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Comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir

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du pétrole <strong>au</strong> régime nazi, en passant par l’Espagne fasciste, où les cargaisons étaient<br />

payées par des fonds de Franco que la Réserve fédérale avait débloqués.<br />

Le secrétaire d’Etat Cordell Hull, qui devait plus tard dénoncer l’Argentine pour avoir<br />

collaboré avec les nazis, protégea en 1943 la Standard Oil en déclarant que le pétrole<br />

expédié en Espagne venait des Caraïbes <strong>et</strong> non des Etats-Unis <strong>et</strong> était transporté par<br />

des pétroliers espagnols.<br />

Le 27 février 1942, Thurman Arnold, directeur de l’Anti-Trust Division américaine,<br />

mit en accusation le président de la Standard, Oil Willam Farish. Selon lui, « en<br />

aidant <strong>Hitler</strong> dans l’accord sur le caoutchouc <strong>et</strong> les arrangements sur les brev<strong>et</strong>s »,<br />

Standard Oil « avait agi c<strong>ont</strong>re les intérêts du gouvernement américain ». Il proposa<br />

« une amende de 1,5 million de dollars <strong>et</strong> un décr<strong>et</strong> de consentement en vertu duquel<br />

Standard rem<strong>et</strong>trait tous les brev<strong>et</strong>s » en question <strong>au</strong> gouvernement pour la durée de<br />

la guerre. Farish refusa <strong>et</strong> des poursuites pour conspiration avec l’ennemi furent<br />

engagées devant un tribunal de Newark (New Jersey). Mais celles-ci furent plus tard<br />

abandonnées en échange de la re<strong>mis</strong>e des brev<strong>et</strong>s par Standard <strong>et</strong> de la<br />

condamnation à une amende modeste (Farish fut condamné à verser la somme<br />

ridicule de 1000 dollars).<br />

Le 13 juill<strong>et</strong> 1944, <strong>au</strong> plus fort de la guerre, Standard Oil of New Jersey porta plainte<br />

c<strong>ont</strong>re le gouvernement américain pour avoir confisqué les brev<strong>et</strong>s du caoutchouc<br />

synthétique. Le 7 novembre 1945, le juge Charles Wyzanski statua en faveur du<br />

gouvernement. La procédure en appel fut rej<strong>et</strong>ée le 22 septembre 1947, le juge<br />

Charles Clark déclarant : « La Standard Oil peut être considérée comme un ennemi<br />

national <strong>au</strong> vu de sa relation avec IG Farben après que les Etats-Unis <strong>et</strong> l’Allemagne<br />

soient devenus des enne<strong>mis</strong> actifs. »<br />

Quant à ITT, il c<strong>ont</strong>inuera tout <strong>au</strong> long de la guerre à collaborer avec le gouvernement<br />

nazi. La branche allemande d’ITT, d<strong>ont</strong> le PDG était Gerhardt Westrich, l’associé<br />

juridique de John Foster Dulles, fournira la Wehrmacht en téléphones, avertisseurs<br />

de raids aériens, équipements radars, mèches pour pièces d’artillerie, <strong>et</strong>c.<br />

ITT c<strong>ont</strong>rôlait <strong>au</strong>ssi le trafic entre les pays ibéro-américains <strong>et</strong> ceux de l’Axe. CIDRA,<br />

filiale d’ITT en Argentine, s’occupait des appels à Buenos Aires, en Allemagne, en<br />

Hongrie <strong>et</strong> en Roumanie. Une <strong>au</strong>tre filiale d’ITT, United River Plate Telephone Co., a<br />

géré 622 appels téléphoniques entre l’Argentine <strong>et</strong> Berlin <strong>au</strong> cours des seuls sept<br />

premiers mois de 1942.<br />

ITT, RCA, British Cable <strong>et</strong> Wireless, l’allemand Telefunken, l’italien Italcable <strong>et</strong> la<br />

Compagnie générale, c<strong>ont</strong>rôlée par Vichy, avaient des parts dans TTP (Telgrafica<br />

Telefonica del Plata), une société c<strong>ont</strong>rôlée par l’Axe qui fournissait un service<br />

télégraphique <strong>et</strong> téléphonique entre Buenos Aires <strong>et</strong> M<strong>ont</strong>evideo (Uruguay). Les nazis<br />

de M<strong>ont</strong>evideo pouvaient donc téléphoner à Buenos Aires <strong>au</strong> moyen de TTP sans être<br />

c<strong>ont</strong>rôlés par le système d’Etat en Uruguay ou le système ITT en Argentine.<br />

Les messages étaient trans<strong>mis</strong> alors directement à Berlin <strong>et</strong> à Rome par Transradio,<br />

d<strong>ont</strong> le conseil d’administration comprenait des nazis allemands, des fascistes italiens<br />

<strong>et</strong> des représentants des alliés. Le président du conseil d’administration à Buenos<br />

Aires, Ernesto Aguirre, siégeait <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> conseil d’administration de la filiale nazie de<br />

General Electric <strong>et</strong> de différentes compagnies italiennes, japonaises <strong>et</strong> allemandes.

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