Chapitre 1 Introduction : Contexte et Motivations
Chapitre 1 Introduction : Contexte et Motivations
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20 <strong>Introduction</strong> : <strong>Contexte</strong> <strong>et</strong> <strong>Motivations</strong><br />
1.3 L’approche granulaire<br />
1.3.1 Motivation<br />
Qu’il s’agisse des pentes ou des écoulements, les modèles physiques que nous avons<br />
présentés ont en commun de postuler un milieu continu équivalent. Or, une caractéristique<br />
importante des sols ou débris, qu’ils soient à l’équilibre, menacés de rompre ou encore qu’ils<br />
s’écoulent le long d’une pente, est leur nature discrète, ou encore granulaire. Ici, l’adjectif<br />
granulaire désigne tout corps solide ou toute collection de corps solides dont le mouvement<br />
brownien est négligeable devant l’attraction de la gravité (soit typiquement les particules<br />
de diamètre supérieur à ≃ 1µm). La nature granulaire constitue un trait d’union important<br />
entre les différents phénomènes de rupture <strong>et</strong> d’avalanches de débris. Le choix<br />
de lois phénoménologiques qui rendent compte des processus induits par les interactions<br />
multiples au sein de la phase solide discrète n’est pas triviale. De plus, la définition de<br />
propriétés moyennes suppose le moyennage des propriétés microscopiques dans un volume<br />
élémentaire représentatif. L’existence d’un tel volume implique une séparation d’échelle<br />
claire entre les fluctuations microscopiques <strong>et</strong> le comportement macroscopique. Or, c<strong>et</strong>te<br />
séparation d’échelle dans une collection de grains est problématique. L’amélioration des<br />
connaissances sur les milieux granulaires, même simples, est donc fondamentale pour<br />
l’amélioration des modèles continus.<br />
Les matériaux granulaires constituent un paradigme très riche pour les destabilisations<br />
de pente <strong>et</strong> écoulements de débris. Considérons le cas très simple d’un tas de sable.<br />
Il peut rester à l’équilibre statique en formant un angle avec l’horizontale, il peut se<br />
déformer de façon très lente <strong>et</strong> enfin s’écouler très rapidement à la manière d’un fluide.<br />
Ce modèle, bien qu’extrêment simple (nous considérons ici un milieu sec, non cohésif <strong>et</strong><br />
quasi monodisperse), perm<strong>et</strong> surtout de capturer un ingrédient essentiel des phénomènes<br />
naturels : l’interaction entre les grains <strong>et</strong> la dissipation qui en résulte. Il s’agit donc de<br />
mieux comprendre les mécanismes qui dominent les interactions entre les grains <strong>et</strong> les<br />
échelles de longueur qu’elles m<strong>et</strong>tent en jeu, pour accéder à une meilleure compréhension<br />
<strong>et</strong> modélisation du comportement à plus grande échelle.<br />
Le comportement des milieux granulaires a mobilisé un important effort de recherche,<br />
notamment en Géomorphologie, Géotechniques, Physique, <strong>et</strong> Mécanique. Ce sont des<br />
milieux simples dans le sens qu’ils sont une collection de grains macroscopiques <strong>et</strong> dont<br />
le comportement individuel est entièrement contenu dans les équations de la mécanique<br />
classique. Leur comportement peut dépendre de leur taille <strong>et</strong> du milieu environnant :<br />
des grains très p<strong>et</strong>its seront sensibles aux force éléctrostatiques par exemple ; plongés<br />
dans un liquide, leur comportement sera celui d’une suspension colloïdale. Dans le cas<br />
idéalement simple du sable sec, les grains interagissent principalement par des interactions<br />
de frottement. L’existence de ces interactions en font des systèmes extrêmement complexes