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Les<br />

Rencontres<br />

de la Fondation de France<br />

La coopération<br />

parents-enseignants<br />

à l’école primaire<br />

Journées de rencontre<br />

et d’échanges<br />

Actes des journées<br />

Strasbourg 26 mai 2004<br />

Paris 2 et 6 juin 2004


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Sommaire<br />

Pour mieux vivre ensemble à l’école 1<br />

Élisabeth Wattel-Buclet<br />

Philosophie et <strong>action</strong>s de la MAE 3<br />

Gérard Pégulu<br />

Les parents d’élèves et l’école 4<br />

Pierre Charbonnel<br />

Le rôle des parents dans la socialisation de l’enfant<br />

et son intégration à l’école 6<br />

Françoise Hurstel<br />

La concurrence éducative entre les parents<br />

et les enseignants à l’école primaire 9<br />

Daniel Gayet<br />

L’école primaire, un moment clé pour devenir parent d’élève 13<br />

Martine Kherroubi<br />

Synthèse des ateliers des 3 journées de rencontre des 22 écoles primées 16<br />

Bilan des journées consacrées à la coopération parents-enseignants 19<br />

Gabriel Langoüet<br />

Annexes<br />

Annexe 1<br />

Le Prix école 2002 et 2003, deux ans d’<strong>action</strong> pour valoriser la coopération parents-enseignants à l’école<br />

Annexe 2<br />

Le Prix école 2002 et 2003, liste des 120 écoles primées<br />

Annexe 3<br />

Le Prix école 2002 et 2003, portraits des 22 écoles primées à l’unanimité des membres du jury


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Pour mieux vivre ensemble à l’école<br />

Pour mieux vivre ensemble à l’école<br />

Élisabeth Wattel-Buclet<br />

Responsable du programme Enfance<br />

La Fondation de France vous remercie d’avoir répondu<br />

nombreux à son invitation. Les journées de rencontre<br />

auxquelles vous avez accepté de participer doivent être<br />

l’occasion de réfléchir ensemble sur le thème de la<br />

Coopération parents-enseignants à l’école maternelle et<br />

élémentaire. Pour enrichir notre réflexion commune,<br />

vingt-deux écoles engagées dans cette démarche et<br />

lauréates des « Prix École » (il leur a été décerné à l’unanimité<br />

du jury) y sont d’ailleurs associées. Chacune y est<br />

représentée par deux parents, un enseignant et le<br />

directeur de l’école.<br />

Ces rencontres nous semblent importantes. D’une part,<br />

elles doivent permettre de favoriser les échanges autour<br />

de pratiques qui, si elles prennent parfois des formes<br />

différentes, sont toutes animées d’un même esprit.<br />

D’autre part, elles permettront également d’en mesurer<br />

les bénéfices sans occulter les difficultés rencontrées lors<br />

de la mise en œuvre des <strong>action</strong>s. Enfin, elles nous<br />

aideront à mieux comprendre vos attentes. Elles doivent<br />

en tout cas constituer une étape essentielle dans<br />

l’évolution de notre programme « École » : poser les<br />

bases du futur cahier des charges pour la recherche que<br />

nous avons prévu de lancer courant 2005 sur ce sujet<br />

encore assez peu exploré.<br />

L’organisation de ces journées, il faut le préciser, est le<br />

fruit d’une réflexion commune et d’un partenariat étroit<br />

entre la Mutuelle Assurances Élèves MAE, l’Observatoire<br />

de l’Enfance, le comité Enfance de la Fondation de France<br />

et des représentants de nos délégations régionales.<br />

Certains de leurs membres sont ici présents et animeront<br />

ces journées. Qu’ils en soient vivement remerciés, en<br />

particulier la MAE qui nous accompagne depuis trois<br />

ans. Au cours de ces deux dernières années, notamment,<br />

elle nous a apporté une aide précieuse en relayant<br />

l’information sur le Prix École grâce à la diffusion de nos<br />

plaquettes par le biais de son journal, diffusé à l’ensemble<br />

des écoles. Sans oublier sa contribution, non moins<br />

précieuse, que représente le financement de huit de ces<br />

prix en 2003. Enfin, c’est par son intermédiaire qu’un<br />

autre partenaire, l’Observatoire de l’Enfance en France,<br />

nous a rejoints.<br />

En introduction de ces journées, Pierre Charbonnel,<br />

chercheur à l’Observatoire de l’Enfance précisément, fera<br />

un rapide historique de la relation parents-enseignants. Il<br />

sera suivi de l’intervention d’un spécialiste, différent selon<br />

la journée afin d’aborder notre thème sous plusieurs<br />

angles (psychologique, pédagogique, sociologique).<br />

Ensuite, des travaux en ateliers vont être proposés : trois<br />

ateliers distincts (un atelier « directeur », un atelier<br />

« enseignant » et un atelier « parents ») pour un thème<br />

unique, « Les bénéfices tirés de la coopération parentsenseignants<br />

pour les adultes ». En fin de matinée, les<br />

rapporteurs restitueront l’essentiel des discussions<br />

d’ateliers en séance plénière. L’après-midi, une seconde<br />

phase de travaux en ateliers permettra d’aborder à<br />

nouveau le thème des bénéfices de la coopération parentsenseignants,<br />

mais cette fois pour les enfants. Parents et<br />

enseignants seront mélangés, la composition des ateliers<br />

respectant toutefois une parité. Comme le matin, les<br />

rapporteurs résumeront les travaux en séance plénière à<br />

l’issue de ces ateliers.<br />

La clôture de chacune de ces journées sera assurée par<br />

Gabriel Langouët, professeur émérite de l’Université<br />

Paris V et directeur de l’Observatoire de l’Enfance. Il lui<br />

reviendra la rude tâche d’en réaliser la synthèse.<br />

Pour rappel, le programme Enfance de la Fondation de<br />

France existe dans sa forme actuelle depuis 1996 : il<br />

s’agissait au départ de mettre en place une démarche de<br />

prévention de la violence. Depuis, il a connu quelques<br />

inflexions et ses trois axes d’intervention se déclinent<br />

aujourd’hui autour du « Mieux vivre ensemble dans la<br />

famille, à l’école et dans la cité » ainsi que sur le thème de<br />

l’Enfance abandonnée.<br />

Au chapitre Famille, le programme d’<strong>action</strong>s est dirigé<br />

sur l’aide à la parentalité des familles en grandes<br />

difficultés psycho-sociales. Au chapitre École, les <strong>action</strong>s<br />

de coopération parents-enseignants sont privilégiées<br />

depuis 2002, se substituant au programme de soutien aux<br />

<strong>action</strong>s de prévention de la violence. Enfin, au chapitre<br />

Cité, nous encourageons les démarches de création<br />

artistique avec des enfants de six à douze ans, en priorité<br />

ceux de milieux ou de territoires défavorisés. Dans<br />

certaines de ses délégations, la Fondation de France<br />

accorde également des aides sous forme de bourses à des<br />

orphelins ou des subventions à des Maisons d’enfants à<br />

caractère social.<br />

Le soutien financier apporté à ces programmes n’est<br />

évidemment possible que grâce à la générosité des<br />

donateurs qui accordent leur confiance à la Fondation de<br />

France. Car celle-ci, organisation privée et indépendante<br />

créée en 1969, ne reçoit aucune subvention de l’État. Elle<br />

agit selon deux mécanismes bien distincts : d’une part au<br />

travers des fondations qu’elle abrite, d’autre part au travers<br />

de ses propres programmes. Les fondations abritées – elle<br />

en compte actuellement cinq cent trente – résultent de la<br />

volonté de personnes de cœur qui donnent des sommes<br />

importantes pour soutenir des <strong>action</strong>s ou donner des prix et<br />

bourses. Les dons et legs lui permettent de créer des<br />

programmes d’<strong>action</strong>s originaux et innovants dans tous les<br />

domaines de l’intérêt général (économie et solidarités,<br />

santé, éducation, culture et environnement). Par-delà<br />

l’aspect financier, la Fondation de France cherche donc à<br />

être à l’écoute des besoins de la société dans laquelle nous<br />

vivons et à apporter des réponses humaines et adaptées qui<br />

s’appuient sur la dignité et l’autonomie des personnes. Ces<br />

journées de réflexion autour de l’école s’inscrivent dans<br />

cette quête et cette volonté.<br />

1


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Philosophie et <strong>action</strong>s de la MAE<br />

Philosophie et <strong>action</strong>s de la MAE<br />

Gérard Pégulu<br />

Responsable Secteur Prévention de l’union des MAE<br />

Depuis sa fondation, en 1932, la MAE, première assurance<br />

scolaire, a toujours placé au centre de ses préoccupations les<br />

élèves des établissements publics, de la maternelle à l’université.<br />

Très attachée à l’éthique mutualiste voulue par ses<br />

créateurs et par les enseignants, elle fait vivre les principes<br />

de l’économie sociale et solidaire en apportant une écoute<br />

attentive et personnalisée à tous les acteurs de l’éducation.<br />

Sa mission est d’apporter une réponse mutualiste toujours<br />

plus ajustée aux problèmes causés par l’accident au cours<br />

de la vie scolaire et de la vie privée de l’enfant.<br />

Bien que notre mutuelle évolue aujourd’hui dans un<br />

monde très concurrentiel, elle n’a jamais été imitée, sans<br />

doute grâce aux femmes et aux hommes bénévoles qui<br />

œuvrent en son nom dans tous les départements. Comme<br />

tous ceux qui sont présents ici, ils placent les enfants et leurs<br />

familles au cœur de leur <strong>action</strong>. Ainsi, en 2003-2004,<br />

3 500 000 élèves et leurs familles nous ont fait confiance.<br />

Parce qu’ils savent que chez nous, les valeurs humaines<br />

priment sur les valeurs de l’argent et permettent une<br />

approche totalement diffé-rente du sinistre. Conscients<br />

des difficultés que peuvent engendrer, pour l’élève, un<br />

accident, nous adaptons en effet le plus souvent possible<br />

nos garanties à l’âge des enfants. Par exemple, le<br />

lancement, il y a quelques années, de MAE-Famille nous<br />

a permis de répondre à la demande des parents touchés<br />

par un accident et d’aider les enfants à passer la période<br />

difficile occasionnée par un sinistre familial. Les<br />

étudiants et les jeunes n’ont pas non plus été oubliés<br />

puisque nous avons créé pour eux une MAE-Jeunes et<br />

une MAE-Habitation-Etudiants.<br />

Cela dit, chaque jour, nos collaborateurs<br />

départementaux sont à l’écoute des adhérents et<br />

apportent, parfois même au-delà des engagements<br />

contractuels, une réponse aux situations difficiles qu’ils<br />

rencontrent. Le secteur « Action sociale nationale et<br />

Secours exceptionnels » départemental permet d’aider<br />

les familles dans le besoin à la suite d’un accident. Ce<br />

message doit être diffusé : si, dans vos écoles, vous<br />

rencontrez des familles touchées par l’accident, sachez<br />

que la MAE peut les aider. Des secours exceptionnels<br />

départementaux et des aides mutualistes à caractère<br />

exceptionnel, au niveau national, peuvent être attribués<br />

aux familles le plus sévèrement touchées. La MAE peut<br />

suivre et soutenir ses jeunes adhérents handicapés à la<br />

suite d’un accident, et ce jusqu’à leur majorité. Elle peut,<br />

par exemple, apporter un plus aux prestations reçues<br />

pour un projet spécifique : aménagement d’un véhicule,<br />

d’une salle de bain, amélioration intérieure d’une<br />

chambre, etc. Il est donc important de le souligner :<br />

nous ne sommes plus seulement, aujourd’hui, le<br />

spécialiste de l’élève et de l’assurance scolaire mais aussi<br />

celui du jeune et de sa famille.<br />

Autre point important : la prévention est un secteur en<br />

pleine extension au sein de notre mutuelle. La MAE<br />

développe en effet de plus en plus d’<strong>action</strong>s auprès des<br />

enseignants et de leurs élèves, mettant à leur disposition de<br />

nombreux outils. Le catalogue « prévention », distribué<br />

dans les écoles, présente d’ailleurs ces matériels. Trois<br />

thèmes sont ainsi proposés aux écoles primaires et aux<br />

établissements secondaires : les accidents domestiques, les<br />

accidents de la route et la citoyenneté. Pour chaque thème,<br />

notre mutuelle prête l’exposition, les documents et les<br />

cassettes vidéo. Le dernier en date, le CD-ROM<br />

«Anastase, apprends-moi la rue», porte sur la Sécurité<br />

Routière et prépare les élèves à l’APER (Attestation de<br />

Première Éducation à la Route). Notre rôle est en<br />

l’occurrence de faire prendre conscience, grâce à la<br />

connaissance de l’environnement de la rue, des risques<br />

quotidiens et des responsabilités de chacun. Notre<br />

mutuelle se met ainsi à la disposition des écoles pour leur<br />

permettre de mieux assurer leur mission.<br />

Comme l’an passé, l’<strong>action</strong> de la Fondation de France sur<br />

le thème de « la coopération parents-enseignants à l’école »<br />

a, cette année encore, retenu toute notre attention. Et il<br />

nous a semblé naturel que la MAE s’inscrive à nouveau<br />

dans cette démarche qui relève de la même idée, celle<br />

d’associer parents et enseignants pour définir les<br />

meilleurs moyens d’<strong>action</strong>s possibles pour les élèves, dans<br />

le cadre de l’école, mais également pour la famille et<br />

l’enfant, dans le cadre de leur vie privée. C’est la raison<br />

pour laquelle nous sommes présents à vos côtés. C’est la<br />

raison pour laquelle nous avons apporté notre soutien au<br />

concours organisé par la Fondation de France.<br />

En 2003, le partenariat passé avec la Fondation de France<br />

nous a amenés à primer huit écoles ayant obtenu<br />

l’unanimité du Jury pour leur démarche de coopération<br />

parents-enseignants. Les <strong>action</strong>s menées au sein de ces<br />

établisse-ments montrent que l’évolution des rapports entre<br />

les acteurs de la communauté éducative est nécessaire.<br />

Souhaitons qu’elles soient le germe de nouveaux<br />

partenariats qui permettront, partout, de faire avancer<br />

l’école, de faire que l’écolier s’y sente bien, qu’il ait plaisir à<br />

y développer ses savoirs, ses savoir-faire, ses savoir-être.<br />

Un dernier mot pour dire que nous sommes<br />

particulièrement heureux de voir l’Observatoire de<br />

l’Enfance en France associé à cette démarche. À plusieurs<br />

occasions, il a mis ses compétences et ses talents au<br />

service de la MAE, notamment en 2003, en nous aidant<br />

à organiser et à mettre en place les travaux du congrès de<br />

Toulouse qui avait comme thème « L’engagement<br />

militant, dans la mutuelle, des parents et des<br />

enseignants ». C’est dire la continuité de notre réflexion<br />

et la proximité de nos démarches.<br />

2


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Les parents d’élèves et l’école :«À qui appartient l’enfant ?»<br />

Les parents d’élèves et l’école :<br />

«Àqui appartient l’enfant ? »<br />

Pierre Charbonnel<br />

Chercheur à l’Observatoire de l’Enfance<br />

Pierre CHARBONNEL lance le sujet des parents à l’école<br />

en le situant dans une perspective historique, et en se<br />

centrant sur l’enfant. Il part donc, dans ce but, de la<br />

question de Jean Hébrard, lors de sa participation à<br />

l’université d’été de l’IUFM de Créteil, en juillet 2001 :<br />

«Àqui appartient l’enfant ? ».<br />

Pourtant, cette question ne s’est pas toujours posée<br />

puisque, pendant très longtemps, l’enfant tel que nous le<br />

connaissons actuellement, comme être social en<br />

formation, n’existait pas. On passait ainsi directement et<br />

sans transition de l’état d’infans (ce qui signifie « celui qui<br />

ne parle pas »), nourri et totalement assisté, au statut<br />

d’adulte ; et cela vers 7 ans, c’est-à-dire à l’âge considéré à<br />

l’époque comme âge de raison par l’Église ; et on devenait<br />

alors, selon la position sociale, travailleur à part entière,<br />

ou apprenti officier, voire apprenti prince ou même<br />

carrément apprenti roi…<br />

En fait, c’est à partir de la fin du XVI e siècle que l’enfance<br />

commence progressivement à acquérir un statut ; statut<br />

qui s’affirmera définitivement au XVIII e avec, par<br />

exemple, Rousseau et son Émile.<br />

Dès lors, se pose la question « À qui appartient<br />

l’enfant ? ». « Àl’Église », répond sans hésiter le Concile<br />

de Trente, en ré<strong>action</strong> à la Réforme protestante qui<br />

confiait l’éducation religieuse aux familles et la lecture<br />

personnelle des « Écritures ». Se tisse alors, en ré<strong>action</strong>,<br />

un réseau dense d’écoles catholiques, dont celles des<br />

« Frères de l’école chrétienne » de J.-B. de la Salle<br />

constituent l’expression la plus élaborée, puisqu’elles<br />

serviront de modèle à la plupart des institutions scolaires<br />

actuelles (s’agissant notamment de l’enseignement<br />

successif, les frères s’implantant généralement par trois).<br />

«À qui appartient l’enfant ? ». «À la Nation »,<br />

affirment les révolutionnaires de 1789 ; et on se souvient<br />

par exemple d’un des nombreux projets scolaires de<br />

l’époque, celui de Le Pelletier de Saint Fargeau, qui<br />

préconisait d’enlever les enfants à leur famille dès leur<br />

plus jeune âge et de les éduquer en internat, afin de les<br />

soustraire à l’influence de l’Église, dans le but de faire<br />

émerger « l’homme nouveau ».<br />

«À qui appartient l’enfant ? ». «À la Nation et à la<br />

Patrie », répond la troisième République débutante qui<br />

forme ainsi non seulement de futurs citoyens, mais aussi<br />

de futurs patriotes (en attestent, par exemple, les fameux<br />

« bataillons scolaires »). Et dans ce but cette troisième<br />

République rend l’école obligatoire (enfin, « l’instruction »,<br />

mais cela revient au même pour plus de 99% de la<br />

population de l’époque).<br />

Mais cette obligation va provoquer du coup une double<br />

situation schizophrénique : pour tous les enfants d’abord<br />

qui, six heures par jour cessent d’être des « enfants »<br />

pour devenir des « élèves » ; pour les parents, ensuite qui,<br />

du même coup, et pendant le même temps deviennent des<br />

« parents d’enfants » « parents d’élèves », dépossédés<br />

d’une partie de leurs prérogatives, partiellement captifs<br />

de l’institution, qu’ils l’aient souhaité ou non.<br />

Ainsi, progressivement, la question va-t-elle se modifier :<br />

de « Àqui appartient l’enfant ? » on glisse, au début du<br />

siècle dernier à « Àqui appartient l’élève ? » ; et cela va<br />

déboucher sur une situation carrément conflictuelle.<br />

Car les familles ne vont avoir de cesse de récupérer les<br />

prérogatives qui leur ont été enlevées. C’est ainsi que<br />

naîtront les associations de parents d’élèves dont,<br />

chronologiquement, pour ne citer que les deux plus<br />

importantes, la fédération des PEEP, et la FCPE.<br />

Actuellement, pour mémoire, quatre associations sont<br />

ministériellement reconnues :<br />

la FCPE, Fédération des conseils de parents d’élèves,<br />

les PEEP, Parents d’élèves de l’enseignement public,<br />

l’UNAAP, Union nationale des associations autonomes<br />

de parents d’élèves,<br />

la FNAPE, Fédération nationale des associations des<br />

parents d’élèves des écoles publiques.<br />

Un certain nombre sont des associations locales, dont<br />

certaines reçoivent une habilitation rectorale. Un grand<br />

nombre, enfin, sont de simples groupements de parents<br />

d’élèves.<br />

Les parents d’élèves, sous forme de représentants, entrent<br />

officiellement dans le second degré en 1968 et à l’école<br />

primaire en 1977, lors de la création des conseils d’écoles.<br />

Mais cela ne se fait pas sans conflits : ainsi les PEEP<br />

rompent-elles avec la société des agrégés et le SNALC,<br />

dont ils étaient très proches ; et la FCPE, pour sa part,<br />

s’oppose brutalement au Syndicat National des<br />

Instituteurs qui, avec la Ligue de l’enseignement, était<br />

pourtant à son origine.<br />

C’est la loi d’Orientation de 1989 qui institutionnalise<br />

définitivement la place des parents dans le système<br />

éducatif en les consacrant « membres de la communauté<br />

éducative », et en définissant avec précision leur statut<br />

dans les divers conseils scolaires, ainsi que leur présence<br />

dans les instances consultatives départementales,<br />

académiques et même dans l’instance nationale, que<br />

constitue le Conseil supérieur de l’Éducation nationale.<br />

3


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Les parents d’élèves et l’école :«À qui appartient l’enfant ?»<br />

Ainsi, de captifs de l’institution, les parents d’élèves en<br />

sont devenus des partenaires institutionnels, dotés de<br />

certains droits. Pourtant cette « reconquête » n’est que<br />

très partielle : le rôle des parents reste la plupart du temps<br />

exclusivement consultatif, ils n’ont aucun droit de regard<br />

dans le domaine pédagogique, et ils ne peuvent pas<br />

choisir l’établissement scolaire qu’ils souhaitent (du<br />

moins en théorie car on connaît les diverses stratégies<br />

utilisées par les plus socialement favorisés pour<br />

contourner la carte scolaire…). Tout au plus, dans<br />

certains cas, ont-ils le dernier mot en matière<br />

d’orientation. Pourtant, beaucoup d’enseignants voient<br />

dans ces timides avancées une atteinte insupportable à<br />

leurs prérogatives professionnelles.<br />

Ainsi, contrairement aux apparences, les choses sont-elles<br />

loin d’être apaisées et le « combat » continue, les parents<br />

cherchant à augmenter leur influence dans le système<br />

éducatif, l’école essayant de son côté de récupérer une<br />

partie du terrain perdu. L’actualité le démontre<br />

amplement à travers, par exemple, la récente prise de<br />

position de l’actuel ministre ; ce qu’illustre parfaitement<br />

un dessin de Pancho, paru dans Le Monde du 31 mai.<br />

4


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Le rôle des parents dans la socialisation de l’enfant et son intégration à l’école<br />

Le rôle des parents dans la socialisation<br />

de l’enfant et son intégration à l’école<br />

Françoise Hurstel<br />

Professeur de psychologie, psychanalyste<br />

Mon argument est à la fois simple et complexe. Les rôles<br />

et les places des parents et des professionnels de l’enfance<br />

ne sont pas les mêmes pour la socialisation de l’enfant. Ils<br />

sont complémentaires. Mais en quoi sont-ils complémentaires<br />

? Qu’est ce que la socialisation ? Et en quoi<br />

consiste le rôle de chacun, parents et professionnels ?<br />

Selon le grand dictionnaire de la Psychologie, Larousse,<br />

la socialisation se définit ainsi : « les processus<br />

d’adaptation d’un enfant au milieu socio-culturel dans<br />

lequel il est élevé (apprentissage des normes…) ». Ces<br />

processus et ces apprentissages supposent la mise en<br />

œuvre de deux registres distincts. Le premier, du point de<br />

vue du développement de l’enfant, revient aux parents et<br />

le second aux professionnels de l’enfance.<br />

Les rôle et place respectifs des parents<br />

et des professionnels pour la socialisation<br />

Le premier registre est ce qui permet que des apprentissages<br />

se fassent : il est en quelque sorte le substrat à<br />

partir duquel les apprentissages sociaux et les processus<br />

d’adaptation seront possibles. Ce registre est celui selon<br />

lequel un enfant entre dans la vie humaine, devient un<br />

humain et un sujet en s’appropriant langage et culture, en<br />

s’identifiant à son prénom et à son nom. Ce registre est la<br />

base à partir de laquelle se feront les apprentissages ; il est<br />

le moteur qui permettra à l’enfant de se développer.<br />

À cette tâche que j’appelle « les pré-requis » de la<br />

socialisation (par analogie avec les pré-requis de la<br />

lecture par exemple) les parents (qu’ils soient naturels ou<br />

adoptifs et même « famille d’accueil ») sont convoqués.<br />

J’appelle « transmission de la dette de vie » de génération<br />

en génération ce qui permet qu’un enfant entre dans le<br />

registre de l’humanité, du langage et de la culture. Voici<br />

comment Françoise Dolto définissait cette dette qui<br />

revient aux parents : « La vie donnée ne reste humanisée<br />

de génération en génération que si se transmet en même<br />

temps qu’elle une dette »... « Le petit d’homme éprouve<br />

très vite le sentiment que ceux qui lui ont donné la vie ont<br />

contracté une dette à son égard : ce qu’ils lui doivent,<br />

c’est la dette de vie ; en donnant la vie biologique les<br />

parents se sont engagés à délivrer suffisamment de<br />

sollicitude, de limitations, et d’interdits pour qu’il<br />

s’humanise. Ensuite, ils lui transmettront les savoir-faire<br />

nécessaires pour trouver sa place dans l’échange en<br />

société ». Et encore « Si des humains ne viennent pas<br />

appeler cette vie biologique, à s’humaniser, alors c’est<br />

l’autisme ou bien la psychose. Si l’enfant est accueilli par<br />

des loups, il devient un enfant loup. Le seul programme<br />

génétique est incapable d’humaniser la vie. L’humanisation<br />

relève d’un entourage humain, animé par le sentiment<br />

d’une dette dont on doit s’acquitter ». Citations de Pierre<br />

Kammerer dans Adolescents dans la violence, Gallimard,<br />

2000.<br />

Pour résumer le rôle des parents par une formule<br />

emprun-tée encore une fois à Pierre Kammerer, je dirai<br />

que « les parents apprennent aux enfants à désirer selon<br />

les lois humaines ». L’amour et les interdits des parents<br />

sont au service de cette aptitude à désirer selon ces lois.<br />

Le deuxième registre est celui de l’adaptation à la vie<br />

sociale et aux apprentissages, ainsi qu’à l’entrée dans les<br />

savoirs. C’est ce monde que l’enfant devient capable<br />

d’explorer et de s’approprier et c’est plus particulièrement<br />

à ces tâches que les professionnels de l’enfance<br />

sont convoqués. En cela ils prolongent sur un mode<br />

spécifique, le rôle des parents.<br />

Bien entendu, ces distinctions sont schématiques mais<br />

elles marquent bien ce qu’il en est des rôles respectifs<br />

fondamentaux des parents et des professionnels. Elles<br />

sont schématiques en ce que les parents eux aussi permettent<br />

des formes de socialisation et des apprentissages au<br />

sein de la famille. Quant aux professionnels ils sont<br />

confrontés à travers les apprentissages et les savoirs qu’ils<br />

offrent aux enfants, à leur permettre de saisir le sens de<br />

ce qu’est être un petit des hommes et un citoyen.<br />

Pour montrer en quoi la place et le rôle des parents et des<br />

enseignants diffère, je citerai deux exemples vécus.<br />

Ils illustrent ce qu’est cette transmission de la « dette de<br />

vie » par les parents et répondent à deux questions : de quoi<br />

est faite cette dette ? et comment transmettre cette dette ?<br />

Le premier est une anecdote qui m’a été rapportée lors<br />

d’un colloque sur « L’autorité des parents » (Marseille,<br />

2000). Il permet de réfléchir sur la place respective des<br />

parents et des professionnels. C’est une mère qui arrive à la<br />

crèche avec, sous un bras, son enfant de deux ans et dans<br />

l’autre main les chaussures de l’enfant. L’éducatrice les<br />

attend. Elle dit à l’enfant : « Maxime tu sais que tu dois<br />

mettre tes chaussures… ». Ce qu’il fait sur le champ. La<br />

mère demande : « Comment avez-vous fait ? ». Réponse :<br />

« Je lui ai dit de les mettre ».<br />

Le commentaire, à l’époque, avait été « Les parents n’ont<br />

plus d’autorité, les enseignants en ont encore ». Interprétation<br />

avec laquelle je ne suis pas d’accord. Les parents et<br />

les professionnels ne sont pas à la même place par<br />

rapport à l’enfant. La crèche, le jardin d’enfant ou les<br />

écoles maternelles sont des lieux de vie où l’enfant est<br />

confronté à un groupe et a envie de s’y faire admettre.<br />

5


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Le rôle des parents dans la socialisation de l’enfant et son intégration à l’école<br />

Il se soumettra pour cela aux règles de l’institution.<br />

D’autre part, l’éducatrice n’est pas en situation de<br />

proximité ou d’intimité avec l’enfant : il y a entre elle et<br />

lui une distance affective qui fera qu’elle peut parler et<br />

être écoutée. De son côté, le parent - mère ou père - est<br />

dans une position de proximité très grande (surtout les<br />

mères) avec leur enfant. Non seulement les parents sont<br />

là depuis la naissance de l’enfant, mais ils investissent<br />

fortement cet enfant comme une partie d’eux-mêmes (ce<br />

qu’on appelle le narcissisme). Les parents sont inscrits<br />

dans une continuité généalogique où, à travers leur<br />

enfant, c'est leur propre enfance qu’ils revivent et les liens<br />

avec leur propre parents. Tout cela s’inscrit aujourd’hui<br />

dans un désarroi général qui fait de la parentalité une<br />

épreuve difficile : avec les transformations de la famille,<br />

de la conjugalité, et du statut de l’enfant devenu « sujet »<br />

de droit et une personne dont l’expression est à respecter,<br />

les parents sont confrontés à une multitude de repères<br />

souvent contradictoires. Ils culpabilisent vite et se sentent<br />

des parents dépassés par l’éducation. Pour le dire<br />

brièvement, les parents sont profondément impliqués<br />

dans des relations passionnelles et l’éducation navigue<br />

entre proximité et distance, entre passion, amour et<br />

violence... Ce qui n’est pas le cas des professionnels qui<br />

accueillent les enfants hors de la famille.<br />

Le deuxième exemple m’a été fourni par le récit d’une<br />

directrice d’école maternelle de la Seine-Saint-Denis,<br />

Mme Hoogstaël, en 2003. Il permettra d’aborder la<br />

transmission de la «dette de vie ». Il s’agit d’un cas extrême,<br />

celui d’un enfant livré à ses pulsions.<br />

Àtrois ans, cet enfant est instable, agressif envers ses<br />

camarades qu’il violente par moments, impulsivement.<br />

J’ai vu ses parents qui disent, dans un premier temps,<br />

qu’il est « plein de vie », « qu’un enfant ça doit bouger »…<br />

Or, chez lui, il fait ce qu’il veut. Mais dans un deuxième<br />

temps, le père dit à la maîtresse qu’à la maison ils ne s’en<br />

sortent plus. J’ai vu l’enfant avec ses parents. Il était<br />

habillé en petit mâle, crâne rasé à la Barthez. Sa mère<br />

l’appelle mon petit homme. Chez lui, il dit « je veux ça,<br />

tu vas me l’acheter ; fais ci, fais ça… » Les parents, eux,<br />

ils obéissent : ils tiennent toujours le même discours : « il<br />

a à peine trois ans ». Après les vacances, ils sont allés à la<br />

consultation de l’hôpital Robert Debré. Maintenant<br />

l’enfant prend de la Ritaline. Je pense qu’avec des parents<br />

plus fermes, il n’en aurait pas eu besoin…<br />

Ce récit recèle tous les éléments nécessaires à une<br />

réflexion sur la « dette de vie ». Plusieurs des éléments la<br />

constituant sont ici manquants. Et l’école maternelle<br />

hérite de ces manques.<br />

La transmission de la dette de vie,<br />

condition préalable à la socialisation<br />

des enfants<br />

Il y a de la part de ces parents une véritable difficulté à dire<br />

non à leur enfant, à lui imposer des limites et surtout à<br />

soutenir une position d’autorité à son égard. Ce qui soustend<br />

ces difficultés, c’est une position généalogique que les<br />

parents ne peuvent tenir. La position généalogique garante<br />

de la transmission de la dette, est une position différenciée<br />

de celle de l’enfant, une position de responsabilité.<br />

Les parents ne peuvent pas être les copains, les complices,<br />

les frères de leur enfant. La position de parents suppose des<br />

renoncements et des frustrations inhérents au rôle et à la<br />

responsabilité qui est la leur. Ici rien de tel. À la question<br />

« qui commande ? », la réponse est « l’enfant ». Il y a<br />

inversion des rôles.<br />

L’enfant dans cet exemple est au centre de la famille et<br />

non à la périphérie comme le suggère Françoise Dolto<br />

dans ses entretiens avec la juge Andrée Ruffo (1999).<br />

Il est non seulement le centre de la famille mais il en est<br />

le roi et en passe d’en devenir le tyran.<br />

En effet, ce qui constitue la « dette de vie » est fait de la<br />

canalisation, de la pacification des pulsions qui habitent<br />

tout enfant dès sa naissance. C’est là-dessus que les<br />

interdits doivent porter. Or, ces interdits, les parents se les<br />

imposent et l’imposent à l’enfant.<br />

Mettre l’enfant à la périphérie de la famille, c’est ne pas<br />

en faire un objet érotique, de jouissance. Et pour cela, il<br />

y a trois interdits fondamentaux, tous constitutifs de<br />

l’interdit de l’inceste que les parents s’imposent, tout en<br />

les imposant à l’enfant. Ce sont ces interdits imposés aux<br />

pulsions qui permettent à un enfant de désirer selon les<br />

lois, donc de se socialiser. Ces interdits fondamentaux<br />

portent sur les pulsions orales dans la relation archaïque<br />

à la mère. Sur les pulsions anales aussi : interdit de la<br />

destruction de l’autre et de soi-même dans les relations à<br />

autrui, l’exemple du passage de la morsure au baiser<br />

permet de saisir la nature de ces pulsions anales. Et enfin<br />

sur les pulsions génitales à orienter hors des membres de<br />

la famille. Chacun de ces interdits, lorsque les parents s’y<br />

plient et les imposent aux enfants, va permettre un<br />

progrès au sens d’une ouverture vers autre chose, vers<br />

un ailleurs. Ainsi, sevrer un enfant du sein ou du biberon<br />

dans un rapport de corps à corps avec la mère lui permet<br />

d’entrer dans le langage pour communiquer. L’interdit de<br />

la destruction permet de créer et d’entrer dans des<br />

rapports constructifs avec l’autre. L’enfant, de gré ou de<br />

force, oriente ainsi ses désirs vers des désirs acceptables<br />

dans le monde humain.<br />

Dans le cas du petit bonhomme décrit par la directrice, le<br />

lien à la mère est marqué à la fois d’un érotisme oral et<br />

génital (« mon petit homme »). On peut alors se<br />

demander si la fonction paternelle, cette fonction tierce<br />

entre la mère et l’enfant qui permet la pacification des<br />

pulsions, peut ici s’exercer. Le père semble n’avoir ni<br />

place, ni fonction pour l’enfant. Mais il semble ne pas<br />

beaucoup compter pour la mère comme compagnon<br />

érotique. Le conjugal est mis au deuxième plan, pour ne<br />

pas dire qu’il est devenu inexistant par rapport au<br />

parental qui occupe toute la scène. Lorsque Françoise<br />

Dolto avance que l’enfant n’est pas au centre de la<br />

famille, c’est cela qu’elle veut dire : que les liens entre<br />

deux adultes, liens de désirs sexuels et érotiques sont<br />

premiers et doivent le rester. L’enfant ne peut être l’objetfétiche<br />

d’un parent. On peut se demander ce qui, dans<br />

cette histoire, amène les parents à une telle absence de<br />

6


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Le rôle des parents dans la socialisation de l’enfant et son intégration à l’école<br />

responsabilité parentale... Probablement qu’eux-mêmes<br />

n’ont pas reçu de leurs parents la transmission de la dette<br />

sous forme d’interdits et d’ouverture. Mais j’avoue qu’ici,<br />

j’en suis réduite à des hypothèses puisqu’aucun élément<br />

de l’histoire transgénérationnelle de ces parents n’est<br />

connu de la directrice qui en a fait le récit.<br />

Pour conclure, rappelons quelques définitions qui<br />

permettront peut-être d’éclairer ce récit. L’autorité, c’est<br />

l’échange, le respect de la personne, elle est nécessaire<br />

pour la vie en société et le développement de la personne.<br />

L’autoritarisme, c’est le pouvoir. Être autoritaire, c’est<br />

donner des ordres sans explications…<br />

Pour en revenir aux rôles respectifs des parents et des<br />

professionnels, encore quelques précisions. Les parents<br />

ont à être soutenus dans leur responsabilité parentale.<br />

C’est souvent ce que les professionnels peuvent faire de<br />

mieux dans les cas où il y a des difficultés graves. Et<br />

plutôt que de mettre sous Ritaline un enfant de trois ans,<br />

il serait plus bénéfique pour son avenir de l’aider à<br />

surmonter ce qui apparaît déjà comme de graves éléments<br />

névrotiques. Notamment en faisant appel à des lieux de<br />

paroles où seraient pris et entendus l’enfant et ses<br />

parents. Dans les cas ordinaires - car toutes sortes de<br />

difficultés surgissent au décours du développement d’un<br />

enfant - la possibilité de participer à des groupes de<br />

paroles entre parents, comme cela a été suggéré dans les<br />

expériences des écoles présentes, et à des discussions avec<br />

les enseignants, est une solution bénéfique. Elle permet<br />

que se tissent des liens entre parents et professionnels.<br />

Ces liens sont positifs : l’enfant y trouve une continuité<br />

entre vie familiale et vie de groupe sans que l’une<br />

remplace l’autre, avec le respect des spécificités des rôles<br />

de chacun. Pour un enfant, l’intégration dans ce nouveau<br />

milieu de vie qu’est l’école maternelle en sera facilité.<br />

C’est ce à quoi visait la création par Françoise Dolto des<br />

Maisons vertes pour des enfants de moins de trois ans.<br />

Bibliographie<br />

Pour plus de précisions et compléments sur cet exposé :<br />

HURSTEL Françoise, L’Autorité malmenée, article paru<br />

dans Le Furet n°41, 2003.<br />

KAMMERER Pierre, Adolescents dans la violence,<br />

Gallimard, 2000.<br />

7


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

La concurrence éducative entre les parents et les enseignants à l’école primaire<br />

La concurrence éducative entre les parents<br />

et les enseignants à l’école primaire<br />

Daniel Gayet<br />

Maître de conférences, Université Paris X - Nanterre<br />

Je me suis toujours intéressé à la mise en rapport de<br />

l’éducation familiale et de l’éducation scolaire : il y a<br />

quel-ques années, en tant que professeur-formateur des<br />

futurs professeurs des écoles à l’IUFM et aujourd’hui,<br />

dans le cadre de mon activité professionnelle au sein<br />

d’une équipe « éducation familiale » concernée par les<br />

pratiques éducatives des familles.<br />

Tout ne se joue pas en classe. L’élève arrive à l’école avec<br />

des croyances (à quoi sert l’école ? à quoi sert le savoir ?),<br />

des habitudes, des principes plus ou moins adaptés aux<br />

exigences du système scolaire et de ses représentants (eux<br />

aussi plus ou moins rigides).<br />

Il semblerait que l’harmonie entre les pratiques éducatives<br />

des familles et celles de l’école favoriserait la réussite<br />

scolaire.<br />

Trois variables peuvent expliquer l’adaptation de l’enfant<br />

aux attentes du système scolaire :<br />

la 1<br />

ère<br />

est la distance culturelle qui existe entre la famille<br />

de l’enfant et l’école ; il y a une sélection sociale qui<br />

s’opère : un enfant de milieu culturellement favorisé a plus<br />

de chances d’être en situation de réussite scolaire ;<br />

la 2<br />

ème<br />

concerne la compétence de l’enfant à traiter cette<br />

distance ; la probabilité d’apparition de cette<br />

compétence est d’autant plus forte que la distance<br />

culturelle est réduite ;<br />

la 3<br />

ème<br />

variable est la valeur pédagogique de l’enseignant<br />

et elle est d’autant plus influente que la distance<br />

culturelle entre la famille et l’école est grande.<br />

Pratiques culturelles des familles<br />

D’une certaine manière, parents et enseignants sont en<br />

situation de rivalité éducative et pédagogique. Parfois il y<br />

a complémentarité.<br />

Le schéma suivant précise les liens entre les trois parties :<br />

Famille<br />

Éducation familiale<br />

(pédagogie implicite)<br />

<br />

Enfant/Élève<br />

École<br />

Pédagogie<br />

(éducation implicite)<br />

Famille et école convergent vers un même point :<br />

« l’enfant–l’élève ».<br />

<br />

Du côté de la famille on a tout un processus<br />

d’éducation familiale qui implique une pédagogie, c’est à<br />

dire qu’on ne peut pas éduquer un enfant sans lui<br />

apprendre/enseigner quelque chose : on lui apprend déjà<br />

à parler au sein de la famille ; il apprend des connaissances<br />

qui peuvent être en concurrence avec ce que l’école<br />

prétend apporter (par exemple, au niveau de<br />

l’apprentissage de la lecture où les parents recourent à<br />

d’autres méthodes que celles de l’enseignant…).<br />

L’école a une vocation pédagogique. Elle est le lieu où on<br />

apprend des choses et a une vocation éducative, c’est-àdire<br />

faire respecter les valeurs, générer des citoyens, faire<br />

respecter la vie en société (des compétences touchant au<br />

savoir-être sont inscrites dans la loi d’orientation de<br />

1989). De ce fait, elle peut être en concurrence ou en<br />

harmonie avec ce qui se passe dans la famille.<br />

L’enfant-élève est un même personnage et l’école peut avoir<br />

des difficultés à comprendre ce qu’est l’enfant, quel enfant est<br />

l’élève, tout comme la famille quel élève est son enfant.<br />

En cas de difficultés scolaires ou sociales, tout se passe<br />

aujourd’hui comme si la co-responsabilité éducative des<br />

familles et de l’école se traduisait le plus souvent par un<br />

rejet des responsabilités sur l’autre partie plutôt que par<br />

une recherche commune de solutions. L’école rejette la<br />

responsabilité sur les défaillances éducatives des familles<br />

et les familles, moins puissantes, rejettent la responsabilité<br />

de l’échec de leur enfant au plan scolaire sur les<br />

«mauvaises» méthodes pédagogiques utilisées par<br />

l’enseignant.<br />

Il existe des pratiques éducatives familiales qui favorisent<br />

la scolarité et d’autres qui la défavorisent. L’école a une<br />

certaine attente vis-à-vis de l’enfant-élève : « les familles<br />

doivent livrer un enfant qui est scolarisable », dès la<br />

petite section de maternelle, l’enfant doit avoir un<br />

minimum d’aptitudes sociales et respecter un minimum<br />

de principes.<br />

Comment classer les principes éducatifs<br />

des familles ?<br />

On peut s’interroger indéfiniment sur ce qu’est une pratique<br />

et quand elle peut être dite éducative.<br />

Ces typologies des familles sont rarement objectives ; on<br />

est dans un registre normatif et on émet un jugement de<br />

valeur contraire à une objectivité requise.<br />

L’un des critères d’une « bonne » éducation serait<br />

l’adaptation scolaire… actuellement on considère qu’un<br />

enfant adapté sur le plan scolaire et qui répond aux<br />

attentes de l’école est un enfant « bien éduqué ».<br />

8


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

La concurrence éducative entre les parents et les enseignants à l’école primaire<br />

Ce critère de bonne éducation évolue dans le temps. Dans<br />

les années 50, l’enfant idéal était un enfant obéissant ;<br />

dans les années 70, c’était un enfant épanoui ; dans les<br />

années 80 et suivantes, un enfant autonome en<br />

complétant aujourd’hui avec l’élève performant.<br />

Quelques exemples classiques de pratiques éducatives des<br />

familles :<br />

Les enfants des familles démocratiques (entremêlant<br />

affection et autorité) (cf. D. Baumrind) ont de meilleurs<br />

résultats scolaires ; les enfants des familles moyennement<br />

structurées (c’est-à-dire peu rigides) ont un développement<br />

intellectuel supérieur (cf. J. Lautrey) ; les mères les<br />

plus stimulantes sont celles qui restent calmes, s’adaptent<br />

aux compétences de l’enfant et savent réajuster leur<br />

niveau de questionnement (cf. J.-P. Pourtois).<br />

Aujourd’hui, ce qui prévaut c’est le modèle libéral : chaque<br />

élève est pris dans sa spécificité et poussé à l’autonomie.<br />

J’ai réalisé une enquête auprès de 508 parents. Elle montre<br />

que l’opposition sociale la plus nette se fait entre esprit<br />

critique/curiosité d’esprit, d’une part et politesse et bon<br />

travail, d’autre part, sans corrélation avec les performances<br />

réelles de l’enfant. Par exemple, les enfants dont les<br />

parents stimulent le plus l’autonomie sont reconnus par les<br />

enseignants comme étant effectivement les plus autonomes.<br />

Dans les familles populaires, on véhicule l’idéal<br />

d’un élève plutôt passif, c’est-à-dire qui « écoute bien ce<br />

que dit l’enseignant, qui ne se fait pas remarquer ».<br />

Aujourd’hui, les parents des milieux moyens et aisés<br />

négocient de plus en plus souvent avec l’enfant, alors que<br />

jusque dans les années 60, dans ces mêmes milieux c’était<br />

l’autorité et l’obéissance qui étaient de mise. « La<br />

souplesse des pratiques éducatives favorise une bonne<br />

image de soi et l’acquisition du sentiment de<br />

responsabilité vis à vis de ses actes et des événements de<br />

la vie », précise C. Bouissou.<br />

Le point commun de toutes ces études est qu’elles<br />

constatent un net clivage social : les pratiques efficaces se<br />

repèrent majoritairement dans les classes sociales<br />

moyennes ou supérieures. C’est dire qu’à conditions<br />

socio-économiques équivalentes, les principes éducatifs<br />

auxquels se réfèrent les parents exercent une influence<br />

directe sur les performances scolaires de leurs enfants.<br />

Et la question qui se pose naturellement est celle<br />

d’estimer l’impact de ces pratiques éducatives sur la<br />

conduite scolaire de l’enfant. C’est à partir de cette<br />

conduite que les enseignants élaborent des hypothèses sur<br />

les pratiques éducatives supposées des parents.<br />

On pourrait aussi mentionner les pratiques langagières :<br />

quel droit à la parole lorsque l’intérêt de l’enfant porte<br />

sur le contenu et celui de l’enseignant sur la forme ?<br />

On peut retenir qu’il y a des pratiques éducatives en<br />

harmonie ou en opposition avec la demande scolaire.<br />

On peut aussi se demander par quel processus, des<br />

pratiques éducatives parentales peuvent devenir handicapantes,<br />

et pourquoi ne sont-elles pas handicapantes pour<br />

tous les enfants ? L’intervention d’une dimension psychologique<br />

est nécessaire.<br />

Représentations des enseignants<br />

On retrouve chez les enseignants des représentations caricaturales<br />

et schématiques de l’éducation donnée par les<br />

parents, induites de ce qu’ils perçoivent chez leurs élèves :<br />

façons de s’exprimer, de se conduire ou de s’habiller…<br />

C’est souvent négatif.<br />

Quelles sont ces représentations des enseignants sur les<br />

parents et sur leur niveau supposé de compétence ou<br />

d’incompétence éducative ? Qu’est-ce qui dans la dévalorisation<br />

implicite des parents, risque de bloquer la<br />

progres-sion scolaire de l’élève ?<br />

Il ne fait aucun doute que ces représentations jouent un<br />

rôle important sur les performances scolaires de l’enfant.<br />

Un enseignant n’attend pas les mêmes réponses d’un élève<br />

qu’il croit victime de carences éducatives (il n’intervient<br />

pas de la même façon, il ne pose pas les mêmes<br />

questions…), ou qu’il pense avoir des parents<br />

démissionnaires (parce qu’il ne les voit jamais)…<br />

La condescendance peut être nocive car elle conforte<br />

l’enfant dans une représentation défavorisée de lui-même…<br />

Il existe aussi un effet d’étiquetage et d’acceptation de cet<br />

étiquetage par l’élève, par exemple liées à ses origines<br />

sociales.<br />

La représentation que se font les enseignants des parents<br />

et de la culture dispensée à la maison peut influencer des<br />

décisions lourdes de conséquences pour l’enfant.<br />

Trop d’enseignants, parce qu’ils sont des professionnels,<br />

se croient experts en éducation (parce que statutairement<br />

ils sont reconnus comme éducateurs professionnels),<br />

alors même qu’ils n’ont reçu aucune formation à ce sujet ;<br />

mon expérience d’enseignant-formateur à l’IUFM m’a<br />

permis de le vérifier... Pour eux, tout se passe comme si<br />

l’incom-pétence éducative était une propriété intrinsèque<br />

de la parentalité, même lorsque ces parents sont euxmêmes<br />

enseignants ! Il est généralement reproché aux<br />

parents de ne pas assumer leurs responsabilités<br />

éducatives. Et si jamais ils les assument, ils seront accusés<br />

de mal les exercer.<br />

Une enquête d’Éric Debarbieux (1998) portant sur<br />

617 enseignants indique que 70% d’entre eux estiment<br />

que la famille joue moins bien son rôle qu’auparavant ; à<br />

toute époque, on va trouver chez les enseignants l’illusion<br />

d’une carence éducative croissante des parents. À<br />

l’inverse, les enquêtes auprès des parents montrent que<br />

les parents sont plutôt satisfaits des enseignants (un<br />

sondage de Libération, il y a 3 ans, donnait le chiffre de<br />

70% de parents satisfaits).<br />

On a donc une représentation très contrastée. Plusieurs<br />

éléments peuvent l’expliquer :<br />

un enseignant face à un parent pense avoir en vue<br />

l’intérêt objectif de 25 ou 30 élèves ;<br />

toute parole parentale est suspecte d’être entachée de<br />

subjectivité ou de parti-pris ; l’intérêt particulier que les<br />

parents portent à leur enfant les empêche de voir où est<br />

l’intérêt général ;<br />

9


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

La concurrence éducative entre les parents et les enseignants à l’école primaire<br />

l’homogénéité de la catégorie enseignants face à<br />

l’hétérogénéité de la catégorie parents ; les enseignants<br />

représentent une force institutionnalisée et les parents<br />

sont en ordre dispersé, même s’il existe des fédérations<br />

de parents d’élèves ; or, ce sont les enseignants qui ont<br />

le pouvoir ; c’est une situation qui est acceptée par une<br />

partie des catégories sociales moyennes ou défavorisées<br />

et moins facilement acceptée par les milieux aisés, ce qui<br />

implique qu’on ne peut pas traiter uniformément les<br />

questions des rapports entre les parents et l’école.<br />

À partir d’entretiens que j’ai pu conduire auprès de<br />

quinze directeurs d’école de l’Essonne (en zone<br />

pavillonnaire, en ZEP et en écoles « tout-venant »), il<br />

m’est apparu que les enseignants classaient les parents en<br />

trois catégories :<br />

Parents élitistes<br />

Parents :<br />

envahissants<br />

Enseignants :<br />

fournisseurs de<br />

services<br />

Parents<br />

réalistes<br />

Parents :<br />

partenaires<br />

Enseignants :<br />

compétents<br />

Parents<br />

fatalistes<br />

Parents :<br />

« démissionnaires »<br />

Enseignants :<br />

infaillibles<br />

Les parents élitistes sont dits envahissants. Ils résident<br />

en zone pavillonnaire. Les enseignants se perçoivent<br />

comme fournisseurs de services, situation qu’ils acceptent<br />

difficilement. L’élitisme ostentatoire des catégories de<br />

parents les plus aisés demande un enseignement de<br />

qualité qui permette à l’enfant d’être le plus performant<br />

possible. Il s’oppose à l’objectif apparemment égalitariste<br />

et coopératif de l’institution scolaire. Ces parents mettent<br />

les enseignants dans une situation de malaise : il y a une<br />

contradiction entre la réalité de l’école élitiste et les textes<br />

qui lui fixent un objectif égalitariste et coopératif. Ce<br />

caractère devient de plus en plus élitiste quand l’enfant<br />

poursuit sa scolarité. Dans ces écoles, il y a une pression<br />

parentale très forte (inquiétudes, par exemple, quand un<br />

nouvel enseignant arrive) qui peut agir sur la politique de<br />

l’établissement, parfois en concurrence avec le privé.<br />

On perçoit bien cette réalité à travers les propos des<br />

directeurs : « Les parents font le forcing. Pour eux,<br />

l’éducation c’est d’abord leur affaire. Cela implique une<br />

sorte de contrôle sur les enseignants et une remise en cause<br />

de leur manière de faire la classe. C’est terrible, le moindre<br />

faux-pas est signalé immédiatement… » ... « Les nouveaux<br />

enseignants leur font peur. Il faut faire ses preuves, donc il<br />

faut énormément discuter avec eux, tout expliquer. Si on<br />

n’est pas assez performant, ils n’hésiteront pas à mettre leur<br />

enfant dans le privé… » ... «L’école doit assurer tout ce que<br />

les parents n’ont pas le temps de faire à la maison. Ils<br />

veulent des enfants très performants, brillants et<br />

n’admettent pas qu’ils soient seulement dans la bonne<br />

moyenne, qu’ils ne soient pas au top du top. »<br />

Les parents réalistes sont des parents partenaires et les<br />

enseignants sont considérés comme compétents. Ils<br />

savent, comme l’écrit Philippe Meirieu (1997), que<br />

« certains comportements familiaux, en matière de<br />

gestion du temps, de rapport à la télévision,<br />

d’habillement, de nourriture, ont de réels effets sur la<br />

réussite scolaire… »<br />

Voici ce qu’en disent les directeurs :<br />

« Les parents sont très attachés à l’école et émettent des<br />

réserves vis-à-vis de certains enfants indésirables qui<br />

risquent de faire baisser le niveau scolaire. L’école devrait<br />

agir en direction des autres parents. »<br />

Dans la plupart de ces établissements, on note la présence<br />

d’enfants dérogataires. Dans l’ensemble, tout se passe<br />

bien mais on observe une tendance des catégories sociales<br />

moyennes à adopter l’attitude des catégories aisées.<br />

Les parents fatalistes sont des parents de milieux<br />

modestes. Ils sont perçus comme « démissionnaires » car<br />

ils viennent peu ou pas à l’école, cette absence étant alors<br />

interprétée comme une démission. Ils se pensent insuffisamment<br />

instruits pour oser prétendre qu’ils possèdent<br />

des compétences éducatives. Pour eux, l’école c’est<br />

l’affaire des enseignants. Ils ne voient pas comment ils<br />

pourraient par-ticiper. Ils servent facilement d’alibi aux<br />

échecs pédagogiques.<br />

Ce qu’en disent les directeurs :<br />

« On est les derniers représentants d’une institution dans le<br />

quartier. Les parents de ZEP demandent que leurs enfants<br />

réussissent et apprennent bien à l’école… » ... « On a<br />

l’impression d’être au début du XX e siècle, on est reconnu.<br />

Ils attendent tout de l’école ; ils reportent sur l’école tout ce<br />

qu’ils ne peuvent pas faire. L’école doit pouvoir tout<br />

résoudre, les questions de connaissance comme les<br />

questions de morale. Ils attendent pratiquement tout de<br />

nous : l’éducation, la sécurité, le contrôle de la violence, la<br />

gestion périscolaire… ils attendent trop. » ... « La liaison<br />

parents-école, c’est pour nous un gros souci… parce que<br />

seule la famille peut redonner sens à la scolarité. » ... « Ils<br />

attendent beaucoup plus que ce que l’école peut leur<br />

apporter : soigner l’enfant, réparer ses chaussures. Pour ces<br />

parents, l’école doit tout apprendre aux enfants,<br />

notamment la politesse. »<br />

On observe une position complètement inverse de la<br />

première catégorie et on ne peut donc pas parler de façon<br />

unitaire des rapports des parents à l’école. Les parents<br />

qui sont demandeurs d’informations sur l’école sont ceux<br />

qui en ont le moins besoin et ceux qui en ont le plus<br />

besoin ce sont ces parents qu’on ne voit jamais.<br />

C’est donc vers les parents de milieu modeste que l’école<br />

doit se tourner et doit définir une stratégie de coopération.<br />

De plus, la représentation que se font les enseignants des<br />

parents doit être réhabilitée. Il faudrait, pour mettre un<br />

terme à ces représentations caricaturales génératrices de<br />

malentendus, faire intervenir dans la formation en IUFM<br />

une préparation aux rencontres avec les parents.<br />

De même, il faudrait s’interroger sur les modalités d’une<br />

médiation pour que les parents de milieux défavorisés,<br />

qui sont souvent convoqués et qui sont des accusés<br />

potentiels, deviennent de vrais partenaires et non pas des<br />

personnes responsables des difficultés pédagogiques que les<br />

enseignants éprouvent au quotidien.<br />

Et puis comment définir ce partenariat et mettre en place<br />

une authentique stratégie de coopération ? Des<br />

expériences positives ont été conduites et on peut se<br />

demander si elles sont transposables dans d’autres lieux.<br />

10


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

La concurrence éducative entre les parents et les enseignants à l’école primaire<br />

Libres propos...<br />

Un parent : Les trois catégories de parents que vous<br />

avez proposées me semblent caricaturales ; j’en<br />

rajouterais une autre, celle des parents en très grande<br />

précarité.<br />

D. Gayet : Ces catégories sont des axes qui<br />

correspondent à des expériences que les enseignants<br />

vivent ; ces propos sur les parents sont entendus dans<br />

les salles des maîtres. Lautrey parle d’une éducation<br />

non ou peu structurée qui ne correspond à aucun<br />

clivage social particulier. La transformation sociale voit<br />

une diminution progressive de la population ouvrière,<br />

une augmentation très sensible du niveau culturel de la<br />

population, un accroissement considérable des catégories<br />

sociales moyennes qui explique d’une manière<br />

mécanique la progression scolaire de la population.<br />

Un enseignant : Dans notre école ça fonctionne bien.<br />

Dans notre école ZEP de la banlieue parisienne qui a<br />

vécu des situations de violence entre jeunes, il y a un<br />

travail d’équipe entre les enseignants. On monte des<br />

<strong>action</strong>s avec les parents et leur vécu. Les élèves sont<br />

contents.<br />

D. Gayet : Des écoles comme la vôtre sont conduites<br />

par des enseignants expérimentés, compétents,<br />

militants avec des équipes d’enseignants qui ont un<br />

projet pédagogique fort, mais ce n’est pas la règle. On<br />

sait bien comment le jeu des nominations d’enseignants<br />

affecte à ces écoles des enseignants qui voudraient être<br />

affectés ailleurs. On trouve aussi une autre difficulté :<br />

comment former une équipe pédagogique d’enseignants<br />

militants alors que le jeu des nominations<br />

n’obéit pas à cette règle mais à celle de l’ancienneté, du<br />

nombre de points, ce qui n’a rien à voir avec une<br />

logique pédagogique ?<br />

Bibliographie<br />

BAUMRIND D., New directions in socialization<br />

research, American Psychologist, 35, 1980<br />

BOUISSOU C., Éducation parentale, internalité et<br />

estime de soi, in Y. PRÊTEUR, M. de LEONARDIS<br />

(dir), Éducation familiale, image de soi et compétences<br />

sociales, Bruxelles, De Boeck, 1995<br />

BOUISSOU C., Sexe de l’enfant, pratiques éducatives<br />

et origines sociales, in O. LESCARRET,<br />

M. de LEONARDIS (dir), Séparations des sexes<br />

et compétences, Paris, L’Harmattan, 1996<br />

DEBARBIEUX E., Le professeur et le sauvageon,<br />

Revue française de pédagogie, n°123, 1998<br />

GAYET D., Modèles éducatifs et relations<br />

pédagogiques, Paris, Armand Colin, 1995<br />

GAYET D., École et socialisation, Paris,<br />

L’Harmattan, 1998<br />

GAYET D., Quelle typologie en éducation familiale ?,<br />

Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle,<br />

n°4, 2000<br />

GAYET D., C’est la faute aux parents, Paris, Syros, 1999<br />

MEIRIEU P., Vers un nouveau contrat parentsenseignants<br />

?, in F. DUBET (dir), Écoles, familles :<br />

le malentendu, Paris, Textuel, 1997<br />

MONTANDON C., PERRENOUD P.,<br />

Entre parents et enseignants : un dialogue impossible ?,<br />

Berne, Peter Lang, 1994<br />

POURTOIS J-P., Comment les mères enseignent<br />

à leur enfant (5-6 ans), Paris, PUF, 1979<br />

11


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

L’école primaire, un moment clé pour devenir parent d’élève<br />

L’école primaire, un moment clé pour<br />

devenir parent d’élève<br />

Martine Kherroubi<br />

Socioloque de l’éducation (IUFM de Créteil), Laboratoire CERLIS (CNRS -<br />

Paris V), responsable du centre Alain Savary-INRP (Centre de recherches et de<br />

ressources sur la scolarisation en milieux difficiles) de 2000 à 2003.<br />

Mon intervention prend appui sur la lecture des projets<br />

menés dans le cadre de la coopération parentsenseignants,<br />

soutenus par la Fondation de France. Elle se<br />

propose d'en dégager les points forts, les difficultés<br />

rencontrées, les points qui resteraient à interroger.<br />

Sachant que je m'appuie par ailleurs sur les résultats des<br />

recherches du champ de la sociologie de l'éducation<br />

- puisque je suis moi-même sociologue en éducation - et,<br />

plus particulièrement, sur deux recherches que j'ai<br />

menées. D'abord, sur la monographie d'une école<br />

élémentaire de quatorze classes, située dans la banlieue<br />

parisienne, que j'ai réalisée au milieu des années 1990.<br />

Ensuite, une recherche plus récente, faite dans le cadre<br />

d'un dispositif relais. Dispositif très intéressant car il<br />

regroupe à la fois des éducateurs et des enseignants, avec<br />

la participation des parents. Il accueille des enfants en<br />

grandes difficultés scolaires et, bien souvent, déjà<br />

déscolarisés..., alors qu'ils sont encore au collège et donc<br />

dans la période de la scolarité obligatoire.<br />

Premier constat : les contacts parentsenseignants<br />

sont rares<br />

La lecture des projets primés par la Fondation de France<br />

confirme deux grands constats. Le premier, c'est l'écart qui<br />

existe entre une certaine banalisation institutionnelle de la<br />

coopération école-famille et la réalité quotidienne des écoles<br />

maternelles et élémentaires. Dans la littérature<br />

institutionnelle, les contacts entre parents et enseignants,<br />

surtout à l'école maternelle, sont présentés comme<br />

nombreux et faciles. En réalité, ce que montre bien l'analyse<br />

des <strong>action</strong>s de terrain que vous avez présentées, c'est que<br />

dès l'école élémentaire, et parfois même dès la maternelle,<br />

les pratiques régulières de rencontres et d'échanges entre les<br />

parents et les enseignants sont peu fréquentes. En tout cas,<br />

bien moins qu'on le croit généralement.<br />

Améliorer les relations entre les parents et l'école,<br />

construire des liens de coopération, cela ne peut se faire<br />

que par une démarche volontaire. Si elle n'existe pas, où<br />

trouver un espace de discussion où les parents pourraient<br />

mettre sur la table leurs problèmes ? Le cadre actuel ne le<br />

prévoit pas... Les initiatives reviennent donc entièrement<br />

à l'école et aux enseignants.<br />

Du côté de l'Éducation nationale, on a un discours<br />

ambigu. D'un côté, on légalise la notion de communauté<br />

éducative ; on considère, par la loi d'orientation du<br />

10 juillet 1989, que les parents sont membres à part<br />

entière de la communauté éducative, qu'ils sont des<br />

partenaires permanents de l'école et de l'établissement<br />

scolaire, qu'ils ont droit à l'information et à l'expression.<br />

Mais d'un autre côté, force est de reconnaître que la voie<br />

est en fait beaucoup plus étroite puisque la participation<br />

des parents n'est formellement organisée que dans le<br />

cadre des conseils auxquels ils sont représentés par les<br />

parents élus. Le bureau des parents est donc en fait le<br />

bureau des parents élus, etc. Il y a une sorte de glissement<br />

entre tous les parents et les parents élus.<br />

C'est dire qu'il reste à développer ces pratiques. Celles-ci<br />

devraient être guidées par des objectifs clairs et que ces<br />

objectifs soient adoptés par l'ensemble de l'équipe<br />

éducative. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra espérer voir<br />

la présence de tous les parents s'inscrire vraiment dans la<br />

quotidienneté de l'école. Dans la quotidienneté mais aussi<br />

sur le long terme... or, on voit bien, actuellement, que ces<br />

pratiques ont du mal à se maintenir dans la durée.<br />

Quelques travaux impulsés par le ministère confirment ce<br />

premier constat. Je pense, par exemple, à une enquête<br />

menée par Pierre Perrier sur les professeurs débutants et<br />

sur les anciens instituteurs. Elle montre que les temps<br />

consacrés aux rencontres et aux réunions avec les parents<br />

sont assez faibles. Si l’on suit leurs déclarations, cela<br />

oscille entre 1 heure 12 pour les plus anciens, et<br />

50 minutes pour les plus jeunes au cours de la semaine.<br />

Lorsqu’il interroge les enseignants sur les motifs de<br />

satisf<strong>action</strong> du métier, le chercheur Pierre Perrier propose<br />

des réponses possibles... mais la réponse « contact avec<br />

les parents » n'est pas proposée. Enfin, à la question qui<br />

porte directement sur la qualité des relations avec les<br />

parents, 34% des enseignants répondent qu'elles sont très<br />

bonnes, 54% assez bonnes et 12% reconnaissent qu'elles<br />

sont assez, voire très difficiles. Le chercheur commente<br />

ces résultats en disant que sans être jugés globalement<br />

difficiles, les contacts et les échanges avec les parents<br />

d'élèves peuvent être source de difficultés. Et de préciser<br />

que c'est plus particulièrement le cas en ZEP où 15 % les<br />

qualifient de très difficiles. Pour être plus précis, ce sont<br />

surtout les enseignants débutants qui ressentent ces<br />

difficultés (19%) et seulement 11% des anciens.<br />

Les raisons de favoriser la coopération<br />

école-familles<br />

Second thème que je voudrais aborder ici : pourquoi faiton<br />

une telle démarche ? L'argumentation la plus<br />

12


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

L’école primaire, un moment clé pour devenir parent d’élève<br />

courante, lorsque l'on veut impulser un travail sur la<br />

démarche coopération école-parents, repose sur l'idée<br />

qu'elle va améliorer la réussite scolaire des élèves et<br />

permettre de mieux lutter contre l'échec scolaire. C'est<br />

une argumentation très fragile. Il s'agit là en effet d'un<br />

présupposé : aucune étude, jusqu'à présent, n'a démontré<br />

que les conditions de la réussite d'un élève, de fait<br />

extrêmement complexes, découleraient directement de<br />

bonnes relations école-parents. Ce que les recherches ont<br />

montré, c'est qu'on ne peut pas déduire d'une mauvaise<br />

ou d'une absence de relation école-famille, le fait que<br />

l'enfant ne va pas réussir. Ni d'ailleurs, déduire de cette<br />

absence que les parents ne sont pas motivés.<br />

Ce que l'on perçoit clairement dans les projets présentés,<br />

c'est le rôle moteur que constitue la reconnaissance des<br />

difficultés objectives et subjectives des enseignants par<br />

rapport aux parents. Ce n'est pas là un sentiment<br />

individuel mais un sentiment assumé collectivement. Les<br />

enseignants reconnaissent le caractère conflictuel des<br />

relations avec les parents, ou leur absence. Cette<br />

dimension collective doit être notée.<br />

Face à cela, il existe des convictions fortes sur la place que<br />

doivent avoir les parents dans l'école. Tous les parents, et<br />

pas seulement les parents élus. On peut alors se poser des<br />

questions sur le manque d'appropriation réelle de cette<br />

notion de la part de l'ensemble des enseignants.<br />

Le travail réalisé sur le dispositif relais déjà évoqué nous<br />

a montré que pour les parents des élèves en grandes<br />

difficultés il fallait reprendre les liens brisés (compte tenu<br />

des difficultés, ils étaient devenus plus conflictuels). En<br />

fait, on s'est aperçu que, ces liens bien souvent n'avaient<br />

jamais véritablement existé. Que les parents étaient en<br />

fait restés très à l'écart de l'école. Les difficultés des<br />

enfants étaient apparues dès le primaire, mais elles<br />

n'avaient pas été « échangées » avec les parents. Il n'est<br />

pas rare que les parents accusent le collège ; ils<br />

considèrent que c'est à ce stade-là que les relations sont<br />

devenues conflictuelles et ils idéalisent alors l'école<br />

primaire. Pourtant, si l'on essaie d'aller un peu plus loin,<br />

on constate qu'en fait ils ne peuvent pas donner de traces<br />

d'une relation passée entre eux et l'école...<br />

Je m'arrêterai quelques instants sur une enquête qui porte<br />

sur le collège : « Les inégalités de bien-être au collège ».<br />

Réalisée par Denis Meuret et Thierry Marivain en 1997,<br />

elle a cette particularité d'interroger les élèves, cette fois.<br />

Ce type d'enquête n'existe pas dans les écoles maternelles<br />

et élémentaires en raison de l'âge des élèves (il faudrait<br />

peut-être y réfléchir, d'ailleurs), mais elle est intéressante<br />

car elle montre que, parmi les sentiments de bien-être, la<br />

qualité des relations parents-enseignants est un élément<br />

important pour eux. Bien sûr, le plus important, c'est le<br />

climat de la classe, ce sont les relations avec les<br />

enseignants mais la façon dont les familles sont accueillies<br />

dans le collège compte à leurs yeux. Les collégiens se<br />

sentent plus en confiance à partir du moment où ils<br />

sentent leurs parents eux mêmes en confiance par rapport<br />

au collège. Ils perçoivent ce climat positif.<br />

Une présence forte des parents dans le collège, on le<br />

perçoit par ce biais, c'est aussi une façon d'aider ceux qui<br />

appartiennent aux classes les moins privilégiées à mieux<br />

apprécier et évaluer la progression de leur enfant. C'est<br />

important car, généralement, les élèves n'arrivent pas à<br />

bien mesurer leur niveau réel de compétences, leur<br />

progression. Ils n'arrivent pas à avoir une image fiable de<br />

leurs capacités scolaires. Or, leurs parents ne sont pas<br />

égaux pour les y aider. Dans les milieux favorisés, ils<br />

arrivent à voir ce niveau de compétences, à donner des<br />

indicateurs de confiance. Ce n'est pas le cas dans les<br />

milieux les moins favorisés ; ils ont du mal à apprécier ce<br />

niveau. En les incitant à venir dans l'école, on espère leur<br />

donner confiance et les aider à avoir un regard positif sur<br />

la scolarité de leur enfant. Ce qui va forcément influencer<br />

la scolarité de l'élève puisqu'il aura des points d'appui.<br />

Les enseignants doivent comprendre que les élèves des<br />

catégories les plus défavorisées ont plus besoin de leur<br />

relais pour mettre leurs parents en confiance et, du même<br />

coup, l’être eux-mêmes.<br />

Il faut aussi le reconnaître, la tension de toutes les<br />

familles par rapport à la scolarité de leur enfant tient à<br />

l'importance prise aujourd'hui par l'école dans le<br />

processus de qualification sociale. En particulier, l’école<br />

est devenue et demeure le principal vecteur de mobilité<br />

sociale pour les familles populaires. La réussite scolaire<br />

est devenue essentielle pour leurs enfants et pour elles.<br />

Or, elles sont obligées de s'en remettre aux enseignants et<br />

à leurs enfants pour cela.<br />

Beaucoup pensent que les rapports entre les familles<br />

favorisées et l'école sont radicalement différents. Ce n'est<br />

pas tout-à-fait exact. Ils sont marqués par deux traits<br />

communs : l'investissement dans l'école et une certaine<br />

frustration. Mais il est vrai que les parents affrontent ces<br />

questions avec des ressources différentes. Ainsi les<br />

relations école-famille confrontent très souvent deux<br />

logiques différentes. L'une, celle des familles, peut être<br />

terriblement chargée d'affect. L'autre est une logique<br />

professionnelle. Dans les relations école-famille, les<br />

enseignants sont dans une logique professionnelle. Or, ils<br />

voudraient que les familles adoptent quasiment une<br />

logique professionnelle. C'est très ambigu. Il y a une<br />

tendance de l'institution à vouloir imposer aux familles<br />

les comportements qui permettraient aux enseignants de<br />

travailler dans des conditions de confort. Mais les<br />

enseignants reconnaissent par ailleurs que certaines<br />

d’entre elles ne peuvent pas les assumer ; et ils ne les<br />

aident pas vraiment à le faire. En même temps, lorsqu’ils<br />

sont pris dans cette logique, ils ont du mal à percevoir les<br />

formes de mobilisation scolaire parentale existantes.<br />

Les familles des milieux populaires ont donc l'impression<br />

que leur investissement n'est pas reconnu parce que les<br />

ressources leur manquent pour soutenir leurs enfants<br />

dans le quotidien, pour les soutenir face aux difficultés<br />

scolaires qu'ils peuvent rencontrer, et aussi pour exprimer<br />

ces difficultés aux enseignants dans les bonnes formes.<br />

Les parents ont l'impression qu'ils seront incapables de<br />

s'expliquer, et donc qu'ils ne pourront pas trouver d'aide<br />

auprès d'eux. Pire, qu'ils risquent d'aggraver la situation<br />

13


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

L’école primaire, un moment clé pour devenir parent d’élève<br />

scolaire de leur enfant. Alors que les familles de classe<br />

« moyenne » ou favorisée arrivent, en cas de difficultés, à<br />

utiliser les relations avec l'école pour améliorer la<br />

scolarité de l'enfant, à établir ces formes de copartenariat<br />

permettant une meilleure réussite.<br />

Les deux types de recherche que j'ai menées montraient<br />

clairement cette difficulté d’établir des relations avec<br />

toutes les familles. Du côté de l'école élémentaire, la<br />

recherche montrait bien la proximité des enseignants<br />

avec les familles moyennes et celles dont les enfants<br />

étaient en réussite scolaire. Bien que très mobilisés sur<br />

l'idée d’une école ouverte à tous, les enseignants avaient<br />

en revanche du mal à entrer en contact avec les familles<br />

les plus démunies dont les enfants connaissaient plus de<br />

difficultés. S’agissant des familles les plus précaires,<br />

surtout celles qui étaient récemment immigrées, la<br />

confiance en l'école n'était de toute façon pas du tout<br />

évidente. Même si l'investissement dans l'école était là, la<br />

confiance, elle, restait à gagner.<br />

L’écart avait tendance à s’agrandir entre les familles dont<br />

les enfants réussissaient et les familles dont les enfants<br />

connaissaient des difficultés. Dans cette école très<br />

ouverte, les premières faisaient toujours plus pression<br />

pour obtenir des informations et bien gérer la scolarité de<br />

leur enfant. Pendant ce temps, les enseignants constataient<br />

que les informations élémentaires n'arrivaient pas<br />

à passer auprès des secondes.<br />

C’est sur ce dernier aspect que les pratiques des<br />

dispositifs relais paraissent très intéressantes. Elles ont<br />

pour objectif d'établir une relation entre l'école et les<br />

parents dans laquelle ces derniers construisent la<br />

conviction que même en cas de difficultés importantes de<br />

leur enfant (ce qui est le cas), ils recevront un discours de<br />

valorisation en tant que parents et que des pistes seront<br />

ouvertes pour trouver avec leur appui des solutions. Dès<br />

lors, un dialogue peut s'instaurer avec les enseignants, et<br />

on voit s’établir des formes de coopération.<br />

Tout est, évidemment, beaucoup plus facile quand<br />

l'enfant réussit. Là, les familles populaires, même les<br />

familles précaires, viennent à l’école quand on les y invite<br />

de façon personnalisée. C'est surtout compliqué quand<br />

l'enfant a des difficultés. L'enjeu est alors de passer des<br />

relations conflictuelles (sous le signe de la convocation) à<br />

des relations qui peuvent devenir positives, et progressivement<br />

coopératives.<br />

Pour des familles moyennes, il me semble que ce<br />

positionnement non conflictuel est le plus souvent<br />

possible. Parce que, même face à un enfant en difficulté<br />

scolaire, la famille et les enseignants trouvent des points<br />

de valorisation. Il y a donc là des enjeux extrêmement<br />

profonds à travailler.<br />

Méthodes et moyens :<br />

il reste beaucoup à faire...<br />

Troisième thème : la matérialité des projets. Autrement<br />

dit, comment cela se passe matériellement, au niveau des<br />

prises en charge, des personnes, des espaces, etc. ? Dans<br />

ce type de projets, des espaces sont donnés aux parents.<br />

Des temps leur sont consacrés. Une disponibilité de<br />

l'école. C'est ainsi que des groupes de parole peuvent se<br />

mettre en place. Il doit y avoir une réflexion sur la<br />

manière de travailler cette ouverture de l'école, cette<br />

présence de parents : comment va-t-on intervenir dans<br />

cette relation école-parents ? De façon étroite - le moteur<br />

sera-t-il très « enseignant » ? C'est-à-dire très proche des<br />

préoccupations des enseignants : va-t-on apprendre à<br />

communiquer sur l'école, sur la scolarité, sur les résultats<br />

des élèves ? Ou bien, sera-t-on dans une vision plus<br />

large ? Dans l'éducation à la parentalité, par exemple,<br />

l'alphabétisation des mères, etc. ? Il va falloir définir les<br />

objectifs. Choisir entre des missions recentrées sur le<br />

cœur de l'école, ou des missions beaucoup plus ouvertes<br />

où l'école est plutôt une plaque tournante et offre des<br />

services larges aux familles le plus en difficultés.<br />

Il y a aussi des enjeux sur les personnels impliqués.<br />

Lorsqu'on est dans des missions recentrées, traditionnelles,<br />

au cœur de l'instruction, les personnages forts<br />

ce sont les enseignants, la direction. En revanche,<br />

lorsqu'on est dans des missions plus ouvertes, plus larges,<br />

de véritables partenariats s'installent avec des<br />

psychologues, des travailleurs sociaux, des médiateurs.<br />

Il faut réfléchir à la façon de gérer tout cela.<br />

Comment se construisent les compétences ? La directrice,<br />

les enseignants moteurs de la démarche se sont construit<br />

des compétences dans leur trajectoire professionnelle. Cela<br />

peut se faire dans certains milieux, l'éducation populaire,<br />

les mouvements pédagogiques, etc. Mais en dehors de<br />

cela ? Que veut dire concrètement « intervenir auprès des<br />

parents » ? Quelles compétences cela sollicite-t-il ? Une<br />

question est alors posée : faut-il un personnel spécifique<br />

dans l'école ? Faut-il qu'un enseignant dispose d'un temps<br />

consacré à cette démarche ? Ou qu'il y ait un autre type<br />

d'intervenant ?<br />

Enfin, comment interviennent les parents ? Peuvent-ils<br />

aider ? Dans certains établissements, on semble se méfier<br />

d'une présence trop forte de parents de classe moyenne<br />

qui risquent de «coloniser» l'école et de chasser de fait les<br />

parents les moins favorisés. D'autres établissements<br />

estiment au contraire que l'on peut s'appuyer sur ces<br />

parents pour faire un travail vers les familles les moins<br />

favorisées, les faire venir à l'école.<br />

Par ailleurs, à partir du moment où les enseignants<br />

travaillent avec d'autres catégories de professionnels qui<br />

ont beaucoup plus l'habitude de travailler avec des<br />

parents, ne courent-ils pas le risque de se faire imposer les<br />

points de vue de l'éducateur, du travailleur social, etc. ?<br />

Quel point de vue imposent-ils par rapport à cette<br />

relation ? N'y a t-il pas un danger de glisser vers le<br />

relationnel, le psychologique ? De trop mettre en avant<br />

des questions tels le lien parental, le lien social ? Certes,<br />

ils sont importants mais ce ne sont pas forcément eux qui<br />

justifient la présence des parents à l'école. Ils ne sont pas<br />

au centre des enjeux de l'école, de la réussite de l'école. Et<br />

accepter que ces personnels non enseignants se fassent en<br />

quelque sorte les délégués des parents au sein de l'école,<br />

ne serait-ce pas une forme de démission des enseignants ?<br />

Toutes ces questions méritent d'être soulevées.<br />

14


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Synthèse des ateliers des trois journées de rencontre des vingt deux écoles primées<br />

Synthèse des ateliers des trois journées de<br />

rencontre des vingt-deux écoles primées<br />

Lors de chacune des journées organisées à Strasbourg et à Paris, deux ateliers ont été organisés, selon un schéma<br />

similaire : l’atelier du matin, portant sur les apports et les limites de la coopération parents-enseignants, d’une façon<br />

globale, l’atelier de l’après-midi, étant axé spécifiquement sur les bénéfices de cette coopération pour les enfants. Pour<br />

aborder la première thématique, « apports et limites », le choix avait été fait de travailler en sous-groupes : parents d’un<br />

côté, enseignants de l’autre, enfin directeurs. En revanche, pour la thématique « enfants » les participants s’étaient<br />

regroupés. Cela étant, les interventions, les aspects positifs et négatifs des démarches se sont avérés tellement imbriqués<br />

que nous avons décidé, pour présenter la synthèse des différentes interventions, de ne pas vraiment traiter séparément les<br />

paroles en fonction des groupes ou sous-groupes, ni même les bénéfices des adultes d’un côté et ceux des enfants de<br />

l’autre, mais de tenter plutôt d’en faire une synthèse ; quitte à mettre en exergue, lorsque cela s’impose, telle remarque ou<br />

problématique particulière d’un groupe…<br />

L’école est un lieu qui intimide beaucoup de parents…,<br />

lorsqu’elle ne suscite pas carrément de l’hostilité de leur<br />

part. Ce peut être le cas, par exemple, lorsqu’il y a trop<br />

de distance entre ce qui se passe en classe, ce qui s’y<br />

enseigne, et l’univers culturel de la famille. La peur d’être<br />

méprisé peut alors se transformer en agressivité. Or,<br />

lorsque cela se produit, tout le monde est perdant : les<br />

parents et les enseignants, qui restent campés sur leurs<br />

positions respectives et voient leurs tâches respectives<br />

d’éducateurs compliquées, mais plus encore les enfants<br />

qui, ne sentant pas de cohésion entre les attentes des uns<br />

et des autres, ont bien du mal à trouver leurs repères et à<br />

être motivés.<br />

D’où la nécessité - tous les intervenants en ont convenu<br />

sans hésitation - d’encourager les initiatives de<br />

coopération parents-enseignants. Lorsqu’elle est bien<br />

menée, cette coopération permet d’instaurer un climat de<br />

confiance entre ceux qui travaillent dans l’école et ceux<br />

qui vivent hors de l’école. Elle permet de créer les<br />

conditions du dialogue, de faire en sorte que chaque<br />

partie accepte de sortir de son univers pour envisager le<br />

point de vue de l’autre, pour le comprendre et le prendre<br />

en considération.<br />

Le rôle moteur de l’équipe pédagogique<br />

Mais, il faut le savoir, la coopération parents-enseignants<br />

ne naît pas spontanément. Pousser la porte de l’école,<br />

pour les parents, n’est pas un acte naturel. C’est même un<br />

acte particulièrement difficile, voire impensable s’ils n’y<br />

ont pas été explicitement invités. Et si les intervenants ont<br />

tenu à souligner ce point, c’est qu’il a une conséquence<br />

importante : l’initiative ne peut venir que de la direction<br />

et de l’équipe enseignante. C’est à elles de jouer le rôle<br />

moteur. Les parents, eux, ne peuvent s’intégrer à la<br />

démarche qu’une fois le moteur lancé.<br />

Pour cela, il faut donc une volonté affirmée de l’équipe<br />

pédagogique, un projet structuré et, si possible, un pilote<br />

pour coordonner les <strong>action</strong>s à mener. Car ces dernières ne<br />

sont efficaces que si elles sont inscrites dans la durée. C’est<br />

même une condition sine qua non. Elle implique<br />

évidemment une certaine stabilité de l’équipe ou, si des<br />

changements de personnes interviennent - surtout au<br />

niveau de la direction -, une bonne transmission du<br />

«chantier» en cours, des <strong>action</strong>s initiées ou en préparation.<br />

Bien sûr, cela implique aussi un investissement en temps<br />

et en énergie qui va bien au-delà de ce qui est dû<br />

normalement par les personnels de l’Éducation nationale<br />

à leur tutelle. Les acteurs engagés dans cette démarche et<br />

venus témoigner ont tous insisté sur cet investissement<br />

très lourd, parlant de militantisme, voire d’engagement<br />

politique. Parfois, par simple souci d’information et de<br />

clarification. Parfois aussi pour regretter que ces <strong>action</strong>s<br />

ne soient pas mieux reconnues par l’institution et donc,<br />

qu’il n’y ait pas de décharge de tâches. Y compris lorsque<br />

le travail entrepris à ce niveau s’avère quasiment<br />

indispensable pour avancer et qu’il requiert alors une<br />

grande disponibilité… Certains ont d’ailleurs évoqué la<br />

fatigue et la démotivation de collègues, au bout de<br />

quelques années.<br />

L’école, le dernier bastion du lien social<br />

Mais, d’une façon générale, le ton des échanges, lors des<br />

ateliers, était loin de la revendication et de l’amertume.<br />

On a entendu directrices et enseignants assurer que cette<br />

coopération était un formidable outil pour « entretenir<br />

l’enthousiasme », qu’elle était toujours enrichissante,<br />

parce que construite sur des échanges humains. Toutefois<br />

ce qui, au regard des équipes pédagogiques, semble<br />

donner le plus de sens à cette démarche, c’est qu’elle<br />

permet de créer du lien social. Ils l’ont dit et répété : dans<br />

certains quartiers et pour certaines familles, l’école<br />

représente le seul endroit, le dernier bastion où l’on peut<br />

encore espérer faire naître ce lien. Le seul lieu où<br />

l’échange, l’amitié et l’entraide ont droit de cité. Cet<br />

aspect des choses n’apparaît pas aussi fortement partout.<br />

Il prend en tout cas une place considérable dans les zones<br />

d’éducation prioritaire, là où les enfants viennent en<br />

majorité de familles immigrées peu ou pas du tout<br />

intégrées dans la société française. Tout se passe alors<br />

comme si la cible prioritaire de la démarche<br />

« coopération » était les parents. En créant des relations<br />

avec eux, en ouvrant les activités de l’école à ces mères et<br />

15


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Synthèse des ateliers des trois journées de rencontre des vingt deux écoles primées<br />

à ces pères qui, du fait de problèmes de langue, de culture,<br />

de pauvreté, etc., vivent souvent leur exclusion dans<br />

l’humiliation, voire l’exclusion, les enseignants ont<br />

conscience de jouer un rôle social important. Leur objectif<br />

est de faire venir ces familles à l’école. En leur proposant<br />

de venir expliquer leur culture, leurs traditions, en leur<br />

demandant de participer à des sorties ou à des ateliers,<br />

c’est une main tendue qu’ils offrent à ces familles. Une<br />

passerelle pour les aider à s’intégrer, éventuellement<br />

apprendre le français, les sortir de leur isolement, leur<br />

permettre de rencontrer d’autres familles et ainsi de tisser<br />

des liens dans leur quartier. Et aussi, bien entendu,<br />

commencer à partager la culture de l’école et ses valeurs.<br />

Le fait est que pour une mère au foyer, pour un père au<br />

chômage, bref, pour quelqu’un qui n’a pas de statut<br />

social, intervenir dans l’école, participer à des sorties,<br />

faire de l’initiation au jardinage ou à la menuiserie,<br />

animer un atelier de lecture ou de cuisine, c’est gratifiant.<br />

C’est une façon de valoriser l’adulte mais aussi son<br />

enfant. C’est dire qu’un appel aux compétences des<br />

parents, bien géré, peut profiter à tous. L’institution<br />

commence à l’admettre puisqu’il arrive que ces<br />

compétences soient reconnues.<br />

On est loin des missions de l’école ? C’est vrai…, en<br />

partie du moins. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle<br />

certains enseignants refusent de s’impliquer dans ce type<br />

de démarche qui, disent-ils, relève plutôt de l’assistanat<br />

social que du métier d’instituteur. Pour eux, les<br />

apprentissages des enfants qui leur ont été confiés doivent<br />

passer en priorité. Ce point de vue, on s’en doute, n’est<br />

pas celui que retiennent les équipes engagées dans la<br />

coopération parents-enseignants. Car au bout de la<br />

chaîne, expliquent ces dernières, l’enfant reste le<br />

bénéficiaire principal de l’évolution favorable de la<br />

famille, de son intégration dans son quartier, dans sa<br />

ville. Il n’empêche que, même en leur sein, cela soulève<br />

inévitablement des interrogations : jusqu’où l’école peutelle<br />

et doit-elle aller sur ce terrain ? Travailler avec les<br />

acteurs sociaux ou se contenter d’être un relais vers leurs<br />

services ? L’école est un service public, mais quelle<br />

définition donne-t-on à « service public » ? Les<br />

enseignants ne risquent-ils pas de se laisser envahir par<br />

l’émotionnel et se détourner de leur mission<br />

fondamentale ? Devraient-ils être mieux préparés, donc<br />

formés à ce type de démarche ? Sur ce dernier point, en<br />

tout cas, beaucoup pensent qu’il serait bon de recevoir un<br />

minimum de formation… et ont regretté que ce ne soit<br />

pas le cas, à de rares exceptions près (par exemple à<br />

l’IUFM d’Avignon).<br />

Pour tous, le mot-clé c’est la confiance<br />

Cela dit, l’intérêt de la coopération parents-enseignants<br />

va bien au-delà de cette solidarité sociale. Et celle-ci n’est<br />

pas exclusivement réservée aux établissements situés dans<br />

des ZEP. Dans les écoles qui ne connaissent pas de<br />

problèmes sociaux massifs, elle s’impose un peu<br />

différemment peut-être, mais avec tout autant de<br />

pertinence. Les parents qui se sont exprimés à Strasbourg<br />

et à Paris, quel que soit leur milieu social, l’ont dit sans<br />

ambiguïté : la démarche de coopération mise en place<br />

dans l’établissement de leur enfant leur a permis d’être<br />

plus à l’aise avec les enseignants et la direction, d’oser les<br />

aborder sans réticence, d’échanger d’égal à égal. Parce<br />

que, pour un père ou une mère, savoir qu’en cas de<br />

problèmes, il va pouvoir rencontrer l’enseignant, lui<br />

parler de son enfant, savoir qu’il sera écouté et pris en<br />

considération, c’est capital. Lorsque règne ce climat de<br />

confiance, cela change beaucoup de choses. Les familles,<br />

moins crispées, plus confiantes, sont aussi plus aptes à<br />

écouter, à accepter une approche différente de la leur.<br />

Elles peuvent ainsi mieux comprendre le système scolaire<br />

et son fonctionnement. Et de ce fait, mieux soutenir<br />

l’enfant dans sa scolarité. Pour certains, il faut même<br />

parler de « réconciliation » avec l’école, car il n’est pas<br />

rare que des relations précédentes aient laissé quelques<br />

traumatismes…<br />

Pour les enseignants aussi, le bilan d’une coopération<br />

réussie est très largement positif. En gagnant la confiance<br />

des parents, ils gagnent leur soutien et leur respect. Ils<br />

constatent souvent moins d’absentéisme. Le<br />

comportement des enfants change. Leur attitude à l’école<br />

est alors plus respectueuse vis-à-vis de l’enseignant,<br />

l’attention plus soutenue et le désir d’apprendre<br />

encouragé. L’enseignant, dans sa classe, en tire<br />

inévitablement bénéfice, il travaille mieux. De plus,<br />

comme il connaît l’autre face des élèves, celle qui n’est<br />

pas dans le temps scolaire, il a les éléments pour mieux<br />

comprendre les élèves et les aider plus efficacement.<br />

Au coeur du dispositif : l’épanouissement<br />

de l’enfant<br />

Cela a été dit d’emblée et était d’ailleurs inscrit en<br />

filigrane dans tous les propos rapportés jusqu’ici,<br />

pourtant axés sur des atouts de la démarche pour les<br />

adultes, qu’ils soient parents d’élèves ou personnels de<br />

l’Éducation nationale : l’enfant reste le grand bénéficiaire<br />

d’une coopération parents-enseignants réussie.<br />

L’importance de la cohérence du discours pédagogique,<br />

facilitée lorsque parents et des enseignants entretiennent<br />

de bonnes relations, fait l’unanimité : c’est une source de<br />

motivation forte pour l’enfant. Cela s’explique aisément.<br />

L’école est une référence importante. La famille aussi. Il<br />

faut donc à tout prix éviter que ces deux mondes<br />

s’entrechoquent. Tout faire pour qu’ils s’acceptent et se<br />

comprennent. De la non communication naît souvent de<br />

l’incompréhension, voire de l’agressivité. Or, à l’école, les<br />

représentations biaisées ne manquent pas. Qu’elles soient<br />

du côté des enseignants vis-à-vis des familles « pas assez<br />

ceci », ou des familles vis-à-vis des enseignants « trop<br />

cela », les idées reçues ont en effet la vie dure. Et elles<br />

peuvent faire des dégâts. Lorsque le dialogue s’instaure<br />

entre ces deux mondes, ces représentations hâtives ont<br />

toutes les chances de tomber. Et c’est l’enfant qui en<br />

profite. Quand le parent est accueilli et reconnu par<br />

l’enseignant, l’élève se sent valorisé. Il acquiert une<br />

certaine confiance en lui parce qu’il se sent l’objet d’une<br />

préoccupation commune. Il trouve ainsi plus facilement<br />

sa place au sein de l’école.<br />

16


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Synthèse des ateliers des trois journées de rencontre des vingt deux écoles primées<br />

Répétons-le parce que cela est essentiel, sentir la<br />

complicité des parents et des enseignants, c’est, pour<br />

l’enfant, se trouver dans une cohérence pédagogique très<br />

rasssurante : il n’y a pas de hiatus entre le discours tenu<br />

à l’école et celui tenu à la maison. Pour l’enfant, aller à<br />

l’école lorsqu’il sent l’adhésion de sa famille au système,<br />

cela peut alors devenir un plaisir. Il participe plus<br />

volontiers à la vie de la classe, est plus attentif, plus<br />

respectueux de l’institution et de l’enseignant. Ce sont là<br />

des atouts qui favorisent ses apprentissages<br />

fondamentaux. Plus généralement, ils facilitent ses<br />

apprentissages de futur citoyen, parce qu’il voit des<br />

adultes, parents et enseignants, travailler ensemble au<br />

bien-être d’une collectivité, en l’occurrence les enfants<br />

d’une classe, d’une école.<br />

Cela dit, les parents qui ont participé aux ateliers de<br />

Strasbourg et de Paris l’ont assez largement souligné :<br />

les bienfaits ne se font pas seulement sentir au sein de<br />

l’école. À la maison aussi, cela se passe mieux lorsque les<br />

familles relaient les principes soutenus par les instituteurs.<br />

Parce que l’enfant n’est pas « balloté » entre des attentes<br />

différentes. C’est tout particulièrement vrai dans les milieux<br />

très défavorisés où le risque existe que l’enfant finisse par ne<br />

plus reconnaître l’autorité des parents et n’accepte plus<br />

qu’un référent, l’enseignant. En fait, de la même façon<br />

qu’un enseignant qui dialogue avec les parents est mieux<br />

reconnu, les parents qui dialoguent avec l’enseignant, voire<br />

qui participent à des activités scolaires, des ateliers, des<br />

sorties, etc., sont valorisés et donc mieux écoutés.<br />

Les liens avec la réussite scolaire ?<br />

Difficiles à établir<br />

Des enfants qui se sentent mieux à l’école, sont plus<br />

épanouis et perçoivent mieux la cohérence éducative : ce<br />

sont donc là des atouts incontestables d’une coopération<br />

parents-enseignants bien menée. Mais qu’en est-il des<br />

effets sur la réussite scolaire elle-même ? La question se<br />

trouve évidemment au centre de la préoccupation des<br />

parents et des enseignants. Or, sur ce point, il faut bien<br />

l’avouer, les réponses se font beaucoup plus évasives. Les<br />

enseignants, les premiers, le constatent : même une<br />

coopération efficace familles-école n’entraîne pas<br />

nécessairement une amélioration des résultats scolaires.<br />

Certes, il semble par exemple que les enfants dont les<br />

parents s’impliquent dans la vie de l’école réussissent<br />

mieux que d’autres. Peut-on affirmer pour autant avec<br />

certitude que ceci explique cela ? En réalité, les<br />

évaluations des <strong>action</strong>s menées dans le cadre d’une telle<br />

démarche restent très rares. Une seule a été citée, celle<br />

réalisée par l’école du Péglé, à Mont-de-Marsan :<br />

confronté à une forte population d’enfants manouches,<br />

cet établissement s’est lancé dans une démarche<br />

d’ouverture - très volontariste et inscrite dans la durée -<br />

vers ces familles marginalisées. Il y a dix ans, avant la mise<br />

en place des <strong>action</strong>s de rapprochement entre les familles et<br />

l’école, le nombre d’enfants en difficultés de lecture était<br />

élevé. Beaucoup d’entre eux étaient d’ailleurs dirigés vers<br />

les classes SEGPA ou CLIS. Aujourd’hui, alors que la<br />

proportion des enfants manouches n’a pas changé, cette<br />

proportion est la même que pour la moyenne nationale.<br />

L’évaluation a été faite sur une base scientifique, grâce aux<br />

tests d’entrée au CP, au CE2 et en 6ème.<br />

Ce que l’on peut en revanche affirmer avec certitude,<br />

c’est que lorsqu’un dialogue régulier existe entre parents<br />

et enseignant, il est plus facile de faire de la prévention.<br />

Par exemple, de repérer les moments difficiles que<br />

l’enfant traverse et de les affronter sans attendre que la<br />

situation se détériore.<br />

Mais pour la plupart des acteurs, la question des résultats<br />

scolaires est ambiguë. Qu’appelle-t-on réussite scolaire ?<br />

demandent-ils dans une belle unanimité. Le fonctionnement<br />

des apprentissages varie considérablement d’un<br />

enfant à l’autre, constatent les enseignants. Et assurer<br />

l’équilibre émotionnel et psychologique de l’enfant,<br />

particulièrement dans les moments de transition, n’est-ce<br />

pas aussi important ?<br />

L’organisation de la coopération :<br />

méthodes et moyens<br />

Témoins enseignants, directrices, parents, tous reconnaissent<br />

que pour faire vivre la coopération parentsenseignants<br />

à l’école, il faut du temps… et que cela<br />

représente un investissement qui dépasse largement<br />

l’institutionnel : il faut un engagement militant ou<br />

politique. Dans les établissements de petite taille, une<br />

direction et une équipe pédagogique soudées et motivées<br />

peuvent la faire vivre durablement. Mais dans les écoles<br />

plus importantes, l’instabilité de l’équipe, le fait que les<br />

enseignants ne sont pas tous impliqués de la même façon<br />

constituent souvent des entraves. La hiérarchie et la<br />

municipalité peuvent aussi être des freins… ou, au<br />

contraire, appuyer la démarche. Un peu partout, le rôle<br />

des ATSEM, en maternelle, courroies de transmission<br />

école-familles irremplaçables, a été souligné.<br />

Les moyens mis en œuvre évoqués sont assez divers. Les<br />

uns revendiquent l’intérêt de petites initiatives telles que :<br />

confier des cassettes de comptines aux familles, leur faire<br />

faire des reportages photos durant les vacances «au<br />

pays», créer des associations parents-enseignants, ouvrir<br />

un espace, un lieu convivial pour les rencontres parentsenseignants<br />

ou parents-parents, présenter les productions<br />

des enfants sur le temps scolaire. Les autres jouent la<br />

carte de la co-éducation : intervention des parents en<br />

classe, gestion d’activités (lecture, ateliers manuels), etc.<br />

17


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Bilan des journées consacrées à la coopération parents-enseignants<br />

Bilan des journées consacrées à la<br />

coopération parents-enseignants<br />

Gabriel Langoüet<br />

Professeur émérite de l’Université Paris V. Directeur de l’Observatoire de l’Enfance<br />

Ces trois journées ont été organisées selon un schéma<br />

commun proposé par la Fondation de France, la MAE et<br />

l’Observatoire de l’Enfance en France. À l’issue de chaque<br />

journée, un bilan provisoire a été établi et présenté aux<br />

participants. Chaque bilan a ainsi pris en compte les<br />

interventions liminaires, les apports scientifiques communs<br />

ou spécifiques et les comptes rendus des travaux de<br />

groupes organisés, d’abord en fonction des positions des<br />

participants (trois groupes : parents, enseignants, chefs<br />

d’établissements), puis par thèmes favorisant au contraire<br />

les échanges transversaux. Or, ce qui a marqué tous ces<br />

bilans, c’est bien davantage les ressemblances que les<br />

différences, les complémentarités que les oppositions. Mais<br />

n’est-ce pas quelque peu évident lorsqu’on observe les<br />

préoccupations communes des trois groupes et le<br />

cheminement commun de réflexion que nous avions<br />

proposé ? C’est pourquoi, plutôt que de présenter ces trois<br />

bilans successifs, nous avons tenté d’en proposer une<br />

synthèse provisoire susceptible de contribuer à la réflexion<br />

ultérieure, voire de dégager quelques perspectives.<br />

En premier lieu, et concernant les trois journées, il me<br />

semble qu’il y a lieu de souligner la richesse et la solidité<br />

des projets novateurs primés par la Fondation de France et<br />

la MAE, ainsi que l’engagement et la cohésion des équipes<br />

(parents, enseignants et chefs d’établissements) qui les ont<br />

mis en œuvre. Il faut insister sur le souci commun de tous<br />

ces groupes de faire fonctionner l’école autrement, de<br />

mieux faire, d’abord au bénéfice des enfants. En second<br />

lieu, il faut noter, chez les participants, un double souci.<br />

Celui de relater leur propre <strong>action</strong>, de la faire connaître<br />

aux autres parce que, sans ostentation, ils en sont fiers,<br />

comme ils sont fiers d’avoir été primés. Mais aussi celui<br />

d’écouter et de comprendre l’<strong>action</strong> des autres pour<br />

s’enrichir à leur contact et poursuivre d’autant mieux dans<br />

la voie novatrice dans laquelle ils se sont inscrits.<br />

Chacune des trois journées a débuté par des interventions<br />

de représentants des deux institutions ayant mis en place<br />

le dispositif d’évaluation des projets et des <strong>action</strong>s<br />

conduites dans les écoles élémentaires ou maternelles : la<br />

Fondation de France et la Mutuelle Assurances Elèves. De<br />

leurs diverses interventions, il me semble important de<br />

retenir la forte cohésion avec laquelle se sont associés ces<br />

deux partenaires qui, bien au-delà des simples aspects<br />

formels ou techniques indispensables, ont mis en évidence<br />

leur volonté de faire bouger les choses, de participer euxmêmes<br />

au mouvement, de répondre aux attentes des<br />

enseignants et des parents, de les encourager, de leur<br />

fournir un « feed-back » quant aux <strong>action</strong>s qui ont été<br />

menées, de prolonger et d’intensifier ce type d’<strong>action</strong>.<br />

Nous ne reviendrons pas sur les apports théoriques<br />

proposés au travers des interventions des spécialistes,<br />

qu’il s’agisse de celle de Pierre Charbonnel (Observatoire<br />

de l’Enfance en France), commune aux trois journées, ou<br />

des autres, différentes pour chacune de ces journées : celle<br />

de Françoise Hurstel, psychanalyste (le 26 mai 2004 à<br />

Strasbourg), celle de Daniel Gayet, psychosociologue (le<br />

2 juin à Paris), enfin celle de Martine Kherroubi,<br />

sociologue (le 16 juin à Paris). Chacun des intervenants,<br />

à partir de sa propre discipline, par conséquent de façon<br />

inévitablement incomplète, a proposé une réflexion<br />

théorique qui constitue davantage un exemple qu’un<br />

modèle. Une réflexion qui confirme, s’il était besoin, que<br />

des apports pluridisciplinaires sont indispensables à<br />

l’enrichissement des pratiques pédagogiques. Par<br />

exemple, dans le cadre d’un prolongement de ces <strong>action</strong>s,<br />

une rencontre entre les intervenants, sous forme d’une<br />

table ronde, pourrait être imaginée à partir des questions<br />

qui m’ont semblé très présentes : Quelle socialisation ?<br />

Quels rôles relèvent de la famille ou de l’école ? Qui est<br />

principalement responsable de l’éducation ou de<br />

l’instruction ? Quel partenariat faut-il mettre en place (le<br />

plan Langevin-Wallon a été plusieurs fois évoqué) ?<br />

Parmi les idées qui ont émergé au cours de ces trois<br />

journées, nous retiendrons particulièrement les suivantes.<br />

Parents, enseignants et personnels de direction<br />

considèrent que l’école doit être le lieu de transmission<br />

des valeurs humanistes auxquelles ils adhèrent. L’école<br />

doit échapper au consumérisme mais n’est pas, pour<br />

autant, un microcosme ou un sanctuaire : elle n’est pas à<br />

l’abri des conflits, des concurrences et des compétitions,<br />

en vue de l’insertion professionnelle par exemple.<br />

Les participants considèrent que la coopération (ce mot<br />

a été fréquemment repris, ainsi que celui d’équipe ou<br />

celui de partenariat) entre enseignants, parents et<br />

personnels de direction est nécessaire. Elle permet de<br />

développer la confiance et le respect réciproque et elle<br />

est enrichissante pour chacun des partenaires et, par<br />

conséquent, pour les élèves eux-mêmes.<br />

Les projets élaborés et les <strong>action</strong>s mises en place ont<br />

fréquemment eu pour origine la recherche d’une<br />

réponse à des situations jugées insatisfaisantes<br />

18


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Bilan des journées consacrées à la coopération parents-enseignants<br />

(communication parents-enseignants inexistante ou<br />

insuffisante, image dégradée de l’école, etc.). Il s’agit,<br />

face à ces situations, de rechercher les moyens de<br />

répondre autrement et mieux.<br />

Ont été notamment soulignés : le rôle intégrateur des<br />

projets (cultures différentes, communautés mieux<br />

comprises), l’accroissement du rôle des parents référents<br />

et l’augmentation des taux de participation aux conseils<br />

d’écoles, la diminution de l’absentéisme des élèves, des<br />

réponses à des situations difficiles d’élèves, voire<br />

l’amélioration des apprentissages (efficacité accrue<br />

pouvant entraîner la réduction des inégalités).<br />

Les participants ne sous-estiment cependant pas les<br />

difficultés liées à la conduite de tels projets novateurs :<br />

investissement partiel des parents, nécessité d’équipes<br />

pédagogiques stables, fragilité d’<strong>action</strong>s reposant<br />

largement ou exclusivement sur le bénévolat ou le<br />

volontariat, ruptures entre les cycles, rigidité institutionnelle<br />

de l’école (la maternelle est plus ouverte que<br />

l’élémentaire), problèmes de moyens, etc.<br />

Ils expriment leurs remerciements quant au fait d’avoir<br />

été «primés», autrement dit reconnus pour le travail<br />

qu’ils tentent de mener ensemble. Ils manifestent très<br />

nettement l’intention de poursuivre et de développer ce<br />

type d’<strong>action</strong> et sont demandeurs en termes de<br />

formation.<br />

Ces trois journées ont été encourageantes, souvent<br />

passionnantes. Elles l’ont été aux yeux des participants qui<br />

ont tenu à dire leur satisf<strong>action</strong>, au-delà du prix qu’ils<br />

avaient reçu, de se retrouver pour échanger, dialoguer et<br />

enrichir leur propre réflexion. Mais elles l’ont été aussi pour<br />

les organisateurs, animateurs et intervenants. Les uns et les<br />

autres ont ardemment souhaité, à plusieurs reprises, que ce<br />

type d’<strong>action</strong>s perdure et se développe. Ils marquent leur<br />

désir de se retrouver pour poursuivre ce travail novateur,<br />

envisager des <strong>action</strong>s de formation prolongeant celles qui<br />

ont été amorcées, développer des recherches sur les<br />

partenariats et la coopération, susciter de nouveaux projets<br />

et en encourager la mise en œuvre et l’évaluation. <br />

19


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 1 - Le Prix école 2002 et 2003,<br />

deux ans d’<strong>action</strong> pour valoriser la coopération parents-enseignants à l’école<br />

Prix Ecole 2002 et 2003<br />

Deux ans d’<strong>action</strong> pour valoriser la coopération<br />

parents-enseignants à l’école<br />

La Fondation de France au service de l’enfance<br />

Créée en 1969, la Fondation de France est un organisme unique par la<br />

diversité des outils qu’elle met à la disposition de tous ceux,<br />

particuliers ou entreprises, qui souhaitent mener à bien une œuvre<br />

généreuse.<br />

Reconnue d’utilité publique, sans but lucratif, elle est indépendante,<br />

apolitique et non confessionnelle. La Fondation de France ne reçoit<br />

aucune subvention des pouvoirs publics.<br />

Plate-forme d’échanges, d’expérimentation et d’information, dans une<br />

société en pleine évolution, la Fondation de France, soucieuse des<br />

difficultés que les situations de mutation génèrent, cherche à<br />

soutenir des réponses souples et adaptées qui préservent ou<br />

rétablissent la dignité, l’autonomie et l’identité des personnes et qui<br />

favorisent les démarches collectives de solidarité et d’altruisme.<br />

En soutenant des projets dans les domaines des solidarités, de la<br />

santé, de la recherche médicale et scientifique, de l’environnement et<br />

de la culture, en encourageant ou commanditant des recherches sur<br />

des sujets d’intérêt général, elle contribue au développement des<br />

idées et du progrès social.<br />

La Fondation de France est présente auprès des enfants depuis sa<br />

création. Elle a toujours privilégié la prévention. Elle soutient avant<br />

tout des réponses alternatives et souples qui associent parents,<br />

enfants et professionnels qui contribuent à la prévention de la<br />

violence.


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 1 - Le Prix école 2002 et 2003,<br />

deux ans d’<strong>action</strong> pour valoriser la coopération parents-enseignants à l’école<br />

Prix Ecole, les fondements d’une idée forte<br />

La construction d’une relation positive parents – enseignants<br />

contribue à l’épanouissement et la réussite de l’enfant à l’école.<br />

Le passage de la petite enfance à l’enfance<br />

est caractérisé par des changements<br />

dans l’appréhension et la compréhension<br />

du monde. Il s’effectue d’autant plus<br />

facilement qu’il se fait sans rupture brutale<br />

mais par des adaptations progressives<br />

aux changements successifs.<br />

Changements d’abord accompagnés par<br />

les parents, premiers<br />

éducateurs, puis peu à peu par les<br />

autres adultes, qui, dans divers milieux<br />

éducatifs, ont en charge l’enfant.<br />

Dans ce processus, la compréhension, la<br />

mise en œuvre et le maintien du dialogue<br />

entre parents et professionnels constituent<br />

un enjeu primordial.<br />

Pourtant, trop souvent encore, il règne<br />

entre eux un état d’esprit empreint de<br />

méfiance et de dénigrement réciproques.<br />

Il est donc fondamental de dépasser cette<br />

source de malentendus, d’inertie ou de<br />

violence, de changer de regard et d’instaurer<br />

une approche positive, une compréhension<br />

de « l’autre » basée sur l’écoute,<br />

le dialogue et une véritable<br />

rencontre. Cela ne peut se faire que dans<br />

un respect mutuel, condition indispensable<br />

à toute démarche participative avec, en<br />

ligne de mire, l’intérêt de l’enfant.<br />

L’école joue sur ce plan un rôle éminent.<br />

Elle participe à la construction de l'enfant,<br />

à son insertion dans la vie sociale<br />

comme citoyen. Pour suivre le mouvement<br />

de notre société en transformation,<br />

elle doit donc s'inscrire dans une démarche<br />

d'ouverture vers les parents, qui sont<br />

là ses principaux interlocuteurs. Cette<br />

démarche permet une cohérence éducative<br />

plus forte entre adultes face aux<br />

enfants.<br />

Depuis longtemps, des écoles maternelles<br />

et élémentaires, qui cherchent à établir<br />

ou renforcer les relations entre les<br />

parents et les enseignants, mènent des<br />

<strong>action</strong>s, instaurent des dynamiques.<br />

Certaines ont su créer les conditions de<br />

ce changement pour réaliser de vraies<br />

rencontres et agir ensemble. C’est pour<br />

encourager et soutenir ces initiatives que<br />

le Prix Ecole a été créé par la Fondation<br />

de France, en partenariat avec la MAE<br />

(Mutuelle Assurance Elèves).<br />

En 2002 et 2003, ce prix a récompensé<br />

119 démarches menées dans des écoles<br />

maternelles et élémentaires. Il a accordé<br />

à chacune d’elles une somme d’une<br />

valeur de 2 000 euros.<br />

La MAE, 2 ans de partenariat<br />

Le Prix Ecole répond pleinement aux<br />

préoccupations de sérénité et de paix<br />

scolaire entre la communauté éducative,<br />

les élèves et leurs parents que prône<br />

depuis toujours la MAE (Mutuelle<br />

Assurance Elèves). C’est pourquoi elle<br />

s’associe à la Fondation de France pour<br />

diffuser l’information de ce prix. En 2003,<br />

elle a également remis huit prix<br />

de 2 000 euros chacun.


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 1 - Le Prix école 2002 et 2003,<br />

deux ans d’<strong>action</strong> pour valoriser la coopération parents-enseignants à l’école<br />

Coopération parents-enseignants,<br />

les principaux critères<br />

• Les <strong>action</strong>s doivent avoir lieu au sein<br />

de l’école et être pérennes.<br />

• L’objectif central est une démarche de<br />

rencontre, d’ouverture, de coopération<br />

entre les parents et les enseignants pour<br />

répondre à un besoin identifié par l’école.<br />

• Elle se fait avec la mobilisation effective<br />

d’une équipe.<br />

Une large diffusion de l’information<br />

L’information sur le Prix Ecole est diffusée<br />

à tous les acteurs engagés. Soit :<br />

• A l’éducation nationale (104 inspections<br />

académiques, 1354 inspecteurs de<br />

l’éducation nationale (IEN), 55 000 écoles<br />

publiques (grâce à la MAE), 92 directions<br />

diocésaines + les enseignants (Le<br />

Journal des instituteurs, Education<br />

enfantine),<br />

• Aux parents d’élèves (FCPE – Fédération<br />

des conseils de parents d’élèves<br />

des écoles publiques, PEEP – Fédération<br />

des parents d’élèves de l’enseignement<br />

public, UNAAPE Union nationale des<br />

associations autonomes de parents<br />

Une sélection approfondie<br />

• La démarche, inscrite dans la durée,<br />

doit disposer d’une capacité à évoluer<br />

dans le temps.<br />

• Les <strong>action</strong>s doivent déboucher sur un<br />

changement objectif des relations entre<br />

parents et enseignants.<br />

d’élèves, UNAPEL – Union nationale des<br />

associations de parents d’élèves de l’enseignement<br />

libre),<br />

• Aux municipalités (Le Courrier des<br />

maires, La Gazette des communes,<br />

l’Association des maires de France),<br />

• Aux organisations (syndicats, OCCE –<br />

Office central de la coopération à l’école,<br />

MGEN – Mutuelle générale de l’éducation<br />

nationale, Ligue de l’enseignement<br />

et de l’éducation permanente, INRP –<br />

Institut national de recherche pédagogique,<br />

CNDP Actualité, AGIEM –<br />

Association générale des institutrices d’écoles<br />

maternelles).<br />

Sur 253 dossiers reçus à la Fondation de<br />

France, 158 dossiers ont été présélectionnés<br />

par un comité de lecture régional de<br />

la Fondation de France, puis instruits (visite<br />

sur place ou entretien téléphonique,<br />

donnant lieu à la réd<strong>action</strong> d’une <strong>fiche</strong><br />

par les instructeurs).<br />

Au final, 119 dossiers ont été récompensés,<br />

soit près d’un sur deux, par un Jury<br />

composé de spécialistes des questions<br />

école-famille :<br />

• des membres de l’éducation nationale<br />

(conseiller technique du ministère de<br />

l’Education nationale, médiateur, inspecteur<br />

de l’éducation nationale, directeur<br />

d’école, instituteur, maître de conférences<br />

en sciences de l’éducation),<br />

• des parents d’élèves (APEL, FCPE,<br />

PEEP),<br />

• des professionnels (directeur d’IUFM,<br />

conseiller technique de la Délégation<br />

interministérielle à la famille, responsable<br />

prévention de la MAE, professeur de<br />

la Maison des enseignants, coordinateur<br />

de l’Université du citoyen),<br />

• des membres de la Fondation de<br />

France.


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 1 - Le Prix école 2002 et 2003,<br />

deux ans d’<strong>action</strong> pour valoriser la coopération parents-enseignants à l’école<br />

Caractéristiques des dossiers récompensés<br />

par la Fondation de France<br />

• Les établissements scolaires primés sont<br />

essentiellement situés en zone urbaine<br />

(76 %), ce qui constitue une légère surreprésentation<br />

par rapport à la moyenne<br />

nationale (73 % d’établissements sont<br />

en zone urbaine selon les statistiques du<br />

ministère de l’Education nationale).<br />

• Près d’une démarche primée sur deux<br />

(42 %) provient d’un établissement situé en<br />

ZEP/REP (alors que les statistiques<br />

de l’Education nationale situent ces établissements<br />

à 12 % de l’ensemble).<br />

• La moitié des <strong>action</strong>s primées (50 %)<br />

se déroule en écoles maternelles (alors que celles-ci<br />

ne représentent, dans leur totalité, que<br />

Bilan chiffré : généralités<br />

32 % des écoles primaires). Cette surreprésentation<br />

peut s’expliquer par des <strong>action</strong>s<br />

parents-enseignants facilitées en école<br />

maternelle.<br />

• Les établissements privés sont peu représentés<br />

parmi les récompensés (5 %), alors<br />

qu’ils constituent 10 % des établissements<br />

au niveau national.<br />

• Les régions qui ont le plus participé<br />

au Prix Ecole sont l’Ile-de-France<br />

(43 dossiers envoyés), la région PACA<br />

(29 dossiers), Rhône-Alpes (24 dossiers),<br />

le Nord Pas-de-Calais (19 dossiers), suivies<br />

par l’Aquitaine, l’Alsace et la<br />

Lorraine.<br />

20 régions administratives ont fait<br />

parvenir des dossiers à la Fondation<br />

de France ; seules la région de Basse-<br />

Normandie et les DOM-TOM n’ont pas<br />

répondu. Cependant, les 253 écoles participantes<br />

ne représentent que 0,4% des<br />

écoles de métropole. Ce pourcentage très<br />

faible a sans doute plusieurs explications.<br />

L’information sur le Prix Ecole n’a<br />

pas été reçue partout, ou pas lue (les écoles<br />

reçoivent chaque semaine une quantité<br />

importante de revues et<br />

d’informations et les tâches administratives<br />

à traiter sont nombreuses).<br />

Par ailleurs, le Prix concerne des <strong>action</strong>s<br />

déjà réalisées, sur un thème exigeant,<br />

celui de la coopération parents-école.<br />

Enfin, le Prix Ecole est encore tout jeune<br />

et doit se faire connaître…<br />

Quelques données statistiques<br />

de l’Education nationale<br />

Il y avait, en France métropolitaine, en<br />

2000 :<br />

• 18 558 classes maternelles,<br />

• 39 410 classes élémentaires et d’enseignement<br />

spécial (classes d’intégration<br />

scolaire CLIS, classes d’initiative et<br />

classes d’adaptation),<br />

• 70% des écoles ont de 1 à 5 classes,<br />

24 % de 6 à 10 classes et seulement 6%<br />

plus de 11 classes.<br />

40, avenue Hoche - 75008 Paris<br />

Tél. : 01 44 21 31 00 - Fax : 01 44 21 31 01<br />

Pour en savoir plus : www.fdf.org


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 2 - Prix École 2002 et 2003,<br />

liste des 120 écoles lauréates<br />

Prix Ecole 2002 et 2003<br />

Liste des 120 écoles lauréates<br />

Ecole Localité Départements<br />

Ecole élémentaire du Colomban FAREINS Ain<br />

Ecole maternelle Jean Macé VILLENEUVE SAINT-GERMAIN Aisne<br />

Ecole élémentaire de Braize BRAIZE Allier<br />

Ecole maternelle Frédéric Mistral MONTLUCON Allier<br />

Ecole de la Foux d’Allos * ALLOS Alpes de Hte Provence<br />

Ecole Victor Hugo BARREME Alpes de Hte-Provence<br />

Ecole publique de Mezel MEZEL Alpes de Hte-Provence<br />

Ecole maternelle Les Mirandolles LE CANNET Alpes Maritimes<br />

Ecole maternelle Plateau VILLERS-SEMEUSE Ardennes<br />

Ecole maternelle de Bensa LAVELANET Ariège<br />

Ecole maternelle d’Origny-le-Sec ORIGNY-LE-SEC Aube<br />

Ecole élémentaire La Gravette * CARCASSONNE Aude<br />

Ecole de la Crau CHATEAURENARD Bouches du Rhône<br />

Ecole primaire du Parc de Bellevue MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole Notre Dame Saint-Théodore MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole maternelle Edouard Vaillant MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole maternelle Rose Bégude MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole Major Parmentier MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole maternelle Saint Just Corot MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole maternelle Arenc Bachaas MARSEILLE Bouches du Rhône<br />

Ecole publique La Gallissonnière * ROCHEFORT-SUR-MER Charente-Maritime<br />

Ecole maternelle Guérineau ROCHEFORT-SUR-MER Charente-Maritime<br />

Ecole maternelle de Saint-Georges-du-Bois SAINT-GEORGES-DU-BOIS Charente-Maritime<br />

Ecole primaire de Sartene SARTENE Corse du sud<br />

Ecole maternelle Les Aiguisons QUETIGNY Côte d’Or<br />

Ecole élémentaire, Les Colmatés MATHAY Doubs<br />

Ecole primaire et maternelle de RocheJean * ROCHEJEAN Doubs<br />

Ecole maternelle Pergaud VALENTIGNEY Doubs<br />

Ecole publique Célestin Freinet BREST Finistère<br />

Ecole maternelle de Kernevel KERNEVEL Finistère<br />

Ecole maternelle Claire Lacombe ALES Gard<br />

Ecole publique de Valleraugues VALLERAUGUE Gard<br />

Ecole maternelle Francis de Pressensé BORDEAUX Gironde<br />

Ecole maternelle Paul Bert BORDEAUX Gironde<br />

Ecole maternelle de Bouillac BOUILLAC Gironde<br />

Ecole publique de Cudos * CUDOS Gironde<br />

Ecole maternelle Paul Fort LORMONT Gironde<br />

Ecole maternelle La Fontaine VILLENAVE D’ORNON Gironde<br />

Ecole maternelle des Matelles LES MATELLES Hérault<br />

Ecole élémentaire Grimault * RENNES Ille et Vilaine<br />

Ecole maternelle Daudet TOURS Indre et Loire<br />

Ecole mixte Saint-Just TULLINS Isère


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 2 - Prix École 2002 et 2003 - Liste des 120 écoles lauréates<br />

Liste des 120 écoles lauréates (suite)<br />

Ecole Localité Départements<br />

Ecole du Péglé * MONT DE MARSAN Landes<br />

Ecole Fauriel SAINT-ETIENNE Loire<br />

Ecole Ange Guépin * NANTES Loire Atlantique<br />

Ecole élémentaire de Melleroy MELLEROY Loiret<br />

Ecole élémentaire Maxime Perrard ORLEANS Loiret<br />

Ecole maternelle Jules Lenormand SAINT-JEAN DE LA RUELLE Loiret<br />

Ecole élémentaire de Saint-Père-sur-Loire SAINT-PERE-SUR-LOIRE Loiret<br />

Ecole des deux Moulins JUIGNE-SUR-LOIRE Maine et Loire<br />

Ecole maternelle Gérard Philipe * TRELAZE Maine et Loire<br />

Ecole maternelle Jean Macé REIMS Marne<br />

Ecole primaire de Corgirnon CORGIRNON Haute-Marne<br />

Ecole Jeanne du Lys NANCY Meurthe et Moselle<br />

Ecole publique du Levant CALAN Morbihan<br />

Ecole maternelle Pommier rose METZ Moselle<br />

Ecole maternelle Jurenil DENAIN Nord<br />

Ecole Eugène Lenglet * DOUAI – DORIGNIES Nord<br />

Ecole Albert Camus LALLAING Nord<br />

Groupe scolaire Herbin LE CATEAU Nord<br />

DIRE Ecole E. Quinet et P. Bert LILLE Nord<br />

Ecole maternelle Jean Mabuse MAUBEUGE Nord<br />

Ecole maternelle Suzanne Crapet NIEPPE Nord<br />

Ecole maternelle Marie Curie SECLIN Nord<br />

Ecole élémentaire Jules Ferry TEMPLEUVE Nord<br />

Groupe scolaire Albert Camus TOURCOING Nord<br />

Ecole maternelle Maria Dron TOURCOING Nord<br />

Ecole maternelle Jean Moulin * NOGENT – SUR – OISE Oise<br />

Ecole maternelle Matisse LOISON – SOUS – LENS Pas de Calais<br />

Ecole élémentaire Léon Dhermain COURNON D’AUVERGNE Puy de Dôme<br />

Ecole maternelle Lac Ouest COURNON D’AUVERGNE Puy de Dôme<br />

Ecole Notre Dame de l’Alliance SALIES DE BEARN Pyrénées Atlantiques<br />

Ecole élémentaire André Dessaux SAINT-PAUL DE FILLES Pyrénées Orientales<br />

Ecole maternelle de Lembach LEMBACH Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Ariane Icare * STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Lezay-Marmésia STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Louvois STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole élémentaire Reus II STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Karine I STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Jacques Sturm * STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Hoehberg STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole élémentaire Jean Fischart STRASBOURG Bas-Rhin<br />

Ecole maternelle Dieppe * MULHOUSE Haut-Rhin<br />

Ecole maternelle Lefebvre * MULHOUSE Haut-Rhin<br />

Assoc. scolaire de école élémentaire Furstenberger MULHOUSE Haut-Rhin<br />

Ecole élémentaire Koechlin MULHOUSE Haut-Rhin<br />

Ecole Saint Bruno / Saint Louis LYON Rhône<br />

Ecole Les Allagniers RILLEUX LA PAPE Rhône


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 2 - Prix École 2002 et 2003 - Liste des 120 écoles lauréates<br />

Liste des 120 écoles lauréates (suite)<br />

Ecole Localité Départements<br />

L’école maison des trois espaces SAINT-FONS Rhône<br />

Ecole Saint-Joseph CHAMBERY Savoie<br />

Ecole de Sous Baz ONNION Haute Savoie<br />

Ecole polyvalente du Tandou PARIS Paris<br />

Ecole maternelle PARIS Paris<br />

Ecole maternelle LE HAVRE Seine-Maritime<br />

Ecole élémentaire Olivier Paulat CHAMPS-SUR-MARNE Seine-et-Marne<br />

Ecole maternelle Daudet * DAMMARIE LES LYS Seine et Marne<br />

Ecole Henri Wallon * DAMMARIE LES LYS Seine et Marne<br />

Assoc. sportive Ecole Louis Blériot DAMMARIE-LES-LYS Seine-et-Marne<br />

Ecole maternelle Ronsard CHANTELOUP-LES-VIGNES Yvelines<br />

Ecole maternelle Petit Prince * MAGNY LES HAMEAUX Yvelines<br />

Ecole maternelle « La petite enfance » MONTIGNY-LE-BRETONNEUX Yvelines<br />

Ecole maternelle Louise Michel PLAISIR Yvelines<br />

Ecole des 4 chemins des routes TOULON Var<br />

Ecole maternelle La Ruche APT Vaucluse<br />

Ecole maternelle Louis Gros AVIGNON Vaucluse<br />

Ecole maternelle Curie BOLLENE Vaucluse<br />

Ecole privée Saint-Andéol CAMARET Vaucluse<br />

Ecole maternelle La colline CAVAILLON Vaucluse<br />

Ecole maternelle Camille Claudel * CAVAILLON Vaucluse<br />

Ecole primaire d’Igney IGNEY Vosges<br />

Ecole René Rücklin BELFORT Territoire-de-Belfort<br />

Ecole élémentaire CHATENAY-MALABRY Hauts-de-Seine<br />

Ecole maternelle Pasteur * CLICHY Hauts-de-Seine<br />

Ecole élémentaire Léon Bourgeois B * COLOMBES Hauts-de-Seine<br />

Ecole maternelle Les Martinets RUEIL-MALMAISON Hauts-de-Seine<br />

Ecole maternelle BONDY Seine-Saint-Denis<br />

Ecole maternelle Victor Hugo – Les Bosquets * MONTFERMEIL Seine-Saint-Denis<br />

Ecole maternelle et élémentaire Belle Epine CERGY Val d’Oise<br />

Ecole maternelle du stade CHAMPAGNE SUR OISE Val d’Oise<br />

* écoles primées à l’unanimité des membres du jury


LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Annexe 3 - Le Prix école 2002 et 2003,<br />

portraits des 22 écoles primées à l’unanimité des membres du jury<br />

Prix Ecole 2002 et 2003<br />

Portraits des 22 écoles primées à l’unanimité<br />

des membres du jury<br />

Ecole de la Foux d’Allos, ALLOS (04)<br />

Ecole élémentaire La Gravette, CARCASSONNE (11)<br />

Ecole publique La Gallissonnière, ROCHEFORT-SUR-MER (17)<br />

Ecole primaire et maternelle de RocheJean, ROCHEJEAN (25)<br />

Ecole publique de Cudos, CUDOS (33)<br />

Ecole élémentaire Grimault, RENNES (35)<br />

Ecole du Péglé, MONT DE MARSAN (40)<br />

Ecole Ange Guépin, NANTES (44)<br />

Ecole maternelle Gérard Philipe, TRELAZE (49)<br />

Ecole Eugène Lenglet, DOUAI – DORIGNIES (59)<br />

Ecole maternelle Jean Moulin, NOGENT–SUR–OISE (60)<br />

Ecole maternelle Ariane Icare, STRASBOURG (67)<br />

Ecole maternelle Jacques Sturm, STRASBOURG (67)<br />

Ecole maternelle Dieppe, MULHOUSE (68)<br />

Ecole maternelle Lefebvre, MULHOUSE (68)<br />

Ecole maternelle Daudet, DAMMARIE LES LYS (77)<br />

Ecole Henri Wallon, DAMMARIE LES LYS (77)<br />

Ecole maternelle Petit Prince, MAGNY LES HAMEAUX (78)<br />

Ecole maternelle Camille Claudel, CAVAILLON (84)<br />

Ecole maternelle Pasteur, CLICHY (92)<br />

Ecole élémentaire Léon Bourgeois B, COLOMBES (92)<br />

Ecole maternelle Victor Hugo – Les Bosquets, MONTFERMEIL (93)


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

de La Foux d’Allos<br />

(04)<br />

Acteur<br />

Ecole primaire de<br />

04260 La Foux d’Allos<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Béatrice Barbier, directrice<br />

Tél. : 04 92 83 81 46<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Dans ce village montagnard des Alpes de Haute Provence, l’école<br />

maternelle et élémentaire ne comporte que deux classes pour<br />

une petite vingtaine d’élèves. Les deux enseignantes<br />

se partagent, pour l’une, la Direction, les enfants de maternelle<br />

et de CP, pour l’autre, les CE 1 et 2 et les CM 1 et 2.<br />

La population est constituée de petits commerçants et<br />

de paysans vivant beaucoup plus des activités relevant du ski<br />

que du revenu de leurs champs. Les parents qui envoient leurs<br />

enfants à l’école ne sont pas socialement les plus favorisés ;<br />

une partie d’entre eux sont des saisonniers (décembre à avril)<br />

et, lorsque la saison de ski est mauvaise, les fins de mois<br />

peuvent être difficiles… ce qui induit des tensions sociales assez<br />

fortes au sein de la petite communauté villageoise. Il n’y a pas<br />

vraiment de violence, mais plutôt des problèmes relationnels.<br />

Bilan : chaque année, l’équipe était renouvelée et l’on voyait<br />

arriver de jeunes recrues, inexpérimentées. D’où un climat durablement<br />

détestable… En 2001, la nouvelle directrice<br />

a pris la mesure de la situation : absentéisme très élevé,<br />

« parents agressifs » avec les institutrices.<br />

Objectifs<br />

• Il s’agissait d’abord d’essayer de casser le cercle vicieux<br />

du climat détestable installé depuis des années dans l’école.<br />

• Rehausser l’image de l’école au regard des parents, leur<br />

faire comprendre que ce n’est pas une garderie mais un lieu<br />

où les enseignants effectuent un vrai travail et où l’enfant<br />

est là pour apprendre et pour s’enrichir.<br />

• Etablir sur de nouvelles bases, plus confiantes, des rapports<br />

entre les enseignantes et les parents.<br />

Bénéfices<br />

• Après 18 mois de mise en place de ce programme, et pour<br />

la première fois depuis très longtemps dans cette école, rares<br />

sont les parents qui sont venus se plaindre. Les discussions<br />

se déroulent enfin ouvertement et sans conflit.<br />

• Les enfants ont été les ambassadeurs de l’école auprès<br />

de leurs parents : de nombreux échos indiquent que les écoliers<br />

parlent volontiers de ce qui se passe dans la classe.<br />

• L’écoute des parents semble plus grande, désormais.


Actions<br />

• Dès le mois d’août de l’année<br />

2001, c’est-à-dire à peine arrivée<br />

à la Foux d’Allos, la nouvelle directrice<br />

a pris l’initiative<br />

de recevoir les parents, spécialement<br />

ceux des enfants en difficultés.<br />

Elle a abordé avec eux les causes<br />

de ces difficultés et tenté<br />

de résoudre d’emblée celles qui<br />

pouvaient l’être afin d’aborder<br />

plus sereinement la rentrée.<br />

• A tous les parents, elle a distribué<br />

un « livret d’accueil » qui précise<br />

les objectifs pédagogiques de l’école<br />

ainsi que les droits et les devoirs<br />

de chacun.<br />

• Elle a décidé l’ouverture<br />

de sa classe au moins une<br />

demi-journée par an (parfois deux)<br />

à chaque parent, à la date de son<br />

choix, pour qu’il se rende compte<br />

par lui-même du travail qui s’y fait.<br />

Pendant la récréation, le parent<br />

peut en profiter pour discuter avec<br />

l’institutrice sur tout ce qui<br />

l’a interpellé pendant la classe.<br />

• Un questionnaire a été diffusé<br />

auprès de tous les parents afin<br />

de ne pas laisser les seuls parents<br />

délégués expliquer ce que sont<br />

les souhaits des familles (car<br />

ils peuvent être assez différents<br />

les uns des autres).<br />

• Toutes ces <strong>action</strong>s ont été pérennisées,<br />

encore que l’utilité<br />

du « livret d’accueil » soit aujourd’-<br />

hui remise en question,<br />

les nouveaux parents étant peu<br />

nombreux.<br />

• Dès qu’un parent sent son enfant en difficulté, il accepte d’aller<br />

en parler à l’institutrice. Mais le contraire est vrai aussi :<br />

lorsque l’institutrice constate qu’un enfant semble en difficulté,<br />

elle en parle à sa famille. Le dialogue est bien établi.<br />

• Début 2004, parents et enseignants se sont mobilisés avec<br />

une grande cohésion car il y avait menace de fermeture<br />

d’une classe.<br />

• Les 2 enseignantes ont demandé à rester dans l’établissement.<br />

Points forts<br />

Les deux jeunes institutrices ont su imposer un nouvel esprit<br />

en essayant de comprendre les raisons des difficultés<br />

de l’établissement. Non seulement, elle ont eu le courage<br />

de prendre en main ce problème récidivant sur lequel toutes celles<br />

qui les avaient précédées avaient échoué, mais une fois<br />

les conflits apaisés, elles ont voulu continuer et aller plus loin.<br />

Elles ont ainsi décidé de confier aux parents (ou aux grandsparents,<br />

qui ont plus de temps libre) le soin de venir à l’école,<br />

raconter des histoires d’autrefois, de parler des métiers qui<br />

se pratiquaient et qui se perdent… Tous sujets qui servent<br />

de thèmes pour le travail scolaire.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

La Gravette<br />

(11)<br />

Acteur<br />

Ecole élémentaire<br />

La Gravette<br />

15 rue Jacquard<br />

11000 Carcassonne<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Gérard Assens, directeur<br />

Tél. : 04 68 25 23 99<br />

Fax : 04 68 47 43 08<br />

E-mail :<br />

ecole.lagravette@wanadoo.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

L’école La Gravette est implantée dans un quartier sensible<br />

de Carcassonne. Les 280 élèves des 13 classes reflètent toutes<br />

les difficultés de la population qui vit dans ce « ghetto » :<br />

75 % d’enfants sont d’origine étrangère, 8 % d’origine gitane.<br />

Les familles y sont souvent monoparentales, démunies aussi<br />

bien sur le plan culturel (beaucoup ne parlent pas français)<br />

que matériel. Peu de parents disposent d’un travail et nombre<br />

d’entre eux vivent avec le RMI et diverses allocations. Dans<br />

ces conditions, il n’est pas étonnant que le quartier soit en but<br />

à des phénomènes de violence, de racisme, de mal-être…<br />

qui n’épargnent pas toujours l’école. Pour faire face, celle-ci<br />

bénéficie, en plus de ses 16 enseignants dont 5 spécialisés,<br />

d’un psychologue et de 4 intervenants. Mais c’est surtout l’arrivée<br />

du nouveau directeur qui a marqué, en 1998,<br />

le début des <strong>action</strong>s de « requalification » de la vie dans<br />

et autour de l’école.<br />

Objectifs<br />

• Ouvrir l’école aux familles pour établir des relations<br />

de confiance avec elles.<br />

• Faire comprendre aux parents et aux enfants que l’école est<br />

un outil à leur disposition.<br />

• Faire de l’école un lieu de vie qui favorise le dialogue,<br />

qui amène les personnes du quartier à se rencontrer.<br />

• Permettre aux enfants et à leurs parents de comprendre<br />

la nécessité d’établir des règles et de les respecter.<br />

Bénéfices<br />

• L’école est devenue un lieu de vie, le seul lieu de vie « sain »<br />

de ce quartier « laissé-pour-compte ».<br />

• Les mères, qui se sentaient rejetées et isolées du fait de leur<br />

méconnaissance de la langue française, ont retrouvé une certaine<br />

dignité, la fierté de pouvoir désormais parler, communiquer<br />

avec les enseignantes et les autres parents.<br />

• Les parents n’étaient que 42 % à voter au conseil d’école<br />

en 1998… et déjà 73 % en 2001.<br />

• Découvrant la complexité de l’enseignement scolaire,<br />

ils comprennent mieux le sens du travail effectué par<br />

les enseignants. Notamment, ils acceptent mieux l’utilité<br />

des devoirs et la nécessité du travail le soir à la maison.


Actions<br />

• Mise en place d’un atelier d’apprentissage<br />

de la lecture<br />

et de l’écriture destiné aux mères<br />

des enfants scolarisés. Il fonctionne<br />

quatre matinées par semaine au sein<br />

même de l’école. A l’origine animé<br />

bénévolement, il reçoit désormais<br />

une subvention (contrat-ville) pour<br />

rémunérer l’intervenante. Depuis<br />

sa création, le nombre de mamans<br />

qui le fréquentent n’a cessé d’augmenter<br />

: 61 inscrites et<br />

45 assidues en 2004. L’<strong>action</strong> est<br />

aujourd’hui menée en coordination<br />

avec le centre d’évaluation et<br />

les centres de formation de la ville.<br />

• Un travail permanent auprès<br />

des familles vise à les inciter à voter<br />

et à participer au conseil d’école.<br />

A chaque rentrée, les enseignants<br />

donnent aux enfants une information<br />

orale et écrite, en français et en<br />

arabe. Des « relances » sont faites à<br />

l’atelier d’apprentissage de la lecture<br />

et lors des discussions entre parents<br />

et enseignants.<br />

• Au total, 47 ateliers hebdomadaires<br />

sont proposés aux enfants (aide aux<br />

devoirs assurée par des enseignants,<br />

des parents volontaires et<br />

un animateur de l’association sportive<br />

et culturelle, apprentissage de l’arabe<br />

littéraire, échecs, etc.).<br />

Si bien que plus d’un enfant sur deux<br />

reste à l’école jusqu’à 18 h 30.<br />

• Pour lutter contre la peur<br />

des parents lors des départs en classe<br />

de neige, ceux-ci sont invités à venir<br />

passer une journée sur place.<br />

En 2004, 56 d’entre eux l’ont fait.<br />

Du coup, les refus diminuent.<br />

• Chaque année, avant les grandes<br />

vacances, une gigantesque fête<br />

réunit tout le quartier. En juin 2001,<br />

500 personnes y ont assisté.<br />

• Les parents ont moins peur de contacter les enseignants, d’aller<br />

à l’école les rencontrer et parler avec eux de l’évolution de<br />

leur enfant.<br />

• L’ouverture de l’établissement développe des qualités<br />

humaines chez les écoliers : tolérance, respect, solidarité.<br />

• Les enfants, fiers de voir leurs parents venir à l’école<br />

et s’intéresser à leur travail, sont plus motivés.<br />

• La confiance, les bonnes relations permettent de résoudre<br />

les conflits qui peuvent naître entre enfants, mais aussi d’obtenir<br />

plus facilement l’adhésion des parents lors de problèmes d’orientation,<br />

de suivi éducatif ou psychologique, ou encore dans la<br />

lutte contre l’absentéisme.<br />

Points forts<br />

• Le directeur et l’équipe enseignante portent une attention quotidienne<br />

aux parents qui s’avouent « honorés » de cette considération,<br />

eux qui sont constamment confrontés à<br />

des situations humiliantes sur le plan social en raison de leurs<br />

difficultés économiques et culturelles.<br />

• La dynamique est lancée et de nouvelles initiatives s’installent.<br />

Par exemple, la mise en place de 5 à 6 réunions par an animées<br />

par la médiatrice scolaire bilingue (engagée sur un poste d’adulte-relais<br />

par l’association de quartier), sur des thèmes choisis par<br />

les parents : la place du père, la violence, l’apprentissage de la<br />

lecture, etc.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

La Gallissonnière<br />

(17)<br />

Acteur<br />

Association de l’Ecole Publique<br />

La Gallissonnière<br />

28, rue du Docteur Bonnet<br />

17300 Rochefort-sur-Mer<br />

Implication de la Fondation de<br />

France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Michel Pollet, directeur<br />

Tél. : 05 46 99 15 21<br />

Fax : 05 46 99 86 50<br />

E-mail :<br />

direction.gallissonniere@ac-poitiers.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

A Rochefort-sur-mer (27 000 habitants), Le Petit Marseille<br />

est considéré comme un quartier sensible : 80 % des familles<br />

monoparentales, un taux de chômage énorme, des allocataires<br />

du RMI en grand nombre. Bref, le tableau « classique »<br />

de la misère économique, assorti de difficultés sociales<br />

et psychologiques et d’une vie culturelle totalement absente<br />

(le Centre social est le seul équipement du quartier avec l’école).<br />

C’est dans ce cadre de « zone d’éducation prioritaire » ZEP,<br />

que l’école élémentaire La Gallissonnière (152 élèves,<br />

7 enseignants, 1 aide éducatrice, 5 membres du personnel<br />

de service) fonctionne tant bien que mal. Plutôt mal que bien<br />

car les élèves en difficultés se multiplient et, pour les aider,<br />

les enseignants auraient besoin de rencontrer régulièrement<br />

les parents. Or, ces derniers ne viennent à l’école que lorsqu’ils<br />

sont convoqués. Les relations entre les uns et les autres sont tendues,<br />

ce qui ne facilite pas le travail scolaire...<br />

Objectifs<br />

• Mieux faire comprendre aux familles ce qu’est l’école afin que<br />

les enseignants soient mieux soutenus dans leur travail et, par là<br />

même, que les élèves bénéficient de meilleures conditions d’apprentissage<br />

et de meilleurs résultats scolaires.<br />

• Pour cela, il est nécessaire d’ouvrir ses portes aux parents.<br />

D’abord en les faisant venir physiquement dans l’établissement,<br />

puis en établissant progressivement des relations plus simples<br />

et plus chaleureuses avec eux.<br />

• Créer un lieu convivial où instituteurs et parents peuvent<br />

se rencontrer, se parler librement, sans barrière. Un lieu d’échanges<br />

où les parents confrontés aux mêmes difficultés trouvent du<br />

réconfort, des conseils. Un espace où sont mis<br />

à disposition des familles des dossiers, des documents, etc.<br />

• Au-delà, ce lieu doit devenir un centre-ressources pour guider<br />

les familles en difficultés vers des organismes susceptibles<br />

de leur venir en aide, leur donner des informations.<br />

• Un lieu, aussi, où peuvent naître des initiatives, des <strong>action</strong>s culturelles.


Actions<br />

• L’<strong>action</strong> débute pendant l’année scolaire<br />

2000-2001 avec la création<br />

de l’Association Coopérative<br />

de l’Ecole publique La Gallissonnière,<br />

qui regroupe les enseignants,<br />

des parents membres du Conseil d’école<br />

et des membres du bureau<br />

de l’association.<br />

• L’équipe ainsi constituée prend<br />

en charge l’installation d’un lieu<br />

pour les parents, ouvert tous<br />

les matins, y compris le samedi.<br />

• Très vite, les participants constatent<br />

que certains thèmes d’échanges<br />

reviennent régulièrement.<br />

Ils proposent alors que ceux-ci soient<br />

abordés de façon plus précise,<br />

au travers de débats animés par<br />

un intervenant extérieur. C’est ainsi<br />

que naît l’idée des « quinzaines ».<br />

• En 2002, le premier thème retenu,<br />

la violence, sert de banc d’essai.<br />

Elèves, enseignants, parents, adultes<br />

du quartier en liaison avec le centre<br />

social se mobilisent pour monter cette<br />

« quinzaine ». Des questionnaires sont<br />

diffusés (et largement retournés).<br />

Une soirée-débat est organisée<br />

au sein de l’école, qui regroupe<br />

des responsables de l’Education nationale,<br />

de la Politique de la ville, des<br />

enseignants, des intervenants associatifs<br />

(Ecole des Parents), etc.<br />

On projette au Centre social un film<br />

sur l’adolescence, suivi d’un débat.<br />

Participation importante<br />

à ces manifestations.<br />

• Sur le même principe, le thème<br />

de l’année 2003 porte sur « Comment<br />

aider les enfants à apprendre » et celui<br />

de 2004 sur « La santé ».<br />

• Début 2004, la salle des parents,<br />

repeinte et aménagée (cafetière, livres,<br />

revues, etc.) devient « Le café<br />

des parents », ouvert matin et soir<br />

et le samedi matin.<br />

Bénéfices<br />

• La très grande majorité des enfants de l’école se sent concernée<br />

par la démarche.<br />

• Le cadre scolaire ne constitue plus un monde coupé de liens<br />

avec la sphère privée, ce qui permet une meilleure intégration<br />

des élèves.<br />

• L’association de l’école ne cesse de gagner de nouveaux membres<br />

et compte désormais soixante familles adhérentes<br />

dont une moitié environ présente de façon régulière aux réunions<br />

et une douzaine très investie et active. Deux familles d’enfants<br />

en grande difficulté se sont investies dans les activités de<br />

l’école.<br />

• Les relations entre les instituteurs et les parents s’enrichissent.<br />

Plus fréquentes et plus conviviales.<br />

Point fort<br />

• Les parents ne se sont pas seulement rapprochés de l’école :<br />

ils ont trouvé un lieu de socialisation avec des prolongements<br />

intéressants, telle cette sortie en commun, au théâtre de Rochefort,<br />

pour assister à un spectacle de danse contemporaine.<br />

En compagnie de leurs enfants.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole publique<br />

de Rochejean (25)<br />

Acteur<br />

Ecole publique<br />

20 rue Saint Jean<br />

25370 Rochejean<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Rochejean, 430 habitants, est un village montagnard du<br />

Haut Doubs, situé à 1000 mètres d’altitude et à 10 km<br />

de la frontière suisse. La plupart de ses habitants travaillent<br />

en Suisse (employés dans la micro-technique et l’horlogerie) :<br />

partis tôt le matin, rentrés tard le soir, ils confient généralement<br />

leurs enfants à des nourrices. Face à ces parents peu disponibles,<br />

les trois enseignants de la petite école (trois classes, 62 enfants<br />

de 2 ans au CM2) ont eu de réelles difficultés à établir<br />

un contact régulier. Résultats, les relations ont été longtemps<br />

conflictuelles, crispées sur la base de préjugés : les parents considérant<br />

en général que les difficultés des enfants étaient directement<br />

liées aux enseignements et les enseignants estimant eux,<br />

que les principales difficultés provenaient du fait que<br />

de nombreux parents ne jouaient pas leur rôle parental…<br />

François Boudat, directeur<br />

Tél. : 03 81 49 94 05<br />

E-mail : rochejean2@wanadoo.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Les objectifs<br />

• Permettre aux familles de comprendre les dispositifs d’apprentissage<br />

mis en œuvre par les enseignants.<br />

• Encourager les parents à participer à la vie de l’école,<br />

à donner leur avis, voire les impliquer directement dans la vie<br />

de la classe dès que c’est possible.<br />

• Inciter les enfants à exprimer leur vécu scolaire pour<br />

permettre aux parents de bien comprendre ce qui se passe vraiment<br />

dans une salle de classe.<br />

• Supprimer la discrimination fondée sur l’argent.<br />

Bénéfices<br />

• Les relations avec les parents, qui étaient au cœur<br />

du problème au départ, se sont considérablement améliorées.<br />

Ceux-ci, désormais, participent en nombre aux différentes activités<br />

de l’école : le théâtre rassemble un grand nombre<br />

de personnes ; 17 parents ont suivi des formations pour assister<br />

les classes lors des séances de natation, de ski, de cyclisme.<br />

Mieux encore : lors des réunions de classe, 90 % d’entre eux<br />

sont présents et une majorité acceptent l’invitation de passer<br />

une demi-journée en classe.


Actions<br />

• Le projet d’école est réorienté<br />

de façon à renouer des relations<br />

normales avec les familles.<br />

Les parents sont consultés par questionnaires<br />

anonymes sur<br />

les sujets qui fâchent (les leçons,<br />

les bulletins de notes, etc.) et invités<br />

à donner systématiquement leur<br />

avis, à faire des propositions<br />

et suggestions (2000).<br />

• Chaque famille est invitée<br />

à alimenter l’ordre du jour du<br />

Conseil d’école, et pas uniquement<br />

les parents délégués. Un système<br />

de <strong>fiche</strong> est mis en place où<br />

remarques, critiques, questions<br />

ou suggestions (anonymes ou nominatives)<br />

peuvent être portées. Aucun<br />

sujet n’est laissé de côté :<br />

tout est lu et traité en ouverture<br />

de chaque conseil. Les comptes rendus<br />

sont transmis systématiquement<br />

aux parents.<br />

• Instauration de la gratuité totale<br />

des frais de scolarité (2001).<br />

La cotisation à la coopérative est laissée<br />

à l’appréciation des familles.<br />

Pour financer ses projets, l’école<br />

a mis en place des <strong>action</strong>s, diversifiées<br />

suivant les années : telles que<br />

la vente d’un petit journal d’école, le<br />

théâtre, la vente<br />

de papier à recycler, etc.<br />

• Lancement, avec d’autres écoles,<br />

de grands projets fédérateurs qui<br />

impliquent les parents : rallye maths<br />

chaque année depuis 1996, rallye<br />

patrimoine, rallye lecture, etc.<br />

A chaque fois, le projet se décline<br />

sur les trois niveaux (GS/CP, CE, CM).<br />

• Mise en place d’un conseil d’enfants<br />

en cycle 3 (2002).<br />

• Demande d’autorisation auprès<br />

de l’administration pour un accès<br />

libre des parents pendant la classe.<br />

Une invitation est faite chaque<br />

année de venir passer une demijournée<br />

en classe pour mieux voir<br />

et comprendre ce qui s’y passe<br />

(2002).<br />

• Activité théâtre, ateliers de lecture<br />

animés par des parents d’élèves<br />

en dehors des heures de classe.<br />

• Toutes les <strong>action</strong>s mises en place<br />

progressivement sont pérennisées<br />

tandis que de nouvelles <strong>action</strong>s viennent<br />

s’y ajouter.<br />

• Le travail pédagogique de l’enseignant est facilité par<br />

le simple fait qu’aujourd’hui, ce qui est demandé à l’enfant<br />

est compris (sur le fond et dans sa forme) par les parents,<br />

ceux-ci étant prêts psychologiquement et aptes techniquement<br />

à coopérer pour favoriser l’apprentissage de leurs enfants.<br />

• En classe, les enfants ont gagné en motivation et<br />

en discipline.<br />

• Autrefois tendues, les relations entre l’école et la mairie sont<br />

aujourd’hui excellentes et le Conseil municipal est toujours<br />

prêt à soutenir l’école dans ses projets.<br />

Les points forts<br />

• L’équipe pédagogique n’a pas changé depuis trois ans.<br />

Le travail et l’implication des enseignantes dans des classes qui<br />

comportent chacune trois niveaux différents implique forcément<br />

un engagement sur la durée auprès des enfants.<br />

• Les grands projets fédérateurs et motivants constituent<br />

eux aussi un point d’ancrage très fort car il est bien difficile<br />

de partir au milieu du gué. Et de fait, personne à l’école<br />

de Rochejean n’y songe.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

de Cudos (33)<br />

Acteur<br />

Coopérative scolaire<br />

de l’école primaire<br />

33430 Cudos<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Claire Goedert, directrice<br />

Tél. : 05 56 25 42 08<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Avec ses 500 habitants, Cudos, petit village isolé de la Haute<br />

Lande girondine, est en pleine mutation. Depuis quelques<br />

années, il doit intégrer de nouvelles familles qui, travaillant dans<br />

les villes proches (Bazas, Langon) ou même Bordeaux, distante<br />

d’une cinquantaine de kilomètres, ont été attirées par ses coûts<br />

de construction modérés. Bien entendu, cette population jeune,<br />

venue de lieux très divers, n’a pas encore d’histoire ni de culture<br />

communes. Il va donc falloir permettre à ces familles de s’ancrer<br />

dans un territoire qui est nouveau pour elles. Pour cela, il faut<br />

leur offrir des activités qui les mobilisent et les rassemblent.<br />

La municipalité, consciente de ses propres responsabilités<br />

dans ce registre, reste cependant assez démunie car les moyens<br />

dont elle dispose sont très modestes. L’arrivée d’une nouvelle<br />

directrice à l’école de Cudos, en 2001, introduit une bouffée<br />

d’air frais et de dynamisme au sein de l’établissement<br />

(4 enseignantes pour 1 classe maternelle et 3 classes de primaire<br />

et 104 élèves). La naissance d’un projet d’école ambitieux<br />

va changer la donne.<br />

Objectifs<br />

• Parce que le village fait vivre l’école et que l’école fait vivre<br />

le village, parce qu’elle constitue un endroit où presque chaque<br />

jour tous les enfants se retrouvent, une idée s’impose : s’il faut<br />

un lieu d’échanges, un espace pour la culture et les loisirs<br />

quelque part dans cette commune, c’est là qu’il doit être créé.<br />

• L’école doit donc s’ouvrir aux parents, de telle sorte que<br />

ceux-ci s’impliquent vraiment dans la vie de l’établissement.<br />

• Les enseignants, de leur côté, doivent participer plus pleinement<br />

à la vie du village.<br />

• Pour faciliter le dialogue, il faut donner aux parents les moyens<br />

de comprendre le travail effectué par les enseignants auprès<br />

de leurs enfants, et cela autrement que par les classiques<br />

« mots » sur des cahiers de correspondance.<br />

• L’équipe enseignante doit s’efforcer quant à elle d’aider<br />

à la reconnaissance, à la valorisation des expériences et<br />

des compétences particulières des parents d’élèves, au profit<br />

de la communauté scolaire.


Actions<br />

• La nouvelle équipe pédagogique<br />

lance la démarche en 2001<br />

et met sur pied son projet d’école<br />

en 2002.<br />

• Le partenariat parents-enseignants<br />

devient dès lors régulier :<br />

des mamans tiennent depuis plusieurs<br />

années le point lecture<br />

à la bibliothèque, des goûters sont<br />

préparés en commun à l’occasion<br />

de la fête des mères, de Carnaval<br />

ou pour Noël…<br />

• Des expositions ouvertes<br />

aux parents en dehors des heures<br />

scolaires sont montées sur<br />

des thèmes qui reflètent la vie<br />

des enfants à l’école (poésie, sortie<br />

scolaire, etc.) et offrent une meilleure<br />

visibilité de la vie scolaire.<br />

• Une équipe constituée de parents<br />

et des institutrices prend en charge<br />

l’organisation d’un vide-grenier,<br />

à l’occasion de la foire de Cudos.<br />

• A l’invitation des enseignantes,<br />

des parents et des grands-parents<br />

acceptent de venir dans les classes<br />

expliquer leur travail ou leur expérience<br />

personnelle.<br />

• Grâce aux talents des uns<br />

et des autres – et à leur bonne<br />

volonté – des constructions voient<br />

le jour au sein de l’école (un kamishibaï<br />

en bois, un castelet)<br />

pour la plus grande joie<br />

des enfants.<br />

Bénéfices<br />

• Le nouvel esprit de coopération qui s’est instauré entre<br />

l’école et les parents ne se traduit pas seulement par<br />

des réalisations concrètes mais aussi par de petites signes :<br />

les enseignantes restent plus tard, le soir, pour ouvrir l’école<br />

aux parents. Ces derniers n’hésitent plus à venir passer<br />

un moment à l’école pour échanger quelques mots, passer<br />

un moment agréable avec les institutrices ou d’autres parents.<br />

• Parents/enseignants se comprennent mieux, ce qui permet<br />

de mieux aborder les particularités des enfants, notamment<br />

ceux qui sont en difficulté scolaire ou qui ont un comportement<br />

problématique.<br />

• Le hiatus entre le monde de la maison et l’école tend<br />

à régresser : les enfants n’entendent plus deux discours, mais<br />

un seul, qui va dans le même sens, rassure et surtout « porte »<br />

mieux son contenu.<br />

• Le temps scolaire est devenu plus gratifiant pour tous<br />

et d’abord pour les enfants.<br />

Points forts<br />

• Dans ce village, la disponibilité des parents est relativement<br />

plus importante que dans les villes ou les cités. Intuitivement<br />

conscients de la nécessité de s’intégrer, ils se sont fortement<br />

mobilisés et participent activement aux activités de l’école.<br />

• La proximité des familles, au sein d’une petite commune, facilite<br />

les rapprochements.<br />

• L’équipe enseignante s’implique vraiment, prenant en main<br />

toutes ces démarches de coopération sans compter son temps.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Grimault (35)<br />

Acteur<br />

Ecole élémentaire Grimault<br />

22 boulevard Grimault<br />

35200 Rennes<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Marie Lebrun, enseignante<br />

Tél. : 02 99 51 85 16<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Actions<br />

•Très tôt, une forte coopération enfantsenseignants-parents<br />

s’est constituée<br />

autour de « Press citron », le journal de la<br />

communauté scolaire (l’école élémentaire<br />

et la maternelle voisine). Depuis deux ans,<br />

le journal papier a été remplacé par un<br />

journal multimédia, projeté sur grand<br />

écran, dans le hall de l’école, aux heures<br />

d’entrée et de sortie des élèves.<br />

Il peut ainsi être vu par les parents.<br />

L’école Grimault (7 classes, 165 élèves et 8 enseignants)<br />

est située dans une zone sensible de la ville de Rennes, hérissée<br />

de tours de logements sociaux… à quelques centaines de mètres<br />

d’un quartier résidentiel. Depuis sa création, en 1973,<br />

elle s’est constituée autour d’une « équipe Freinet » : volonté<br />

de considérer les parents comme de véritables partenaires éducatifs,<br />

direction collégiale, contrat de coopération pour<br />

les enseignants, travail d’équipe, etc. L’hétérogénéité de ses élèves<br />

est forte, la moitié vit dans le quartier et est issue de familles<br />

défavorisées (origine étrangère, chômage, RMI, etc.) ; l’autre<br />

moitié, issue de familles au niveau socio-culturel plutôt élevé,<br />

vient par dérogation de toute la ville. Constat de l’équipe enseignante<br />

: les enfants éprouvant des difficultés scolaires appartiennent<br />

pratiquement tous à des familles en difficultés.<br />

Ils ont un vocabulaire pauvre, une aptitude à la communication<br />

restreinte, un manque d’appétence pour l’école, une image<br />

de soi dévalorisée (ou survalorisée sur des critères extérieurs<br />

à l’école). D’où la volonté de rétablir une certaine égalité<br />

des chances…<br />

Objectifs<br />

• Amplifier la communication et le partage des connaissances<br />

au service des apprentissages.<br />

• Considérer les parents comme de véritables personnes-ressources,<br />

notamment ceux qui se sentent impuissants à l’égard de l’école,<br />

qui craignent ou refusent le contact avec les enseignants.<br />

Faire appel à leurs compétences pour les valoriser et faciliter<br />

leur approche du système scolaire.<br />

Bénéfices<br />

• Les enseignants constatent que plus les parents sont présents<br />

à l’école et participatifs, plus leur enfant s’investit et a des chances<br />

de réussir sur le plan scolaire.<br />

• Pour lourd que soit le travail d’équipe réalisé ici, il est reconnu<br />

par les enseignants comme très stimulant et enrichissant.<br />

• Pour les parents, venir à l’école, c’est, disent-ils,<br />

« un enrichissement personnel », l’occasion d’élargir leurs<br />

connaissances.


• Des rencontres à thèmes sont organisées<br />

2 à 3 fois par an. Au départ, elles étaient<br />

animées par un enseignant. Aujourd’hui,<br />

elles sont prises en charge par une association<br />

de quartier (groupe de parole sur la<br />

parentalité). Elles se déroulent toujours au<br />

sein de l’école, mais sans<br />

les enseignants. Les échanges portent sur<br />

les questions d’éducation, l’apprentissage<br />

de la lecture, etc.<br />

• De nombreuses initiatives permettent<br />

aux parents de venir dans les classes<br />

et d’y rencontrer les enseignants : les<br />

portes de l’école sont ouvertes 10 mn<br />

avant le début des cours, les parents<br />

étant invités à accompagner leur enfant<br />

jusque dans la classe où les enseignants<br />

sont disponibles pour un accueil individualisé.<br />

Et la même « ouverture » est<br />

proposée au moment de la sortie des<br />

classes. Par ailleurs, chaque enseignant<br />

veille à rencontrer tous<br />

les parents des élèves de sa classe plusieurs<br />

fois par an.<br />

• Dans les classes de CP et CE1,<br />

les parents sont invités à rester pendant<br />

40 mn, tous les matins, pour faire lire<br />

un livre de bibliothèque aux enfants soit<br />

individuellement soit à plusieurs :<br />

ce moment privilégié vise à donner aux<br />

enfants le goût de la lecture mais aussi<br />

le plaisir du partage avec les adultes<br />

qui peuvent, de leur côté, mieux appréhender<br />

les progrès des enfants.<br />

• Mise en place d’un « marché<br />

des connaissances » basé sur l’idée que<br />

toute personne a des compétences<br />

et peut les faire partager. Dans chaque<br />

classe, les enfants « déclarent » savoir<br />

faire quelque chose et pouvoir l’apprendre<br />

à d’autres. Compétences scolaires ou<br />

non, toutes ont la même valeur. La validation<br />

de la compétence se fait par le<br />

groupe. Elle est décrite et les modalités<br />

pour la transmettre sont développées<br />

puis inscrites sur « l’arbre des connaissances<br />

». Ce « marché », utilisé au quotidien<br />

par les enseignants a été élargi aux<br />

parents : 2 samedis par an, une manifestation<br />

qui réunit environ 250 personnes<br />

ouvre ainsi une bourse où une centaine<br />

de compétences sont déposées par les<br />

adultes et<br />

les enfants (compter en arabe, danser<br />

le madison, réparer une roue de vélo…).<br />

• Des débats, organisés par les enfants<br />

sur des thèmes traités en classe<br />

(la télévision, les transports en commun,<br />

etc.) ou sur proposition des adultes, sont<br />

ouverts à tous les parents.<br />

• L’encadrement d’ateliers leur permet de comprendre le travail<br />

fait en classe, de voir l’évolution des enfants sur les apprentissages,<br />

de leur transmettre et faire partager leur savoir de parent<br />

et de mieux mesurer ce que les enseignants peuvent attendre<br />

d’eux dans le suivi de la scolarité.<br />

Points forts<br />

Dans cette école, les parents sont considérés comme<br />

de véritables partenaires éducatifs pour la scolarité<br />

de leur enfant. Association de parents et équipe enseignante<br />

se partagent les responsabilités et les <strong>action</strong>s, qui sont inscrites<br />

dans la durée. Un groupe de travail parents-enseignants vient<br />

d’ailleurs de se mettre en place pour « plancher » sur la relation<br />

école-famille, dresser un bilan des <strong>action</strong>s en cours et réfléchir<br />

à de nouvelles <strong>action</strong>s et notamment à la création d’un espace<br />

parent dans l’école.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole du Péglé<br />

Mont-de-Marsan<br />

(40)<br />

Acteur<br />

Ecole du Péglé<br />

3 rue Louis Barthou<br />

40000 Mont-de-Marsan<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contacts<br />

Jean Duvignau, directeur<br />

Tel. : 05 58 75 06 04<br />

Jeanine Destenabes,<br />

enseignante spécialisée<br />

Tel. : 05 58 06 82 46<br />

Plus d’informations<br />

L’école du Péglé, à Mont-de-Marsan, est installée à deux pas<br />

du « terrain du Rond » où vivent quelque deux cents<br />

Manouches. Presque tous sont sédentarisés mais ils continuent<br />

à vivre là, dans un confort précaire, préférant leurs caravanes<br />

aux maisons voisines, jugées « trop noires ». Comme partout,<br />

ils ne sont pas intégrés au reste de la population qui les tient<br />

à l’écart et se méfie d’eux, jeunes et vieux. Pendant longtemps,<br />

les familles ont refusé d’envoyer les enfants à l’école.<br />

Il y a encore dix ans, à peine la moitié d’entre eux seulement<br />

était scolarisée. « On nous mettait au fond de la classe et<br />

on ne s’occupait pas de nous », explique une ancienne.<br />

Les résultats étaient peu probants : à la sortie du primaire,<br />

10 à 20 % des petits manouches maîtrisaient la lecture<br />

et le calcul. La nomination d’une institutrice spécialisée<br />

a complètement changé la donne…<br />

Objectifs<br />

• Ils se résument en une phrase : franchir le fossé social qui<br />

sépare les familles manouches des autres familles (les « gadjés »<br />

dans leur langage) pour qu’elles envoient leurs enfants à l’école.<br />

Mais, vu l’ampleur du fossé au départ, ce sont des objectifs<br />

fort ambitieux.<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Bénéfices<br />

• Il existe désormais un lien fort entre « le terrain du Rond »<br />

et l’école du Péglé. Il n’y a plus de ghetto. Les relations<br />

parents-enseignants ont complètement changé.<br />

• Tous les enfants tziganes sont scolarisés dans des classes normales,<br />

avec tous les autres enfants du quartier.<br />

• 80 % d’entre eux sortent du CM2 en ayant les acquis fondamentaux<br />

: « L’école n’est plus un lieu d’échec, comme<br />

il l’était autrefois pour nous » dit une mère.<br />

• Les familles « gadjés » qui refusaient autrefois à envoyer<br />

leurs enfants à l’école du Péglé en raison d’une promiscuité rejetée<br />

n’hésitent plus, aujourd’hui, à le faire car chacun sait<br />

que l’équipe enseignante y fait un travail de bonne qualité et<br />

que les enfants y sont bien. La mixité sociale se vit sans heurt.


Actions<br />

• Dans un premier temps, qui dure<br />

environ deux ans, l’institutrice spécialisée<br />

effectue un travail d’approche<br />

pour essayer de faire venir les<br />

petits manouches à l’école. La mise<br />

en confiance de quelques familles<br />

s’amorce.<br />

• Pour marquer le début de ces relations,<br />

une fête « Jazz manouche »<br />

est organisée par l’école. Puis, un<br />

recueil de textes Nous, les Gitans,<br />

spécialement réalisé par eux, est tiré<br />

à 1000 exemplaires.<br />

• En 1996, ces liens se concrétisent<br />

avec la naissance d’une association<br />

« Manouche-Gadjé » dont le foyer<br />

est l’école et la marraine, l’institutrice<br />

spécialisée : présidée<br />

à la fois par un parent tzigane et<br />

un adulte non tzigane, elle réunit<br />

les deux communautés. Depuis,<br />

elle propose très régulièrement<br />

des manifestations conjointes (voyage<br />

annuel enfants, parents<br />

et enseignants à Paris, aux<br />

Saintes-Maries-de–la-mer, etc.,<br />

une grande fête annuelle avec<br />

un concert de jazz manouche,<br />

des colloques, des réunions d’échanges<br />

et de concertation,<br />

des expos photos).<br />

• L’institutrice spécialisée assure<br />

le soutien scolaire des enfants<br />

manouches deux fois par semaine.<br />

• En 2002, un deuxième recueil<br />

de textes, « Manouches-Gadjé, faisons<br />

le voyage ensemble »,<br />

est réalisé. Il montre clairement l’évolution<br />

en expression écrite<br />

des enfants manouches scolarisés.<br />

Points forts<br />

• La relation parents-enseignants a permis de déclencher<br />

une <strong>action</strong> qui a finalement entamé une belle brèche dans<br />

le mur d’hostilité qui sépare les deux communautés.<br />

Sur le terrain de l’école, c’est gagné. C’est désormais sur celui<br />

du collège que doit se déplacer la bataille. Car de plus en plus<br />

d’élèves manouches rentrent au collège en classe de 6 e<br />

(où ils y bénéficient encore de cours de soutien spécifiques)<br />

et là, tout reste à faire.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Ange Guépin<br />

Nantes (44)<br />

Acteur<br />

Ecole publique Ouverte<br />

Ange Guépin<br />

Chemin du Relais<br />

44000 Nantes<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

François Le Menaheze, directeur<br />

Tél. : 02 40 49 01 46<br />

E-mail :<br />

francois.lemenaheze@icem-freinet.org<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Actions<br />

• La rentrée est désormais marquée<br />

par une Assemblée Générale, ouverte<br />

à toutes les familles et suivie d’un<br />

pique-nique organisé par les parents.<br />

Cette rencontre initiale permet<br />

de mettre en place des groupes<br />

de travail qui fonctionneront tout au<br />

long de l’année scolaire (BCD,<br />

Association de parents, etc.),<br />

de faciliter les échanges, de susciter<br />

les questionnements, d’éviter<br />

les malentendus ultérieurs.<br />

Ecole publique associée à une ZEP ( zone d’éducation prioritaire),<br />

l’école Ange Guépin est régie par les mêmes règles que les<br />

autres écoles, mais son statut d’école « ouverte »<br />

lui permet de ne pas être soumise à la carte scolaire.<br />

Elle accueille donc, outre les enfants du quartier – en l’occurrence,<br />

le quartier Malakoff, classé sensible et objet<br />

d’un projet de réhabilitation dans le cadre du Grand Projet<br />

Ville 2000-2010– ceux des autres quartiers de Nantes et<br />

de son agglomération. 115 enfants sont ainsi scolarisés dans<br />

ses cinq classes élémentaires, représentant une importante mixité<br />

sociale. Comme toute école Freinet, Ange Guépin se veut résolument<br />

ouverte aux parents dans un souci de co-éducation. Une<br />

charte basée sur la Convention des Droits de l’Enfant<br />

et reprenant ses principes philosophiques et éducatifs définit<br />

les orientations pédagogiques et le règlement intérieur<br />

de l’établissement. Cela dit, malgré cette vocation et cette volonté<br />

affichée, un manque de relais entre l’école<br />

et les familles s’était installé peu à peu. A la rentrée 2001, l’équipe<br />

pédagogique décide de réagir et de lancer<br />

des opérations pour resserrer les liens distendus…<br />

Objectifs<br />

• Améliorer la communication avec les parents, leur apporter<br />

une meilleure information sur la vie de la classe et sur<br />

les activités des enfants.<br />

• Prendre mieux en compte les apports des familles dans<br />

la construction des savoirs et des apprentissages des enfants.<br />

• Favoriser, dans et hors l’école, la coopération entre les parents<br />

issus de tous les milieux socio-professionnels et culturels,<br />

en prenant soin d’y intégrer les familles qui ont le plus<br />

de difficultés à trouver leur place dans l’institution.


• « L’heure des parents » est instituée un<br />

samedi matin sur deux : entre 11 h<br />

et 12 h, dans chaque classe, les enfants<br />

présentent leurs réalisations aux parents.<br />

• Le samedi suivant, en alternance,<br />

se tient « Super, c’est samedi » : les<br />

enfants des cinq classes sont rassemblés<br />

pour présenter à leurs parents des textes,<br />

des poèmes, du théâtre ou<br />

de la danse, des recherches, etc.<br />

• Dès le début de l’année, un grand panneau<br />

permet aux parents d’indiquer<br />

leurs connaissances, compétences, expériences,<br />

savoir-faire ou simplement<br />

disponibilités. A partir de là,<br />

un programme d’activités est établi, des<br />

projets sont montés et des appels aux<br />

bonnes volontés lancés. Sur ce panneau,<br />

les enseignants font aussi état de leurs<br />

besoins spécifiques (informatique, journal<br />

scolaire, site internet).<br />

• Un « livret de formation » est mis<br />

en place : il suit la construction<br />

des apprentissages de chaque enfant,<br />

dans le cadre du programme. Sa famille<br />

peut se tenir pas à pas au courant<br />

de ses activités et de ses progrès.<br />

• Chaque année, l’école abonne tous<br />

les enfants « apprentis lecteurs » (CP<br />

et CE1) à la revue « J Magazine ». Elle<br />

est envoyée à leur domicile et pour un<br />

certain nombre d’eux, ceux du quartier<br />

notamment, c’est souvent le seul support<br />

écrit qui pénètre à la maison.<br />

• En cours d’année, la semaine de<br />

« stage enfants » permet de conduire<br />

des projets et ateliers artistiques<br />

et culturels conjointement entre enseignants-parents<br />

et intervenants extérieurs.<br />

• Les « portes ouvertes » de l’école permettent<br />

aux parents des enfants déjà<br />

scolarisés d’accueillir les visiteurs et<br />

les futurs parents d’élèves, d’expliquer<br />

le fonctionnement de l’établissement…<br />

• Une multitude d’ateliers (autour<br />

de la philo, de la démocratie),<br />

des groupes de réflexion (sur les règles<br />

de vie, etc.) ont vu le jour.<br />

• L’association de parents en coopération<br />

avec l’équipe enseignante ayant<br />

défini les missions d’un poste d’adulterelais,<br />

emploie cette personne<br />

à temps plein depuis mai 2003 ; son rôle<br />

est de créer des liens entre l’école,<br />

les familles et le quartier.<br />

Bénéfices<br />

• La participation des familles aux activités est importante<br />

(60 % d’entre elles assistent assez régulièrement aux « samedi »).<br />

• Il existe désormais dans cette école des échanges vrais entre<br />

enfants et parents autour du travail réalisé à l’école : une incitation<br />

pour les enfants à bien faire, à se dépasser.<br />

• Globalement, les enseignants constatent une meilleure<br />

réussite scolaire.<br />

• Les relations entre parents et enseignants, entre enseignants<br />

et enfants sont chaleureuses, en particulier les rencontres du<br />

samedi, traditionnellement animées et riches de sens.<br />

• L’agressivité est désormais régulée, médiatisée par la parole<br />

et les institutions coopératives mises en place. Lorsqu’il y a<br />

des conflits, ils se règlent dans le cadre de l’un des conseils existants<br />

(un conseil d’enfants par classe, un conseil des enfants<br />

pour l’ensemble de l’école, un conseil des maîtres et un conseil<br />

pour l’ensemble des parents de l’école).<br />

Points forts<br />

• A Ange Guépin, on s’efforce de considérer l’enfant dans<br />

toute sa dimension. On n’oublie pas que sa place dans l’école<br />

n’est pas tout et que la qualité de ses rapports avec ses parents<br />

et, plus généralement, avec l’extérieur est elle aussi essentielle.<br />

Sans négliger les apprentissages fondamentaux, cette ouverture<br />

permet de mieux comprendre l’enfant. Elle permet aussi d’enrichir<br />

le monde de l’école par des apports extérieurs,<br />

à commencer par ceux des parents.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Gérard Philipe<br />

(49)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle<br />

Gérard Philipe<br />

255, rue Elisée Reclue<br />

49800 Trélazé<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contacts<br />

Annette Proux, directrice<br />

Thierry Bacchi, enseignant chargé<br />

du lien école-famille<br />

Tél./ Fax : 02 41 69 08 96<br />

E-mail : ce.0490773z@ac-nantes.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Trélazé est une grosse commune (12 000 habitants)<br />

de l’agglomération angevine. L’école maternelle Gérard Philipe<br />

se situe au cœur du quartier des Plaines, un secteur qui compte<br />

beaucoup de logements sociaux et où vit une population modeste,<br />

voire franchement défavorisée. L’établissement<br />

est d’ailleurs classé en ZEP (zone d’éducation prioritaire)<br />

et ZUS (zone urbaine sensible). Il accueille dans ses 6 classes<br />

132 enfants de différentes communautés, notamment turque.<br />

En partenariat avec la CAF (Caisse d’allocations familiales),<br />

un enseignant supplémentaire est affecté à l’école pour assurer<br />

le « lien-école-famille », mission qu’il développe également dans<br />

d’autres écoles de la commune, intervenant en binôme avec<br />

un travailleur social dans toutes les <strong>action</strong>s du dispositif<br />

(note : ce poste doit passer à mi-temps à la rentrée 2004-2005).<br />

Objectifs<br />

• Rapprocher le monde de l’école et la famille, faciliter l’entrée<br />

des parents dans l’école, renforcer la communication<br />

parents/enfants/enseignants.<br />

• Associer les parents à la scolarité de leur enfant, leur permettre<br />

de prendre connaissance de l’école et de son fonctionnement,<br />

expliquer les objectifs pédagogiques des apprentissages.<br />

• Agir pour que l’échec scolaire des enfants issus des milieux<br />

défavorisés ne soit pas vécu comme une fatalité.<br />

• Accompagner la démarche éducative des parents.<br />

• Etablir des passerelles entre les structures de la « petite<br />

enfance », la maternelle et l’école élémentaire.<br />

Bénéfices<br />

• Depuis l’origine du projet, l’équipe pédagogique a constaté<br />

une absence de comportement agressif de la part des parents<br />

vis-à-vis des enseignants.<br />

• Un réel lien de confiance avec les familles s’est instauré.<br />

• Les parents se montrent très assidus aux différentes activités<br />

proposées.<br />

• Ils participent de plus en plus activement à la scolarité<br />

des enfants.


Actions<br />

• Mise en place d’un atelier passerelle<br />

en direction des enfants,<br />

à partir de 18 mois. Ils viennent avec<br />

leurs parents tous les lundis matin<br />

pour un accueil en trois temps :<br />

une heure dans la classe de petite<br />

section, une heure et demie d’activités<br />

de motricité et de jeux sensoriels<br />

puis une demi-heure<br />

de récréation avec les autres enfants.<br />

L’auxiliaire de puériculture<br />

de la Maison de la petite enfance<br />

et l’enseignant lien école-famille<br />

participent à cette matinée hebdomadaire.<br />

• A la rentrée, les parents ont<br />

la possibilité de rester avec leur<br />

enfant durant deux matinées,<br />

une interprète étant présente pour<br />

faciliter les contacts lorsqu’il s’agit<br />

de familles turques ne maîtrisant<br />

pas bien le français.<br />

• Pendant deux périodes de l’année,<br />

les parents sont accueillis une fois<br />

par semaine dans la classe<br />

et peuvent participer durant<br />

3/4 d’heure aux séquences animées<br />

par l’enseignant chargé de la classe<br />

et par l’enseignant chargé du lien<br />

école-famille.<br />

• Deux fois par an, le cahier d’évaluation<br />

de l’enfant fait l’objet d’une<br />

rencontre personnalisée entre sa<br />

famille et l’enseignant.<br />

• Une fois par an, un petit déjeuner<br />

est organisé dans l’école, où parents<br />

et enseignants se retrouvent.<br />

• Un atelier « parents » est ouvert<br />

une fois par mois, le jeudi après-midi :<br />

c’est un lieu de rencontres<br />

et d’échanges. Des activités interculturelles<br />

y sont proposées (notamment<br />

« cuisine du monde ») mais il<br />

est surtout le lieu d’échanges<br />

parents-enseignants-travailleur social<br />

sur la scolarité des enfants.<br />

• Chaque année, dans chaque classe,<br />

une sortie pédagogique d’une journée<br />

entière (visite d’un musée, d’une<br />

ferme, d’un zoo, d’un village troglodyte,<br />

etc.) est proposée.<br />

Elle réunit enfants, enseignants<br />

et parents.<br />

• Les enfants qui fréquentent l’atelier passerelle ont une meilleure<br />

socialisation et une adaptation plus rapide à l’école.<br />

• Les enfants dont les parents viennent à l’école sont<br />

plus motivés.<br />

• La fréquentation de l’école est devenue plus régulière.<br />

Points forts<br />

Les <strong>action</strong>s « lien école-famille » débordent le cadre de l’école<br />

maternelle. Elles ont en effet été initiées dès 1988 dans le groupe<br />

scolaire des Plaines. Un cadre de référence existe depuis septembre<br />

1993, qui a fait l’objet d’un accord entre la CAF,<br />

le CCAS (Centre communal d’<strong>action</strong> sociale) de Trélazé<br />

et l’Education nationale. Ce partenariat inscrit dans la durée,<br />

a permis d’ancrer solidement la démarche. Mais il est évident<br />

que la mobilisation de toute l’équipe enseignante est également<br />

un élément déterminant. Les nouveaux arrivants ont, s’ils<br />

le souhaient, une année d’observation avant de s’engager dans<br />

le dispositif : en réalité, la plupart intègre l’équipe dès leur arrivée<br />

dans l’école.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Eugène Lenglet<br />

Douai Dorignies<br />

(59)<br />

Acteur<br />

Ecole élémentaire<br />

Eugène Lenglet<br />

6, rue de Trannois<br />

59500 Douai Dorignies<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Arnaud Durut, directeur<br />

Tél. : 03 27 88 78 07<br />

E-mail : ce-590381u@ac-lille.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Dorignies, hameau de Douai (48 000 habitants), se situe<br />

à quatre kilomètres du centre ville. Ce n’est pas une bien<br />

grande distance mais cela suffit à isoler les familles qui vivent<br />

là car il faut prendre le bus pour la moindre activité, le moindre<br />

achat. Le handicap est d’autant plus marqué qu’ici, personne<br />

ne roule sur l’or… il s’en faut même de beaucoup !<br />

Pour l’équipe éducative de l’école Eugène Lenglet – 6 classes,<br />

141 élèves encadrés par 7 enseignants, 1 RASED (réseau<br />

d’aide spécialisé), 1 aide éducateur et 2 dames de service –<br />

cet état de fait a constitué un argument de poids pour lancer<br />

sa démarche de coopération avec les parents. Celle-ci a démarré<br />

il y a près de dix ans par la rénovation de toutes les salles<br />

de classe avec la participation des familles. Elle s’est ensuite<br />

poursuivie pour de nombreuses autres activités : entretien<br />

du jardin pédagogique, du bassin aquatique et des jardinières.<br />

Depuis, grâce à la grande stabilité de l’équipe pédagogique,<br />

cette coopération s’enrichit d’année en année de nouvelles initiatives<br />

et attire de plus en plus de parents.<br />

Les objectifs<br />

• Faire en sorte que les enfants, quasiment tous issus<br />

de milieux socio-culturels défavorisés, prennent le goût<br />

et le plaisir de la lecture.<br />

• Solliciter leurs parents pour qu’ils viennent à l’école,<br />

qu’ils participent à certaines activités et qu’ainsi, leurs relations<br />

avec les enseignants et, plus généralement, avec l’institution scolaire<br />

s’améliorent.<br />

• Réduire la violence verbale des élèves, améliorer leur vocabulaire.<br />

Bénéfices<br />

• Le nombre d’enfants qui ne savent pas lire à la fin du Cours<br />

Préparatoire a diminué. D’une manière générale, les enfants<br />

sont plus à l’aise avec la lecture et, de ce fait, participent plus<br />

activement aux autres disciplines.<br />

• Ils s’expriment mieux, utilisent moins systématiquement<br />

des propos violents.


Actions<br />

• Elles ont démarré au cours<br />

de l’année 2000-2001 avec la mise<br />

en place, chaque samedi, d’ateliers<br />

multiculturels, en étroite collaboration<br />

avec les parents : danse, cuisine,<br />

musique, contes,<br />

arts plastiques.<br />

• Chorale des six classes de l’école<br />

chaque vendredi matin pour développer<br />

l’écoute des autres.<br />

• Elaboration d’une charte tripartite<br />

(enfants, enseignants, parents)<br />

qui pose clairement les règles de vie<br />

élaborées à l’école mais qui concernent<br />

aussi la vie à la maison et, plus<br />

généralement avec<br />

les autres.<br />

• Instauration d’une discussion hebdomadaire<br />

(le mardi après-midi)<br />

avec les parents autour de ces lois,<br />

en lien avec un groupe d’alphabétisation<br />

mis en place<br />

dans le quartier.<br />

• Organisation d’une fête entre<br />

tous les enfants de l’école à la veille<br />

de chaque congé pour aider à leur<br />

socialisation.<br />

• Toutes ces <strong>action</strong>s, désormais reprises<br />

d’une année sur l’autre,<br />

sont complétées par de nouvelles<br />

<strong>action</strong>s, notamment la création<br />

d’une ludothèque pour inciter<br />

les parents à jouer avec leurs enfants<br />

à la maison. Les mamans viennent<br />

le mardi s’initier aux jeux de société<br />

(avec la directrice, qui bénéficie<br />

d’une décharge) : l’occasion pour<br />

elles de se familiariser avec l’école<br />

et de prendre conscience du rôle<br />

important qu’elles doivent tenir<br />

dans l’éducation et<br />

les apprentissages de leurs enfants.<br />

Par ailleurs, parents et enfants ont<br />

mené un travail sur l’environnement<br />

qui a fait l’objet d’une exposition.<br />

• Le contact parents-enseignants s’est nettement amélioré.<br />

L’image de l’école en a été valorisée au regard des familles.<br />

• Résultat : dans ces familles, le nombre d’enfants qui entrent<br />

au lycée augmente.<br />

• Les parents sont plus nombreux à s’impliquer dans la vie<br />

de l’école, à se socialiser grâce à ces contacts. En 2003-2004,<br />

un premier groupe d’une douzaine de parents a pu bénéficier<br />

d’une formation informatique (stage de traitement de texte<br />

et de logiciels de lecture). Ces stages seront poursuivis.<br />

• Les enseignants assurent que travailler en étroite coopération<br />

avec les parents, cela les motive plus encore pour bien faire<br />

avec les enfants.<br />

Points forts<br />

• La quasi-totalité de l’équipe éducative est mobilisée sur<br />

cette démarche. Elle est par ailleurs extrêmement stable<br />

(en moyenne 8 ans d’ancienneté).<br />

• Les parents « stagiaires » sont fiers et responsabilisés.<br />

Mais surtout, leur présence dans l’école a entrainé<br />

une évolution remarquable sur le comportement de leurs<br />

enfants. Désormais, ils restent volontiers le soir (moment pendant<br />

lequel se déroulent les stages) et font leurs devoirs, encadrés<br />

par un enseignant.<br />

• Confiance accrue entre parents et enseignants.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Jean Moulin<br />

Nogent-sur-Oise<br />

(60)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle<br />

Jean Moulin<br />

28 rue de la Liberté<br />

60180 Nogent-sur-Oise<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Yvette Kis, directrice<br />

Tél. : 03 44 74 12 02<br />

E-mail : Mat.J.Moulin@wanadoo.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Le quartier de la Commanderie, à Nogent-sur-Oise, n’a pas<br />

bonne réputation. La violence y est quotidienne : voitures brûlées,<br />

jets de pierre, trafic de drogue, combats de pitbulls, etc.<br />

Cette violence est même arrivée jusqu’à l’école maternelle :<br />

baies vitrées cassées, jeux de cour détériorés, parterres de fleurs<br />

saccagés. Plusieurs familles, découragées, sont parties, laissant<br />

le quartier et son habitat délabré à une population immigrée<br />

encore plus démunie… mais qui n’a pas d’autres choix que<br />

de rester là, encore plus marginalisée. Aujourd’hui, parmi<br />

les enfants accueillis à la maternelle Jean Moulin (6 classes<br />

et 140 enfants), il n’y a plus que 6 familles françaises.<br />

13 nationalités sont représentées, dont une majorité venue<br />

d’Afrique noire (Mali et Congo, principalement). La plupart<br />

des parents ne parlent pas français et ne semblent avoir aucun<br />

projet d’intégration…<br />

Objectifs<br />

• Apprendre aux enfants les règles de vie en commun,<br />

leur donner des repères leur permettant de savoir se comporter<br />

et vivre avec les autres, notamment en respectant les différences.<br />

• Leur apprendre ce qu’est une loi, ce que sont les droits<br />

et les devoirs de chacun.<br />

• Développer l’esprit de solidarité aussi bien au niveau<br />

des parents que des enfants.<br />

• Amener les enfants à mesurer l’intérêt des projets collectifs<br />

et à les conduire à terme.<br />

• Les aider à maîtriser le langage, à acquérir du vocabulaire,<br />

à échanger.<br />

• Réduire la distance des familles avec l’institution, les faire participer<br />

aux activités pour les aider à s’intégrer.


Actions<br />

• Elles ont démarré au cours<br />

de l’année 2000-2001 avec la mise<br />

en place, chaque samedi, d’ateliers<br />

multiculturels, en étroite collaboration<br />

avec les parents : danse, cuisine,<br />

musique, contes,<br />

arts plastiques.<br />

• Chorale des six classes de l’école<br />

chaque vendredi matin pour développer<br />

l’écoute des autres.<br />

• Elaboration d’une charte tripartite<br />

(enfants, enseignants, parents)<br />

qui pose clairement les règles de vie<br />

élaborées à l’école mais qui concernent<br />

aussi la vie à la maison et, plus<br />

généralement avec<br />

les autres.<br />

• Instauration d’une discussion hebdomadaire<br />

(le mardi après-midi)<br />

avec les parents autour de ces lois,<br />

en lien avec un groupe d’alphabétisation<br />

mis en place<br />

dans le quartier.<br />

• Organisation d’une fête entre<br />

tous les enfants de l’école à la veille<br />

de chaque congé pour aider à leur<br />

socialisation.<br />

• Toutes ces <strong>action</strong>s, désormais reprises<br />

d’une année sur l’autre,<br />

sont complétées par de nouvelles<br />

<strong>action</strong>s, notamment la création<br />

d’une ludothèque pour inciter<br />

les parents à jouer avec leurs enfants<br />

à la maison. Les mamans viennent<br />

le mardi s’initier aux jeux de société<br />

(avec la directrice, qui bénéficie<br />

d’une décharge) : l’occasion pour<br />

elles de se familiariser avec l’école<br />

et de prendre conscience du rôle<br />

important qu’elles doivent tenir<br />

dans l’éducation et<br />

les apprentissages de leurs enfants.<br />

Par ailleurs, parents et enfants ont<br />

mené un travail sur l’environnement<br />

qui a fait l’objet d’une exposition.<br />

Bénéfices<br />

• Au cœur de ce quartier difficile, l’école apparaît aujourd’hui<br />

comme un havre de paix, mais aussi un lieu d’échange pour<br />

ces familles déracinées, une passerelle vers le monde extérieur.<br />

• Les parents se sont investis au-delà de toute attente :<br />

10 à 12 d’entre eux sont là chaque lundi pour les ateliers<br />

et le mardi pour les discussions. Ils ont participé très largement<br />

aux réunions d’élaboration de la charte tripartite.<br />

• Les projets collectifs (en particulier ceux qui s’ouvrent<br />

aux différentes cultures) menés avec les parents ont permis<br />

de les familiariser avec l’école et contribué à diminuer leur sentiment<br />

d’infériorité. Aujourd’hui, la relation éducative parentsenseignants<br />

est bien amorcée et le résultat sur<br />

les enfants, sensible.<br />

• Depuis le lancement de cette démarche, aucune dégradation<br />

matérielle n’a été constatée à l’école, ni dans les locaux,<br />

ni à l’extérieur (fleurs, arbustes respectés, cour propre).<br />

Aucun vol non plus.<br />

Points forts<br />

• L’année scolaire qui a vu le lancement de cette démarche<br />

s’est terminée par un événement exceptionnel :<br />

une journée « Repas du monde » qui a attiré 270 personnes<br />

dans un climat de grande convivialité. Aboutissement<br />

d’une <strong>action</strong> quotidienne modeste mais tenace au sein<br />

de l’école, une exposition et un « concert » de la chorale<br />

ont été présentés aux convives qui ont ensuite partagé<br />

des plats de leurs pays respectifs. Le tout s’étant achevé<br />

par des danses. A la Commanderie, on en parle encore…<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Ariane Icare (67)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle Ariane Icare<br />

7 rue Roland Garros<br />

67100 Strasbourg<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

M me Schenckbecher,<br />

directrice de l’école<br />

Tél. : 03 88 34 48 55<br />

Fax : 03 88 34 45 11<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Avec ses 13 classes et ses 330 élèves, l’école Ariane Icare<br />

est l’une des plus grosses « maternelles » de Strasbourg.<br />

Située dans la zone d’éducation prioritaire du Neuhof,<br />

un quartier très populaire, elle accueille deux types d’enfants.<br />

Deux-tiers d’entre eux viennent de la cité du Neuhof<br />

et sont issus, en grande majorité, de familles immigrées<br />

d’origine maghrébine, turque, asiatique ou africaine.<br />

L’autre tiers vient du Polygone qui regroupe la cité des Aviateurs<br />

et trois terrains de stationnement des gens du voyage où sont<br />

installées des familles tziganes : gitans espagnols, manouches,<br />

etc. Bien que connaissant des problèmes différents,<br />

tous ces enfants ont en commun de vivre dans des milieux<br />

très défavorisés. Beaucoup de parents sont au chômage<br />

(62 % sans travail) et sont peu, voire pas du tout intégrés<br />

dans la ville. Beaucoup d’entre eux parlent très mal<br />

le français.<br />

Objectifs<br />

• Au départ, l’équipe pédagogique cherche surtout<br />

les moyens de favoriser la scolarisation des petits gitans.<br />

D’où l’idée de créer une classe spécifique d’intégration pour<br />

la première année permettant aux enfants, les années suivantes,<br />

d’effectuer un parcours scolaire normal, au milieu des autres<br />

enfants.<br />

• Instaurer une dynamique forte, à partir de l’école,<br />

entre les enseignants, les parents, les associations et les structures<br />

institutionnelles du quartier pour aider à la réussite de cette intégration.<br />

• La dynamique créée autour des enfants des familles tziganes<br />

doit également bénéficier aux enfants des familles immigrées,<br />

souvent en aussi grandes difficultés que les premiers.<br />

• Etablir, au sein même de l’établissement, une relation<br />

de confiance entre les parents et l’équipe enseignante à partir<br />

de projets collectifs.<br />

• Permettre aux familles de cultures différentes de se rencontrer,<br />

en insistant pour que les familles tziganes participent à ce mouvement.


Actions<br />

• Tout commence donc,<br />

en 2000-2001, avec l’ouverture<br />

d’une « classe passerelle »,<br />

baptisée « classe Caravelle »,<br />

pour scolariser les enfants tziganes<br />

du quartier du Polygone.<br />

• En septembre 2002, un projet collectif<br />

est proposé aux parents pour<br />

les encourager à venir à l’école, se<br />

familiariser avec cet univers<br />

qu’ils ne connaissent pas et<br />

qu’ils craignent, auquel ils sont<br />

même le plus souvent hostiles.<br />

Ce projet, c’est la création d’un livre<br />

de recettes de cuisine. Par le biais<br />

de différents ateliers hebdomadaires<br />

de « cuisine, d’illustration et de peinture<br />

», cela va peu à peu permettre<br />

aux mamans et à l’équipe éducative<br />

de se connaître et de se reconnaître.<br />

• L’élaboration du livre<br />

a occupé une année scolaire<br />

et est aujourd’hui achevée<br />

(sa publication a été assurée par<br />

la municipalité).<br />

D’autres projets collectifs<br />

ont pris la relève : mise en place<br />

d’une chorale dans le cadre d’une<br />

<strong>action</strong> Opéra ; des cours de français<br />

pour les mamans qui en ont fait la<br />

demande (avec le soutien de la mairie)<br />

devraient voir le jour en septembre<br />

2004.<br />

• Au fil du temps<br />

et de l’évolution des relations,<br />

les initiatives se multiplient.<br />

C’est ainsi qu’ont vu le jour<br />

un atelier « photo » (manipulation,<br />

exploitation) et un atelier<br />

de comptines. Ce dernier répertorie<br />

et enregistre dans différentes langues<br />

les comptines traditionnelles<br />

des populations représentées<br />

à l’école. Sans oublier la création<br />

d’un atelier d’arts plastiques, l’organisation<br />

d’expositions,<br />

des sorties au musée, etc.<br />

Bénéfices<br />

• Les ateliers ouverts au sein de l’école avec la participation<br />

des parents valorisent la culture de chacun et permettent une<br />

reconnaissance et un respect mutuels des différentes communautés,<br />

mais aussi entre les parents et les enseignants.<br />

• Les familles tziganes, qui étaient au début de la démarche<br />

très mal à l’aise, très distantes et fermées vis-à-vis de l’équipe<br />

pédagogique, se sont progressivement détendues.<br />

Il y a quatre ans, elles ne disaient pas bonjour. Aujourd’hui,<br />

la plupart d’entre elles acceptent de se mêler aux autres familles,<br />

de partager un repas.<br />

• Leurs enfants, mis en confiance, sont en général heureux<br />

de venir à l’école.<br />

Points forts<br />

• Pour assurer sa tâche, particulièrement lourde,<br />

l’école maternelle bénéficie d’un encadrement substantiel :<br />

14 enseignants, 3 membres du RASED (réseau d’aide spécialisé),<br />

10 ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles),<br />

2 emplois jeunes, 1 éducatrice et 1 agent d’animation.<br />

• L’équipe a trouvé un soutien précieux auprès des associations<br />

du quartier, de même qu’auprès des responsables de la bibliothèque<br />

municipale du quartier et du lieu d’accueil parentsenfants.<br />

D’autres « bonnes volontés » (des traducteurs,<br />

une étudiante de l’IUFM – institut universitaire de formation<br />

des maîtres) se sont également mobilisées.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole J. Sturm<br />

(67)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle J. Sturm<br />

9 rue d’Upsal<br />

67000 Strasbourg<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Michèle Lewonczuck, directrice<br />

Tél. : 03 88 61 87 64<br />

Fax : 03 88 61 87 64<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Le groupe scolaire J. Sturm, situé à l’est du centre ville, dans<br />

un quartier qui longe le port du Rhin, comporte trois écoles<br />

pour 850 élèves. L’école maternelle accueille pour sa part<br />

292 enfants. D’origines sociales très contrastées (30 % issus<br />

de familles très favorisées et 30 % très défavorisées)<br />

et de nationalités fort diverses (22 nationalités représentées),<br />

ils sont encadrés par 15 enseignants, 2 aides-éducateurs<br />

et 6 ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles).<br />

Ceux-ci rencontrent quelques difficultés à gérer une communauté<br />

aussi hétéroclite car, entre les familles qui nourrissent des<br />

ambitions pour leurs enfants et celles qui, mal<br />

à l’aise avec l’école, transmettent à leur progéniture une image<br />

négative, la reproduction des clichés « bon élève/mauvais élève »<br />

n’est jamais très loin. L’équipe éducative, consciente du risque<br />

que cela représente pour l’égalité des chances des enfants,<br />

décide de se mobiliser…<br />

Objectifs<br />

• La nécessité de créer des liens entre les différents groupes s’impose<br />

aux enseignants. Ces liens doivent passer par<br />

la valorisation des différents types de savoirs et par un échange<br />

de compétences, sans exclusive.<br />

• Ce terme « échange de compétences » est d’ailleurs à la base<br />

du projet d’école. C’est lui qui doit permettre d’instaurer<br />

un climat de confiance entre l’équipe éducative et les parents.<br />

Et permettre à ces derniers, lorsqu’ils ont conservé des réticences<br />

vis-à-vis de l’école, de les vaincre et de se familiariser avec elle,<br />

de faire connaissance avec ses objectifs et ses programmes<br />

pour mieux soutenir leurs enfants.<br />

• Les élèves, dans ce climat de confiance et de reconnaissance<br />

de leurs particularités, doivent s’épanouir plus facilement<br />

et aborder les apprentissages avec de meilleures chances.<br />

Bénéfices<br />

• La coopération entre enseignants et familles, notamment<br />

celles qui participent aux ateliers de parents, est totale.<br />

La confiance s’est installée durablement.<br />

• L’école est devenue un lieu de référence pour les enfants<br />

et leurs familles. Elle est le lieu du partage et d’intégration<br />

pour petits et grands. Elle est aussi un lieu de discussion et d’échanges<br />

sur l’éducation des enfants pour les parents<br />

et pour les enseignants.


Actions<br />

• L’<strong>action</strong> débute en 1999, après<br />

le choc d’un saccage de l’école. Sous<br />

l’impulsion de la directrice de l’école,<br />

des commissions réunissant parents<br />

et enseignants se mettent en place<br />

pour préparer des <strong>action</strong>s proposées<br />

par le conseil d’école (fêtes culturelles,<br />

sécurité, soirées d’information).<br />

• Diverses initiatives sont prises, destinées<br />

à faciliter l’intégration<br />

des parents dans la vie de l’école :<br />

les familles des nouveaux inscrits<br />

sont invitées, dès le mois de juin,<br />

à découvrir l’école et ses objectifs.<br />

Elles viennent lors d’après-midi<br />

« portes ouvertes », avec leurs<br />

enfants.<br />

• A la rentrée, l’équipe éducative<br />

fait part à tous les parents<br />

de ses projets pour l’année.<br />

• Depuis octobre 2001, chaque premier<br />

trimestre donne lieu<br />

à un « petit déjeuner des citoyens »<br />

où les habitudes et les mets des pays<br />

d’origine des familles sont mis<br />

en commun : une occasion pour<br />

les enfants d’apprendre à accepter<br />

l’univers des autres et de s’ouvrir<br />

à ce qu’ils ne connaissent pas.<br />

• La même année, l’atelier<br />

de parents est mis en place. Une permanence<br />

2 jours par semaine,<br />

le mardi et le jeudi, de 9 heures<br />

à 10 heures, accueille tous ceux qui<br />

le désirent. C’est là que se préparent<br />

les animations et les événements<br />

scolaires. Là, que les parents viennent<br />

confectionner des objets traditionnels<br />

qui sont parfois vendus au<br />

profit de la coopérative. Celle-ci<br />

dispose ainsi d’un petit pécule pour<br />

préparer des fêtes et des cadeaux<br />

pour les enfants, à l’occasion<br />

de certaines coutumes désormais<br />

partagées (l’Avent, Noël, Ramadan,<br />

le nouvel an iranien, etc.).<br />

• Prolongement : le conseil<br />

des enfants, qui existe depuis 10 ans<br />

et permet aux plus jeunes de faire<br />

l’apprentissage de la démocratie,<br />

af<strong>fiche</strong> désormais après chaque<br />

réunion (deux fois par trimestre)<br />

les compte-rendus de ses discussions<br />

dans l’école.<br />

• Les parents sont fiers d’être reconnus et utiles, contents d’être<br />

acceptés tels qu’ils sont, avec leurs différences de culture.<br />

Certains parents, mis en contact avec d’autres, sont sortis<br />

de leur isolement. Un atelier de français pour parents étrangers<br />

a été créé pour faciliter ce mouvement.<br />

• La présence dans l’école d’adultes autres que les enseignants<br />

favorise la prise de conscience de la citoyenneté : les enfants<br />

se tiennent mieux dans leur quartier depuis qu’ils connaissent<br />

les parents de leurs petits camarades.<br />

Points forts<br />

• L’équipe éducative est très soudée autour de la directrice<br />

et partage totalement son projet.<br />

• Les assistantes sociales et les puéricultrices du quartier travaillent<br />

en étroite coopération avec l’école, faisant le relais<br />

auprès des familles les plus isolées, avec l’appui de quelques<br />

parents très impliqués dans le fonctionnement de l’école<br />

et une association de quartier.<br />

• Les enseignants ont largement assimilé la notion d’ouverture<br />

de l’école aux parents et, sans crainte de voir leur territoire<br />

empiété, n’hésitent pas à faire appel à eux en cas de besoin.<br />

• L’école veut être le lieu où les problèmes rencontrés<br />

par les enfants, les parents ou les enseignants sont l’objet d’échanges<br />

constructifs dans le respect et la tolérance.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole Dieppe<br />

(68)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle<br />

23 rue de Dieppe<br />

68200 Mulhouse<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

L’école maternelle Dieppe – trois classes encadrées par<br />

4 enseignants et 3 ATSEM (agent territorial spécialisé<br />

des écoles maternelles)– s’est ouverte au cœur d’un quartier déshérité,<br />

coincé entre deux voies rapides. Elle accueille<br />

75 enfants, pour la plupart d’origine étrangère, principalement<br />

algérienne et turque de première ou deuxième génération.<br />

10 à 20 % des familles sont en grande difficulté, beaucoup<br />

de parents isolés. D’une façon générale, on y parle peu ou mal<br />

le français. Dans ce cadre, l’école représente souvent le premier,<br />

sinon le seul lieu de socialisation pour les mères.<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Sylvie Birot,<br />

directrice de l’école<br />

Tél. : 03 89 52 44 65<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Actions<br />

• Au départ, décision est prise d’ouvrir<br />

complètement l’école aux<br />

familles. L’équipe éducative conseille<br />

même aux parents des tout petits,<br />

au moins pendant les premières<br />

semaines, de rester un peu dans<br />

la classe, le temps de rassurer<br />

les enfants, de faire connaissance<br />

avec l’instituteur et avec<br />

les autres parents.<br />

Objectifs<br />

• Consciente du rôle que joue l’école dans la vie des habitants<br />

du quartier, l’équipe éducative se mobilise pour la rendre<br />

la plus conviviale et la plus chaleureuse possible.<br />

• Idée fondamentale : il faut donner aux parents et aux enfants<br />

l’envie de fréquenter l’école et pour cela, créer un climat serein<br />

et dénué de toute crainte. Aussi bien la crainte des enfants<br />

vis-à-vis de l’école que la crainte des parents vis-à-vis<br />

des enseignants. Sans négliger celle des enseignants vis-à-vis<br />

des parents…<br />

• Au-delà de la volonté de voir cette confiance mutuelle contribuer<br />

à la réussite scolaire des enfants, existe la volonté d’apporter<br />

une aide aux familles par des conseils,<br />

des informations, une écoute pouvant concerner<br />

d’autres sujets que l’école.<br />

Bénéfices<br />

• Alors que les conditions de travail dans ce quartier sensible<br />

n’incitent pas les enseignants à rester dans cette école, l’arrivée<br />

de nouveaux collègues s’investissant fortement dans l’école<br />

a permis à l’équipe de se construire depuis 3 ans.<br />

Les enseignants actuels apprécient suffisamment l’état d’esprit<br />

qui y règne pour souhaiter rester à leur poste.<br />

• Les parents se sentent « chez eux » dans l’établissement<br />

et participent volontiers à la vie quotidienne de l’école.<br />

• Ces nombreux contacts permettent aux enseignants d’avoir<br />

une bonne connaissance des conditions de vie des élèves.


• Mais pour que ce contact<br />

ne s’interrompe pas ensuite,<br />

une règle est établie : tous<br />

les parents sont invités à venir chercher<br />

les enfants dans les classes. C’est<br />

l’occasion pour eux<br />

de rencontrer l’enseignant, de nouer<br />

des relations avec d’autres parents,<br />

mais aussi de voir les réalisations<br />

de leur enfant, parfois de s’asseoir<br />

pour un jeu ou un dessin.<br />

• Autre règle instituée : quelques<br />

semaines après la rentrée,<br />

les enseignants reçoivent individuellement<br />

chaque parent pour un<br />

échange plus approfondi sur les<br />

enfants qu’ils vont suivre pendant<br />

l’année.<br />

• Le hall d’entrée de l’école est aménagé<br />

en bureau des ATSEM (agent<br />

territorial spécialisé des écoles<br />

maternelles) de façon à ce qu’il y ait<br />

toujours une présence pour renseigner<br />

ou diriger les parents.<br />

Ces derniers trouvent dans cet espace,<br />

en plus de l’affichage concernant<br />

l’école, toutes sortes d’informations<br />

sur le quartier,<br />

la ville, les associations susceptibles<br />

de leur être utiles (aide aux<br />

sans-papiers, femmes battues,<br />

enfants maltraités, planning familial,<br />

etc.).<br />

• A la rentrée 2002, une « papothèque<br />

du matin » est créée : de 8 h<br />

30 à 9 h, les parents sont invités à<br />

venir prendre le café<br />

avec un des enseignants présents<br />

à tour de rôle.<br />

• L’ouverture quotidienne<br />

de la « papothèque » étant lourde<br />

à assurer, un seul jour, le vendredi,<br />

est finalement conservé à la rentrée<br />

suivante.<br />

• Depuis janvier 2004, des réunions<br />

trimestrielles avec la psychologue<br />

scolaire sont instaurées. Au début,<br />

les parents, hostiles à cette idée,<br />

ne voulaient pas participer. Mais<br />

celle-ci est venue à la « papothèque »,<br />

a fait la connaissance des parents<br />

dont les réticences sont peu à peu<br />

tombées.<br />

• Les parents, grâce à l’habitude acquise de venir à l’école,<br />

n’ont plus peur d’assister aux réunions. Ils sont nombreux<br />

à y participer.<br />

• Les parents sont en confiance et les enfants le ressentent : désormais,<br />

les rentrées scolaires s’effectuent sans cris ni pleurs.<br />

• Peu d’absentéisme des élèves.<br />

• Des mères ont suivi une formation à la bibliothèque municipale<br />

pour gérer la BCD (Bibliothèque Centre<br />

de Documentation). D’une façon générale, elles sont plus disponibles<br />

qu’autrefois pour accompagner les sorties,<br />

préparer et participer aux fêtes.<br />

• Les enseignants af<strong>fiche</strong>nt un évident respect pour<br />

les parents, ce qui, en retour, facilite le respect des parents<br />

pour les enseignants.<br />

Points forts<br />

• Aujourd’hui, plus personne, à l’école Dieppe, ne doute<br />

que cette <strong>action</strong> soit indispensable à l’équilibre des enfants,<br />

voire à celui des familles concernées qui trouvent dans ce lieu<br />

une atmosphère harmonieuse, par ailleurs rare.<br />

Une interruption de la démarche menée depuis quatre ans<br />

serait très mal vécue et tous sont prêts à la défendre.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole Lefebvre<br />

(68)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle Lefebvre<br />

40 rue Lefèbvre<br />

68100 Mulhouse<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Catherine Pimmel,<br />

directrice de l’école<br />

Tél./fax. : 03 89 45 84 65<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Située au cœur d’une quartier sensible de Mulhouse,<br />

l’école maternelle Lefèbvre accueille des enfants de milieux défavorisés.<br />

La grande majorité d’entre eux (60 %) est issue<br />

de l’immigration africaine ou maghrébine et 20 % appartiennent<br />

au quart-monde français. Ils se répartissent dans deux classes<br />

de 26 petits/moyens et 28 moyens/grands. La directrice,<br />

une institutrice et une aide-éducatrice stagiaire les encadrent,<br />

ainsi qu’une psychologue scolaire, présente dans l’école<br />

une matinée par semaine.<br />

Objectifs<br />

• Sensibiliser les familles à la nécessité d’un parcours scolaire<br />

réussi en s’appuyant sur diverses <strong>action</strong>s. Certaines relevant<br />

directement d’une participation des parents à la vie de l’école,<br />

avec une série de mesures pour les associer le plus possible<br />

(accueil du matin, présence physique lors des jeux, réunions<br />

de parents, etc.). D’autres relevant d’une sensibilisation<br />

à la citoyenneté afin d’aider ces parents, souvent encore mal<br />

intégrés, à trouver leur place dans la vie de la cité mais aussi<br />

à mieux affronter les difficultés rencontrées dans l’éducation<br />

des enfants.<br />

• Le projet d’école repose sur une découverte approfondie<br />

de la Ville par les deux classes, de sa géographie, de son histoire,<br />

de ses transformations urbaines, de ses services municipaux<br />

(pompiers, police, etc.). Les enfants, à travers les compte rendus<br />

de ces visites destinés aux parents, permettent à ces derniers<br />

de mieux faire connaissance avec les rouages de Mulhouse.<br />

Ce qui doit contribuer à leur enracinement dans la ville.<br />

Bénéfices<br />

• Pas de barrière entre parents et enseignants ; la grille<br />

est ouverte et un climat de confiance règne.<br />

• L’école est devenue un lieu de respect mutuel parents / enseignants.<br />

• L’équipe stabilisée depuis septembre 2000, est animée<br />

de la même conviction et du même enthousiasme pour l’<strong>action</strong><br />

menée. Elle fait régner une ambiance chaleureuse, bénéfique<br />

à tous.


Actions<br />

• En 1997, le projet d’école est<br />

lancé : « Ma ville est fragile ».<br />

• En mai 1998, création de la<br />

Bibliothèque Centre Documentation.<br />

• En septembre 2001, l’équipe pédagogique,<br />

stabilisée après<br />

le départ d’une enseignante,<br />

se regroupe autour d’une idée forte :<br />

l’ouverture des portes de l’école aux<br />

parents et la nécessité de les associer<br />

très largement aux projets touchant<br />

à la vie scolaire.<br />

• Concrètement, cela se traduit par<br />

l’accueil des parents tous les matins,<br />

entre 8 h et 8 h 40 : ils sont invités<br />

à jouer dans la classe avec leur<br />

enfant puis avec les autres enfants.<br />

Ils y rencontrent d’autres parents,<br />

peuvent constater les progrès<br />

accomplis par leur enfant en termes<br />

de socialisation ou, plus tard,<br />

en termes scolaires. Les institutrices<br />

sont présentes et peuvent toujours<br />

expliquer l’utilité de tel ou tel jeu,<br />

l’intérêt de telle règle collective.<br />

• Une BCD mobile est mise en place<br />

et permet aux parents, pendant l’accueil<br />

du matin, de se familiariser<br />

avec les livres. Certains ouvrages sont<br />

même acquis à leur intention.<br />

• Décision est prise d’élargir<br />

le Conseil d’école, qui prévoit officiellement<br />

l’élection de 4 parents, 2<br />

titulaires et 2 suppléants ;<br />

la possibilité est donnée à d’autres<br />

parents représentant leur communauté<br />

ou leur « petit morceau » de<br />

quartier de se rajouter aux parents<br />

élus, afin que le conseil d’école soit<br />

davantage le reflet<br />

de l’ensemble des parents. Le conseil<br />

d’école ouvert a entraîné un certain<br />

engouement pour la vie quotidienne<br />

de l’école, si bien que le taux<br />

de participation aux élections<br />

de parents d’élèves est aujourd’hui<br />

l’un des meilleurs de Mulhouse<br />

(90%).<br />

• A l’initiative de l’équipe pédagogique<br />

mais sans sa présence, les<br />

parents peuvent venir une fois par<br />

mois débattre de tous les thèmes liés<br />

à l’éducation des enfants avec<br />

la psychologue scolaire.<br />

• En retour, les parents s’impliquent fortement dans la vie<br />

de l’école : un tiers d’entre eux, selon disponibilités, accompagne<br />

les enfants dans les classes chaque matin. Les mamans participent<br />

de multiples façons : fabrication de gâteaux,<br />

de costumes et de décors pour les fêtes, accompagnement lors<br />

des sorties, voire initiation à la danse. Un papy retraité fait<br />

des séances de lecture, etc.<br />

• La rentrée s’effectue pratiquement sans pleurs et les enfants,<br />

en confiance, sont même impatients d’aller à l’école.<br />

• Le taux d’absentéisme est très faible chez les petits et quasi<br />

nul chez les « grands ». Et, lorsque cela arrive, les parents ont<br />

pris l’habitude de téléphoner pour excuser l’absence de leur<br />

enfant et la justifier (ce qui, pour rappel, n’est pas obligatoire<br />

en maternelle).<br />

• Il n’y a pas, ou peu, d’écarts de langage.<br />

Points forts<br />

• L’équipe enseignante est motivée et convaincue du bien-fondé<br />

de la démarche entreprise.<br />

• L’école maternelle, en offrant un lieu de rencontre<br />

et d’intégration pour les familles, est aussi devenue une véritable<br />

école des parents.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Alphonse Daudet<br />

Dammarie-lès-Lys<br />

(77)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle<br />

Alphonse Daudet<br />

77190 Dammarie-lès-Lys<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Nadine Lemonnier, directrice<br />

de l’école et coordinatrice ZEP<br />

Tél. : 01 64 41 61 26<br />

Fax : 01 64 39 58 81<br />

E-mail : haluska@infonie.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

L’école maternelle Daudet, avec ses 4 classes, ses 5 enseignants<br />

et ses 100 élèves, se situe depuis 1981 en ZEP (zone<br />

d’éducation prioritaire). Dans cette ville de la grande banlieue<br />

parisienne (Seine-et-Marne), la population – le plus souvent<br />

issue de l’immigration où plus de 15 cultures se côtoient – est<br />

en proie à de graves problèmes économiques (chômage, etc.).<br />

La tension sociale y est très forte et, malgré une présence<br />

et un travail intensifs de la part de nombreuses associations,<br />

des événements dramatiques se succèdent. Certains ont marqué<br />

le quartier (morts de jeunes, affrontements avec la police)<br />

en 1991 et en 2002. En fait, dans ce climat détérioré, l’école<br />

maternelle Daudet, au sein du groupe scolaire (Macé/Blériot.<br />

Colette) tente de jouer son rôle de « lien social ».<br />

Objectifs<br />

• Favoriser les échanges entre l’école et la famille à travers<br />

des outils de communication (journal, témoignage, vidéo, site<br />

Internet).<br />

• Créer des liens entre les familles autour de rencontres,<br />

de soirées, de fêtes.<br />

• Ouvrir l’école sur le quartier en créant des ateliers pour<br />

les adultes, en accueillant des réunions d’associations ou<br />

des stages de formation pour les jeunes (ne pas perdre le lien<br />

avec les anciens élèves).<br />

• Faire de l’école un pôle culturel et un centre-ressource d’informations<br />

(accueil, écoute, conseils pour les familles).<br />

• Valoriser le quartier et rompre sa « ghettoïsation ».<br />

• Permettre aux parents de devenir des acteurs qui se sentent<br />

concernés par l’éducation de leurs enfants.<br />

Bénéfices<br />

• L’école maternelle Daudet occupe aujourd’hui une place centrale<br />

dans la vie du quartier : elle marque son identité.<br />

• Les <strong>action</strong>s engagées ont permis de nouer un dialogue riche<br />

et permanent avec les familles. L’école est le lieu où les mères<br />

viennent le plus naturellement lorsqu’elles ont besoin<br />

d’un conseil, d’une écoute. Les grandes sœurs osent s’y rendre<br />

seules. Les grands frères, même les plus violents, respectent<br />

les règles et les pères participent aux soirées.


Actions<br />

• L’école est engagée depuis 1973<br />

dans des <strong>action</strong>s innovantes destinées<br />

à favoriser le partenariat avec<br />

les familles. Celles-ci sont invitées à<br />

participer aux activités scolaires et<br />

événements festifs dont l’école<br />

prend l’initiative.<br />

• L’équipe pédagogique, en lien<br />

étroit avec les associations<br />

de quartier, est ainsi à l’origine<br />

de la fête du quartier, du carnaval,<br />

du festival de théâtre, des soirées<br />

contes (60% de fréquentation),<br />

de la fête du livre, de la réalisation<br />

de fresques, etc.<br />

• De nombreuses activités culturelles<br />

sont mises en place : expositions<br />

d’artistes, rencontres de danse, organisation<br />

de sorties au théâtre, au<br />

concert, au musée, etc.<br />

• Des opérations sont montées avec<br />

d’autres écoles de Seine-et-Marne<br />

autour de projets communs (<strong>action</strong><br />

de solidarité avec le Vietnam,<br />

notamment).<br />

• L’école a mis en place une commission<br />

maternelle, aujourd’hui ouverte<br />

à d’autres partenaires sociaux.<br />

• « Le café des parents » est créé<br />

au sein du groupe scolaire, avec<br />

la participation de la CAF<br />

(Caisse d’allocations familiales),<br />

de la fédération de parents d’élèves<br />

et de tous les parents. Chaque<br />

semaine, les familles peuvent venir<br />

partager un « petit déjeuner » pour<br />

rencontrer des professionnels (diététicienne,<br />

enseignants, agents de la<br />

CAF et associations locales) et soulever<br />

les problèmes du quotidien.<br />

Sujets abordés : alimentation<br />

et santé, conflits familles/école,<br />

entrée au collège, etc.<br />

• Accompagnement des familles<br />

avec visite des établissements scolaires<br />

pour une meilleure connaissances<br />

des lieux,<br />

des personnes et des fonctions.<br />

• L’école Daudet est un lieu de convivialité privilégié dans<br />

ce quartier sensible ; tous se connaissent et personne<br />

ne songerait à dégrader des locaux qui portent la mémoire<br />

des nombreux travaux réalisés collectivement par tous<br />

les enfants du quartier.<br />

• Elle joue un rôle de référence sociale : conseils pour<br />

des projets professionnels, aide à l’insertion des anciens élèves,<br />

etc.<br />

Points forts<br />

• Avant le départ à la retraite de l’équipe enseignante qui, pendant<br />

deux décennies, a porté nombre d’initiatives innovantes sur<br />

l’école Daudet, un projet ambitieux a été lancé :<br />

la réalisation d’un film documentaire, d’une exposition et<br />

d’un site sur l’histoire de l’école. Intitulé Mémoire d’école,<br />

ce travail a été repris par la nouvelle équipe et programmé<br />

sur deux années, 2003-2004 et 2004-2005. Il va permettre<br />

de faire le lien entre tout ce qui, au cours de ces années particulièrement<br />

riches, a distingué cet établissement et lui<br />

a donné cette place si spécifique au cœur du quartier.<br />

Des paroles d’enfants d’hier et d’aujourd’hui, des témoignages<br />

de parcours scolaires et professionnels permettant de mieux<br />

mesurer le temps et les choix de chacun avec le recul,<br />

des créations culturelles parents-professionnels pour faire<br />

revivre la mémoire collective à travers d’autres modes<br />

(peinture, cinéma, fresque, son) que la parole : c’est tout cela<br />

qui est à l’œuvre actuellement.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Henri Wallon<br />

Dammarie-lès-Lys<br />

(77)<br />

Acteur<br />

Ecole Henri Wallon<br />

Rue René Cassin<br />

77100 Dammarie-lès-Lys<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Martine Gozard, directrice de l’école<br />

Tél. : 01 64 37 78 87<br />

L’école Henri Wallon accueille 293 enfants dans ses 16 classes<br />

dont 2 réservées aux enfants handicapés moteur. Par ailleurs,<br />

elle reçoit régulièrement des enfants du voyage. Cette double<br />

particularité fait qu’elle dispose d’un encadrement renforcé :<br />

en plus de la directrice, il y a 16 enseignants, un psychologue<br />

scolaire à temps partiel, 2 rééducateurs et une institutrice d’adaptation.<br />

L’équipe est stable (en moyenne dix ans d’ancienneté).<br />

A ces handicaps bien définis et pris en charge s’ajoutent les<br />

difficultés habituelles liées à la précarité. Car<br />

la plupart des enfants scolarisés à Henri Wallon viennent<br />

de la Plaine du Lys, une zone de logements sociaux où vivent<br />

des familles souvent issues de l’immigration, monoparentales<br />

et engluées dans des problèmes de chômage, de surendettement,<br />

voire d’exclusion. La vie quotidienne se passe souvent entre vols,<br />

incendies, dégradation des lieux publics. La misère y est à la fois<br />

matérielle et culturelle. Des conditions qui expliquent la difficulté<br />

des enseignants à motiver les élèves… et à rencontrer leurs<br />

parents, souvent totalement déconnectés de la scolarité<br />

de leurs enfants.<br />

Objectifs<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

• Remotiver les élèves et ouvrir l’école pour favoriser<br />

le contact avec les parents, pour leur faire partager la nécessité<br />

de participer à la progression de leurs enfants.<br />

• Valoriser le travail scolaire dans ses différentes composantes.<br />

• Encourager les parents à jouer pleinement leur rôle éducatif.<br />

• Offrir aux familles une ouverture vers la culture par leur participation<br />

à des sorties collectives en dehors du temps scolaire,<br />

ainsi que des initiatives menées au sein de l’école.<br />

Bénéfices<br />

• Au fil du temps, l’école s’est forgée la réputation d’être<br />

un établissement dynamique et ouvert. Grâce au bouche à oreille,<br />

le nombre de parents qui se rendent à l’école spontanément augmente<br />

d’année en année.<br />

• D’une façon générale, les enseignants constatent que<br />

le contact avec les parents est bien meilleur : le fait qu’ils soient<br />

régulièrement invités à l’école pour la présentation de projets<br />

ou pour des sorties collectives a permis d’établir avec eux<br />

des relations plus détendues et chaleureuses.


Actions<br />

• Un coin accueil pour les parents<br />

a été aménagé par les enfants de<br />

4 classes, avec l’aide d’une plasticienne<br />

(dans le cadre des ateliers de pratique<br />

artistique, ils ont réalisé des paravents<br />

et rénové une armoire). L’école<br />

a acheté du mobilier, a mis<br />

à disposition un présentoir avec<br />

des dépliants informatifs sur l’alimentation,<br />

la santé, le sommeil, etc. et<br />

s’est abonnée à un magazine familial.<br />

La salle a été inaugurée<br />

en grande pompe avec un concert<br />

donné par la chorale de l’école, suivi<br />

d’un buffet. Une centaine de parents<br />

étaient présents. Ce lieu est<br />

désormais le leur.<br />

• Les sorties pour les parents et<br />

les enfants ont démarré en 2000.<br />

Inscrites dans la durée, elles portent<br />

chaque année sur un thème différent<br />

(danse, théâtre, musée). Tous les frais<br />

sont pris en charge par l’école.<br />

En 2003, 60 % des familles ont répondu<br />

présentes pour la visite<br />

au musée d’Orsay ! Pour la plupart<br />

d’entre eux, c’était la première fois<br />

qu’ils se rendaient dans un musée.<br />

En 2004, une sortie cinéma (Les<br />

Choristes), a été organisée avec<br />

la chorale de l’école et, en fin d’année,<br />

à la Maison des arts et<br />

de la culture de Créteil, cette fois avec<br />

les familles des classes concernées<br />

par le projet danse.<br />

• Toujours dans l’idée de resserrer<br />

les liens entre les parents et l’école,<br />

la directrice a instauré l’habitude d’un<br />

contact téléphonique avec les familles.<br />

Dès qu’il y a un retard non justifié,<br />

une absence ou un comportement<br />

inhabituel, elle appelle les parents<br />

qui apprécient cette attention prêtée<br />

à leurs enfants.<br />

• A l’occasion du Printemps<br />

des poètes, des parents sont venus<br />

en classe pendant deux semaines pour<br />

lire des poèmes dans différentes langues<br />

: portugais, italien, anglais, etc.<br />

Les textes étaient choisis par<br />

les enseignants et les parents. Après<br />

lecture, les poèmes ont fait l’objet<br />

d’un travail d’approfondissement<br />

avec les enfants qui les ont ensuite<br />

recopiés dans les différentes langues<br />

et affichés dans plusieurs lieux<br />

de l’école.<br />

• Les effets sur le comportement des enfants en classe et sur<br />

la scolarité sont positifs.<br />

• Les <strong>action</strong>s impliquant les parents, les sorties tout particulièrement,<br />

permettent à ceux-ci de se rencontrer, d’échanger leurs<br />

expériences et leurs acquis.<br />

Points forts<br />

• La directrice, présente dans l’établissement depuis 7 ans,<br />

est très impliquée et a su mobiliser autour d’elle une petite poignée<br />

d’enseignants tout aussi motivés par cette démarche.<br />

De plus, étant déchargée à plein temps, elle bénéficie d’une certaine<br />

disponibilité qui lui permet de coordonner les différents<br />

projets.<br />

Mai 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Petit Prince (78)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle Petit Prince<br />

1 rue de l’Egalité<br />

78114 Magny-les-Hameaux<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Marie-Pascale Milon, directrice<br />

Tél. : 01 30 47 15 09<br />

Fax : 01 30 52 43 23<br />

E-mail : marie.milon@wanadoo.fr<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Magny-les-Hameaux, 9000 habitants, se situe<br />

à mi-chemin du monde rural et du monde urbain : elle fait partie<br />

du Syndicat d’Agglomération de la ville nouvelle<br />

de Saint-Quentin-en-Yvelines, mais en est la commune<br />

la plus excentrée. L’école maternelle Petit Prince se situe<br />

à « La Croix aux Buis », un quartier surgi de terre au début<br />

des années 1990. Cela dit, il y règne une assez bonne mixité<br />

sociale grâce à un équilibre entre petits immeubles collectifs,<br />

maisons individuelles et maisons de ville. Les 74 enfants scolarisés<br />

dans les trois classes sont donc issus de milieux assez hétérogènes.<br />

Dans la plupart des familles, les deux parents travaillent<br />

et les enfants passent beaucoup de temps à l’école<br />

(les locaux sont ouverts de 7 h à 19 h). Depuis l’ouverture<br />

de l’école, en septembre 1991, une équipe stable et réputée<br />

pour son professionnalisme était en place. Elle a été entièrement<br />

renouvelée après le départ de l’ancienne directrice, en 2000.<br />

Les parents regrettant l’équipe précédente, leur adhésion n’était<br />

pas acquise. Une « froideur » qui a été un formidable déclencheur<br />

d’<strong>action</strong>…<br />

Objectifs<br />

• Dans un premier temps, il s’est agi de mettre en œuvre<br />

et de prolonger le projet d’école préparé par l’équipe « sortante »<br />

sur le thème de l’éducation à la citoyenneté.<br />

• Très vite la nécessité d’approfondir la communication s’est<br />

imposée. Une communication à tous les niveaux : entre enfants,<br />

entre enfants et enseignants, entre enseignants et parents, etc.<br />

• Assurer une bonne communication doit permettre d’avoir<br />

des échanges plus authentiques, d’instaurer un réel climat<br />

de confiance et de faire en sorte que les enfants s’épanouissent<br />

le mieux possible.<br />

• La finalité est de favoriser une cohérence éducative pour permettre<br />

un développement harmonieux de chaque enfant.<br />

Bénéfices<br />

• L’ambiance de l’école est plus détendue. Le dialogue entre l’équipe<br />

enseignante et les familles est franc et constructif,<br />

les rapports plus sains, où les non-dits et les jugements rapides<br />

se font plus rares.<br />

• Les activités avec les parents autour de l’école donnent<br />

du sens à la pédagogie, à la réussite des enfants.


Actions<br />

• Tout a commencé avec un projet<br />

spectaculaire avec un artiste-peintre<br />

handicapé : en réalisant avec lui, pendant<br />

toute une année, deux grandes<br />

fresques sur toile et<br />

un panneau tactile, les enfants,<br />

mais aussi leurs parents, ont appris<br />

à accepter, à respecter la différence.<br />

Un tiers des familles ont participé<br />

à l’aventure et toutes étaient là<br />

pour le vernissage.<br />

• Un livret d’accueil a été rédigé<br />

en partenariat entre les enseignantes,<br />

les parents volontaires et les enfants.<br />

Il est remis aux parents des nouveaux<br />

inscrits en témoignage de bienvenue.<br />

• De même, un livret de compétences<br />

a été imaginé pour suivre l’enfant<br />

tout au long de sa scolarité,<br />

en permettant aux parents d’avoir<br />

des repères et poser des bases<br />

de dialogue avec des références communes.<br />

Il est remis à chaque enfant.<br />

• Le Café-école a été mis en place<br />

en 2003, suite logique d’une autre<br />

opération, le classeur articles-débat.<br />

Ce dernier avait été conçu comme<br />

un outil de communication transversal<br />

et interactif : sur un thème donné,<br />

autour de la petite enfance,<br />

des articles étaient collectés, toutes<br />

les personnes concernées, enseignant<br />

ou parent, pouvant participer à son<br />

élaboration. Progressivement, devant<br />

l’intérêt pour cet outil de réflexion, l’idée<br />

est venue de le faire déboucher<br />

sur un vrai débat. C’est ainsi que<br />

le classeur « nutrition » a donné naissance<br />

au premier Café-école,<br />

où parents et enseignants ont pu<br />

échanger avec un médecin nutritionniste.<br />

• Les animations à la ludothèque<br />

ont commencé en 2001 : les familles<br />

sont conviées à se retrouver lors<br />

d’une soirée autour d’un « combat<br />

ludique », un jeu de société auquel<br />

les enfants sont déjà familiarisés.<br />

Le succès de cette initiative a donné<br />

naissance, en 2003, aux « animations<br />

du samedi » : les élèves invitent leurs<br />

parents dans les classes pour partager<br />

avec eux un moment leurs jeux<br />

de société.<br />

• Toutes ces <strong>action</strong>s sont devenues<br />

pérennes tandis que d’autres<br />

s’y ajoutent.<br />

• Les enseignants portent un regard plus large sur chaque<br />

enfant, sur une progression qui ne se mesure pas uniquement<br />

en termes d’enseignement scolaire.<br />

Points forts<br />

• La nouvelle équipe est très soudée et bien stabilisée, avec<br />

un esprit de dynamisme et de professionnalisme accru.<br />

• Les parents, pourtant tous occupés professionnellement,<br />

sont aujourd’hui très impliqués dans la vie de l’école<br />

(99 % présents lors des journées pédagogiques, 94 % pour<br />

le Carnaval, 50 % pour les soirées ludothèque). Ils n’hésitent<br />

pas à participer aux diverses activités, à lancer des idées.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Camille Claudel<br />

(84)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle<br />

Camille Claudel<br />

Avenue Weinheim<br />

84300 Cavaillon<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Monique Aubert, directrice<br />

Tél. : 04 90 78 08 78<br />

Plus d’informations<br />

Installée dans un quartier périphérique de Cavaillon,<br />

« Camille Claudel », avec ses 150 enfants, 6 classes,<br />

6 enseignants, 6 ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles<br />

maternelles) et 2 aides éducateurs, est classée en zone d’éducation<br />

prioritaire (ZEP) depuis 1989. De fait, l’école<br />

reçoit une majorité d’enfants issus de l’immigration (surtout<br />

maghrébine), qui vivent dans des HLM et viennent le plus souvent<br />

de familles confrontées à de sérieuses difficultés économiques.<br />

Elle reçoit également quelques enfants d’autres communautés,<br />

notamment gitanes, mais aussi des enfants<br />

d’un quartier résidentiel de villas. C’est un avantage car<br />

les mamans, économiquement et culturellement favorisées, peuvent<br />

plus facilement s’investir dans des activités d’animation, de<br />

lecture, etc. Cela dit, lorsqu’elle est arrivée, en 1995,<br />

la nouvelle directrice a trouvé un établissement où les liens<br />

avec les parents étaient très réduits, limités à des questions matérielles.<br />

Pas d’implication dans les activités scolaires, pas<br />

de lieu de rencontre ou d’échange, pas d’activités culturelles<br />

ou sportives pour les enfants, un tissu associatif faible...<br />

D’où sa décision de lancer une démarche volontariste<br />

et d’ouvrir l’école aux familles.<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Objectifs<br />

• Favoriser la réussite scolaire de tous les enfants, faire en sorte<br />

que chacun d’eux, quelles que soient ses origines, se sente bien<br />

à l’école et puisse acquérir tous les apprentissages.<br />

• Ouvrir l’école aux familles, améliorer la communication<br />

entre elles et les enseignants.<br />

• Permettre aux parents de prendre connaissance de ce qui<br />

se fait à l’école, de comprendre le pourquoi des <strong>action</strong>s mises<br />

en place et de mesurer l’impact pour l’enfant dans sa scolarité.<br />

• Faire en sorte que les enseignants, eux aussi, grâce aux liens<br />

établis avec les familles, comprennent mieux l’enfant et ainsi<br />

puissent l’aider plus efficacement dans ses apprentissages.<br />

• Soutenir les parents dans le rôle qu’ils doivent tenir auprès<br />

de leur enfant afin de l’aider au mieux dans sa scolarité.


Actions<br />

• Ouverture d’un local pour<br />

les parents au sein même<br />

de l’établissement. Ouvert<br />

un après-midi par semaine,<br />

il s’est présenté au début comme<br />

un lieu de paroles et d’écoute<br />

sur toutes questions liées<br />

à l’enfance. Des intervenants extérieurs<br />

(psychologues, puéricultrices,<br />

etc.) y sont<br />

d’ailleurs conviés régulièrement.<br />

• Le succès du local ayant permis<br />

d’attirer de plus en plus de parents,<br />

ceux-ci ont été incités, au-delà<br />

de ces rencontres, à participer<br />

à des activités puis, peu à peu,<br />

à les prendre en charge.<br />

• Ainsi est né un « atelier livres »<br />

avec lecture de contes, mais aussi<br />

de création de documents, avec l’aide<br />

d’une plasticienne.<br />

• Une ludothèque a été mise<br />

en place, ouverte deux fois par<br />

semaine hors du temps scolaire.<br />

• Lancement d’un atelier « alphabétisation<br />

» animé bénévolement deux<br />

fois<br />

par semaine par une enseignante<br />

à la retraite.<br />

Bénéfices<br />

• En 6 ans, la participation des parents à la vie de l’école<br />

n’a cessé de croître, à l’image de leur taux de participation<br />

aux élections : 44 % en 1997, 72 % en 2002 !<br />

• Les absences sont de moins en moins nombreuses,<br />

et lorsqu’elles se produisent, elles sont de plus en plus souvent<br />

justifiées (par téléphone, courrier, en direct).<br />

• L’équipe enseignante, très impliquée dans la démarche<br />

et remarquablement stable, travaille dans un excellent climat.<br />

• Les parents immigrés, ravis de voir que l’on vient vers eux,<br />

qu’on leur fait confiance pour contribuer à la réussite scolaire<br />

de leurs enfants, s’impliquent vraiment.<br />

Point fort<br />

Ce qui aurait pu être un handicap majeur, en l’occurrence,<br />

la gestion d’un groupe d’enfants de niveaux culturels et<br />

de milieux sociaux très hétérogènes, l’équipe pédagogique<br />

de Camille Claudel a su s’en saisir pour en faire un atout.<br />

En s’appuyant sur les familles les plus favorisées pour agir<br />

auprès des familles qui l’étaient le moins, elle a réussi à créer<br />

une dynamique fructueuse entre les différents groupes (au total,<br />

une quarantaine de personnes se retrouve ainsi très impliquée).<br />

Il est vrai que la directrice bénéficie d’une journée de décharge<br />

pour assurer au mieux les liens avec les parents. Le résultat<br />

est si probant que « Camille Claudel » sert aujourd’hui<br />

de « modèle » dans la région.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole<br />

Léon Bourgeois B<br />

(92)<br />

Acteur<br />

Ecole élémentaire<br />

Léon Bourgeois B<br />

3, rue Léon Bourgeois<br />

92700 Colombes<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

Claudine Brard, directrice<br />

Tél. : 01 47 85 36 58<br />

Fax : 01 47 82 13 35<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Actions<br />

• Conseil d’enfants : sa tenue bimensuelle,<br />

hors du temps scolaire, permet<br />

de recenser tous<br />

les problèmes, de proposer<br />

des solutions et de les diffuser (lettres<br />

aux personnes concernées,<br />

demande d’aides financières, af<strong>fiche</strong>s<br />

pour rappeler les règles<br />

de vie dans l’école, etc.).<br />

10 à 15 parents d’élèves, en plus des<br />

2 délégués de chaque classe, aident<br />

les enfants dans toutes ces tâches.<br />

L’école élémentaire Léon Bourgeois, avec ses 306 élèves<br />

et ses 12 classes, ne figure pas parmi les plus problématiques<br />

de la région. Située dans un quartier pavillonnaire de Colombes,<br />

commune de la proche banlieue parisienne, elle accueille<br />

des groupes assez hétérogènes, provenant de familles de cadres<br />

mais aussi d’employés et d’ouvriers. Engagée depuis longtemps<br />

dans des <strong>action</strong>s conduites avec les enfants (conseils d’enfants,<br />

etc.), l’école n’avait pas de démarche spécifique d’ouverture<br />

vers les parents. C’est avec l’arrivée, en 1996, d’une nouvelle<br />

directrice, convaincue de l’efficacité d’« une autorité et d’une<br />

éducation partagées des parents et de l’école vis-à-vis<br />

des enfants » que celle-ci a commencé à se mettre en place.<br />

La stabilité de l’équipe enseignante – 14 personnes – a permis,<br />

ensuite, de pérenniser les <strong>action</strong>s et d’en lancer de nouvelles.<br />

Objectifs<br />

• Favoriser la concordance et la complémentarité<br />

enfants-adultes.<br />

• Associer les familles à la réalisation de projets, aussi bien<br />

au niveau des idées que de leur mise en oeuvre.<br />

• Multiplier les sorties culturelles en dehors du temps scolaire,<br />

quitte à ce qu’elles soient suggérées et encadrées par les parents<br />

eux-mêmes.<br />

• Ouvrir l’école non seulement aux familles des enfants scolarisés<br />

mais au quartier, par exemple aux personnes âgées.<br />

Bénéfices<br />

• Impliqués dans le conseil d’enfants et dans les différentes<br />

<strong>action</strong>s menées avec les adultes, les élèves acquièrent<br />

de la rigueur, de la logique et le sens des responsabilités.<br />

• Pour les parents, la notion de « leur » enfant disparaît<br />

un peu au profit de celle, plus généreuse et plus ouverte,<br />

de la communauté qui regroupe « tous » les enfants de l’école.<br />

• Les parents sont acteurs à part entière des <strong>action</strong>s qu’ils prennent<br />

en charge ou au sein des instances de décision.


• A la rentrée, chaque enseignant<br />

expose aux parents son projet d’ateliers<br />

pour l’année et sollicite leur<br />

aide. La préparation se déroule le<br />

soir ou le samedi afin<br />

de regrouper parents, enseignant<br />

et directrice. Les ateliers, eux, ont<br />

lieu pendant le temps scolaire.<br />

Ils peuvent varier d’une année<br />

à l’autre : ateliers de jardinage, d’informatique<br />

ou encore<br />

de recherche documentaire<br />

(à la bibliothèque centre de documention-BCD)<br />

sur un thème déterminé.<br />

• Enfants, parents, enseignants, personnel<br />

de service et services techniques<br />

de la ville se sont associés<br />

pour concevoir le réaménagement<br />

des murs de l’école et de la cour.<br />

Après un travail en classe sur<br />

l’étude des plans, des photos,<br />

de la recherche des transformations<br />

possibles, il a fallu faire les plans<br />

et les maquettes. Puis, passer<br />

à la réalisation des fresques et<br />

des plantations. Un projet qui<br />

a beaucoup mobilisé.<br />

• Des sorties hors temps scolaires<br />

sont organisées régulièrement.<br />

Le fonctionnement est toujours<br />

le même : un parent propose<br />

une idée, avec date, lieu, coût<br />

et nombre d’enfants possible.<br />

La directrice regroupe<br />

les propositions, les transmet<br />

aux parents. Ceux-ci inscrivent<br />

leur enfant. Au minimum, 2 parents<br />

encadrent les sorties. Sur une année,<br />

il y a en moyenne 20 sorties<br />

(40 parents impliqués, 120 enfants<br />

concernés).<br />

• Des formations sont proposées<br />

aux parents « actifs » et aux enseignants<br />

bénévoles (aux premiers<br />

secours, à la gestion de la BCD, etc.).<br />

• Des ateliers du soir se déroulent<br />

(entre 6 et 15 par an) pour préparer<br />

les fêtes qui rythment l’année scolaire<br />

: kermesse de rentrée, Noël, marché<br />

de Pâques, « grand pot »<br />

de fin d’année. Les fêtes de l’école<br />

sont ouvertes à tout le quartier.<br />

• Tous les adultes concernés par l’école coopèrent<br />

étroitement dans une atmosphère de réelle convivialité.<br />

Ces rencontres autour d’activités ludiques facilitent<br />

les discussions, les échanges entre parents et enseignants sur<br />

les comportements ou le travail scolaire des enfants.<br />

Le dialogue, devenu particulièrement fluide, évite<br />

la survenue des tensions ou, du moins, permet leur<br />

règlement rapidement.<br />

Point fort<br />

Le moteur des <strong>action</strong>s, dans cette école, c’est le plaisir, l’excitation<br />

de se lancer dans des projets, de s’ouvrir sur<br />

un nouveau travail, sur une idée neuve. Si bien que les adultes,<br />

qu’ils soient parents, enseignants ou personnel de service,<br />

y consacrent beaucoup de temps et d’énergie en dehors<br />

des heures scolaires. D’une façon générale, la directrice<br />

accorde une très grande attention à la communication<br />

en direction des parents, ce qui constitue pour elle le gage<br />

de la réussite des projets et de la mobilisation des familles.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole Pasteur<br />

(92)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle et école élémentaire<br />

Pasteur<br />

6 rue Fernand Buisson<br />

92110 Clichy<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contacts<br />

Yves Mouton, directeur<br />

de l’école maternelle<br />

Tél. : 01 47 31 93 84<br />

Fax : 01 47 37 03 46<br />

E-mail :<br />

mat.lPasteur.Clichy<br />

@ecoles92.ac-versailles.fr<br />

Marie-France Michel, directrice<br />

de l’école élémentaire<br />

Tél. : 01 47 31 71 70<br />

Fax : 01 47 39 25 12<br />

E-mail : ele.lPasteurB.Clichy<br />

@ecoles92.ac-versailles.fr<br />

Le Groupe scolaire Pasteur, à Clichy, est un poids lourd avec<br />

ses 11 classes de maternelle (295 élèves), ses 15 classes élémentaires<br />

(345 élèves), ses deux équipes pédagogiques bien structurées<br />

(12 enseignants et 2 aides éducateurs pour l’école maternelle,<br />

14 enseignants, 2 aides éducateurs, 1 enseignant CLIS (classe<br />

d’intégration scolaire), 1 enseignant d’adaptation<br />

et la présence d’un rééducateur du RASED (Réseau d’aide spécialisée<br />

aux enfants en difficulté). Dans cette ville de<br />

la banlieue nord de Paris qui compte plusieurs quartiers réputés<br />

« sensibles », « Pasteur » est inscrit en Réseau d’éducation prioritaire<br />

(REP). De fait, le groupe scolaire accueille des enfants<br />

issus pour l’essentiel de familles d’origine étrangère (70% de<br />

la population) en très grandes difficultés. Un grand nombre<br />

d’entre elles, mono-parentales, vit avec de très faibles revenus<br />

et un taux de chômage élevé, dans des logements trop petits<br />

ou insalubres, quand ils ne sont pas provisoires (hôtels, etc.).<br />

Car l’école accueille fréquemment des enfants de familles<br />

de réfugiés, prises en charge pour quelque temps par<br />

des associations. Cela explique que sur 300 inscriptions par an,<br />

l’école enregistre en moyenne 80 radiations en cours d’année...<br />

Face aux difficultés énormes auxquelles les parents sont<br />

confrontés quotidiennement, la plupart des enfants sont livrés<br />

à eux-mêmes. Ils se couchent très tard et ne connaissent guère<br />

de limites, sinon celles dictées par les lois de la rue. Ils ne savent<br />

pas ce qu’est le respect des autres (réflexions racistes, sexistes,<br />

etc.)…<br />

Objectifs<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

• Le projet d’école a été construit autour d’un axe majeur :<br />

recréer des repères sociaux éducatifs dans le cadre d’une coopération<br />

parents-enseignants.<br />

• Montrer aux familles étrangères récemment arrivées sur<br />

le sol français et n’ayant aucune idée de ce que peut être l’école<br />

comment se déroule la classe, ce qu’est le travail des enseignants<br />

et ce que les enfants apprennent.<br />

• Rendre l’institution scolaire plus accessible au regard<br />

des familles, créer une dynamique au sein de l’école pour<br />

les inciter à y être plus présentes et plus actives.<br />

• Leur permettre, par des <strong>action</strong>s collectives, de s’identifier,<br />

de se rencontrer pour s’intégrer dans le quartier.<br />

• Faire prendre conscience aux parents de l’importance<br />

de la lecture.


Actions<br />

• Au cours de l’année 2001-2002,<br />

deux films ont été réalisés pour présenter<br />

une journée de classe<br />

en petite et en moyenne sections.<br />

Dans un premier temps, ces films<br />

ont été projetés aux parents lors<br />

de la fête de fin d’année.<br />

• Depuis septembre 2002, l’école élémentaire<br />

édite cinq fois par an<br />

un petit journal qui est diffusé<br />

à tous les parents.<br />

• La bibliothèque a été ouverte<br />

aux enfants et à leurs parents.<br />

Depuis la rentrée 2003, des soirées<br />

« contes » y sont même organisées<br />

pour renforcer le mouvement.<br />

• En 2003, un grand forum sur<br />

la parentalité a été organisé<br />

en partenariat avec la ville de Clichy<br />

et divers partenaires locaux (organismes<br />

municipaux<br />

et associations). Une centaine<br />

de familles y a assisté.<br />

Bénéfices<br />

• Grâce aux petits films sur la vie à l’école maternelle,<br />

les familles étrangères fraîchement débarquées (des familles<br />

Sri-Lankaises, notamment) comprennent mieux<br />

le fonctionnement de l’école et la demande qui leur est faite<br />

de s’impliquer dans le suivi scolaire de leurs enfants.<br />

• L’accueil des parents à la bibliothèque leur permet de prendre<br />

conscience de l’importance du livre et de la lecture.<br />

• Le petit journal de l’école élémentaire n’a pas seulement<br />

pour effet de fédérer les élèves autour d’un projet mobilisateur ;<br />

il constitue aussi un lien avec les parents, les informe de ce qui<br />

se passe à l’école.<br />

• Les résultats sont lents mais déjà mesurables : aux élections,<br />

le taux de participation des parents a augmenté de 20 %.<br />

• L’équipe enseignante constate que des relations de confiance<br />

avec les familles s’instaurent. Cela rend leur mission auprès<br />

des enfants plus facile.<br />

Points forts<br />

• Dans ce groupe scolaire, les conditions de travail des équipes<br />

pédagogiques sont extrêmement difficiles mais les directeurs<br />

des écoles maternelle et élémentaire, très impliqués dans<br />

la démarche, œuvrent en étroite collaboration et se rencontrent<br />

régulièrement pour conjuguer leurs efforts.<br />

• Ils trouvent auprès des différents partenaires du quartier<br />

un soutien important.<br />

Juin 2004


<strong>fiche</strong>-<strong>action</strong><br />

Contexte<br />

La coopération parents-enseignants à l’école<br />

Ecole Victor Hugo-<br />

Les Bosquets<br />

de Montfermeil<br />

(93)<br />

Acteur<br />

Ecole maternelle<br />

Victor Hugo-Les Bosquets<br />

54 boulevard Bargue<br />

93370 Montfermeil<br />

Implication de la Fondation<br />

de France<br />

Programme Enfance,<br />

Prix Ecole 2002-2003<br />

Contact<br />

B. Mazzola, directrice<br />

Tél. : 01 45 09 28 40<br />

Plus d’informations<br />

Fondation de France<br />

Programme Enfance<br />

Elisabeth Wattel-Buclet<br />

Tél. : 01 44 21 31 34<br />

Fax : 01 44 21 31 54<br />

E-mail : rafia.sfaxi@fdf.org<br />

Site internet : www.fdf.org<br />

Le quartier des Bosquets, à Montfermeil, commune<br />

de la banlieue nord-est de Paris, figure en tête des quartiers sensibles<br />

de l’Hexagone. Il a même a été classé par le ministère de<br />

la Ville comme une priorité nationale au titre des grands projets<br />

urbains… De fait, l’habitat et l’environnement y sont<br />

très dégradés ; les familles sont souvent en grandes difficultés<br />

économiques. Le groupe scolaire des Bosquets est d’ailleurs classé<br />

en ZEP (zone d’éducation prioritaire) depuis 1982.<br />

L’école maternelle accueille pour sa part 8 classes et 189 élèves<br />

issus en majorité de l’immigration, qui sont littéralement<br />

« portés » par une équipe éducative ancienne et remarquablement<br />

stable, très structurée autour des <strong>action</strong>s engagées dans et<br />

par l’école pour lutter contre l’échec scolaire et autour de la<br />

prise<br />

en compte de la « formidable attente des familles ».<br />

Objectifs<br />

• L’école se doit d’accueillir les parents, non seulement pour faciliter<br />

les relations parents-enseignants et favoriser ainsi<br />

la scolarité de l’enfant mais aussi parce que, dans ce quartier<br />

défavorisé, elle est la seule structure accessible pour les enfants<br />

de 2 à 6 ans. Elle est aussi le lieu où les familles peuvent<br />

trouver des conseils, une écoute, des informations.<br />

• Faire de l’établissement « l’école de tous les possibles<br />

et du devenir », un lieu d’où l’on peut porter un regard positif<br />

sur l’avenir.<br />

• Ouvrir l’école pour permettre aux parents de voir ce qui<br />

se fait dans les classes, leur donner des repères afin<br />

qu’ils puissent saisir l’<strong>action</strong> pédagogique et comprendre<br />

les enjeux de l’école.<br />

• Participer au soutien et à la valorisation de la fonction parentale<br />

et prendre en compte le rôle joué par les parents<br />

dans les apprentissages scolaires.<br />

• Enrichir le vocabulaire et la syntaxe des enfants,<br />

les familiariser avec le français et plus généralement avec l’écrit.<br />

• Centrer la relation enfant-école-famille autour des rapports<br />

des enfants et des parents à la langue orale et écrite.


Actions<br />

• Dès le mois de juin, les parents d’enfants<br />

qui feront leur entrée en septembre<br />

sont reçus individuellement avec leur<br />

enfant par la directrice pour être informés<br />

du fonctionnement et<br />

des contenus de l’école. S’ils ne parlent<br />

pas le français, ils se font accompagner<br />

par une femme-relais de leur pays d’origine.<br />

Ils sont invités à visionner<br />

un film sur l’entrée en maternelle (ONI-<br />

SEP, diffusé dans leur langue),<br />

à visiter les locaux et à passer une matinée<br />

dans la classe de la maîtresse qui<br />

accueillera l’enfant. S’il y a<br />

des difficultés particulières, elles sont<br />

abordées dès ce moment-là.<br />

• Ce premier contact est relayé<br />

à la rentrée par un accueil des parents<br />

et des enfants, chaque matin, dans<br />

les classes de petite section. Les parents<br />

sont associés aux activités de la classe :<br />

l’occasion pour eux de découvrir cette<br />

dernière, de rencontrer la maîtresse, d’échanger<br />

et d’être ainsi valorisés<br />

dans leur rapport à l’écrit.<br />

• Dans toutes les classes de maternelle,<br />

les parents ont la possibilité d’assister<br />

au démarrage ou au déroulement<br />

de la classe.<br />

• Tout au long de l’année, des réunions<br />

de parents sont organisées avec<br />

les enseignantes en présence<br />

des femmes-relais.<br />

• Un prêt de livres et de livres-cassettes<br />

audio existe depuis plusieurs années :<br />

toutes les semaines, chaque enfant rentre<br />

à la maison avec un nouveau livre<br />

qu’il a choisi dans la bibliothèque de<br />

sa section, et en présence de ses parents.<br />

• Le cahier de correspondance écolefamilles<br />

est remis régulièrement aux<br />

parents.<br />

• Les recueils de comptines apprises<br />

en classe, accompagnés d’une cassette<br />

audio, sont remis aux parents et une fois<br />

par trimestre, des compteurs viennent<br />

à l’école pour des séances ouvertes aux<br />

enfants et à leurs parents.<br />

• Un « Salon des parents » est proposé<br />

depuis 2003 pour que parents, psychologue<br />

scolaire et directrice<br />

se rencontrent et débattent sur<br />

un thème choisi ensemble.<br />

• En 2004, une exposition sur le thème<br />

des différents modes de vie est organisée<br />

à partir de photos (réalisées par les<br />

familles, dans leur pays d’origine, grâce<br />

à des appareils financés par<br />

le « Prix Ecole ») et d’objets de la vie<br />

quotidienne.<br />

Bénéfices<br />

• Pour les parents, la possibilité de dialoguer avec<br />

les enseignantes et avec la directrice est permanente<br />

et très profitable : ils peuvent aborder toutes les questions,<br />

même celles qui ne concernent pas directement l’école.<br />

• Ils se sentent utiles et se sentent valorisés.<br />

• Grâce à ces relations de confiance, les parents ont pris conscience<br />

que l’école maternelle est un atout précieux pour l’avenir<br />

de leurs enfants, voire pour eux-mêmes.<br />

• L’école est devenue un point d’ancrage fort, un lieu que<br />

parents et enfants voient de façon positive.<br />

• Les enseignants peuvent mieux travailler avec des enfants<br />

qui semblent à l’aise et heureux d’être là.<br />

• L’école est un espace respecté dans un environnement<br />

dégradé.<br />

Points forts<br />

• Une classe pour les tout-petits (à partir de 2 ans)<br />

s’est ouverte sous la pression des parents et de l’équipe enseignante<br />

qui, ensemble, se sont fortement mobilisés pour<br />

leur offrir une chance supplémentaire en les scolarisant très tôt,<br />

et cela même lorsque les mères ne travaillent pas.<br />

Lorsqu’il s’est agi de déplacer l’école maternelle, la mobilisation<br />

a permis d’obtenir la réfection des locaux. Une réflexion commune<br />

sur les aménagements de la nouvelle école<br />

s’est alors engagée, très enrichissante pour tous et,<br />

de l’aveu même des enseignantes, très gratifiante pour elles<br />

et le travail accompli à l’école.<br />

Mai 2004


NOTES<br />

LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE


La Fondation de France<br />

Conçue pour encourager la générosité, pour<br />

conseiller ceux qui souhaitent en faire oeuvre et<br />

pour gérer avec rigueur, en toute transparence,<br />

les fonds qui lui sont confiés, la Fondation de<br />

France est privée et indépendante. Apolitique et<br />

non confessionnelle, elle agit au nom de l’intérêt<br />

général.<br />

Plate-forme d’échanges, d’expérimentation et<br />

d’information, la Fondation de France encourage<br />

les initiatives qui apportent des réponses<br />

nouvelles à des besoins peu ou mal pris en charge<br />

par la collectivité, dans les domaines des<br />

solidarités, de la santé, de la recherche médicale,<br />

de l’enfance, de l’environnement et de la culture.<br />

Elle est reconnue d’utilité publique.<br />

Janvier 2005<br />

ISBN 2-914404-16-6<br />

40, avenue Hoche - 75008 Paris<br />

Tél. : 01 44 21 31 00 - Fax : 01 44 24 31 01<br />

Pour en savoir plus : www.fdf.org

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