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Comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir

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Brigade Tête de Mort, Walther Funk, de la Reichsbank, <strong>et</strong> l’écono<strong>mis</strong>te nazi Emil<br />

Puhl, les deux derniers ayant été personnellement nommés <strong>au</strong> conseil<br />

d’administration par <strong>Hitler</strong>.<br />

Les fonds américains <strong>et</strong> britanniques destinés à soutenir l’accession d’<strong>Hitler</strong> <strong>au</strong><br />

<strong>pouvoir</strong> <strong>et</strong> à financer, par la suite, sa machine de guerre, transitaient par la BRI.<br />

Avant 1940, celle-ci avait investi des millions de dollars en Allemagne, tandis que<br />

Kurt von Schröder <strong>et</strong> Emil Puhl, de leur côté, avaient déposé d’importantes quantités<br />

d’or à la BRI, sommes utilisées après la guerre pour financer les « rat-lines »<br />

(référence <strong>au</strong>x lignes du mât d’un navire qui coule, sur lesquelles les rats tentent de<br />

fuir). Grâce à ces filières, des nazis <strong>et</strong> leurs collaborateurs pourr<strong>ont</strong> s’échapper<br />

d’Europe pour se réfugier en Amérique du Sud <strong>et</strong> <strong>au</strong> Moyen-Orient.<br />

Malgré l’importance de la BRI pour <strong>Hitler</strong>, la Grande-Br<strong>et</strong>agne ne s’opposa pas <strong>au</strong>x<br />

activités de la banque, même après la décision britannique d’entrer en guerre c<strong>ont</strong>re<br />

l’Allemagne. Sir Otto Niemeyer <strong>et</strong> M<strong>ont</strong>agu Norman, respectivement directeur <strong>et</strong><br />

PDG britanniques, conservèrent leur poste tout <strong>au</strong> long de la guerre.<br />

Lors de la conférence de Br<strong>et</strong>ton Woods en juill<strong>et</strong> 1944, deux résolutions ser<strong>ont</strong><br />

déposées, l’une appelant à la dissolution de la BRI <strong>et</strong> l’<strong>au</strong>tre à une enquête sur ses<br />

comptes. La première résolution sera r<strong>et</strong>irée suite à des pressions ; quant à la<br />

seconde, <strong>au</strong>cun enquête ne sera ouverte après la guerre. A ce jour, la BRI n’a jamais<br />

interrompu son activité.<br />

La conspiration pour m<strong>et</strong>tre <strong>Hitler</strong> <strong>au</strong> <strong>pouvoir</strong><br />

Dans son livre, John Perkins décrit son propre passé de tueur à gages économique<br />

pour le compte d’une oligarchie financière. Il explique que lorsque les tueurs à gages<br />

ne réussissent pas à faire plier le pays concerné, on déploie alors les « chacals » pour<br />

exécuter les basses œuvres : assassinats ou coups d’Etat. En cas d’échec des chacals,<br />

c’est à l’armée d’intervenir directement. En un sens, IG Farben était le tueur à gages<br />

économique de l’oligarchie financière de l’époque <strong>et</strong> les nazis, les chacals.<br />

En 1930, Schacht dé<strong>mis</strong>sionne de la Reichsbank, à c<strong>au</strong>se de différends avec le<br />

gouvernement de Weimar. Comme <strong>Hitler</strong>, qu’il allait soutenir, Schacht est c<strong>ont</strong>re la<br />

poursuite du versement des réparations de guerre <strong>et</strong>, comme <strong>Hitler</strong>, il prône une<br />

<strong>au</strong>stérité brutale pour la classe laborieuse, à travers la militarisation de l’économie.<br />

Schacht exprimera clairement ce point de vue dans un discours prononcé le 20<br />

octobre 1930 lors d’une conférence de la Foreign Policy Association à New York,<br />

intitulée « Le plan Young <strong>et</strong> l‘économie mondiale ». Etait également présent son<br />

collègue de longue date, John Foster Dulles.<br />

Schacht critique à c<strong>et</strong>te occasion les soci<strong>au</strong>x-démocrates allemands qui veulent élever<br />

le nive<strong>au</strong> de vie des travailleurs <strong>au</strong>x dépens des 80 000 Allemands les plus riches.<br />

L‘Allemagne, note-t-il, a un déficit commercial de plus de deux milliards de marks, dû<br />

<strong>au</strong> manque de matières premières. En outre, elle doit payer pour 1,5 milliard de<br />

marks-or par an en intérêts <strong>et</strong> en amortissement des d<strong>et</strong>tes privées, plus environ 2<br />

milliards de marks en réparations de guerre. Au total, l‘Allemagne doit verser à<br />

l‘extérieur plus de 5 milliards de marks par an, prélevés sur son excédent<br />

commercial.

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