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Tuber<br />
culose<br />
Poster n°2<br />
DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE<br />
PAR INTRADERMO-RÉACTION<br />
Dr Yves MOREAU - Dr Micha ROUMIANTZEFF - Dr Jean-François SALUZZO<br />
Origine du procédé<br />
En 1880, Robert KOCH annonçait au monde avoir trouvé un médicament capable de soigner la<br />
tuberculose. Pendant près d’un an, il refusa de décrire le produit miracle, et ce n’est que sous la<br />
pression internationale, qu’il révélera la composition de «la lymphe de KOCH», qui plus tard deviendra<br />
la « tuberculine ». KOCH précisait : « j’ai décrit une substance dont l’effet est de rendre les animaux<br />
de laboratoire résistants à l’inoculation du bacille, et dans le cas d’animaux déjà infectés, d’arrêter le<br />
processus tuberculeux ». Le monde entier était enthousiaste. L’Anglais, Sir Joseph LISTER, ayant<br />
rendu visite à KOCH affirmait : « nous pouvons comparer la lymphe de KOCH à la vaccination de<br />
PASTEUR contre le charbon, une seule injection entraîne une immunité totale contre la <strong>maladie</strong> ».<br />
L’équipe pasteurienne adressera un message de félicitations à KOCH pour cette grande découverte.<br />
Les malades qui quittaient la Riviera française et son climat réparateur pour se précipiter à Berlin<br />
furent fort déçus : la tuberculine ne guérissait pas la tuberculose. Chez certains malades, elle provoquait<br />
de sévères réactions d’hypersensibilité. Le prestige du grand savant sera terni. KOCH sera accusé de<br />
charlatanisme. Toutefois, la tuberculine sera utilisée comme réactif pour établir le diagnostic d’une<br />
infection par le bacille de la tuberculose. En 1891, KOCH décida finalement de décrire son produit :<br />
«mon nouveau remède contre la tuberculose n’est rien d’autre qu’un extrait de bacille dans de la glycérine».<br />
La préparation de la tuberculine<br />
La tuberculine de KOCH universellement<br />
employée était une concentration au 1/10 ème de<br />
cultures «vieillies» de bacille de KOCH, filtrées<br />
et stérilisées par la chaleur. Les laboratoires<br />
ont associé souches humaines et souches<br />
vétérinaires cultivées puis stérilisées par la<br />
chaleur et le formol et filtrées. La conservation<br />
est assurée par une quantité importante de<br />
glycérine. Les tuberculines modernes sont<br />
purifiées. (Dérivé protéique purifié ou PPD)<br />
Les usages de la tuberculine<br />
La tuberculine est utilisée pour le dépistage de<br />
la <strong>maladie</strong> installée chez l’homme et chez<br />
certains animaux et chez l’homme, pour le<br />
suivi de la prise vaccinale après administration<br />
du vaccin BCG. (cf. poster n°4).<br />
Les cellules immunologiques de l’individu<br />
tuberculeux, humain ou animal, sensibilisées par<br />
l’administration de tuberculine se mobilisent.<br />
C’est la réaction d’hypersensibilité retardée.<br />
Les principaux tests tuberculiniques<br />
• La cuti-réaction : en 1907, Von PIRQUET<br />
observe qu’une goutte de produit déposée sur<br />
une scarification de la peau entraine une réaction<br />
cutanée : une «allergie» témoin de l’infection<br />
bacillaire. Les résultats sont lus 48 heures<br />
plus tard.<br />
• L’intradermo-réaction : en 1907, MANTOUX<br />
préconise l’administration de tuberculine à<br />
l’aide d’une seringue munie d’une aiguille<br />
courte ne dépassant pas le derme. Malgré les<br />
difficultés d’injection, l’intradermo de MANTOUX<br />
reste, aujourd’hui la méthode de référence<br />
chez l’homme et est utilisée dans le monde<br />
entier. Elle est également largement utilisée<br />
chez l’animal (cf. poster n°3).<br />
• La percuti-réaction de MORO-HAMBURGER<br />
utilise une tuberculine plus concentrée<br />
appliquée sur la peau du sujet. La percutiréaction<br />
a évolué vers un dispositif plus<br />
moderne, le «timbre tuberculinique» appliqué<br />
sur la peau après désinfection (travaux du<br />
Docteur Charles MÉRIEUX).<br />
• Pendant plusieurs dizaines d’années le test<br />
tuberculinique par multipuncture de l’Institut<br />
MÉRIEUX a été très largement utilisé en France<br />
et aux Amériques. Il permettait une administration<br />
beaucoup plus aisée que l’injection intradermique<br />
de MANTOUX car bien accepté par<br />
les jeunes enfants.<br />
Evolution du test : le TB derma test<br />
Une collaboration animée par Lyon Biopole a<br />
pour objectif la mise au point d’un test spécifique,<br />
sensible et d’application facile, essentiellement<br />
pour le dépistage de la tuberculose latente.<br />
© Le monde illustré 29-XII-1890 - Bibliothèque des Arts Décoratifs. PARIS - Photo : J.L. CHARMET<br />
Robert KOCH<br />
( 1843-1910)