Sahel Dimanche - Nigerdiaspora
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Economie<br />
Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF)<br />
Le Niger se dote d’un instrument approprié de lutte<br />
Mieux connaître la CENTIF à travers ses<br />
structures, sa mission et ses attributions<br />
La CENTIF a été créée par la loi 2004-41<br />
du 08 juin 2004. Elle a été instituée par le<br />
Décret n°2004-262 /PRN/ME/F du 14 septembre<br />
2004, portant création, organisation et<br />
fonctionnement d’une Cellule Nationale de<br />
Traitement des Informations Financières (CEN-<br />
TIF). La Cellule Nationale de Traitement des<br />
Informations Financières (CENTIF) est un service<br />
administratif placé sous l’autorité du ministre<br />
chargé des Finances, doté de l’autonomie<br />
financière et d’un pouvoir de décision autonome<br />
sur les matières relevant de sa compétence.<br />
Sa mission est de recueillir et de traiter le<br />
renseignement financier sur les circuits de blanchiment<br />
de capitaux et de financement du terrorisme.<br />
A ce titre, elle est chargée, notamment de recevoir,<br />
d’analyser et de traiter les renseignements<br />
propres à établir l’origine des transactions ou la<br />
nature des opérations faisant l’objet de déclarations<br />
de soupçons auxquelles sont astreintes<br />
les personnes assujetties; elle reçoit également<br />
toutes autres informations utiles nécessaires à<br />
l’accomplissement de sa mission, notamment<br />
celles communiquées par les autorités de<br />
Par Seini Seydou Zakaria<br />
La président de la CENTIF prenant part à une rencontre internationale<br />
Stratégie nationale de Lutte contre le Blanchiment des<br />
Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT)<br />
Pour l’émergence d’un système économique et<br />
financier performant, fiable et transparent<br />
La stratégie nationale,<br />
après avoir recensé les<br />
lacunes et insuffisances<br />
majeures, propose les actions<br />
concrètes à entreprendre en<br />
vue de les corriger et améliorer<br />
de ce fait le fonctionnement<br />
du dispositif dans son<br />
ensemble. En d’autres termes,<br />
la stratégie nationale<br />
vise à améliorer le fonctionnement<br />
des trois volets du<br />
dispositif, à savoir le volet préventif<br />
constitué des assujettis,<br />
le volet répressif représenté<br />
par les autorités de poursuites<br />
pénales et l’interface entre les<br />
deux qu’est la CENTIF<br />
appuyée, en cela, par les<br />
autorités de contrôle et de supervision et<br />
les associations professionnelles des assujettis.<br />
Elle se décline en objectifs et axes<br />
stratégiques (opérationnels) et en plans<br />
d’actions de la mise en œuvre des mesures<br />
préconisées.<br />
L’objectif global recherché à travers la définition<br />
d’une stratégie nationale de LBC/FT<br />
est l’émergence d’un système économique<br />
et financier performant, fiable et transparent,<br />
des institutions démocratiques solides<br />
et d’une administration publique basée sur<br />
le mérite, parce que débarrassée de la corruption.<br />
L’atteinte de cet objectif global permettra<br />
assurément un développement<br />
équilibré, profitable aux couches les plus<br />
vulnérables de la Nation, en conformité<br />
avec les normes internationalement admises.<br />
Le document est organisé en cinq grandes<br />
parties. La première partie présente succinctement<br />
les objectifs de la stratégie<br />
nationale de LBC/FT pour le Niger. La<br />
deuxième dresse un état des lieux des<br />
actions de lutte contre ces fléaux, engagées<br />
au niveau international, régional et<br />
national. La troisième résume les acquis et<br />
les vulnérabilités du Niger en la matière,<br />
tandis que la quatrième traite des objectifs<br />
et axes stratégiques de la stratégie. Enfin,<br />
la dernière partie propose une mise en<br />
œuvre de la stratégie nationale basée sur<br />
un plan d’actions et une estimation des<br />
coûts y afférents, et le suivi évaluation de la<br />
mise en œuvre.<br />
La stratégie Nationale est une démarche<br />
transversale et dynamique. De ce fait, tout<br />
changement de l’environnement y afférent<br />
devrait se traduire par des ajustements aux<br />
objectifs et axes stratégiques définis. Ce<br />
travail de mise à jour devrait se faire lors<br />
des revues à mi-parcours, sur une périodicité<br />
annuelle, à la charge du Comité de pilotage.<br />
Le Comité de pilotage, la CENTIF et<br />
le CNCA-LBCFT devront coordonner leurs<br />
efforts dans la mise en œuvre de la stratégie,<br />
en particulier dans la recherche des<br />
financements indispensables à la mise en<br />
œuvre des activités programmées.<br />
La stratégie nationale ainsi définie devrait<br />
concourir à une lutte efficace et efficiente<br />
contre le blanchiment, le financement du<br />
terrorisme, la corruption et toutes formes de<br />
délinquance économique et financière. Le<br />
résultat attendu au terme de la stratégie<br />
devra s’apprécier à travers son impact sur<br />
la croissance et le développement, dans la<br />
mesure où elle doit contribuer à l’assainissement<br />
des finances publiques et la protection<br />
de l’intégrité du système financier.<br />
Seini Seydou Zakaria<br />
contrôle, ainsi que les officiers de police judiciaire<br />
; elle peut demander la communication,<br />
par les assujettis, ainsi que par toute personne<br />
physique ou morale, d’informations détenues<br />
par eux et susceptibles de permettre d’enrichir<br />
les déclarations de soupçons ; elle effectue ou<br />
fait réaliser des études périodiques sur l’évolution<br />
des techniques utilisées aux fins du blanchiment<br />
de capitaux au niveau du territoire<br />
national. Elle émet également des avis sur la<br />
mise en œuvre de la politique de l’Etat en<br />
matière de lutte contre le blanchiment de capitaux.<br />
A ce titre, elle propose toutes réformes<br />
nécessaires au renforcement de l’efficacité de<br />
la lutte contre le blanchiment de capitaux.<br />
En outre, la CENTIF élabore des rapports<br />
périodiques, au moins une fois par trimestre, et<br />
un rapport annuel, qui analysent l’évolution des<br />
activités de lutte contre le blanchiment de capitaux<br />
au plan national et international, et procède<br />
à l’évaluation des déclarations recueillies.<br />
Ces rapports sont soumis au ministre chargé<br />
des finances et à la BCEAO.<br />
La CENTIF est composée de six (6) membres,<br />
nommés par décret, à savoir un haut fonctionnaire<br />
issu soit de la direction des Douanes, soit<br />
de la direction du Trésor, soit de la direction des<br />
Impôts, détaché par le Ministère chargé des<br />
Finances, et qui assure la présidence de la<br />
CENTIF; un magistrat spécialisé dans les questions<br />
financières, détaché par le Ministère chargé<br />
de la Justice ; un haut fonctionnaire de la<br />
Police Judiciaire, détaché par le Ministère chargé<br />
de la Sécurité; un représentant de la<br />
BCEAO, assurant le secrétariat de la CENTIF ;<br />
un chargé d’enquêtes, inspecteur des services<br />
des Douanes, détaché par le Ministère chargé<br />
des Finances ; Un chargé d’enquêtes, officier<br />
de Police ¨Judiciaire, détaché par le Ministère<br />
chargé de la Sécurité.<br />
Les membres de la CENTIF exercent leurs<br />
fonctions, à titre permanent, pour une durée de<br />
trois ans, renouvelable une fois. Ils prêtent serment<br />
avant d’entrer en fonction. A ces membres<br />
statutaires s’ajoute un personnel technique<br />
d’appui.<br />
Dans le cadre des enquêtes visant à confirmer<br />
les soupçons, la CENTIF peut recourir à des<br />
correspondants au sein des services de Police,<br />
de la Gendarmerie, des Douanes, des services<br />
judiciaires et de tout autre service public dont le<br />
concours est jugé utile.<br />
Outre le cabinet de la Présidente, la CENTIF<br />
comprend un Secrétariat Général, un<br />
Département des affaires juridiques et de la<br />
coopération, un Département des enquêtes<br />
policières et de renseignements, un<br />
Département des enquêtes administratives et<br />
financières, un Département informatique et de<br />
la documentation, et un Département des affaires<br />
administratives et financières.<br />
Notons qu’un dispositif efficace de lutte contre<br />
le blanchiment des capitaux et le financement<br />
du terrorisme, ainsi qu’une Cellule de renseignement<br />
financier active et dynamique sont<br />
gages de bonne gouvernance.<br />
Des partenaires actifs et<br />
fiables<br />
Dans l’accomplissement de sa mission, la<br />
CENTIF travaille avec plusieurs partenaires. Il<br />
s’agit notamment des personnes assujetties à<br />
la lutte contre l’enrichissement illicite, le blanchiment<br />
d’argent et autres crimes financiers<br />
(LBC/FT), à savoir la Justice, les Forces de<br />
Défense et de Sécurité ainsi que les autres<br />
CRFs. En outre, la CENTIF reçoit un appui<br />
technique et financier des partenaires au développement,<br />
à savoir la GIABA, l’ONUDC,<br />
l’Ambassade des USA, la Coopération belge, la<br />
Coopération française, l’Union Européenne, la<br />
Banque mondiale, le FMI, la BCEAO<br />
Il faut préciser que la CENTIF n’est pas compétente<br />
en matière de lutte contre l’enrichissement<br />
illicite. Toutefois, elle peut connaitre l’enrichissement<br />
illicite seulement en tant qu’infraction<br />
sous-jacente au blanchiment des capitaux<br />
et/ou de financement du terrorisme.<br />
Page 12 11 janvier 2013 <strong>Sahel</strong> <strong>Dimanche</strong><br />
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