Le magazine de la Ville d'Alençon - Numéro 64 - Septembre

DOSSIER
Reloger les familles :
une étape majeure vers
le «mieux vivre».
Faire disparaître des immeubles dégradés pour construire
des habitations collectives ou individuelles mieux
adaptées suppose un long travail de préparation et d’information
auprès des familles directement concernées.
Même si les logements actuels ont vieilli et ne disposent
plus de toutes les normes de confort, il est toujours
difficile de changer de domicile. C’est pourquoi le relogement,
transitoire ou définitif de ces familles nécessite
un accompagnement particulier. L’Agence Nationale de
Rénovation Urbaine (ANRU) impose d’ailleurs des obligations
strictes que chaque agglomération concernée
est tenue de mettre en œuvre, en les adaptant à la
situation locale.
À Alençon, c’est le service de la Politique de la ville
(dépendant de la Communauté urbaine) qui coordonne
la rénovation urbaine sous l’impulsion des élus. Les
bailleurs des logements HLM (Orne Habitat, Sagim et
le Logis familial) sont en charge quant à eux des relogements.
Pour coordonner leur action et s’assurer que
chaque famille bénéficiera du meilleur suivi, le service
de la Politique de la ville a recruté une chargée de
mission communautaire. Le poste a été confié à Cécile
Guittet, qui a déjà l’expérience d’opérations de ce type
en Région Pays de la Loire :
«Le relogement, en matière de rénovation urbaine, c’est
bien autre chose qu’un simple déménagement, c’est un
parcours résidentiel : l’objectif, c’est que les familles ne
déménagent pas avec leurs problèmes. Les ressources
financières de la famille ou de la personne sont prises
en compte. Nous contactons les services ou travailleurs
sociaux qui sont en contact avec la famille. Toutes les
dépenses liées au déménagement et à l’installation sont
prises en charges. Mais le préalable est évidemment
de reloger les personnes en tenant compte de leurs
souhaits.»
C’est pourquoi la Ville réunira régulièrement les représentants
de ses services (dont le CCAS), ainsi que les
représentants de l’ État, de la CAF, du CIL, du Conseil
général et des organismes HLM, (ou tout autre partenaire),
pour étudier toutes les situations qui méritent
une attention particulière et pour faciliter les démarches
et les contacts des personnes relogées.
Relogés
Les premiers déménagements
des appartements Sagim à
Perseigne (16 rue Lamartine
et 24 à George-Sand) ont permis
de tester la solidité de la
chaîne d’accompagnement (lire
ci-contre). Nous avons rencontré
deux des locataires :
«Un de mes voisins voulait
rester sur le quartier et on lui
a trouvé un petit pavillon. Moi,
je souhaitais changer et avoir
un appartement plus grand
parce que j’ai trois enfants.»
Evelyne Truchet
Evelyne Truchet s’est installée
à Courteille après avoir
vécu 11 ans dans le même
appartement à Perseigne. Elle
dresse un premier bilan positif:
«Nous avions la possibilité
de déménager avec une entreprise,
mais nous l’avons fait
en famille parce que cela nous
arrangeait. J’ai trouvé l’appartement
très propre. Les voisins
nous saluent et le quartier est
très calme. Mes enfants, qui
sortaient peu, ont repris des
activités. Pour les prises en
charge, tout est conforme à
ce qui nous avait été dit.»
Philippe Baudoin voulait
également un logement plus
grand pour que ses trois
enfants bénéficient d’un réel
confort lorsqu’ils sont à la
maison : «Cela s’est fait assez
vite. Je n’avais pas pu aller à
la réunion publique, mais j’ai
pris rendez-vous et on m’a
tout expliqué sur les raisons
et les conditions de prise en
charge du relogement. Parmi
les propositions, il y avait ce
logement avec de l’espace et
des pièces qui correspondaient
bien à nos besoins. J’étais content
de partir de là-bas, même
si je ne souhaitais pas forcément
aller loin : je suis resté
en bordure du quartier et cela
me va pour le moment.»
Pour ces deux locataires, il
s’agit d’un relogement dit provisoire
avec le souhait (inscrit
sur le protocole signé avec le
propriétaire) de se voir proposer
un autre logement en
habitat individuel dans quelques
années.
Philippe Baudoin
Les étapes du relogement.
Elles sont résumées dans une «fiche pratique»
remise à chaque famille qui doit déménager.
Pour chaque immeuble ou groupe d’immeubles,
l’organisme HLM invite systématiquement à une
réunion publique tous les locataires concernés.
Le projet d’ensemble est alors présenté, et plus
particulièrement les constructions projetées.
Chaque famille reçoit un document qui précise
les conditions du relogement. Un entretien
individuel (obligatoire) entre le bailleur et le
locataire permet ensuite de fixer les souhaits
et les besoins du locataire et d’expliquer les
conditions de prise en charge des frais liés au
déménagement (il n’y a pas de nouveau dépôt
de garantie). L’organisme HLM doit ensuite
proposer au moins deux solutions de relogement
correspondant aux souhaits des locataires.
Lorsque celui-ci a choisi son nouveau
logement (il est prioritaire sur l’ensemble du
parc HLM) et a reçu son congé officiel pour
cause de démolition, il dispose d’un délai légal
de 6 mois pour déménager.
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