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EN COUVERTURE<br />

« Le mot authentique ne peut être interprété<br />

comme une approche muséale et puriste à<br />

cette musique, tout sauf ça, insiste Jackson.<br />

[Herreweghe] est beaucoup plus intéressé par<br />

le fond de la musique elle-même que de savoir<br />

si on fait un trille de telle façon ou si on joue<br />

d’un instrument de telle autre. »<br />

White est d’accord avec Jackson, qui reconnaît<br />

l’influence de Herreweghe sur sa<br />

propre pratique chorale, mais il se félicite<br />

également de ce que les premières<br />

recherches sur la pratique originale du<br />

baroque ont apporté aux générations suivantes<br />

d’interprètes.<br />

« On dit que ces gens étaient trop intéressés<br />

par la théorie, dit White. Ils ont passé beaucoup<br />

de temps à faire des recherches que la<br />

nouvelle génération n’a pas eu à faire. Or, il<br />

y a toute une génération de gens très ta -<br />

lentueux qui considérait les “Birkenstock”,<br />

comme on les appelait, comme du monde<br />

qui perdait son temps. Toutefois, plusieurs<br />

musiciens parmi les plus excellents reconnaissent<br />

la validité de ce travail. Nous<br />

sommes maintenant à une sorte d’âge d’or,<br />

quand tout ce savoir vient rendre la musique<br />

plus expressive, en plus de tout le talent international<br />

qui existe. Nous avons vraiment<br />

le meilleur des deux mondes. »<br />

L’authenticité que Herreweghe véhicule<br />

ne tient pas de l’intégrisme religieux. Bach a<br />

écrit une grande partie de sa musique pour<br />

l’église ; aussi, une représentation de l’Oratorio<br />

de Noël (qui concerne vraiment la naissance<br />

de Jésus, contrairement au Messie de<br />

Haendel que l’on entend constamment à ce<br />

temps de l’année) aura une saveur religieuse.<br />

White pense que Herreweghe va au-delà de<br />

la ferveur chrétienne dans son interprétation.<br />

« Je sens qu’il a une vénération non pour la<br />

sainteté, mais pour la beauté de la musique,<br />

explique-t-il. Il se met en retrait, ce qui fait<br />

qu’au lieu de Herreweghe, on entend Bach.<br />

J’aime beaucoup cela, d’autant plus que l’interprétation<br />

des grands chefs d’orchestre du<br />

20 e siècle me pose problème. Je ne pense pas<br />

qu’il faille nécessairement être partout et<br />

dicter ce qu’on est censé ressentir. »<br />

TRADUCTION : ANNE STEVENS<br />

PHOTO Michiel Hendrick<br />

PHOTO Nanette Melville<br />

LE COLLEGIUM VOCALE GENT travaille avec plusieurs ensembles instrumentaux et orchestres<br />

différents pour créer le son le plus historiquement fidèle. Le Collegium visitera Montréal pour la premier<br />

fois en décembre, avec un total de 45 musiciens.<br />

LSM<br />

FESTIVAL BACH DE MONTRÉAL<br />

LE COLLEGIUM VOCALE GENT se produit surtout<br />

en Europe, bien que le prestigieux ensemble vocal<br />

belge ait fait des tournées en Amérique du Sud et en<br />

Asie, et occasionnellement à New York. Après plus de<br />

quarante ans à sa tête, Philippe Herreweghe amène ses<br />

spécialistes en musique vocale baroque et ses instrumentistes<br />

accompagnateurs (45 musiciens au total),<br />

pour présenter l’Oratorio de Noël, une cantate en six<br />

parties de Bach, à Montréal (début local les 12 et 13<br />

décembre), Toronto (le 14) et à New York (le 15).<br />

Alexandra Scheibler, directrice du Festival Bach de<br />

Montréal qu’elle a fondé il y a six ans, explique que la<br />

participation du Collegium Vocale a nécessité plusieurs<br />

années de préparation. Le soutien financier obtenu du<br />

gouvernement de la Belgique a rendu possible la minitournée<br />

du chœur avec escales au Canada.<br />

Le Festival oriente toujours sa programmation sur<br />

Bach. Les concerts comprennent de grandes œuvres<br />

telles que l’Oratorio de Noël que le Collegium Vocale<br />

chante à la demande de Scheibler, ainsi que du jazz,<br />

et même du Beethoven et du Bruckner. Tout lien,<br />

aussi ténu soit-il, avec l’ancêtre de la grande musique<br />

peut suffire à justifier l’inclusion : « Puisque Bach est<br />

le fondement de tout ce qui a suivi, toute musique<br />

sonne bien avec Bach. »<br />

Scheibler, une musicologue formée en Allemagne<br />

qui a écrit sa thèse sur la musique sacrée de Leonard<br />

Bernstein, se souvient qu’après son installation à<br />

Montréal en 2005, aux alentours de Noël, elle n’a pas<br />

trouvé un seul groupe qui interprétait l’Oratorio de<br />

Noël. C’est la principale raison qui a inspiré la fondation<br />

du Festival Bach de Montréal, qui se déroule<br />

cette année du 1 er au 13 décembre.<br />

Le Messie est omniprésent en Amérique du Nord. En<br />

Europe, les gens écoutent les cantates sacrées de Bach<br />

qui concernent plus précisément la naissance du Christ.<br />

Le festival donne une impulsion à la vibrante scène<br />

locale de la musique baroque, mais Scheibler invite<br />

également des étoiles mondiales. L’Akademie für Alte<br />

Musik Berlin y était en 2009, et Ton Koopman, parrain<br />

d’honneur du Festival, y a participé à plusieurs<br />

reprises, notamment dans une Passion selon saint<br />

Jean avec l’OSM l’année dernière. Il y a quatre décennies,<br />

Koopman faisait avec la musique instrumentale<br />

ce que Herreweghe a fait dans le domaine de<br />

la musique vocale.<br />

Christopher Jackson dit que les Montréalais apportent<br />

un soutien exceptionnel à la musique baroque.<br />

Le premier concert de son propre groupe, il y a 39 ans,<br />

a attiré près de 400 auditeurs, pratiquement sans aucune<br />

publicité.<br />

« Montréal est un phénomène inhabituel en<br />

Amérique du Nord, dit Jackson. Je ne sais pas s’il existe<br />

une autre ville où travaillent 16 ensembles de<br />

musique ancienne. Le calibre des musiciens est excellent.<br />

» Malgré l’enthousiasme des Montréalais<br />

pour le baroque, la métropole ne figure pas sur la liste<br />

de tournée des groupes internationaux comme le Collegium<br />

Vocale. Jackson est heureux que le Festival<br />

Bach ait pu attirer de tels artistes : « Il rassemble un<br />

grand nombre de groupes locaux tout en nous permettant<br />

de recevoir des formations internationales.<br />

Cela permet d’intensifier les échanges. »<br />

bach-academie-montreal.com performance.rcmusic.ca<br />

10<br />

NOVEMBRE 2012

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