- 1 - Jeunes et anciens diplômés de Sup de Co Reims : des ...

Des attentes semblables à l’égard du travail mais des stratégies différentes ?
L’étude confirme un attachement fort des jeunes et des anciens diplômés au travail, voire une
centralité relativement plus importante qu’ils lui accordent au regard de l’ensemble de la
population active. D’une façon générale, les diplômés de Sup de Co Reims, et en particulier les
jeunes, sont prêts à s’impliquer dans le travail, sous forme de réponse aux exigences de
résultats qui leur sont adressées (par exemple, atteindre les objectifs), plus que sous forme de
surinvestissement quantitatif (par exemple, travailler beaucoup). De ce point de vue, il apparaît
que les diplômés de l’école, qu’ils aient une longue expérience du travail ou non, ont fortement
intériorisé les logiques de résultats qui peuvent peser sur eux.
Le deuxième résultat majeur de cette enquête est l’unanimité et la persévérance dont font
preuve les répondants dans leur demande de conciliation de vies. Cette quête de conciliation de
vies, partagée par tous, doublée d’une conscience aigue des exigences de résultats qui leur
incombent, se traduisent chez les anciens diplômés par une demande récurrente d’autonomie
voire d’indépendance, nous amenant à penser que d’une façon générale, ils cherchent à
s’affranchir de relations de subordination qui ressortent en creux comme contraignantes au
regard de leurs enjeux (se consacrer à soi-même, se consacrer à sa famille, se former et
développer ses compétences, se consacrer à son travail, etc.). Simultanément, et d’autant plus
s’ils ont une charge de famille, ils traduisent un état de difficile recherche d’équilibre entre
dimensions personnelles et professionnelles. Equilibristes cherchant à s’affranchir, les anciens
diplômés ne semblent ainsi pas désenchantés par le travail en lui-même, mais plutôt
désenchantés par les relations d’emploi qu’ils connaissent ou ont connues, et inscrits dans une
perspective de recentrage sur des composantes essentielles de la vie (d’ailleurs, leurs réponses
attestent d’une moins grande dispersion que les jeunes diplômés).
La demande de conciliation de vies est de même très présente chez les jeunes diplômés et se
traduit par une demande explicite de qualité des conditions de travail comme dimension
importante dans le travail. Nous pouvons ici émettre l’hypothèse qu’ils expriment clairement
cette demande comme une composante des termes de l’échange avec leur employeur, tandis
que leurs aînés étaient – et sont toujours – plus discrets voire pudiques à cet égard. Oseraientils
ainsi affirmer une exigence dont tous rêvent ? Cette demande n’évince pas pour autant une
dominante carriériste dans leur posture : ils réitèrent en permanence leur souhait de connaître
des évolutions professionnelles, d’atteindre des niveaux importants de responsabilités, voire
d’avoir une belle carrière. Ainsi, ils affirment clairement s’impliquer, être prêts à faire plus que
ce qui est attendu, être prêts à continuer en permanence à apprendre, être prêts à connaître des
mobilités professionnelles majeures, y compris dans un contexte international.
Si, relativement aux anciens diplômés, ils insistent peu sur les critères d’autonomie comme
facteurs de motivation, ils envisagent beaucoup plus que leurs aînés de connaître des mobilités
professionnelles et géographiques, voire de devenir travailleur indépendant ou gérant
d’entreprise. Cela pourrait signifier qu’ils cherchent autant que possible à capitaliser sur leurs
expériences comme gage d’employabilité et donc d’indépendance qu’ils se construiraient euxmêmes.
Si la demande de conciliation de vies est donc explicite, elle ne traduit pas pour autant
un renoncement à ce qui a pu fonder leur choix de suivre des études supérieures dans une école
de commerce, soit de connaître une carrière professionnelle valorisante et enrichissante. Par
contre, ils semblent faire de l’investissement dans le travail, et plus précisément dans les
résultats à produire pour réussir, un levier pour négocier les conditions d’un travail comme
moyen de se réaliser eux-mêmes.
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