Design & Architecture. Focus on Michel Boyer - Tajan
Design & Architecture. Focus on Michel Boyer - Tajan
Design & Architecture. Focus on Michel Boyer - Tajan
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Michel</strong> <strong>Boyer</strong> est né le 24 mai 1935, dans<br />
un milieu d’artisans et d’architectes. S<strong>on</strong><br />
grand-père est le ferr<strong>on</strong>nier d’art René<br />
Tisseyr, qui fabrique dans ses ateliers parisiens<br />
des rampes d’escalier, des balc<strong>on</strong>s<br />
et des cages d’ascenseur. Sa famille<br />
compte également deux des architectes<br />
les plus représentatifs du mouvement<br />
moderne : Edouard et Jean Niermans.<br />
C’est d<strong>on</strong>c dans le cadre d’une certaine<br />
traditi<strong>on</strong> familiale qu’il s’inscrit tout d’abord<br />
à l’école des Beaux-Arts de Paris, puis, en<br />
1957, à l’École Nati<strong>on</strong>ale Supérieure des<br />
Arts Décoratifs, où il étudie dans l’atelier du<br />
célèbre décorateur André Arbus.<br />
En 1960, il intègre l’équipe de l’architecte<br />
Pierre Dufau, spécialisé dans les immeubles<br />
de bureau, les sièges sociaux et les banques. C’est dans ce cadre qu’<strong>on</strong> lui c<strong>on</strong>fie<br />
la rec<strong>on</strong>structi<strong>on</strong> de la banque Rothschild de la rue Laffitte. Débuté en 1965, le chantier<br />
a été précédé par la c<strong>on</strong>structi<strong>on</strong> d’un immeuble permettant d’abriter provisoirement<br />
les services de la banque. <strong>Michel</strong> <strong>Boyer</strong> est chargé de l’aménagement intérieur<br />
de ce dernier. Et c’est d<strong>on</strong>c très naturellement qu’<strong>on</strong> lui c<strong>on</strong>fie l’architecture intérieure<br />
du bâtiment final. <strong>Michel</strong> <strong>Boyer</strong> crée alors sa propre agence. Le succès est très vite au<br />
rendez-vous, l’obligeant à employer jusqu’à quarante pers<strong>on</strong>nes. Il travaille pour<br />
Lanvin, Dior et Balmain. On lui doit l’hôtel PLM Saint-Jacques (1972), et les<br />
Ambassades de France à Brasilia (1975) et à Washingt<strong>on</strong> (1981), ainsi que de nombreux<br />
sièges sociaux : Paribas, Total, Vivendi Envir<strong>on</strong>nement, Elf….Il compte dans sa<br />
clientèle privée Elie de Rothschild, Liliane Betencourt et Karim Aga Khan.<br />
Dans la grande traditi<strong>on</strong> des décorateurs français, il crée rue B<strong>on</strong>aparte la boutique<br />
Rouve, où il vend aussi bien ses créati<strong>on</strong>s que celles d’artistes, comme Y<strong>on</strong>el Leibovici,<br />
ou de grands designers italiens. <strong>Michel</strong> <strong>Boyer</strong> se plaît à créer du mobilier c<strong>on</strong>temporain<br />
qui utilise les matériaux de s<strong>on</strong> époque : acier inoxydable, stratifié post-formé, fibre de<br />
verre ou laque. Il privilégie les formes architecturées, solides, jouant souvent avec les<br />
pleins et les vides. On lui doit quelques standards du style des années 70 : des chauffeuses<br />
linéaires recouvertes de mousse, un fauteuil en tubes de métal et boudins de<br />
cuir, et bien sûr ses fameux tabourets en acier d<strong>on</strong>t le premier client fut l’antiquaire<br />
Haguenauer qui les recouvrit d’une peau de panthère. On lui doit également des lampes<br />
remarquables d’une grande simplicité et des objets de toute sorte.<br />
<strong>Michel</strong> <strong>Boyer</strong> est l’un des derniers grands architectes d’intérieur à rester fidèle aux principes<br />
de la modernité. En cela, il s’écarte des décorateurs français pour rejoindre le<br />
panthé<strong>on</strong> des grands italiens : Gae Aulenti, Vico Magistretti ou Cino Boeri.<br />
Patrick FAVARDIN<br />
2