14.09.2014 Views

Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka<br />

Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Öz<strong>et</strong>i<br />

Rbdullah Ocalan, chef charismatique ou terroriste?<br />

Jeudi 25 Novembre 1999 - 12h42 heure <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

-<br />

ANKARA (AFP) - Le chef rebelle kur<strong>de</strong> Abdullah Ocalan, dont la condamnation à mort a été<br />

confirmée jeudi par la justice turque, a toujours été un "terroriste" pour Ankara, haï par une<br />

large partie <strong>de</strong> l'opinion, mais un chef charismatique pour ses troupes <strong>et</strong> le symbole d'une<br />

i<strong>de</strong>ntité qu'ils jugent bafouée pour <strong>de</strong> nombreux Kur<strong>de</strong>s.<br />

Jeudi, la Cour <strong>de</strong> cassation turque a confirmé à l'unanimité la peine <strong>de</strong> mort prononcée le 29<br />

juin <strong>de</strong>rnier contre Ocalan pour trahison <strong>et</strong> séparatisme.<br />

Saisie par ses avocats, la Cour européenne <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l'homme <strong>de</strong> Strasbourg a indiqué<br />

qu'elle examinerait la semaine prochaine une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> sursis à exécution <strong>de</strong> la sentence<br />

<strong>de</strong> mort.<br />

Abdullah Ocalan, 50 ans, dit "Apo", a dirigé d'une main <strong>de</strong> fer pendant près <strong>de</strong> quinze ans,<br />

<strong>de</strong>puis l'étranger, la lutte armée <strong>de</strong> son parti <strong>de</strong>s Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le<br />

sud-est anatolien à majorité kur<strong>de</strong>.<br />

C<strong>et</strong> homme massif à l'épaisse moustache noire, au regard exalté, qui n'hésite pas à se<br />

comparer aux grands prophètes comme Abraham ou Jesus-Christ, a créé un véritable culte <strong>de</strong><br />

la personnalité parmi ses partisans, dans la plus pure tradition stalinienne.<br />

Les militants du PKK connaissent par coeur <strong>de</strong>s passages <strong>de</strong> ses anciens écrits sur la nation<br />

kur<strong>de</strong> <strong>et</strong> la lutte pour l'établissement du "Grand Kurdistan" --un territoire pris sur la<br />

Turquie, l'Iran, l'Irak <strong>et</strong> la Syrie qui compterait environ 20 millions <strong>de</strong> Kur<strong>de</strong>s.<br />

Au fil <strong>de</strong>s ans, Ocalan a réduit ses prétentions pour préconiser une autonomie ou une<br />

solution fédérale pour les Kur<strong>de</strong>s au sein <strong>de</strong> la Turquie.<br />

Des idées jugées également inacçeptables pour l'Etat <strong>et</strong> l'armée turque, qui le considèrent<br />

comme un "terroriste sanguinaire". La haine envers celui que la presse turque qualifie <strong>de</strong><br />

"tueur <strong>de</strong> bébés", est alimentée dans la population par le <strong>de</strong>uil <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> familles qui ont<br />

perdu un fils, jeune conscrit tué dans les combats dans le sud-est.<br />

Pour certains Kur<strong>de</strong>s, il symbolise une i<strong>de</strong>ntité qui a peu <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> s'exprimer dès lors<br />

que toute tentative relève pour l'Etat <strong>de</strong> la sédition ou d'une incitation à la haine raciale<br />

dommageables à l'unité <strong>de</strong> la nation turque.<br />

Ocalan est né dans une famille paysanne <strong>de</strong> six enfants en 1949 dans le village d'Omerli,<br />

province <strong>de</strong> Sanliurfa (sud-est), à la frontière avec la Syrie. Il se lance dans le militantisme<br />

politique dès l'université, alors qu'il étudie les sciences politiques à Ankara.<br />

Il est emprisonné en 1972 pendant sept mois pour "activités pro-kur<strong>de</strong>s". En novembre 1978,<br />

il fon<strong>de</strong> avec quelques amis étudiants le PKK, un parti marxiste-léniniste.<br />

Il fuit la Turquie avant le coup d'Etat militaire <strong>de</strong> septembre 1980 <strong>et</strong> vit à partir <strong>de</strong> 1981en<br />

exil, le plus souvent à Damas ou dans la plaine libanaise <strong>de</strong> la Bekaa sous contrôle syrien, où<br />

il avait installé son quartier général <strong>et</strong> un camp d'entraînement. Ce camp a été fermé en 1992<br />

sous la pression d'Ankara.<br />

En août 1984, "Apo" déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> déclencher la lutte armée, jugeant ses effectifs suffisants. Le<br />

conflit à fait à ce jour quelque 31.000 morts.<br />

Ocalan annonce en mars 1993 un cessez-le-feu unilatéral --rompu en mai par le PKK-- <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en échange l'ouverture d'un dialogue politique avec Ankara. Le gouvernement<br />

turc n'a pas reconnu c<strong>et</strong>te trêve <strong>et</strong> refuse <strong>de</strong> l'avoir pour interlocuteur.<br />

66

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!