Journal de l'Institut Curie n°86 - Mai 2011 - Cancers du Sein - Institut ...

le journal
de l’institut curie
comprendre pour agir contre le cancer
actualités
Centenaire :
Marie Curie, Prix Nobel
emblématique
Entre nous
ISF : un soutien
pour l’Institut Curie
dossier
Qualité de vie
Mieux accompagner
l’après-cancer
# 86 - mai 2011 - 1,50 € - ISSN 1145-9131

Phovoir
sommaire
h actualités
Institut Curie
Marie Curie, Prix Nobel emblématique p. 3
Amélie Mauresmo rassemble
ses amis pour l’Institut Curie p. 4
Actualités générales
L’État soutient 52 projets
d’équipements de pointe p. 5
Cancer de la prostate :
Messieurs, surveillez votre calvitie p. 6
h FICHE PRATIQUE
Gagner le combat contre le tabac p. 7
h dossier p. 8
Qualité de vie
Mieux
accompagner
l’après-cancer
Une nouvelle consultation
« pour tourner la page » après
un cancer du sein p. 10
« Enfin actrice de mon avenir ! »
Témoignage d’Émilie,
ancienne patiente p. 11
« Apprendre à s’écouter, dans un lieu
convivial à proximité de l’hôpital » p. 13
h entre nous
3 questions à…
Paul Caroly, secrétaire général
de l’Institut Curie p. 15
Tumeurs pédiatriques :
deux soutiens primordiaux p. 17
Réduisez votre impôt sur la fortune
en soutenant l’Institut Curie p. 18
Votre assurance-vie au service
des innovations de l’Institut Curie p. 19
Fondation reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des dons
et des legs, l’Institut Curie associe le plus grand centre de recherche français
en cancérologie et deux établissements hospitaliers référents pour les
cancers du sein, les tumeurs pédiatriques et celles de l’œil. Fondé dès 1909
sur un modèle conçu par Marie Curie, de la recherche fondamentale aux
soins innovants, l’Institut Curie rassemble 3 000 chercheurs, médecins
et soignants mobilisés pour lutter contre le cancer. Pour accélérer
les découvertes et ainsi améliorer la qualité de vie des malades, le soutien
de nos donateurs est essentiel.
Éditorial
Faire honneur
à l’héritage
de Marie Curie
En science, en médecine,
un retour sur les bases
mises en place par nos
prédécesseurs peut
éclaircir l’avenir. À l’Institut Curie, nous avons de quoi être fiers
de nos pionniers, au premier rang desquels Marie Curie,
dont le « modèle Curie », un continuum de la recherche aux soins
innovants, continue à inspirer toutes nos actions.
2011 marque le centième anniversaire du prix Nobel de chimie 1
qui lui a été décerné, et a été déclarée par l’Unesco Année
internationale de la chimie : une double opportunité de découvrir, ou
redécouvrir, l’œuvre de notre fondatrice. Personnalité scientifique
connue dans le monde entier, toujours plébiscitée par les Français,
première femme à avoir été « nobélisée », et la seule femme à avoir
reçu deux prix Nobel… Nous ne pouvons qu’être admiratifs, tandis
qu’avec vous nous mettons tout en œuvre pour que l’avenir de
l’Institut Curie soit à la hauteur d’un tel passé.
De la ténacité de Marie Curie, l’Institut Curie a hérité, de la
générosité aussi : rappelons que Marie Curie et ses collaborateurs
se sont totalement investis au laboratoire, auprès des patients,
et même sur le front durant la guerre de 14-18. Enfin, donateurs
et mécènes des quatre coins du globe partagent et soutiennent
toujours l’ambition de faire avancer la science et la médecine
au profit des malades atteints de cancer. Aidez-nous à faire vivre cet
héritage. Merci de votre indéfectible soutien.
1. Lire l’article ci-contre.
P r Claude Huriet, président de l’Institut Curie
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT CURIE, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - FAX : 01 56 24 55 22 - JOURNAL.CURIE@CURIE.FR -
WWW.CURIE.FR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : P R CLAUDE HURIET - RÉDACTRICE EN CHEF : NATHALIE BOISSIÈRE - RÉDACTION : VALÉRIE DEVILLAINE, Laurence MAUDUIT -
ICONOGRAPHIE : CÉCILE CHARRÉ (PHOTOTHEQUE.CURIE.FR), p.3 : NATALIE PIGEARD (DOCUMENTATION.MUSEE@CURIE.FR), photo « Votre contact » : cécile charré, pedro lombardi
- DONS ET ABONNEMENTS : YVES CONGAL (01 56 24 55 66) – ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : D r Séverine Alran, D r Bernard Asselain, Paul Caroly, Dominique Connan, D r Alain
Fourquet, P r CLAUDE HURIET, Edith HEARD, Ana-Maria Lennon-Duménil, P r DANIEL LOUVARD, P r JEAN-NICOLAS MUNCK, Natalie Pigeard, Thomas Risler, Monique Sevellec
DE L’INSTITUT CURIE - LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION EN CHEF ET N’ENGAGENT
QU’ELLE - PHOTO DE COUVERTURE : PHOVOIR - ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN : 6 € - CRÉATION ET RÉALISATION :
(01 77 45 86 86) - FABRICATION : TC GRAPHITE
(MONTREUIL) - IMPRESSION : IMPRIMERIE la galiote prenant, 70 RUE auber, 94401 vitry-sur-seine - NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE : 0912H82469 - DÉPÔT LÉGAL DU # 86 :
mai 2011 - CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉ À 167 000 EXEMPLAIRES. IL EST ACCOMPAGNÉ d’une information sur le prélèvement automatique POUR CERTAINS ADRESSÉS.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
02,

actualités
institut curie
,Il y a 100 ans
Marie Curie,
Prix Nobel emblématique
Lors de son arrivée à Paris, en 1891, Marie
Sklodowska n’est qu’une étudiante polonaise
anonyme. Vingt ans plus tard, en 1911, elle est
la première femme titulaire de deux prix Nobel,
et est toujours la seule
aujourd’hui !
Dès 1908, elle devient la
première « professeure » à la
Sorbonne, use de ce statut pour
réclamer, — et obtenir ! — la
création d’un Institut du Radium,
exclusivement destiné aux
Marie Curie recherches sur la radioactivité
et ses applications médicales.
Chimie, physique, biologie et médecine y feront
rapidement cause commune contre le cancer.
Parce qu’elle est une femme et qu’elle dirige
LE laboratoire français de référence internationale,
des étudiantes du monde entier postulent pour
une place auprès d’elle. Entre 1914 et 1934, près
d’un tiers de l’effectif est féminin.
Le modèle Curie, c’est aussi un travail continu,
de la recherche fondamentale aux soins innovants.
Cette vision moderne de la recherche fait de
l’Institut Curie une fondation toujours avantgardiste.
En 2011, il poursuit ainsi sa mission
d’intérêt général qu’est la lutte contre le cancer,
en intégrant dans une même démarche le travail
des chercheurs et celui des soignants, au plus
proche des patients.
ACJC/Musée Curie/Institut Curie
Natalie Pigeard, responsable des archives, Musée Curie,
Unité mixte de recherche Institut Curie / CNRS
3 dates clés en 1911
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
La démarche pluridisciplinaire de Marie Curie est
toujours présente à l’Institut Curie, je la vis tous
les jours dans mon équipe. »
Ana-Maria Lennon-Duménil, immunologiste
(Inserm) et chef d’équipe à l’Institut Curie
La radiothérapie est née à l’Institut Curie,
qui n’a cessé de contribuer à son amélioration.
Aujourd’hui, son plateau de radiothérapie est l’un des
plus performants et diversifié d’Europe. »
D r Alain Fourquet,
radiothérapeute à l’Institut Curie
Comme à l’origine, physiciens, chimistes et
biologistes de l’Institut Curie travaillons ensemble
pour approfondir nos connaissances de la cellule. C’est en
effet en partie grâce à des approches physiques que nous
abordons des problématiques pertinentes pour le cancer. »
Thomas Risler, biophysicien à l’Institut Curie et maître
de conférence (UPMC, Paris 6)
L’Institut Curie fait “naturellement“ confiance
aux femmes et fait preuve d’une réelle
ouverture d’esprit. Un héritage de Marie Curie. »
Édith Heard, biologiste CNRS et directrice
d’unité à l’Institut Curie
Notre grand-mère a dû se battre
dans un monde d’hommes. »
Hélène Langevin-Joliot et Pierre
Joliot, petits-enfants de Marie Curie
Tandis que débutent les travaux de construction de l’Institut du Radium, dont la création
avait été décidée en 1909 et qui deviendra plus tard l’Institut Curie :
• 7 novembre. Marie Curie reçoit le fameux télégramme de la Fondation Nobel « Prix Nobel
de chimie vous est attribué. Lettre suit. ».
• 10 décembre. Discours à Stockholm (Suède) de Marie Curie : « Ce prix Nobel qu’on vient
de me décerner est aussi un hommage rendu au nom de Pierre Curie ».
• 11 décembre. Conférence Nobel de Marie Curie à l’occasion de la réception du prix de
chimie pour l’isolement et la détermination de la masse atomique du radium métallique.
Alexandre Lescure/Institut Curie
h à lire
• Lettres. Marie Curie et ses filles.
Ed. Pygmalion (19,90 euros)
• Les dossiers de La Recherche,
Hors série février 2011 (6,90 euros)
h à vos agendas
10 septembre 2011 « De l’étudiante au
laboratoire : histoires de femmes et
de sciences » Journée de conférences
ouvertes à tous, dans la limite des
places disponibles. Institut Curie
(Paris 5 e )
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE ,03
Pedro Lombardi/Institut Curie
Pierre Kitmacher/UPMC
Pedro Lombardi/Institut Curie

actualités
institut curie
Corinne Dubreuil
,Marraine
Amélie Mauresmo rassemble ses amis
pour l’Institut Curie
h
En haut, de gauche à droite, Michel Boujenah,
Kad Merad, Michèle Laroque, Mary Pierce,
le P r Claude Huriet (Institut Curie), Gérard
Mestrallet (GDF Suez), Amélie Mauresmo et
Henri Leconte. Devant, Mansour Bahrami, Bob
Sinclar, Jean-Pierre Papin et Fabrice Santoro.
En bref
Génétique
Un dogme ébranlé
Selon les travaux récents de l’équipe
du P r Michelle Debatisse, de
l’Institut Curie, ce qu’on appelle les
sites fragiles communs (SFC) ne
seraient pas si communs que ça !
Découverts il y a une quarantaine
d’années, ces SFC désignent des
régions de nos chromosomes plus
susceptibles que d’autres de subir
des « mutations », potentiellement à
l’origine de cancers. Les chercheurs
de l’Institut Curie se sont intéressés
à un SFC connu dans les
lymphocytes, un type de globule
blanc. Ils ont constaté que dans un
autre type de cellule, cette région
n’est pas particulièrement
« fragile ». Plusieurs équipes de
l’Institut Curie se sont donc
immédiatement mises au travail
pour « recartographier » les sites
fragiles dans différents types
cellulaires. V. D.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
04,
Marraine de l’Institut Curie depuis
six ans et nouvelle codirectrice du
19 e Open GDF Suez, Amélie Mauresmo a
profité de l’ouverture de ce tournoi pour
organiser une soirée caritative au profit
de l’Institut Curie et de la lutte contre
le cancer, le 7 février dernier à Paris.
Des noms prestigieux du tennis comme
Yannick Noah, Henri Leconte, Mansour
Bahrami, Mary Pierce, Fabrice Santoro
,familles à risque
Un nouveau test,
toujours plus fiable
L
’équipe du P r Dominique Stoppa-
Lyonnet, de l’Institut Curie, vient de
mettre au point une nouvelle technique de
détection des prédispositions génétiques
aux cancers du sein et de l’ovaire. Jamais
un test n’avait permis de déceler un si
grand nombre de mutations de BRCA1 et
BRCA2, les deux gènes de prédisposition à
ces cancers féminins. Il permettra donc
d’offrir aux femmes concernées un suivi
préventif adapté, car celles-ci ont un risque
de développer un cancer huit fois supérieur
et, bien évidemment, Amélie Mauresmo
sont venus « taper la balle » au stade
Coubertin à Paris, avec l’ancien
footballeur Jean-Pierre Papin, les
comédiens Michel Boujenah, Michèle
Laroque et Kad Merad ou encore le
célèbre DJ, Bob Sinclar. Tous portaient
des micros pendant qu’ils jouaient et ont
fait le « show » pour le plus grand plaisir
des spectateurs.
Les bénéfices de la vente des places de
cette « Soirée d’Amélie », soit
25 000 euros, ont été reversés à
l’Institut Curie pour financer la
recherche sur le cancer. « C’est lié à mon
histoire personnelle puisque le cancer est
la maladie dont mon père est décédé. Il me
tient à cœur de poursuivre le combat »,
a expliqué Amélie Mauresmo.
Cette soirée a également été l’occasion
pour la fondation GDF Suez de remettre
un chèque de 80 000 euros au président
de l’Institut Curie, le P r Claude Huriet,
pour financer des projets en pédiatrie
à l’Institut Curie.
à celui de la population générale !
Ce nouveau test, baptisé Emma, est ainsi
plus précis que celui proposé par la
société américaine Myriad Genetics.
Rappelons qu’il y a dix ans, le P r Stoppa-
Lyonnet et les chercheurs de
l’Institut Curie mettaient déjà en évidence
les lacunes de la technique Myriad.
Et au terme de sept années de procédure,
ils obtenaient le retrait du monopole
imposé par Myriad Genetics sur ces tests.
Valérie Devillaine

générales
actualités
Cécile Charré/ Institut Curie
Phovoir
,Grand emprunt
L’État soutient 52 projets
d’équipements de pointe
Dans le cadre de l’appel à projets
Équipex pour « équipements
d’excellence », doté de 1 milliard d’euros
et financé par le Grand Emprunt,
52 projets ont été sélectionnés parmi
336 dossiers, pour se partager une
première enveloppe de 340 millions
d’euros. Équipex doit aider les
laboratoires à acquérir des appareils
leur permettant de « réaliser des travaux
de recherche au meilleur niveau mondial,
au service de l’accroissement
des connaissances et de l’innovation »,
indique Valérie Pécresse, ministre
de la Recherche. Dans ce cadre, le projet
ICGex de l’Institut Curie obtient le
financement le plus important en santébiologie,
avec 12,5 millions d’euros,
tandis que deux autres projets associant
l’Institut Curie, sont également retenus.
Ainsi va pouvoir être initié « le projet
phare de génomique en cancérologie,
indispensable à la mise en œuvre
de la médecine personnalisée au bénéfice
des patients », se félicite le P r Daniel
Louvard, directeur du Centre de
Recherche de l’Institut Curie.
Nathalie Oudar
,mélanome
Une journée pour « sauver
votre peau »!
Jeudi 19 mai : retenez
cette date ! C’est celle
de la Journée nationale de
dépistage des cancers de la
peau. Ce jour-là, plusieurs
centaines de dermatologues,
partout en France, vous
recevront dans des centres
de dépistage spécialisés,
pour un examen détaillé de
votre peau. Ils rechercheront
des lésions potentiellement
annonciatrices de cancer
de la peau, à commencer
par le mélanome, le plus
redoutable d’entre eux.
Il tue chaque année
1 000 personnes en France !
Le plus souvent parce
qu’il est détecté trop tard,
à un stade où la tumeur est
profonde et s’est étendue.
Alors que s’il est détecté tôt,
une petite intervention
chirurgicale suffit à sauver
la vie !
À LIRE
« Anticipons ! »
« Sommes-nous prêts à ouvrir les
yeux ? » C’est par cette interpellation
que Laurent Degos introduit son
dernier essai consacré aux crises
sanitaires. Spécialiste des maladies
du sang, chercheur en immunologie
et en cancérologie, premier
président de la Haute Autorité de
santé, de 2005 à 2010, le Pr Degos en
a vu passer, des crises ! « Sang
contaminé », grippe A…
Également vice-président du Conseil
d’administration de l’Institut Curie, il
s’étonne que l’adage « Mieux vaut
prévenir que guérir » ne soit pas
mieux appliqué. « Dans le domaine
de la santé, toutes les crises se
ressemblent, toutes ont le même
tempo, qu’elles soient personnelles
ou collectives, petites ou grandes.
Nous pourrions les prévenir, sachant
en reconnaître les origines et
discerner les premiers signes
annonciateurs », décrit-il.
Dans ce manifeste, le Pr Degos
recommande entre autres que les
patients ne soient pas écartés du
débat. En livrant son éclairage
averti, il s’est donc attaché à ne pas
laisser ses lecteurs dans
l’ignorance. Peut-être le début d’une
nouvelle aire : celle de l’anticipation.
N. O.
h Éditions Le Pommier, coll. Essais-Manifestes
(144 pp ; 12 euros)
Et toujours, pour limiter
le risque de mélanome,
évitez de vous exposer
au soleil comme aux UV
artificiels. Sinon, protégez
votre peau par une crème
d’indice supérieur à 40
et renouvelez l’application
toutes les deux heures.
V. D.
h Liste des centres de dépistage sur
www.syndicatdermatos.org
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE ,05

actualités
générales
Blog
De l’expérience
aux propositions
Les 1 ers États généraux des enfants,
adolescents et jeunes adultes
atteints de cancer et de leurs
familles, conclus en mars 2010,
ont donné naissance à un blog.
Des centaines de jeunes (et moins
jeunes), atteints ou ayant été
atteints d’un cancer, y partagent
leur expérience, leurs difficultés,
leurs attentes et font part de leurs
propositions pour une meilleure
prise en charge et un
accompagnement plus humain
pendant comme après la maladie.
S’appuyant sur ces témoignages,
des recommandations ont été
élaborées par les professionnels
de santé et les associations et
paraîtront très prochainement
dans un livre blanc.
h www.etatsgenerauxdescancers
delenfant.com
À LIRE
Mon fils,
son cancer et moi
Son fils est guéri.
« Pour autant, estce
que c’est fini ?
Est-ce qu’on tire un
trait ? Non.
Le cancer fait
partie de notre vie
à tout jamais. »
Témoignage
poignant d’une
maman,
journaliste, qui
raconte comment le cancer a surgi
dans sa vie ou plutôt celle de son
fils de 13 mois. « Peut-être que
d’autres trouveront dans ce parcours
un peu de ressources pour affronter
leurs épreuves, quelles qu’elles
soient », explique-t-elle.
h Sandrine Coucke-Haddad.
Éd. Kirographaires-Edkiro (14,45 €)
,Cancer de la prostate
Messieurs,
surveillez votre calvitie
Une étude conduite par le P r Giraud,
de l’Hôpital européen Georges-
Pompidou à Paris (AP-HP), revient
sur le lien déjà étudié entre calvitie
précoce et risque de cancer de la
prostate. Selon cette étude, menée
auprès de 669 hommes à l’HEGP, à
l’Institut Claudius-Regaud (Toulouse)
et à l’Institut Curie, ceux qui ont
commencé à perdre leurs cheveux
à 20 ans et selon un schéma bien précis
auraient deux fois plus de risques
de développer plus tard un cancer
de la prostate. Cependant, l’étude
montre que ces cancers ne seraient
ni plus précoces ni plus agressifs.
En attendant la confirmation de
ces résultats par d’autres études,
les auteurs soulignent l’intérêt de
,cancers de l’enfant
Lancement d’un projet
mieux déterminer les critères
définissant une population d’hommes
à risque afin de leur proposer un
dépistage ciblé. Avis aux hommes
concernés : qu’ils en parlent à leur
médecin traitant dès 40 ans.
N.O.
Source : Annals of Oncology, 15 février 2011.
de tumorothèque nationale
Tous les ans, 2 000 nouveaux cas de
cancers sont diagnostiqués chez
des enfants ou des adolescents. Un sur
quatre en décédera. Pour donner
toutes les chances à la recherche de
modifier ce constat, la Société
française de lutte contre les cancers et
leucémies de l’enfant et de l’adolescent
(SFCE) a décidé de créer une grande
tumorothèque virtuelle nationale : une
base de données informatique mettant
en commun toutes les informations
connues sur des tumeurs déjà
diagnostiquées dans les 32 centres
d’oncologie et d’hématologie
pédiatrique. « Les renseignements
seront stockés sur un serveur national à
disposition de tous les chercheurs et
praticiens. Il faut également que les
hôpitaux se dotent d’un outil informatique
permettant l’accès à cette base et
l’échange d’informations », explique le
P r Yves Perel, président de cette
société savante rassemblant les
pédiatres cancérologues. L’amorce de
ce projet Biocap a été possible grâce à
la fédération Enfants et Santé. C’est
bien ainsi que l’on « pourra accélérer
la recherche biomédicale », a souligné le
P r François Doz (Institut Curie),
professeur à l’université Paris-
Descartes et président du conseil
scientifique de la SFCE.
Alice Devaux
Phovoir
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
06,

Fiche pratique
Photos : Phovoir
tabagisme
Gagner
le combat contre le tabac
Un fumeur régulier sur deux meurt prématurément des suites du tabagisme. Noir constat,
mais pas inexorable : l’espérance de vie d’un fumeur augmente de 9 ans s’il arrête avant
l’âge de 40 ans, de 6 ans avant 50 ans et encore de 3 ans avant 60 ans. Alors, comment
écraser sa dernière cigarette ? Ou ne jamais allumer la première ?
h Ne pas commencer
Le plus simple pour arrêter,
c’est encore de ne pas
commencer. C’est à
l’adolescence que la tentation
de fumer est la plus grande.
Il est possible d’aborder la
question avec un enfant dès
l’âge de 8-9 ans, dans une
démarche de dialogue et
d’ouverture : ne pas interdire
pour interdire, mais prévenir
des méfaits de la cigarette et
signifier à l’enfant qu’on est
prêt à en parler. Si le jeune
fume déjà, interrogez-vous et
interrogez-le sur les raisons
qui l’y ont amené, ne le
critiquez pas. Au contraire,
encouragez-le à arrêter,
proposez-lui de l’aide, sans
minimiser ses difficultés.
h Pour arrêter :
se préparer
Choisissez une date pour
arrêter. Pendant les
vacances ? Bonne idée, mais
fixez-vous un jour (pourquoi
pas dès aujourd’hui ?) et tenezvous-y.
Listez et relisez vos
motivations pour arrêter
et les avantages d’une vie
sans tabac.
h Se faire aider
• Par votre entourage, prévenez
vos proches de votre arrêt,
et invitez-les à vous soutenir.
• Par des substituts :
demandez conseil à votre
pharmacien. En fonction de
votre dépendance, de vos
habitudes et de vos souhaits,
il vous orientera vers la
meilleure aide (gommes,
patchs, pastilles…).
• Par votre médecin
traitant ou un spécialiste
(addictologue, tabacologue)
qui peut vous guider et vous
soutenir dans votre
démarche.
h Faire diversion
Dans les premiers temps
de l’arrêt, évitez (autant que
possible) les endroits où
l’on fume et la compagnie des
fumeurs. Quand une envie
se fait sentir, faites diversion :
sortez faire quelques pas,
mâchez un chewing-gum,
faites une partie de sudoku…
L’envie disparaît
spontanément au bout de
quelques minutes, il faut
« juste » franchir ce cap. Au
fur et à mesure, ces pulsions
se feront plus espacées et
moins intenses.
h Ne pas rechuter
Une seule règle : ne jamais
– jamais ! – retoucher une
la loi evin a 20 ans
En limitant les zones fumeurs,
l’accès au tabac des plus
jeunes, les incitations à fumer,
la loi Evin a ancré dans l’esprit
de tous que la cigarette est un
produit nocif.
cigarette, même une seule
bouffée ! Quand la tentation
est là, se remémorer tous les
bienfaits de l’arrêt du tabac :
je fais des économies, je suis
en meilleure forme, je ne
sens plus le tabac, je ne
stresse plus à l’idée de
manquer de cigarettes, je n’ai
plus froid en fumant sur le
trottoir, je suis plus libre, je ne
suis plus dépendant…
Valérie Devillaine
Alcool + tabac : une synergie toxique
La consommation de l’un entraîne souvent la consommation de l’autre…
et inversement. Malheureusement, les effets combinés de l’alcool et du
tabac sont plus délétères que la simple addition de ces deux produits
nocifs. À consommation de tabac égale, celle de 40 g/jour d’alcool
(une demi-bouteille de vin) multiplie le risque de cancer du larynx et
de l’œsophage par 4 et le risque de cancer du pharynx par 12. Un cocktail
à éviter absolument !
De l’aide ?
h Tabac Info Service,
au 39 89, de 9h à 20h du lundi
au samedi (0,15 € /min).
www.tabac-info-service.fr
h Stop tabac : ce site Internet
suisse, www.stop-tabac.ch,
est également riche en précieux
conseils.
h Avec l’aide du Pr Catherine Girre, addictologue,
département inter-disciplinaire des Soins de support pour le patient en oncologie (Disspo), à l’Institut Curie
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE ,07

Qualité de vie
Mieux accompagner
l’après-cancer
L’espérance de vie après la maladie augmentant, la guérison n’est plus la seule
préoccupation. Bien vivre, se réinsérer dans la vie sociale et professionnelle
sont des attentes légitimes des patients. Ainsi, chercheurs et médecins
travaillent à mieux comprendre les conséquences à long terme de la maladie
et de ses traitements, et élaborant de nouvelles manières de soigner
et d’accompagner à même de faciliter la reprise du fil de la vie.
Dossier réalisé par Laurence Mauduit
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
08,

l’après-cancer
dossier
Phovoir
Grande fatigue, trous de mémoire,
difficultés de concentration…
les mois qui suivent la fin des
traitements laissent souvent
peu de répit. On parle alors
de rémission, en attendant de prononcer, plus
tard, le mot de guérison. Alors que les patients,
heureux de tourner la page, ont hâte de croquer
la vie à pleines dents, ils comprennent que
ce nouveau départ va réclamer encore un peu
de patience. Diététiciennes, kinésithérapeutes
et bien d’autres professionnels sont de précieux
recours sur ce chemin de l’après-cancer.
Dans ce cadre, le P r Dominique Maraninchi 1 ,
ancien président de l’Inca (Institut national du
cancer), se félicite d’avoir pu contribuer « à élever
l’après-cancer au rang des priorités », dans
le second Plan cancer 2009-2013, qui accorde
une large place à l’accompagnement personnalisé
après la maladie.
Ajuster les traitements pour
en réduire la toxicité
D’abord, comment réduire les séquelles des
traitements ? La prise de poids et les cicatrices
sont souvent là pour rappeler les traitements
endurés et la difficulté de ces épreuves passées.
Pour faciliter le « retour à la vie », médecins et
soignants travaillent donc main dans la main
pour chercher à réduire autant que possible
les effets secondaires des traitements. Fruits
des nombreuses recherches, des progrès ont
d’ailleurs été enregistrés en France ces dernières
décennies. En matière de cancer du sein
par exemple : « L’ablation complète du sein n’est
plus le traitement de référence dans les petites
tumeurs depuis plus de 30 ans et la technique du
ganglion sentinelle permet de diminuer l’étendue
de la chirurgie et donc de ses séquelles », rappelle
le D r Alain Fourquet, chef du département de
Radiothérapie de l’Institut Curie. En effet, ce
geste chirurgical consiste à retirer le premier
ganglion lymphatique, au niveau de l’aisselle
voisine du sein, pour vérifier si le cancer l’a
atteint, avant de retirer les autres ganglions et
seulement si cela est nécessaire. Développée à
l’Institut Curie, cette technique évite à de nombreuses
femmes les conséquences du retrait systématique
de l’ensemble des ganglions, et
1. Nommé en février 2011 directeur général de l’Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé.
A. Lescure/Institut Curie
Trois questions au…
D r Alain Fourquet,
chef du département
de Radiothérapie
à l’Institut Curie
L’après-cancer devient-il un domaine
d’expertise ?
Il y a 20 ans, on cherchait à sauver la vie des
malades, avant tout et « à tout prix ».
Désormais, il devient fréquent de survivre
plus de 20 ans à un cancer du sein. Les effets
des traitements doivent donc s’envisager à
long terme et nous attachons de plus en plus
d’importance à la qualité de cette vie future.
En radiothérapie, on teste l’effet des rayons,
on mène des recherches cliniques pour
mettre au point des protocoles mieux ciblés.
Désormais, le rapport bénéfice/risque est un
élément important dans les indications
thérapeutiques.
Quelles sont les nouvelles précautions
prises en radiothérapie ?
Forte de nombreuses études, la préparation
du traitement est aujourd’hui une étape plus
longue, pendant laquelle on prend le temps
pour s’adapter à toutes les situations.
Pour repérer la zone à traiter, on réalise
à présent un scanner dans la position exacte
du traitement pour reconstruire en 3D la zone
à traiter. Cette vue permet d’établir un plan
de traitement bien plus précis et mieux ciblé
qu’avant en adaptant les doses au volume de
la tumeur. En modulant différents paramètres,
on évite d’atteindre les organes voisins
en restant au-dessous du seuil de risque
que nous connaissons de mieux en mieux.
Pensez-vous pouvoir encore limiter
les conséquences des traitements ?
Actuellement, nous tentons de démontrer que
l’on peut s’abstenir de certains traitements, et
ce sans augmenter les risques. La réduction
de la toxicité me semble très prometteuse,
mais comme toute recherche, ces évolutions
prennent du temps. Les « signatures
génétiques » de la tumeur pourraient par
exemple éviter d’initier certaines
chimiothérapies inutiles dans 20 à 30 % des
cas. Nos équipes investiguent cela.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE , 09

dossier
l’après-cancer
En retirant les lésions, on cherche en même temps
à améliorer l’aspect, tellement important pour la suite. »
D r Alain Fourquet, chef du département de Radiothérapie à l’Institut Curie
notamment le syndrome dit du gros bras,
douloureux, inesthétique et handicapant. Les
techniques de reconstruction, en cas d’ablation
complète du sein, comme en cas d’ablation
de la tumeur uniquement, s’améliorent aussi
considérablement. « En retirant les lésions, on
cherche en même temps à améliorer l’aspect,
tellement important pour la suite », poursuit le
D r Fourquet. Des interventions plus ciblées et
mieux adaptées à chaque situation individuelle
diminuent considérablement ces séquelles qui
peuvent gêner la patiente ou le patient dans sa
vie, y compris la plus intime. Les autres traitements
comme la radiothérapie ou les traitements
médicamenteux sont aussi adaptés pour
contourner des risques démesurés ou peu probables.
Les plans de radiothérapie permettent
par exemple d’éviter de délivrer au cœur des
doses qui pourraient être toxiques. Ces ajustements
aujourd’hui possibles réduisent donc la
toxicité des rayons comme la meilleure répartition
de la dose réduit par exemple le risque de
fibrose 15 à 20 ans plus tard. L’ensemble de ces
nouvelles approches tend à diminuer les effets
secondaires et les séquelles à court, moyen ou
long terme et facilite d’autant la reprise du
cours normal de la vie, notamment le chemin
des activités parmi lesquelles le travail.
L’activité physique favoriserait la guérison
« Autrefois, dès que l’on parlait de curage axillaire,
on interdisait la pratique sportive… » se
souvient le D r Séverine Alran, responsable
de l’unité de Chirurgie sénologique et gynécologique
à l’Institut Curie. Aujourd’hui, si
la patiente a retrouvé une amplitude des bras,
il n’y a aucune raison de l’inquiéter. L’activité
D r Séverine Alran,
responsable de l’unité de Chirurgie sénologique
et gynécologique à l’Institut Curie
Une nouvelle consultation « pour tourner
la page » après un cancer du sein
« Des consultations spécifiques
dites d’entrée en surveillance
sont désormais proposées à la
très grande majorité des
patientes de l’Institut Curie dès la
fin de leurs traitements : un
dispositif unique mis en place en
octobre 2009, dont 800 femmes
ont déjà pu bénéficier. Proposé
4 mois après la fin du traitement,
soit entre 6 et 10 mois après
la première consultation, ce
moment est l’occasion de dresser
un bilan global, pour parler
de ce qu’elles ont vécu, de leurs
traitements et des effets
secondaires engendrés.
Les femmes repartent avec un
classeur, outil clé consignant
toutes les étapes de leur
surveillance sur les 10 ans à
venir. Ce plan de suivi établi avec
le chirurgien détaille précisément
la surveillance proposée, qui
repose sur des examens
réguliers et des consultations
alternées à organiser avec leur
médecin traitant et leur
gynécologue. Ce document
synthétise aussi l’ensemble des
traitements reçus à l’Institut
Curie. Il consigne les dates, le
type de chirurgie, les différentes
séquences de soins en chirurgie,
chimiothérapie et radiothérapie.
Il précise aussi le volume
d’irradiation utilisé et l’éventuel
suivi d’une hormonothérapie.
Cette surveillance bien réglée
permet de garder un œil sur
d’autres événements qui peuvent
avoir lieu, pour les prendre en
charge au bon moment, c’est-àdire
le plus tôt possible. »
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
10,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE

l’après-cancer
dossier
Laurence de Terline
Témoignage
« Enfin actrice de mon avenir ! »
h
Émilie, ancienne patiente
de l’Institut Curie, en rémission
depuis 4 ans.
Les problèmes des autres liés
au travail étaient son quotidien
avant son cancer du sein. En
rémission, Émilie rejoint le
cabinet en ressources
humaines où elle exerçait
depuis deux ans.
Accompagnement des
salariés, bilan de
compétences, coaching : elle
reprend en mi-temps
thérapeutique après un an
d’arrêt maladie, dont neuf
mois de traitement. Avec plus
de deux heures de transport
par jour, elle emploie toute
son énergie à faire face pour
accuser le contrecoup des
traitements et apprivoiser
cette immense fatigue qui ne
la lâche pas.
Elle demande la revalorisation
de son salaire car elle a le
sentiment de ne pas être
reconnue à sa juste valeur.
Elle n’avait jamais osé évoquer
cela avant son cancer, et la
direction la lui accorde. Quand
elle confirme sa volonté
d’exercer à mi-temps pour
continuer à prendre soin
d’elle, ses collègues la
mettent à l’écart. Elle perçoit
leur jalousie, sans la
comprendre, puisque sa
convalescence est une gêne
et non un privilège. Conflits
ouverts, tensions… la
hiérarchie ne réagit pas et on
la laisse organiser seule son
travail sans moyens
supplémentaires. Le premier
wagon de licenciement
économique sera pour elle.
Émilie décide de bénéficier
des conseils qu’elle prodigue
depuis des années. Elle profite
d’un bilan de compétences, se
perfectionne et s’installe
auto-entrepreneur pour
répondre aux attentes de ses
clients qui sont revenus
la chercher.
26 mai 2011,
13 h 30
« Après-cancer,
tout ce que vous
aimeriez savoir
sur l’invalidité »
Réunion-rencontre
avec un médecin-conseil
(Cramif),
Institut Curie,
26 rue d’Ulm, Paris 5 e
Réservée à certains
patients suivis
à l’Institut Curie.
Renseignementsinscriptions
: solange.
denazelle@curie.net
physique adaptée serait d’ailleurs un facteur
favorisant la guérison et limitant le risque
de rechute 2 . Des études prometteuses ont été
menées aux États-Unis. D’autres sont en cours
en France, et notamment à l’Institut Curie
pour confirmer les résultats avant de faire des
recommandations.
Les médecins cherchent également à savoir
pourquoi, en France, une patiente sur cinq
seulement demande une reconstruction
mammaire après l’opération qui a consisté à
enlever le sein atteint de cancer. Quels sont
les facteurs qui influencent cette décision de
reconstruction ou de non-reconstruction ?
Pour y répondre, des chirurgiens de l’Institut
Curie enquêtent, dans le cadre d’un projet
pilote pour l’Inca, auprès de leurs patientes
n’ayant pas eu de chirurgie reconstructrice.
Les résultats permettront de comprendre si
ce choix est lié aux caractéristiques du cancer,
au choix de la patiente ou à un défaut
d’information. Ils sont attendus pour dans
plusieurs mois.
Le retour à l’emploi encore bien difficile
Parmi les quelque 357 000 nouvelles personnes
atteintes d’un cancer en 2010 3 , plus de
100 000 étaient des travailleurs actifs. Une tendance
appelée à se confirmer compte tenu du
recul de l’âge de la retraite, sachant que l’âge
médian de la maladie se situe autour de 65 ans.
Se maintenir en emploi n’est déjà pas simple,
l’impact du cancer accentue de cruelles inégalités,
y compris socioprofessionnelles. En effet,
un ouvrier atteint d’un cancer de bon pronostic
a malgré tout le même risque de perdre son
emploi qu’un cadre ayant un cancer de mauvais
pronostic. Sur 100 anciens malades, deux
ans après le cancer, seulement 67 ont gardé leur
emploi, 14 sont en arrêt maladie et 6 au chômage.
Pour améliorer la reprise du travail, le
D r Noelle Lasne, médecin du travail en Seine-
Saint-Denis, souligne l’importance de ne pas
laisser le salarié négocier seul son retour.
2. Lire « Exercice physique et cancer ». Journal de l’Institut Curie
# 84, novembre 2010.
3. Source : estimation faite par l’Institut national de veille sanitaire.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE , 11

dossier
l’après-cancer
Pedro Lombardi / Institut Curie
12 ,
gros plan sur…
l’étude pilotée par Bernard Asselain,
chef du service de Biostatistiques de l’Institut Curie, montrant
que bien des efforts restent à faire pour aider la réinsertion
dans le monde du travail
Quel était le cadre
de votre étude sur
les répercussions
du cancer sur
la vie
professionnelle ?
Impliquant 82
médecins du travail
de plus de cent
entreprises et
402 salariés atteints
de cancer entre 2005
et 2006, notre analyse
livre une vision
concrète et inédite
de la réinsertion
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
aujourd’hui dans
le monde du travail.
Cette recherche,
financée à hauteur
de 105 000 euros
par l’Inca, pointe du
doigt la très grande
fatigabilité des
salariés et
l’insuffisance
d’accompagnement
lors de la reprise.
Qu’avez-vous
plus largement
découvert sur
la fragilité de
ces salariés ?
Par rapport à la
population générale,
les salariés ayant
repris après un
cancer sont trois fois
plus stressés, et leur
risque de dépression
sévère est multiplié
par deux. 44 %
d’entre eux souffrent
de troubles du
sommeil et 38 %
ont recours aux
antidépresseurs.
Comment
expliquez-vous
cette situation et
que recommandezvous
?
Nos travaux révèlent
que dans 92 % des
cas, aucun contact
n’a été établi entre
le médecin du travail
et l’oncologue.
Le manque
d’anticipation du
retour à la vie
professionnelle, le
dialogue insuffisant
avec le médecin
du travail, la
hiérarchie mais aussi
les collègues nous
semblent être les
points que l’on doit
débloquer en priorité.
« La visite de préreprise est une occasion
unique de créer cet espace tampon, pour amortir
le choc de part et d’autre », conseille-t-elle.
Parfois aussi, on rebat les cartes, et la vie familiale
et personnelle, qui avait pu être négligée
avant la maladie, s’impose comme une priorité,
les activités professionnelles passant au second
plan. « Le monde de l’entreprise est peu préparé
à cette nouvelle donne, et la maladie n’est guère
pensée dans l’organisation du travail », déplore
la sociologue Anne-Marie Waser.
Des initiatives favorables
Dans le cadre du Club des maladies chroniques
et activité, à la Cité des métiers de la Cité des
sciences et de l’industrie, à La Villette, à Paris,
la sociologue propose des entretiens personnalisés.
Ce club mise sur l’activité professionnelle
comme facteur de guérison, en proposant une
aide et un accompagnement pour que chacun
élabore à son rythme un projet professionnel,
cherche une formation, (re-)trouve un emploi
ou crée une activité. Car l’après-cancer peut se
transformer en occasion de reconversion, plus
ou moins désirée… En effet, de très nombreux
efforts restent à faire pour aller dans le sens des
vœux exprimés par le chef de l’État, qui déclarait
à l’occasion de la présentation du Plan cancer
II, que « l’après-cancer, c’est aussi le retour
à l’emploi. Il est particulièrement scandaleux
qu’un certain nombre de salariés puissent souffrir
d’avoir eu à vaincre un cancer ». Ministre
du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Xavier
Bertrand s’emparait de ces difficultés, soulignant
que « le cancer n’est pas qu’une histoire de
cellules, cela peut bouleverser la vie de fond en
comble, c’est une souffrance physique mais aussi
morale à laquelle nous devons tous être beaucoup
plus attentif ». Pour lever les obstacles
à la réinsertion professionnelle, il annonçait
le lancement de 35 projets expérimentaux de
soutien au parcours personnalisé du patient,
pendant et après le cancer.
De nombreuses initiatives, financées à hauteur
de 3,3 millions d’euros par l’État, ont démarré
dans 16 régions. Elles vont notamment permettre
de suivre des salariés de retour au travail
pendant un an, leur apportant le soutien
nécessaire pour franchir les différents obstacles.
L’Inca et la Haute Autorité de santé
ont également décidé de mobiliser les médecins
traitants, parmi les premiers à constater les
répercussions psychologiques vécues par les
patients après un cancer. Il leur appartient en
effet de repérer une dépression post-thérapeutique,
d’informer à bon escient, de travailler
en lien avec l’oncologue, le psychologue ou le
psychiatre à même d’écouter la douleur de ceux
qui s’en sont sortis en réunissant autour d’eux
tous les professionnels qui peuvent leur venir
en aide.
Exclus et en difficulté financière
L’après-cancer exige aujourd’hui une aide, y
compris sociale. De plus en plus de familles
sont confrontées à des problèmes financiers
et matériels liés à la période difficile qu’ils
viennent de traverser. Une précarité telle que
les demandes concernent désormais des
(Suite p. 14)

l’après-cancer
dossier
Générosité
Plus de 12 000 patients
ont franchi le seuil
de la Maison des patients
depuis 2006. La création de
cet espace, acquis par
l’Hôpital René Huguenin grâce
à un legs, a été soutenue par
de multiples dons à hauteur
de 650 000 euros. Désormais,
chaque année 100 000 euros,
financés pour moitié sur
le budget de l’hôpital et pour
moitié par des dons, sont
nécessaires pour le faire
fonctionner. Ici, des
professionnels et des
bénévoles assurent accueil,
écoute, accompagnement
des patients ou animent
des ateliers. Rencontre
avec Monique Sévellec,
psychosociologue à la Maison
des patients.
Quelle est la mission
de la Maison des patients ?
Elle est centrée sur l’écoute
du « prendre soin de soi ».
Quand une personne pousse
la porte, chacun est attentif à
lui laisser prendre sa place,
offrant un temps d’accueil,
de convivialité et surtout une
écoute attentive. Les patients
et leurs familles, en dehors
de l’hôpital, se font entendre
dans leurs besoins d’aide,
leurs émotions. Notre travail
consiste à les orienter, les
aider à trouver des réponses.
Quels ateliers proposez-vous ?
Des ateliers « conseils »
réunissant quelques
patientes autour d’un
professionnel permettent de
dédramatiser les
conséquences des
traitements : comment choisir
et donc vivre avec une
perruque, acheter une
prothèse mammaire,
comment éviter d’avoir un
lymphœdème (gros bras) et
apprendre à se maquiller
malgré la chute des cils et des
« Apprendre à s’écouter, dans un lieu convivial à proximité de l’hôpital »
h
À la Maison des patients,
les malades et leurs familles se
font entendre dans leurs besoins
d’aides, leurs émotions.
sourcils, soigner sa peau,
rester belle…
Des ateliers de « pratique »
où des patients, en cours de
traitement ou juste après,
apprennent des techniques
(qi gong, yoga, sophrologie,
art-thérapie) qui vont les
aider à se réconcilier avec
leur corps et ses cicatrices,
trouver une sérénité.
Comment expliquez-vous le
succès de cette maison ?
Pour une patiente, elle aura
été « une aide incomparable
pour surmonter la maladie et
les traitements, pour trouver
une nouvelle respiration,
une découverte vitale » ;
pour une autre « un cocon où
[elle] a pu se réfugier pendant
[sa] maladie, pleurer, parler,
rire, expérimenter l’importance
des autres pour s’en sortir.
Traverser l’épreuve sans
encombre et lui donner
du sens. »
h
Se réconcilier avec son corps, apaiser son esprit : des démarches
nécessaires après le cancer et que yoga ou sophrologie peuvent favoriser.
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE , 13

dossier
l’après-cancer
(Suite de la p. 12)
besoins primordiaux comme la nourriture
ou le logement. Des associations organisent
des collectes alimentaires dédiées aux anciens
malades du cancer, proposent des aides financières
ou octroient des heures d’aide ménagère
à domicile.
Des initiatives qui ne répondent pas à tous les
besoins. Il reste encore bien difficile d’accéder
à un prêt bancaire pour devenir propriétaire
de son logement. Malgré un premier accord
signé en 2007 entre associations de patients,
banques et assurances, la convention Aeras,
pour s’Assurer et emprunter avec un risque
aggravé de santé, qui laissait beaucoup de
problèmes en suspens, vient d’être révisée. Les
ministres de l’Économie, des Finances et de
l’Industrie, des Solidarités et de la Cohésion
sociale se sont associés à celui de la Santé pour
aboutir à la signature d’une nouvelle version.
Dès septembre prochain, les assureurs devront
proposer une garantie d’assurance destinée à
mieux couvrir les personnes qui présentent un
risque aggravé de santé facilitant l’accès aux
assurances en matière de couverture de décès
et d’invalidité, ou garantissant la couverture
du risque de perte totale d’autonomie. Enfin,
le risque d’invalidité ne pourra comporter
aucune exclusion de pathologies. L’État dégage
aussi un budget de 4 millions d’euros sur 4 ans
pour financer les études d’un groupe de travail
paritaire associant médecins, associations et
assureurs pour dresser, pathologie par pathologie,
un bilan partagé sur les probabilités de
décès et de rechute. Ces initiatives doivent faire
progresser l’accès à l’assurance et au crédit en
intégrant les résultats des progrès médicaux.
La nouvelle convention prévoit également de
faciliter les démarches des candidats à l’emprunt
en harmonisant les questionnaires
de santé qui seront proposés à partir de l’an
prochain.
Autant de recherches et d’expérimentations
à mener et qui doivent permettre aux anciens
malades de vivre pleinement et plus sereinement,
en s’autorisant des projets après un cancer.
Cette année 2011, déclarée « Année des
patients et de leurs droits », est l’occasion de
ce nouvel élan. ■
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
Témoignage
Véronique Viloing, professeur de qi gong à la Maison des patients de l’Hôpital René Huguenin de l’Institut Curie (Saint-Cloud)
« Prendre soin de soi en plaçant son corps »
« Chaque semaine, je guide deux ateliers de qi gong [prononcez
“tchi koong”] de la verticalité à la Maison des patients, qui offrent
un accompagnement pour que chaque patient puisse (re-)tisser
et approfondir les liens avec son corps, souvent si malmené par
la maladie, les interventions, les traitements…
Il s’agit aussi de proposer une démarche autonome et à long terme,
une recherche d’équilibre : prendre soin de soi en plaçant son corps,
en précisant la façon de se tenir debout ou assis, celle de marcher,
de respirer, de faire résonner sa voix, etc. par la recherche des points
d’appui, des lignes de force, des voûtes, du jeu des contrepoids…
Toutes ces activités sont quotidiennes, ce qui rend le moindre progrès
très appréciable.
La tenue des postures, les mouvements précis, les auto-massages
permettent de placer la charpente corporelle, d’éliminer les tensions
compensatrices, d’expérimenter détente et bien-être. Cela permet
aussi de développer sa capacité à ressentir son corps de l’intérieur, à
l’écouter plus subtilement. Le corps n’est ni une machine, ni un esclave,
ni un traître si l’on est tombé malade. C’est notre maison, une maison
vivante qui abrite toutes nos dimensions d’être. »
LE JOURNAL DE
14 , L’INSTITUT CURIE

générosité
entre nous
,3 questions à…
Paul Caroly, secrétaire
général de l’Institut Curie
Plus de 187 000 donateurs
actifs sont aujourd’hui
engagés aux côtés
de l’Institut Curie. Une
contribution essentielle.
Quelle spécificité la générosité
privée apporte-t-elle à l’Institut
Curie par rapport à ses autres
sources de financement ?
La diversité des ressources, provenant
de financements privés et publics,
assure à l’Institut Curie l’indépendance
nécessaire à la poursuite de sa
cause d’intérêt général. En qualité de
fondation reconnue d’utilité publique,
nous sommes en mesure d’être plus
réactifs pour lancer de nouveaux
projets et investir dans des champs
très innovants et considérés à plus
haut à risque pour certains bailleurs de
Pedro Lombardi/Institut Curie
fonds. Grâce au soutien des donateurs
et des testateurs, c’est près de
30 millions d’euros que la fondation a
collectés en 2010 pour financer de tels
programmes novateurs de recherche
en cancérologie.
Être soutenu par des donateurs
privés confère-t-il une force
particulière ?
À l’évidence, oui. La confiance attribuée
par nos donateurs est l’un des
principaux moteurs pour les équipes
de l’Institut Curie, à côté de l’espoir
des patients. Par leur générosité, les
donateurs sont également acteurs de
la lutte contre le cancer. Nous leur
sommes redevables et ne pouvons
relâcher nos efforts !
Quel message souhaitez-vous leur
adresser ?
L’autonomie que les donateurs nous
assurent est essentielle. Merci à eux
d’être toujours présents à nos côtés.
,Donner autrement
Du sens à la quête
lors de votre mariage
Faites d’un des plus beaux jours de votre vie un
moment de solidarité. À l’instar de plus en plus
de couples, vous pouvez, lors de votre mariage,
associer vos proches et vos amis à votre soutien de
la lutte contre le cancer en organisant une quête au
profit de la recherche sur le cancer à l’Institut Curie.
Comme pour un
don par chèque,
par prélèvement
automatique ou sur
Internet, chaque
contributeur recevra
un reçu fiscal et
pourra bénéficier de
la déduction fiscale.
Michael Blann
,carte bancaire solidaire
Acheter devient
un acte généreux
L’Institut Curie et la
banque CIC s’associent
et lancent la carte
bancaire solidaire « Pour les
autres ». Lorsque vous réglez
vos achats avec elle, un don
peut être automatiquement
effectué à l’Institut Curie.
Le principe de fonctionnement
est simple :
1. Vous choisissez un montant
d’achat, compris entre 5 et
30 euros, à partir duquel vous
souhaitez effectuer un don.
2. Vous désignez l’Institut
Curie en tant que bénéficiaire
des dons.
3. Vous choisissez le montant
unitaire de vos dons.
En utilisant votre carte
« Pour les autres », vous
exprimez votre générosité
quotidiennement et « en
douceur », en étalant vos dons
tout au long de l’année.
Au titre de ces dons, l’Institut
Curie vous fait parvenir un
reçu fiscal vous permettant
de bénéficier d’une réduction
d’impôts de 66 %.
le journal de
l’institut curie
, 15

entre nous
générosité
,Mobilisation
Coopération généreuse
pour coopération scientifique
Grâce à la générosité du public, l’Institut Curie peut financer des recherches innovantes.
Ainsi, l’oncologue médical Jean-Yves Pierga et le biophysicien Jean-Louis Viovy se sont
associés pour mener un ambitieux programme sur les métastases, financé notamment par
l’association Courir pour la Vie, Courir pour Curie et par l’expo-vente de Charenton-le-Pont.
Courir pour la Vie, Courir pour Curie :
grand donateur historique
Depuis 20 ans, l’association
Courir pour la Vie, Courir pour
Curie propose aux communes
de France d’organiser une course
caritative en signe de solidarité avec les
personnes atteintes de cancer. Cette
opération annuelle « Quelques heures
contre le cancer » permet de financer
des programmes de recherche ou la
mise en œuvre de nouvelles stratégies
thérapeutiques.
20 ans de fidélité
Cette année, 25 communes* ont reçu
le trophée Fidélité pour avoir organisé
plus de 10 fois la manifestation.
Une façon de remercier maires,
conseillers municipaux, habitants
et bénévoles qui mobilisent leur
commune, année après année ;
Charenton-le-Pont :
pari à nouveau réussi
L’exposition-vente organisée
chaque année à la veille de Noël
par la commune du Val-de-Marne
a rencontré une forte mobilisation en
2010. Décoré avec soin pour l’occasion,
l’Espace Toffoli abritait stands,
animations (chorale, théâtre) et espace
restauration.
le journal de
16 , l’institut curie
Pedro Lombardi/Institut Curie
ainsi que le ministère des Finances
qui a soutenu cette opération dès 1991.
Et, recevant le trophée Grand Donateur
historique des mains du président
de l’Institut Curie, le P r Claude Huriet,
le président de l’association,
Dominique Ancelin, ne compte pas
s’arrêter là. Pour la prochaine
édition, il souhaite « que les communes
participantes entraînent d’autres communes,
pour continuer d’aider
la recherche sur le cancer, pour donner aux
malades des raisons d’espérer ».
Cette initiative du service Retraités
du Centre communal d’Action sociale
a permis de collecter, avec l’aide
de nombreux bénévoles seniors,
14 285 euros, reversés intégralement
à l’Institut Curie lors de la cérémonie
des vœux du Maire de Charenton-le-
Pont, le 3 janvier dernier.
* Classement des communes récompensées :
Janzé, Pays de la Roche aux Fées (35), Herbitzheim
(67), Courgivaux (51), Saint-Léonard (76),
Roissy-en-Brie (77), Le Theil-Nolent (27), La
Motte-d’Aveillans (38), Confolens (16), Grenadesur-l’Adour
(40), Lichères-près-Aigremont (89),
Ploubèzre (22), Outarville (45), Pontcarré (77),
Rivarennes (36), Cesson - Vert-Saint-Denis (77),
Saint-Denis-les-Rebais (77), Villefranche-sur-
Cher (41), Le Péchereau (36), Saint-Pierre d’Autils
(27), Vitry-en-Artois (62), Boeschèpe (59), Braine
(02), Pennautier (11), Nouan-le-Fuzelier (41),
Colroy-la-Grande (88).
20 ans et 172 tours
du monde !
• 3 000 communes organisatrices
• 930 000 participants
• 7 millions de km parcourus
• 4,6 millions d’euros collectés
Bilan 2010
• 6 communes organisatrices
• 12 149 participants
• 110 851 km parcourus
• 84 116 euros collectés
• Trophées Donateur historique
pour Janzé, Pays de la Roche
aux Fées (Ille-et-Vilaine), et
Solidarité et Fidélité pour
Roissy-en-Brie et Confolens
(Seine-et-Marne).

générosité
entre nous
,tumeurs pédiatriques
deux soutiens primordiaux
À l’Institut Curie, une équipe se penche sur la génétique et la biologie des tumeurs
pédiatriques, parmi lesquelles le médulloblastome, la plus fréquente des tumeurs
cérébrales malignes de l’enfant. En 2010, aux côtés de nombreuses autres initiatives
généreuses, deux associations ont particulièrement soutenu ce laboratoire.
Grâce à Couleur Jade :
un chercheur de plus dans le laboratoire !
Une formidable chaîne humaine
a permis à l’association
Couleur Jade de financer un
poste de chercheur qui travaillera
sur le médulloblastome. Cet élan
de générosité est le fruit de l’amitié
née entre les parents de Jade et ceux
d’Enzo, tous deux décédés à l’âge
de 2 ans de cette tumeur cérébrale.
Grâce notamment à trois événements
phares, l’association a collecté
72996 euros en 2010 :
• le 6 juin a eu lieu la 3 e Journée
contre les cancers de l’enfant à
Saint-Agnant (Charente-Maritime) :
marche-course, restauration,
animations pour enfants, flamenco,
lâcher de ballons… étaient organisés
au profit de la recherche.
• En octobre, trois jeunes femmes
ont porté les couleurs de l’association
sur l’île de Mayotte lors du Raid
Amazones (photo). Elles ont effectué
chaque épreuve en pensant à « tous
Grâce à Julie pour la Vie :
15 000 € collectés
L’association Julie pour la Vie,
créée en 2005 par les parents
de la petite Julie, décédée d’une
tumeur cérébrale, soutient la recherche
sur le médulloblastome à l’Institut Curie
et des projets en oncologie pédiatrique
au Centre hospitalier universitaire de
Limoges. « Nous luttons activement avec
cette envie toujours plus forte que la vie
gagne contre le cancer », témoignait
Sophie Cantarutti, présidente de
l’association en remettant un chèque de
15 000 euros à l’Institut Curie le 7 janvier
dernier.
Afin de collecter des fonds, l’association
Couleur Jade
organise tout au long de l’année des
manifestations : vente de tableaux,
randonnée pédestre, loto, marché de
Noël, concert, bourse aux vêtements…
h Pour en savoir plus
www.assojuliepourlavie.wb.st
C. Goupillon-Senghor/Institut Curie
ces enfants qui se battent, sans
oublier ceux partis trop tôt ».
• Le plus gros succès fut un spectacle,
à Lyon (Rhône), le 26 novembre :
Le Fabuleux Voyage des Torocinelles,
organisé par une troupe d’amis
amateurs et soutenu par de nombreux
sponsors et bénévoles.
h Pour en savoir plus
www.couleurjade.org
À vos agendas
MARDIS 31 MAI ET 21 JUIN 2011, 18H
Les Mardis de l’Institut Curie, des
conférences scientifiques et médicales
ouvertes à tous
31 mai : Quand la cellule est débordée
21 juin : Du prélèvement tumoral au choix
des traitements
Entrée libre dans la limite des places
disponibles.
h Renseignements : 01 56 24 55 24
Programme détaillé sur www.curie.fr
12 rue Lhomond, Paris 5 e .
WEEK-END DES 2 ET 3 JUILLET 2011
Ouverture du jardin Les cuillers
de Merquetot, à Jobourg (50)
Venez découvrir ce jardin très fleuri,
avec une vue sur la côte de La Hague
et l’île d’Aurigny. Les recettes des entrées
(au prix de 3 €) et les dons des visiteurs
seront reversés au profit de l’Institut Curie.
h Renseignements : 02 33 04 22 17
www.cotentincotejardins.fr
Samedi : 14h-18h30, dimanche : 10h30-18h30.
le journal de
l’institut curie , 17

entre nous
générosité
,isf et solidarité
Réduisez votre impôt sur
la fortune (ISF) en soutenant l’Institut Curie
Depuis 2008, la loi Tepa permet aux personnes soumises à l’impôt de solidarité sur
la fortune (ISF) de réduire cet impôt de 75 % des dons consentis aux fondations reconnues
d’utilité publique, comme l’Institut Curie. Cette réduction fiscale est plafonnée à
50 000 euros, correspondant ainsi à un don de 66 667 euros.
Les ressources privées sont vitales
pour l’Institut Curie. Les dons
des personnes assujetties à
l’ISF sont un formidable accélérateur
pour mener à bien nos missions de
recherche, de soins et d’enseignement.
Cette année, elles contribueront
notamment à permettre la poursuite
de recherches en immunologie pour
affiner et concrétiser l’existence
de vaccins thérapeutiques contre
les cancers.
Un tel acte de générosité vous permet
de décider de l’affectation de votre
impôt tout en permettant à notre
fondation de disposer de la totalité de
votre don, pour le bénéfice des patients
(cf. le tableau d’exemples ci-dessous).
« Cette mesure est reconduite pour l’ISF
2011, et sera importante pour l’Institut
Curie », souligne Marie-Laure Siat, en
charge des relations grands donateurs
et mécènes à l’Institut Curie.
Pour profiter de cette mesure fiscale,
vous pouvez, en toute confidentialité,
faire votre don dès maintenant et
ainsi obtenir une réduction d’impôt
de 75 %. À noter que seuls les dons
effectués avant le 15 juin 2011 seront
pris en compte pour votre déclaration
d’ISF 2011.
votre contact
Marie-Laure Siat
Chargée des relations grands
donateurs et mécènes
Tél. : 01 56 24 55 04
Mail : marie-laure.siat@curie.fr
Envoyez votre don par courrier
à l’adresse suivante :
Marie-Laure Siat, Institut Curie,
26 rue d’Ulm, 75248 Paris cedex 05
Votre réduction d’impôt
À titre d’exemple, vous êtes assujetti à l’ISF et devez payer
un impôt de 3750 euros : en faisant un don de 5000 euros à
l’Institut Curie, vous n’avez plus d’impôt à acquitter. Et l’Institut
Curie dispose bien de 5000 euros pour faire reculer le cancer.
h
Vous donnez
1 500 € 1 125 €
5 000 € 3 750 €
10 000 € 7 500 €
30 000 € 22 500 €
66 667 € 50 000 €
Vous réduisez votre impôt de
vos dons ISF 2010
Les dons ISF réalisés en 2010 au profit de l’Institut Curie ont
permis de réunir 2 millions d’euros. Au nom des chercheurs
qui en ont bénéficié pour accélérer la mise en œuvre de leurs
projets, nous tenons à remercier chaleureusement tous les
donateurs qui y ont contribué.
U932/Inserm/Institut Curie
« Votre soutien
est déterminant
pour nous aider
à mettre au
point des vaccins
thérapeutiques
contre les
cancers.
Ces traitements
visent à
“apprendre” au système immunitaire
des patients à reconnaître les cellules
cancéreuses et à les éliminer. »
Sebastian Amigorena, directeur de l’unité de recherche
« Immunité et cancer », Institut Curie.
le journal de
18 , l’institut curie

générosité
entre nous
,patrimoine solidaire
votre assurance-vie au service
des innovations de l’Institut Curie
L’assurance-vie est un contrat
d’épargne souscrit auprès
d’une compagnie d’assurance
ou d’une banque. Ce placement,
qui vous appartient tout au long
de votre vie, vous permet de
vous constituer un capital et
de le valoriser, dans un cadre
fiscal avantageux pour vous et
les bénéficiaires que vous aurez
désignés. Ces bénéficiaires
peuvent être votre conjoint, vos
enfants, vos proches ou l’Institut
Curie ; il suffit de le mentionner
dans la clause « bénéficiaire »
(lire encadré).
En 2010, de nombreuses
assurances-vie ont été souscrites
en faveur de l’Institut Curie,
pour des montants allant de 1 500
à 450 000 euros. Le total ainsi
collecté s’est élevé à 2,7 millions
d’euros. Nous remercions ici
tous nos généreux donateurs qui
ont mis leur épargne au service
des innovations développées par
l’Institut Curie.
Quelques conseils pour
souscrire une assurance-vie
au bénéfice de l’Institut Curie :
• Prenez rendez-vous avec votre assureur
ou votre banquier.
• Choisissez le type d’assurance-vie qui
vous convient.
• Choisissez le montant de votre apport
initial.
• Choisissez le montant et la périodicité de
vos éventuels versements complémentaires.
• Choisissez le type de support financier
en fonction de vos objectifs : préserver votre
capital ou prendre des risques pour
en optimiser la rentabilité.
• Mentionnez, dans la clause « bénéficiaire »,
nos coordonnées précises : Institut Curie,
26 rue d’Ulm, 75005 Paris.
• Informez le service Legs de l’Institut Curie.
Noak Le bar Floréal/Institut Curie
h
En 2010,
les assurancesvie
ont financé
à hauteur de
2,7 millions
d’euros la lutte
contre le cancer
à l’Institut
Curie.
« Avec mon assurancevie
dont l’Institut Curie
est le bénéficiaire,
ma contribution n’est
qu’une goutte d’eau
pour une si grande et
noble cause. Toutefois,
je quitterai ce monde
avec le sentiment d’avoir
accompli la meilleure
action de ma vie. »
Les témoignages qui figurent dans
nos articles sont publiés avec l’accord
de celles et ceux qui les ont écrits.
Si vous aussi, vous souhaitez apporter
votre témoignage, n’hésitez pas
à contacter :
h À retenir
L’Institut Curie est une
fondation reconnue
d’utilité publique,
habilitée à recevoir
des assurances-vie.
Le capital ainsi transmis
est exonéré de tout
impôt et droit de
succession.
L’assurance-vie est un
moyen rapide et discret
de transmettre un
capital qui sera
intégralement utilisé
pour faire progresser
la recherche et les soins
au bénéfice des patients
touchés par le cancer.
Charles G., Paris
Pour préserver l’anonymat de ce
donateur, son prénom a été modifié.
votre contact
Pedro Lombardi/Institut Curie
Isabelle Le Roi
Chargée des relations
testateurs
Tél. : 01 56 24 55 01
Mail : isabelle.leroi@curie.fr
le journal de
l’institut curie , 19