L'INDUSTRIE MUSICALE À L'AUBE DU XXIe SIÈCLE - Irma

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contenus et les firmes du secteur de la communication, les mutations des
premières ne pouvant dorénavant être appréhendées que prises dans le cadre
plus vaste des industries de la culture, de l’information et de la
communication (ICIC). Dans ce contexte, les différents auteurs de l’ouvrage
ont, tour à tour, relevé une extension de la marchandisation des contenus,
celle-ci s’inscrivant dans de nouvelles modalités de valorisation du capital.
Par ailleurs, il est apparu qu’au cours des dernières années, les mouvements
de financiarisation au sein des différentes filières des industries culturelles
allaient s’intensifiant, cette tendance allant de pair avec de vastes
mouvements de concentration. Enfin, l’importance croissante des contenus
culturels et médiatiques dans la définition des stratégies mises en œuvre par
les acteurs des secteurs des télécommunications, des réseaux et de
l’équipement électronique fut également régulièrement pointée. Appliqués à
l’analyse des cycles de production et de valorisation des contenus musicaux,
ces travaux nous amènent à dégager cinq principaux enseignements, qui sont
autant de pistes de réflexion.
Premièrement, il est indéniable que l’époque récente a vu émerger un
nombre significatif de nouveaux acteurs et intermédiaires dans l’industrie
musicale. Le bref inventaire proposé ci-dessus témoigne de l’expansion
qualitative et quantitative de supports et de dispositifs médiatiques
permettant la consommation de contenus musicaux (ou de contenus
informationnels portant sur la musique). Comme le signalait judicieusement
le responsable d’un agrégateur de contenus interviewé dans le cadre des
enquêtes ayant contribué à cet ouvrage : « il y a ce mythe de l’ère du
numérique qui dit qu’aujourd’hui l’artiste et le fan sont plus proches que
jamais, et c’est complètement faux : il y a maintenant davantage
d’intermédiaires dans l’industrie musicale que jamais auparavant. » Un
exemple frappant de cette évolution a été fourni par le « chargé de
communication Web » d’une major du disque également interviewé ; alors
que l’une de ses tâches principales consiste d’après ses dires à optimiser la
communication directe avec la fan-base des artistes (en fournissant
notamment le contenu des pages de réseaux sociaux des artistes), une part
importante de son travail implique l’externalisation de campagnes de
communication « informelles » vers des agences spécialisées dans le
marketing dit « viral » chargées de transmettre des informations et des
suppléments promotionnels auprès de blogueurs et de webzines influents.
Deuxièmement, un nombre significatif de ces nouveaux entrants provient
effectivement des champs des télécommunications, de l’équipement
informatique et de l’électronique, ainsi que des filières du marketing, de la
publicité ou encore du e-commerce. De nombreuses entreprises observées et