La réinsertion scolaire des enfants soldats en Ouganda - ADEA
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! Le personnel<br />
<strong>La</strong> politique de l'école étant d'avoir 40 élèves par <strong>en</strong>seignant, l’école avait<br />
besoin de 52 <strong>en</strong>seignants. Toutefois, <strong>en</strong> raison d’un personnel insuffisant, le<br />
ratio élève-<strong>en</strong>seignant était très élevé. Le tableau suivant indique le nombre<br />
d’élèves par classe <strong>en</strong> 1987.<br />
Classes : 1 2 3 4 5 6 7<br />
Nb. d’élèves : 181 143 212 120 186 115 100<br />
Pour résoudre ce problème, le recrutem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>sif d’<strong>en</strong>seignants fut mis<br />
<strong>en</strong> oeuvre avec l’aide du ministère de l’Education.<br />
! Problèmes de discipline<br />
Les problèmes de discipline à l’école étai<strong>en</strong>t variés. Comme on l’a déjà noté,<br />
il était fréqu<strong>en</strong>t que les Kadogos s’<strong>en</strong>fui<strong>en</strong>t pour retourner à leurs unités d’origine.<br />
Au début un certain laxisme administratif leur permettait de s’échapper<br />
ainsi, mais après la mise <strong>en</strong> place d’une administration plus forte <strong>en</strong> 1991, ce<br />
problème disparut. Une unité de police fut notamm<strong>en</strong>t mis sur pied pour r<strong>en</strong>forcer<br />
la discipline.<br />
L’abs<strong>en</strong>téisme était égalem<strong>en</strong>t très élevé, surtout dans les premières années.<br />
Ce problème était égalem<strong>en</strong>t dû à la faiblesse de l’administration. Les<br />
changem<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> 1991 pour r<strong>en</strong>forcer la discipline le réduisir<strong>en</strong>t<br />
considérablem<strong>en</strong>t. Les Kadogos qui, même après une assistance <strong>scolaire</strong> sout<strong>en</strong>ue,<br />
se désintéressai<strong>en</strong>t de leurs étu<strong>des</strong>, ou qui étai<strong>en</strong>t trop âgés pour leur<br />
classe, étai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>voyés au service militaire actif.<br />
De plus, certains Kadogos avai<strong>en</strong>t un comportem<strong>en</strong>t criminel et antisocial.<br />
Toxicomanie, prostitution, viol<strong>en</strong>ce et alcoolisme fur<strong>en</strong>t partie <strong>des</strong><br />
problèmes r<strong>en</strong>contrés. Ce fut surtout le fait <strong>des</strong> Kadogos de plus de 15 ans. Ce<br />
problème fut réglé par l’application rigoureuse du code de conduite militaire<br />
; les élèves incorrigibles fur<strong>en</strong>t repérés, soumis à un interrogatoire et r<strong>en</strong>voyés<br />
dans le service actif pour être recyclés ou redéployés.<br />
Par ailleurs, les Kadogos n’avai<strong>en</strong>t que peu d’estime pour leurs <strong>en</strong>seignants<br />
qui n’avai<strong>en</strong>t que peu ou pas d’expéri<strong>en</strong>ce militaire et étai<strong>en</strong>t de gra<strong>des</strong><br />
militaires inférieurs. Membres de la NRA depuis le début de la guerre,<br />
plusieurs Kadogos étai<strong>en</strong>t de gra<strong>des</strong> plus élevés que leurs <strong>en</strong>seignants et se<br />
s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t « supérieurs » à leurs <strong>en</strong>seignants. Ce qui explique pourquoi les<br />
Kadogos n’<strong>en</strong> fir<strong>en</strong>t qu’à leur tête p<strong>en</strong>dant longtemps.<br />
Les <strong>en</strong>seignants fur<strong>en</strong>t élevés au rang d’officier afin qu’ils puiss<strong>en</strong>t avoir<br />
de l'autorité sur les Kadogos. Cette mesure, conjuguée à un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de<br />
l’administration <strong>scolaire</strong>, améliora la discipline à l’école.<br />
16 • LA RÉINSERTION SCOLAIRE DES ENFANTS SOLDATS EN OUGANDA