PSC 5-11 - FSP

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ACTU FSP AKTUELL: ???
PSYCHOSCOPE X-X/200X 5/2011
La FARP fête ses 5 ans
Pour fêter ses 5 ans d’existence, la FARP a organisé le
samedi 26 mars 2011 une matinée de conférences. Plus
d’une centaine de personnes ont répondu présentes.
Julia Mosimann et Sabine Rigoli Regenass, de la FARP,
nous résument cet événement.
Le samedi 26 mars 2011, une matinée
de conférences sur le thème
«Psychologies: vers quel développement
durable ?» a eu lieu à l’Université
de Lausanne pour marquer les
5 ans de la FARP. 120 personnes
étaient présentes et ont écouté avec
intérêt quatre conférences développant
des variations autour du thème
principal. En proposant un thème actuel
et commun, nous avons souhaité
rassembler les psychologues latins
au–delà de leurs pratiques et orientations.
Quel rôle pour l’hôpital ?
Mme Dominique Page, psychologue-psychothérapeute
FSP, adjointe
à l’hôpital de Prangins (VD), a posé
la question du rôle de l’hôpital dans
le développement d’un individu. Elle
a présenté l’évolution de l’hôpital psychiatrique
en mettant en évidence
une croissance des moyens pour la
prise en charge hospitalière qui depuis
2007 s’est fortement réduite au
profit d’une prise en charge ambulatoire.
En explicitant les enjeux actuels, notamment
budgétaires et structurels,
elle a soulevé la nécessité de s’impliquer
dans des fonctions cadres afin
d’être plus influents pour les décisions
relatives à la prise en charge des
patients. Elle conclut sur la compatibilité
entre la psychothérapie et l’hôpital,
qui est possible mais devrait
être mieux défendue pour que l’institution
préserve un cadre dans lequel
le soin puisse être créatif et centré sur
le patient.
Le paradoxe de la psychothérapie
Puis M. Nino Rizzo, psychologuepsychothérapeute
FSP, a exposé le
paradoxe de la psychothérapie: éphémère
mais durable. En effet, il a mis
l’accent sur la qualité de la rencontre
avec l’autre, incitant à plonger dans
le «champ magnétique» qui se crée
entre soi-même et son patient en acceptant
certaines inconnues: «Se
perdre un peu pour se retrouver un
peu changé.»
Cette rencontre modifie ses deux acteurs,
avec l’expérience du thérapeute
qui a déjà accompli ce voyage et en
est revenu dans de meilleures conditions.
Il décrit combien le psychologue
doit pouvoir s’appuyer sur sa formation
sans pour autant que celle-ci
fasse écran entre lui et le patient.
De cette rencontre, tous les effets
des soins dépendent et exigent qu’un
cadre la protège et la contienne. Alors
quid de cette rencontre: éphémère ou
effet-mère ?
Le patient au centre
Quant à Fabienne Kuenzli, psychologue-psychothérapeute
FSP, Dr en
psychologie, partant de la recherche,
elle évoque plusieurs études montrant
l’efficacité de la psychothérapie.
L’alliance et l’amélioration rapide des
symptômes sont des éléments essentiels
pour que la rencontre thérapeutique
génère des effets positifs de manière
durable.
Elle démontre qu’indépendamment
de la méthode utilisée, la demande
et les objectifs du patient doivent
être au centre de la préoccupation
du thérapeute. Ainsi, pour elle, le développement
durable des psychologues
nécessite la création d’un esprit
de corporation professionnelle qui
mette en avant la scientificité des pratiques
plutôt que leurs différentes approches.
Un exemple français
Pour terminer cette matinée, nous
avons eu l’honneur d’entendre le Dr
Maurice Berger, pédopsychiatre au
CHU de St-Etienne, qui évoque des
suivis longitudinaux d’enfants hospitalisés
suite à des maltraitances et
carences familiales. Après avoir présenté
les effets des traumatismes relationnels
précoces, il évoque le dispositif
de son service qui offre des
suivis même au-delà de l’hospitalisation.
En effet, il relate qu’un professionnel
est référent «pendant le temps
qu’il faudra».
Cet engagement extraordinaire est
possible, car il s’inscrit dans un fonctionnement
d’équipe. Cette référence
durable est l’un des piliers favorisant
les principaux objectifs développementaux
pour ses patients. L’évolution
de ces enfants, de par l’instabilité
de l’environnement et la volonté
sociale de maintenir à tout prix un
lien parents-enfants même toxique,
est en dents de scie. Aussi le référent
peut faire l’éloge de la routine et de la
prudence auprès de la Justice et accompagne
l’enfant même adulte pour
qu’il s’ajuste aux modifications de
son environnement, en restant différencié.
Quelle psychologie durable ?
Nous pouvons conclure que le développement
durable de la psychologie
dépend essentiellement de
l’engagement des praticiens et des
chercheurs, engagement tant dans
la pratique qu’au niveau associatif et
politique. La psychologie de demain
est dans nos mains, pas uniquement
dans nos esprits.
Julia Mosimann,
Membre du comité FARP
Sabine Rigoli Regenass,
Responsable FARP