LE DERNIER CARRÃ DES - GRID-Arendal
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La réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+) en<br />
République démocratique du Congo (RDC)<br />
Parmi toutes les facettes de la lutte contre les changements climatiques,<br />
la valorisation du potentiel de captation du carbone<br />
des écosystèmes terrestres (agriculture, foresterie et occupation<br />
des sols) fait partie des options d’atténuation les plus prometteuses.<br />
Aujourd’hui, un cadre mondial de réduction des émissions issues<br />
de la déforestation et de la dégradation des forêts, qui englobe la<br />
conservation, la gestion durable des forêts et l’augmentation des<br />
stocks et du captage de carbone par les forêts (REDD+) constitue<br />
une méthode peu coûteuse et fiable pour limiter les émissions.<br />
Les programmes REDD+ pourraient aboutir à une réduction dans<br />
les émissions annuelles de dioxyde de carbone à hauteur de sept<br />
gigatonnes pour un coût de 15 à 25 milliards de dollars entre<br />
2010 et 2015.<br />
Les forêts de la République démocratique du Congo s’étendent<br />
sur environ 1,45 millions de km2, dont 850 000 km2 de forêts<br />
denses humides (ce qui représente à peu près la moitié de toutes<br />
les forêts denses humides d’Afrique). Les stocks de carbone de<br />
cette biomasse forestière sont les deuxièmes du monde tropical,<br />
ce qui fait de la RDC la candidate parfaite pour un programme<br />
REDD+ avec, suivant les estimations, un potentiel de 20 à 37 milliards<br />
de tonnes de carbone.<br />
Le pays dispose donc d’un potentiel très important pour générer<br />
un revenu substantiel par l’affectation des sols en zone forestière.<br />
Les forêts sont la base de la subsistance de millions d’habitants<br />
de la forêt et de la campagne et un programme REDD+, bien<br />
conçu et mis en place effectivement, efficacement et équitablement<br />
pourrait avoir des retombées positives en termes sociaux,<br />
économiques et environnementaux pour le bien de tous.<br />
Malgré les obstacles gigantesques qui sont mis en évidence<br />
dans le présent Rapport d’évaluation rapide, des activités et des<br />
efforts concertés au niveau national se sont concentrés sur le<br />
développement d’un plan d’action pour se préparer à un processus<br />
REDD depuis le début 2009. Cela a impliqué plus de 15<br />
mois de consultations et d’analyses pour saisir les faiblesses et<br />
les obstacles et les positionner dans le contexte international<br />
des risques et des occasions à saisir pour REDD+. La RDC s’est<br />
engagée au niveau national à capitaliser sur ces richesses naturelles<br />
et à planifier, mettre en œuvre et retirer les bénéfices de<br />
REDD en partenariat avec la société civile et toutes les parties<br />
prenantes. Le succès d’un plan REDD dépend de la crédibilité de<br />
l’engagement politique et de la stratégie de mise en œuvre. Les<br />
problèmes clés sont liés à la gouvernance, à l’engagement de la<br />
société civile, à la distribution des gains, aux réformes en cours<br />
dans le secteur forestier et dans l’économie, et à un système<br />
de suivi, de mesure qui ne fasse pas qu’émettre des crédits carbone<br />
mais qui comptabilise aussi les gains accessoires créés par<br />
REDD+, comme la conservation de l’habitat des grands singes.<br />
La RDC vient de développer un plan de préparation REDD+ substantiel<br />
et détaillé, qui comprend le développement de capacités,<br />
des institutions et de la prise de conscience de REDD+. Ces<br />
dimensions englobent la compréhension des facteurs de déforestation<br />
et la lutte contre ces derniers ; le positionnement de la<br />
stratégie nationale REDD+ dans la logique de décentralisation ;<br />
des efforts de suivi au niveau local qui s’intéressent aux produits<br />
de substitution et aux alternatives aux produits forestiers, et<br />
qui mobilisent des fonds internationaux pour appuyer un programme<br />
ambitieux visant à assurer des conditions-cadres de<br />
crédibilité, d’efficacité et de bonne gouvernance. On aspire ce faisant<br />
à conduire le pays sur le chemin d’une profonde transformation,<br />
le potentiel complet du secteur forestier étant mis en valeur<br />
en termes de moyens de subsistance, de richesse économique,<br />
de services écosystémiques, de biodiversité et d’atténuation des<br />
changements climatiques.<br />
(source : programme REDD de l’ONU).<br />
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