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Article X - Piemunteis.it

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4 a LA CLEF LANGUEé,<br />

étoient dé la Gaule cifalpine) étaient cm du<br />

pays jles Volsques ou près de fes frohtièYes.<br />

Mais Rome étant devenue la cap<strong>it</strong>ale dominante<br />

de tout le pays, c’éto<strong>it</strong> fon dialecte qui devo<strong>it</strong><br />

Femporter fur les autres, quand même ceux-ci<br />

auroiejnt eu des avantages intrinfçques et réels.<br />

Rome au reiie fe trouyo<strong>it</strong> au centre des pays<br />

qui confl<strong>it</strong>uèrent le premier fond de fa prépon~<br />

dérance fur l’ancienne Italie. Son cercle teno<strong>it</strong><br />

immédiatement au pays des Sabins et à celui<br />

des Etrusques j qui iurtjo<strong>it</strong>-les premiers* peuples<br />

non latins qui adoptèrent la langue latine, et<br />

concoururent à la propager. Ces deux nattons<br />

<strong>it</strong>aliennes durent avoir plus, de facil<strong>it</strong>é tà apprendre<br />

le langage des Romains, qu’elles n’en<br />

auroient eu pour celui d'Antium etd eS u efla<br />

Pometia.<br />

A R T IC L E X.<br />

Corfiment et pourquoi le dialectè Florentin ejt<br />

devenu la langue commune et l<strong>it</strong>téraire<br />

de toute VItalie.<br />

; ' • i . i , i<br />

4 0 Le dialecte romain, devenu l’idiome de<br />

tout le Latium, erifü<strong>it</strong>e de toute l'Italie et de;<br />

FEuropé occidentale, tomba en décrép<strong>it</strong>ude, et<br />

de fon corj>s corrompu et pourri nâquirent ttftW<br />

Ibule de langages différens.<br />

En Italie dazi& le fièple dé Charles - ^Quintr<br />

oh en compta<strong>it</strong> autant qu’il y avo<strong>it</strong> ¿e villes^<br />

¿t /autant: qu'il ÿ àvo<strong>it</strong> de diverl<strong>it</strong>é d'airs^d&ns<br />

Dig<strong>it</strong>ized by v ^ o o Q l e


PARTIE III,, ART. X. ,/f £<br />

les différentes contrées de la péninfule;rnais<br />

que Ton peut réduire à. fix plus di<strong>it</strong>ingirés *et<br />

plus' marquans.<br />

4a) Quoique les Italiens ayent aflez généralement<br />

la réputation de peuple fpir<strong>it</strong>uel, les v<br />

Toscans ^fouiflent encore plus particuKèfement<br />

de cette réputation, et paKmi «i|x tes Flqteïvtins,<br />

Pont mér<strong>it</strong>ée encore plus que les autres*<br />

Je comprends Tous le tnom de Florentins les<br />

hab<strong>it</strong>ans de* cette partie de la Toscane qui com*<br />

pofo<strong>it</strong> Pétat de la république de Florence vers .<br />

Fap. ¡3504 Les Florentin» eurent plus que les;<br />

autres Toscans, du goût pôur la l<strong>it</strong>térature, et<br />

une hab<strong>it</strong>ude plus commune d'écrire, de tenir<br />

régi<strong>it</strong>re, et de confe rver des fouvenirs. Cela èto<strong>it</strong><br />

fi marqué que les Siennoi^ leur rivaux, le relévèrent<br />

eomme une pieuve d’amb<strong>it</strong>ion et dp vàn<strong>it</strong>é<br />

*);' mais d’autre côte le foin qu’ils eurent<br />

de mettre et conferver par écr<strong>it</strong> tant de détails<br />

de leurs affaires publique# et particulières,<br />

prouve *un efpr<strong>it</strong> d’ordre et d’exact<strong>it</strong>ude que<br />

n’avoient peut - être , pas fi communément les<br />

autres Italiens. G’eft fans doute par cet efpr<strong>it</strong><br />

d'exact<strong>it</strong>ude qu’ils miren£ plus de précifion dans<br />

la formation de$ mots, dans la déclinaiiôn des<br />

noms, dans la ¿onjugaifon des verbes, dans<br />

leur langage, fo<strong>it</strong> qu’ils s’en tinifent à Portographe<br />

latine, io<strong>it</strong> Hju’ils's'en écartaflent. J1 ç’enfuiv<strong>it</strong><br />

deilà que leurs écr<strong>it</strong>s^étaient lus, compris<br />

etr.goûtés des autre» •Italiens, plus facile-*<br />

ment quQ ceux des Lombards, des Vén<strong>it</strong>iens*<br />

* *) V. éigtt dans Ton Diziona*io *CateriniaaD.<br />

Dig<strong>it</strong>ized by


4 4 LA CLEF DES LANGUES',<br />

N<br />

dés Napol<strong>it</strong>ains ne ¡’étaient récipfoquetnent les<br />

tins des autres. Car il eft évident que les tert<br />

minaifons du langage florentin, telles qu’on les<br />

a dans les quatre ou cinq auteur* du üècle,<br />

diftinguent mieux, dans les noms et dans les<br />

verbes, le fiiigulier du pluriel, le maiculin du<br />

féminin, et une'perfoûne de l’autre. Il a furpaffé<br />

même à cet égard le iiennois, qui à quelqnes<br />

autres égards auro<strong>it</strong> l’avantage. Maïs après<br />

tout, ces différences entre les dialectes florentin,<br />

fiennois et lucquois* et celui des autres villes<br />

de la Toscane, ne font pas fort confidérables.<br />

En général les, Toscans, fuccefleurs des<br />

anciens Etrusques,'femblent avoir eu de tout<br />

temps une tendance organique à finir les mots<br />

par des voyelles, fu<strong>it</strong>out par Yu, qui très - facilement<br />

prerio<strong>it</strong> le foh de Yo fermé des modernes<br />

Italiens« Par là, en fupprimant Ym, l’j, *<br />

le t final du latin, en retenant la voyelle précédente,<br />

le mot fe trouve plus approchant du<br />

latin, qui éto<strong>it</strong> encore fort en ufage, quoique<br />

barbarifé. Cçs mots étqîent mieux formés,<br />

d’autant plus qu’en ne fupprimant point les e<br />

intermédiaires, ils confervoient aulli beaucoup<br />

plus de conform<strong>it</strong>é tant avec les mots encore<br />

latins, qu’avec les mots vulgaires des autres<br />

pays, de la Piomagne, de tout PEtat eccléiiaftique;<br />

du Napol<strong>it</strong>ain, et même du Lombard.<br />

Sans quelle autre contrée d’Italie, avant mêmé<br />

que la langue fût fixée, ne devo<strong>it</strong>-on pas<br />

comprendre plus facilement fdcejje, diaeffc*<br />

que ffifs» dfifs du Bolonois?<br />

43) La confidératkm qu'acqu<strong>it</strong> Isl nation $0- *<br />

Dig<strong>it</strong>ized by v ^ o o Q l e


PARTIR III, ART. X, 4 5<br />

rentine Vers i^oo fut encore une des caufes<br />

que ion dialecte fe répand<strong>it</strong> plus que les,autres<br />

dans toute Tltaliet Il ’eil vrai


4 6 LA CLEF DES TANGUES,<br />

' le ^recueil des. poéfies de Pétrarque, et le Déca*<br />

Vneron de Boccace. Le premier intéreffo<strong>it</strong> pai<br />

ion fujet pol<strong>it</strong>ique, religieux et fatyrique en<br />

mêmetdmps. .Le fécond, moins intéreüant pouf<br />

le fujet, quoique l’amour intérefle aflea géfléralement,<br />

comme le d<strong>it</strong> Pétrarque lui-même, charmo<strong>it</strong><br />

pour l’exj5i eflioil d ’un fentiment »tendre<br />

avec un Ityîe et des -mots fi bien choifis que<br />

toutes les ames fenfibles en firent leurs délices.<br />

Boccace, le troifième de ces auteurs, par fes<br />

contes li* variés, fi bien imaginés, et au relte fi<br />

libres, ne pouvo<strong>it</strong> que trouver beaucoup de<br />

lecteurs dans- toute l’Italie, furtout dans un fiè-<br />

_cle corrompu tel que l’éto<strong>it</strong> celui qui fuiv<strong>it</strong> le<br />

XIV, fur la fin duquel Boccace avo<strong>it</strong> compofé<br />

et publié ce fameux ouvrage. L ’imprimerie<br />

introdu<strong>it</strong>e en Italie vers la fin du fiècle précédent,<br />

avo<strong>it</strong> répandu par toutes les provinces<br />

le Décameron de Boccace ainfi que les poéfies<br />

de Danje et Üe Pétrarque. Il n’y avo<strong>it</strong> point<br />

de livres auffi agréables ni aufii intéreffans, et<br />

ces ouvrages étoient lus avidement par tous<br />

ceux qui avoient reçu quelque forte d’inftruction,<br />

tant hommes que femmes. La galanterie<br />

étant allez générale, et la religion qui e<strong>it</strong> le<br />

fond du poème du Dante, étant abfolument la<br />

dominante, le £yle de ces trois auteurs avo<strong>it</strong><br />

aufli quelque chofe de plus régulier que tout ce<br />

ffue l’on pouvo<strong>it</strong> avoir d’écr<strong>it</strong> en langue vulgaire<br />

fo<strong>it</strong> à Naples, à Rome, à Venife, fo<strong>it</strong> dans le$ villes<br />

de la Haute-Italie. Jaques Sannaz^ar, originaire<br />

de la Lumelline, mais né et élevé à Naples,<br />

dès qu’il fe décida d'écrire en langue vul-<br />

Dig<strong>it</strong>ized by v ^ o o Q l e


, : PARTIE; H I, ART. X, t 4 7<br />

' v ' ' 1<br />

gaire,, forma fon ;f<strong>it</strong>£Lè«Jui de Pétrarque pt<br />

de RotycW$+ Quelque beaux -efpr<strong>it</strong>s qui fe jtrouvoieut<br />

eour #U|&inj d'autres qui vivaient <<br />

à celle, ¿les marquis 4e Ferrare, çnfu<strong>it</strong>g à celle<br />

de Mànt<strong>it</strong>oie, ou w ; armées qui faifaient la<br />

guerre nen Piémont., fe mirent à écrire en lan-/<br />

gue.^ilgairie, ce qui ort’avo<strong>it</strong> guère-été, d’ufage<br />

dans teüècjg précédent* et tâchèrent d’im<strong>it</strong>er la<br />

çon<strong>it</strong>rUctiôn, l'inflexion 4esvnoms et des verbes<br />

qu’ils trenvoient caûfomies à trois ou quatre<br />

autre#, écrivains florentins du *même>fiècle que<br />

Boccaièè. Bembo, quiétô<strong>it</strong> un des ornemens<br />

les plus distingués d elà çour brillante d’Urbin,<br />

f<strong>it</strong> plus. Non. feulement il, im<strong>it</strong>a le <strong>it</strong>yle de Pétrarque<br />

et de Boccace en écrivant en langue'<br />

vulgaire en poéiie, et en profe; mais il en tira<br />

des yègljes générales pour tous ceux qui voudraient<br />

écrire dans la même langue. Le livre<br />

qu’il donna ibus le t<strong>it</strong>re trop vague de Profe,<br />

peut être regardé comme la première grammaire<br />

de la langue <strong>it</strong>alienne; quoique un peu<br />

ayant lui un l<strong>it</strong>térateur du Frioul nommé François<br />

Fortunioj eut déjà, donné. un ouvrage fur<br />

le même fujèt.<br />

45) Il fe f<strong>it</strong> alors un/ changement général<br />

dan& l'ufage de la langue vulgaire, et le dialecte<br />

Plarenijin fut adapté pour la langue l<strong>it</strong>téraire<br />

de toute la nation <strong>it</strong>alienne. Le bas peuple*<br />

eonferva fon patois dans toutes les provinces<br />

d’Italie, mais tous ceux qui fe mêloient d’écrii?e,<br />

ceux qui Voyageaient, ou qui recevaient chesç<br />

eux de* étrangers, ceux enfin qui devoient parler<br />

en public., pari oient otécri voient la même<br />

Dig<strong>it</strong>ized by v ^ o o Q l e


4 8 LA CLEF DES LANGUES,<br />

langu^à quelque variété ptè$. Depuis les bords<br />

de la Mer roéd<strong>it</strong>erranée-jttsqu’à la Mer adriatiqüe^<br />

et depuis le Phare ’ de ’Melline ju&quesr aux<br />

Alpes, le langage des pltis célèbres Florentins,<br />

tels que Màchiartrel et Guièhardin, e<strong>it</strong> abfoTument<br />

ïe même que celui du comte Baldaflar Ca<strong>it</strong>iglione<br />

Mantouan, ou de Mathieu Bandëlk) de<br />

Caftelnuovô, Tortonois, lèurs contemporains. L e '<br />

ftyle du comte de San-Martino de Vîrlô, Ib<strong>it</strong><br />

en profe ou en vers, n'efi pas différent de celui<br />

de Bernardin Rota et de Sannazar, et ne différé<br />

pas de celui de Bembô et de Fortunio. Mais cé<br />

qui nous prouve inconteftablement que la langue<br />

d’ufage, commune! à tous lès éçrivains et aux<br />

perfonnes de Marque dans toute l’ItaKe, éto<strong>it</strong><br />

totalement la même, c'eft de voir que les deux<br />

auteurs que je viens de nommer, CaiKglione et<br />

Bandejlo, proteftoient qu'ils ècrivoient en langue<br />

lombarde, et noti pas en langue florentine<br />

ou toscane; et néanmoins leur langue n’eil nullement<br />

différente de celle qu’on trouve dans.<br />

les ouvrages des Toscans et des Florentins de<br />

leur temps, tels que Machiavel, Gala, et le Bërai.<br />

46) Aufll le Gortigiano del Cafiiglione, malgré<br />

que l’auteur Ta<strong>it</strong> voulu donner comme écrijt<br />

en langue lombarde, a été ç<strong>it</strong>é par les rédacteurs<br />

du fameux dictionnaire de la*Crusca, par<br />

préférence à des ouvrages d’auteurs florentins<br />

contemporains de Caftiglione. Les nouvelles de<br />

Bandello auroient pû l'être avec plus de raifon<br />

encore. Car dans quatre volumes allez confidérables<br />

il n’y a* pas quatre mots, pas un feui<br />

tour de phrafe qui ne fe trouve dans les écr<strong>it</strong>s<br />

7 que<br />

Dig<strong>it</strong>ized by v ^ o o Q l e


PARTIE n i , ART. X. 4 9<br />

que les académiciens de la Crusca out c<strong>it</strong>és et<br />

donnés pour modèles* Le fîyle de cet écrivain<br />

eft auffi, bon <strong>it</strong>alien que celui de Boccace, e t /<br />

très cpnforme au vér<strong>it</strong>able gériie de la langue<br />

<strong>it</strong>alienne, quand même on devro<strong>it</strong> le juger d’après<br />

les écrivains florentins du 14e ûècle. '<br />

A R T IC L E XI.<br />

; ' i<br />

Conform<strong>it</strong>é du dialecte toscan, et de Vidiome<br />

<strong>it</strong>alien. Différence des autres dialectes*<br />

s : *• . 4' ■<br />

Al) Cependant lorsque Ca<strong>it</strong>iglione et Bap-*<br />

dello déclaroient qu’ils écrivoient en langue<br />

Lombarde, ils vouloient dire qu’ils écrivoient<br />

commè Pon parlo<strong>it</strong> dans la bonne fociété desx<br />

villes de Lombardie et de Romagne, à la coi*r<br />

de Mantoue, à celles de Ferrare, et d’Urbin et<br />

dans les tribunaux ou cours de jultice de Bologne<br />

et de la Romagne. C’éto<strong>it</strong> là précifé- ••<br />

ment la langue que Dafnte appelp<strong>it</strong> langue co/rcmùne<br />

, lingua aulica, .curiale, cortegiana,<br />

c'eil-à-dire la langue To<strong>it</strong> des cours des princes,<br />

ou des cours de ju<strong>it</strong>ice. Il Papelo<strong>it</strong> aulii<br />

langue cardinale, mot qui ^ne fignifio<strong>it</strong> que fondamentale;<br />

parce qu’elle eft fondée fur la lan*.<br />

gue latine* C’éto<strong>it</strong> en effet la langue que partaient.<br />

à Bologne les ProfeiTeurs de l’univerüté<br />

entre eux et avec les nombreux étudians, qui<br />

venoient de toutes les province« de l’Italie et<br />

de tous les pays de PEuropej et celle que parloient<br />

les Prélats et les Pode<strong>it</strong>ats, et* leurs-Aud<strong>it</strong><br />

euyg# AÆefffcurs et Secrétaires, ordinairement<br />

t o m e t r . 4<br />

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