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Sahel Dimanche - Nigerdiaspora

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Message<br />

Première session ordinaire du comité pilotage du Programme de<br />

Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest au titre de l’année 2013<br />

Impliquer les toutes les parties prenantes dans la réalisation des objectifs du PPAAO<br />

Professeur, pouvez-vous nous présenter<br />

le Conseil National de la Recherche<br />

Agronomique (CNRA) et les structures<br />

avec lesquelles il travaille ?<br />

Merci de m’avoir donné la parole. Le Conseil<br />

National de la Recherche Agronomique est<br />

une structure créée par décret présidentiel en<br />

juillet 2007. Il a pour mission essentielle de<br />

coordonner la recherche agricole nationale,<br />

parce que notre pays a plusieurs intervenants<br />

dans ce domaine. Les structures sont<br />

notamment l’INRAN, la Faculté d’Agronomie<br />

et les autres structures universitaires dans<br />

lesquelles s’exercent des actions de recherche<br />

agricole, qu’il s’agisse de la Faculté des<br />

Lettres, la Faculté de Droit, de l’Institut<br />

Isotope, de l’IRSH etc. Toutes ces structures<br />

œuvrent d’une façon ou d’une autre dans la<br />

recherche agricole. En effet, à coté de ces<br />

structures nationales, il y a des structures<br />

régionales comme le centre AGRYMET, et<br />

des structures internationales, en l’occurrence<br />

l’ICRISAT. A cela viennent s’ajouter des<br />

structures d’organisation paysanne qu’on ne<br />

peut pas mettre à l’écart de la recherche. Ce<br />

sont les ONG, le RECA et les projets de<br />

développement rural. Ainsi, il est tout à fait<br />

normal que l’Etat essaye de coordonner tout<br />

ce beau monde-là. Le CNRA est également<br />

chargé de rechercher des financements pour<br />

les activités de recherche agricole, de diffusion<br />

de technologie agricole, ainsi que pour<br />

les activités de formation d’acteurs dans le<br />

domaine agricole. Il veille à ce que les<br />

recommandations du gouvernement soient<br />

suivies. Le CNRA est une espèce d’interface<br />

entre les structures de recherche et les partenaires<br />

techniques et financiers.<br />

Quels sont les objectifs et les secteurs<br />

d’intervention du Programme de<br />

Productivité Agricole en Afrique de<br />

l’Ouest qui tient sa première session ordinaire<br />

du comité de pilotage au titre de<br />

l’année 2013 ?<br />

Le Programme de Productivité Agricole en<br />

Afrique de l’Ouest (PPAAO) est un programme<br />

régional qui existe dans tous les pays<br />

membres de la CEDEAO. L’objectif fondamental<br />

du projet est de contribuer à l’augmentation<br />

de la productivité agricole dans les<br />

filières majeures des pays participants. La<br />

première phase du projet vise à générer et à<br />

accélérer l’adoption de technologies améliorées<br />

pour les principaux produits agricoles<br />

prioritaires des pays de la sous-région. Il s’agit<br />

des fruits et légumes ; de la banane plantain<br />

; de la pisciculture, des racines et tubercules<br />

; des céréales sèches, du riz ; du<br />

Le Secrétaire général du Ministère de<br />

l’Agriculture, M. Illa Djimrao, a présidé<br />

hier à Niamey, à Africa Hall, la première<br />

session ordinaire du comité de pilotage<br />

du Programme de Productivité<br />

Agricole en Afrique de l’Ouest au titre de<br />

l’année 2013. L'objectif de cette session de<br />

ce comité de pilotage, qui a regroupé l’ensemble<br />

des acteurs impliqués dans le projet,<br />

est d'examiner et d'approuver le Plan<br />

de Travail et Budget Annuel (PTBA 2013)<br />

et faire le bilan des réalisations physiques<br />

et financières du PTBA 2012.<br />

Le Programme de Productivité Agricole en<br />

Afrique de l'Ouest PPAAO/WAAPP- Niger<br />

est financé par la Banque Mondiale pour<br />

un montant de 33 millions de dollars US,<br />

soit environ 14 milliards 800 millions de<br />

FCFA. Il a pour mission principale de<br />

contribuer à l'augmentation de la productivité<br />

agricole dans les filières majeures des<br />

pays participants. En effet, au cours de sa<br />

première phase, le Programme a pour<br />

objectif, d'une part, de générer des nouvelles<br />

technologies, et d'autre part, d'accélérer<br />

l'adoption de technologies améliorées<br />

pour les principaux produits agricoles prioritaires<br />

des pays de la sous-région.<br />

Dans le discours qu’il prononcé à l’ouverture<br />

des travaux, le Secrétaire général du<br />

Ministère de l’Agriculture, M. Illa Djimrao,<br />

a précisé que ‘’notre pays a opté pour le<br />

secteur de l'élevage, et ce à travers un<br />

Centre National de Spécialisation en<br />

Elevage (CNS EL) qui deviendra un centre<br />

d'excellence pour toute la sous-région<br />

ouest-africaine. Dans cette optique, il a<br />

annoncé que l'équipe des scientifiques pluridisciplinaires<br />

chargés d'animer le Centre<br />

National de Spécialisation en Elevage<br />

(CNS EL) et le coordonnateur ont été nommés.<br />

En outre, le Centre National de<br />

Spécialisation en Elevage travaillera à partir<br />

de quatre sites : à Niamey, au<br />

Laboratoire d'Alimentation et de Nutrition<br />

Animales de l'INRAN, au LABOCEL, au<br />

Laboratoire d'insémination artificielle de la<br />

Faculté d'Agronomie de l'Université Abdou<br />

Moumouni de Niamey) ; à l'intérieur du<br />

pays, à travers les stations spécialisées de<br />

Toukounous (pour la multiplication et la diffusion<br />

des bovins de race Azawak), à<br />

Maradi (pour la multiplication et la diffusion<br />

de la chèvre rousse) et aux Stations<br />

CERRA de l'INRAN à Kollo et Tahoua<br />

(pour l'alimentation animale).<br />

Selon le bilan des réalisations physiques et<br />

financières, le PPAAO/WAAPP-Niger a<br />

financé, à travers ses différentes agences<br />

d'exécution, de multiples activités, dont la<br />

production de 190 tonnes de semences<br />

certifiées de sorgho et de niébé dans les<br />

régions de Tahoua, Maradi, Zinder, Dosso<br />

et Tillabéry. Conformément aux programmes<br />

de l'Initiative 3N, les Nigériens<br />

Nourrissent les Nigériens du Président de<br />

la République SEM. Issoufou<br />

Mahamadou, le PPAAO a appuyé 6249<br />

riziculteurs avec 40 tonnes de semences<br />

de riz gambiaca. Cet appui, a dit le<br />

Secrétaire général du Ministère de<br />

l’Agriculture, permettra d'emblaver 1350 ha<br />

avec un doublement des rendements par<br />

rapport à nos variétés locales.<br />

Autres actions majeures réalisées par le<br />

bétail, de la viande et du maïs<br />

dans les pays de la Communauté<br />

Economique des Etats de<br />

l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).<br />

Pour le Niger, c’est la filière bétail<br />

et viande qui est retenue, avec la<br />

mise en place d’un Centre<br />

National de Spécialisation en<br />

Elevage qui deviendra un centre<br />

d’excellence pour la sous-région.<br />

S’agissant des secteurs d’intervention<br />

du PPAAO, il faut signaler<br />

d’abord la recherche, la formation,<br />

la vulgarisation dans le domaine<br />

de l’élevage et de l’agriculture.<br />

En outre, l’amélioration de la productivité<br />

agricole ne peut pas se<br />

faire sans une recherche. C’est<br />

pourquoi elle est un volet important<br />

du programme de productivité<br />

Agricole en Afrique de l’Ouest.<br />

Elle couvre près de 80%, voire<br />

90% du financement. Cette recherche a deux<br />

volets : une recherche dite commanditée,<br />

Pr Abdoulaye Soumana Gouro<br />

C’est dire qu’une ONG pourra postuler si elle<br />

peut aider le Niger à diffuser une technologie.<br />

confiée à des structures spécialisées dès Les organisations des producteurs de<br />

lors qu’il s’agit d’un domaine précis. Notre<br />

pays a choisi le domaine de l’élevage dans<br />

lequel il tire un avantage comparatif. C’est<br />

justement la raison pour laquelle le Centre<br />

National de Spécialisation en Elevage a été<br />

créé. Au Burkina Faso, ce sont les fruits et les<br />

légumes qui sont identifiés comme avantage<br />

comparatif; au Bénin, c’est le maïs ; et au<br />

Nigéria, le poisson ; les racines et tubercules<br />

en Côte-d’Ivoire. De ce fait, le CNSE est<br />

semences peuvent contribuer et compétir<br />

dans ce cas là. Et le projet va leur donner les<br />

moyens pouvant permettre la bonne conduite<br />

des activités. A ce sujet, nous aurons certainement<br />

beaucoup de candidatures et on<br />

va peut-être prendre quatre (4) ou cinq (5)<br />

équipes de recherche et/ou de vulgarisation,<br />

ou de diffusion de technologies. Il y a entre<br />

25 millions et 100 millions qu’on peut donner<br />

par équipe de recherche.<br />

appelé à mener des activités précisément en<br />

élevage, en collaboration avec des structures Monsieur le Secrétaire Exécutif du<br />

comme l’INRAN, le département de nutrition Conseil National de la Recherche<br />

animale, la faculté d’Agronomie, le LABOCE, Agronomique, parlez-nous aussi des<br />

le centre de multiplication de bétail. Le<br />

deuxième volet regroupe toutes les recherches<br />

basées sur des appels à proposition,<br />

autrement dit ce sont des activités de recherche<br />

qui se feront sur une base compétitive.<br />

Cela veut dire aussi qu’on identifie des thèmes<br />

porteurs dans le pays. Pour le cas du<br />

Niger, le secteur de l’élevage ne fait pas partie,<br />

parce qu’il a un fonds rien que pour les<br />

recherches agronomiques. Mais pour les autres<br />

secteurs, on fait un appel à proposition<br />

pour que des équipes de recherche puissent<br />

compétir, et on leur donnera les moyens de<br />

conduire des activités de recherche pour<br />

pouvoir générer des technologies. Ces<br />

appels à proposition, il faut que je le précise,<br />

ne concernent pas uniquement la recherche<br />

en tant que elle, mais englobent aussi des<br />

fonds compétitifs dans le cadre du<br />

Programme de Productivité Agricole en<br />

Afrique de l’Ouest.<br />

Ces fonds compétitifs font au total, pour les<br />

cinq années, plus de 3 milliards et demi de<br />

FCFA et le projet tout entier fait 13 à 15<br />

milliards. Nous venons de lancer un appel<br />

concernant le niébé et l’oignon qui, vous le<br />

savez, sont des cultures porteuses dans<br />

notre pays. Cet appel est aussi valable pour<br />

les autres produits puisque dans les semaines<br />

à venir, nous allons nous réunir, en collaboration<br />

avec les paysans, pour identifier les<br />

thèmes porteurs concernant les céréales.<br />

Après quoi, nous allons lancer les appels à<br />

proposition. Ce financement prend en charge<br />

les activités de recherche, la formation et les<br />

équipements des structures bénéficiaires.<br />

activités de diffusion de technologie agricole.<br />

PPAAO/WAAPP-Niger, c'est l'atteinte de<br />

résultats louables pour l'adoption de la<br />

technologie dite des sacs PICS de triple<br />

ensachage qui permet une meilleure<br />

conservation du niébé. Grâce à cette technologie,<br />

20 à 80% de la production de<br />

niébé souvent perdus pour cause d'attaques<br />

parasitaires seront sauvés, a-t-il<br />

indiqué. En outre, dans le cadre de la lutte<br />

anti acridienne, le PPAAO a contribué au<br />

financement des opérations de lutte terrestres<br />

et aériennes dans le Nord Aïr, le Nord<br />

N'Gourti et le Nord Tahoua, ce qui a permis<br />

de traiter 11 665 ha. En termes d'exécution<br />

budgétaire, le PPAAO a engagé, en 2012,<br />

plus de 1 milliard 500 millions de FCFA. Au<br />

cours de ces assises, les participants examineront<br />

les actions proposées par les<br />

points focaux et formuleront des observations<br />

en vue d'améliorer la qualité du document<br />

soumis à leur appréciation.<br />

Hassane Daouda<br />

Pr Abdoulaye Soumana Gouro, Secrétaire Exécutif du Conseil National de la Recherche Agronomique(CNRA)<br />

«Les perspectives sont heureuses, car nous envisageons déjà d’investir énormément dans la formation universitaire»<br />

Quelle est la relation entre le Conseil<br />

National de la Recherche Agronomique et<br />

le Programme de Productivité Agricole en<br />

Afrique de l’Ouest ?<br />

Le Conseil National de la Recherche<br />

Agronomique doit, lorsqu’il sera opérationnel,<br />

gérer le projet. Pour l’instant, c’est le PAC qui<br />

gère ce projet parce que le CNRA n’a pas<br />

encore de local. Lorsque nous aurons des<br />

bureaux et un manuel de procédure de gestion<br />

administrative et financière, le CNRA va<br />

récupérer le projet. Je voudrai dire que le<br />

Conseil National de la Recherche<br />

Agronomique est une structure étatique qui<br />

va gérer le PPAAO certes, tout en cherchant<br />

d’autres financements. A ce niveau, il faut<br />

ajouter que l’Etat contribue, en ce qui concerne<br />

les fonds compétitifs. L’année dernière,<br />

nous avons eu 160 millions et cette année,<br />

c’est au total 460 millions reçus de la part de<br />

l’Etat. Il s’agit, à terme, de créer au sein du<br />

CNRA un fonds national de la recherche<br />

agronomique pour continuer à financer des<br />

activités de recherche, de vulgarisation et de<br />

développement sur une base compétitive.<br />

Quelles sont les perspectives pour le<br />

CNRA et le PPAAO ?<br />

Les perspectives sont heureuses, car nous<br />

envisageons déjà d’investir énormément<br />

dans la formation universitaire. Dans ce<br />

sens, le projet a prévu de former environ 73<br />

masters et PHD dans les trois (3) années à<br />

venir. Une importante activité de formation de<br />

courte durée sera prévue à l’intention des<br />

producteurs. A cela s’ajoutent des visites<br />

dans des pays où les technologies sont plus<br />

développées. Nous allons nous inspirer de<br />

ces technologies pour aider nos producteurs.<br />

Beaucoup d’activités seront également faites<br />

en matière de normalisation. Nous allons<br />

réhabiliter le laboratoire national vétérinaire<br />

(LABOCEL), le laboratoire d’insémination<br />

artificielle de la faculté d’agronomie, le laboratoire<br />

d’alimentation de bétail de l’INRAN.<br />

Bref, toutes les structures de multiplication<br />

du bétail. Le Programme de Productivité<br />

Agricole en Afrique de l’Ouest pourra parfaitement<br />

accompagner l’Initiative 3N, s’il est<br />

bien géré. Par ailleurs, il faut aussi mentionner<br />

que les jeunes qui vont aller en formation<br />

travailleront sur les préocupations majeures<br />

du projet. A la fin du projet, ces jeunes vont<br />

continuer leur carrière dans les structures de<br />

recherche de l’Etat, car le souci de rupture de<br />

travail a été déjà soulevé par les acteurs.<br />

Réalisée par Laoualy Souleymane<br />

Page 23 11 janvier 2013 <strong>Sahel</strong> <strong>Dimanche</strong><br />

DR

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