Sahel Dimanche - Nigerdiaspora
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Invité<br />
M. Laouali Chaibou, ministre Chargé des Relations avec les Institutions<br />
«A la date 31 décembre 2012, toutes les lois organiques et les lois d’application relatives<br />
aux institutions sont adoptées, alors que la date butoir est fixée au 30 mars 2013»<br />
Réalisée par Aïssa Abdoulaye Alfary<br />
Monsieur le ministre, voulez-vous tout<br />
d’abord nous faire la présentation de<br />
votre département ministériel, à travers<br />
notamment ses missions?<br />
Je profite de cette occasion pour remercier<br />
votre Journal d’avoir programmé notre<br />
département ministériel pour donner des<br />
informations relatives aux actions concrètes<br />
posées par le régime de la 7 ème République<br />
sur le plan des institutions. Pour revenir à<br />
votre question, je rappelle que le Ministère<br />
chargé des Relations avec les Institutions a<br />
pour mission de suivre les rapports entre le<br />
Gouvernement et les Institutions de la<br />
République et veiller au respect et à la<br />
bonne application des dispositions régissant<br />
les rapports entre le pouvoir exécutif et<br />
les différentes Institutions de la République.<br />
A ce titre, le Ministère suit les projets de textes<br />
soumis à l’Assemblée Nationale, tient<br />
informé le Premier ministre des réactions<br />
suscitées par l’examen de ces projets ;<br />
veille à l’application effective des recommandations<br />
faites au Gouvernement par les<br />
Institutions de la République; conçoit et<br />
entreprend toute action susceptible de<br />
créer, d’entretenir et de consolider un climat<br />
de bonne collaboration entre le gouvernement<br />
et les institutions de la République. Ce<br />
rôle d’interface entre le gouvernement et<br />
les institutions s’exerce en conformité avec<br />
le Programme de Renaissance du<br />
Président de la République, avec la<br />
Déclaration de Politique Générale du<br />
Premier ministre, Chef du Gouvernement,<br />
du 11 juin 2011 qui prévoit, entre autres,<br />
‘’de bâtir des institutions démocratiques fortes,<br />
crédibles et durables’’. Ces institutions<br />
constituent, en quelque sorte, le baromètre<br />
en matière de démocratie et d’Etat de Droit.<br />
Monsieur le ministre, pouvons-nous<br />
savoir les activités déjà menées par<br />
votre Ministère et le bilan que vous en<br />
tirez ?<br />
Il est important de rappeler que l’article 184<br />
de la Constitution nigérienne dispose que<br />
les lois organiques et les autres lois d’application<br />
devront être adoptées obligatoirement<br />
dans les deux premières années de la<br />
première législature. L’Assemblée nationale<br />
a été installée le 30 mars 2011, cela veut<br />
dire que nous avons jusqu’au 30 mars 2013<br />
pour adopter les différentes lois organiques<br />
et les lois d’application. Mais grâce à Dieu,<br />
au 31 décembre 2012 déjà, soit trois mois<br />
avant la date butoir, tout cela est terminé.<br />
Je ne me permets pas de dire que c’est un<br />
succès, mais en tout cas une obligation<br />
constitutionnelle rigoureusement respectée.<br />
Parlez-nous un peu de l’état de mise en<br />
place des institutions.<br />
Le Ministère chargé des Relations avec les<br />
Institutions prend une part active dans la<br />
mise en place des institutions, l’installation<br />
de certaines d’entre elles.<br />
Ainsi, par rapport à la mise en place des<br />
institutions, on peut se réjouir du fait que<br />
presque toutes les institutions sont fonctionnelles.<br />
Il s’agit notamment du Conseil<br />
de la République, de l‘Assemblée<br />
Nationale, de la Cour des Comptes, de la<br />
Haute Cour de Justice, du Conseil<br />
Economique Social et Cultuel (CESOC) et<br />
du Médiateur de la République.<br />
Il y a aussi les autres institutions, comme la<br />
Cour Constitutionnelle, le Conseil Supérieur<br />
de la Communication, ainsi que la<br />
Commission Nationale des Droits Humains.<br />
S’agissant du Conseil d’Etat et de la Cour<br />
de Cassation, les textes sont adoptés par<br />
l’Assemblée Nationale les 20 et 21 décembre<br />
2012 et ils sont en instance de promulgation.<br />
Comme vous venez de l’évoquer tantôt,<br />
votre département ministériel est<br />
l’interface entre le Gouvernement et<br />
les Institutions de la République.<br />
Quelles sont les relations que vous<br />
entretenez particulièrement avec<br />
l’Assemblée Nationale ?<br />
L’Assemblée Nationale est la principale<br />
institution avec laquelle nous travaillons.<br />
Elle exerce le pouvoir législatif<br />
dans notre pays, vote la loi, consent<br />
l’impôt et contrôle l’action gouvernementale.<br />
Elle est la représentation<br />
nationale. L’Assemblée Nationale a<br />
adopté plus de 116 projets de textes<br />
dont 25 de sa propre initiative. En effet,<br />
en dépit de nombreux projets de lois<br />
que le Gouvernement lui transmet pour<br />
adoption, elle a eu le temps de réfléchir<br />
à des préoccupations citoyennes, et a<br />
initié des propositions de loi qui ont été<br />
adoptées. Des questions écrites (5), des<br />
questions orales (4) et des questions d’actualité<br />
(2) ont été transmises aux membres<br />
du gouvernement sur des questions d’intérêt<br />
national. Le gouvernement a aussi<br />
répondu à cinq (5) interpellations et a été<br />
soumis à une (1) motion de censure par<br />
l’opposition.<br />
Je dois, au passage, féliciter les honorables<br />
députés pour le travail remarquable qui<br />
a été accompli en si peu de temps, et exprimer<br />
toute mon admiration pour le leadership<br />
du bureau de l’Assemblée Nationale.<br />
L’un des faits qui m’ont marqué en tant que<br />
ministre chargé des Relations avec les<br />
Institutions, c’est que quand il s’agit de textes<br />
créant des institutions de la République,<br />
l’opposition vote en faveur de ces textes. Je<br />
saisis cette occasion pour réitérer mes<br />
remerciements à l’endroit du groupe parlementaire<br />
de l’ARN qui fait très souvent<br />
preuve de discernement.<br />
Monsieur le ministre, quelles sont, entre<br />
autres, les activités menées concernant<br />
le renforcement des capacités d’action<br />
de votre département ministériel?<br />
Pour mieux assurer notre mission, mon<br />
départemant ministériel a jugé nécessaire<br />
d’entreprendre des actions de renforcement<br />
des capacités de ses cadres. Il a été organisé<br />
des séances d’autoformation des<br />
agents au sein du Ministère, autour de thématiques<br />
telles que l’historique des institutions;<br />
les différents types de régimes politiques;<br />
les rapports entre les pouvoirs législatif<br />
et exécutif dans la Constitution de la<br />
VII ème République; le partenariat publicprivé;<br />
les droits et devoirs des fonctionnaires<br />
de l’Etat. Nous avions également organisé<br />
des ateliers, en mai 2012 sous les thèmes<br />
‘’Des institutions fortes comme socles<br />
d’une bonne gouvernance’’, ‘’La<br />
Constitution de la VII ème République: les<br />
innovations apportées pour la recherche de<br />
la stabilité institutionnelle au Niger’’. Ces<br />
formations étaient destinées aux responsables<br />
des administrations publiques, aux<br />
institutions de l’Etat, aux collectivités territoriales,<br />
aux acteurs de la société civile et à la<br />
chefferie traditionnelle. Elles ont été centrées<br />
sur les différentes dispositions de la<br />
Constitution, afin que chacun puisse jouer<br />
sa partition. A l’issue de ces ateliers, des<br />
recommandations ont été adressées à la<br />
fois au gouvernement, à la classe politique<br />
et aux autres leaders d’opinion. Le renforcement<br />
de capacités, c’est aussi les missions<br />
d’échanges d’expériences effectuées<br />
dans certains pays de la sous-région,<br />
notamment au Sénégal, au Bénin, au<br />
Burkina Faso. Cette initiative a permis à<br />
notre ministère d’améliorer ses méthodes<br />
M. Laouali Chaibou<br />
d’intervention. En effet, l’instauration d’un<br />
climat sain entre les institutions n’est<br />
pas un objectif quantifiable, mais il<br />
constitue le socle d’une démocratie et<br />
d’une bonne gouvernance. Vous savez,<br />
les institutions sont le socle de la démocratie.<br />
Donc en plus de leur adoption, nous<br />
avons essayé de vulgariser ces textes à travers<br />
une série de conférences et de séminaires,<br />
en les élargissant aux cadres des<br />
autres institutions de façon à apporter notre<br />
contribution au développement de la culture<br />
démocratique.<br />
Votre département ministériel édite<br />
depuis peu un journal, ‘’La vie des institutions’’.<br />
Parlez-nous un peu de ce<br />
magazine ?<br />
Pour mieux faire connaitre au public nigérien<br />
les différentes institutions de la 7 ème<br />
République, le Ministère a effectivement<br />
créé, en 2012, un journal trimestriel dénommé<br />
‘’La Vie Des Institutions’’. Cette initiative<br />
découle des missions de notre ministère<br />
comme indiqué. Notre ambition, c’est aussi<br />
de constituer un trait d’union entre les<br />
Institutions de l’Etat et le grand public, le<br />
monde scolaire, les milieux d’affaires, les<br />
autres institutions, les collectivités territoriales,<br />
les milieux diplomatiques, les organisations<br />
internationales. A cet effet, trois<br />
revues ont été éditées sur les quatre prévues.<br />
Monsieur le ministre, quelle appréciation<br />
faites-vous des actions menées par<br />
notre pays dans le cadre de la bonne<br />
gouvernance?<br />
Je crois pouvoir dire de façon claire et nette<br />
que le Gouvernement de la 7 ème République<br />
a accompli ce qu’il doit faire au cours de<br />
ces deux premières années. Notre pays est<br />
bien gouverné. Aujourd’hui, nous savons<br />
que la sécheresse ne rime plus avec la<br />
famine. Cette conviction du Président de la<br />
République est largement partagée par les<br />
Nigériens. J’en veux pour preuves toutes<br />
les actions hardies et promptes que les<br />
autorités ont prises pour juguler la crise alimentaire<br />
de 2012 et atténuer les souffrances<br />
des populations. A l’analyse du fonctionnement<br />
des institutions, je me permets<br />
d’affirmer que Son Excellence Monsieur<br />
Président de la République, Elhadji<br />
Issoufou Mahamadou, dirige le pays avec<br />
toutes les qualités d’un bon père de famille.<br />
Cette opinion est d’autant vraie qu’aucune<br />
personne n’est inquiétée ou arrêtée depuis<br />
deux ans pour ses opinions. Par rapport à<br />
cette question, le Président de la<br />
République a signé la Déclaration de la<br />
Montagne de la Table qui vise à ‘’abolir les<br />
lois sur la diffamation et l’injure publique, et<br />
Archives/ONEP<br />
à replacer la liberté de la presse au cœur<br />
des discussions’’. Cela a permis au Niger<br />
de réaliser un véritable palmarès en matière<br />
de liberté de presse en se hissant à la<br />
29 ème place sur les 179 pays classés, soit<br />
une progression de 75 points. La lutte contre<br />
la corruption est en train d’être menée<br />
avec dextérité et respect de la règle de<br />
droit, tout en évitant la chasse à l’homme ou<br />
le règlement de comptes. Dans ce domaine,<br />
par rapport à l’indice de perception, le<br />
Niger a fait un bond de 21 points, même si<br />
certains acteurs de la société civile ont tendance<br />
à faire croire que les progrès ne sont<br />
pas très sensibles. Les spécialistes en la<br />
matière savent les efforts que le<br />
Gouvernement est en train de déployer<br />
pour asseoir une politique de lutte contre la<br />
corruption de façon structurelle, un travail<br />
qui doit être conçu dans la durée et de<br />
façon permanente. Les organisations internationales<br />
compétentes en la matière ont<br />
salué à l’unanimité cet effort, cette vision.<br />
Les actions du Président de la République<br />
se voient dans tous les domaines.<br />
La crédibilité retrouvée de l’Etat est<br />
incontestable. A titre d’illustration, au cours<br />
de la table-ronde tenue à Paris pour la<br />
recherche des appuis complémentaires<br />
pour le financement du PDES, le Niger a<br />
obtenu plus d’appuis financiers qu’il n’en a<br />
sollicité. Je pense que les actions du gouvernement,<br />
en particulier du Président de la<br />
République, ont produit des fruits assez<br />
remarquables.<br />
Pour ce qui est de la mobilisation des<br />
ressources financières par l’Etat et les<br />
partenaires au développement, il se<br />
pose un problème lié à la faible capacité<br />
de l’administration à consommer les<br />
crédits. Est-ce que cela ne va pas entraver<br />
certains objectifs visés par le<br />
Gouvernement ?<br />
Effectivement, l’administration reste toujours<br />
tributaire d’une insuffisance qui n’a<br />
que trop duré, à savoir la faible capacité à<br />
élaborer des projets et à consommer les<br />
crédits. En 2013, c’est le principal challenge<br />
du gouvernement. Incha Allah, ce défi sera<br />
relevé et cette tare endémique sera éradiquée.<br />
Le problème de non consommation<br />
de crédits trouvera une solution en 2013.<br />
Un certain nombre des mesures vont être<br />
prises, à savoir les procédures de passation<br />
qui sont déjà en train d’être revisitées;<br />
les structures et services compétents<br />
seront restructurés et renforcés; les divisions<br />
de passation seront érigées en directions<br />
pour plus de professionnalisme et de<br />
résultats ; la consommation de crédits est<br />
désormais considérée comme un critère<br />
majeur de performance à tous les niveaux,<br />
il faut que les gens sachent que la non<br />
consommation ne sera plus considérée<br />
comme une faiblesse structurelle, mais<br />
comme une défaillance, voire une obstruction<br />
à la réalisation du Programme de<br />
Renaissance pour lequel le Président de la<br />
République a été élu. Tout sera traité en<br />
conséquence.<br />
Votre mot de la fin, Monsieur le<br />
ministre<br />
Que chaque Nigérien se souvienne au quotidien<br />
de cette citation du Président de la<br />
République, SEM. Issoufou Mahamadou,<br />
qui disait ceci lors du message du nouvel<br />
an 2013: ‘’Notre pays est promis à un bel<br />
avenir, si nous arrivons à maintenir la paix,<br />
à stabiliser et à consolider les institutions<br />
démocratiques à travers notamment la promotion<br />
de la bonne gouvernance’’.<br />
Page 11 11 janvier 2013 <strong>Sahel</strong> <strong>Dimanche</strong>