La réinsertion scolaire des enfants soldats en Ouganda - ADEA
La réinsertion scolaire des enfants soldats en Ouganda - ADEA
La réinsertion scolaire des enfants soldats en Ouganda - ADEA
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
6. Conclusions<br />
L’évaluation<br />
D’une manière générale, le programme a été une réussite, car il a offert aux<br />
<strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong> la possibilité d’être scolarisés sans cesser d’être <strong>soldats</strong>. Pour<br />
certains, c’était la première fois qu’ils allai<strong>en</strong>t à l’école.<br />
Si le nombre de Kadogos qui poursuiv<strong>en</strong>t les étu<strong>des</strong> est relativem<strong>en</strong>t peu<br />
élevé, le programme a néanmoins atteint ses objectifs. Espérer qu’une majorité<br />
d’<strong>en</strong>tre eux poursuivrait leurs étu<strong>des</strong> dans l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t secondaire était<br />
irréaliste. Même dans le système <strong>scolaire</strong> général et dans <strong>des</strong> circonstances<br />
normales, un nombre limité d'écoliers est admis dans l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur.<br />
Toutefois, la qualité <strong>des</strong> résultats obt<strong>en</strong>us par les Kadogos qui étudi<strong>en</strong>t<br />
dans les établissem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur comp<strong>en</strong>se leur petit nombre.<br />
<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> Kadogos qui n’ont pas poursuivi leurs étu<strong>des</strong> ont trouvé<br />
leur place à l’armée. Ils continu<strong>en</strong>t d'avoir la possibilité de cultiver leurs<br />
aptitu<strong>des</strong> intellectuelles et d’acquérir <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces pratiques, tout <strong>en</strong> poursuivant<br />
une carrière militaire.<br />
Leçons à tirer<br />
Quelques leçons peuv<strong>en</strong>t être tirées de cette expéri<strong>en</strong>ce.<br />
Premièrem<strong>en</strong>t, le programme a souffert d'un manque de préparation. Il fut<br />
lancé dans la précipitation, ce qui coûta cher au stade de la mise <strong>en</strong> œuvre.<br />
Ainsi, il a fallu att<strong>en</strong>dre 1991, pour que soit mise <strong>en</strong> place une administration<br />
suffisamm<strong>en</strong>t forte pour stopper les désertions et régler les autres problèmes<br />
de discipline dans l’école. Le gouvernem<strong>en</strong>t aurait dû être plus ferme et ne pas<br />
laisser les ONG le précipiter dans l’action avant d'être prêt.<br />
Il n’aurait fallu tolérer aucun laxisme dans la façon de traiter les Kadogos<br />
dans les unités et à l’école. Ce manque de rigueur à fait que les Kadogos<br />
quittai<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t l’école sans permission et que leurs unités d'origine les<br />
réintégrai<strong>en</strong>t sans poser de questions. Ce laxisme a fait perdre à beaucoup de<br />
jeunes Kadogos l’occasion de recevoir une éducation.<br />
Malgré ces difficultés, l'expéri<strong>en</strong>ce prouve que la volonté et l’esprit d’innovation<br />
ont été <strong>des</strong> facteurs déterminants pour la réussite du programme. En<br />
dépit <strong>des</strong> maigres ressources et <strong>des</strong> obstacles multiples, le gouvernem<strong>en</strong>t a<br />
réussi à régler le problème <strong>des</strong> <strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong>, principalem<strong>en</strong>t grâce à sa déter-<br />
CONCLUSIONS • 19