Journal de l'Institut Curie n°86 - Mai 2011 - Cancers du Sein - Institut ...

dossier
l’après-cancer
En retirant les lésions, on cherche en même temps
à améliorer l’aspect, tellement important pour la suite. »
D r Alain Fourquet, chef du département de Radiothérapie à l’Institut Curie
notamment le syndrome dit du gros bras,
douloureux, inesthétique et handicapant. Les
techniques de reconstruction, en cas d’ablation
complète du sein, comme en cas d’ablation
de la tumeur uniquement, s’améliorent aussi
considérablement. « En retirant les lésions, on
cherche en même temps à améliorer l’aspect,
tellement important pour la suite », poursuit le
D r Fourquet. Des interventions plus ciblées et
mieux adaptées à chaque situation individuelle
diminuent considérablement ces séquelles qui
peuvent gêner la patiente ou le patient dans sa
vie, y compris la plus intime. Les autres traitements
comme la radiothérapie ou les traitements
médicamenteux sont aussi adaptés pour
contourner des risques démesurés ou peu probables.
Les plans de radiothérapie permettent
par exemple d’éviter de délivrer au cœur des
doses qui pourraient être toxiques. Ces ajustements
aujourd’hui possibles réduisent donc la
toxicité des rayons comme la meilleure répartition
de la dose réduit par exemple le risque de
fibrose 15 à 20 ans plus tard. L’ensemble de ces
nouvelles approches tend à diminuer les effets
secondaires et les séquelles à court, moyen ou
long terme et facilite d’autant la reprise du
cours normal de la vie, notamment le chemin
des activités parmi lesquelles le travail.
L’activité physique favoriserait la guérison
« Autrefois, dès que l’on parlait de curage axillaire,
on interdisait la pratique sportive… » se
souvient le D r Séverine Alran, responsable
de l’unité de Chirurgie sénologique et gynécologique
à l’Institut Curie. Aujourd’hui, si
la patiente a retrouvé une amplitude des bras,
il n’y a aucune raison de l’inquiéter. L’activité
D r Séverine Alran,
responsable de l’unité de Chirurgie sénologique
et gynécologique à l’Institut Curie
Une nouvelle consultation « pour tourner
la page » après un cancer du sein
« Des consultations spécifiques
dites d’entrée en surveillance
sont désormais proposées à la
très grande majorité des
patientes de l’Institut Curie dès la
fin de leurs traitements : un
dispositif unique mis en place en
octobre 2009, dont 800 femmes
ont déjà pu bénéficier. Proposé
4 mois après la fin du traitement,
soit entre 6 et 10 mois après
la première consultation, ce
moment est l’occasion de dresser
un bilan global, pour parler
de ce qu’elles ont vécu, de leurs
traitements et des effets
secondaires engendrés.
Les femmes repartent avec un
classeur, outil clé consignant
toutes les étapes de leur
surveillance sur les 10 ans à
venir. Ce plan de suivi établi avec
le chirurgien détaille précisément
la surveillance proposée, qui
repose sur des examens
réguliers et des consultations
alternées à organiser avec leur
médecin traitant et leur
gynécologue. Ce document
synthétise aussi l’ensemble des
traitements reçus à l’Institut
Curie. Il consigne les dates, le
type de chirurgie, les différentes
séquences de soins en chirurgie,
chimiothérapie et radiothérapie.
Il précise aussi le volume
d’irradiation utilisé et l’éventuel
suivi d’une hormonothérapie.
Cette surveillance bien réglée
permet de garder un œil sur
d’autres événements qui peuvent
avoir lieu, pour les prendre en
charge au bon moment, c’est-àdire
le plus tôt possible. »
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
10,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE