Dimension 3 n° 2009/4 (septembre-octobre 2009)
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Dimension 3 n° 2009/4 (septembre-octobre 2009)
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dossier<br />
Images et voix multiples du<br />
Sensibiliser au développement, ça passe par<br />
Micro-trottoir<br />
à Esperanzah !<br />
© Esperanzah !<br />
"Sensibiliser l’opinion publique belge", c’est par ces quelques mots<br />
que la Loi sur la Coopération Internationale de 1999, en son article 3,<br />
désigne la mission de la Direction des Programmes de sensibilisation,<br />
l’une des directions de la DGCD (*). Au sein de cette direction,<br />
qui comporte deux services, l’un d’eux s’acquitte de cette mission<br />
en mettant en oeuvre un programme d’expositions, d’événements,<br />
et de publications - parmi lesquelles notre périodique <strong>Dimension</strong> 3.<br />
L’autre service "Sensibilisation par des tiers", accomplit cette même<br />
mission de sensibilisation en appuyant financièrement des initiatives<br />
privées. <strong>Dimension</strong> 3 a rencontré Thérèse Loncke, à la tête de ce<br />
service pour lequel la vie culturelle revêt une importance cruciale.<br />
Trouvez-vous<br />
qu’Esperanzah ! contribue<br />
à la solidarité mondiale ?<br />
Isabelle (44 ans) : Oui, c’est même<br />
un des seuls festivals en Communauté<br />
française qui le fait, il a un caractère<br />
beaucoup moins commercial<br />
que d’autres, et développe chaque<br />
année un thématique "engagée"<br />
par l’organisation de conférences,<br />
de projections de films, etc.<br />
Au sein de la Direction des<br />
Programmes de sensibilisation,<br />
"culture" et "développement"<br />
sont deux termes assez coutumiers,<br />
et qui interagissent.<br />
Pourquoi ?<br />
D’une part, parce que bon nombre des projets<br />
qui nous sont soumis sont par nature<br />
des productions/créations culturelles –<br />
comme les festivals de musique ou de films,<br />
les expositions, les pièces de théâtre, les<br />
films-documentaires… On pourrait dès lors<br />
dire que la "culture" se met au service du<br />
développement. D’autre part, parce que<br />
beaucoup d’entre eux ont pour objectif<br />
partiel ou principal de mettre en avant les<br />
richesses culturelles des pays dits "en développement"<br />
et par ce biais, non seulement<br />
de véhiculer une image positive de ces pays,<br />
mais aussi d’aborder leurs réalités, et diverses<br />
problématiques relatives au développement<br />
et aux relations Nord-Sud.<br />
La création, les représentations<br />
culturelles en rapport<br />
avec le Sud, peuvent-elles<br />
vraiment contribuer à renforcer<br />
et consolider l’adhésion du<br />
public à la nécessité d’une<br />
solidarité Nord/Sud, traduite<br />
en une politique de coopération<br />
au développement ?<br />
Par le biais "culturel", notre opinion publique<br />
est mise en relation, et fait connaissance,<br />
avec d’autres peuples, d’autres cultures,<br />
d’autres réalités de manière douce,<br />
voire festive et conviviale dans le cadre<br />
de certaines activités. Ces "rencontres"<br />
aboutissent souvent à une meilleure compréhension<br />
des uns et des autres, elles<br />
démontent les clichés et les idées préconçues,<br />
forcent à ouvrir les esprits et les<br />
cœurs. La connaissance mutuelle s’améliore,<br />
le dialogue s’instaure, la reconnaissance,<br />
voire même l’appréciation des<br />
différences et des similitudes, prennent<br />
le pas sur les craintes… Autant d’étapes<br />
sur le chemin vers ou d’une plus grande<br />
solidarité.<br />
En outre, ces échanges interculturels, ainsi<br />
favorisés, permettent aux créateurs de<br />
ces pays de montrer qu’ils ont des choses<br />
à offrir sur bien des plans. Ils aident<br />
à comprendre que le monde dans lequel<br />
nous vivons actuellement est totalement<br />
interdépendant et qu’il y va de l’intérêt de<br />
tous de préserver et de renforcer la solidarité<br />
entre les peuples si l’on veut léguer à<br />
nos enfants un monde en équilibre, durable,<br />
où la dignité de chaque homme sera<br />
respectée.<br />
><br />
La musique mondiale<br />
peut-elle contribuer<br />
à la solidarité mondiale ?<br />
Cathy (45 ans) : Découvrir d’autres<br />
musiques du monde est "un plaisir,<br />
un bonheur", qui permet l’ouverture<br />
aux autres cultures, mais la musique<br />
n’est pas suffisante en soi, sortie<br />
de certains contextes (comme d’un<br />
festival thématique, par exemple).<br />
Elle est un outil mais doit être accompagnées<br />
d’autres types d’activités<br />
(conférences, débats, films) pour pouvoir<br />
contribuer à renforcer la solidarité.<br />
(*) Loi du 25 mai 1999 relative à la Coopération Internationale belge, article 3 (dernier paragraphe) : "(…) De manière à réaliser l’objectif de développement humain durable, la coopération internationale<br />
belge favorise le développement socio-économique et socio-culturel et le renforcement de l’assise sociétale des pays partenaires, de même qu’elle sensibilise l’opinion publique belge."<br />
10 dimension s e p t e m b r e-o c t o b r e <strong>2009</strong>