La réinsertion scolaire des enfants soldats en Ouganda - ADEA
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Préface<br />
L’<strong>Ouganda</strong> a le grand plaisir de contribuer à la série d’« Expéri<strong>en</strong>ces africaines<br />
réussies » publiées par l'<strong>ADEA</strong>. <strong>La</strong> création de cette série a reçu, <strong>en</strong><br />
1994, l'approbation du Bureau <strong>des</strong> ministres de l’Association pour le développem<strong>en</strong>t<br />
de l’éducation <strong>en</strong> Afrique (<strong>ADEA</strong>). <strong>La</strong> prés<strong>en</strong>te publication « <strong>La</strong> réinsertion<br />
<strong>scolaire</strong> <strong>des</strong> <strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong> <strong>en</strong> <strong>Ouganda</strong> » décrit la façon dont le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
a conçu, mis au point, financé et géré un programme <strong>des</strong>tiné à<br />
réintégrer les <strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong> dans la communauté. Après la guerre de libération<br />
de 1986, conformém<strong>en</strong>t à la loi, l’armée ne pouvait les recruter car ils<br />
n’avai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core 18 ans.<br />
En 1986, le Mouvem<strong>en</strong>t national de résistance (MNR) vint au pouvoir et,<br />
<strong>en</strong> 1987, le programme <strong>scolaire</strong> pour les <strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong> (appelés « Kadogos »<br />
<strong>en</strong> kiswahili ou « les petits ») se mit <strong>en</strong> place. A l'origine, les <strong><strong>en</strong>fants</strong> concernés<br />
avai<strong>en</strong>t fui vers le camp de l’Armée Nationale de Résistance (ANR) le<br />
plus proche ou bi<strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t été découverts dans la brousse par les patrouilles<br />
de l’ANR ou <strong>des</strong> unités de combattants. L’ANR n’avait pas pour politique de<br />
recruter <strong>des</strong> <strong><strong>en</strong>fants</strong> dans l’armée.<br />
Il se posait une question ess<strong>en</strong>tielle : qu’allait-on faire <strong>des</strong> nombreux « <strong><strong>en</strong>fants</strong><br />
<strong>soldats</strong> » qui n’étai<strong>en</strong>t plus <strong>des</strong> <strong><strong>en</strong>fants</strong> ordinaires, mais n’étai<strong>en</strong>t pas<br />
non plus dev<strong>en</strong>us <strong>des</strong> <strong>soldats</strong> ordinaires ?<br />
Les Kadogos avai<strong>en</strong>t un niveau <strong>scolaire</strong> variable : certains étai<strong>en</strong>t illettrés,<br />
d'autres avai<strong>en</strong>t acquis <strong>des</strong> connaissances de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t primaire. Ils représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t<br />
plusieurs groupes d’âges. En 1986, on décomptait 1.600 <strong><strong>en</strong>fants</strong><br />
<strong>soldats</strong> ; <strong>en</strong> 1991, il n’<strong>en</strong> restait plus que 300.<br />
Le gouvernem<strong>en</strong>t, ayant reconnu que le problème <strong>des</strong> <strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong><br />
était bi<strong>en</strong> réel, surtout celui <strong>des</strong> <strong><strong>en</strong>fants</strong> qui avai<strong>en</strong>t été adoptés par l’ANR,<br />
prit la ferme décision d’instaurer un programme de réhabilitation. Le ministre<br />
de la Déf<strong>en</strong>se, <strong>en</strong> collaboration avec le ministre de l’Education et <strong>des</strong><br />
Sports, mis sur pied ce qui est usuellem<strong>en</strong>t nomé « l'école de Kadogos ».<br />
Dans l’<strong>en</strong>semble, les défis et les difficultés affrontés lors de l’intégration<br />
<strong>des</strong> « <strong><strong>en</strong>fants</strong> <strong>soldats</strong> » dans l’armée et dans l’<strong>en</strong>semble de la communauté,<br />
fut une expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>richissante. C’est cette expéri<strong>en</strong>ce que nous voulons<br />
partager. Mais il est important de réaliser que la création de ce programme<br />
a été imposée <strong>en</strong> grande partie par les circonstances particulières<br />
que l’<strong>Ouganda</strong> a dû affronter au cours du combat pour la libération. Nous<br />
voudrions que d’autres pays dans <strong>des</strong> situations et <strong>des</strong> circonstances aussi<br />
difficiles puiss<strong>en</strong>t bénéficier de notre expéri<strong>en</strong>ce, qui, nous le souhaitons,<br />
restera une partie de notre histoire et ne se r<strong>en</strong>ouvellera pas.<br />
LA RÉINSERTION SCOLAIRE DES ENFANTS SOLDATS EN OUGANDA • VII