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7 Jours Brest - Sept jours à Brest

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10 MERCREDI<br />

STADE BRESTOIS<br />

16 JANVIER 2013 - SEPT JOURS À BREST<br />

LANDRY CHAUVIN.<br />

« ÊTRE RESPECTÉ, PAS AIMÉ »<br />

Mais qui est donc<br />

Landry Chauvin ? Le<br />

coach du Stade<br />

<strong>Brest</strong>ois a posé ses<br />

valises à la pointe<br />

finistérienne au<br />

printemps dernier.<br />

Course au maintien,<br />

trêve estivale,<br />

mercato... L’actu de<br />

l’entraîneur a pris<br />

tellement de place ces<br />

derniers mois qu’on<br />

n’a pas eu le temps de<br />

découvrir l’homme.<br />

Notre chroniqueuse<br />

Oriane Marrec s’en<br />

charge.<br />

Rencontre avec Landry Chauvin aux premières<br />

lueurs du jour, le regard franc et<br />

le visage détendu. L’homme a du flegme.<br />

Un caractère bien trempé. « Je suis<br />

ordinairement assez calme. C’est différent<br />

les <strong>jours</strong> de match, mais je fais en<br />

sorte de ne pas le montrer. La seule<br />

chose qui me fait sortir de mes gonds,<br />

c’est l’injustice sur le terrain. Quand tu<br />

fais ce métier-là, tu es responsable de<br />

ton attitude, qui doit être la plus sereine<br />

possible. Tu es un coach sept <strong>jours</strong><br />

sur sept. Mais c’est un métier formidable<br />

».<br />

« ON NE ME PREND<br />

JAMAIS LA TÊTE »<br />

Pas trop dur de gérer la pression ? « Je<br />

suis quelqu’un de bonne humeur, qui<br />

positive au maximum ». Et pour évacuer<br />

le trop-plein, Landry a sa recette :<br />

« du sport tous les <strong>jours</strong> ! Quatre à cinq<br />

fois par semaine, je vais courir, c’est<br />

mon échappatoire. En hiver, c’est sur le<br />

tapis du centre d’entraînement, avec<br />

de la musique ou alors au vallon, sur le<br />

port ».<br />

On l’imagine galoper des heures dans<br />

sa bulle en tentant d’établir la stratégie<br />

gagnante pour le prochain match... Il<br />

rigole. « Non, je préfère courir 40 minutes<br />

à un rythme effréné, en savourant<br />

les odeurs de la nature ». Et le regard<br />

des gens ? « Ça se passe bien. Ici, les<br />

gens sont sympas, savent faire la part<br />

des choses. On ne me prend jamais la<br />

tête. Je reçois des encouragements,<br />

notamment quand je vais courir. J’ai le<br />

droit à « Allez <strong>Brest</strong> ! », sourit-il.<br />

LA HAINE DE L’ENNUI<br />

Si le sport permet à Landry Chauvin de<br />

décharger toute la tension accumulée,<br />

sa femme et ses trois enfants sont des<br />

repères majeurs au quotidien. « J’ai<br />

une grande fille de 17 ans, un deuxième<br />

de 14 ans et un petit de 6 ans et<br />

j’adore jouer avec eux. Les avoir est un<br />

gros avantage pour moi. Je ne conçois<br />

pas le quotidien sans ma famille. S’il y<br />

avait un choix à faire lors d’une proposition,<br />

je ne partirai pas sans eux. C’est<br />

mon équilibre ». L’ennui, il n’aime pas.<br />

« Ce n’est pas que je sois hyperactif,<br />

mais je ne peux pas rester sans rien faire.<br />

S’il n’y a pas match pendant un<br />

week-end, ça va. Mais deux week-ends<br />

d’affilée, c’est trop ! ».<br />

Landry n’est pas vraiment du genre à<br />

profiter de son temps libre pour s’offrir<br />

un ciné en famille. « Le dernier film que<br />

je suis allé voir c’est Intouchables, ça<br />

remonte à loin ! Mon film culte ? Les<br />

démons de Jésus, j’aime cet humour<br />

décalé ». Il est plus télé. « Je suis très<br />

Pékin Express, j’aimerais le faire avec<br />

mon fils, et je suis aussi très séries françaises<br />

». Mais son grand amour reste le<br />

foot, même sur petit écran. Il en mange<br />

« le vendredi soir, le dimanche soir et<br />

de temps en temps le lundi soir, avec la<br />

ligue 2 ».<br />

L’AMOUR DU SPORT<br />

Depuis gosse, Landry rêve de foot. C’est<br />

sa vie. Tout comme les joueurs du Stade<br />

rencontrés, il n’a jamais voulu devenir<br />

astronaute ou pompier. Bon élève, il<br />

décroche à l’époque un bac B, (bac économique<br />

et social). En terminale, pas<br />

de contrat professionnel à l’horizon, il<br />

envisage de devenir professeur d’EPS<br />

voire journaliste sportif. « C’était le<br />

côté sportif que j’aimais, et aussi les<br />

reportages en immersion comme l’émission<br />

de Canal +, Intérieur sport. J’adore<br />

tous les sports ! Ce qui me plaisait dans<br />

ce métier et ce qui me plait dans la vie<br />

de tous les <strong>jours</strong>, c’est tout ce qui est<br />

lié à la création de quelque chose ».<br />

LA TÊTE SUR LES ÉPAULES<br />

Voilà près d’une heure que l’on discute.<br />

Landry Chauvin semble guidé par l’humilité,<br />

la discrétion et le travail. Des<br />

valeurs qu’il tient du sport collectif. «<br />

Ça te permet d’appréhender les différentes<br />

épreuves de la vie. De maitriser<br />

tes émotions, de surfer sur le positif, de<br />

prendre du plaisir. C’est ça que je veux<br />

transmettre à mes enfants. Du moment<br />

où tu travailles, tu es récompensé à un<br />

moment donné ».<br />

Est-il aussi paternaliste avec les<br />

joueurs ? « J’aime les relations humaines,<br />

c’est très important. Mais il faut<br />

avoir des limites dans l’affectif, ça peut<br />

être dangereux. Je me freine. Un coach<br />

doit être respecté, pas aimé, même si<br />

tu fais des déçus. Tu es payé pour faire<br />

des choix. On exerce des métiers privilégiés,<br />

il ne faut pas l’oublier ». Qu’espérez-vous<br />

pour 2013 ? « Professionnellement,<br />

obtenir un maintien serein sans<br />

avoir à attendre la dernière journée.<br />

Personnellement, la santé de mes proches,<br />

je ne demande rien de plus ».<br />

ORIANE MARREC

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