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Tribune syndicale
C.G.T.
Comment résister à l'arnaque du lundi de Pentecôte?
Le Lundi 16 mai 2005 aurait été un jour férié comme les autres si le gouvernement Raffarin, de manière démagogique
et brouillonne, n’avait voulu jeter de la poudre de solidarité aux yeux des salariés.
Pour éviter de faire face à son devoir envers les personnes âgées et les handicapés, le gouvernement veut
transformer les salariés en bénévoles forcés pour tenter de faire oublier la calamiteuse gestion de la canicule
de l’été 2003.
Le procédé n’est pas glorieux, pas non plus inéluctable. Michel Miné, du LDAJ, a fait une remarquable analyse
de l’illégalité de la loi de 2004, six organisations syndicales interpellent le Premier Ministre et la CGT n’a pas
l’intention de lâcher l’affaire.
CGT - CFDT - FO - UNSA - FSU - CFTC
Six organisations syndicales interpellent le Premier Ministre sur le lundi de Pentecôte
Voici la lettre envoyée à Jean-Pierre Raffarin le 14 avril 2005
«Vous avez pris la décision d’imposer aux salariés une journée de travail gratuit au nom de la solidarité avec
les personnes âgées et dépendantes. L’allongement de la durée du travail ou la remise en cause de la réduction
du temps de travail relève d’une conception inacceptable de la solidarité qui fait supporter l’effort aux
seuls salariés ; la solution devrait consister à faire contribuer de façon équitable l’ensemble des revenus dans
le cadre d’une protection sociale solidaire améliorée.
F.O.
Le déroulement du lundi de Pâques a montré les problèmes que pose cette décision unilatérale ; il a permis
également de confi rmer l’opposition qu’elle rencontre au sein de la population, des élus, des salariés, des
personnels des services publics. Le résultat en a été le gâchis, le gaspillage, les dépenses et l’obligation de
présences inutiles dans un certain nombre de services publics. Nous vous demandons de renoncer à cette
mesure et d’ouvrir des négociations sur la meilleure façon d’assurer la nécessaire solidarité.»
FO dénonce le triptyque endettement des ménages,
enrichissement des entreprises et amaigrissement de l’Etat
Les grandes lignes de la politique économique présentées
par le ministre Hervé Gaymard sont loin de satisfaire l’ambition
d’un cercle vertueux emploi-croissance-confiance que le
gouvernement prétend mettre en œuvre.
FO déplore que l’augmentation des salaires demeure un sujet
tabou pour le gouvernement alors que la forte mobilisation
de samedi dernier exprime l’urgence d’une revalorisation du
pouvoir d’achat des salariés actifs et des retraités, du public
et du privé.
Alors que le nombre de dossiers de surendettement explose,
il est particulièrement malvenu de dire aux ménages «endettez-vous!».
De même, le relèvement de la franchise d’impôt
en faveur des donateurs, outre qu’il privilégie les hauts revenus
est un moyen de contourner les augmentations salariales.
S’il convient effectivement de remettre en cause l’indexation
des loyers sur l’indice de la construction, FO souligne qu’une
revalorisation permanente du pouvoir d’achat constitue
également une priorité pour «faciliter l’accès au logement».
Par ailleurs, FO prend acte de la mise en place de l’agence
pour l’innovation industrielle qui valide la relance des grands
programmes industriels préconisée par le rapport Beffa.
Néanmoins, elle juge paradoxale et inacceptable la confirmation
du recul de l’Etat au travers de l’accélération de la privatisation
de certaines entreprises publiques.
En matière d’emploi, les orientations gouvernementales confortent
la focalisation permanente sur la modération salariale
et la baisse du coût du travail, en tant que principales mesures
contribuant à la création d’emplois en dépit de leur échec
manifeste à faire décroître le chômage. En outre, FO s’inquiète
de la création d’un «conseil d’orientation de l’emploi»
qui servirait de caution à l’affaiblissement du Code du Travail
et constituerait un nouveau lieu d’expertise au rôle ambigu.
FO rappelle la nécessité de revivifier le rôle du Commissariat
Général du Plan où la concertation à froid s’oppose au diagnostic
partagé.
Sur l’orientation d’ensemble donnée à la politique économique,
FO dénonce l’absence de mesures pertinentes mises
au service de l’emploi et de la croissance. Elle condamne la
relance de la baisse de l’impôt sur le revenu et la poursuite
des allègements de charge pour les entreprises. Les bénéfices
records qu’elles ont enregistré en 2004 montre, s’il en
était besoin que les exonérations de charges dont elles bénéficient
seraient bien plus utiles au financement de la protection
sociale.
Le blocage voire la réduction des dépenses de l’Etat n’est
pas de nature à redonner confiance aux salariés. Le gouvernement
serait bien avisé de ne pas rester sourd au grondement
de la rue.
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