigres<br />
et sèches.<br />
Autrefois présent sur ces secteurs du temps<br />
où il existait encore <strong>de</strong>s champs, le lièvre<br />
commun et le pigeon ramier sont <strong>de</strong>venus<br />
très rares sur <strong>la</strong> commune.<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche d’altitu<strong>de</strong> abandonnées<br />
à <strong>la</strong> friche constituent un habitat <strong>de</strong> choix<br />
pour les insectes tels que les orthoptères,<br />
ainsi que pour l’avifaune qui y trouve refuge<br />
et nourriture. Elles présentent donc un<br />
intérêt biologique certain.<br />
PNV - Michel Filliol<br />
Trolle d’Europe<br />
Faune<br />
Migrateur transsaharien, le traquet tarier<br />
ou tarier <strong>de</strong>s prés a une prédilection pour<br />
les prairies <strong>de</strong> fauche grasses et fournies.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes les plus gran<strong>de</strong>s telles que les<br />
ombellifères lui servent <strong>de</strong> perchoir pour le<br />
chant, ainsi que <strong>de</strong> poste <strong>de</strong> guet. C’est un<br />
prédateur <strong>de</strong> petits insectes abondants dans<br />
ce type <strong>de</strong> végétation (sauterelles, criquets,<br />
papillons, etc.). C’est un <strong>de</strong>s oiseaux caractéristiques<br />
<strong>de</strong> ce milieu, avec <strong>la</strong> rousserolle<br />
ver<strong>de</strong>rolle qui se nourrit aussi <strong>de</strong>s insectes<br />
floricoles.<br />
Parmi les mammifères, les prairies <strong>de</strong> fauche<br />
abritent <strong>de</strong>s marmottes. Elles font l’attrait<br />
<strong>de</strong> ces milieux pour les estivants.<br />
Le lézard <strong>de</strong>s murailles est fréquent dans ce<br />
milieu. Il est principalement visible dans les<br />
murets en pierres qui délimitent ces parcelles.<br />
Les floraisons opulentes <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />
B. Fisher - Bios<br />
PNV - Joël B<strong>la</strong>nchemain<br />
Tarier <strong>de</strong>s prés<br />
Virgule<br />
60 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Lièvre brun<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
D’un point <strong>de</strong> vue agricole, l’usage <strong>de</strong>s<br />
prairies <strong>de</strong> fauche est fourrager. À<br />
Champagny-le-Haut, <strong>la</strong> fauche <strong>de</strong>s prairies<br />
fournit une autonomie fourragère complète<br />
au seul exploitant permanent du secteur.<br />
Cependant, cette autosuffisance est loin<br />
d’être <strong>la</strong> règle et les besoins <strong>de</strong>s exploitations<br />
sont complétés par <strong>de</strong>s achats <strong>de</strong> foin à<br />
l’extérieur, notamment au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.<br />
L’intérêt agricole <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche ne<br />
se réduit pas au seul tonnage <strong>de</strong> matière<br />
produite. D’autres critères doivent être pris<br />
en compte : qualité fourragère et médicinale<br />
du foin, appétence, importance <strong>de</strong>s pertes<br />
lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte, évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité au<br />
cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, etc. Par exemple, si les<br />
prairies fraîches fertilisées produisent du<br />
foin en plus gran<strong>de</strong> quantité, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />
celui-ci baisse très rapi<strong>de</strong>ment s’il n’est pas<br />
coupé à temps. A contrario, l’étalement <strong>de</strong>s<br />
floraisons <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche maigres,<br />
riches en espèces, permet <strong>de</strong> maintenir une<br />
bonne qualité du foin plus tard en saison ce<br />
qui permet une meilleure souplesse<br />
d’exploitation. Un objectif combiné <strong>de</strong><br />
quantité et <strong>de</strong> qualité doit permettre l’existence<br />
<strong>de</strong> plusieurs types <strong>de</strong> prairies.<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> constituent à <strong>la</strong> fois un milieu<br />
naturel, riche d’une faune et d’une flore<br />
originales, et un milieu agricole plus ou<br />
moins artificialisé, qui fait l’objet <strong>de</strong> pratiques<br />
<strong>de</strong>stinées à en améliorer <strong>la</strong> qualité<br />
fourragère. La fauche, dont les modalités<br />
Fiche-milieu n°4<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Prairie <strong>de</strong> fauche à Champagny-le-Haut<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 61
Fiche-milieu n°4<br />
sont variables (dates, fréquence, matériel<br />
utilisé et progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> coupe), <strong>la</strong> fertilisation,<br />
<strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes indésirables,<br />
ont une influence directe sur <strong>la</strong> composition<br />
floristique <strong>de</strong>s prairies.<br />
Ces prairies <strong>de</strong> fauche sont traditionnellement<br />
coupées une fois par an, rarement<br />
<strong>de</strong>ux. La fauche pratiquée à <strong>la</strong> fois au tracteur<br />
et à <strong>la</strong> moto-faucheuse, s’étale dans le<br />
temps <strong>de</strong>puis juillet jusqu’à octobre dans le<br />
cas du regain. Ces prairies sont toutes<br />
pâturées tôt en saison (au printemps).<br />
refuge dans les prairies non encore fauchées.<br />
Sachant que les insectes constituent<br />
l’alimentation <strong>de</strong> base <strong>de</strong> toute une foule <strong>de</strong><br />
petits prédateurs, reptiles, oiseaux, micromammifères,<br />
on jugera <strong>de</strong> l’importance<br />
d’une gestion extensive <strong>de</strong>s prairies pour<br />
<strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune locale.<br />
D’un point <strong>de</strong> vue paysager, ces prairies <strong>de</strong><br />
fauche offrent au regard <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong><br />
milieux ouverts et colorés.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Fenaison à Champagny-le-Bas<br />
Intérêts biologique et patrimonial<br />
du milieu<br />
Leur valeur floristique n’est généralement<br />
pas liée à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> telle ou telle p<strong>la</strong>nte<br />
remarquable, mais à une diversité floristique<br />
d’autant plus importante que <strong>la</strong> fauche est<br />
tardive et <strong>la</strong> fertilisation modérée 25 tonnes <strong>de</strong><br />
fumier par hectare et par an. L’abondance<br />
<strong>de</strong> fleurs appartenant à un grand nombre<br />
d’espèces différentes attire une gran<strong>de</strong><br />
quantité d’insectes et confère <strong>de</strong> surcroît à<br />
ces prairies une valeur entomologique<br />
remarquable. Le déca<strong>la</strong>ge, dans le temps,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche <strong>de</strong>s différentes parcelles offre<br />
<strong>la</strong> possibilité à <strong>la</strong> faune (et principalement<br />
aux insectes et aux oiseaux) <strong>de</strong> trouver<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Le contexte général alpin est marqué par<br />
une régression généralisée <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />
fauche <strong>de</strong> montagne, particulièrement<br />
marquée en altitu<strong>de</strong>. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />
régions alpines, on assiste à <strong>la</strong> disparition<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1 800 - 2 000 m.<br />
Cette régression généralisée se traduit par<br />
un abandon <strong>de</strong>s prairies les moins productives<br />
et surtout les plus difficiles à exploiter,<br />
quant à l’éloignement, l’accès, <strong>la</strong> pente.<br />
Ceci entraîne une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur<br />
biologique et paysagère <strong>de</strong> ces milieux. La<br />
vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tarentaise n’échappe pas à<br />
cette tendance.<br />
62 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Alexandre Garnier<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Prairie fauchée près du hameau du Bois<br />
L’abandon <strong>de</strong> certains secteurs <strong>de</strong> fauche se<br />
traduit également par une recolonisation<br />
par les ligneux : en ubac, les aulnes verts<br />
ont gagné plus <strong>de</strong> 100 m <strong>de</strong> dénivelé vers le<br />
bas en une cinquantaine d’années.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, le p<strong>la</strong>n d’épandage,<br />
réalisé en 1995, a montré que même<br />
si tous les effluents d’élevage pouvaient<br />
globalement être épandus <strong>de</strong> manière<br />
équilibrée sur les prairies <strong>de</strong> fauche et les<br />
pâturages <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, il existe un<br />
déséquilibre à Champagny-le-Bas qui produit<br />
86 % <strong>de</strong>s déjections pour seulement 28 %<br />
<strong>de</strong>s surfaces potentiellement épandables.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Une partie <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche pourrait<br />
servir au déstockage <strong>de</strong>s “excé<strong>de</strong>nts” <strong>de</strong><br />
fumier produit sur Champagny-le-Bas et<br />
entassés provisoirement sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme<br />
communale. En tout état <strong>de</strong> cause, toute<br />
augmentation du cheptel semble peu compatible<br />
avec <strong>la</strong> capacité d’accueil du milieu.<br />
D’une façon générale, le maintien <strong>de</strong>s prairies<br />
<strong>de</strong> fauche “extensives” peu productives,<br />
voire le rétablissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche sur certaines<br />
parcelles d’exploitation difficile,<br />
<strong>de</strong>vrait faire l’objet <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> type<br />
agri-environnemental avec <strong>de</strong>s cahiers <strong>de</strong>s<br />
charges très précis : fumure modérée,<br />
récolte retardée, déprimage non mécanique,<br />
absence <strong>de</strong> traitement chimique et<br />
fauche centrifuge. Ces mesures traduiraient<br />
<strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s patrimoines écologique<br />
et paysager locaux. Elles pourraient<br />
consister en l’octroi <strong>de</strong> primes contractualisées<br />
à <strong>la</strong> surface ou d’ai<strong>de</strong>s pour réduire<br />
les contraintes d’exploitation (matériel <strong>de</strong><br />
fauchage spécial montagne, ai<strong>de</strong> en main<br />
d’œuvre, etc.).<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 63
Fiche-milieu n°5<br />
Les forêts<br />
Bois <strong>de</strong>s Caves<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Paysage forestier dominant le P<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s Mains<br />
Le couvert forestier <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> est essentiellement résineux. Il se<br />
situe <strong>de</strong> part et d’autre du Doron, avec<br />
trois massifs exposés au sud en rive droite,<br />
rassemb<strong>la</strong>nt les secteurs <strong>de</strong>s Grangettes,<br />
<strong>de</strong>s Genévriers, du Miollet, <strong>de</strong>s Cabanes et<br />
<strong>de</strong>s Chapelets, et six massifs exposés au<br />
nord et ouest-nord-ouest en rive gauche<br />
composés <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Taillette, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Frasse, du Frumier, du Seil, du Bois Quet,<br />
<strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ntes vertes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Combe.<br />
Outre une petite pineraie à crochets sur<br />
quartzite, les boisements <strong>de</strong> Champagnyen-<strong>Vanoise</strong><br />
sont constitués essentiellement<br />
<strong>de</strong> forêts d’épicéas, ou pessières*, presque<br />
pures : cette essence représente 96 % du<br />
couvert forestier total. Quelques sapins<br />
pectinés (2 %) poussent à l’ubac. Les pins<br />
à crochets et pins sylvestres constituent<br />
chacun 1 % du peuplement. La présence<br />
64 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°5<br />
Fiche-milieu n°5<br />
du mélèze est anecdotique, il a été p<strong>la</strong>nté<br />
en 1862 pour lutter contre les débor<strong>de</strong>ments<br />
<strong>de</strong>s torrents sur le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Champagnyle-Haut,<br />
au lieu dit Canada.<br />
Ces forêts se situent sur <strong>de</strong>s terrains au<br />
relief très escarpé, les pentes étant souvent<br />
très fortes (entre 80 et 120 %). Elles s’éten<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> 1 000 m à 2 000 m d’altitu<strong>de</strong><br />
environ. Les peuplements <strong>de</strong> feuillus sont<br />
quasi-inexistants. Quelques frênes, peupliers<br />
trembles et bouleaux b<strong>la</strong>ncs sont<br />
visibles autour <strong>de</strong> Champagny-le-Bas et<br />
vers le Vil<strong>la</strong>rd ; ils ne concernent qu’une<br />
très faible surface sur <strong>la</strong> partie ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune et en bordure du Doron à<br />
Champagny-le-Haut. Le merisier à grappes<br />
est assez bien représenté dans les forêts du<br />
p<strong>la</strong>teau.<br />
Philippe Freydier<br />
Lichens et champignons<br />
Les pessières montagnar<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s<br />
milieux très riches en champignons.<br />
L’hydne imbriqué, le <strong>la</strong>ctaire <strong>de</strong> l’épicéa, le<br />
bolet <strong>de</strong>s bœufs et le <strong>la</strong>ccaire améthyste en<br />
sont <strong>de</strong>s exemples représentatifs.<br />
Hydne imbriqué<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 65
Fiche-milieu n°5<br />
Les forêts <strong>de</strong> conifères présentent une forte<br />
diversité <strong>de</strong> lichens que l’on rencontre au<br />
sol comme <strong>la</strong> peltigère aphtheuse, ou sur<br />
les troncs et les branches d’épicéas comme<br />
le cétraire du pin, un lichen foliacé jaune<br />
citron, qui voisine avec diverses espèces<br />
d’usnée, <strong>de</strong>s lichens fi<strong>la</strong>menteux, vert jaunâtre.<br />
ces <strong>de</strong>ux espèces sont comestibles, mais<br />
celles du raisin d’ours sont farineuses et<br />
sans saveur.<br />
La linnée boréale, sous-arbrisseau rampant<br />
à feuilles persistantes, pousse dans les sousbois<br />
moussus <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> conifères fraîches<br />
non exploitées. Cette p<strong>la</strong>nte protégée est<br />
rarissime dans les Alpes. Elle n’est connue<br />
en France qu’en Savoie dans une petite<br />
dizaine <strong>de</strong> stations seulement. Elle a disparu<br />
<strong>de</strong> Haute-Savoie dès le XIX e siècle, suite à<br />
<strong>de</strong>s coupes forestières. Elle confère aux<br />
pessières fraîches <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> une très forte valeur patrimoniale<br />
(lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°3).<br />
Philippe Freydier<br />
Lactaire <strong>de</strong> l’épicéa<br />
Flore<br />
Arbre principal <strong>de</strong> l’étage montagnard en<br />
<strong>Vanoise</strong>, l’épicéa est l’essence dominante<br />
<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s massifs forestiers <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Cet arbre tolère<br />
<strong>de</strong>s conditions écologiques variées et forme<br />
<strong>de</strong>s forêts fraîches ou sèches, pures ou en<br />
mé<strong>la</strong>nge. Son bois c<strong>la</strong>ir est utilisé en bois<br />
d’ouvrage (charpente, bardages, etc.).<br />
L’arbrisseau le plus répandu dans les pessières<br />
d’ubac est <strong>la</strong> myrtille, dont les fruits<br />
comestibles sont cueillis pour faire <strong>de</strong>s<br />
confitures et <strong>de</strong>s pâtisseries. Outre leurs<br />
propriétés médicinales (baies toniques et<br />
riches en provitamine A), ces fruits fournissent<br />
un colorant naturel violet.<br />
En adret, <strong>la</strong> pessière est plus sèche. L’airelle<br />
rouge ou le raisin d’ours commun, adaptés<br />
à <strong>la</strong> sécheresse et capables <strong>de</strong> résister au gel<br />
que le manteau neigeux quasi inexistant ne<br />
peut plus atténuer, constituent les sousarbrisseaux<br />
caractéristiques. Les baies <strong>de</strong><br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
PNV - Michel Filliol<br />
Épicéa<br />
Airelle rouge<br />
66 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Assez fréquente dans les pessières plutôt<br />
sèches, <strong>la</strong> pyrole uni<strong>la</strong>térale se caractérise<br />
par sa souche ligneuse longuement rampante<br />
et ses petites fleurs b<strong>la</strong>nc verdâtre en forme<br />
<strong>de</strong> cloche, disposées en grappe uni<strong>la</strong>térale<br />
fournie à l’extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige florifère.<br />
Comme toutes les autres espèces <strong>de</strong> pyrole<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> flore française, c’est une p<strong>la</strong>nte vivant<br />
en association avec un champignon.<br />
Fiche-milieu n°5<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
P<strong>la</strong>nte annuelle formant parfois <strong>de</strong> grands<br />
tapis mono-spécifique, le mé<strong>la</strong>mpyre <strong>de</strong>s<br />
bois est une espèce <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>irières et <strong>de</strong>s<br />
lisières forestières. P<strong>la</strong>nte chlorophyllienne,<br />
elle a néanmoins <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> parasiter les<br />
racines <strong>de</strong>s arbres pour se procurer les sels<br />
minéraux dont elle a besoin. Elle se reconnaît<br />
aisément à ses fleurs jaunes allongées et groupées<br />
par <strong>de</strong>ux à l’aisselle <strong>de</strong> bractées violettes.<br />
Commune dans les montagnes françaises,<br />
sur sols plutôt frais, <strong>la</strong> prénanthe pourpre<br />
fréquente surtout les forêts mixtes <strong>de</strong> l’étage<br />
montagnard. Pouvant atteindre 1,5 m <strong>de</strong><br />
hauteur, cette gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte arbore <strong>de</strong>s<br />
fleurs violettes à purpurines, à pétales en<br />
forme <strong>de</strong> <strong>la</strong>nguette.<br />
C’est aussi dans les sous-bois c<strong>la</strong>irs <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> que se trouve le<br />
symbolique et très connu sabot <strong>de</strong> Vénus.<br />
Fréquente en <strong>Vanoise</strong> sans être abondante,<br />
cette orchidée protégée est très localisée<br />
à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> (lire <strong>la</strong> ficheespèce<br />
n°6).<br />
Mé<strong>la</strong>mpyre <strong>de</strong>s bois<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Faune<br />
Pyrole uni<strong>la</strong>térale<br />
Caractéristique <strong>de</strong>s paysages boisés aérés,<br />
<strong>la</strong> grive draine se tient surtout en lisière <strong>de</strong>s<br />
forêts et dans les c<strong>la</strong>irières. Elle a besoin <strong>de</strong><br />
grands arbres pour chanter et nicher. Elle<br />
se nourrit d’invertébrés, ainsi que <strong>de</strong> baies<br />
et <strong>de</strong> graines dans les prés et les haies. Sa<br />
cousine, <strong>la</strong> grive musicienne s’installe aussi<br />
dans les forêts <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
mais elle affiche une certaine préférence<br />
pour les formations sur sol humi<strong>de</strong> et<br />
ombragé. En effet, sa présence est conditionnée<br />
par celles <strong>de</strong>s vers et escargots, son mets<br />
<strong>de</strong> prédilection. Elle a <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité d’être<br />
un <strong>de</strong>s rares oiseaux à savoir se servir d’un<br />
outil, une forge, qui est un caillou sur<br />
lequel elle brise <strong>la</strong> coquille <strong>de</strong>s escargots<br />
pour en extraire <strong>la</strong> chair.<br />
Le troglodyte mignon, une autre espèce<br />
bien représentée dès lors qu’il existe une<br />
strate buissonnante, oppose sa très petite<br />
taille (9 cm <strong>de</strong> long) à son chant puissant et<br />
carillonnant.<br />
Bien plus discrète et rare, <strong>la</strong> chevêchette<br />
d’Europe (lire <strong>la</strong> fiche espèce n°10), est<br />
répandue essentiellement dans <strong>la</strong> taïga <strong>de</strong><br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 67
Fiche-milieu n°5<br />
<strong>la</strong> zone boréale. Elle est considérée en<br />
France comme une relique* g<strong>la</strong>ciaire. Elle<br />
fréquente les forêts fraîches <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Les <strong>de</strong>ux autres<br />
rapaces nocturnes qui nichent sur <strong>la</strong><br />
commune sont <strong>la</strong> chouette <strong>de</strong> Tengmalm<br />
et <strong>la</strong> chouette hulotte.<br />
Philippe Freydier<br />
Sa<strong>la</strong>mandre tachetée<br />
PNV - Didier Ja<strong>la</strong>bert<br />
Chouette hulotte<br />
Les forêts champagno<strong>la</strong>ises abritent <strong>de</strong><br />
nombreuses espèces <strong>de</strong> mammifères, qu’ils<br />
soient typiques <strong>de</strong> ce milieu comme le<br />
campagnol roussâtre, le mulot sylvestre,<br />
ou non (écureuil, chevreuil, cerf, sanglier,<br />
b<strong>la</strong>ireau). Elles offrent aussi une zone<br />
d’hivernage pour le chamois et le lièvre<br />
variable.<br />
C’est dans une <strong>de</strong>s forêts d’ubac au<br />
Châte<strong>la</strong>rd, qu’a été vue <strong>la</strong> très discrète et<br />
nocturne sa<strong>la</strong>mandre tachetée. Cette espèce<br />
protégée se caractérise par les couleurs noir<br />
et jaune vif <strong>de</strong> sa peau qui indiquent sa<br />
toxicité à d’éventuels prédateurs. Animal<br />
<strong>de</strong>s étages collinéen et montagnard, c’est<br />
un amphibien terrestre qui apprécie<br />
l’humidité <strong>de</strong>s sous-bois riches en souches<br />
ou pierriers où il s’abrite le jour. En<br />
<strong>Vanoise</strong>, l’espèce est rare et atteint là sa<br />
limite altitudinale.<br />
De couleur fauve vif marqué <strong>de</strong> noir, le<br />
grand collier argenté est un papillon inféodé<br />
aux lisières et c<strong>la</strong>irières ensoleillées <strong>de</strong>s<br />
forêts. Dans celles-ci se trouvent <strong>de</strong>s violettes<br />
sauvages, p<strong>la</strong>ntes-hôtes dont se nourrit sa<br />
chenille. Il doit son nom à <strong>la</strong> présence, sur<br />
le revers <strong>de</strong> ses ailes postérieures, d’une<br />
série <strong>de</strong> petites taches nacrées disposées en<br />
arc <strong>de</strong> cercle.<br />
J-F Noblet - Bios<br />
Mulot sylvestre<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, <strong>la</strong> presque totalité<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface forestière est propriété<br />
communale gérée par l’Office <strong>national</strong> <strong>de</strong>s<br />
forêts. La forêt privée ne couvre que<br />
68 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
70 hectares pour 220 propriétaires. Plus<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface, soit 168 hectares<br />
ne sont pas exploités, le reste est traité en<br />
futaie jardinée. La productivité annuelle <strong>de</strong><br />
bois y atteint <strong>de</strong> 3,5 à 5 m 3 par hectare.<br />
Pour le bois <strong>de</strong> feu, <strong>de</strong>s lots d’affouage sont<br />
périodiquement attribués aux habitants <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
peut être importante.<br />
Cette forêt est c<strong>la</strong>ssée comme forêt <strong>de</strong><br />
protection pour ses rôles physiques : <strong>de</strong><br />
protection <strong>de</strong>s sols contre l’érosion qui<br />
peut être catastrophique en pério<strong>de</strong> d’orage,<br />
<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches et <strong>de</strong> contrôle<br />
<strong>de</strong>s chutes <strong>de</strong> pierres. Son rôle paysager est<br />
tout aussi important. L’incendie du 10 août<br />
<strong>200</strong>3 qui a duré quatre jours et consumé<br />
100 hectares sur les hauteurs escarpées au<strong>de</strong>ssus<br />
du chef-lieu est là pour en témoigner si<br />
besoin était.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les pessières représentent <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />
peuplements <strong>de</strong>s bas <strong>de</strong> versants <strong>de</strong><br />
<strong>Vanoise</strong> et particulièrement en Tarentaise<br />
avec un plus grand développement en<br />
ubac. Leurs intérêts biologiques sont sensiblement<br />
i<strong>de</strong>ntiques d’une commune à<br />
l’autre. La présence à l’échelle d’un versant<br />
d’une diversité <strong>de</strong> sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement<br />
<strong>de</strong>s peuplements (c<strong>la</strong>irières avec arbustes,<br />
jeunes semis, fourrés, perchis par bouquets,<br />
futaie jardinée, très gros bois, vieux<br />
arbres) est particulièrement favorable à <strong>la</strong><br />
faune. Les sous-bois abritent également <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ntes à haute valeur patrimoniale telle<br />
que <strong>la</strong> linnée boréale. D’autre part, les<br />
forêts <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> renferment<br />
une formation végétale originale et<br />
rare : <strong>la</strong> pineraie à crochets sur quartzite.<br />
Les forêts contribuent fortement à <strong>la</strong><br />
diversité biologique et paysagère <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Elles jouent un rôle protecteur vis-à-vis du<br />
déclenchement <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Les forêts d’épicéas sont <strong>de</strong>s formations<br />
végétales très stables qui n’évoluent guère<br />
en l’absence <strong>de</strong> perturbation. 16 % <strong>de</strong>s<br />
arbres sont creux, ce qui est favorable à <strong>la</strong><br />
faune arboricole. Les terrains en pente<br />
forte où sont imp<strong>la</strong>ntés ces boisements<br />
constituent <strong>de</strong>s refuges pour <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong><br />
flore contre les dérangements liés à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />
motorisée et à <strong>la</strong> pratique du ski.<br />
La pratique du ski hors piste est importante<br />
sur l’adret et risque <strong>de</strong> s’accentuer si le<br />
domaine <strong>de</strong> ski alpin s’étend au massif <strong>de</strong><br />
Bellecôte qui est aujourd’hui une importante<br />
zone refuge et d’hivernage pour <strong>la</strong><br />
gran<strong>de</strong> faune.<br />
Le grignotage progressif <strong>de</strong> l’espace par <strong>la</strong><br />
création d’équipements nouveaux qui s’ajoutent<br />
à ceux déjà existants (pistes <strong>de</strong> ski,<br />
pistes forestières, lignes électriques, etc.)<br />
réduit l’espace vital <strong>de</strong> certaines espèces<br />
sensibles (telles que le tétras-lyre et les<br />
ongulés <strong>de</strong> montagne) et parfois très rares<br />
qui y trouvent refuge. Une trop forte pression<br />
<strong>de</strong> dérangement à une pério<strong>de</strong> sensible<br />
Création d’une piste dans le bois <strong>de</strong>s Caves<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 69
Fiche-milieu n°5<br />
<strong>de</strong> leur cycle <strong>de</strong> vie peut entraîner une<br />
régression, voire <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> certaines<br />
popu<strong>la</strong>tions animales <strong>de</strong> tout un secteur.<br />
De même, concernant le règne végétal, l’exploitation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt (et <strong>la</strong> création <strong>de</strong> piste<br />
forestière qui en découle) doit prendre en<br />
compte <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> stations d’espèces<br />
sensibles et/ou protégées (exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
station <strong>de</strong> linnée boréale sur un secteur <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> forêt <strong>de</strong>s Caves).<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Compte tenu <strong>de</strong>s zones existantes non<br />
exploitables et du type d’exploitation<br />
forestière pratiquée ailleurs sur<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, le patrimoine<br />
forestier communal <strong>de</strong>vrait conserver tout<br />
son intérêt biologique, en assurant le maintien<br />
d’un nombre suffisant <strong>de</strong> vieux arbres et <strong>la</strong><br />
préservation <strong>de</strong>s habitats indispensables à<br />
certaines espèces animales et végétales<br />
(oiseaux, insectes, mousses, lichens, etc.).<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Incendie du bois <strong>de</strong>s Cabanes le 10 août <strong>200</strong>3<br />
En cas <strong>de</strong> nouveaux projets d’aménagement,<br />
il faudra veiller à bien mesurer leur impact,<br />
en particulier sur l’avifaune, sachant qu’ils<br />
viennent s’ajouter à tous ceux existants.<br />
L’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> signalisation<br />
<strong>de</strong>s câbles pourrait en atténuer l’impact sur<br />
les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tétraonidés forestiers.<br />
Au regard <strong>de</strong>s valeurs paysagère et biologique<br />
<strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, une<br />
vision globale est nécessaire pour juger <strong>de</strong><br />
l’intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> nouveaux<br />
équipements. Un contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation<br />
touristique sur certains secteurs peut s’avérer<br />
nécessaire.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Conséquences <strong>de</strong> l’incendie <strong>de</strong> Champagny d’août <strong>200</strong>3<br />
70 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
L’aulnaie verte et les mégaphorbiaies<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Aulnaie verte <strong>de</strong> Champagny<br />
Une mégaphorbiaie<br />
L’aulnaie verte peut se définir comme une<br />
brousse subalpine dominée par l’aulne<br />
vert. Elle occupe principalement les pentes<br />
ava<strong>la</strong>ncheuses que les conifères ne peuvent<br />
coloniser du fait <strong>de</strong>s trop fortes contraintes<br />
mécaniques. Elle peut également apparaître<br />
dans <strong>de</strong>s alpages abandonnés, toujours sur<br />
sol frais. L’aulnaie est une formation végétale<br />
très <strong>de</strong>nse et difficilement pénétrable. Elle<br />
peut former localement <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s entités<br />
quasi monospécifiques comme c’est le cas à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
On distingue <strong>de</strong>ux types d’aulnaies suivant<br />
leur origine : les aulnaies primaires* à <strong>la</strong><br />
limite <strong>de</strong>s forêts subalpines et dans les couloirs<br />
d’ava<strong>la</strong>nches, installées vraisemb<strong>la</strong>blement<br />
<strong>de</strong>puis plusieurs milliers d’années et les<br />
aulnaies secondaires* qui peuvent résulter<br />
<strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong> ces premières sur d’anciens<br />
secteurs exploités pour l’élevage et aujourd’hui<br />
en déprise.<br />
Les aulnaies sont <strong>la</strong> plupart du temps<br />
associées à <strong>de</strong>s mégaphorbiaies* avec<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 71
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
lesquelles elles s’interpénètrent. Ces mégaphorbiaies<br />
sont formées d’un tapis herbacé<br />
luxuriant, composé <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille<br />
telles que <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue <strong>de</strong>s Alpes, l’adénostyle à<br />
feuilles d’alliaire, <strong>la</strong> gentiane jaune, le<br />
géranium <strong>de</strong>s bois etc. Ces p<strong>la</strong>ntes herbacées<br />
ont <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> se développer très<br />
rapi<strong>de</strong>ment au printemps et <strong>de</strong> s’opposer<br />
ainsi à <strong>la</strong> germination <strong>de</strong>s ligneux.<br />
L’exubérance <strong>de</strong> cette végétation nécessite<br />
d’importantes ressources minérales et<br />
hydriques. De ce fait, l’aulnaie verte et les<br />
mégaphorbiaies ne prospèrent que sur <strong>de</strong>s<br />
sols frais, profonds et riches en nutriments<br />
du fait <strong>de</strong>s ruissellements permanents.<br />
L’aulnaie verte atteint son maximum <strong>de</strong><br />
développement dans les pentes exposées au<br />
nord, où contrairement aux versants sud,<br />
l’intensité lumineuse modérée <strong>de</strong> <strong>la</strong> mijournée<br />
n’interrompt pas <strong>la</strong> photosynthèse.<br />
Elle se rencontre <strong>de</strong>puis l’étage montagnard<br />
supérieur jusqu’au subalpin.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, l’aulnaie verte<br />
se développe en ubac <strong>de</strong>puis Le Bois jusqu’à<br />
<strong>la</strong> Glière sur plus <strong>de</strong> 8 km <strong>de</strong> long constituant<br />
ainsi l’une <strong>de</strong>s plus étendues d’Europe.<br />
Elle s’étend d’environ 1 500 m à près <strong>de</strong><br />
2 <strong>200</strong> m d’altitu<strong>de</strong>.<br />
Lichens et champignons<br />
Les lichens ne sont pas abondants dans<br />
l’aulnaie verte, milieu assez fermé. En<br />
revanche, les champignons y présentent<br />
une gran<strong>de</strong> originalité. Certaines espèces<br />
sont spécifiquement liées à l’aulne vert.<br />
C’est le cas du marasme <strong>de</strong> l’aulne, un petit<br />
champignon qui pousse sur le pétiole ou les<br />
nervures <strong>de</strong>s feuilles mortes <strong>de</strong> l’aulne vert,<br />
et du mycène <strong>de</strong> l’aulne qui en exploite les<br />
grosses branches mortes. L’une comme<br />
l’autre apparaissent dès <strong>la</strong> fonte <strong>de</strong>s neiges<br />
et participent à <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> cette<br />
72 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
matière végétale morte. À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’été,<br />
<strong>de</strong>s champignons mycorhiziens spécifiques<br />
<strong>de</strong> l’aulne vert font leur apparition : le<br />
<strong>la</strong>ctaire jaune à o<strong>de</strong>ur fruitée, le cortinaire<br />
<strong>de</strong> l’aulne à chapeau brun roussâtre (ou<br />
cortinaire subalpin) et <strong>la</strong> russule mo<strong>de</strong>ste à<br />
chapeau maculé <strong>de</strong> roussâtre et sans o<strong>de</strong>ur.<br />
Flore<br />
L’aulne vert, encore appelé arcosse en<br />
Savoie, est l’espèce dominante <strong>de</strong> cette formation.<br />
C’est un ligneux soli<strong>de</strong>ment ancré<br />
au sol par un fort enracinement. Ses tiges<br />
très flexibles plient jusqu’au sol sous le<br />
poids <strong>de</strong> <strong>la</strong> neige et ne sont pas endommagées<br />
par le passage <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches. Cette stratégie<br />
lui permet également d’être à l’abri du<br />
froid, protégé par le manteau neigeux.<br />
L’aulne vert a <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité d’enrichir le<br />
sol en azote assimi<strong>la</strong>ble grâce à une symbiose<br />
avec <strong>de</strong>s micro-organismes (bactéries)<br />
vivant au niveau <strong>de</strong> ses racines et capables<br />
<strong>de</strong> fixer l’azote atmosphérique. C’est cet<br />
enrichissement qui est en partie responsable<br />
<strong>de</strong> l’exubérance <strong>de</strong>s mégaphorbiaies voisines.<br />
La mégaphorbiaie compte <strong>de</strong> nombreuses<br />
p<strong>la</strong>ntes luxuriantes à l’abri d’une lumière<br />
trop intense.<br />
Caractéristique <strong>de</strong> l’aulnaie verte, <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue<br />
<strong>de</strong>s Alpes est une p<strong>la</strong>nte vivace à tige dressée<br />
et feuilles découpées en grands lobes triangu<strong>la</strong>ires.<br />
Commune en Tarentaise, elle<br />
porte <strong>de</strong>s fleurs bleu vio<strong>la</strong>cé disposées en<br />
grappes plus ou moins allongées.<br />
L’adénostyle à feuilles d’alliaire fait aussi<br />
typiquement partie <strong>de</strong> cette flore exubérante.<br />
Atteignant jusqu’à 1,5 m <strong>de</strong> hauteur, elle<br />
développe <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges feuilles ron<strong>de</strong>s irrégulièrement<br />
<strong>de</strong>ntées, vertes et g<strong>la</strong>bres à <strong>la</strong> face<br />
supérieure et d’un b<strong>la</strong>nc cotonneux <strong>de</strong>ssous.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Adénostyle à feuilles d’alliaire<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Aulne vert<br />
Parmi les espèces moins typiques mais<br />
intéressantes car peu abondantes sur<br />
l’ensemble du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong><br />
et très localisées, <strong>de</strong>ux espèces d’aconit<br />
fleurissent parfois dans les mégaphorbiaies<br />
<strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> : l’aconit tue-loup<br />
et l’aconit paniculée. La première porte <strong>de</strong>s<br />
fleurs jaune pâle et <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fleurs<br />
bleues panachées <strong>de</strong> vert. Elles sont toutes<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 73
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
<strong>de</strong>ux toxiques. On peut rencontrer aussi<br />
sous les arcosses, le lis martagon encore<br />
appelé racine d’or en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur<br />
jaune <strong>de</strong> son bulbe.<br />
Enfin, citons l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes, une p<strong>la</strong>nte<br />
rare et protégée présente ici alors qu’elle<br />
est habituellement l’hôte <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s<br />
formations forestières c<strong>la</strong>ires.<br />
Faune<br />
Bien que fréquents en d’autres lieux, <strong>la</strong><br />
rousserolle ver<strong>de</strong>rolle, le troglodyte<br />
mignon et <strong>la</strong> fauvette <strong>de</strong>s jardins sont<br />
caractéristiques <strong>de</strong> l’aulnaie verte. En<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> rousserolle qui fréquente surtout<br />
les mégaphobiaies, les <strong>de</strong>ux autres<br />
affectionnent particulièrement <strong>la</strong> strate<br />
buissonnante basse et <strong>de</strong>nse qu’elle peut offrir.<br />
La <strong>de</strong>nsité du couvert arbustif <strong>de</strong> l’aulnaie<br />
verte semble également un élément important<br />
<strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong> l’accenteur mouchet,<br />
un oiseau très répandu dans les forêts<br />
savoyar<strong>de</strong>s.<br />
Hormis ces petits passereaux, le couvert<br />
<strong>de</strong>nse <strong>de</strong> l’aulnaie verte fournit un gîte protégé<br />
pour le tétras-lyre en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> nidification, ainsi qu’à ses poussins<br />
lorsqu’ils ne savent pas encore bien voler.<br />
Aconit paniculé<br />
PNV - Michel Filliol<br />
Aya<strong>la</strong> Santibanez - Bios<br />
J.-L. Le Moigne - Bios<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Troglodyte mignon<br />
Ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />
Accenteur mouchet<br />
74 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les grands mammifères trouvent également<br />
un refuge précieux sous son couvert.<br />
Ainsi, chamois, sangliers, cerfs et chevreuils<br />
y sont fréquemment présents, à l’abri<br />
<strong>de</strong>s dérangements humains.<br />
ce qui lui donne une valeur <strong>de</strong> refuge<br />
importante pour <strong>la</strong> faune en général, que ce<br />
soient les gros mammifères ou les oiseaux.<br />
La mégaphorbiaie à <strong>la</strong> flore originale et<br />
occasionnellement pâturable, est un milieu<br />
stable. Elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuses p<strong>la</strong>ntes<br />
typiquement alpines.<br />
L’aulnaie verte primaire* constitue l’élément<br />
paysager majeur du fond <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Sanglier<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
En <strong>Vanoise</strong>, ces formations végétales couvrent<br />
jusqu’à 7 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s étages<br />
montagnard supérieur et subalpin. Située<br />
sur <strong>de</strong>s zones d’accès souvent difficile et<br />
sans intérêt économique, l’aulnaie verte est<br />
rarement menacée par les activités humaines.<br />
Elle a plutôt tendance à s’étendre à <strong>la</strong><br />
faveur <strong>de</strong> situations fraîches. Dans les aulnaies<br />
secondaires* évoluées, particulièrement<br />
<strong>de</strong>nses, on peut observer une disparition<br />
quasi totale <strong>de</strong> toute strate herbacée.<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Autrefois, l’aulnaie verte était en partie<br />
défrichée par les éleveurs pour gagner <strong>de</strong>s<br />
surfaces en alpage. L’aulne vert fournissait<br />
alors du bois <strong>de</strong> chauffage aux champagno<strong>la</strong>is.<br />
Elle pouvait également être pâturée. Les<br />
jeunes pousses étaient coupées, séchées et<br />
données aux chèvres qui en mangeaient les<br />
feuilles et les bourgeons. Aujourd’hui, ces<br />
pratiques sont révolues et n’ont été<br />
remp<strong>la</strong>cées par aucune autre.<br />
Contrairement à certaines croyances, l’aulne<br />
vert ne déclenche pas les ava<strong>la</strong>nches, mais<br />
c’est sa capacité à résister aux passages <strong>de</strong>s<br />
ava<strong>la</strong>nches qui lui permet <strong>de</strong> coloniser les<br />
secteurs réputés ava<strong>la</strong>ncheux.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L’aulnaie verte est un milieu dans lequel<br />
l’homme a beaucoup <strong>de</strong> peine à se mouvoir,<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
L’extension <strong>de</strong>s aulnaies secondaires, <strong>de</strong><br />
faible biodiversité, au détriment <strong>de</strong>s surfaces<br />
pâturables peut poser <strong>de</strong>s problèmes<br />
en terme <strong>de</strong> ressources herbagères. On peut<br />
envisager un contrôle <strong>de</strong> leur extension<br />
dans les alpages par une meilleure conduite<br />
<strong>de</strong>s troupeaux, voire avec le soutien <strong>de</strong><br />
mesures <strong>de</strong> type agri-environnemental. En<br />
cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en surface herbagère, ce type<br />
d’action est préférable au drainage <strong>de</strong>s zones<br />
humi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>structeur <strong>de</strong>s milieux et rarement<br />
rentable sur le p<strong>la</strong>n agronomique.<br />
Les aulnaies anciennes participent à <strong>la</strong><br />
conservation du patrimoine naturel <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, tant en termes <strong>de</strong><br />
diversité biologique que <strong>de</strong> zones refuges<br />
pour <strong>la</strong> faune. Les fonctions biologiques, le<br />
rôle paysager et <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s versants<br />
ainsi que <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> ces aulnaies justifient<br />
<strong>la</strong>rgement leur conservation en l’état.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 75
Fiche-milieu n°7<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, les <strong>la</strong>ndines et<br />
les fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong><br />
Formation à saule g<strong>la</strong>uque à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Virginie Bourgoin<br />
PNV - Rémy Barraud<br />
Landine à azalée naine<br />
Ce sont <strong>de</strong>s formations végétales dominées<br />
par <strong>de</strong>s espèces ligneuses, basses, d’une<br />
hauteur inférieure à celle du manteau neigeux.<br />
On rencontre à l’étage subalpin <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
sèches ou <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à genévriers, <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
fraîches ou <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à éricacées (rhodo<strong>de</strong>ndron,<br />
myrtilles) et <strong>de</strong>s formations buissonnantes<br />
à saule g<strong>la</strong>uque. Ces formations peuvent<br />
avoir plusieurs décimètres <strong>de</strong> haut. À l’étage<br />
alpin, on ne rencontre plus que <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ndines,<br />
dont <strong>la</strong> hauteur ne dépasse pas quelques<br />
centimètres. Les éricacées sont toujours<br />
présentes comme l’azalée naine mais aussi<br />
<strong>la</strong> camarine et <strong>la</strong> drya<strong>de</strong> à huit pétales.<br />
Alors que les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et <strong>la</strong>ndines <strong>de</strong> l’étage<br />
alpin constituent généralement un milieu<br />
primaire*, l’essentiel <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s subalpines<br />
aujourd’hui est d’origine secondaire*. Elles<br />
76 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
résultent <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconquête <strong>de</strong>s espaces<br />
autrefois déforestés puis abandonnés ou<br />
sous-pâturés. Par ailleurs, <strong>de</strong> tous temps se<br />
sont développées <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s intra-forestières<br />
liées aux cycles <strong>de</strong> perturbations affectant<br />
<strong>la</strong> forêt (ava<strong>la</strong>nches, chablis, incendies).<br />
Les formations à saule g<strong>la</strong>uque, dont <strong>la</strong><br />
taille varie <strong>de</strong> 1 à 2 m, se situent<br />
essentiellement en versant nord, sur <strong>de</strong>s<br />
terrains régulièrement alimentés par une<br />
eau pauvre en matières minérales et sur sol<br />
squelettique. Sur <strong>de</strong>s substrats plus riches<br />
en humus et moins humi<strong>de</strong>s, cette sau<strong>la</strong>ie<br />
subalpine cè<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> végétation <strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à éricacées.<br />
La <strong>la</strong>n<strong>de</strong> à rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux présente<br />
son optimum dans <strong>de</strong>s stations fraîches<br />
et humi<strong>de</strong>s. Très sensible au gel et à <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>ssiccation, le rhodo<strong>de</strong>ndron s’installe<br />
préférentiellement sur les versants d’ubac<br />
longuement enneigés où il est protégé <strong>de</strong>s<br />
rigueurs hivernales par le manteau neigeux.<br />
Cette <strong>la</strong>n<strong>de</strong> fait souvent transition entre les<br />
forêts et les pelouses alpines.<br />
La <strong>la</strong>n<strong>de</strong> à genévrier nain préfère les versants<br />
ari<strong>de</strong>s et ensoleillés jusqu’à 2 500 - 2 700 m<br />
d’altitu<strong>de</strong>. Le genévrier nain y est souvent<br />
associé au raisin d’ours, encore appelé<br />
busserole.<br />
Plus haut, apparaissent les <strong>la</strong>ndines alpines<br />
dont <strong>la</strong> végétation ne dépasse pas 20 cm <strong>de</strong><br />
haut. Elles sont dominées par <strong>la</strong> camarine<br />
hermaphrodite et l’airelle à petites feuilles.<br />
Sur les crêtes et les croupes ventées soumises à<br />
<strong>de</strong> très basses températures se tient <strong>la</strong> <strong>la</strong>ndine<br />
à azalée naine particulièrement adaptée aux<br />
conditions extrêmes. De nombreux lichens<br />
sont associés aux <strong>la</strong>ndines.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 77
Fiche-milieu n°7<br />
Lichens et champignons<br />
La faible hauteur <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ndines à azalée<br />
naine crée <strong>de</strong>s conditions d’éc<strong>la</strong>irement<br />
favorables aux lichens. On y trouve<br />
notamment <strong>la</strong> mousse d’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> qui est<br />
bien un lichen malgré son nom. Ce lichen<br />
est abondant en Scandinavie où il est<br />
consommé par les rennes <strong>de</strong>s <strong>la</strong>pons. Plus<br />
originaux sont <strong>la</strong> cétraire cucullée, un<br />
lichen b<strong>la</strong>nc jaunâtre <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s se<br />
présentant sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> petits coussinets<br />
à même le sol et le thamnolia en forme<br />
<strong>de</strong> ver, un lichen b<strong>la</strong>nchâtre se présentant<br />
sous <strong>la</strong> forme d’agglomérats vermiformes.<br />
De nombreuses espèces d’éricacées ne survivent<br />
sur ces sols pauvres que grâce à <strong>de</strong>s<br />
associations symbiotiques avec <strong>de</strong>s champignons<br />
du sol. D’autres champignons<br />
vivent ici en parasites sur les ligneux ; c’est<br />
<strong>la</strong> cas du gymnosporangium en pézize, un<br />
parasite du genévrier nain dont l’aspect est<br />
celui d’une gé<strong>la</strong>tine orange vif.<br />
espèce arctico-alpine* assez commune à<br />
l’étage subalpin <strong>de</strong>s principales montagnes<br />
françaises.<br />
En comparaison avec les pelouses, les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
à éricacées sont <strong>de</strong>s milieux re<strong>la</strong>tivement<br />
pauvres en espèces. Les végétaux qui les<br />
composent sont typiquement <strong>de</strong>s espèces<br />
ligneuses à croissance lente, capables <strong>de</strong><br />
résister à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> stress physiologique<br />
dissuasives pour les arbres.<br />
Ces espèces ligneuses se caractérisent généralement<br />
par leurs petites feuilles coriaces<br />
et persistantes. La face inférieure <strong>de</strong>s<br />
feuilles du rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux semble<br />
tachée <strong>de</strong> rouille. Elle est en fait tapissée <strong>de</strong><br />
minuscules écailles serrées, g<strong>la</strong>nduleuses et<br />
odorantes, renfermant un poison qui rend<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte toxique à l’état frais et <strong>la</strong> protège<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> “<strong>de</strong>nt” du bétail, qui se gar<strong>de</strong> bien <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> brouter. La floraison rouge pourpre du<br />
rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux donne aux <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s,<br />
en juin et juillet, un attrait particulier.<br />
SMBRC - Thierry De<strong>la</strong>haye<br />
Thamnolia en forme <strong>de</strong> ver<br />
Flore<br />
Assez indifférent à <strong>la</strong> nature du substrat, le<br />
genévrier nain recherche en revanche les<br />
situations ensoleillées et ari<strong>de</strong>s. Cet arbrisseau<br />
pionnier souvent couché au sol est une<br />
Virginie Bourgoin<br />
Rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux<br />
78 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Adaptée aux conditions climatiques extrêmes<br />
<strong>de</strong>s crêtes ventées, dégagées <strong>de</strong> neige en<br />
hiver, l’azalée naine, aux fleurs roses, ne<br />
dépasse pas 10 cm <strong>de</strong> hauteur.<br />
On rencontre plusieurs espèces <strong>de</strong> lycopo<strong>de</strong>s<br />
dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s peu <strong>de</strong>nses, dont le lycopo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s Alpes, typique <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>.<br />
C’est une petite p<strong>la</strong>nte archaïque qui pousse<br />
sur les zones <strong>de</strong> sol écorchées entre les<br />
pieds <strong>de</strong> rhodo<strong>de</strong>ndron et <strong>de</strong> myrtille.<br />
Cette fougère arctico-alpine* est en voie <strong>de</strong><br />
raréfaction dans toute <strong>la</strong> France, ce qui lui<br />
vaut son statut d’espèce protégée.<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Arbrisseau touffu pourvu <strong>de</strong> rameaux<br />
tortueux, le saule g<strong>la</strong>uque est une espèce<br />
protégée caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> sau<strong>la</strong>ie<br />
buissonnante subalpine. Il est présent en<br />
France uniquement en Savoie, en Haute-<br />
Savoie et dans le Dauphiné <strong>de</strong>puis l’étage<br />
montagnard jusqu’à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’étage l’alpin.<br />
PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />
Lycopo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Alpes<br />
Faune<br />
Sous nos <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s, le tétras-lyre est un<br />
oiseau essentiellement subalpin dont l’habitat<br />
naturel se limite à <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> transition<br />
entre l’étage supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt et les<br />
pelouses vers 1 900 à 2 000 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />
Cette interface forêts/alpages lui est favorable<br />
car elle regroupe sur une surface réduite <strong>de</strong><br />
quoi satisfaire ses besoins, très divers au<br />
cours <strong>de</strong> l’année : zones dégagées au printemps<br />
pour ses para<strong>de</strong>s nuptiales, p<strong>la</strong>ces<br />
abritées pour établir le nid, <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s riches en<br />
baies l’été, arbres utilisés à <strong>la</strong> fois comme<br />
perchoirs et comme ressource alimentaire<br />
(bourgeons), en pério<strong>de</strong> hivernale.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Azalée naine<br />
Il n’y a pas à proprement parler <strong>de</strong> mammifère<br />
typique <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, mais plutôt<br />
<strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> passage. Ainsi, <strong>la</strong> musaraigne<br />
carrelet et l’hermine, aux activités tant<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 79
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
nocturnes que diurnes, peuvent y être<br />
observées. Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s reptiles, on<br />
n’y rencontre guère que <strong>la</strong> vipère aspic qui<br />
arbore parfois à ces altitu<strong>de</strong>s une belle robe<br />
totalement noire.<br />
Le solitaire et l’azuré <strong>de</strong> <strong>la</strong> canneberge sont<br />
pour leur part <strong>de</strong>ux papillons <strong>de</strong> jour<br />
inféodés à ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s pour leur reproduction.<br />
En effet, les œufs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux espèces sont<br />
pondus sur les feuilles <strong>de</strong> l’airelle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> myrtille,<br />
qui sont les p<strong>la</strong>ntes hôtes <strong>de</strong>s chenilles.<br />
PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />
Solitaire<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Hermine<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
D’un point <strong>de</strong> vue pastoral, les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et les<br />
fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong> sont peu productifs<br />
et donc inexploités par l’homme. Dans<br />
le temps, ces milieux ont parfois été défrichés<br />
pour augmenter les surfaces en alpage.<br />
Quatre itinéraires <strong>de</strong> ski <strong>de</strong> randonnée<br />
traversent ces milieux : ceux menant au col<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse, au col du Tougne, au<br />
Grand Bec par le P<strong>la</strong>n du Pré ou par le P<strong>la</strong>n<br />
<strong>de</strong>s Gouilles.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Vipère aspic<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, les <strong>la</strong>ndines et les fourrés <strong>de</strong><br />
saules participent pleinement à l’i<strong>de</strong>ntité<br />
<strong>de</strong>s paysages montagnards, surtout en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> floraison <strong>de</strong>s rhodo<strong>de</strong>ndrons.<br />
On peut y rencontrer quelques spécimens<br />
d’intérêt remarquable : lycopo<strong>de</strong>s, oiseaux.<br />
Là où il est présent, le saule g<strong>la</strong>uque confère<br />
aux sau<strong>la</strong>ies buissonnantes subalpines une<br />
forte valeur patrimoniale.<br />
80 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s constituent un gar<strong>de</strong>-manger<br />
pour les galliformes <strong>de</strong> montagne qui se<br />
nourrissent <strong>de</strong> baies. Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à rhodo<strong>de</strong>ndron<br />
représentent un <strong>de</strong>s habitats privilégiés<br />
du tétras-lyre, espèce emblématique<br />
<strong>de</strong> grand intérêt écologique et cynégétique.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Tout projet d’équipement doit s’accompagner<br />
<strong>de</strong> mesures compensatoires qui garantissent<br />
l’avenir <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions d’espèces menacées,<br />
aussi bien végétales qu’animales. Des<br />
dispositifs <strong>de</strong> visualisation <strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong><br />
téléskis ou électriques, <strong>la</strong> création d’espaces <strong>de</strong><br />
tranquillité exempts d’activités humaines,<br />
sont <strong>de</strong>s mesures nécessaires à l’accomplissement<br />
du cycle vital <strong>de</strong> ces espèces.<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Une information en direction du public<br />
(skieurs, raquetteurs), sur <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s<br />
milieux montagnards et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune est à<br />
envisager. Un retour du pâturage peut être<br />
envisagé, voire encouragé, dans le cas <strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s secondaires en extension.<br />
Lan<strong>de</strong> à rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
La présence dans ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s d’espèces végétales<br />
protégées et le rôle <strong>de</strong> refuge <strong>de</strong> ce<br />
milieu pour une faune alpine <strong>de</strong> plus en<br />
plus concurrencée par les activités humaines,<br />
en font <strong>de</strong>s secteurs clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité alpine.<br />
L’aménagement actuel <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> ski se<br />
traduit par <strong>de</strong>s enrochements et déb<strong>la</strong>iements<br />
responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> milieux<br />
et d’espèces sensibles. Les gares d’arrivée<br />
<strong>de</strong>s remontées mécaniques sont bien<br />
souvent créées sur les p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> chant <strong>de</strong>s<br />
tétras-lyre, impact venant s’ajouter à celui<br />
<strong>de</strong>s câbles dangereux qui traversent leur<br />
domaine vital. D’autre part, le ski hors<br />
piste et <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> raquette peuvent<br />
occasionner un dérangement très important<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> faune sur certains secteurs. Il en résulte<br />
une régression marquée <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong><br />
tétras-lyre.<br />
En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> déprise agropastorale, les<br />
<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et les fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong> sont<br />
<strong>de</strong>s milieux en extension sur certains secteurs.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
PNV - Michel Bouche<br />
Gare d’arrivée du télésiège <strong>de</strong>s Borseliers<br />
Câbles avec bouchons anti-collision<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 81
Fiche-milieu n°8<br />
Les pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne<br />
Les pelouses correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s formations<br />
herbacées qui dépassent rarement 30 cm <strong>de</strong><br />
hauteur. On distingue les pelouses sèches<br />
d’adret <strong>de</strong>s pelouses d’altitu<strong>de</strong>. Les pelouses<br />
couvrent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces en montagne,<br />
<strong>de</strong> l’étage subalpin à l’étage alpin (à partir<br />
<strong>de</strong> 1 700 m d’altitu<strong>de</strong> à Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>) et sont le plus souvent exploitées<br />
par les troupeaux domestiques.<br />
Ce milieu se définit plus exactement<br />
comme un ensemble composite <strong>de</strong> différents<br />
types <strong>de</strong> pelouses, chacun caractérisé par<br />
un cortège floristique spécifique. Leur<br />
diversité est due à <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong> facteurs<br />
écologiques tels que : <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche<br />
sous-jacente, l’enneigement, l’exposition<br />
au soleil et au vent, l’humidité, l’épaisseur<br />
du sol, <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> cailloux du sol, etc.<br />
La présence d’herbivores (domestiques ou<br />
sauvages) influe aussi fortement sur <strong>la</strong><br />
nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation.<br />
Ces différents paramètres ont permis d’établir<br />
un système <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong> ces pelouses<br />
selon les trois axes principaux suivants :<br />
- <strong>la</strong> nature du substrat (pelouses aci<strong>de</strong>s /<br />
calcaires),<br />
- le régime d’enneigement et <strong>de</strong> température<br />
(pelouses sèches d’adret / fraîches d’ubac),<br />
- <strong>la</strong> richesse minérale du sol liée à son type<br />
d’utilisation pastorale (pelouses maigres /<br />
grasses).<br />
82 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Lichens et champignons<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt<br />
et à même le sol <strong>de</strong>s pelouses <strong>de</strong> l’étage<br />
alpin, on peut rencontrer <strong>de</strong> nombreux<br />
lichens dont plusieurs espèces du genre<br />
Cetraria, dont <strong>la</strong> cétraire <strong>de</strong>s neiges, un<br />
lichen b<strong>la</strong>nchâtre en forme <strong>de</strong> coussinet.<br />
riches en silice sont généralement dé<strong>la</strong>issées<br />
par les troupeaux domestiques. On rencontre<br />
<strong>de</strong> vastes pâturages à nard dans le vallon<br />
<strong>de</strong> P<strong>la</strong>isance par exemple. Lorsqu’ils sont<br />
correctement exploités, les alpages à nard<br />
peuvent présenter une diversité floristique<br />
remarquable.<br />
Flore<br />
L’arnica, <strong>la</strong> gentiane acaule et le trèfle <strong>de</strong>s<br />
Alpes, surnommé, réglisse <strong>de</strong>s montagnes,<br />
en raison <strong>de</strong> l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sa tige souterraine,<br />
sont trois p<strong>la</strong>ntes à <strong>la</strong> fois caractéristiques<br />
et fréquentes dans les pelouses aci<strong>de</strong>s fraîches.<br />
Le nard rai<strong>de</strong> en constitue souvent <strong>la</strong><br />
graminée dominante. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s jeunes<br />
pousses pâturées par les ovins, ses feuilles<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Gentiane acaule<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 83
Fiche-milieu n°8<br />
Espèce protégé, l’orchis nain <strong>de</strong>s Alpes<br />
pousse dans les pelouses calcaires ou<br />
gypseuses <strong>de</strong>s crêtes ventées. C’est <strong>la</strong> plus<br />
petite <strong>de</strong>s orchidées <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong>. Elle est<br />
présente entre autres vers le col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Croix<br />
<strong>de</strong>s Frêtes et dans le vallon <strong>de</strong> P<strong>la</strong>isance.<br />
L’e<strong>de</strong>lweiss, symbole <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> montagne,<br />
est une p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s pelouses calcaires sèches<br />
et rocailleuses. Il peut être localement<br />
abondant (<strong>la</strong> Glière).<br />
Le pâturin <strong>de</strong>s Alpes est une graminée alpine<br />
commune que l’on rencontre fréquemment<br />
dans les pelouses grasses d’altitu<strong>de</strong>.<br />
Faune<br />
Les oiseaux et les mammifères sont, parmi<br />
<strong>la</strong> faune vertébrée, les <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>sses les<br />
mieux représentées dans les pelouses.<br />
Les couverts herbacés les plus ras constituent<br />
un habitat <strong>de</strong> prédilection pour le pipit<br />
spioncelle, oiseau très commun entre 2 000<br />
et 2 500 m, tandis que les pelouses<br />
rocailleuses accueillent plutôt le traquet<br />
motteux, bien répandu en Savoie ainsi que<br />
<strong>la</strong> niverolle alpine ou pinson <strong>de</strong>s neiges.<br />
Alors que les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine <strong>de</strong><br />
l’alouette <strong>de</strong>s champs sont attachées aux<br />
prairies et cultures, celles d’altitu<strong>de</strong> sont<br />
inféodées aux seuls pâturages et alpages.<br />
C’est un oiseau <strong>de</strong>s milieux très ouverts,<br />
dépourvus d’arbres et <strong>de</strong> haies.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Orchis nain <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Christophe Gotti Sidamon Pesson - Bios<br />
Pipit spioncelle<br />
Nard rai<strong>de</strong><br />
Niverolle alpine<br />
84 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Typique <strong>de</strong>s pelouses écorchées parsemées<br />
d’éboulis rocheux, où il se nourrit <strong>de</strong> graines,<br />
le <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin niche à même le sol, à<br />
l’abri d’un buisson et parfois sans aucune<br />
protection. Il fréquente aussi les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
alpines, principalement en versant nord,<br />
pour se nourrir <strong>de</strong> baies comme celles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
camarine hermaphrodite dont il est friand<br />
et en hiver <strong>de</strong> bourgeons dont ceux du<br />
rhodo<strong>de</strong>ndron.<br />
D’autres animaux fréquentent ces pelouses :<br />
le chamois, le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes et <strong>la</strong><br />
marmotte, tous trois abondants à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Aux yeux <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions locales comme<br />
<strong>de</strong>s vacanciers, les pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />
évoquent surtout les alpages, c’est-à-dire<br />
les pelouses pâturées par les troupeaux<br />
domestiques pendant l’estive. Ces représentations<br />
sont fondées sur l’importance <strong>de</strong><br />
l’usage pastoral, tant en terme <strong>de</strong> superficies<br />
concernées que <strong>de</strong> “poids” dans l’économie<br />
agricole locale.<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Marmotte <strong>de</strong>s Alpes<br />
Les friches résultant <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong>s prés<br />
sont favorables à toute une petite faune et<br />
constituent le territoire <strong>de</strong> chasse du renard,<br />
prédateur opportuniste, présent aussi bien<br />
aux abords <strong>de</strong>s villes qu’à l’étage alpin. C’est<br />
le carnivore le plus répandu en France.<br />
Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> présentent un intérêt<br />
pastoral essentiel pour l’agriculture locale<br />
et constituent un réel enjeu <strong>de</strong> gestion.<br />
Elles fournissent l’alimentation <strong>de</strong>s troupeaux<br />
pendant trois à cinq mois. Leur<br />
valeur pastorale est très variable et peut<br />
s’apprécier à travers plusieurs critères tels<br />
que <strong>la</strong> productivité, <strong>la</strong> qualité nutritive,<br />
l’appétence, <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> qualité optimum,<br />
etc. Cette valeur n’est pas une caractéristique<br />
immuable d’un alpage. Selon <strong>la</strong> façon dont<br />
<strong>la</strong> pelouse est gérée (ou non) à travers <strong>la</strong><br />
conduite du troupeau, elle peut se dégra<strong>de</strong>r<br />
ou s’améliorer. Son entretien est un gage <strong>de</strong><br />
pérennité pour l’activité agricole.<br />
Assez répandu et abondant dans les massifs<br />
internes <strong>de</strong>s Alpes, l’azuré <strong>de</strong>s soldanelles<br />
fréquente les pelouses et prairies <strong>de</strong><br />
1 600 à 2 700 m d’altitu<strong>de</strong>. Ce petit<br />
papillon, dont le mâle arbore une robe<br />
bleu-gris <strong>la</strong>rgement bordée <strong>de</strong> gris sombre<br />
au-<strong>de</strong>ssus et <strong>la</strong> femelle une couleur brune,<br />
pond ses œufs sur <strong>de</strong>s androsaces. Les pentes<br />
abruptes couvertes <strong>de</strong> graminées constituent<br />
l’habitat <strong>de</strong> prédilection du moiré fauve, un<br />
papillon <strong>de</strong> jour aux ailes fauves traversées<br />
d’une <strong>la</strong>rge ban<strong>de</strong> orange.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Point d’eau en alpage<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 85
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L’intérêt biologique <strong>de</strong>s pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />
est principalement lié à <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />
communautés végétales qui s’y côtoient et<br />
donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore qui les compose. Cette flore<br />
comporte quelques espèces rares mais surtout<br />
<strong>de</strong> nombreuses espèces “symboliques” <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
montagne aux yeux <strong>de</strong>s touristes (gentianes,<br />
campanules, arnica, e<strong>de</strong>lweiss, etc.).<br />
Cette diversité végétale est également<br />
fondamentale pour donner son goût particulier<br />
au Beaufort d’alpage.<br />
L’enracinement <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> ces pelouses<br />
d’altitu<strong>de</strong> joue un rôle essentiel <strong>de</strong> stabilisation<br />
<strong>de</strong>s sols.<br />
Enfin, ces pelouses détiennent une valeur<br />
récréative pour les touristes et symbolisent<br />
par excellence <strong>la</strong> montagne elle-même.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
À partir <strong>de</strong>s années 1960, <strong>la</strong> Tarentaise a<br />
assisté au déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie pastorale,<br />
accompagné <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong> plusieurs<br />
alpages. Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> ne fait<br />
pas exception à <strong>la</strong> règle.<br />
Contrairement aux pelouses situées à<br />
l’étage alpin, pour lesquelles <strong>la</strong> dynamique<br />
naturelle <strong>de</strong> colonisation par les espèces<br />
ligneuses est nulle, celles présentes sous <strong>la</strong><br />
limite supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt à l’étage subalpin,<br />
n’existent et ne se maintiennent que par le<br />
pâturage. À ces altitu<strong>de</strong>s, l’abandon <strong>de</strong>s<br />
pratiques pastorales engendre <strong>la</strong> fermeture*<br />
<strong>de</strong>s pelouses et leur remp<strong>la</strong>cement progressif<br />
par <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s puis par <strong>la</strong> forêt.<br />
Certains mo<strong>de</strong>s d’utilisation actuels peuvent<br />
compromettre le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur<br />
pastorale. Ainsi le surpâturage, ajouté au<br />
piétinement excessif du bétail, peut entraîner<br />
<strong>de</strong>s phénomènes d’érosion qui menacent <strong>la</strong><br />
qualité <strong>de</strong>s alpages. De même, l’utilisation<br />
trop longue <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> traite engendre le<br />
stationnement du bétail et donc l’enrichissement<br />
du milieu en éléments organiques<br />
(exemple sur l’alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne), avec<br />
pour conséquence une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
composition végétale initiale au profit d’un<br />
végétation <strong>de</strong> type reposoir (lire <strong>la</strong> fichemilieu<br />
n°1). Sa valeur pastorale et sa diversité<br />
floristique <strong>de</strong>viennent quasi nulles. Le rejet<br />
en grosse quantité du <strong>la</strong>ctosérum issu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
production du Beaufort directement dans<br />
le milieu entraîne lui aussi une dégradation<br />
du milieu avec modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
ainsi que <strong>de</strong>s pollutions locales.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Pelouse au pied <strong>de</strong> <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> Rosolin<br />
86 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Enfin, les pelouses d’altitu<strong>de</strong> font partie <strong>de</strong>s<br />
milieux exploités pour l’aménagement <strong>de</strong>s<br />
pistes <strong>de</strong> ski. Le nivellement pratiqué à cette<br />
occasion détruit le micro-relief et <strong>la</strong> végétation<br />
elle-même. Ces pelouses résultent <strong>de</strong> plusieurs<br />
siècles d’évolution, elles sont très difficilement<br />
cicatrisables. Trois facteurs interviennent<br />
: <strong>la</strong> superficialité du sol, <strong>la</strong> faible<br />
dynamique naturelle <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>s pelouses<br />
d’altitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> courte pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation.<br />
Une pelouse alpine ne peut donc pas<br />
se gérer comme une prairie artificielle <strong>de</strong><br />
p<strong>la</strong>ine. Toute zone détruite met très longtemps<br />
à se reconstituer même en cas <strong>de</strong> réensemencement.<br />
Il faudra plusieurs dizaines<br />
d’années pour retrouver le cortège floristique<br />
d’origine.<br />
Les pelouses représentent un capital, un<br />
patrimoine pastoral, durement entretenu<br />
pendant <strong>de</strong>s générations et qui, faute <strong>de</strong> gestion<br />
adéquate, peut aujourd’hui perdre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
valeur, voire être définitivement perdu.<br />
Enfin, citons <strong>la</strong> question du traitement<br />
sanitaire du bétail qui peut poser <strong>de</strong>s<br />
problèmes <strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong>s bouses et<br />
crottins en pleine nature. Certains produits,<br />
utilisés comme vermifuges, contiennent <strong>de</strong>s<br />
substances rémanentes, à <strong>la</strong>rge spectre d’action*.<br />
Ils entraînent <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> tous<br />
les insectes coprophages, voire <strong>de</strong>s annéli<strong>de</strong>s.<br />
Une étu<strong>de</strong> est en cours à l’échelle européenne<br />
concernant les effets <strong>de</strong> ces différentes<br />
substances.<br />
La réalisation d’un diagnostic local <strong>de</strong>s ressources<br />
pastorales, <strong>de</strong> leur état et <strong>de</strong>s enjeux<br />
écologiques, <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s<br />
mesures <strong>de</strong> gestion pastorale adaptées à<br />
chaque alpage <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Certaines évolutions, comme le développement<br />
excessif du nard au détriment <strong>de</strong>s autres<br />
espèces, constituent une dégradation à <strong>la</strong><br />
fois <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur fourragère et <strong>de</strong> l’intérêt écologique<br />
<strong>de</strong>s pelouses concernées. Un mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> conduite pastorale adapté permettrait<br />
d’éviter <strong>de</strong> telles évolutions ou d’en réparer<br />
les effets, notamment grâce à <strong>la</strong> mise en<br />
œuvre du gardiennage ou du parcage par<br />
rotation.<br />
Enfin, un traitement sur site <strong>de</strong>s effluents<br />
<strong>de</strong>s chalets <strong>de</strong> fabrication du beaufort<br />
d’alpage peut être mis en p<strong>la</strong>ce : fosses <strong>de</strong><br />
décantation pour les eaux b<strong>la</strong>nches et<br />
lombricompostage pour le <strong>la</strong>ctosérum. La<br />
mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> ce procédé est à l’étu<strong>de</strong> au<br />
nouveau chalet du P<strong>la</strong>n du Sel sur l’alpage<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne.<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Concernant le traitement sanitaire du<br />
bétail, l’emploi <strong>de</strong> substances i<strong>de</strong>ntifiées<br />
comme les moins pénalisantes pour <strong>la</strong> faune<br />
et l’environnement, surtout en alpage, est à<br />
rechercher afin d’éviter l’apparition <strong>de</strong> formes<br />
résistantes <strong>de</strong>s parasites, <strong>la</strong> non-biodégradabilité<br />
<strong>de</strong>s déjections animales et l’empoisonnement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alimentaire.<br />
PNV - Yves Brugière<br />
Vaches à l’alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 87
Fiche-milieu n°9<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>,<br />
les casca<strong>de</strong>s et les <strong>la</strong>cs<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Lac <strong>de</strong>s Échines avec vue sur le Grand Bec<br />
Tourbière <strong>de</strong>s Esseran<strong>de</strong>s<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong> se caractérisent<br />
par <strong>de</strong>s sols détrempés en permanence ou<br />
au moins une partie <strong>de</strong> l’année. Cette<br />
fiche regroupe à <strong>la</strong> fois les sources et leurs<br />
suintements, les zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pente et<br />
les marais.<br />
Les suintements se situent aux abords <strong>de</strong>s<br />
sources. Leur végétation est dominée par<br />
les mousses, qu’une strate herbacée basse<br />
vient compléter et colorer ponctuellement.<br />
Les marais sont <strong>de</strong>s zones alimentées par<br />
<strong>de</strong>s eaux plus ou moins minéralisées après<br />
avoir circulé dans le sol. Ces milieux, pauvres<br />
en graminées, se signalent par l’abondance<br />
<strong>de</strong> cypéracées (tels que les <strong>la</strong>iches) <strong>de</strong><br />
petite taille. À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, on<br />
rencontre <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> marais :<br />
- les marais aci<strong>de</strong>s, les plus fréquents à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> et les moins<br />
diversifiés floristiquement, se caractérisant<br />
par un tapis <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes liées à <strong>de</strong>s<br />
substrats pauvres en calcaire (telles que<br />
<strong>la</strong> <strong>la</strong>iche brune). On rencontre sur <strong>la</strong><br />
commune une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> groupements<br />
végétaux, <strong>de</strong>puis les sta<strong>de</strong>s<br />
pionniers (avec <strong>la</strong> linaigrette <strong>de</strong><br />
Scheuchzer) jusqu’aux plus évolués (avec<br />
le trichophore cespiteux). On les rencontre<br />
88 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
notamment au Cul du Nant, vers le P<strong>la</strong>n<br />
Séry et en bordure du ruisseau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Glière Derrière.<br />
- les marais alcalins, alimentés par <strong>de</strong>s<br />
eaux carbonatées souvent pauvres en<br />
oxygène dissous. Ils sont généralement<br />
dominés par <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche <strong>de</strong> Davall. Ils se<br />
situent à P<strong>la</strong>ntrin, en amont du Doron et<br />
au-<strong>de</strong>ssus du refuge <strong>de</strong> P<strong>la</strong>isance autour du<br />
sentier qui mène à P<strong>la</strong>n Séry par exemple.<br />
Les <strong>la</strong>cs d’altitu<strong>de</strong> doivent le plus souvent<br />
leur origine à <strong>de</strong>s dépressions creusées par<br />
<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers, ainsi qu’aux dépôts morainiques<br />
engendrés par leur retrait. Il en existe<br />
plusieurs à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> : <strong>la</strong>c<br />
<strong>de</strong>s Échines, <strong>la</strong>c du Grand P<strong>la</strong>n, <strong>la</strong>c du P<strong>la</strong>n<br />
Séry, etc. Certains d’entre eux sont aujourd’hui<br />
en voie <strong>de</strong> comblement et pratiquement<br />
asséchés. C’est le cas <strong>de</strong> l’ancien <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Glière, du <strong>la</strong>c situé sous le col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Croix<br />
<strong>de</strong>s Frêtes et le P<strong>la</strong>n Séry.<br />
Flore<br />
Les p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s doivent<br />
s’adapter à <strong>de</strong>s conditions difficiles : sol<br />
asphyxiant, pauvreté minérale, gel hivernal.<br />
Assez fréquente, <strong>la</strong> saxifrage faux aïzoon<br />
croît typiquement près <strong>de</strong>s sources, sur les<br />
rochers où suinte l’eau d’infiltration. Elle<br />
bor<strong>de</strong> notamment le ruisseau du Py au Cul<br />
du Nant.<br />
De petits marais aci<strong>de</strong>s à linaigrette <strong>de</strong><br />
Scheuchzer bor<strong>de</strong>nt également ce ruisseau.<br />
Cette p<strong>la</strong>nte à pompons “cotonneux” dressés<br />
est caractéristique <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s pionniers au<br />
bord <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 89
Fiche-milieu n°9<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Saxifrage faux aïzoon<br />
Dans les zones humi<strong>de</strong>s situées à proximité<br />
du sentier conduisant au P<strong>la</strong>n Séry, elle est<br />
associée au troscart <strong>de</strong>s marais, une p<strong>la</strong>nte<br />
à feuilles linéaires et à petites fleurs verdâtres<br />
disposées en épi.<br />
Deux anciens <strong>la</strong>cs <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, le <strong>la</strong>c <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Glière et le P<strong>la</strong>n Séry, se sont naturellement<br />
asséchés et sont aujourd’hui occupés<br />
par <strong>de</strong>s marais. Une p<strong>la</strong>nte discrète, typique<br />
<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> torrent, <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>iche bicolore, y est présente. Cette herbe<br />
naine, aux épis bicolores, est une p<strong>la</strong>nte<br />
arctico-alpine* rare et protégée.<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Linaigrette <strong>de</strong> Scheuchzer<br />
La tourbière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière Derrière, au pied<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> fa<strong>la</strong>ise <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse, est<br />
composée <strong>de</strong> tous les sta<strong>de</strong>s dynamiques <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> végétation <strong>de</strong>s marais aci<strong>de</strong>s : <strong>la</strong>cs aci<strong>de</strong>s<br />
à rubanier à feuilles étroites, communautés<br />
<strong>de</strong> chenaux à eau libre avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche à<br />
utricules contractées en bec, <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche<br />
brune et <strong>la</strong> linaigrette à feuilles étroites,<br />
zones à jonc filiforme et enfin pour les sta<strong>de</strong>s<br />
les plus évolués, groupements à trichophore<br />
cespiteux et trichophore <strong>de</strong>s Alpes, une<br />
espèce très rare en <strong>Vanoise</strong>. C’est une p<strong>la</strong>nte<br />
protégée ressemb<strong>la</strong>nt à une petite linaigrette<br />
(lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°4).<br />
La <strong>la</strong>iche <strong>de</strong> Davall est une p<strong>la</strong>nte vivace<br />
typique <strong>de</strong>s marais alcalins. Elle pousse en<br />
touffes compactes <strong>de</strong> feuilles filiformes.<br />
PNV - Michel Delmas<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Laiche brune<br />
Laiche bicolore<br />
90 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les <strong>la</strong>cs <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong>, aux conditions<br />
climatiques très ru<strong>de</strong>s, ne possè<strong>de</strong>nt en<br />
général aucune végétation à l’exception <strong>de</strong>s<br />
quelques algues vertes, les charas.<br />
Quelques rares espèces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes à fleurs<br />
parviennent néanmoins à se développer<br />
dans certains <strong>la</strong>cs (Échines et Grand P<strong>la</strong>n).<br />
C’est le cas du rubanier à feuilles étroites et <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> renoncule déracinée qui fleurit sous l’eau.<br />
Le saumon <strong>de</strong> fontaine est une espèce d’eau<br />
froi<strong>de</strong> qui fréquente les parties amont <strong>de</strong>s<br />
cours d’eau. D’origine nord-américaine, ce<br />
poisson a été introduit en France au XX e<br />
siècle et fait l’objet d’alevinages réguliers<br />
dans le Doron <strong>de</strong> Champagny. C’est le cas<br />
également <strong>de</strong> <strong>la</strong> truite fario, une espèce<br />
autochtone <strong>de</strong>s eaux courantes fraîches et<br />
bien oxygénées. Cette <strong>de</strong>rnière est un <strong>de</strong>s poissons<br />
les plus répandus <strong>de</strong>s torrents <strong>de</strong> Savoie.<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Faune<br />
Du fait <strong>de</strong>s conditions écologiques particulières<br />
régnant en altitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> faune y est<br />
plus pauvre que dans d’autres zones<br />
marécageuses.<br />
On note <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> grenouille<br />
rousse qui hiberne soit dans l’eau, soit à<br />
terre en fonction <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>. De même,<br />
le triton alpestre qui fréquente les points<br />
d’eau <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine uniquement pendant <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction peut <strong>de</strong>meurer<br />
aquatique toute l’année en altitu<strong>de</strong>.<br />
Espèce protégée et vulnérable en France,<br />
cet amphibien nocturne fréquente les<br />
eaux stagnantes et notamment celles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
zone humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière jusqu’à 2 <strong>200</strong> m, ce<br />
qui constitue un record d’altitu<strong>de</strong> pour<br />
l’espèce en <strong>Vanoise</strong>.<br />
Le petit apollon suit les bords <strong>de</strong> ruisseaux<br />
où pousse <strong>la</strong> saxifrage faux aïzoon, sa<br />
p<strong>la</strong>nte nourricière.<br />
PNV - Michel Bouche<br />
PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />
Aeschne <strong>de</strong>s joncs<br />
Grenouile rousse<br />
L’æschne <strong>de</strong>s joncs est une gran<strong>de</strong> libellule<br />
à l’abdomen bleu-vert rayé <strong>de</strong> noir qui<br />
fréquente les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>. Ses<br />
<strong>la</strong>rves, qui vivent dans les eaux stagnantes<br />
ensoleillées, ont une croissance lente et ne<br />
<strong>de</strong>viennent adultes qu’après trois ans alors<br />
que <strong>de</strong>ux ans leur suffisent à basse altitu<strong>de</strong>.<br />
Elles se nourrissent d’insectes aquatiques et<br />
<strong>de</strong> têtards.<br />
J.-L. Ziegler - Bios<br />
Saumon <strong>de</strong> fontaine<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 91
Fiche-milieu n°9<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, les <strong>la</strong>cs et autres<br />
gouilles* servent souvent à l’alimentation<br />
en eau du bétail. L’eau est soit dérivée pour<br />
remplir <strong>de</strong>s abreuvoirs, soit directement<br />
accessible aux bêtes. Les dégâts occasionnés<br />
sur <strong>la</strong> végétation <strong>de</strong>s berges sont alors<br />
conséquents et les risques d’eutrophisation<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns d’eau sont réels comme au <strong>la</strong>c <strong>de</strong>s<br />
Échines. Les zones humi<strong>de</strong>s et les <strong>la</strong>cs sont<br />
généralement inclus dans les alpages fréquentés<br />
par les troupeaux domestiques.<br />
Des prélèvements <strong>de</strong> matériaux dans les<br />
zones <strong>de</strong> dépôt d’alluvions grossières ont<br />
été effectués (dans l’ancien <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière<br />
par exemple) pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> certains<br />
refuges (chalet d’alpage du P<strong>la</strong>n du Sel et<br />
refuge <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière).<br />
Les milieux aux conditions écologiques<br />
contraignantes, tels que les zones humi<strong>de</strong>s<br />
(et les milieux rocheux par exemple)<br />
possè<strong>de</strong>nt une flore très particulière qui<br />
leur est strictement inféodée. Les zones<br />
humi<strong>de</strong>s sont les milieux <strong>de</strong> Champagny<br />
où l’on rencontre le plus d’espèces rares et<br />
protégées telles que <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche bicolore pour<br />
les p<strong>la</strong>ntes et le triton alpestre pour <strong>la</strong><br />
faune. Ils ont une valeur biologique forte et<br />
s’ils venaient à disparaître, <strong>la</strong> commune<br />
perdrait une part non négligeable <strong>de</strong> son<br />
patrimoine naturel.<br />
Le Doron <strong>de</strong> Champagny, <strong>de</strong>puis le<br />
hameau du Laisonnay jusqu’à l’amont du<br />
<strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière, fait partie <strong>de</strong>s tronçons <strong>de</strong><br />
rivière empoissonnés toutes les années avec<br />
<strong>de</strong>s truitelles <strong>de</strong> truite fario et <strong>de</strong>s petits<br />
saumons <strong>de</strong> fontaine relâchés sur l’ensemble<br />
du parcours pour <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche.<br />
Parmi les autres usages, citons <strong>la</strong> pratique<br />
hivernale d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce<br />
à Champagny-le-Haut.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s et les <strong>la</strong>cs d’altitu<strong>de</strong><br />
comptent pour beaucoup dans l’équilibre<br />
hydrologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> montagne car ils permettent<br />
une régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s écoulements d’eau.<br />
Les <strong>la</strong>cs et les casca<strong>de</strong>s, nombreuses à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, sont <strong>de</strong>s éléments<br />
attractifs du paysage et constituent un<br />
<strong>de</strong>s principaux buts <strong>de</strong> randonnée pour<br />
les touristes.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Casca<strong>de</strong> du Py gelée<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
L’évolution naturelle <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs se traduit<br />
par un assèchement progressif, l’atterrissement*,<br />
qui conduit à l’apparition <strong>de</strong> différents<br />
types <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong> zone humi<strong>de</strong>. La<br />
tourbière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière Derrière illustre bien<br />
ce phénomène.<br />
La France connaît une régression généralisée<br />
<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, liée aux drainages et<br />
assèchements à <strong>de</strong>s fins d’exploitation<br />
92 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Philippe Benoît<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Le P<strong>la</strong>ntrin et ses méandres<br />
agricole ou d’aménagements touristiques<br />
ou hydrologiques. Les Alpes n’échappent<br />
pas à ce phénomène et <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> non plus.<br />
La plupart <strong>de</strong>s petites zones humi<strong>de</strong>s<br />
détruites en <strong>Vanoise</strong> sont le fait <strong>de</strong> l’agriculture,<br />
mais <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s retenues<br />
d’eau artificielles, <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> production<br />
hydroélectrique ou à l’alimentation <strong>de</strong>s<br />
canons à neige a entraîné en <strong>Vanoise</strong><br />
l’immersion <strong>de</strong> milieux encore plus vastes.<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s situées sur les rep<strong>la</strong>ts à<br />
proximité <strong>de</strong>s départs et arrivées <strong>de</strong>s remontées<br />
mécaniques sont très souvent asséchées<br />
pour favoriser <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’enneigement.<br />
Le surpiétinement du bétail dans les points<br />
d’eau naturels se révèle <strong>de</strong>structeur pour <strong>la</strong><br />
flore et néfaste pour <strong>la</strong> qualité sanitaire <strong>de</strong><br />
l’eau d’abreuvement (nitrates, germes<br />
pathogènes, parasites).<br />
protection <strong>de</strong>s marais contre <strong>la</strong> divagation<br />
<strong>de</strong>s troupeaux, mise en défens <strong>de</strong>s petits<br />
p<strong>la</strong>ns d’eau et instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s abreuvoirs<br />
sur <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> sol sain, aménagements <strong>de</strong><br />
petits passages busés sur le passage <strong>de</strong>s<br />
vaches pour éviter le détrempage <strong>de</strong>s<br />
alpages. L’éloignement <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine à traire<br />
ainsi que le traitement <strong>de</strong>s effluents <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
fabrication du Beaufort, permettraient également<br />
d’éviter certaines nuisances sur le milieu.<br />
La préservation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières zones humi<strong>de</strong>s<br />
est donc une priorité.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Aujourd’hui, les menaces d’origine<br />
anthropique semblent faibles à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, aucune gestion<br />
particulière n’est à préconiser, mis à part le<br />
respect <strong>de</strong> certaines précautions <strong>de</strong> nature<br />
à conserver <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> cette ressource :<br />
PNV - Fabrice Darinot<br />
Source pétrifiante <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt du Miollet<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 93
Fiche-milieu n°10<br />
Les éboulis et les moraines<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Moraine droite du g<strong>la</strong>cier <strong>de</strong> Pramort<br />
Les éboulis et moraines se définissent<br />
comme <strong>de</strong>s zones d’accumu<strong>la</strong>tion d’éléments<br />
rocheux plus ou moins grossiers. Ce sont<br />
<strong>de</strong>s milieux constitués <strong>de</strong> minéraux fragmentés<br />
et généralement dépourvus <strong>de</strong> sol.<br />
Cette contrainte biologique, couplée à <strong>la</strong><br />
mobilité <strong>de</strong>s éléments qui composent ces<br />
milieux, est peu favorable à l’instal<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Paysage d’éboulis au Cul du Nant<br />
Dans le cas <strong>de</strong>s éboulis, l’alternance geldégel,<br />
l’érosion <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises dominantes, <strong>la</strong><br />
pente et les précipitations entraînent le<br />
dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s matériaux. Chaque éboulis<br />
se caractérise par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche qui<br />
le compose, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s éléments, <strong>la</strong> stabilité<br />
ou l’instabilité <strong>de</strong> l’ensemble. Dans le cas<br />
d’éboulis actifs, l’apport régulier <strong>de</strong><br />
matériaux empêche l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
végétation et l’instal<strong>la</strong>tion d’un couvert<br />
végétal permanent.<br />
94 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°10<br />
Fiche-milieu n°10<br />
Les moraines sont constituées <strong>de</strong> matériaux<br />
arrachés, transportés et déposés par les<br />
g<strong>la</strong>ciers. Elles bénéficient d’une certaine<br />
humidité lorsqu’elles sont proches <strong>de</strong>s<br />
g<strong>la</strong>ciers mais du fait du gel, celle-ci n’est<br />
pas toujours disponible pour les p<strong>la</strong>ntes.<br />
Dans un cas comme dans l’autre, seuls les<br />
végétaux pionniers spécifiquement adaptés<br />
à <strong>la</strong> mobilité du support vont être capables<br />
<strong>de</strong> s’imp<strong>la</strong>nter. Ils seront, soit “migrateurs”<br />
(comme <strong>la</strong> campanule alpestre) et se dép<strong>la</strong>çant<br />
avec les matériaux, soit “recouvreurs”<br />
(telle <strong>la</strong> benoîte rampante) et capables <strong>de</strong><br />
stabiliser les cailloux.<br />
La nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche-mère (aci<strong>de</strong> ou calcaire)<br />
conditionne aussi <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
colonisatrices. À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>,<br />
les éboulis aci<strong>de</strong>s (siliceux) sont situés sur<br />
plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié ouest du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune et les éboulis calcaires à l’est.<br />
La colonisation végétale peut faire évoluer<br />
ces milieux, essentiellement minéraux, vers<br />
<strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s moraines stabilisés, puis<br />
vers <strong>de</strong>s pelouses ou <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s. Il existe<br />
tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transition entre l’éboulis<br />
brut et <strong>la</strong> pelouse.<br />
Flore<br />
La végétation <strong>de</strong>s éboulis instables est<br />
essentiellement caractérisée par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
herbacées à feuil<strong>la</strong>ge réduit. En revanche,<br />
dès que les éboulis se stabilisent - c’est le<br />
cas en bas <strong>de</strong> pente avec l’apparition d’un<br />
premier sol - <strong>la</strong> végétation est plus luxuriante,<br />
avec <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> plus haute taille<br />
et à feuil<strong>la</strong>ge plus <strong>la</strong>rge.<br />
La benoîte rampante est une p<strong>la</strong>nte<br />
caractéristique et fréquente <strong>de</strong>s moraines<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 95
Fiche-milieu n°10<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
et éboulis siliceux actifs. Elle présente <strong>la</strong><br />
particu<strong>la</strong>rité d’émettre <strong>de</strong> longs stolons<br />
rougeâtres pouvant atteindre 1 m <strong>de</strong> long.<br />
Ces pousses flexibles lui permettent notamment<br />
<strong>de</strong> maintenir son substrat. Ses graines<br />
sont munies d’une aigrette soyeuse qui<br />
facilite <strong>la</strong> dissémination <strong>de</strong>s fruits par le<br />
vent, ba<strong>la</strong>yant fréquemment les éboulis.<br />
La saxifrage à <strong>de</strong>ux fleurs pousse typiquement<br />
sur les éboulis <strong>de</strong> schistes calcaires,<br />
moins grossiers et moins mobiles que les<br />
éboulis <strong>de</strong> calcaire pur. Cette petite p<strong>la</strong>nte<br />
à rameaux couchés pouvant mesurer 30 cm<br />
forme <strong>de</strong>s touffes lâches d’où émergent <strong>de</strong>s<br />
fleurs à pétales écartés, pourpre vio<strong>la</strong>cé.<br />
La linaire <strong>de</strong>s Alpes s’établit fréquemment<br />
dans <strong>de</strong>s éboulis <strong>de</strong> calcaire compact. Bien<br />
adaptée à <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong> son substrat, elle<br />
possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> longues tiges rampantes qui lui<br />
permettent <strong>de</strong> regagner <strong>la</strong> surface du pierrier<br />
après avoir été ensevelie pendant <strong>la</strong><br />
mauvaise saison. D’une hauteur maximale<br />
<strong>de</strong> 10 cm, cette linaire offre au regard ses<br />
corolles bleu vio<strong>la</strong>cé à pa<strong>la</strong>is safrané.<br />
C’est aussi dans les éboulis que poussent <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> génépis : génépi vrai et génépi<br />
jaune. Ils ne sont pas strictement inféodés à<br />
une nature <strong>de</strong> roche précise, aci<strong>de</strong> ou basique.<br />
Benoite rampante<br />
P<strong>la</strong>nte protégée <strong>de</strong> l’étage alpin, l’androsace<br />
<strong>de</strong>s Alpes est une habituée <strong>de</strong>s pierriers<br />
siliceux très fins, jusqu’à 3 300 m d’altitu<strong>de</strong><br />
vers <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> Méribel. Cette espèce,<br />
endémique <strong>de</strong>s Alpes et présente en France<br />
dans les six départements alpins, forme <strong>de</strong>s<br />
petits coussinets p<strong>la</strong>ts et <strong>de</strong>nses portant <strong>de</strong>s<br />
fleurs roses.<br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Linaire <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Androsace <strong>de</strong>s Alpes<br />
Contrairement aux p<strong>la</strong>ntes petites ou naines<br />
citées précé<strong>de</strong>mment, <strong>la</strong> doronic à gran<strong>de</strong>s<br />
fleurs fait figure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte exubérante.<br />
Typique et fréquente dans les éboulis<br />
calcaires à gros blocs, elle étale ses fleurs,<br />
<strong>de</strong> gros capitules jaunes, entre juillet et<br />
août. Ses feuilles alternes permettent <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
différencier <strong>de</strong> l’arnica.<br />
96 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Fiche-milieu n°10<br />
Fiche-milieu n°10<br />
Lagopè<strong>de</strong>s alpins femelles en livrée hivernale<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Doronic à gran<strong>de</strong>s fleurs<br />
Animal recherché <strong>de</strong>s touristes, <strong>la</strong> marmotte<br />
affectionne les éboulis partiellement stabilisés<br />
où elle peut trouver un refuge entre les<br />
blocs et y creuser <strong>de</strong>s galeries. Elle se nourrit<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes en quantité dans les pelouses<br />
voisines afin d’assurer son engraissement<br />
avant l’hibernation. À l’automne, on peut<br />
<strong>la</strong> voir transporter <strong>de</strong> grosses touffes <strong>de</strong><br />
foin <strong>de</strong>stinées à l’iso<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> son terrier.<br />
Faune<br />
Les éboulis <strong>de</strong> gros blocs <strong>de</strong>s étages subalpin<br />
et alpin entrecoupés <strong>de</strong> végétation constituent<br />
un gîte diurne <strong>de</strong> choix pour le lièvre variable<br />
qui y trouve <strong>de</strong>s caches contre les prédateurs<br />
(l’aigle royal et le renard).<br />
Comme c’est le cas pour le <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin<br />
ou perdrix <strong>de</strong>s neiges, qui fréquente aussi<br />
ce type <strong>de</strong> milieux, sa robe change <strong>de</strong> couleur<br />
au fil <strong>de</strong>s saisons : b<strong>la</strong>nche comme neige en<br />
hiver, sa livrée <strong>de</strong>vient fauve à brune en été,<br />
en passant par un pe<strong>la</strong>ge bigarré au printemps<br />
et à l’automne. À <strong>la</strong> nuit tombée, le<br />
lièvre variable <strong>de</strong>scend dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et <strong>la</strong><br />
partie supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, afin <strong>de</strong> se<br />
nourrir, notamment d’écorces <strong>de</strong> saules.<br />
Les éboulis et les moraines d’exposition<br />
fraîche accueillent également le chamois en<br />
pério<strong>de</strong> estivale.<br />
Le campagnol <strong>de</strong>s neiges est un habitant<br />
<strong>de</strong>s moraines et <strong>de</strong>s éboulis stables, ainsi que<br />
tout autre type <strong>de</strong> milieu minéral où existent<br />
<strong>de</strong>s réseaux d’espaces interstitiels, ce qui<br />
explique sa présence dans les vieux chalets<br />
d’alpage. Espèce <strong>de</strong> l’étage alpin essentiellement,<br />
il se nourrit <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes et <strong>de</strong> racines.<br />
Oiseau alpestre par excellence, l’accenteur<br />
alpin évolue dans l’univers acci<strong>de</strong>nté<br />
qu’offrent les éboulis et le chaos <strong>de</strong> gros<br />
blocs. Afin <strong>de</strong> trouver sa pitance, insectes<br />
et graines, il fréquente également les<br />
fragments <strong>de</strong> pelouses rases qui apparaissent<br />
entre les rochers. Dérangé, il préfère souvent<br />
se glisser vers quelques blocs plus loin plutôt<br />
que <strong>de</strong> prendre son envol. Plus craintif, le<br />
merle <strong>de</strong> roche fréquente les mêmes<br />
milieux lorsqu’ils sont bien exposés.<br />
Le némusien et l’ariane, noms donnés<br />
respectivement au mâle et à <strong>la</strong> femelle<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 97
Fiche-milieu n°10<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
PNV<br />
d’une même espèce <strong>de</strong> papillon <strong>de</strong> jour,<br />
évoluent dans les sites rocailleux d’altitu<strong>de</strong>.<br />
Ils arborent une coloration brune avec<br />
un gros ocelle noir pupillé <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc sur<br />
le <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s ailes.<br />
Accenteur alpin<br />
Merle <strong>de</strong> roche<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Impropres au pâturage, les éboulis et<br />
moraines ne sont traditionnellement pas<br />
exploités par les troupeaux domestiques.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, les éboulis sont<br />
fréquentés début août par les cueilleurs <strong>de</strong><br />
génépi. Ils sont également empruntés par<br />
les alpinistes pour accé<strong>de</strong>r aux g<strong>la</strong>ciers et<br />
aux voies d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong> comme <strong>la</strong> face nord<br />
<strong>de</strong> l’Épéna.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L’intérêt pastoral <strong>de</strong> ces éboulis et moraines<br />
est faible voire nul, du fait du faible<br />
développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation et <strong>de</strong><br />
l’absence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte fourragère. Ils sont par<br />
contre bien utilisés par le bouquetin <strong>de</strong>s<br />
Alpes et le lièvre variable pour lesquels ils<br />
constituent <strong>de</strong>s gîtes diurnes appréciés.<br />
Ces milieux présentent une forte valeur<br />
biologique. Ils abritent plusieurs <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
rares et/ou protégées <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et<br />
accueillent tout un cortège d’espèces spécialisées<br />
absentes <strong>de</strong>s autres types <strong>de</strong><br />
milieux. Ils contribuent ainsi <strong>de</strong> manière<br />
importante à <strong>la</strong> richesse floristique globale<br />
(en nombre d’espèces) <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>. De plus, l’action fixatrice <strong>de</strong>s<br />
végétaux pionniers favorise <strong>la</strong> colonisation<br />
par <strong>la</strong> végétation d’un milieu à l’origine<br />
presque entièrement minéral.<br />
Philippe Freydier<br />
Ariane<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
L’instabilité du milieu, <strong>la</strong> forte spécialisation<br />
<strong>de</strong>s espèces, le petit nombre d’individus<br />
présents et leur faible dynamique <strong>de</strong><br />
croissance sont les causes principales <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
fragilité <strong>de</strong>s écosystèmes <strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s<br />
moraines. La divagation <strong>de</strong>s troupeaux<br />
ovins dans ces milieux porte atteinte à une<br />
flore et une faune vulnérables et n’a aucune<br />
98 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
justification fourragère. Ce<strong>la</strong> peut poser<br />
<strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> cohabitation avec les<br />
ongulés sauvages qui y trouvent refuge,<br />
notamment par transmission réciproque <strong>de</strong><br />
différentes pathologies.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La protection <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> moraines et<br />
d’éboulis les plus sensibles (présence habituelle<br />
d’ongulés sauvages, flore remarquable),<br />
nécessiterait soit un gardiennage <strong>de</strong>s<br />
troupeaux soit <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> parcs.<br />
Un balisage discret <strong>de</strong>s passages fréquentés<br />
par les randonneurs <strong>de</strong>vrait contenir toute<br />
divagation inopportune dans ces milieux<br />
fragiles.<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Génépi vrai<br />
Virginie Bourgoin<br />
Fiche-milieu n°10<br />
Fiche-milieu n°10<br />
Bouquetins sur éboulis<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 99
Fiche-milieu n°11<br />
Les rochers et les fa<strong>la</strong>ises<br />
Face nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Rochers dominant <strong>la</strong> casca<strong>de</strong> du Py<br />
Les rochers et fa<strong>la</strong>ises sont <strong>de</strong>s milieux<br />
minéraux dont <strong>la</strong> pente forte, voire verticale,<br />
empêche le dépôt ne serait-ce que d’une<br />
fine pellicule <strong>de</strong> terre. Les fissures et autres<br />
anfractuosités où se dépose un maigre<br />
humus constituent l’unique support pour<br />
l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes. Seuls les mousses<br />
et les lichens sont capables <strong>de</strong> se développer<br />
à même <strong>la</strong> roche.<br />
Des adaptations particulières sont nécessaires<br />
aux animaux et aux p<strong>la</strong>ntes pour survivre<br />
dans les conditions climatiques contrastées,<br />
<strong>de</strong> type continental, <strong>de</strong>s étages alpin et<br />
nival : l’absence <strong>de</strong> couverture neigeuse en<br />
100 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°11<br />
Fiche-milieu n°11<br />
hiver expose les surfaces à <strong>de</strong>s températures<br />
très basses, dont l’effet est amplifié par <strong>de</strong>s<br />
vents froids ; en revanche, les fa<strong>la</strong>ises<br />
ensoleillées peuvent s’échauffer très fortement<br />
même en hiver.<br />
Dans <strong>la</strong> forêt, les rochers beaucoup plus<br />
humi<strong>de</strong>s sont généralement recouverts <strong>de</strong><br />
mousses. Les conditions sont moins extrêmes<br />
et <strong>la</strong> végétation bénéficie <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection<br />
<strong>de</strong>s arbres qui atténuent les rigueurs du climat.<br />
Même s’ils paraissent hostiles à toute<br />
forme <strong>de</strong> vie, les rochers et les fa<strong>la</strong>ises<br />
constituent l’habitat <strong>de</strong> prédilection pour<br />
les animaux et les p<strong>la</strong>ntes ayant développé<br />
certaines adaptations. À <strong>la</strong> faune capable<br />
<strong>de</strong> grimper, ils offrent un refuge efficace<br />
contre les prédateurs et <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> nidification<br />
pour quelques espèces d’oiseaux. En<br />
outre, <strong>la</strong> ru<strong>de</strong>sse <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, en<br />
sélectionnant un petit nombre d’espèces aptes<br />
à survivre, limite <strong>la</strong> concurrence végétale.<br />
En l’absence <strong>de</strong> sol susceptible d’en atténuer<br />
les effets directs, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche<br />
siliceuse ou calcaire détermine les espèces<br />
présentes.<br />
Lichens et champignons<br />
Sur rochers siliceux, on remarque l’abondance<br />
du rhizocarpe géographique dont <strong>la</strong><br />
croissance oscille entre 0,1 mm et 10 mm<br />
par an. Cette lente croissance peut servir<br />
d’indicateur afin <strong>de</strong> dater le recul <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers.<br />
Un autre lichen incrusté, le rhizop<strong>la</strong>ca<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 101
Fiche-milieu n°11<br />
chrysoleuca, <strong>de</strong> couleur orange est lui aussi<br />
un a<strong>de</strong>pte <strong>de</strong>s rochers fertilisés par le guano.<br />
En exposition fraîche, le cornicu<strong>la</strong>ire<br />
normoerica se présente sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong><br />
micro-buissons peu ramifiés <strong>de</strong> couleur<br />
sombre.<br />
L’androsace helvétique est une espèce très<br />
localisée <strong>de</strong>s rochers calcaires, présente en<br />
France uniquement dans huit départements<br />
(Savoie, Haute-Savoie, Isère, Hautes-<br />
Alpes, Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence, Alpes<br />
maritimes, Drôme et Hautes-Pyrénées).<br />
C’est une p<strong>la</strong>nte protégée rare en France<br />
mais peu menacée du fait <strong>de</strong> l’inaccessibilité<br />
<strong>de</strong> ses stations. C’est une p<strong>la</strong>nte naine, velue,<br />
formant <strong>de</strong>s coussinets très <strong>de</strong>nses et bombés.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Rhizocarpe géographique<br />
Flore<br />
Les p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong>s rochers et fa<strong>la</strong>ises ont<br />
développé <strong>de</strong> nombreuses adaptations :<br />
forme en coussinet pour résister au vent et<br />
conserver eau et chaleur, port en rosette <strong>de</strong><br />
feuilles appliquées à <strong>la</strong> roche, multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
radicelles pour fixer <strong>la</strong> moindre poche<br />
d’humus ou longue racine en pivot pour<br />
puiser l’eau et s’ancrer soli<strong>de</strong>ment au<br />
rocher, tiges souples pour résister à <strong>la</strong> chute<br />
<strong>de</strong>s pierres, feuilles moins nombreuses et<br />
coriaces pour supporter <strong>la</strong> sécheresse, p<strong>la</strong>ntes<br />
souvent velues pour lutter contre le<br />
froid et <strong>la</strong> déshydratation.<br />
Avec ses fleurs b<strong>la</strong>nches, <strong>la</strong> saxifrage fausse<br />
diapensie, rare à l’échelle mondiale mais<br />
re<strong>la</strong>tivement bien représentée en <strong>Vanoise</strong>,<br />
est une p<strong>la</strong>nte protégée qui fleurit sur les<br />
rochers calcaires <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> (vers <strong>la</strong> Croix <strong>de</strong>s Écuries, les<br />
Barmés, etc.).<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Androsace helvétique<br />
P<strong>la</strong>nte naine ne dépassant pas 7 cm <strong>de</strong><br />
hauteur, <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche faux pied d’oiseau est<br />
une herbe à souche gazonnante d’où partent<br />
<strong>de</strong>s feuilles fines nettement recourbées. Elle<br />
pousse dans les endroits rocailleux frais en<br />
altitu<strong>de</strong>, sur substrat calcaire. Cette espèce<br />
protégée, rare, est très localisée et toujours<br />
peu abondante dans ses stations.<br />
102 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
La primevère hérissée est une petite p<strong>la</strong>nte<br />
assez répandue en <strong>Vanoise</strong> et qui pousse<br />
couramment sur les parois siliceuses <strong>de</strong><br />
l’étage alpin. Sa taille et sa corolle rose<br />
vio<strong>la</strong>cé à gorge b<strong>la</strong>nche non farineuse <strong>la</strong><br />
distinguent <strong>de</strong> <strong>la</strong> primevère à <strong>la</strong>rges feuilles<br />
qui fréquente les mêmes substrats. Cette<br />
<strong>de</strong>rnière, plus gran<strong>de</strong>, a <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> couleur<br />
pourpre violet, à gorge unie, un peu<br />
farineuse. Ses feuilles sont aussi plus<br />
longues et molles.<br />
Fiche-milieu n°11<br />
Fiche-milieu n°11<br />
Laiche faux pied d’oiseau<br />
Poussant dans les fissures <strong>de</strong>s rochers tant<br />
aci<strong>de</strong>s que calcaires, le polystic en <strong>la</strong>nce est<br />
une fougère assez gran<strong>de</strong> (jusqu’à 50 cm),<br />
dont les fron<strong>de</strong>s dressées et coriaces, groupées<br />
en touffes, persistent l’hiver. Il tient son<br />
nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme en <strong>la</strong>me <strong>de</strong> faux <strong>de</strong>s divisions<br />
<strong>de</strong> ses fron<strong>de</strong>s. Assez commune dans les<br />
Alpes, cette espèce arctico-alpine* est une<br />
pionnière <strong>de</strong> sols rocheux.<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Primevère hérissée<br />
Faune<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Polystic en <strong>la</strong>nce<br />
Les adaptations <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune aux milieux <strong>de</strong><br />
fa<strong>la</strong>ises ont trait aux dép<strong>la</strong>cements : insectes<br />
aux ailes plus courtes pour ne pas se <strong>la</strong>isser<br />
emporter par le vent, sabots <strong>de</strong>s bouquetins<br />
adaptés aux dép<strong>la</strong>cements sur les rochers,<br />
qui en épousent <strong>la</strong> forme et donnent <strong>de</strong><br />
l’adhérence, utilisation <strong>de</strong>s courants<br />
ascendants par les oiseaux rupestres (aux<br />
ailes plus <strong>la</strong>rges) tels que les rapaces. On<br />
notera aussi l’adaptation à <strong>la</strong> ru<strong>de</strong>sse du<br />
climat : couleur sombre <strong>de</strong>s lézards <strong>de</strong>s<br />
murailles pour absorber <strong>la</strong> chaleur.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 103
Fiche-milieu n°11<br />
Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes est sans doute le<br />
mammifère le plus représentatif <strong>de</strong> ces<br />
milieux, symbolisant le mieux <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> (il<br />
fut à l’origine du c<strong>la</strong>ssement d’une partie <strong>de</strong><br />
ce territoire en <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> en 1963). Il<br />
fréquente les parois rocheuses à différents<br />
moments <strong>de</strong> l’année : en été à haute altitu<strong>de</strong><br />
où il recherche les endroits frais loin du<br />
dérangement touristique, en hiver sur les<br />
crêtes déneigées par le vent puis dans <strong>de</strong>s<br />
fa<strong>la</strong>ises exposées au sud et enfin en pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> mise bas, lorsque les femelles s’isolent<br />
sur <strong>de</strong> petites vires.<br />
Pour l’aigle royal, plus que l’altitu<strong>de</strong>, c’est<br />
surtout <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s parois rocheuses (90 m<br />
en moyenne) qui importe pour le choix <strong>de</strong><br />
son aire. Ce rapace compte à Champagnyen-<strong>Vanoise</strong><br />
un couple reproducteur avéré<br />
qui fréquente chaque année l’une <strong>de</strong>s cinq<br />
aires qu’il a construites. Par son allure<br />
majestueuse, il est sans doute l’oiseau le<br />
plus emblématique <strong>de</strong>s Alpes.<br />
Les fa<strong>la</strong>ises et rochers constituent essentiellement<br />
un territoire <strong>de</strong> nidification pour les<br />
oiseaux qui fréquentent les lieux. Parmi les<br />
espèces nichant typiquement dans les fa<strong>la</strong>ises,<br />
le chocard à bec jaune est un oiseau facilement<br />
reconnaissable à son plumage noir et<br />
son bec jaune.<br />
PNV - Joël B<strong>la</strong>nchemain<br />
Aigle royal<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Ma<strong>la</strong>usa - Bios<br />
Chocard à bec jaune<br />
Ils accueillent également l’hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong><br />
rochers et le rougequeue noir. Le tichodrome<br />
échelette (encore appelé papillon <strong>de</strong>s<br />
murailles) y niche également, ainsi que parfois<br />
dans les murs <strong>de</strong>s chalets d’alpage.<br />
Hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rochers<br />
Le gypaète barbu n’est pas encore nicheur<br />
à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. On peut toutefois<br />
l’observer survo<strong>la</strong>nt Champagny, commune<br />
<strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong> où il a été vu pour <strong>la</strong> première<br />
fois (en 1989) <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> première expérience<br />
<strong>de</strong> réintroduction dans les Alpes.<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Il n’existe pas d’usage traditionnel associé<br />
à ces milieux. En revanche, on assiste<br />
actuellement à un développement <strong>de</strong><br />
nouvelles pratiques sportives, notamment<br />
en fa<strong>la</strong>ises : esca<strong>la</strong><strong>de</strong> et via ferrata. C’est le<br />
cas au P<strong>la</strong>n du Bouc, où a été imp<strong>la</strong>ntée<br />
une via ferrata. La présence d’une aire d’aigle<br />
a été prise en compte et le tracé initial <strong>de</strong><br />
cette voie a été modifié après concertation<br />
entre naturalistes et sportifs afin d’éviter ce<br />
secteur sensible.<br />
104 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
L’Épéna constitue <strong>la</strong> plus haute fa<strong>la</strong>ise<br />
calcaire <strong>de</strong> France : elle offre 800 m <strong>de</strong><br />
voies d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong> cotées très difficile à extrême.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L’intérêt biologique <strong>de</strong>s rochers et fa<strong>la</strong>ises<br />
est du même ordre que celui <strong>de</strong>s “éboulis et<br />
moraines”. Il est essentiellement dû à <strong>la</strong><br />
présence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes spécialisées qui ne se<br />
trouvent pas ailleurs, dont plusieurs p<strong>la</strong>ntes<br />
rares et remarquables.<br />
L’intérêt <strong>de</strong>s vires et corniches <strong>de</strong> ces fa<strong>la</strong>ises,<br />
comme site <strong>de</strong> nidification pour les oiseaux,<br />
leur confère une valeur supplémentaire.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
À l’instar <strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s moraines, c’est<br />
<strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions végétales<br />
et leur faible dynamique qui sont à l’origine<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> ces milieux à toute<br />
perturbation. Étant donné le développement<br />
actuel <strong>de</strong>s sports <strong>de</strong> fa<strong>la</strong>ises, il est<br />
prévisible qu’un tel engouement gagne<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, même si aujourd’hui,<br />
<strong>la</strong> tendance est moins marquée que<br />
dans d’autres communes.<br />
Les risques d’impacts <strong>de</strong> ces pratiques et<br />
<strong>de</strong>s équipements nécessaires sont a priori<br />
faibles sur <strong>la</strong> flore, du fait du caractère<br />
ponctuel <strong>de</strong>s équipements, surtout si l’on<br />
essaie <strong>de</strong> tenir compte, pour leur<br />
imp<strong>la</strong>ntation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence éventuelle<br />
d’une flore remarquable. En revanche, les<br />
menaces sont bien réelles pour les oiseaux<br />
<strong>de</strong> fa<strong>la</strong>ises très sensibles aux dérangements<br />
pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction. Un<br />
contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />
nidification durant cette pério<strong>de</strong> est à<br />
envisager en particulier au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />
2 500 m d’altitu<strong>de</strong>. Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté<br />
<strong>de</strong> certaines voies d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong>, <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises<br />
conservent une fréquentation limitée ce qui<br />
n’est pas le cas <strong>de</strong>s via ferrata.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Fiche-milieu n°11<br />
Fiche-milieu n°11<br />
Face nord-ouest <strong>de</strong> l’aiguille <strong>de</strong> l’Épéna<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 105
Fiche-milieu n°11<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
À l’échelle communale et intercommunale,<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> tout nouveau projet<br />
d’équipement doit permettre <strong>de</strong> concilier le<br />
développement raisonnable <strong>de</strong> ces pratiques<br />
et le maintien d’une faune et d’une flore<br />
riches. Pour ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> réalisation d’étu<strong>de</strong>s<br />
d’impact préa<strong>la</strong>bles et <strong>la</strong> consultation<br />
d’experts du milieu naturel, comme les<br />
gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>, paraît<br />
indispensable pour assurer <strong>la</strong> prise en<br />
compte <strong>de</strong> l’intérêt naturaliste et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vulnérabilité <strong>de</strong>s sites potentiels. L’exemple<br />
réussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> via ferrata <strong>de</strong> P<strong>la</strong>n du Bouc est là<br />
pour le démontrer.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
L’Encorgnelu au pied <strong>de</strong> l’Épéna<br />
106 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les g<strong>la</strong>ciers, les névés<br />
et les combes à neige<br />
Fiche-milieu n°12<br />
Fiche-milieu n°12<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
G<strong>la</strong>cier <strong>de</strong>s Volnets et <strong>de</strong> Troquairou<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
G<strong>la</strong>cier <strong>de</strong> Rosolin<br />
Un g<strong>la</strong>cier est constitué d’une gran<strong>de</strong><br />
accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce résultant du compactage<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> neige accumulée à haute altitu<strong>de</strong>.<br />
Sous l’effet <strong>de</strong> son propre poids, le g<strong>la</strong>cier<br />
s’écoule lentement vers l’aval. La fonte du<br />
g<strong>la</strong>cier dans ses parties les plus basses est<br />
compensée en tout ou partie par les chutes<br />
<strong>de</strong> neige qui permettent <strong>la</strong> formation <strong>de</strong><br />
g<strong>la</strong>ce en amont.<br />
Les g<strong>la</strong>ciers ont joué et jouent encore un rôle<br />
fondamental dans les phénomènes d’érosion.<br />
Les gran<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciations, séparées par <strong>de</strong>s<br />
pério<strong>de</strong>s plus chau<strong>de</strong>s, se sont succédées au<br />
cours <strong>de</strong>s temps géologiques. La succession<br />
<strong>de</strong> ces phases d’avancée et <strong>de</strong> recul <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
s’est traduite par un mo<strong>de</strong><strong>la</strong>ge du relief <strong>de</strong>s<br />
vallées g<strong>la</strong>ciaires, qui diffère selon <strong>la</strong> dureté <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> roche. Le profil en “U” du vallon <strong>de</strong><br />
Champagny-le-Haut témoigne du passage<br />
<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers, il y a plus <strong>de</strong> 10 000 ans.<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 107
Fiche-milieu n°12<br />
Fiche-milieu n°12<br />
À l’époque, les <strong>la</strong>ngues g<strong>la</strong>ciaires issues <strong>de</strong>s<br />
Alpes atteignaient Lyon !<br />
Les névés correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s neiges<br />
compactées transformées sous l’effet <strong>de</strong>s<br />
intempéries. Ils peuvent perdurer sur p<strong>la</strong>ce<br />
plusieurs années. Ces dépôts immobiles et<br />
<strong>de</strong> taille variable sont moins permanents<br />
que les g<strong>la</strong>ciers, puisqu’ils leur arrivent <strong>de</strong><br />
fondre complètement certaines années. Ils<br />
sont souvent associés à <strong>de</strong>s groupements <strong>de</strong><br />
combes à neige.<br />
Les combes à neige sont <strong>de</strong>s creux exposés<br />
au nord où <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> neige réduit<br />
<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation qui s’étend entre<br />
un et trois mois. Qu’ils soient ligneux ou<br />
herbacés, les végétaux n’y dépassent pas<br />
10 cm <strong>de</strong> haut. Sur <strong>de</strong>s éléments fins, pousse<br />
une pelouse particulière où sont associées<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes spécialisées, capables <strong>de</strong> survivre<br />
malgré <strong>la</strong> brièveté <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation<br />
comme <strong>la</strong> soldanelle <strong>de</strong>s Alpes et <strong>la</strong> <strong>la</strong>iche<br />
féti<strong>de</strong>. Sur <strong>de</strong>s éléments grossiers, ce sont<br />
<strong>de</strong>s saules rampants qui dominent. Sur<br />
éboulis calcaires, on trouve une association<br />
végétale* où dominent les saules à réseau<br />
et à feuilles émoussées et sur blocs siliceux,<br />
une association* à saule herbacé et alchémille<br />
à cinq feuilles.<br />
Lichens et champignons<br />
Il existe dans les combes à neige tout un<br />
cortège <strong>de</strong> champignons associés aux<br />
différentes espèces <strong>de</strong> saules rampants.<br />
Plus <strong>de</strong> 300 espèces typiques <strong>de</strong> ce milieu<br />
ont été recensées dont <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ctaires, <strong>de</strong>s<br />
cortinaires et <strong>de</strong>s russules. La petite russule<br />
<strong>de</strong> Norvège, <strong>de</strong> couleur purpurine, en est<br />
un exemple typique.<br />
108 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
La solorine safran pousse aussi dans les<br />
combes à neige, aci<strong>de</strong>s comme calcaires.<br />
C’est un lichen facile à reconnaître, <strong>de</strong> couleur<br />
orange vif <strong>de</strong>ssus et vert <strong>de</strong>ssous, il porte<br />
<strong>de</strong>s fructifications marrons.<br />
<strong>la</strong> soldanelle <strong>de</strong>s Alpes est capable <strong>de</strong> fleurir<br />
avant même que <strong>la</strong> neige ait complètement<br />
fondu.<br />
Pierre-Arthur Moreau<br />
Fiche-milieu n°12<br />
Fiche-milieu n°12<br />
Russule <strong>de</strong> Norvège<br />
Flore et faune<br />
Les basses températures rencontrées sur<br />
les g<strong>la</strong>ciers ren<strong>de</strong>nt ces milieux hostiles à <strong>la</strong><br />
plupart <strong>de</strong>s organismes vivants. Ce sont<br />
<strong>de</strong>s milieux presque stériles. On peut toutefois<br />
y rencontrer quelques insectes migrateurs<br />
ou emportés par les courants aériens, tués<br />
par le froid.<br />
Sur les névés, certains insectes tels que les<br />
“puces <strong>de</strong>s neiges” parviennent à accomplir<br />
une partie <strong>de</strong> leur cycle à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
neige fondante où ils trouvent à s’alimenter<br />
grâce aux particules nutritives apportées<br />
par le vent (comme le pollen) et aux algues<br />
unicellu<strong>la</strong>ires spécialisées, <strong>la</strong> ch<strong>la</strong>mydomonas<br />
<strong>de</strong>s neiges, qui s’y développent parfois et<br />
donnent à <strong>la</strong> neige une teinte rouge orangée<br />
au printemps.<br />
Le saule herbacé, fréquent et abondant<br />
dans les combes à neige aci<strong>de</strong>s, est un arbre<br />
nain ne dépassant guère 5 cm <strong>de</strong> haut.<br />
P<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s combes à neige plutôt calcaires,<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
PNV - Jean-Philippe Quittard<br />
Soldanelle <strong>de</strong>s Alpes<br />
La <strong>la</strong>iche féti<strong>de</strong> : une autre p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s combes à neige<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 109
Fiche-milieu n°12<br />
Homme et milieu :<br />
un équilibre à trouver<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Incarnant toute <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature,<br />
les neiges éternelles et les g<strong>la</strong>ciers n’inspiraient<br />
par le passé que <strong>de</strong> <strong>la</strong> crainte.<br />
Aujourd’hui, avec l’alpinisme, les sommets<br />
sont <strong>de</strong>venus évocateurs d’exploits sportifs.<br />
Sur le p<strong>la</strong>n historique, l’effondrement <strong>de</strong>s<br />
séracs, qui a provoqué en 1818 l’accumu<strong>la</strong>tion<br />
puis <strong>la</strong> libération brutale <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />
l’ancien <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière, représente une <strong>de</strong>s<br />
catastrophes naturelles les plus marquantes<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers siècles à Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong> : <strong>de</strong>ux à trois millions <strong>de</strong> m 3 d’eau<br />
et <strong>de</strong> boues chargées <strong>de</strong> débris se sont<br />
déversés dans <strong>la</strong> vallée et ce, jusqu’à<br />
Moûtiers. Autre phénomène marquant, <strong>la</strong><br />
canicule <strong>de</strong> l’été <strong>200</strong>3 qui s’est traduite par<br />
un recul <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers jamais atteint <strong>de</strong><br />
mémoire d’homme, a semble-t’il provoqué<br />
le dégel d’une couche <strong>de</strong> sédiments sousg<strong>la</strong>ciaires<br />
qui a coloré les eaux <strong>de</strong> fonte en<br />
noir tout l’été.<br />
La randonnée sur g<strong>la</strong>cier fait <strong>de</strong> plus en<br />
plus d’a<strong>de</strong>ptes et se développe en saison<br />
printanière et estivale. Les surfaces eng<strong>la</strong>cées<br />
sont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> pratique sportive.<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> n’échappe pas à<br />
cette tendance et les gui<strong>de</strong>s encadrent <strong>de</strong>s<br />
courses d’initiation (dôme <strong>de</strong> Bellecôte,<br />
traversée du col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse)<br />
comme <strong>de</strong>s courses <strong>de</strong> g<strong>la</strong>cier et rochers<br />
plus difficiles (face nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong><br />
Casse, couloir nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière).<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Ancien <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière<br />
110 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Intérêts <strong>de</strong>s milieux<br />
Les g<strong>la</strong>ciers constituent un réservoir naturel<br />
d’alimentation <strong>de</strong>s torrents en pério<strong>de</strong> estivale.<br />
Ils constituent un précieux réservoir d’eau<br />
douce pour les hommes. Ils ont aussi une<br />
valeur esthétique indéniable. Cet élément<br />
marquant et symbolique <strong>de</strong>s paysages <strong>de</strong><br />
haute montagne présente un intérêt paysager<br />
majeur pour le tourisme. La variation<br />
<strong>de</strong> leur extension est un bon indicateur <strong>de</strong>s<br />
changements globaux du climat.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Les g<strong>la</strong>ciers <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
n’échappent pas au réchauffement global<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète et ont donc une tendance<br />
générale à reculer. Ils constituent un<br />
témoin fiable <strong>de</strong>s évolutions climatiques<br />
globales <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète. Après l’avancée<br />
forte du “petit âge g<strong>la</strong>ciaire” (qui a duré<br />
près <strong>de</strong> trois siècles à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié du<br />
XVI e siècle), <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont mis en évi<strong>de</strong>nce le<br />
recul spectacu<strong>la</strong>ire (même s’il n’est pas<br />
continu) <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers, <strong>la</strong> diminution<br />
<strong>de</strong> leur surface et <strong>de</strong> leur épaisseur.<br />
Les prévisions à moyen terme sur l’évolution<br />
du climat global <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète semblent<br />
défavorables au maintien en l’état <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
<strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> et, plus <strong>la</strong>rgement,<br />
à l’échelle <strong>de</strong>s massifs montagneux <strong>de</strong>s<br />
zones tempérées.<br />
La disparition <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers entraînerait <strong>de</strong><br />
nouveaux problèmes écologiques (disparition<br />
d’un réservoir d’eau vital), mais aussi<br />
économiques, avec <strong>la</strong> perte d’un élément<br />
du paysage qui a joué un rôle important<br />
pour le tourisme alpin <strong>de</strong>puis <strong>200</strong> ans.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Dans ce milieu extrêmement fragile, tout<br />
équipement <strong>de</strong>s combes à neige est à éviter<br />
et <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>vront<br />
systématiquement être étudiées. À l’instar<br />
<strong>de</strong>s éboulis, l’éloignement <strong>de</strong>s troupeaux<br />
ovins <strong>de</strong>s combes à neige, quand celui-ci est<br />
possible, éviterait <strong>de</strong> fragiliser davantage <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ntes déjà soumises à <strong>de</strong>s contraintes<br />
écologiques extrêmes.<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Fiche-milieu n°12<br />
G<strong>la</strong>ciers <strong>de</strong> Champagny vus <strong>de</strong>puis l’alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>gne<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 111
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Conclusion<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s douze grands types <strong>de</strong><br />
milieux présentés dans ces fiches couvre<br />
l’intégralité du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Le choix d’une<br />
<strong>de</strong>scription milieu par milieu ne doit pas<br />
faire oublier que ces milieux sont liés les<br />
uns aux autres, un ruisseau dépend <strong>de</strong> son<br />
bassin versant, un alpage ne se maintient<br />
que par le passage <strong>de</strong>s troupeaux hivernant<br />
en vallée, les éboulis et les moraines sont<br />
alimentés par les fa<strong>la</strong>ises et les g<strong>la</strong>ciers, etc.<br />
La subtilité <strong>de</strong> cette imbrication reflète<br />
l’instabilité <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> cette mosaïque,<br />
liée aux mécanismes d’érosion, à <strong>la</strong> dynamique<br />
naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation et à l’impact<br />
<strong>de</strong>s activités humaines et <strong>de</strong> son bétail.<br />
La diversité <strong>de</strong> ces richesses naturelles<br />
participe à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s<br />
personnes contre les aléas climatiques. Elle<br />
génère <strong>de</strong>s ressources propres (eau, bois,<br />
fourrage, énergie, p<strong>la</strong>ntes utilitaires et<br />
ornementales, etc.). Elle peut être un atout<br />
<strong>de</strong> taille pour le maintien et <strong>la</strong> diversification<br />
<strong>de</strong>s activités agricoles, touristiques et<br />
commerciales <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. Elle est une<br />
source durable <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie pour les<br />
champagno<strong>la</strong>is.<br />
Dès lors que l’on considère le patrimoine<br />
naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune comme un élément<br />
constitutif <strong>de</strong> son cadre <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> son<br />
économie au sens <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong> préservation et<br />
<strong>la</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s milieux naturels<br />
remarquables <strong>de</strong>viennent un <strong>de</strong>s éléments<br />
clés <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> son territoire.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, tous les milieux<br />
naturels ne font pas l’objet <strong>de</strong> menaces<br />
immédiates et ils ne présentent pas tous les<br />
mêmes enjeux patrimoniaux. La majorité <strong>de</strong>s<br />
problèmes rencontrés dans <strong>la</strong> conservation du<br />
patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Tourbière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière Derrière<br />
<strong>Vanoise</strong> résulte d’un déséquilibre dans<br />
l’utilisation <strong>de</strong> certains espaces, provoqué<br />
par l’apparition <strong>de</strong> nouveaux usages <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
montagne (tourisme et urbanisation qui en<br />
découle, changements <strong>de</strong> pratiques agricoles).<br />
Ce déséquilibre se traduit par une dépréciation<br />
du patrimoine <strong>de</strong> Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>, en particulier ses ressources<br />
pastorales et hydrologiques.<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> vallée constituent<br />
un enjeu majeur pour <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong><br />
l’activité agricole et touristique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune : besoins fourragers, surfaces<br />
épandables, cadre paysager, faune et flore<br />
<strong>de</strong> montagne. Certaines parcelles ne pourront<br />
absorber indéfiniment <strong>de</strong> fortes restitutions<br />
organiques sous peine <strong>de</strong> perdre toute valeur<br />
agricole et écologique. Leur conservation<br />
constitue un réel enjeu économique. Il est par<br />
ailleurs important, dans l’optique <strong>de</strong> conserver<br />
une part <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité spécifique <strong>de</strong> ces<br />
112 - Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
prairies, <strong>de</strong> continuer à entretenir un certain<br />
nombre d’entre elles <strong>de</strong> façon extensive.<br />
Les alpages représentent le cas remarquable<br />
d’un écosystème dont le type d’exploitation<br />
sécu<strong>la</strong>ire est à l’origine d’une gran<strong>de</strong><br />
richesse biologique et fourragère.<br />
Néanmoins, les troupeaux ne sont parfois<br />
ni conduits ni parqués, ce qui peut avoir<br />
<strong>de</strong>s conséquences multiples : abandon <strong>de</strong>s<br />
sites difficiles, en particulier les pelouses<br />
en adret qui se ferment, surpâturage d’autres<br />
secteurs, dégradation <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s.<br />
Un suivi <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s alpages pourrait<br />
être le préa<strong>la</strong>ble à une prise <strong>de</strong> conscience<br />
nécessaire.<br />
En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>structions directes, les<br />
zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong> souffrent d’une<br />
trop forte fréquentation, qu’elle soit humaine<br />
ou du fait du bétail. La mise en défens <strong>de</strong>s<br />
zones humi<strong>de</strong>s les plus riches est à étudier.<br />
L’abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche <strong>de</strong>s prairies d’altitu<strong>de</strong><br />
difficiles d’accès a entraîné une baisse <strong>de</strong><br />
leur valeur fourragère et biologique. Une<br />
re<strong>la</strong>nce du foin d’altitu<strong>de</strong>, si elle était<br />
financièrement aidée, serait favorable sur<br />
les p<strong>la</strong>ns paysager, fourrager, faunistique et<br />
floristique. Citons encore les pelouses <strong>de</strong><br />
crêtes, à <strong>la</strong> flore particulièrement riche, qui<br />
sont sensibles aux aménagements touristiques,<br />
au piétinement et au surpâturage.<br />
Seule <strong>la</strong> poursuite d’une exploitation<br />
extensive <strong>de</strong>s alpages et <strong>de</strong>s pelouses est<br />
compatible avec le maintien <strong>de</strong>s espèces<br />
rares qu’elles hébergent. Des contrats<br />
spécifiques <strong>de</strong>vraient permettre <strong>de</strong> cofinancer<br />
leur gestion dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />
<strong>de</strong>s nouveaux contrats d’agriculture durable.<br />
matière organique produite. La recherche<br />
<strong>de</strong> solutions nécessitera une action concertée<br />
<strong>de</strong> tous les acteurs concernés. La construction<br />
prochaine d’une station d’épuration<br />
intercommunale <strong>de</strong>vrait améliorer sensiblement<br />
<strong>la</strong> situation.<br />
Pour <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces milieux naturels et<br />
semi-naturels qui peuvent être l’objet <strong>de</strong><br />
pratiques agricoles ou d’équipements<br />
touristiques, <strong>la</strong> commune dispose <strong>de</strong><br />
leviers d’action lui permettant <strong>de</strong> prendre<br />
en compte <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> l’intérêt naturel<br />
<strong>de</strong> ces milieux et les enjeux économiques<br />
qui s’y rapportent.<br />
Avant d’être adoptée définitivement, il faudra<br />
veiller à ce que chaque action retenue en<br />
faveur d’un milieu naturel remarquable ne<br />
se fasse pas au détriment d’autres milieux<br />
ou espèces intéressantes. Par exemple,<br />
l’épandage <strong>de</strong> boues <strong>de</strong> stations d’épuration<br />
en prairie aura un effet bénéfique sur <strong>la</strong><br />
qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s rivières mais pourra<br />
faire baisser <strong>la</strong> qualité du fourrage.<br />
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Les ruisseaux et les torrents souffrent<br />
quant à eux d’une mauvaise gestion <strong>de</strong>s<br />
effluents domestiques et agricoles. Il semble<br />
que les surfaces sur Champagny-le-Bas<br />
soient insuffisantes pour absorber toute <strong>la</strong><br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Vue <strong>de</strong> Champagny-le-Haut <strong>de</strong>puis Lécheron<br />
Les milieux naturels, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 113
Regard sur<br />
quelques espèces<br />
Fiches-espèces
Fiche-espèce n°1<br />
Le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes<br />
Appartenant à <strong>la</strong> famille botanique <strong>de</strong>s apiacées (ou ombellifères), le chardon bleu <strong>de</strong>s<br />
Alpes encore appelé “panicaut <strong>de</strong>s Alpes” ou “reine <strong>de</strong>s Alpes” est une espèce facile à<br />
reconnaître <strong>de</strong> par son port et <strong>la</strong> couleur <strong>de</strong> ses ombelles.<br />
Il existe en Savoie <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> panicaut d’aspects très différents : le chardon bleu <strong>de</strong>s<br />
Alpes (Eryngium alpinum) et le panicaut champêtre (Eryngium campestre). Seule <strong>la</strong> première<br />
fleurit à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
inflorescence à tête ovoï<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> 2 à 4 cm <strong>de</strong> long<br />
fleurs minuscules b<strong>la</strong>nches<br />
collerette <strong>de</strong> feuilles florales<br />
épineuses, bleu acier<br />
p<strong>la</strong>nte épineuse, <strong>de</strong> 30 à 100 cm<br />
<strong>de</strong> hauteur<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes<br />
Écologie<br />
Le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes est une espèce<br />
vivace <strong>de</strong> montagne qui se développe principalement<br />
aux étages montagnard et subalpin.<br />
Elle affectionne les milieux ouverts :<br />
prairies fraîches et c<strong>la</strong>irières sur sols calcaires<br />
humi<strong>de</strong>s et riches. C’est une espèce qui<br />
fréquente également les mégaphorbiaies*<br />
et les couloirs d’ava<strong>la</strong>nches. À Champagnyen-<strong>Vanoise</strong>,<br />
il existe une petite popu<strong>la</strong>tion<br />
dans le vallon <strong>de</strong> P<strong>la</strong>isance. Elle fleurit à<br />
partir <strong>de</strong> juillet et ses graines se disséminent à<br />
<strong>la</strong> fin du mois d’août.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes est une espèce<br />
très rare, typique <strong>de</strong>s montagnes européennes<br />
(Alpes, Jura et montagnes d’Illyrie) : on ne<br />
<strong>la</strong> trouve qu’en France, Suisse, Autriche,<br />
Italie, Slovaquie et Croatie. Elle est en<br />
régression. Il ne reste plus qu’une quinzaine<br />
<strong>de</strong> stations <strong>de</strong> cette espèce en Savoie : dans<br />
les massifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, <strong>de</strong> l’Arvan-<br />
Vil<strong>la</strong>rd, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lauzière, <strong>de</strong>s Bauges et dans<br />
le Beaufortain.<br />
C’est une p<strong>la</strong>nte qui a une valeur emblématique<br />
et culturelle très forte. Elle est souvent<br />
utilisée pour symboliser <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> montagne.<br />
116 - Regard sur quelques espèces
Menaces<br />
Cette espèce est menacée principalement<br />
par l’abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche ou <strong>la</strong> mise en<br />
p<strong>la</strong>ce d’un pâturage ou d’une fauche trop<br />
précoces qui empêchent sa reproduction.<br />
Des cueillettes abusives (par les promeneurs<br />
ou en vue <strong>de</strong> sa commercialisation) ont par<br />
endroit fait fortement régresser certaines<br />
popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> chardon bleu.<br />
Protection et propositions<br />
<strong>de</strong> gestion<br />
Le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes est protégé en<br />
France. Il fait partie <strong>de</strong>s espèces que<br />
l’Union européenne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux pays<br />
membres <strong>de</strong> protéger ; il est inscrit à l’annexe<br />
II <strong>de</strong> <strong>la</strong> “directive Habitats”. Sa présence<br />
justifie donc <strong>de</strong> désigner <strong>de</strong>s secteurs où il<br />
est présent au titre <strong>de</strong> cette directive.<br />
La pérennité <strong>de</strong> l’espèce passe notamment<br />
par le maintien du milieu ouvert par une<br />
fauche tardive et, sur les zones encore pâturées,<br />
<strong>la</strong> mise en défens <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> chardon<br />
bleu vis-à-vis du pâturage <strong>de</strong> printemps. Le<br />
respect <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> chardon bleu dans<br />
tout nouveau projet d’aménagement, ainsi<br />
que l’information <strong>de</strong>s touristes et <strong>de</strong>s<br />
agriculteurs font également partie <strong>de</strong>s<br />
mesures à mettre en œuvre.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Fiche-espèce n°1<br />
Fiche-espèce n°1<br />
Chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes<br />
Le saviez-vous ?<br />
• La reine <strong>de</strong>s Alpes est une espèce qui appartient à l’histoire collective <strong>de</strong>s montagnards,<br />
comme en témoigne <strong>la</strong> fête du chardon bleu dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong>s Belleville en Tarentaise.<br />
• Une étu<strong>de</strong> scientifique, menée sur plusieurs années dans le cadre d’une thèse universitaire,<br />
a été consacrée au chardon bleu. Elle a permis d’approfondir les connaissances<br />
et d’apporter <strong>de</strong> nouvelles informations sur <strong>la</strong> biologie <strong>de</strong> l’espèce : sa reproduction,<br />
<strong>la</strong> diversité génétique <strong>de</strong> l’espèce dans tout l’arc alpin, etc.<br />
Regard sur quelques espèces - 117
Fiche-espèce n°2<br />
Fiche-espèce n°2<br />
Le lis orangé<br />
Appartenant à <strong>la</strong> famille botanique <strong>de</strong>s liliacées, le lis orangé (Lilium bulbiferum ssp. croceum)<br />
et le lis martagon (Lilium martagon) sont caractérisés par leur gran<strong>de</strong> taille atteignant<br />
jusqu’à 90 cm, ainsi que leurs grosses fleurs. Admirées pour leur beauté, ces <strong>de</strong>ux espèces<br />
fleurissent à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Alors qu’elles étaient toutes <strong>de</strong>ux assez communes<br />
autrefois, le lis orangé est aujourd’hui <strong>de</strong>venu rare en <strong>Vanoise</strong>.<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> 30 à 80 cm <strong>de</strong> hauteur<br />
1 à 6 fleurs dressées à l’extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige<br />
fleurs très gran<strong>de</strong>s, orangées ponctuées<br />
<strong>de</strong> brun<br />
feuilles <strong>la</strong>ncéolées, alternes<br />
tige anguleuse feuillée jusqu’aux fleurs<br />
fleurs penchées,<br />
en longues grappes<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Lis orangé<br />
fleurs roses piquetées<br />
<strong>de</strong> pourpre<br />
pièces florales recourbées<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> 60 à 90 cm<br />
<strong>de</strong> hauteur<br />
PNV - Emmanuelle Foray<br />
Lis martagon<br />
Écologie<br />
Le lis orangé est une p<strong>la</strong>nte vivace <strong>de</strong>s<br />
étages montagnard et subalpin. Il affectionne<br />
<strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong>s versants d’adret et<br />
pousse sur les rochers, dans les pelouses,<br />
les forêts c<strong>la</strong>ires et les lisières forestières. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, il fleurit en juinjuillet,<br />
majoritairement en rive droite du<br />
Doron jusqu’à 1 950 m d’altitu<strong>de</strong>. Ses<br />
popu<strong>la</strong>tions se répartissent <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> limite<br />
avec <strong>la</strong> commune du P<strong>la</strong>nay jusqu’à <strong>la</strong> Louza.<br />
118 - Regard sur quelques espèces
Fiche-espèce n°2<br />
Fiche-espèce n°2<br />
Le lis orangé en <strong>Vanoise</strong><br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le lis orangé est une espèce propre aux<br />
régions montagneuses du centre <strong>de</strong><br />
l’Europe. En France, elle est présente dans<br />
le Jura, les Alpes et dans le nord <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Corse. En <strong>Vanoise</strong> et plus généralement en<br />
Savoie, elle a beaucoup régressé et peut<br />
être considérée comme rare aujourd’hui.<br />
d’arrachages excessifs et aujourd’hui, on ne<br />
<strong>la</strong> trouve plus dans les situations accessibles.<br />
La <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> son habitat par les<br />
aménagements est aussi une menace à ne<br />
pas négliger.<br />
La beauté du lis orangé en fait une espèce<br />
<strong>de</strong> grand intérêt horticole, qui a été récoltée<br />
pour être cultivée.<br />
Menaces<br />
Sur toute son aire <strong>de</strong> répartition française,<br />
cette espèce est <strong>de</strong>venue rare à <strong>la</strong> suite<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Lis orangé<br />
Regard sur quelques espèces - 119
Fiche-espèce n°2<br />
Fiche-espèce n°2<br />
Le lis orangé à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le lis orangé appartient à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s espèces<br />
végétales dont <strong>la</strong> cueillette peut être<br />
réglementée, voire interdite par arrêté<br />
préfectoral.<br />
Dans les Hautes-Alpes, les Alpes-<strong>de</strong>-<br />
Haute-Provence et l’Isère, <strong>de</strong>s arrêtés<br />
préfectoraux interdisent totalement <strong>la</strong><br />
cueillette du lis orangé et limitent celle du<br />
lis martagon à une poignée par personne.<br />
Ceci assure <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> ces espèces.<br />
Une telle mesure serait souhaitable dans les<br />
départements savoyards.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Il existe une variété <strong>de</strong> lis orangé cultivé comme p<strong>la</strong>nte ornementale, notamment à<br />
Hautecourt en Savoie.<br />
• Il existe <strong>de</strong>ux sous-espèces <strong>de</strong> lis orangé. La sous-espèce bulbiferum présente dans les<br />
Alpes orientales possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bulbilles qui se développent à l’aisselle <strong>de</strong>s feuilles.<br />
Ceux-ci, une fois tombés au sol, germent et redonnent <strong>de</strong> nouveaux pieds, assurant<br />
ainsi <strong>la</strong> reproduction végétative du lis orangé. La sous-espèce croceum qu’on rencontre en<br />
Savoie ne présente pas une telle particu<strong>la</strong>rité.<br />
120 - Regard sur quelques espèces
La linnée boréale<br />
La linnée boréale (Linnaea borealis) est un petit sous-arbrisseau rampant <strong>de</strong> 5 à 15 cm, <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> famille botanique <strong>de</strong>s caprifoliacées. C’est sans nul doute <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte à plus forte valeur<br />
patrimoniale <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. De par sa taille, sa forme et sa biologie, on ne<br />
peut confondre cette p<strong>la</strong>nte avec aucune autre.<br />
Fiche-espèce n°3<br />
Fiche-espèce n°3<br />
<strong>de</strong>ux fleurs odorantes, b<strong>la</strong>nc rosé à l’extrémité<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> tige, longuement pédicellée et penchées<br />
corolle à cinq lobes arrondis<br />
rameau florifère grêle, dressé, et couvert<br />
<strong>de</strong> poils courts<br />
PNV - Michel Delmas<br />
petites feuilles vert sombre, opposées,<br />
presque ron<strong>de</strong>s et légèrement <strong>de</strong>ntées<br />
pourvues d’un pétiole court<br />
Linnée boréale<br />
Écologie<br />
La linnée boréale est une espèce vivace <strong>de</strong>s<br />
étages montagnard et subalpin. C’est une<br />
p<strong>la</strong>nte rampante qui peut atteindre 1 m <strong>de</strong><br />
long. C’est une espèce d’ombre qui affectionne<br />
les sous-bois moussus <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> conifères<br />
sur sol moyennement humi<strong>de</strong>. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, elle est présente<br />
en plusieurs petites stations localisées dans<br />
les pessières d’ubac, entre 1 300 et 1 700 m<br />
d’altitu<strong>de</strong>.<br />
Sa floraison s’échelonne <strong>de</strong> juillet à août.<br />
Les fleurs sont pollinisées par les insectes.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
La linnée boréale est une espèce boréomontagnar<strong>de</strong>*.<br />
Elle est présente dans <strong>la</strong><br />
partie septentrionale et subarctique <strong>de</strong><br />
l’Europe, <strong>de</strong> l’Asie et <strong>de</strong> l’Amérique du<br />
Nord. En France, elle est présente uniquement<br />
dans le massif <strong>de</strong>s Alpes, en<br />
Tarentaise (à Champagny, Pralognan,<br />
Tignes et les Allues) où elle atteint <strong>la</strong> limite<br />
occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition.<br />
Cette espèce très rare et très localisée a<br />
disparu <strong>de</strong> Haute-Savoie au XIX e siècle à <strong>la</strong><br />
Regard sur quelques espèces - 121
PNV - Michel Delmas<br />
Fiche-espèce n°3<br />
Fiche-espèce n°3<br />
La linnée boréale dans son biotope<br />
suite <strong>de</strong> travaux forestiers et ne compte plus<br />
aujourd’hui qu’une dizaine <strong>de</strong> stations<br />
réparties dans quatre communes <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong><br />
et une commune <strong>de</strong>s Bauges.<br />
Menaces<br />
La linnée boréale craint essentiellement<br />
l’exploitation forestière et l’ouverture <strong>de</strong><br />
son milieu. Elle peut également être menacée<br />
par les collectionneurs <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes rares.<br />
Une <strong>de</strong>s trois stations connues <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> a failli disparaître<br />
dans le courant <strong>de</strong> l’automne <strong>200</strong>2, lors <strong>de</strong><br />
l’exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong>s Caves qui a<br />
nécessité <strong>la</strong> création d’une piste forestière<br />
dont le tracé initial <strong>de</strong>vait passer sur <strong>la</strong> station<br />
<strong>de</strong> linnée boréale. L’intervention d’une<br />
habitante <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
auprès <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> a permis<br />
d’éviter <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> cette station.<br />
Cette expérience démontre l’attachement<br />
<strong>de</strong>s habitants à leur patrimoine naturel et<br />
l’utilité <strong>de</strong>s “porter à connaissance”<br />
concernant ce même patrimoine.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La linnée boréale est une espèce très rare<br />
en France. À ce titre, elle est inscrite au<br />
livre rouge <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore menacée<br />
comme espèce prioritaire et est c<strong>la</strong>ssée<br />
comme espèce protégée en France.<br />
Son habitat étant uniquement constitué <strong>de</strong><br />
forêts matures, <strong>la</strong> linnée boréale ne supporte<br />
pas l’ouverture <strong>de</strong> son milieu comme en<br />
témoigne <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s quatre stations<br />
historiquement connues en Haute-Savoie.<br />
Toute exploitation forestière et aménagement<br />
<strong>de</strong> pistes à proximité <strong>de</strong> ses stations sont à<br />
bannir. Le zonage et une connaissance précise<br />
<strong>de</strong> ses popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>vraient permettre une<br />
gestion appropriée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières pessières<br />
où elle se maintient.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> linnée boréale est dédié à l’éminent botaniste suédois Karl Von Linné (1707-<br />
1778), inventeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> nomenc<strong>la</strong>ture binomiale <strong>de</strong>s espèces, toujours en vigueur<br />
aujourd’hui. Celle-ci est basée sur un nom générique commun à plusieurs espèces (= nom<br />
<strong>de</strong> genre) et un nom spécifique différent pour chaque espèce du groupe (= nom d’espèce).<br />
122 - Regard sur quelques espèces
Le trichophore <strong>de</strong>s Alpes<br />
Il existe <strong>de</strong> très nombreuses espèces “d’herbes” d’apparence simi<strong>la</strong>ire pour le non-spécialiste.<br />
Parmi elles, <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s cypéracées regroupe essentiellement les <strong>la</strong>iches, mais également<br />
d’autres espèces telles que les trichophores. Cette famille, avec celle <strong>de</strong>s joncacées, constituent<br />
<strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> “l’herbe” <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s. Deux <strong>de</strong>s trois trichophores présents<br />
en <strong>Vanoise</strong> poussent à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> : le trichophore <strong>de</strong>s Alpes (Trichophorum<br />
alpinum) et le trichophore cespiteux (T. cespitosum), <strong>de</strong>s espèces très semb<strong>la</strong>bles.<br />
Contrairement au <strong>de</strong>rnier, très commun, le trichophore <strong>de</strong>s Alpes est une p<strong>la</strong>nte rare en<br />
<strong>Vanoise</strong>.<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Fiche-espèce n°4<br />
6 soies frisées atteignant 2 cm à maturité,<br />
formant une houppe b<strong>la</strong>nche<br />
épillet solitaire terminal à 8-12 fleurs<br />
tige trigone et scabre*<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>nsément gazonnante,<br />
avec <strong>de</strong>s stolons souterrains<br />
SMBRC - Thierry De<strong>la</strong>haye<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>nsément<br />
gazonnante,<br />
sans stolons<br />
tige cylindrique,<br />
lisse, sillonnée<br />
Trichophore <strong>de</strong>s Alpes<br />
épillet solitaire,<br />
terminal à 3 à 6 fleurs<br />
brun jaunâtre<br />
maximum 6 soies<br />
brunes ne formant pas<br />
<strong>de</strong> houppe b<strong>la</strong>nche<br />
Trichophore cespiteux<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Écologie<br />
P<strong>la</strong>nte vivace <strong>de</strong>s étages montagnard à<br />
subalpin, le trichophore <strong>de</strong>s Alpes est présent<br />
au marais <strong>de</strong> <strong>la</strong> Glière Derrière, à 2 <strong>200</strong> m<br />
d’altitu<strong>de</strong>. Il n’existe que dans les basmarais<br />
aci<strong>de</strong>s au sta<strong>de</strong> d’évolution avancé.<br />
Ses fructifications duveteuses s’épanouissent<br />
en juillet.<br />
Regard sur quelques espèces - 123
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Marais à trichophore <strong>de</strong>s Alpes<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le trichophore <strong>de</strong>s Alpes est une espèce<br />
circumboréale*, rare en France. On <strong>la</strong><br />
trouve notamment en Savoie, dans le massif<br />
du Jura et dans le Massif central. Elle doit<br />
sa rareté au fait qu’elle est inféodée à un type<br />
<strong>de</strong> zone humi<strong>de</strong> très particulier, tourbeux, peu<br />
répandu. Aujourd’hui, elle n’est connue que<br />
dans <strong>de</strong>ux stations en <strong>Vanoise</strong> : à Champagny<br />
et dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong>s Belleville.<br />
En revanche, quand les conditions du<br />
milieu lui sont favorables, elle peut être<br />
localement abondante.<br />
Menaces<br />
Le trichophore <strong>de</strong>s Alpes, particulièrement<br />
dépendant <strong>de</strong> son milieu <strong>de</strong> vie, est très<br />
vulnérable à toute modification <strong>de</strong> son<br />
habitat. Tout assèchement ou remb<strong>la</strong>iement<br />
<strong>de</strong> son habitat, lié à un quelconque aménagement,<br />
lui serait fatal. Par contre, les<br />
milieux où il pousse sont très stables. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong><br />
l’espèce en zone centrale du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Vanoise</strong> <strong>de</strong>vrait lui permettre <strong>de</strong> se maintenir.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> rareté <strong>de</strong> son milieu et donc<br />
<strong>de</strong> l’espèce elle-même, le trichophore <strong>de</strong>s<br />
Alpes a été c<strong>la</strong>ssé espèce protégée. Afin <strong>de</strong><br />
pérenniser ses popu<strong>la</strong>tions, il faut préserver<br />
son milieu <strong>de</strong> vie en garantissant <strong>la</strong> quantité<br />
et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau qui l’alimente. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, le risque <strong>de</strong><br />
disparition <strong>de</strong> l’espèce semble inexistant.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le trichophore <strong>de</strong>s Alpes, du fait <strong>de</strong> sa houppe ressemb<strong>la</strong>nt à celle <strong>de</strong>s linaigrettes,<br />
était appelé autrefois “linaigrette <strong>de</strong>s Alpes”.<br />
• Jusqu’à une date récente, cette p<strong>la</strong>nte très discrète en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fructification,<br />
n’était pas connue à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Elle a été découverte par les gar<strong>de</strong>smoniteurs<br />
du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> en août 1998.<br />
124 - Regard sur quelques espèces
Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
Appartenant à <strong>la</strong> famille botanique <strong>de</strong>s astéracées (ou composées), le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
est une espèce gran<strong>de</strong> et spectacu<strong>la</strong>ire, facilement i<strong>de</strong>ntifiable parmi les p<strong>la</strong>ntes alpines les<br />
plus proches (centaurées et cirses). C’est une espèce rare en France et en <strong>Vanoise</strong>.<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Fiche-espèce n°5<br />
gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> 40 à plus <strong>de</strong> 120 cm<br />
fleurs purpurines tubuleuses réunies<br />
en gros capitule solitaire<br />
(5-10 cm <strong>de</strong> diamètre)<br />
tige dressée, velue, <strong>la</strong>ineuse et feuillée<br />
feuilles b<strong>la</strong>nches <strong>de</strong>ssus,<br />
cotonneuses <strong>de</strong>ssous<br />
feuilles basales très gran<strong>de</strong>s (20 à 60 cm<br />
<strong>de</strong> long et près <strong>de</strong> 15 cm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge)<br />
<strong>de</strong>ntées sur les bords, pétiolées<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
feuilles caulinaires plus petites<br />
presque sessiles<br />
Rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
Écologie<br />
Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes est une espèce<br />
vivace <strong>de</strong>s étages subalpin et alpin inférieur. Il<br />
affectionne les pentes rocailleuses et les<br />
éboulis sur sol frais aci<strong>de</strong>, ainsi que les<br />
mégaphorbiaies*. À Champagny-en-<br />
<strong>Vanoise</strong>, le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes fleurit en<br />
été, entre 1 700 et 2 100 m d’altitu<strong>de</strong>. Il est<br />
présent en rive droite du Doron <strong>de</strong><br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> sur les pentes<br />
dominant le Laisonnay notamment. Bien<br />
que localisée sur le versant d’adret <strong>de</strong><br />
Champagny-le-Haut, cette gran<strong>de</strong> espèce<br />
ne pousse qu’à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> conditions<br />
stationelles fraîches et humi<strong>de</strong>s.<br />
Regard sur quelques espèces - 125
Fiche-espèce n°5<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes est une espèce<br />
endémique* <strong>de</strong>s Alpes. Son aire <strong>de</strong> répartition<br />
couvre une partie <strong>de</strong>s Alpes européennes<br />
(France, Italie, Suisse, Autriche et ex-<br />
Yougos<strong>la</strong>vie) où il est considéré comme rare<br />
et localisé. Sa distribution en France se limite<br />
à quelques stations dans six départements<br />
alpins (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-<br />
Alpes, Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence et<br />
Alpes-Maritimes).<br />
En Savoie, l’espèce est mentionnée dans les<br />
massifs <strong>de</strong> Belledonne, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lauzière, dans<br />
le Beaufortain et en <strong>Vanoise</strong>.<br />
Au sein du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Vanoise</strong>, elle n’est connue actuellement<br />
qu’à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, Pralognan<strong>la</strong>-<strong>Vanoise</strong>,<br />
les Allues, Vil<strong>la</strong>roger et<br />
Termignon.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Inflorescence <strong>de</strong> rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes en France<br />
126 - Regard sur quelques espèces
Fiche-espèce n°5<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Menaces<br />
À Champagny, le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
se situe sur <strong>de</strong>s terrains difficiles d’accès et<br />
impropres à une exploitation agricole<br />
intensive. Seul un pâturage caprin y est<br />
pratiqué occasionnellement, ce qui lui est<br />
favorable dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> fermeture*<br />
<strong>de</strong> son habitat peut provoquer sa disparition.<br />
Il n’est pas à l’abri <strong>de</strong> projets d’aménagement<br />
divers ou <strong>de</strong> création <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> ski.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le rhapontique <strong>de</strong>s Alpes est une espèce<br />
protégée. Un suivi <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>vrait<br />
permettre <strong>de</strong> prévenir une évolution<br />
défavorable <strong>de</strong> son habitat.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Cette espèce se subdivise en trois sous-espèces, toutes présentes en France. Parmi<br />
elles, <strong>la</strong> sous-espèce rhapontica (celle décrite ci-<strong>de</strong>ssus) est présente dans toutes les<br />
Alpes sur substrat siliceux. Les <strong>de</strong>ux autres, morphologiquement très proches <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
première, ne se développent que sur calcaire et dans <strong>la</strong> partie sud <strong>de</strong>s Alpes seulement<br />
(Hautes-Alpes, Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence et Alpes-Maritimes pour l’une, et seulement<br />
dans les Alpes-Maritimes pour l’autre).<br />
Regard sur quelques espèces - 127
Fiche-espèce n°6<br />
Fiche-espèce n°6<br />
Le sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
Il existe <strong>de</strong> très nombreuses orchidées en France, mais aucune d’entre elles ne ressemble au sabot<br />
<strong>de</strong> Vénus (Cypripedium calceolus). Du grec Cypris (= aphrodite) et du <strong>la</strong>tin calceus<br />
(= chaussure), le sabot <strong>de</strong> Vénus, encore appelé soulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge, se caractérise par<br />
<strong>la</strong> forme en sabot <strong>de</strong> son <strong>la</strong>belle. C’est une orchidée spectacu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> France<br />
et d’Europe. Elle pousse localement dans les forêts <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
<strong>la</strong>belle long <strong>de</strong> 4 à 5 cm, jaune vif<br />
luisant et renflé, revêtu intérieurement<br />
<strong>de</strong> poils visqueux<br />
tige anguleuse et ru<strong>de</strong> au toucher<br />
feuilles peu nombreuses<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
Écologie<br />
Espèce vivace <strong>de</strong>s étages montagnard et<br />
subalpin, le sabot <strong>de</strong> Vénus est une p<strong>la</strong>nte<br />
<strong>de</strong> mi-ombre qui affectionne les forêts c<strong>la</strong>ires<br />
et les c<strong>la</strong>irières sur substrat calcaire à neutre et<br />
frais au moins en profon<strong>de</strong>ur. Il pousse en<br />
petites colonies ou en fortes touffes. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, le sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
se développe dans les ravines en cours <strong>de</strong><br />
colonisation par les ligneux, en exposition<br />
nord et nord-est principalement. Il est présent<br />
<strong>de</strong> 1 500 à 1 800 m et il fleurit <strong>de</strong> mai à juillet.<br />
128 - Regard sur quelques espèces
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le sabot <strong>de</strong> Vénus possè<strong>de</strong> une aire<br />
<strong>de</strong> répartition géographique <strong>la</strong>rgement<br />
circumboréale* (Europe, Sibérie et<br />
Amérique du Nord). En Europe, il a disparu<br />
<strong>de</strong> Belgique et du Luxembourg. En France,<br />
il est rare <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lorraine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-<br />
Marne aux Alpes et très rare dans les<br />
Pyrénées et les grands Causses. En Savoie,<br />
il peut présenter localement <strong>de</strong> belles<br />
popu<strong>la</strong>tions, ce qui n’est pas le cas à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> où il est peu<br />
abondant et localisé. En <strong>Vanoise</strong>, il est<br />
connu actuellement dans 17 <strong>de</strong>s 28 communes<br />
du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
PNV - Emmanuel Faure<br />
Fiche-espèce n°6<br />
Fiche-espèce n°6<br />
Menaces<br />
Cette orchidée spectacu<strong>la</strong>ire est menacée<br />
par <strong>la</strong> cueillette et l’arrachage par <strong>de</strong>s<br />
collectionneurs, ainsi que par <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction<br />
<strong>de</strong> ses stations lors d’aménagements et<br />
d’exploitation forestière. L’évolution <strong>de</strong> ses<br />
habitats par <strong>de</strong>nsification du couvert<br />
forestier lui est aussi défavorable. Compte<br />
tenu <strong>de</strong> l’assez bonne représentation <strong>de</strong><br />
l’espèce en <strong>Vanoise</strong>, ce territoire constitue<br />
un réservoir exceptionnel pour <strong>la</strong> conservation<br />
du sabot <strong>de</strong> Vénus.<br />
Fleur <strong>de</strong> sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le sabot <strong>de</strong> Vénus fait partie <strong>de</strong>s orchidées<br />
protégées en France. D’intérêt européen, il<br />
compte parmi les très rares espèces que<br />
l’Union européenne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux pays<br />
membres <strong>de</strong> protéger (directive “Habitats”<br />
- annexe 2). Le maintien <strong>de</strong> l’espèce passe<br />
notamment par une sensibilisation <strong>de</strong>s<br />
cueilleurs et une information <strong>de</strong>s touristes<br />
sur son statut d’espèce protégée.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le sabot <strong>de</strong> Vénus est volontiers reconnu comme le symbole <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection végétale,<br />
hé<strong>la</strong>s à juste raison. En effet, alors que les milieux favorables y sont encore bien présents,<br />
il a disparu <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s départements français où il était autrefois abondant.<br />
C’est sa cueillette effrénée, on l’utilisait entre autres aux siècles passés à l’occasion <strong>de</strong><br />
fêtes popu<strong>la</strong>ires, qui a provoqué sa disparition <strong>de</strong> régions entières, Alsace, Auvergne, etc.<br />
• Comme toutes les orchidées, le sabot <strong>de</strong> Vénus est un symbiote obligatoire. C’est-à-dire<br />
qu’il ne peut germer, croître et fructifier en l’absence d’un champignon vivant dans le sol.<br />
• Il a été choisi comme emblème par <strong>la</strong> Société française d’orchidophilie.<br />
Regard sur quelques espèces - 129
Fiche-espèce n°7<br />
Fiche-espèce n°7<br />
Les génépis<br />
Parmi les trois espèces <strong>de</strong> génépis présentes en <strong>Vanoise</strong>, génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers (Artemisia<br />
g<strong>la</strong>cialis), génépi vrai (Artemisia genipi) et génépi jaune (Artemisia umbelliformis), ce sont<br />
principalement les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières qui sont utilisées dans <strong>la</strong> confection <strong>de</strong> <strong>la</strong> liqueur du<br />
même nom. Les génépis sont <strong>de</strong> petites p<strong>la</strong>ntes aromatiques dont les inflorescences, ou<br />
capitules, sont formées <strong>de</strong> nombreuses fleurs minuscules en forme <strong>de</strong> tube.<br />
inflorescence formée <strong>de</strong> capitules<br />
disposés en épi lâche<br />
(les inférieurs écartés <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige)<br />
fleurs jaunes, poilues à l’extrémité<br />
feuilles toutes pétiolées<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Génépi jaune<br />
inflorescence formée <strong>de</strong> capitules<br />
disposés en épi serré, compact<br />
fleurs jaunes non velues<br />
feuilles sans pétiole<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Génépi vrai<br />
fleurs jaune doré, non velues<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
inflorescence formée <strong>de</strong> capitules disposés<br />
à l’extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige en tête plus ou moins<br />
arrondie<br />
130 - Regard sur quelques espèces
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Écologie<br />
Ces trois espèces <strong>de</strong> génépi sont <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ntes vivaces. Elles occupent le même<br />
type <strong>de</strong> milieu : éboulis, moraines et<br />
rochers <strong>de</strong>puis 2 400 jusqu’à 3 000 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />
Leurs racines ne sont pas très profon<strong>de</strong>s.<br />
Lors d’une cueillette, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte se déterre<br />
facilement, ce qui est très préjudiciable à sa<br />
pérennité. Ces p<strong>la</strong>ntes fleurissent à<br />
Champagny <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin juillet à <strong>la</strong> mi-août.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> ces génépis sont très<br />
localisées mais encore re<strong>la</strong>tivement abondantes<br />
par endroits. On les rencontre dans<br />
tout l’arc alpin. En France, le génépi vrai<br />
est également présent dans les Pyrénées.<br />
Ces <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ntes sont utilisées pour <strong>la</strong><br />
fabrication artisanale et industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
liqueur <strong>de</strong> génépi. Elles sont très recherchées<br />
par les habitants et également par les<br />
touristes, pour une consommation personnelle<br />
ou à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> commercialisation.<br />
Le génépi vrai dans son biotope<br />
Menaces<br />
Les génépis sont victimes d’une cueillette<br />
parfois excessive et souvent mal réalisée.<br />
L’arrachage ne permet pas aux p<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> se<br />
régénérer et menace donc <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong><br />
leurs popu<strong>la</strong>tions. La surexploitation et<br />
l’arrachage compromettent le maintien <strong>de</strong><br />
cette pratique à long terme.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La cueillette <strong>de</strong>s génépis est réglementée en<br />
Italie, en Suisse et dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />
départements alpins français. Ce n’est pas<br />
le cas en Savoie où sa cueillette reste libre,<br />
hormis dans les espaces protégés (<strong>Parc</strong><br />
<strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, réserves naturelles,<br />
arrêté <strong>de</strong> biotope du mont Cenis) où elle est<br />
interdite. Jadis dans certaines communes, <strong>la</strong><br />
cueillette du génépi avait été limitée à 40<br />
brins par famille (soit un litre <strong>de</strong> liqueur).<br />
Cette régu<strong>la</strong>tion permettait à chaque<br />
famille <strong>de</strong> produire un litre <strong>de</strong> liqueur tout<br />
en assurant <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> <strong>la</strong> “ressource”.<br />
Pour assurer le maintien <strong>de</strong> ces espèces, il<br />
faut limiter <strong>la</strong> cueillette et aussi apprendre<br />
à bien cueillir <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte et notamment :<br />
- toujours <strong>la</strong> cueillir avec <strong>de</strong>s ciseaux (ni au<br />
couteau ni à l’ongle) pour ne pas <strong>la</strong> déterrer,<br />
- ne pas prélever tous les brins d’une touffe<br />
mais en <strong>la</strong>isser systématiquement quelquesuns<br />
afin d’assurer sa reproduction.<br />
Encourager <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> commercialisation<br />
locales <strong>de</strong> génépis cultivés peut<br />
aussi ai<strong>de</strong>r au maintien <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />
sauvages <strong>de</strong> ces espèces.<br />
Fiche-espèce n°7<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le génépi vrai ou génépi mâle est utilisé <strong>de</strong>puis le Moyen Âge dans les Alpes, contre<br />
les coups <strong>de</strong> froid, en infusion. Il faut en consommer avec modération, dans <strong>la</strong> mesure<br />
où le génépi présente <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité d’être un tonicardiaque.<br />
Regard sur quelques espèces - 131
Fiche-espèce n°8<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
Pratiquement exterminé au début du XX e siècle, le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes (Capra ibex ibex)<br />
a été sauvé in extremis <strong>de</strong> l’extinction grâce à l’émergence <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
nature en Italie d’abord, puis en Suisse et enfin en France. Aujourd’hui, c’est le seul ongulé<br />
protégé dans notre pays. De par son pe<strong>la</strong>ge et sa morphologie, il se distingue aisément <strong>de</strong>s<br />
autres ongulés sauvages tels que le chamois ou le chevreuil.<br />
cornes en V,<br />
recourbées vers<br />
l’arrière, pouvant<br />
atteindre 1 m<br />
Distinction entre les <strong>de</strong>ux sexes<br />
Cornes<br />
quasi lisses<br />
corps puissant<br />
et trapu<br />
pe<strong>la</strong>ge sombre<br />
en hiver (fauve<br />
c<strong>la</strong>ir en été)<br />
PNV - Rémy Barraud<br />
Bouquetin femelle<br />
Base <strong>de</strong>s<br />
cornes plus<br />
grosse avec <strong>de</strong>s<br />
protubérances<br />
très marquées<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Bouquetin <strong>de</strong>s Alpes : mâle adulte<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Jeune bouquetin mâle<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Chamois<br />
corps moins trapu que le bouquetin<br />
cornes verticales, recourbées vers l’arrière<br />
uniquement à leur extrémité<br />
pe<strong>la</strong>ge brun roux en été<br />
ban<strong>de</strong> brun noir s’étendant <strong>de</strong>s naseaux<br />
aux oreilles en barrant les yeux<br />
132 - Regard sur quelques espèces
Écologie<br />
L’habitat du bouquetin, essentiellement<br />
rocheux, varie en fonction <strong>de</strong>s saisons. Les<br />
zones fraîches <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong> constituent<br />
ses quartiers d’été. En pério<strong>de</strong> hivernale, il<br />
fréquente les crêtes déneigées par le vent<br />
puis les versants d’adret. À <strong>la</strong> fonte <strong>de</strong>s neiges<br />
au printemps, les bouquetins <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt<br />
pâturer les jeunes pousses puis remontent<br />
progressivement au fur et à mesure <strong>de</strong><br />
l’avancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation.<br />
La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rut a lieu entre fin novembre et<br />
début janvier. Elle donne lieu à <strong>de</strong>s comportements<br />
très ritualisés entre mâles et femelles.<br />
La mise bas (généralement un seul cabri<br />
par femelle) a lieu courant juin dans <strong>de</strong>s<br />
vires rocheuses isolées et peu accessibles.<br />
Intérêts biologiques<br />
Une chasse abusive a conduit à l’extermination<br />
du bouquetin dans <strong>la</strong> quasi-totalité<br />
<strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition, pourtant vaste<br />
initialement. À <strong>la</strong> création du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> en 1963, il ne restait qu’une<br />
popu<strong>la</strong>tion relictuelle d’une soixantaine<br />
d’individus seulement sur les communes <strong>de</strong><br />
Termignon et <strong>de</strong> Modane.<br />
Au début du XXI e siècle, cet ongulé<br />
endémique <strong>de</strong> l’arc alpin compte environ<br />
50 000 individus dans toute l’Europe, dont<br />
à peu près 6 000 pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion française,<br />
répartis en Savoie (avec 2 000 bouquetins<br />
en <strong>Vanoise</strong>), Haute-Savoie, Drôme, Isère,<br />
Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence et Alpes-Maritimes.<br />
Malgré ces effectifs plus conséquents, <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion française <strong>de</strong>meure très morcelée.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, l’espèce a été réintroduite<br />
en 1980 à partir <strong>de</strong> 11 bouquetins en<br />
provenance du noyau originel <strong>de</strong> Haute-<br />
Maurienne. Cette opération a permis <strong>de</strong><br />
renforcer un premier lâcher <strong>de</strong> cinq individus<br />
effectué en 1969 sur <strong>la</strong> commune voisine <strong>de</strong><br />
Peisey-Nancroix. Aujourd’hui, <strong>la</strong> recolonisation<br />
naturelle aidant, ils sont environ 600<br />
répartis sur les <strong>de</strong>ux territoires communaux,<br />
dont plus <strong>de</strong> 300 à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Menaces<br />
L’interdiction <strong>de</strong> chasser l’espèce, renforcée<br />
ensuite par les réintroductions, a permis<br />
d’accroître les effectifs français, mais <strong>la</strong><br />
recolonisation <strong>de</strong> certains massifs s’avère<br />
lente pour <strong>de</strong> multiples raisons : écologie et<br />
éthologie propres à l’espèce, braconnage,<br />
cloisonnement <strong>de</strong>s massifs, etc. D’autres<br />
causes fragilisent ces popu<strong>la</strong>tions : <strong>la</strong> transmission<br />
<strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies abortives, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
coexistence <strong>de</strong>s troupeaux sauvages et<br />
domestiques (ovins et caprins), le dérangement<br />
lié à <strong>la</strong> fréquentation humaine qui crée un<br />
stress physiologique, ainsi que les aménagements<br />
touristiques sur les sites <strong>de</strong> mise bas et<br />
d’hivernage. Les risques naturels (ava<strong>la</strong>nches,<br />
etc.) sont aussi préjudiciables au bouquetin.<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Répartition alpine du bouquetin <strong>de</strong>s Alpes en 1998<br />
Regard sur quelques espèces - 133
Fiche-espèce n°8<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le bouquetin est une espèce strictement<br />
protégée en France. Ce statut <strong>de</strong> protection<br />
est primordial pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l’espèce et pour le maintien <strong>de</strong> ses effectifs.<br />
Les réintroductions dans les différents massifs<br />
alpins français ne lui ont pas encore permis<br />
d’occuper tous ses habitats potentiels. Elles<br />
doivent être poursuivies afin <strong>de</strong> garantir <strong>la</strong><br />
sauvegar<strong>de</strong> du bouquetin à long terme.<br />
D’autre part, ces actions doivent s’accompagner<br />
<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> prévention visant à<br />
limiter les transmissions <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies entre les<br />
bouquetins et les troupeaux domestiques, par<br />
le biais <strong>de</strong> traitements curatifs systématiques<br />
<strong>de</strong>s animaux domestiques (l’emploi <strong>de</strong> vermifuges<br />
doit être réalisé avec précaution,<br />
certaines substances <strong>de</strong> synthèse pouvant<br />
s’avérer particulièrement dangereuses pour<br />
<strong>la</strong> faune sauvage). Toutes les perturbations<br />
liées aux activités humaines sont à éviter.<br />
PNV - Jean-Paul Ferbayre<br />
Comportement ritualisé entre mâles pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rut<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Les sabots <strong>de</strong>s bouquetins sont composés <strong>de</strong> kératine. Ils sont également munis d’un<br />
coussinet anti-dérapant et souple qui facilite les dép<strong>la</strong>cements sur les dalles rocheuses.<br />
• 50 % <strong>de</strong>s jeunes meurent au cours <strong>de</strong> leur première année <strong>de</strong> vie.<br />
• Une régu<strong>la</strong>tion naturelle <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> bouquetins intervient en fonction <strong>de</strong>s<br />
capacités du milieu d’accueil : âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> première mise bas plus précoce (à partir <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux ans au lieu <strong>de</strong> trois à quatre ans), fréquence <strong>de</strong> gémellité plus élevée et taux <strong>de</strong><br />
mortalité plus faible dans les milieux favorables.<br />
134 - Regard sur quelques espèces
Le tétras-lyre<br />
Le tétras-lyre (Tetrao tetrix) encore appelé “petit coq <strong>de</strong> Bruyère” appartient à l’ordre <strong>de</strong>s<br />
galliformes qui compte en <strong>Vanoise</strong> cinq espèces nicheuses (tétras-lyre, perdrix bartavelle,<br />
<strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin, gélinotte <strong>de</strong>s bois et caille <strong>de</strong>s blés). Les quatre premières nichent à<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>. Le tétras-lyre est un oiseau emblématique sur le p<strong>la</strong>n touristique qui<br />
se distingue facilement <strong>de</strong>s autres espèces, par son plumage noir (pour le coq) et ses gros<br />
sourcils rouges ou caroncules, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction.<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Fiche-espèce n°9<br />
plumes <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue<br />
en forme <strong>de</strong> lyre<br />
<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s ailes, cuisses<br />
et bas du ventre b<strong>la</strong>ncs<br />
sourcil rouge ou “caroncule”<br />
plumage entièrement noir,<br />
irisé <strong>de</strong> bleu métallique<br />
sur le cou et le poitrail<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Mâle adulte <strong>de</strong> tétras-lyre (taille = 62 cm)<br />
Écologie<br />
Typique <strong>de</strong> <strong>la</strong> taïga, le tétras-lyre peuple<br />
surtout les Alpes françaises internes, à cheval<br />
entre <strong>la</strong> partie supérieure <strong>de</strong> l’étage subalpin<br />
et <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’étage alpin (entre 1 900 et<br />
2 100 m d’altitu<strong>de</strong>). Il affectionne essentiellement<br />
les boisements c<strong>la</strong>irs <strong>de</strong> résineux<br />
(au sous-bois d’éricacées à baies telles que<br />
l’airelle à petites feuilles), mais les fourrés<br />
d’aulne vert peuvent également lui fournir<br />
abri et nourriture.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, l’espèce est<br />
bien représentée dans les forêts d’ubac et<br />
d’adret, avec <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois<br />
coqs aux 100 hectares.<br />
Les para<strong>de</strong>s ont lieu au mois <strong>de</strong> mai sur <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> chant dégagées où se regroupent<br />
les coqs. L’espèce niche en limite <strong>de</strong> forêt,<br />
au pied d’un arbre ou sous un épais buisson.<br />
Les jeunes ne restent pas au nid et sont élevés<br />
par <strong>la</strong> femelle jusqu’à leur troisième mois.<br />
Ils se nourrissent durant <strong>de</strong>ux à trois<br />
semaines dans les pelouses d’altitu<strong>de</strong> riches<br />
en invertébrés ; leur alimentation <strong>de</strong>vient<br />
ensuite plus végétale. Les nichées s’émancipent<br />
en septembre-octobre. L’hiver en sousbois,<br />
les tétras s’isolent du froid ambiant en se<br />
<strong>la</strong>issant enfouir sous <strong>la</strong> neige, ou en creusant<br />
une loge dans les zones <strong>de</strong> neige poudreuse,<br />
afin <strong>de</strong> limiter leurs dépenses énergétiques.<br />
Regard sur quelques espèces - 135
Fiche-espèce n°9<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Intérêts biologiques<br />
En Europe, <strong>la</strong> répartition du tétras-lyre<br />
comprend l’arc alpin, l’Europe du Nord et<br />
du Nord-Est. En France, il ne subsiste que<br />
dans huit départements (dont les Ar<strong>de</strong>nnes<br />
où il reste moins <strong>de</strong> 20 individus), ce qui en<br />
fait une espèce rare à l’échelle <strong>national</strong>e.<br />
On estime sa popu<strong>la</strong>tion française entre 8 000<br />
et 11 000 poules nicheuses après une diminution<br />
<strong>de</strong> 20 à 50 % <strong>de</strong> ses effectifs <strong>de</strong>puis 1970,<br />
principalement dans les massifs préalpins.<br />
En Savoie, comme dans d’autres départements<br />
alpins, on observe <strong>de</strong>puis quelques<br />
dizaines d’années, une régression significative<br />
<strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> tétras-lyre.<br />
Même s’il ne semble pas aujourd’hui en<br />
voie <strong>de</strong> disparition, il est très sensible à <strong>la</strong><br />
qualité <strong>de</strong> son environnement. En<br />
Tarentaise, les effectifs actuels s’élèvent<br />
environ à 400 mâles.<br />
Menaces<br />
C’est une combinaison <strong>de</strong> facteurs défavorables,<br />
principalement liés à l’artificialisation<br />
du milieu montagnard, qui engendre un<br />
recul <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tétras-lyre : dérangement<br />
par le ski hors piste et <strong>la</strong> pratique<br />
illégale <strong>de</strong> <strong>la</strong> motoneige, collisions avec les<br />
câbles <strong>de</strong> remontées mécaniques et les<br />
lignes électriques, perte <strong>de</strong> surfaces favorables<br />
à l’élevage <strong>de</strong>s poussins du fait du reprofi<strong>la</strong>ge<br />
<strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> ski, ou encore disparition <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> chant (par extension <strong>de</strong> domaines<br />
skiables, aménagement <strong>de</strong> retenues collinaires,<br />
etc.). Le dérangement lié au passage<br />
trop précoce <strong>de</strong>s troupeaux ovins ou<br />
bovins et <strong>de</strong>s chiens leur est aussi néfaste.<br />
La multiplication <strong>de</strong>s pistes carrossables<br />
accroît les pressions <strong>de</strong> dérangement estival<br />
et <strong>de</strong> chasse. De plus, l’abandon du pâturage<br />
et <strong>la</strong> fermeture* <strong>de</strong>s pelouses par <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />
lui sont également néfastes. Des causes<br />
naturelles telles que <strong>la</strong> prédation par le<br />
renard, le hibou grand-duc et le sanglier et<br />
même les ava<strong>la</strong>nches, peuvent aussi constituer<br />
une menace pour l’espèce dès lors que ses<br />
effectifs s’amenuisent.<br />
PNV - Stéphane Mélé<br />
Femelle adulte <strong>de</strong> tétras-lyre ou poule (taille = 47 cm)<br />
136 - Regard sur quelques espèces
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le tétras-lyre est une espèce chassée malgré<br />
son inscription aux annexes I et II <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
directive Oiseaux. Seul le mâle est chassable,<br />
<strong>la</strong> femelle et les jeunes sont protégés.<br />
Depuis <strong>200</strong>1, un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> chasse annuel est<br />
instauré pour cette espèce. Il fait obligation<br />
d’ajuster les prélèvements cynégétiques aux<br />
fluctuations annuelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> reproduction.<br />
L’avenir <strong>de</strong> cet oiseau rési<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> modération<br />
<strong>de</strong>s prélèvements et dans <strong>la</strong> préservation<br />
<strong>de</strong> son habitat. D’autres mesures<br />
permettraient <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong> perte d’individus :<br />
<strong>la</strong> visualisation <strong>de</strong>s câbles dangereux, <strong>la</strong><br />
régu<strong>la</strong>tion du ski hors piste, <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce<br />
<strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> mai à juillet pour éviter qu’ils<br />
ne marau<strong>de</strong>nt dans les zones <strong>de</strong> reproduction,<br />
<strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong> pistes aux véhicules,<br />
l’arrêt <strong>de</strong> l’aménagement ou <strong>de</strong> l’ouverture<br />
au ski <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers sites où il se maintient.<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le tétras-lyre doit son nom aux plumes <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue, les “rectrices”, recourbées du<br />
mâle adulte.<br />
• Pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction, <strong>la</strong> para<strong>de</strong> <strong>de</strong>s coqs se traduit par <strong>de</strong>s roucoulements,<br />
<strong>de</strong>s chuintements, sauts et combats ritualisés. Elle aboutit à une hiérarchisation au sein <strong>de</strong>s<br />
groupes <strong>de</strong> mâles, désignant celui que les poules choisiront pour l’accouplement.<br />
• Les doigts <strong>de</strong>s pattes sont “peignés” <strong>de</strong> structures cornées qui jouent un rôle <strong>de</strong> raquettes.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Para<strong>de</strong> <strong>de</strong> coqs pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction<br />
Regard sur quelques espèces - 137
Fiche-espèce n°10<br />
La chevêchette d’Europe<br />
Sur les huit espèces <strong>de</strong> rapaces nocturnes <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong>, quatre sont présentes à Champagnyen-<strong>Vanoise</strong><br />
: <strong>la</strong> chouette <strong>de</strong> Tengmalm, <strong>la</strong> chouette hulotte, <strong>la</strong> chevêchette d’Europe<br />
(G<strong>la</strong>ucidium passerinum) et le hibou grand-duc. Les trois premières sont nicheuses sur <strong>la</strong><br />
commune. La chouette chevêchette peut être confondue avec <strong>la</strong> chouette <strong>de</strong> Tengmalm,<br />
mais <strong>la</strong> taille et les disques faciaux suffisent à les distinguer.<br />
tête re<strong>la</strong>tivement petite et ron<strong>de</strong><br />
sourcils b<strong>la</strong>ncs froncés vers l’intérieur<br />
disques faciaux peu nets, marqués <strong>de</strong> stries<br />
concentriques b<strong>la</strong>nchâtres autour <strong>de</strong>s yeux<br />
<strong>de</strong>ssus brun finement ponctué <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc<br />
ventre b<strong>la</strong>nc finement strié <strong>de</strong> brun foncé<br />
pattes non emplumées<br />
tête massive<br />
presque carrée<br />
disques faciaux<br />
b<strong>la</strong>ncs bien marqués<br />
PNV - Didier Ja<strong>la</strong>bert<br />
Chouette <strong>de</strong> Tengmalm<br />
(taille du merle)<br />
pattes emplumées<br />
Chevêchette d’Europe (taille du pinson)<br />
PNV - Bruno Descaves<br />
Écologie<br />
Inféodée à <strong>la</strong> taïga, <strong>la</strong> chevêchette occupe<br />
exclusivement, en France, les forêts <strong>de</strong><br />
conifères situées au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1 <strong>200</strong> m<br />
d’altitu<strong>de</strong>. Elle a besoin <strong>de</strong> vieux arbres<br />
(épicéas, pins cembro, mélèzes) qui lui<br />
procurent <strong>de</strong>s cavités <strong>de</strong> nidification, ainsi<br />
que <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>irières pour chasser les micromammifères<br />
comme le campagnol roussâtre<br />
et les petits oiseaux caractéristiques <strong>de</strong>s<br />
résineux (les mésanges, les roitelets, le<br />
grimpereau <strong>de</strong>s bois, etc.). Incapable <strong>de</strong><br />
creuser elle-même <strong>la</strong> loge où elle entreposera<br />
ses proies et élèvera sa nichée, <strong>la</strong> présence<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> chevêchette est directement liée à celle<br />
<strong>de</strong>s pics et plus particulièrement du pic<br />
épeiche. Entre mi-avril et mi-mai, <strong>la</strong> femelle<br />
pond quatre à six œufs dans cette cavité.<br />
Les jeunes, capables <strong>de</strong> s’envoler début<br />
juillet, sont indépendants un mois plus<br />
tard. Très discrète mais peu farouche, <strong>la</strong><br />
chevêchette d’Europe se perche souvent au<br />
sommet <strong>de</strong>s conifères.<br />
138 - Regard sur quelques espèces
Intérêts biologiques<br />
L’espèce est présente <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scandinavie à <strong>la</strong><br />
Sibérie orientale. Rare et considérée<br />
comme une relique* g<strong>la</strong>ciaire en France,<br />
elle se reproduit dans les Vosges, le Jura et<br />
<strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alpine (Préalpes et<br />
Alpes internes), avec <strong>de</strong>s effectifs toutefois<br />
faibles (quelques centaines <strong>de</strong> couples sur<br />
le territoire <strong>national</strong>). En Savoie, <strong>la</strong> chevêchette<br />
n’est connue qu’en Haute-Maurienne, en<br />
Tarentaise et dans les Bauges.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, elle a été<br />
contactée à <strong>de</strong>ux endroits : au Laisonnayd’en-Haut<br />
et dans le bois <strong>de</strong> <strong>la</strong> Taillette.<br />
Menaces<br />
Peu <strong>de</strong> menaces pèsent directement sur<br />
cette petite chouette. Pourtant, toute<br />
altération <strong>de</strong> son habitat forestier<br />
par <strong>de</strong>s aménagements intempestifs<br />
(ouverture <strong>de</strong> pistes, suppression <strong>de</strong>s<br />
arbres à cavités) et parfois l’exploitation<br />
sylvicole (rajeunissement radical<br />
<strong>de</strong>s peuplements forestiers) peut lui<br />
être fatale. De manière plus générale, le<br />
réchauffement climatique risque<br />
sérieusement <strong>de</strong> réduire l’aire <strong>de</strong><br />
répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> chevêchette d’Europe<br />
et <strong>de</strong> toutes les espèces à affinité<br />
boréale, telles que <strong>la</strong> chouette <strong>de</strong><br />
Tengmalm et le <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La chevêchette d’Europe est, comme tous<br />
les rapaces nocturnes, une espèce protégée<br />
par <strong>la</strong> loi française. Elle fait également partie<br />
<strong>de</strong>s espèces que l’Union européenne<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux pays membres <strong>de</strong> protéger<br />
(directive Oiseaux - annexe I).<br />
Son maintien est lié à <strong>la</strong> conservation et à<br />
l’exploitation modérée <strong>de</strong>s vieilles forêts <strong>de</strong><br />
conifères d’altitu<strong>de</strong>. La prise en compte par<br />
l’Office <strong>national</strong> <strong>de</strong>s Forêts, <strong>de</strong>s exigences<br />
écologiques <strong>de</strong> cette chouette dans les<br />
politiques d’aménagement et d’exploitation<br />
<strong>de</strong>s forêts est d’une importance capitale.<br />
Comme pour tous les oiseaux forestiers,<br />
c’est au printemps, au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> nidification<br />
que l’impact <strong>de</strong> l’exploitation forestière<br />
est le plus fort.<br />
PNV - Bruno Descaves<br />
Fiche-espèce n°10<br />
Chevêchette d’Europe<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Les gros sourcils b<strong>la</strong>ncs <strong>de</strong> <strong>la</strong> chevêchette d’Europe lui donnent un air inquisiteur.<br />
• L’espèce a été signalée pour <strong>la</strong> première fois en <strong>Vanoise</strong>, à Bessans, dans les années<br />
1970. En Tarentaise, <strong>la</strong> première citation date <strong>de</strong> 1981 à Val d’Isère. Depuis 1994,<br />
l’espèce est plus finement localisée, grâce au travail <strong>de</strong> prospection réalisé par les gar<strong>de</strong>smoniteurs<br />
du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
Regard sur quelques espèces - 139
Fiche-espèce n°11<br />
Fiche-espèce n°11<br />
La vipère aspic<br />
La vipère aspic (Vipera aspis), comme tous les serpents est un vertébré à température<br />
variable. Comme les autres vipères, on <strong>la</strong> distingue facilement <strong>de</strong>s couleuvres par sa taille<br />
inférieure à 85 cm, le nombre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques céphaliques toujours inférieur à neuf et sa<br />
pupille verticale (pupille ron<strong>de</strong> chez les couleuvres). De plus, alors que les couleuvres n’ont pas<br />
<strong>de</strong> crochets à l’exception d’une espèce en France (et ses crochets sont postérieurs), les vipères<br />
possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s crochets venimeux antérieurs.<br />
Vipère aspic, forme mé<strong>la</strong>nique<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
marbrures dorsales très variables<br />
museau ap<strong>la</strong>ti, tronqué et retroussé<br />
yeux à pupilles fixes verticales<br />
ban<strong>de</strong> foncée <strong>de</strong> l’œil au cou<br />
couleur très variée : fond gris c<strong>la</strong>ir,<br />
gris jaunâtre, brun rouge, orangé ou anthracite<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Vipère aspic<br />
Écologie<br />
La vipère aspic est un reptile que l’on rencontre<br />
<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> zone collinéenne jusqu’aux<br />
régions montagneuses (jusqu’à 2 500 m<br />
d’altitu<strong>de</strong> dans les Alpes). Elle fréquente les<br />
pentes sèches et ensoleillées, en mosaïque<br />
avec <strong>de</strong>s rocailles et <strong>de</strong>s broussailles, abritées<br />
<strong>de</strong>s vents froids. En été, on peut aussi <strong>la</strong><br />
trouver dans les endroits humi<strong>de</strong>s et même<br />
en bordure <strong>de</strong> l’eau. Elle est également<br />
capable <strong>de</strong> traverser un petit cours d’eau.<br />
Elle est active <strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong> nuit suivant<br />
le temps et <strong>la</strong> saison. Elle se nourrit à 98 % <strong>de</strong><br />
140- Regard sur quelques espèces
micro-mammifères, avec parfois <strong>de</strong>s<br />
lézards et <strong>de</strong>s petits oiseaux qu’elle tue<br />
avec son venin. Elle peut hiberner durant<br />
six mois selon <strong>la</strong> rigueur hivernale.<br />
L’accouplement a lieu en mai. Elle met au<br />
mon<strong>de</strong> six à treize vipéreaux entre fin août<br />
et septembre. La vipère aspic fait partie <strong>de</strong>s<br />
espèces ovovivipares, c’est à dire qu’elle ne<br />
pond pas d’œufs, mais met au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
petits déjà très développés, dans une poche<br />
transluci<strong>de</strong>.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, elle est présente<br />
sur tout le versant d’adret, ainsi que dans<br />
les prairies <strong>de</strong> fauche.<br />
Intérêts biologiques<br />
La vipère aspic possè<strong>de</strong> une aire <strong>de</strong> répartition<br />
limitée en Europe : nord-est <strong>de</strong> l’Espagne,<br />
France, Suisse, Italie et Sicile. En France,<br />
c’est <strong>la</strong> plus commune et <strong>la</strong> plus abondante<br />
<strong>de</strong>s vipères, avec <strong>la</strong> vipère pélia<strong>de</strong>, une<br />
espèce qui lui ressemble mais dont l’aire <strong>de</strong><br />
répartition est complémentaire <strong>de</strong> celle <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> vipère aspic. La vipère aspic compte parmi<br />
les reptiles les plus répandus <strong>de</strong> Savoie.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, elle est assez<br />
abondante, en particulier sur les versants<br />
d’adret et ce jusqu’à <strong>la</strong> cote 2 500 m.<br />
Menaces<br />
La vipère aspic n’est pas menacée actuellement<br />
en France. Malgré tout, l’arrachage<br />
<strong>de</strong> haies peut entraîner localement sa<br />
disparition. D’autre part, elle a pu être<br />
ponctuellement exterminée aux abords <strong>de</strong><br />
certains vil<strong>la</strong>ges. La coronelle lisse, inoffensive<br />
mais au comportement mimétique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vipère en cas <strong>de</strong> dérangement, fréquente les<br />
mêmes milieux. Elle fait parfois les frais <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>structions “préventives”.<br />
À Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, aucune menace<br />
ne semble peser sur <strong>la</strong> vipère aspic.<br />
Philippe Freydier<br />
Fiche-espèce n°11<br />
Fiche-espèce n°11<br />
Coronelle lisse<br />
Regard sur quelques espèces - 141
Fiche-espèce n°11<br />
Fiche-espèce n°11<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La vipère aspic bénéficie d’une protection<br />
légale partielle, sa capture et sa détention,<br />
sa muti<strong>la</strong>tion, sa naturalisation, son<br />
transport, <strong>de</strong> même que l’achat et <strong>la</strong> vente<br />
sont interdits en France. L’espèce n’étant<br />
pas particulièrement menacée, aucune gestion<br />
particulière n’est à préconiser. En revanche,<br />
il serait utile <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une campagne<br />
<strong>de</strong> sensibilisation visant à faire mieux<br />
connaître l’espèce, car craintive et fuyante,<br />
elle ne mord que quand elle est acculée ou<br />
saisie. Malgré ce<strong>la</strong>, il faudrait préciser le<br />
véritable danger <strong>de</strong> son venin et <strong>la</strong> réaction<br />
à avoir en cas <strong>de</strong> morsure.<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Le campagnol <strong>de</strong>s champs, une proie <strong>de</strong> prédilection pour <strong>la</strong> vipère aspic<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Une rumeur tenace fait état <strong>de</strong> “lâchers <strong>de</strong> vipères” par hélicoptères. Or, tout projet<br />
<strong>de</strong> réintroduction exige d’une part <strong>de</strong>s élevages, d’autre part un consensus local autour du<br />
projet et une pleine transparence réglementaire. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> vipère aspic, ce<strong>la</strong> serait<br />
totalement inutile compte-tenu <strong>de</strong> son abondance. Cette rumeur, sans aucun fon<strong>de</strong>ment,<br />
prend peut-être son origine dans le fait qu’habituellement discrète, <strong>la</strong> vipère l’est beaucoup<br />
moins au moment <strong>de</strong> l’accouplement. Il arrive alors <strong>de</strong> rencontrer plusieurs vipères dans<br />
un même endroit.<br />
• Le récit du Général Chambe re<strong>la</strong>te qu’à proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Louza, une vipère <strong>de</strong> couleur noire<br />
se serait enroulée autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheville <strong>de</strong> l’Abbé Bonnefoy, lui procurant une belle frayeur.<br />
Il aurait alors lu son bréviaire pendant plusieurs heures jusqu’à <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit,<br />
moment choisi par le reptile pour rejoindre son repaire.<br />
142 - Regard sur quelques espèces
Le petit murin<br />
Les chauves-souris constituent, parmi les vertébrés, les espèces les plus étonnantes. Elles<br />
ne sont ni chauves (car leur corps est très poilu), ni souris (car elles possè<strong>de</strong>nt une<br />
<strong>de</strong>ntition complète d’insectivore). Il s’agit <strong>de</strong>s seuls mammifères ayant acquis <strong>la</strong> capacité<br />
<strong>de</strong> voler, grâce aux membranes tendues entre leurs doigts. Elles ont aussi <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité<br />
<strong>de</strong> “voir” avec leurs oreilles car celles-ci captent l’écho <strong>de</strong>s ultrasons produits par <strong>la</strong> bouche ou<br />
le nez <strong>de</strong> l’animal.<br />
Six espèces ont été notées à ce jour à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> : <strong>la</strong> sérotine <strong>de</strong> Nilsson, <strong>la</strong><br />
noctule commune, <strong>la</strong> pipistrelle commune, <strong>la</strong> barbastelle, le murin <strong>de</strong> Daubenton et le petit<br />
murin (Myotis blythi), présenté ici. Étant donné les mœurs nocturnes <strong>de</strong>s chauves-souris et <strong>la</strong><br />
réglementation très stricte concernant leur capture, l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s différentes espèces<br />
relève <strong>de</strong>s experts.<br />
Fiche-espèce n°12<br />
Fiche-espèce n°12<br />
pe<strong>la</strong>ge b<strong>la</strong>nc sur le ventre<br />
dos brun<br />
museau c<strong>la</strong>ir<br />
tache c<strong>la</strong>ire sur le <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête,<br />
ce qui le distingue du grand murin<br />
très ressemb<strong>la</strong>nt<br />
Petit murin<br />
Jean-Farnçois Noblet - Bios<br />
Écologie<br />
Les femelles <strong>de</strong> petit murin ont un comportement<br />
grégaire en été comme en hiver.<br />
L’espèce se dép<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> nuit pour se nourrir<br />
essentiellement <strong>de</strong> sauterelles et <strong>de</strong> criquets<br />
mais parfois aussi <strong>de</strong> hannetons. Il capture ses<br />
proies pendant ses phases <strong>de</strong> vol, lorsqu’elles<br />
se dép<strong>la</strong>cent ou qu’elles sont posées sur <strong>la</strong><br />
végétation. Cette chauve-souris fréquente<br />
les pelouses sèches et les prairies <strong>de</strong> fauche.<br />
De novembre à avril, l’espèce hiberne dans<br />
<strong>de</strong>s sites souterrains en groupes compacts<br />
<strong>de</strong> plusieurs dizaines d’individus et pénètre<br />
dans les <strong>la</strong>rges crevasses <strong>de</strong>s parois ou se<br />
suspend aux voûtes. Elle y attend le retour<br />
du printemps, synonyme du retour <strong>de</strong>s<br />
proies. Pour survivre à ces longues pério<strong>de</strong>s<br />
Regard sur quelques espèces - 143
Fiche-espèce n°12<br />
sans s’alimenter, il lui est nécessaire<br />
d’économiser au mieux son énergie ; ses<br />
fonctions vitales sont réduites au strict<br />
minimum. Les chauves-souris possè<strong>de</strong>nt un<br />
taux <strong>de</strong> reproduction très faible (comparé à<br />
celui d’autres mammifères <strong>de</strong> taille simi<strong>la</strong>ire) :<br />
un seul petit par an et par femelle. À<br />
Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, quelques individus<br />
mâles <strong>de</strong> petit murin ont été contactés dans<br />
le clocher <strong>de</strong> l’église Saint-Sigismond.<br />
Intérêts biologiques<br />
En Savoie, le petit murin est aujourd’hui<br />
connu dans <strong>la</strong> cluse <strong>de</strong> Chambéry, en<br />
Maurienne et surtout en Tarentaise. Il est<br />
présent le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> l’Isère, <strong>de</strong>puis<br />
Moûtiers jusqu’en amont <strong>de</strong> Bourg-Saint-<br />
Maurice. Il remonte aussi <strong>la</strong> vallée du Doron<br />
<strong>de</strong> Bozel jusqu’à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Les chauves-souris européennes jouent un<br />
rôle environnemental indéniable. Elles assurent<br />
un équilibre naturel du fait <strong>de</strong> leur régime<br />
alimentaire, sur les popu<strong>la</strong>tions d’insectes.<br />
Menaces<br />
Le petit murin en particulier et les chauvessouris<br />
en général sont menacés par certaines<br />
activités humaines. Toutes les espèces <strong>de</strong><br />
chauves-souris sont protégées. L’abandon<br />
<strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche, qui induit une<br />
fermeture* du milieu et <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong><br />
leurs proies constitue une forte menace. Un<br />
<strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> mortalité est le dérangement<br />
dans les sites d’hibernation et d’estivage.<br />
Lors <strong>de</strong> leur repos hivernal, les chauvessouris<br />
dérangées dépensent une gran<strong>de</strong><br />
quantité d’énergie pour prendre <strong>la</strong> fuite et<br />
risquent <strong>de</strong> mourir par épuisement.<br />
Les pestici<strong>de</strong>s ont une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong><br />
responsabilité dans le déclin <strong>de</strong>s chauvessouris<br />
en Europe. Ces produits ingérés par<br />
les insectes conduisent à <strong>la</strong> stérilité et <strong>la</strong><br />
mortalité <strong>de</strong> leurs prédateurs. Ces produits ne<br />
sont pas utilisés à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Les chats domestiques, ainsi que certains<br />
rapaces nocturnes occasionnent aussi <strong>de</strong>s<br />
dégâts parmi les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> chauvessouris<br />
; ce sont <strong>de</strong> redoutables prédateurs.<br />
PNV - Christophe Ferrier<br />
Colonie <strong>de</strong> petits et grands murins<br />
144 - Regard sur quelques espèces
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Comme toutes les espèces <strong>de</strong> chauve-souris,<br />
le petit murin est protégé en France. La directive<br />
européenne <strong>de</strong> 1992 le désigne comme<br />
faisant partie <strong>de</strong>s espèces animales d’intérêt<br />
communautaire qui nécessitent une protection<br />
stricte au sein <strong>de</strong>s pays membres.<br />
La préservation <strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong> chasse<br />
<strong>de</strong>s chauves-souris est une priorité pour<br />
protéger leurs popu<strong>la</strong>tions, mais elle n’est<br />
pas suffisante. Il faut également préserver les<br />
gîtes <strong>de</strong> reproduction et les sites d’hibernation<br />
favorables.<br />
La prise en compte, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> restauration<br />
d’habitations, <strong>de</strong> certaines recommandations<br />
techniques doit aussi permettre aux chauvessouris<br />
d’assurer leur reproduction.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Clocher <strong>de</strong> l’église Saint-Sigismond<br />
Fiche-espèce espèce n°12 n°10<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Il existe à l’échelle du mon<strong>de</strong> près d’un millier d’espèces <strong>de</strong> chauves-souris. En<br />
France, on en recense une trentaine, toutes insectivores. Dans notre pays, plus d’une<br />
espèce <strong>de</strong> mammifères sur quatre est donc une chauve-souris.<br />
• Chez <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s chauves-souris, <strong>la</strong> gestation est très longue : après fécondation<br />
<strong>de</strong>s femelles à l’automne, le développement embryonnaire s’interrompt pendant <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> d’hibernation et <strong>la</strong> mise bas a lieu à <strong>la</strong> fin du printemps.<br />
• Malgré son nom, le petit murin ressemble beaucoup au grand murin et leur distinction<br />
dans <strong>la</strong> nature est très délicate, d’autant que ces <strong>de</strong>ux espèces forment souvent <strong>de</strong>s<br />
colonies mixtes.<br />
Regard sur quelques espèces - 145
Annexes<br />
Annexes
Lexique<br />
Annexes<br />
[1] d’après le Dictionnaire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes et champignons (Boul<strong>la</strong>rd B., 1997)<br />
[2] d’après le Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement<br />
(Rama<strong>de</strong> F., 1993)<br />
[3] d’après Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s tourbière et <strong>de</strong>s marais (Manneville O. et al, 1999)<br />
[4] d’après Les Insectes <strong>de</strong> France et d’Europe occi<strong>de</strong>ntale (Chinery M., 1988)<br />
oOo<br />
Arctico-alpine<br />
[1] Se dit d’une p<strong>la</strong>nte ou d’un animal dont l’aire <strong>de</strong> répartition, disjointe, concerne tout<br />
à <strong>la</strong> fois les régions arctiques ou subarctiques et les parties élevées <strong>de</strong>s montagnes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
zone tempérée.<br />
Association (végétale)<br />
[2] Groupement <strong>de</strong> végétaux aux exigences écologiques proches et constituant <strong>de</strong>s<br />
peuplements homogènes en adéquation avec les conditions géocentriques ambiantes.<br />
Atterrissement<br />
[2] Se dit d’un p<strong>la</strong>n d’eau s’asséchant par accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sédiments.<br />
Boréomontagnar<strong>de</strong><br />
Se dit d’une p<strong>la</strong>nte dont l’aire <strong>de</strong> répartition concerne à <strong>la</strong> fois les régions boréales et les<br />
étages inférieurs <strong>de</strong>s montagnes tempérées.<br />
Chaînes alimentaires (= pyrami<strong>de</strong> alimentaire)<br />
[2] Ensemble <strong>de</strong>s êtres vivants reliés par les re<strong>la</strong>tions végétaux/herbivores et proies/prédateurs.<br />
Le premier maillon est constitué par les végétaux, le second par les herbivores, les <strong>de</strong>rniers<br />
par les charognards et les détritivores.<br />
Circumboréal<br />
Se dit d’une espèce dont l’aire <strong>de</strong> répartition concerne les régions boréales d’Europe,<br />
d’Asie et d’Amérique.<br />
Collemboles<br />
[4] Insectes du sol, dépourvus d’ailes, capables <strong>de</strong> sauts grâce à un organe spécifique, <strong>la</strong> furca.<br />
Endémique<br />
[1] Caractère d’une espèce qui est propre à une région géographique circonscrite, dont<br />
l’aire <strong>de</strong> répartition est donc strictement limitée.<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 149
Annexes<br />
Étage <strong>de</strong> végétation<br />
[1] Sert à désigner chacun <strong>de</strong>s territoires altitudinaux que l’on définit par <strong>la</strong> composition<br />
<strong>de</strong> leur végétation propre. Un étage <strong>de</strong> végétation correspond à une zone bien<br />
définie, géographiquement délimitée, au climat bien caractérisé, au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le<br />
tapis végétal a une composition floristique particulière. Les altitu<strong>de</strong>s concernant un étage<br />
<strong>de</strong> végétation sous nos <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s, varient d’un versant à l’autre. Elles sont approximativement<br />
comprises entre :<br />
- 0 et 900 m pour l’étage collinéen,<br />
- 900 et 1 600 m pour l’étage montagnard,<br />
- 1 600 et 2 <strong>200</strong> m pour l’étage subalpin,<br />
- 2 <strong>200</strong> et 3 000 m pour l’étage alpin,<br />
- 3 000 et plus pour l’étage nival.<br />
Fermeture (<strong>de</strong>s milieux)<br />
Se dit <strong>de</strong>s milieux ouverts (pelouses, prairies, bas-marais) qui sont envahis par <strong>de</strong>s espèces<br />
vivaces hautes (roseaux, buissons, arbustes, etc), suite à l’interruption <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche ou du<br />
pâturage.<br />
Gouille<br />
Trou d’eau, en parler savoyard.<br />
Incrustés (lichens)<br />
Lichens en forme <strong>de</strong> croûtes ap<strong>la</strong>ties, ancrés à <strong>la</strong> roche par <strong>de</strong>s pseudo racines, les rhizines.<br />
Ils peuvent résister à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> luminosité et <strong>de</strong> sécheresse intenses.<br />
Mégaphorbiaie (ou mégaphorbiée)<br />
[1] Formation végétale qui se rencontre surtout dans les ravins humi<strong>de</strong>s en moyenne<br />
montagne, et que caractérisent <strong>de</strong>s herbes <strong>de</strong> haute taille.<br />
Micro-mammifères<br />
Mammifères dont le poids n’excè<strong>de</strong> pas quelques dizaines <strong>de</strong> grammes, souris, mulots,<br />
chauves-souris, campagnols.<br />
Ouvert<br />
[1] Caractère d’une formation végétale, d’un peuplement, dont les éléments constitutifs<br />
sont assez distants entre eux pour <strong>la</strong>isser <strong>de</strong>s espaces libres, permettant entre autre, l’accès du<br />
soleil à <strong>la</strong> surface du sol.<br />
Par opposition à “fermé” : caractère d’une formation végétale assez <strong>de</strong>nse, ne <strong>la</strong>issant<br />
entre les appareils aériens, ou frondaisons, <strong>de</strong> ses constituants aucun espace libre.<br />
Pessière<br />
[1] Formation forestière dominée par les épicéas.<br />
Primaire (milieu)<br />
Désigne un milieu dont l’origine et l’évolution (si elle existe) sont complètement<br />
naturelles. C’est un milieu qui n’a été l’objet d’aucune intervention humaine.<br />
150 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
Relique (ou relicte) g<strong>la</strong>ciaire<br />
[3] Espèce réfugiée dans certains biotopes froids (tourbières, etc.) d’Europe moyenne après<br />
le réchauffement postg<strong>la</strong>ciaire.<br />
Annexes<br />
Ripisylve<br />
Forêt riveraine, longeant les berges d’une rivière.<br />
Scabre<br />
[1] Se dit d’une surface qui est ru<strong>de</strong> au toucher.<br />
Secondaire (milieu)<br />
Désigne un milieu d’origine (récente ou ancienne) anthropique.<br />
Spécialiste<br />
[2] Désigne un organisme inféodé à un habitat particulier et (ou) qui utilise un type bien<br />
défini <strong>de</strong> ressources (alimentaires par exemple).<br />
Spectre d’actions<br />
Ensemble <strong>de</strong>s objets ou sujets, sur lesquels un phénomène peut produire <strong>de</strong>s effets.<br />
Style<br />
Prolongement <strong>de</strong> l’ovaire qui se termine par le stigmate.<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 151
Annexes<br />
Bibliographie<br />
AESCHIMANN D. & BURDET H.M., 1994.- Flore <strong>de</strong> <strong>la</strong> Suisse - Le nouveau Binz.<br />
Deuxième édition. Éd. du Griffon. Neuchâtel, Suisse. 603 p.<br />
ARTHUR L. & LEMAIRE M., 1999.- Les chauves-souris, maîtresses <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit. -<br />
Description, mœurs, observations, protection… Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Lausanne,<br />
Suisse. 268 p.<br />
BELLMANN H. & LUQUET G., 1995.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sauterelles, grillons et criquets<br />
d’Europe occi<strong>de</strong>ntale. WWF. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 383 p.<br />
BERNARD C. & COMBET P., 1996.- Paysages <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong>. CAUE.<br />
Chambéry, France. 186 p.<br />
BONNIER G., 1990.- La gran<strong>de</strong> flore en couleurs, France, Suisse, Belgique et pays voisins. Éd.<br />
Belin. Paris, France (réédition en 5 vol.).<br />
BOULLARD B., 1997.- Dictionnaire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes et champignons. Éd. Estem. Paris,<br />
France. 875 p.<br />
CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA SAVOIE, 1995.- P<strong>la</strong>n d’épandage <strong>de</strong> Champagnyen-<strong>Vanoise</strong>.<br />
64 p. + annexes<br />
CHARPIN A. & JORDAN D., 1990.- Catalogue floristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Savoie.<br />
Mémoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société botanique <strong>de</strong> Genève, n°2 (1). 183 p.<br />
CHINERY M., 1998.- Insectes <strong>de</strong> France et d’Europe occi<strong>de</strong>ntale. Éd. Arthaud. Paris,<br />
France. 320 p.<br />
COLLECTIF, <strong>200</strong>1.- CIPRA info. Bulletin d’information <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission Inter<strong>national</strong>e<br />
pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong>s Alpes, trimestriel n°61. Éd. Gutenberg AG, Schaan. 16 p.<br />
CORA SAVOIE (Groupe Ornithologique Savoyard), <strong>200</strong>0.- Livre b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s vertébrés <strong>de</strong><br />
Savoie. Poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères sauvages : inventaire, bi<strong>la</strong>n<br />
<strong>de</strong>s connaissances, statuts. Miquet A. (réd.). Le Bourget du Lac, France. 272 p.<br />
CONSERVATOIRE RHONE-ALPES DES ESPACES NATURELS, <strong>200</strong>0.- Inventaire <strong>de</strong>s<br />
tourbières <strong>de</strong> <strong>la</strong> région Rhône-Alpes – Département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie. SMBRC, CORA<br />
Savoie, CPNS.<br />
COSTE H., 1983.- Flore <strong>de</strong>scriptive et illustrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corse et <strong>de</strong>s contrées<br />
limitrophes. Tomme III. 807 p.<br />
152 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
COURTECUISSE R. & DUHEM B., 1994.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s champignons <strong>de</strong> France et<br />
d’Europe. Les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, Paris, France. 476 p.<br />
DANTON P. & BAFFRAY M., 1995.- Inventaire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes protégées en France. Éd.<br />
Nathan. Mulhouse, France. 294 p.<br />
Annexes<br />
D’ARGUILAR J. & DOMMANGET J-L., 1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s libellules d’Europe et<br />
d’Afrique du Nord. L’i<strong>de</strong>ntification et <strong>la</strong> biologie <strong>de</strong> toutes les espèces. Éd. De<strong>la</strong>chaux et<br />
Niestlé. Paris, France. 463 p.<br />
DELARZE R., GALLAND P. & GONSETH Y., 1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieux naturels <strong>de</strong><br />
Suisse, Ecologie, Menaces, Espèces caractéristiques. La bibliothèque du naturaliste. Éd.<br />
De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 415 p.<br />
FRAPNA, 1997.- At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s mammifères sauvages <strong>de</strong> Rhône-Alpes. 303 p.<br />
FRITSCH R., 1986.- Les aunaies vertes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> et leurs cortèges floristiques. Bull.<br />
Trimes. <strong>de</strong>s amis du <strong>Parc</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, n°54.<br />
GAUTHIER D., MARTINOT J.-P., CHOISY J.-P., MICHALLET J., VILLARET J.-C. &<br />
FAURE ., 1991.- Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes. Revue d’écologie (La terre et <strong>la</strong> vie), supplément<br />
6. Éd. Soc. Nat. <strong>de</strong> protec. <strong>de</strong> <strong>la</strong> nat. et d’acclim. <strong>de</strong> France, Paris, France. pp 233-275.<br />
GENSAC P., <strong>200</strong>0.- Gui<strong>de</strong> écologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> - Itinéraires <strong>de</strong> randonnée et initiation à<br />
l’écologie <strong>de</strong> montagne. Éd. Gap. La Ravoire, France. 288 p.<br />
GRUBER U., 1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s serpents d’Europe d’Afrique du nord et du Moyen-Orient.<br />
Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Paris, France. 248 p.<br />
KEITH P. & ALLARDI J., <strong>200</strong>1.- At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s poissons d’eau douce <strong>de</strong> France. Éd. Muséum<br />
National d’Histoire Naturelle, Patrimoines naturels, n°47. 387 p.<br />
LAMOURE D., 1995.- Invitation à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l’Alnetum viridis. Bull. Féd. Myc.<br />
Dauphiné-Savoie, n°137 (spécial aulnaie verte), pp 5-10.<br />
LAMOURE D., 1995.- Les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s champignons rencontrés dans<br />
l’Alnetum viridis. Bull. Féd. Myc. Dauphiné-Savoie, n°137 (spécial aulnaie verte), pp 18-20.<br />
LAMOURE D., 1995.- Á propos <strong>de</strong> quelques espèces remarquables. Bull. Féd. Myc.<br />
Dauphiné-Savoie, n°137 (spécial aulnaie verte), pp 21-34.<br />
LAUBER K. & WAGNER G., 1998.- Flora Helvetica. Flore illustrée <strong>de</strong> Suisse. Éd. Belin.<br />
1 616 p.<br />
LEBRETON P. & MARTINOT J-P., 1988.- Oiseaux <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong> - Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ornithologie<br />
en montagne. <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. Éd. Libris, Grenoble, France. 240 p.<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 153
Annexes<br />
LERAUT P., 1972 {Notes sur sept bonnes journées lépidoptériques en 1971}. Alexanor<br />
7(8)1972 : 365-368<br />
MATZ G. & WEBER D., 1983.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s amphibiens et reptiles d’Europe. Éd..<br />
De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 292 p.<br />
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, RÉSERVES NATURELLE DE<br />
FRANCE & MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, 1997.- Statut <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong><br />
France métropolitaine. Statuts <strong>de</strong> protection, <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> menaces, statuts biologiques.<br />
MNHM. Paris, France. 225 p.<br />
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, CONSERVATOIRE BOTANIQUE<br />
NATIONAL DE PORQUEROLLES & MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, 1995.-<br />
Livre rouge <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore menacée <strong>de</strong> France – Tome I : espèces prioritaires. 486 p + annexes.<br />
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, 1992.- Inventaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong><br />
France, vertébrés et principaux invertébrés. Éd. Nathan et Muséum <strong>national</strong> d’histoire<br />
naturelle. Paris, France. 416 p.<br />
NAULLEAU G. (CNRS), 1984.- Les serpents <strong>de</strong> France. Revue française d’aquariologie,<br />
herpétologie n°3 & 4. 57 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, <strong>200</strong>0.- Travaux scientifiques du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. Approche écologique <strong>de</strong> l’avifaune <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong>. Tome XXI. 304 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1998- At<strong>la</strong>s du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. Éd.<br />
Atelier 3, Montpellier, France. 64 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1998- Massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, site S32. Tome 1 :<br />
Document d’objectifs Natura <strong>200</strong>0. Ed. interne, Chambéry, France. 63 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1998- Massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, site S32. Tome 2 : Fiches<br />
<strong>de</strong>scriptives habitats et espèces d’intérêt communautaire. Ed. interne, Chambéry, France. 88 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1997.- Connaître et protéger les chauves-souris en<br />
Savoie. Cahier technique du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. Chambéry, France. 50 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1993.- Fleurs <strong>de</strong> <strong>Vanoise</strong>. Éd. Édisud. Aix-en-<br />
Provence, France. 318 p.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1970.- Carte lithomorphologique du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>. Travaux scientifiques du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>, Tome I. p 13-24.<br />
PÉNICAUD P., <strong>200</strong>0.- Les chauves-souris et les arbres, connaissance et protection. Éd. du<br />
Muséum d’histoires naturelles <strong>de</strong> Bourges. Dépliant.<br />
154 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
PRÉAU P., BALLET F., EXCOFFIER R., CADENNE I., DELAUNAY G., HARDY J.-P.,<br />
MARTINOT J.-P. & CHAPOUTOT P., <strong>200</strong>1.- Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>, un pays et <strong>de</strong>s<br />
hommes. Éd. Comp’Act, Chambéry, France. 191 p.<br />
Annexes<br />
RAMADE F., 1993.- Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong><br />
l’Environnement. Éd. Ediscience inter<strong>national</strong>. Paris, France. 822 p.<br />
RAMEAU J-C., MANSION D. & DUMÉ G., 1989.- Flore forestière française. Gui<strong>de</strong><br />
écologique illustré. Tome 1 P<strong>la</strong>ines et collines. Institut pour le Développement Forestier /<br />
Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche / Direction <strong>de</strong> l’Espace Rural et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt / École<br />
Nationale du Génie Rural, <strong>de</strong>s Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.<br />
RAMEAU J-C., MANSION D. & DUME G., 1993.- Flore forestière française.<br />
Gui<strong>de</strong> écologique illustré. Tome 2 Montagnes. Institut pour le Développement Forestier<br />
/ Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche / Direction <strong>de</strong> l’Espace Rural et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt /<br />
École Nationale du Génie Rural, <strong>de</strong>s Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.<br />
ROCAMORA G. & YEATMAN-BERTHELOT D., 1999.- Oiseaux menacés et à surveiller en<br />
France. Listes rouges et recherches <strong>de</strong> priorités. Popu<strong>la</strong>tions. Tendances. Menaces.<br />
Conservation. Société d’étu<strong>de</strong>s ornithologiques <strong>de</strong> France / Ligue pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s<br />
oiseaux. Paris, France. 560 p.<br />
ROCAMORA G., 1994.- Les Zones Importantes pour <strong>la</strong> Conservation <strong>de</strong>s Oiseaux en<br />
France. Ligue pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong>s Oiseaux / Birdlife Inter<strong>national</strong> / Ministère <strong>de</strong><br />
l’Environnement. Éd. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong>s Oiseaux. 339 p.<br />
SOCIÉTÉ HERPÉTOLOGIQUE DE FRANCE, 1989.- At<strong>la</strong>s <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s amphibiens<br />
et reptiles <strong>de</strong> France. Paris, France. 191 p.<br />
TOLMAN T. & LEWINGTON R., 1999.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s papillons d’Europe et d’Afrique du<br />
Nord. Les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 320 p.<br />
VINCENT S., <strong>200</strong>2.- Les chauves-souris dans les bâtiments. Éd. CORA SAVOIE (Groupe<br />
Ornithologique Savoyard). 30 p.<br />
WEBER E., 1994.- Sur les traces du bouquetin d’Europe. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, Paris,<br />
France. 176 p.<br />
YEATMAN-BERTHELOT D. & JARRY G., 1994.- Nouvel at<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s oiseaux nicheurs <strong>de</strong><br />
France 1985-1989. Société Ornithologique <strong>de</strong> France. Paris, France. 776 p.<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 155
Annexes<br />
Liste <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes d’intérêt patrimonial<br />
Les grands types <strong>de</strong> milieux <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Protection<br />
Livre rouge tome 1<br />
Le vil<strong>la</strong>ge, les hameaux et leurs abords<br />
La partie basse du Doron, sa ripisylve<br />
et les zones humi<strong>de</strong>s annexes<br />
L’adret et ses pelouses sèches<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche<br />
Les forêts<br />
L’aulnaie verte<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, les lbuissons <strong>de</strong> saules<br />
d’altitu<strong>de</strong><br />
Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> et les prairies<br />
La partie haute du Doron, les zones<br />
humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>, les casca<strong>de</strong>s et les <strong>la</strong>cs<br />
Les éboulis et les moraines<br />
Les rochers et les fa<strong>la</strong>ises<br />
Les g<strong>la</strong>ciers, les névés<br />
ancolie <strong>de</strong>s Alpes + w q q<br />
androsace alpine + w q<br />
androsace suisse + w<br />
chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes + + w<br />
gentiane urticuleuse + w<br />
gymnadénie odorante + q q<br />
herminium monorchis + q q<br />
<strong>la</strong>iche bicolore + w<br />
<strong>la</strong>iche <strong>de</strong> Lachenal + + q w<br />
<strong>la</strong>iche faux pied d’oiseau + q w<br />
linnée boréale + + w<br />
lycopo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Alpes + w w<br />
orchis nain <strong>de</strong>s Alpes + w q<br />
potentille b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> neige + + w<br />
rhapontique <strong>de</strong>s Alpes + q w<br />
sabot <strong>de</strong> Vénus + w<br />
saule à <strong>de</strong>nts courtes + w<br />
saule g<strong>la</strong>uque + q w<br />
saxifrage <strong>de</strong>s vaudois + + w<br />
saxifrage fausse diapensie + w<br />
saxifrage fausse mousse + w<br />
silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> + w<br />
tofieldie naine + + w<br />
trichophore <strong>de</strong>s Alpes + w<br />
violette à feuilles pennées + w<br />
Légen<strong>de</strong>s<br />
w : habitat principal à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
q : autre habitat à Champagny-en-<strong>Vanoise</strong><br />
Le livre rouge <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore menacée <strong>de</strong> France est un ouvrage <strong>de</strong> référence qui<br />
dresse un bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s connaissances actuelles sur les espèces rares et menacées <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
française et i<strong>de</strong>ntifie c<strong>la</strong>irement les urgences en matière <strong>de</strong> conservation. Le tome I<br />
s’intéresse aux espèces jugées prioritaires.<br />
156 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’espèces<br />
(noms français par ordre alphabétique)<br />
Annexes<br />
Flore<br />
ALGUES, MOUSSES, LICHENS ET CHAMPIGNONS<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
bolet <strong>de</strong>s bœufs<br />
Polyporus sp.<br />
cétraire cucullée<br />
Cetraria cucul<strong>la</strong>ta<br />
cétraire <strong>de</strong>s neiges<br />
Cetraria nivalis<br />
cétraire du pin<br />
Cetraria pinastii<br />
ch<strong>la</strong>mydomonas <strong>de</strong>s neiges<br />
Ch<strong>la</strong>mydomonas nivalis<br />
cornicu<strong>la</strong>ire normoerica<br />
Cornicu<strong>la</strong>ria normoerica<br />
cortinaire subalpin = c. <strong>de</strong> l’aulne Cortinarius alnobetu<strong>la</strong>e<br />
gymnosporangium en pézize<br />
Gymnosporangium pezizaeforme<br />
hydne imbriqué<br />
Sarcodon imbricatus<br />
<strong>la</strong>ccaire améthyste<br />
Laccaria amethystina<br />
<strong>la</strong>ctaire <strong>de</strong> l’épicéa<br />
Lactarius <strong>de</strong>terrimus<br />
<strong>la</strong>ctaire jaune<br />
Lactarius alpinus<br />
marasme <strong>de</strong> l’aulne<br />
Marasmus alniphilus<br />
mousse d’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> ou brun lichen d’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> Cetraria is<strong>la</strong>ndica<br />
mousse en coussinet , mousse <strong>de</strong>s toits Grimmia pulvinata<br />
mycène <strong>de</strong> l’aulne<br />
Mycena alnetorum<br />
peltigère aphteuse<br />
Peltigera aphthosa<br />
russule <strong>de</strong> Norvège<br />
Russu<strong>la</strong> norvegica<br />
russule mo<strong>de</strong>ste<br />
Russu<strong>la</strong> pumi<strong>la</strong><br />
rhizocarpe géographique<br />
Rhizocarpon geographicum<br />
rhizop<strong>la</strong>ca chrysoleuca<br />
Rhizop<strong>la</strong>ca chrysoleuca<br />
solorine safran<br />
Solorina crocea<br />
thamnolia en forme <strong>de</strong> ver<br />
Thamnolia vermicu<strong>la</strong>ris<br />
usnée<br />
Usnea sp.<br />
xanthorie élégante<br />
Xanthoria elegans<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 157
Annexes<br />
PLANTES SUPÉRIEURES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
aconit paniculé<br />
aconit tue-loup<br />
adénostyle à feuilles d’alliaire<br />
Aconitum variegatum ssp. panicu<strong>la</strong>tum<br />
Aconitum vulparia<br />
A<strong>de</strong>nostyles alliariae<br />
airelle à petites feuilles Vaccinium uliginosum lé rozhété<br />
subsp. microphyllum<br />
airelle rouge<br />
alchémille à cinq feuilles<br />
ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />
androsace <strong>de</strong>s Alpes = a. alpine<br />
androsace helvétique = a. suisse<br />
anthylli<strong>de</strong> vulnéraire<br />
Vaccinium vitis-idaea<br />
Alchemil<strong>la</strong> pentaphyl<strong>la</strong><br />
Aquilegia alpina<br />
Androsace alpina<br />
Androsace helvetica<br />
Anthyllis vulneraria<br />
arnica <strong>de</strong>s montagnes Arnica montana l’arnika<br />
aulne b<strong>la</strong>nc = a. b<strong>la</strong>nchâtre<br />
Alnus incana<br />
aulne vert Alnus viridis l’arcossa<br />
azalée naine = azalée <strong>de</strong>s Alpes<br />
benoîte rampante<br />
Loiseleuria procumbens<br />
Geum reptans<br />
bouleau b<strong>la</strong>nc Betu<strong>la</strong> pendu<strong>la</strong> <strong>la</strong> bio<strong>la</strong><br />
brome dressé<br />
camarine hermaphrodite<br />
Bromus erectus<br />
Empetrum nigrum<br />
subsp. hermaphroditum<br />
campanule alpestre Campanu<strong>la</strong> alpestris <strong>la</strong> closhéte<br />
canche gazonnante<br />
centaurée ou bleuet<br />
Deschampsia caespitosa<br />
Centaurea sp.<br />
chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes Eryngium alpinum l’shardon<br />
chénopo<strong>de</strong> bon Henri = épinard sauvage Chenopodium bonus-henricus l’boské dé pise<br />
cirse<br />
colchique<br />
compagnon rouge = silène dioïque<br />
cumin <strong>de</strong>s prés<br />
dactyle aggloméré<br />
doradille rue-<strong>de</strong> muraille<br />
doradille noire<br />
Cirsium sp.<br />
Colchicum sp.<br />
Silene dioica<br />
Carum carvi<br />
Dactylis glomerata<br />
Asplenium ruta-muraria<br />
Asplenium trichomanes<br />
doronic à gran<strong>de</strong>s fleurs = herbe à chamois Doronicum grandiflorum<br />
dompte-venin officinal<br />
dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch<br />
drya<strong>de</strong> à huit pétales ou thé <strong>de</strong>s Alpes<br />
Vincetoxicum hirundinaria<br />
Dracocephalum ruyschiana<br />
Dryas octopetalia<br />
e<strong>de</strong>lweiss Leontopodium alpinum l’éshè<strong>la</strong> d’g<strong>la</strong>ché<br />
épicéa Picea abies Le sapin<br />
épilobe <strong>de</strong> Fleicher<br />
fétuque<br />
Epilobium fleischeri<br />
Festuca sp.<br />
framboisier Rubus idaeus le z’ampé<br />
(les framboises)<br />
frêne commun<br />
Fraxinus excelsior<br />
158 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
gagée fistuleuse<br />
génépi jaune = genépi jaune<br />
génépi vrai = genépi vrai<br />
genévrier nain<br />
gentiane acaule = g. <strong>de</strong> Koch<br />
gentiane jaune<br />
gentiane utriculeuse = g. à calice renflé<br />
géranium <strong>de</strong>s bois<br />
gran<strong>de</strong> berce<br />
gymnadénie odorante<br />
herminium monorchis = h. à un tubercule<br />
jonc articulé<br />
jonc filiforme<br />
joubarbe<br />
kœlérie pyramidale<br />
<strong>la</strong>iche à utricules contractés en bec<br />
<strong>la</strong>iche bicolore<br />
<strong>la</strong>iche brune<br />
<strong>la</strong>iche <strong>de</strong> Davall<br />
<strong>la</strong>iche <strong>de</strong> Lachenal<br />
<strong>la</strong>iche faux pied d’oiseau<br />
<strong>la</strong>iche féti<strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>itue <strong>de</strong>s Alpes<br />
linaigrette à feuilles étroites<br />
linaigrette <strong>de</strong> Scheuchzer<br />
linaire <strong>de</strong>s Alpes<br />
linnée boréale<br />
lis martagon<br />
lis orangé<br />
lotier corniculé<br />
lycopo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Alpes<br />
mélèze<br />
mé<strong>la</strong>mpyre <strong>de</strong>s bois<br />
merisier à grappes<br />
myrtille<br />
nard rai<strong>de</strong><br />
orchis nain <strong>de</strong>s Alpes<br />
= chamorchis <strong>de</strong>s Alpes<br />
orpin b<strong>la</strong>nc<br />
ortie<br />
panicaut champêtre<br />
pâturin<br />
pâturin <strong>de</strong>s Alpes<br />
Gagea fustulosa<br />
Artemisia mutellina = A. umbelliformis<br />
Artemisia genipi<br />
Juniperus nana<br />
Gentiana acaulis<br />
Gentiana lutea<br />
Gentiana utriculosa<br />
Geranium sylvaticum<br />
Heracleum spondylium<br />
Gymna<strong>de</strong>nia odorata<br />
Herminium monorchis<br />
Juncus articu<strong>la</strong>tus<br />
Juncus filiformis<br />
Sempervivum sp.<br />
Koeleria pyramidata<br />
Carex rostrata<br />
Carex bicolor<br />
Carex nigra<br />
Carex davalliana<br />
Carex <strong>la</strong>chenalii<br />
Carex ornithopodioi<strong>de</strong>s<br />
Carex foetida<br />
Cicerbita alpina<br />
Eriophorum angustifolium<br />
Eriophorum scheuchzeri<br />
Linaria alpina<br />
Linnaea borealis<br />
Lilium martagon<br />
Lilium croceum<br />
Lotus cornicu<strong>la</strong>tus<br />
Lycopodium<br />
(= Diphasiastrum) alpinum<br />
Larix <strong>de</strong>cidua<br />
Me<strong>la</strong>mpyrum nemorosum<br />
Prunus padus<br />
Vaccinium myrtillus<br />
Narduus stricta<br />
Chamorchis alpina<br />
Sedum album<br />
Urtica dioica<br />
Eryngium campestre<br />
Poa sp.<br />
Poa alpina<br />
Annexes<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 159
Annexes<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
pensée éperonnée<br />
peuplier tremble<br />
pétasites<br />
pin à crochets<br />
pin sylvestre<br />
pissenlit<br />
polystic en <strong>la</strong>nce<br />
popu<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s marais<br />
potentille b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> neige<br />
potentille dressée = tormentille<br />
prénanthe pourpre<br />
Vio<strong>la</strong> calcarata<br />
Populus tremu<strong>la</strong><br />
Petasites sp.<br />
Pinus uncinata<br />
Pinus sylvestris<br />
Taraxacum sp.<br />
Polystichum lonchitis<br />
Caltha palustris<br />
Potentil<strong>la</strong> nivea<br />
Potentil<strong>la</strong> erecta<br />
Prenanthes purpurea<br />
primevère à <strong>la</strong>rges feuilles Primu<strong>la</strong> <strong>la</strong>tifolia lou gôdé<br />
primevère hérissée Primu<strong>la</strong> hirsuta lou gôdé<br />
pyrole à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />
pyrole uni<strong>la</strong>térale<br />
raisin d’ours commun = busserolle<br />
renoncule déracinée<br />
renouée bistorte<br />
rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
Pyro<strong>la</strong> rotundifolia<br />
Orthilia secunda<br />
Arctostaphylos uva-ursi<br />
Ranunculus trichophyllus<br />
subsp eradicatus<br />
Polygonum bistorta<br />
Stemmacantha rhapontica<br />
rhinanthe velu Rhinanthus alectorolophus <strong>la</strong> tartarriza<br />
rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux Rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineum lou borzigé<br />
rhubarbe <strong>de</strong>s moines = rhubarbe <strong>de</strong>s Alpes<br />
Rumex alpinus<br />
rosier Rosa sp. l’rozié<br />
rubanier à feuilles étroites<br />
sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
Sparganium angustifolium<br />
Cypripedium calceolus<br />
sainfoin <strong>de</strong>s montagnes Onobrychis montana l’érrba rozé<br />
sapin pectiné Abies alba l’vornye<br />
sauge <strong>de</strong>s prés<br />
saule à <strong>de</strong>nts courtes<br />
saule à feuilles émoussées<br />
saule à réseau<br />
saule faux-daphné<br />
saule g<strong>la</strong>uque<br />
saule herbacé<br />
saule noircissant<br />
saxifrage à <strong>de</strong>ux fleurs<br />
saxifrage <strong>de</strong>s vaudois<br />
saxifrage fausse diapensie<br />
saxifrage fausse mousse<br />
saxifrage faux aïzoon<br />
Salvia pratensis<br />
Salix breviserrata<br />
Salix retusa<br />
Salix reticu<strong>la</strong>ta<br />
Salix daphnoi<strong>de</strong>s<br />
Salix g<strong>la</strong>ucosericea<br />
Salix herbacea<br />
Salix myrsinifolia<br />
Saxifraga biflora<br />
Saxifraga val<strong>de</strong>nsis<br />
Saxifraga diapensio<strong>de</strong>s<br />
Saxifraga muscoi<strong>de</strong>s<br />
Saxifraga aizoi<strong>de</strong>s<br />
silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> Silene suecisa lou pèt<br />
soldanelle <strong>de</strong>s Alpes<br />
stipe penné<br />
Soldanel<strong>la</strong> alpina<br />
Stipa pennata<br />
160 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
sureau noir Sambuscus nigra l’sarre<br />
thym serpolet<br />
Thymus serpyllium<br />
tofieldie naine = tofieldie boréale Tofieldia pusil<strong>la</strong><br />
tormentille = potentille dressée Potentil<strong>la</strong> erecta<br />
trèfle <strong>de</strong>s Alpes Trifolium alpinum lou terriolèt<br />
trichophore cespiteux = t. gazonnant Trichophorum cespitosum<br />
tricophore <strong>de</strong>s Alpes<br />
Trichophorum alpinum<br />
trisète jaunâtre<br />
Trisetum f<strong>la</strong>vescens<br />
trolle d’Europe<br />
Trollius europeus<br />
troscart <strong>de</strong>s marais<br />
Triglochin palustris<br />
tussi<strong>la</strong>ge pas d’âne Tussi<strong>la</strong>go farfara l’tusi<strong>la</strong>zhe<br />
vérâtre b<strong>la</strong>nc<br />
Veratrum album<br />
violette à feuilles pennées<br />
Vio<strong>la</strong> pinnata<br />
Annexes<br />
Faune<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
accenteur alpin<br />
Prunel<strong>la</strong> col<strong>la</strong>ris<br />
accenteur mouchet<br />
Prunel<strong>la</strong> modu<strong>la</strong>ris<br />
æschne <strong>de</strong>s joncs<br />
Aeschna juncea<br />
aigle royal<br />
Aqui<strong>la</strong> chrysaetos<br />
alouette <strong>de</strong>s champs<br />
A<strong>la</strong>uda arvensis<br />
ariane<br />
Lasiommata maera<br />
azuré <strong>de</strong> <strong>la</strong> canneberge<br />
Vaccinia optilete<br />
azuré <strong>de</strong>s anthylli<strong>de</strong>s<br />
Cyaniris semiargus<br />
azuré <strong>de</strong>s soldanelles<br />
Agria<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ndon<br />
barbastelle<br />
Barbastel<strong>la</strong> barbastellus<br />
belle dame<br />
Vanessa cardui<br />
bergeronnette <strong>de</strong>s ruisseaux<br />
Motacil<strong>la</strong> cinerea<br />
b<strong>la</strong>ireau européen<br />
Meles meles<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
Capra ibex<br />
bruant fou<br />
Emberiza cia<br />
caille <strong>de</strong>s blés<br />
Coturnix coturnix<br />
campagnol <strong>de</strong>s neiges<br />
Microtus nivalis<br />
campagnol roussâtre<br />
Clethryonomis g<strong>la</strong>reolus<br />
cerf é<strong>la</strong>phe<br />
Cervus e<strong>la</strong>phus<br />
chamois<br />
Rupicapra rupicapra<br />
chevêchette d’Europe<br />
G<strong>la</strong>ucidium passerinum<br />
= chouette chevêchette<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 161
Annexes<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
chevreuil<br />
Capreolus capreolus<br />
chocard à bec jaune<br />
Pyrrhocorax graculus<br />
chouette <strong>de</strong> Tengmalm Aegolius funereus nyetale di<br />
chouette hulotte<br />
Strix aluco<br />
cincle plongeur<br />
Cinclus cinclus<br />
coronelle lisse<br />
Coronel<strong>la</strong> austriaca<br />
couleuvre à collier<br />
Natrix natrix<br />
couleuvre d’Escu<strong>la</strong>pe<br />
E<strong>la</strong>phe longissima<br />
couleuvre vipérine<br />
Natrix maura<br />
criquet bariolé<br />
Arcyptera fusca<br />
criquet jacasseur<br />
Stauro<strong>de</strong>rus sca<strong>la</strong>ris<br />
damier <strong>de</strong> <strong>la</strong> succise<br />
Euphydryas aurinia<br />
écureuil roux<br />
Sciurus vulgaris<br />
faucon pèlerin<br />
Falco peregrinus<br />
fauvette à tête noire<br />
Sylvia atricapil<strong>la</strong><br />
fauvette babil<strong>la</strong>r<strong>de</strong><br />
Sylvia curruca<br />
fauvette <strong>de</strong>s jardins<br />
Sylvia borin<br />
fouine<br />
Martes foina<br />
gélinotte <strong>de</strong>s bois<br />
Tetrastes bonasia<br />
grand apollon<br />
Parnassius apollo<br />
grand collier argenté<br />
Clossiana euphrosine<br />
grand nacré<br />
Argynnis ag<strong>la</strong>ja<br />
gran<strong>de</strong> sauterelle verte<br />
Tettigonia viridissima<br />
grenouille rousse Rana temporaria <strong>la</strong> rmayé<br />
grimpereau <strong>de</strong>s bois<br />
Certhia familiaris<br />
grive draine Turdus viscivorus <strong>la</strong> griva<br />
grive musicienne Turdus philomelos <strong>la</strong> griva<br />
gypaète barbu<br />
Gypaetus barbatus<br />
hermine Muste<strong>la</strong> erminea <strong>la</strong> moshaï<strong>la</strong><br />
hibou grand-duc = grand-duc d’Europe Bubo bubo<br />
hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rochers<br />
Ptyonoprogne rupestris<br />
<strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin<br />
Lagopus mutus<br />
lézard <strong>de</strong>s murailles Podarcis muralis <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïzerda<br />
lézard vert Lacerta viridis l’<strong>la</strong>ïzorr<br />
lézard vivipare<br />
Lacerta vivipara<br />
lièvre commun = l. brun<br />
Lepus capensis<br />
lièvre variable Lepus timidus <strong>la</strong> liévrra<br />
marmotte <strong>de</strong>s Alpes Marmotta marmotta <strong>la</strong> marmôta<br />
martinet noir Apus apus l’irrondé<strong>la</strong><br />
merle <strong>de</strong> roche<br />
Montico<strong>la</strong> saxatilis<br />
merle noir<br />
Turdus meru<strong>la</strong><br />
mésange charbonnière<br />
Parus major<br />
moiré fauve<br />
Erebia mnestra<br />
moiré striolé<br />
Erebia montana<br />
162 - Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
mouflon <strong>de</strong> Corse<br />
Ovis gmelini<br />
mulot sylvestre<br />
Apo<strong>de</strong>mus sylvaticus<br />
murin <strong>de</strong> Daubenton<br />
Myotis daubentoni<br />
musaraigne carrelet Sorex araneus l’ramouzèt<br />
némusien<br />
Lasiommata maera<br />
niverolle alpine<br />
Montifringil<strong>la</strong> nivalis<br />
noctule commune<br />
Nyctalus noctu<strong>la</strong><br />
œdipo<strong>de</strong> rouge<br />
Oedipoda germanica<br />
omble <strong>de</strong> fontaine = saumon <strong>de</strong> fontaines Salvelinus fontanilis<br />
orvet<br />
Anguis fragilis<br />
perdrix bartavelle Alectoris graeca <strong>la</strong> pédrri<br />
petit apollon<br />
Parnassius phoebus<br />
petit murin Myothis blythi l’rat<br />
petite tortue<br />
Ag<strong>la</strong>is urticae<br />
pic épeiche<br />
Dendrocopos major<br />
pie-grièche écorcheur<br />
Lanius collurio<br />
pigeon ramier<br />
Columba palumbus<br />
pipistrelle commune<br />
Pipistrellus pipistrellus<br />
pipit spioncelle<br />
Anthus spinoletta<br />
renard roux Vulpes vulpes l’rnarr<br />
robert-le-diable ou gamma<br />
Polygonia c-album<br />
roitelet huppé<br />
Regulus regulus<br />
roitelet triple-ban<strong>de</strong>au<br />
Regulus ignicapillus<br />
rougequeue noir<br />
Phoenicurus ochruros<br />
rousserolle ver<strong>de</strong>rolle<br />
Acrocephalus palustris<br />
sa<strong>la</strong>mandre tachetée Sa<strong>la</strong>mandra sa<strong>la</strong>mandra <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nzzheirrou<strong>la</strong><br />
sanglier<br />
Sus scrofa<br />
saumon <strong>de</strong> fontaine = omble <strong>de</strong> fontaine Salvelinus fontinalis<br />
sérotine <strong>de</strong> Nilsson<br />
Eptesicus nilssoni<br />
sizerin f<strong>la</strong>mmé<br />
Carduelis f<strong>la</strong>mmea<br />
solitaire<br />
Colias pa<strong>la</strong>eno<br />
taupe d’Europe<br />
Talpa europaea<br />
tétras-lyre<br />
Tetrao tetrix<br />
tichodrome échelette<br />
Tichodroma muraria<br />
traquet motteux<br />
Oenanthe oenanthe<br />
traquet tarier = tarier <strong>de</strong>s prés<br />
Saxico<strong>la</strong> rubetra<br />
triton alpestre<br />
Triturus alpestris<br />
troglodyte mignon<br />
Troglodytes troglodytes<br />
truite arc-en-ciel<br />
Oncorhynchus mykiss<br />
truite fario = truite <strong>de</strong> rivière<br />
Salmo trutta fario<br />
vipère aspic<br />
Vipera aspis<br />
vipère pélia<strong>de</strong><br />
Vipera berus<br />
virgule<br />
Hesperia comma<br />
vulcain<br />
Vanessa ata<strong>la</strong>nta<br />
Annexes<br />
Découvrir le patrimoine naturel <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> - 163
Ce document a été rédigé par :<br />
Virginie Bourgoin & Philippe Freydier - Conservatoire du patrimoine naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
Avec l’ai<strong>de</strong> d’un groupe <strong>de</strong> travail :<br />
Corinne Aguillon, Suzanne Hérard, Clémence Obino, Alfred Ruffier <strong>de</strong>s Aimes, Régis Ruffier <strong>de</strong>s Aimes, Fernand Ruffier-Lanche,<br />
Raymond Ruffier Monet, Guy Souvy - Commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> • Alexandre Garnier, Christophe Gotti - <strong>Parc</strong><br />
<strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
Relecture finale :<br />
Élisabeth Berlioz, Alexandre Garnier, Danièle Granger-Cuq - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> • Emmanuelle Folliet - Conservatoire<br />
du patrimoine naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • Corinne Aguillon - Commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Nous remercions toutes les autres personnes et structures ayant participé <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin à ce travail :<br />
Jérôme Caba, Thierry De<strong>la</strong>haye, A<strong>la</strong>in Déteix, Patrick Folliet, Irène Girard, Jean-Pierre Martinot, Stéphane Morel, Véronique<br />
P<strong>la</strong>ige, Jean-Philippe Quittard - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> • Michel Delmas - Conservatoire du patrimoine naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie •<br />
Bruno Bletton - Chambre d’Agriculture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • Philippe Chevallier - Commune <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> • Emmanuelle<br />
Folliet, André Miquet - Conservatoire du patrimoine naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • Pierre-Arthur Moreau • Michel Savourey - entomologiste •<br />
Cyrille Deliry - GRPLS • Société Mycologique et Botanique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région Chambérienne • J-M. Pellenq, Manuel Val<strong>la</strong>t -<br />
Fédération <strong>de</strong> Savoie pour <strong>la</strong> pêche et <strong>la</strong> protection du milieu aquatique • Lise Wlérick, Office National <strong>de</strong>s Forêts • Marie-Jo<br />
Pétrod - Direction Départementale <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • Philippe Gaudry - Centre Régional <strong>de</strong> <strong>la</strong> Propriété<br />
Forestière <strong>de</strong> Savoie • Club <strong>de</strong>s anciens <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong>.<br />
Sans oublier toutes les personnes qui ont contribué à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> Champagny-en-<strong>Vanoise</strong> :<br />
Nico<strong>la</strong>s Bayard, Philippe Benoît, Michel Bouche, Marie-Geneviève Bourgeois, Daniel Briotet, Marc Corail, Thierry De<strong>la</strong>haye,<br />
Cyrille Deliry, A<strong>la</strong>in Déteix, Jean-Luc Étiévant, Jean-Paul Ferbayre, Alexandre Garnier, Irène Girard, Christophe Gotti, Danièle<br />
Hacquard, Pascal Langer, Sandrine Lemmet, Jean-Pierre Martinot, Pierre-Arthur Moreau, Clémence Obino, Véronique P<strong>la</strong>ige,<br />
Benjamin Plumecocq, Jean-Philippe Quittard, Alfred Ruffier <strong>de</strong>s Aimes, Fernand Ruffier-Lanche, René Roche, Michel Savourey,<br />
Guy Souvy, Manuel Val<strong>la</strong>t.<br />
Financement :<br />
Conseil Général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> • Région Rhône-Alpes<br />
Réalisation <strong>de</strong>s cartes :<br />
Jérôme Caba, Stéphane Morel, Service SIG du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong>.<br />
Source IGN : BD Carto - <strong>200</strong>2 et BD Alti - <strong>200</strong>2.<br />
Maquette :<br />
Pages intérieures : Patrick Folliet - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vanoise</strong> • Virginie Bourgoin, Emmanuelle Folliet - Conservatoire<br />
du patrimoine naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
Couverture : Vizo Studio – Grenoble (Isère)<br />
Mise en page intérieure :<br />
Tribu - Saint Baldoph (Savoie) - Tél.: 04 79 68 97 60<br />
Photos <strong>de</strong> couverture :<br />
- Première <strong>de</strong> couverture : PNV - Philippe Benoît (sommets <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Casse au Grand Bec)<br />
- Quatrième <strong>de</strong> couverture :<br />
Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Chevêchette d’Europe<br />
PNV - Bruno Descaves<br />
Chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Jean-Paul<br />
Ferbayre<br />
Rhapontique <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Petit murin<br />
Jean-François Noblet -<br />
Bios<br />
Vipère aspic<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Linnée boréale<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Tétras-lyre<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Impression :<br />
Couleurs Montagne - Saint-Baldoph (Savoie) – Tél. : 04 79 28 62 50 - Courriel : couleurs-montagne@wanadoo.fr<br />
Imprimé sur papier b<strong>la</strong>nchi sans chlore<br />
ISBN 2-901618-15-8<br />
Dépôt légal : 2 e trimestre <strong>200</strong>4
Avec le concours financier <strong>de</strong> :