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composants et equipements innovants - Prebat

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COMPARAISON INTERNATIONALE<br />

BATIMENT ET ENERGIE<br />

C – COMPOSANTS ET EQUIPEMENTS<br />

INNOVANTS<br />

C<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sommaire<br />

Page<br />

C1 RECENSEMENT .................................................................................................. C 1<br />

C2 PAROIS OPAQUES ............................................................................................. C 20<br />

C3 PAROIS TRANSPARENTES ............................................................................... C 51<br />

C4 SYSTÈMES CONSTUCTIFS COMPARÈS .......................................................... C 74<br />

C5 PHOTOVOLTAÏQUE INTEGRÉ EN TOITURE OU FAÇADE .............................. C 86<br />

C6 SYSTÉMES SOLAIRES COMBINES ................................................................... C 112<br />

C7 STOCKAGE DE CHALEUR ................................................................................. C 151<br />

C8 VENTILATION DOUBLE FLUX AVEC RÉCUPERATION ................................... C 193<br />

C9 SYSTÉMES COMPACTS VENTILATION-CHAUFFAGE-ECS ............................ C 223<br />

C10 MICRO COGÉNÉRATION .................................................................................. C 246<br />

C11 CLIMATISATION BASSE CONSOMMATION .................................................... C 275<br />

C12 MICRO RÉSEAU DE CHALEUR ........................................................................ C 319<br />

C13 ECLAIRAGE ........................................................................................................ C 344<br />

C14 APPROCHE INTÉGRÉE ..................................................................................... C 366<br />

C<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C1- Recensement<br />

Auteur : Daniel Quenard (daniel.quenard@cstb.fr)<br />

C1<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C.1.1 INTRODUCTION<br />

L'obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te partie est de recenser les briques technologiques qui perm<strong>et</strong>tent de réduire la consommation<br />

énergétique des bâtiments, déjà utilisées dans d'autres pays <strong>et</strong> qui pourraient être transposée en France. Ce<br />

recensement ne traite pas de la problématique du développement durable dans sa globalité. Néanmoins, dans<br />

l'analyse des briques les aspects socio-économiques seront abordés en complément des aspects techniques.<br />

C.1.2 DEFINITION<br />

La définition initiale de la brique technologique a été la suivante :<br />

- Une "brique technologique" désigne un élément ou un sous-ensemble nécessaire à la réalisation du<br />

système bâtiment. Une brique technologique peut donc être un composant, un équipement ou un sous<br />

ensemble.<br />

Mais après discussion avec nos donneurs d'ordres, il est apparu nécessaire d'étendre la notion de brique audelà<br />

de l'obj<strong>et</strong> technologique élémentaire en intégrant les aspects liés à l'assemblage des briques <strong>et</strong> aux liens<br />

entre le bâtiment <strong>et</strong> son environnement proche, le bâtiment étant considéré comme une "cellule vivante" dans<br />

un "organisme vivant"<br />

C.1.3 LES CRITERES DE CHOIX DES BRIQUES<br />

Comme l'objectif premier du PREBAT est la réduction de la charge énergétique des bâtiments dans la<br />

consommation national, il nous a paru important de partir des besoins tels qu'ils sont présentés dans les<br />

tableaux 1 <strong>et</strong> 2 (page suivante) pour le résidentiel <strong>et</strong> le tertiaire (Source ADEME)<br />

On constate immédiatement que l'usage dominant est le chauffage, plus de 70 % dans le résidentiel <strong>et</strong> plus de<br />

50 % dans le tertiaire. Mais pour ce dernier, si on combine chauffage <strong>et</strong> climatisation, on approche les 60 %.<br />

Viennent ensuite les besoins spécifiques en électricité (éclairage, électroménager, multimédia …), l'ECS <strong>et</strong> la<br />

cuisson. Il faut noter que dans les logements neufs la part de l'électricité se rapproche de celle du chauffage,<br />

c'est surtout dans l'ancien que les besoins de chauffage doivent être réduits.<br />

Face à c<strong>et</strong>te situation, il existe trois options principales : la réduction des besoins (surtout pour le chauffage <strong>et</strong><br />

la climatisation), la substitution des sources d'énergie (pour l'ECS, l'éclairage <strong>et</strong> l'électricité spécifique) ou une<br />

combinaison des deux.<br />

En observant ce qui se passe dans les trois pôles mondiaux "énergivores" : Europe, Amérique du Nord <strong>et</strong> Asie<br />

les réponses sont variables suivant les climats, les traditions constructives <strong>et</strong> l'appétence à l'innovation.<br />

Par exemple, en Europe du Nord <strong>et</strong> Centrale (Allemagne, Suisse, Autriche, Benelux, Pays Scandinave, Irlande<br />

…), les efforts se portent surtout sur la réduction des besoins de chauffage en développant des procédés<br />

d'isolation thermique à très haute performance. Au Japon, un effort très important est fait sur l'intégration du<br />

photovoltaïque en toiture <strong>et</strong> en façade avec une implication forte des constructeurs de maisons individuelles.<br />

Aux Etats-Unis, on s'oriente plutôt vers une combinaison énergies renouvelables/réduction des besoins avec la<br />

recherche d'un bilan annuel énergétique proche de zéro en énergie fossile.<br />

Dans tous ces pays, la tendance forte reste néanmoins d'atteindre, pour le neuf, une consommation en énergie<br />

fossile quasi-nulle vers 2050 avec une réduction d'environ 70 % des besoins <strong>et</strong> par conséquent un apport en<br />

énergie renouvelable de 30 %.<br />

En eff<strong>et</strong>, avec la consommation actuelle des bâtiments, substituer les énergies fossiles par des énergies<br />

renouvelables est peut-être techniquement réalisable mais économiquement illusoire <strong>et</strong> réduire les<br />

consommations, c'est aussi augmenter les chances de succès des énergies renouvelables.<br />

C2<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Nombre en<br />

millions<br />

Chauffage ECS Cuisson Electricité<br />

spécifique<br />

Consommation<br />

totale<br />

MI 13,94 200,3 28,4 19,1 37,3 285,1<br />

IC 10,68 117 18,8 10,1 21,1 167<br />

TOTAL 24,61 317,3 47,3 29,2 58,3 452,1<br />

% 70.2 10.5 6.5 12.8<br />

Tableau 1 - Répartition des résidences principales par usage (Source ADEME)<br />

MI : Maison Individuelle – IC : Immeuble Collectif – ECS : Eau Chaude Sanitaire<br />

Consommations d’énergie (TWh)<br />

Branches Chauffag<br />

e<br />

ECS Cuisson Electricité<br />

spécifique<br />

Climatisatio<br />

n<br />

Total<br />

Commerces 22,2 2,9 1,1 20,5 2,9 49,7<br />

Bureaux 28,5 1,4 0,8 16,3 4,2 51,2<br />

Enseignement 19,9 2,4 1,6 2,3 0,3 26,6<br />

Santé, action<br />

sociale<br />

14,9 3,7 1,2 5,3 1 26,6<br />

Sports, loisirs 9,1 3,8 0,4 2,9 0,8 17<br />

CAHORE 9,8 2,6 5,9 3,3 0,9 22,6<br />

Habitat<br />

communautaire<br />

7 2,1 1,3 1,9 0,1 12,3<br />

Transports 4 0,5 0,2 3,8 0,1 8,7<br />

Total 115,4 19,4 12,7 56,3 10 ,3 214,1<br />

Parts en % 54 % 9 % 6 % 26 % 5 % 100<br />

Tableau 2 - Tertiaire : consommations énergétiques finales par usages en 2001<br />

Figure 1 : Les pertes par l'enveloppe <strong>et</strong> la ventilation (source ADEME)<br />

C3<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C.1.4 LA CLASSIFICATION DES BRIQUES<br />

La classification des "briques" est organisée suivant les trois composantes principales des bâtiments :<br />

Structure (fondations incluses), Enveloppe (finitions incluses), Equipements :<br />

La structure :<br />

Les fondations, le sol environnant <strong>et</strong> la structure porteuse se voient rarement confier un rôle "énergétique"<br />

dans le bâtiment, or ils existent des potentialités importantes dans ce domaine.<br />

Parmi les systèmes existants ou en développement, nous pouvons citer les exemples suivants :<br />

- les pompes à chaleur<br />

- les puits canadiens<br />

- le stockage dans les fondations<br />

- l'utilisation des locaux enterrés (caves, parking, vide sanitaires …).<br />

- …<br />

L'exploitation de la structure pour améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments ne pourra se faire si les<br />

incontournables concernant la sécurité (sismique <strong>et</strong> feu) <strong>et</strong> la qualité de l'air ne sont pas respectés.<br />

L'enveloppe :<br />

La réalisation d'un bâtiment à haute efficacité énergétique dépend très fortement de l'optimisation de son<br />

enveloppe qui va jouer trois rôles essentiels :<br />

- la réduction des besoins (chauffage, climatisation <strong>et</strong> éclairage) qui passe par deux actions<br />

primordiales : l'étanchéité <strong>et</strong> l'isolation.<br />

- la production d'énergie par intégration de capteurs : solaire, micro-éolien …<br />

- …<br />

Auquel, pourraient s'ajouter les ém<strong>et</strong>teurs intégrés (plancher <strong>et</strong> plafonds chauffant/rafraichissants, ventilation<br />

…)<br />

Les équipements :<br />

Pour assurer le confort des occupants, les équipements viennent généralement en complément <strong>et</strong> leur<br />

dimensionnement dépend généralement des caractéristiques de l'enveloppe. Les principaux couplages<br />

enveloppe/équipements sont les suivants : chauffage/isolation <strong>et</strong> climatisation/inertie/protection<br />

solaire/ventilation, <strong>et</strong> dans une moindre mesure éclairage/fenêtres …<br />

Reste l'ECS <strong>et</strong> les équipements électriques qui constituent deux entités à part qui nécessitent un double effort<br />

des constructeurs pour faire des produits économes <strong>et</strong> des utilisateurs pour en faire un usage raisonné. Mais<br />

dans les deux cas, les énergies renouvelables (solaire thermique <strong>et</strong> photovoltaïques, voire la biomasse <strong>et</strong><br />

l'éolien …) peuvent apporter des solutions intéressantes.<br />

Les besoins chaleur/électricité peuvent aussi être produits simultanément <strong>et</strong> efficacement par la cogénération.<br />

Les équipements seront classés en deux grandes catégories :<br />

Equipements pour le Chauffage, l'ECS, l'Eclairage, la Ventilation, la Climatisation<br />

L'effort important envisagé sur l'enveloppe pour réduire drastiquement les besoins (surtout sur le chauffage)<br />

devrait induire des changements importants dans le domaine des systèmes de chauffage avec une demande<br />

croissante de systèmes de faible puissance ou pour des raisons de rendement le développement de systèmes<br />

compacts multifonctionnels, voire leurs mise en réseau.<br />

Pour illustration, on peut lister quelques technologies déjà disponibles ou en développement :<br />

- Production <strong>et</strong> Stockage de Chaleur : équipements à faible consommation, basse température,<br />

systèmes compacts, cogénération, chaudière bois granulés …<br />

- Eau Chaude Sanitaire : équipements à faible consommation, ENR, systèmes compacts …<br />

- Eclairage : naturel, artificiel faible consommation, LED, OLED<br />

- Ventilation <strong>et</strong> Qualité de l'Air : double flux, récupération d'énergie, systèmes compacts …<br />

- Climatisation : équipements à faible consommation, modulables, climatisation solaire …<br />

C4<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Production Décentralisée d'Electricité : solaire, éolien, cogénération …<br />

- Réseaux de Chaleur :<br />

- …<br />

Equipements pour la Gestion Technique "Intelligente" des Bâtiments<br />

Les paragraphes précédents illustrent la complexité grandissante du système bâtiment : couplage<br />

enveloppe/équipement, systèmes multi-source/multi-fonction … sans oublier le rôle primordial des<br />

utilisateurs <strong>et</strong>/ou des gestionnaires.<br />

Pour atteindre un fonctionnement optimal de ce système, une approche globale <strong>et</strong> intégrée dès la conception<br />

est obligatoire ainsi que l'introduction d'un peu d'intelligence pour au minimum informer l'utilisateur <strong>et</strong>/ou le<br />

gestionnaire, l'aider dans ses choix <strong>et</strong> l'accompagner pendant toute la durée de vie du bâtiment.<br />

C<strong>et</strong>te approche global du bâtiment nécessite à la fois des technologies <strong>et</strong> des procédures.<br />

Parmi les technologies, on peut citer :<br />

- les capteurs/actionneurs intégrés : micro-climat local, qualité des ambiances<br />

intérieures …<br />

- les systèmes de gestion intelligents des sources <strong>et</strong> des ém<strong>et</strong>teurs : régulation multi-sources (gaz,<br />

fioul, bois, cogénération, électricité réseau/solaire/éolien/cogénération), systèmes hybrides pour le chauffage,<br />

la climatisation <strong>et</strong> l'éclairage, éclairage naturel/artificiel …<br />

- les systèmes de contrôle, diagnostic, affichage, NTIC : information des utilisateurs <strong>et</strong>/ou des<br />

gestionnaires (tableau de bord, livr<strong>et</strong> de l'utilisateur, carn<strong>et</strong> d'entr<strong>et</strong>ien …).<br />

Une Architecture Globale <strong>et</strong> Intégrée:<br />

A l'issue de la première phase du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> après discussion avec des acteurs du PREBAT, la nécessité d'une<br />

brique sur l'architecture globale <strong>et</strong> intégrée est apparue comme évidente.<br />

C<strong>et</strong>te brique, un peu particulière puisque n'étant pas réellement un obj<strong>et</strong> technique concr<strong>et</strong>, devrait perm<strong>et</strong>tre<br />

d'éviter certain travers comme la juxtaposition de briques technologiques performantes qui ne fourniraient pas<br />

forcément un bâtiment efficient du point de vue énergétique à l'image (puisque le Mondial approche !) d'une<br />

équipe de "stars" qui ne constituent pas forcément une équipe homogène, complémentaire <strong>et</strong> efficace.<br />

Dans c<strong>et</strong>te brique seront analysés les principes souvent rassemblés sous le vocable de "bio-climatique" tels<br />

que la ventilation naturelle, l'éclairage naturel, les apports solaires passifs, voire les puits canadiens <strong>et</strong><br />

provençaux …<br />

C.1.5 LE CHOIX DES BRIQUES<br />

Le choix des cinq premières briques (Tableau 1) a été réalisé sur la base des constats exposés précédemment<br />

<strong>et</strong> après analyse des technologies les plus utilisées dans les principaux proj<strong>et</strong>s de bâtiments basse<br />

consommation à travers la monde, c'est-à-dire : Minergie (Suisse), Passivhaus (Allemagne, Autriche, Benelux,<br />

Pays Scandinave, Italie) <strong>et</strong> Zéro Energy Home (USA <strong>et</strong> Japon ). Après analyse, les trois critères les plus<br />

importants sont les suivants :<br />

- 1 : réduction des besoins (sobriété), en Europe principalement le chauffage.<br />

- 2 : efficacité énergétique des équipements <strong>et</strong> confort des occupants.<br />

- 3 : production locale ou décentralisée d'énergie<br />

Les critères N°1 <strong>et</strong> 2 traduisent plutôt la spécificité de la marque Minergie <strong>et</strong> du label PassivHaus ; c'est-à-dire<br />

la réduction des pertes par un renforcement de l'étanchéité <strong>et</strong> de l'isolation de l'enveloppe qui, d'une part,<br />

induit l'installation d'une ventilation non pénalisante donc avec récupération d'énergie <strong>et</strong> d'autre part <strong>et</strong> perm<strong>et</strong><br />

d'utiliser des systèmes de faible puissance, combinés ou compacts. Le critère 3 est plutôt une caractéristique<br />

des bâtiments dit Zéro Energie qui doivent équilibrer leur "compte énergétique" annuel <strong>et</strong> donc produire<br />

pendant les périodes favorables, généralement de l'électricité photovoltaïque qui utilisé pour les besoins<br />

proche <strong>et</strong> dont le surplus est réinjecté sur le réseau.<br />

Les briques 1 <strong>et</strong> 2 répondent au critère N° 1, les briques 3 <strong>et</strong> 4 au critère N°2 <strong>et</strong> la brique 5 au critère N° 3.<br />

Les briques suivantes sont plutôt venues en complément des cinq premières, sans ordre de priorité pour<br />

l'instant. Les deux dernières répondent à la nécessité de considéré le bâtiment comme un système globale<br />

(assemblage des briques <strong>et</strong> utilisation des spécificités du site) dans son environnement local (urbain ou rural).<br />

C5<br />

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N° "Briques Technologiques"<br />

1 Parois Opaques (murs, toitures, planchers …) à Haute Performance Energétique<br />

U < 0,1 W/m².K – Inertie Thermique<br />

2 Parois Transparentes (Fenêtres, Baies Vitrées…) à Haute Performance Energétique - U <<br />

1 W/m².K – Protections Solaires<br />

3 Systèmes Constructifs Comparés<br />

4 Systèmes Photovoltaïques Intégrés en Toitures <strong>et</strong> Façades<br />

5 Solaire Thermique - Systèmes Solaires Combinés<br />

6 Stockage de Chaleur<br />

7 Ventilation Double Flux avec Récupération d'Energie<br />

8 Systèmes Compacts Ventilation/Chauffage/ECS<br />

9 Systèmes de Production Faibles Puissances – Micro cogénération<br />

10 Climatisation/Rafraîchissement - Basse Consommation<br />

11 Production Décentralisée à l'échelle du Quartier / Réseaux de Chaleur<br />

12 Eclairage Basse Consommation - Naturel<br />

13 Conception Architecturale Globale – Approche intégrée<br />

Tableau I : Les 13 briques technologiques sélectionnées<br />

C6<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


BRIQUE N°1 : PAROIS OPAQUES A HAUTE PERFORMANCE ENERGETIQUE<br />

Comme indiqué dans les paragraphes précédents, l'usage dominant de l'énergie dans les bâtiments reste en<br />

France, <strong>et</strong> dans la plupart des pays européens, le chauffage (environ 70 %). Alors quelles actions entreprendre<br />

pour réduire la consommation de chauffage ?<br />

Toutes les études sur l'utilisation rationnelle de l'énergie dans le bâtiment montrent que limiter les pertes est le<br />

moyen le plus efficace avec le meilleur r<strong>et</strong>our sur investissement.<br />

En eff<strong>et</strong>, quelle que soit l’efficacité du système de chauffage, l’efficacité énergétique globale du bâtiment sera<br />

dégradée si certaines caractéristiques thermiques ne sont pas satisfaisantes <strong>et</strong> induisent du gaspillage.<br />

Pour l'enveloppe, les deux caractéristiques thermiques primordiales (Figure 1) sont l’isolation thermique<br />

(ponts thermique inclus) <strong>et</strong> l'étanchéité à l'air.<br />

En utilisant les matériaux isolants disponibles (industrialisés ou non), la voie la plus directe pour renforcée<br />

l'isolation thermique est l'augmentation de l'épaisseur ; c'est la solution préconisé dans les deux programmes<br />

de développement de bâtiment basse consommation ou passif : le label PassivHaus en Allemagne <strong>et</strong> la marque<br />

Minergie en Suisse.<br />

Pour traiter les ponts thermiques, deux procédés se dégagent : l'isolation thermique par l'extérieure <strong>et</strong> les<br />

structures à ossature (surtout pour la maison individuelle), en utilisant principalement le bois.<br />

Un effort tout particulier est porté sur l'étanchéité à l'air (pour éviter les "tunnels thermiques" résultant<br />

principalement des passages de réseaux <strong>et</strong> des jonctions entre éléments). Pour les labels les plus exigent, un<br />

contrôle de la perméabilité à l'air est même imposé. Dans les maisons ossatures bois (MOB), un "emballage"<br />

(par l'utilisation de membranes) de la maison est souvent réalisé.<br />

Le point critique reste la rénovation dans les cas où l'isolation par l'extérieur n'est pas acceptée. Pour répondre<br />

à ce défi, un effort important est fait en Suisse <strong>et</strong> en Allemagne pour développer des isolants "sous-vide" à très<br />

haute performance <strong>et</strong> de faible épaisseur (réduction attendue d'un facteur 6 à 8).<br />

Enfin, avec le regain d'intérêt pour le solaire passif, l'inertie thermique des bâtiments revient au premier plan.<br />

En eff<strong>et</strong>, alors que l'inertie thermique "consomme" de l'énergie quand celle-ci est payante (on chauffe les murs<br />

!), au contraire, quand l'énergie est gratuite, l'inertie thermique un rôle essentiel pour le "stockage" <strong>et</strong> la réémission.<br />

L'inertie thermique joue aussi un rôle primordial pour le confort d'été. C'est pourquoi, à côté des<br />

solutions traditionnelles de murs "lourds" (béton, pisé, brique …), de nouvelles technologies sont<br />

redécouvertes <strong>et</strong> adaptées, comme l'utilisation des matériaux à changement de phase dans l'enveloppe.<br />

BRIQUE N°2 : PAROIS TRANSPARENTES A HAUTE PERFORMANCE ENERGETIQUE<br />

Dans l'habitat, laisser entrer la lumière a depuis toujours été un besoin primordial pour le confort <strong>et</strong> la santé<br />

des occupants mais la réponse à c<strong>et</strong>te exigence fondamentale, initialement "le trou" dans le mur a pendant très<br />

longtemps pénalisé l'efficacité énergétique de l'enveloppe.<br />

En eff<strong>et</strong>, ce "trou" est resté le point faible du point de vue thermique à cause principalement de l'exigence de<br />

transparence pour la vision. Le simple vitrage ne joue qu'un rôle d'étanchéité à l'air. La taille des fenêtres a<br />

donc beaucoup variée au cours des temps. En eff<strong>et</strong>, la fenêtre (ou les baies vitrées en générale), de part son<br />

caractère multifonctionnel doivent présenter un équilibre entre des fonctions parfois antagonistes :<br />

éclairage/isolation, apports solaires/surchauffe …<br />

Mais les innovations technologiques récentes ont permis à la fenêtre de faire des progrès considérables <strong>et</strong> de<br />

devenir un des premiers <strong>composants</strong> d'enveloppe à présenter "un bilan énergétique annuel positif".<br />

Parmi les innovations technologiques, nous pouvons citer :<br />

- le double-vitrage qui perm<strong>et</strong> d'introduire une couche isolante, la lame d'air (l'air immobile restant un<br />

des meilleurs isolants thermiques …)<br />

- la ou les couches basse-émissivité qui limite fortement les pertes thermiques par rayonnement de<br />

l'intérieur vers l'extérieur<br />

- le triple vitrage qui n'est qu'une augmentation de la lame d'air … mais aussi du poids<br />

- la double fenêtre qui, avec le r<strong>et</strong>our du mur épais résultant du renforcement de l'isolation, pourrait<br />

r<strong>et</strong>rouver de l'intérêt.<br />

C7<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- le vitrage "sous-vide" qui élimine le dernier "transporteur" d'énergie qu'est l'air <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> ainsi de<br />

réduire les épaisseurs … mais bien sûr avec une augmentation du coût d'investissement.<br />

De même que pour la Briques n°1, un soin très particulier devra être apporté à la liaison fenêtre-mur pour<br />

limiter au minimum les ponts thermiques <strong>et</strong> assurer une étanchéité parfaite. Ces deux dernier points sont<br />

cruciaux <strong>et</strong> dépendent essentiellement de la qualité de la mise en œuvre, dont de l'information <strong>et</strong> de la<br />

formation des poseurs.<br />

Afin de ne pas renouveler les erreurs des premières "maisons solaires" qui ont abusé des vitrages pour<br />

favoriser au maximum les apports solaires (ce qui avait pour conséquent des surchauffes en été <strong>et</strong> des<br />

déperditions importantes en hiver … car les vitrages simples protègent du vent <strong>et</strong> des intempéries mais<br />

n'isolent pas …), une protection solaire (store, brise-soleil …) devra être associée à toutes les fenêtres.<br />

Enfin, dans le futur, la fenêtre, de part sa forte industrialisation, est certainement appelée à jouer un rôle très<br />

important, que ce soit dans le neuf ou la réhabilitation, en devenant un composant actif multifonctionnel<br />

(protection, isolation, ventilation, éclairage, production …)<br />

BRIQUE N°3 : SYSTEMES CONSTRUCTIFS COMPARES<br />

Il existe à travers le monde plusieurs systèmes de construction : construction lourdes ou légères, voie humide<br />

ou sèches, ossature bois ou acier, modulables …<br />

L'analyse des programmes de construction des maisons basse-consommation montre que les constrcution à<br />

ossature sont dominantes, en particulier les maisons à ossature bois pour les maisons passives (Allemagne) <strong>et</strong><br />

zéro-énergie (US-Japon)<br />

Cela signifie-t-il qu'il n'y aurait qu'un nombre limité de solution pour réaliser des bâtiments basseconsommation<br />

énérgétique.<br />

BRIQUE N°4 : SYSTEMES PHOTOVOLTAÏQUES INTEGRES EN TOITURE ET<br />

FAÇADES<br />

Bien que ne représentant aujourd'hui que 13 % dans le résidentiel mais déjà près de 30 % dans le tertiaire,<br />

l'usage spécifique de l'électricité va certainement croître dans les années à avenir à cause de la multiplication<br />

des équipements <strong>et</strong> cela malgré une diminution régulière des consommations individuelles des appareils.<br />

Pour répondre à c<strong>et</strong>te demande en électricité, la production photovoltaïque reste une des solutions les plus<br />

élégantes mais le coût d'investissement reste très pénalisant.<br />

Les pays les plus actifs dans ce domaine sont le Japon, l'Allemagne, les Etats-Unis <strong>et</strong> l'Espagne.<br />

Au Japon par exemple, l'intégration du photovoltaïque dans le bâtiment, en particulier en toiture, a été<br />

fortement soutenu par le gouvernement <strong>et</strong> les principaux constructeurs (Sekisui, Misawa) ont développé des<br />

solutions standards de toitures solaires, pour pérenniser, voire développer le marché après l'arrêt des<br />

subventions.<br />

L'intégration en toiture <strong>et</strong> en façades est une voie de développement intéressante car elle perm<strong>et</strong> de réduire les<br />

coûts en remplissant 2 fonctions (étanchéité <strong>et</strong> production d'électricité) en une seule pose.<br />

BRIQUE N°5 : SOLAIRE THERMIQUE – SYSTEMES SOLAIRES COMBINES<br />

Le soleil constitue la principale source d'énergie renouvelable <strong>et</strong> la plus disponible. A côté de l'architecture<br />

solaire <strong>et</strong>/ou bio-climatique qui est l'un des piliers des bâtiments à basse consommation, une utilisation plus<br />

active de l'énergie solaire s'est développée comme les équipements pour l'ECS <strong>et</strong> le chauffage : CESI<br />

(Chauffe-Eau Solaire Individuel) <strong>et</strong> PSD (Plancher Solaire Direct).<br />

C8<br />

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BRIQUE N°6 : STOCKAGE DE CHALEUR<br />

Dans un bâtiment, les besoins de chaleur sont dominants. Le chauffage <strong>et</strong> l'ecs (C+ECS) représente parfois<br />

plus de 80 % de la consommation, en particulier dans les logements existants.<br />

Par ailleurs, pour les EnR, l'énergie n'est généralement pas disponible quand on en a besoin <strong>et</strong> pour une<br />

utilisation optimale des centrales de production d'électricité, il vaudrait mieuxproduire alors qu'il n'y a aucune<br />

demande.<br />

Par conséquent, à cause du caractère intermittent des énergies renouvelables (solaire, vent …) <strong>et</strong> de l'intérêt de<br />

lisser la demande pour les énergies secondaires (électricité), il est indipensable de m<strong>et</strong>tre en place des sytèmes<br />

de stockage qui joueront un rôle tampon entre offre <strong>et</strong> demande.<br />

BRIQUE N°7 : VENTILATION DOUBLE FLUX AVEC RECUPERATION D'ENERGIE<br />

Avec la réduction drastique des pertes dans les bâtiments à faible consommation, par le renforcement de<br />

l'isolation <strong>et</strong> de l'étanchéité, la ventilation devient une exigence absolue pour assurer la qualité de l'air dans les<br />

logements.<br />

Mais comme le montre la Figure 1, la ventilation mécanique contrôlée dans son principe initiale : aspiration<br />

d'air extérieure froid <strong>et</strong> rej<strong>et</strong> d'air chaud ; contribue pour une part importante (environ 20 %) aux déperditions<br />

thermiques.<br />

Afin de traiter c<strong>et</strong> antagonisme : renouvellement d'air sans perte d'énergie ; de nouveaux systèmes de<br />

ventilation ont été développés dans les pays les plus avancés dans le domaine des bâtiments à faible<br />

consommation. Le système de ventilation simple flux a donc été remplacé par un système double-flux avec<br />

récupération d'énergie.<br />

Dans certain pays, comme la Suisse ou la ventilation n'était pas obligatoire, on a même inventé une nouvelle<br />

appellation : l'aération douce.<br />

BRIQUE N°8 : SYSTEMES COMPACTS : VENTILATION/CHAUFFAGE/ECS<br />

Les besoins limités des bâtiments basse consommation ou des maisons passives ont induits aussi le<br />

développement de systèmes compacts qui rassemblent en un seul produit les fonctions ventilation, chauffage<br />

<strong>et</strong> production d'eau chaude sanitaire.<br />

Ces nouveaux systèmes constituent une famille de produits comportant généralement :<br />

- une pompe à chaleur sur air extrait pour le chauffage d'un ballon d'ECS,<br />

- un récupérateur de chaleur statique air extrait/air neuf.<br />

Le vecteur du chauffage est généralement l'air. En plus du ballon d'ECS, il peut y avoir un ballon d'eau de<br />

chauffage qui peut compléter le chauffage de l'air soufflé.<br />

Le ballon d'ECS comporte un appoint généralement électrique, de puissance variable suivant les produits.<br />

Certains industriels proposent de coupler ce système compact à d'autres éléments :<br />

- puits canadien pour le préchauffage de l'air neuf,<br />

- capteurs solaires contribuant au chauffage du stockage.<br />

BRIQUE N°9 : SYSTEME DE PRODUCTION (CHAUD-FROID)<br />

FAIBLES PUISSANCES – MICRO COGENERATION<br />

La réduction drastique des besoins (par exemple, 15 kWh/m².an pour les besoins de chauffage en maison<br />

passive) rendent les systèmes de production actuels obsolètes ou du moins, mal adaptés. De nouveaux<br />

C9<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


équipements de production de faible puissance sont donc en développement <strong>et</strong> plusieurs types de sources<br />

pourront être utilisés : fioul, gaz, biomasse …<br />

C<strong>et</strong>te brique analysera donc tous les systèmes de production faible puissance comme par exemple la "p<strong>et</strong>ite"<br />

ou micro-cogénération, la trigénération, micro-turbine, moteur à gaz, moteur Stirling, pile à combustible …<br />

La cogénération est la production simultanée de chaleur <strong>et</strong> d'énergie mécanique, généralement transformée en<br />

électricité, à partir d'une même source d'énergie, ce qui perm<strong>et</strong> d'améliorer très n<strong>et</strong>tement l'efficacité<br />

énergétique du système avec un gain d'énergie primaire qui s'élève à 35 %.<br />

BRIQUE N°10 : CLIMATISATION/RAFRAICHISSEMENT<br />

BASSE CONSOMMATION<br />

Le secteur tertiaire représente environ 17% de la consommation d'énergie nationale. Une faible part de c<strong>et</strong>te<br />

consommation du tertiaire est due à la climatisation mais ce poste est l'un des seuls qui augmente fortement<br />

depuis plusieurs années. La promotion de nouvelles technologies de climatisation à faible consommation<br />

d'énergie <strong>et</strong> l'amélioration de l'efficacité énergétique est indispensable. Pour des bâtiments conçus pour avoir<br />

un niveau de charges modéré en été (gains internes réduits, protections solaires efficaces, optimisation de<br />

l'inertie), des techniques alternatives aux systèmes classiques peuvent être envisagées.<br />

Elles cumulent trois avantages :<br />

- une faible puissance installée (<strong>et</strong> donc coûts d'investissement réduits),<br />

- une consommation énergétique réduite<br />

- la non-utilisation de fluides frigorigènes.<br />

La réduction cumulée de la puissance de pointe <strong>et</strong> de la consommation font de ces systèmes des solutions<br />

prom<strong>et</strong>teuses qui peuvent être utilisées seules ou en fonctionnement hybride avec un système classique.<br />

Quelques exemples :<br />

- Le rafraîchissement par évaporation qui repose sur la chaleur latente de vaporisation de l'eau pour<br />

réduire la température sèche de l'air.<br />

- Le rafraîchissement par dessiccation a pour principe de déshumidifier l'air au travers d'une roue à<br />

dessiccation pour pouvoir le refroidir ensuite par réhumidification de c<strong>et</strong> air. Le passage de l'air au sein de la<br />

roue déshumidificatrice induit une hausse de la température sèche. C<strong>et</strong>te technique entre dans la catégorie<br />

'faible consommation' lorsqu'une source de chaleur gratuite est disponible.<br />

- Les plafonds froids refroidissent le local en grande partie par transfert de chaleur radiatif. Le<br />

rafraîchissement est obtenu par circulation d'eau froide dont la température doit être supérieure à la<br />

température de rosée de l'air (16°C). Des sources froides comme l'eau de mer/lac/rivière/nappe aquifère ou<br />

d'une tour de refroidissement peuvent être envisagées.<br />

C10<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


BRIQUE N°11 : PRODUCTION DECENTRALISEE A L'ECHELLE DU QUARTIER /<br />

RESEAUX DE CHALEUR<br />

Au-delà du bâtiment, il est important de prendre en considération le quartier car la mise en réseau de certains<br />

équipements ou l'installation de réseaux de chaleur peut perm<strong>et</strong>tre soit de valoriser localement de la chaleur<br />

"gaspillée", soit m<strong>et</strong>tre en place des systèmes efficaces de production-distribution (production décentralisée +<br />

réseaux). En eff<strong>et</strong>, la production décentralisée (souvent chaleur/électricité) fournit les solutions flexibles <strong>et</strong><br />

potentiellement très efficaces (au dessus de 75 %). Avec une politique appropriée, c<strong>et</strong>te technologie pourrait<br />

avoir une contribution significative à la recherche de l'efficacité énergétique en site urbain. En particulier le<br />

développement de la cogénération couplée aux réseaux de chaleur pourrait fournir des solutions locales<br />

intéressantes. Ce type de systèmes se développe au Royaume-Uni, Danemark <strong>et</strong> en Allemagne.<br />

La Commission Européenne estime que si la cogénération se développait jusqu'à atteindre 18 % de l'électricité<br />

produite en Europe en 2010, cela déboucherait sur des économies d'énergie de l'ordre de 3 à 4 % de la<br />

consommation totale d'énergie primaire de l'UE.<br />

Dans certains cas, le bâtiment pourrait même jour un double rôle de producteur/consommateur dans son<br />

environnement local.<br />

BRIQUE N°12 : ECLAIRAGE BASSE CONSOMMATION<br />

L’éclairage des bâtiments consomme environ 4 millions de tep/an <strong>et</strong> il constitue un poste important de la<br />

consommation d'électricité, en eff<strong>et</strong> la consommation annuelle d'électricité liée à l'éclairage d'un logement<br />

représente près de 15 % de la facture d'électricité. Le gain potentiel est de 2,5 millions de tep/an. Le poids<br />

moyen de l'éclairage sur la facture d'électricité atteint 30 % dans les bureaux, voire 39 % dans les locaux<br />

d'enseignement.<br />

La durée de vie modérée des lampes actuelles (1 à 3 ans en usage normal) fait que ce résultat pourrait être<br />

acquis très rapidement. La seule mesure récente est l’obligation faite par la réglementation thermique 2000<br />

aux immeubles tertiaires neufs d’utiliser un fort pourcentage de sources à basse consommation.<br />

Rien n’existe concernant les « logements neufs » <strong>et</strong> encore moins la rénovation. Le secteur tertiaire public qui<br />

couvre 10 % environ du marché de l’éclairage utilise peu de sources performantes dans ses immeubles<br />

anciens. Pourtant, il pourrait avoir un eff<strong>et</strong> d’entraînement sur l’ensemble du marché. On estime qu'une<br />

réduction de 30 % est possible sur le poste éclairage, à qualité égale.<br />

La France se situe extrêmement mal entre les pays européens pour l’usage des sources les moins<br />

consommatrices (moins de 10 % du marché), bien loin des pays d’Europe du Nord où les sources « basse<br />

consommation » couvrent près de 90 % du marché, <strong>et</strong> plus proche de pays comme la Grèce ou le Portugal.<br />

Parmi les nouvelles technologies on peut citer les lampes à diodes (LED, OLED) qui sont dans une phase de<br />

développement. Ces lampes ont un meilleur rendement en lumière que les lampes fluorescentes. Quelques<br />

applications existent dans des créneaux particuliers <strong>et</strong> il y a donc déjà de p<strong>et</strong>its marchés. C<strong>et</strong>te technologie<br />

paraît particulièrement prom<strong>et</strong>teuse pour l’avenir. La diffusion de matériels de ce type obéira, évidemment, à<br />

la même problématique que celle des lampes « basse consommation » qui peine toujours à s’imposer au bout<br />

de 30 ans. Enfin, à l'image du chauffage basse température ou l'augmentation de la surface d'échange perm<strong>et</strong><br />

la diminution de la température, une augmentation des surfaces éclairantes devrait être perm<strong>et</strong>tre une<br />

réduction de la consommation <strong>et</strong> apporter un meilleure confort visuel.<br />

C11<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


BRIQUE N°13 : ARCHITECTURE GLOBALE INTEGREE<br />

Toutes les briques décrites précédemment peuvent présenter des performances intrinsèques remarquables mais<br />

l'objectif final restant la performance du bâtiment; seule une approche globale perm<strong>et</strong>tra un assemblage<br />

optimal pour atteindre l'objectif d'un bâtiment confortable toute l'année au moindre coût en énergies fossiles.<br />

De plus, la conception architecturale intégrée perm<strong>et</strong> de considéré le bâtiment dans son environnement local<br />

(vent, ensoleillement, température sèche <strong>et</strong> humides, sol …).<br />

Dans c<strong>et</strong>te brique seront donc analysés les principes dits du "solaire passif", de "l'architecture bio-climatique"<br />

avec prise en compte des scénarii possibles de ventilation naturelle, d'éclairage naturel, l'intégration des murs<br />

solaires <strong>et</strong> des puits canadiens <strong>et</strong> provençaux qui pourraient couplés avec d'autre briques décrites<br />

précédemment.<br />

C<strong>et</strong>te brique importante revêt un caractère original par rapport aux précédentes car elle ne s'intéresse pas à un<br />

obj<strong>et</strong> technique mais plutôt à une démarche d'intégration, une approche globale pour réaliser un produit<br />

"bâtiment" performant.<br />

C12<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


REFERENCES :<br />

1 : Stratégie <strong>et</strong> moyens de développement de l'efficacité énergétique <strong>et</strong> des sources d'énergie renouvelables en<br />

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-Remis à Nicole Fontaine, Ministre déléguée à l’Industrie – 12/09/2003<br />

www.industrie.gouv.fr/debat_energie/site/pdf/rapport-sages.pdf<br />

3 : Rapport de Jean Besson - Parlementaire en mission sur le Débat national sur les énergies<br />

Remis à Nicole Fontaine, Ministre déléguée à l’Industrie – 8/10/2003<br />

www.industrie.gouv.fr/debat_energie/site/pdf/rapport-besson1.pdf<br />

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Proposition de Programme de Recherche<br />

Direction de la Technologie - 15 février 2005<br />

www.industrie.gouv.fr/energie/prospect/pdf/rapport-gagnepain.pdf<br />

5 : Nouvelles technologies de l’énergie – Rapport Thierry Chambolle<br />

www.industrie.gouv.fr/energie/prospect/pdf/rapportnte.pdf<br />

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bâtiments, Rapport Conseil Général des Ponts <strong>et</strong> Chaussée, N° 2004-0189-01-juin 2005- établi par Jean<br />

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http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/054000567/0000.pdf<br />

http://www2.equipement.gouv.fr/rapports/archive_r/hab_r.htm<br />

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Conseil Economique <strong>et</strong> Social présenté par M. Paul de Viguerie – Séance des 25 <strong>et</strong> 26 avril 2006.<br />

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8 : Le Logement de Demain, pour une Meilleure Qualité de vie : Avis <strong>et</strong> rapports du Conseil Economique <strong>et</strong><br />

Social présenté par Mme Cécile Felzines – Séance des 13 <strong>et</strong> 14 décembre 2005<br />

www.conseil-economique-<strong>et</strong>-social.fr<br />

9 : Rapport Nouvelles Technologies de l'Energie, Proposition de Programme de Recherche - Direction de la<br />

Technologie -15 février 2005 - www.recherche.gouv.fr<br />

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Traisnel,<br />

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11 : Habitat <strong>et</strong> Développement Durable, Bilan rétrospectif <strong>et</strong> prospective, Jean-Pierre Traisnel, Bruno<br />

Peuportier, Alain Bornarel<br />

www.iddri.org/iddri/telecharge/cahier-du-clip/clip_13.pdf<br />

12 : Livre Vert sur l'Efficacité Energétique : Comment Consommer Mieux avec Moins : Commission<br />

Européenne – Direction Générale de l'Energie <strong>et</strong> des Transports.<br />

13 : Produire son énergie, c’est possible : Le Moniteur Environnement – Hors Série -Avril 2002<br />

14 : La Maison Passive : Introduction pour les architectes <strong>et</strong> les futurs maîtres d'ouvrage, Adeline Guerriat,<br />

Institut Supérieur d'Architecture de la Communauté Française La Cambre<br />

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16: Le développement durable – Futuribles – n°315, janvier 2006<br />

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19 :Matériaux Emergents, Christian Janot & Bernhard Ilschner, Presse Polytechniques <strong>et</strong> Universitaire<br />

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23 : Fraîcheur sans clim' : Le guide des alternatives écologiques<br />

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PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


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27 : L’Inertie thermique en climat méditerranéen. Confort <strong>et</strong> consommations d’énergie<br />

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Lovins, Earthscan Publi. Ltd, London – 1999<br />

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74 : Habitations Solaires Photovoltaïques – Stratégie Japonaise de Commercialisation axée sur l'efficience,<br />

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75 : Une revue de proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> mesures visant les maisons solaires à consommation nulle ou faible d'énergie,<br />

Rémi Charron, Centre de la technologie de l’énergie de CANMET – Varennes<br />

76 : Smart Energy Efficient Building -<br />

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77 : Bienvenue dans la maison du futur<br />

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http://www2.cnrs.fr/presse/journal/2524.htm<br />

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http://www.enpc.fr/fr/formations/ecole_virt/trav-eleves/cc/<br />

80 : Comparaison des règlements thermiques de la France <strong>et</strong> l’Allemagne - ENPC - Atelier Changement<br />

Climatique – 2002-2003 - http://climweb.free.fr<br />

http://www.enpc.fr/fr/formations/ecole_virt/trav-eleves/cc/<br />

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82 : Mieux répondre aux attentes des particuliers pour réduire la consommation d'énergie de leur logement –<br />

Colloque CAH- 2005 - www.cah.asso.fr<br />

83 : Amélioration Energétique des Bâtiments Existants : les bonnes solutions – COSTIC – FFB – ADEME –<br />

2004 – www.sebtp.com<br />

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SITES WEB :<br />

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Mission Interministériel sur l'Eff<strong>et</strong> de Serre – MIES www.eff<strong>et</strong>-de-serre.gouv.fr<br />

Plan climat 2004 http://www.ecologie.gouv.fr<br />

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matières premières (DGEMP),<br />

http://www.minefi.gouv.fr/themes/energie_mat_premieres/energie/index.htm<br />

Direction Générale de l'Énergie <strong>et</strong> des Matières Premières<br />

http://www.industrie.gouv.fr/energie/sommaire.htm<br />

Aides <strong>et</strong> Crédits d'impôt<br />

http://www.industrie.gouv.fr/energie/developp/econo/textes/credit-impot-2005.htm<br />

www.anil.org<br />

www.cler.org/aides<br />

http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/aides_financieres/index.htm<br />

http://www.habitatdeveloppement.fr<br />

www.cah.asso.fr<br />

www.anah.fr<br />

Organismes Nationaux <strong>et</strong> Internationaux<br />

GIEC : Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat http://www.ipcc.ch<br />

Réseau Action Climat France www.rac-f.org<br />

Site d'Ispra sur l'Efficacité Energétique http://energyefficiency.jrc.cec.eu.int<br />

Technologies<br />

www.toolbase.org<br />

http://www.advancedbuildings.org/<br />

Bâtiments Basse Consommation, Passifs voire à énergie positive<br />

www.passiv.de<br />

www.minergie.ch<br />

http://www.plusenergiehaus.de<br />

http://www.rolfdisch.de<br />

http://www.sonnenschiff.de<br />

http://www.weberhaus.de<br />

www.schwoerer.de<br />

http://www.associations.ca/nzeh/index.html<br />

http://www.sterlinghomesgroup.com/drake/index.html<br />

www.solarbau.de<br />

http://www.passiefhuisplatform.be<br />

www.energytech.at<br />

Renovation<br />

Bureaux d'Etudes<br />

www.eboek.de/literatur.html<br />

www.viriden-partner.ch<br />

Proj<strong>et</strong> Solanova<br />

www.usf.uni-kassel.de/usf/forschung/projekte/solanova.en.htm<br />

http://www.solanova.energia.bme.hu<br />

Integrated ecological and energy-oriented refurbishment of service buildings<br />

http://www.energyagency.at/(en)/projekte/lcc_eco.htm<br />

Proj<strong>et</strong> INTEREB – Rénovation énergétique des bâtiments<br />

C17<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


http://www.fedarene.org/Best_Practices/Documents/Intereb/Intereb_guide.pdf<br />

http://www.rhonalpenergie-environnement.asso.fr<br />

Eclairage<br />

Syndicat de l'Eclairage<br />

www.feder-eclairage.fr<br />

http://www.syndicat-eclairage.com<br />

Associations<br />

European Insulation Manufacturer Association www.eurima.org<br />

European Alliance of Companies for Energy Efficiency in Buildings www.euroace.org<br />

European Renewable Energy Council www.erec-renewables.org<br />

European Council for an Energy-Efficient Economy. www.eceee.org<br />

Assiciation Technique Energie Environnement www.atee.fr<br />

Institut des Bioénergies www.itebe.org<br />

Syndicat National des Fabricants d'Isolants en Laines Minérales Manufacturées www.filmm.fr<br />

Association PROMO PSE : principaux acteurs de la chaîne de fabrication du polystyrène expansé (PSE)<br />

www.promo-pse.com<br />

Association Negawatt www.negawatt.org<br />

Association Isolons la Terre www.isolonslaterre.org<br />

Association HQE www.assohqe.fr<br />

Association AMORCE www.amorce.asso.fr/<br />

Fédération des Associations Régionales pour les Nouvelles Energies www.fedarene.org<br />

Centre d'Information sur l'Energie <strong>et</strong> l'Environnement http://www.ciele.org<br />

Comité de Liaison Energies Renouvelables http://www.cler.org/predac/<br />

Syndicat des Energies Renouvelables http://www.enr.fr<br />

Plate-formes Technologiques Européennes<br />

European Construction Technology Platform (ECTP) www.ectp.org<br />

European Solar Thermal Technology Platform www.esttp.org<br />

Photovoltaic Technology Platform www.eupvplatform.org<br />

Baromètre EurObserv'ER<br />

http://ec.europa.eu/energy/res/publications/barom<strong>et</strong>ers_en.htm<br />

Commissionnement<br />

www.commissioning-hvac.org/<br />

www.commissionnement.org<br />

Directives – Réglementations Européennes<br />

http://www.enper.org<br />

www.enper-exist.com<br />

http://www.epbd-ca.org<br />

www.buildingsplatform.org<br />

www.inive.org<br />

Pompes à Chaleur<br />

Association Française pour les Pompes à Chaleur http://www.afpac.org<br />

IEA- HPP - Testing and calculation of combined heat pump systems<br />

www.annex28.n<strong>et</strong>/index.htm<br />

Site ADEME-BRGM<br />

www.geothermie-perspectives.fr<br />

Climatisation à Haute Efficacité Energétique <strong>et</strong> à Faible Impact Environnemental<br />

http://www.cenerg.ensmp.fr/francais/themes/syst/html/bsyst.htm<br />

C18<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Cogénération- Réseau de Chaleur<br />

www.p<strong>et</strong>itecogeneration.org<br />

www.cogen.org<br />

www.cogen-challenge.org<br />

www.dgfer.org<br />

http://www.viaseva.com<br />

www.iea-dhc.org<br />

http://www.fg3e.fr<br />

http://www.semhach.fr/sommaire.htm<br />

http://www.veoliaenvironnement.com/fr/m<strong>et</strong>iers/energie/<br />

C19<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C2- PAROIS OPAQUES<br />

MURS, TOITURES, PLANCHERS A HAUTE<br />

PERFORMANCE THERMIQUE EN<br />

AUTRICHE, AU DANEMARK ET EN<br />

ALLEMAGNE<br />

Auteurs : Hafiane Cherkaoui (hafiane.cherkaoui@cstb.fr)<br />

avec la participation de Marc Colombard-Prout<br />

(marc.colombard-prout@cstb.fr)<br />

Experts : Svend Svendsen (Université Technologique du<br />

Danemark), Fritz O<strong>et</strong>ll (Architecte – POS Architekten – Autriche)<br />

C20<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


INTRODUCTION<br />

L’étude a pour obj<strong>et</strong> d’évaluer les solutions techniques des Procédés d’Isolation à Haute Performance<br />

Thermique (PIHPT) pratiquées à l’étranger pour l’isolation thermique, voire l'inertie thermique, des parois<br />

opaques <strong>et</strong> d’analyser les conditions de leur transposition en France.<br />

Le champ de l’étude a été limité à trois pays européens, l’Autriche, le Danemark <strong>et</strong> l’Allemagne où des<br />

solutions très performantes en termes d’isolation thermique sont déjà mises en application.<br />

Seuls, l’Autriche <strong>et</strong> le Danemark ont fait l’obj<strong>et</strong> d'une analyse par des experts extérieurs, les informations sur<br />

l’Allemagne sont issues en partie de l’étude sur les programmes d’opérations performantes <strong>et</strong> de données<br />

fournies par des industriels de l’isolation.<br />

FICHE RESUME<br />

Composant,<br />

sous-ensemble<br />

étudié<br />

Paroi avec U < 0,2 W/m²°K - sol, mur <strong>et</strong> toiture<br />

Référence : maison passive<br />

Pays Autriche Danemark<br />

Procédures<br />

Acteurs<br />

principaux<br />

Principaux<br />

résultats<br />

Possibilité de<br />

transposition en<br />

France<br />

Subvention pour la R&D <strong>et</strong> les opérations de<br />

démonstration.<br />

Les aides à la pierre attribuées par les Landër<br />

notamment sur la base de critères de<br />

performances énergétiques.<br />

Ministère fédéral des transports, de<br />

l’innovation <strong>et</strong> de la technologie (BMVIT) ; la<br />

société Autrichienne pour l’Environnement <strong>et</strong><br />

la Technologie (ÖGUT) <strong>et</strong> avec une forte<br />

mobilisation des industriels <strong>et</strong> des<br />

professionnels.<br />

14 opérations de démonstration <strong>et</strong> près de 1000<br />

maisons passives à la fin de 2005.<br />

Consommation énergétique réduite de<br />

60kWh/(m².a) à 40 kWh/(m².a) pour les<br />

bâtiments à basse consommation <strong>et</strong> à 15<br />

kWh/(m².a) pour les maisons passives (maisons<br />

individuelles, logements collectifs <strong>et</strong> non<br />

résidentiels, jardin d’enfant, écoles, bureaux,<br />

bâtiment industriels <strong>et</strong> églises, ..)<br />

Recours aux meilleures technologies courantes,<br />

les produits systèmes <strong>et</strong> technologie à basse<br />

consommation <strong>et</strong> les solutions pour les<br />

bâtiments passifs sont simples <strong>et</strong> disponibles<br />

pour tous.<br />

Adaptation des systèmes de double flux ainsi<br />

développés,<br />

Soucis des détails techniques de conception <strong>et</strong><br />

de mise en oeuvre,<br />

Dispositifs d’évaluation,<br />

Dispositifs de mobilisations des acteurs privés,<br />

Structure des programmes de R&D <strong>et</strong> nature<br />

des opérations de démonstration,<br />

Besoin de règles de calcul (Codes) dans<br />

les activités de recherche <strong>et</strong> de<br />

développement<br />

Simulation de la consommation<br />

d’énergie dans le bâtiment existent.<br />

Gouvernement <strong>et</strong> compagnies de<br />

distribution d’énergie<br />

Secteur du bâtiment: propriétaires,<br />

fabricants de matériaux de construction,<br />

consultants, entrepreneurs.<br />

Instituts de recherche <strong>et</strong> de<br />

développement.<br />

Des bâtiments avec une enveloppe avec<br />

des coefficients de transferts thermiques<br />

inférieurs à 0.2 W/m2K ont été réalisés<br />

comme avec des solutions courantes en<br />

neuf ou en rénovation.<br />

Le développement <strong>et</strong> l’utilisation de<br />

parois avec des valeurs du coefficient U<br />

de 0.1 W/m2K ont commencé.<br />

Pas de difficultés majeures : besoin de<br />

développer l’isolation à haute<br />

performance thermique.<br />

C21<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Partenaire<br />

mobilisé<br />

Modalités de financement <strong>et</strong> de subvention au<br />

niveau national <strong>et</strong> régional perm<strong>et</strong>tant<br />

d’atteindre une part significative du marché,<br />

Changement dans les comportements dans les<br />

processus de prise de décisions<br />

Fritz O<strong>et</strong>ll : architecte – POS Architekten<br />

Svend Svendsen : professeur<br />

Département de Géni Civil de<br />

l’université “technique” du Danemark.<br />

C.2.1 CONTEXTE, ANTERIORITE, DYNAMIQUES D’ACTEURS<br />

CONTEXTES NATIONAL ET LOCAL<br />

Autriche<br />

Le contexte autrichien est très spécifique, notamment en ce qui concerne le financement du logement basé<br />

sur des aides à la pierre pour le secteur locatif comme pour l’accession à la propriété attribuées par les<br />

Landërs. Ces aides bénéficient à 80% de la population (voir le rapport sur les programmes R&D en Autriche<br />

qui développent l’analyse des spécificités du contexte autrichien).<br />

En Autriche, les expériences pilotes qui ont été prises comme références sont les maisons <strong>et</strong> bâtiments<br />

passifs réalisés en Allemagne <strong>et</strong> dans les pays scandinaves (en particulier en Suède).<br />

Le secteur résidentiel des maisons individuelles représente 50 % du marché en neuf <strong>et</strong> constitue donc une<br />

part importante du potentiel d’économie d’énergie. De plus, c’est le domaine où la sensibilisation par rapport<br />

au coût de l’énergie est la plus marquée.<br />

Les conditions du développement,en Autriche, des procédés d’isolation à haute performance thermique<br />

(PIHPT) peuvent être résumées comme suit :<br />

- Des régions en zone alpine (environ 80%) avec des hivers longs,<br />

- Une grande différence entre les régions rurales <strong>et</strong> urbaines : pour le rural, le chauffage est individuel<br />

<strong>et</strong> essentiellement au fioul avec une forte sensibilité au coût de l’énergie. Pour l’urbain, le chauffage<br />

est essentiellement fourni par des chaudières gaz ou des réseaux de chaleur alimentés par des<br />

chaudières d’incinération de déch<strong>et</strong>s.<br />

- Une sensibilisation à la dépendance par rapport à l’approvisionnement : par exemple, les difficultés<br />

récemment rencontrées pour l’acheminement du gaz de la Russie,<br />

- Une forte dépendance à l’énergie fossile importée (fioul, gaz),<br />

- Le refus du nucléaire : en ef<strong>et</strong>, l’Autriche est le seul pays à avoir construit une centrale nucléaire qui<br />

n’a jamais été mis en service <strong>et</strong> qui ne peut pas développer l’hydraulique (barrages) à cause de<br />

l’opposition de la population à la défiguration du paysage.<br />

- Un coût élevé de l’énergie : surcoût du transport pour le rural <strong>et</strong> surcoût lié aux réseaux <strong>et</strong> à leur<br />

maintenance pour les zones urbaines,<br />

- Une forte sensibilisation de la population aux questions environnementales qui, en l’absence<br />

d’alternatives, se focalisent sur les bâtiments à faibles consommations énergétiques <strong>et</strong> le recours aux<br />

énergies renouvelables,<br />

- Un code du bâtiment peu descriptif <strong>et</strong> très ouvert à l’innovation : durant les dernières années, les<br />

critères d’attributions des aides à la pierre en Autriche ont évolué rapidement en exigeant une faible<br />

consommation énergétique (inférieure à 45 kWh/m².an), voire moins dans certaines régions pour le<br />

neuf. Les bâtiments de référence sont les maisons passives avec aujourd’hui un objectif de 20% de<br />

part du marché d’ici 5 ans.<br />

- Une sensibilisation au niveau des autorités : Programme national pour la R&D pour la conception <strong>et</strong><br />

la durabilité des bâtiments mais aussi pour l’environnement. Au niveau local, certaines actions sont<br />

menées pour combiner l’efficacité énergétique <strong>et</strong> les aspects écologiques. Les budg<strong>et</strong>s dédiés à ces<br />

activités restent très significatifs à l’échelle de la taille du pays.<br />

- Un aspect réglementaire : la certification des performances énergétiques dans le cadre de la Directive<br />

Européenne sur les Performances Energétiques du Bâtiment est entrée en vigueur en 2006.<br />

C22<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les instituts de recherche qui ont contribué au développement des procédés sont principalement des<br />

établissements privés mais aussi des organsimes publics, fortement impliqués comme l’OIB (Organisme<br />

Autrichien de la Construction).<br />

Danemark<br />

Les principales caractéristiques du contexte national <strong>et</strong> local qui ont favorisé le développement des procédés<br />

d'isolation à haute performance thermique (PIHPT), sont les suivantes :<br />

- Incitation au développement <strong>et</strong> à l’usage des PIHPT par la R&D <strong>et</strong> les taxes sur l’énergie,<br />

- Exigences du code du bâtiment pour l’utilisation des PIHPT.<br />

Le transfert de ces procédés de la R&D au développement industriel résulte de recommandations d’instituts<br />

de recherche ou de centre d’information ainsi que d’une coopération directe entre R&D <strong>et</strong> industrie de la<br />

construction.<br />

Les caractéristiques du contexte de développement de ces procédés peuvent s’expliquer par différents<br />

facteurs :<br />

- Un climat relativement froid vu la situation géographique du pays, avec 3000 degré jours.<br />

- Le Danemark produit actuellement plus de pétrole <strong>et</strong> de gaz qu’il n’en consomme mais il devra à<br />

nouveau dans le futur importer de l’énergie d’origine fossile.<br />

- Le Danemark s’est engagé de réduire de 21 % les émissions à eff<strong>et</strong> de serre.<br />

- Les contraintes sociétales se traduisent par des exigences renforcées dans le code du bâtiment<br />

- Les sociétés qui produisent les isolants constituent un lobby important (Rockwool …).<br />

- Le coût de l'Energie du chauffage pour les bâtiments de 0,1 euro par kWh (fioul ou gaz, taxe<br />

comprises)<br />

- Parmi les conditions favorables, on peut citer les règles de construction qui sont basées sur des<br />

performances à atteindre <strong>et</strong> sur des descriptions de techniques <strong>et</strong> de solutions.<br />

- Dès les années 60, le code du bâtiment a mis en place des exigences sur les performances thermiques<br />

pour l’enveloppe des bâtiments neufs.<br />

- Politiques : actuellement l’incitation aux économies d’énergie est prise en charge par les compagnies<br />

de distribution d’énergie qui financent c<strong>et</strong>te activité en ajoutant un léger surcoût au prix de l’énergie.<br />

- Au niveau local, certains groupes ont convaincu des collectivités locales à m<strong>et</strong>tre en place des<br />

exigences spéciales pour des bâtiments qui sont réalisés sur le foncier vendu par la collectivité locale<br />

; ceux-ci doivent avoir des performances énergétiques supérieures à celles qui sont exigées par le<br />

code du bâtiment.<br />

- Recherche : certains programmes de recherche ont financés le développement de maisons à hautes<br />

performances énergétiques.<br />

Allemagne<br />

En Allemagne, la période de chauffe dure environ 6 mois, de novembre à avril. Le pays est autonome pour sa<br />

consommation en électricité mais le chauffage électrique est quasiment inexistant. Néanmoins, pour le<br />

chauffage, l’Allemagne est complètement dépendante d’autres pays (gaz, fioul, essentiellement). Le charbon<br />

est encore un peu employé.<br />

La conscience écologique des habitants est relativement développée ce qui conduit à une politique<br />

volontariste de l’Etat pour atteindre les objectifs fixés par le protocole de Kyoto.<br />

Les règles de construction sont favorables, la première Réglementation Thermique, visant à économiser de<br />

l’énergie date de 1985. La réglementation actuelle ne fixe pas d’objectifs pour les éléments pris séparément,<br />

mais un seuil pour le bilan énergétique de l’ensemble de la construction. De plus, l’étanchéité à l’air de la<br />

construction est également imposée (volume d’air échangé ≤ 1,5 fois le volume total du bâtiment pour une<br />

différence de pression de 50 Pa; pour une construction avec VMC, ou ≤ 3 fois le volume total pour une<br />

construction sans VMC).<br />

Les incitations financières sont régionales <strong>et</strong> différentes d’un Lander à l’autre.<br />

ANTERIORITES ET ORIGINES DES PROCEDES D’ISOLATION DE HAUTE PERFORMANCE<br />

THERMIQUE APPLIQUES AU MUR OPAQUE D’UN BATIMENT.<br />

C23<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Autriche<br />

Les premières maisons passives ont été construites en 1995 à des fins de démonstration. Ces premières<br />

maisons passives sont décrites avec des informations sur les détails de construction dans les catalogues<br />

industriels d’isolation en 1998.<br />

Les acteurs pionniers pour développer les maisons passives ont tout d’abord été un p<strong>et</strong>it groupe d’une<br />

vingtaine d’architectes <strong>et</strong> d’experts qui ont débuté leur action en 1993 par des séminaires.<br />

Parallèlement, les fabricants de matériaux d’isolation ont crée une organisation pour promouvoir une<br />

meilleure qualité thermique du bâtiment afin d’atteindre les objectifs du Kyoto <strong>et</strong> développer l’emploi dans<br />

le secteur de la construction. Une étude réalisée en 1994 a constitué un outil important pour convaincre les<br />

gouvernements fédéraux <strong>et</strong> régionaux d’engager des actions pour améliorer l’efficacité énergétique des<br />

bâtiments. Cela a même débouché sur émulation entre les régions, voire une compétition.<br />

De 1998 à 2001, 84 maisons individuelles <strong>et</strong> appartements ont été construites, évaluées <strong>et</strong> documentées. Ces<br />

réalisations ont contribué à la diffusion efficace de l’information sur l’intérêt du suj<strong>et</strong>.<br />

Par la suite, une action importante a été lancée avec un programme fédéral nommé ”Haus der Zukunft –<br />

Maison du Futur” par le ministère pour l’innovation <strong>et</strong> la technologie.<br />

Actuellement, 151 proj<strong>et</strong>s de R&D associant économie d’énergie <strong>et</strong> écologie sont achevés <strong>et</strong> parmi ceux-ci,<br />

35 bâtiments démonstratifs jouent un rôle important pour la prise de conscience collective.<br />

Ces proj<strong>et</strong>s ont permis le développement de produits <strong>et</strong> labels actuels associés au concept des maisons<br />

passives ou bâtiment à faible consommation énergétique. Parmi les paramètres adoptés, l’épaisseur minimale<br />

de l’isolant de 35 cm est l’un des plus emblématiques.<br />

Histogramme : nombre de maisons passives construites<br />

en Autriche : total (en orange) ; documentées (en rouge)<br />

(source: IG Passivhaus ÖSterreich)<br />

Surface utile des bâtiments passifs en Autriche en<br />

avril 2006, résidentiel, bureaux <strong>et</strong> bâtiments publics<br />

(source: IG Passivhaus Österreich).<br />

Soit 1,8% pour 2002, 3% pour 2003 du total des<br />

nouvelles surfaces utiles dans le secteur résidentiel<br />

(dernière source disponible de Statistik Austria). D’où<br />

une tendance croissante de la proportion des maisons<br />

passives.<br />

Danemark<br />

Rappel historique : Au sein de l’université technique du Danemark (DTU), le laboratoire d’isolation<br />

thermique a été crée en 1959. Il a eu un rôle précurseur dans la recherche <strong>et</strong> le développement sur les<br />

économies d’énergie des bâtiments neufs <strong>et</strong> existants, avec une spécialisation sur l’amélioration de l’isolation<br />

des bâtiments. Dans les années 60, un important proj<strong>et</strong> expérimental a démontré la possibilité, sans risque de<br />

développement des moisissures, de remplir les cavités de parois avec les matériaux d’isolation <strong>et</strong> de<br />

contribuer ainsi à une amélioration significative des performances thermiques des parois.<br />

Après la crise pétrolière de 1973, une maison à consommation énergétique zéro, avec une enveloppe à forte<br />

isolation, a été développée <strong>et</strong> construite en 1975 sur le campus pour démontrer la possibilité de résoudre le<br />

problème de l’approvisionnement énergétiques par les économies d’énergie.<br />

C24<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Ce proj<strong>et</strong> s’est poursuivit par un proj<strong>et</strong> de R & D sur la période 1976-1984 où 7 maisons individuelles ont été<br />

développées, construites <strong>et</strong> évaluées. La consommation annuelle pour le chauffage <strong>et</strong> l’eau chaude a été de<br />

5000 kWh environ (pour des surfaces de sol de 140 m², soit 36 kWh/m²). Les épaisseurs d’isolants étaient de<br />

20 à 50 cm avec des coefficients U de 0,20 à 0,10 W/(m²K). Les constructions ont été réalisées en utilisant à<br />

la fois des techniques traditionnelles <strong>et</strong> de nouveaux systèmes d’ossatures porteuses en bois.<br />

Bien que les bâtiments expérimentaux atteignaient les performances attendues <strong>et</strong> étaient attractifs pour le<br />

marché, ces exigences n’ont pas été intégralement transposées dans les mises à jour du code de la<br />

construction. En eff<strong>et</strong>, le code de 1985 avait seulement une exigence de 0,35 W/m²K pour les murs en<br />

briques.<br />

La raison de c<strong>et</strong>te application lente des résultats de R & D dans le code du bâtiment résultait en général du<br />

conservatisme du secteur du bâtiment <strong>et</strong> d’une focalisation sur les nouveaux systèmes de production<br />

énergétiques (charbon, cogénération, réseaux de chaleur, production nationale du gaz <strong>et</strong> du pétrole) dans le<br />

programme énergétique national des années 80.<br />

En 1990, un nouveau programme national a été lancé avec le but de réduire la charge de chauffage pour les<br />

bâtiments neufs de 50% par des exigences dans le code du bâtiment de 1995 (25%) <strong>et</strong> de 2005 (25%). Les<br />

activités de R & D ont été financées pour préparer les bases techniques afin d’introduire les exigences dans<br />

le code du bâtiment.<br />

De 1995 à 2005: le coefficient de transmission thermique U d’environ 0,20 W/m²K a été introduit dans les<br />

exigences thermiques du code du bâtiment.<br />

Parallèlement, la Directive Européenne pour la Performance Energétique du Bâtiment a été mise en place au<br />

Danemark <strong>et</strong> les performances énergétiques sont donc exprimées sur la base de la consommation énergétique<br />

globale du bâtiment. En même temps, les exigences sont devenues plus strictes <strong>et</strong> des coefficients plus<br />

faibles sont fréquemment utilisés.<br />

Dans le code de 1995, les exigences sur la valeur U pour l’enveloppe du bâtiment était de 0,20 W/m²K, 0,30<br />

W/m²K pour des parois lourdes (murs) <strong>et</strong> 0,15 W/(m²K) pour les toitures inclinées (rampants).<br />

En se basant respectivement sur les activités R & D réalisées de 1995 à 2005, <strong>et</strong> sur les coopérations entre les<br />

instituts de recherche <strong>et</strong> le secteur de la construction (fabricants de matériaux <strong>et</strong> <strong>composants</strong> de procédés à<br />

faibles consommation d’énergie <strong>et</strong> différents constructeurs de maisons) un programme de réduction du<br />

chauffage a été introduit dans le code de 2006. Les exigences pour le neuf sont exprimées par un cadre<br />

énergétique.<br />

Pour les bâtiments neufs ou les rénovations lourdes, les exigences sur le coefficient U sont les suivantes :<br />

U W/m²K<br />

Murs (lourds <strong>et</strong> légers) 0,20<br />

Planchers 0,15<br />

Planchers avec planchers chauffants 0,12<br />

Toitures 0,15<br />

Coefficients U au Danemark<br />

Ces valeurs recommandées ne sont pas exigées dans les bâtiments neufs mais elles peuvent être utilisées<br />

comme indicateurs pour les valeurs U à atteindre sur une base volontaire. On peut remarquer que ces valeurs<br />

sont équivalentes, voire supérieures à celles exigées par le label suisse Minergie.<br />

En plus des valeurs requises, le code défini deux classes pour les maisons à basse consommation énergétique<br />

avec un coefficient de consommation énergétique réduit de 25% <strong>et</strong> 50%. Ces exigences sont volontaires mais<br />

sont programmées par le gouvernement pour devenir obligatoire d’ici 2010 <strong>et</strong> 2015. L’idée est d’une part,<br />

d'encourager la construction de bâtiments plus perdormants que ceux qui respectent la réglementation <strong>et</strong><br />

d’autre part développer la prise de conscience du secteur de la construction pour qu’il se prépare au<br />

changement dans les délais requis.<br />

A l’avenir, des valeurs de U encore plus faibles, proche de 0,1 W/(m²K) vont devenir des valeurs types dont<br />

le but d’économiser l’énergie dans le bâtiment.<br />

C25<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La base de développement des enveloppes à hautes isolation a été réalisé par les industriels de la<br />

construction, les fabricants de matériaux d’isolants <strong>et</strong> de <strong>composants</strong> qui ont mis sur le marché leur produits<br />

ou par le biais de proj<strong>et</strong>s RD financé par des fonds publiques..<br />

Les acteurs clés ont été les grandes entreprises, les centres de recherche <strong>et</strong> les PME qui ont contribué d’une<br />

manière importante en tant que contractants pour la mise en œuvre.<br />

La mise en œuvre des PIHPT est de même nature que la construction traditionnelle avec des épaisseurs plus<br />

importantes, l’isolation par l’extérieur étant courante au Danemark. Le processus de conception des PIHPT<br />

est identique à celui utilisé par les industriels pour développer de nouveaux produits en améliorant leurs<br />

performances. Dans certains cas, les proj<strong>et</strong>s de recherche <strong>et</strong> de développement ont été les catalyseurs du<br />

processus.<br />

Allemagne<br />

Les initiateurs des premières constructions allemandes du type maisons passives qui apparaissent au milieu<br />

des années 90, sont issus des milieux écologistes <strong>et</strong> du domaine de la construction. Parmi ces pionniers, il y<br />

avait des fabricants d’isolants alternatifs (fibres de cellulose …) <strong>et</strong> ce sont des initiatives privés qui ont portés<br />

les premières constructions. Beaucoup de réalisations sont localisées dans la région de Springe-Eldachsen.<br />

Des membres de ce collectif étaient déjà à l’origine de la réglementation imposant de construire "étanche à<br />

l’air" (1985). C’est également ce groupe qui a par la suite développé la théorie des systèmes constructifs<br />

"ouverts à la diffusion de la vapeur d’eau" qui est généralement tarduite à tort comme "murs respirants".<br />

C’est aussi à Springe Eldachsen que des formations ont été lancées dans le domaine de l’étanchéité à l’air<br />

notamment pour le test de la porte soufflante (Blower Door)<br />

Pour élargir le marché des isolants en fibres de cellulose par exemple, au départ limité à l’isolation dite<br />

écologique, les fabricants ont modifié leur stratégie de mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> se sont orientés vers le marché<br />

traditionnel de l’isolation, ne m<strong>et</strong>tant plus en avant les propriétés dites "écologiques" du matériaux, mais<br />

plutôt ses propriétés d’isolant thermique (avec une amélioration d’environ 20% sur la performance<br />

thermique). Les isolations réalisées en ouate de cellulose ont fait alors l’obj<strong>et</strong> d’études expérimentales<br />

(suivies par exemple par le Fraunhofer Institut), de manières à en améliorer la qualité (meilleur conductivité<br />

thermique, moins de risques de tassement, une densité plus faible…) <strong>et</strong> pour en observer le comportement<br />

(caractère hygroscopique entre autre…).<br />

Les acteurs moteurs qui ont porté l’innovation dans le domaine des maisons «passives», sont les industriels<br />

<strong>et</strong> les maîtres d’ouvrage privés ; l’obstacle principal étant le coût de la construction.<br />

MOTIVATION DES ACTEURS<br />

Autriche<br />

Il n’y a pas eu de développements importants de nouveaux procédés mais plutôt une motivation des<br />

industriels de l’isolation à promouvoir des solutions plus performantes simplement avec avec des épaisseurs<br />

plus importantes … ce qui perm<strong>et</strong> de tripler le volume de vente <strong>et</strong> de faire des remises !<br />

Les fabricants de fenêtre <strong>et</strong> de systèmes de ventilation étaient également très motivés par ce nouveau marché.<br />

Une première étape importante a été la renaissance des structures en bois (construction jusqu’à 4 étages)<br />

avec des coûts relativement faibles <strong>et</strong> des solutions techniques perm<strong>et</strong>tant de réduire les pertes énergétiques.<br />

Ces techniques sont souvent combinées avec d’autres techniques d’isolation en utilisant par exemple de la<br />

ouate de cellulose pour le remplissage des cavités de parois.<br />

En ce qui concerne les nouveaux produits d’isolation sous vide (VIP) qui sont développés en Allemagne,<br />

certaines applications pour les murs <strong>et</strong> les toitures terrasses ont été brev<strong>et</strong>ées par des PME, architectes <strong>et</strong><br />

bureau d’études.<br />

Jusqu’à présent, les sociétés gestionnaires de logements, qui réalisent jusqu’à 50 % du volume de la<br />

construction, n’avaient pas réellement demandé des produits <strong>innovants</strong> à des prix abordables. C<strong>et</strong>te situation<br />

a évolué au cours des dernières années à cause d’une part du coût de l’énergie qui est devenue une question<br />

d’intérêt national <strong>et</strong> d’autre part les consommateurs sont demandeurs de solutions innovantes, en particulier<br />

pour la rénovation.<br />

C26<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Danemark<br />

Les acteurs clés sont les instituts de R&D <strong>et</strong> les industriels ; tout particulièrement les fabricants de matériaux<br />

(isolants …) <strong>et</strong> <strong>composants</strong> (fenêtres …), mais aussi des fabricants d’autres matériaux pour l’enveloppe du<br />

bâtiment (membranes …). Les actions clés sont la recherche <strong>et</strong> le développement de produits.<br />

L’intégration de ces procédés dans l’enveloppe des bâtiments a été réalisée par les concepteurs <strong>et</strong> l’ingénierie<br />

aux plans techniques, architecturaux <strong>et</strong> économiques.<br />

La commercialisation des procédés <strong>et</strong> sa diffusion sont assurées par le secteur industriel de la construction.<br />

Ces développements sont portés par des réseaux d’acteurs existants.<br />

Acteurs clés<br />

En Autriche :<br />

- un certains nombre d’institution comme l’OIB <strong>et</strong> depuis quelques années, quelques promoteurs à but<br />

non lucratif, qui ont développés un proj<strong>et</strong> pilote pour établir un standard de maison passive.<br />

- Le ministère de l’innovation <strong>et</strong> de la technologie qui avait lancé un programme de bâtiment durable<br />

avec des résultats très significatifs.<br />

- L’état <strong>et</strong> les régions qui ont promu aussi l’efficacité énergétique dans les bâtiments au travers des<br />

aides à la pierre.<br />

Au Danemark, les décideurs clés sont le gouvernement avec son programme d’économie d’énergie, l’agence<br />

gouvernementale chargé de la mise au point du code du bâtiment, en coopération avec le secteur du bâtiment<br />

d’une manière générale.<br />

Acteurs moteurs<br />

En Autriche, les industriels ont réalisé de la R&D pour améliorer la conductivité thermique des isolants. Par<br />

exemple, la conductivité thermique du polystyrène expansé PSE est passée de 38 mW/mK à 32, voire 30. Par<br />

ailleurs, pour réduire les ponts thermiques des rupteurs spécifiques ont été développés.<br />

Les programmistes, concepteurs <strong>et</strong> architectes constituent les principales forces motrices tandis que les<br />

propriétaires de logement conscient des questions énergétiques demeurent des prescripteurs essentiels.<br />

Enfin, un nombre limité de journalistes essaient aussi de promouvoir le thème des économies d’énergie.<br />

Au Danemark, les acteurs moteurs sont issus du domaine de la R & D , principalement des industriels, mais<br />

aussi des centres techniques, constructeurs, prescripteurs, entrepreneurs, consommateurs ou utilisateurs,<br />

architectes, autorités locales,….<br />

Acteurs résistants<br />

Autriche<br />

Une partie limitée de la R&D au sens large, y compris chez les fabricants, qui ont été parfois réticentes au<br />

développement des parois à haute performance.<br />

En ce qui concerne les architectes <strong>et</strong> les BE (ingénierie) ; on constate l’existence de deux communautés bien<br />

séparées : une qui s’intéresse aux questions du développement durable <strong>et</strong> l’autre principalement préoccupée<br />

par la conception esthétique formelle avec très peu de lien entre les deux approches.<br />

Les propriétaires institutionnels <strong>et</strong> les promoteurs ne font pas encore la promotion du concept de bâtiment<br />

performant sur le plan énergétique hormis quelques opérations exemplaires.<br />

Les collectivités locales n’adressent pas avec suffisamment d’attention, l’impact des politiques d’utilisation<br />

du sol sur l’efficacité énergétique.<br />

Les codes de la construction ont en moyenne un mauvais standard sur l’efficacité énergétique parce qu’ils ne<br />

sont pas concernés par l’aide à la pierre comme pour le logement.<br />

C27<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Danemark<br />

Les acteurs les plus résistants (voire opposés) au développement des PIHPT sont principalement les<br />

architectes <strong>et</strong> les entrepreneurs qui souhaitent conserver les solutions traditionnelles. Au début, certains<br />

fabricants de blocs (briques <strong>et</strong> béton) ont été réticents mais aujourd’hui leur position est plutôt positive car ils<br />

ont développé des solutions techniques à haute performance pour économiser l’énergie (particulièrement<br />

pour le mur).<br />

C.2.2 CONTENU DE L’INNOVATION<br />

DESCRIPTION DE LA TECHNOLOGIE<br />

Concepts du système<br />

Autriche<br />

Les deux principaux types de constructions utilisés sont les suivantes :<br />

- Parois lourdes : béton, blocs béton, briques …<br />

- Parois légères : ossatures en bois,<br />

Les deux approches sont utilisées pour réaliser des maisons passives <strong>et</strong> le choix dépend principalement de la<br />

culture des investisseurs, de leurs préférences ou ce qu’ils pensent être les préférences des consommateurs<br />

(what does he like or think that the consumer likes) ainsi que de l’utilisation du bâtiment <strong>et</strong> du nombre<br />

d’étage. Par exemple, tous les bureaux <strong>et</strong> logements collectifs sont construits avec des parois lourdes.<br />

Néanmoins, il faut noter qu’en 2005, un premier bâtiment de 4 étages a été réalisé en associant parois lourdes<br />

<strong>et</strong> ossatures bois.<br />

Deux exemples de parois représentatives des techniques de mise en œuvre sont présentés ci-après :<br />

- Une paroi lourde : 18 cm de béton avec une isolation extérieure de 40 cm de polystyrène expansé,<br />

coefficient U de 0,1 W/m²K<br />

- Une paroi légère en bois avec un coefficient U de 0,13 W/m²K<br />

Comme l’indique les valeurs des coefficients U, la différence essentielle entre ces deux types de paroi n’est<br />

pas leur pouvoir isolant mais leur inertie thermique (capacité à déphaser la sollicitation radiative ou<br />

thermique <strong>et</strong> à stocker de l’energie) qui sera très différente. La paroi lourde <strong>et</strong> épaisse jouera un rôle très<br />

favorable, en été, pour éviter les surchauffes.<br />

Exemple de deux systèmes développés pour répondre à des contraintes architecturales, techniques <strong>et</strong><br />

de mise en œuvre. (www.ibo.at )<br />

Le problème majeur des solutions avec parois lourdes est la perte de surface utile qui est de l’ordre de 5%<br />

par rapport aux standards des bâtiments courants. Bien sûr, c<strong>et</strong> aspect n’est pas du tout appréciés par les<br />

investisseurs. Les isolants sous vide (PIV Panneux Isolants sous Vide ou VIP – Vacuum Insulation Panels)<br />

pourraient résoudre ce problème mais ils sont encore trop onéreux pour constituer une réelle alternative dans<br />

le neuf mais pourraient trouver des applications intéressantes dans l’ancien.<br />

Les bâtiments de faibles hauteurs, avec moins de 3 à 4 étages, avec une ossature bois ou avec des parois<br />

préfabriquées en bois peuvent aussi perm<strong>et</strong>tre résoudre ce problème d’épaisseur car ils intègrent l’isolation<br />

C28<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


entre la structure porteuse <strong>et</strong> fournissent une surface utile satisfaisante avec une excellente performance<br />

thermique. Ces constructions nécessitent une très grande attention tout au long du processus de construction,<br />

de la conception à la réalisation sur chantier. Souvent l’absence de savoir faire pour la mise en oeuvre sur<br />

site amène les promoteurs <strong>et</strong> les entreprises de bâtiment à se r<strong>et</strong>irer des maisons passives.<br />

La forte isolation des murs <strong>et</strong> planchers n’a de sens que si elle est intégrée dans une solution globale de<br />

chauffage, de rafraîchissement <strong>et</strong> de ventilation à basse énergie, par conséquent le concept doit être planifié<br />

dès le début du proj<strong>et</strong> (voir la brique "archtecture globale"). Dans ce cas, un haut niveau de confort avec des<br />

coûts énergétiques très bas <strong>et</strong> des coûts d’investissement acceptables peut être garanti. La culture<br />

traditionnelle des concepteurs en Autriche est généralement opposée à c<strong>et</strong>te nouvelle démarche globale. De<br />

plus, l’ingénierie du chauffage, du rafraîchissement <strong>et</strong> de la ventilation est généralement impliquée trop<br />

tardivement dans les proj<strong>et</strong>s.<br />

Au début, il y a eu de fortes intérrogations de la part des architectes pour traiter la très faible charge le<br />

chauffage dans les maisons passives. En eff<strong>et</strong>, une maison passive se traduisait souvent pars des murs très<br />

épais avec de p<strong>et</strong>ites fenêtres (PassivHaus = BlockHaus). Depuis, la forme des bâtiments est mieux prise en<br />

compte <strong>et</strong> la qualité des fenêtres (voir brique parois transparentes) perm<strong>et</strong> de concevoir des espaces intérieurs<br />

qui peuvent bénéficier largement de l’éclairage naturel. De même, il y avait au départ de vraies difficultés<br />

techniques pour concevoir <strong>et</strong> réaliser des bâtiments absolument étanches à l’air. Depuis, la plupart des<br />

problèmes de joints <strong>et</strong> de fuite ont été résolus <strong>et</strong> des tests ont été mises au point tel que le test de perméabilité<br />

à l’air (blower-door/porte soufflante) qui constitue un outil pratique <strong>et</strong> raisonnable pour vérifier l’étanchéité à<br />

différent stade de réalisation du bâtiment ou des ajustements peuvent encore être aisément réalisables : le test<br />

est fait généralement avant la mise en place de l’isolation par l’extérieur.<br />

Danemark<br />

Les principales techniques utilisées pour les parois à haute performance thermique sont basés essentiellement<br />

sur l’utilisation d'isolants en fortes épaisseurs, la réduction des ponts thermiques <strong>et</strong> l’augmentation de<br />

l’étanchéité à l’air.<br />

Les systèmes développés pour assurer l’aptitude à l’emploi des produits sont basés sur des analyses détaillées<br />

des ponts thermiques, en utilisant des documents techniques (tableaux, normes) de construction ou en faisant<br />

des calculs avec des outils de modélisation 2-D. Des tests in situ de mesure de la perméabilité à l’air (par la<br />

mise en pression ou dépression - test de la fausse porte ou porte soufflante – blower-door) <strong>et</strong> la visualisation<br />

des déperditions énergétiques par caméra infra rouge sont aussi effectués.<br />

C29<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Exemple de systèmes qui répondent aux exigences des maisons passive : U < 0.01 W/mK<br />

De la botte de paille à l’isolant sous-vide.<br />

(Source : Guerriat, A. La maison passive : Introduction pour les architectes <strong>et</strong> futurs maîtres de l’ouvrage,<br />

édité par l'auteur, Thuin, septembre 2006, 162 pages)<br />

Technologies représentatives<br />

Autriche<br />

Il est nécessaire de distinguer les parois lourdes avec des procédés composites <strong>et</strong> les constructions à ossature<br />

bois. Les procédés d’isolation les plus utilisés sont les panneaux de polystyrène expansé ou en laine minérale<br />

pour les parois lourdes alors que la laine minérale en rouleaux est utilisée dans les constructions en bois. Le<br />

remplissage avec de la ouate de cellulose des cavités dans les structure en bois est aussi une solution utilisé.<br />

Le liège est très rarement employé. Très exceptionnellement on a recours à des VIP pour des applications<br />

très spéciales où une très forte isolation d’épaisseur faible est nécessaire. Ces VIP peuvent être associés à des<br />

panneaux de façades en aluminium par exemple pour les protégés.<br />

Les structures types sont les suivantes :<br />

- béton dans les zones urbaines <strong>et</strong> pour les bâtiments <strong>et</strong> logement collectifs à plusieurs étages<br />

- briqu<strong>et</strong>tes jusqu’à 5 étages, souvent associées avec une structure béton, comme matériaux de<br />

remplissage,<br />

- briques dans les maisons individuelles,<br />

- ossature bois avec des panneaux massifs en bois porteur de 10 cm dans les p<strong>et</strong>its proj<strong>et</strong>s de<br />

logements, jusqu’à 3 - 4 étages,<br />

C30<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les systèmes de fixation :<br />

- fixation des panneaux de polystyrène expansé <strong>et</strong> de fibres minérale avec un mortier adhésif <strong>et</strong> des<br />

fixations en métal ou PVC selon la stabilité nécessaire,<br />

- dans les structures en bois, l’isolant est inséré dans les cavités ou maintenu par des tasseaux ou<br />

liteaux,<br />

Les systèmes de protection extérieure :<br />

- principalement pour les panneaux de polystyrène expansé, avec une couche décorative de 2 à 3 mm<br />

ou une alternative écologique avec un plâtre inorganique de 10 mm,<br />

- panneaux de revêtement en bois ou en fibre de ciment pour l’ossature bois,<br />

- quelques exemples intéressants sur l’utilisation des panneaux solaires comme solution pour le<br />

bardage,<br />

Les méthodes utilisées pour éliminer les ponts thermiques :<br />

- fixations non métalliques, des structures de balcon séparées du bâtiment par des rupteurs de ponts<br />

thermiques<br />

- dans le cas de liaison, celle-ci doit être ponctuelle avec une très faible conductivité thermique,<br />

Les méthodes utilisées pour assurer l’étanchéité à l’air :<br />

- pour les structures massives, l’étanchéité est plus facile à traiter mais la principale question reste la<br />

jonction mur-fenêtre qui doit être traitée avec des membranes spécifiques,<br />

- les constructions en bois utilisent une séquence précise d’épaisseurs d’isolants auxquelles sont<br />

associés le pare vapeur <strong>et</strong> le pare vent (ou pare air) qui ont une importance spéciale. Ces membranes<br />

sont du type feuilles d’aluminium, membranes tissées ou synthétiques,<br />

- les installations électriques nécessitent des solutions pour le calfeutrement des orifices en utilisant<br />

des mastics car la mousse n’est pas suffisamment étanche.<br />

Danemark<br />

Les principaux procédés utilisés peuvent être caractérisés de la façon suivante :<br />

- les produits isolants utilisés sont des produits traditionnels en laine minérale (de verre <strong>et</strong> de roche),<br />

polystyrène expansé ou extrudé, argile expansée, béton allégé. Les autres produits isolants tels que<br />

les produits naturels représentent une part de marché encore marginale <strong>et</strong> les produits super isolants<br />

(VIP) ne sont pas encore utilisés.<br />

- les principaux systèmes utilisés pour une intégration au cadre bâti : isolation intérieure, extérieure,<br />

reparties …<br />

- les supports <strong>et</strong> structures porteuses : béton, brique, ossature bois ou acier mais aussi du béton avec<br />

des agrégats en argile expansée <strong>et</strong> du béton allégé.<br />

- le système de fixation de l'isolation : pour le cas des murs construits en briques, le mortier colle<br />

utilisé pour maintenir les isolants est installer de telle façon qu’il n’existe pas de lame d’air entre le<br />

mur intérieur <strong>et</strong> l’isolant. Dans le cas de mur à ossature bois, une enveloppe (membrane) est utilisée<br />

pour maintenir l’isolant mais aussi pour le protéger contre tout mouvement d’air dû à l’eff<strong>et</strong> du vent<br />

(réduction de la perméabilité à l'air).<br />

- les revêtements extérieurs de protection : enduits, bardages, vêtures …<br />

- les modalités de traitement des ponts thermiques : une bonne conception <strong>et</strong> l’utilisation de matériaux<br />

porteurs isolants comme les blocs béton avec des agrégats d’argile expansée en fondation <strong>et</strong><br />

planchers.<br />

- les modalités de traitement de l'étanchéité à l'air : deux ou plusieurs couches d’isolation avec<br />

traitement des jonctions entre lés (en pose croisée), des films ou membranes d’étanchéité à l’air, des<br />

panneaux de fibres de bois <strong>et</strong> des plaques de plâtre.<br />

C31<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


DESCRIPTION DES PRODUITS ET MODALITES D’INTEGRATION ARCHITECTURALE<br />

Les principaux matériaux utilisés sont le polystyrène expansé <strong>et</strong> la laine minérale. Le polystyrène expansé<br />

présente des avantages coût-bénéfice mais aussi des inconvénients par rapport à la sécurité incendie qui doit<br />

être prise en compte en m<strong>et</strong>tant en place des barrières de protection comme par exemple de la laine minérale.<br />

La transmission de la vapeur doit être aussi prise en compte avec beaucoup d’attention <strong>et</strong> les pares vapeur<br />

côté intérieur doivent être mis en œuvre avec beaucoup de soin.<br />

Les laines minérales ont l’avantage d’être plus souples pour traiter les surfaces irrégulières. De plus, ce<br />

matériau facilite la diffusion de vapeur (souvent appelé à tort "respiration") dans le bâtiment.<br />

A noter que l’isolation renforcée par l’extérieur est la plus répandue pour les bâtiments importants<br />

(immeubles). Cependant, les entrepreneurs rencontrent des difficultés pour intégrer ces procédés dans leurs<br />

processus de construction sur chantier compte tenu des compétences de la main d’oeuvre.<br />

HORIZON TEMPOREL<br />

Autriche<br />

Quelques recherches ont été mises en place pour réduire épaisseur de l’isolation, mais aujourd’hui, on peut<br />

dire que les solutions matures, comme précédemment mentionné, sont le polystyrène expansé (PSE) <strong>et</strong> la<br />

laine minérale. Les solutions émergentes sont des procédés spéciaux comme les isolants sous vide.<br />

Les solutions en cours de développement en Autriche sont les matériaux dits "écologiques" comme les fibres<br />

de bois, laine de coton, chanvre, fibres végétales… D’autres matériaux d’origine agricole, comme la paille<br />

sont en cours expérimentation mais ne sont pas encore industrialisées à grande échelle.<br />

Danemark<br />

Le développement des procédés d'isolation à haute performance thermique résulte de la réglementation <strong>et</strong> des<br />

révisions du code du bâtiment. Les perspectives sont d’ajuster les nouvelles exigences tous les 5 ans.<br />

Les systèmes ayant un coefficient U inférieur à 0,20 W/m²K sont considérés comme des procédés d’isolation<br />

traditionnels <strong>et</strong> performants. Les systèmes avec un U inférieur à 0,10 W/(m²K) sont considérés comme des<br />

nouvelles solutions mais déjà dans une phase mature.<br />

Innovation "mature" (un peu chère encore !)<br />

Autriche<br />

Les techniques d’isolation éprouvées sont les suivantes :<br />

- pour les parois lourdes, le polystyrène expansé est le plus utilisé tandis que la laine minérale est<br />

utilisée pour les grands bâtiments (de hauteur inférieur à 26 m),<br />

- pour les constructions à ossatures bois, la ouate de cellulose est la plus utilisée devant la laine<br />

minérale.<br />

Le polystyrène expansé <strong>et</strong> la laine minérale sont les produits les plus souvent mis en oeuvre.<br />

Pour ces solutions, il n’y a pas de difficultés techniques majeures. Les fabricants d’isolants offrent des<br />

formations <strong>et</strong> des sites d’informations. Les problèmes techniques liés aux fortes épaisseurs d’isolants sont<br />

rares, les entreprises de construction maîtrisent pour la plupart le savoir faire. Les difficultés sont liées<br />

principalement à la perte de surface, en raison de l’insuffisante évolution des règlements d’urbanisme qui ne<br />

perm<strong>et</strong>tent pa toujours une densification plus importante pour les bâtiments durables.<br />

C32<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


En ce qui concerne la durabilité des performances, le polystyrène expansé présente quelques risques<br />

d’endommagement lorsqu’il est mis à l’extérieur: dégradation de revêtements de façade en soubassement. En<br />

générale, les solutions à fortes épaisseurs ne bénéficient pas encore d’un recul suffisant pour apprécier la<br />

durabilité de leurs performances.<br />

Danemark<br />

Les technologies éprouvées sont toutes mises en œuvre avec des produits isolants traditionnels dont<br />

l’épaisseur est supérieure à 25 cm. Les procédés d’épaisseur supérieure à 50 cm ne sont pas encore répandus<br />

mais viennent d’être introduits pour les planchers <strong>et</strong> plafonds dans les bâtiments à faible consommation<br />

énergétique. Les produits isolants classiques sont le plus souvent utilisés.<br />

Les difficultés liées au coût des produits, à leur commercialisation, à leur durabilité <strong>et</strong> au savoir-faire pour la<br />

mise en œuvre, ne constituent pas de réelles barrières pour une large diffusion de l’isolation à haute<br />

performance thermique. Les difficultés rencontrées sont essentiellement dues aux exigences du code du<br />

bâtiment <strong>et</strong> au «conservatisme» des compagnies du secteur de construction.<br />

Il n’y a pas de problèmes particuliers sur la durabilité de performances de ces procédés.<br />

Innovation « émergente » (expérimentation)<br />

Autriche<br />

Les solutions en cours d’expérimentation :<br />

- Le développement de la laine minérale pour son utilisation en une seule couche épaisse au lieu de<br />

deux.<br />

- La paille est en voie de développement mais de manière marginale en zone rurale,<br />

- Une faible augmentation des procédés à base de liège, de fibres végétales, de noix de coco, de coton,<br />

<strong>et</strong> de laine de mouton,<br />

- Les panneaux avec de fortes épaisseurs pour les solutions éprouvées,<br />

Les acteurs supports :<br />

- ISOCELL <strong>et</strong> CPH pour la cellulose,<br />

- ISOVER ou HERAKLITH pour le chanvre ou des produits à base de fibres végétales,<br />

- STO pour les panneaux en laine minérale,<br />

- ISOLENA ou WOLIN pour la laine de mouton en rouleau ou en vrac.<br />

Les barrières ou difficultés à franchir pour que ces solutions émergentes deviennent matures sont dues au fait<br />

que le marché est déjà occupé par les produits standards distribués par les grands industriels fabricants<br />

d’isolants. Les fabricants de solutions alternatives avec un impact plus faible sur l’environnement n’ont pas<br />

les ressources financières suffisantes pour m<strong>et</strong>tre en place des chaînes de fabrication <strong>et</strong> assurer la distribution<br />

; néanmoins, il y a un marché pour ces solutions alternatives.<br />

Danemark<br />

Les solutions émergentes, telles que les produits naturels avec de fortes épaisseurs, ont fait l’obj<strong>et</strong> d’activités<br />

de R & D pour la plus part des solutions possibles mais elles n’ont pas intéressé les acteurs d’une manière<br />

générale.<br />

Les résultats de recherche sur les performances sont documentés mais ne montrent pas de réels avantages par<br />

rapport aux techniques conventionnelles. Dans la plus part des cas, elles présentent plutôt des désavantages<br />

notamment pour le temps nécessaire à leur mise en œuvre (ces produits nécessitent beaucoup plus d’attention<br />

à la pose que les produits traditionnels). En conclusion, pour le Danemark, ces matériaux dits "écologiques"<br />

ne sont pas la solution aux problèmes de développement de maisons à basse consommation.<br />

Innovation "à l’horizon" (recherche)<br />

Autriche<br />

Les solutions futures<br />

C33<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- les supers isolants VIP (ou panneaux isolants sous vide) sont intéressants par leurs faibles épaisseurs <strong>et</strong><br />

par le gain en surface utile lors de la mise en oeuvre,<br />

- les panneaux en polystyrène expansé ont semble-t-il encore un potentiel de développement pour<br />

réduire la conductivité thermique,<br />

- les produits à base de paille peuvent se développer pour devenir une des solutions standards en zone<br />

rurale,<br />

Les difficultés rencontrées pour développer ces solutions résultent du fait que le marché Autrichien est p<strong>et</strong>it<br />

<strong>et</strong> que les entrepreneurs restent par nature encore très prudents. Mais on peut aussi noter une absence de liens<br />

entre une p<strong>et</strong>ite communauté de concepteurs "verts" <strong>innovants</strong>, les PME <strong>et</strong> les grands acteurs du marché du<br />

domaine du bâtiment.<br />

Danemark<br />

La recherche <strong>et</strong> le développement de nouvelles technologies telles que les supers isolants, ou isolants sous<br />

vide ne sont pas réellement développés au Danemark sauf pour les pare-vapeur de fonctionnalités avancés <strong>et</strong><br />

les aérogels pour les isolants transparents dans le domaine du vitrage. La mise en œuvre de parois à haute<br />

performance thermique avec des coefficients U inférieurs à 0,1 W/m²K passe donc généralement par<br />

l’augmentation des épaisseurs. Ce procédé peut être largement diffusé sur le marché.<br />

La R&D doit se focaliser dans le futur sur le développement de nouveaux produits <strong>et</strong> la conception globale<br />

en prenant en compte toutes les performances (acoustiques, environnementale …) <strong>et</strong> pas uniquement les<br />

performances énergétiques, mais les financements sont insuffisants.<br />

CHAMP D’APPLICATION<br />

Résidentiel (individuel/collectif)<br />

Neuf ou Rénovation (interventions lourdes)<br />

Autriche<br />

Les proj<strong>et</strong>s en cours sont basés sur les standards des maisons passives établis pour des maisons individuelles<br />

mais qui démarrent aussi pour les constructions sociales (p<strong>et</strong>its collectifs …). Il semble qu’il y ait un<br />

potentiel pour que ces constructions deviennent de nouveaux standards dans le bâtiment.<br />

Comme précédemment mentionné, les principaux PIHPT utilisés sont les panneaux de polystyrène expansé<br />

(devant la laine minérale) pour les parois lourdes <strong>et</strong> la cellulose (devant la laine minérale) pour la<br />

construction légère en bois.<br />

L’isolation par l’intérieur est inexistante pour les nouvelles constructions.<br />

Les constructions à ossatures métalliques porteuses sont quasiment inexistantes pour l’habitation.<br />

Les acteurs clés sont les propriétaires de maisons individuelles incités par les critères d’attribution des aides<br />

à la pierre. Durant les trois dernières années les promoteurs ne se sont pas réellement saisis de la demande <strong>et</strong><br />

des potentialités des bâtiments à basse consommation d’énergie.<br />

Les acteurs moteurs sont quelques PME, des groupes de lobbying <strong>et</strong> des programmistes ainsi que quelques<br />

bailleurs sociaux.<br />

Les plus résistants sont le grand public, principalement pour des raisons économiques : le développement<br />

futur nécessite donc d’établir des définitions claires des avantages pour le grand public lorsque l’on utilise<br />

les procédés à basse consommation énergétique.<br />

Danemark<br />

Proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> applications en cours : des logements collectifs construits dans les années 1960 avec des éléments<br />

sandwichs préfabriqués <strong>et</strong> des bâtiments plus anciens construits avec des blocs en briques ont besoin d’être<br />

rénovés surtout les façades qui présentent des dégradations <strong>et</strong> par conséquent, des problèmes de déperditions<br />

thermiques <strong>et</strong> l’apparition de moisissures. Pour combiner rénovation <strong>et</strong> économie d’énergie, on a recours à<br />

C34<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


l’isolation par l’extérieur protégée par des écrans pare-pluie. C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> de réduire les eff<strong>et</strong>s de<br />

ponts thermiques. Des systèmes avec ou sans ossatures en bois ou métallique sont aussi utilisés.<br />

Il y a quelques années, la surface estimée de l’isolation de façades au Danemark en rénovation, était<br />

d’environ 100.000 m² par an. Les épaisseurs d’isolants les plus utilisées varient entre 10 <strong>et</strong> 15 cm.<br />

Les principaux acteurs moteurs pour la rénovation sont les propriétaires de patrimoines immobiliers qui<br />

souhaitent améliorer l’état des bâtiments (moisissures, dégradation de façades, …).<br />

Les évolutions futures consistent à développer des solutions pour l’isolation par l’extérieur dans le but de<br />

m<strong>et</strong>tre l’existant au même niveau que les maisons à faible consommation énergétique mais actuellement<br />

l’amélioration du niveau d’isolation en utilisant l’isolation par l’extérieur reste très coûteuse.<br />

Il y a donc un besoin de développement des procédés d’isolation par l’extérieur performant (isolation + parepluie)<br />

pour des bâtiments démonstrateurs avec une esthétique acceptable <strong>et</strong> facile à entr<strong>et</strong>enir.<br />

Par exemple, de nouveaux bardages (dimensions <strong>et</strong> aspects différents) pourraient être conçues <strong>et</strong> ainsi<br />

remplacer les briques traditionnelles utilisées en paroi extérieure.<br />

Réhabilitation, Amélioration de l’existant (interventions limitées)<br />

Autriche<br />

Actuellement, plusieurs proj<strong>et</strong>s de réhabilitation de maisons individuelles en appliquant la norme maison<br />

passive sont en cours. Les PIHPT les plus utilisés sont ceux utilisés dans la construction neuve, mais avec<br />

d’avantage de laine minérale (plus souple) en raison de l’état des parois anciennes.<br />

Il y a un grand potentiel d’économie d’énergie dans les bâtiments existants (stock) construits au 19 ème <strong>et</strong><br />

20 ème siècle. Environ 50% ont de mauvaises performances thermiques (en moyenne 150 kWh/m²a).<br />

Jusqu’à présent, les acteurs clés sont les concepteurs <strong>et</strong> les programmistes, ainsi que le lobbying de la<br />

communauté des maisons passives.<br />

Le développement futur dépend du budg<strong>et</strong> des Länders <strong>et</strong> des critères d’attribution des aides à la pierre pour<br />

la réhabilitation<br />

Danemark<br />

Proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> applications en cours : les vides d’air dans les anciens murs (cavity wall) en briques sont remplis<br />

par de la laine minérale en vrac. C<strong>et</strong>te technologie, développée <strong>et</strong> décrite dans les années 50, été utilisée à<br />

grande échelle mais certaines vieilles maisons n’ont toujours pas d’isolation dans les cavités de murs (cavity<br />

wall).<br />

Les principaux systèmes utilisés sont des procédés d’isolation des combles, en utilisant des isolants avec 20 à<br />

30cm <strong>et</strong> des murs avec 7 cm d’isolation. Les principales actions sont à l’initiative des propriétaires.<br />

Les évolutions pour l’avenir s’orientent vers le développement de systèmes compl<strong>et</strong>s pour la rénovation de<br />

l’enveloppe qui sont utilisables par les bricoleurs <strong>et</strong> les professionnels. Un ensemble de matériaux <strong>et</strong><br />

d’instruction d’installation avec une documentation sur les performances <strong>et</strong> leur durabilité peuvent être utiles<br />

pour aider à adopter ces systèmes.<br />

Non Résidentiel (Bureaux, Enseignement, Santé, Commerces, Hébergement/Restauration, Industriels,<br />

Agricoles)<br />

Neuf ou Rénovation (interventions lourdes)<br />

Proj<strong>et</strong>s en cours en Autriche : à la fin de 2005, 31 bâtiments de bureaux, 7 bâtiments publics (écoles <strong>et</strong><br />

logement du gardien) <strong>et</strong> 6 autres (commerce, tourisme) ont été réalisés, sur la base du standard maison<br />

passive, <strong>et</strong> documentés. Parmi les types de constrcution on trouve :<br />

- 11 bâtiments avec des parois lourdes (briques, béton),<br />

- 10 avec une structure mixte (béton allégé), panneaux pleins préfabriqués en bois,<br />

- 24 en structure bois avec une épaisseur d’isolation supérieure à 30cm.<br />

Au total, la surface est estimée à 29500m².<br />

C35<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les acteurs clés sont les architectes, les entreprises <strong>et</strong> industriels, certains propriétaires privés <strong>et</strong> les<br />

collectivités locales. Les autres acteurs du bâtiment sont plutôt résistants.<br />

Le développement futur nécessite une augmentation du nombre de bâtiments démonstrateurs, une prise de<br />

conscience au niveau du public qui doit dépasser un certain taux critique (environ 5 à 10 % du volume<br />

construit).<br />

Au Danemark, certains points traités dans le cas du résidentiel en 2.4.1 s’appliquent aussi pour le nonrésidentiel.<br />

Selon les instituts sous la tutelle du gouvernement, des exigences nouvelles sont introduites dans<br />

le code du bâtiment en 2006 pour m<strong>et</strong>tre l’accent sur les économies d’énergie.<br />

Réhabilitation, Amélioration de l’existant (interventions limitées)<br />

En Autriche, moins de 10 cas sont en cours sur la base du standard de maison passive (en grande partie des<br />

logements) <strong>et</strong> sont documentées :<br />

- 2 proj<strong>et</strong>s avec des parois lourdes existantes en appliquant directement l’isolation (mortier de colle <strong>et</strong><br />

systèmes de fixations),<br />

- 5 proj<strong>et</strong>s avec une structure mixte (bâtiment existant avec des parois lourdes en appliquant une<br />

ossature bois support d’isolants),<br />

- 2 proj<strong>et</strong>s avec une structure en bois (extensions de bâtiments existants).<br />

Fin 2005, la surface concernée est de 18840 m², avec une épaisseur d’isolant supérieur à 30cm.<br />

Acteurs clés : quelques ambitieux propriétaires privés <strong>et</strong> architectes programmistes, des collectivités locales<br />

<strong>et</strong> entrepreneurs.<br />

Le développement futur nécessite un grand nombre de d’exemples de bâtiments <strong>et</strong> une évolution des aides à<br />

la pierre pour le concept de bâtiments passifs en réhabilitation amélioration.<br />

IMPACTS<br />

Les différents impacts, incidences <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>s des procédés d’isolation thermique haute performance dans les<br />

deux secteurs du résidentiel <strong>et</strong> du non résidentiel sont présentés dans les deux paragraphes ci-dessus.:<br />

Résidentiel (individuel/collectif) -<br />

Autriche<br />

Consommation d’énergie : moins 30% pour les bâtiments neufs par rapport à la réglementation technique,<br />

moins 10% en réhabilitation par rapports aux bâtiments neufs.<br />

Emission de CO 2 : de meilleurs résultats sont obtenus avec les produits naturels.<br />

Concernant la durée de vie des bâtiments, le standard des maisons passives est actuellement le concept le<br />

plus prom<strong>et</strong>teur pour le développement durable pour les bâtiments neufs <strong>et</strong> existants.<br />

Ce concept est caractérisé par une consommation énergétique très basse, une forte indépendance par rapport<br />

aux prix de l‘énergie, un grand confort thermique <strong>et</strong> de régulation d’air <strong>et</strong> peu de contraintes de conception.<br />

Histogramme : réduction totale de<br />

l’émission de CO2 (en tonne), résultants<br />

de basse consommation énergétique<br />

(MWhx0,15) par les maisons passives en<br />

Autriche<br />

(sources : -Passivhaus Österreich).<br />

C36<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Danemark<br />

Des études récentes sur la consommation énergétique <strong>et</strong> les émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre indiquent que la<br />

consommation d’énergie dans le secteur résidentiel au Danemark peut être réduite de 80% sur les 40<br />

prochaines années en généralisant dans l'existant les mesures prises pour réduire la consommation<br />

énergétique en construction neuve. En particulier, en utilisant des systèmes énergétiques à faible<br />

consommation énergétique ou en utilisant uniquement des énergies renouvelables on pourrait aboutir à un<br />

arrêt compl<strong>et</strong> des émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre (GES) dans le secteur du bâtiment. En eff<strong>et</strong>, la principale<br />

source de GES est la combustion d’énergies d’origine fossile.<br />

La conception de nouveaux bâtiments en ayant recours aux PIHPT, source d’économie d’énergie,<br />

bénéficierait d’un processus de prise de décision plus rationnel qui perm<strong>et</strong>trait de définir des solutions plus<br />

performantes à moindre coût. C<strong>et</strong>te approche est également nécessaire aux différentes phases de<br />

construction, exploitation, démolition <strong>et</strong> réutilisation.<br />

Pour l’amélioration du patrimoine existant, l’utilisation des PIHPT dans la rénovation des bâtiments doit<br />

conduire à la diminution de la consommation énergétique, améliorer le confort <strong>et</strong> augmenter la durabilité des<br />

bâtiments. Dans certains cas l’architecture extérieure doit être préservée mais ce n’est pas le cas pour la<br />

majorité d’entre eux.<br />

Non Résidentiel (Bureaux, Enseignement, Santé, Commerces, Hébergement/Restauration, Industriels,<br />

Agricoles)<br />

Les hôtels représentent un grand potentiel parce que les coûts de l’énergie <strong>et</strong> le confort sont des points clés<br />

pour le succès du tourisme dans l’avenir.<br />

Pour les bâtiments de bureaux, le marché décidera si les locataires deviendront sensibles au coût de l’énergie<br />

ou si les propriétaires <strong>et</strong>/ou gestionnaires introduiront des loyers toutes charges comprises pour des bâtiments<br />

à faible consommation d’énergie.<br />

Pour les hôpitaux <strong>et</strong> les maisons de r<strong>et</strong>raite en Autriche, plusieurs exemples de bâtiments montrent un grand<br />

potentiel avec quelques points particuliers : besoin de températures élevées dans les chambres, besoin d’air<br />

frais <strong>et</strong> propre pour des raisons d’hygiène, explosion du prix de l’énergie).<br />

C.2.3 MISE EN ŒUVRE<br />

FIABILITE DE LA MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER<br />

Conception des éléments constituant les procédés de haute performance d’isolation thermique adaptés au<br />

chantier<br />

Les <strong>composants</strong> utilisés pour les bâtiments neufs, mais aussi dans l’existant, sont les produits industrialisés<br />

(isolant en panneaux, en rouleaux, <strong>et</strong>c). Ils font l’obj<strong>et</strong> de procédures d’évaluation ou de normes <strong>et</strong> répondent<br />

aux besoins des chantiers.<br />

En Autriche, le nombre de bâtiments réalisés selon le concept des maisons passives apportent dès maintenant<br />

une expérience suffisante pour développer ce type de bâtiments.<br />

L’implémentation <strong>et</strong> l’intégration des PIHPT dans les bâtiments ne posent pas de réelles difficultés dans le<br />

cas du neuf, hormis la nécessité de nouveaux développements de l’enveloppe des bâtiments <strong>et</strong> des<br />

optimisations économiques. En ce qui concerne l’existant, de nombreux problèmes mineurs sont rencontrés<br />

mais généralement résolus.<br />

Quelques exemples de difficultés rencontrées :<br />

- Pour l’isolation par l’intérieur : contraintes d’espace <strong>et</strong> problèmes potentiels de moisissures dues à<br />

l’humidité où les pares vapeur ne sont pas toujours complètement étanches (jonctions, déchirures<br />

...). L’isolation par l’intérieur est une méthode qui n’est pas recommandée en raison des exigences<br />

sur les surfaces utiles.<br />

- Pour l’isolation par l’extérieur : problèmes dus à la liaison fenêtres-murs <strong>et</strong> toiture-murs qui sont<br />

généralement résolus en utilisant des solutions combinées.<br />

C37<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Acceptabilité par les entreprises de construction<br />

Avantages <strong>et</strong> inconvénients des techniques<br />

- L’utilisation du standard des maisons passives qui exige une qualité de mise en œuvre supérieure<br />

perm<strong>et</strong> de réduire les dommages ultérieurs <strong>et</strong> les frais qui en découlent,<br />

- Techniques de pose <strong>et</strong> outillages : on peut considérer que les mêmes techniques <strong>et</strong> outils sont<br />

utilisées pour la mise en œuvre des fortes ou faibles épaisseurs d’isolants dans ces pays où l’isolation<br />

par l’extérieur domine. Des dispositifs de fixation non-métallique des isolants épais sur les murs<br />

extérieurs, ont du être développés afin d’éviter la création de ponts thermiques, ainsi que des<br />

rupteurs thermiques, notamment pour les fondations.<br />

- Gestion des délais de mise en œuvre : des investissements pour la formation des artisans <strong>et</strong> des coûts<br />

supplémentaires de supervision de chantier sont nécessaires, mais ces besoins disparaitront lorsque le<br />

standard sera établi.<br />

- Productivité <strong>et</strong> rentabilité sur chantier : certains entrepreneurs du bâtiment se focalisent sur le<br />

standard des maisons passives comme argument de vente, mais la majorité des entrepreneurs<br />

n’aiment pas l’isolation épaisse car elle nécessite des ouvriers plus qualifiés donc mieux rémunérés,<br />

plus de supervision du chantier alors que le critère du prix est l’élément déterminant dans la<br />

construction.<br />

- Délais de livraison des produits : plus élevé dans les structures bois pour les panneaux préfabriqués.<br />

- Il n’y a pas de problèmes particuliers liés au stockage, à la manutention ou à la fragilité (rouleaux<br />

compressés de laine minérale, …)<br />

Bien entendu, tout changement dans le travail réalisé par les entreprises va créer des problèmes d’adaptation.<br />

Il y a aussi la nécessité de distinguer les gagnants potentiels comme les entreprises de maçonnerie <strong>et</strong> de gros<br />

œuvre qui peuvent se diversifier dans l’isolation par l’extérieur <strong>et</strong> les perdants probables comme les<br />

chauffagistes <strong>et</strong> les plaquistes.<br />

Compétences des poseurs - installateurs<br />

Les procédés nécessitent des compétences particulières notamment pour maitriser tous les détails ou points<br />

singuliers de mise en œuvre tels que les jonctions mur-sol, les liaisons mur-fenêtre ou le jointement des lès<br />

d’isolants. Une attention toute particulière doit être apportée aux détails de mise en œuvre qui présentent une<br />

importance cruciale pour atteindre les performances attendues !<br />

Professions concernées<br />

En Autriche, l’isolation est habituellement réalisée par des entreprises de bâtiment, des façadiers, des<br />

charpentiers. Il n’y a pas de nouvelles professions dérivées.<br />

Enfin, il y a des offres de formation sur la mise en œuvre, <strong>et</strong> plus particulièrement pour les points de détails<br />

(ponts thermique, étanchéité à l'air …), proposées par les fabricants d’isolants <strong>et</strong> certaines organisations a but<br />

non lucratif soutenues par l’administration dans le domaine du bâtiment, les autorités locales <strong>et</strong> certains<br />

groupes de lobby.<br />

Apparition de Professions Nouvelles<br />

Aucune nouvelle profession n'a été créee mais de nouvelles formations qui portent sur l’isolation à haute<br />

performance, l’étanchéité à l’air, la régulation de l’air intérieur. Ce savoir-faire est apporté par de nouveaux<br />

instructeurs pendant une période plus ou moins longue jusqu’à la diffusion du savoir-faire à l’ensemble du<br />

marché.<br />

Les formations de qualifications ont été assurées dans le cadre de séminaires organisés pour les<br />

programmistes <strong>et</strong> les superviseurs de chantier <strong>et</strong> aussi au cours d’ateliers pour les ouvriers <strong>et</strong> artisans.<br />

SPECIFICITE DE MISE EN ŒUVRE<br />

Pour chaque secteur de construction (résidentiel/tertiaire), les spécificités de mises en œuvre peuvent être<br />

caractérisées par un certain niveau de difficulté.<br />

C38<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


En Autriche, pour les premiers bâtiments (jusqu’en 2000 environ), il y avait de nombreux problèmes dans la<br />

mise en œuvre du standard des maisons passives. Mais le r<strong>et</strong>our d’expérience a permis d’acquérir un savoir<br />

faire important <strong>et</strong> les structures à ossature ont fait parallèlement un grand bond en avant en termes de<br />

conception, fabrication <strong>et</strong> mises en œuvre.<br />

Des catalogues décrivant les détails des solutions éprouvées <strong>et</strong> des spécifications ont été mis à disposition<br />

avec des procédures <strong>et</strong> des règles de mise en œuvre détaillées.<br />

Résidentiel (individuel/collectif)<br />

Tout d’abord, il est nécessaire de mieux connaître le stock des bâtiments existants, les types <strong>et</strong> différentes<br />

générations de bâtiments construits (19 ème siècle, avant <strong>et</strong> après la 2 ème guerre mondiale, années 60, 70, 80) ,<br />

notamment sur le plan de la physique du bâtiment, pour maîtriser leur réhabilitation avec un objectif de haute<br />

performance thermique.<br />

Actuellement en Autriche, la réflexion est focalisée sur les grands complexes résidentiels des années 70, ce<br />

qui perm<strong>et</strong> d’avoir un grand impact moyennant l’élaboration d’un standard de solutions applicables à grand<br />

échelle.<br />

Au Danemark, pour le neuf, la mise en œuvre doit respecter le code du bâtiment notamment celui de 2006.<br />

Pour la réhabilitation, les difficultés dépendent du type d’ouvrage : par exemple, il y a moins de difficultés<br />

en comble qu’en mur. En revanche, la documentation technique n’est pas suffisante.<br />

En ce qui concerne la réglementation, le code du bâtiment de 2006 stipule que lorsque la toiture ou le mur<br />

nécessite un changement ou l’introduction d’un pare pluie, il est demandé d’isoler l’ouvrage en respectant les<br />

nouvelles exigences si c’est économiquement acceptable.<br />

MODALITES DE GESTION, D’EXPLOITATION ET DE MAINTENANCE<br />

Aujourd’hui, il n’y a pas de maintenance spécifique ; les bâtiments sont récents, moins de 8 ans. La finition<br />

<strong>et</strong> la protection des façades sont gérées de la même façon que dans le cas des solutions traditionnelles.<br />

En ce qui concerne la durabilité des procédés,<br />

- elle est estimée de la même façon que les enveloppes standards de bâtiments neufs,<br />

- au début, des problèmes avec la cellulose <strong>et</strong> la laine minérale en rouleaux ont été identifiées tel que le<br />

phénomène du tassement.<br />

INCITATIONS REGLEMENTAIRES, FISCALES, MODALITES DE FINANCEMENT<br />

Autriche<br />

- Incitations réglementaires : aides à la pierre pour la construction de bâtiments d’habitation mais pas<br />

pour les autres types de bâtiments.<br />

- Pas d’incitations fiscales.<br />

- Modalités de financement <strong>et</strong> prêts préférentiels : des prêts à pratiquement 0% provenant des fonds de<br />

l’état fédéral pour le logement <strong>et</strong> distribués par les Länder.<br />

- R<strong>et</strong>our d’investissement : le standard de la maison passive perm<strong>et</strong> d’économiser dès le premier jour<br />

grâce aux coûts extrêmement réduit des consommations d’énergie : soit par exemple pour 100 m², 20 €<br />

par an.<br />

Danemark<br />

- Incitations réglementaires : code du bâtiment,<br />

- Incitations fiscales : taxes sur l’énergie d’origine fossile pour augmenter l’incitation économique<br />

privée aux économies d’énergie. Les taxes sur l’énergie d’origine fossile qui sont d’environ 100% sont<br />

payées par les consommateurs privés. Les réductions ainsi réalisées sont collectées par des<br />

compagnies commerciales <strong>et</strong> remboursées à l’état.<br />

- Financement : pas de problème, sauf pour les bâtiments de l’état <strong>et</strong> des collectivités locales,<br />

- Lors de l’évaluation des performances énergétiques d’un bâtiment, l’évaluateur peut recommander des<br />

améliorations.<br />

C39<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Allemagne<br />

La réglementation thermique allemande Enev n’exige pas des constructions du type "maiosn passive", mais<br />

impose un certain degré d’étanchéité à l’air.<br />

Il existe de nombreuses procédures d’incitation pour construire avec une isolation renforcée, chaque<br />

"Bundesland" ayant ses propres programmes.<br />

- Par exemple, une subvention peut être accordée pour l’achat d’isolant à partir de matière renouvelable,<br />

lors d’une opération de construction neuve ou de rénovation, à hauteur de 25€ à 35 € du m³ d’isolant<br />

selon la région.<br />

- En ce qui concerne la construction des "maisons passives" ou lors de rénovations de logements, l’Etat<br />

a débloqué 160 Millions d’Euros. Pour obtenir une subvention, il faut prouver, en utilisant le logiciel<br />

de calcul fourni, que la consommation d’énergie de chauffage est inférieure à 15 kWh/.m².an) par an <strong>et</strong><br />

que la consommation totale est inférieure à 40 kWh/m².an. Le Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW)<br />

gère ces subventions qui se traduisent par un crédit de 50 000€ à taux réduit (sur 20 ans, sans<br />

remboursement les 3 premières années, avec un taux nominal de 3,1%, ce qui revient à une subvention<br />

de 8000 € (source - info KfW).<br />

C.2.4 EVALUATION DES RESULTATS PRATIQUES DANS LES PAYS<br />

CONCERNES<br />

L’institut le plus important pour l’évaluation est le "Passivhaus Institut" de Darmstadt en Allemagne qui a<br />

une grande réputation <strong>et</strong> ses certificats sont acceptés <strong>et</strong> utilisés.<br />

En Autriche, l’OIB est aussi agréé pour établir les certificats du standard "maison passive".<br />

De plus, le IG Passivhaus (Syndicat des Concepteurs <strong>et</strong> Constructeurs de Maisons Passives), assure aussi<br />

une gestion de la qualité en vérifiant le standard "maison passive" lors de la programmation <strong>et</strong> la<br />

construction.<br />

Au Danemark, un dispositif de label est mis en place depuis plusieurs années. Les procédures ont été<br />

révisées en 2006 en liaison avec la mise en place de la Directive sur la Performance Energétique des<br />

Bâtiments. Les bâtiments importants font l’obj<strong>et</strong> d’une évaluation de leur performance énergétique. Les<br />

nouvelles constructions doivent avoir un certificat basé sur leur évaluation déclarée par rapport à la<br />

conformité selon le code du bâtiment. Les bâtiments <strong>et</strong> appartements existants doivent faire l’obj<strong>et</strong> d’une<br />

évaluation à l’occasion d’une vente.<br />

Les acteurs perm<strong>et</strong>tant c<strong>et</strong>te évaluation sont des professionnels qualifiés dans le domaine du bâtiment <strong>et</strong><br />

des systèmes énergétiques. Ils sont indépendants <strong>et</strong> autorisés à pratiquer le contrôle après formation <strong>et</strong><br />

examen <strong>et</strong> leur qualification qui est contrôlée par les instituts de l’état.<br />

Les résultats de ces évaluations sont traduits par l’établissement de documents sur les performances<br />

énergétique des constructions actuelles mais fournissent aussi des recommandations pour des économies<br />

d’énergie complémentaires.<br />

Cela perm<strong>et</strong> d’apporter une information objective sur la performance énergétique des bâtiments en<br />

relation avec la détermination de leur prix. Les propriétaires sont par conséquent amenés à réaliser des<br />

économies d’énergie. Le coût d’évaluation d’une maison familiale est limité.<br />

LES PERFORMANCES<br />

Autriche<br />

Les procédures d’évaluation sont faites dans le cadre du standard de maison passive ou autres labels<br />

comparables par des laboratoires indépendants (universités technologiques) <strong>et</strong> des autorités locales comme<br />

la municipalité de Vienne qui dispose de ses propres laboratoires publics sur les <strong>composants</strong> du bâtiment.<br />

L'évaluation des performances est réalisée principalement par simulations <strong>et</strong> calculs.<br />

Pour l'évaluation in-situ, les deux principaux tests sont l’étanchéité à l'air (mesure de la perméabilité à l’air<br />

suivant la norme "Blower Door") à un stade où l’enveloppe est estimée étanche <strong>et</strong> le test par caméra infra<br />

rouge.<br />

C40<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les demandeurs de l’évaluation sont principalement les clients mais cela dépend de l’offre.<br />

Les acteurs qui réalisent l’évaluation sont des experts indépendants<br />

L’évaluation est assez facile mais parfois il est difficile de localiser les fuites d'air.<br />

Les résultats sont des données simples. La maison passive doit être étanche à l’air en utilisant le test de la<br />

fausse porte (par aspiration ou par pression d’air) : la valeur requise pour le taux n 50 de fuite d’air est de<br />

0,6 h -1 pour les maisons passives.<br />

Danemark<br />

D’une manière générale, les méthodes <strong>et</strong> procédures d’évaluation utilisées sont basées essentiellement sur<br />

des inspections visuelles, des calculs sur la performance énergétique, des données de mesures pour les<br />

bâtiments importants <strong>et</strong> des documentations sur les nouveaux matériaux. Les outils d’évaluation<br />

expérimentale, tels que les tests de perméabilité à l’air ou l’utilisation de la caméra infra rouge peuvent être<br />

utilisés mais ne sont pas encore devenus des outils courants.<br />

Les principales références utilisées pour le neuf sont celles du code du bâtiment. Pour l’existant les<br />

références sont encore en phase d’implémentation <strong>et</strong> sont actuellement mal définies.<br />

Les principaux acteurs à l’initiative de ces évaluations sont les propriétaires.<br />

Actuellement, il manque un r<strong>et</strong>our d’expérience pour pouvoir évaluer les difficultés ainsi rencontrées. En<br />

revanche, les résultats de ces premières évaluations ont permis d’avoir une attestation sur la performance<br />

énergétique <strong>et</strong> une liste de recommandations pour l’amélioration des caractéristiques énergétiques.<br />

Allemagne<br />

Pour l’obtention d’un permis de construire d'un bâtiment neuf, le demandeur est obligé de transm<strong>et</strong>tre le<br />

calcul d’un bureau d’études (structure ou bilan thermique) prouvant que le proj<strong>et</strong> est conforme à la<br />

réglementation thermique (Enev).<br />

Les isolants employés doivent être titulaires de l’agrément allemand (Allgemeine Bauaufsichtliche<br />

Zulassung).<br />

L’architecte ou le maître d’ouvrage peut faire contrôler l’étanchéité à l’air de la construction par un test de<br />

perméabilité à l'air (Blower Door) par un bureau d’études ou une entreprise habilitée.<br />

Les performances réelles des bâtiments sont mesurées, par exemple, par thermographie infra rouge <strong>et</strong> par<br />

analyse de la consommation d’énergie, sur demande du propriétaire.<br />

L’impact de c<strong>et</strong>te évaluation est observé sur différents thèmes:<br />

Energie<br />

Pour la maison passive, en Autriche, la consommation énergétique doit être inférieure à 15 kWh/m²a (pour<br />

le climat de l’Europe centrale) avec des charges de chauffages inférieures à 10 W/m² (en surface habitable)<br />

ce qui peut concerner en moyenne 10% des bâtiments existants.<br />

Stabilité, Sismique, Feu<br />

Les mêmes niveaux que les solutions traditionnelles.<br />

Confort Hygrothermique, Acoustique, Eclairage<br />

Avec les maisons passives, l’amélioration est constatée au niveau de toutes les surfaces intérieures (parois <strong>et</strong><br />

fenêtres, pas d'eff<strong>et</strong> de surfaces froides) <strong>et</strong> il n’y a plus de problèmes de moisissures au niveau des points<br />

singuliers tels que par exemple dans les angles ou les rebords de fenêtres.<br />

Le niveau acoustique est également amélioré dans le cadre du standard de maison passive car même en<br />

maintenant les fenêtres fermées, le système de ventilation mécanique permanent perm<strong>et</strong> d’avoir de l’air neuf<br />

en provenance de l’extérieur.<br />

L’isolation épaisse n’affecte pas l’éclairage naturel une fois que les solutions convenables sont détaillées <strong>et</strong><br />

appliquées.<br />

C41<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


L'isolation épaisse augmente le déphasage en été <strong>et</strong> apporte de l'inertie thermique (masse plus importante).<br />

Sanitaire <strong>et</strong> Environnementale<br />

La ventilation cause toujours des pertes d’énergie mais les pollens, l’air pollué <strong>et</strong> la poussière sont filtrés <strong>et</strong><br />

restent à l’extérieur. Pour réduire les pertes d’énergie une récupération d’énergie est nécessaire.<br />

Risques de dégradation des performances après mise en œuvre<br />

En ce qui concerne le système de ventilation, les filtres doivent être changés tous les ans.<br />

Compatibilité entre performances<br />

Pour le confort d’été, l’isolation performante peut devenir un problème pour les étés très chauds si les<br />

protections solaires (naturelles ou artificielles) ne sont pas planifiées préalablement <strong>et</strong> convenablement. La<br />

ventilation nocturne joue aussi un rôle important.<br />

De plus, parmi les exigences de la maison passive figurent des équipements à base consommation car c’est la<br />

consommation énergétique globale qui est prise en compte.<br />

LES COUTS REELS<br />

L’évaluation des coûts, demandée par les propriétaires, les investisseurs <strong>et</strong> les entrepreneurs, est basée sur<br />

des calculs normalisés pour les ouvrages <strong>et</strong> les <strong>composants</strong> du bâtiment par les architectes <strong>et</strong> les<br />

programmistes à tous les stades d’un proj<strong>et</strong>, de l’estimation aux coûts observés.<br />

On constate que les coûts varient en fonction des saisons, de la région <strong>et</strong> du marché. Actuellement la maison<br />

passive représente un surcoût d’environ 5 à 15 % par rapport à un bâtiment neuf standard.<br />

D’autre part, le coût opérationnel <strong>et</strong> de maintenance concerne essentiellement le changement des filtres<br />

d’aération qui sont facilement changeables par l’habitant. Dans le bâtiment non résidentiel, il n’y a pas de<br />

coût supplémentaire.<br />

Le r<strong>et</strong>our d’investissement est estimé en moyenne entre 5 à 7 ans en moyenne mais cela dépend de la taille<br />

ou surface des bâtiments <strong>et</strong> des coûts d’investissement.<br />

LE VECU DES UTILISATEURS – AVIS DES ACTEURS ET DU PUBLIC<br />

Quelques études ont été réalisées par des instituts de recherche indépendants, en associant interviews des<br />

habitants de maisons passives <strong>et</strong> mesures in-situ. Ces enquêtes ont été financées en grande partie par l’état<br />

fédéral ou ont été réalisées dans le cadre de programmes de recherche de l’Union Européen pour le<br />

développement durable des bâtiments.<br />

L'interprétation dépend beaucoup de la durée d'analyse car il n'est pas possible de suivre 24h sur 24 pendant<br />

365 jours les occupants des maisons passives, (24 heures <strong>et</strong> 365 jours). Néanmoins, d'après l'avis des experts<br />

<strong>et</strong> des enquêtes d'opinions réalisées soit dans le cas du proj<strong>et</strong> européen CEPHEUS ou par l'association<br />

Minergie, les habitants ont plutôt un avis positif <strong>et</strong> ne souhaitent pas quitter leurs maisons passives ou basse<br />

consommation, principalement pour le confort apporté par l'isolation (pas d'eff<strong>et</strong> "parois froides") <strong>et</strong> la<br />

qualité de l'air ("ventilation permanente").<br />

VITESSE DE DIFFUSION DANS LE PAYS<br />

Le Marché – Commercialisation<br />

En Autriche, sur les 10 dernières années, le volume de diffusion des maisons passives est estimé à environ<br />

5%.<br />

Au Danemark, si l’on définit la performance de l’enveloppe du bâtiment avec un coefficient U < 0,2 W/m²K,<br />

on peut affirmer qu’une pénétration sur le marché quasiment équivalente à 100% a été atteinte dans les<br />

bâtiments neufs <strong>et</strong> dans les bâtiments existants en cours de rénovation en raison des exigences du code du<br />

bâtiment.<br />

C42<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Nature <strong>et</strong> efficacité des incitations<br />

En Autriche, l’évolution des dispositifs ou outils d’incitation pour la diffusion des solutions à haute<br />

performance thermique s’effectue au travers de l’évolution des critères d’attribution des aides à la pierre pour<br />

la construction neuve <strong>et</strong> la réhabilitation des logements. De nouvelles incitations sont envisagées par le biais<br />

de la réglementation dans le bâtiment, L’origine des incitations provient des Länder <strong>et</strong> de l’état fédéral, Les<br />

incitations ainsi évaluées, sont traduites par une décroissance de la consommation énergétique nationale <strong>et</strong> de<br />

l’émission du CO2. L’efficacité de ces incitations a été démontrée par des études économiques.<br />

Au Danemark, pendant longtemps, il n’y a pas eu d’incitations financières. En revanche, les taxes sur les<br />

énergies suscitent des économies d’énergie volontaire <strong>et</strong> le code du bâtiment défini un niveau minimum de<br />

performances énergétiques.<br />

L’incitation aux économies d’énergie s’appuie sur deux politiques parallèles:<br />

- Les exigences du code du bâtiment,<br />

- Les actions volontaires d’économie d’énergie suscitées par les compagnies de distribution<br />

d’énergie. Les compagnies de distribution d’énergie doivent aussi prouver qu’elles peuvent<br />

atteindre les objectifs qu’elles se sont fixées<br />

D’une manière générale, la nature des incitations est plutôt d’ordre réglementaire au Danemark.<br />

Actions de diffusion <strong>et</strong> de sensibilisation<br />

En Autriche les principaux supports de valorisation, en termes de publicité, sont les médias traditionnels <strong>et</strong> la<br />

télévision. Les acteurs les plus dynamiques dans la diffusion <strong>et</strong> la sensibilisation sont des p<strong>et</strong>its groupes de<br />

lobbying, au total estimé à 500 personnes environ.<br />

Concernant les actions de diffusion <strong>et</strong> de sensibilisation, des activités ont été menées par les compagnies de<br />

distribution d’énergie pour le secteur du bâtiment, mais peu d’activités se sont focalisées sur l’enveloppe des<br />

bâtiments mais cela devrait évoluer dans le futur.<br />

En Allemagne, l’augmentation croit avec la sensibilisation de la population aux problèmes de<br />

l’environnement. Par ailleurs, le marché des isolants naturels ou à base de matériaux naturels est en constante<br />

augmentation en Allemagne <strong>et</strong> tout particulièrement la cellulose.<br />

Volonté d’exportation<br />

Parmi les actions significatives visant à exporter les produits <strong>et</strong> le savoir-faire, on peut citer les congrès ou<br />

salons sur les maisons passives ou basse consommation.<br />

Tous les pays voisins de l'Allemagne, de l'Autriche <strong>et</strong> de la Suisse (Belgique, Pays-Bas, Danemark,<br />

Slovaquie, Tchéquie, Pologne, Slovénie, Italie …) sont des cibles à l'exportation, entre particulier vers les<br />

pays de l'est ou les besoins de rénovations sont considérables. Néanmoins, le concept est trop très récent pour<br />

des conclusions.<br />

L’exportation des procédés ou du savoir-faire devrait être traitée directement par les fabricants de matériaux<br />

dont l’intérêt des acteurs cibles est fonction de chaque firme.<br />

C.2.5 REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRE DIMENSIONS ETUDIEES : CONTEXTE, CONTENU, MISE EN<br />

ŒUVRE, EVALUATION<br />

POINTS FORTS, POINTS FAIBLES DE L’INNOVATION (METHODE SWOT)<br />

Forces (S : Strength)<br />

Les solutions techniques sont déjà disponibles <strong>et</strong> accessibles, pour le neuf <strong>et</strong> la rénovation lourde. Ces<br />

solutions perm<strong>et</strong>tent de répondre avec un bon rapport coût/bénéfice à l'augmentation du coût de l’énergie <strong>et</strong> à<br />

la diminution des resources.<br />

C43<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Faiblesses (W : Weakness)<br />

L’isolation par l’intérieur ou l’extérieur utilisant de fortes épaisseurs en neuf comme en rénovation peut se<br />

traduire par une réduction des surfaces utiles commercialisables. La majorité des entrepreneurs sont encore<br />

réticents, <strong>et</strong> les maîtres d’ouvrages publics <strong>et</strong> privés initiateurs très peu nombreux<br />

Un manque de ressources au niveau de la recherche <strong>et</strong> du développement pour développer des solutions<br />

améliorées peut constituer une faiblesse. Le gouvernement Danois a l’intention de stimuler les activités de<br />

R&D mais pas dans ce domaine.<br />

Des formations initiales <strong>et</strong> continues de qualification de toute la chaine d’intervenants, notamment sur les<br />

points singuliers de mise en œuvre sont indispensables, ce qui nécessite des investissements supplémentaires.<br />

L’architecture intérieure <strong>et</strong> extérieure <strong>et</strong> la conception intégrée des bâtiments doit être prise en compte dès la<br />

première phase du proj<strong>et</strong>. L’architecture des maisons passives en Autriche fait l’obj<strong>et</strong> de critiques en raison<br />

de la forte compacité <strong>et</strong> de la faible diversité architecturale.<br />

Opportunités– (O : Opportunities)<br />

Si les technologies ou produits associés à ces procédés présentent des avantages pour développer des<br />

bâtiments durables, une opportunité pourrait se présenter pour m<strong>et</strong>tre au point, différents procédés<br />

compétitifs à long terme <strong>et</strong> en faire une activité profitable en élevant les exigences du marché <strong>et</strong> la valeur<br />

ajoutée du secteur.<br />

Il existe une opportunité de développement de nouveaux matériaux, nouveaux procédés <strong>et</strong> donc de nouvelles<br />

unités de fabrication (fixations, super-isolants).<br />

Il y a des perspectives d’élargissement du champ d’intervention <strong>et</strong> de la valeur ajoutée des entreprises de<br />

maçonnerie <strong>et</strong> de gros œuvre si elles s’ouvrent à l’isolation par l’extérieur.<br />

D’autres opportunités peuvent être listées :<br />

- Le développement du marché de la maison à ossature en bois ou à ossature métallique.<br />

- La mise en place d’une réglementation thermique pour l’existant,<br />

- Les technologies d’isolation haute performance perm<strong>et</strong>tent une réduction importante des ponts<br />

thermiques,<br />

- La formation du personnel, le développement de nouvelles qualifications <strong>et</strong> de l’emploi.<br />

- L’évolution des règles d’urbanisme pour favoriser la surdensité des bâtiments à haute performance<br />

énergétique afin de plus que compenser les pertes de surface constructible <strong>et</strong> de surface utile .<br />

- Il y a une opportunité pour les industriels de laa ventilation qui pourraient aussi devenir des acteurs du<br />

chauffage <strong>et</strong> du rafraichissement.<br />

Menaces (T :Threats)<br />

Dans l’objectif des bâtiments durables, si des technologies d’économie d’énergie ne sont pas développée<br />

maintenant, en raison des lobbying de compagnies de distribution d’énergie qui préfèrent se focaliser sur<br />

l’offre d’énergie plutôt que sur l’économie d’énergie, le problème énergétique sera résolu plus tard à un<br />

coût plus élevé avec des risques de sécurité de l’apprivoisement en énergie du pays.<br />

Le renforcement de l’isolation entraine une réduction de la surface constructible (SHON), habitable ou<br />

utile.<br />

Il y a un risque de mauvaise intégration des solutions par les constructeurs <strong>et</strong> les entreprises qui devront<br />

être capables de s’adapter aux nouvelles solutions.<br />

La recherche d’une compacité maximale peut déboucher sur une homogénéité <strong>et</strong> banalité architecturale.<br />

Il peut y avoir une forte résistance de certains acteurs, notamment des perdants les chauffagistes,<br />

plaquistes <strong>et</strong> autres spécialistes de l’isolation par l’intérieur.<br />

Les promoteurs peuvent être réticents compte tenu de la solvabilité limitée de leurs clients.<br />

Une fraction importante de la population est insolvable <strong>et</strong> risque d’être exclue.<br />

La "surchauffe" actuelle de la construction n'invite pas certains acteurs, au développement des bâtiments à<br />

faible consommation.<br />

C44<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


POINTS SINGULIERS AU CONTEXTE DU PAYS<br />

La production nationale au Danemark en pétrole <strong>et</strong> en gaz risque de s’affaiblir fortement dans les 15<br />

prochaines années <strong>et</strong> il y a ainsi un risque réel d’importer toute l’énergie à base de fossile dans l’avenir.<br />

Actuellement, aucun fond n’a été créé pour épargner les rec<strong>et</strong>tes pétrolières mais il est question d’établir un<br />

fonds sur les connaissances de la manière d’éviter les besoins en énergie fossile pour développer les<br />

bâtiments durables.<br />

Les maisons basse-consommation sont apparues <strong>et</strong> se développent dans les pays de l'Europe centrale <strong>et</strong> du<br />

Nord (Suède, Allemagne, Autriche, Suisse …). Le pilier de ces maisons est la forte réduction des besoins de<br />

chauffage <strong>et</strong> donc la prise en compte du confort d'hiver.<br />

C.2.6 CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

LES CHANCES DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

Du point de vu technique, on peut supposer par exemple que le niveau d’isolation thermique exigé est plus<br />

faible en France qu’au Danemark, d’où un potentiel d’économe d’énergie plus important perm<strong>et</strong>tant<br />

d’atteindre des résultats plus élevés.<br />

Les technologies de construction actuelles doivent s’adapter aux techniques de pose des isolants plus épais<br />

notamment lorsqu’il s’agit de l’isolation par l’extérieur. Certains aspects devront être respectés tels que<br />

l’architecture, l’environnement intérieur <strong>et</strong> extérieur, la maintenance <strong>et</strong> les performances (qualité de l’air<br />

intérieur, économie d’énergie <strong>et</strong> équilibres économiques).<br />

Par exemple la technique de pose par soufflage de fibres minérales, ou par projection humide est connue en<br />

France 1 . Les techniques <strong>et</strong> compétences existent en France ou peuvent s’acquérir rapidement car le système<br />

de formation existe.<br />

Il est important de sensibiliser les milieux professionnels du bâtiment, <strong>et</strong> principalement les architectes <strong>et</strong> les<br />

ingénieurs (Maîtres d’œuvre) qui sont les conseils directs des maîtres d’ouvrage.<br />

Il est à noter que ces techniques sont déjà pratiquées en France à titre volontaire pour un certain nombre<br />

limité de maisons individuelles en utilisant le concept de la maison passive (forte épaisseur, enveloppe<br />

étanche).<br />

Il est important de prendre conscience que les changements significatifs nécessitent une génération<br />

pour qu’ils soient diffusés <strong>et</strong> assumés au quotidien par l’ensemble des acteurs de la construction<br />

La généralisation de l’isolation par l’extérieur nécessite une véritable révolution culturelle au sein des acteurs<br />

de la construction, qui est totalement sous estimée.<br />

Enfin, un des piliers des maisons basse-consommation est le renforcement de l'isolation thermique (toiture,<br />

plnachers, murs, fenêtres) pour réduire les besoins de chauffage, plus important dans les pays d'europe du<br />

nord <strong>et</strong> centrale.<br />

Le transfert de ces principes vers les pays du sud de l'Europe (Sud de la France, Italie, Espagne, Grèce …)<br />

n'est pas possible directement.<br />

Pour les climats des pays du Sud, les objectifs de consommation peuvent être maintenus mais les solutions<br />

r<strong>et</strong>enues devront être adaptées pour prendre en compte les exigences du confort d'été.<br />

Par exemple, les solutions pour le confort d'hiver pourront certainement être modifiées : réduction des<br />

épaisseurs d'isolation, double-vitrage basse émissivité+argon au lieu de triple vitrage … mais il faudra<br />

introduire des exigences supplémentaires comme les protections solaires (masques, stores, brises soleil …),<br />

l'inertie thermique <strong>et</strong> la ventilation (naturelle, nocturne, assistée, puits provençal …).<br />

1 Pour la cellulose, une difficulté réside dans le coût d’achat des machines pour insuffler la cellulose (il semble que les<br />

machines actuellement fabriquées en France, <strong>et</strong> utilisées pour les fibres minérales ne soient pas facilement réglables<br />

pour la cellulose). En comparaison avec l’Allemagne, le prix de la cellulose en France est plus élevé, en partie à cause<br />

des coûts de transport (actuellement, il n’y a aucune usine en France pour ce produit).<br />

C45<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


COMPATIBILITE AVEC LE CADRE REGLEMENTAIRE ET NORMATIF FRANÇAIS<br />

La Directive européenne sur la performance énergétique du bâtiment est une base importante pour que le<br />

travail sur les économies d’énergie soit compatible avec le cadre réglementaire <strong>et</strong> normatif français.<br />

Les nouvelles solutions techniques vont dans le même sens que l’exigence croissante de la réglementation :<br />

par exemple, suppression des ponts thermique en 2010 <strong>et</strong> la mise en place d'une réglementation dans<br />

l’existant.<br />

En ce qui concerne le cadre normatif, la France est doté d’un système de certification <strong>et</strong> de description de<br />

mise en œuvre (DTU : Documents Technique Unifiés, Avis Techniques, CPT : Cahiers de prescriptions<br />

Techniques) connu des acteurs de la construction. Les nouvelles solutions seront ainsi documentées pour être<br />

compatibles avec les ouvrages du bâtiment. En plus, certains produits sont évalués d’une façon commune à<br />

tous les pays européens tels que l’agrément technique européen.<br />

QUELLE DYNAMIQUE D’ACTEURS NECESSAIRE<br />

Les acteurs nécessaires sont principalement le gouvernement, l’éducation nationale, les agences publiques,<br />

les centres techniques, les constructeurs, les industriels, les négociants distributeurs, les artisans, les<br />

propriétaires, les installateurs ou entreprises du bâtiment, les architectes, les maîtres d’ouvrage, les maîtres<br />

d’œuvre, les gestionnaires <strong>et</strong> les utilisateurs des bâtiments en service. En bref tout le tissu complexe <strong>et</strong><br />

diversifié des acteurs de la construction doit être mobilisé.<br />

Il est important de disposer d’un secteur de démonstration, couvrant les principaux types de bâtiments<br />

(logement, bureaux, collèges, lycées, universités, hôpitaux, bâtiments publics, <strong>et</strong>c.) à une échelle consistante<br />

<strong>et</strong> avec une couverture géographique significative.<br />

En ce qui concerne la conception architecturale <strong>et</strong> l’ingénierie intégrée très en amont il est nécessaire de<br />

disposer d’un portefeuille de concepts de bâtiments couvrant les principaux types de bâtiments.<br />

Les acteurs de la construction ont besoin de "thermomètres partagés", bases de données partagées (<strong>et</strong> non<br />

propriétaires à tel ou tel type d’acteurs) sur les performances <strong>et</strong> les coûts, les postes de dépenses qui se<br />

compensent (plus d’isolation/moins ou pas de chauffage), les surcoûts indéniables, les coûts d’exploitation<br />

maintenance, les temps de r<strong>et</strong>our sur investissement des solutions disponibles selon des scénarii d’évolution<br />

des prix de l’énergie.<br />

Il nous semble important de ne pas seulement raisonner construction neuve <strong>et</strong> bâtiments existants, mais aussi<br />

amélioration continue <strong>et</strong> progressive pour mobiliser les gestionnaires de bâtiments <strong>et</strong> patrimoine immobilier.<br />

En ce qui concerne la formation, le contenu des programmes d’enseignement doit évoluer qu’il s’agisse de la<br />

formation initiale (BEP, CAP, BAC PRO, BTS, écoles d’ingénieurs <strong>et</strong> d’architecture, économistes de la<br />

construction <strong>et</strong>c.), de la formation professionnelle continue (GFC, AREF, <strong>et</strong>c.), formations dispensées par les<br />

industriels ou les négociants, sans oublier les ingénieurs territoriaux de France. Il faut inventer de nouvelles<br />

compétences <strong>et</strong> qualifications reconnues, notamment avec les professionnels <strong>et</strong> le CNED, Centre national<br />

d’éducation à distance<br />

Au niveau des entreprises de bâtiments <strong>et</strong> constructeurs de maisons individuelles, les actions doivent<br />

impliquer les responsables d’études de prix, les ingénieurs qui préparent les plans d’exécution, l’encadrement<br />

de chantier (chef de chantier <strong>et</strong> conducteurs de travaux), les chefs d’équipe <strong>et</strong> les compagnons.<br />

Face au foisonnement d’initiatives décentralisées, la mise en réseau, la fédération, la capitalisation, le partage<br />

<strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our d’expérience sont essentiels pour accélérer la diffusion des bonnes pratiques, m<strong>et</strong>tre en garde<br />

contre les "contre performances", partager les bases de données sur les solutions, leur durée de vie <strong>et</strong> leur<br />

coût. Il y a une forte opportunité pour promouvoir le raisonnement en coût global, basé sur des données<br />

réelles,<br />

Il y a besoin d’un dispositif de suivi <strong>et</strong> d'évaluation en continu, indépendant, des expériences exemplaires.<br />

Pour la maison individuelle, mais pas uniquement, il ne faut pas oublier l’importance du rôle des "pionniers"<br />

ou "précurseurs" qui souhaitent construire, au-delà de la réglementation. Dans ce cas, le problème n'est pas<br />

généralement financier mais vient plutôt d'une part, d'une absence d'offre de la part des architectes <strong>et</strong><br />

constructeurs de maisons individuelles, <strong>et</strong> d'autre part d'un manque de sensibilisation information du grand<br />

public, voire des maires <strong>et</strong> techniciens municipaux qui délivrent les permis de construire.<br />

Il est aussi nécessaire d’inventer de nouveaux modes d’implication <strong>et</strong> de sensibilisation des médias.<br />

C46<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Il y a de formidables opportunités pour les acteurs de la construction d’élévation du niveau d’exigence du<br />

marché, d’augmentation de la valeur ajoutée du secteur, de création d’emplois <strong>et</strong> de compétences nouvelles.<br />

Mais s’il faut s’appuyer sur les gagnants potentiels, il faut aussi ménager les perdants potentiels <strong>et</strong> les aider à<br />

se convertir.<br />

DISPONIBILITE EN FRANCE DES TECHNIQUES CONCERNEES ET DES COMPETENCES DE<br />

POSE.<br />

L’utilisation des procédés avec de fortes épaisseurs d’isolants est une technique validée au niveau de certains<br />

pays européens, Suisse (Marque MINERGIE) <strong>et</strong> Allemagne (Label PASSIVHAUS)).<br />

En France, la mise en œuvre des nouveaux procédés d’isolation nécessite une certaine connaissance<br />

technique notamment pour les points singuliers de mise en œuvre : étanchéité à l’air, jointement entre lés,<br />

liaison mur-toitures, murs-fondations, parois-fenêtre lorsqu’il s‘agit, par exemple, de doubler, voire tripler<br />

les couches d’isolation.<br />

L’aspect mécanique des ouvrages <strong>et</strong> de durabilité doit être pris en compte. Les techniques de pose en double<br />

ou triple ossature support d’isolants sont abordables mais nécessitent la connaissance de certaines règles de<br />

mise en œuvre afin de respecter la stabilité mécanique des parois.<br />

La question essentielle qu’il faut se poser c’est quels seront les acteurs <strong>et</strong> professions support sur lesquels il<br />

faut s’appuyer pour diffuser les meilleures solutions techniques disponibles <strong>et</strong> maîtriser les détails de mise en<br />

œuvre.<br />

Les techniques de mise en œuvre d’une enveloppe étanche sont délicates <strong>et</strong> des tests d’évaluation de<br />

l’étanchéité à l’air devront accompagner les chantiers pour perm<strong>et</strong>tre les ajustements nécessaires en cours de<br />

réalisation en utilisant le test de la "fausse porte" (mise en pression ou dépression) ou par caméra infra rouge<br />

: des surcoûts supplémentaires seront donc à prévoir. Ils peuvent être rédhibitoires dans le cas de la maison<br />

individuelle. Il y a un vrai enjeu de développement de test à faible coût.<br />

QUELS TYPES D’INCITATIONS ENVISAGER<br />

Réglementation Technique<br />

Parallèlement aux évolutions de la Réglementation Thermique en 2010 <strong>et</strong> 2015 avec l’objectif d’amélioration<br />

de 15% tous les cinq ans, il conviendrait de développer un politique de labels qui jouent un rôle moteur <strong>et</strong><br />

exemplaire pour le développement des nouvelles technologies. Ces labels plus identifiables pourraient être<br />

basés sur la RT <strong>et</strong> ses options HPE <strong>et</strong> THPE , voire au-delà (Effinergie)<br />

Fiscalité, financement <strong>et</strong> soutien des Collectivités locales<br />

Des aides sont déjà mise en place par les régions (prêts bonifiés, à taux zéro, subventions), <strong>et</strong> l’Etat<br />

(déductions fiscales) pour encourager la réalisation de solutions perm<strong>et</strong>tant de réduire la consommation<br />

énergétique <strong>et</strong> le respect de l’environnement. Mais elles sont encore restrictives, les déductions fiscales ne<br />

portent que sur l’achat d’équipements <strong>et</strong> de <strong>composants</strong> <strong>et</strong> ne prennent pas en compte les coûts de mise en<br />

œuvre.<br />

Ces aides pourraient être proposées d’une manière plus importante <strong>et</strong> plus générale, surtout pour l’existant,<br />

afin de mieux inciter les acteurs <strong>et</strong> en particulier les propriétaires à adopter les nouvelles solutions,<br />

notamment les plus démunis.<br />

En Autriche, par exemple, les aides à la pierre attribuées sur des critères basés sur le concept des maisons<br />

passives <strong>et</strong> le non recours aux énergies fossiles sont très encourageantes.<br />

Initiatives Privées<br />

Des démarches, à titre privé <strong>et</strong> en nombre très réduit sont déjà entamées en France pour adopter le modèle de<br />

maisons passive pour les maisons individuelles.<br />

Ces démarches doivent être encouragées <strong>et</strong> fiabilisées par une mise en réseau afin de partager les difficultés<br />

rencontrées (trouver un architecte, un BET, un constructeur, un artisan, obtenir le permis de construire, le<br />

financement) … <strong>et</strong> les solutions trouvées, leur temps de r<strong>et</strong>our sur investissement.<br />

C47<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Dans ce cadre, les actions de communications joue un rôle très important pour la diffusion des technologies<br />

sont parfois organisées en France (par exemple salon de la maison MINERGIE à Strasbourg en Mars 2006)<br />

C48<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C.2.7 ANNEXE : SOURCES D’INFORMATION<br />

A. RÉFÉRENCES<br />

1 : CEPHEUS – Cost Efficient Passive Houses as European Standards - Measurement results from more than<br />

100 dwelling units in passive houses<br />

ECEEE 2003 Summer Studay – Time to turn down energy demand<br />

2 : CEPHEUS – Project information No. 36 - Final Technical Report - July 2001<br />

Project supported by the Thermie-Program of EU (BU/0127/97)<br />

3 : Enquête MINERGIE - Analyse détaillée de 52 bâtiments d‘habitation construits.<br />

Enquête de satisfaction <strong>et</strong> de consommation de 506 bâtiments d‘habitation.<br />

Réalisée par Silvia Gemperle, spécialiste MINERGIE, FHS <strong>et</strong> Severin Lenel, professeur, FHS<br />

www.minergie.ch<br />

Voir aussi les références listées dans le Chapitre Recensement des Briques<br />

B. EXPERTS<br />

Autriche<br />

Fritz O<strong>et</strong>ll : pos architekten ZT KEG<br />

A-1080 Wien _ Maria Treu Gasse 3 - Autriche<br />

www.pos-architekten.at<br />

Robert Schild<br />

Saint-Gobain Insulation<br />

Thermal, Acoustic and Fire Mark<strong>et</strong>ing Manager<br />

18 avenue d'Alsace<br />

La Défense 3 - 92400 COURBEVOIE<br />

Phone : +33 (0)1 47 62 40 24<br />

Fax : +33 (0)1 47 62 50 48<br />

Mobil : +33 (0) 608 21 54 28<br />

e-mail : robert.schild@saint-gobain.com<br />

Danemark<br />

Svend Svendsen : DTU – Danish Technical University<br />

Department of Civil Engineering<br />

Technical University of Denmark<br />

www.byg.dtu.dk<br />

Susanne Dyrbøl<br />

Rockwool International A/S<br />

Phone: + 45 46560300<br />

Fax: + 45 46563311<br />

Direct dial: +45 46558095<br />

Mobil Phone: + 45 2428 9345<br />

e-mail: susanne.dyrboel@rockwool.com<br />

www.rockwool.com<br />

Allemagne<br />

Amélie BRACKMANN<br />

DÄMMSTATT W.E.R.F. GmbH<br />

mailto:a.brackmann@daemmstatt.de<br />

Jürgen Schnieders<br />

C49<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Passive House Institute<br />

Rheinstr. 44/46<br />

D-64283 Darmstadt<br />

juergen.schnieders@passiv.de<br />

C. ASSOCIATIONS<br />

ACERMI : Association pour la CERtification des Matériaux Isolants http://acermi.cstb.fr<br />

EOTA : European Organisation for Technical Approvals www.eota.be<br />

UEATC : Union Européenne pour l'Agrément Technique dans la Construction<br />

www.ueatc.com<br />

KEY-MARK http://www.key-mark.org/English/index.html<br />

Syndicat National des Fabricants d'Isolants en Laines Minérales Manufacturées www.filmm.fr<br />

Association PROMO PSE : principaux acteurs de la chaîne de fabrication du polystyrène expansé (PSE)<br />

www.promo-pse.com<br />

Association Isolons la Terre www.isolonslaterre.org<br />

European Insulation Manufacturer Association www.eurima.org<br />

D. INDUSTRIELS<br />

British Plaster Board www.bpbplaco.fr<br />

Eurocoustic www.eurocoustic.com<br />

EFISOL www.efisol.fr<br />

Isover<br />

www.isover.fr<br />

Knauf<br />

www.knaufinsulation.fr<br />

KP1<br />

www.kp1.fr<br />

Lafarge www.lafarge-platres.fr<br />

www.lafarge-couverture.fr<br />

URSA<br />

www.ursa.fr<br />

C50<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C3 - PAROIS TRANSPARENTES<br />

A HAUTE PERFORMANCE THERMIQUE<br />

EN EUROPE DU NORD<br />

(fen<strong>et</strong>res <strong>et</strong> baies vitrées : U


1 ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUES D’ACTEURS ....................54<br />

1.1 Contexte National <strong>et</strong> Local :..........................................................................................54<br />

1.2 Antériorités <strong>et</strong> Origines de procédés de haute performance d’isolation thermique<br />

appliqués aux fenêtres <strong>et</strong> baies vitrée : ......................................................................................55<br />

1.3 Dynamique des Acteurs.................................................................................................57<br />

1.3.1 Acteurs Moteurs <strong>et</strong> décideurs clés.........................................................................57<br />

1.3.2 Acteurs Résistants à l'Innovation...........................................................................57<br />

2 ETAPE 2 : CONTENU de l'innovation.................................................................................58<br />

2.1 Description de la technologie : ......................................................................................58<br />

2.2 Description des produits <strong>et</strong> modalités d’intégration architecturale ...............................58<br />

2.3 Horizon temporel :.........................................................................................................59<br />

2.3.1 Innovation « mature »............................................................................................59<br />

2.3.2 Innovation « émergente » (expérimentation).........................................................59<br />

2.3.3 Innovation « à l’horizon » (recherche) ..................................................................60<br />

2.4 Champ d’application : ...................................................................................................60<br />

2.5 Impacts : ........................................................................................................................60<br />

3 ETAPE 3 : MISE EN ŒUVRE .............................................................................................61<br />

3.1 Fiabilité de la mise en œuvre sur chantier .....................................................................61<br />

3.2 Spécificité de mise en œuvre.........................................................................................61<br />

3.3 Modalités de gestion, d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance des fenêtres à haute performance<br />

thermique...................................................................................................................................61<br />

3.4 Incitations réglementaires, fiscales…, modalités de financement.................................61<br />

4 ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS FAITE DANS LEs PAYS CONCERNEs62<br />

4.1 Les performances...........................................................................................................62<br />

4.1.1 Energie...................................................................................................................62<br />

4.1.2 Stabilité, Sismique, Feu.........................................................................................62<br />

4.1.3 Confort Hygrothermique, Acoustique, Eclairage..................................................62<br />

4.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en œuvre...........................62<br />

4.1.5 Compatibilité entre performances .........................................................................63<br />

4.2 Les coûts réels ...............................................................................................................64<br />

4.2.1 Coût Initial – Investissement .................................................................................64<br />

4.2.2 Coût Opérationnel - Exploitation – Maintenance..................................................65<br />

4.3 Le vécu des utilisateurs – Avis des Acteurs <strong>et</strong> du Public ..............................................65<br />

4.3.1 Les propriétaires <strong>et</strong> gestionnaires ..........................................................................65<br />

4.3.2 Les résidents <strong>et</strong> usagers .........................................................................................65<br />

4.4 Vitesse de diffusion dans le pays...................................................................................65<br />

4.4.1 Le Marché – Commercialisation ...........................................................................65<br />

4.4.2 Nature <strong>et</strong> efficacité des incitations.........................................................................65<br />

4.4.3 Actions de diffusion <strong>et</strong> de sensibilisation..............................................................65<br />

4.4.4 Volonté d’exportation............................................................................................65<br />

5 ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRES DIMENSIONS ETUDIEES : CONTEXTE, CONTENU, MISE EN ŒUVRE,<br />

EVALUATION .............................................................................................................................66<br />

5.1 Points forts, points faibles de l’innovation (méthode SWOT ) .....................................66<br />

5.1.1 S : Strength - Forces ..............................................................................................66<br />

5.1.2 W : Weakness : Faiblesses ....................................................................................66<br />

5.1.3 O : Opportunities – Opportunités ..........................................................................66<br />

5.1.4 T : Threats – Menaces ..........................................................................................66<br />

5.2 Points singuliers au contexte du pays............................................................................67<br />

C52<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


6 ETAPE 6 : CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE ................................67<br />

6.1 Les chances de la transposition en France.....................................................................67<br />

6.2 Compatibilité avec le cadre réglementaire <strong>et</strong> normatif français....................................67<br />

6.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire.........................................................................67<br />

6.4 Disponibilité en France des techniques concernées <strong>et</strong> des compétences de pose. ........67<br />

6.5 Quels types d’incitations envisager ...............................................................................67<br />

6.5.1 Réglementation Technique....................................................................................67<br />

6.5.2 Soutien des Collectivités locales ...........................................................................68<br />

6.5.3 Fiscalité, Financement...........................................................................................68<br />

7 ANNEXE : SOURCES d'INFORMATION..........................................................................69<br />

7.1 Références .....................................................................................................................69<br />

7.2 Experts Consultés : ........................................................................................................69<br />

7.3 Industriels ......................................................................................................................70<br />

7.4 Données Techniques......................................................................................................72<br />

C53<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1 ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUES D’ACTEURS<br />

1.1 Contexte National <strong>et</strong> Local :<br />

C’est en Europe du Nord (Pays Scandinaves) <strong>et</strong> Centrale (Allemagne, Autriche, Suisse ) que le<br />

développement des parois transparentes (fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées - vitrages + cadres) avec une<br />

isolation thermique haute performance (U < 1 W/m².K ) est le plus significatif.<br />

Ce rapport s'intéresse principalement à l'isolation thermique <strong>et</strong> par conséquent au coefficient U.<br />

En eff<strong>et</strong>, la réduction des pertes constitue un axe majeur pour faire des économies d'énergie.<br />

Néanmoins, dans le cadre d'une approche globale du bâtiment, la fenêtre ne devra pas être vue<br />

uniquement du point de vue "perte" mais aussi du point de vue "gain", en particulier par la prise<br />

en compte des apports solaires <strong>et</strong> lumineux, sans oublier les performances acoustiques.<br />

Les conditions communes rencontrées, qui ont favorisé leur développement sont les suivantes :<br />

- un climat rigoureux <strong>et</strong> une saison froide longue ;<br />

- une forte dépendance énergétique vis-à-vis de pays étrangers (à l'exception peut-être de la<br />

Norvège qui malgré tout a développé un programme de bâtiments à basse consommation<br />

énergétique : le proj<strong>et</strong> Smart Energy Efficient Building – SmartBygg ) ;<br />

- un coût élevé de mise à disposition de l’énergie (transport, réseaux de distribution) ;<br />

- une forte sensibilisation de la population aux questions environnementales ;<br />

- des codes du bâtiment peu descriptifs, souvent ouverts à l’innovation ;<br />

- un engagement des pouvoirs publics au niveau national ou local (programme nationaux de<br />

RD spécifiques avec des budg<strong>et</strong>s conséquents, initiatives locales de promotion de solution<br />

écologique <strong>et</strong> avec une bonne efficacité énergétique). Au niveau local, certaines actions<br />

sont menées pour combiner l’efficacité énergétique <strong>et</strong> les aspects écologiques. Les budg<strong>et</strong>s<br />

dédiés à ces activités peuvent être très significatifs à l’échelle de certains pays (Autriche<br />

par exemple) ;<br />

- la présence de labels ou de dispositif de certification (Passivhaus, Minergie) pour signaler<br />

la performance énergétique des bâtiments <strong>et</strong> des ouvrages. Ces dispositifs fédèrent des<br />

groupes de lobbying <strong>et</strong> de promotion de l’efficacité énergétique <strong>et</strong> favorisent la réalisation<br />

d’opérations de démonstrations.<br />

Par ailleurs, dans la plupart de ces pays la gestion des ressources <strong>et</strong> les contraintes<br />

environnementales apparaissent comme les principaux moteurs du développement des<br />

technologies qui perm<strong>et</strong>tent de réduire les besoins en énergie des bâtiments. De plus, tous ces<br />

pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre (accord de Kyoto).<br />

Localement, comme en Autriche où le tourisme est une ressource importante, la préservation des<br />

sites naturels conduit à une prise de conscience collective sur la nécessité de préserver l’énergie<br />

qui reste le premier producteur de gaz à eff<strong>et</strong> de serre (GES), que ce soit lors de la production, du<br />

transport <strong>et</strong> de sa consommation.<br />

Dans la majorité des pays, le développement des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance<br />

thermique reste limité. Le choix d’installer des menuiseries à haute performance reste du domaine<br />

volontaire : les réglementations nationales ou locales ne sont pas contraignantes <strong>et</strong> n’imposent pas<br />

des niveaux de performance impliquant des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance<br />

thermique (U< 1 W/ m 2 C), même si les codes de calcul des performances évoluent sur ce point.<br />

Les pionniers dans ce domaine sont l’Allemagne, l'Autriche <strong>et</strong> la Suisse. Il faut noter que les<br />

codes de calcul <strong>et</strong> les réglementations sont en évolution régulière dans la plupart des pays <strong>et</strong> que<br />

les produits qui émergent aujourd'hui deviendront la règle demain.<br />

C54<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Des certifications ou des labels (volontaires) incitent au développement de baies vitrées à haute<br />

performance thermique :<br />

- Passiv haus(Allemagne Autriche),<br />

- Minergie (suisse France).<br />

Ces labels imposent aujourd’hui des niveaux de performance élevés (0,8 W/ m 2 K) <strong>et</strong> incitent, les<br />

industriels de la fenêtre à proposer des produits adaptés.<br />

En outre, des associations professionnelles ou écologistes font la promotion des économies<br />

d’énergie <strong>et</strong> de la haute performance énergétique auprès des décideurs publics.<br />

Dans la plupart des pays, des mécanismes d’incitations à économiser l’énergie ont été mis en<br />

place. L’incitation prend la forme de primes ou de crédits d’impôt.<br />

Ainsi aux Etats-Unis, l'installation de fenêtres haute performance marquées Energy Star perm<strong>et</strong> de<br />

bénéficier d’un crédit d'impôts de 10% du prix d'achat, avec un maximum de 200 $.<br />

1.2 Antériorités <strong>et</strong> Origines de procédés de haute performance d’isolation<br />

thermique appliqués aux fenêtres <strong>et</strong> baies vitrée :<br />

Les fenêtres haute-performance sont l’évolution directe des produits existants. Après l’apparition<br />

dans les années 1970 du double vitrage pour remplacer le simple vitrage, l’introduction des verres<br />

à couche peu émissive (Vitrage à Isolation Renforcée - VIR) de plus en plus performants a<br />

marqué une étape importante. Les limites physiques de l’émissivité étant atteintes, pour améliorer<br />

encore les performances thermiques, le triple vitrage s’impose.<br />

Figure 1 : Double Vitrage avec Couche Basse Emissivité : www.cekal.com<br />

Ces innovations sur le vitrage ont permis de diviser par 6 le coefficient U du vitrage : il est passé<br />

de 5,6 (simple vitrage) à 0,5 W/m².K, voire proche de 0,2 pour les vitrages les plus performants<br />

sur le marché. D’autres solutions technologiques sont également en cours d’études, en intégrant<br />

des vitrages "sous vide". Ces technologies sont disponibles commercialement mais restent encore<br />

confidentielles.<br />

La pénétration des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique est très différente en<br />

fonction des pays.<br />

En Finlande depuis les années 1990, les fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique<br />

sont devenues peu à peu un standard (tableau 1). On constate le développement en parallèle du<br />

double <strong>et</strong> du triple vitrage mais sans couche basse-émissivité.<br />

C55<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Evolution des fenêtres en Finlande<br />

Période U fenêtres Fenêtre typique<br />

< 1970 2,5 double vitrage cadre bois<br />

1970-1980 2,1 double <strong>et</strong> triple vitrage cadre bois<br />

1980-1990 1,8 double <strong>et</strong> triple vitrage cadre mixte bois aluminium<br />

1990-2000 1,8 triple vitrage cadre mixte bois aluminium<br />

Tableau 1: Evolution des fenêtres en Finlande<br />

(source VTT Building Technology – proj<strong>et</strong> Sureuro)<br />

Pour compléter le tableau I, il est important d'ajouter que la réduction du coefficient U<br />

s'accompagne toujours d'une diminution du Facteur Solaire qui passe de 0,90 pour un simple<br />

vitrage à environ 0,5 pour un triple vitrage. La transmission lumineuse est aussi modifiée.<br />

C'est pourquoi, au Etats-Unis <strong>et</strong> au Royaume Unis, le marquage des fenêtres fournit non<br />

seulement le coefficient U mais aussi le coefficient g <strong>et</strong> la transmission lumineuse.<br />

En eff<strong>et</strong>, suivant les zones climatiques considérées, le bilan énergétique (pertes/gains) d'une<br />

fenêtre sur une période de chauffe est variable, dans certains cas, il peut être positif. 1<br />

1 : Logements à Faibles Besoins en Energie - Guide de recommandations <strong>et</strong> d’aide à la conception - Région Rhône-Alpes ADEME<br />

- ODH 26 Conseil Général de Savoie - Cabin<strong>et</strong> Olivier Sidler – Enertech - http://sidler.club.fr<br />

C56<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


http://www.nfrc.org/label.aspx<br />

http://www.bfrc.org/ratings.aspx<br />

Figure 2 : Les données affichées pour les fenêtres aux Etats-Unis <strong>et</strong> au Royaume-Unis.<br />

Au Danemark, en Autriche <strong>et</strong> en Suisse, la diffusion des produits à forte isolation (fenêtres, baies<br />

vitrées) reste fortement dépendante des programmes de certification volontaire <strong>et</strong> de promotion<br />

des bâtiments à faible consommation énergétique.<br />

En Autriche, entre 1998 <strong>et</strong> 2001, 84 maisons individuelles <strong>et</strong> appartements ont été construits,<br />

évalués <strong>et</strong> documentés. Ces proj<strong>et</strong>s de démonstration ont contribué à l’information <strong>et</strong> à la<br />

promotion de l’efficacité énergétique dans les logements.<br />

Une action importante a été menée par la suite avec un programme fédéral "Bâtiment Durable du<br />

Futur", lancé par le ministère pour l’innovation <strong>et</strong> de la technologie. Actuellement, 151 proj<strong>et</strong>s de<br />

construction ont été réalisés dans le cadre de la R&D faisant ressortir les aspects économie<br />

d’énergie <strong>et</strong> écologie. Parmi eux, 35 bâtiments de démonstration ont été construits pour favoriser<br />

une prise de conscience collective dans ces domaines.<br />

1.3 Dynamique des Acteurs<br />

Les acteurs principaux pour le développement des fenêtres à haute performance thermique sont<br />

les suivants :<br />

- les fabricants de verre <strong>et</strong> les industriels des vitrages,<br />

- les bureaux d'architectes <strong>et</strong> les bureaux d'études spécialisés,<br />

- les fabricants de matériel spécifique ou destiné aux maisons basse consommation<br />

énergétiques ou passives.<br />

Ces acteurs sont soutenus au niveau local par des associations ou des instituts qui ont pour but de<br />

contribuer à l’efficacité énergétique <strong>et</strong> de promouvoir les économies d’énergie. Ainsi, le<br />

Passivhaus Institut fournit référentiels techniques, outils logiciels de conception (pour les bureaux<br />

d'études), guides de mise en œuvre (isolation, fenêtres, ventilation, …). En outre, il a mis en place<br />

une certification volontaire des bâtiments passifs <strong>et</strong> des <strong>composants</strong>, appareils ou systèmes qui<br />

leur sont destinés. Par ailleurs, il diffuse l’information au travers de plusieurs sites Intern<strong>et</strong>, des<br />

brochures, des guides techniques, des outils logiciels <strong>et</strong> organise des conférences. En Suisse,<br />

l'association Minergie fait aussi un important effort de mark<strong>et</strong>ing pour promouvoir sa marque.<br />

1.3.1 Acteurs Moteurs <strong>et</strong> décideurs clés<br />

Les acteurs qui accompagnent ce développement sont :<br />

- les gouvernements avec les programmes d’aide à la construction des bâtiments à faible<br />

consommation énergétique, en collaboration avec tous les acteurs du bâtiment :<br />

banques, architectes, BE, constructeur, promoteurs, <strong>et</strong>c. ;<br />

- des instituts spécialisées comme l’OIB (Autriche), le Fraunhofer Institut für Solare<br />

Energie ou l’Institut für Building Physics (Allemagne) <strong>et</strong> d’autres organismes<br />

(Association, ONG …) qui développent des proj<strong>et</strong>s pilotes pour étendre le standard<br />

PassivHaus à travers l'Europe (Benalux, Italie, Irlande …).<br />

- l'Europe qui a soutenu (6 ième PCRD - proj<strong>et</strong> CEPHEUS) <strong>et</strong> soutient encore à travers le<br />

programme Intelligent Energy Europe,des proj<strong>et</strong>s pour étendre le standard<br />

PassiveHaus en Europe (proj<strong>et</strong> PEP) du Nord <strong>et</strong> du Sud ( proj<strong>et</strong> Passive On )<br />

- les particuliers "pionniers" ou précurseurs, propriétaires de maisons individuelles qui<br />

ont toujours un rôle prépondérant pour une prise de conscience collective sur les<br />

problèmes environnementaux.<br />

1.3.2 Acteurs Résistants à l'Innovation<br />

C57<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Il n'existe pas d'acteurs résistants au développement des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute<br />

performance thermique. Mais les fabricants de cadres (menuisiers, "gammistes" …) ne font pas<br />

d’effort important de développement particulier de nouveaux produits vraiment adaptés aux<br />

vitrages épais <strong>et</strong> plus faciles à m<strong>et</strong>tre en œuvre. Ils privilégient l’adaptation des cadres existants<br />

(augmentation du nombre d'alvéoles pour les cadres PVC ), ce qui peut limiter le gain de<br />

performance thermique.<br />

Le frein principal à la diffusion des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique reste<br />

la faiblesse des exigences réglementaires en termes de performance énergétique <strong>et</strong> la forte<br />

diffusion du double vitrage à isolation renforcé (VIR) dont les verriers font une très forte<br />

promotion <strong>et</strong> qui répond aux exigences réglementaires vis-à-vis des performances thermiques,<br />

dans la majeure partie des pays.<br />

2 ETAPE 2 : CONTENU DE L'INNOVATION<br />

2.1 Description de la technologie :<br />

La technologie la plus représentative de la fenêtre haute performance est le triple vitrage (parfois<br />

avec gaz rare <strong>et</strong> couches basse émissivité) avec un cadre mixte (bois-alu) à rupture de pont<br />

thermique. A l’heure actuelle à l’exception de la Finlande <strong>et</strong> des constructions labellisées<br />

«PassivHaus» ou «Minergie P», ce type de baies est très rare dans la construction alors que le<br />

double vitrage à isolation renforcée constitue un standard dans beaucoup de pays.<br />

Une fenêtre à haute performance thermique est une innovation qui peut-être réalisée avec les<br />

technologies disponibles actuellement mais son optimisation est certainement nécessaire :<br />

problème de poids, d'intégration <strong>et</strong> d'encombrement.<br />

2.2 Description des produits <strong>et</strong> modalités d’intégration architecturale<br />

La figure 3 illustre une fenêtre avec triple vitrage, utilisée dans le cadre du programme<br />

PassivHaus.<br />

C58<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 3 : Un exemple de fenêtre haute performance<br />

Triple vitrage + Cadre haute performance<br />

L’intégration d’une telle fenêtre dans une construction neuve ne pose pas de problème particulier.<br />

En ce qui concerne la réhabilitation, il est nécessaire de tenir compte, pour intégrer la fenêtre à<br />

haute performance thermique, de son épaisseur (en termes de vitrage <strong>et</strong> de menuiserie)<br />

particulièrement importante. Une réhabilitation par changement simple de l'ouvrant n'est pas<br />

possible, seule une rénovation lourde (avec changement du cadre, renforcement de l'isolation des<br />

parois opaques <strong>et</strong> installation d'une ventilation) perm<strong>et</strong>tra d'atteindre les objectifs.<br />

2.3 Horizon temporel :<br />

2.3.1 Innovation « mature »<br />

Les fenêtres à haute performance thermique (triple vitrage) sont des produits actuellement<br />

diffusés en Allemagne, Suisse, Autriche <strong>et</strong> toute l’Europe du nord. Leur développement<br />

commercial est lié au développement des maisons passives <strong>et</strong> des programmes publics similaires.<br />

La diffusion d’un tel produit en France ne présente pas de problèmes techniques. Toutefois, ce<br />

produit est intimement associé aux immeubles passifs. Son développement serait donc<br />

concomitant avec le développement des constructions passives en France.<br />

Les industriels qui développent ces solutions, en Suisse <strong>et</strong> en Allemagne, adhèrent généralement<br />

aux labels Minergie <strong>et</strong> PassivHaus <strong>et</strong> proposent des produits adaptés à ces labels, par exemple :<br />

- Minergie : 119 industriels participants ou membres dont 18 exclusivement pour le<br />

domaine de la fenêtre avec 33 modules "fenêtre" labélisés Minergie,<br />

- PassivHaus : 67 industriels "labélisés" dont 65% concernant les fenêtres.<br />

Pour traiter les problèmes de surchauffe en été, en particulier pour le développement des maisons<br />

passives dans l'Europe du Sud, les fenêtres haute-performance sont souvent associés à des<br />

protections solaires. Différentes technologies sont disponibles : les stores bannes, les stores<br />

intérieurs/extérieurs, voire intégrés dans le double ou triple vitrage.<br />

2.3.2 Innovation « émergente » (expérimentation)<br />

D’autres solutions pour développer les fenêtres à haute performance thermique sont aujourd'hui à<br />

l’étude. Pour réduire l'épaisseur, le triple vitrage avec un vitrage sous vide est en développement<br />

chez certains industriels. La figure 4 montre le schéma d’un tel vitrage. Ce vitrage présente<br />

l’avantage de rester dans des épaisseurs compatibles avec les cadres utilisés pour les doubles<br />

vitrages.<br />

C59<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Vitrage extérieur trempé peu<br />

émissif (4mm)<br />

Lame intercalaire de gaz isolant<br />

(10mm)<br />

Vitrage clair (3mm)<br />

Cavité sous vide (0,2mm) avec<br />

intercalaires en inox<br />

Vitrage intérieur feuill<strong>et</strong>é de<br />

sécurité traité peu émissif (6mm)<br />

Joint de scellement<br />

double barrière<br />

Figure 4 : Schéma d’un double vitrage intégrant un vitrage sous vide (source VELUX).<br />

La double fenêtre est une solution qui fait également l’obj<strong>et</strong> d’un regain d'intérêt avec le<br />

développement des murs épais (20-30 voire 40 cm d'isolant pour les maisons passive). Sa praticité<br />

demeure toutefois un obstacle à son développement. Le développement des murs épais fait que de<br />

nouveaux types de cadre (plus minces) sont proposés sur le marché pour conserver une ouverture<br />

totale suffisante <strong>et</strong> éviter l'eff<strong>et</strong> d'ombrage résultant du mur épais.<br />

2.3.3 Innovation « à l’horizon » (recherche)<br />

Plus en amont, des recherches concernant la "fenêtre active multifonctionnelle" sont déjà bien<br />

avancées. La fenêtre deviendra un élément intégrant différentes fonctions comme l’isolation<br />

thermique <strong>et</strong> acoustique, la gestion des apports solaires <strong>et</strong> de l'éclairage naturel (vitrage<br />

électrochrome, thermochrome …), la production d'électricité (PV intégré), l'éclairage (LED ou<br />

OLED intégrées), voire la ventilation.<br />

2.4 Champ d’application :<br />

Les fenêtres à haute performance thermique sont destinées aux bâtiments à faible consommation<br />

d'énergie <strong>et</strong> aux maisons passives. Elles sont essentiellement installées en bâtiment neuf, parce<br />

que les maisons passives sont très majoritairement des maisons neuves mais leur utilisation peut<br />

être étendue à la rénovation lourde. De plus, une fenêtre à haute performance thermique doit être<br />

associée à des parois opaques ayant une isolation haute performance pour atteindre une efficacité<br />

optimale. C’est rarement le cas dans les immeubles existants si une rénovation lourde n’est pas<br />

engagée.<br />

Enfin, les fenêtres avec une isolation thermique haute performance ne sont pas pour l'instant<br />

utilisées en tertiaire.<br />

2.5 Impacts :<br />

L’impact le plus important, noté par les occupants, est l'amélioration du confort, en particulier<br />

l'hiver avec la réduction de l’eff<strong>et</strong> de paroi froide à proximité du vitrage.<br />

De plus, les couches basses émissivité perm<strong>et</strong>tent de réduire les risques de surchauffe l'été. Ce<br />

gain est déjà ressenti avec des doubles vitrages à isolation renforcé mais il est meilleur avec des<br />

fenêtres à haute performance thermique. Enfin, les pertes thermiques par le vitrage sont réduites<br />

de plus de 50%.<br />

C60<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Il n’existe pas à notre connaissance d’étude sur la réduction des émissions de CO2 (<strong>et</strong> donc de<br />

l’eff<strong>et</strong> de serre engendré) due à l’utilisation de fenêtres à haute performance thermique. Les seules<br />

études disponibles ont été réalisées par le GEPVP <strong>et</strong> concernent l’utilisation des doubles vitrages<br />

à isolation renforcé. Une des conclusions de c<strong>et</strong>te étude est que le remplacement en Europe des<br />

simples vitrages par des doubles vitrages à isolation renforcé, pourrait faire économiser<br />

annuellement 26 million de tonnes équivalent pétrole <strong>et</strong> réduire l’émission annuelle de CO 2 de 82<br />

million de tonnes.<br />

3 ETAPE 3 : MISE EN ŒUVRE<br />

3.1 Fiabilité de la mise en œuvre sur chantier<br />

L’offre industrielle dans le domaine de la fenêtre est très flexible <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> généralement toutes<br />

les adaptations aussi bien au niveau des dimensions ou des matériaux utilisés (bois, PVC, alu),<br />

voire même de la couleur.<br />

La pose d'une fenêtre haute performance n’engendre pas de difficulté supplémentaire par rapport à<br />

une fenêtre classique même si l’épaisseur plus importante d’un triple vitrage (<strong>et</strong> sa masse) peuvent<br />

exiger des adaptations (réduction du jour pour renforcer la menuiserie). Les techniques de pose<br />

actuelles sont directement adaptables <strong>et</strong> tous les textes réglementaires ou documents d’application<br />

gardent leur validité ; l'exigence la plus importante restant d'assurer une bonne étanchéité à l'air<br />

entre la fenêtre <strong>et</strong> la paroi<br />

3.2 Spécificité de mise en œuvre<br />

Les <strong>composants</strong> d’une fenêtre à haute performance énergétique ont un prix élevé, que ce soit pour<br />

une installation dans le neuf ou l’existant.<br />

Dans le cas de rénovation lourde (qui s’apparente à de la construction neuve), la mise en œuvre<br />

des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique diffère très peu de celle des fenêtres<br />

avec vitrage isolant classique. Les documents techniques <strong>et</strong> règlementaires sont applicables.<br />

Pour la réhabilitation (remplacement de menuiserie), les dimensions (épaisseur notamment) des<br />

fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique peuvent poser des problèmes d’adaptation.<br />

Les documents techniques <strong>et</strong> règlementaires existant demeurent toutefois applicables.<br />

Une mise en œuvre de qualité est indispensable pour assurer la performance de la fenêtre à haute<br />

performance thermique. La plupart des problèmes de performance des fenêtres ont pour origine<br />

une mauvaise liaison entre le cadre de la fenêtre <strong>et</strong> le bâti (passage d’air) du fait d’une mise en<br />

œuvre déficiente.<br />

3.3 Modalités de gestion, d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance des fenêtres à haute<br />

performance thermique<br />

L’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> la maintenance des fenêtres à haute performance thermique est similaires à celle des<br />

vitrages isolants classiques. Le triple vitrage <strong>et</strong> les vitrages sous vides de par leur conception plus<br />

complexes sont toutefois soumis à des contraintes physiques plus fortes qui notamment sollicitent<br />

particulièrement les joints.<br />

3.4 Incitations réglementaires, fiscales…, modalités de financement<br />

Dans la plupart des pays, des aides basées sur les performances thermiques du bâtiment favorisent<br />

l’installation de vitrages isolants conformes à la réglementation thermique en vigueur, mais il<br />

n'existe pas de mesures spécifiques pour les fenêtres à haute performance thermique.<br />

C61<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4 ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS FAITE DANS LES PAYS<br />

CONCERNES<br />

4.1 Les performances<br />

Les fenêtres à haute performance thermique sont des produits fortement industrialisés.<br />

L’évaluation de ces produits fait l’obj<strong>et</strong> de normes européennes largement utilisées. L’évaluation<br />

des performances thermiques est réalisée selon les méthodes décrites dans les normes suivantes :<br />

- NF EN 410 - Novembre 1999 : Verre dans la construction - Détermination des<br />

caractéristiques lumineuses <strong>et</strong> solaires des vitrages ;<br />

- NF EN 673 - Août 2001 : Verre dans la construction - Détermination du coefficient de<br />

transmission thermique, U - Méthode de calcul ;<br />

- NF EN 674 - Décembre 1998 : Verre dans la construction - Détermination du<br />

coefficient de transmission thermique, U - Méthode de l'anneau de garde ;<br />

- NF EN 675 - Décembre 1998 : Verre dans la construction - Détermination du<br />

coefficient de transmission thermique, U - Méthode du fluxmètre.<br />

L’évaluation acoustique est réalisée selon les méthodes décrites dans les normes suivantes<br />

- NF EN ISO 140-1/A1 - Juill<strong>et</strong> 2005 : Acoustique. Mesurage de l'isolement acoustique<br />

des immeubles <strong>et</strong> des éléments de construction. Partie 1 : spécifications relatives aux<br />

laboratoires sans transmissions latérales - Amendement 1 : exigences particulières<br />

applicables au cadre de l'ouverture d'essai pour cloisons à doubles parements légers ;<br />

- NF EN ISO 140-3/A1 - Juill<strong>et</strong> 2005 : Acoustique. Mesurage de l'isolement acoustique<br />

des immeubles <strong>et</strong> des éléments de construction. Partie 3 : mesurage en laboratoire de<br />

l'affaiblissement des bruits aériens par les éléments de construction - Amendement 1 :<br />

conditions particulières de montage des cloisons à doubles parements légers.<br />

De plus, chaque élément de la fenêtre fait l’obj<strong>et</strong> de norme d’essais que ce soit :<br />

- le vitrage ;<br />

- les profilés ;<br />

- la quincaillerie.<br />

4.1.1 Energie<br />

Le GEPVP estime que 20% de l’énergie utilisée pour le chauffage est perdue à travers le vitrage,<br />

l’utilisation des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique réduirait ces pertes de<br />

plus de 50%.<br />

4.1.2 Stabilité, Sismique, Feu<br />

Les performances en termes de stabilité au feu <strong>et</strong> au séisme sont identiques à celles obtenues avec<br />

les fenêtres classiques.<br />

4.1.3 Confort Hygrothermique, Acoustique, Eclairage<br />

La fenêtre joue souvent un rôle actif dans la ventilation <strong>et</strong> la qualité de l’air. Le cadre est souvent<br />

utilisé comme entrée d’air. L’amélioration des performances thermiques, en particulier des<br />

températures de surface interne, perm<strong>et</strong> d’éviter ou de r<strong>et</strong>arder la condensation sur le vitrage.<br />

Les performances acoustiques correspondent généralement à la meilleure classe de performance,<br />

c'est-à-dire un indice d’affaiblissement routier supérieur à 36 dB.<br />

4.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en œuvre<br />

C62<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Si la mise en œuvre ne diffère pas fondamentalement de celle des fenêtres classiques, elle reste<br />

primordiale dans la performance effective de la baie installée <strong>et</strong> dans la pérennité de c<strong>et</strong>te<br />

performance. Ce problème est d’autant plus aigu pour les fenêtres à haute performance thermique<br />

qui doivent apporter un confort thermique accru.<br />

Les fenêtres à triple vitrage ou double vitrage "sous vide" sont plus complexes que les fenêtres à<br />

double vitrage à isolation renforcée. Notamment, les joints qui séparent les vitrages sont<br />

susceptibles de se dégrader plus vite que ceux des doubles vitrages car ils sont plus sollicités.<br />

A coté du risque intrinsèque lié à la technologie des vitrages utilisés, le risque principal de<br />

dégradation des performances de la fenêtre dans son ensemble portent sur la liaison entre la<br />

fenêtre <strong>et</strong> la paroi opaque. L’étanchéité à l’air entre la fenêtre <strong>et</strong> le bâti doit être maintenue dans le<br />

temps, malgré le surpoids lié au triple vitrage. Le problème à résoudre est donc la liaison <strong>et</strong> la<br />

gestion de l’étanchéité à l’air entre la fenêtre <strong>et</strong> le bâti. C<strong>et</strong>te question est d'autant plus importante<br />

que la pose d’une fenêtre semble accessible à tout le monde alors que ce domaine ne tolère pas l’a<br />

peu près (même s'il existe de très bons bricoleurs).<br />

4.1.5 Compatibilité entre performances<br />

Une fenêtre est soumise à des contraintes contradictoires, notamment elle doit :<br />

• limiter les apports solaires thermiques en été <strong>et</strong> les favoriser en hiver,<br />

• perm<strong>et</strong>tre à la lumière de pénétrer pour l’éclairage tout en limitant l’éblouissement.<br />

Les caractéristiques des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique doivent être un<br />

compromis entre l’isolation thermoacoustique, les apports solaires, le climat <strong>et</strong> le confort souhaité<br />

par l'utilisateur.<br />

Ces fenêtres doivent être associées à une protection solaire externe pour pouvoir moduler les<br />

apports solaires en fonction des saisons.<br />

C63<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.2 Les coûts réels<br />

4.2.1 Coût Initial – Investissement<br />

Le coût d’un double vitrage est de l’ordre de 15 euros / m², celui d’un double vitrage à vitrage à<br />

isolation renforcé de 20 euros / m².<br />

Dans le tableau ci-dessous, sont présentés les coûts en Autriche<br />

Cadre<br />

Fenêtre Standard<br />

U-value < 1,4 W/m²K<br />

€/m²<br />

Fenêtre Maison Passive<br />

U-value< 0,8 W/m²K<br />

€/m²<br />

PVC 190 250<br />

Wood-Aluminium 210 280<br />

Coûts des fenêtres haute-performance en Autriche<br />

(Source: Schöberl, Hutter; Passive house Technologies in Social Housing, Vienna, 2003)<br />

Selon l’ADEME, les triples vitrages <strong>et</strong> menuiseries correspondantes, développées en Allemagne<br />

<strong>et</strong> en Belgique sont 90% plus chères que les fenêtres standards.<br />

De plus, il semble qu'il existe une grande disparité des prix des vitrages à haute performance<br />

thermique en Europe : par exemple, plus du simple au double entre la Suisse <strong>et</strong> la France.<br />

En France, il n’y a quasiment pas de ligne de production de triple vitrage. Aujourd’hui, une<br />

menuiserie française équipée d'un triple vitrage français coûte plus du double d’une menuiserie<br />

équipée de double vitrage à isolation thermique renforcée.<br />

Au niveau actuel des prix de l’énergie en Europe, l’économie engendrée par les menuiseries à<br />

haute performance énergétique comparativement aux solutions classiques est faible, <strong>et</strong> induit des<br />

temps de r<strong>et</strong>our sur investissement très long (au minimum 30 ans, en passant d’une menuiserie<br />

classique - PVC avec double vitrage simple, U w < 2 W/m².K, 300€ hors pose - à une menuiserie à<br />

haute performance énergétique - PVC <strong>et</strong> triple vitrage haute performance, U = 0,8 W/m².K, 500€<br />

hors pose – avec un chauffage électrique).<br />

Même si les prix des énergies augmentent de manière très importante, la « rentabilité »<br />

économique du remplacement des menuiseries dans les logements existants demeurent bien faible<br />

comparativement, par exemple, au remplacement de la chaudière.<br />

Toutefois, le remplacement de la fenêtre demeure une des premières idées quand il s’agit<br />

d’améliorer pour un habitant la performance énergétique de son logement. Le propriétaire <strong>et</strong>/ou<br />

l’utilisateur profite en eff<strong>et</strong> de « co-bénéfices » non énergétiques qu’il valorise clairement si les<br />

menuiseries vétustes de son logement sont remplacées :<br />

• meilleur confort : suppression des parois froides, absence de courant d’air ;<br />

• meilleure protection contre le bruit extérieur ;<br />

• meilleure qualité de l’air, meilleure hygrométrie (grâce à l’aération contrôlée) ;<br />

• sécurité accrue, du fait des fenêtres constamment ou très souvent fermées ;<br />

• meilleur revenu locatif (dans le neuf en Suisse, l’aération contrôlée justifie une hausse de 5<br />

% de loyer ; dans l’ancien, de nouvelles fenêtres <strong>et</strong> une isolation de façade renforcée<br />

peuvent justifier 100 à 150 francs suisses de loyer supplémentaire) ;<br />

C64<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• meilleur prix à la revente (selon une enquête commune de la Banque cantonale de Zurich<br />

<strong>et</strong> du CEPE de l’EPF Zurich, les maisons Minergie (qui sont équipées de menuiserie avec<br />

une bonne performance thermique) se vendent en moyenne 9 % plus cher que des maisons<br />

standard dans des localisations similaires ;<br />

• augmentation de la valeur immobilière à terme (selon les experts immobiliers de la<br />

Banque cantonale de Zurich, les bâtiments Minergie ont en tendance une valeur<br />

immobilière à terme supérieure à celle d’un bien immobilier standard comparable).<br />

• absence d'entr<strong>et</strong>ien périodique<br />

4.2.2 Coût Opérationnel - Exploitation – Maintenance<br />

Le coût d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance d’un triple vitrage <strong>et</strong> de la menuiserie associée est<br />

quasiment nul <strong>et</strong> ne diffère pas de celui d’un double vitrage <strong>et</strong> de sa menuiserie.<br />

4.3 Le vécu des utilisateurs – Avis des Acteurs <strong>et</strong> du Public<br />

4.3.1 Les propriétaires <strong>et</strong> gestionnaires<br />

Pas d'éléments sur ce point.<br />

4.3.2 Les résidents <strong>et</strong> usagers<br />

D’après les fabricants, que ce soit dans le résidentiel ou le collectif, le r<strong>et</strong>our positif des usagers<br />

est essentiellement du à l’amélioration du confort, aussi bien en hiver (pas de parois froide) qu'en<br />

été.<br />

4.4 Vitesse de diffusion dans le pays<br />

4.4.1 Le Marché – Commercialisation<br />

En Autriche, au Danemark <strong>et</strong> en Suisse, la commercialisation des fenêtres à haute performance<br />

thermique reste liée au développement des maisons à faible consommation énergétique <strong>et</strong> aux<br />

labels qui leur sont associés. Ces maisons représentent aujourd'hui moins de 10 % du marché mais<br />

ce marché est en croissance exponentiel.<br />

En Finlande le triple vitrage deviendrait le standard mais pour l’instant aucun chiffre de<br />

pénétration du marché n’est disponible.<br />

4.4.2 Nature <strong>et</strong> efficacité des incitations<br />

Pas d'éléments sur ce point<br />

4.4.3 Actions de diffusion <strong>et</strong> de sensibilisation<br />

Les actions de diffusion <strong>et</strong> de sensibilisation sont essentiellement centrées autour de deux axes :<br />

- la promotion de la maison à maisons à faible consommation énergétique, portée par les<br />

différents labels, les associations <strong>et</strong> agences de promotion pour l’environnement <strong>et</strong> les<br />

économies d’énergie.<br />

- la promotion de l’amélioration du confort d’été <strong>et</strong> d’hiver, portée par les industriels.<br />

4.4.4 Volonté d’exportation<br />

Les industriels étrangers ou français établis à l’étranger ne font pas d’effort particulier pour<br />

exporter vers la France des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique.<br />

Selon les fabricants, le marché français n’est pas prêt à accepter les dimensions de menuiserie<br />

imposées par la technologie du triple vitrage. En outre, le transport de vitrage à haute performance<br />

thermique (triple vitrage ou double vitrage sous vide) est plus difficile que celui des doubles<br />

C65<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


vitrages classiques, car ils sont plus lourds (triple vitrage) <strong>et</strong> plus fragiles tant qu’ils ne sont pas<br />

montés.<br />

En France, l’effort de communications des industriels porte actuellement sur le double vitrage à<br />

isolation thermique renforcé (VIR) qui compte tenu du climat répond aux exigences de la<br />

réglementation <strong>et</strong> peut trouver un marché très important dans la réhabilitation. Néanmoins, des<br />

industriels suisses ou allemands sont prêts à répondre à la demande de triple vitrages sur le<br />

marché de niche des maisons basse consommations énergétique.<br />

Enfin, une entreprise française propose depuis peu une fenêtre triple vitrage.<br />

5 ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR<br />

LES QUATRES DIMENSIONS ETUDIEES : CONTEXTE, CONTENU, MISE EN<br />

ŒUVRE, EVALUATION<br />

5.1 Points forts, points faibles de l’innovation (méthode SWOT )<br />

5.1.1 S : Strength - Forces<br />

Au niveau du produit, les différents points forts des fenêtres haute-performance sont les suivants :<br />

- une mise en œuvre peu différente de celle des menuiseries classiques ;<br />

- une modularité <strong>et</strong> adaptabilité des éléments au point de vue de la taille, de la forme <strong>et</strong> de la<br />

couleur.<br />

- un potentiel de développement de nouveaux produits associés particulièrement au niveau<br />

des cadres (notamment l'intégration de systèmes de ventilation) ;<br />

- un marché français de plus en plus intéressé par les maisons à faible consommation<br />

énergétique mais qui offre une plus grande diversité (Zones Climatiques) que les marchés<br />

Suisse <strong>et</strong> Autrichien, voire Allemand ou Scandinave.<br />

5.1.2 W : Weakness : Faiblesses<br />

Les principaux points faibles français sont :<br />

- un prix élevé,<br />

- des exigences réglementaires insuffisantes,<br />

- le développement commercial des vitrages à isolation renforcé,<br />

- le climat français moins rigoureux que celui des pays du nord de l’Europe.<br />

Le statut juridique de la fenêtre (faisant partie de la façade) qui oblige l’intervention de nombreux<br />

acteurs (copropriété, syndic d’immeuble, préfecture, verriers, menuisiers, poseurs, <strong>et</strong>c.) ainsi que<br />

le manque d’information <strong>et</strong> de lien entre eux, reste un handicap au développement structuré du<br />

produit.<br />

5.1.3 O : Opportunities – Opportunités<br />

Le développement de ce produit pourrait profiter :<br />

- d’un fort lobbying de la part des verriers ;<br />

- de la valorisation des compétences déjà existantes.<br />

5.1.4 T : Threats – Menaces<br />

La large promotion actuelle <strong>et</strong> la croissance de la diffusion du double vitrage <strong>et</strong> des verres à<br />

couche (vitrage à isolation renforcée) reste la principale menace au développement actuel ou à<br />

court terme des fenêtres <strong>et</strong> baies vitrées à haute performance thermique.<br />

Le contrôle insuffisant actuellement de la qualité de mise en œuvre des produits est également une<br />

menace forte pour le développement des fenêtres <strong>et</strong> baies à haute performance thermique. La mise<br />

C66<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


en œuvre est primordiale pour que les consommateurs apprécient véritablement la performance de<br />

ces produits par rapport aux produits "standards" actuels.<br />

5.2 Points singuliers au contexte du pays<br />

Les points singuliers ont été listés au paragraphe 1.1. Il est à noter que, mis à part l'Allemagne, les<br />

autres pays où se développent les fenêtres à haute performance thermique sont de "p<strong>et</strong>its" pays<br />

(Suisse, Autriche, Finlande …) avec une certaine homogénéité climatique.<br />

6 ETAPE 6 : CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

6.1 Les chances de la transposition en France<br />

Comme, il n'existe pas d'obstacles techniques, la transposition en France des fenêtres hauteperformance<br />

dépendra des évolutions à long terme de la réglementation <strong>et</strong> de l’implication des<br />

industriels dans son développement. Mais à court terme, comme dans les autres pays européens,<br />

l'implantation de labels très haute performance énergétique, le développement des maisons<br />

passives seront autant de marché (de niche aujourd’hui) potentiels pour les produits à haute<br />

performance thermique, qui favoriseront le développement des fenêtres ou baies vitrées à haute<br />

performance thermique.<br />

6.2 Compatibilité avec le cadre réglementaire <strong>et</strong> normatif français<br />

Le cadre normatif <strong>et</strong> réglementaire français n’offre aucun obstacle à la diffusion des fenêtres<br />

haute-performance mais il ne la favorise pas particulièrement.<br />

6.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire<br />

Les fenêtres à haute performance thermique se développeront en France si une demande forte<br />

rencontre une offre à un prix raisonnable. On peut penser que la demande suscitera l’offre,<br />

notamment par le biais des constructeurs <strong>et</strong>/ou promoteurs qui souhaiteront proposer des<br />

bâtiments à faibles consommation énergétique à des clients de plus en plus exigeants <strong>et</strong> séduits<br />

par ce type de construction, à la recherche de biens durablement valorisables <strong>et</strong> confortables.<br />

Parallèlement, les pouvoirs publics doivent également contribuer à développer c<strong>et</strong>te demande<br />

exigeante en renforçant l’outil réglementaire.<br />

Enfin, le développement d’indicateurs de performance énergétique des bâtiments (le diagnostic de<br />

performance énergétique en France), m<strong>et</strong>tant en avant la performance énergétique des<br />

constructions lors des transactions immobilières, perm<strong>et</strong>tra également de renforcer c<strong>et</strong>te demande.<br />

Les industriels pour la plupart européens, maîtrisent déjà dans les pays voisins les techniques<br />

nécessaires à l’élaboration de fenêtres à haute performance énergétique. Ils sauront répondre<br />

rapidement quand la demande se fera de plus en plus sentir.<br />

6.4 Disponibilité en France des techniques concernées <strong>et</strong> des compétences de<br />

pose.<br />

Les techniques concernées existent en Europe, elles sont détenues généralement par de grands<br />

groupes qui sont aussi présents en France. Le transfert des techniques ne repose donc que sur la<br />

volonté des acteurs industriels, principalement les verriers <strong>et</strong> dans une moindre mesure les<br />

menuisiers, à développer le marcher. Il faut noter que ces produits sont déjà disponibles en France<br />

à travers les distributeurs qui proposent des produits allemandes ou suisses, mais des PME<br />

françaises commencent à se positionner sur le marché.<br />

6.5 Quels types d’incitations envisager<br />

6.5.1 Réglementation Technique<br />

C67<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La réglementation thermique qui joue son rôle de "voiture balai" n’est pas suffisamment exigeante<br />

aujourd’hui pour imposer les fenêtres à haute performance thermique (mais bien sur ne les interdit<br />

pas). Les initiatives locales ou privées pour récompenser le "maillot jaune" du bâtiment à faible<br />

consommation énergétique seront autant de mesures incitatives qui aideront les "pionniers" ou<br />

précurseurs des bâtiments économes.<br />

6.5.2 Soutien des Collectivités locales<br />

Certaines régions dans le cadre de politique locale en faveur des économies d’énergie proposent<br />

des aides financières. La « compétition » régionale ou locale sera aussi un des moteurs du<br />

développement de ces technologies.<br />

6.5.3 Fiscalité, Financement<br />

Dans le cadre de la politique nationale française en faveur des économies d’énergie, des aides<br />

sous forme de crédit d’impôt existent pour inciter les propriétaires, gestionnaires à réaliser des<br />

travaux pour réduire leur consommation.<br />

Tout contribuable, qu’il soit propriétaire-occupant, locataire, usufruitier ou occupant à titre<br />

gratuit, qui supporte, pour son habitation principale, des dépenses d’équipements est susceptible<br />

de bénéficier d’un crédit d’impôt.<br />

En ce qui concerne les parois vitrées, le taux est de 25% du montant de la dépense d'acquisition.<br />

Toutefois, les exigences pour bénéficier du crédit d’impôt si elles poussent à l’installation de<br />

menuiseries à isolation renforcée, sont insuffisantes pour inciter à l’installation de fenêtre à haute<br />

performance énergétique.<br />

Les caractéristiques exigées sont :<br />

- fenêtres ou porte-fenêtre dont le coefficient de transmission thermique Uw est inférieur ou<br />

égal à 2W/m²°K ;<br />

- vitrages à isolation renforcée dont le coefficient de transmission thermique Ug est inférieur<br />

ou égal à 1,5 W/m²°K ;<br />

- double fenêtre dont le coefficient de transmission thermique Uw est inférieur ou égal à 2,4<br />

W/m²°K.<br />

Une même démarche avec des exigences plus fortes ou dont le taux de crédit d’impôt est fonction<br />

de la performance effective de la menuiserie installée, perm<strong>et</strong>trait d’inciter à la mise en œuvre de<br />

menuiserie à haute performance thermique.<br />

Ce type de crédit d’impôt pourrait également affectée la taxe d’habitation.<br />

Des aides similaires au niveau local sont également envisageables.<br />

C68<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7 ANNEXE : SOURCES D'INFORMATION<br />

7.1 Références<br />

WEBZINE CSTB : Baies <strong>et</strong> Vitrages - 2006<br />

http://webzine.cstb.fr/equipbaie/private/exports/09-06-2006.pdf<br />

Les 10 tableaux qui perm<strong>et</strong>tent de comprendre le marché de la fenêtre en France en 2004<br />

BATIM ETUDES - Juin 2005 - SNFA, SNFMI / GEPILB, UFPVC<br />

http://www.snfa.fr/stock_docs/communique_public_<strong>et</strong>ude_fen<strong>et</strong>re_2004_la_clef.pdf<br />

Etude sur le parc fenêtre des logemnts des particuliers – septembre 2004<br />

http://www.uf-pvc.fr/img/img_m<strong>et</strong>ier/renovation_logement2004.pdf<br />

Etude sectorielle : La baie - Fenêtres, ferm<strong>et</strong>ures <strong>et</strong> vitrages<br />

Janvier 2000 Etude CSTB réalisée par Jean-François ARENES - Patrick ELIAS - CSTB<br />

Fenêtre Bois : Performance Thermique Record, FFB, Batimétiers, juin 2006<br />

Low-E Glass in Buildings - Contribution of the flat glass industry towards reducing greenhouse -<br />

gas emissions & energy consumption in the EU15, GEPVP, The European Association of Flat<br />

Glass - mars 2005 - www.gepvp.org<br />

Energy & Environmental Benefits from Advanced Double Glazing in EU Buildings<br />

GEPVP, The European Association of Flat Glass - mars 2005 - www.gepvp.org<br />

Advanced glazing and transparent insulation – EASE project – Education of Architects on Solar<br />

Energy & Ecology - http://www-cenerg.ensmp.fr/ease/tech_main.html<br />

WINDAT project – Windows as a Renewable Energy Source for Europe Windows Energy Data<br />

N<strong>et</strong>work - http://windat.ucd.ie/index.html <strong>et</strong> http://windat.ucd.ie/wis/html/index.html<br />

Performance, Durability and Sustainability of advanced windows and solar components for<br />

building envelopes - http://www.iea-shc-task27.org<br />

Smart Energy Efficient Building : SINTEF – NTNU - Norvège<br />

http://www.ntnu.no/em/fokus/smartbygg/prosjekt_rapp.htm<br />

Efficient Windows Collaborative (EWC)<br />

www.efficientwindows.org<br />

Windows & Daylighting – LBNL – Lawrence Berkeley National Laboratory<br />

http://windows.lbl.gov/<br />

British Fenestration Rating Council<br />

www.bfrc.org<br />

National Fenestration Rating Council<br />

www.nfrc.org<br />

Minergie – Réglement Fenêtre<br />

http://www.minergie.ch/download/Reglement_fenster.pdf<br />

PassivHaus – Fenêtres – Produits Certifiés – "Zertifizierte Produkte" – "Fensterrahmen"<br />

www.passiv.de<br />

PassivHausFenster<br />

www.passivhausfenster.at<br />

www.passivhausfenster.de<br />

Voir aussi les Références Citées dans la Partie Recensement<br />

7.2 Experts Consultés :<br />

Svend Svendsen : DTU – Danish Technical University<br />

Department of Civil Engineering<br />

Technical University of Denmark<br />

www.byg.dtu.dk<br />

C69<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Fritz O<strong>et</strong>ll : pos architekten ZT KEG<br />

A-1080 Wien _ Maria Treu Gasse 3 - Autriche<br />

www.pos-architekten.at<br />

Pierre Jaboyedoff : Sorane SA<br />

Route du Bois 37<br />

Case Postale 248<br />

1024 Ecublens - Suisse<br />

7.3 Industriels<br />

Verriers :<br />

Le portail français du verre<br />

www.verreonline.fr<br />

Féderation Française des Professionnels du Verre<br />

www.ffpv.com<br />

www.verre.org<br />

Saint-Gobain<br />

www.saint-gobain-glass.com<br />

Glaverbel<br />

www.glaverbel.com<br />

Pilkington<br />

www.pilkington.com<br />

Nippon She<strong>et</strong> Glass<br />

http://www.nsg.co.jp/en/corporate/buisiness/build.html<br />

http://www.nsg-spacia.co.jp/<br />

Guardian<br />

http://www.guardian.com/fr/index.html<br />

Velux<br />

www.velux.com<br />

Interpane<br />

http://www.interpane.n<strong>et</strong>/3-68.iplus_3S-iplus_3CS.html?e=3<br />

Triples Vitrages<br />

www.sofraver.ch<br />

www.glastroesch.ch<br />

Fenêtres avec Triple Vitrage<br />

Loewen<br />

http://french.loewen.com/whyloewen_heatsmart_frn.htm<br />

Bieber<br />

http://www.bieber-bois.com/dn_fen<strong>et</strong>re_triple_vitrage/<br />

Boillon Ferm<strong>et</strong>ures<br />

http://www.boillonferm<strong>et</strong>ures.fr/<br />

Internorm<br />

http://www.internorm.fr/<br />

Tryba<br />

www.tryba.com<br />

Kömmerling-Profine<br />

www.koemmerling.de<br />

C70<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Double Fenêtre<br />

www.schwoerer.de<br />

www.fiberline.com<br />

Fenêtre Innovante<br />

www.iku-windows.com<br />

Associations<br />

EUROACE : European Alliance of Companies for Energy Efficiency in Buildings<br />

www.euroace.org<br />

SNFA : Syndicat National de la construction des Fenêtres, Façades <strong>et</strong> Activités Associées<br />

www.snfa.fr<br />

UFPVC : Union Fenêtre PVC<br />

www.uf-pvc.fr<br />

GEPVP : Groupement Européen des Producteurs de Verre Plat - European Association of Flat<br />

Glass Manufacturers<br />

www.gepvp.org<br />

European Solar Shading Association<br />

www.es-so.org<br />

Union professionnelle belge de Producteurs de vol<strong>et</strong>s <strong>et</strong> protections solaires<br />

www.verozo.be<br />

Association CEKAL pour la certification des vitrages isolants<br />

www.cekal.com<br />

Association Française des Organismes de Certification des Matériaux de Construction<br />

http://afocert.cstb.fr<br />

C71<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7.4 Données Techniques<br />

Evolution du Coefficient U (W/m².K) entre 1970 <strong>et</strong> 2000<br />

Simple vitrage<br />

Double vitrage standard : 4-6-4 (1970)<br />

Double vitrage standard : 4-6-4 (1990)<br />

Double vitrage peu émissif : 4-14-4<br />

(1990)<br />

Double Vitrage à Isolation Renforcée<br />

(VIR) à gaz 4-14-4 (2000)<br />

Triple vitrage VIR à gaz : 4-12-4-12-4<br />

(2000)<br />

0 1 2 3 4 5<br />

6<br />

Evolution du coefficient de transmission thermique U (W/m².K)<br />

Marché<br />

Le tableau ci-dessous décrit le marché de la fenêtre en France. Il confirme que le double vitrage à<br />

isolation renforcé est le plus courant.<br />

Matériau SV<br />

DV<br />

clair<br />

DV<br />

th renf<br />

DV<br />

acou renf.<br />

DV<br />

th+acou renf<br />

DV<br />

anti-effraction Total<br />

Bois 24 585 974 64 13 78 1 737<br />

PVC 8 2 876 2 917 449 187 238 6 675<br />

Aluminium 18 739 793 100 142 126 1 917<br />

Mixte Bois-<br />

Alu 0 5 118 23 11 2 159<br />

Ensemble 50 4 204 4 802 636 353 444 10 488<br />

Tableau 3 : Marché de la fenêtre en France (en millier de fenêtres)<br />

SV : Simple Vitrage - DV : Double Vitrage<br />

th : thermique – acou : acoustique – renf : renforcé<br />

Certification CEKAL : www.cekal.com<br />

Isolation thermique courante : Ug > 2 W/m².K<br />

Isolation thermique renforcée TR : Ug


Le coefficient de transmission thermique Ug est calculé à partir des valeurs d'émissivité des<br />

produits verriers. Ces calculs sont effectués selon les Règles Th-U <strong>et</strong> la norme NF EN673.<br />

C73<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C4 – SYSTEMES CONSTRUCTIFS<br />

COMPARES<br />

Auteur : Jean-Luc Salagnac (jean-luc.salagnac@cstb.fr)<br />

Expert : S. Svendsen (Univ. Technologique du Danemark)<br />

C74<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sommaire<br />

Introduction............................................................................................................................ 76<br />

Etape 1 – Contexte :.............................................................................................................. 77<br />

Etape 2 - Contenu :............................................................................................................... 78<br />

Etape 3 – Mise en œuvre ...................................................................................................... 81<br />

Etape 4 - Evaluation : ........................................................................................................... 82<br />

Etape 5 - Réflexion critique sur les 4 étapes ................................................................... 83<br />

Etape 6 - Conditions de la transposition en France ........................................................ 83<br />

C75<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Introduction<br />

L’obtention de performances énergétiques supérieures à celle des bâtiments courants résulte de la<br />

mise en œuvre de dispositions prises à tous les stades d’un proj<strong>et</strong> de construction : depuis la<br />

programmation jusqu’à la maintenance en passant par la conception <strong>et</strong> la mise en œuvre des partis<br />

techniques choisis.<br />

La mise en cohérence de ces dispositions, garante de la maîtrise de l’ensemble du proj<strong>et</strong> dans le<br />

cadre de son économie, fait l’obj<strong>et</strong> d’un rapport PREBAT spécifique sur l’approche intégrée [1].<br />

Le présent rapport aborde une question moins large : celle de l’incidence du parti constructif sur<br />

l’obtention de la performance attendue.<br />

Une lecture transversale des analyses SWOT du rapport Benchmarking PREBAT n°1 [2] m<strong>et</strong> en<br />

évidence une faiblesse commune à plusieurs des sous-ensembles analysés. Il s’agit de la sensibilité<br />

de la performance des ouvrages à la qualité de la mise en œuvre des produits <strong>et</strong> procédés.<br />

Les manières de réaliser ces ouvrages sont très nombreuses comme l’évoque le rapport. La<br />

technicité requise est implicitement une variable du problème. Un procédé potentiellement<br />

performant qui serait très exigeant en matière de qualification, d’outillage, de conditions de<br />

chantier pourrait ne pas révéler sa performance du fait de la difficulté à réunir toutes les<br />

conditions requises.<br />

Les procédés de construction dominants partagent c<strong>et</strong>te caractéristique de perm<strong>et</strong>tre, dans des<br />

conditions économiques compétitives, d’être tolérant (dans certaines limites) à des défauts<br />

résultant d’une conception <strong>et</strong> d’une mise en œuvre imparfaites. La technicité requise garantit une<br />

appropriation étendue des conditions de mise en œuvre tout en perm<strong>et</strong>tant d’obtenir une qualité<br />

satisfaisante pour l’occupant.<br />

Dans la perspective de réalisation de bâtiments présentant des performances plus élevées que celle<br />

des bâtiments courants actuels, il est légitime de s’interroger sur les limites éventuelles de<br />

performances des procédés dominants afin d’évaluer la marge de manœuvre qu’ils présentent.<br />

Jusqu’où peut-on « pousser » ces procédés ? A partir de quel niveau faut-il envisager de revoir ces<br />

partis constructifs ? Comment devrait-on alors poser la question du développement de systèmes de<br />

substitution ?<br />

Le présent rapport aborde ces questions à travers l’examen du cas danois. Ce pays s’est en eff<strong>et</strong><br />

posé les questions qui viennent d’être évoquées <strong>et</strong> y a apporté des réponses dont on peut tirer des<br />

enseignements pour la situation française.<br />

Après avoir décrit le contexte danois sous plusieurs aspects : exigences de performances,<br />

organisation des acteurs, méthode choisie, résultats obtenus, nous en analyserons les atouts <strong>et</strong><br />

terminerons sur des réflexions relatives à la transposition de certains de ces éléments.<br />

Les éléments relatifs à la situation danoise proviennent du rapport établi par des spécialistes de ces<br />

questions à l’université technique du Danemark [3].<br />

Les points de vue développés dans ce rapport concernent pour l’essentiel le logement individuel <strong>et</strong><br />

le logement collectif. Quelques éléments relatifs au non-résidentiel sont également fournis.<br />

C76<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Etape 1 – Contexte :<br />

Le Danemark est bien entendu confronté à l’obligation d’améliorer les performances thermiques à<br />

la fois du parc existant <strong>et</strong> des constructions neuves. Comme en France, la réglementation est un<br />

vecteur essentiel de ces évolutions.<br />

A dater du 1 er janvier 2006, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur. Elle introduit des<br />

exigences tant pour les logements neufs que pour les logements existants.<br />

La référence aux niveaux de performance des parois a été abandonnée pour être remplacée par<br />

une expression d’exigences relatives à la une consommation en kWh/m²/an. C<strong>et</strong>te consommation<br />

inclut les énergies nécessaires au chauffage, au rafraichissement, à la production d’ecs <strong>et</strong> à la<br />

ventilation. Sont ainsi prises en compte les pertes des canalisations <strong>et</strong> autres réservoirs de stockage<br />

de chaleur.<br />

Le tableau 1 présente l’évolution de ces exigences pour les bâtiments neufs. Pour l’année 1985,<br />

l’expression donnée n’est pas celle figurant dans la réglementation de l’époque puisque la méthode<br />

était différente de celle introduite en 2006. C<strong>et</strong>te expression « reconstituée » perm<strong>et</strong> néanmoins<br />

de situer les évolutions. La l<strong>et</strong>tre A désigne la surface du logement (m²).<br />

Référence<br />

Building regulations 1995 (BR95):<br />

Building regulations 2006 (BR06):<br />

Low energy class 2 (BR06):<br />

Low energy class 1 (BR06):<br />

Exigence<br />

(kWh/m²/an)<br />

Valeur pour<br />

A= 100 m²<br />

(kWh/m²/an)<br />

3000<br />

95 +<br />

A<br />

125<br />

2200<br />

70 +<br />

A<br />

92<br />

1600<br />

50 +<br />

A<br />

66<br />

1100<br />

35 +<br />

A<br />

46<br />

Tableau 1 : évolution des exigences réglementaires danoises (BR : Building Regulation)<br />

Outre des exigences de base plus sévères, la réglementation de 2006 (BR06) introduit deux classes<br />

de bâtiments particulièrement performants :<br />

• classe 2 : niveau inférieur de 25% à la base<br />

• classe 1 : niveau inférieur de 50% à la base<br />

C77<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C<strong>et</strong>te disposition est destinée à anticiper les futures exigences. L’ambition est qu’en 2015, le<br />

plancher de référence soit la classe 1 de la réglementation de 2006.<br />

Pour ce qui est des bâtiments existants, secteur bien entendu considéré comme prioritaire, la<br />

situation danoise est la suivante : 75% des logements actuels ont été construits avant 1979, date du<br />

premier renforcement de la réglementation thermique. Le niveau d’isolation des 25% restant est<br />

évalué à 50% des exigences introduites en 2006.<br />

Les éléments présentés au chapitre suivant sur les pistes suivies pour améliorer la situation<br />

résultent d’une approche collective <strong>et</strong> « nordiquement » consensuelle des problèmes.<br />

A noter que nos collègues danois du DTU insistent sur la dynamique associée à ces objectifs<br />

ambitieux. Dynamique qui repose sur une coopération étroite entre professionnels de la<br />

construction <strong>et</strong> le monde de la recherche avec en perspective la mise au point de solutions<br />

intégrées exportables en Europe.<br />

Etape 2 - Contenu :<br />

Tant pour ce qui est des bâtiments existants que des bâtiments neufs, les efforts se portent<br />

naturellement vers un renforcement de l’isolation de l’enveloppe, mesure accompagnée de la mise<br />

en place d’une ventilation avec récupération de chaleur sur air extrait <strong>et</strong> d’un traitement des<br />

pertes thermiques des équipements (ballons d’ecs, canalisations).<br />

Le point faible des opérations de réhabilitation est évidemment le renforcement de l’isolation<br />

thermique des planchers bas <strong>et</strong> des fondations; ouvrages dont le traitement est plus aisé pour un<br />

bâtiment neuf.<br />

Les voies suivies par les danois s’inscrivent de manière pragmatique dans le développement de<br />

méthodes venant se greffer sur les pratiques courantes dans ce pays, elles-mêmes issues des<br />

techniques traditionnelles développées sur la base des ressources naturelles du pays : abondance<br />

d’argile, peu de bois (contrairement aux autres pays scandinaves).<br />

Le mur en briques de terre cuite est ainsi l’élément de référence au Danemark. Parmi les moteurs<br />

des évolutions de c<strong>et</strong>te technologie, les préoccupations énergétiques ont leur part puisque, dès<br />

1961, la première réglementation exigeait un coefficient U de 1.00 W/m².K.<br />

En 1977, dans le sillage du choc pétrolier de 1973, c<strong>et</strong>te valeur était ramenée à 0.40 W/m².K.<br />

Performance satisfaite par un mur double comprenant 85 mm d’isolant.<br />

En 1995, 125 mm d’isolant étaient nécessaire pour atteindre une valeur de U de à 0.30 W/m².K.<br />

Les exigences introduites en 2006 correspondent à des valeurs de U de à 0.20 W/m².K, nécessitant<br />

190 mm d’isolant.<br />

La technologie du mur double accepte ces évolutions apparemment sans problème. Evolution qui<br />

pourrait être prolongée sans difficulté jusqu’à 250 mm d’isolant (figure 1). C<strong>et</strong>te limite pourrait<br />

être poussée techniquement à 400 mm avant de rencontrer des problèmes de liaison mécanique<br />

entre les deux murs. L’intérêt économique viendrait cependant m<strong>et</strong>tre un frein à c<strong>et</strong> accroissement<br />

de l’épaisseur d’isolant avant d’atteindre 400 mm. Un des aspects de c<strong>et</strong>te limite économique est<br />

lié au coût de réalisation de fondations adaptées.<br />

C78<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 1 : travaux en cours de mise en œuvre d’un mur double sur un bâtiment existant<br />

avec une épaisseur d’isolant de 250mmm (source DTU [3])<br />

Une autre évolution se fait jour. L’importance de la fonction esthétique traditionnelle du mur<br />

extérieur maçonné en briques étant très forte, des tentatives sont en cours pour assurer les autres<br />

fonctions de c<strong>et</strong> ouvrage (mécanique, protection contre les agents climatiques) par une structure<br />

bois associée à un parement en briques.<br />

Un travail conduit au DTU en collaboration avec un constructeur a abouti à faire évoluer le mur<br />

double initial (épaisseur 410 mm pour une couche d’isolant de 190 mm) vers un mur composite<br />

bois/parement de 510 mm d’épaisseur pour 365 mm d’isolant. Le gain d’isolant est ainsi de 175 mm<br />

pour une augmentation de l’épaisseur totale du mur de 100 mm.<br />

En compétition avec le mur double traditionnel, solution dominante notamment pour les logements<br />

individuels, d’autres procédés sont utilisés de manière plus marginale au Danemark comme des<br />

structures à ossature bois ou acier. On trouvera en annexe des éléments statistiques sur les<br />

procédés constructifs danois.<br />

Les fondations présentent des difficultés d’amélioration des performances thermiques. Le DTU, en<br />

relation avec les constructeurs danois a examiné c<strong>et</strong>te question pour déterminer, dans leur<br />

contexte (bâtiments bas (voir annexe), pas d’aléa sismique) des solutions optimales. Les résultats<br />

de ces réflexions est présenté figure 2 pour d’une part les structures lourdes issues des solutions<br />

traditionnelles, d’autre part des structures légères.<br />

Trois types de fondation ont été r<strong>et</strong>enus :<br />

• fondation large destinée à reprendre des efforts transmis par les deux murs du mur double,<br />

• fondation étroite destinée à reprendre les efforts transmis par la structure interne,<br />

• fondation à redan assurant la reprise de la structure externe.<br />

C79<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Fondation large Fondation étroite Fondation avec redan<br />

Mur double avec isolant Mur porteur intérieur Mur porteur extérieur<br />

Les plus<br />

Les moins<br />

Les plus<br />

Les moins<br />

Les plus<br />

Les moins<br />

Technique<br />

éprouvée<br />

Robustesse<br />

Augmentation de<br />

l’épaisseur de la<br />

fondation avec<br />

celle de l’isolant<br />

Une partie de<br />

l’inertie est<br />

reportée à<br />

l’extérieur<br />

Simplicité<br />

structurale<br />

Nombreuses<br />

possibilités de<br />

peau externe<br />

résistant à la<br />

pluie <strong>et</strong> au vent<br />

Difficulté de<br />

traitement des<br />

points singuliers<br />

(baies, pied de<br />

mur, fixation de<br />

la peau<br />

extérieure)<br />

Réduction des<br />

pertes<br />

linéiques<br />

Façade externe<br />

robuste<br />

Difficulté de mise en<br />

place <strong>et</strong> de protection<br />

de l’écran parevapeur<br />

Complexité<br />

structurale<br />

Inertie thermique<br />

reportée à l’extérieur<br />

Porteur<br />

Non isolant<br />

Isolant<br />

Non porteur<br />

LEGENDE<br />

Isolant<br />

Porteur<br />

Structure légère avec élément<br />

porteur intérieur<br />

Les plus<br />

Les moins<br />

Simplicité<br />

structurale<br />

Nombreuses<br />

possibilités de<br />

peau externe<br />

résistant à la<br />

pluie <strong>et</strong> au vent<br />

Difficulté de<br />

traitement des<br />

points singuliers<br />

(baies, pied de<br />

mur)<br />

Faible inertie<br />

Structure légère avec élément<br />

porteur extérieur<br />

Les plus<br />

Les moins<br />

Réduction des<br />

pertes<br />

linéiques<br />

Mise en place<br />

façade ayant<br />

l’apparence<br />

d’une<br />

maçonnerie en<br />

briques sans<br />

fondation<br />

supplémentaire<br />

Difficulté de mise en<br />

place <strong>et</strong> de protection<br />

de l’écran parevapeur<br />

Complexité<br />

structurale<br />

Faible inertie<br />

Figure 2 principes de fondations présentant de bonnes performances thermiques dans le<br />

contexte danois<br />

C80<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Outres les murs <strong>et</strong> les fondations, les autres ouvrages des maisons individuelles font l’obj<strong>et</strong><br />

d’évolutions sur la base des considérations suivantes :<br />

• les planchers bas, dont la contribution au bilan thermique croît au fur <strong>et</strong> à mesure<br />

que les performances des murs (<strong>et</strong> plus généralement de l’enveloppe) sont renforcées.<br />

Les possibilités d’amélioration par renforcement de l’isolation sont cependant grevées<br />

par des considérations mécaniques. Dans le contexte danois, un plancher bas non<br />

chauffant, constitué d’une dalle armée de 100 mm d’épaisseur, reposant sur 200 mm<br />

de polystyrène mis en place sur un lit de granulats d’argile expansé (150 à 300 mm)<br />

constitue un optimum. L’épaisseur d’isolant serait plus importante pour un plancher<br />

chauffant.<br />

• la toiture, dont l’isolation est déjà assurée (référence BR95) par 205 à 300 mm<br />

d’isolant. La perspective de pousser c<strong>et</strong>te épaisseur à 500 mm semble acquise.<br />

• les fenêtres, dont l’amélioration passe à la fois par l’utilisation de parties vitrées à<br />

fortes performances (propriétés <strong>et</strong> nombre des vitrages) désormais disponibles<br />

couramment <strong>et</strong> par un traitement des ponts thermiques au niveau de la liaison avec<br />

les éléments de structure,<br />

• la ventilation, dont l’importance relative croit avec l’amélioration générale de<br />

l’isolation de l’enveloppe. L’utilisation d’échangeurs sur air extrait s’impose<br />

naturellement dès lors qu’une performance thermique élevée est recherchée,<br />

• les réseaux <strong>et</strong> les équipements, qui présentent un potentiel de réduction de pertes<br />

thermiques, sont optimisés en termes de pertes thermiques par une réflexion sur la<br />

géométrie, les parcours <strong>et</strong> le niveau d’isolation.<br />

Le DTU estime qu’une économie de chauffage de 70 % par rapport aux exigences BR95 pour une<br />

maison individuelle est réalisable sans difficulté technique pour un surinvestissement limité (2 à 6 %<br />

sur une base de 175 000 €).<br />

Pour ce qui est des logements collectifs, le mur double a été adapté en réalisant une structure<br />

porteuse en béton, « habillée » par un mur en brique. L’isolation est placée entre les deux<br />

ouvrages. Une variante plus économique consiste à réaliser la peau extérieure par des panneaux en<br />

béton accrochés à la structure. C<strong>et</strong>te solution présente des ponts thermiques.<br />

La question des bâtiments non résidentiels à hautes performances énergétiques est encore en<br />

devenir du fait notamment de l’importance de la ventilation suivant les destinations.<br />

Etape 3 – Mise en œuvre<br />

Les travaux relatifs aux bâtiments à hautes performances énergétiques au Danemark ont été<br />

principalement fondés sur l’évolution des techniques dominantes actuelles plus que par le souhait<br />

d’introduire une révolution dans les modes constructifs.<br />

Ce choix apporte a priori une garantie quant à l’appropriation des solutions décrites tant au stade<br />

de la conception que lors de la mise en œuvre sur chantier.<br />

Par ailleurs, l’habitude de coopération entre concepteurs (architecte, ingénieurs BE) <strong>et</strong> entreprises<br />

contribue à créer les conditions d’un bon déroulement des opérations.<br />

C81<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Ce contexte est a priori de garantir l’obtention de performances élevées : les règles du jeu, les<br />

repères, ne sont pas fondamentalement perturbés par rapport à un chantier traditionnel <strong>et</strong><br />

l’attention peut plus facilement être portée sur le soin à apporter à l’exécution d’ouvrages<br />

comparables à ce qui se fait traditionnellement sans avoir à s’approprier un mode constructif<br />

nouveau.<br />

Malgré ce contexte favorable, le DTU pointe cependant quelques améliorations à apporter lors de<br />

ces phases.<br />

La formation des compagnons est notamment perfectible comme l’illustrent les problèmes<br />

rencontrés lors de la mise en œuvre du pare-vapeur dans des bâtiments très isolés dotés d’un<br />

système de récupération d’énergie sur air extrait.<br />

Faute d’information suffisante sur le rôle joué par le pare-vapeur dans la performance d’étanchéité<br />

à l’air des bâtiments (en complément de son rôle premier), un manque de soin lors de la pose n’a<br />

pas permis d’atteindre les bas niveaux de fuite d’air escomptés.<br />

C<strong>et</strong> exemple illustre l’importance de la continuité de la chaîne d’information entre la phase de<br />

conception <strong>et</strong> le chantier. Vigilance d’autant plus importante que cela concerne des ouvrages qui<br />

sont très voisins des ouvrages réalisés traditionnellement.<br />

La formation des occupants se révèle également être un enjeu d’après l’expérience danoise. La<br />

encore, la continuité de l’information depuis la conception jusqu’à l’utilisateur mérite une<br />

attention particulière.<br />

Etape 4 - Evaluation :<br />

La technicité des études de conception <strong>et</strong> d’optimisation ne change pas de nature en passant d’une<br />

opération traditionnelle à une opération « hautes performances énergétiques ». Sans doute faut-il<br />

cependant plus insister que d’habitude sur la communication d’information en passant d’une phase<br />

à une autre de l’opération. Au-delà de la seule communication, il y a peut-être à réfléchir à la<br />

qualité du message reçu.<br />

Pour pallier aux défauts « sournois » comme ceux résultant d’une pose imparfaite du pare-vapeur,<br />

la réglementation 2006 impose un essai de surpression sur le bâtiment construit, essai destiné à<br />

qualifier le niveau d’étanchéité à l’air.<br />

En dehors de quelques situations où le défaut d’étanchéité à l’air est patent (brèche, absence<br />

manifeste de joint), un défaut d’étanchéité à l’air peut être très difficile à corriger sur un<br />

bâtiment terminé. La réalisation du test est destinée à rendre très vigilants les entrepreneurs.<br />

Dans le même esprit <strong>et</strong> afin de garantir le maintien des performances dans le temps, il est envisagé<br />

de rendre obligatoires des mesures de maintenance <strong>et</strong> d’entr<strong>et</strong>ien des ouvrages <strong>et</strong> systèmes<br />

concourant à l’obtention de la performance thermique.<br />

L’instrumentation, le monitorage de bâtiments se pratique dans quelques proj<strong>et</strong>s de recherche<br />

mais il n’est pas envisagé de développer ce type d’approche pour des opérations courantes du fait<br />

du coût de l’instrumentation <strong>et</strong> de l’exploitation des données.<br />

C82<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Etape 5 - Réflexion critique sur les 4 étapes<br />

L’expérience danoise a ceci d’intéressant qu’elle est très pragmatique. Elle est fondée sur une<br />

posture qui consiste à dire : avant que d’imaginer d’autres modes constructifs, regardons jusqu’où<br />

peuvent être poussés les procédés actuellement dominants.<br />

C<strong>et</strong>te posture modeste <strong>et</strong> sage prend acte d’une réalité : le secteur de la construction innove en<br />

permanence mais la diffusion de l’innovation est lente, voire très lente. Aussi, les systèmes<br />

dominants actuels ont-ils été introduits il y a souvent plusieurs décennies <strong>et</strong> ils sont ancrés dans<br />

l’histoire <strong>et</strong> la tradition.<br />

Il se trouve par ailleurs que la technique du mur double est propice à l’exercice en ce qu’elle<br />

présente un potentiel d’évolution sans révolution.<br />

Modeste <strong>et</strong> sage, il est par ailleurs utile de le rester de manière à ce que les évolutions<br />

indispensables soient néanmoins bien intégrées <strong>et</strong> sans faille tout le long de la chaine d’acteurs.<br />

Les danois restent cependant ouverts à d’autres voies comme en atteste les éléments rapportés par<br />

le DTU.<br />

Etape 6 - Conditions de la transposition en France<br />

Nous examinerons la question de la transposition de la démarche danoise sous trois aspects :<br />

• la méthode générale,<br />

• la technique du mur double,<br />

• la coopération entre acteurs,<br />

La méthode générale est comprise ici comme la posture consistant à examiner le potentiel de<br />

progrès recelé par les procédés constructifs dominants avant d’imaginer d’autres modes<br />

constructifs, a priori en rupture avec ce qui se fait de manière courante.<br />

La sagesse de c<strong>et</strong>te posture lui confère un caractère quasi universel. Sa transposition dans le<br />

contexte français doit pouvoir s’opérer en principe sans obstacle.<br />

La situation de départ est cependant bien différente. Le procédé constructif de réalisation des<br />

murs dominant en France est la maçonnerie avec isolation par l’intérieur <strong>et</strong> l’augmentation de<br />

l’épaisseur a immédiatement une incidence sur les surfaces disponibles pour les occupants.<br />

La technique du mur double n’est pas inconnue de la codification française. Elle fait notamment<br />

l’obj<strong>et</strong> de deux chapitres du DTU 20.1, Ouvrages en maçonnerie de p<strong>et</strong>its éléments - Parois <strong>et</strong><br />

murs :<br />

• Partie 1 (P 10-202-1) : Cahier des clauses techniques, chapitre 3.4.2<br />

• Partie 2 (P 10-202-2) : Règles de calcul <strong>et</strong> dispositions constructives minimales,<br />

chapitre 4.5<br />

C83<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La présence d’isolation dans le vide de construction est également évoquée ainsi que les<br />

précautions à prendre pour éviter les condensations non souhaitables au niveau de ces ouvrages.<br />

Cependant, c<strong>et</strong>te technique est relativement peu utilisée en France <strong>et</strong> les zones d’utilisation sont<br />

plutôt localisées au nord du pays.<br />

Eloignée qu’elle est des pratiques dominantes, elle pâtit d’un handicap de départ pour devenir un<br />

procédé performant en France. L’existence de l’expérience danoise pourrait cependant donner lieu<br />

à réflexion compte tenu de son potentiel.<br />

La coopération entre acteurs dans les pays nordiques a déjà été mentionnée à d’autres occasions<br />

pour sa réalité, sa permanence <strong>et</strong> son efficacité. Sans l’idéaliser, elle fait partie des habitudes<br />

malheureusement difficilement transposables car fondées sur des habitudes sociales <strong>et</strong> culturelles<br />

différentes de celles qui prévalent en France.<br />

Toutes les mesures qui pourront être imaginées, mises en œuvre, évaluées, pérennisées pour celles<br />

qui en valent la peine <strong>et</strong> qui iront vers l’amélioration de la communication (pas uniquement la<br />

transmission d’information) entre acteurs ne pourront être que bénéfiques à l’ensemble du<br />

processus de construction.<br />

Parmi ces mesures, les actions d’information destinées à rendre exigeants les maîtres d’ouvrage,<br />

les actions de formation ayant pour objectif de rappeler l’ardente obligation d’un chainage<br />

cohérent des actions depuis la programmation jusqu’à la maintenance en passant par la conception<br />

<strong>et</strong> la mise en œuvre sont des priorités.<br />

Il ne s’agit pas de revoir de fond en comble l’organisation de base d’un proj<strong>et</strong> de construction mais<br />

de redonner aux phases traditionnelles leur contenu, leur mode d’enchaînement <strong>et</strong> de contrôle. Ce<br />

faisant, les frontières traditionnelles entre les différentes interventions peuvent être amenées à<br />

évoluer, notamment par une réflexion sur les interfaces critiques qui conditionnent l’obtention de<br />

la performance recherchée.<br />

Bien entendu, ces réflexions de progrès doivent être menées en ne perdant pas de vue qu’un<br />

bâtiment n’est pas caractérisé que par ses performances énergétiques …<br />

C84<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Références<br />

[1] Colombard-Prout (M.), Quénard (D.), Salagnac (J-L.) .- PREBAT, Briques technologiques :<br />

Approche intégrée .- CSTB, novembre 2007<br />

[2] ADEME, CSTB, PUCA .- PREBAT : comparaison internationale bâtiment <strong>et</strong> énergie, rapport n°1 .-<br />

Paris, CSTB, Juin 2006<br />

[3] Rose (J.), Svendsen (S.) .- Developing High Energy Performance Buildings, (rapport en anglais) .-<br />

Lyngby, DTU, février 2007<br />

C85<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C5 - PHOTOVOLTAIQUE EN<br />

TOITURE OU EN FACADE<br />

Auteur : Rodolphe Morlot (rodolphe.morlot@cstb.fr)<br />

avec la participation de Philippe Dard<br />

Expert : E. Leonardi (Univ. New South Wales - Australie)<br />

C86<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


INTRODUCTION<br />

Réservé jusqu’à présent au marché des « sites isolés », marché de première importance pour les Pays en voie de<br />

Développement qui ne peuvent supporter les investissements de production des modules, le photovoltaïque<br />

devient aujourd’hui un enjeu économique important pour les entreprises européennes, faces aux ambitions des<br />

entreprises américaines <strong>et</strong> japonaises de ce secteur, grâce à la maturité technique <strong>et</strong> administrative du marché de<br />

la « connexion réseau » (vente en partie ou de la totalité de la production électrique solaire au réseau de<br />

distribution électrique).<br />

L’objectif du doublement d’ici 2010 de la part des sources d’énergie renouvelable hors hydraulique affiché par<br />

la Commission Européenne dans le Livre Blanc consacré à la politique énergétique de l’UE, vient renforcer les<br />

besoins en développement de la filière photovoltaïque, qui découle des engagements des Etats signataires à<br />

réduire leurs émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre d'au moins 5% par rapport aux niveaux de 1990 durant la période<br />

2008-2012, lors du protocole de Kyoto sur les changements climatiques.<br />

C<strong>et</strong>te volonté affichée par l’UE, se traduit pour le photovoltaïque par la volonté de m<strong>et</strong>tre en place 1 million de<br />

systèmes photovoltaïques pour l’Europe, ce qui est cohérent avec les mesures mises en place au Japon <strong>et</strong> aux<br />

Etats Unis. Pour réaliser c<strong>et</strong> objectif, le photovoltaïque se tourne vers le secteur du bâtiment, qui représente à lui<br />

seul le plus grand consommateur d’énergie (environ 45% de l’énergie globale d’un pays industrialisé tout usage<br />

confondu, dont 80% au cours de sa vie en œuvre), devant le secteur des transports, <strong>et</strong> contribue pour 25 à 30 %<br />

des émissions de CO 2 .<br />

L’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te étude est l’évaluation, la capitalisation <strong>et</strong> l’analyse des conditions de transposition à la France<br />

des systèmes photovoltaïques intégrés au cadre bâti. Les systèmes photovoltaïques sont des produits assurant de<br />

façon conjointe les fonctions de production d’électricité autonome <strong>et</strong> les fonctions de stabilité, d’étanchéité à<br />

l’air/eau, de sécurité… liées au respect de l’intégrité du cadre bâti (habitabilité, durabilité).<br />

Le champ de l’étude a été limité au Japon, pays dans lequel les produits répondant à c<strong>et</strong>te définition existent. La<br />

filière photovoltaïque y est fortement développée <strong>et</strong> le « mariage » avec le secteur de la construction très<br />

prolifique.<br />

C.6.1 CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUE D’ACTEURS<br />

CONTEXTE NATIONAL ET LOCAL<br />

Japon :<br />

La consommation en énergie au Japon a augmenté de façon continue depuis la fin de la deuxième guerre<br />

mondiale, avec simplement un ralentissement pendant les crises pétrolières des années 1970. La consommation<br />

d’énergie finale atteint aujourd’hui un peu plus 350 Mtep. La consommation d’énergie primaire1 par habitant<br />

est d’environ 4,0 tep par habitant, identique à la moyenne des 15 pays de l’Union Européenne avant 2004 <strong>et</strong><br />

deux fois plus faible que celle des Etats-Unis2.<br />

La sécurité d’approvisionnement a toujours été au centre de la politique énergétique du Japon, obsédé par sa<br />

propre vulnérabilité en ce domaine. Et le Japon ressemble à bien des égards à la France, notamment par sa<br />

pauvr<strong>et</strong>é en ressources énergétiques, <strong>et</strong> par les réponses apportées à c<strong>et</strong>te situation. Ainsi, le nucléaire représente<br />

plus du tiers de la production d'électricité. On ne saurait en eff<strong>et</strong> occulter la réalité du développement du<br />

nucléaire japonais, entériné par l’adoption du programme énergétique publié le 12 juill<strong>et</strong> 2001 (Ministère de<br />

l’Economie, du Commerce <strong>et</strong> de l’Industrie - METI).<br />

Pour autant, <strong>et</strong> suite à la première crise pétrolière de 1973, le potentiel du photovoltaïque a été reconnu par le<br />

gouvernement japonais, qui a soutenu un programme de R&D combiné à des subventions pour l’installation de<br />

systèmes photovoltaïques. La crise financière des années 1990 (chute des cours boursiers <strong>et</strong> des prix fonciers) a<br />

entraîné une baisse des investissements privés puis publics dans l’industrie <strong>et</strong> la construction. Le gouvernement<br />

japonais à adopter en 1997 un large plan de restructuration économique. Le vol<strong>et</strong> énergétique de ce plan<br />

d’action classe le développement <strong>et</strong> la commercialisation des énergies renouvelables comme l’une des priorités.<br />

Sur le plan législatif, c<strong>et</strong>te loi sur les nouvelles énergies définit la responsabilité de chaque secteur<br />

C87<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


(gouvernement, consommateurs, fournisseurs, fabricants d’équipements) pour introduire <strong>et</strong> développer les<br />

nouvelles énergies, qui ont atteint techniquement un niveau d’utilisation pratique mais qui ne sont pas encore<br />

largement utilisées pour des raisons économiques. Cela inclut l’éolien, le photovoltaïque, la biomasse,<br />

l’incinération de déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> l’hydroélectrique de p<strong>et</strong>ite taille (jusqu’à 1 MW).<br />

Aujourd’hui le Japon est le leader mondial du photovoltaïque en terme de volume de production de modules<br />

photovoltaïques (618 MW en 2004), devant l’UE (308 MW) <strong>et</strong> les Etats-Unis (139 MW). Un objectif de 4,8<br />

GW de systèmes photovoltaïques installés est visé pour 2010.<br />

Le photovoltaïque nécessite un investissement environ vingt fois plus important que le nucléaire mais le coût de<br />

revient de l’électricité pour un particulier n’est que deux à trois fois plus élevé que le prix d’achat d’électricité<br />

auprès d’une compagnie électrique. Le photovoltaïque peut alors rapidement devenir un investissement<br />

intéressant pour les particuliers. Les programmes de R&D mis en place par le gouvernement japonais visent<br />

donc à réduire le coût de production de l’électricité à partir du photovoltaïque pour le rendre de plus en plus<br />

compétitif. Le photovoltaïque est par ailleurs une source d’énergie particulièrement bien adaptée au Japon pour<br />

fournir un complément d’énergie en cas de forte demande. Le pic de demande d’électricité est en eff<strong>et</strong> l’après<br />

midi (surtout en été à cause de la forte utilisation des climatiseurs), au moment où la production des installations<br />

photovoltaïques est à son maximum.<br />

Les nouvelles énergies représentent environ 1% de la totalité des sources d'énergie primaire au Japon, mais<br />

seulement 0,5% pour la production d'électricité. Le METI a fixé comme objectif pour 2010 que les nouvelles<br />

énergies, prises de façon globale, représentent 3% de l'énergie primaire. L’objectif est de produire 1.35% de la<br />

fourniture nationale d’électricité à partir des nouvelles énergies en 2010, soit 12.2 TWh, contre 0.33 TWh en<br />

2003.<br />

Ce n’est pourtant qu’en 2002 que le Japon a ratifié le protocole de Kyoto. Dans le cadre de c<strong>et</strong> accord<br />

international, le Japon s’engage à réduire d’ici 2010 ses émissions polluantes de 6% par rapport aux niveaux<br />

observés en 1990.<br />

Prise de conscience collective <strong>et</strong> actions<br />

Deux lois gouvernementales ont permis d’asseoir la stratégie nationale du développement du photovoltaïque au<br />

Japon, <strong>et</strong> induire les progrès planétaires de la filière que l’on connaît aujourd’hui.<br />

En 1980 le gouvernement adopte une loi concernant « la promotion du développement <strong>et</strong> de l’introduction des<br />

énergies alternatives ». C<strong>et</strong>te loi a pour objectifs :<br />

- d’approvisionner le Japon en énergies de substitution des énergies fossiles,<br />

- la création du NEDO (New Energy Development Organization), pour la mise en œuvre des<br />

développements techniques concernant les énergies de substitution,<br />

- la création de la NEF (New Energy Foundation) pour la diffusion des ENR, notamment par<br />

l’attribution de subventions.<br />

En 1996 le gouvernement adopte une loi concernant « les mesures spéciales pour la promotion de l’utilisation<br />

des nouvelles énergies ». C<strong>et</strong>te réglementation visant à intensifier la diffusion des ENR, a conduit<br />

schématiquement à l’adoption des points suivants :<br />

- 1 er Principe : Les consommateurs <strong>et</strong> les fournisseurs d’énergie ont pour DEVOIR de collaborer<br />

avec le gouvernement en vue de promouvoir les ENR (engagement de l’ensemble du pays est<br />

fondamentalement nécessaire)<br />

- 2 nd Principe : le pays prévoit de prendre des mesures d’aides destinées à apporter un soutien<br />

financier aux entités qui UTILISENT dans leur activité ou profession des ENR, par exemple<br />

sous forme de prêts garants.<br />

C<strong>et</strong>te réglementation invite les professionnels <strong>et</strong> les particuliers à opter de manière active pour les ENR, en<br />

précisant par des recommandations pragmatiques le rôle que doivent assumer d’une part les consommateurs <strong>et</strong><br />

les fournisseurs d’énergie, d’autre part le gouvernement <strong>et</strong> les collectivités locales.<br />

C88<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les mesures pour la promotion des nouvelles énergies sont alors différentes pour chaque région <strong>et</strong> chaque ENR.<br />

Le gouvernement agit soit directement via le MITI (Ministry of International Trade and Industry, devenu le<br />

METI en 2001), soit indirectement via le NEDO ou la NEF<br />

Différentes actions viennent compléter la politique volontariste du gouvernement japonais, en premier lieu sous<br />

l’égide de certains Ministères :<br />

- MLIT (Ministère de l’Aménagement du Territoire, des infrastructures <strong>et</strong> des transports), qui<br />

recommande pour la construction de bâtiments du gouvernement respectant l’environnement,<br />

l’intégration de systèmes photovoltaïques. Début 2004, on comptait 455kW installés sur 13<br />

bâtiments du gouvernement central.<br />

- MEXT (Ministère de l’Education, de la Culture, des Sports, de la Science <strong>et</strong> de la Technologie) a<br />

entrepris un proj<strong>et</strong> pilote d’ECO-ECOLES pour encourager l’installation de systèmes<br />

photovoltaïques dans les écoles, des maternelles aux lycées. Début 2004, on comptait 341 écoles de<br />

ce type, dont 229 possédaient un système photovoltaïque d’au moins 10 kW.<br />

- MoE (Ministère de l’Environnement) soutient les proj<strong>et</strong>s de réduction d’émissions de CO 2 en<br />

utilisant des énergies naturelles. La loi sur l’achat « vert » oblige les institutions publiques a<br />

ach<strong>et</strong>er des équipements respectueux de l’environnement, dont font partie les systèmes<br />

photovoltaïques.<br />

En complément des programmes nationaux, certaines préfectures <strong>et</strong> municipalités ont fixés leurs propres<br />

objectifs d’introduction du photovoltaïque à l’horizon 2010 <strong>et</strong> soutiennent l’installation du photovoltaïque dans<br />

les bâtiments publics <strong>et</strong> chez les particuliers. Début 2004, 262 gouvernements locaux (préfectures, villes,<br />

cantons…) offraient des subventions aux systèmes photovoltaïques résidentiels, complémentaires de celles de la<br />

NEF, allant jusqu’à 40% du coût d’installation. Les préfectures qui proposent des subventions (Aichi, Nagano,<br />

Hyogo) ont plus de systèmes photovoltaïques installés que celles qui n’offrent pas de subventions.<br />

Les dix compagnies électriques qui exploitent le parc nucléaire, se sont également engagées à ach<strong>et</strong>er<br />

l’électricité fournie par le photovoltaïque au même prix que le tarif de vente de l’électricité classique. De plus<br />

4,5 MW sont installés sur leurs installations. Les compagnies électriques ont également mis en place des<br />

« Green Power Fund », pour promouvoir le développement de l’éolien <strong>et</strong> du photovoltaïque. Les clients de ces<br />

compagnies peuvent s’ils le souhaitent verser une contribution mensuelle (autour de 500 yens) pour<br />

subventionner l’installation de systèmes photovoltaïques dans des bâtiments publics (285 entre 2001 <strong>et</strong> 2003,<br />

environ 5 MW).<br />

Enfin, certaines banques <strong>et</strong> institutions financières proposent des prêts à taux préférentiels pour l’installation de<br />

systèmes photovoltaïques sur des maisons individuelles.<br />

ANTERIORITES ET ORIGINE DE L’INNOVATION<br />

La conversion de la lumière du soleil en énergie électrique ou conversion photovoltaïque<br />

(photo = lumière, voltaïque = électricité), a été découverte par le physicien français A. Becquerel en 1839<br />

(apparition inexpliquée d’étincelles entre deux matériaux sous l’eff<strong>et</strong> de la lumière = eff<strong>et</strong> photovoltaïque).<br />

C’est aujourd’hui le seul phénomène connu pour transformer directement l’énergie lumineuse produite par le<br />

soleil, en énergie électrique. L’élément de base de c<strong>et</strong>te transformation est la cellule photovoltaïque ou<br />

photopile, qui utilise donc l'énergie des photons <strong>et</strong> non pas la chaleur du soleil.<br />

Compris entre 5 <strong>et</strong> 20%, le rendement énergétique dépend avant tout de la technologie de construction des<br />

cellules photovoltaïques. Lorsqu'elle est éclairée, la cellule produit une tension de 0.5 volt, le courant délivré<br />

étant fonction de la surface de cellule <strong>et</strong> de l'ensoleillement incident (de l'ordre de 30 mA pour chaque cm² de<br />

capteur sous un ensoleillement maximum de 1 kW/m²). Pour produire plus de puissance <strong>et</strong> fournir à un<br />

équipement électrique une tension <strong>et</strong> une puissance adéquates, les cellules photovoltaïques sont connectées<br />

électriquement entre elles (connections série / parallèle), pour former un module.<br />

Consacrée à l’origine presque exclusivement aux applications spatiales, l’électricité solaire photovoltaïque est<br />

aujourd’hui utilisée par différentes applications terrestres (relais de télécommunication, balisages, pompages,<br />

habitations isolées <strong>et</strong> habitations urbaines). Elle perm<strong>et</strong> désormais à tout un chacun de produire sa propre<br />

C89<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


électricité <strong>et</strong> s’il y a lieu, de la revendre au réseau électrique. Les avantages de l’électricité solaire<br />

photovoltaïque sont multiples, car elle représente la source d’énergie potentiellement la plus importante pour un<br />

usage domestique ou collectif.<br />

Si le Japon occupe la première place au niveau mondial dans le domaine du photovoltaïque, c'est en grande<br />

partie grâce au proj<strong>et</strong> « Sunshine », conçu sur 20 ans, qui soutient <strong>et</strong> oriente la R&D depuis 1974. Des proj<strong>et</strong>s<br />

exploratoires de R&D à court terme, révisés tous les 4-5 ans, pour :<br />

- améliorer les rendements des cellules <strong>et</strong> réduire les coûts (couches minces, cellules cristallines à<br />

double <strong>et</strong> triples jonctions, cellules à concentrateurs à très haut rendement, cellules hybrides<br />

silicium amorphe/silicium polycristallin, Silicium à nanostructure contrôlée,…),<br />

- <strong>et</strong> optimiser les process de fabrication industrielle pour une production de masse (nouveau procédé<br />

perm<strong>et</strong>tant la production de tranches de silicium polycristallin à partir de silicium fondu <strong>et</strong> sans<br />

étape de découpe,…).<br />

Les industriels à l’époque impliqués sont déjà des multinationales (Sharp, kyocera, Sanyo, Kaneka, Mitshubishi<br />

Electric), qui sont aujourd’hui les « majors » en terme de capacité de production de modules photovoltaïques<br />

sur le marché mondial.<br />

Pour amener le plus rapidement possible la technique au stade de l'application industrielle, le Japon a lancé en<br />

1993 le « New Sunshine Project ». Le programme a contraint les distributeurs d’énergie électrique à ach<strong>et</strong>er<br />

l’excès d’énergie photovoltaïque au prix de vente au détail. En 1995, le programme « Solar Roofs » est mis en<br />

place pour promouvoir l’usage du photovoltaïque dans le résidentiel. En plus d’offrir des prêts avantageux <strong>et</strong><br />

des subventions, l’initiative comprenait un vaste programme d’information <strong>et</strong> de sensibilisation. Entre 1994 <strong>et</strong><br />

1999, l'Etat a pris en charge 30 à 50% du coût des installations PV construites sur des maisons d'habitation.<br />

Depuis 2000, le gouvernement subventionne le photovoltaïque avec une contribution fixe par kW installé. Ce<br />

montant était alors de 180 000 yens/kW <strong>et</strong> il est encore de 20 000 yens/kW en 2005. Au total, l'Etat japonais a<br />

injecté – entre 1994 <strong>et</strong> 2005 – 1187 milliards de yens de subventions pour des installations photovoltaïques<br />

construites sur des bâtiments d'habitation. C<strong>et</strong>te politique de subventionnement a permis d'abaisser d'un tiers les<br />

coûts de fabrication des installations photovoltaïques <strong>et</strong> de créer un marché pour les écouler.<br />

C<strong>et</strong>te réussite est liée à une forte politique de soutien à la « Dissémination des systèmes photovoltaïques<br />

résidentiels », qui a assuré la création d'un marché initial pour le photovoltaïque, <strong>et</strong> à la participation active<br />

des constructeurs de maisons individuelles, comme Sekisui, Misawa Homes <strong>et</strong> Daiwa House. Une grande<br />

partie des maisons au Japon sont soit préfabriquées, soit construites avec des éléments standard, facilitant ainsi<br />

l’intégration de panneaux solaires. Près de la moitié des systèmes photovoltaïques est vendue lors de la<br />

construction d’une nouvelle maison. Ces entreprises de construction individuelles mènent leurs propres<br />

recherches sur l’intégration des systèmes aux habitations. Les avantages pour le consommateur sont le prix plus<br />

faible du système qui est complètement intégré à la maison <strong>et</strong> le coût de financement plus faible, car les coûts<br />

additionnels du PV sont inclus dans le prêt pour la maison.<br />

Le prix d’installation d’un système de 3kW pour un particulier est ainsi passé de 11 millions de yens en 1993 à<br />

environ 2 millions de yens en 2003. Ce prix correspond à un coût de 45yen/kWh, soit le double du tarif de<br />

l’électricité vendue par les compagnies d’électricité.<br />

Le programme national actuel, « Advanced PV Generation », m<strong>et</strong> l’accent sur la dissémination à grande<br />

échelle du PV <strong>et</strong> la réduction des coûts. Une partie du programme est aussi consacrée à favoriser la recherche<br />

exploratoire à long terme. A la fin du programme APVG (fin de l’année fiscale 2005, c’est à dire mars 2006),<br />

la NEDO va continuer un programme de R&D similaire pour atteindre les objectifs à court <strong>et</strong> long terme fixés<br />

par la Roadmap PV2030.<br />

C90<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Facteur de réussite : Corrélation entre l’évolution du prix des systèmes, du nombre de systèmes installés par an<br />

<strong>et</strong> du budg<strong>et</strong> des subventions - Source : Sharp.<br />

DYNAMIQUE DES ACTEURS<br />

Les acteurs qui accompagnent le développement du photovoltaïque intégré au cadre bâti sont :<br />

Les institutions gouvernementales<br />

- NEDO (New Energy and Industrial Technology Development Organization): Organisme principal du<br />

Ministère de l’Economie, du Commerce <strong>et</strong> de l’Industrie pour orienter <strong>et</strong> subventionner la recherche sur<br />

les technologies des nouvelles énergies <strong>et</strong> de l’environnement.<br />

- ANRE (Agency for Natural Resources and Energy): Agence chargée de la politique énergétique au sein<br />

du Ministère de l’Economie, du Commerce <strong>et</strong> de l’Industrie (METI).<br />

- NEF (New Energy Foundation) : Chargé du programme de subvention.<br />

Les Associations de la filière photovoltaïque<br />

- PVTEC (Photovoltaic Power Generation Technology Research Association): Association des<br />

entreprises impliquées dans la R&D sur le photovoltaïque.<br />

- JPEA (Japan Photovoltaic Energy Association) : Promotion de l’énergie photovoltaïque par la diffusion<br />

de l’information sur le photovoltaïque (organisation de conférences, publication de revues).<br />

Les Associations de la filière construction<br />

- JAHB’N<strong>et</strong> (Japan Area Home Builders' N<strong>et</strong>work): réseau national d'environ 600 constructeurs de<br />

maisons individuelles <strong>et</strong> compagnies de construction au Japon (siége à la maison d'Aqura), a rédigé <strong>et</strong><br />

publié le 20 Avril 2005, une charte décrivant une maison normalisée capable de réaliser des coûts de<br />

service nuls, en combinant un système photovoltaïque de production de l'électricité avec tous les<br />

appareils électriques.<br />

Les laboratoires de Recherche dans le domaine du photovoltaïque<br />

- JET (Japan Electrical Saf<strong>et</strong>y and Environment Technology Laboratories): Certification du matériel<br />

électrique. Participe à des proj<strong>et</strong>s de recherche de la NEDO sur le photovoltaïque.<br />

- AIST (National Institute for Advanced Industrial Science and Technology):<br />

Cinq équipes de recherches abordent la recherche sur le photovoltaïque dans son ensemble. Le « Mega<br />

Solar », un système de 1000 kW, a été installé en 2004, avec plusieurs types de modules.<br />

Les laboratoires de Recherche dans le domaine de la construction<br />

- Building Research Institute,<br />

C91<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Tokyo Institute of Technology<br />

- Nagoya Institute of Technology<br />

Les universitaires<br />

- Atsushi Akisawa Lab, Tokyo University of Agriculture & Technology: Sur l’énergie solaire en général,<br />

sur les cellules à concentrateur <strong>et</strong> à colorants pour le photovoltaïque.<br />

- Chubu University<br />

- Gifu University<br />

- Kanazawa University<br />

- Kurokawa Kousuke Lab, Tokyo University of Agriculture & Technology: le professeur Kurokawa est<br />

un des acteurs principaux dans l’établissement de la roadmap PV 2030<br />

[http://pv.ei.tuat.ac.jp/english/papers/ieeepvsc31_kurokawa.pdf]<br />

- Kyushu University<br />

- Okada Yoshitaka Lab, Tsukuba University<br />

- Okamoto Hiroaki Lab, Osaka Univiversity<br />

- Tohoku University<br />

- Toyohashi University, Toyohashi <strong>et</strong> Toyota Technological Institute, Nagoya : cellules photovoltaïque<br />

avec concentrateur<br />

- Wada Takahiro Lab, Ryukoku University : Matériaux pour le PV (CIS, TIO2)<br />

- Fuyuki Takashi Lab, Nara Institute of Science and Technology: (Semiconducteurs)<br />

- Hanna Junichi Lab, Tokyo Institute of Technology: procédés de fabrication des cellules (plasma CVD)<br />

- Konagai-Yamada Lab, Tokyo Institute of Technology: le professeur Konagai préside le comité de la<br />

JSPS sur le photovoltaïque (175th Comittee on Innovative Photovoltaic Power Generating Systems).<br />

Les Industriels de la filière photovoltaïque<br />

La moitié des systèmes PV vendus dans le monde sont fabriqués par des entreprises japonaises : Sharp,<br />

Kyocera, Sanyo, Mitsubishi Electric pour ne citer que les plus importantes. Si les cellules sont fabriquées<br />

uniquement au Japon, la fabrication des modules est en partie délocalisée hors du pays. En 2006, la capacité de<br />

production des 4 plus grands fabricants de cellules japonais dépassera les 1.2GW.<br />

C92<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Capacité de production<br />

[MW]<br />

Industriel technologie 2005 2006<br />

Sharp sc-Si, mc-Si, thin film Si 1 500 Pas précisé<br />

Kyocera mc-Si, spherical Si 240 Pas précisé<br />

MSK PV-module 180 Pas précisé<br />

Sanyo electric a-Si/sc-Si, thin film Si 160 250<br />

Mitsubishi Electric (MELCO) mc-Si 135 230<br />

Kaneka a-Si, a-Si/p-Si 30 55<br />

Mitsubishi Heavy Industries a-Si 10 40<br />

Hitachi sc-Si 10 Pas précisé<br />

Honda Motor CIGS 2.8 27.5<br />

Fuji Electric a-Si 3 15<br />

Showa Shell Sekiyu CIGS - 20<br />

Fujiprim / Clean Venture 21 PV-module, spherical Si - 3<br />

Matsushita Ecology System CIGS - -<br />

Canon mc-Si (triple jonction) - -<br />

Les industriels de la filière Construction, PME<br />

- Sekisui, Misawa Homes, Daiwa House<br />

- Kyoei, Kajima, Obayashi,<br />

- Shimizu, Takenaka, Yano-jyuken,…<br />

- Asahi Glass Co. Ltd., Nippon She<strong>et</strong> Glass Co. Ltd.<br />

- Chisso Corporation, Clean Venture 21 Corporation, Ebara Corp.<br />

- Daido M<strong>et</strong>al Co. Ltd., Daido Steel Co Ltd., Kawasaki Steel Corp.<br />

- Nippon Shokubai Co. Ltd., Stanley Electric Co., Toppan Printing Co.<br />

Il n’y a pas à proprement parler d’acteurs résistants à l’innovation : il semble en eff<strong>et</strong> que tous les acteurs jouent<br />

le jeu, car même si certains suivent une politique prudente, ils sont tous conciliant avec la NEDO, dans la<br />

mesure où cela ne leur coûte rien. Leur volonté d’aboutir à une production industrielle n’est pas toujours très<br />

affirmée, à en juger des annonces d’industrialisation à grande échelle, pas toujours suivies des eff<strong>et</strong>s escomptés.<br />

Il n’en reste pas moins que la politique volontariste du gouvernement leur offre la possibilité de passer<br />

rapidement d’une attitude proche d’une veille active, à une stratégie offensive si l’opportunité commerciale se<br />

présente.<br />

C.6.2 CONTENU DE L’INNOVATION<br />

DESCRIPTION DE LA TECHNOLOGIE<br />

La production d'électricité basée sur la conversion de la lumière du soleil par des photopiles à base de silicium<br />

cristallin est la voie la plus avancée sur le plan technologique <strong>et</strong> industriel. En eff<strong>et</strong>, le silicium est l'un des<br />

éléments les plus abondants sur terre, parfaitement stable <strong>et</strong> non toxique. On distingue donc les technologies<br />

suivantes :<br />

1 Silicium cristallin (c-Si) : nom sous lequel sont regroupées les différentes formes cristallines. Le silicium microcristallin (µc-Si) est un matériau de<br />

l'ordre du µm d'épaisseur employé dans la fabrication de modules <strong>et</strong> cellules photovoltaïques (taille de grain < 1 µm). Le monocristallin (sc-Si) sert à la<br />

fabrication de lingots <strong>et</strong> de plaqu<strong>et</strong>tes ou de cellules obtenus par la méthode de tirage de Czochralski ou par fusion de zone. Une plaqu<strong>et</strong>te est composée<br />

d'un seul grain. Le multicristallin (mc-Si) est obtenu par solidification directionnelle en creus<strong>et</strong> pour la fabrication de lingots, de plaqu<strong>et</strong>tes ou de cellules<br />

(taille de grain : 0,1 - 10 cm). Le polycristallin (pc-Si), épais de 10 à 30 µm, est déposé sur un substrat pour la fabrication de lingots, de plaqu<strong>et</strong>tes ou de<br />

cellules (taille de grain : 1 µm - 1 mm)<br />

Silicium amorphe (a-Si) : à l'état non cristallin. Déposé sur un substrat avec une épaisseur de l'ordre de 1 µm, il est utilisé dans la fabrication des cellules<br />

<strong>et</strong> modules photovoltaïques.<br />

C93<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- cellules silicium monocristallines (sc-Si). Ce type de cellules est produit à partir d'un monocristal de<br />

silicium qui est obtenu par fusion <strong>et</strong> étirement à basse vitesse (épaisseur de 200 µm). La production de ces<br />

cellules est plus onéreuse que celle des polycristallines. En revanche, leur rendement est élevé, environ<br />

15 % à une température de cellule de 25 °C (version commerciale) <strong>et</strong> 24 % pour le meilleur rendement<br />

obtenu en laboratoire.<br />

- cellules silicium polycristallines (p-Si). Ce type de cellulles est produit à partir d'un lingot de silicium<br />

polycristallin. On les reconnaît aisément à leur structure scintillante. Leur rendement est de 11 % à une<br />

température de cellule 25 °C (18 % en laboratoire).<br />

- cellules silicium amorphe (a-Si). Ce type de cellules, de structure moléculaire non cristalline, nécessite<br />

moins d'énergie pour leur production que les cellules cristallines, car il est composé de couches minces.<br />

Leur rendement actuel atteint 5 à 7 % à une température de cellule de 25 °C (10 % en laboratoire). La<br />

technologie au silicium amorphe perm<strong>et</strong> de fabriquer des cellules “ semi-transparentes ” qui laissent passer<br />

10 à 20 % de la lumière.<br />

- cellules au Cadmium Telluride (CdTe). Ce matériau polycristallin à couches minces (1 à 2 µm), réalisé par<br />

électro-déposition, brumérisation <strong>et</strong> évaporation, perm<strong>et</strong> une production à faible coût. L'efficacité de ces<br />

modules a été mesurée entre 6 % <strong>et</strong> 8,5 % (16 % en laboratoire).<br />

- cellules au diséléniure de cuivre <strong>et</strong> d'indium (CuInSe 2 , ou CIS). Matériau polycristallin à couches minces,<br />

qui a atteint une efficacité de 10,2 % sur un module prototype (17,7 % en laboratoire). La difficulté de c<strong>et</strong>te<br />

technologie est liée au procédé de fabrication. Il faut éviter l'apparition de défauts lors de la phase de<br />

déposition du diséléniure de cuivre pour former une couche uniforme.<br />

- cellules au Gallium Arsenide (GaAs). Ce composé III-V est fait pour des cellules photovoltaïques à très<br />

haut rendement (25 à 28 %). Il est souvent utilisé à des fins spatiales ou pour les systèmes à concentrateurs.<br />

Le procédé de multi-jonction III-V du GaAs perm<strong>et</strong> de dépasser une efficacité de 30 %.<br />

Plus les rendements sont élevés plus la cellule coûte chère. C'est pourquoi l'on r<strong>et</strong>rouvera sur le marché de<br />

l'intégration au bâti les technologies au silicium amorphe, au silicium mono <strong>et</strong> polycristallin <strong>et</strong> les technologies<br />

dites à couches minces, qui pourront être déposées sur tout type de support.<br />

Globalement, la fabrication des plaqu<strong>et</strong>tes de silicium (étape préliminaire à la fabrication de la cellule),<br />

représente 40 % du prix du module, élément qui remplit plusieurs fonctions : connecter les cellules entre elles<br />

de manière à fournir la tension voulue (typiquement 36 cellules en série pour une sortie sur 12 V) <strong>et</strong> les protéger<br />

contre les agressions de l'environnement (érosion, humidité, grêle, sel, UV, <strong>et</strong>c.). Pour en réduire le coût, des<br />

gains doivent être recherchés à toutes les étapes : la purification du silicium (toute présence d'impur<strong>et</strong>és même à<br />

des taux très faibles réduit le rendement des cellules : les concentrations en impur<strong>et</strong>és tolérées vont de 0,1 à<br />

quelques dizaines de ppm (parties par million) <strong>et</strong> même de l'ordre de quelques dizaines de ppb (parties par<br />

milliard) pour certaines impur<strong>et</strong>és), la fabrication des lingots <strong>et</strong> la découpe des plaqu<strong>et</strong>tes [3].<br />

Le bon fonctionnement d'une cellule nécessite plusieurs fonctions : une absorption maximum de la lumière sur<br />

tout le spectre solaire, une collecte efficace des porteurs (électrons <strong>et</strong> trous) générés par les photons <strong>et</strong><br />

l'établissement d'une connexion électrique avec le circuit extérieur. La première étape de sa fabrication est donc<br />

une attaque chimique de la surface pour la n<strong>et</strong>toyer <strong>et</strong> la rendre rugueuse, donc peu réfléchissante. La jonction<br />

est ensuite formée par diffusion de dopants (les plaqu<strong>et</strong>tes utilisées sont généralement dopées P, mais du<br />

phosphore est introduit par diffusion afin de doper N le silicium sur une profondeur de l'ordre du micromètre) <strong>et</strong><br />

un dépôt anti-réfléchissant est effectué. Les grilles métalliques servant à collecter le courant, très étroites afin de<br />

ne pas créer un eff<strong>et</strong> d'ombrage important, sont ensuite réalisées par sérigraphie. Un recuit perm<strong>et</strong> alors la<br />

formation du contact électrique entre le silicium <strong>et</strong> les grilles collectrices. Un ruban d'aluminium destiné à<br />

réaliser les interconnexions entre cellules est ensuite soudé sur les grilles. Puis les cellules sont testées<br />

individuellement, triées selon leurs rendements de conversion, <strong>et</strong> assemblées en modules. La face éclairée des<br />

cellules est collée sur un verre trempé qui assure la protection mécanique. L'arrière des cellules est protégé par<br />

une feuille de verre ou de plastique. Les collages sont réalisés par un polymère qui assure la protection contre<br />

l'humidité [3].<br />

Les produits photovoltaïques se diffusant le mieux sont en majorité intégrés en toiture (tuiles solaires), lié au<br />

programme de dissémination du photovoltaïque pour le secteur résidentiel (« HIT Power Roof » de SANYO,<br />

« Solar Roofing Element » de MSK, « Batten and Seam » <strong>et</strong> « Stepped Roof » de CANON, « Eco Roof » de<br />

C94<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


KYOCERA). Mais les programmes de démonstration perm<strong>et</strong>tent aussi d’innover en terme d’intégration du<br />

photovoltaïque en façade (éléments de remplissage : DAIDO HOXAN/KAJIMA/SHOWA SHELL) [4].<br />

HORIZON TEMPOREL<br />

Depuis 1999, le Ministère de la Construction (MoC) accepte que les cellules photovoltaïques soient utilisées en<br />

tant que matériaux de construction des toitures. C’est avec le produit « Eco Roof » de KYOCERA, certifié<br />

conforme à la clause 38 de la loi sur les normes de construction au titre de matériaux pour toiture, que le<br />

programme de dissémination a pu réussir.<br />

Jusqu’en octobre 1998, la pose de ce modèle nécessitait la réalisation d’un support métallique (mise en œuvre<br />

en superposition par rapport au toit existant). Depuis mars 1999, date à laquelle le produit a obtenu l’agrément<br />

du MoC, c<strong>et</strong>te opération devient inutile. Le système a été repensé pour réaliser une étanchéité parfaite, <strong>et</strong> ne<br />

dépasse plus que de 35mm du toit. Outre une esthétique améliorée, l’intégration de modules photovoltaïques<br />

dans le toit, dès sa construction, perm<strong>et</strong> des réductions de coût (le prix du système a pu être réduit en moyenne<br />

de 50000 yens).<br />

Ce travail de conception a été réalisé en partenariat avec les sociétés MISAWA HOMES <strong>et</strong> SEKISUI HOUSE,<br />

les deux plus gros fabricants de maisons individuelles au Japon. Les efforts consentis par ces deux sociétés dans<br />

la standardisation de leurs habitations, du point de vue de l’intégration des installations photovoltaïques, a été<br />

déterminant.<br />

Le procédé « Eco Roof » <strong>et</strong> son évolution :<br />

- avec un procédé similaire l’ECONOROOTS (2.52kWc, 18.7m²)<br />

- puis en 2005 le SAMURAI (3.783kWc, 29.8m²)<br />

Les efforts de développement de produits spécifiques à l’intégration du photovoltaïque au cadre bâti a été suivi<br />

par la plupart des fabricants de modules, comme en témoigne les possibilités offertes par le marché<br />

aujourd’hui :<br />

Source : RTS Corporation (2005)<br />

De nouveaux produits devraient apparaître dans les années à venir, grâce notamment aux travaux de Recherche<br />

en cours sur les procédés industriels de MATSUSHITA ECOLOGY SYSTEM (CIGS) <strong>et</strong> CANON (mc-Si triple<br />

jonction).<br />

Remarque : la société KYOCERA propose également un « Super Solar System » qui combine solaire<br />

Photovoltaïque <strong>et</strong> solaire thermique pour la récupération d’eau chaude pour le fonctionnement d’une pompe à<br />

chaleur. Grâce à la seule énergie solaire, les systèmes perm<strong>et</strong>traient de couvrir 65% des besoins en énergie d’un<br />

foyer (durée d’amortissement calculée à 10 ans).<br />

C95<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Champ d’application<br />

Spécificité du marché de la construction au Japon, une grande partie des maisons sont soit préfabriquées, soit<br />

construites avec des éléments standard, facilitant l’intégration de panneaux solaires. Le champ d’application<br />

jusqu’en 2006 était principalement le secteur du résidentiel compte tenu du système de subvention mis en place<br />

par le gouvernement (90% du marché en 2005, soit 291 MW, contre 6% pour le secteur industriel, soit 18 MW<br />

installés, <strong>et</strong> 3% pour les bâtiments publics, soit 8 MW). Près de la moitié des systèmes photovoltaïques sont<br />

vendus lors de la construction d’une nouvelle maison, par les entreprises de maisons individuelles.<br />

La nouvelle orientation donnée par le gouvernement à travers la « Roadmap PV 2030 », consiste à déplacer le<br />

centre d’intérêt focalisé jusqu’ici sur les systèmes photovoltaïques résidentiels aux systèmes photovoltaïques<br />

publics <strong>et</strong> industriels. Le gouvernement juge en eff<strong>et</strong> que le marché sur le secteur résidentiel, après dix années<br />

d’aides, est désormais autoporté : il suspend donc en 2006 les subventions accordées au résidentiel, pour les<br />

attribuer aux secteurs public <strong>et</strong> industriel.<br />

Malgré la fin progressive du programme, le nombre de systèmes photovoltaïques résidentiels installés chaque<br />

année continue d’augmenter <strong>et</strong> ce pour plusieurs raisons :<br />

- de plus en plus municipalités offrent des subventions,<br />

- des constructeurs immobiliers ont intégrés le photovoltaïque dans leurs nouvelles maisons,<br />

- les consommateurs prennent en compte l’aspect environnemental,<br />

- les fabricants de panneaux solaires ont déployé une forte stratégie de mark<strong>et</strong>ing.<br />

IMPACTS<br />

Consommation d’énergie <strong>et</strong> émission de gaz à eff<strong>et</strong> de serre<br />

La grande majorité des installations photovoltaïques sont aujourd’hui des systèmes de 3 ou 4 kW installés chez<br />

des particuliers <strong>et</strong> reliés au réseau. On considère qu’un système photovoltaïque possède un facteur de charge de<br />

12%. Un système de 3,5 kW peut donc fournir 10 kWh par jour, 3,7 MWh par an, ce qui correspond aux<br />

besoins domestiques liés à un niveau de confort moderne incluant télévision, hifi <strong>et</strong> électroménager. En 2005, il<br />

s’est vendu plus de 58000 installations de type résidentiel, soit près de 215 GWh produit par l’électricité solaire.<br />

Le prix de vente relativement élevé de l’électricité domestique au Japon peut expliquer le succès du<br />

photovoltaïque : il est de 23 Yen/kWh soit 0,17 euros/kWh, situation identique à l’Allemagne. En France le prix<br />

de vente est de 0,12 euros/kWh.<br />

Contenu environnemental<br />

Si la photopile, élément de base du photovoltaïque, perm<strong>et</strong> de produire de l'électricité sans aucun rej<strong>et</strong> dans<br />

l'atmosphère, les procédés actuels de fabrication (proches de ceux de la micro-électronique) font encore appel à<br />

beaucoup d'opérations qui nécessitent l'usage de produits chimiques <strong>et</strong> de gaz toxiques. Afin de pallier ces<br />

inconvénients de nouveaux procédés d'élaboration du matériau <strong>et</strong> du dispositif sont à l’étude. En dépit de ces<br />

inconvénients, les fabricants de modules photovoltaïques assurent que l'énergie produite pendant trois ans par<br />

une cellule photovoltaïque amortit la dépense énergétique nécessaire à sa construction, la durée de vie d'une<br />

cellule étant garantie à vingt voire trente ans.<br />

Conception du bâtiment (neuf) <strong>et</strong> son usage<br />

Le concept de « Zero Utility Cost Housing » [www.japanfs.org] est né de l’intégration du photovoltaïque au<br />

cadre bâti, grâce à l’association JAHB’N<strong>et</strong>. Une charte décrit une maison normalisée capable de réaliser des<br />

coûts de service nuls, en combinant un système photovoltaïque de production de l'électricité avec tous les<br />

appareils électriques. Appelée HYUGAzero, la maison fortement isolée <strong>et</strong> totalement électrifiée, est équipée<br />

d'un système de génération photovoltaïque de 5.76 kW. Le revenu de l'électricité produite en surplus des<br />

consommations surpasse les coûts de l'électricité de réseau utilisés, ramenant des coûts de service annuels à zéro<br />

(le réseau indique qu'il est possible de réduire les coûts de service d’environ 5.920.000 yens sur 30 ans).<br />

Facilité par des accords d'association, n'importe quel membre du réseau JAHB’N<strong>et</strong> peut offrir le générateur<br />

photovoltaïque, l'électrification <strong>et</strong> donc c<strong>et</strong>te nouvelle génération de maison « efficiente » en énergie. JAHB’N<strong>et</strong><br />

C96<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


a également réussi à abaisser ses coûts de construction en mutualisant l’achat des matériaux, en concentrant ses<br />

campagnes de promotion sur de courtes périodes (publicité également commune), <strong>et</strong> en éliminant le système de<br />

sous-traitant.<br />

D’autres concepts existent autour du photovoltaïque intégré au cadre bâti, comme :<br />

- la maison « Parfait Ex » de SEKISUI Chemical, maison d’un étage à structure métallique <strong>et</strong><br />

comportant en série, des installation photovoltaïque d’une capacité de 2 à 5 kW, disposé en<br />

surimposition sur un toit plan, grâce à une patte de fixation adaptée à ce type de toiture japonaise.<br />

- la maison HYBRID Z de haute qualité environnementale de MISAWA Homes, avec 12kWc<br />

photovoltaïque intégré sur les 2 pans de toits (tuiles)<br />

- ou l’ECO Sunny House (Kankyo Kobo) de DAIWA HOUSE Industry, qui propose une maison<br />

préfabriquée avec 3kWc installé en intégration (tuiles).<br />

C.6.3 MISE EN ŒUVRE<br />

MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER<br />

Il n’est pas précisé les problèmes de mise en œuvre sur chantier des systèmes photovoltaïques intégrés au bâti.<br />

Peut être de par l’approche singulière des japonais à la conception <strong>et</strong> la production d’habitations « usinées », qui<br />

résout les aléas sur chantier. Par contre, des nouveaux programmes de recherche inscrits dans le cadre du<br />

programme « Roadmap PV 2030 » <strong>et</strong> issus des disfonctionnements constatés, on peut déduire les difficultés<br />

rencontrées <strong>et</strong> les efforts à produire pour anticiper un fort déploiement de la technologie raccordée au réseau :<br />

- Recherche sur les systèmes photovoltaïques groupés <strong>et</strong> reliés au réseau : démarré en 2002, ce<br />

programme de cinq ans a pour but de mener un essai à grande échelle sur un groupe de systèmes<br />

photovoltaïques équipés de batteries <strong>et</strong> connectés au réseau de manière concentrée. Le proj<strong>et</strong> veut<br />

élucider deux difficultés techniques, les contraintes sur la sortie causée par l’augmentation du<br />

voltage <strong>et</strong> l’impact d’une connexion concentrée sur les lignes électriques. Des systèmes<br />

photovoltaïques ont été installés dans un quartier résidentiel de la ville de Ota (préfecture de<br />

Gunma dans la grande banlieue de Tokyo), sur 400 maisons en 2005.<br />

- Les systèmes de nouvelles énergies : démarré en 2003, ce programme de cinq ans a pour but<br />

d’étudier la faisabilité <strong>et</strong> la performance de systèmes de production d’électricité utilisant une<br />

combinaison de sources variées (photovoltaïque, éolien ou piles à combustibles). L’objectif de<br />

parvenir à une production stable d’électricité (<strong>et</strong> de chaleur) pour un raccordement au réseau<br />

électrique sans contrainte. Trois sites de démonstration ont été r<strong>et</strong>enus en 2004, situés dans la<br />

préfecture d’Aichi sur le site de l’exposition universelle (total 2 400 kW dont 330 kW de<br />

photovoltaïque), dans la préfecture d’Aomori (710 kW dont 80 kW de photovoltaïque) <strong>et</strong> dans la<br />

préfecture de Kyoto (850 kW dont 50 de photovoltaïque).<br />

Rien ne transparaît sur les programmes de Recherche liés à la définition de nouveau concept d’intégration suite<br />

aux difficultés de mises en œuvre rencontrées. Les toits japonais sont de plus en plus nombreux à être munis de<br />

panneaux solaires. Les constructeurs essaient d'intégrer au mieux ces équipements volumineux afin de les<br />

rendre moins encombrants sans en sacrifier leur efficacité.<br />

La NEDO prévoit également dans sa « Roadmap PV 2030 », de :<br />

- former culturellement <strong>et</strong> professionnellement de nouvelles ressources humaines,<br />

- <strong>et</strong> de soutenir de nouveau secteur d’activité de l’énergie utilisant les mini réseaux,<br />

qui sont des indicateurs forts sur les besoins de formation du secteur industriel.<br />

C97<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Source: New Energy Foundation, 2001<br />

MODALITES DE GESTION, D’EXPLOITATION ET DE MAINTENANCE<br />

Pas de précisions sur c<strong>et</strong> aspect.<br />

Incitations réglementaires, fiscales… <strong>et</strong> modalités de financement<br />

Réglementation<br />

Le JET (Japan Electrical Saf<strong>et</strong>y and Environment Technology Laboratories) a débuté un programme de<br />

certification des modules photovoltaïques, « j<strong>et</strong>PVm certification », en octobre 2003. Des essais perm<strong>et</strong>tent<br />

l'accréditation de la performance <strong>et</strong> de la fiabilité des modules manufacturés photovoltaïques, <strong>et</strong> l'inspection de<br />

l'usine de modules est exigée afin de confirmer la conformité du système de fabrication avec des normes<br />

nationales (conformes aux normes internationales CEI 61215 <strong>et</strong> CEI 61646). Le référentiel a été choisi en<br />

relation directe avec la pratique internationale, pour faciliter la certification des modules à l’international <strong>et</strong><br />

favoriser l’importation de modules.<br />

Par ailleurs, le JET conduit un programme de certification pour évaluer la performance <strong>et</strong> la fiabilité d'unités de<br />

protection de raccordement au réseau (onduleurs de puissance) pour les systèmes photovoltaïques de p<strong>et</strong>ite<br />

taille, dédiés au résidentiel. C<strong>et</strong>te certification vise à accréditer les fonctions de protection <strong>et</strong> de contrôle des<br />

onduleurs, pour le raccordement au réseau, fonctions stipulées dans le « Guideline of Grid Connection<br />

Requirement (an instruction issued by the chief of public utility department of Agency for Natural Resources<br />

and Energy (ANRE) of METI in 1986, revised in 1998) ».<br />

Les normes industrielles japonaises (JIS) suivantes sont à l'étape de la discussion <strong>et</strong> seront éditées dans un<br />

proche avenir. La discussion des normes suivantes a été validée :<br />

- "Indication of photovoltaic array performance (JIS C 8952)" - Standardization of "Estimation<br />

m<strong>et</strong>hod of generated output of PV system"<br />

- Standardization of "Structural design and installation m<strong>et</strong>hod of roof-type PV system"<br />

- Standardization of "Saf<strong>et</strong>y design of electric system of residential PV system"<br />

- Standardization (to be JIS) of "Design guide on structures for photovoltaic array (TR C 0006-97)"<br />

- Standardization (to be JIS) of "Design guide on electrical circuit for photovoltaic array (TR C<br />

0005-97)"<br />

La discussion est en cours pour les normes suivantes :<br />

- "General rules for stand-alone photovoltaic power generating system (JIS C 8905)"<br />

- "Measuring procedure of photovoltaic system performance (JIS C 8906)"<br />

- "On-site measurements of photovoltaic array I-V characteristics (JIS C 8953)"<br />

- "Measuring procedure of power conditioner efficiency for photovoltaic systems (JIS C 8961)"<br />

- "Testing procedure of power conditioner for small photovoltaic power generating systems (JIS C<br />

8962)"<br />

- Draft TR of "On-site measurements of photovoltaic power generating systems (tentative<br />

translation)"<br />

Financement<br />

C98<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comme énoncé précédemment (§2.1), le gouvernement, appuyé d’actions cibles mises en place par certains<br />

Ministères, certaines préfectures <strong>et</strong> municipalités, certaines banques, accordent des subventions ou prêts à taux<br />

préférentiels.<br />

L’ensemble des compagnies d’électricité rachète la production résiduelle d’électricité. Les prix d'achat peuvent<br />

être modifiés dans des délais très courts <strong>et</strong> unilatéralement.<br />

A la suite de la baisse des coûts des modules, le gouvernement a réduit les subventions. En 2006, le programme<br />

du photovoltaïque résidentiel doit s’auto financer. Le gouvernement ne subventionne plus ces installations, mais<br />

ré-oriente ses efforts sur la dissémination dans le secteur des bâtiments industriel <strong>et</strong> public.<br />

C.6.4 EVALUATION DES RESULTATS DANS LE PAYS CONCERNE<br />

LES PERFORMANCES<br />

Dans une maison modèle, ce sont les cellules photovoltaïques qui jouent le rôle d'éléments de couverture. Elles<br />

ont un rendement de 17,3% <strong>et</strong> pèsent 15 kg/m² soit moitié moins que les matériaux de couverture habituels.<br />

On considère qu’un système photovoltaïque possède un facteur de charge de 12%. La grande majorité des<br />

systèmes installés au Japon a une puissance de 3,5 kW <strong>et</strong> peut fournir 10 kWh par jour, soit 3,7 MWh par an, ce<br />

qui correspond aux besoins domestiques liés à un niveau de confort moderne.<br />

Campagnes de mesures :<br />

Elles sont en cours d’implémentation dans les nouveaux programmes (cf. §4.1)<br />

Par contre il est stipulé que pour le raccordement au réseau, les clients ont une obligation de r<strong>et</strong>our<br />

d’information pendant 2 ans. A qui, pour quoi ? Pas plus d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Caractérisations en laboratoire<br />

Elles sont évaluées par le JET (cf. §4.3). Ces caractérisations sont essentiellement électriques.<br />

Sinon, les cellules photovoltaïques ont été acceptées en tant que matériaux de construction des toitures<br />

(certifiées conformes à la clause 38 de la loi sur les normes de construction au titre de matériaux pour toiture).<br />

Confort thermique<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Confort acoustique<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Aspect sanitaire <strong>et</strong> environnemental<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Risques de dégradation des performances après mise en œuvre<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Compatibilité entre performances des différents <strong>composants</strong><br />

Une lame d’air est toujours prévue pour le refroidissement en intégration toiture.<br />

LES COUTS REELS<br />

Coût initial – Investissement<br />

En 1994, le prix du système photovoltaïque était de 3500 yens/W installé (prix de vente du module autour des<br />

675 yens/W).<br />

En 2005, grâce au déploiement des différentes stratégies de soutien, le prix du système photovoltaïque (installé),<br />

est de 650 yens/W (prix de vente du module 400 yens/W).<br />

C99<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Coût opérationnel – Exploitation – Maintenance<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Rapport Coûts - Performances<br />

LE VECU DES UTILISATEURS – AVIS DES ACTEURS ET DU PUBLIC<br />

Gestionnaire<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Mainteneur – Commissionnement<br />

Pas d’informations à ce jour sur ce point.<br />

Utilisateur final - Occupants<br />

Une installation photovoltaïque est très coûteuse, même pour la classe moyenne japonaise. Malgré tout, on<br />

achète du photovoltaïque, car de nombreux japonais souhaitent faire « quelque chose » <strong>et</strong> s’engager contre le<br />

réchauffement climatique. Ils sont également sensibles aux nouveautés techniques.<br />

VITESSE DE DIFFUSION DANS LE PAYS<br />

Le marché – Commercialisation<br />

Le programme "70 000 toits solaires" installés pour l'an 2000, initié en 1994, a rapidement engendré une baisse<br />

des coûts. En 1998, la puissance installée est estimée à 25 MWc <strong>et</strong> les commandes à 40 MWc. Le décalage<br />

entre les deux étant du aux délais d'installation. En 1997, 28 000 familles japonaises étaient prêtes à débourser<br />

un apport personnel de 17000€ pour une installation photovoltaïque. Depuis avril 1997, des maisons standard,<br />

conçues pour consommer peu d'électricité sont commercialisées. Sur certaines, les modules photovoltaïques<br />

couvrent 100% des besoins, le surplus étant vendu au réseau.<br />

En 2005, 291 MWc ont été installés dans le résidentiel, représentant 90% du marché de la connexion réseau.<br />

Cela représente l’installation de systèmes photovoltaïques dans près de 58000 foyers.<br />

Efficacité des incitations, actions de diffusion<br />

En plus des incitations financières du gouvernement <strong>et</strong> autres municipalités, les fabricants d'installations<br />

photovoltaïques, les compagnies d'électricité <strong>et</strong> les grands groupes du bâtiment effectuent un mark<strong>et</strong>ing intensif<br />

<strong>et</strong> font beaucoup de publicité à la télévision. Ensemble, ils ont sorti un « hit » sur le marché: la maison 100%<br />

électrifiée, avec option photovoltaïque. Le concept se définit ainsi : finis le gaz <strong>et</strong> le mazout, nous offrons un<br />

système domestique avec photovoltaïque, pompe à chaleur, cuisinière électrique, climatisation, aération<br />

mécanique. Plus une enveloppe du bâtiment légèrement améliorée (avec env. 5 à 8 cm d'isolation thermique) –<br />

tout en un !<br />

Volonté d’exportation<br />

Les produits photovoltaïques intégrables aux bâtiments sont exportés uniquement aux Etats-Unis. Pour<br />

l’Europe, le Japon exporte uniquement ses modules photovoltaïques standards, aux grands regr<strong>et</strong>s de<br />

certains de nos architectes…<br />

C.6.5 REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRES DIMENSIONS ETUDIEES<br />

POINTS FORTS, POINTS FAIBLES DE L’INNOVATION (METHODE SWOT)<br />

S : Strength – Forces<br />

C100<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- de bénéficier d’un contexte énergétique, politique <strong>et</strong> environnemental très favorable, d’une ressource<br />

énergétique quasi illimitée, <strong>et</strong> d’un marché en pleine expansion pour lequel les applications <strong>et</strong> les<br />

innovations se multiplient.<br />

- de reposer sur des technologies microélectronique <strong>et</strong> couches minces, en conservant une bonne marge de<br />

progrès <strong>et</strong> d’innovations. Le photovoltaïque envahi progressivement certaines niches, en progressant en<br />

volume de plus de 30% chaque année depuis 1999.<br />

- de pouvoir s’intégrer un peu partout, pour fournir sur place de p<strong>et</strong>ites puissances (de 1 à 5000 watts),<br />

domaines ou aucune autre filière ne peut entrer en compétition avec le photovoltaïque ;<br />

- d’être un générateur simple <strong>et</strong> très fiable pour les technologies amorphes <strong>et</strong> cristallines. Les modules sont<br />

garantis pendant 25 ans par la plupart des constructeurs.<br />

- de pouvoir s’intégrer facilement, sans gênes particulières (bruit, esthétique si certains progrès sont<br />

réalisés.) Il se substitue notamment à des toits ou façade, comme élément de bâtiment en verre produisant<br />

de l’énergie, <strong>et</strong> venir en diminution du coût ;<br />

- Plus que le prix du kWh, c’est le coût de la substitution à une autre solution qui est important<br />

(substitution à la création d’un réseau électrique en zone rurale, raccordement au réseau électrique<br />

existant pour la vente du surplus d’électricité non consommé, en zone urbaine).<br />

Au japon<br />

- la nécessité de développer le photovoltaïque est un acquis, même si le discours a un peu évolué au cours<br />

de la dernière décennie. La sécurité des approvisionnements <strong>et</strong> la diminution de la facture énergétique,<br />

font toujours partie de l’argumentaire en faveur de ce développement, mais l’environnement a pris le<br />

relais <strong>et</strong> les objectifs de Kyoto, difficiles à tenir face à une croissance importante de la consommation,<br />

sont désormais en première place. On n’en est plus à se demander POURQUOI, mais COMMENT<br />

développer l’utilisation du photovoltaïque.<br />

- Une volonté sans réserve du gouvernement à développer le photovoltaïque, via des subventions à la<br />

R&D, aux industriels à travers des programmes de démonstration (Collectivités Locales), ou de<br />

dissémination à grande échelle (dans le résidentiel notamment), aux opérateurs de nouvelles énergies…<br />

- Un fort lobbying des multinationales à soutenir c<strong>et</strong>te volonté politique pour le déploiement du<br />

photovoltaïque à grande échelle, avec pour challenge la diminution du coût de production. Un relais<br />

également positif auprès des acteurs de la Construction, pour faire du photovoltaïque un produit intégré<br />

au bâti, <strong>et</strong> développer une sérieuse offre commerciale.<br />

- Plus de 80% des systèmes sont aujourd’hui installés chez les particuliers dont 90% sont raccordées au<br />

réseau (les clients souscrivant à une obligation de r<strong>et</strong>our d’information pendant 2 ans). En 2000, un<br />

sondage annonçait 75% d’usagers satisfaits, contre 25% trouvant finalement un intérêt quasi nul <strong>et</strong> un<br />

investissement relativement lourd, malgré le système d’aides, qui profite plus aux industriels <strong>et</strong> aux<br />

compagnies d'électricité. Mais le souhait de faire « quelque chose » contre le réchauffement climatique <strong>et</strong><br />

le « mark<strong>et</strong>ing intensif » de la part des industriels font que les japonais sont prêts à payer de leur poche.<br />

Ils sont également sensibles aux nouveautés techniques.<br />

- Un marché de la construction neuve constitué en majorité par des maisons préfabriquées, technique qui a<br />

été soutenue en son temps par de forts investissements en R&D. C’est un point fort du développement de<br />

la technologie du PV, par rapport à la profession qui doit intervenir pour la mise en œuvre des systèmes.<br />

En conclusion, la technologie est mature <strong>et</strong> est socialement acceptée.<br />

W : Weakness : Faiblesses<br />

- Pour le photovoltaïque connecté au réseau, la technologie (module <strong>et</strong> onduleurs) est acquise, les freins<br />

sont aujourd’hui plutot d’ordres administratif <strong>et</strong> normatif. Il faut pouvoir raccorder l’installation en toute<br />

sécurité au réseau électrique, <strong>et</strong> envisager la sécurité des biens <strong>et</strong> des personnes qui travailleront ou<br />

utiliseront l’enérgie solaire photovoltaïque. En terme de normes, le photovoltaïque souffre de devoir<br />

C101<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


épondre à de multiples référentiels, autant électrique, que électromagnétique, environnemental, que de la<br />

construction dans sa nouvelle conception liée à son intégration au cadre bâti.<br />

- d’être l’énergie la plus chère par kWh (tendance confirmée sur encore 2 à 3 décennies à venir),<br />

produisant du courant continu, qui n’est pas ou peu utilisé directement pour les usages spécifiques de<br />

l’habitat (sauf électrisation de site isolé). Les équipements électriques sont en majorité à courant<br />

alternatif (choix lié aux contraintes de transport de l’électricité dans un schéma de production centralisé<br />

de celle-ci), c’est pourquoi la connexion au réseau pour la revente de courant alternatif est la solution à ce<br />

jour la plus rentable, mais peut être pas la plus pertinente en terme d’économie d’énergie. Le<br />

photovoltaïque pour une utilisation locale, est donc tributaire du développement d’équipements en<br />

courant continu à très faible consommation.<br />

- d’être tributaire du développement des onduleurs en terme de qualité de conversion du courant traité <strong>et</strong><br />

réinjecté sur le réseau électrique, qui à terme, dans la perspective d’un déploiement massif de p<strong>et</strong>ites<br />

installations (type individuelles) connectées au réseaux, pourront engendrer des interférences, pouvant<br />

jouer sur la qualité des « services électrico-magnétiques » existants.<br />

- Pour le photovoltaïque de site isolé (comme pour le photovoltaïque sécurisé = connexion réseau +<br />

batterie), le stockage est le maillon faible. La solution est d’allonger la durée de vie des batteries pour la<br />

rendre proche de celle des modules. Le temps de r<strong>et</strong>our énergétique de la batterie est un autre point faible.<br />

Le module rembourse en 2 à 4 ans l’énergie dépensée pour sa fabrication, soit en 1/10 de la durée de vie.<br />

En revanche, le temps de r<strong>et</strong>our des batteries est aussi de 2 à 4 ans, soit équivalent sinon supérieure à la<br />

durée de vie de certaines batteries.<br />

Au Japon<br />

- Malgré un essor rapide des technologies, le photovoltaïque « pèse » encore peu de chose dans le bilan<br />

énergétique national. L’ensemble des modules existant actuellement au Japon produit autant d’énergie<br />

que 30% d’une tranche nucléaire. Ce n’est pas une solution significative pour répondre immédiatement<br />

aux enjeux nationaux.<br />

- Un kilowatt de puissance installée coûte actuellement 670 000 yens. La production annuelle se monte à<br />

environ 1000 kWh/kWc installé. Les compagnies d'électricité paient de 22 à 25 yens par kWh, soit autant<br />

que pour le courant conventionnel. C<strong>et</strong>te somme ne perm<strong>et</strong> de couvrir que la moitié des coûts de<br />

production. Malgré toutes les subventions (de l'Etat <strong>et</strong> de la commune, soit environ 70000 yens/kW), la<br />

période d'amortissement reste de 24 à 27 ans. Le photovoltaïque n'est donc pas rentable pour l'exploitant.<br />

Le coût des installations est trop élevé <strong>et</strong> les tarifs d'injection sont trop bas.<br />

- Dans la mesure où les systèmes PV seront à moyen terme connectés de manière localement concentrée au<br />

réseau électrique, deux difficultés techniques vont freiner le développement des « groupes » de systèmes<br />

PV : les contraintes sur la sortie causée par l’augmentation du voltage, <strong>et</strong> l’impact d’une connexion<br />

concentrée sur les lignes électriques (gestion des charges <strong>et</strong> pollution harmoniques). Des études sont<br />

menées actuellement pour trouver les solutions appropriées à un déploiement du photovoltaïque à très<br />

grande échelle, avec notamment la nécessité de stocker localement l’énergie en batteries.<br />

- Les problèmes non techniques, l’adaptation aux usagers, les limites de fourniture d’énergie qui sont liées<br />

notamment à la météo, à la modification des approches classiques bouleversent tellement les habitudes<br />

que seules des crises, pétrolières par exemple, pourraient accélérer les adaptations nécessaires.<br />

O : Opportunities – Opportunités<br />

- L’apport d’une solution technique pour éviter les pics de demande en électricité <strong>et</strong> diversifier la<br />

production d’électricité face à la croissance des consommations (recherche d’une indépendance<br />

énergétique)<br />

- L’assise d’un savoir faire industriel sans précédent, sur la base d’un investissement en R&D remarquable<br />

- La réunion d’une volonté politique <strong>et</strong> industrielle pour m<strong>et</strong>tre en place tout un secteur d’activité, <strong>et</strong> la<br />

naissance d’un marché (toits photovoltaïques qui pourraient devenir le toit standard à terme), dans la<br />

C102<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


perspective d’un proj<strong>et</strong> national fort, sur fond d’indépendance énergétique <strong>et</strong> d’engagement envers<br />

l’environnement.<br />

- La définition d’une feuille de route des objectifs à réaliser pour les années à venir, <strong>et</strong> des moyens<br />

attribués pour les atteindre (financement par les organismes d’Etat, les industriels, les établissements<br />

financiers…)<br />

- L’ouverture vers une rupture technologique pour le secteur de la Construction, avec l’amorce d’une<br />

nouvelle approche de bâtiments économe en énergie, voire à « consommation nulle » (100% des<br />

consommations couvertes par la production PV) : Concept de plus en plus demandé par les utilisateurs.<br />

- La facilité d’associer une solution photovoltaïque intégrée au concept de maisons préfabriquées<br />

- les opportunités concernent aussi la mise en place de prêts <strong>et</strong> leur remboursement. Les formules sont<br />

variées : banques vertes, coopératives, prépaiement par cartes ou compteurs, <strong>et</strong>c... Les clients peuvent être<br />

propriétaires. Mais une autre formule se développe aussi rapidement : la société de service louant les<br />

matériels.<br />

- La possibilité pour différentes compagnies d’électricité, de se lancer dans des proj<strong>et</strong>s de génération<br />

d’électricité à partir de photovoltaïque : création de nouvelles entreprises de production d’électricité<br />

indépendantes à partie d’ENR.<br />

T : Threats – Menaces<br />

- pas de signalement fort d’un point de vu environnemental (ce qui se passe en Australie)<br />

- ou un signalement trop fort qui ferait l’eff<strong>et</strong> boomerang : l’opportunité de m<strong>et</strong>tre en place des aides<br />

publiques peut être une menace si les objectifs du montage financier d’octroi des subventions, sont à<br />

cause du succès de l’opération, trop rapidement atteints.<br />

- C’est ce qui s’est produit au Japon en 2000 lorsque la NEF a suspendu ces aides face à l’augmentation<br />

subite des demandes (trois fois plus vite que prévu). Le message politique à ainsi fragiliser le milieu<br />

industriel (révision des plans de production, de commercialisation <strong>et</strong> d’investissement !). Victime d’un<br />

succès en grande partie lié à la réactivité des constructeurs de maisons individuels voulant intégrer le PV<br />

dans leur offre commerciale (matériaux de construction pour l’habitat neuf). La menace est d’activer trop<br />

vite des leviers qui feraient varier la cadence de production des modules PV. Ceci aurait un eff<strong>et</strong> direct<br />

sur les coûts.<br />

C.6.6 CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

LES CHANCES DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

La région Rhône Alpes qui concentre une grande partie de l'industrie photovoltaïque nationale apparaît plus que<br />

jamais comme le pôle majeur du photovoltaïque en France avec 38% de la puissance financée. Loin derrière, la<br />

région Languedoc Roussillon s'adjuge la 2 ème place avec 11%. Ces deux régions totalisent à elles seules près de<br />

la moitié de la puissance financée sur l'ensemble de la France continentale. Seules 2 régions, la Haute<br />

Normandie <strong>et</strong> la Lorraine n'ont pas financé de générateurs en 2004. Cependant le déséquilibre territorial est<br />

patent, 87% de la puissance ayant été financée par 8 régions.<br />

En 2003, il s’est installé 5.874 MWc de systèmes photovoltaïques tous secteurs confondus dont :<br />

- 1,957 MWc en sites isolés (résidentiel <strong>et</strong> non résidentiel),<br />

- 1,875 kWc en « connexion réseau » (4.254 MWc en 2004 !).<br />

Ce qui porte la capacité totale opérationnelle installée en France (Métropole, Corse <strong>et</strong> DOM seulement) à<br />

21,073 MWc dont 17,256 MWc de systèmes photovoltaïques autonomes en dehors du réseau électrique <strong>et</strong> 3,817<br />

MWc de systèmes débitant dans le réseau électrique. C<strong>et</strong>te capacité totale installée représente la production<br />

annuelle de 20 GWh d’électricité [5].<br />

C103<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Si l’on voit un p<strong>et</strong>it fléchissement des installations en sites isolés, on remarque une n<strong>et</strong>te progression dans le<br />

domaine du « connecté réseau », qui s’associe souvent au concept d’ « intégration » au bâtiment. Les solutions<br />

techniques sont encore la surimposition en toiture ou l’installation en toiture terrasse, sans réelle intégration à<br />

l’enveloppe du bâtiment, mais la demande se fait de plus en plus pressante dans ce domaine. D’où l’émergence<br />

de produit de construction associant produit traditionnel <strong>et</strong> module photovoltaïque comme la tuile PV-Starl<strong>et</strong><br />

d’IMERYS-TOITURE.<br />

L’industrie des cellules/modules photovoltaïques n’a pas augmenté sa production sur l’année 2003, mais a<br />

travaillé fortement à la réduction des coûts de fabrication en intégrant les résultats des proj<strong>et</strong>s de R&D engagés<br />

jusque là, <strong>et</strong> soutenus en grande partie par les pouvoirs publics (ADEME, CEA, CNRS, Conseils Régionaux).<br />

Les budg<strong>et</strong>s publics d’intervention pour la recherche <strong>et</strong> pour l’ouverture des marchés, a été de 25 millions<br />

d’euros en 2003.<br />

Capacite<br />

Production Totale [Mwc]<br />

Production<br />

Max. [Mwc]<br />

Technologie Cellules Modules Cellule Modules<br />

s<br />

2001 2002 2003 2001 2002 2003<br />

Photowatt Multicristallin 13 17 14 5 8 10 25 20<br />

Free Energy Amorphe - - - 0,5 0,5 0,6 1<br />

Emix Multicristallin Production 2006<br />

Tenesol Multicristallin Production 2007<br />

Total 13 17 14 5,5 8,5 10,6<br />

Le chiffre d’affaire des principales entreprises du secteur, en progression de 18% en 2002 pour 130 millions<br />

d’euros, a encore progressé en 2003 pour atteindre 140 millions d’euros.<br />

On peut estimer que le chiffre d'affaires généré en 2004 par le marché des générateurs photovoltaïques<br />

raccordés au réseau a été de 16,7 M€. Les générateurs photovoltaïques ont été principalement installés dans<br />

l'habitat individuel avec une TVA à 5,5 %. Le prix de vente moyen d'un système HT était d’environ de 7,2 €/W<br />

installé en 2004. Les aides publiques quant à elles se sont établies autour de 4,3 €/W soit 57 % du coût TTC<br />

supporté par le particulier.<br />

On note une augmentation significative de la puissance moyenne du kit photovoltaïque moyen déposé sur une<br />

habitation : de 1 kW en moyenne au début du décollage du marché en 1999 on est passé à 2,3 kW en 2004.<br />

Le marché des bâtiments tertiaires a lui plus de mal à se développer avec environ une trentaine d'installations<br />

financées. Cependant <strong>et</strong> pour la première fois en France, 2 installations de plus de 100 kW ont été financées en<br />

2004. A c<strong>et</strong> égard, la première tranche d'un générateur photovoltaïque de 600 kW pouvant à terme en compter<br />

10 (soit 6 MW) devrait être réalisée en région parisienne en 2005.<br />

Pour les activités de R&D, le programme pluriannuel de l’ADEME (1999-2002) s’est achevé en 2003 pour<br />

évaluation. Le coût des proj<strong>et</strong>s de recherche <strong>et</strong> de développement technologique sur c<strong>et</strong>te période était de 72<br />

Millions d’euros, financé à hauteur de 47 Millions d’euros par l’ADEME. Le résultat de ces investissements se<br />

traduit par la mise en place de deux plate-formes technologiques :<br />

- « RESTAURE » pour le CEA-Genec à Grenoble, pour le développement de nouvelles techniques<br />

industrielles pour la fabrication de cellules PV au silicium cristallin (taille maxi de 20x20cm²)<br />

- CISEL commune à EDF R&D <strong>et</strong> CNRS à Chatou, pour le développement de module à base de<br />

matériaux en couches minces Cu-In-Se (taille maxi de 30x30cm²)<br />

C104<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Pour les activités de soutien financier pour les opérations d’ouverture de marché, l’Agence Nationale de la<br />

Recherche (ANR) 2 dont un des programmes est dédié au solaire photovoltaïque, ainsi que l’Agence de<br />

l’Environnement <strong>et</strong> de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) depuis 1998, dans le cadre de son contrat Etat-<br />

ADEME avec le programme gouvernementale de relance des énergies renouvelables, ont fortement réactivé les<br />

aides à la recherche <strong>et</strong> à l’investissement pour la filière du photovoltaïque.<br />

L’objectif visé sur le marché, est de continuer à installer 1 MWc/an en site isolé (systèmes autonomes en dehors<br />

des réseaux électriques), installations qui sont par ailleurs essentiellement subventionnées par les fonds publics<br />

FACE <strong>et</strong> européens FEDER. Depuis 2002, c<strong>et</strong>te volonté s’est étendue à installer en 5 ans, 20 MWc de systèmes<br />

photovoltaïques intégrés au bâti <strong>et</strong> débitant dans le réseau électrique. C<strong>et</strong>te décision fait suite à l’annonce<br />

officielle du tarif d’achat de 0,15€ le kWh électrique produit par un système photovoltaïque raccordé au réseau<br />

en France métropolitaine <strong>et</strong> 0,30€ le kWh en Corse <strong>et</strong> dans les DOM (publication Mars 2002 – Ministère de<br />

l’Industrie).<br />

C<strong>et</strong>te volonté d’entrainer toujours plus en avant le développement du marché du photovoltaïque se traduit par la<br />

révision du tarif d’achat (publication JO du 26 Juill<strong>et</strong> 2006 – Ministère de l’Industrie) aux conditions énoncées<br />

dans l’arrêté du 10 juill<strong>et</strong> 2006 fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations utilisant<br />

l’énergie radiative du soleil telles que visées au 3o de l’article 2 du décr<strong>et</strong> no 2000-1196 du 6 décembre 2000, à<br />

savoir :<br />

« L’énergie active fournie par le producteur est facturée à l’ach<strong>et</strong>eur sur la base des tarifs T définis ci-dessous.<br />

Ils peuvent inclure une prime à l’intégration au bâti appelée I, applicable lorsque les équipements de<br />

production d’électricité photovoltaïques assurent également une fonction technique ou architecturale<br />

essentielle à l’acte de construction […toitures, ardoises ou tuiles conçues industriellement avec ou sans<br />

supports, brise-soleil, allèges, verrière sans protection arrière, garde-corps de fenêtre, de balcon ou de<br />

terrasse, bardages, mur rideau]<br />

Pour bénéficier de c<strong>et</strong>te prime I, le producteur doit fournir à l’ach<strong>et</strong>eur une attestation sur l’honneur certifiant<br />

la réalisation de l’intégration au bâti des équipements de production d’électricité photovoltaïques. Le<br />

producteur tient c<strong>et</strong>te attestation ainsi que les justificatifs correspondants à la disposition du préf<strong>et</strong> (directeur<br />

régional de l’industrie, de la recherche <strong>et</strong> de l’environnement).<br />

1. En métropole continentale, le tarif applicable à l’énergie active fournie est égal à : T + I, formule dans<br />

laquelle :<br />

T = 30 c€/ kWh (hors TVA) ;<br />

I = 25 c€/kWh.<br />

2. En Corse, dans les départements d’outre-mer <strong>et</strong> dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre-<strong>et</strong>-Miquelon<br />

<strong>et</strong> à Mayotte, le tarif applicable à l’énergie active fournie est égal à : T + I, formule dans laquelle :<br />

T = 40 c€/kWh (hors TVA) ;<br />

I = 15 c€/kWh.<br />

L’arrêté du 7 juill<strong>et</strong> 2006 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production<br />

d’électricité fixe en parallèle les objectif de développement du parc de production électrique, en indiquant la<br />

puissance supplémentaire à m<strong>et</strong>tre en service, par source d’énergie primaire renouvelable, d’ici la date du 31<br />

décembre 2015.<br />

2 En 2005, l’ANR a financé 10 proj<strong>et</strong>s de recherche <strong>et</strong> développement technologique sur de la recherche exploratoire<br />

(cellules organiques/inorganiques), sur des technologies couches minces (CIS <strong>et</strong> Si micorcristallin), sur la filière Silicium<br />

(matériau charge <strong>et</strong> cellules à haut rendement) <strong>et</strong> sur les systèmes. Le montant du financement de l’ANR est de 9.6 M€ sur<br />

3 ans qui s’ajoute à celui de l’ADEME qui était de l’ordre de 2.5 M€. Pour 2006, un financement global ANR/ADEME est<br />

prévu à hauteur de 11.5 à 12 M€. Cela signifie que le financement de la recherche sur le PV s’établira dès 2007 à environ<br />

12 M€ par an <strong>et</strong> il est possible d’envisager plus à l’avenir.<br />

C105<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Ces objectifs de puissance visent à assurer le développement de ces énergies à un rythme compatible avec<br />

l’objectif accepté par la France dans le cadre de la directive 2001/77/CE susvisée que 21 % de la consommation<br />

intérieure brute d’électricité soit d’origine renouvelable à l’horizon 2010.<br />

2010<br />

(MW)<br />

2015 (*)<br />

(MW)<br />

Solaire photovoltaïque 160 500<br />

(*) Les valeurs r<strong>et</strong>enues pour les objectifs 2015 comprennent celles r<strong>et</strong>enues pour 2010<br />

On possède sur le territoire français de fortes compétences en R&D, des industriels, <strong>et</strong> des bureaux d’études<br />

dans le secteur du photovoltaïque. Le « mariage » ave le bâtiment est depuis 2001 attendu, sans réel succès,<br />

faute de marché du photovoltaïque intégré. Faute de produits certifiés aussi pour donner confiance à la maîtrise<br />

d’œuvre afin qu’elle s’approprie la technologie avant de la proposer à la maîtrise d’ouvrage, <strong>et</strong> faute enfin<br />

d’installateurs qualifiés tout simplement.<br />

L’expérience du développement de la tuile PV par Imerys Toiture est riche d’enseignement dans la façon dont il<br />

faut aborder ce « mariage » avec le secteur de la construction. Le processus qui vise à évaluer la Responsabilité,<br />

l’Assurance <strong>et</strong> la Garantie des ouvrages, à travers la procédure d’Avis Technique, n’a pas encore eu de succès<br />

auprès de produits adaptés à l’intégration du photovoltaïque au cadre bâti. Ce manque de produits reconnus fait<br />

défaut au développement de la filière, les attentes des professionnels <strong>et</strong> des Maîtres d’Ouvrage Publics étant<br />

fortes sur ce point. Au Japon, la réussite de ce « mariage » entre bâtiment <strong>et</strong> photovoltaïque a été impulsée par<br />

la volonté des constructeurs de maisons individuelles de proposer un produit photovoltaïque intégré certifié à<br />

leur offre commerciale. Ils ont par la même occasion, su exploité la notion de production électrique<br />

décentralisée assurer par le PV pour développer les concepts de maisons 100% autonomes…<br />

Enfin, le coût est un frein au développement du marché, malgré une bonne presse du photovoltaïque auprès du<br />

grand public (sondage Louis Harris). Les subventions nationales ne sont plus vraiment d’actualité,<br />

contrairement au Japon, remplacées par le crédit d’impôt, <strong>et</strong> le tarif d’achat du kWh produit par le distributeur<br />

d’électricité. Seules les subventions des Régions persistent <strong>et</strong> viennent en complément du crédit d’impôt.<br />

COMPATIBILITE AVEC LE CADRE REGLEMENTAIRE ET NORMATIF FRANÇAIS<br />

En France, l’organisation de la codification technique repose sur le concept de techniques traditionnelles<br />

(définies par les Normes <strong>et</strong> DTU) <strong>et</strong> non-traditionnelles des produits de construction (Avis Techniques,<br />

passeport à l’innovation <strong>et</strong> antichambre des techniques traditionnelles). C<strong>et</strong>te codification fait intervenir les<br />

critères techniques <strong>et</strong> judiciaires suivants, d’éligibilité du produit <strong>et</strong> de sa mise en œuvre : la Responsabilité des<br />

acteurs, la Garantie de l’ouvrage (décennale), <strong>et</strong> l’Assurance.<br />

L’utilisation des modules photovoltaïques dans le bâtiment est rendue aujourd’hui difficile, du fait qu’il n’existe<br />

pas de réglementation spécifique pour la mise en œuvre de capteurs intégrés au cadre bâti. Le module<br />

photovoltaïque n’est donc pas au sens de la réglementation française, considéré comme un produit verrier<br />

reconnu. A ce titre, il ne peut assurer les fonctions de clos <strong>et</strong> de couvert dans les marchés publics<br />

d’établissements pouvant recevoir du public (ERP). Les autres réalisations (marchés privés entre autres),<br />

devront néanmoins suivre les règles existantes en matière de photovoltaïque <strong>et</strong> d’enveloppe du bâtiment.<br />

Ce que l’on peut craindre aujourd’hui des capteurs photovoltaïques standard (avec ou sans cadre), c’est<br />

principalement la durabilité du produit une fois mis en œuvre en intégration. Les premières visites sur sites<br />

du CSTB ont d’ailleurs montré certaines dégradations possibles des capteurs une fois intégrés. L’Avis<br />

Technique à travers une série de tests <strong>et</strong> de calculs, sert à évaluer le produit <strong>et</strong> sa mise en œuvre afin<br />

d’appréhender :<br />

- l’aptitude à l’emploi du produit,<br />

- la sécurité du produit dans l’ouvrage,<br />

- l’habitabilité de l’ouvrage,<br />

C106<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- la durabilité de l’ouvrage,<br />

<strong>et</strong> de justifier auprès de la profession le respect des critères d’éligibilité. Mis à part pour les Etablissements<br />

Recevant du Public où l’Avis Technique revête un caractère obligatoire, l’Avis Technique est pour les autres<br />

réalisations, une démarche qualité volontaire de la part de l’Industriel.<br />

QUELLE DYNAMIQUE D’ACTEURS NECESSAIRE<br />

Il manque aujourd’hui une implication forte des acteurs de la Construction pour la définition de produits<br />

photovoltaïques intégrés au bâtiment, à la vue du schéma développé par le Japon.<br />

On peut dire que tout est aujourd’hui en place <strong>et</strong> dimensionné pour perm<strong>et</strong>tre la réussite du déploiement du<br />

photovoltaïque à grande échelle, <strong>et</strong> la révélation de la filière « photovoltaïque intégré au bâtiment » :<br />

- équipes R&D existantes, avec un savoir faire d’une vingtaine d’années (CEA, CNRS, CSTB -<br />

consortium INES – <strong>et</strong> Universités)<br />

- programmes de financement en R&D importants (AII, Fondation, PREBAT, FCE, Pôles de<br />

Compétitivité Régionaux)<br />

- problèmes techniques <strong>et</strong> juridiques propres au raccordement au réseau résolus,<br />

- politique du tarif d’achat du kWh produit en progression<br />

- procédures d’évaluation <strong>et</strong> de certification des systèmes intégrés validées (GS6 – GS14),<br />

- réglementation RT2005 incitative quant à l’utilisation de modules PV intégrés, vis-à-vis du calcul des<br />

consommations des bâtiments<br />

- …<br />

Tout à l’exception d’une seule composante, que l’on pourrait identifier sous forme d’un nouveau métier :<br />

ingénieur « intégrateur » ou « assembleur ». C<strong>et</strong>te personne possèderait les connaissances <strong>et</strong> compétences sur<br />

les deux « familles » (photovoltaïque <strong>et</strong> bâtiment), afin d’opérer la conception de ces nouveaux systèmes. C’est<br />

peut être là l’occasion pour les acteurs de la Construction d’investir c<strong>et</strong>te position <strong>et</strong> combler leur absence dans<br />

ce domaine.<br />

Mais gageons que les nouvelles orientations sur l’environnement <strong>et</strong> son vol<strong>et</strong> énergie, les exigences envers<br />

l’affichage des consommations du parc immobilier, <strong>et</strong> les objectifs futurs de bâtiments facteur 4 <strong>et</strong> bâtiment à<br />

énergie positive, fassent réagir la profession.<br />

DISPONIBILITE EN FRANCE DES TECHNIQUES CONCERNEES ET DES COMPETENCES DE<br />

POSE<br />

Le frein au développement du photovoltaïque pour son intégration au bâtiment est aujourd’hui lié à la double<br />

compétence que l’installateur doit avoir pour la mise en œuvre des modules. A la fois couvreur/façadier <strong>et</strong><br />

électricien, le photovoltaïque recouvrant deux lots dans le cahier des charges de la Construction. Cela pose la<br />

difficulté de savoir qui intervient, comment il intervient vis-à-vis du produit fournit sur le chantier, <strong>et</strong> qui en est<br />

responsable tout au long du processus de son intégration, connexion au réseau compris. A ce jour, seuls<br />

quelques Bureaux d’Etudes compétents dans le domaine du photovoltaïque en assurent la mise en œuvre<br />

(APEX BP Solar, TENESOL, SUNWATT, pour ne citer que les plus importants). Un effort important reste<br />

donc à faire pour instaurer une filière professionnelle.<br />

QUELS TYPES D’INCITATIONS ENVISAGER<br />

Réglementation Technique<br />

- Normes <strong>et</strong> certification : la partie électrique des installations photovoltaïques est soumise de longue<br />

date à des normes internationales bien établies (normes IEC <strong>et</strong> NF) qui sont parfaitement assimilées par<br />

C107<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


les industriels <strong>et</strong> les installateurs. Par contre l’interface avec la partie bâtiment pose encore un grand<br />

nombre de problèmes, notamment en ce qui concerne la garantie décennale, les Avis Techniques<br />

(CSTB) <strong>et</strong> la réglementation des ERP (Établissements Recevant du Public). il faut considérer que<br />

c<strong>et</strong>te question est prioritaire <strong>et</strong> doit faire l’obj<strong>et</strong> d’une volonté de la part des industriels à innover,<br />

s’ils veulent éviter de se trouver dans une impasse à court terme. Le contexte normatif est codifié<br />

dans le bâtiment, les outils sont disponibles pour les aider à innover, <strong>et</strong> pour certifier leurs produits.<br />

- Raccordement au réseau : après plusieurs années de concertation entre EDF <strong>et</strong> les représentants des<br />

producteurs, les normes <strong>et</strong> les procédures d’accès au réseau applicables aux installations inférieures à 36<br />

kVA peuvent être considérées comme acceptables dans le contexte législatif <strong>et</strong> réglementaire français,<br />

même si elles sont encore très lourdes en comparaison des meilleures pratiques européennes. Rien n’est<br />

encore réglé en revanche pour les installations comprises entre 36 <strong>et</strong> 250 kVA, la question étant de<br />

savoir si ce sont les normes de la HTA qui s’appliquent ou au contraire s’il est possible d’étendre celles<br />

pour les moins de 36 kVA. Un groupe de concertation SER/EDF/Hespul s’est saisi de la question.<br />

- Responsabilité civile vis-à-vis du réseau : la concertation avec les compagnies d’assurance<br />

mutualistes initiée par Hespul, le SER <strong>et</strong> l’organisation de consommateurs CLCV a abouti positivement<br />

avec l’inclusion sans frais de ce risque considéré comme négligeable dans les contrats RC classiques.<br />

C<strong>et</strong>te avancée devrait être logiquement étendue aux compagnies d’assurance privées.<br />

- Réglementation thermique du bâtiment : le système de calcul par points des performances<br />

énergétiques des bâtiments qui devrait être mis en place prochainement dans le cadre de la RT 2005 est<br />

très incitatif aux installations solaires thermiques dans la construction neuve. Son « durcissement »<br />

prévu pour la RT 2010 <strong>et</strong> les suivantes devrait conduire au même résultat pour le photovoltaïque. Ceci<br />

représente pour le SER une avancée majeure qui, conjuguée aux objectifs attendus pour le<br />

photovoltaïque au sein de la PPI en cours de préparation <strong>et</strong> aux nouveaux tarifs d’achat annoncés en<br />

octobre 2005, devrait offrir un cadre propice à un réel décollage de la filière.<br />

- Bilan environnemental <strong>et</strong> énergétique du photovoltaïque : c<strong>et</strong>te question fait régulièrement l’obj<strong>et</strong><br />

d’interrogations <strong>et</strong> souvent de réponses péremptoires infondées de l’ordre de la rumeur (par exemple<br />

que le temps de r<strong>et</strong>our énergétique du photovoltaïque serait infini…). Dans le but de m<strong>et</strong>tre fin à ce type<br />

de désinformation, Hespul a conduit dans le cadre de sa participation à la « Tâche 10 » du programme<br />

PVPS de l’AIE une étude documentaire exhaustive au niveau mondial portant d’une part sur le temps<br />

de r<strong>et</strong>our énergétique d’autre part sur la quantité de CO 2 <strong>et</strong> de déch<strong>et</strong>s nucléaires évitée par kWh produit<br />

en fonction du lieu (41 villes dans 26 pays de l’OCDE étudiées). Une présentation sommaire des<br />

résultats : entre 1,5 <strong>et</strong> 3,5 ans de temps de r<strong>et</strong>our énergétique pour un système compl<strong>et</strong> en toiture, entre<br />

2,7 <strong>et</strong> 4,7 en façade (en attente de publication après validation de l’AIE).<br />

Fiscalité, Financement, Soutien des Collectivités Territoriales<br />

- Arrêté tarifaire : le SER, l’ADEME <strong>et</strong> Hespul ont formulé leur analyse <strong>et</strong> leurs propositions lors de la<br />

réunion du 15 décembre 2005 à la DIDEME consacrée à la préparation du nouvel arrêté tarifaire suite à<br />

l’annonce d’une augmentation substantielle du tarif photovoltaïque par le Premier Ministre en octobre<br />

2005. La publication de l’arrêté, conformément aux termes de l’article 32 de la loi POPE du 13 juill<strong>et</strong><br />

2005, a été rendue le 26 Juill<strong>et</strong> 2006, annonçant un tarif d’achat de l’électricité de 30c€/kWh en<br />

métropole continentale (40c€/kWh Corse, DOM, Départements Collectivité Territoriale), <strong>et</strong> la mise en<br />

place d’une prime supplémentaire de 25c€/kWh en métropole continentale (15c€/kWh Corse, DOM,<br />

Départements Collectivité Territoriale), dès lors que les modules photovoltaïques s’intègrent au cadre<br />

bâti, <strong>et</strong> assurent une fonction technique <strong>et</strong>/ou architecturale.<br />

- Crédit d’impôt pour les particuliers : le passage à 50% du coût du matériel depuis le 1 er janvier 2006<br />

laisse entier le problème de la reprise des subventions à l’investissement des collectivités locales. Suite<br />

à une demande écrite, Hespul attend de la Direction de la Législation Financière du Ministère des<br />

Finances la confirmation que les aides au fonctionnement telles que celle mise en œuvre par la Région<br />

Rhône-Alpes ne sont pas soumises à c<strong>et</strong>te reprise.<br />

C108<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Fiscalité : la question récurrente de la fiscalité applicable aux rec<strong>et</strong>tes de la vente d’électricité sous le<br />

régime de l’obligation d’achat, que ce soit pour les particuliers (BIC) ou les entreprises (IS, TP, …) a<br />

fait l’obj<strong>et</strong> de questions écrites posées par la SER <strong>et</strong> par Hespul à la DLF, en attente de réponse.<br />

- Suivi du marché : c<strong>et</strong>te question est devenue d’autant plus urgente à traiter que l’arrêt total de l’apport<br />

de subventions à l’investissement par l’ADEME suite à l’augmentation du crédit d’impôt <strong>et</strong> des tarifs<br />

d’achat élimine de facto une source d’information unique, fiable <strong>et</strong> facile à mobiliser à travers une<br />

enquête annuelle auprès des Délégations Régionales. Ce problème existe également dans de nombreux<br />

pays européens, à commencer par l’Allemagne où les chiffres d’installations réalisées en 2004 varient<br />

de 400 à … 760 MWc ! L’hypothèse de travail formulée par l’ADEME au sein du groupe de travail<br />

européen d’un « numéro unique d’identification » qui serait attribué à chaque contrat d’accès au réseau<br />

<strong>et</strong> faciliterait la consolidation des bases de données entre opérateurs de réseaux est exposée, mais elle<br />

soulève de nombreuses questions qui devront être examinées lors de prochains travaux.<br />

Initiatives Privées<br />

Des efforts sont déjà consentis dans ce domaine, pour financer des opérations ENR auprès des particuliers. Il<br />

faudrait à ce titre aider à plus communiquer sur les produits existants, pas très connu même de la filière<br />

bancaire.<br />

L’avenir du photovoltaïque<br />

(Extrait des décisions du core-groupe français du proj<strong>et</strong> européen PV Policy, piloté par l’ADEME)<br />

1) Le coût du kWh photovoltaïque doit être comparé non pas au coût de production de l'électricité dite<br />

"classique" mais au prix de l'électricité payé par les particuliers car la production d’électricité<br />

photovoltaïque est située au plus près du point de consommation.<br />

2) La baisse observée depuis plusieurs dizaines d’années des coûts de production des <strong>composants</strong><br />

photovoltaïques stricto sensu <strong>et</strong> des organes périphériques nécessaires à leur mise en œuvre en tant que<br />

moyen de production d’électricité est liée à une courbe d’apprentissage tout à fait classique dans le<br />

domaine industriel.<br />

3) L'intersection de la courbe de baisse du coût de l'électricité d'origine photovoltaïque (qui est<br />

directement proportionnelle à c<strong>et</strong>te courbe d’apprentissage) avec celle de l’augmentation tendancielle<br />

des prix de vente de l’électricité au consommateur final conduira d’ici 10 ans à la compétitivité directe<br />

de l’électricité photovoltaïque avec ses concurrentes du marché sur les besoins de pointe <strong>et</strong> d'ici une<br />

vingtaine d'année sur les besoins de base.<br />

4) Ce croisement des courbes qui pourrait apparaître dès 2010-2012 dans des pays cumulant un fort<br />

ensoleillement <strong>et</strong> un prix élevé de l’électricité vendue au consommateur final comme la Californie, le<br />

Japon ou le Sud de l’Italie, devrait être effectif dans les DOM entre 2015 <strong>et</strong> 2020, puis en France<br />

métropolitaine entre 2020 <strong>et</strong> 2030.<br />

5) L’élément photovoltaïque doit devenir un matériau de construction qui produit de l'électricité. Le milieu<br />

du bâtiment doit s'approprier c<strong>et</strong>te technologie <strong>et</strong> la banaliser. Le photovoltaïque s'inscrit de plus en<br />

droite ligne de l'objectif du plan Facteur 4 qui vise à diviser par 4 à horizon 2050 les émissions de CO 2<br />

du secteur du bâtiment.<br />

6) Dès lors que c<strong>et</strong>te vision est admise <strong>et</strong> partagée, il revient à tous les acteurs directs ou indirects, publics<br />

<strong>et</strong> privés, de la filière photovoltaïque, de m<strong>et</strong>tre en œuvre, chacun dans son domaine de compétence, les<br />

moyens nécessaires pour que la France, qui bénéficie d’atouts liés à son potentiel d'ensoleillement <strong>et</strong> de<br />

savoir-faire liés à son histoire puisse en r<strong>et</strong>irer le plus grand bénéfice en termes environnementaux,<br />

énergétiques, économiques, sociaux <strong>et</strong> stratégiques.<br />

C109<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7) C<strong>et</strong>te contribution de la France à l’avènement du photovoltaïque doit s’inscrire dans une perspective<br />

européenne avec la volonté de maintenir <strong>et</strong> de renforcer autant que faire se peut la position de<br />

l’industrie européenne par rapport à une concurrence qui se développera en tout état de cause à l’échelle<br />

mondiale.<br />

C110<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


REFERENCES<br />

[1] UESAKA S. – PV Roadmap 2030 in Japan, ADEME NEDO Joint Workshop, 30th November 2005,<br />

Paris<br />

[2] PROTIN L. <strong>et</strong> ASTIER S. - Convertisseurs photovoltaïques - Techniques de l’Ingénieur, Traité Génie<br />

Electrique D 3 360, pp. 19<br />

[3] JAUSSAUD C., JOLY J.P., MILLION A., NUNZI J.M. - Les modules solaires photovoltaïques : du<br />

silicium cristallin aux couches minces, CLEF CEA N°44, Septembre 2001, pp. 27-30<br />

[4] AYOUB J., DIGNARD-BAILEY L., FILION A. - Photovoltaics for buildings : opportunities for<br />

Canada - A Discussion Paper, Report # CEDRL-2000-72 (TR), CANMET Energy Diversification<br />

Research Laboratory, Natural Resources Canada, Varennes, Québec, Canada, November 2000, pp. 56<br />

(plus annexes)<br />

[5] JUQUOIS F. – Marché du solaire photovoltaïque en France 1992-2004, ADEME / Département<br />

Énergies renouvelables, Mars 2005, pp. 16<br />

[6] TAKIGAWA K. - Photovoltaïque au Japon : Au Pays du Soleil levant, Energies renouvelables, Janvier<br />

2006, pp. 28-32<br />

[7] GEORGEL O. - Energie photovoltaïque au Japon, Dépêche, Ambassade de France au Japon - Service<br />

pour la Science <strong>et</strong> la Technologie, Juill<strong>et</strong> 2005, pp. 33<br />

[8] STRASSER F. - Le Japon, leader mondial de l’énergie photovoltaïque, Technologies Internationales,<br />

Février 2006, n°121.<br />

[9] NEDO - Overview of Japan's PV Roadmap 2030 (PV2030), Juin 2004. pp. 13<br />

Disponible sur intern<strong>et</strong> : http://www.nedo.go.jp/english/archives/161027/161027.html<br />

[10] Agence Internationale de l’Energie – Photovoltaic Power Systems Programme.<br />

Japan country information.<br />

Disponible sur intern<strong>et</strong> : http://www.iea-pvps.org/<br />

C111<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C6 - LES SYSTÉMES SOLAIRES<br />

COMBINÉS<br />

Auteurs : Dominique Caccavelli (dominique.caccavelli@cstb.fr)<br />

<strong>et</strong> Nadine Roudil (nadine.roudil@cstb.fr)<br />

Expert : Jean-Christophe Hadorn (Ecole Polytechnique<br />

Fédérale de Lausanne - Suisse)<br />

C112 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


SOMMAIRE<br />

1. INTRODUCTION ..................................................................................................................................115<br />

2. ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITE, DYNAMIQUE D'ACTEURS ...............................................116<br />

2.1 Contexte national <strong>et</strong> local...............................................................................................................116<br />

2.2 Antériorités <strong>et</strong> origine de l'innovation .............................................................................................120<br />

2.3 Dynamique des acteurs .................................................................................................................120<br />

3. ETAPE 2 : CONTENU DE L'INNOVATION.........................................................................................121<br />

3.1 Caractéristiques des systèmes solaires combinés en Europe ......................................................121<br />

3.1.1 La boucle solaire <strong>et</strong> son echangeur.....................................................................................122<br />

3.1.2 Le ballon ou les ballons .......................................................................................................123<br />

3.1.3 La préparation de l’eau chaude sanitaire ............................................................................123<br />

3.1.4 L’appoint ..............................................................................................................................124<br />

3.1.5 La régulation ........................................................................................................................124<br />

3.2 Dimensions.....................................................................................................................................124<br />

3.3 Différents systèmes solaires combinés..........................................................................................125<br />

3.3.1 Les systèmes Combinés a appoint externe.........................................................................125<br />

3.3.2 Les systèmes Combinés a appoint integre dans le ballon ..................................................125<br />

3.3.3 Les planchers solaires directs .............................................................................................126<br />

3.4 Les évolutions en cours .................................................................................................................127<br />

3.5 Horizon temporel............................................................................................................................127<br />

3.6 Champ d'application.......................................................................................................................128<br />

3.6.1 Systèmes solaires combinés standardises..........................................................................128<br />

3.6.2 Systèmes Combinés sur mesure.........................................................................................128<br />

3.6.3 PSD .................................................................................................................................128<br />

3.7 Impacts...........................................................................................................................................128<br />

4. ETAPE 3 : MISE EN ŒUVRE ..............................................................................................................129<br />

4.1 Fiabilité de la mise en œuvre sur chantier.....................................................................................129<br />

4.2 Spécificité de mise en œuvre.........................................................................................................129<br />

4.3 Modalités de gestion, d'exploitation <strong>et</strong> de maintenance ................................................................130<br />

4.4 Incitations réglementaire, fiscale, modalités de financement ........................................................130<br />

4.4.1 Allemagne ............................................................................................................................130<br />

4.4.2 Suisse .................................................................................................................................131<br />

4.4.3 Pays-Bas..............................................................................................................................132<br />

4.4.4 Autriche................................................................................................................................132<br />

5. ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS DANS LE PAYS CONCERNE ...................................133<br />

5.1 Les performances ..........................................................................................................................133<br />

5.1.1 Energie.................................................................................................................................133<br />

5.1.2 Confort thermique <strong>et</strong> acoustique..........................................................................................134<br />

5.1.3 Sanitaire...............................................................................................................................134<br />

5.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en œuvre .....................................134<br />

5.2 Les coûts réels ...............................................................................................................................135<br />

5.2.1 Coût Initial - Investissement.................................................................................................135<br />

5.2.2 Coût Opérationnel - Exploitation - Maintenance..................................................................135<br />

5.2.3 Le vécu des utilisateurs .......................................................................................................136<br />

5.3 Vitesse de diffusion dans le pays...................................................................................................136<br />

5.3.1 Allemagne ............................................................................................................................136<br />

5.3.2 Suisse .................................................................................................................................136<br />

5.3.3 Autriche................................................................................................................................136<br />

5.3.4 Pays-Bas..............................................................................................................................136<br />

5.3.5 Actions de diffusion..............................................................................................................137<br />

6. ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES QUATRE<br />

DIMENSIONS ETUDIEES ....................................................................................................................138<br />

6.1 Points forts, points faibles de l'innovation (méthode SWOT).........................................................138<br />

6.1.1 S : Strength - Forces............................................................................................................138<br />

6.1.2 W : Weakness : Faiblesses .................................................................................................138<br />

6.1.3 O : Opportunities - Opportunités..........................................................................................139<br />

6.1.4 T : Threats - Menaces..........................................................................................................139<br />

6.2 Points singuliers au contexte du pays............................................................................................140<br />

7. ETAPE 6 : CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE ....................................................140<br />

7.1 Les chances de la transposition en France ...................................................................................140<br />

7.2 Compatibilité avec le cadre réglementaire <strong>et</strong> normatif français.....................................................142<br />

C113<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7.3 Quelle dynamique d'acteurs nécessaire ........................................................................................142<br />

7.4 Disponibilité en France des compétences de pose. ......................................................................145<br />

7.5 Quels types d'incitations envisager................................................................................................145<br />

7.5.1 Réglementation technique ...................................................................................................145<br />

7.5.2 Fiscalité, Financement, Soutien des Collectivités locales ...................................................145<br />

ANNEXE ...................................................................................................................................................148<br />

Références...........................................................................................................................................148<br />

Sites intern<strong>et</strong> des organismes de recherche ou assimilés...............................................................148<br />

Sites intern<strong>et</strong> de constructeurs de SSC...........................................................................................149<br />

C114<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1. INTRODUCTION<br />

L'obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te étude est l’exposé du développement, l'évaluation, la capitalisation de l’expérience<br />

européenne <strong>et</strong> l'analyse des conditions de transposition en France des systèmes solaires thermiques<br />

combinés. Les systèmes combinés sont des systèmes solaires thermiques perm<strong>et</strong>tant de satisfaire les<br />

besoins, ou une part de ceux-ci plus précisément, en eau chaude sanitaire (ECS) <strong>et</strong> en chauffage. Les<br />

systèmes considérés ici sont :<br />

• Les systèmes solaires combinés à ballon(s) de stockage. Le principe consiste à stocker l’énergie produite<br />

par les capteurs solaires dans un ou plusieurs ballons puis à injecter c<strong>et</strong>te énergie dans des radiateurs ou<br />

des planchers chauffants en fonction des besoins.<br />

• Les systèmes solaires combinés de type plancher solaire direct. Le principe consiste à injecter directement<br />

dans une dalle un liquide chauffé par les capteurs solaires. C<strong>et</strong>te dalle sert à la fois d'ém<strong>et</strong>teur de chaleur<br />

basse température <strong>et</strong> de stockage.<br />

Le champ de l'étude a été limité aux pays dans lesquels des produits répondant à c<strong>et</strong>te définition existent, à<br />

savoir principalement l'Allemagne, l’Autriche, la Suisse <strong>et</strong> la France. Les Pays-Bas ont également un marché<br />

qui se développe <strong>et</strong> seront abordés.<br />

Ces pays sont ceux où la technique des systèmes solaires combinés parfois dénommés<br />

"combisystèmes" (terme non utilisé dans ce rapport) <strong>et</strong> en abrégé "SSC", s’est développée de telle sorte<br />

que le marché reconnaît le système comme une offre identifiée, donc plus facile à appréhender.<br />

En 2005, la surface des capteurs solaires installés en Europe était d’environ 18 millions de m 2<br />

(7 millions de m 2 pour les SSC). Si l’objectif fixé par la Commission Européenne de 100 millions de m 2 de<br />

capteur en 2010 semble hors d’atteinte, on peut espérer atteindre à c<strong>et</strong>te date les 60 millions de m 2 de<br />

capteurs dont 20 millions de m 2 pour les seuls SSC. A titre d’exemple, en Autriche 50 % des surfaces de<br />

capteur solaire installées par an sont intégrées dans des SSC.<br />

100<br />

m illion square m <strong>et</strong>res<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

Total collector area<br />

Share of combisystems<br />

10<br />

0<br />

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Figure 1.1 - Prédiction de la surface de capteurs utilisés<br />

pour les systèmes solaires <strong>et</strong> pour les SSC en Europe [1]<br />

C115<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2. ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITE, DYNAMIQUE D'ACTEURS<br />

2.1 CONTEXTE NATIONAL ET LOCAL<br />

Allemagne<br />

Le gouvernement fédéral s'est fixé pour objectif d'assurer un approvisionnement en énergie sûr, rentable <strong>et</strong><br />

respectueux de l'environnement. Comme pour tous les pays, cela ne peut se faire hors du contexte<br />

international. La production nationale de sources d'énergie est loin de couvrir les besoins allemands en<br />

énergie.<br />

L'Allemagne est largement tributaire de l'importation de sources d'énergie. Des sources d'énergie<br />

diversifiées faisant largement appel aux EnR <strong>et</strong> la réduction des besoins en énergie grâce à une utilisation<br />

économe <strong>et</strong> rationnelle de l'énergie contribuent à sécuriser l'approvisionnement.<br />

Figure 2.1 - L’Allemagne domine le marché européen en terme de flux annuel de m 2 installés avec plus de<br />

800'000 m 2 prévus pour 2006 [DENA : http://www.deutsche-energie-agentur.de/page/index.php?dena]<br />

Jusqu’alors, le marché du solaire thermique allemand n’était dominé que par des installations de production<br />

d’eau chaude sanitaire. En raison de l’augmentation radicale des coûts de chauffage <strong>et</strong> grâce au soutien<br />

particulier du gouvernement fédéral allemand, la part des installations apportant aussi un complément au<br />

système de chauffage des locaux en période de chauffage a n<strong>et</strong>tement augmenté. Plus de 40 % des<br />

capteurs solaires nouvellement installés en Allemagne depuis 2005 le sont dans les SSC, avec une surface<br />

moyenne d’installation de 11 m 2 qui tend à augmenter.<br />

Surface<br />

De capteurs aidés<br />

Tubes sous<br />

vide<br />

Capteurs<br />

plans<br />

Total<br />

Part SSC<br />

Taille<br />

moyenne<br />

d’installation<br />

2002 61.821 m² 462.238 m² 524.059 m² 8,9 m²<br />

2003 153.628 m² 1.352.600 m² 1.506.228 m² 9,9 m²<br />

2004 79.662 m² 735.219 m² 814.881 m² 9,7 m²<br />

2005 137.702 m² 1.370.539 m² 1.508.241 m² 39% 10,1 m²<br />

2006* 134.314 m² 1.205.746 m² 1.340.060 m² 41% 11,1 m²<br />

* données disponibles jusqu’en juill<strong>et</strong> 2006 seulement.<br />

Tableau 2.1 – Allemagne : types de capteurs installés <strong>et</strong> part de marchés des SSC [BAFA]<br />

C116<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Suisse<br />

L'énergie hydraulique constitue la seule source d'énergie nationale en Suisse avec la biomasse qui n’est pas<br />

suffisamment développée (1/3 de la ressource est utilisée seulement).<br />

Avec la loi sur le CO 2 du 1 er mai 2000, la Suisse s'impose des objectifs contraignants pour réduire les<br />

émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre. C<strong>et</strong>te réduction doit avant tout résulter de mesures librement consenties<br />

par les entreprises <strong>et</strong> les particuliers <strong>et</strong> de mesures de politique énergétique, mais aussi de l'action politique<br />

dans le domaine de l'environnement, des transports <strong>et</strong> des finances.<br />

En 2001, le Conseil fédéral se fondait sur les lois sur l'énergie <strong>et</strong> sur le CO 2 pour lancer le programme<br />

Suisse Energie. Au moyen de mesures librement consenties par l'économie (conventions) <strong>et</strong> de campagnes<br />

d'information, Suisse Energie doit contribuer à atteindre les objectifs énergétiques <strong>et</strong> climatiques de la<br />

Suisse : réduire, d'ici 2010, la consommation d'énergies fossiles <strong>et</strong> les émissions de CO 2 de 10 % par<br />

rapport à leur niveau de 1990 ; limiter la progression de la demande d'électricité à 5 % au maximum d'ici<br />

2010 ; maintenir au niveau actuel l'apport de la force hydraulique à la production de courant même lors de<br />

l'ouverture du marché de l'électricité ; accroître la quote-part des autres énergies renouvelables de 1 % dans<br />

la production de courant <strong>et</strong> de 3 % dans la production de chaleur.<br />

En matière d’EnR, c’est la PAC géothermique sur sonde verticale qui se développe très fortement depuis 10<br />

ans, grâce à une promotion forte par les électriciens, des tarifs électriques attirants <strong>et</strong> aussi un effort<br />

constant de recherche <strong>et</strong> développement dans les sondes <strong>et</strong> les pompes à chaleur depuis 20 ans. La Suisse<br />

a 18 axes de recherche en énergie <strong>et</strong> une constance dans la façon de les gérer depuis 1979<br />

(voir http://www.bfe.admin.ch/index.html?lang=fr).<br />

Le marché du solaire thermique connaît une stagnation depuis 1999. Les mesures incitatives ont diminué <strong>et</strong><br />

le gouvernement fédéral a connu des problèmes budgétaires importants. Les cantons ont relayé quelques<br />

aides mais au total l’incitation est faible. Et les campagnes en faveur du solaire sont le fait des associations<br />

<strong>et</strong> de l’industrie, aux moyens fort limités.<br />

Figure 2.2 - Suisse : développement du marché des capteurs solaires plans de 1990 à 2005 [2]<br />

La typologie des installations en Suisse montre que les SSC en maison individuelle représentent 22.6 % des<br />

ventes en 2005 (644 installations), contre 37.4 % pour l’eau chaude sanitaire auxquels s’ajoutent<br />

28.6 % pour l’eau chaude sanitaire en collectif. Les SSC dans les bâtiments collectifs sont moins répandus<br />

(5 %, 76 installations).<br />

La surface de capteur solaire des installations d’eau chaude sanitaire est inférieure à 10 m 2 , alors que pour<br />

les SSC c<strong>et</strong>te surface est le plus souvent comprise entre 11 <strong>et</strong> 20 m 2 .<br />

C117<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Autriche<br />

En Autriche, les fossiles dominent avec 57 % le marché de la chaleur, mais le bois compte déjà pour<br />

25 % de la couverture de la chaleur.<br />

En 2005, environ 681’500 m 2 de capteur solaire ont été produits (2004 : 500 200 m 2 ), environ 96,6 % de<br />

capteurs plans vitrés (658 010 m 2 ), 0,8 % de capteur à tube sous vide (5 400 m 2 ) <strong>et</strong> 2,6 % d'absorbeurs<br />

pour piscine (18 100 m 2 ).<br />

Figure 2.3 - Autriche : développement du solaire thermique entre 1975 <strong>et</strong> 2005 [3]<br />

L’Autriche s’est classée en 2005 en quatrième position mondiale en terme de m 2 de capteurs solaires<br />

thermiques installés par habitant, derrière Chypre, Israël <strong>et</strong> la Grèce. Ce qui est à noter est que ces trois<br />

derniers pays ont commencé l’installation de chauffe-eau solaires, principalement <strong>et</strong> presque exclusivement<br />

à thermosiphon dans les années soixante. L’Autriche a démarré son programme solaire<br />

20 ans plus tard <strong>et</strong> est en passe de devenir n° 1 mondial du solaire thermique par habitant avec des<br />

installations modernes <strong>et</strong> performantes.<br />

En 2005, l’Autriche a réalisé 23 000 installations solaires en maison individuelle (96 % du marché) pour 238<br />

000 m 2 de capteurs. La taille moyenne des installations est donc de 10 m 2 . 35 % des installations solaires<br />

sont des SSC (le reste sont des chauffe-eau), ce qui fait environ 10 000 SSC installés par an.<br />

Plus de 200 000 ménages utilisent le soleil pour l'eau chaude <strong>et</strong> le chauffage des locaux. La part des SSC<br />

augmente (2004 : 30 %, 2005 : 35 %). La tendance à s’équiper d’un SSC lors d’une rénovation est<br />

grandissante (2004 : en ancien 25 %, 2005: 40 %).<br />

Les facteurs qui ont permis le développement du marché du solaire thermique <strong>et</strong> des SSC en Autriche sont :<br />

1. une volonté politique forte dès 1990 renouvelée en 2000 (campagne type solar na klar),<br />

2. une professionnalisation de la distribution des installations <strong>et</strong> des <strong>composants</strong> solaires,<br />

3. la stabilité des aides fédérales,<br />

4. une crédibilité dans les installations solaires, r<strong>et</strong>rouvée après la perte de confiance en 1984 grâce aux<br />

efforts de certification <strong>et</strong> de normalisation,<br />

5. le développement de groupements d’auto constructeurs qui ont su redonner au marché c<strong>et</strong>te confiance.<br />

Des cours <strong>et</strong> des relais ont été organisés dans tout le pays avec le soutien du Ministère de<br />

l’environnement <strong>et</strong> de la famille. A l’origine le premier grand groupe était en Styrie en 1984, <strong>et</strong> donnera<br />

naissance au bureau AEE Intec qui a donné assistance <strong>et</strong> conseil durant 20 ans au point de devenir le<br />

plus grand bureau d’études en énergies renouvelables d’Autriche,<br />

C118<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


6. des travaux de réduction des coûts par l’industrialisation, qui ont abouti au n° 1 du fabricant de capteur<br />

en Europe (GreenOneTec) <strong>et</strong> aux systèmes combinés tout en un qui ont eu raison de la vague des<br />

systèmes en auto construction des années 1984-1997 (tout de même 400 000 m 2 en auto construction<br />

ont été installés !),<br />

7. l’installateur a été placé par les fabricants de systèmes au centre du dispositif client, <strong>et</strong> le solaire a été<br />

promu comme image positive pour l’installateur,<br />

8. des mesures pour donner confiance aux clients : calcul de la part solaire de "son" installation, garantie<br />

sur chaque composant <strong>et</strong> sur le total, contrôle lors de la réception de l’installation.<br />

9. Les coûts supportables pour une famille motivée construisant ou possédant déjà une villa.<br />

Une installation typique de SSC en Autriche coûte entre 7 500 à 8 500 € TTC (avec capteurs intégrés dans<br />

le toit).<br />

Le réseau d’installateurs connaissant le solaire est dense. La tendance récente en Autriche comme au<br />

Danemark d’ailleurs est au montage de blocs de capteurs de 6 ou 12 m 2 en une fois avec une grue, pour<br />

réduire les temps <strong>et</strong> les coûts.<br />

Les fabricants de capteurs proposent entre 5 <strong>et</strong> 10 ans de garantie. La plupart des capteurs sont de qualité<br />

semblable en termes de performance, mais sans doute, comme en Suisse, pas en termes de durabilité.<br />

Les bureaux d’étude doivent depuis 2002 donner une garantie de 3 ans sur les installations faites dès la<br />

mise en service.<br />

En conclusion, l’Autriche où toutes les provinces octroient des aides au solaire via le mécanisme des<br />

hypothèques est un p<strong>et</strong>it pays fortement orienté vers l’avenir solaire <strong>et</strong> ses exportations le prouvent.<br />

Pays-Bas<br />

L’économie énergétique des bâtiments aux Pays-Bas est archi-dominée par le gaz naturel. Ce qui est un<br />

avantage pour le solaire, car :<br />

- il n’y a pas de coût pour l’usager qui soit lié au stockage de l’énergie d’appoint (pas de ballon),<br />

- les puissances instantanées peuvent être élevées <strong>et</strong> sont peu taxées, de sorte que :<br />

o l’on peut éviter de stocker l’énergie fossile sous forme de chaleur, comme c’est le cas avec du mazout<br />

ou du bois travaillant sur le ballon de stockage dans nombre de SSC,<br />

o l’on peut m<strong>et</strong>tre solaire <strong>et</strong> gaz en série, réservant ainsi le ballon solaire au solaire, sans le "partager".<br />

En 1997, le gouvernement a lancé un programme de 4 ans d’aides diverses en collaboration avec l’industrie<br />

solaire hollandaise pour atteindre 400 000 chauffe-eau en 2010. L’objectif ne sera pas atteint (estimation<br />

2005 : 50 000 chauffe-eau installés).<br />

Pionniers au début des années 90 <strong>et</strong> malgré la relance du programme 1996-2000, les Pays-Bas ont marqué<br />

le pas dans le développement du solaire thermique, principalement du fait des changements de<br />

gouvernement <strong>et</strong> de la non continuité des aides.<br />

A la fin 2005, les Pays-Bas comptaient 305 000 m 2 de capteurs vitrés installés. Durant les 3 dernières<br />

années, le rythme d’installation s’est ralenti [ESTIF].<br />

On estime à 10 la part de nouvelles maisons qui s’équipent en 2006 de solaire aux Pays-Bas, <strong>et</strong> dans la<br />

majorité des cas il s’agit de SSC de p<strong>et</strong>ites dimensions avec appoint gaz intégré. Le nombre de nouvelles<br />

maisons est cependant faible comme dans tous les pays d’Europe de l’Ouest, le renouvellement du parc se<br />

faisant sur 100 ans environ.<br />

C119<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2.2 ANTERIORITES ET ORIGINE DE L'INNOVATION<br />

Produire de façon combinée de l’eau chaude sanitaire <strong>et</strong> du chauffage par le solaire est une idée qui<br />

remonte aux années 1970 aux USA, notamment dans les Rocheuses où le climat est froid mais ensoleillé<br />

(Maison Löf, Baer, Balcomb,…).<br />

Les SSC conçus de façon plus industrialisée datent des années 1990-95 environ <strong>et</strong> résultent :<br />

- des travaux sur les "dream system" pour l’eau chaude sanitaire, qui ont abouti dans la tâche IEA SHC 14<br />

aux kits solaires, pendants des thermosiphons compacts mais à circulation forcée ;<br />

- des erreurs des années 80 où les systèmes étaient plutôt faits sur mesure, ré-inventés à chaque fois <strong>et</strong><br />

toujours trop compliqués.<br />

Aux artisans du solaire des années 80 qui exécutaient les idées des BET ou les leurs, se sont p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it<br />

substitués des groupes de coopérateurs (Allemagne) ou des artisans expérimentés ou, <strong>et</strong> c’est maintenant<br />

le cas la plupart du temps, des industries cherchant à se diversifier. Ils ont intégré de la R&D dans leur<br />

activité dès les premiers tests des capteurs en 1980-1985.<br />

2.3 DYNAMIQUE DES ACTEURS<br />

Les acteurs des systèmes solaires combinés dans les pays étudiés sont :<br />

• A la base, des laboratoires de recherche connus pour travailler sur le suj<strong>et</strong> :<br />

- le Fraunhofer Institut für Solare Energiesystem (Allemagne),<br />

- ITW Stuttgart actif depuis 1975 dans le domaine (Allemagne),<br />

- Arsenal (Autriche),<br />

- AEE Intec (Autriche), qui est plus un bureau d’étude qu’un laboratoire (ce sont les fondateurs des<br />

installations en auto construction il y a 25 ans),<br />

- ISFH Hammeln (Allemagne),<br />

- SPF (Suisse),<br />

- ECN <strong>et</strong> TNO (Pays-Bas).<br />

• Des industriels du solaire possédant déjà une forte expérience <strong>et</strong> renommée (Solvis <strong>et</strong> Wagner en<br />

Allemagne, ATAG aux Pays-Bas, Agena, Soltop, Schweizer <strong>et</strong> Hoval en Suisse).<br />

• Des bureaux d'études spécialisés (AEE Intec, Solid en Autriche).<br />

• Les pouvoirs publics de plusieurs Länder (Baden-Würtemberg, Bavière, Brandenburg, Hessen, Basse-<br />

Saxe, Nordrhein-Westfalen, Reinland-Pfalz, Schleswig-Holstein) qui soutiennent le développement des<br />

maisons passives <strong>et</strong> indirectement le recours au solaire actif.<br />

• Les programmes de recherche <strong>et</strong> développement <strong>et</strong> des installations pilotes <strong>et</strong> de démonstration en Suisse<br />

• Les programmes de recherche de l’IEA (Task 14, Task 26), de l’UE (Altener)<br />

• Les partis verts qui poussent pour le solaire.<br />

• Les associations professionnels (DGS, Swissolar, Enerplan, <strong>et</strong>c..)<br />

• Les grandes entreprises de chauffage qui adoptent le solaire depuis 10 ans (Buderus, Vaillant, Hoval,<br />

<strong>et</strong>c..)<br />

• Les grands distributeurs d’énergie notamment d’électricité <strong>et</strong> de gaz qui p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it comprennent que le<br />

solaire est une arme pour eux !<br />

C120<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


En ce qui concerne la chaîne de valeur <strong>et</strong> la distribution, les industries solaires sont organisées selon<br />

3 modèles :<br />

1. sociétés qui fournissent le consommateur final ou les installateurs, même sans fabriquer elles-mêmes.<br />

C’était le cas de Conergy en Allemagne, qui vient de lancer sur le marché son propre capteur après avoir<br />

distribué celui d’autres durant plusieurs années <strong>et</strong> de Suntechnics, ou encore de Wattelse nouvellement<br />

créé en France, ou AET en Allemagne qui est un grossiste du solaire comme il se définit lui-même,<br />

2. sociétés qui produisent <strong>et</strong> qui commercialisent elles-mêmes. C’est le cas de Clipsol en France <strong>et</strong> de<br />

Schweizer en Suisse, de Wagner en Allemagne ou Solvis ou d’autres,<br />

3. sociétés qui sont plutôt des producteurs de <strong>composants</strong> <strong>et</strong> qui vendent au travers d’un réseau de<br />

distribution à 1, 2 voire 3 étages ! C’est souvent le cas pour les parties non spécifiquement solaires d’une<br />

installation.<br />

En ce qui concerne le marché des systèmes solaires combinés, le modèle n° 2 est le plus fréquent. Il est<br />

prévisible que le modèle 1 émergera, sans nécessairement entraîner une baisse de prix pour le<br />

consommateur, mais en réduisant la marge du producteur, comme ceci a été observé dans toute l’histoire<br />

de la distribution. Ensuite le marché appartient au distributeur qui fait jouer la concurrence entre<br />

producteurs, parfois en créant sa propre marque.<br />

En chauffage on observe c<strong>et</strong>te tendance bien que les grands acteurs allemands du domaine cherchent à<br />

intégrer verticalement toute la chaîne (Buderus, Vaillant, De Di<strong>et</strong>rich..).<br />

Mais la volonté des producteurs de systèmes solaires combinés de faire évoluer leurs produits, toujours plus<br />

performants, très technologiques <strong>et</strong> de plus en plus électroniques, <strong>et</strong> qui nécessitent du conseil à la vente <strong>et</strong><br />

à la pose, pourrait maintenir le modèle 2, comme on le voit dans le secteur automobile.<br />

Le nerf de la distribution ce sont les marges. En Autriche par exemple elles se répartissent ainsi [4] :<br />

- producteur : 40 %<br />

- grossiste : 30 %<br />

- installateur : 20 % sur le matériel, 40 % sur l’installation.<br />

L’échelon grossiste tend à sauter <strong>et</strong> le producteur tend à former ses propres installateurs. Pour le moment,<br />

en grande majorité l’installateur reste le maillon de liaison avec les consommateurs.<br />

Des sociétés pratiquent aussi le contracting solaire pour éviter au client le problème du financement, mais<br />

ce n’est vraiment efficace que pour des installations d’une certaine taille (100 m 2 de capteurs au moins),<br />

donc pour des immeubles ou des collectivités. Et le modèle a de la peine à séduire les marchés.<br />

3. ETAPE 2 : CONTENU DE L'INNOVATION<br />

Dans c<strong>et</strong>te partie sont présentées les caractéristiques techniques des systèmes solaires combinés présents<br />

sur le marché allemand, suisse, autrichien, français <strong>et</strong> hollandais notamment. Ils représentent l’ensemble de<br />

la pal<strong>et</strong>te des solutions actuelles.<br />

Les sites Intern<strong>et</strong> de sociétés fabricant des systèmes solaires combinés sont donnés dans la liste des<br />

références, à la fin de ce rapport.<br />

3.1 CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES SOLAIRES COMBINES EN EUROPE<br />

Un SSC comporte toujours les éléments suivants :<br />

1. une boucle de captage solaire avec échangeur,<br />

2. un système de stockage, unique ou double,<br />

3. un système de préparation <strong>et</strong> de distribution de l’eau chaude sanitaire,<br />

4. un système de distribution de la chaleur pour le chauffage,<br />

5. un système d’énergie d’appoint, unique ou multiple,<br />

6. un système de réglage de l’ensemble ou de sous-<strong>composants</strong>.<br />

C121<br />

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3.1.1 LA BOUCLE SOLAIRE ET SON ECHANGEUR<br />

La boucle solaire est évidemment très importante dans un système solaire combiné. Elle est chargée de<br />

capter l’énergie solaire <strong>et</strong> de la transférer avant tout au ballon solaire.<br />

Les capteurs solaires<br />

Les capteurs plans vitrés à absorbeurs sélectifs sont depuis 10 ans le standard du marché. Les absorbeurs<br />

atteignent des performances remarquables <strong>et</strong> on peut considérer que les capteurs plans sont à un stade<br />

industriel avancé.<br />

En ce qui concerne les capteurs, le point le plus important n’est pas technique. Il est d’ordre industriel <strong>et</strong><br />

économique : il y a beaucoup de fabricants de capteurs en Europe (plus de 200) <strong>et</strong> une consolidation est<br />

nécessaire dans les années à venir pour rester compétitif face aux fabricants chinois à bas coût de<br />

production <strong>et</strong> plus important encore à marché intérieur très vaste <strong>et</strong> en plein essor.<br />

La durée de vie des capteurs plans actuels est de plus de 20 ans pour les bons capteurs. Tous ne sont pas<br />

égaux en durabilité <strong>et</strong> il convient donc de choisir avec compétence les capteurs.<br />

Le circulateur solaire<br />

Une pompe est nécessaire dans la plupart des cas, car les capteurs sont en toiture <strong>et</strong> le stockage, trop<br />

important pour être sur le toit, est le plus souvent en sous-sol.<br />

Les circulateurs industriels donc à coût bas sont alimentés en 220 V. Il est tout à fait recommandable de<br />

choisir un circulateur alimenté en 12 ou 24V, par du photovoltaïque. Il a été montré en Suisse que le débit<br />

proportionnel à l’ensoleillement est l’optimum dans un système solaire combiné ou un chauffe-eau. De tels<br />

circulateurs sont rares sur le marché <strong>et</strong> ne sont pas connus pour leur fiabilité à long terme.<br />

Le fluide caloporteur<br />

Le fluide est le plus souvent de l’eau <strong>et</strong> un antigel, du propylène-glycol, mélange perm<strong>et</strong>tant de supporter -25<br />

à - 30 C en Europe continentale. L’antigel n’est pas toxique, mais peut-être légèrement corrosif.<br />

L’échangeur<br />

L’échangeur est un élément sous-estimé. Il doit transférer ce qui a été capté de manière efficace, sinon il<br />

rend vain un captage efficace. En outre, efficacité signifie que la température de r<strong>et</strong>our aux capteurs sera la<br />

plus basse possible.<br />

Il existe 3 types fondamentaux d’échangeur solaire :<br />

- immergé, serpentins plongeant dans le ballon de stockage par exemple,<br />

- externe, échangeur à plaque, mais nécessitant un deuxième circuit donc un deuxième circulateur,<br />

- double manteau, système le plus efficace si il est correctement mis en œuvre, mais il rend le ballon plus<br />

cher <strong>et</strong> plus lourd à manipuler.<br />

La régulation de la boucle solaire<br />

Le réglage de la boucle solaire est désormais très au point : le circulateur se déclenche si la différence de<br />

température entre la sortie du capteur <strong>et</strong> le bas du ballon solaire est supérieure à une valeur de consigne (5<br />

ou 6 K).<br />

C<strong>et</strong>te différence est pré-réglée en usine par les fabricants de SSC, mais il est souvent possible de modifier<br />

les consignes dans les régulateurs actuels. Le savoir-faire est cependant peu répandu pour trouver les<br />

valeurs optimales.<br />

Si la boucle solaire comporte 2 niveaux d’injection dans le ballon (2 niveaux d’échangeurs immergés) ou<br />

plus, le régulateur solaire doit aussi piloter la vanne de réglage, généralement 3 voies.<br />

C122<br />

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3.1.2 LE BALLON OU LES BALLONS<br />

Le ballon de stockage de la chaleur est l’élément central du dispositif d’un système solaire combiné.<br />

La plupart des systèmes n’ont qu’un ballon qui centralise tout : l’énergie solaire y est introduite <strong>et</strong> les<br />

demandes en eau chaude <strong>et</strong> en chauffage y puisent. On ne cherche plus depuis plusieurs années à avoir un<br />

lien hydraulique direct entre capteurs <strong>et</strong> chauffage : on sait que c’est théoriquement mieux pour l’efficacité<br />

des capteurs, mais ce n’est pas économique <strong>et</strong> difficile à régler.<br />

La stratification dans le ballon est importante pour diminuer les périodes où l’appoint entre en fonction.<br />

Le ballon est le plus souvent en acier (pas besoin d’émail ni inox car il s’agit d’eau de chauffage dans un<br />

système solaire combiné). Le plastique apparaît depuis quelques années <strong>et</strong> va se généraliser dans des<br />

systèmes sans pression.<br />

Certaines installations ont 2 ballons. C’est le cas notamment des systèmes solaires combinés pour le<br />

collectif ou en rénovation. La mise en série du ballon existant pour l’eau chaude sanitaire est une très bonne<br />

solution pour donner plus de capacité de stockage très utile en été.<br />

3.1.3 LA PREPARATION DE L’EAU CHAUDE SANITAIRE<br />

Elle peut être :<br />

- instantanée à échangeur interne (spirale, qui doit être dimensionnée pour absorber la pointe de la<br />

demande),<br />

- instantanée à échangeur externe (qui nécessite un circulateur supplémentaire <strong>et</strong> un échangeur de haute<br />

performance),<br />

- par ballon immergé dans le ballon principal (système dit "tank in tank", très efficace <strong>et</strong> bon marché à<br />

l’exploitation),<br />

- par ballon séparé, en série avec le ballon principal (solution très performante car le ballon principal est<br />

réservée au chauffage, mais surtout pour la rénovation).<br />

Les diverses législations nationales contre la légionellose (Allemagne) ou la non contamination de l’eau<br />

chaude sanitaire par l’antigel (Pays-Bas) ont des impacts prépondérants sur les choix de solution.<br />

Figure 3.1 - Préparation de l’eau chaude sanitaire par un échangeur à plaques externe [doc. Solvis 2006]<br />

C123<br />

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3.1.4 L’APPOINT<br />

L’appoint peut être à gaz, au fioul, électrique ou au bois.<br />

L’appoint au fioul se charge en général de maintenir la température du haut du ballon proche d’une valeur<br />

de consigne (55 ou 60 °C). L’appoint électrique (rare pour un système solaire combiné) fait de même.<br />

L’appoint bois nécessite un ballon plus important car on doit aussi stocker la production si elle est<br />

intermittente (bûches). Dans le cas des granulés de bois, on a affaire à un système analogue au fioul.<br />

L’appoint à gaz présente l’avantage important de pouvoir être installé en série après le ballon solaire, sur le<br />

r<strong>et</strong>our du chauffage, ce qui perm<strong>et</strong> au solaire d’avoir (enfin) un ballon pour lui-même, <strong>et</strong> d’éviter de stocker<br />

une énergie fossile sous forme de chaleur ! La puissance importante d’un raccordement gaz <strong>et</strong> sa tarification<br />

actuelle perm<strong>et</strong>tent en eff<strong>et</strong> d’envisager c<strong>et</strong>te solution même pour l’eau chaude sanitaire<br />

(30 kW de puissance contre 5 à 6 pour le chauffage !).<br />

3.1.5 LA REGULATION<br />

L’ensemble de l’installation est commandé par un microprocesseur <strong>et</strong> une carte I/O en général avec<br />

12 entrées <strong>et</strong> 8 sorties. Un affichage de valeurs (températures) <strong>et</strong> d’état (pompes <strong>et</strong> vannes) est aussi<br />

présent.<br />

Les actuateurs sont des vannes 3 voies ou parfois 2 voies. On ne trouve pas de vanne 4 voies.<br />

Rarement il y a un compteur de chaleur solaire à cause de son surcoût. La régulation ne doit en eff<strong>et</strong> pas<br />

dépasser en ordre de grandeur 1 000 Euros.<br />

Des algorithmes avancés de détection de panne ne sont pas encore partout intégrés dans les unités. Les<br />

pannes de base sont signalées en général (arrêt de la pompe solaire). Les interfaces utilisateur sont le plus<br />

simple possible <strong>et</strong> en général très compréhensible sans manuel.<br />

3.2 DIMENSIONS<br />

La taille d’un système solaire combiné peut varier de 5 à 40 m 2 de capteurs, <strong>et</strong> de 250 à 3000 l de stockage.<br />

L’Autriche <strong>et</strong> la Suède ont des installations plus fortement dimensionnées (20 m 2 , 2 m 3 ) que l’Italie,<br />

l’Allemagne ou la France, principalement du fait de la volonté des clients d’être autonome en Autriche <strong>et</strong> du<br />

climat en Suède. Les Pays-Bas ont des installations plus p<strong>et</strong>ites que la moyenne (5 m 2 , 500 l).<br />

Ce qui est assez constant est ce qu’on appelle le ratio de stockage : de 30 à 100 l de stockage par m 2 de<br />

capteur. En général pour un système solaire combiné on applique une valeur entre 75 <strong>et</strong> 100 l/ m 2 entre<br />

Lyon <strong>et</strong> Stockholm, <strong>et</strong> 30 à 75 entre Rome <strong>et</strong> Lyon. Le dimensionnement du stockage optimal dépend bien<br />

évidemment du climat, des coûts relatifs des énergies concurrentes <strong>et</strong> d’appoint, de la place disponible ou<br />

du coût de l’espace requis.<br />

Notons que l’appoint dans un système combiné est appelé abusivement appoint ! Si la fraction<br />

solaire est inférieure à 50 %, l’appoint est la source principale <strong>et</strong> le solaire fait office d’appoint !<br />

C124<br />

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3.3 DIFFERENTS SYSTEMES SOLAIRES COMBINES<br />

Il existe trois grandes familles de systèmes solaires combinés <strong>et</strong> à l’intérieur de chaque famille plusieurs<br />

configurations de schémas hydrauliques.<br />

3.3.1 LES SYSTEMES COMBINES A APPOINT EXTERNE<br />

C’est le type de SSC le plus vendu en Europe. Un exemple d’installation est donné ci-dessous :<br />

Figure 3.2 - Système solaire combiné à appoint externe [doc. Solvis]<br />

Le principe de fonctionnement de c<strong>et</strong>te famille de SSC a été décrit au § 3.1.<br />

3.3.2 LES SYSTEMES COMBINES A APPOINT INTEGRE DANS LE BALLON<br />

L’idée d’intégrer un brûleur directement dans le ballon vient de la recherche de réduction de coûts <strong>et</strong> de<br />

place par des industriels en Suisse (Agena), en Allemagne (Solvis) <strong>et</strong> aux Pays-Bas (Daalderop). C’est<br />

aussi un élément mark<strong>et</strong>ing puisque le client ne souhaite pas vraiment ach<strong>et</strong>er 2 systèmes, l’un solaire <strong>et</strong><br />

l’autre classique comme appoint, mais une seule "solution" pour son chauffage si possible solaire.<br />

Les solutions trouvées sont élégantes <strong>et</strong> fonctionnent bien. Elles n’offrent pas la flexibilité des solutions<br />

séparées <strong>et</strong> ont des performances légèrement moindres le somm<strong>et</strong> du ballon étant en période hivernale<br />

réservé à l’appoint. Mais économiquement le choix peut se justifier.<br />

Le plus souvent le brûleur est à gaz du fait de la compacité. Il n’y a cependant pas toujours condensation<br />

des gaz de fumée contrairement à une installation séparée fonctionnant sur le r<strong>et</strong>our d’un chauffage par le<br />

sol par exemple.<br />

L’emprise au sol de l’ensemble est faible <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te solution convient bien aux maisons des Pays-Bas à place<br />

réduite <strong>et</strong> sans sous-sol !<br />

C125<br />

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Figure 3.3 - Système solaire combiné à appoint intégré [doc Agena]<br />

3.3.3 LES PLANCHERS SOLAIRES DIRECTS<br />

Le "plancher solaire direct" est une technique de chauffage solaire élaborée à l'École Supérieure des<br />

Ingénieurs de Marseille dans les années 70. Le pionnier industriel est bien évidemment T2i devenu Clipsol.<br />

L’idée est la suivante : il existe dans une maison un élément stockeur de chaleur potentiel : la dalle.<br />

Pourquoi ajouter un ballon relativement cher si la dalle peut faire l’affaire ? La dalle peut accumuler la<br />

chaleur d’une journée bien ensoleillée.<br />

Le concept a fait florès pour Clipsol sur le marché français. Les parts solaires atteintes sont de 30 à 70 %<br />

selon la latitude <strong>et</strong> le type de maisons. Il est impossible d’obtenir des fractions solaires élevées cependant<br />

du fait de la limitation de capacité de la dalle : d’une part le deltaT utile doit être restreint pour le confort (19-<br />

25 C) <strong>et</strong> d’autre part la profondeur de pénétration d’une onde journalière dans le béton est de 14 cm ! Au<br />

delà la matière est peu utile pour un stockage diurne.<br />

Un autre avantage du PSD est que le r<strong>et</strong>our du fluide provenant du plancher est à température la plus basse<br />

possible <strong>et</strong> peut selon les schémas de principe être directement connecté aux capteurs, ce qui est favorable<br />

à leur efficacité.<br />

Le concept quoique séduisant a du mal à s’exporter. Notamment parce que ce n’est pas la stratégie de<br />

Clipsol <strong>et</strong> parce que les pratiques locales sont pour le moment dominantes.<br />

Le prix d'un plancher solaire direct est à peu près équivalent à celui d'un chauffage central classique par<br />

plancher chauffant : 16 à 18 000 € pour une maison individuelle de 100 à 150 m 2 , non compris le chauffage<br />

d'appoint (total : 22 000 € hors subventions).<br />

Clipsol peut suivre par modem pratiquement toutes ses installations, de sorte que la société dispose d’une<br />

très riche base de données pour d’une part dimensionner <strong>et</strong> d’autre part améliorer ses installations.<br />

Le CSTB a développé un outil de calcul validé sur des mesures : le PSD Maison individuelle. Les économies<br />

du PSD sont calculées par rapport à un système de référence utilisant la même énergie<br />

(cf. Règles Th-C Cahiers du CSTB 2676). Le logiciel propose deux types d'appoint séparé pour le chauffage<br />

(cheminée avec insert ou poêle à bois <strong>et</strong> convecteurs électriques) <strong>et</strong> trois types d'appoints pour l'eau chaude<br />

sanitaire (chauffe-eau électrique à accumulation, au gaz à accumulation <strong>et</strong> au gaz à production instantanée).<br />

C126<br />

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3.4 LES EVOLUTIONS EN COURS<br />

Figure 3.4 - Plancher solaire direct [doc Clipsol]<br />

Plusieurs évolutions sont en cours pour les systèmes solaires combinés tirés par un marché très porteur<br />

depuis la hausse du pétrole en mars 2006. On peut citer sans développer ici :<br />

- La boucle solaire en drain-back appelée à se développer hors des Pays-Bas<br />

- Les ballons sans pression, perm<strong>et</strong>tant de limiter leur coût<br />

- Les échangeurs internes super performants avec stratification assistée,<br />

- La distribution à débit commandé (débit variable avec variation de fréquence),<br />

- Le ballon à faible perte thermique (actuellement 15 à 20%),<br />

- Le stockage dense, la grande ambition : pouvoir atteindre le stockage saisonnier dans des villas passives<br />

avec un stockage de moins de 10 m 3 ,<br />

- La commande optimale de l’ensemble avec prévision offre <strong>et</strong> demande<br />

- Les polymères dans tous les éléments de la chaîne.<br />

3.5 HORIZON TEMPOREL<br />

La Tâche 26 de l’AIE a identifié 21 configurations différentes de SSC en 2003 <strong>et</strong> d’autres configurations sont<br />

apparues depuis !<br />

Une consolidation technique (les meilleurs systèmes gagnent…) <strong>et</strong> une consolidation de fournisseurs est à<br />

prévoir dans un horizon de 5 à 10 ans.<br />

Le marché des chauffe-eau solaires est proche de la maturité ce qui n’est pas encore le cas pour les SSC<br />

pour lesquels une simplification des schémas hydrauliques est encore nécessaire.<br />

C127<br />

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3.6 CHAMP D'APPLICATION<br />

3.6.1 SYSTEMES SOLAIRES COMBINES STANDARDISES<br />

Ces systèmes sont avant tout destinés au marché des villas neuves <strong>et</strong> en rénovation. La cible mark<strong>et</strong>ing est<br />

donc le propriétaire de villa ou de pavillon. Le dimensionnement faible (6 à 12 m 2 ) ne la réserve pas à des<br />

villas de taille modeste ou de demande en chaleur réduite, mais à tout type de villa avec une distribution à<br />

eau.<br />

3.6.2 SYSTEMES SOLAIRES COMBINES SUR MESURE<br />

Ces systèmes peuvent être adaptés à tout type de consommateur pour autant que la distribution soit à<br />

relativement basse température (max 45 - 50 C), ce qui suppose une enveloppe bien isolée ou ré-isolée<br />

<strong>et</strong>/ou un surdimensionnement des corps de chauffe.<br />

3.6.3 PSD<br />

Les PSD sont surtout adaptés aux maisons neuves, car en rénovation la pose d’un plancher chauffant n’est<br />

pas toujours possible (seuils, hauteur sous plafond, <strong>et</strong>c..). On peut concevoir un PSD pour du collectif ou du<br />

tertiaire, mais dans les faits il n’existe que peu d’opérations de ce type.<br />

3.7 IMPACTS<br />

Consommation d'énergie<br />

La consommation de chauffage <strong>et</strong> d’ECS d’une maison peut être réduite en moyenne de 30 % en utilisant un<br />

SSC. Les auxiliaires d’un SSC consomme entre 40 <strong>et</strong> 100 W, maximum 200 W pour les plus grands<br />

systèmes.<br />

Contenu environnemental<br />

Il n'existe pas encore d’études approfondies sur ce suj<strong>et</strong>.<br />

L’ITW en Allemagne a montré que l’énergie grise des meilleurs SSC présents sur le marché pouvait être<br />

compensée en 2 ans <strong>et</strong> en 3 ou 4 ans pour les SSC moins performants (la durée de vie minimale est de 20<br />

ans).<br />

C128<br />

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4. ETAPE 3 : MISE EN ŒUVRE<br />

4.1 FIABILITE DE LA MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER<br />

Les SSC sont des installations de génie climatique, il existe donc de nombreux installateurs, artisans pour la<br />

plupart.<br />

Une installation solaire est plus difficile à réaliser <strong>et</strong> à installer qu’une installation classique car il n’y a pas de<br />

réserve de puissance <strong>et</strong> les différences de température sont faibles. En outre, un mauvais fonctionnement<br />

de la boucle solaire peut être masqué par la présence de l’appoint Une installation mal conçue est<br />

impossible à m<strong>et</strong>tre en service. Une installation mal posée est instable au réglage !<br />

Les problèmes les plus fréquents concernent :<br />

- sondes mal implantées,<br />

- sondes mal fixées,<br />

- inversion de raccordements entrée - sortie,<br />

- vannes 3 voies montées à l’envers,<br />

- antigel insuffisant,<br />

- panne de pompe non détectée rapidement <strong>et</strong> donc surchauffes fréquentes,<br />

<strong>et</strong> à long terme :<br />

- entartrage des échangeurs d’eau chaude sanitaire,<br />

- purgeur qui fuit,<br />

- vannes 3 voies bloquées,<br />

- programmation de la commande (si elle est modifiable) mal faite ou modifiée sans compétences.<br />

La formation des installateurs est le plus souvent assurée par les fabricants de SSC (par exemple : Hoval en<br />

Suisse, Clipsol en France). Formation assez sommaire (2 à 5 jours) <strong>et</strong> assistance durant la ou les premières<br />

installations. Des chambres de commerce ou des instituts de recherche ou des associations<br />

professionnelles ont mis sur pied des cours de quelques jours mais ils sont souvent insuffisants pour rendre<br />

performants un installateur en toute circonstance (appoint gaz, fuel, bois, pompe à chaleur, électricité, <strong>et</strong>c..).<br />

La France a une vraie formation de longue durée (8 mois) depuis 2 ans seulement, suite à une initiative<br />

privée (Compagnons du solaire à Savoie Technolac), soutenue très timidement par l’ADEME.<br />

L’influence de l’usager sur les performances de son installation est non négligeable, <strong>et</strong> doit être gérée par un<br />

mode d’emploi simple <strong>et</strong> juste, <strong>et</strong> des affichages intelligents. L’autodiagnostic devrait se généraliser, mais il<br />

entraîne un surcoût.<br />

4.2 SPECIFICITE DE MISE EN ŒUVRE<br />

Un SSC standardisé n’est pas difficile à poser pour un installateur, pour autant que le système soit bien<br />

conçu <strong>et</strong> bien documenté. Les modes de pose ne sont pas toujours bien lus par les installateurs cependant.<br />

La partie délicate est la pose des capteurs <strong>et</strong> le raccordement à la régulation existante si il y en a une. Il<br />

convient également de prêter attention aux raccordements des sondes, <strong>et</strong> à l’isolation des raccords.<br />

Un SSC sur mesure peut s’avérer difficile à m<strong>et</strong>tre en œuvre, <strong>et</strong> souvent la pose en col de cygne des<br />

connections est oubliée.<br />

Une formation des installateurs en solaire est nécessaire surtout pour bien comprendre l’interaction entre la<br />

partie solaire <strong>et</strong> la partie traditionnelle, qui est délicate à raccorder si elle préexiste.<br />

La compétence de pose d’installations solaires se répand rapidement depuis 5 ans en Suisse, Autriche,<br />

Allemagne. Le marché est tendu <strong>et</strong> il est parfois difficile de trouver un installateur solaire compétant <strong>et</strong><br />

disponible dans ces pays à moins de 6 mois !<br />

C129<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.3 MODALITES DE GESTION, D'EXPLOITATION ET DE MAINTENANCE<br />

Une maintenance insuffisante dans une installation solaire combinée entraîne les problèmes suivants :<br />

• Le système n’est pas régulièrement purgé. Comme l’appoint peut tout faire, on ne détecte même pas que<br />

le solaire ne fournit pas son quota !<br />

• La perte d’antigel ou de sa concentration minimum nécessaire suite à des remplissages intempestifs à<br />

l’eau ou à une fuite ou encore la soupape qui a déchargé plusieurs fois durant un été.<br />

• Un danger de gel des capteurs en cas de perte d’antigel.<br />

• Des eff<strong>et</strong>s de corrosion si le pH de l’antigel n’est pas contrôlé au moins tous les 5 ans.<br />

Les professionnels autrichiens recommandent de signer un contrat de maintenance pour tout système<br />

combiné. En fait, ce contrat est ni plus ni moins utile qu’avec une installation classique de chauffage.<br />

L’association Autria Solar regroupe la trentaine de sociétés solaires du pays <strong>et</strong> prodigue assistance <strong>et</strong><br />

conseils aussi en matière de maintenance.<br />

4.4 INCITATIONS REGLEMENTAIRE, FISCALE, MODALITES DE FINANCEMENT<br />

4.4.1 ALLEMAGNE<br />

Réglementation<br />

La première incitation réglementaire en Allemagne est la réglementation thermique EnEV.<br />

La réglementation thermique allemande EnEV "Energieeinsparverordnung" remplace depuis le<br />

1er février 2002 deux réglementations : Wärmeschutz-Verordnung (WSchV 95) <strong>et</strong> Heizungsanlagen-<br />

Verordnung. Elle a été complétée en 2004, <strong>et</strong> sera modifiée fin 2006 pour s'adapter aux directives<br />

européennes (en prenant notamment en compte l'éclairage dans les calculs).<br />

EnEV fixe une exigence sur la consommation d'énergie primaire du bâtiment <strong>et</strong> sur l'étanchéité à l'air de<br />

l'enveloppe. C<strong>et</strong>te consommation en kWh/m 2 /an doit être inférieure à une valeur limite, qui dépend du<br />

rapport entre la somme des surfaces des parois déperditives <strong>et</strong> le volume du bâtiment.<br />

Afin de poursuivre le développement dynamique du marché du solaire thermique, l’introduction d’une loi sur<br />

la chaleur à partir de sources d’énergie renouvelables qui devrait rendre obligatoire les installations solaires<br />

<strong>et</strong> par biomasse pour la génération de chaleur, est actuellement débattue en Allemagne. C<strong>et</strong>te loi vise à<br />

augmenter de manière significative la part des énergies renouvelables dans la production de chaleur d’ici à<br />

2020.<br />

Financement <strong>et</strong> subventions<br />

L’Allemagne a soutenu les installations solaires thermiques durant les années 1990-2000 avec une aide<br />

fédérale par m² de 100 à 150 € selon les périodes. Il y a des aides financières de l’État fédéral, de différents<br />

Laender <strong>et</strong> aussi de programmes communaux. Les aides des "Ländern" sont variables. On peut les<br />

consulter sous : http://www.solarwaerme-plus.info/Foerderberater.7.1.html<br />

Actuellement (2006) au niveau fédéral, les installations solaires de préparation d'eau chaude <strong>et</strong> les SSC<br />

jusqu’à 200 m 2 reçoivent 105 €/m 2 (48 €/m 2 au-delà pour les privés) , mais avec les conditions suivantes<br />

[http://www.iwr.de/foerderung/marktanreiz_04.html] :<br />

- au moins 10 m 2 de capteurs plans vitrés (8 si tubes),<br />

- au moins 50 l/m 2 de ballon (60 si tubes),<br />

- part solaire d’au moins 20 % des besoins en chauffage.<br />

Certaines grandes installations aidées doivent satisfaire également le critère de 525 kWh/m 2 de productivité<br />

solaire pour une fraction solaire de 40 %.<br />

C130<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Cependant le marché explosant, les moyens du programme d'incitation du marché pour 2006 d'un montant<br />

de 180 millions € au milieu de l'année sont épuisés au 15.10.2006 selon la DGS, section allemande de<br />

l’ISES (www.dgs.de) <strong>et</strong> l’annonce officielle du ministère BAFA (http://www.bafa.de/1/de/).<br />

Dans le proj<strong>et</strong> de budg<strong>et</strong> du gouvernement fédéral, 174 millions € sont prévus "seulement" pour 2007. La<br />

décision déstabilise la branche solaire. On prédit pour les six prochains mois une diminution des ventes.<br />

En ce qui concerne les emprunts de particuliers, le KfW-Förderbank offre des crédits avantageux pour les<br />

économies d’énergie <strong>et</strong> le recours au solaire.<br />

4.4.2 SUISSE<br />

Réglementation<br />

Les textes de la réglementation thermique suisse varient selon les cantons mais tous font référence aux<br />

recommandations de la Société Suisse des Ingénieurs <strong>et</strong> Architectes SIA. Il n’y a pas de normes en Suisse<br />

mais les professionnels suivent les recommandations SIA pour obtenir des couvertures d’assurance.<br />

La consommation d'énergie finale du bâtiment ne doit pas dépasser une valeur limite calculée à partir de la<br />

surface du bâtiment, sa forme, de la zone climatique, de la température intérieure, de l'occupation <strong>et</strong> des<br />

gains internes. Généralement la valeur est de 80 kWh/m 2 an.<br />

Le standard Minergie (une association semi-privée) fixe depuis 10 ans la barre à 42 kWh/m 2 pour le neuf. Il<br />

s’agit de l’énergie ach<strong>et</strong>ée à l’extérieur du système bâtiment [www.minergie.ch]. On peut donc faire une<br />

enveloppe moins contraignante pour autant que l’on produise la différence, par exemple avec du bois, une<br />

pompe à chaleur ou un système solaire combiné. Ce standard est suivi par 10 à 15 % du marché de la villa<br />

neuve, mais influence les réflexions du reste du marché car les médias relaient abondamment les bons<br />

exemples !<br />

Le choix Minergie quand il est fait est favorable au solaire thermique car la barre des 42 kWh est difficile à<br />

atteindre (c’est 80 en rénovation). On atteint souvent 50 <strong>et</strong> les 8 restant doivent être fait au solaire ! Les<br />

clients sont rapidement convaincus en fait, au moins pour un chauffe-eau solaire (1 m 2 par personne).<br />

Des réglementations contraignantes en faveur du solaire thermique n’existait pas jusqu’à il y a quelques<br />

semaines en Suisse. Le canton de Vaud (Lausanne) vient d’accepter une loi sur l’énergie qui impose que 30<br />

% des besoins en eau chaude sanitaire soit couvert par du renouvelable local !<br />

Financement <strong>et</strong> subventions<br />

Les cantons attribuent des subventions aux bâtiments respectant le standard MINERGIE soit de manière<br />

directe soit par le biais de déductions fiscales (le plus fréquent). Les aides par canton sont détaillés dans<br />

http://www.bfe.admin.ch/energie/00580/00582/index.html?lang=fr&dossier_id=00880.<br />

Le canton de Genève attribut des subventions directes s’élevant à (1 € = 1.6 CHF) :<br />

• 2 200 CHF + 200 CHF/m 2 pour les installations individuelles <strong>et</strong><br />

• 3 500 CHF + 350 CHF/m 2 (capteurs vitrés) pour les installations collectives dès 20 m 2 <strong>et</strong> de 100 m 2 au<br />

max.<br />

Pour un SSC en villa (12 m 2 ), Genève octroie ainsi 4 600 CHF pour un coût total de 26 000 CHF environ soit<br />

18 %. Le canton de Vaud propose 2 000 CHF par installation.<br />

Les conditions sont que les capteurs aient été testés au SPF de Rapperswil ou par la Solar Keymark. Pour<br />

le moment il n’y a pas de condition pour les systèmes combinés, mais il est probable que ce soit bientôt le<br />

cas car le SPF a déjà testé 15 systèmes compl<strong>et</strong>s.<br />

Il y a aussi dans certains cantons des mesures fiscales : 50 % hors subventions sont déductibles du revenu<br />

à Genève !<br />

C131<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


En ce qui concerne le financement, certaines banques pratiquent le "taux hypothécaire bonifié" de en<br />

général ¼ à ½ % surtout en cas de maison Minergie. Les offres classiques ont pour noms "Eco-Crédit" ou<br />

"Hypothèques MINERGIE". http://www.minergie.ch/fr/index.php?frame=http://www.minergie.ch/fr/service-<br />

3.htm.<br />

4.4.3 PAYS-BAS<br />

Réglementation<br />

En 1995, le concept de « norme d’efficacité énergétique» (Energie Prestatie Advies, EPN) a été introduit aux<br />

Pays-Bas, pour le logement <strong>et</strong> les bâtiments de services. L'EPN perm<strong>et</strong> le calcul de la demande globale<br />

d'énergie d'un nouveau bâtiment <strong>et</strong> comprend une méthode normalisée pour le calcul d'un "coefficient<br />

d'exécution d'énergie" (EPC).<br />

L'EPC est une valeur théorique d'énergie primaire, tenant compte de la taille <strong>et</strong> du type du bâtiment <strong>et</strong> des<br />

mesures d’économie d'énergie. Il ne se concentre pas sur la qualité de différents <strong>composants</strong>. La raison<br />

derrière ceci était de réduire au minimum les coûts <strong>et</strong> de maximiser le potentiel économie d'énergie.<br />

Des aspects spécifiques de style de vie ne sont pas pris en considération dans les calculs. En 1995, quand<br />

la norme de rendement d'énergie a été présentée, la norme pour des logements était 1.4. En 1998 <strong>et</strong> 2000<br />

la norme est devenue plus stricte (EPN=1.2 en 1998 <strong>et</strong> EPN=1.0 en 2000).<br />

Depuis janvier 2006 la norme pour des logements est EPN=0.8. Dans le secteur des services, il y a<br />

différentes normes pour différents types de bâtiments. L'EPN pour le secteur non résidentiel est devenu plus<br />

strict seulement en 2000. Dans la pratique les différences existent entre l’économie d'énergie calculée <strong>et</strong><br />

réalisée. Les municipalités ont la charge de vérifier la conformité.<br />

Le recours à un stockage saisonnier en hiver est une technologie qui est considérée dans l'EPN pour des<br />

bâtiments dans le secteur des services. Le refroidissement par stockage saisonnier (nappe aquifère) est<br />

considéré comme partie de l'EPN pour les secteurs de service <strong>et</strong> résidentiel. En outre une combinaison<br />

ballon <strong>et</strong> pompe à chaleur est acceptée [http://www.Senternovem.nl].<br />

Financement<br />

En 2000, les aides atteignaient 450 € pour un CESI <strong>et</strong> 700 € si plus de 3 GJ/an. Ce n’était pas beaucoup. Et<br />

dès 2003 les aides ont été arrêtées. On a vu l’eff<strong>et</strong> désastreux sur le marché !<br />

4.4.4 AUTRICHE<br />

Il n’y a pas d’aide fédérale direct pour les immeubles résidentiels. Les aides pour le solaire sont fournies via<br />

les aides conventionnelles pour l’habitat dans chacune des provinces, <strong>et</strong> donc de manière différente entre<br />

provinces.<br />

En outre, les aides sont différentes entre les villas <strong>et</strong> les immeubles d’habitation, <strong>et</strong> entre les rénovations <strong>et</strong><br />

les constructions neuves.<br />

Un système solaire combiné de 8 m² pour un coût d’environ 4 650 € peut recevoir entre 6 <strong>et</strong> 36 % d’aide (en<br />

moyenne 25 %). Ce n’est donc pas la motivation principale du choix solaire, mais "ça aide" !<br />

Certaines municipalités octroient également des aides pour le solaire individuel. Par exemple, Salzbourg<br />

offre des conditions avantageuses qui font que la plupart des constructions neuves en immeuble collectif ont<br />

du solaire (système de points écologiques). Avec ce système, de 1994 à 2002, la part du solaire dans les<br />

immeubles collectifs est passée de 9 à 65 % <strong>et</strong> la part du chauffage à bois est passée de 10 à 62 %. Le U<br />

moyen des bâtiments est passé de 0.43 à 0.32 W/m 2 K. Pourtant l’aide solaire pour 7 à 10 m 2 n’est que de<br />

40 €/m 2 , soit 400 € pour un système solaire combiné de 10 m 2 , <strong>et</strong> l’installation solaire doit prouver qu’elle<br />

peut produire 350 kWh/m 2 au minimum.<br />

Les sociétés commerciales peuvent obtenir une aide fédérale de l’ordre de 30 %, depuis des années.<br />

C132<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5. ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS DANS LE PAYS CONCERNE<br />

Une évaluation des SSC in situ par des organismes indépendants n’a pas encore été faite de manière<br />

systématique dans tous les pays.<br />

Les évaluations de la Tâche IEA SHC 26 sont les plus abouties pour le moment. En Suisse, des tests de<br />

systèmes solaires combinés ont été faits au banc en ensoleillement artificiel, <strong>et</strong> plusieurs ont été mesurés in<br />

situ dans des proj<strong>et</strong>s de recherche appliquée. En Allemagne <strong>et</strong> en Autriche, des mesures ont été faites sur<br />

plusieurs installations. En France, des suivis ont été réalisés de 2003 à 2006 sur 29 SSC dans le cadre du<br />

programme national d’évaluation des SSC piloté par l’Ademe.<br />

5.1 LES PERFORMANCES<br />

5.1.1 ENERGIE<br />

L'évaluation sur site de systèmes solaires combinés est aisée car les limites du système sont maîtrisées<br />

mais une instrumentation d’en général 24 mois est coûteuse.<br />

Globalement on peut dire que la productivité d’un système solaire combiné est de 200 à 400 kWh/m 2 selon<br />

le climat <strong>et</strong> le dimensionnement (qui fixe la part solaire visée). Plus celle-ci est élevée plus faible est la<br />

productivité bien entendu.<br />

L’efficacité moyenne annuelle du captage est de l’ordre de 30 à 40 %, <strong>et</strong> l’efficacité du stockage est de<br />

l’ordre de 80 % (20 % de pertes thermiques), ce qui pourrait être amélioré compte tenu du fait que les<br />

durées de stockage sont relativement faibles (1 à 5 jours).<br />

Les principales améliorations possibles en terme de performances énergétiques sont donc :<br />

- meilleurs capteurs solaires : le gain sera cependant marginal par rapport aux capteurs actuels qui sont très<br />

bons pour la gamme de température nécessaire (1 à 2 points de fraction solaire, mais à un coût qui peut<br />

être important),<br />

- moins de pertes thermiques du stockage : gain potentiel moyen (1 à 3 points de fraction solaire),<br />

- meilleure régulation voire régulation optimale (au sens mathématique) : gain potentiel important<br />

(3 à 10 points de fraction solaire !),<br />

- meilleure gestion de l’appoint (liée au point précédent) <strong>et</strong> moins de cycles<br />

d’enclenchement/déclenchement (lié à la qualité du stockage <strong>et</strong> du transfert de chaleur) : le gain potentiel<br />

peut être très important (notamment en été) en termes d’énergie d’appoint économisée,<br />

- affichage des performances simple pour l’utilisateur (un simple compteur d’heures sur la pompe du circuit<br />

solaire serait déjà un bonheur !),<br />

- détection de pannes <strong>et</strong> alertes automatiques.<br />

Rappelons que la fraction solaire, pour être correcte, doit être définie par [5] :<br />

Fsol = 1 - Énergie auxiliaire/Demande totale<br />

Mais en fonctionnement réel, l'efficacité du système dans son ensemble va dépendre de plusieurs autres<br />

aspects :<br />

• les vacances des usagers,<br />

• les réglages des consignes par l’usager lui-même, qui ne comprend pas toujours tout de son installation,<br />

• la fréquence des "visites" ou contacts du fournisseur,<br />

• la présence d’une télémétrie <strong>et</strong> d’un contrat de suivi avec le fournisseur,<br />

• la dérive de sondes de température utilisées pour la régulation.<br />

C133<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5.1.2 CONFORT THERMIQUE ET ACOUSTIQUE<br />

Le confort thermique est assuré si l’installation est correctement mise en œuvre puisque elle a été conçue<br />

pour assurer un tel confort en toute situation. La puissance installée de l’appoint couvre à elle seule les<br />

besoins, le solaire venant diminuer la consommation annuelle d’énergie à "importer" dans le système.<br />

Un inconfort acoustique n’a pas été rapporté dans la littérature technique, le seul élément pouvant créer un<br />

bruit "nouveau" étant la pompe solaire, qui est de faible puissance (30 à 100 W), <strong>et</strong> souvent en "low flow"<br />

(débit faible de 10 à 20 l/h m 2 ).<br />

5.1.3 SANITAIRE<br />

Les systèmes solaires combinés préparent de l’eau chaude sanitaire <strong>et</strong> sont donc suj<strong>et</strong>s aux problèmes<br />

connus des installations sanitaires, soit à l’heure actuelle, les risques de développement de légionnelles.<br />

Très peu de cas ont été rapportés de manière précise dans la littérature <strong>et</strong> des études complètes<br />

manquent ! Notons que la recherche de la bactérie est plus systématique qu’auparavant <strong>et</strong> que de ce fait le<br />

nombre de cas tend à augmenter (observation en Suisse pour 2003 : 2,3 cas pour 100 000 habitants,<br />

supérieur à la moyenne européenne). Le taux de mortalité tend à diminuer (de 10 à 5 % des cas) par<br />

dépistage plus tôt <strong>et</strong> traitements nouveaux.<br />

Une étude interne de la Tâche 32 de l’IEA a fait le point sur la situation dans les pays participants au travail<br />

[http://www.iea-shc.org Task 32]. La principale conclusion est que les SSC ne présentent aucun risque<br />

supplémentaire par rapport à une installation de préparation d’eau chaude sanitaire classique. Les risques<br />

sont en eff<strong>et</strong> plus importants dans les installations qui tendent à produire des aérosols entre 20 <strong>et</strong> 60 °C. Le<br />

risque pour les installations solaires est :<br />

- a priori plus grand en hiver qu’en été, alors que les cas de légionellose sont plus fréquents en été lors des<br />

jours chauds <strong>et</strong> humides,<br />

- plus grand dans le haut du ballon ou plus exactement de la partie eau chaude sanitaire du système solaire<br />

combiné que dans le bas.<br />

Une fois par été au moins la partie eau chaude sanitaire d’un ballon solaire atteint 80 °C ou 90 °C <strong>et</strong> est<br />

ainsi totalement débarrassée de bactéries. Ceci peut se reproduire aussi durant toute période suffisamment<br />

ensoleillée.<br />

En Allemagne <strong>et</strong> en France les plus grands systèmes (plus de 400 l d’eau chaude sanitaire <strong>et</strong> avec plus de 3<br />

l dans les conduites) sont soumis à la règle qui veut que l’eau délivrée soit chauffée à 60 °C au moins une<br />

fois dans une journée. Notons qu’une étude suisse a montré que le chauffage du ballon ne suffit pas, les<br />

bactéries pouvant être présentes dans les conduites. Ce qui impose pour les grands systèmes un bouclage.<br />

5.1.4 RISQUES DE DEGRADATION DES PERFORMANCES APRES MISE EN ŒUVRE<br />

Le risque de dégradation des performances thermiques des systèmes solaires combinés est lié à :<br />

• La durabilité des capteurs eux-mêmes ;<br />

• La fréquence <strong>et</strong> la durée des surchauffes ;<br />

• L’encrassement des échangeurs de chaleur, notamment dans un environnement d’eau calcaire ;<br />

• L’encrassement des systèmes d’aide à la stratification dans le ballon lorsqu’il y en a (clap<strong>et</strong>s ou autres<br />

systèmes) ;<br />

• La corrosion d’armatures, de tuyaux ou du ballon ;<br />

• La dérive des sondes de la régulation ;<br />

• La déprogrammation de la régulation ;<br />

• Le gel dans une installation à antigel insuffisant <strong>et</strong> avec un remplissage avec de l’eau du réseau (sans<br />

mélange) fait en été lorsque la pression était jugée trop faible ;<br />

• Le gel dans un système drain-back, dû par exemple à un coude ou une pente insuffisante pour la<br />

vidange !<br />

C134<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


De plus, une absence de contrôle fréquent du taux de glycol dans le circuit solaire peut conduire à une<br />

dégradation prématurée du circuit solaire par gel. Les systèmes drain-back sont très fiables, <strong>et</strong> souvent n’ont<br />

nécessité aucun remplissage complémentaire en 15 ans !<br />

5.2 LES COUTS REELS<br />

5.2.1 COUT INITIAL - INVESTISSEMENT<br />

Les coûts des <strong>composants</strong> (c’est-à-dire hors installation) des systèmes solaires combinés varient très<br />

largement selon les pays de 200 à 1800 € par m 2 de capteurs <strong>et</strong> relativement peu selon la taille de<br />

l’installation, preuve de la non consolidation du marché solaire thermique européen. La valeur la plus basse,<br />

de 200 €/m 2 , concerne un système de 14 m 2 en Italie, <strong>et</strong> doit manifestement être considéré comme une<br />

exception. La valeur inférieure la plus réaliste est de 400 €/m 2 hors installation pour le matériel d’un SSC. Il<br />

faut aussi relever que la référence en m 2 de capteurs est la meilleure que nous ayons mais ne dit rien quant<br />

à la qualité <strong>et</strong> aux performances de ces m 2 !<br />

La France se situe dans le milieu du peloton avec l’Autriche. L’Allemagne <strong>et</strong> la Suisse (non figurée dans le<br />

graphique) sont plus chères, la Suède <strong>et</strong> le Danemark notablement moins chers.<br />

En règle moyenne, les capteurs représentent 40 à 50 % du coût total des <strong>composants</strong> <strong>et</strong> le stockage 25 à 35<br />

%.<br />

Une tendance à la réduction de coût spécifique par eff<strong>et</strong> de taille existe néanmoins, d’environ 1 200 €/m 2<br />

pour une installation de 6 m 2 pour eau chaude sanitaire à 600 €/m 2 pour un système solaire combiné de 20<br />

à 25 m 2 .<br />

Pour un SSC de dimensionnement adapté au marché français (12 m 2 , 1000 l), on peut estimer qu’un prix<br />

médian serait 9 000 € HT pour le matériel, sans considérer la distribution (par exemple le chauffage de sol<br />

dans le cas d’un PSD).<br />

L’installation dure en général 2 à 3 jours, pour un coût avec marges de l’ordre de 2 000 € HT.<br />

L’investissement total serait donc de l’ordre de 11 000 € HT pour un système compl<strong>et</strong>, perm<strong>et</strong>tant de<br />

produire environ 4 000 kWh solaire utile par an (330 kWh/m 2 an). Dans une maison relativement bien isolée,<br />

avec des besoins de chauffage de 80 kWh/m 2 soit pour 200 m 2 de surface chauffée de l’ordre de 16 000<br />

kWh par an, ce SSC perm<strong>et</strong>trait d’assurer environ 25 % des besoins totaux. Dans une maison type Minergie<br />

(42 kWh/m 2 ), le taux de couverture serait de 50 % en climat moyen, <strong>et</strong> largement plus dans le Sud de la<br />

France, où la barrière des 50 % solaire peut être plus aisément dépassée (double eff<strong>et</strong> : plus de soleil,<br />

demande par m 2 moins élevée).<br />

5.2.2 COUT OPERATIONNEL - EXPLOITATION - MAINTENANCE<br />

Les coûts opérationnels sont :<br />

1. Les coûts liés à la consommation d’appoint (électricité, gaz, fioul, bois, charbon dans le futur dans<br />

certains pays…).<br />

2. Les coûts liés à la consommation de l'électricité des auxiliaires (pompes essentiellement).<br />

3. Les coûts liés à l’entr<strong>et</strong>ien de la partie solaire (visites, remplissage de glycol).<br />

4. Les coûts liés à une éventuelle surveillance à distance, parfois supportée par le fournisseur pour ses<br />

propres évaluations (hors l’installation d’un raccordement téléphonique), mais à long terme il ne faut sans<br />

doute pas compter que ce service soit totalement offert.<br />

5. Les coûts d’entr<strong>et</strong>ien de la partie "appoint" (ramonage, n<strong>et</strong>toyage de coupelles ou gicleur, révision de<br />

citernes, <strong>et</strong>c..), c<strong>et</strong>te dernière n’étant pas différente d’une installation traditionnelle.<br />

En adm<strong>et</strong>tant un investissement de 13 000 € TTC pour une production utile de 4 000 kWh/an, avec une<br />

annuité de 10 % incluant intérêt (4 %), amortissement (5 % soit 20 ans) <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>ien (1 %, voir plus bas), le<br />

coût du kWh produit est de l’ordre de 32 cts €. Ce qui est assez élevé <strong>et</strong> bien évidemment ce coût est plus<br />

faible dans le climat du Sud de la France. Ne sont pas considérés les coûts de renouvellement de certaines<br />

parties telles les pompes <strong>et</strong> éventuellement une sonde.<br />

Si on tient compte d’un crédit d’impôt de 50 % sur le matériel, l’investissement à la charge du propriétaire est<br />

de 7 700 €, <strong>et</strong> le coût final passe à 19 cts €/kWh dans un climat moyen de la France.<br />

C135<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


On peut estimer que les coûts liés à l’entr<strong>et</strong>ien de la partie solaire représentent environ 150 €/an <strong>et</strong> ceux liés<br />

aux auxiliaires de chauffage à environ 30 €/an. Le reste des coûts est lié à la partie plus conventionnelle que<br />

le propriétaire aurait de toute façon à payer. Les coûts d’entr<strong>et</strong>ien sont donc de l’ordre de 180 € /an soit<br />

environ 1 à 2 % de l’investissement.<br />

5.2.3 LE VECU DES UTILISATEURS<br />

La standardisation joue un rôle essentiel dans la facilité <strong>et</strong> la qualité d’une mise en service, <strong>et</strong> la conscience<br />

professionnelle de l’installateur fait le reste.<br />

Il n’y a pas eu à notre connaissance une enquête "utilisateurs de systèmes solaires combinés" dans aucun<br />

pays. Certains proj<strong>et</strong>s EU ont abordé la question, mais pas totalement.<br />

Notre expérience est que la mise en service est déterminante pour le bon fonctionnement de l’installation <strong>et</strong><br />

donc la satisfaction des utilisateurs : elle doit être telle que le système fonctionne correctement !<br />

A l’exploitation, les systèmes drain-back (Pays-Bas) peuvent être perçus comme bruyants, le matin au<br />

remplissage <strong>et</strong> en fin d’après-midi lors de la vidange des capteurs.<br />

Il faut noter que les systèmes solaires combinés dans des maisons existantes à distribution à température<br />

élevée (plus de 50 °C) ont des performances en mode chauffage médiocres dans les climats sans soleil<br />

hivernal. Les maisons neuves, passives ou Minergie, à basse température de distribution, sont plus<br />

favorables à c<strong>et</strong>te technique, même si en mi-saison lorsque le soleil est favorable aux systèmes solaires<br />

combinés, les apports passifs sont importants <strong>et</strong> concurrencent le système solaire combiné.<br />

5.3 VITESSE DE DIFFUSION DANS LE PAYS<br />

5.3.1 ALLEMAGNE<br />

Les systèmes solaires combinés sont vendus comme tels depuis 1997. La part de marché du système<br />

solaire combiné est depuis en augmentation constante.<br />

Un client convaincu du solaire pour l’eau chaude peut plus aisément être convaincu de faire "un peu" de<br />

chauffage aussi, à un coût qui peut apparaître marginal. Cependant il faut noter que passer d’un CESI<br />

6 m 2 à un système solaire combiné de 12 m 2 ne double pas la performance mais double le coût. Surtout<br />

dans les climats du Nord de l’Europe où le stockage est le maillon faible, le soleil étant pratiquement invisible<br />

de décembre à février.<br />

5.3.2 SUISSE<br />

La vitesse de diffusion est relativement faible entre 2000 <strong>et</strong> 2005, mais le nom "systèmes solaires combinés"<br />

voire le concept n’était ni totalement arrêté ni promu ! Depuis 2006, on observe une accélération pour des<br />

raisons connues (à-coup sur les prix du pétrole, prise de conscience ?), dont on ne sait si elles vont<br />

perdurer.<br />

5.3.3 AUTRICHE<br />

L’Autriche a été le pays où la vitesse de diffusion a été la plus rapide. Les chiffres <strong>et</strong> les conditions ont été<br />

analysés précédemment, <strong>et</strong> le climat froid <strong>et</strong> ensoleillé des zones alpines est favorable pour les<br />

performances hivernales de systèmes solaires combinés dimensionnés largement (ballon de 100 l/m 2 ).<br />

5.3.4 PAYS-BAS<br />

Sans aide depuis 2003, le marché du solaire thermique aux Pays-Bas est atone. En outre, les performances<br />

des SSC hollandais, de dimensionnement très faible, sont faibles pour la part "chauffage". Les chauffe-eau<br />

solaires sont donc de performance comparable, tant que la surface de capteurs n’est pas augmentée (plus<br />

de 4 m 2 !), <strong>et</strong> surtout tant qu’un stockage plus grand ou plus dense ne peut être installé ou proposé.<br />

Les systèmes solaires combinés hollandais ne sont cependant pas tellement plus compliqués qu’un chauffeeau<br />

du fait du choix du gaz comme appoint <strong>et</strong> ce dans un système très compact.<br />

C136<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5.3.5 ACTIONS DE DIFFUSION<br />

Autriche :<br />

• Les subventions ont été les meilleurs vecteurs de la diffusion car les médias relaient rapidement <strong>et</strong><br />

largement ce type d’information !<br />

• Des installations pilotes ont été instrumentées, documentées <strong>et</strong> présentées.<br />

• De nombreuses conférences techniques à 100-120 participants de la profession sont organisées en<br />

liaison avec les organisations professionnelles, dans des lieux pratiques <strong>et</strong> centraux tel les chambres de<br />

commerce des grandes villes.<br />

• Une revue, plutôt grand public, mais à caractère technique, dédiée au solaire réalisée avec l’aide de<br />

moyens publics par AEE Intec (les spécialistes du solaire en Autriche) a été créée <strong>et</strong> largement diffusée.<br />

Des cours ont été organisés pour les installateurs.<br />

• Plaqu<strong>et</strong>tes techniques <strong>et</strong> Sites Intern<strong>et</strong> documentés, méthode usuelle de promotion mais qui est un<br />

support d’argument plus qu’un argument.<br />

• AEE intec a créé dans sa "p<strong>et</strong>ite" ville de Gleisdorf à 30 km de Graz en Styrie, un point focal annuel<br />

depuis 8 ans pour les spécialistes du solaire thermique de langue allemande, qui rassemble 100 à<br />

150 participants <strong>et</strong> connaît un renom régional <strong>et</strong> international important.<br />

• Les garanties de résultats solaires n’ont pas été acceptées par la profession malgré des tentatives<br />

diverses de personnes clés en Autriche.<br />

Suisse :<br />

• Des installations dites "pilotes <strong>et</strong> démonstrations" ont été financées à hauteur de 30 % des surcoûts, <strong>et</strong><br />

instrumentées durant 2 ans pour servir de base à la validation de modèles (TRNSYS <strong>et</strong> Polysun). Les<br />

installations ont été documentées soit sur une page soit sur des sites Intern<strong>et</strong> (www.solarch.ch) <strong>et</strong><br />

présentées à diverses occasions à la profession.<br />

• Une sorte de concours "Kombi-Kompakt+" a été financée par l’OFEN <strong>et</strong> réalisé au centre de recherches<br />

SPF. Les résultats concernant 15 systèmes sur le marché ont été promus par le SPF de manière<br />

anonyme vers la presse <strong>et</strong> les offices régionaux de l’énergie (1 office de l’énergie par canton qui reçoit<br />

beaucoup de demandes des particuliers concernant l’énergie <strong>et</strong> qui n’est pas nécessairement bien<br />

informé sur les systèmes solaires combinés).<br />

• Les participants à ce concours utilisent les résultats qui les concernent de manière non anonyme : ils ont<br />

reçu un document de 10 pages élaboré par le SPF <strong>et</strong> montrant leurs résultats comparés à tous les autres<br />

qui eux restent anonymes.<br />

• Les fournisseurs de systèmes sont présents dans toutes les expositions grand public (le plus<br />

efficace !).<br />

• Certains fournisseurs de systèmes sont aussi installateurs de leur produit.<br />

• Les garanties de résultats solaires n’ont pas été acceptées par la profession malgré des tentatives<br />

diverses.<br />

Allemagne :<br />

• Les tests du journal des consommateurs "Stifftung Warentest" ont été très utiles pour donner une<br />

crédibilité grand public aux systèmes solaires combinés.<br />

• Les foires solaires d’ampleur nationales <strong>et</strong> désormais européennes (Intersolar notamment) dans<br />

lesquelles la profession est très présente commercialement <strong>et</strong> techniquement pour convaincre.<br />

• Les séminaires OTTI de très haut niveau technique <strong>et</strong> scientifique rassemblent chercheurs <strong>et</strong> industriels<br />

solaires de langue allemande depuis plus de 10 ans.<br />

• Les études fréquentes sur les emplois créés par les énergies renouvelables qui diffusent le message que<br />

ces technologies propres sont favorables à l’emploi des travailleurs !<br />

C137<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


6. ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRE DIMENSIONS ETUDIEES<br />

6.1 POINTS FORTS, POINTS FAIBLES DE L'INNOVATION (METHODE SWOT)<br />

6.1.1 S : STRENGTH - FORCES<br />

Une solution complète : contrairement aux chauffe-eau solaires qui n’assurent que la fonction ECS, les<br />

SSC perm<strong>et</strong>tent à la fois de produire l’ECS <strong>et</strong> le chauffage de la maison voire dans un futur proche (des<br />

proj<strong>et</strong>s de démonstration sont en cours) la climatisation si l’on couple le SSC à une machine à absorption.<br />

Du point de vue de l’industriel <strong>et</strong> de l’installateur, c<strong>et</strong>te solution perm<strong>et</strong> de générer un chiffre d’affaire (<strong>et</strong> des<br />

marges) plus importantes ce qui explique en partie la diversification de l’offre industrielle.<br />

Un potentiel d’économie d’énergie important : les suivis réalisés de 2003 à 2006 sur 29 SSC dans le<br />

cadre du programme national d’évaluation des SSC piloté par l’Ademe ont montré que ces systèmes<br />

pouvaient économiser en énergie finale entre 230 <strong>et</strong> 350 kWh/an par m 2 de surface de capteur solaire ce qui<br />

représente entre 25 % <strong>et</strong> 40 % des consommations de chaleur (ECS <strong>et</strong> chauffage) d’une maison.<br />

Une technologie maîtrisée : une société comme CLIPSOL, leader sur le marché français avec<br />

25 000 m 2 de capteurs solaires installés, a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine des SCC. Les<br />

autres sociétés présentes sur le marché français sont pour la plupart des sociétés ayant une forte notoriété<br />

dans le domaine du génie climatique (BUDERUS, VIESSMAN, DE DIETRICH, …) ce qui est un gage de<br />

maîtrise de c<strong>et</strong>te technologie.<br />

Une technologie applicable partout : les SSC sont aussi efficaces dans le Nord de la France (où le<br />

gisement solaire est plus faible mais où la récupération des apports solaires est meilleure) que dans le Sud.<br />

Encadrée par des textes réglementaires : la RT2005 prévoie explicitement les SSC dans le calcul de la<br />

consommation énergétique des bâtiments ce qui perm<strong>et</strong> de valoriser ces systèmes dans les bâtiments<br />

neufs. Une norme de calcul européenne similaire est en préparation pour répondre aux recommandations<br />

de la DPEB.<br />

Une forte acceptation sociale : les acquéreurs de SSC sont généralement fiers de leur installation solaire<br />

qu’ils n’hésitent pas à faire visiter. En Allemagne c’est en grande partie par un eff<strong>et</strong> d’image que le marché<br />

du solaire thermique s’est développé.<br />

6.1.2 W : WEAKNESS : FAIBLESSES<br />

Une solution partiellement solaire : dans la plupart des cas, un appoint est nécessaire pour palier au<br />

caractère intermittent de l’énergie solaire. L’acquéreur du SSC se trouvera donc en possession d’une<br />

installation solaire …<strong>et</strong> d’une installation classique de production de chaleur, généralement une chaudière.<br />

Une technologie encore chère : le surcoût d’une solution SSC par rapport à des installations classiques<br />

(dû en partie à la nécessité d’avoir un appoint) reste encore élevé malgré l’importance des aides publiques<br />

(directe <strong>et</strong> indirecte).<br />

Une offre qui se cherche : les catalogues des fabricants proposent encore trop souvent de nombreuses<br />

configurations de schémas hydrauliques, sensées couvrir l’ensemble de la demande des ménages en<br />

France <strong>et</strong> en Europe, quand 1 ou 2 configurations suffiraient amplement <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>traient d’éviter les erreurs<br />

d’installations <strong>et</strong> de mise en œuvre.<br />

Des performances encore perfectibles : un SSC bien conçu, bien installé, bien réglé <strong>et</strong> correctement<br />

dimensionné, économise annuellement au minimum 350 kWh en énergie d’appoint par m 2 de capteur<br />

solaire (soit à peu près 5000 kWh par an pour une maison de 100 m 2 habitable). Malheureusement les<br />

suivis réalisés dans le cadre du programme national d’évaluation des SSC ont montré des performances<br />

sensiblement inférieures dans un grand nombre de cas ce qui traduit à la fois des problèmes de conception,<br />

d’installation <strong>et</strong> de réglage de ces systèmes.<br />

Un marché segmenté : les SSC sont plus adaptés au marché du neuf que de l’existant. C’est bien sur le<br />

cas du PSD (CLIPSOL) qui utilise un plancher chauffant comme dispositif de stockage de chaleur mais<br />

aussi des autres systèmes lorsque le réseau de distribution <strong>et</strong> d’émission de chaleur est initialement conçu<br />

pour fonctionner à des températures élevées (> à 50 °C) ce qui ne perm<strong>et</strong> pas de valoriser l’énergie solaire.<br />

Les SSC sont également mieux adaptés à la maison individuelle qu’à l’habitat collectif.<br />

C138<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Un environnement normatif à créer : il n’existe pas pour l’instant d’Avis Technique, de certification voire<br />

même de méthode normalisée pour évaluer la performance énergétique des SSC. Des normes<br />

européennes (EN 12977) sont en préparation mais il faudra au moins 2 ans avant qu’elles entrent en<br />

vigueur.<br />

6.1.3 O : OPPORTUNITIES - OPPORTUNITES<br />

Un contexte énergétique très favorable : la diminution progressive des énergies fossiles <strong>et</strong> l’augmentation<br />

du prix de ces énergies qui en découle, les eff<strong>et</strong>s annoncés du réchauffement climatique (le 4 ème rapport du<br />

GIES est particulièrement alarmiste sur les eff<strong>et</strong>s induits) tout cela renforce l’idée que le recours aux<br />

énergies renouvelables est non seulement souhaitable mais aussi incontournable.<br />

Des incitations financières attractives : crédit d’impôt porté à 50 %, aides directes attribuées par les<br />

conseils régionaux, conseils généraux, communes, ANAH, le tout pouvant représenter jusqu’à 80 % du<br />

montant total de l’investissement, contribue à rendre l’offre solaire <strong>et</strong> donc les SSC particulièrement<br />

attractive. Évidemment la pérennité de ces aides financières n’est pas garantie mais l’eff<strong>et</strong> levier qu’elles<br />

induisent sur la demande est indiscutable.<br />

Des dispositifs réglementaires sur mesure : labels haute performance énergétique Énergies<br />

Renouvelables, "HPE EnR 2005", très haute performance énergétique Énergies Renouvelables, "THPE EnR<br />

2005", proj<strong>et</strong> d’arrêté sur le dépassement du COS, autant de mesures réglementaires qui valorisent l’usage<br />

des technologies basées sur l’énergie solaire thermique.<br />

Une directive européenne contraignante : bien que la Commission Européenne ait renoncé<br />

momentanément à promulguer une directive sur l’énergie thermique d’origine renouvelable, un proj<strong>et</strong> de loi<br />

est en préparation qui fixerait la part des sources d’énergie renouvelables dans le bouqu<strong>et</strong> énergétique de<br />

l’UE à 20 % d’ici à 2020.<br />

Vers des bâtiments à énergie positive : pour atteindre l’objectif de réduction par 4 des consommations<br />

d’énergie dans les bâtiments contenu dans le Plan Climat il est primordial mais pas suffisant d’améliorer la<br />

performance énergétique de l’enveloppe. Il faut également agir sur les systèmes énergétiques <strong>et</strong> les SSC<br />

qui perm<strong>et</strong>tent d’économiser jusqu’à 40 % d’énergie finale sont une bonne solution.<br />

6.1.4 T : THREATS - MENACES<br />

Des mécanismes d’aides discontinus : lorsqu’en 1984 les pouvoirs publics français cessèrent de<br />

subventionner les installations solaires thermiques, les ventes s’écroulèrent. On peut penser que la situation<br />

en 2007 est beaucoup plus saine car elle s’appuie sur des fondamentaux tels que la fin programmée des<br />

ressources énergétiques fossiles. Cependant, une baisse significative des aides directes ou indirectes aurait<br />

certainement un impact très sensible sur les ventes de SSC.<br />

Une technologie fortement concurrencée : quand la contribution solaire d’un SSC peut représenter<br />

40 % des consommations de chauffage d’une maison, une PAC en couvre 100 % dont plus des 2/3 sont<br />

d’origine renouvelable <strong>et</strong> cela pour un coût d’investissement bien plus faible. Et la plupart des PAC sont<br />

réversibles ! Le développement du marché des SSC est fortement influencé par celui des PAC. Par ailleurs,<br />

investir dans un SSC est économiquement moins avantageux pour les ménages que d’autres systèmes<br />

comme le bois énergie qui représentent une concurrence sérieuse dans la gamme des alternatives aux<br />

énergies fossiles.<br />

Une fiabilité sous réserve : en période estivale la surface disponible de capteur solaire est<br />

surdimensionnée par rapport aux besoins qui se limitent à la production d’ECS. Les <strong>composants</strong> du SSC<br />

sont alors soumis à des températures très importantes (jusqu’à 150 °C pour des capteurs plans) qui peuvent<br />

sur le long terme engendrer des problèmes de fiabilité <strong>et</strong> donc des contre-références.<br />

Une attitude souvent attentiste : en France, la conscience environnementale de la population est bien<br />

moins développée que celle des pays d’Europe du Nord. L’acquisition d’un SSC relève souvent d’une<br />

démarche personnelle ce qui limite forcément le marché à une frange de la population déjà convaincue par<br />

les bienfaits de l’énergie solaire. Le reste de la population, sans être pour autant hostile à c<strong>et</strong>te technologie,<br />

adopte souvent une attitude attentiste.<br />

C139<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


6.2 POINTS SINGULIERS AU CONTEXTE DU PAYS<br />

Le marché des SSC se développe en Europe essentiellement dans les pays où les besoins de chauffage<br />

sont importants (Suisse, Autriche, Allemagne, Scandinavie …). En France, c’est principalement dans la<br />

région Rhône Alpes (présence de CLIPSOL) <strong>et</strong> dans l’Est de la France que l’on observe le maximum de<br />

SSC installés.<br />

Il a été à plusieurs fois mentionné que du soin porté à la mise en œuvre de l’installation dépendait<br />

grandement les résultats en terme de performance. L’effort de formation des installateurs sur les systèmes<br />

solaires est donc indispensable. C<strong>et</strong> effort a été entrepris en Autriche <strong>et</strong> en Allemagne il y a déjà plus de 15<br />

ans ce qui explique le succès des SSC dans ces pays. En France, c<strong>et</strong> effort démarre tout juste ce qui peut<br />

se révéler dangereux dans le cadre d’un marché qui explose.<br />

7. ETAPE 6 : CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

Notons en préambule le paradoxe suivant : ce rapport traite d’une innovation (les SSC) alors même que<br />

c<strong>et</strong>te technologie existe en France depuis plus de 20 ans <strong>et</strong> que l’un des rares industriels français présent<br />

dans le domaine du solaire thermique (CLIPSOL) commercialise ce qui est certainement l’un des systèmes<br />

les plus aboutis d’un point de vue technologique (le PSD).<br />

Pourquoi donc parler d’innovation ? Tout simplement parce que le marché des SSC reste encore en France<br />

à l’état embryonnaire malgré une emballée des ventes observée depuis 3 ans (estimation 2006 : plus de 4<br />

000 SSC vendus en France).<br />

Ceci étant l’impulsion semble donnée comme en témoigne le nombre de fabricants ou de revendeurs de<br />

SSC en France qui est passé de 5 en 2001 à 25 en 2006.<br />

Figure 7.1 - Évolution du marché des SSC en France [source Enerplan]<br />

7.1 LES CHANCES DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

Le développement des SSC en France est très étroitement lié à celui des EnR. Les contextes politique,<br />

économique <strong>et</strong> médiatique étant très favorables, on peut s’attendre à un développement important de ce<br />

marché dans les années à venir. Pour autant, il est très peu probable que le SSC s’impose comme solution<br />

de référence pour le chauffage de l’habitat car il s’appuie sur le vecteur eau <strong>et</strong> toutes les projections sur<br />

l’habitat de demain m<strong>et</strong>tent plutôt en avant le vecteur air comme axe de progrès.<br />

C140<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le tableau suivant tente de recenser méthodiquement les axes de la transposition <strong>et</strong> les points à<br />

renforcer :<br />

Thématique Obj<strong>et</strong> Point faible en France ?<br />

Compétences<br />

Réglementaire<br />

Opinion publique<br />

Politique<br />

Typologie des<br />

bâtiments<br />

Produits solaires<br />

(SSC)<br />

Financement<br />

Conditions<br />

de marché<br />

Certification<br />

<strong>et</strong> qualité<br />

Architectes<br />

BET<br />

Installateurs<br />

EIE<br />

Industriels du solaire<br />

Grossistes - distributeurs de matériel<br />

Incitations<br />

Facilitation<br />

Obligations<br />

Compréhension des enjeux<br />

Préparation au solaire<br />

Culture <strong>et</strong> acceptation<br />

Partis politiques<br />

Distributeurs d’énergie<br />

Maisons individuelles<br />

Habitat collectif<br />

Chauffage à distance<br />

Locaux (existence, disponibilité)<br />

Importés<br />

Exportés<br />

Aides nationales<br />

Aides locales<br />

Prêts bonifiés<br />

Privé individuel<br />

Privé immobilier<br />

Public<br />

Existence de structures de tests<br />

Existence de procédures<br />

officielles d’évaluation<br />

Conseil aux industriels<br />

Clairement oui mais peu<br />

de bâtiments sont le fait d’architectes !<br />

Pas assez de BE<br />

compétent en matière de solaire<br />

Oui, n<strong>et</strong>tement mais un effort de<br />

formation est en cours<br />

Pas assez de compétence dans les EIE<br />

Non<br />

Pas encore fréquent en France<br />

Faible jusqu’à présent<br />

mais des proj<strong>et</strong>s vont voir le jour<br />

(labels, droit à construire …)<br />

Faible, l’échelon régional<br />

commence à s’organiser<br />

Inexistantes<br />

Bonne<br />

Médiocre<br />

Faible, la principale motivation<br />

reste encore le coût<br />

Oui, pacte écologique de N Hulot<br />

Tendance positive (EDF , GDF)<br />

Bonne condition car le marché<br />

de la maison individuelle est<br />

très important en France<br />

Très faible pour la plupart<br />

des régions sauf exceptions<br />

Aucune culture solaire,<br />

mais peu de réseaux en France<br />

CLIPSOL essentiellement<br />

Très forte présence des fabricants<br />

européens sur le marché français<br />

Très faible<br />

Bonnes depuis crédit d’impôt<br />

Disparates<br />

Très peu répandus <strong>et</strong> connus<br />

L’installateur est déterminant en<br />

rénovation. Le constructeur en neuf,<br />

<strong>et</strong> ils ne sont pas bien informés<br />

Les promoteurs ne sont pas informés<br />

des SSC en tant que produit standard<br />

fiable<br />

Pas assez d’exemples réalisés<br />

par les collectivités <strong>et</strong> médiatisés<br />

Oui (CSTB)<br />

Non, en cours de développement<br />

A développer<br />

Tableau 7.1 - Axes d’une transposition en France des bonnes expériences des pays analysés<br />

C141<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7.2 COMPATIBILITE AVEC LE CADRE REGLEMENTAIRE ET NORMATIF FRANÇAIS<br />

En France le recours aux EnR <strong>et</strong> pour ce qui nous concerne aux SSC n’a aucun caractère obligatoire. La<br />

méthode de calcul Th-C-E (Arrêté du 19 juill<strong>et</strong> 2006) fait explicitement référence aux SSC (§ 18) ce qui<br />

perm<strong>et</strong> de valoriser c<strong>et</strong>te technologie dans la construction neuve.<br />

Un certains nombres d’autres textes réglementaires sont en cours de préparation (Labels Haute<br />

Performance Énergétique Énergies Renouvelables, "HPE EnR 2005", très haute performance énergétique<br />

Énergies Renouvelables, "THPE EnR 2005", proj<strong>et</strong> d’arrêté sur le dépassement du COS) qui devraient<br />

encore plus encourager le développement du marché des SSC surtout en habitat individuel.<br />

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU), qui remplace le Plan d’Occupation des Sols (POS) précise, selon la<br />

zone géographique concernée, les contraintes de pose de capteurs solaires, <strong>et</strong> peut aller jusqu’à leur<br />

interdiction. Si le solaire n’est pas mentionné, on doit se conformer aux prescriptions générales concernant<br />

le bâti, comme la composition de la toiture, sa pente, sa couleur, <strong>et</strong>c. Par exemple, le PLU peut imposer une<br />

pente en toiture maximale de 30 %, ce qui peut être une contrainte à la pose de capteurs pour un système<br />

solaire combiné.<br />

Toute intervention envisagée à l’intérieur d’un périmètre de protection de 500 mètres de rayon autour des<br />

monuments historiques, toutes les modifications de l’aspect extérieur des immeubles, les constructions<br />

neuves, mais aussi les interventions sur les espaces extérieurs doivent recevoir l’autorisation de<br />

l’Architecte des Bâtiments de France (ABF). La notion de covisibilité avec le monument est ici<br />

déterminante ; il s’agit donc pour l’ABF de déterminer si les capteurs solaires <strong>et</strong> le monument sont visibles<br />

ensemble d’un point quelconque, ou l’un depuis l’autre. Certains abords de monuments sont protégés par<br />

d’autres types de mesures (ZPPAUP <strong>et</strong> secteurs sauvegardés) qui se substituent dans le premier cas, <strong>et</strong> se<br />

superposent dans le second, à la servitude des 500 mètres. inscrit ou classé, aux abords d’un monument<br />

historique ou dans une ZPPAUP, celui-ci doit être obligatoirement validé par les SDAP (Services<br />

Départementaux de l’Architecture <strong>et</strong> du Patrimoine - Architectes des Bâtiments de France ABF).<br />

Dans le cas d’un proj<strong>et</strong> de construction neuve, le dossier de permis de construire doit mentionner<br />

l’emplacement <strong>et</strong> la surface des capteurs solaires. S’il s’agit d’une construction existante, c’est le régime de<br />

la déclaration de travaux qui s’applique.<br />

7.3 QUELLE DYNAMIQUE D'ACTEURS NECESSAIRE<br />

Pour assurer le succès du développement des SSC en France, il est important examiner tous les acteurs de<br />

la filière du solaire <strong>et</strong> de comprendre comment ils peuvent travailler ensemble.<br />

Former des acteurs compétents<br />

La première nécessité est la professionnalisation de ces acteurs. De la qualité de leur formation dépendra le<br />

devenir de la filière solaire. C<strong>et</strong>te formation peut prendre plusieurs formes <strong>et</strong> se dérouler à l’initiative<br />

d’acteurs différents.<br />

- Le r<strong>et</strong>ard de l’éducation nationale : Un premier constat conduit à signaler le r<strong>et</strong>ard de l’éducation<br />

nationale dans la prise en compte des techniques solaires dans les formations aux métiers de base. Les<br />

CFA (Centre de Formation des Apprentis) assurent la formation initiales aux métiers de base susceptibles<br />

de développer le solaire (plombier-chauffagiste, d’électricien, couvreur ou maçon), les formations<br />

dispensées restent néanmoins cantonnées dans une approche très traditionnelle de ces métiers. La<br />

question du solaire <strong>et</strong> du solaire thermique n’est jamais abordée. L’impossibilité de transformer ou d’adapter<br />

le contenu des programmes à une réalité professionnelle qui fait de plus en plus de place aux énergies<br />

solaires est un frein dommageable à leur développement. L’Education Nationale doit devenir le moteur d’un<br />

changement d’état d’esprit parmi les futurs installateurs en développant une action favorable au solaire.<br />

Seule sa participation à la création de l’INES donne du réalisme à l’implication de l’éducation Nationale dans<br />

la formation aux métiers liés à l’énergie solaire. Cependant les objectifs de formation que l’institut est<br />

susceptible de proposer à travers sa plateforme « éducation » restent modestes. Pour l’instant, l’INES rend<br />

visible l’offre de formation disponible en solaire thermique sur tout le territoire français <strong>et</strong> en Europe. L’institut<br />

organise des stages de très courtes durée dans le domaine du thermique <strong>et</strong> du photovoltaïque. Le fait que<br />

l’INES soit installé sur le même site que les compagnons du solaire ou de fabricants comme CLIPSOL laisse<br />

présager la possibilité d’associations fructueuses sur certains modules de formation.<br />

C142<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La formation des installateurs solaire thermique reste globalement liée à des initiatives privées. Les<br />

possibilités de formation relèvent de trois ordres qui correspondent pour les professionnels à des démarches<br />

différentes qui ne débouchent pas sur le même niveau de compétence ni de certification en sortie de<br />

formation.<br />

- La formation continue : Les formations longues sont à la fois récentes <strong>et</strong> peu nombreuses. La plus<br />

réputée est dispensée par les compagnons du solaire. Elle concerne le solaire thermique <strong>et</strong> le solaire<br />

photovoltaïque. Elle conduit à l’obtention d’un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP)<br />

d’installateur/mainteneur en système solaire thermique <strong>et</strong> photovoltaïque. Il s’agit là d’un équivalent Niveau<br />

IV <strong>et</strong> bac professionnel. La formation, très complète, est conçue en quatre cycles sur huit mois embrassant<br />

l’ensemble du domaine du solaire thermique <strong>et</strong> du solaire photovoltaïque. Le module le plus conséquent<br />

porte sur les systèmes solaires combinés <strong>et</strong> se situe en fin de formation.<br />

Les GRETA se sont également lancés dans des formations pour adulte de niveau CAP/BEP incluant la<br />

question du solaire thermique. Ils sont néanmoins au début d’un parcours qui demande encore à se<br />

développer. La rar<strong>et</strong>é de ces formations montre qu’il est plus que nécessaire de les impulser au niveau<br />

national.<br />

- Les cycles courts : Certains organismes de formation proposent des cycles thématiques dans le domaine<br />

du solaire. L’objectif est le perfectionnement <strong>et</strong> de créer des sessions de formation plus souples.<br />

L’association les compagnons du solaire perm<strong>et</strong> aux professionnels, en fonction de leurs besoins <strong>et</strong> de leur<br />

niveau, d’accéder directement au module « système solaire combiné » pour une durée de formation d’un<br />

peu plus de deux mois. Ce type de formation ne saurait être dispensée ailleurs que dans des écoles de<br />

formation assurant par ailleurs une formation complète <strong>et</strong> globale en solaire. La nécessité d’évaluer le<br />

niveau de pré-requis du candidat est fondamentale comme ses dispositions à avoir un proj<strong>et</strong> professionnel<br />

où le solaire tient une place importante.<br />

- Formation Qualisol : il s’agit d’une formation courte qui a pour visée de familiariser les artisans avec les<br />

techniques du solaire. La formation dite Qualisol a été conçue en 1999 pour impulser efficacement l’essor du<br />

solaire en France. Le résultat est assez éloigné des premières attentes. D’une durée maximum de trois<br />

jours, ces formations dispensent des connaissances de base sur le marché du solaire <strong>et</strong> sur la pose d’un<br />

chauffe-eau jusqu’à sa maintenance.<br />

- Le temps passé en formation : Afin de promouvoir le solaire thermique une autre piste doit consister à<br />

multiplier <strong>et</strong> à faciliter les formations longues qui assurent une compétence réelle aux installateurs. Le coût<br />

de la formation peut être dissuasif. Ils semblent plus facile à mobiliser pour les sans emplois via l’ANPE, les<br />

Assedic, ou les missions locales. Pour les salariés en revanche, les procédures méritent d’être améliorées.<br />

Une formation continue avec une aide financière à la clé repose sur la volonté d’un employeur d’y souscrire<br />

pour son salarié. Dans le meilleur des cas, ce dernier obtiendra une aide à la formation tout en devant se<br />

passer pendant un certain temps de quelqu’un qu’il a décidé de faire accéder à un niveau supérieur de<br />

qualification dans l’entreprise parce qu’il était compétent. Par ailleurs, rien ne garanti qu’encourager la<br />

formation ne soit pas un investissement à perte pour les employeurs puisque nombre de salariés quittent<br />

leur emploi une fois formés. Un dispositif peut être pensé pour minimiser ce type de risque. L’autre<br />

alternative pour l’artisan consiste à prendre un Congé Individuel de Formation ce qui est soumis à un certain<br />

nombre de conditions. L’enjeu de la formation dans le domaine du solaire thermique combiné repose sur un<br />

accès facilité aux congés de formation pour les professionnels.<br />

- L’enjeu de la qualité : De la qualité des formations engagées dépendra l’implication des installateurs dans<br />

le développement <strong>et</strong> la protection de la filière solaire thermique. Les associations professionnelles de<br />

l’énergie solaire comme ENERPLAN ont un rôle essentiel à jouer dans ce contexte pour m<strong>et</strong>tre en place une<br />

démarche qualité. Les objectifs d’ENERPLAN sont clairs : augmenter le niveau de compétence <strong>et</strong><br />

l’implication des acteurs afin d’éviter les contres références.<br />

La nécessité d’une information de qualité via les réseaux de professionnels<br />

Le client est de mieux en mieux informé <strong>et</strong> dispose d’outils nouveaux. L’intern<strong>et</strong> est devenu une banque<br />

d’information dans laquelle l’ensemble des acteurs du solaire ont investi. L’enjeu d’un tel outil réside dans la<br />

capacité des particuliers à y trouver des informations fiables <strong>et</strong> d’arriver à percevoir les avantages<br />

techniques <strong>et</strong> économiques des propositions faites (bénéfice <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ours sur investissement). L’ADEME joue<br />

ce rôle de garantie en se donnant une visibilité sur la toile afin d’y diffuser des informations sérieuses. Les<br />

associations investies dans la filière solaire ont fait de même. Des réseaux ont été créés afin de faire circuler<br />

une information sure <strong>et</strong> identique. L’action menée par l’association TECHNOSOLAR s’inscrit dans c<strong>et</strong>te<br />

veine. Elle regroupe des installateurs en photovoltaïque <strong>et</strong> thermique solaire qui ont souhaité via leur site<br />

assurer eux-mêmes l’information dans le domaine du solaire. L’association « Outils Solaires » située dans<br />

C143<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


les Pyrénées Orientales propose une liste d’installateurs en solaire thermique <strong>et</strong> photovoltaïque par région<br />

qu’elle qualifie de fiable. Elle leur attribue le vocable de « motivés ». L’objectif de l’association est d’être un<br />

garde fou, en séparant les installateurs réellement solaires des « milliers de plombiers chauffagistes qui,<br />

selon elle, ont « simplement » signé la charte Qualisol.<br />

La difficulté des particuliers à trouver un installateur compétent est un problème de premier ordre dont<br />

l’ADEME est consciente <strong>et</strong> que l’agence cherche à palier à travers son réseau d’espaces info énergie. Leur<br />

capacité à se fondre dans le tissus associatif local a permis de faire évoluer la campagne d’information<br />

technique auprès du grand public depuis qu’il a été décidé de systématiser leur implantation. Leur action se<br />

veut pragmatique <strong>et</strong> pédagogique : ils assurent un conseil de proximité auprès des particuliers <strong>et</strong> des<br />

professionnels en s’appuyant sur les acteurs locaux de la filière.<br />

L’essor de la filière solaire est aussi lié à une simplification de l’utilisation des SSC pour les usagers. En<br />

eff<strong>et</strong>, les particuliers ont l’habitude d’installation de chauffage fonctionnant au fioul, au gaz ou à base<br />

d’électricité très simple à m<strong>et</strong>tre en route <strong>et</strong> à arrêter. Ils revendiquent donc un transfert de c<strong>et</strong>te simplicité<br />

d’usage aux systèmes solaires combinés. Pour les installateurs, c<strong>et</strong>te simplification est également<br />

importante car la majorité des systèmes sont posés par des plombiers-chauffagistes ou des électriciens qui<br />

n’ont pas les compétences d’un bureau d’étude. Rendre la pose accessible à tous les artisans est la<br />

condition de la mise en place d’un bon service après vente. L’intervention du fabricant sur le site<br />

d’installation doit être l’exception tant elle est discréditante pour l’installateur <strong>et</strong> le produit.<br />

En termes de préconisation, il serait pertinent d’envisager la mise en place d’un programme national ou<br />

régional de suivi des performances du matériel mis en vente par les fabricants. Quelques marques<br />

nationales <strong>et</strong> internationales se disputent le marché. Dotés de réseaux de vendeurs, la confiance en leur<br />

matériel repose sur leur capacité à montrer leur gamme de produit, la pose sur-mesure (même si le matériel<br />

est standard) est un gage d’adaptabilité aux situations les plus diverses <strong>et</strong> renforce la confiance dans le<br />

fabricant. Par ailleurs, il est important de refreiner le plus possible la vente de matériel aux particuliers. Si<br />

ces faits sont rares, ils existent néanmoins. Hormis le mécontentement des installateurs mis devant le fait<br />

accompli, de telles initiatives créent des contres références préjudiciables pour l’ensemble de la filière<br />

solaire. L’expertise des particuliers doit être limitées <strong>et</strong> ne pas être utilisée comme un argument de vente.<br />

Le secteur de la distribution de matériel solaire suit l’évolution du secteur du solaire thermique <strong>et</strong> est en<br />

essor constant. Deux filières de distribution semblent coexister en collaboration avec des artisans locaux ou<br />

disposant d’installateurs. L’une s’attache à distribuer les produits des fabricants sans distinction selon des<br />

accords établis avec des fournisseurs, l’autre est plus focalisée sur la distribution de kits <strong>et</strong> demeure sous la<br />

coupe des fabricants (ex BP Solar). Il est difficile d’évaluer le poids que chacune d’entre elles représente sur<br />

le marché. Dans un avenir proche, le renforcement du démarchage des clients par les sociétés de<br />

distribution est à prévoir. Il va de pair avec la multiplication des salons, véritables show room interactifs, où<br />

les clients peuvent approcher les produits <strong>et</strong> rencontrer les distributeurs. Certains distributeurs s’engagent<br />

dors <strong>et</strong> déjà dans des stratégies de mark<strong>et</strong>ing téléphonique direct à grande échelle (mark<strong>et</strong>ing téléphonique<br />

direct de la société Servin en Savoie, <strong>et</strong>c..) à l’image des distributeurs de menuiserie PVC mobilisant des<br />

techniciens conseils <strong>et</strong> se déplaçant pour réaliser des devis.<br />

L’innovation technologique via la R&D des fabricants doit être soutenue. De nombreux thèmes sont à<br />

explorer (détection de pannes, auto-diagnostic, stockage dense, installation simplifiée, systèmes sans<br />

pression, stratégies de lutte contre la surchauffe, combinaison avec la climatisation solaire, <strong>et</strong>c..). La Tâche<br />

32 de l’IEA SHC a recensé une centaine de pistes d’amélioration de systèmes solaires combinés. Un thème<br />

crucial est la possibilité de dépasser 50% solaire, il manque un stockage efficace. Les fabricants doivent<br />

également continuer à faire évoluer le design de leurs produits particulièrement ceux situés en toiture. Des<br />

produits ingrats, massifs, défigurant une toiture ne facilitent pas la vente. Lorsqu’ils rénovent ou construisent<br />

un pavillon, les particuliers-consommateurs sont centrés sur l’esthétisme de leur maison <strong>et</strong> sur l’image<br />

sociale qu’ils souhaitent donner d’eux-mêmes au voisinage. L’évolution de l’aspect des produits de toiture<br />

vers l’esthétisme <strong>et</strong> le design est à préconiser pour développer le marché du solaire. Par ailleurs, en zone<br />

péri-urbaine, l’espace est réduit. Des travaux d’aménagement des sous-sols sont souvent réalisés pour<br />

perm<strong>et</strong>tre aux ménages de gagner de la place. Dans le cas des SSC, les fabricants ont intérêt à rendre leurs<br />

produits les moins volumineux possibles afin d’en faire un argument de vente auprès des particuliers<br />

C144<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7.4 DISPONIBILITE EN FRANCE DES COMPETENCES DE POSE.<br />

Il y a toutes les compétences en France.<br />

Il faut néanmoins organiser la formation continue de 3 à 5 jours (AFPA, INES, <strong>et</strong>c..) <strong>et</strong> la formation de longue<br />

durée type "Compagnons du solaire".<br />

La marque Qualisol attribuée aux installateurs agréés en matière de solaire thermique a fédéré à ce jour un<br />

réseau national de plus de 9000 installateurs.<br />

En janvier 2006, l’association Qualit’EnR a été créée pour garantir la qualité d’installation des systèmes à<br />

énergie renouvelable. L’association a pour vocation de fédérer autour d’une démarche qualité, les<br />

entreprises d’installation des systèmes à énergies renouvelables. Qualit’Enr intervient pour la promotion de<br />

la qualité des prestations des professionnels <strong>et</strong> gère des dispositifs de qualité <strong>et</strong> des règlements afférents<br />

aux appellations, dont Qualisol.<br />

7.5 QUELS TYPES D'INCITATIONS ENVISAGER<br />

7.5.1 REGLEMENTATION TECHNIQUE<br />

La Loi sur l’Energie prévoit explicitement un renforcement des exigences de la réglementation thermique<br />

française tous les 5 ans (d’environ 10%). Ce renforcement conduira au développement des maisons à très<br />

faible consommation d’énergie. Les SSC vont-ils en bénéficier ? A priori on peut penser que les propriétaires<br />

de ces maisons sont favorables au solaire actif, donc favorable aux systèmes solaires combinés.<br />

Cependant, plus les besoins de chauffage du bâtiment sont faibles <strong>et</strong> plus le recours au vecteur eau chaude<br />

peut s’avérer économiquement peu pertinent.<br />

La RT 2005 (bâtiment neuf) peut-elle encourager plus qu’elle ne le fait actuellement le recours aux EnR de<br />

manière générale <strong>et</strong> aux SSC de façon plus particulière ? En Espagne, la réglementation thermique des<br />

bâtiments (CTE - Código Técnico de la Edificación) impose à présent l'installation de capteurs solaires dans<br />

la construction des nouveaux logements ou des logements réhabilités pour l'eau chaude sanitaire. Elle<br />

impose en eff<strong>et</strong> que 60% de la consommation énergétique de ces nouveaux bâtiments soit d'origine solaire<br />

thermique. En France une telle démarche semble peu probable mais on peut très bien envisager de définir<br />

le SSC comme solution de référence pour la zone climatique H3 de la réglementation française.<br />

La rénovation ne doit pas être oubliée, tout en donnant la priorité au préchauffage d’eau chaude sanitaire,<br />

avant d’envisager le chauffage solaire. Le proj<strong>et</strong> d’arrêté relatif à la performance thermique des bâtiments<br />

existants ne prévoit aucune disposition relative aux systèmes solaires thermiques mais on peut envisager<br />

Les réglementations d’urbanisme (PLU, <strong>et</strong>c..) doivent être adaptées voire favorables au solaire thermique.<br />

7.5.2 FISCALITE, FINANCEMENT, SOUTIEN DES COLLECTIVITES LOCALES<br />

On connaît l’impact des aides financières directes ou indirectes, par leur eff<strong>et</strong> d’aide mais aussi <strong>et</strong> surtout<br />

par leur eff<strong>et</strong> incitatif de reconnaissance pour un acte soutenu par la collectivité.<br />

Le plus important si on m<strong>et</strong> en place un dispositif est :<br />

- la simplicité extrême du modèle (pas de calculs savants sur les kWh <strong>et</strong>c..),<br />

- la simplicité extrême de l’administration (pas plusieurs formulaires à remplir comme le PV en<br />

France),<br />

- le guich<strong>et</strong> unique,<br />

- la continuité des aides avant de discourir sur leur niveau !<br />

Les aides des collectivités territoriales<br />

Les aides données par les collectivités territoriales aux particuliers pour les inciter à investir dans les<br />

énergies renouvelables ont eu un impact énorme. Si elles varient selon les régions, elles ont contribué à<br />

ouvrir le marché du solaire aux ménages disposant de revenus moyens. C<strong>et</strong>te aide se produit à trois<br />

niveaux de territoire. Elle émane des régions, des départements <strong>et</strong> de certaines communes <strong>et</strong> est<br />

cumulable. L’installation d’un chauffe-eau solaire peut s’avérer financièrement très intéressante pour les<br />

particuliers dans certaines régions. Il faut faire l’avance de c<strong>et</strong> investissement pendant 6 mois <strong>et</strong> certes en<br />

C145<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


avoir les moyens. Pour les SSC les sommes engagées sont plus conséquentes si bien que compte tenu des<br />

avances il n’est accessible qu’aux ménages les plus aisés qui bénéficient des déductions fiscales les plus<br />

intéressantes.<br />

L’engouement récent autour des aides est tel que certaines collectivités, face à l’explosion des demandes<br />

<strong>et</strong> à la nécessité de réaliser d’autres investissements liés à la mise en œuvre de la décentralisation,<br />

commencent à se r<strong>et</strong>irer <strong>et</strong> à les supprimer. C’est le cas du conseil général de l’Ardèche qui a arrêté la<br />

distribution des aides en décembre 2006. La Région Rhône-Alpes a planifié l’arrêt des subventions<br />

également pour fin 2007, invoquant l’œuvre accomplie, la région regroupant sur son seul territoire 10% des<br />

installations en matière énergies renouvelables de France. Il s’agit là d’un enjeu important car l’essentiel des<br />

aides a bénéficié au solaire thermique. Leur disparition programmée risque d’être préjudiciable à l’essor de<br />

la filière.<br />

Les installateurs, les fabricants <strong>et</strong> les distributeurs sont devenus en quelques années les principaux<br />

promoteurs de l’aide fournies par les collectivités territoriales. Ils ont compris combien elles constituaient un<br />

excellent argument de vente minimisant le coût final de l’investissement des particuliers. En cumulant les<br />

aides, le coût d’un système solaire combiné devient un investissement intéressant.<br />

Un outil pourrait être créé sous la forme d’un fichier centralisant les aides <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant à jour leurs évolutions<br />

selon leur source. On pourrait également y adjoindre un calculateur perm<strong>et</strong>tant aux particuliers d’évaluer<br />

leur crédit d’impôt. C<strong>et</strong> outil serait un plus. Il pourrait être hébergé par l’ADEME ou Qualit’EnR.<br />

L’arrivée des banques sur le marché du solaire thermique<br />

Il est intéressant de constater qu’au moment où les aides vont se faire plus rares, une offre bancaire se<br />

développe qui revêt deux formes :<br />

- Des prêts préférentiels proposés aux particuliers <strong>et</strong> soutenus par les crédits publics. L’association<br />

banque / collectivités territoriales est à souligner <strong>et</strong> dispose d’une grande marge de développement<br />

dans ce domaine.<br />

- Des campagnes incitatives autour de produits bancaires inédits afin de créer chez les particuliers un<br />

segment de marché spécifique au développement des énergies renouvelables <strong>et</strong> de l’énergie solaire<br />

en particulier. Les produits de ce type vont sans doute se multiplier à l’avenir.<br />

- L’association banque / collectivités territoriales : Dès 1999, les premières initiatives marquent<br />

l’association inédite des collectivités territoriales <strong>et</strong> des établissements bancaires. Une forme inédite de<br />

collaboration apparaît. Son développement est à recommander dans le contexte de la disparition<br />

progressive des aides territoriales. Les prêts connus portent encore essentiellement sur la construction ou<br />

la rénovation de logements. Ils cherchent à valoriser la notion de construction durable. Ils financent des<br />

installations relatives aux énergies renouvelables comme un chauffe-eau solaire dans la mesure où la<br />

demande figure parmi un ensemble plus large de mesures d’amélioration des performances énergétiques <strong>et</strong><br />

environnementales de l’habitat.<br />

Ainsi les prêts habitats de la banque populaire d’Alsace proposent un compte épargne éthique dit<br />

CODEVAIR soutenu par des crédits publics (ADEME ou conseil régional). L’intervention des collectivités<br />

territoriales perm<strong>et</strong> de renforcer la capacité de bonification des prêts. Une convention entre la banque<br />

populaire d’Alsace <strong>et</strong> le conseil régional d’alsace associé à l’ADEME a également été signée, en juin 2004,<br />

pour le financement de chauffe-eau solaires individuels. La banque populaire est devenue un guich<strong>et</strong> unique<br />

de distribution des primes publiques pour la pose de chauffe-eau solaire. Elle a ensuite mis au point un<br />

PREVAIR CESI à 0% grâce à une subvention (offre réservée au chauffe-eau). Une telle initiative est à<br />

encourager afin de multiplier ce type de prêts à 0% uniquement consacrés au développement du solaire.<br />

Certaines région l’ont bien compris <strong>et</strong> lancent, comme la région Nord-Pas-de-Calais l’a fait en 2003, un<br />

appel à proposition auprès des banques afin de créer avec elles des partenariats.<br />

- Une opportunité de marché auprès des particuliers pour les banques : Certains établissements<br />

bancaires saisissent l’opportunité du développement de la filière solaire pour m<strong>et</strong>tre en place des politiques<br />

d’incitation au prêt. Des prêts spécifiques, sans le soutien des collectivités territoriales, sont ainsi mis en<br />

place. Des partenariats privilégiés avec les acteurs du secteur sont développés.<br />

La caisse des Savoies du Crédit Agricole est très en avance dans ce domaine. Il a mis en place des prêts<br />

solaires. Il s’agit d’une offre de crédit avec différé d’amortissement de 12 à 18 mois susceptible de compléter<br />

le coût d’une installation solaire thermique. Un autre produit bancaire a été imaginé, s’adressant plutôt au<br />

photovoltaïque d’un maximum de 21 500 € allant jusqu’à 84 mensualités dont les remboursements sont<br />

évalués à partir d’un salaire moyen bas. L’absence de frais de dossier <strong>et</strong> des taux d’intérêts minorés rendent<br />

C146<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


le produit attractif. Des délais d’obtention réduits avec un différé de déblocage de 4 à 6 mois perm<strong>et</strong>tent aux<br />

ménages d’attendre le versement des aides des collectivités territoriales. En 6 mois d’existence, 300 prêts<br />

ont été conclus répartis entre la Savoie <strong>et</strong> la Haute Savoie. L’engouement autour de ce type de prêt a<br />

surpris la direction de la caisse qui y voit désormais une très bonne opportunité financière.<br />

La caisse des Savoie a également su développer des partenariats privilégiés qui revêtent un caractère<br />

d’exclusivité avec deux des principaux acteurs du solaire de la région. Il témoigne de la mutation du secteur.<br />

En 20 ans la filière est sortie de la confidentialité <strong>et</strong> s’est marchandisée. Les acteurs du solaire ont<br />

conscience de la nécessité de s’allier à des banques pour se développer. L’association entre la caisse des<br />

Savoie du Crédit Agricole <strong>et</strong> les compagnons du solaire révèle un partenariat uniquement financier. Le<br />

crédit agricole s’engage à faire un don de 10 000 € sur 3 ans aux compagnons du solaire <strong>et</strong> à m<strong>et</strong>tre à<br />

disposition d’un cadre qui intervient dans les formations sur le thème : « l’artisan <strong>et</strong> ses relations avec le<br />

banquier ». Le crédit agricole dispose ainsi d’un espace privilégié pour présenter sa politique, son approche<br />

comptable, les aides <strong>et</strong> les soutiens qu’il peut proposer aux artisans désirant s’installer. En échange les<br />

deux partenaires m<strong>et</strong>tent en avant leur partenariat sur leurs sites web respectifs.<br />

Un partenariat ancien <strong>et</strong> encore plus privilégié a été conclu entre le Crédit Agricole <strong>et</strong> le fabricant CLIPSOL.<br />

Il a été à l’origine de la mise en place des prêts solaires. L’offre était liée au choix de CLIPSOL par les<br />

particuliers alors que le fabricant était seul sur le marché savoyard. La demande a permis par la suite<br />

d’ouvrir le produit à ses concurrents<br />

L’action à l’initiative de la caisse des Savoies du Crédit Agricole est à associer à une particularité régionale,<br />

celle du développement avancé du marché du solaire dans la région. Ailleurs, des produits bancaires<br />

analogues voient ponctuellement le jour. La caisse d’épargne Languedoc Roussillon propose un prêt<br />

« travaux développement durable » pour des travaux incluant l’installation d’un chauffe-eau solaire. Le crédit<br />

coopératif dispose d’une offre bancaire dite « eco-habitat » en cas d’installation d’énergie renouvelables. Le<br />

marché des « prêts vert » en est encore à ses balbutiements. Il faut compter avec eux pour le<br />

développement du marché du solaire. Dans ce contexte, les prémices lui ont déjà été bénéfiques. Sans<br />

l’aide des collectivités territoriales il est probable que ce type de prêt ne se popularise pas. En eff<strong>et</strong>, ce sont<br />

les ménages les plus solvables qui y ont accès. Les sommes engagés pour une installation solaire<br />

thermique seront d’autant plus conséquentes que les prêts perdront leur caractère relais avec la disparition<br />

des aides. Un système de cautionnement peut être pensé, les collectivités territoriales assurant le rôle de<br />

garant auprès des banques. C’est un enjeu important dans les régions où le recours au solaire thermique<br />

est une alternative rentable<br />

C147<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


ANNEXE<br />

RÉFÉRENCES<br />

[1] Weiss W. <strong>et</strong>. al., Comparison of system design for solar combisystems, Proceedings ISES Solar<br />

World Congress, Göteborg, Juin 2003.<br />

[2] Markerhebung Sonnenenergie 2005, Mai 2006, Swissolar - OFEN Berne, 23 pages.<br />

[3] Die Entwicklung des Markts für Solarthermische Anlagen in Österreich, G. Faninger, iff, 2006, 30<br />

Seiten.<br />

[4] Soltherm Europe - Austria, Mark<strong>et</strong> Analysis, August 2002, AEE Intec for DG TREN - 31 pages.<br />

[5] SYSTEM DESIGNS AND PERFORMANCE OF SOLAR COMBISYSTEMS -Status report of Task<br />

26 of the IEA Solar Heating and Cooling Programme - Jean-Christophe Hador ,Werner Weiss,<br />

Jean-Marc Suter, Thomas L<strong>et</strong>z - Eurosun 2002 - Bologna Italy.<br />

SITES INTERNET DES ORGANISMES DE RECHERCHE OU<br />

ASSIMILES<br />

Allemagne :<br />

ISES Allemagne :<br />

http://www.solarserver.de<br />

http://www.dgs.de/<br />

Autriche :<br />

AEE INTEC : http://www.aee-intec.at/<br />

Autriche :<br />

www.solarwaerme.at/<br />

Autriche :<br />

http://www.austriasolar.at/<br />

Autriche :<br />

http://www.stescos.org/<br />

Autriche :<br />

http://www.arsenal.ac.at/<br />

Autriche,<br />

ville de Salzburg : http://www.salzburg.gv.at/themen/ve/energie/erneuerbar/sonnenenergie.htm<br />

EU :<br />

http://www.estif.org/solarkeymark/<br />

EU : un proj<strong>et</strong> de suivi des systèmes solaires combinés (Asder pour la F) :<br />

http://elle-kilde.dk/altener-combi/<br />

EU :<br />

un annuaire http://www.europages.fr/cgi/epq.cgi?L=fr&DID=00&HC=05867&DMC.x=1<br />

IEA : www.iea-shc.org Task 26, Task 32<br />

Pays-Bas :<br />

ECN<br />

Saxion Hogescholen<br />

TNO Bouw<br />

BDA Dakadvies b.v.<br />

Bouwvisie<br />

Ecofys b.v.<br />

Ekomation Solar Energy<br />

Natec Energy BV<br />

Schüco Nederland B.V.<br />

Solair Systems<br />

SolarNRG<br />

Stroomwerk Energy b.v.<br />

Sun Factory<br />

C148<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


vA Consult<br />

W|E Adviseurs Duurzaam Bouwen<br />

SITES INTERNET DE CONSTRUCTEURS DE SSC<br />

Allemagne<br />

Association : http://www.solarwirtschaft.de<br />

Solvis-Energiesysteme GmbH & Co. KG www.solvis.de<br />

Wagner & Co.Solartechnik GmbH www.wagner-solartechnik.de<br />

BBT Bosch Buderus Thermotechnik GmbH<br />

Consolar Energiespeichersysteme<br />

IKARUS-Solar AG<br />

Paradigma Energie-und Umwelttechnik GmbH & Co. KG<br />

Rotex GmbH M<strong>et</strong>all- und Kunststofftechnik<br />

Solartherm Solar-Heizsysteme Entwicklungs- und Vertriebs GmbH<br />

Stefan NAU GmbH & Co. KG<br />

UFE-Solar<br />

Viessmann Werke GmbH & Co KG<br />

Autriche<br />

Association: http://www.austriasolar.at/<br />

Gasokol GmbH: http://www.gasokol.at<br />

Hinteregger ESTEC - Solartechnik: http://www.estec.at<br />

Insolar Solartechnik: http://www.insolar.at<br />

Max Weishaupt GmbH: http://www.weishaupt.co.at<br />

MEA SOLAR GmbH http://www.mea-solar.at<br />

S.O.L.I.D. GesmbH: http://www.solid.at<br />

Siko Energiesysteme GmbH: http://www.siko.at<br />

SOLARFOCUS: http://www.solarfocus.at<br />

SOLution Solartechnik GmbH: http://www.sol-ution.com<br />

Sonnenkraft Österreich Vertriebs GmbH: http://www.sonnenkraft.com<br />

Sun-Systems GmbH: http://www.sun-systems.com<br />

Teufel & Schwarz GmbH: http://www.teufel-schwarz.com<br />

thermo l solar: http://www.thermosolar.at<br />

Vaillant GmbH: http://www.vaillant.at<br />

France<br />

Association Enerplan : http://www.enerplan.asso.fr/<br />

Sur le site d’Enerplan, on peut consulter la liste des membres <strong>et</strong> des constructeurs présents sur le marché<br />

français.<br />

Pays-Bas<br />

Association : http://www.hollandsolar.nl/<br />

AGPO bv<br />

ATAG bv<br />

ATON Zonne-energie Systemen<br />

Daalderop bv<br />

DSS b.v.<br />

Inventum b.v.<br />

Jirlumar bv<br />

Pooltechnics bv<br />

Remeha BV<br />

Solair Systems<br />

SolarNRG<br />

Vaillant bv<br />

C149<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Suisse<br />

Association : http://www.swissolar.ch/<br />

Agena http://www.agena-energies.ch/<br />

Energie Solaire SA http://www.energie-solaire.com/<br />

Hoval http://www.hoval.com<br />

Soltop http://www.soltop.ch/<br />

Schweizer http://www.schweizer-m<strong>et</strong>allbau.ch/<br />

Flumroc http://www.flumroc.ch/txtengl/die_flumroc-gruppe.htm<br />

AMK http://www.amk-solac.com/<br />

Vögelin http://www.voegelin.ch/<br />

C150<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C7 - STOCKAGE DE CHALEUR<br />

Auteurs : P<strong>et</strong>er Riederer (p<strong>et</strong>er.riederer@cstb.fr),<br />

Orlando Catarina (orlando.catarina@cstb.fr)<br />

Expert : Jean-Christophe Hadorn (Ecole Polytechnique<br />

Fédérale de Lausanne - Suisse)<br />

C151<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sommaire<br />

1 Etape 1 : Contexte, antériorités, dynamique des acteurs ................................................154<br />

1.1 Contexte national <strong>et</strong> local........................................................................................154<br />

1.2 Antériorités <strong>et</strong> origine de l’innovation....................................................................155<br />

1.3 Dynamique des acteurs ...........................................................................................156<br />

2 Etape 2 : Contenu de l’innovation ..................................................................................157<br />

2.1 Description de la technologie..................................................................................157<br />

2.1.1 Les raisons pour le stockage de chaleur..........................................................157<br />

2.1.2 Les différents types de stockage .....................................................................157<br />

2.1.3 Critères d’un bon système de stockage...........................................................166<br />

2.1.4 Récapitulatif des applications de stockage thermique ....................................168<br />

2.2 Horizon temporel ....................................................................................................169<br />

2.2.1 Stockage pour eau chaude sanitaire ................................................................169<br />

2.2.2 Stockage par inertie du bâtiment.....................................................................169<br />

2.2.3 Stockage tampon dans les réseaux de chaleur à distance ...............................169<br />

2.2.4 Stockage pour chauffage individuel à partir de sources intermittentes (bois, solaire,<br />

pompe à chaleur).............................................................................................................170<br />

2.2.5 Stockage tampon pour limiter les émissions de polluants ..............................170<br />

2.2.6 Stockage saisonnier de chaleur .......................................................................170<br />

2.3 Barrières à la diffusion des nouvelles technologies de stockage ............................171<br />

2.4 Champs d’application .............................................................................................172<br />

2.5 Impacts....................................................................................................................173<br />

2.5.1 Impacts énergétiques.......................................................................................173<br />

2.5.2 Impacts environnementaux .............................................................................173<br />

3 Etape 3: Mise en oeuvre..................................................................................................174<br />

3.1 Fiabilité de mise en œuvre sur chantier ..................................................................174<br />

3.1.1 Conception adaptée au bâtiment .....................................................................174<br />

3.1.2 Acceptation par les acteurs .............................................................................175<br />

3.1.3 Compétence des acteurs..................................................................................175<br />

3.1.4 Adaptation des professions existantes ............................................................175<br />

3.1.5 Besoin de nouvelles professions adaptées ......................................................176<br />

3.2 Modalités de gestion, d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance.........................................176<br />

3.3 Incitations réglementaire, fiscale, modalités de financement .................................176<br />

4 Etape 4 : Evaluation des résultats dans les pays concernés ............................................177<br />

4.1 Les performances....................................................................................................177<br />

4.1.1 Energie ............................................................................................................177<br />

4.1.2 Stabilité, feu, tremblement de terre.................................................................178<br />

4.1.3 Impacts Environnemental <strong>et</strong> sanitaire.............................................................178<br />

4.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en oeuvre ...................178<br />

4.1.5 Compatibilité des performances .....................................................................179<br />

4.2 Coûts réels...............................................................................................................180<br />

4.2.1 Coût initial - investissement............................................................................180<br />

4.2.2 Coût opérationnel – exploitation - maintenance .............................................183<br />

4.2.3 Relation entre coûts <strong>et</strong> performances avec <strong>et</strong> sans aides.................................185<br />

4.3 Le vecu des utilisateurs...........................................................................................186<br />

4.4 Vitesse de diffusion dans le pays............................................................................186<br />

4.4.1 Actions de diffusion........................................................................................186<br />

4.4.2 Actions d’exportation de la technologie .........................................................186<br />

5 Etape 5 : Reflexion critique du CSTB sur les quatre dimensions étudiées.....................187<br />

5.1 Points forts, points faibles de l’innovation (Méthode SWOT) ...............................187<br />

C152<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5.1.1 S : Strength - Forces........................................................................................187<br />

5.1.2 W : Weakness - Faiblesses..............................................................................187<br />

5.1.3 O : Opportunities - Opportunités ....................................................................188<br />

5.1.4 T : Threats - Menaces ....................................................................................188<br />

6 Step 6: Conditions de transposition en France................................................................189<br />

6.1 Les chances de la transposition en France ..............................................................189<br />

6.2 Compatibilité avec le cadre réglemantaire <strong>et</strong> normatif français .............................189<br />

6.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire..................................................................189<br />

6.4 Disponibilité en France des compétences de pose..................................................189<br />

6.5 Quels types d’incitations à envisager......................................................................189<br />

6.5.1 Réglementation technique...............................................................................189<br />

6.5.2 Soutien des collectivités <strong>et</strong>c............................................................................190<br />

6.5.3 Taxation, financement.....................................................................................190<br />

6.5.4 Initiatives privées............................................................................................190<br />

7 Annexe : Sources d’information .....................................................................................191<br />

C153<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1 ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUE DES ACTEURS<br />

1.1 Contexte national <strong>et</strong> local<br />

Au cours des 25 dernières années, on peut distinguer quatre groupes de pays en ce qui concerne le<br />

stockage de chaleur:<br />

1. Les pays pionniers en matière de stockage saisonnier de chaleur solaire, mais dont<br />

l’activité a fortement été réduite (indiqués avec année approximative de début d’activité<br />

recensée <strong>et</strong> de réduction forte)<br />

a. les USA (1975-1984)<br />

b. la Suisse (1977-2000)<br />

c. la France (1978-1985)<br />

d. les Pays-Bas (1979-1990)<br />

e. la Suède (1980-1995)<br />

f. le Danemark (1985-2000)<br />

g. la Finlande (1985-1995)<br />

Parmi les conditions favorables, il faut relever dans ces pays :<br />

- la présence d’une tradition de géologues <strong>et</strong> d’hydrogéologues ;<br />

- la présence d’un sous-sol favorable ou au moins diversifié (rock-bed <strong>et</strong> quaternaire<br />

aquifère fréquemment) ;<br />

- la tradition du chauffage à distance qui perm<strong>et</strong> de (pré-)disposer des infrastructures de<br />

mutualisation d’un stock central, ce qui est favorable à son efficacité <strong>et</strong> à son coût<br />

spécifique.<br />

C’est une volonté nationale dans tous les cas qui a poussé la recherche dans ces pays. Mais la<br />

durabilité des politiques a été trop courte pour perm<strong>et</strong>tre une émergence. Et par ailleurs, le<br />

prix des fossiles a reculé, rendant encore plus difficile à rentabiliser un investissement initial<br />

important. Notons toutefois que dans les grandes installations solaires avec stockage<br />

saisonnier, les capteurs représentent plus de 60% du coût initial, le stock quant à lui environ<br />

20% seulement !<br />

Devant la difficulté technique du stockage saisonnier <strong>et</strong> la baisse des prix réels de l’énergie,<br />

les volontés se sont émoussées.<br />

2. Les pays qui continuent d’avoir une politique soutenue en matière de stockage<br />

saisonnier de chaleur solaire<br />

a. l’Allemagne depuis 1985<br />

Partie légèrement en r<strong>et</strong>ard dans le stockage solaire, l’Allemagne a désormais le programme<br />

le plus ambitieux <strong>et</strong> le plus abondant d’exemples, seule manière de progresser car le domaine<br />

est lié à de nombreux facteurs peu « théoriques » (géologie, pratique d’installation,<br />

exploitation, <strong>et</strong>c..). C’est la préoccupation environnementale qui domine la volonté des<br />

pouvoirs publics allemands tant nationaux que locaux depuis 1998.<br />

3. Les pays qui cherchent à développer le stockage surtout diurne (1 à 2 jours) pour le<br />

solaire ou le bois<br />

a. l’Allemagne<br />

b. l’Autriche<br />

c. la Suisse<br />

d. les USA<br />

C154<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Après les espoirs déçus quelque peu (par manque de moyens), les pays qui privilégient le<br />

solaire <strong>et</strong> le bois dans leur (modeste !) politique renouvelable, comprennent que le stockage<br />

court terme est la clé de l’efficacité des technologies intermittentes. Mais la vision est<br />

désormais plus systémique que par <strong>composants</strong>. La recherche s’oriente vers « la performance<br />

du système délivrant une prestation de confort », le stockage faisant partie d’un système<br />

global.<br />

4. Les pays qui n’ont pas de politique particulière en matière de stockage de chaleur ou de<br />

froid <strong>et</strong> dont les développements se sont faits surtout par le privé<br />

a. la France (surtout les entreprises Clipsol <strong>et</strong> Cristopia)<br />

b. l’Espagne (peu de travaux)<br />

c. les Pays-Bas (principalement stockage de froid en aquifère)<br />

d. les USA (peu de systèmes avancés)<br />

e. le Canada (2006 : stockage saisonnier pour un quartier de villas « Drake Landing »)<br />

Ce sont les fabricants de systèmes solaires ou à bois qui ont proposé des stocks adaptés (mais pas<br />

toujours optimisés) à leur proposition technique. Mais le développement est peu documenté <strong>et</strong> le<br />

savoir est très inégalement réparti.<br />

Depuis 2000, les pays qui continuent de penser que le stockage de chaleur est la clé des<br />

renouvelables sont peu nombreux (Allemagne surtout). La motivation principale est<br />

environnementale désormais, avant d’être liée à la pénurie de ressources. Mais les à coups du prix de<br />

l’énergie vont redevenir un moteur.<br />

1.2 Antériorités <strong>et</strong> origine de l’innovation<br />

Le stockage de chaleur s’est développé historiquement de la manière schématique suivante depuis<br />

les années 1800 :<br />

De 1800 à 1900<br />

- stockage pour les cuisinières à bois, de manière à profiter du moment de la cuisson des repas<br />

pour faire de l’eau chaude sanitaire<br />

- stockage pour les poêles à bois (pierres ou eau)<br />

- stockage pour les chauffages centraux à bois<br />

De 1900 à nos jours<br />

- stockage pour l’eau chaude sanitaire produite par tout type de source (bois, électricité, gaz,<br />

charbon) de manière à découpler l’offre <strong>et</strong> la demande <strong>et</strong> à satisfaire les pointes de<br />

consommation<br />

Dès 1940<br />

- stockage pour l’eau chaude sanitaire solaire dans les thermosiphons (Australie, Afrique du<br />

Sud, USA, Israel, Turquie, Grèce, Chypre)<br />

Dès 1930<br />

- stockage tampon dans les réseaux de chaleur à distance<br />

Dès 1970<br />

- stockage de la consommation journalière pour l’eau chaude sanitaire solaire dans les<br />

systèmes actifs (ballon de 100 à 500 l)<br />

- stockage de quelques jours pour le chauffage solaire de villas (cuve de 1 à 2 m 3 )<br />

Dès 1980<br />

- stockage saisonnier de chaleur solaire pour les villas (cuve de 10 à 100 m 3 )<br />

Dès 1985<br />

- stockage à haute température pour les centrales solaires à tour (sels fondus à 540°C)<br />

Dès 1990<br />

- stockage tampon pour le chauffage à bois avec des unités automatiques efficace<br />

- stockage tampon pour une pompe à chaleur domestique<br />

C155<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Dès 1985<br />

- stockage saisonnier de chaleur pour l’énergie solaire en habitat collectif<br />

Dès 1990<br />

- stockage dans les micro-réseaux de chaleur à distance alimentés par le bois surtout en<br />

Autriche<br />

Dès 1990<br />

- stockage de froid dans les aquifères, valorisé en direct pour éviter un groupe de froid à source<br />

électrique<br />

Dès 1995<br />

- stockage de froid dans le sol au moyen de groupe de sondes, valorisé en direct <strong>et</strong> par une<br />

pompe à chaleur<br />

Depuis 2000<br />

- recherche sur les nouveaux matériaux pour stocker de la chaleur entre 23 <strong>et</strong> 200°C de<br />

manière plus dense que l’eau ou la pierre.<br />

En ce qui concerne le stockage saisonnier, la motivation principale est la recherche de solutions pour<br />

le recours à l’énergie solaire suite au choc pétrolier de 1973. Les pays de l’AIE notamment ont tous<br />

pressenti que le solaire thermique ne pourrait se développer massivement sans une solution de<br />

stockage saisonnier. Elle a d’abord été recherchée pour des ensembles collectifs du fait de l’avantage<br />

thermique qu’un grand stock procure puis p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it des solutions individuelles ont été testées.<br />

C’est l’anticipation de la pénurie <strong>et</strong>/ou de la hausse des prix des fossiles qui a été la cause de la<br />

recherche en stockage <strong>et</strong> en solaire thermique. Des technologies plus avancées que le thermosiphon<br />

ont été développées dès 1973 dans les pays européens notamment <strong>et</strong> aux USA.<br />

En 1984, les USA très présents dans le solaire jusque-là ont diminué très fortement leur effort de<br />

recherche sous la poussée politique libérale (élection de Reagan).<br />

L’acuité de c<strong>et</strong>te peur a diminué dès 1990 <strong>et</strong> l’effort de recherche a n<strong>et</strong>tement diminué, sauf en<br />

Allemagne.<br />

1.3 Dynamique des acteurs<br />

Il n’y a pas beaucoup de caractère normatif qui concerne le stockage de chaleur. Ce sont avant tout<br />

des principes d’optimisation technique ou économique qui orientent les choix.<br />

Cependant des législations particulières peuvent influer sur les optimums. Par exemple, la loi<br />

allemande impose le chauffage à 60°C au moins une fois dans la journée de tout ballon sanitaire<br />

pour prévenir un développement de la bactérie legionellae. Ceci n’est pas à l’avantage du solaire.<br />

Dans les grands réseaux solaires avec stock central, ceci explique le choix de la préparation<br />

décentralisée d’eau chaude sanitaire.<br />

Les acteurs importants du développement du stockage de chaleur sont :<br />

- les chercheurs<br />

- les fabricants de systèmes à énergie renouvelable au départ les PME<br />

- <strong>et</strong> depuis 2000 environ, les grands groupes du secteur du chauffage qui se lancent dans la<br />

pompe à chaleur, le solaire <strong>et</strong> le bois<br />

- les prescripteurs de chaufferies<br />

- les architectes.<br />

Il y a très peu de mark<strong>et</strong>ing des solutions de stockage en dehors des systèmes compl<strong>et</strong>s, sauf pour les<br />

fournisseurs de solutions exclusivement de chauffe-eau ou de cuves (par exemple : Jenni en Suisse)<br />

qui montrent dans leurs promotions la qualité de leurs exécutions techniques ou encore des solutions<br />

de stockage saisonnier pour une villa (Jenni a déjà réalisé une villa 100% solaire en 1990 <strong>et</strong> devrait<br />

m<strong>et</strong>tre en service un locatif de 6 appartements 100% solaire en 2007).<br />

C156<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Plus précisément, les acteurs principaux par type de stockage sont les suivants :<br />

- Stockage court terme pour le solaire<br />

Les acteurs principaux sont les fournisseurs de solution. Ce sont eux qui orientent les choix car les<br />

clients veulent une prestation « globale » en fin de compte. Ils ne veulent pas « un stockage », tout<br />

au plus demandent-ils « une installation solaire », mais ils s’enthousiasment surtout pour les capteurs<br />

<strong>et</strong> le tableau de commande.<br />

Le marché est totalement commercial <strong>et</strong> appelé à se développer profondément vers des solutions de<br />

stockage de plus en plus performantes en terme d’efficacité, de densité, d’exergie <strong>et</strong> de place<br />

occupée.<br />

- Stockage tampon pour le bois<br />

Dans les réseaux de chaleur, les collectivités locales qui sont le plus souvent maître d’ouvrage<br />

orientent les choix par leurs prescriptions <strong>et</strong> leurs exigences. Il importe que les techniciens des<br />

collectivités soient bien informés des bonnes pratiques <strong>et</strong> éventuellement des méthodes<br />

d’optimisation. La tâche de proj<strong>et</strong> incombe aux bureaux d’étude qui le plus souvent n’utilise aucun<br />

outil de calcul évolué <strong>et</strong> encore moins de simulation dynamique.<br />

- Stockage saisonnier<br />

Il s’agit le plus souvent de demande des collectivités ou de privés orientés par les ingénieurs qui ont<br />

déjà été exposés à un proj<strong>et</strong> de stockage saisonnier, le plus souvent par leurs contacts avec la<br />

recherche ou leur origine de chercheur. Par exemple en Allemagne nombre de proj<strong>et</strong>s sont issus de la<br />

fondation Steinbeis, qui est une spin-off semi-privée de l’Université de Stuttgart (www.itw.de) <strong>et</strong> qui<br />

a récemment élargi ses activités à l’Europe (http://www.steinbeis-europa.de).<br />

2 ETAPE 2 : CONTENU DE L’INNOVATION<br />

2.1 Description de la technologie<br />

2.1.1 Les raisons pour le stockage de chaleur<br />

Les raisons principales du stockage de chaleur sont :<br />

- Utilisation optimale des énergies renouvelables <strong>et</strong> intermittentes, surtout l'énergie solaire ;<br />

- Récupération de chaleur ou de froid ;<br />

- Utilisation d'un tarif préférentiel ;<br />

- Réduction de la puissance installée ;<br />

- Ecrétage des pics de puissance ;<br />

- Réduction du nombre d'enclenchements/déclenchements.<br />

2.1.2 Les différents types de stockage<br />

Le stockage peut se réaliser soit dans la structure du bâtiment pour profiter de l’inertie (approche<br />

« passive »), soit dans des volumes de stockage dédiés à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> (ballons, cuves <strong>et</strong>c.) ou dans le<br />

sous sol (sondes ou nappes aquifère).<br />

On peut classer les types de stockages en fonction de trois paramètres principaux :<br />

1. Le principe physique du stockage<br />

Le stockage de chaleur est basé sur 4 principes physiques :<br />

o la chaleur sensible : eau, sols, béton... (tout matériau à densité élevée est un bon<br />

candidat)<br />

C157<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Dans le cas du stockage sensible, l'énergie stockée dans un matériau donné dépend<br />

essentiellement du volume <strong>et</strong> de l'élévation de température de ce matériau. Ainsi ce type<br />

de stockage est efficace à très grande température <strong>et</strong> nécessite de grands volumes.<br />

Cependant à des températures élevées le problème des pertes thermiques <strong>et</strong> donc de<br />

l'isolation diminue la performance du stockage.<br />

Le ballon à eau chaude sanitaire est utilisé depuis la nuit des temps sur des feux de bois<br />

ouverts, le stockage d’eau chaude pour les besoins physiologiques est le type de stockage<br />

de chaleur largement le plus répandu dans le monde. La puissance de chauffe est le plus<br />

souvent très inférieure à la puissance de l’appel lors du soutirage de telle sorte que le<br />

stockage s’est tout de suite imposé. En outre, il est aisé de conserver de la chaleur dans de<br />

l’eau comme nous le verrons abondamment dans ce document.<br />

La structure d’un bâtiment de l’autre coté perm<strong>et</strong> le lissage des pointes depuis l’origine<br />

des temps ! Les maisons en pierre ont toujours été réputées pour leur inertie. La<br />

nouveauté récente (30 ans) est la recherche d’inertie ET d’isolation dans les maisons dites<br />

« passives » avec les systèmes dits « à gain direct », dont le nouveau Mexique s’est fait le<br />

pionnier avec Wright <strong>et</strong> Balcomb dans les années 1970. Dans le cas du plancher solaire<br />

direct, le stockage est assuré par la dalle de béton de manière à réduire le coût. Le<br />

procédé a une limite en terme de fraction solaire cependant puisque la capacité de<br />

stockage est limitée entre 19 <strong>et</strong> 26C pour des raisons de confort.<br />

o la chaleur latente : eau, vapeur d’eau, paraffine <strong>et</strong> sels sont les meilleurs candidats<br />

Ce type de stockage peut être utilisé pour augmenter l’inertie des bâtiments dans le cas de<br />

constructions légères (cf. Micronal de BASF) ou dans des ballons de stockage utilisant<br />

des matériaux de changement de phase à la place de l’eau (cf. Cristopia).<br />

Des tentatives de renforcer l’inertie de dalles béton de chauffage de sol ont été faites avec<br />

des matériaux à changement de phase dans des capsules (société thermac). Faute de<br />

rentabilité, la société a cessé ces activités en 1985.<br />

Selon des études, la capacité thermique d’un panneau de plâtre gâché avec 30% de<br />

Micronal, de 1.5 cm d’épaisseur équivaut à celle d’une paroi de 12 cm de briques.<br />

L’avantage de c<strong>et</strong>te solution est la stabilité de température lors du phénomène de<br />

changement de phase comme l’indique la figure ci-dessous combiné avec une capacité de<br />

stockage plus grande comparé avec de l’eau. Ceci est particulièrement adapté dans le cas<br />

de l’utilisation dans les parois du bâtiment.<br />

Comparaison de l'énergie<br />

stockable sous forme<br />

sensible ou latente<br />

250<br />

200<br />

150<br />

10 0<br />

50<br />

Chaleur de<br />

fusion<br />

190 [kJ/ kg]<br />

0<br />

20 25 30 35 40<br />

Température [C]<br />

Béton Eau CaCl2 6H2O<br />

Figure 1 : Caractéristiques des matériaux à changement de phase [Hadorn <strong>et</strong> ITW 2006]<br />

C158<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 2 : Les microbilles du Micronal (www.micronal.de) renfermant une paraffine<br />

(se liquéfiant entre 23 <strong>et</strong> 26°C – disponible en mélange ou en poudre)<br />

o la chaleur de sorption : Dans c<strong>et</strong>te catégorie on peut distinguer les phénomènes<br />

d’adsorption, d’absorption dans des solides ou liquides.<br />

Deux types de systèmes existent : les systèmes fermés <strong>et</strong> les systèmes ouverts.<br />

o Dans les systèmes ouverts, le fluide de transfert est directement relâché dans<br />

l’environnement avec son entropie, de sorte que l’eau est un bon candidat.<br />

Exemple : les procédés par dessication <strong>et</strong> les solutions de stockage par adsorption<br />

de vapeur d’eau dans de la zéolithe en barreau solide percé de canaux. Ou encore<br />

le séchage des appareils photos avec un coussin poreux rempli de billes de<br />

silicagel.<br />

o Dans les systèmes fermés, seule l’entropie est relâchée. Le système conserve le<br />

fluide qui agit comme agent de transfert en circuit fermé. On distingue encore<br />

l’adsorption <strong>et</strong> l’absorption. Dans l’adsorption, un gaz vient s’attacher à la surface<br />

d’un solide, dans l’absorption, un composé se forme à partir du fluide <strong>et</strong> de<br />

l’absorbant, en général un sel d’hydrate ou d’ammoniac. En adsorption fermée,<br />

peu de systèmes existent pour le moment. En absorption, de nombreux<br />

réfrigérateurs ont été produits sur le principe de l’invention Sibir des années 1860.<br />

o Les matériaux les plus travaillés sont les zéolithes <strong>et</strong> le silicagel en adsorption, <strong>et</strong><br />

le LiCl <strong>et</strong> BrLi pour l’absorption.<br />

o la chaleur de réaction chimique : la recombinaison exothermique de 2 liquides ou<br />

solides peut être exploitée si la réaction est réversible sans pertes.<br />

C159<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 3 : Densité de stockage thermique (Van Berkel 2000 – IEA 32 June 2005)<br />

La densité peut aller de 1 à 100 théoriquement dans le même encombrement, mais la pratique actuelle est plus<br />

proche d’un facteur 2 seulement pour la gamme 20-100°C.<br />

Le progrès sur c<strong>et</strong>te thématique est résumé ci-dessous :<br />

o Les réactions chimiques perm<strong>et</strong>tent d’envisager des énergies de stockage importantes<br />

dans des volumes restreints. Plusieurs études ont essayé de déterminer les meilleures<br />

réactions pour l’énergie solaire dans la gamme 60-150C, 150-250 C <strong>et</strong> la haute<br />

température pour les centrales solaires.<br />

o Dans la gamme 60-150C, il semble que le NaOH soit le meilleur candidat. Un proj<strong>et</strong><br />

de recherche en laboratoire a débuté en 2005 en Suisse.<br />

o A 180C, le composé Mg(SO4) 7H20 est selon ECN des Pays-Bas le meilleur choix.<br />

Des études de laboratoire commenceront en 2007.<br />

o A haute température, c’est le ZnO le choix le plus efficace selon le PSI de Suisse qui<br />

travaille sur ce composé depuis plus de 10 ans avec la plateforme solaire européenne<br />

d’Almeria.<br />

o Les difficultés sont nombreuses pour le stockage chimique : réversibilité de la<br />

réaction, toxicité des composés, enveloppe à construire, double volume à stocker,<br />

coût des matériaux, température de charge élevée pour l’habitat.<br />

2. La durée du stockage<br />

o Très court terme (de l’ordre de la minute ou de l’heure) :<br />

Les ballons électriques de 30 l environ que l’on place aux postes de soutirage perm<strong>et</strong>tent<br />

de stocker temporairement une faible quantité d’eau chaude en limitant les pertes de<br />

distribution dans les conduites.<br />

Les bouilloires des anciennes cuisinières à bois conservaient pour quelques minutes la<br />

chaleur avant de l’envoyer par thermosiphon dans la distribution.<br />

Un thermos est de nos jours souvent utilisé comme bouilloire de 1 l pour préparer le thé.<br />

Le corps de chauffe est intégré au bas ou dans ce stock « à court terme » en général isolé<br />

par un vide léger ou une mousse de polyuréthane de 2 cm d’épaisseur.<br />

o Court terme (jour) :<br />

C160<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le solaire thermique nécessite un stockage au moins diurne, réalisé le plus souvent sous<br />

forme de cuve à eau.<br />

Figure 4 : Gamme de cuves en acier avec échangeurs inox (Feuron AG)<br />

Les cuves sont soit avec échangeurs spirale soit avec système bain-marie ou « tank-in-tank » pour l’eau chaude<br />

sanitaire. On note les entrées/sorties à syphon<br />

Figure 5 : Maison solaire passive avec stockage actif dans la dalle pour le climat de Lausanne<br />

On note que la fraction solaire est limitée par le stock<br />

o Moyen terme (semaine)<br />

Ce stockage de moyen terme (semaine ou plus) n’a que peu d’intérêt. Il est néanmoins<br />

effectué dans des stocks saisonniers dont le dimensionnement (ou l’efficacité) est<br />

insuffisant. Ce n’est cependant pas un objectif.<br />

o Long terme ou saisonnier (saison soit entre 3 <strong>et</strong> 6 mois).<br />

Dès la 1ère crise du pétrole en 1973, on a cherché une solution pour stocker la chaleur<br />

solaire de l’été à l’hiver. Les premières expériences ont été réalisées dans des aquifères<br />

aux USA, en Suisse <strong>et</strong> en France. Ensuite la Suède a testé de nombreuses technologies<br />

durant les années 80, nous y reviendrons en détail. Puis l’Allemagne depuis 1995<br />

développe un programme d’évaluations des techniques les plus prom<strong>et</strong>teuses.<br />

Dans le cas des réseaux de chauffage ; un stock tampon sous forme de cuve à eau est<br />

souvent disposé en tête de réseau pour découpler la production de la consommation. Il est<br />

en général dimensionné pour 1 à 2 heures de production <strong>et</strong> peut atteindre plus de 10 ou<br />

20'000 m3 dans les grands réseaux (Helsinki, Copenhague). Dès les premiers réseaux de<br />

C161<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


chaleur, une certaine capacité de stockage dans le réseau lui-même est apparue. Celle-ci<br />

est cependant rarement considérée sauf dans le cas de réseau solaire d’ampleur comme à<br />

Marstal au Danemark où on surchauffe temporairement le réseau pour stocker une<br />

production solaire. Les équipements de distribution doivent pouvoir s’en accommoder.<br />

Le stockage saisonnier peut être réalisé par différentes principes. La Figure 6 résume ces<br />

technologies qui peuvent être groupées en trois grandes parties : les stockages à<br />

convection, à diffusion <strong>et</strong> mixed.<br />

Figure 6 : Typologie du stockage saisonnier de chaleur, eau, sol <strong>et</strong> aquifère qui offre des coûts bas pour des<br />

volumes importants (Hadorn 1988)<br />

Au cours des 20 dernières années, quatre techniques de stockage se sont imposées (Figure<br />

7) : le stockage à eau, le stockage de type « lit de cailloux », le stockage par champs de<br />

sondes géothermiques ainsi que le stockage en nappe aquifère.<br />

Figure 7 : Les 4 techniques de stockage saisonnier qui se sont imposées au cours des 20 dernières années<br />

C162<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


(ISE 2003, http://fv-sonnenenergie.de/publikationen/th9798_03.pdf)<br />

Stockage à eau :<br />

Le stockage à eau a été réalisé dans plusieurs proj<strong>et</strong>s de démonstration réels, surtout en<br />

Allemagne. La Figure 8 montre le principe du stockage du proj<strong>et</strong> CSHPSS à Munich, le<br />

volume de stockage étant intégré au sous-sol, ce qui représente le cas le plus courant.<br />

Figure 8 : Coupe du stock du proj<strong>et</strong> CSHPSS de Munich<br />

Un autre exemple est l’intégration du volume de stockage dans le bâtiment. La Figure 9<br />

montre le proj<strong>et</strong> de Jenni en Suisse. Un ballon de stockage de 205m 3 , chauffé par 276m²<br />

de capteurs solaires, est intégré au centre du bâtiment. Avec c<strong>et</strong>te technique un stockage<br />

saisonnier est possible.<br />

Figure 9 : 100% solaire pour ce proj<strong>et</strong> de bâtiments locatifs de Jenni avec une cuve centrale de 205m 3 <strong>et</strong> 276m² de<br />

capteurs solaires (Jenni 2006)<br />

C163<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Cependant, pour un fonctionnement optimisé, la charge <strong>et</strong> décharge de la cuve doit être<br />

géré afin de maximiser la stratification dans la cuve. Ceci est montré dans le Figure 10<br />

sur l’exemple de Jenni en Suisse : le chargement de la cuve est géré par un ensemble de<br />

vannes hydrauliques pour éviter une dé-stratification du stock.<br />

Figure 10 : Gestion de la stratification pour la charge/décharge d’un stock de 2057m 3 (Jenni 2006)<br />

Stockage dans des champs de sondes :<br />

Le stockage diffusif est réalisé par l’installation d’un champ de sondes qui perm<strong>et</strong> de<br />

stocker (ou de déstocker) l’énergie dans le sous-sol. C<strong>et</strong>te solution, moins performant en<br />

terme de « densité » de stockage que le stockage à eau du à la chaleur spécifique plus<br />

faible du sol que celle de l’eau, perm<strong>et</strong> par contre une réduction des coûts par rapport au<br />

stockage dans des cuves. Il perm<strong>et</strong> également le stockage simultané de chaud <strong>et</strong> de froid<br />

ce qui n’est pas possible en une seule cuve de stockage à eau. Les Figure 11 <strong>et</strong> Figure 12<br />

montrent deux proj<strong>et</strong>s basés sur les champs de sondes en Allemagne <strong>et</strong> en Suisse. A part<br />

les champs de sondes, des cuves à eau pour un stockage à plus courte durée est intégré<br />

dans le système.<br />

Figure 11 : Le proj<strong>et</strong> de CSHPSS de Crailsheim en Allemagne pour un quartier neuf où un réseau de distribution<br />

de chaleur à basse température est envisagé [Ecostock 2006]<br />

C164<br />

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Figure 12 : Le plus grand stock diffusif de Suisse comprend 40 sondes de 160m de profondeur<br />

(Après deux ans de suivi le bon fonctionnement du stock a été prouvé, mais la recharge par le circuit capteurs est<br />

insuffisante du fait du design des circuits comme souvent trop complexe)<br />

Stockage dans des nappes aquifères :<br />

Le stockage dans des nappes aquifères perm<strong>et</strong> de stocker de l’énergie directement (sans<br />

intégration de sondes géothermiques) dans des nappes existantes. C<strong>et</strong>te technologie est<br />

assez courant aux Pays Bas <strong>et</strong> en Belgique pour le stockage de froid (Figure 13) <strong>et</strong> est<br />

maintenant aussi utilisé dans d’autres proj<strong>et</strong>s pour le stockage de chaleur. L’exemple le<br />

plus connu est celui du Reichstag à Berlin qui stocke de la chaleur <strong>et</strong> du froid dans deux<br />

nappes aquifères, situées à différentes profondeurs.<br />

Figure 13 : Stockage de froid dans un aquifère pour une banque en Belgique [www.iea-eces.org]<br />

Un exemple de la charge <strong>et</strong> décharge d’un stock saisonnier en bassin est montré dans la<br />

Figure 14. Un résultat typique est, pour le cas où on n’obtient pas d’autonomie complète,<br />

C165<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


une décharge en début de l’hiver avec une sollicitation de plus en plus forte en fin<br />

d’hiver. Le stock est insuffisant dés janvier <strong>et</strong> un appoint gaz doit être utilisé. Si l’on veut<br />

couvrir les trois premiers mois de l’année avec le stock saisonnier, son dimensionnement<br />

augmente fortement <strong>et</strong> ce n’est pas pour le moment raisonnable. Ce qui milite pour les<br />

systèmes bivalents à pompe à chaleur <strong>et</strong> fait baisser les températures du stock donc son<br />

usage.<br />

Figure 14 : Exemple typique de bilan de stock saisonnier en bassin de 5000m 3 chargé par 2500m² de capteurs<br />

solaires (Reuss <strong>et</strong> al., Ecostock 2006)<br />

3. Le niveau de température<br />

Les gammes de température varient de 0C à 100°C dans les applications liées au<br />

refroidissement, ou au chauffage de locaux ou d’eau sanitaire ou industrielle.<br />

2.1.3 Critères d’un bon système de stockage<br />

Les qualités d’un bon médium de stockage sont dès lors :<br />

a) Quantité maximale de chaleur stockable par unité de volume.<br />

b) Pertes thermiques faibles<br />

c) Coefficient d'échange thermique favorable.<br />

d) Toxicité <strong>et</strong> risques d'incendie minimaux.<br />

e) Réversibilité sur un grand nombre de cycles (pour les matériaux à changement de phase).<br />

f) Matériau de base bon marché<br />

g) Matériau compatible avec des réservoirs économiques.<br />

La Figure 15 montre l’impact du volume de stockage sur les pertes spécifiques. On voit clairement<br />

l’intérêt de nouveaux systèmes de stockage de chaleur (par exemple le stockage latent, à<br />

ad(d)sorption <strong>et</strong>c.) à volume réduit.<br />

C166<br />

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Figure 15 : Eff<strong>et</strong> de taille : les grands stocks ont des pertes spécifiques très faibles (Hadorn 1988)<br />

C167<br />

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2.1.4 Récapitulatif des applications de stockage thermique<br />

Classement Technique Niveau de<br />

températures<br />

[°C]<br />

Stockage<br />

diurne<br />

Stockage<br />

saisonnier<br />

Application Cible de bâtiment Etat de<br />

développement<br />

Structure bâtiment 18-26 Chauffage passif Tous Très répandu mais<br />

peu calculé<br />

Inertie rapportée<br />

(PCM)<br />

Cuve à glace ou<br />

nodules<br />

18-24 Confort passif Tous Balbutiant dans le<br />

marché<br />

0-10 Ecrétage de pointes Commercial <strong>et</strong> Commercial mais<br />

tarifaires d’électricité administratif part de marché<br />

refroidis<br />

encore faible<br />

Marché de masse<br />

collectif<br />

Cuve à eau 10-100 Eau chaude <strong>et</strong> chauffage Individuel<br />

Cuve avec PCM 10-70 Eau chaude sanitaire individuel Recherche<br />

appliquée <strong>et</strong><br />

technologique<br />

Leaders<br />

USA<br />

Norvège<br />

Allemagne<br />

France<br />

Suisse<br />

Allemagne<br />

Espagne<br />

USA<br />

Asie<br />

Europe<br />

Suisse<br />

Autriche<br />

Espagne<br />

Danemark<br />

Adsorption fermée<br />

sur lit poreux<br />

40-120 ? individuel Recherche Allemagne<br />

Suisse<br />

Adsorption ouvert 20-40 Chauffage de l’air individuel Recherche Allemagne<br />

sur lit poreux<br />

Absorption 0-60 Refroidissement individuel Réfrigérateurs<br />

industriels<br />

Pompe à chaleur<br />

réversible au stade<br />

de prototype<br />

Allemagne<br />

France<br />

Thermochimique 60-200 Chauffage ? Recherche Pays-Bas<br />

Cuve à eau 20-90 Chauffage Individuel Démonstrations Allemagne<br />

Collectif<br />

réussies, restent Danemark<br />

chères<br />

Suède<br />

Diffusif avec<br />

pompe à chaleur<br />

Diffusif sans<br />

pompe à chaleur<br />

Aquifère sans<br />

pompe à chaleur<br />

Aquifère sans<br />

pompe à chaleur<br />

Adsorption fermée<br />

sur lit poreux<br />

Adsorption ouvert<br />

sur lit poreux<br />

5-17 Eau chaude <strong>et</strong> chauffage Individuel<br />

Collectif<br />

Démonstrations<br />

réussies,<br />

développement<br />

débutant<br />

Autriche<br />

Suisse<br />

Allemagne<br />

Suède<br />

Pays-Bas<br />

30-60 Chauffage Collectif Pilotes Allemagne<br />

Suisse<br />

Canada<br />

5-15 Refroidissement Collectif Développement en<br />

Europe du Nord<br />

25-65 Eau chaude <strong>et</strong> chauffage Collectif Pilotes difficiles à<br />

exploiter<br />

30-60 Chauffage Individuel Recherche<br />

fondamentale de<br />

matériau<br />

20-60 Chauffage Individuel Recherche<br />

fondamentale de<br />

matériau<br />

Thermochimique 60-200 Chauffage ? Recherche<br />

théorique de<br />

réaction<br />

Pays-Bas<br />

Belgique<br />

Allemagne<br />

Suède<br />

Allemagne<br />

USA<br />

Suisse<br />

Allemagne<br />

Autriche<br />

Allemagne<br />

Pays-Bas<br />

Tableau 1 : Techniques, gammes de températures <strong>et</strong> applications du stockage diurne <strong>et</strong> saisonnier (Hadorn 2005)<br />

C168<br />

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2.2 Horizon temporel<br />

2.2.1 Stockage pour eau chaude sanitaire<br />

o Marché actuel : Pratiquement tout bâtiment d’habitation possède un stock d’eau chaude pour<br />

3 raisons: répondre à la puissance d’appel, bénéficier d’un tarif avantageux lors de la<br />

production, découplé de la période de consommation <strong>et</strong> d’assurer un meilleur confort. Le<br />

marché est un marché de masse. Environ 100 millions de ballons installés en Europe, avec un<br />

renouvellement que nous estimons à 10 millions d’unités par an.<br />

o Dans 2 ans : pas d’évolution significative à attendre.<br />

o Dans 5 ans : lente évolution vers des ballons mieux isolés, à faible points thermiques, plus<br />

compactes, à connexions intégrées en périphérie pour simplifier le « plug and play » =<br />

raccordé facilement, avec des matériaux sans PVC ou PU, plus facilement recyclable<br />

(déconstruction aisée car sans colles ni solvants) pour le haut de gamme, avec autodiagnostic<br />

<strong>et</strong> information de l’utilisateur sur le fonctionnement.<br />

o Dans 10 ans : évolution vers des ballons acceptant les « multi-énergies », de manière peu<br />

efficace au début du fait de la complexité de la gestion d’un système multi-sources. En<br />

parallèle, le marché de base risque d’être inondé par des produits à faible coût en provenance<br />

de Chine (un ballon électrique de 300 l à moins de 200 €).<br />

2.2.2 Stockage par inertie du bâtiment<br />

o Marché actuel : le marché est l’ensemble du marché de la construction, mais le plus souvent<br />

le stockage procuré par les structures du bâtiment n’est ni « réfléchi » ni optimisé. La<br />

nouvelle réglementation thermique RT2005 en France perm<strong>et</strong> de mieux appréhender le<br />

phénomène pour le cas estival. Les maisons avec isolation par l’extérieur bénéficient d’un<br />

stockage inertiel avantageux pour les gains solaires d’hiver <strong>et</strong> le confort d’été. La pratique<br />

n’est cependant pas très répandue en France. Pour améliorer l’inertie de parois minces, on a<br />

fait appel aux matériaux à changement de phase autour de la température de confort de 24 à<br />

26°C. Ainsi un mélange plâtre – paraffine a été imaginé dans les années 70. Mais<br />

l’inflammabilité <strong>et</strong> le suintement du panneau ont bloqué tout développement commercial.<br />

Grâce à la technique de « microencapsulation » qui élimine les 2 problèmes, on a vu<br />

apparaître ces dernières années des panneaux minces dotés de microbilles de 2 à 20<br />

micromètres en copolymères remplis de paraffine ou de cire (Micronal-BASF/août2004,<br />

http://www.basf.com/corporate/080204_micronal.htm, Energain de Dupont<br />

http://www2.dupont.com/Energain/en_GB/news_events/article20060413.html depuis avril<br />

2006, à 21.7C avec feuilles d’aluminium surtout pour ralentir la propagation d’incendie).<br />

La capacité thermique d’un panneau de plâtre, gâché avec 30% de Micronal, de 1.5 cm<br />

d’épaisseur équivaut ainsi à celle d’une paroi de 12 cm de briques. Dans un calcul simple,<br />

BASF montre que la durée d’amortissement d’un panneau peut être de 5 ans, grâce aux<br />

économies de climatisation. Le produit Cooldeck de Climator (www.climator.com) est aussi<br />

sur le marché depuis 2 ans.<br />

Le marché actuel est faible, des rénovations pilotes sont en cours dont les résultats devraient<br />

sous-tendre le mark<strong>et</strong>ing de ces produits.<br />

o Dans 2 ans : les panneaux à inertie renforcée sont reconnus utiles grâce aux pilotes en cours.<br />

Les planchers solaires directs continuent leur pénétration sur le marché français mais en forte<br />

concurrence avec les systèmes solaires combinés à cuve.<br />

o Dans 5 ans : un marché se crée si le surcoût est raisonnable<br />

o Dans 10 ans : de nouveaux produits apparaissent en micro-encapsulation<br />

2.2.3 Stockage tampon dans les réseaux de chaleur à distance<br />

C169<br />

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o Marché actuel : les réseaux de chaleur au bois se développent dans toute l’Europe, <strong>et</strong> un<br />

stock tampon doit être dimensionné correctement pour optimiser le fonctionnement de la<br />

chaudière dans sa plage de charge où elle est la plus efficace.<br />

o Dans 2 ans : pas d’évolution particulière à attendre<br />

o Dans 5 ans : idem<br />

o Dans 10 ans : toujours des cuves à eau, peut-être plus optimisées par calcul <strong>et</strong> expérience,<br />

surtout si les centrales à cogénération produisant électricité <strong>et</strong> chaleur se généralisent, le<br />

stockage tampon devenant impératif pour lisser la production globale.<br />

2.2.4 Stockage pour chauffage individuel à partir de sources intermittentes (bois, solaire,<br />

pompe à chaleur)<br />

o Marché actuel : le marché est avant tout celui du solaire thermique, soit environ 1 stock de<br />

400 à 500 l pour 6 à 12 m2 de capteurs. Les chaudières à granulés sont rarement équipées de<br />

stock tampon mais le seront sans doute de plus en plus. Les pompes à chaleur ont un stock<br />

côté distribution lorsque la distribution est très peu inerte (pas de chauffage de sol<br />

notamment).<br />

o Dans 2 ans : la cuve à eau dominera encore le marché<br />

o Dans 5 ans : une part de marché faible pourrait être prise par des combinaisons de stockage<br />

(eau <strong>et</strong> PCM), le rendant plus dense <strong>et</strong> donc moins volumineux, mais ce ne seront que des<br />

prototypes encore.<br />

o Dans 10 ans : le stockage thermochimique pourrait avoir fourni de nouvelles solutions pour<br />

le stockage dense dans les installations où les clients recherchent une fraction solaire élevée.<br />

2.2.5 Stockage tampon pour limiter les émissions de polluants<br />

A l’heure actuelle, il n’y a encore que peu d’installations à gaz ou mazout dotées d’un stock optimisé<br />

pour limiter les émissions de polluants. Les travaux scientifiques sont en cours pour justifier<br />

l’investissement.<br />

o Marché actuel : le marché est à ouvrir avec des arguments convaincants, <strong>et</strong> sous l’eff<strong>et</strong> de<br />

taxes telles celles sur le CO 2 ou sur le NO x un jour, on pourrait voir un marché se développer<br />

o Dans 2 ans : début d’argumentation scientifique<br />

o Dans 5 ans : début d’argumentation commerciale<br />

o Dans 10 ans : les stocks tampons sont intégrés dans les chaudières si leur intérêt écologique<br />

<strong>et</strong> économique est prouvé.<br />

2.2.6 Stockage saisonnier de chaleur<br />

o Marché actuel : le marché est très limité en ce qui concerne les stocks à usage direct (sans<br />

pompe à chaleur), quelques unités par an, à visée de prototype. Le marché des groupes de<br />

sondes pour pompe à chaleur avec recharge estivale (on ne parle pas ici des sondes uniques<br />

où il n’y a pas stockage véritable) est un peu plus développé surtout en Suisse, Autriche <strong>et</strong><br />

Allemagne. On compte environ 10 à 20 unités par an avec 10 à 100 sondes de 100 m de<br />

profondeur en ordre de grandeur. Le stockage de froid dans les aquifères s’est par contre<br />

développé dans le nord de l’Europe du fait de sa rentabilité très bonne (entre 0 <strong>et</strong> 5 ans de<br />

temps de r<strong>et</strong>our)<br />

o Dans 2 ans : peu d’évolutions notables pour le chaud, développement du recours aux<br />

aquifères pour le froid en été<br />

o Dans 5 ans : un début de développement de marché du stock saisonnier pour les ensembles<br />

bâtis, début de déploiement mondial des solutions avec aquifères pour le froid<br />

o Dans 10 ans : des solutions pour l’individuel très économe en demande (thermochimie, cuve<br />

super isolée) pourraient être disponibles (si on se donne les moyens de la recherche en<br />

Europe sur ce thème)<br />

C170<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2.3 Barrières à la diffusion des nouvelles technologies de stockage<br />

1. pour les parois inertielles<br />

a. le manque d’information des professionnels<br />

b. les méthodes de calcul peu développées, peu intégrées<br />

c. le coût<br />

d. la crédibilité de la solution est encore insuffisante<br />

e. le rapport coût /bénéfice pas encore suffisamment démontré <strong>et</strong> propagé<br />

2. pour le stockage dans les dalles<br />

a. la plus grande difficulté de mise en oeuvre<br />

b. le rapport coût /bénéfice pas encore totalement connu ou démontré<br />

3. pour le stockage dans les systèmes solaires combinés<br />

a. ce n’est pas le stockage la barrière, éventuellement son encombrement, mais le coût<br />

du système compl<strong>et</strong><br />

b. la relative faible fraction solaire (30 à 50%) nécessitant un auxiliaire<br />

comme…principal<br />

4. pour le stockage dans les installations à bois<br />

a. le rapport coût /bénéfice pas encore suffisamment démontré <strong>et</strong> propagé<br />

b. les méthodes de calcul d’optimum sont peu développées<br />

5. pour le stockage saisonnier de chaleur mutualisé (CSHPSS)<br />

a. la méconnaissance des professionnels des possibilités<br />

b. l’investissement initial important<br />

c. le bas prix des fossiles<br />

d. l’encombrement du stock<br />

e. le risque à prendre (reconnaissances géologiques nécessaires)<br />

6. pour le stockage saisonnier de froid en aquifère<br />

a. les conditions géologiques favorables<br />

b. la méconnaissance des professionnels<br />

7. pour le stockage saisonnier individuel<br />

a. le manque de solution de stockage compact<br />

b. l’encombrement d’une cuve<br />

c. le coût global<br />

d. le manque d’offres clé en main sur le marché<br />

C171<br />

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2.4 Champs d’application<br />

Le nombre <strong>et</strong> le type d’applications de proj<strong>et</strong>s de stockage varient énormément selon la technique<br />

considérée. La figure ci-dessous résume les applications.<br />

Tableau 2 : Applications typiques des différentes techniques de stockage<br />

C172<br />

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2.5 Impacts<br />

2.5.1 Impacts énergétiques<br />

Le stockage diurne est important pour les sources intermittentes. Sans stockage, une installation<br />

solaire pour l’eau chaude ne fournirait que le 1/100 de ce qu’elle peut fournir avec un stock, <strong>et</strong> ce<br />

d’autant moins que les besoins ne seraient pas en phase avec la présence de soleil.<br />

Le stockage saisonnier perm<strong>et</strong> d’augmenter l’efficacité ou la productivité des capteurs plans. Une<br />

installation de 20 m² de capteurs par logement avec un stockage diurne a une productivité de l’ordre<br />

de 200 à 250 kWh/m2 de capteurs an latitude 45N. Avec un stock saisonnier performant c<strong>et</strong>te valeur<br />

peut doubler car l’énergie d’été sera utilisée en hiver.<br />

2.5.2 Impacts environnementaux<br />

Les stocks diurnes ont des impacts directs limités car ils sont de p<strong>et</strong>ite taille.<br />

Les stocks saisonniers peuvent avoir une emprise au sol importante mais sans conséquence néfaste<br />

pour le sol.<br />

Les stocks de chaleur en aquifère peuvent avoir des impacts lors du traitement chimiques des eaux,<br />

par exemple pour éviter la précipitation de calcaire dans les échangeurs.<br />

Les stocks saisonniers perm<strong>et</strong>tent en densifiant l’usage du solaire de diminuer les impacts CO 2 <strong>et</strong><br />

NO x des installations que le solaire remplace.<br />

Les stocks de froid en aquifère également bien sûr, <strong>et</strong> ceci à été chiffré dans une étude récente en<br />

termes de CO 2 évités.<br />

Tableau 3 : Réalisations de stockage de froid aux Pays-Bas <strong>et</strong> la réduction de CO2 entraînée par le choix de<br />

l’aquifère plutôt qu’un compresseur (IF Technology 2004)<br />

La perturbation thermique qu’engendre un stock souterrain doit être maîtrisée au niveau du proj<strong>et</strong>,<br />

par simulation. Le bilan de charge <strong>et</strong> de décharge doit être équilibré, spécialement pour les stocks par<br />

sondes faute de quoi, en surexploitation hivernale du stock, les pompes à chaleur risquent de ne plus<br />

fonctionner après 10 ou 15 ans.<br />

C173<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 16 : analyse par simulation 2D de l’impact thermique d’un stock de froid pour obtenir une autorisation de<br />

la part du service hydrogéologique local (IF Technology 2004)<br />

3 ETAPE 3: MISE EN OEUVRE<br />

3.1 Fiabilité de mise en œuvre sur chantier<br />

3.1.1 Conception adaptée au bâtiment<br />

Les stocks court terme sont génériques pour les installations classiques fossiles. Le proj<strong>et</strong>eur<br />

assemble le composant stockage dans son système.<br />

Pour le solaire, il faut avoir un ensemble cohérent simulé ou testé au banc au préalable du fait de la<br />

forte interaction entre température du stock <strong>et</strong> production des capteurs. La conception du stock est<br />

fondamentale (stratification, taille, échangeurs, matériaux, position des sondes, syphons, <strong>et</strong>c.).<br />

On tend de plus en plus à développer des systèmes en kit optimisés a priori.<br />

Les stocks saisonniers nécessitent une étude de détail qui peut être lourde (reconnaissance<br />

géologique <strong>et</strong> tests in situ). Dans tous les cas, une adaptation d’un concept existant au site particulier<br />

est nécessaire pour le moment car il n’y a pas assez de recul pour avoir des concepts totalement<br />

génériques. Sauf dans le cas des aquifères pour le rafraîchissement où l’on a désormais des solutions<br />

génériques pour les équipements de surface ; une adaptation aux conditions hydrogéologiques est<br />

quand même nécessaire.<br />

Lors de la phase proj<strong>et</strong> ou de la conception, les intervenants de l’ensemble d’un proj<strong>et</strong> de bâtiment<br />

ne sont pas consultés dans les proj<strong>et</strong>s de stockage non saisonniers. La technologie est considérée<br />

comme une technologie de soutien, tout comme les pompes ou les vannes.<br />

Dans le cas de stock saisonnier, l’impact sur le bâtiment est plus important (place réservée, besoins<br />

couverts, aspect novateur) de sorte que c’est l’ensemble des acteurs qui en général décident de se<br />

lancer après une longue phase de questionnements pour lesquels il peut être difficile de trouver un<br />

expert <strong>et</strong> des réponses !<br />

Lors de l’exploitation, le responsable de la chaufferie joue un rôle crucial pour assurer le bon<br />

fonctionnement des installations. Il ne peut cependant faire des prouesses si le système est mal conçu<br />

surtout dans la gestion d’un stock dont les entrées <strong>et</strong> sorties sont préprogrammées. Il convient donc<br />

de porter une attention particulière à un fonctionnement optimisé par simulation dans le cas des<br />

C174<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


grandes installations. La difficulté principale est comme toujours de prédire de manière relativement<br />

exacte les consommations futures.<br />

3.1.2 Acceptation par les acteurs<br />

Pour le stockage diurne, le désavantage est la place occupée, mais il est faible en regard du bénéfice.<br />

Pour les réseaux de chaleur à bois, l’optimum est à calculer de cas en cas pour ne devoir abriter que<br />

le volume de cuve optimale.<br />

Pour le stockage saisonnier, l’acceptation par la profession n’est pour le moment quasi-nulle faute<br />

d’information correcte <strong>et</strong> de pilotes probants dans tous les pays. En Allemagne il est cependant plus<br />

facile de convaincre un maître d’ouvrage en se basant sur les exemples existants qui sont assez bien<br />

relayés par la presse. Le coût est alors le frein, tant que les fossiles seront aidés par l’absence de taxe<br />

de pollution.<br />

Les temps de planification <strong>et</strong> de réalisation sont plus longs que pour une chaufferie classique <strong>et</strong><br />

surtout il faut démarrer l’idée du solaire couplé au stockage saisonnier dès les esquisses.<br />

3.1.3 Compétence des acteurs<br />

Le stockage saisonnier nécessite surtout un bureau d’études compétent. Le reste est de l’exécution<br />

standard pour les entreprises.<br />

Il y a des points difficiles lors du proj<strong>et</strong> (par exemple étanchéité, drainage, <strong>et</strong>c..) qui ont nécessité par<br />

le passé des recherches en collaboration avec des universités. Des solutions ont été testées, mais il<br />

reste des zones grises où le risque de proj<strong>et</strong> doit encore être pris. Un soutien des pouvoirs publics<br />

dans les nouveaux proj<strong>et</strong>s est de ce point de vue souhaitable pour aider par des mesures ou des<br />

études en cas de besoin.<br />

3.1.4 Adaptation des professions existantes<br />

Les professions concernées par le stockage sont:<br />

- les architectes<br />

- les promoteurs<br />

- les bureaux d’études en chauffage<br />

- les ingénieurs civils<br />

- les hydrogéologues<br />

- les chimistes des eaux souterraines<br />

- les installateurs en chauffage<br />

- les chaudronniers <strong>et</strong> soudeurs<br />

- les isoleurs<br />

- les électroniciens <strong>et</strong> fabricants de régulation<br />

- les électriciens <strong>et</strong> fabricants de sondes de température<br />

- les entreprises de chauffage<br />

- les entreprises de tubes plastiques<br />

- les entreprises de cuves<br />

- les entreprises de forage.<br />

Les professions qui nécessitent le plus d’amélioration de compétence sont les BET <strong>et</strong> les<br />

installateurs.<br />

La formation est difficile à organiser :<br />

- d’une part il y a peu de spécialistes pouvant enseigner, sauf peut-être en Allemagne,<br />

- d’autre part il y a un marché non récurrent pour le moment, de sorte que les BET hésitent à<br />

demander à se former.<br />

C175<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


On assiste plutôt à une implantation locale des BET qui ont la compétence. Par exemple IF<br />

technologie des Pays-Bas s’est implanté en Belgique, au Canada <strong>et</strong> sans doute prochainement en<br />

France.<br />

3.1.5 Besoin de nouvelles professions adaptées<br />

Depuis 10 ans, il n’y a pas eu émergence de nouvelles professions telles que :<br />

- foreurs <strong>et</strong> équipementiers de sondes terrestres à 100 ou 200 m de profondeur, par les foreurs<br />

qui ont appris les techniques p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it (cours en Suisse par exemple)<br />

- ingénieurs en énergétique solaire <strong>et</strong> stockage<br />

- ingénieurs en stockage de froid (avec des concepts tels que ceux de Cristopia par exemple, <strong>et</strong><br />

aux USA de plus en plus).<br />

Les BET classiques n’ont pas encore totalement intégré de méthodes de calcul pour optimiser un<br />

stock de chaleur ou de froid. Il faut dire qu’il y a peu de logiciels disponibles, à part TRNYSY, sans<br />

doute trop difficile à prendre en main pour la plupart des bureaux d’études. Pour le stockage solaire,<br />

la version 4.0 de Polysun par exemple perm<strong>et</strong> pas mal de latitude avec une interface très simple.<br />

3.2 Modalités de gestion, d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance<br />

Il n’y a pas encore assez de recul pour les parois inertielles pour répondre à la question de la durée<br />

de vie <strong>et</strong> de la maintenance. Compte tenu des microcapsules qui sont comme de la farine, il est<br />

probable qu’il n’y aura pas de problème de maintenance mais de durabilité de la fonction <strong>et</strong> ceci peut<br />

être testé en cycles accélérés au laboratoire a priori.<br />

Une cuve de stockage de chaleur dure entre 12 <strong>et</strong> 20 ans. Il n’y a pas de maintenance particulière<br />

sauf une surveillance classique. L’expérience est de plus de 100 ans en ce domaine.<br />

Un stockage saisonnier est conçu pour durer plus de 20 ans. Certains éléments devraient durer<br />

beaucoup plus (sondes en terre), mais il faut prévoir de pouvoir remplacer certaines connections en<br />

surface si nécessaire, <strong>et</strong> surtout de pouvoir effectuer un diagnostic de recherche de la partie<br />

déficiente.<br />

Un stock souterrain diffusif nécessite moins de maintenance qu’une cuve à eau car en principe tout<br />

est confiné (attention au choix des tubes cependant avec la diffusion d’oxygène). Le stockage en<br />

aquifère requiert une maintenance très dépendante des conditions d’équilibre chimico-physique des<br />

eaux locales. Pour des stocks dépassant 30 à 40 °C, ceci peut ruiner l’économie du stock <strong>et</strong> mérite<br />

une très grande attention lors du proj<strong>et</strong>. Ce qui limite pratiquement ce genre de stock à de très grands<br />

proj<strong>et</strong>s ou avec des aides publiques, qui peuvent payer des études préliminaires d’ampleur.<br />

3.3 Incitations réglementaire, fiscale, modalités de financement<br />

Il n’y a pas de loi d’incitations en matière de stockage, tout au plus sa nécessité ou son caractère utile<br />

sont cités dans les textes pour rendre attentifs le proj<strong>et</strong>eur.<br />

Le financement de grands stocks saisonniers est un exercice singulier à chaque fois pour le moment.<br />

Mais si ils sont liés à des capteurs solaires, le problème est sur la partie solaire en fait <strong>et</strong> est classique<br />

désormais.<br />

Pour promouvoir le stockage de chaleur efficace <strong>et</strong>/ou optimale, une bonne mesure serait :<br />

- d’organiser un cours <strong>et</strong> des travaux pratiques (3 à 5 jours) ;<br />

- de réaliser un support de cours <strong>et</strong> un didacticiel ;<br />

- de paramétrer un logiciel pour calculer les cas usuels ;<br />

- de délivrer un certificat de capacité aux BET qui ont suivi le cours ;<br />

- de financer par les pouvoirs publics des pilotes dans le pays, inspiré des pays en avance mais<br />

avec les contraintes locales (législatives <strong>et</strong> techniques) ;<br />

- de diffuser le savoir ;<br />

C176<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- d’obtenir des financements privilégiés pour les installations solaires dépassant 50% solaire en<br />

habitat groupé, voire une défiscalisation des coûts du proj<strong>et</strong> pour le maître d’ouvrage.<br />

4 ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS DANS LES PAYS CONCERNES<br />

4.1 Les performances<br />

4.1.1 Energie<br />

Les performances d’un stock dans un système peuvent être évalués :<br />

a) par mesure : il faut une instrumentation assez lourde <strong>et</strong> précise (les compteurs de chaleur sont<br />

souvent imprécis) <strong>et</strong> une campagne sur plusieurs jours pour les stocks d’usage récurrent, de<br />

plusieurs mois pour les stocks diurnes solaires, <strong>et</strong> d’au minimum 2 ans pour les stocks<br />

saisonniers.<br />

Les mesures sur les stocks sont analysés selon 3 axes :<br />

- la performance globale du système, plus intéressante que la seule performance de<br />

stockage,<br />

- le bilan énergétique du stock (entrée-sortie, delta)<br />

- l’évolution des températures à différents points.<br />

b) par simulation : il faut disposer d’un modèle du composant stockage <strong>et</strong> d’un modèle du<br />

système avec le composant.<br />

Beaucoup de travaux ont été fait depuis 1977 pour la modélisation de tous les types de stocks<br />

saisonniers. On dispose désormais de modèles validés, en composant dans TRNSYS pour les<br />

cuves à eau (SST de Lund <strong>et</strong> Type 4 amélioré par ITW) <strong>et</strong> les stocks diffusifs souterrains<br />

sous certaines conditions d’homogénéité (DST). L’aquifère froid n’a pas de modèle TRNSYS<br />

compl<strong>et</strong> (à part AST qui simule un puits unique) <strong>et</strong> le savoir-faire est dans les BET.<br />

L’aquifère chaud est toujours un problème du fait de la convection naturelle. Seuls les<br />

modèles de composant (éléments finis 2D ou 3D) existent, <strong>et</strong> lors de l’étude d’un système,<br />

des itérations manuelles entre modèles sont nécessaires.<br />

Pour les pieux échangeurs <strong>et</strong> les sondes multiples avec pompe à chaleur, la Suisse a<br />

développé le logiciel de dimensionnement Pilesim (TRNSED).<br />

Pour les parois inertielles à PCM, des modèles de <strong>composants</strong> sont dans certains laboratoires<br />

qui ont participé à la mise au point des panneaux (ISE).<br />

Pour les dalles, des modèles simplifiés ont été introduits dans TRNSYS (LASEN EPFL,<br />

EMPA).<br />

Les performances des stocks dépendent de la durée de stockage, de la température de travail, <strong>et</strong> de la<br />

constante de temps du stock. En général un stock court terme a une efficacité énergétique de l’ordre<br />

de 80% (soit 20% de pertes thermiques sur 1 jour). Un stock saisonnier peut voir son efficacité<br />

variée de 30 à 70% selon sa taille <strong>et</strong> le nombre de cycles déjà réalisés.<br />

Le stock saisonnier de 3'500 m3 en terre de Vaulruz en Suisse a une efficacité de 95% car il travaille<br />

entre 55C <strong>et</strong> 5C grâce à une pompe à chaleur.<br />

L’efficacité énergétique est cependant insuffisante comme notion. Il faut parler en efficacité<br />

exérgétique en fait mais la notion est délicate à manipuler <strong>et</strong> à comparer. L’important est la<br />

température utile du stock, soit la température limite à partir de laquelle son énergie est inutile. Sans<br />

pompe à chaleur, elle est d’environ 25C, avec pompe à chaleur elle peut être 0C !<br />

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PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La performance s’évalue surtout par celle du système compl<strong>et</strong>, le plus souvent en simulation pour<br />

déterminer la « fraction solaire » d’une installation qui dépend de la qualité <strong>et</strong> de la quantité du<br />

stock selon en général une courbe hyperbolique donc avec inflexion <strong>et</strong> asymptote.<br />

4.1.2 Stabilité, feu, tremblement de terre<br />

Dans les stocks à paraffine, il y a un risque d’incendie, mais la microencapsulation dans les<br />

panneaux a écarté ce danger.<br />

Les fondations des grandes cuves doivent être dimensionnées pour encaisser les cas de charge<br />

dynamiques selon les normes locales.<br />

Les stocks souterrains diffusifs sont suj<strong>et</strong>s à des dilatations qui inquiètent souvent les ingénieurs<br />

civils. Des essais sur des pieux ont été menés à l’EPF Lausanne en laboratoire il y a quelques années<br />

pour conclure aux faibles contraintes engendrées par le stockage entre 10 <strong>et</strong> 25 C.<br />

A plus haute température il est recommandé de laisser la surface d’un stock peu profond, libre de<br />

construction.<br />

A plus basse température il faut faire attention au danger de gel <strong>et</strong> surtout de dégel pour les pieux<br />

flottants.<br />

Le stockage en aquifère peut engendrer des modifications chimiques des eaux souterraines <strong>et</strong> une<br />

modification du régime des eaux. Une pré-étude doit être faite.<br />

Le proj<strong>et</strong> SPEOS en Suisse (1979-1989) a montré que les autres risques étaient négligeables.<br />

4.1.3 Impacts Environnemental <strong>et</strong> sanitaire<br />

Une étude suisse des années 1980 avait évoqué les risques environnementaux du stockage souterrain.<br />

Pour le moment il n’y a pas de rapports de terrain qui parlent de risques importants avérés. Mais il<br />

convient de peser les risques avant de construire un stock souterrain.<br />

4.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en oeuvre<br />

Le risque de non conformité puis de dégradation des performances escomptées est le plus important.<br />

Il y a des causes multiples qui peuvent engendrer ce risque :<br />

- Erreur de calcul ou plutôt de paramètres (fréquent pour le sous-sol)<br />

- mauvaise exécution<br />

- incidents de chantier (exemple : pluies diluviennes qui ont noyé l’isolation laine de verre de<br />

36 cm d’une cuve à eau de 2500 m3 !)<br />

- comportement différent de celui prédit par le modèle (stratification !)<br />

- consommations différentes de la prévision (toujours observé !)<br />

- étapes de développement du proj<strong>et</strong> r<strong>et</strong>ardées donc moins de consommateurs que prévus<br />

- isolant moins efficace dans le sol que prévu (Hadorn 1988 l’a déjà expliqué maintes fois sur<br />

la base d’expériences in situ…)<br />

- circulation parasite<br />

- thermosyphonnage<br />

- pertes d’étanchéité<br />

- fissuration<br />

- tasements différentiels<br />

- <strong>et</strong>c…<br />

Une des pertes les plus importantes dans les cuves en béton est la perte d’eau par diffusion de<br />

vapeur. A 80C durant 6 mois, aucun béton classique ne résiste <strong>et</strong> une perte de 0.5% par jour signifie<br />

90% du stock parti en 180 jours !!!! <strong>et</strong> surtout aucun liner plastique ne résiste. Une feuille en inox à<br />

soudure double a été mise dans la cuve de Rottweil ! ITW Stuttgart a mené une longue étude pour<br />

aboutir à un béton spécial avec un cimentier allemand.<br />

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La dégradation des performances peut provenir de la dégradation des matériaux, surtout des isolants,<br />

de colmatage de tubes <strong>et</strong> surtout du colmatage d’échangeurs, ou de modification de qualité d’eau<br />

souterraine par exemple.<br />

4.1.5 Compatibilité des performances<br />

Il y a souvent la question de savoir si il vaut mieux dans un proj<strong>et</strong> faire un stock saisonnier super<br />

isolé ou m<strong>et</strong>tre l’isolation en plus autour du consommateur ! Il faut se la poser. Mais la surisolation<br />

d’un bâtiment a des limites.<br />

C<strong>et</strong>te réflexion favorise également les grands stocks saisonniers souterrains qui n’ont pas besoin s’ils<br />

dépassent 20'000 m3 d’être isolés tout autour mais uniquement sur le somm<strong>et</strong> soumis à des pertes<br />

vers l’air extérieur.<br />

Ces stocks nécessitent toutefois une phase transitoire pour chauffer la masse de sol environnante.<br />

Selon la taille il faut compter entre 3 <strong>et</strong> 5 ans de performances réduites par rapport à la valeur<br />

nominale en régime permanent.<br />

C’est une énergie d’appoint nécessaire qu’il faut comptabiliser dans le bilan !<br />

Figure 17 : Amélioration de la demande n<strong>et</strong>te en chaleur d’un bâtiment par l’isolation renforcée puis par le<br />

recours au stockage saisonnier de chaleur solaire : on passe de 150 à 50 kWh/m²/an en demande totale en chaleur<br />

(ISE 1998, http://fv-sonnenenergie.de/publikationen/th9798_03.pdf)<br />

C179<br />

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4.2 Coûts réels<br />

4.2.1 Coût initial - investissement<br />

Les études de coût ont surtout été faites pour le stockage saisonnier d’envergure, le volume devenant<br />

la variable prépondérante, <strong>et</strong> les coûts fixes devenant marginaux. Pour un ballon d’eau chaude les<br />

coûts d’installation <strong>et</strong> les autres coûts fixes peuvent dominer <strong>et</strong> sont très dépendants des conditions<br />

locales <strong>et</strong> d’occupation des installateurs.<br />

En outre une comparaison de coûts avec d’autres solutions n’a de sens qu’au niveau des systèmes<br />

compl<strong>et</strong>s qu’il faut comparer à prestation identique. Par exemple une installation de préparation<br />

d’eau chaude sanitaire solaire comparée à une installation électrique, ou encore une chaufferie<br />

solaire + stockage saisonnier comparée à une chaufferie à mazout, ou enfin un réseau de chauffage à<br />

distance à bois avec un stock optimal <strong>et</strong> le même réseau sans stock.<br />

En ordre de grandeur, l’expérience nous a appris les coûts d’investissement suivants :<br />

Tableau 4 : coût spécifique d’investissement pour différentes techniques de stockage [Hadorn d’après diverses<br />

sources]<br />

La référence est le coût des énergies fossiles soit une valeur assez basse de l’ordre de 3 à 10<br />

€cts/kWh thermique. En cas de stockage de froid, la valeur de référence est plus élevée (10 à15<br />

€cts/kWh) du fait de l’efficacité limitée des compresseurs électriques pour la production de froid.<br />

Les conditions locales peuvent déterminer largement les coûts finaux. Le tableau suivant montre les<br />

coûts observés en Allemagne pour divers cas réels, du moins cher au plus cher. L’eff<strong>et</strong> de taille est<br />

manifeste.<br />

Relevons que dans une installation solaire avec stockage saisonnier centralisé (CHSPSS),<br />

l’investissement initial est important, puisque la moitié de l’énergie durant 20 ans (à fraction solaire<br />

de 50%) est ach<strong>et</strong>ée en année 0 ! Il faut pouvoir financer c<strong>et</strong> investissement, ce qui est souvent une<br />

C180<br />

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arrière, <strong>et</strong> en outre ceci rend dépendant les calculs du prix du kWh des taux d’intérêt obtenus à la<br />

construction.<br />

Tableau 5 : coût d’investissement de stocks saisonniers en Allemagne [Hadorn d’après : ISE 2003, http://fvsonnenenergie.de/publikationen/th9798__03.pdf<br />

<strong>et</strong> 2001, http://www.fvsonnenenergie.de/publikationen/Worksho_01.pdf]<br />

Il faut aussi savoir que l’étanchéité d’un stock saisonnier qui doit garder de l’eau <strong>et</strong> en plus chaude<br />

durant 6 mois est un problème très délicat. Plusieurs solutions ont été essayées en Allemagne avant<br />

d’aboutir au choix d’un béton nouveau ultra haute étanchéité.<br />

Figure 18 : Techniques d’étanchéité de cuves à eau <strong>et</strong> répartition des coûts dans des proj<strong>et</strong>s récents en Allemagne<br />

(Séminaire OPET Neckarsulm 2001)<br />

C181<br />

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La cuve de 205 m3 du proj<strong>et</strong> Jenni est chiffrée à 422 €/m3 <strong>et</strong> ceci dans des conditions favorables du<br />

fait de la proximité de l’usine (500 m) <strong>et</strong> de l’isolation relativement faible à notre avis (25 cm).<br />

Figure 19 : Répartition des coûts du stock central du proj<strong>et</strong> 100% solaire de Jenni (Jenni 2006)<br />

Les capteurs dominent mais de peu pour c<strong>et</strong>te application de taille modeste pour un stockage saisonnier (valeurs<br />

en CHF ; 1€ = 1.57 CHF)<br />

Il est difficile de comparer les coûts du stockage avec un système qui serait par exemple sans<br />

stockage.<br />

Un chauffe-eau solaire sans stockage aurait une performance environ 20 fois moindre qu’avec un<br />

stock diurne, <strong>et</strong> dépendrait de la simultanéité de l’usage avec la présence de soleil.<br />

Même un chauffage solaire de piscine a un stock : la piscine elle-même !<br />

Les coûts d’investissement des stocks ont été donnés précédemment.<br />

En ordre de grandeur ils sont de 5 €/m3 pour les grands aquifères à 1000 €/m3 pour les ballons de<br />

chauffe-eau.<br />

Figure 20 : Coûts spécifiques de différents stocks saisonniers en Allemagne (Heidemann 2005 ; http://fvsonnenenergie.de/publikationen/themen05_r01_b02_01.pdf)<br />

Le « nombre de cycles équivalent » (Hadorn 1988) qu’effectue un stock durant une année est un<br />

paramètre déterminant pour évaluer le coût de l’énergie produite par le stock.<br />

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Exemples comparés :<br />

1. Stock pour eau chaude sanitaire dans un grand ensemble locatif de 10 m3.<br />

Coût d’investissement : 10'000 €<br />

Durée d’un cycle : 24h<br />

Nombre de cycles équivalent dans l’année : 300<br />

Energie introduite dans le stock entre 10 <strong>et</strong> 90°C : 10 * 1.163 * (90-10) = 930 kWh<br />

Pertes thermiques durant 1 cycle : 10%<br />

Energie produite par cycle : 837 kWh<br />

Taux d’intérêt de l’emprunt: 5%<br />

Amortissement sur 20 ans : 5%<br />

Entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> maintenance : 2%/an<br />

Coût du kWh fourni : 10'000 * 0.12 / 300 / 837 * 100 = 0.5 € cts/kWh<br />

2. Stock saisonnier pour une villa de 10 m3.<br />

Coût d’investissement : 15'000 € (isolation renforcée)<br />

Durée d’un cycle : max 3 à 6 mois<br />

Nombre de cycles équivalent dans l’année : 10 (attention un stockage saisonnier ne fait pas 1<br />

seul cycle par an)<br />

Energie introduite dans le stock entre 10 <strong>et</strong> 90°C : 10 * 1.163 * (90-10) = 930 kWh<br />

Pertes thermiques durant 1 cycle : 25%<br />

Energie produite par cycle : 697 kWh<br />

Taux d’intérêt de l’emprunt: 5%<br />

Amortissement sur 20 ans : 5%<br />

Entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> maintenance : 2%/an<br />

Coût du kWh fourni : 15'000 * 0.12 / 10 / 697 * 100 = 26 € cts/kWh !!!<br />

Ainsi de faible pour un chauffe-eau solaire (0.5) le coût du stock dans la composition d’un kWh<br />

solaire passe à une valeur très importante (26cts€) <strong>et</strong> ce sans même considérer le coût de production<br />

de la chaleur.<br />

Le nombre de cycles est bien la valeur cruciale pour apprécier le coût de l’énergie fournie par un<br />

stock.<br />

Dans une installation solaire avec stock saisonnier la productivité des capteurs peut être doublée.<br />

Mais ceci ne suffit pas pour réduire le coût de l’énergie de l’ensemble. Les stocks saisonniers<br />

doivent coûter le minimum pour perm<strong>et</strong>tre une rentabilité d’une installation.<br />

4.2.2 Coût opérationnel – exploitation - maintenance<br />

On peut aussi comparer le solaire avec stockage saisonnier avec le solaire domestique pour l’eau<br />

sanitaire (CESI). C’est ce que le Tableau 6 tente de faire dans les conditions de l’Allemagne, en<br />

donnant les caractéristiques techniques de 3 systèmes :<br />

• Chauffe-eau solaire<br />

• Chaufferie solaire central avec stock court terme (dans le jargon du métier : CSHPDS)<br />

• Idem mais avec un stock long terme hypothétique (dans le jargon CSHPSS) sous forme d’une cuve<br />

dimensionnée avec 1.4 à 2.1 m 3 d’eau par m 2 de capteurs plans<br />

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Tableau 6 : Comparaison entre 3 solutions solaires en Allemagne [Mangold <strong>et</strong> al., 2003]<br />

http://www.itw.uni-stuttgart.de/ITWHomepage/Sun/deutsch/public/pdfDateien/03-09.pdf)<br />

On constate que selon c<strong>et</strong>te étude basée sur l’expérience de 15 ans, le solaire domestique (CESI)<br />

produit de la chaleur entre 15 <strong>et</strong> 30 €cts/kWh alors qu’une installation centrale, dans la mesure où<br />

elle est possible pour 30 logements ou plus, produit à moitié coût. Un stock saisonnier pour une<br />

habitat groupé de 100 logements avec réseau de distribution à basse température engendre un surcoût<br />

tout à fait raisonnable (16 à 42 €cts/kWh) par rapport aux chauffe-eau individuels, mais procure une<br />

fraction solaire de plus de 40 à 60% en réalisant une part importante du chauffage contre 15% pour<br />

la solution chauffe-eau. Si l’on valorise les émissions de CO2 du chauffage concurrent, le stockage<br />

saisonnier deviendrait plus intéressant encore.<br />

Si l’on examine divers systèmes « CSHPSS » avec des technologies de stockage saisonnier<br />

différentes entre eux, on obtient pour les proj<strong>et</strong>s récents de l’Allemagne le Tableau 7:<br />

- Les coûts du kWh solaire ont été de 16 à 42 €cts/kWh corroborant les valeurs considérées<br />

précédemment, pour des fractions solaires de 30 à 50%.<br />

- Le stockage en cuve à eau paraît plus coûteux que le stockage par sondes, mais le nombre<br />

d’installations de l’échantillon est insuffisant pour être péremptoire.<br />

Tableau 7 : comparaison de 5 proj<strong>et</strong>s de centrales solaires de chaleur avec stockage saisonnier de types différents<br />

réalisés entre 1996 <strong>et</strong> 2000 [Mangold <strong>et</strong> al., 2003, http://www.itw.unistuttgart.de/ITWHomepage/Sun/deutsch/public/pdfDateien/03-09.pdf]<br />

C184<br />

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Les proj<strong>et</strong>s de stockage saisonnier dit de 2ème <strong>et</strong> 3ème génération réalisés entre 1998 <strong>et</strong> 2004 sont à<br />

l’étude en Allemagne. Les résultats indiquent (Tableau 7) :<br />

- Les coûts du kWh restent entre 16 <strong>et</strong> 42 €cts/kWh<br />

- Les installations les plus récentes ont les coûts les plus bas de 16 €cts/kWh, pour des<br />

fractions solaires dépassant 50%, ce qui les amènent dans des zones compétitives même avec<br />

du fossile qui est aujourd’hui entre 8 <strong>et</strong> 15 €cts/kWh dans des installations individuels.<br />

La difficulté des systèmes solaires est qu’ils ne sont pas monovalents, même avec un stockage dit<br />

saisonnier, en tout cas pour le moment, <strong>et</strong> de ce fait un investissement pour l’appoint est nécessaire<br />

<strong>et</strong> renchérit le coût total du kWh fourni.<br />

Le stockage saisonnier de froid en aquifère est quant à lui rentable au moins aux Pays-Bas où les<br />

aquifères sont répandus <strong>et</strong> à faible profondeur. Les temps de r<strong>et</strong>our sont entre 0 <strong>et</strong> 5 ans dans la<br />

plupart des cas ce qui explique le fort développement de la technique depuis 15 ans.<br />

Figure 21 : Développement du nombre de proj<strong>et</strong>s de stockage de froid en aquifère aux Pays-Bas<br />

[Ecostock 2006, http://intraweb.stockton.edu/eyos/energy_studies/content/docs/FINAL_PRESENTATIONS/3A-2.pdf]<br />

Les coûts d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance d’un ballon solaire sont très faibles.<br />

Les coûts d’exploitation des stocks de grande taille sont composés:<br />

- de l’électricité pour les circuits de charge /décharge éventuels, surtout dans le cas des stocks<br />

souterrains par sones<br />

- de l’électricité pour le pompage/injection dans le cas des aquifères<br />

- des produits chimiques de traitement dans le cas des aquifères.<br />

On doit les calculer de cas en cas, <strong>et</strong> veiller à minimiser les pertes de charge dans les circuits.<br />

Les coûts de maintenance des stocks souterrains peuvent être importants. Il convient dès lors de<br />

provisionner ces coûts à raison de 1% de l’investissement par an.<br />

4.2.3 Relation entre coûts <strong>et</strong> performances avec <strong>et</strong> sans aides<br />

Les parois inertielles ont des temps de r<strong>et</strong>our difficiles à évaluer : quel est la valeur du confort<br />

intérieur en été ? On compare à une installation de climatisation dans la règle, <strong>et</strong> l’on trouve des<br />

temps de 5 à 10 ans selon les prix de l’électricité <strong>et</strong> la structure du bâtiment.<br />

Les cuves à eau dans les installations solaires actives ne peuvent être dissociées de l’ensemble du<br />

système. Les temps de r<strong>et</strong>our pour des CESI sont de 10 à 20 ans selon les conditions d’aide <strong>et</strong> le<br />

référentiel.<br />

Les installations solaires avec stocks saisonniers sans pompe à chaleur ont des temps de r<strong>et</strong>our<br />

dépassant 20 ans, si le référentiel est la chaufferie simple à gaz ou mazout <strong>et</strong> en l’absence d’aide<br />

particulière. Les coûts du kWh solaire sont de l’ordre de 18 à 30 €cts.<br />

C185<br />

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Les stocks de froid en aquifère ont des temps de r<strong>et</strong>our de1 à 5 ans car ils sont é comparer avec des<br />

installations de production de froid par compression avec des COP médiocres <strong>et</strong> dans la période<br />

estivale où le prix de l’électricité grimpe.<br />

4.3 Le vecu des utilisateurs<br />

Il n’existe pas à notre connaissance d’enquête de satisfaction client pour le stockage seul.<br />

4.4 Vitesse de diffusion dans le pays<br />

Deux pays ont des programmes de promotion du stockage de chaleur: l’Allemagne <strong>et</strong> la Suisse.<br />

Ces programmes sont limités <strong>et</strong> se concentrent sur la démonstration d’installations <strong>et</strong> l’analyse des<br />

résultats.<br />

Ce support est néanmoins très précieux pour développer une technologie qui recouvre plusieurs<br />

domaines.<br />

4.4.1 Actions de diffusion<br />

La diffusion du savoir acquis sur les proj<strong>et</strong>s de démonstration en Allemagne, Suisse <strong>et</strong> Autriche se<br />

fait par:<br />

o des articles scientifiques lors de séminaires nationaux <strong>et</strong> de conférences internationales ;<br />

o des articles dans les magazines sur l’énergie renouvelable (erneuerbare energie en A, énergie<br />

solaire en CH, sonne wind und wärme en Allemagne) ;<br />

o des fiches techniques (BINE en Allemagne) ;<br />

o des sites Intern<strong>et</strong> (par exemple www.solarch.ch en Suisse).<br />

La cible des messages est principalement le bureau d’études ou d’architecte susceptible de proposer<br />

ensuite une solution avec stockage à son client.<br />

En Suisse, entre 1998 <strong>et</strong> 2001, une recherche active de proj<strong>et</strong>s de 100 logements neufs ou en<br />

rénovation a été faite dans la région de Zürich afin de réaliser un premier cas de stockage solaire<br />

dans un stock diffusif sans recours à une pompe à chaleur. Et ce à la suite d’une étude détaillée<br />

durant 3 ans des solutions possibles.<br />

Il a été très difficile de localiser un cas intéressant <strong>et</strong> finalement le proj<strong>et</strong> a buté sur une rénovation<br />

de 100 logements sociaux par impossibilité d’obtenir une température de r<strong>et</strong>our au stock<br />

suffisamment basse dans c<strong>et</strong>te rénovation.<br />

Le faible nombre de cas dans l’ensemble rend difficile le r<strong>et</strong>our d’expériences synthétiques.<br />

Les stocks de froid dans des aquifères sont promus par IF technology des Pays-Bas lors de<br />

conférences nationales <strong>et</strong> en visite directe vers des maîtres d’ouvrage. Une stratégie payante car les<br />

temps de r<strong>et</strong>ours sont très favorables.<br />

4.4.2 Actions d’exportation de la technologie<br />

L’Allemagne s’est lancée dans le stockage saisonnier en 1985-1990. Elle a suivi la Suède <strong>et</strong> c’est<br />

Norbert Fisch d’ITW Stuttgart à l’époque qui a poussé en Allemagne pour faire connaître les<br />

technologies possibles. Il était aidé par Jan-Olof Dalenbäck de Chalmers qui était invité par Fisch<br />

dans toutes les conférences nationales allemandes <strong>et</strong> venait montrer l’expérience <strong>et</strong> l’avance suédoise<br />

dans le domaine.<br />

Grâce à un proj<strong>et</strong> Altener, un réseau d’échanges à propos des grandes installations solaires a été créé<br />

(http://www.enerma.cit.chalmers.se/CSHP/Eurotop.htm).<br />

La stratégie a payé, l’Allemagne est désormais le leader dans ces techniques.<br />

Des exemples d’exportation sont:<br />

C186<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- IF technology des Pays-Bas fait depuis 15 ans la promotion des stocks de froid en aquifère <strong>et</strong><br />

a réussi des percées en Allemagne, Belgique, Suède <strong>et</strong> Canada ;<br />

- Lund University a exporté son savoir faire dans le calcul des sondes <strong>et</strong> groupes de sondes<br />

depuis 20 ans en Scandinavie, Hollande, Allemagne, Suisse, Etat-Unis <strong>et</strong> Canada ;<br />

- Le bureau Berchtold en Suisse exporte son savoir faire en matière de stocks diffusifs avec<br />

pompe à chaleur, acquis via des proj<strong>et</strong>s pilotes aidés financièrement par la confédération<br />

suisse, en Allemagne ;<br />

- Le premier stock diffusif sans pompe à chaleur du Canada (Drake Landing 2006) a été réalisé<br />

grâce à l’aide de IF technology auprès du bureau d’études canadien qui avaient rencontré IF<br />

lors de conférences internationales ;<br />

- Plusieurs tentatives d’exportation de techniques de stocks saisonniers vers la France depuis<br />

l’Allemagne, la Suisse <strong>et</strong> les Pays-Bas ont été faites mais pour le moment sans succès. Le<br />

stockage dans les pieux de fondation pourrait être une ouverture après que les sondes uniques<br />

pour les pompes à chaleur aient connues depuis 5 ans une forte percée sur le marché français.<br />

Certains chercheurs sont spécialisés dans la communication sur le stockage souterrain (Prof Sanner<br />

Giessen Allemagne, A. Snijders de IF technology, JO Dalenbäck de Chalmers en Suède, N Fisch<br />

d’Allemagne, W. Weiss d’Autriche, O. Andersson de Suède).<br />

Le rôle de l’IEA dans l’échange des connaissances a été très important depuis 1979 au travers des<br />

programmes ECES (www.iea-eces.org) <strong>et</strong> SHC (www.iea-shc.org).<br />

5 ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRE DIMENSIONS ETUDIEES<br />

5.1 Points forts, points faibles de l’innovation (Méthode SWOT)<br />

Une innovation récente est la paroi mince inertielle, comprenant des microcapsules de matériau à<br />

changement de phase.<br />

En matière de stockage de chaleur, l’innovation principale des dernières années réside dans la mise<br />

en oeuvre du stockage saisonnier dans des installations pilotes.<br />

Une innovation concernant le stockage diurne pourrait voir le jour dans le futur dans la densité<br />

volumique du stockage. En 2006/2007, aucune solution commerciale ne se dessine dans ce domaine.<br />

Nous analysons ici le cas du stockage saisonnier de chaleur, dans une optique sans pompe à chaleur.<br />

5.1.1 S : Strength - Forces<br />

1. perm<strong>et</strong> des taux de couverture solaire proche de 100% : le solaire monovalent devient<br />

possible ou avec un appoint minimum en terme d’énergie annuelle<br />

2. procure une productivité annuelle des capteurs double d’une installation avec stock diurne<br />

seulement (env 500 kWh/m2 an), ce qui perm<strong>et</strong> de mieux rentabiliser les capteurs (pour<br />

autant que le stock restitue ensuite l’énergie)<br />

3. perm<strong>et</strong> du stockage d’énergie gratuit ou moins cher<br />

4. peut alléger la maintenance de systèmes de production en limitant le nombre<br />

d’enclenchement/déclenchement d’appareils<br />

5. diminution de la puissance installée<br />

5.1.2 W : Weakness - Faiblesses<br />

1. ne perm<strong>et</strong> pas toujours de se passer de l’investissement initial d’un système auxiliaire, qui<br />

sera utilisé en appoint ou en sécurité dans le meilleur des cas<br />

2. coût d’investissement initial élevé, notamment pour les maisons individuelles<br />

C187<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3. Marché de niche surtout pour l’habitat neuf, d’une certaine taille (100 logements) <strong>et</strong> à<br />

isolation très poussée<br />

4. les technologies souterraines difficilement reproductibles telles quelles dans un autre site<br />

5. les technologies non souterraines consomment de l’espace en surface à coût non négligeable<br />

6. les stocks saisonniers sont soumis à des pertes thermiques assez importantes du fait de la<br />

longue durée du stockage<br />

7. son développement est conditionné à celui des technologies d’énergie renouvelable qui sont<br />

celles qui le nécessitent le plus du fait de leur intermittence<br />

8. Le potentiel géologique peut être une faiblesse localement, ou la prsence d’une anppe d’eau<br />

potable, mais il y a beaucoup de lieux où le sous-sol est accesible pour le stockage (environ<br />

30 à 50% du territoire bâti)<br />

9. L’entr<strong>et</strong>ien peut être lourd. Cela peut nécessiter par exemple des traitements chimiques, d’où<br />

la question de l’innocuité par rapport à l’environnement.<br />

10. La combinaison de compétences nécessaires en construction <strong>et</strong> en géotechnique existe en<br />

France via le BRGM au moins, mais il faudrait des formations complémentaires sans doute.<br />

11. Les technologies du stockage saisonnier sont des compétences support d’autres systèmes, si<br />

bien qu’elles souffrent de leur éclatement <strong>et</strong> de leur dévalorisation par rapport à des<br />

techniques considérées plus « nobles », comme le solaire. Le stockage n’enthousiasme ni les<br />

professionnels, ni les clients.<br />

12. Il n’existe pas de profession identifiée <strong>et</strong> structurée porteuse de la mission de promouvoir<br />

l’innovation des technologies du stockage. De ce fait, il y a peu de logiciels de simulation<br />

développés pour faciliter la conception.<br />

13. Le point précédent <strong>et</strong> la complexité de conception impliquent pour le maître d’ouvrage une<br />

prise de risque plus importante à propos des performances.<br />

14. Intégrer du stockage saisonnier nécessite une réflexion très en amont d’un proj<strong>et</strong> de<br />

construction alors que ce n’est pas forcément la préoccupation principale du maître<br />

d’ouvrage à ce stade. Cela nécessite d’ailleurs des études préalables lourdes.<br />

15. Le marché potentiel est plutôt limité à celui de la construction.<br />

16. Selon la taille du stockage, il faut tenir compte d’une période transitoire assez longue, le<br />

régime permanent pouvant n’être atteint qu’au bout de quelques années.<br />

5.1.3 O : Opportunities - Opportunités<br />

1. l’augmentation récente des prix des fossiles qui sont le concurrent direct, mais les à coups sur<br />

le prix du pétrole tendent à se banaliser dans l’esprit du public<br />

2. la conscience environnementale de l’Europe qui grandit<br />

3. les taxes CO2 sur les fossiles<br />

4. les aides de certains pays pour le développement du solaire thermique ou des réseaux de<br />

chaleur bois<br />

5. le développement des pompes à chaleur : dans les grands ensembles, la sonde unique ne<br />

fonctionne pas, il faut un groupe de sondes <strong>et</strong> il faut recharger !<br />

6. La profession est de plus en plus sensible à la vision systémique <strong>et</strong> aux notions de<br />

performance de système. C<strong>et</strong>te tendance peut notamment favoriser des réflexions sur le<br />

stockage, comme élément d’un système optimisé.<br />

7. Le développement des réseaux de chaleur est une opportunité de développer le stockage.<br />

5.1.4 T : Threats - Menaces<br />

1. le bas prix relatif des fossiles pour le chauffage pour longtemps encore<br />

2. le marché du solaire thermique avec stock court terme a encore tout le futur devant lui avant<br />

que le stockage saisonnier ne soit considéré comme vraiment important<br />

3. la concurrence des pompes à chaleur air/eau pour la villa<br />

C188<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4. le durcissement de la législation sur la qualité sanitaire de l’eau pourrait- être un frein au<br />

développement, ou pourrait rendre nécessaire un post-chauffage de l’eau comme c’est le cas<br />

en Allemagne depuis plusieurs années, sans que ceci soit un véritable frein<br />

6 STEP 6: CONDITIONS DE TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

6.1 Les chances de la transposition en France<br />

Les conditions suivantes rendent difficiles une transposition en France:<br />

1. le marché solaire thermique est encore faible (100'000 m2 par an contre 600'000 en Allemagne)<br />

2. le marché des pompes à chaleur a du r<strong>et</strong>ard par rapport aux pays qui ont développé le stockage,<br />

mais il tend à se développer fortement un réseau de chauffage de quartier à basse température peu<br />

fréquent !<br />

3. le chauffage solaire est peu répandu hors le plancher solaire direct.<br />

4. la pratique de l’économie d’énergie dans le bâtiment en est au début ou presque<br />

5. la norme HQE se focalise sur trop d’axes <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas de se concentrer sur l’énergie<br />

6.2 Compatibilité avec le cadre réglemantaire <strong>et</strong> normatif français<br />

Il n’y pas d’incompatibilité notable avec le cadre légal français pour le stockage saisonnier, pas plus<br />

que dans d’autres pays. La législation sur les eaux souterraines peut imposer selon les zones des<br />

restrictions.<br />

La RT2005 est favorable au développement du solaire pour l’eau sanitaire, mais ne comporte rien de<br />

particulier en faveur du stockage long terme. Le stockage de froid en paroi inertielle est favorisé par<br />

l’obligation du calcul de confort d’été.<br />

6.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire<br />

On peut schématiser les actions à entreprendre ainsi:<br />

1. faire connaître les possibilités du stockage saisonnier (cours, séminaires, <strong>et</strong>c..)<br />

2. organiser des visites techniques dans les autres pays<br />

3. réaliser quelques installations pilotes instrumentées avec un soutien de financement public<br />

4. promouvoir <strong>et</strong> diffuser les succès auprès des techniciens mais aussi des maîtres d’ouvrage<br />

5. renforcer fortement la R&D en matière de stockage dense (PCM, sorption, chimie)<br />

6. imaginer une assurance publique en cas d’insuccès (pour les kWh non fournis, <strong>et</strong>c..) durant une<br />

période de lancement de 3 à 5 ans.<br />

7. m<strong>et</strong>tre en place une organisation fédérant les ressources sur les technologies du stockage<br />

6.4 Disponibilité en France des compétences de pose<br />

Il y a en France la base de compétences dans les bureaux d’études. Il faut cependant que les<br />

pionniers acquièrent des connaissances en lisant les publications des pays environnants <strong>et</strong> en<br />

effectuant des visites techniques.<br />

6.5 Quels types d’incitations à envisager<br />

6.5.1 Réglementation technique<br />

1. Favoriser les immeubles à basse consommation d’énergie<br />

2. Favoriser l’énergie produite localement<br />

3. Analyser le besoin de renforcer les exigences sur les pertes de chaleur des ballons<br />

4. Développer des méthodes ou logiciels de calcul simplifiant l’approche (tel Pilesim ou Simbridge<br />

en Suisse) pour le solaire, la pompe à chaleur <strong>et</strong> les réseaux de chaleur à bois<br />

C189<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5. Renforcer la GRS (Garantie de Résultats solaires) dans les grandes installations <strong>et</strong> pas seulement<br />

solaires !<br />

6.5.2 Soutien des collectivités <strong>et</strong>c.<br />

1. Aider au financement d’installations pilotes avec stockage<br />

2. Aider au calcul préalable par simulation puis à l’instrumentation de telles installations<br />

3. Financer des actions de démonstration<br />

6.5.3 Taxation, financement<br />

1. favoriser plus fortement les installations solaires ou renouvelables à haut degré de couverture par<br />

une énergie renouvelable<br />

2. donner une prime à un maître d’ouvrage atteignant une fraction solaire dépassant 90% à l’année,<br />

mesurée selon la méthode GRS<br />

6.5.4 Initiatives privées<br />

1. Les encourager à choisir des technologies avec stockage long terme pour leurs bâtiments ou sièges<br />

sociaux serait une bonne promotion du stockage.<br />

2. Demander à m<strong>et</strong>tre dans tout portefeuille de proj<strong>et</strong>s renouvelables des fondations ou des<br />

organismes de concours un au moins avec stockage de chaleur saisonnier de telle sorte que les BET<br />

s’initient<br />

C190<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7 ANNEXE : SOURCES D’INFORMATION<br />

Hadorn, 1988: Guide du stockage saisonnier de chaleur (épuisé), traduit en anglais par Public works<br />

Canada<br />

Hadorn 2005 : Thermal energy storage for solar and low energy buildings – State of the art – June<br />

2005, IEA SHC Task 32, JC Hadorn editor, 170 pages, disponible sur www.iea-shc.org sous Task 32<br />

IEA<br />

www.iea-eces.org<br />

www.iea-shc.org<br />

Centres de recherches spécialisés dans le stockage<br />

www.solarenergy.ch<br />

www.solarch.ch<br />

http://www.enerma.cit.chalmers.se/cshp/<br />

http://www.grea.udl.es/<br />

http://www.aee-intec.at/<br />

ECN<br />

http://www.itw.uni-stuttgart.de/<br />

http://www.zae-bayern.de/<br />

http://www.eses.org/<br />

http://www.uni-kassel.de/fb15/ite/solar/soln<strong>et</strong>/<br />

http://www.fv-sonnenenergie.de/publikationen/themen05_r01_b02_01.pdf<br />

Conférences internationales sur le stockage<br />

Ecostock 2006 http://intraweb.stockton.edu/eyos/page.cfm?siteID=82&pageID=29<br />

Futurestock 2003 http://futurestock.itc.pw.edu.pl/general.htm<br />

Terrastock 2000 http://www.geothermie.de/gte/gte28-29/terrastock_2000.htm<br />

Fournisseurs de solutions<br />

Parois inertielles à PCM<br />

www.micronal.de<br />

www2.dupont.com/Energain/en_GB/products/index.html<br />

www.climator.com<br />

Cuves<br />

En CH<br />

www.cipag.ch<br />

www.feuron.com<br />

www.hoval.ch<br />

www.jenni.ch<br />

En Allemagne<br />

www.speichertechnik.com<br />

www.consolar.com<br />

August Brötje GmbH 26180 Rastede D<br />

Buderus Heiztechnik GmbH 35457 Lollar D D<strong>et</strong>lev.Rohm@Buderus.de<br />

Carl Capito Heiztechnik GmbH 57290 Neunkirchen D heiztechnik@capito-gmbh.de<br />

Conergy AG 84034 Landshut D info@conergy.de<br />

Consolar Energiespeicher- und Reglungssysteme GmbH 60489 Frankfurt / Main D info@consolar.de<br />

Dr. Sol Solarsysteme 4316 Leipzig D drsol@t-online.de<br />

C191<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Elco Klöckner 72379 Hechingen D<br />

ESTEC EnergieSpartechnik GmbH&Co.KG 97483 Eltmann (Bayern) D info@estec-solar.de<br />

Fohs GmbH 67146 Deidesheim D info@fohs.de<br />

Fröling Heiz- und Trinkwassersysteme 51491 Overath D info@froeling.de<br />

Nau GmbH, Umwelt- und Energi<strong>et</strong>echnik 85368 Moosburg D office@nau-gmbh.de<br />

Nordwest Handel AG 58135 Hagen D delphis@delphis.de<br />

Novum Behältertechnik 59229 Ahlen D info@novumbt.de<br />

OERTLI-Rohleder Wärm<strong>et</strong>echnik GmbH 71696 Möglingen D info@oertli.de<br />

OPTIMA-Haustechnik GmbH 98617 Untermassfeld D info@waermespeicher-<br />

CALO-bloc.de<br />

PH…NIX Sonnenwärme AG 12435 Berlin D info@sonnenwaerme-ag.de<br />

pro solar Energi<strong>et</strong>echnik GmbH 88214 Ravensburg D<br />

ratiotherm 91795 Dollnstein D ratiotherm-do@t-online.de<br />

Reflex Winkelmann GmbH + Co. KG 59227 Ahlen D info@reflex.de<br />

Ritter Energie und Umwelttechnik GmbH & Co. KG 76137 Karlsbad D info@paradigma.de<br />

Robert Bosch GmbH 73243 Wernau D<br />

ROTEX Heating Systems GmbH 74363 Güglingen D info@rotex.de<br />

Sailer Solarsysteme 89601 Schelklingen D info@sailer-solarsysteme.de<br />

SCHüCO International KG 33609 Bielefeld D info@schueco.com<br />

Sieger Heizsysteme GmbH 57072 Siegen D info@sieger.n<strong>et</strong><br />

Soleado 21379 Rullsorf D info@soleado.de<br />

SOLVIS GmbH & Co. KG 38112 Braunschweig D info@solvis-solar.de<br />

Sonnenkraft GmbH 93059 Regensburg D Deutschland@sonnenkraft.de<br />

Stiebel Eltron GmbH & Co. KG 37603 Holzminden D info-center@stiebel-eltron.com<br />

SUNSET Energi<strong>et</strong>echnik GmbH 91325 Adelsdorf D info@suns<strong>et</strong>-solar.com<br />

SunTechnics Solartechnik GmbH 20537 Hamburg D<br />

Taubert Solarheitsysteme / Holzheizsysteme 7985 Elsterberg/Vogtland D<br />

Vaillant GmbH & Co.KG 42859 Remscheid D info@vaillant.de<br />

Viessmann Werke GmbH&CoKG 35107 Allendorf (Eder) D info@viessmann.de<br />

Wagner & Co Solartechnik 35091 Cölbe D info@wagner-solartechnik.de<br />

WESTFA Vertriebs- und Verwaltungs-GmbH 58099 Hagen D info@westfa.de<br />

Wikora GmbH 89568 Hermaringen D contact@wikora.de<br />

En Autriche<br />

SOLARFOCUS Kalkgruber Solar- und<br />

Umwelttechnik GmbH 4451 St. Ulrich / Steyr AUT office@solarfocus.at<br />

SOLARTEAM GmbH 4111 Walding AUT<br />

SOLution Solartechnik GmbH 4560 Kirchdorf AUT<br />

Teufel & Schwarz GmbH 6353 Going AUT office@teufel-schwarz.com<br />

Sondes <strong>et</strong> groupe de sondes<br />

www.geothermie.de<br />

www.erdsondenbohrung.ch/<br />

www.engeo.ch<br />

www.geothermal-energy.ch/<br />

www.pac.ch<br />

http://crege.ch/index.html<br />

Aquifères<br />

www.ifinternational.com<br />

http://www.geothermie.de/gte/gte38-39/erstmalig_in_deutschland.htm<br />

C192<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C8 - VENTILATION DOUBLE FLUX<br />

EN ALLEMAGNE, SUISSE, PAYS-BAS ET<br />

BELGIQUE<br />

Auteurs : Bernard Collignan (bernard.collignan@cstb.fr)<br />

avec la participation d’Orlando Catarina<br />

(orlando.catarina@cstb.fr)<br />

Expert : Anne Tissot (CETIAT)<br />

C193<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


INTRODUCTION<br />

L'obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te étude est l'évaluation, la capitalisation <strong>et</strong> l'analyse des conditions de transposition en France des<br />

systèmes de ventilation double flux. Les quatre premières étapes correspondent à une synthèse d’une étude du<br />

CETIAT. Les systèmes considérés sont :<br />

• Les centrales double flux haute efficacité (supérieure à 75%), destinées à la ventilation de l'ensemble<br />

d'une maison individuelle (débit inférieur à 500 m 3 /h),<br />

• Les systèmes double flux locaux ou décentralisés, destinés à la ventilation d'une seule pièce ou d'un<br />

p<strong>et</strong>it groupe de pièces, avec récupération de chaleur.<br />

Le champ de l'étude a été limité aux pays dans lesquels des produits répondant à c<strong>et</strong>te définition existent, à<br />

savoir principalement l'Allemagne <strong>et</strong> la Suisse. Les Pays-Bas sont très fortement concernés par les systèmes de<br />

ventilation double flux, mais la barrière de la langue n'a pas permis des recherches poussées. Quelques<br />

informations concernant la Belgique sont également fournies.<br />

C.8.1 CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUE D'ACTEURS<br />

CONTEXTE NATIONAL ET LOCAL<br />

Allemagne<br />

Le Gouvernement de M. Schröder a pris début 2002 la décision d'abandonner l'énergie nucléaire à l'horizon<br />

2020. Même si ce processus de sortie du nucléaire pourrait être ralenti par le gouvernement en place depuis fin<br />

2005 (M me Merkel), l'Allemagne va donc devoir faire face au cours des deux prochaines décennies à<br />

d'importants besoins de nouvelles installations de production d'électricité destinées à compenser l'abandon du<br />

nucléaire <strong>et</strong> l'arrivée en fin de vie de nombreuses centrales autres que nucléaires. Les estimations portent sur un<br />

besoin de 43 000 MWe d'ici 2020, qui pourraient être répartis entre 45 nouvelles centrales thermiques (environ<br />

24 000 MWe) <strong>et</strong> l'amélioration de 200 centrales thermiques classiques existantes. La question de la future<br />

composition du mix énergétique va alors se poser.<br />

La population allemande est quant à elle globalement opposée au nucléaire, mais face au problème de<br />

l'approvisionnement énergétique à moyen/long terme (dépendance aux importations <strong>et</strong> coûts des énergies<br />

renouvelables), un changement d'opinion n'est pas tout à fait exclu.<br />

L'Allemagne a pris en outre deux engagements forts dans le cadre du protocole de Kyoto, à savoir une<br />

diminution d'ici 2005 de 25% ses émissions de CO 2 par rapport à 1990 <strong>et</strong> une réduction de 21% ses émissions<br />

de gaz à eff<strong>et</strong> de serre au cours de la période 2008-2012.<br />

Suisse<br />

L'énergie hydraulique constitue la seule source d'énergie nationale en Suisse.<br />

Avec la loi sur le CO 2 du 1 er mai 2000, la Suisse s'impose des objectifs contraignants pour réduire les émissions<br />

de gaz à eff<strong>et</strong> de serre. C<strong>et</strong>te réduction doit avant tout résulter de mesures librement consenties par les<br />

entreprises <strong>et</strong> les particuliers <strong>et</strong> de mesures de politique énergétique, mais aussi de l'action politique dans le<br />

domaine de l'environnement, des transports <strong>et</strong> des finances.<br />

En 2001, le Conseil fédéral se fondait sur les lois sur l'énergie <strong>et</strong> sur le CO 2 pour lancer le programme<br />

SuisseEnergie. Au moyen de mesures librement consenties par l'économie (conventions) <strong>et</strong> de campagnes<br />

d'information, SuisseEnergie doit contribuer à atteindre les objectifs énergétiques <strong>et</strong> climatiques de la Suisse :<br />

réduire, d'ici 2010, la consommation d'énergies fossiles <strong>et</strong> les émissions de CO 2 de 10% par rapport à leur<br />

niveau de 1990 ; limiter la progression de la demande d'électricité à 5% au maximum d'ici 2010 ; maintenir au<br />

niveau actuel l'apport de la force hydraulique à la production de courant même lors de l'ouverture du marché de<br />

C194<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


l'électricité ; accroître la quote-part des autres énergies renouvelables de 1% dans la production de courant <strong>et</strong> de<br />

3% dans la production de chaleur.<br />

En mai 2003, les citoyens ont rej<strong>et</strong>é deux initiatives antinucléaires, "moratoire plus" <strong>et</strong> "électricité sans<br />

nucléaire". La production nucléaire d'électricité représentait à ce moment 40 % de la consommation du pays, les<br />

autres 60 % étant fournis par la production hydraulique.<br />

Autriche<br />

Le gouvernement autrichien est un système fédéral avec neuf régions, <strong>et</strong> les responsabilités en politique<br />

énergétique sont partagées entre l'état fédéral <strong>et</strong> les régions. Le pays a des ressources hydroélectriques<br />

conséquentes qui couvrent 70% de ses besoins d'électricité. L'Autriche dispose également de ressources en<br />

pétrole <strong>et</strong> gaz naturel, qui couvrent respectivement 9 <strong>et</strong> 23% de ses besoins. Elle a importé environ 65% de ses<br />

besoins en énergie primaire en 2000.<br />

Les marchés de l'électricité <strong>et</strong> du gaz ont été libéralisés en octobre 2001 <strong>et</strong> octobre 2002, en avance sur les dates<br />

d'application des directives européennes.<br />

Prise de conscience collective <strong>et</strong> action<br />

On reconnaît généralement aux populations "germaniques", qui composent l'Allemagne, l'Autriche <strong>et</strong> une bonne<br />

partie de la Suisse, une sensibilité forte aux problématiques écologique <strong>et</strong> environnementale.<br />

En Allemagne, le sursaut écologique a été imposé par la pollution atmosphérique résultant de son<br />

industrialisation intensive, à partir des années 70. Dès le début des années 80, plusieurs lois sont adoptées en<br />

matière de dépollution <strong>et</strong> de préservation de l'environnement. Le changement comportemental des Allemands <strong>et</strong><br />

le long processus de sensibilisation à l'adresse des populations sont pour beaucoup dans la réussite de sa<br />

politique environnementale.<br />

La première conséquence de c<strong>et</strong> état d'esprit est que les habitants de ces pays sont prêts à dépenser plus d'argent<br />

pour un mode de vie plus propre, moins consommateur d'énergie.<br />

La naissance des concepts de Maisons Passives <strong>et</strong> de MINERGIE découle donc de c<strong>et</strong>te sensibilité aux<br />

problèmes d'économie d'énergie.<br />

ANTERIORITES ET ORIGINE DE L'INNOVATION<br />

Le concept de maisons passives <strong>et</strong> le label MINERGIE, qui connaissent de plus en plus de succès en<br />

Allemagne, en Autriche <strong>et</strong> en Suisse, imposent un système de ventilation mécanique à récupération de chaleur,<br />

la forte étanchéité des bâtiments ne perm<strong>et</strong>tant pas un renouvellement d'air par infiltrations. C<strong>et</strong>te exigence a<br />

énormément influencé le marché des centrales double flux <strong>et</strong> des double flux locaux dans ces pays.<br />

Certaines centrales sont donc signalées dans les documents commerciaux comme étant destinées aux maisons<br />

passives ou aux maisons à faible consommation d'énergie, <strong>et</strong> l'Institut des Maisons Passives (PassivHaus<br />

Institut) délivre un certificat aux produits qui respectent un ensemble de critères (consommation électrique,<br />

efficacité de récupération de chaleur…).<br />

DYNAMIQUE DES ACTEURS<br />

Les acteurs qui accompagnent le développement des maisons passives <strong>et</strong> à faible consommation d'énergie, qui<br />

ont beaucoup influencé le développement des systèmes de ventilation double flux sont :<br />

• Le Passivhaus Institut [7] : référentiel technique, outil logiciel de conception destiné aux bureaux<br />

d'études, guides de mise en œuvre sur des points spécifiques (isolation, fenêtres, ventilation, …),<br />

certification volontaire des bâtiments passifs <strong>et</strong> des <strong>composants</strong>, appareils ou systèmes qui leur sont<br />

destinés, diffusion d'informations par plusieurs sites Intern<strong>et</strong>, des brochures, guides techniques, outils<br />

C195<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• L'association d'information sur les maisons passives IG Passivhaus [8] entr<strong>et</strong>ient un réseau<br />

d'informations sur les maisons passives, les acteurs techniques <strong>et</strong> économiques,<br />

• Des laboratoires de recherche sont connus pour travailler sur le suj<strong>et</strong> :<br />

- le Fraunhofer Institut für Solare Energiesystem (Fribourg) [9] ;<br />

- l'Institut für Energie du Fachhochschule beider Basel (Département de l'Energie de l'Université<br />

de Bâle) [10] ;<br />

- Hochschule für Technik+Architecture Luzern (Laboratoire de Génie Climatique, Université de<br />

Lucerne) [11] ;<br />

- L'EMPA (Institut de recherche sur les Matériaux <strong>et</strong> la Technologie, Suisse) [12].<br />

• Des bureaux d'architectes spécialisés,<br />

• Des bureaux d'études spécialisés,<br />

• Le Ministère de l'Economie de l'état fédéral finance des prêts <strong>et</strong> attribue des subventions pour la<br />

construction de maisons passives (voir partie 1),<br />

• Les pouvoirs publics de plusieurs Länder (Baden-Würtemberg, Bavière, Brandenburg, Hessen, Basse-<br />

Saxe, Nordrhein-Westfalen, Reinland-Pfalz, Schleswig-Holstein) soutiennent le développement des<br />

maisons passives par différents mécanismes d'aides financières (voir partie 1)<br />

• Un certain nombre d'organismes bancaires gèrent des propositions de crédit subventionné par l'état<br />

fédéral : KfW-Förderbank, UmweltBank AG, GLS Gemeinschaftsbank… La banque KfW a un rôle<br />

proche de celui de l'ANAH (Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat) en France.<br />

• L'IWU, l'Institut pour le Logement <strong>et</strong> l'Environnement est un institut de recherche de la région de Hesse<br />

<strong>et</strong> de la ville de Darmstadt. Ses objectifs sont de rechercher, dans le cadre de coopérations<br />

interdisciplinaires, des formes actuelles de conditions de logement <strong>et</strong> de vie. Un des but est d'améliorer<br />

les conditions de logement des plus démunis. De plus, l'IWU étudie les possibilités d'utilisation de<br />

l'énergie rationnelle. Il participe à la rédaction de p<strong>et</strong>its guides d'information (financés par le Ministère<br />

de l'Economie de la région de Hesse) à destination du grand public sur divers suj<strong>et</strong>s liés au logement :<br />

fenêtres, maisons passives, systèmes de ventilation… [13]<br />

De façon plus spécifique aux systèmes de ventilation, les acteurs sont :<br />

• les industriels (regroupés en associations <strong>et</strong> syndicat, voir ci-dessous). Contrairement à ce qui existe en<br />

France, les industriels de la ventilation des logements en Allemagne sont différents de ceux de la<br />

ventilation des bâtiments tertiaires <strong>et</strong> de l'industrie ; lors de son enquête en 2004-2005, le TZWL (voir<br />

plus bas) a recensé 61 fabricants de systèmes de ventilation centralisés <strong>et</strong> 56 fabricants de systèmes de<br />

ventilation décentralisés, soit 94 constructeurs au total pour le marché de la ventilation des bâtiments<br />

[14].<br />

• le DIBt en Allemagne pour la gestion de la certification <strong>et</strong> l'attribution de l'agrément ;<br />

• les laboratoires pour les essais <strong>et</strong> l'aide au développement qu'ils ont pu apporter aux industriels :<br />

- le Fraunhofer Institut für Solare Energiesystem (Fribourg) [9],<br />

- le TZWL (Europäisches Testzentrum für Wohnungslüftungsgeräte) [15] : laboratoire<br />

d'essais spécialisé dans les systèmes de ventilation pour l'habitat. Le TZWL édite tous les<br />

ans une liste des constructeurs de matériels de ventilation pour l'habitat, avec leurs<br />

caractéristiques, s'ils sont certifiés…<br />

C196<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- le laboratoire IKE ("Institut für Kernenerg<strong>et</strong>ik und Energiesysteme") de l'Université de<br />

Stuttgart [16],<br />

- …<br />

• diverses associations de constructeurs allemands qui ont une action très forte pour promouvoir les<br />

systèmes de ventilation pour l'habitat, <strong>et</strong> notamment les systèmes de ventilation double flux, avec<br />

l'édition régulière de l<strong>et</strong>tres d'information, la parution de plaqu<strong>et</strong>tes techniques…<br />

- Le site intern<strong>et</strong> "Frischluftechnik im Wohnungsbau" (Techniques de renouvellemement d'air<br />

dans l'habitat) est un portail d'informations sur les systèmes de ventilation dans l'habitat, qui<br />

concerne l'ensemble des acteurs, des fabricants aux utilisateurs finaux <strong>et</strong> qui fonctionne en<br />

collaboration avec l’association VfW (voir ci-dessous). Les thèmes abordés sont vastes :<br />

technique, économique, santé, économie d'énergie [17].<br />

- L'association pour la ventilation des logements "Verband für Wohnungslüftung e.V." (VfW)<br />

[18], qui a pour objectif de disséminer les informations sur la ventilation mécanique pour<br />

l'habitat avec <strong>et</strong> sans récupération de chaleur, corriger les idées reçues, <strong>et</strong> soutenir les travaux<br />

réglementaires sur le suj<strong>et</strong>.<br />

- Le Komp<strong>et</strong>enzzentrum für Wohnungslüftung [19], lié aux deux structures précédentes, a pour<br />

objectif de communiquer sur les systèmes de ventilation. Il publie régulièrement une l<strong>et</strong>tre<br />

d'information avec des informations techniques <strong>et</strong> générales.<br />

- Le Fachinstitut Gebäude-Klima e.V. [20] est le syndicat des fabricants de matériels<br />

climatiques <strong>et</strong> aérauliques. Il gère des actions de communication sur notamment la ventilation.<br />

Le groupe de travail "ventilation contrôlée" du Fachinstitut Gebäude-Klima [21] gère un site<br />

intern<strong>et</strong> d'information sur les systèmes de ventilation mécanique dans l'habitat.<br />

Le Fachinstitut Gebäude-Klima a initié en 1994 avec le Ministère fédéral de l'Enseignement, de l'Economie, de<br />

la Recherche <strong>et</strong> des Technologies le proj<strong>et</strong> FIA " Forschungs-Informations-Austausch" (Recherche,<br />

Information, Echanges). L'objectif principal de ce proj<strong>et</strong> est la création <strong>et</strong> le renseignement de la base de<br />

données LUFTIKUS, dans le domaine de la ventilation <strong>et</strong> du climat intérieur. C<strong>et</strong>te base de données contient<br />

des publications, les différents proj<strong>et</strong>s en cours en Allemagne, <strong>et</strong> les services qu'assurent les industriels <strong>et</strong><br />

distributeurs.<br />

On trouve également énormément d'associations ou d'instituts, souvent liés aux Ministères de l'Environnement<br />

des différentes régions d'Allemagne, qui travaillent <strong>et</strong> communiquent sur les systèmes de chauffage, ventilation<br />

<strong>et</strong> production d'eau chaude sanitaire, sur les économies d'énergie dans les logements, sur la qualité d'air<br />

intérieur…<br />

Aucun acteur résistant à l'innovation n'a été identifié.<br />

C197<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C.8.2 CONTENU DE L'INNOVATION<br />

Dans c<strong>et</strong>te partie sont présentées les caractéristiques techniques des différents systèmes faisant l'obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te<br />

étude : les centrales doubles flux haute efficacité <strong>et</strong> les systèmes doubles flux locaux. Ces produits sont présents<br />

sur le marché allemand, mais certaines sociétés exportent en Suisse, en Autriche <strong>et</strong> aux Pays-Bas notamment.<br />

Les sites intern<strong>et</strong> des sociétés citées sont donnés dans la liste des références, à la fin de ce rapport.<br />

LES CENTRALES DOUBLE FLUX HAUTE EFFICACITE<br />

Les centrales présentées dans c<strong>et</strong>te partie sont celles pouvant équiper des maisons individuelles, ou de grosses<br />

maisons pouvant contenir plusieurs familles. Les débits les plus élevés sont donc de l'ordre de 500 m 3 /h. Seules<br />

celles présentant une efficacité de récupération de chaleur supérieure à 75% ont été r<strong>et</strong>enues, mais il existe de<br />

très nombreux produits d'efficacité inférieure.<br />

Séjour<br />

Air vicié<br />

Cuisine<br />

Chambre<br />

Bain<br />

Repas<br />

WC<br />

Air rej<strong>et</strong>é<br />

Air neuf<br />

Air pulsé<br />

RC<br />

Système de Ventilation Double Flux avec récupération d'énergie<br />

(Source - DIAE-Service cantonal de l’énergie- Christian Freudiger -Minergie-Genève)<br />

Les centrales comportent globalement les mêmes éléments.<br />

L'échangeur<br />

Il existe deux grandes familles d'échangeurs pour ce type de centrale : échangeur statique <strong>et</strong> échangeur rotatif.<br />

- Les échangeurs statiques peuvent être à contre-courants, à courants croisés ou à contre-courants croisés.<br />

L'efficacité de ces échangeurs varie avec le type :<br />

• courants croisés : 50 - 70%<br />

• contre-courants croisés : 70 – 80%<br />

• contre-courants : 85 – 99%<br />

C198<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Ttrois types d'échangeurs statiques, de gauche à droite : courants croisés, contre-courants croisés, contrecourants<br />

- Les échangeurs rotatifs, constitués de plaques d'aluminium ondulées enroulées autour de l'axe de rotation on<br />

une efficacité de récupération de chaleur de l'ordre de 70-80%.<br />

Les moteurs des ventilateurs<br />

Les moteurs des ventilateurs sont à courant alternatif ou courant continu. Les moteurs à courant continu<br />

perm<strong>et</strong>tent une réduction des consommations électriques, ont une durée de vie plus élevée que les moteurs à<br />

courant alternatif classiques <strong>et</strong> peuvent être installés <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>enus plus facilement. Ils perm<strong>et</strong>tent de plus<br />

facilement faire varier le débit des centrales suivant les besoins. Ils sont de plus en plus utilisés dans les<br />

centrales de ventilation double flux.<br />

Les classes de filtre<br />

Les centrales comportent presque systématiquement un ou plusieurs rangs de filtration sur l'air neuf <strong>et</strong> l'air<br />

repris. Le filtre sur l'air repris sert à protéger l'échangeur d'un encrassement trop rapide, <strong>et</strong> est généralement de<br />

classe G3 ou G4. Certains produits ne comportent toutefois que du G1, ou signalent simplement une "grille".<br />

Le filtre sur l'air neuf protège également des grosses poussières, avec du G3 ou G4, mais la plupart des produits<br />

comportent deux rangs de filtration, avec un deuxième filtre de classe F5 à F7. Un filtre plus efficace, comme<br />

F8 (pour la protection des pollens) est souvent proposé en option.<br />

Quelques centrales comportent une mesure de pertes de charge des filtres, qui perm<strong>et</strong> de signaler<br />

automatiquement le moment de changer les filtres lorsqu'ils sont trop encrassés.<br />

Les conduits<br />

Les conduits de ventilation sont la plupart du temps des conduits rigides en plastique <strong>et</strong>/ou en métal <strong>et</strong> non des<br />

conduits souples.<br />

La régulation<br />

La plupart des centrales ont 3 ou 4 allures de fonctionnement : réduit pour les périodes d’inoccupation des<br />

locaux, normal, élevé pour les périodes de suroccupation ou de besoin d’évacuation d’une pollution spécifique<br />

(cuisine par exemple), <strong>et</strong> parfois une allure pour l'été avec by-pass de l’échangeur (voir ci-après). Les moteurs à<br />

courant continu perm<strong>et</strong>tent une variation électronique de vitesse, pour s'adapter aux plages de fonctionnement,<br />

<strong>et</strong> au réseau installé.<br />

La commande peut se faire par l'intermédiaire d'un interrupteur manœuvré par l’utilisateur, ou d'un tableau de<br />

commande à placer généralement dans le séjour. Un certain nombre de produits perm<strong>et</strong>tent également de<br />

programmer différents types de fonctionnement avec une horloge.<br />

Le dégivrage<br />

C199<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La plupart des centrales comportent un dégivrage électrique pour éviter l’apparition de givre sur l’échangeur<br />

lorsque les conditions le rendent possible (air extrait humide échangeant avec de l’air neuf très froid). Il est la<br />

plupart du temps possible de coupler l'arrivée d'air neuf à des conduits enterrés (puits canadien), ce qui perm<strong>et</strong><br />

d'assurer une température minimum d'air en entrée de l'échangeur en hiver (<strong>et</strong> de se passer de ce fait d’un<br />

système de dégivrage) <strong>et</strong> de rafraîchir l’air neuf en été.<br />

Beaucoup de produits peuvent également intégrer en option le passage de l'air soufflé sur des batteries<br />

électriques ou à eau chaude, après l'échangeur, pour assurer des températures plus élevées <strong>et</strong> contribuer au<br />

chauffage.<br />

Le by-pass en été<br />

En été, <strong>et</strong> parfois en demi-saison, il n'est pas toujours nécessaire de récupérer l'énergie de l'air extrait pour l'air<br />

soufflé, par exemple lorsqu’on souhaite profiter d’une faible température extérieure pour rafraîchir le local sans<br />

chauffer l’air neuf par l’air extrait. Certaines centrales sont donc équipées d'un by-pass pour éviter l'échangeur<br />

de chaleur (ce qui perm<strong>et</strong> également de diminuer les pertes de charge <strong>et</strong> éventuellement d'augmenter les débits).<br />

Suivant les modèles, le by – pass peut être une cass<strong>et</strong>te à installer dans la centrale par l'utilisateur à l'arrivée des<br />

beaux jours, ou être déjà intégré dans la centrale. Dans ce cas, il peut être actionné par un interrupteur, ou pour<br />

les modèles les plus perfectionnés, être actionné de façon automatique en fonction de la température extérieure.<br />

Le prix<br />

Il est globalement difficile de trouver les prix des produits. Quelques constructeurs donnent des prix sur leur site<br />

intern<strong>et</strong> : ainsi PAUL vend ses centrales de 1770 à 4450 euros suivant les modèles ; MAICO les propose de<br />

2480 à 6130 euros. Les gammes de prix sont larges.<br />

Les centrales doubles flux haute efficacité avec un échangeur statique identifiés semblent plus nombreuses que<br />

les centrales double flux haute efficacité avec un échangeur rotatif. Certains produits sont vendus par des<br />

sociétés différentes, sous des noms différents.Le marché est en pleine évolution, avec des produits qui<br />

apparaissent <strong>et</strong> qui disparaissent, du fait du contexte réglementaire <strong>et</strong> énergétique. Ces produits figurent aussi de<br />

plus en plus au catalogue de fabricants de chaudière.<br />

LES SYSTEMES DOUBLE FLUX LOCAUX OU DECENTRALISES<br />

Les systèmes de ventilation mécanique locaux sont destinés à ventiler une seule pièce, par opposition aux<br />

systèmes de ventilation centralisée destinés à ventiler un ensemble de pièces.<br />

Ces systèmes paraissent être destinés à des pièces de vie (chambres, salon, salle à manger), mais la façon dont<br />

les pièces techniques sont ventilées n'est alors pas très claire.<br />

On peut aussi assurer un certain balayage du logement avec plusieurs appareils dont les débits sont<br />

individuellement déséquilibrés, mais pour lesquels la somme des débits extraits est égale à la somme des débits<br />

soufflés.<br />

Ces systèmes de ventilation mécanique locaux sont à double flux avec récupération de chaleur, c'est-à-dire<br />

assurent à la fois le soufflage <strong>et</strong> l'extraction d'air, avec un échange de chaleur entre air extrait <strong>et</strong> air neuf<br />

perm<strong>et</strong>tant une récupération d'énergie.<br />

On distingue les systèmes selon deux types :<br />

• systèmes destinés à assurer la ventilation seule,<br />

• systèmes de ventilation couplés à un appareil de chauffage (résistances électriques ou radiateur à eau<br />

chaude).<br />

C200<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Système de ventilation seule<br />

On peut noter le caractère très compact de ces appareils, bien illustré par les photographies montrant l'intérieur<br />

de l'appareil Meltem. A noter aussi le prix catalogue annoncé pour certains produits, de l'ordre de 700 à 900<br />

euros. Les efficacités de récupération annoncées sont comprises entre 50 <strong>et</strong> 75%.<br />

On peut se demander si tous les appareils présentés sont réellement industrialisés <strong>et</strong> fabriqués. Dans certains<br />

cas, les éléments disponibles conduisent à penser qu'il peut s'agir d'appareils encore virtuels ou de<br />

démonstration.<br />

Enfin, on remarquera que le soufflage <strong>et</strong> l'extraction d'air sont toujours extrêmement proches l'un de l'autre ; on<br />

peut vraiment s'interroger sur la capacité de ces appareils à ventiler correctement l'ensemble de la pièce qu'ils<br />

équipent : des courts-circuits sont à craindre, que ce soit du côté intérieur, avec une partie de l'air extérieur qui<br />

est susceptible d'être extrait directement sans rentrer vraiment dans la pièce, ou du côté extérieur, avec l'air<br />

extrait qui peut être repris comme air extérieur.<br />

Système de ventilation <strong>et</strong> de chauffage<br />

Le chauffage est assuré par la présence de résistances électriques ou le couplage avec un radiateur à eau chaude.<br />

Ce dernier peut être intégré complètement à l'appareil ou être rapporté devant le système de ventilation.Tous les<br />

appareils sont munis de deux ventilateurs, l'un pour l'air neuf <strong>et</strong> l'autre pour l'air extrait.On notera le prix<br />

catalogue annoncé par exemple pour les appareils Olsberg, de l'ordre de 800 à 1100 euros.<br />

Comme au paragraphe précédent, on peut se demander si tous les appareils présentés sont réellement<br />

industrialisés <strong>et</strong> fabriqués. Dans certains cas (Paul), les éléments disponibles conduisent à penser qu'il peut<br />

s'agir d'appareils encore virtuels ou de démonstration.<br />

CERTIFICATION<br />

DIBt<br />

En Allemagne, la certification des produits de construction est régie par des lois promulguées par chacune des<br />

régions ("Länder") <strong>et</strong> qui reprennent le contenu d'un texte de référence établi au niveau fédéral<br />

("Musterbauordnung" = modèle de règlement sur la construction). L'article 17 de ce modèle de règlement (<strong>et</strong><br />

les articles correspondants dans les lois de chacun des Länder) exige que les produits de construction portent la<br />

marque Ü, prouvant qu'ils sont agréés. C<strong>et</strong> agrément repose sur leur examen technique <strong>et</strong> sur un référentiel<br />

établi par le DIBt ("Deutsches Institut für Bautechnik"), assisté par un comité d'experts. C<strong>et</strong>te procédure<br />

s'apparente ainsi à la procédure des avis techniques français.<br />

Les référentiels techniques utilisés pour l'agrément des appareils de ventilation mécanique avec ou sans<br />

récupération de chaleur <strong>et</strong> centralisés [22] ou décentralisés [23] évaluent leurs performances énergétiques en<br />

fonction de la réglementation thermique allemande (EnEV). Ces référentiels sont basés sur les résultats d'un<br />

proj<strong>et</strong> de recherche mené en 1996 par l'Université de Dortmund, modifié en 2003 par le DIBt <strong>et</strong> le comité<br />

d'experts pour tenir compte de la nouvelle réglementation thermique allemande EnEV.<br />

En plus de ces essais destinés à l'agrément technique des appareils de ventilation, un laboratoire comme le<br />

laboratoire IKE de l'Université de Stuttgart propose d'autres essais au choix de ses clients :<br />

• - Essais acoustiques selon EN ISO 3744,<br />

C201<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• - Essais de performances selon EN 13141-7 <strong>et</strong> 13141-8,<br />

• - Essais d'efficacité de récupération de chaleur selon EN 308,<br />

• - Essais de l'éventuelle PAC selon l'EN 255,<br />

• - Visualisations par thermographie infrarouge pour l'examen de l'isolation thermique de l'enveloppe de<br />

l'appareil,<br />

• - Essais de diffusion d'air dans un local,<br />

• - Essais en vue de la certification par le Passivhaus Institut.<br />

Passivhaus geign<strong>et</strong>e Komponente<br />

Le Passivhaus Institut a créé son propre système de certification "Passivhaus geeign<strong>et</strong>e Komponente". C<strong>et</strong>te<br />

certification s'applique aux produits tels que les fenêtres, les isolants, les portes, les vitrages <strong>et</strong> les centrales de<br />

ventilation double flux.<br />

Pour les centrales double flux, les exigences portent entre autre sur :<br />

• - La récupération de chaleur pour des débits équilibrés, pour une température extérieure comprise entre<br />

–15 <strong>et</strong> +10°C <strong>et</strong> un air extrait de 21°C, doit être supérieure à 75% ;<br />

• - La puissance spécifique des ventilateurs doit être inférieure à 0,45 W/(m3/h) pour le débit d'air<br />

nominal,<br />

• - Les débits de fuites internes <strong>et</strong> externes ne doivent pas dépasser 3% du débit de la centrale.<br />

D'autres paramètres considérés sont niveau de bruit, l'aspect hygiénique de l'appareil <strong>et</strong> le fonctionnement du<br />

dégivrage.<br />

Le Passivhaus Institut a défini dans un document les conditions des points d'essais (qui semblent proches, voire<br />

les mêmes que ceux de l'agrément).<br />

Plusieurs produits sont actuellement certifiés.<br />

HORIZON TEMPOREL<br />

Les produits de ventilation double flux présents notamment sur le marché allemand paraissent aboutis <strong>et</strong> fiables,<br />

<strong>et</strong> une grande partie d'entre eux sont certifiés par le DIBt. Néanmoins, même si le marché a connu un essor<br />

considérable, l'utilisation des systèmes de ventilation double flux dans les logements allemands notamment est<br />

encore très récente, <strong>et</strong> on connaît actuellement peu de r<strong>et</strong>our de leur fonctionnement sur site. De plus, le nombre<br />

d'industriels fabricants présents sur le marché est encore très variable d'une année à l'autre, nombre d'entre eux<br />

disparaissant rapidement alors que d'autres apparaissent, ce qui montre que ces systèmes ne sont pas encore<br />

matures. En outre, les niveaux de prix atteints sont pour certain complètement rédhibitoires.<br />

Les centrales double flux haute efficacité <strong>et</strong> les systèmes double flux locaux peuvent donc être considérés<br />

comme des innovations émergentes.<br />

CHAMP D'APPLICATION<br />

Centrales double flux haute efficacité<br />

Les centrales double flux haute efficacité sont destinées aux bâtiments dont l'étanchéité à l'air est<br />

particulièrement bonne, afin que leur intérêt énergétique ne soit pas dégradé par un renouvellement d'air<br />

parasite. Les maisons passives <strong>et</strong> à faible consommation d'énergie, qui respectent des exigences sur l'étanchéité<br />

du bâtiment sont donc directement concernées.<br />

C202<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Pour les bâtiments classiques, c<strong>et</strong> aspect limite l'utilisation des centrales double flux aux bâtiments neufs, sauf si<br />

une rénovation lourde sur un bâtiment existant perm<strong>et</strong> d'atteindre un très bon niveau d'étanchéité à l'air. De plus,<br />

la place nécessaire au passage des conduits <strong>et</strong> à l'installation de la centrale est une contrainte forte. A noter<br />

également que la consommation énergétique des bâtiments neufs est soumise à des contraintes réglementaires,<br />

mais ce n'est pas encore le cas des bâtiments existants: le marché est donc moins important, <strong>et</strong> par conséquent<br />

l'offre moins grande.<br />

Plusieurs type de bâtiments peuvent être concernés : la maison individuelle bien sûr, mais également les<br />

logements collectifs (système par appartement), les commerces, les p<strong>et</strong>its bâtiments de bureaux (au-delà de<br />

certains niveaux de débit, les systèmes ne sont pas les mêmes).<br />

Double flux locaux<br />

Les double flux locaux sont destinés en priorité aux bâtiments en rénovation, du fait de leur souplesse<br />

d'installation, <strong>et</strong> de leurs plus faibles performances. Certains appareils très complexes sont destinés à la<br />

construction neuve. Ils peuvent être installés dans tout type de bâtiment, même si leur marché concerne plutôt le<br />

logement, maisons individuelles <strong>et</strong> logements collectifs.<br />

IMPACTS<br />

Consommation d'énergie<br />

Les centrales double flux ont une puissance très variable suivant les débits qu'elles peuvent assurer, la<br />

technologie de moteur <strong>et</strong> le type d'échangeur. Les puissances sont globalement comprises dans une fourch<strong>et</strong>te<br />

allant de 40 à 200W, soit 400 à 1700 kWh de consommation d'électricité par an en fonctionnement permanent.<br />

Pour les systèmes double flux décentralisés avec récupération de chaleur, leur consommation est comprise entre<br />

4 <strong>et</strong> 40W. Il est difficile de calculer une consommation à l'année parce que ces produits ne sont généralement<br />

pas destinés à fonctionner en permanence. Il ne faut pas oublier que plusieurs systèmes sont nécessaires pour<br />

assurer correctement la ventilation d'un logement.<br />

Contenu environnemental<br />

Il n'existe à notre connaissance pas d'éléments publiés sur le contenu environnemental des systèmes double flux.<br />

Le CETIAT a mis au point en 2005 un outil simplifié d'analyse du cycle de vie des équipements de chauffage,<br />

ventilation <strong>et</strong> conditionnement d'air [25]. C<strong>et</strong> outil a été appliqué sur un caisson de VMC simple flux, <strong>et</strong> les<br />

résultats ont montré que la partie utilisation du système (consommation électrique du moteur) représentait<br />

environ 80% des impacts environnementaux.<br />

Les caissons de ventilation double flux comportent beaucoup plus de matière que les caissons simple flux du<br />

marché français, mais ont une consommation électrique (deux moteurs, plus de pertes de charge dues à<br />

l'échangeur, aux filtres…) n<strong>et</strong>tement supérieure. On peut estimer que les impacts environnementaux d'un<br />

système double flux sont donc également dus à plus de 80% à c<strong>et</strong>te consommation électrique. C<strong>et</strong>te estimation<br />

concerne le caisson double flux seul <strong>et</strong> ne prend pas en compte les économies réalisées sur les besoins de<br />

chauffage du fait de la récupération de chaleur.<br />

Conception du bâtiment (neuf) <strong>et</strong> son usage<br />

Pour les centrales double flux, le bâtiment doit perm<strong>et</strong>tre le passage des conduits de soufflage <strong>et</strong> d'extraction. Il<br />

doit de plus être suffisamment étanche pour que le renouvellement d'air parasite ne perturbe pas le<br />

fonctionnement de la centrale <strong>et</strong> ne pénalise pas son intérêt énergétique (les bâtiments ventilés par un système<br />

double flux ont une pression à l'intérieur du bâtiment proche de celle de l'extérieur, <strong>et</strong> sont donc plus sensibles<br />

aux eff<strong>et</strong>s de vent : le débit d'air traversant peut donc être élevé).<br />

C203<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La perméabilité à l'air des maisons passives doit être inférieure à 0,6 vol/h sous 50 Pa (cela correspond environ<br />

à 0,2 m3/h/m² sous 4 Pa, pour un rapport volume/surface = 2). De façon moins extrême, il est recommandé<br />

d'avoir une perméabilité inférieure à 1,5 vol/h sous 50 Pa (environ 0,5 m3/h/m² sous 4 Pa) pour installer une<br />

centrale double flux.<br />

Le dimensionnement du réseau doit être correctement fait pour que la centrale assure les débits visés, sans trop<br />

de pertes de charge.<br />

L'avantage des systèmes double flux locaux est la souplesse d'utilisation, puisque seul un emplacement sur un<br />

mur extérieur est à prévoir. Certains appareils sont néanmoins très volumineux.<br />

C.8.3 MISE EN ŒUVRE<br />

FIABILITE DE LA MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER<br />

Les centrales double flux sont des <strong>composants</strong> génériques, adaptés au chantier. Seules les différentes parties du<br />

réseau doivent être installées de façon spécifique à chaque bâtiment.<br />

Pour tous les systèmes concernés par c<strong>et</strong>te étude, il n'existe a priori pas de difficultés particulières<br />

d'implémentation <strong>et</strong> d'intégration dans les bâtiments. Aucune compétence particulière, autre que celles que doit<br />

normalement avoir un installateur en ventilation, n'est a priori nécessaire pour l'installation des centrales double<br />

flux <strong>et</strong> de systèmes décentralisés.<br />

L'installateur doit néanmoins bien connaître le produit qu'il installe, <strong>et</strong> la mise en oeuvre, comme pour tout<br />

système de haute technologie, doit être naturellement soignée pour perm<strong>et</strong>tre le maximum d'économie d'énergie<br />

<strong>et</strong> le bon fonctionnement du système : les réseaux doivent être étanches, les bouches de soufflage <strong>et</strong> d'extraction<br />

correctement raccordées…<br />

L'enquête réalisée en 2003 par le TZWL auprès des fabricants <strong>et</strong> distributeurs de systèmes de ventilation [14]<br />

montre qu'au moins 18 sociétés proposent des formations pour les installateurs. Dans le cadre de l'association<br />

MINERGIE, des formations axées sur la ventilation (conception, installation, exploitation) ont lieu<br />

régulièrement en Suisse.<br />

A noter que les installateurs en Allemagne notamment sont réputés pour être mieux formés <strong>et</strong> plus qualifiés que<br />

leurs homologues français.<br />

SPECIFICITE DE MISE EN ŒUVRE<br />

Compte tenu des remarques faites dans le paragraphe précédent, l'installation d'une centrale double flux ou d'un<br />

système local dans un bâtiment neuf ou en rénovation lourde peut être considérée comme de difficulté normale.<br />

Une publication lors du congrès des maisons passives de 2005 [26] attire néanmoins l'attention sur des<br />

difficultés d'installation de systèmes de ventilation dans des bâtiments passifs rencontrés dans la région<br />

Nordrhein-Westfalen, par manque de connaissance des produits de la part des installateurs : ces difficultés ont<br />

été aisément levées avec l'aide des fabricants, montrant ainsi la nécessité de formation.<br />

MODALITES DE GESTION, D'EXPLOITATION ET DE MAINTENANCE<br />

Pour les centrales double flux, l'entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> la maintenance se traduisent principalement par :<br />

• Maintenir libres de neige <strong>et</strong> de feuilles mortes la prise d'air neuf <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> d'air à l'extérieur ;<br />

• Contrôler <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyer l'échangeur de chaleur double flux au moins une fois par an, à l'eau chaude <strong>et</strong> avec<br />

un détergent courant ;<br />

C204<br />

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• Changer les filtres lorsque l'indicateur de colmatage (quand il y en a un) le signale, ou à intervalles<br />

réguliers variables suivant la classification du filtre (une fois par an pour un filtre G4, quelques mois<br />

pour un filtre très performant).<br />

Ces différentes actions peuvent être réalisées par l'utilisateur.<br />

Il n'a pas été trouvé d'informations sur l'existence de contrats de maintenance, <strong>et</strong> leur coût éventuel, ni sur le<br />

service après-vente <strong>et</strong> son fonctionnement.<br />

Sur le site de l'association pour la ventilation des logements [18], on peut voir pour chaque industriel l'étendue<br />

de l'offre qu'il propose :<br />

• 32 sociétés sur 36 aident au dimensionnement (choix du produit suivant les caractéristiques du<br />

logement) ;<br />

• 6 sociétés assurent le montage de leur produit ;<br />

• 30 sociétés aident à la mise en service de leur produit ;<br />

• 28 assurent un service après-vente.<br />

Ces informations ne précisent pas les modalités (conditions, coûts…) de ces services. A titre d'exemple, la<br />

société PAUL-LÜFTUNG facture 290 euros l'aide au choix du système adapté au logement.<br />

INCITATIONS REGLEMENTAIRE, FISCALE, MODALITES DE FINANCEMENT<br />

Les éléments donnés dans c<strong>et</strong>te partie sur les réglementations thermiques des différents pays proviennent en<br />

grande partie des rapports publiés dans le cadre du proj<strong>et</strong> ENPER-TEBUC [28, 29,30,31], ainsi que<br />

d’informations complémentaires obtenues par le CETIAT.<br />

Allemagne<br />

Réglementation<br />

La première incitation réglementaire en Allemagne est la réglementation thermique EnEV [32].<br />

La réglementation thermique allemande EnEV "Energieeinsparverordnung" remplace depuis le 1er février 2002<br />

deux réglementations : Wärmeschutz-Verordnung (WSchV 95) <strong>et</strong> Heizungsanlagen-Verordnung. Elle a été<br />

complétée en 2004, <strong>et</strong> sera modifiée fin 2006 pour s'adapter aux directives européennes (en prenant notamment<br />

en compte l'éclairage dans les calculs).<br />

EnEV fixe une exigence sur la consommation d'énergie primaire du bâtiment <strong>et</strong> sur l'étanchéité à l'air de<br />

l'enveloppe. C<strong>et</strong>te consommation en kWh/m²/an doit être inférieure à une valeur limite, qui dépend du rapport<br />

entre la somme des surfaces des parois déperditives <strong>et</strong> le volume du bâtiment. La réglementation allemande<br />

exige également un renouvellement d'air minimum, sans donner de valeurs. Ces exigences font qu'il est<br />

quasiment nécessaire de m<strong>et</strong>tre en place un système de ventilation mécanique (la majorité des logements en<br />

Allemagne en est aujourd'hui dépourvue) conduisant à des consommations d'énergie directe (consommations<br />

électriques des ventilateurs) <strong>et</strong> liée au renouvellement d'air les plus faibles possibles. C'est ce contexte qui<br />

favorise le développement du marché pour les systèmes de ventilation double flux à récupération de chaleur.<br />

La valeur de l'efficacité de récupération de chaleur prise en compte dans le calcul provient du constructeur.<br />

Financement<br />

De nombreuses modalités de financement existent en Allemagne pour la construction de maisons passives :<br />

• La banque KfW [33] gère un programme d'aide au financement appelé "Construire écologique"<br />

(Ökologisch Bauen) depuis début 2005. La construction d'une maison passive ou à faible consommation<br />

d'énergie, ou l'installation d'équipements énergétiques performants (dont les pompes à chaleur <strong>et</strong><br />

C205<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


systèmes de ventilation avec récupération de chaleur) donnent droit à des emprunts avec des conditions<br />

favorables de remboursement. La somme prêtée est de maximum 50 000 euros, à rembourser sur 10 ans<br />

maximum ; le remboursement peut commencer à la troisième année seulement. Les taux d'intérêts sont<br />

fixés en dessous du marché, <strong>et</strong> il est possible de faire des remboursements non prévus à n'importe quel<br />

moment sans frais. C<strong>et</strong>te offre peut être combinée à d'autres aides publiques ou d'autres programmes de<br />

la banque KfW. Après construction de la maison, la banque vérifie que les fonds ont bien été employés<br />

comme prévu.<br />

D'autres programmes existent, sur la rénovation des logements, les systèmes de génération d'énergie dans les<br />

logements…<br />

• De plus, depuis février 2006, les taux d'intérêts pour un emprunt d'au maximum 50000 euros par<br />

logement <strong>et</strong> par 10 ans sont de :<br />

o Sur 10 ans : 0,90 % effectifs<br />

o Sur 20 ans : 1,00 % effectifs<br />

o Sur 30 ans : 1,31 % effectifs<br />

Ces très faibles taux sont financés par l'état fédéral.<br />

Suisse<br />

• Les pouvoirs publics de plusieurs Länder (Baden-Würtemberg, Bavière, Brandenburg, Hessen, Basse-<br />

Saxe, Nordrhein-Westfalen, Reinland-Pfalz, Schleswig-Holstein…) ou villes allemandes soutiennent le<br />

développement des maisons passives par différents mécanismes d'aides financières.<br />

Réglementation<br />

Les textes de la réglementation thermique suisse varient selon les cantons.<br />

La consommation d'énergie finale du bâtiment ne doit pas dépasser une valeur limite calculée à partir de la<br />

surface du bâtiment, sa forme, de la zone climatique, de la température intérieure, de l'occupation <strong>et</strong> des gains<br />

internes.<br />

Les débits de renouvellement d'air à respecter sont décrits dans c<strong>et</strong>te réglementation thermique. Les<br />

déperditions liées à ce renouvellement d'air sont calculées suivant l'EN 832 [34]. L'efficacité de récupération de<br />

chaleur pour les systèmes de ventilation double flux est prise en compte dans les calculs.<br />

Financement<br />

Les cantons attribuent des subventions aux bâtiments respectant le standard MINERGIE.<br />

Quelques entreprises d'approvisionnement en électricité promeuvent également l'installation <strong>et</strong> l'exploitation de<br />

pompes à chaleur.<br />

Pour les bâtiments MINERGIE <strong>et</strong> les rénovations MINERGIE, certaines banques accordent des emprunts à des<br />

conditions préférentielles. Les offres classiques ont pour noms "Eco-Crédit" ou "Hypothèques MINERGIE".<br />

Pays-Bas<br />

Réglementation<br />

La réglementation thermique néerlandaise date de 1996 <strong>et</strong> impose le calcul de l'EPC, Energy Performance<br />

Coefficient, qui corrige la consommation d'énergie du bâtiment par le volume <strong>et</strong> la somme des surfaces<br />

déperditives de ce bâtiment. C<strong>et</strong> EPC doit être inférieur à une valeur de référence valable pour tous les<br />

bâtiments.<br />

Elle prend en compte de façon relativement détaillée le poste ventilation dans les calculs de performance<br />

énergétique des bâtiments. Ces calculs sont dans une large mesure basés sur des facteurs de corrélation qui ont<br />

C206<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


été déduits de mesures <strong>et</strong> de calculs avec un modèle détaillé. L'étanchéité des conduits n'est pas prise en compte<br />

dans les calculs. Pour l'efficacité de récupération de chaleur, la valeur à utiliser dans les calculs est une valeur<br />

par défaut ou une valeur résultant d'un essai selon une norme nationale. La puissance des ventilateurs est une<br />

valeur par défaut, discriminant les moteurs à courant alternatif <strong>et</strong> à courant continu en favorisant ces derniers.<br />

La valeur de l'EPC max est régulièrement renforcée, elle est ainsi passée de 1,6 en 1996 à 0,8 tout récemment<br />

en 2006. Les systèmes de ventilation double flux haute efficacité connaissent un fort développement depuis la<br />

mise en place de c<strong>et</strong>te réglementation thermique (voir §5.4.2).<br />

Financement<br />

Aucun organisme aux Pays-Bas ne propose d'aides financières pour l'installation d'un système de ventilation<br />

double flux.<br />

Belgique<br />

Réglementation<br />

Il existe deux réglementations thermiques différentes pour la Flandre <strong>et</strong> la Wallonie en Belgique.<br />

En ce qui concerne la réglementation thermique de la région Flandre, la récupération de chaleur est prise en<br />

compte ; l'efficacité de récupération doit être caractérisée suivant la norme EN 308, mais est pénalisée de 15%<br />

si les débits soufflés <strong>et</strong> extraits mis en œuvre ne sont pas équilibrés. La puissance totale réelle des ventilateurs<br />

est prise en compte dans le calcul de performance énergétique. Pour la perméabilité du bâtiment, des valeurs pas<br />

défaut sont utilisées.<br />

Un des rapports du proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC montre que l'essor des systèmes double flux en Belgique<br />

suite à la réglementation thermique n'a pas été aussi fort qu'aux Pays-Bas. Le prix est encore trop dissuasif<br />

Les trois régions (région flamande, région wallone, <strong>et</strong> région de Bruxelles-Capitale) de la Belgique disposaient<br />

lors de la publication de la directive performance énergétique des bâtiments en 2003 chacune de leur<br />

réglementation thermique, couvrant des domaines différents. La ventilation n'était pas prise en compte dans tous<br />

ces textes.<br />

Une certaine mise à niveau a donc dû être prévue, déjà en place en région flamande mais en cours dans les<br />

autres régions ; les trois régions disposeront toujours d'une réglementation différente. Des outils communs vont<br />

tout de même être mis en place.<br />

Financement<br />

De la même façon que pour les textes réglementaires, les aides de financement sont différentes suivant les<br />

régions belges. La région wallone propose actuellement <strong>et</strong> jusqu'à fin 2007 une prime de 75% du montant de<br />

l'investissement (TVA comprise) avec un maximum de 1500 euros pour l'installation d'un système de<br />

ventilation avec récupérateur de chaleur haute efficacité [35].<br />

Les critères sont :<br />

• le niveau d'isolation thermique globale de l'habitation, qui doit être inférieur à une valeur limite (il s'agit<br />

de maisons mieux isolées que ce qui est strictement requis par la réglementation) ;<br />

• le chauffage du logement ne doit pas être électrique ;<br />

• le logement ne doit pas être équipée d'un système d'air conditionné électrique ;<br />

• le système de ventilation doit être un système de ventilation mécanique contrôlée double flux avec<br />

récupération de chaleur au moyen d'un échangeur de chaleur à contre-courant ;<br />

• l'échangeur thermique doit avoir un rendement minimum de 85% suivant la norme EN 308 ;<br />

C207<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• l'installateur doit mesurer, in situ, les débits en sortie <strong>et</strong> en entrée des différentes bouches de soufflage <strong>et</strong><br />

d'extraction afin d'assurer le réglage adéquat de l'installation ;<br />

• l'installation doit être réalisée par un entrepreneur enregistré auprès du Service public fédéral des<br />

Finances belge.<br />

La Région flamande <strong>et</strong> la Région de Bruxelles-Capitale ne proposent pas de prime pour la ventilation. L'état<br />

fédéral n'a pas non plus pris en compte la ventilation dans les réductions d'impôts accordées dans le cadre des<br />

économies d'énergie.<br />

C.8.4 EVALUATION DES RESULTATS DANS LE PAYS CONCERNE<br />

On a pu voir dans ce rapport que les systèmes de ventilation double flux, qu'ils soient centralisés ou<br />

décentralisés, ne sont pas réservés aux maisons passives. On trouvera néanmoins dans c<strong>et</strong>te partie presque<br />

exclusivement des résultats obtenus sur c<strong>et</strong>te catégorie de bâtiment, du fait du grand nombre de publications<br />

existantes (en particulier provenant du congrès annuel des maisons passives).<br />

Dans le cadre d'un proj<strong>et</strong> du programme "Haus der Zukunft" (la Maison du Futur), financé par le Ministère<br />

fédéral autrichien de la Recherche, de l'Innovation <strong>et</strong> des Technologies, une évaluation technique des systèmes<br />

de ventilation a été réalisée sur site, dans 92 maison autrichiennes. Le proj<strong>et</strong> a été terminé en 2004 [36].<br />

Les systèmes de ventilation étaient tous des systèmes double flux, installés dans des maisons passives ou à<br />

faible consommation d'énergie. L'objectif de l'étude était d'identifier les bonnes <strong>et</strong> mauvaises pratiques, <strong>et</strong><br />

d'établir une liste de critères à respecter pour avoir un fonctionnement correct du système. L'évaluation a été<br />

menée sous la forme de questionnaires, d'examen <strong>et</strong> de mesures sur site.<br />

Les problèmes les plus fréquents, liés à la conception globale du système ont été :<br />

• L'étanchéité à l'air du bâtiment n'a pas été vérifiée ou son importance a été sous-évaluée ;<br />

• Les problèmes de bruit du système dus à un mauvais dimensionnement du réseau, des pertes de charge<br />

de filtres trop élevées, des conduits de trop p<strong>et</strong>its diamètres ou à l'absence de silencieux. En réponse à<br />

ces problèmes de bruit, les utilisateurs ont tendance à diminuer les débits, au détriment de la qualité du<br />

renouvellement d'air ;<br />

• La mauvaise circulation de l'air dans le logement ;<br />

• Problèmes de régulation des débits d'air ;<br />

• Débits d'air insuffisants dans les chambres, la cuisine <strong>et</strong> la salle de bain ;<br />

• L'influence de la ventilation sur la combustion ;<br />

• Les rej<strong>et</strong>s de fumée ou de hotte de ventilation influencent le système de ventilation ;<br />

• Les bouches de soufflage <strong>et</strong> d'extraction sont mal dimensionnées ou mal placées.<br />

Les erreurs liées à un élément du système les plus fréquentes sont :<br />

• Bouches d'extraction avec trop de pertes de charge,<br />

• Pas de rej<strong>et</strong> des condensats,<br />

• Pas d'isolation des conduits "chauds" (air repris <strong>et</strong> air soufflé) dans les zones non chauffées (caves,<br />

combles),<br />

• Qualité de filtration insuffisante <strong>et</strong> mauvaise maintenance des filtres,<br />

• Les centrales non autoréglables ne sont pas équilibrées (c'est parfois aussi le cas des centrales<br />

autoréglable),<br />

• Absence de témoin pour indiquer le changement des filtres,<br />

C208<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• Absence ou insuffisance de silencieux acoustiques,<br />

• Diamètres des conduits insuffisants (ce qui engendre des vitesses d'air élevées),<br />

• Conduits non appropriés (conduits souples au lieu de conduits rigides).<br />

Les résultats de l'enquête auprès des utilisateurs sont dans le §5.3.<br />

LES PERFORMANCES<br />

Energie<br />

L'évaluation sur site des systèmes double flux n'est pas facile puisque les déperditions par renouvellement d'air<br />

ne sont pas différentiables des déperditions par les parois. De plus, une comparaison stricte nécessiterait deux<br />

bâtiments identiques (mêmes caractéristiques de parois, même climat extérieur) avec pour seule différence le<br />

système de ventilation. Aucune publication traitant directement du système de ventilation n'a pu donc être<br />

trouvée.<br />

Au niveau des performances des produits, les fabricants annoncent traditionnellement l'efficacité de<br />

récupération de chaleur de l'échangeur seul, parce que c'est la valeur la plus élevée <strong>et</strong> donc la plus intéressante<br />

commercialement.<br />

La méthode de test utilisée pour la certification allemande détermine l'efficacité de la centrale, c'est-à-dire en<br />

prenant en compte les fuites internes <strong>et</strong> externes, les déperditions de l'enveloppe, <strong>et</strong> la récupération ou non des<br />

pertes liées aux ventilateurs suivant leur position. Cela perm<strong>et</strong> de définir une efficacité globale du produit.<br />

Mais en fonctionnement sur site, l'efficacité du système dans son ensemble va dépendre de plusieurs autres<br />

aspects :<br />

• Des pertes par les réseaux : elles vont être fonction du type de conduits, de leur nombre <strong>et</strong> de leur<br />

longueur, ainsi que de leur étanchéité.<br />

• Du temps de fonctionnement en mode dégivrage nécessaire, <strong>et</strong> du système de dégivrage : un dégivrage<br />

électrique fréquent va entraîner une augmentation de la consommation électrique du système ; un<br />

dégivrage assuré par un puits canadien n'entraînera pas de consommation électrique supplémentaire,<br />

mais le système devra fournir une pression supérieure.<br />

• De l'étanchéité à l'air du bâtiment (voir à ce suj<strong>et</strong> le §3.5.3) : si le bâtiment est perméable <strong>et</strong> que le débit<br />

de traversant est important par rapport au débit de ventilation assuré par le système, les économies<br />

d'énergie en valeur absolue seront bien celles prévues, mais elles ne représenteront qu'une faible partie<br />

des déperditions par renouvellement d'air totales.<br />

• De la qualité de l'installation <strong>et</strong> de la programmation du système.<br />

Stabilité, Sismique, Feu<br />

Il n'a pas été trouvé d'éléments sur la caractérisation des systèmes double flux dans ces domaines.<br />

Confort thermique <strong>et</strong> acoustique<br />

Quelques publications font état de ressenti d'un air trop sec dans une maison ventilée avec un système double<br />

flux.<br />

L'enquête dans le cadre du programme "Haus der Zukunft" [36] montre que les utilisateurs ne sont pas gênés<br />

par les problèmes acoustiques. Néanmoins, les mesures sur site ont montré que les débits étaient souvent<br />

insuffisants, parce que les utilisateurs faisaient fonctionner leur système en dessous du régime nécessaire,<br />

diminuant par là le niveau de bruit engendré.<br />

C209<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sanitaire<br />

Quelques règles de bonne pratique<br />

Du point de vue sanitaire, l'installation d'un système de ventilation double flux doit respecter certaines<br />

exigences :<br />

• prise d'air extérieur protégée des éléments extérieurs, <strong>et</strong> éloignée de tout rej<strong>et</strong> d'air vicié,<br />

• air neuf filtré (au minimum filtre G4 pour protéger l'échangeur),<br />

• le filtre doit être installé de façon étanche mais être facilement démontable pour entr<strong>et</strong>ien,<br />

• si le système est précédé d'un puits canadien, les règles de base sont :<br />

- conduits en PE (polyéthylène) ou PP (polypropylène),<br />

- pente du conduit de l'ordre de 2% pour évacuer les condensats,<br />

- présence d’un système spécifique d’évacuation des condensats,<br />

• les conduits aérauliques dans le logement doivent être accessibles pour le n<strong>et</strong>toyage,<br />

• l'évacuation des condensats doit être prévue sur l'échangeur,<br />

• …<br />

La qualité d'air intérieur (QAI) dans les maisons passives<br />

Plusieurs publications du congrès des maisons passives de 2003 donnent les résultats d'enquêtes effectuées<br />

auprès d'occupants de maisons passives, notamment sur leur perception de la QAI. On ne connaît<br />

malheureusement pas en détail le type de systèmes de ventilation installés : il est seulement établi que ce sont<br />

des systèmes avec récupération de chaleur.<br />

Dans le cadre de la publication [37], qui porte sur les motivations des personnes à habiter dans une maison<br />

passive, 26 occupants de maisons passives ont répondu à un certain nombre de questions, dont l'une sur leur<br />

perception de la QAI. La QAI est perçue comme bonne par 50% d'entre eux <strong>et</strong> très bonne par 46% ; 5% la<br />

trouvent moyenne.<br />

La publication [38] porte sur les réponses de 73 occupants : la QAI est notée à la valeur 5 dans les chambres <strong>et</strong> à<br />

5,5 dans le salon sur une échelle allant de 1 (très mauvais) à 6 (très bon).<br />

La référence [39] a demandé aux occupants de 31 maisons passives HLM de juger leur système de ventilation<br />

mécanique, sur une échelle allant de 0 (très mauvais) à 6 (très bon). Les systèmes sont globalement bien jugés ;<br />

on a malgré tout 8 notes (sur 31) inférieures ou égales à 3.<br />

Comment jugez-vous votre système de ventilation ? très mauvais : 0 – très bien : 6 [39]<br />

Il ne faut pas perdre de vue que le ressenti des occupants est subjectif, <strong>et</strong> peut parfois être loin de la réalité. Les<br />

campagnes de mesure de qualité d'air dans les maisons passives équipées de systèmes de ventilation double flux<br />

que l'on peut trouver dans la littérature ont souvent le défaut d'avoir été menées immédiatement après la<br />

C210<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


construction des bâtiments, alors que les matériaux de construction relarguent encore des polluants. Les niveaux<br />

de polluants alors trouvés dans les maisons n'étaient pas inférieurs à ceux de maisons classiques.<br />

Risques de dégradation des performances après mise en œuvre<br />

Le risque de dégradation des performances thermiques des systèmes double flux est essentiellement lié aux<br />

phénomènes d'encrassement des <strong>composants</strong> :<br />

• échangeur de chaleur : l'efficacité de l'échangeur va être dégradée si les échanges de chaleur se font<br />

moins bien ;<br />

• bouches d'extraction <strong>et</strong> de soufflage, filtres, réseau : l'encrassement de ces <strong>composants</strong> va entraîner une<br />

augmentation des pertes de charge que les ventilateurs ont à combattre, modifiant ainsi leurs points de<br />

fonctionnement <strong>et</strong> pouvant diminuer les débits traités.<br />

De plus, un mauvais entr<strong>et</strong>ien des filtres <strong>et</strong> du puits canadien quand il y en a un peut entraîner de graves<br />

problèmes de qualité d'air.<br />

LES COUTS REELS<br />

Coût Initial – Investissement<br />

Les prix des centrales double flux sont compris dans une large fourch<strong>et</strong>te, allant globalement de 1500 à 7000<br />

euros pour les systèmes les plus perfectionnés. Certaines publications des congrès des maisons passives [26]<br />

donnent des ordres de grandeur pour des logements : une moyenne de 6700 euros par logement a été obtenue<br />

sur 20 logements en Nordrhein-Westfalen pour un système de ventilation double flux avec récupération de<br />

chaleur supérieure à 80% (installation comprise a priori).<br />

Les prix des double flux locaux, avec ou sans système de chauffage, sont naturellement plus bas, compris dans<br />

une fourch<strong>et</strong>te allant de 700 à 1100 euros. A noter que plusieurs systèmes sont théoriquement nécessaires pour<br />

assurer le renouvellement d'air d'un logement.<br />

Ces prix ont été obtenus sur intern<strong>et</strong> ; on peut supposer que des remises commerciales peuvent perm<strong>et</strong>tre de les<br />

diminuer.<br />

A titre de comparaison, la société AEREX vend un système de ventilation par extraction (équivalent à un kit<br />

VMC simple flux français, avec conduits, bouches <strong>et</strong> entrées d'air) 2300 euros pour le produit seul, <strong>et</strong> 3600<br />

euros étude <strong>et</strong> installation comprises. Ces chiffres sont beaucoup plus élevés que ceux que l'on peut trouver sur<br />

le marché français. En eff<strong>et</strong>, les ordres de grandeurs de prix des kits VMC pour maison individuelle en France<br />

sont de quelques centaines d’euros.<br />

Coût Opérationnel - Exploitation – Maintenance<br />

Les coûts opérationnels sont :<br />

• Les coûts liés à la consommation de l'électricité.<br />

• Les coûts liés au changement de filtres.<br />

Le vécu des utilisateurs<br />

Une partie de l'enquête en Autriche auprès des occupants [36] avait pour objectif de connaître leur ressenti par<br />

rapport à leur système de ventilation. Les réponses aux questions techniques sont donc subjectives (110<br />

personnes ont été interrogées) :<br />

• 86% des personnes interrogées ont affirmé qu'il n'a pas été difficile d'intégrer le système de ventilation<br />

à la conception de la maison, même pour des maisons pour plusieurs familles.<br />

C211<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• Les occupants ont l'impression à 96% que les débits de ventilation sont suffisants (rappelons que les<br />

mesures sur site associées à ce questionnaire ont montré que les débits étaient la plupart du temps<br />

insuffisants).<br />

• 68% des occupants affirment avoir suivi une formation pour l'utilisation de leur système, c<strong>et</strong>te<br />

formation se résumant la plupart du temps à une démonstration du changement de filtre par l'entreprise<br />

qui a réalisé l'installation.<br />

• 21% des occupants ont déjà fait venir un expert technique (changement de ventilateur, problème de<br />

régulation…)<br />

• 39% des occupants considèrent que l'humidité de l'air est trop faible.<br />

• Seulement 7% des utilisateurs considèrent que leur système est trop bruyant. Ce résultat est un peu<br />

contradictoire avec les mesures effectuées sur site.<br />

• 82% affirment que l'installation a été correctement faite dès le début.<br />

• 4% seulement des occupants ont remarqué des moisissures dans leur logement depuis l'installation du<br />

système de ventilation.<br />

Les occupants se déclarent à 87% satisfaits de leur installation de ventilation.<br />

VITESSE DE DIFFUSION DANS LE PAYS<br />

MARCHE – ALLEMAGNE<br />

La veille menée par le CETIAT ces dernières années montre que les fabricants <strong>et</strong> les produits du marché<br />

évoluent beaucoup d'une année à l'autre : des industriels disparaissent, <strong>et</strong> sont remplacés par d'autres<br />

régulièrement. Le laboratoire TZWL réalise chaque année une étude du marché des systèmes de ventilation<br />

[14,40] ; il envoie pour cela un questionnaire auprès des fabricants <strong>et</strong> des distributeurs des systèmes de<br />

ventilation allemands, les réponses sont collectées par un notaire <strong>et</strong> confidentielles. Le laboratoire TZWL évalue<br />

à 90% la part du marché qu'il couvre avec c<strong>et</strong>te étude. Le Tableau ci-dessous donne les chiffres des produits<br />

vendus pour chaque catégorie sur trois années différentes, 1999, 2002 <strong>et</strong> 2003. Des chiffres plus récents ne sont<br />

malheureusement pas disponibles.<br />

Ventilation<br />

décentralisée<br />

ANNÉES 1999 2002 2003<br />

Sans récupération 77655 104922 149431<br />

Avec récupération 9701 10232<br />

Avec récupération <strong>et</strong> couplage avec 4889<br />

1546 312<br />

ém<strong>et</strong>teur de chaleur<br />

Total des systèmes décentralisés 82544 116169 159975<br />

Sans récupération 50397 22649 6535<br />

Avec récupération par échangeur 10119 13900 17153<br />

Ventilation Avec récupération par échangeur<br />

centralisée <strong>et</strong>/ou pompe à chaleur air/air<br />

158 1018 2501<br />

Avec récupération par échangeur<br />

<strong>et</strong>/ou pompe à chaleur air/eau<br />

1536 3286 3592<br />

Total des systèmes centralisés 62210 40853 29781<br />

Total des systèmes de ventilation 144754 157022 189756<br />

Total des systèmes de ventilation avec<br />

récupération de chaleur<br />

16702 29451 33790<br />

Marché allemand des systèmes de ventilation en 2003 (source [14])<br />

Systèmes décentralisés, ou locaux :<br />

• Les ventes de systèmes avec chauffage sont en n<strong>et</strong> recul ;<br />

C212<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• Les systèmes sans récupération de chaleur (qui incluent les extracteurs simple flux <strong>et</strong> les double flux)<br />

sont en forte hausse.<br />

Systèmes centralisés :<br />

• La vente des systèmes centralisés est globalement en hausse de 50%.<br />

• Il y a eu une forte baisse des ventes des systèmes de ventilation sans récupération de chaleur (systèmes<br />

simple flux).<br />

D’après le TZWL, 42842 systèmes ont été exportés en 2003 dont :<br />

• 37043 sans récupération de chaleur,<br />

• 4009 avec récupération de chaleur,<br />

• 2000 pompes à chaleur.<br />

La Figure ci-dessous montre des projections de vente de systèmes de ventilation double flux avec récupération<br />

de chaleur d'ici à 2010 dans les bâtiments à faible consommation d'énergie uniquement, en Allemagne [41,42].<br />

Ces projections sont directement liées aux projections d'évolution du nombre de maisons passives ou à faible<br />

consommation d'énergie, puisque ce type de bâtiment comporte par définition de la ventilation avec<br />

récupération de chaleur.<br />

Marché – Pays-Bas<br />

Scénarios de nombre de système de ventilation double flux avec récupération de chaleur<br />

La réglementation thermique (1996) est un très fort moteur pour l'installation des systèmes double flux haute<br />

efficacité dans les bâtiments neufs. La Figure ci-dessous [31] montre l'évolution du taux de pénétration des<br />

systèmes de ventilation aux Pays-Bas. Les systèmes traditionnels aux Pays-Bas sont relativement proches des<br />

systèmes français, on peut voir que le poids des systèmes double flux est de plus en plus important : il a<br />

augmenté de 0,5% en 1995 à 30% en 2002 <strong>et</strong> 50% en 2003 [43] dans les bâtiments neufs.<br />

C213<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Taux de pénétration des systèmes de ventilation aux Pays-Bas<br />

A noter qu'aucune aide financière n'existerait actuellement aux Pays-Bas pour l'installation d'un système de<br />

ventilation double flux avec récupération de chaleur.<br />

Actions de diffusion<br />

Les syndicats <strong>et</strong> associations liés aux constructeurs du domaine de la ventilation ont beaucoup d'actions<br />

d'information <strong>et</strong> de communication, souvent en partenariat avec des structures publiques (Ministères fédéraux<br />

ou des régions), à destination du grand public <strong>et</strong> des professionnels du bâtiment :<br />

• Newsl<strong>et</strong>ters,<br />

• Guides pratiques [44,45],<br />

• Plaqu<strong>et</strong>tes techniques,<br />

• Sites intern<strong>et</strong> documentés,<br />

• Base de données de publications, de proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de services dans le domaine de la ventilation <strong>et</strong> du climat<br />

intérieur,<br />

C.8.5 REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRE DIMENSIONS ETUDIEES<br />

POINTS FORTS, POINTS FAIBLES DE L'INNOVATION (METHODE SWOT )<br />

S : Strength - Forces<br />

Grâce à la maîtrise des débits de renouvellement d’air <strong>et</strong> la présence d’échangeur de chaleur entre le flux entrant<br />

<strong>et</strong> le flux sortant, ces systèmes perm<strong>et</strong>tent de réaliser des économies d’énergie.<br />

Il résulte également une bonne qualité d’air grâce aux débits maîtrisés.<br />

Il existe des systèmes de certification de ces produits perm<strong>et</strong>tant d’en assurer la qualité. Les produits de<br />

ventilation double flux centralisés présents notamment sur le marché allemand paraissent aboutis <strong>et</strong> fiables, <strong>et</strong><br />

une grande partie d'entre eux sont certifiés par le DIBt.<br />

Le ressenti des occupants vis-à-vis de la qualité d’air est généralement favorable même si certains se plaignent<br />

d’un air trop sec ou de températures trop élevées dans les chambres.<br />

Les systèmes de ventilation double flux locaux semblent bien adaptés à la réhabilitation des bâtiments. Ils ont<br />

une grande souplesse d’utilisation.<br />

Au delà du secteur résidentiel individuel, ces systèmes sont adaptés à d’autres type de bâtiments <strong>et</strong> d’usage :<br />

résidentiel collectif, commerces, p<strong>et</strong>its bâtiments de bureaux.<br />

C214<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


W : Weakness : Faiblesses<br />

Pour en assurer la pérennité dans le temps, ces systèmes nécessitent une maintenance. Le risque de dégradation<br />

des performances est fort en cas de manque de maintenance. En présence de filtre ou de puits canadien, il peut<br />

en découler de graves problèmes de qualité d’air.<br />

Les installateurs ne connaissent pas encore bien les systèmes.<br />

Ces systèmes doivent être associés à une perméabilité faible du bâtiment pour être efficace, notamment pour la<br />

ventilation double flux centralisée. Ceci impose donc une attention à la perméabilité pour les bâtiments neufs ou<br />

un traitement spécifique pour les bâtiments existants.<br />

Pour ces systèmes centraux, le marché pour les bâtiments existants est moins important <strong>et</strong> donc l’offre est moins<br />

grande.<br />

Les systèmes par pièces ne sont pas disponibles sur le marché français, les systèmes centralisés y sont<br />

confidentiels.<br />

Même si le marché a connu un essor considérable, l'utilisation des systèmes de ventilation double flux dans les<br />

logements allemands notamment est encore très récente, <strong>et</strong> on connaît actuellement peu de r<strong>et</strong>our de leur<br />

fonctionnement sur site. De plus, le nombre d'industriels fabricants présents sur le marché est encore très<br />

variable d'une année à l'autre, nombre d'entre eux disparaissant rapidement alors que d'autres apparaissent, ce<br />

qui montre que ces systèmes ne sont pas encore matures. Dans l’offre des industriels, on peut se demander si<br />

tous les appareils présentés sont réellement industrialisés ou fabriqués ou simplement virtuels ou de<br />

démonstration.<br />

Ces systèmes restent chers en particulier si on les compare aux couts traditionnels de la ventilation en France.<br />

Pour les systèmes centraux, ils sont volumineux (groupes, conduits).<br />

Pour les systèmes locaux, leur efficacité <strong>et</strong> leur performance sont mal connues.<br />

O : Opportunities – Opportunités<br />

Le développement de ces systèmes est lié au développement des maisons à faible consommation d’énergie, pour<br />

lesquelles l’accent est mis dans le cadre des objectifs de réduction des émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre pour<br />

2050.<br />

La récupération de chaleur est vécue par certains acteurs comme faisant partie du package obligatoire pour aller<br />

vers des bâtiments faiblement consommateurs.<br />

Les Réglementations thermiques en Allemagne <strong>et</strong> aux Pays-Bas favorisent le développement de ces systèmes.<br />

Il existe des procédures d'aides financières en Allemagne pour la mise en oeuvre de ces systèmes.<br />

Ces systèmes perm<strong>et</strong>tent des fonctions complémentaires : filtration de l’air, su ventilation pour le confort d’été.<br />

(Voir aussi le rapport unités compactes pour l’association avec le chauffage <strong>et</strong> le refroidissement).<br />

T : Threats – Menaces<br />

Le faible cout des systèmes de VMC hygro réglables qui peuvent concurrencer les systèmes double flux.<br />

La recherche par certains maitres d’ouvrages de solution de ventilation naturelle <strong>et</strong> leur volonté d’éviter de<br />

s’enfermer dans une monoculture de ventilation mécanique.<br />

C215<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Des contre exemples éventuels sur site (liés à des problèmes de dimensionnement, de mise en œuvre ou de<br />

manque de maintenance) pourraient constituer une menace pour la valorisation de ces systèmes.<br />

Il n’y a pas de difficulté spécifique à la mise en œuvre de ces systèmes. Néanmoins, Il y a un besoin de<br />

familiarisation auprès des installateurs qui, s’il n’est pas résolu (information, formation) pourrait géner le<br />

développement de ces systèmes.<br />

Ces systèmes peuvent être bruyant, ce qui peut induire leur arrêt ou une diminution des débits (lorqu’il existe<br />

plusieurs vitesse de fonctionnement) par l’occupant, entrainant une diminution de la qualité d’air.<br />

POINTS SINGULIERS AU CONTEXTE DU PAYS<br />

Il est à noter que dans les pays mentionnés, les concepts de maison passive <strong>et</strong> à faible consommation d'énergie<br />

sont plus développé qu’en France.<br />

La connotation « écologique » liée à la récupération de chaleur peut recevoir un meilleur accueil dans ces pays<br />

où la mentalité écologique est plus développée (ex. : Allemagne)<br />

A noter que les installateurs en Allemagne notamment sont réputés pour être mieux formés <strong>et</strong> plus qualifiés que<br />

leurs homologues français<br />

Contrairement à la France où notamment la VMC est déjà bien développée dans le résidentiel, il n’y a pas de<br />

tradition "système de ventilation" dans l'habitat dans les pays considérés. Dans ces pays le développement du<br />

double flux se fait conjointement au développement de la ventilation mécanique. C’est en particulier le cas en<br />

Suisse ou Minergie a introduit le concept de ventilation douce impliquant la mise en œuvre de facto d’un double<br />

flux. On a donc l’association « double flux = qualité de l’air ».<br />

C.8.6 CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

LES CHANCES DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

Le développement de ces systèmes est intimement lié à celui des maisons à très faible consommation d’énergie<br />

<strong>et</strong> des maisons à énergie positive. De plus, ces systèmes sont bien adaptés pour répondre aux exigences de la<br />

réglementation thermique française.<br />

Actuellement, la ventilation double flux dans le résidentiel est très peu développée en France. Elle existe surtout<br />

dans les p<strong>et</strong>its bâtiments du secteur tertiaire. Il sera important d’inciter les industriels actuels de ce marché à<br />

adapter <strong>et</strong> développer leurs produits pour le secteur résidentiel.<br />

Il existe en France dans le secteur résidentiel une forte tradition de pratique associée à la VMC autoréglable<br />

avec un développement important de la VMC hygroréglable, contrairement aux autres pays.<br />

On peut ainsi imaginer que les systèmes de ventilation double flux rencontreront une concurrence plus forte.<br />

De plus, le coût d’investissement pour ces derniers est beaucoup plus important que pour la VMC.<br />

A un moment où il apparaît à certains que la ventilation double flux est la solution universelle pour les<br />

bâtiments basse consommation il sera important de comparer l’efficacité de la ventilation <strong>et</strong> la consommation<br />

énergétique de ces différents systèmes.<br />

Dans ce cadre on pourra noter par exemple que dans les proj<strong>et</strong>s concerto de la ville de Lyon des bureaux<br />

d’études proposent d’utiliser des systèmes hygroréglables alors que d’autres sont plutôt porteurs de la solution<br />

ventilation double flux universelle.<br />

C216<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Plus généralement on peut dire que les deux voies pour maitriser la consommation d’énergie liées à la<br />

ventilation sont d’une part la gestion des débits (hygroréglable, détection de présence, CO 2 ) <strong>et</strong> d’autre part la<br />

récupération de chaleur via des systèmes double flux.<br />

La première voie est mieux adaptée aux cas où l’occupation est brève, fortement variable <strong>et</strong> ou le climat est<br />

doux. La seconde voie s’applique mieux aux cas ou l’occupation est longue, constante <strong>et</strong> où le climat est rude.<br />

Il s’agit de définir les meilleurs compromis en fonction des domaines d’application. On notera bien évidemment<br />

que ces voies ne sont pas forcément exclusives, les systèmes double flux avec 4 débits de fonctionnement étant<br />

déjà une tendance à associer les deux approches.<br />

COMPATIBILITE AVEC LE CADRE REGLEMENTAIRE ET NORMATIF FRANÇAIS<br />

La mise en œuvre de la ventilation double flux doit être passée au filtre réglementaire mais est a priori tout à fait<br />

compatible.<br />

Cependant on peut noter que les systèmes à 4 débits pourraient ne pas être strictement conformes au règlement<br />

d’hygiène actuel.<br />

Des questions plus aigues peuvent se poser pour le double flux décentralisé.<br />

QUELLE DYNAMIQUE D'ACTEURS NÉCESSAIRE<br />

Une grande partie des éléments décrits dans le document sur les unités compactes sont également applicables<br />

ici. On se référera à ce document.<br />

En ce qui concerne spécifiquement les systèmes double flux, il est important de différencier les systèmes<br />

centralisés plus adaptés à la construction neuve <strong>et</strong> les systèmes par pièce plus adaptés à la réhabilitation.<br />

Systèmes centralisés.<br />

Plusieurs industriels de la ventilation disposent du savoir faire pour m<strong>et</strong>tre au point des systèmes de ventilation<br />

double flux centralisés principalement pour les bâtiments tertiaires. Il existe déjà sur le marché français<br />

quelques produits de ventilation double flux adaptés au résidentiel. Leur marché est cependant marginal.<br />

Le développement du marché de ces produits <strong>et</strong> leurs évolutions passe par une mobilisation des acteurs qui les<br />

prescrivent <strong>et</strong> de la maîtrise d’ouvrage. On peut penser que le discours actuel très fort sur la ventilation double<br />

flux peut aider à c<strong>et</strong>te mobilisation.<br />

On manque aujourd’hui de documents destinés aux équipes souhaitant m<strong>et</strong>tre en place de tels systèmes<br />

notamment dans l’habitat. Par exemple, il n’y a pas d’équivalent aux DTU de dimensionnement <strong>et</strong> de mise en<br />

œuvre des systèmes VMC (DTU 68.1 <strong>et</strong> DTU 68.2) pour la ventilation double flux.<br />

Systèmes par pièce.<br />

Certains industriels commencent à développer des produits décentralisés notamment pour les écoles. Il sera<br />

important pour ces derniers d’adapter <strong>et</strong> de développer leur savoir faire notamment au contexte des bâtiments<br />

résidentiels.<br />

On est cependant sur ces systèmes n<strong>et</strong>tement moins avancé que sur les systèmes centralisés. Il apparait en<br />

particulier indispensable de faire des analyses sur l’efficacité en terme à la fois de récupération de chaleur <strong>et</strong> de<br />

qualité de l’air sur ces systèmes.<br />

C217<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sur le plan du domaine d’application le principe de ces systèmes apparaît comme très séduisant en particulier<br />

pour la réhabilitation.<br />

Pour ces systèmes il semble donc qu’une phase préalable de caractérisation soit indispensable avant d’aller vers<br />

un déploiement large.<br />

DISPONIBILITE EN FRANCE DES COMPETENCES DE POSE.<br />

Il n’y a pas de difficulté spécifique à la mise en œuvre de ces systèmes. Néanmoins, il n’existe pas en France<br />

d’installateur spécialisé dans la ventilation. L’installation de la ventilation est donc en général réalisée par<br />

différents corps de métiers à différents stade de la construction. Le problème se posera de façon au moins aussi<br />

fort pour l’installation des systèmes double flux. Il y aura donc un besoin de familiarisation auprès des<br />

installateurs de ces systèmes.<br />

QUELS TYPES D'INCITATIONS ENVISAGER<br />

Réglementation Technique<br />

Le durcissement de la réglementation thermique conduira au développement des maisons à très faible<br />

consommation d’énergie.<br />

Les systèmes de ventilation hygroréglables sont aujourd’hui la référence pour la RT2005. On peut se demander<br />

si à l’échéance 2010 on pourrait intégrer du double flux en référence. Cela imposerait que soit d’abord comme<br />

indiqué ci-dessus, comparés précisément les performances respectives de ces deux types de systèmes.<br />

Fiscalité, Financement, Soutien des Collectivités locales<br />

Le coût d’investissement sur ces produit sera un point de blocage important, d’autant qu’ils seront en<br />

concurrence avec la VMC qui est beaucoup moins chère. Leur prise en compte dans les systèmes de déductions<br />

fiscales pourrait limiter ce problème.<br />

L’apparition du double flux dans les solutions type qui seraient développées pour des labels comme celui en<br />

préparation par Effinergie pourrait favoriser ce développement du marché.<br />

C218<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


REFERENCES<br />

[1] Durier F., Bernard AM. – Centrales de ventilation double flux à haute efficacité : les produits<br />

disponibles sur le marché allemand – CETIAT NTV 2003/017, avril 2003<br />

[2] Tissot A., Durier F. - Centrales de ventilation double flux haute efficacite : les produits disponibles sur<br />

le marché allemand, mise à jour de la NTV 2003/017 – CETIAT NTV 2004/053, novembre 2004<br />

[3] Durier F. – Ventilation mécanique répartie double flux : les produits disponibles sur le marché<br />

allemand – CETIAT NTV 2003/059, Octobre 2003<br />

[4] Systèmes de chauffage <strong>et</strong> de ventilation <strong>innovants</strong>, journée technique CETIAT, 6 septembre 2005<br />

[5] Guédel A., Morin JM, Froidevaux Y., Salazar JH – Détermination des performances des centrales<br />

double flux à haute efficacité, rapport intermédiaire – CETIAT NTV 2002/008, Janvier 2002<br />

[6] Site intern<strong>et</strong> de la DGEMP (Direction Générale de l'Energie <strong>et</strong> des Matières Premières) :<br />

http://www.industrie.gouv.fr/energie/sommaire.htm<br />

[7] Site intern<strong>et</strong> de l'Institut des maisons passives "Passivhaus Institut" : http://www.passiv.de/<br />

[8] Site intern<strong>et</strong> de l'association d'information sur les maisons passives "IG Passivhaus" : http://www.igpassivhaus.de/<br />

[9] Site intern<strong>et</strong> du Fraunhofer Institut Solare Energiesystem : www.ise.fhg.de<br />

[10] Site intern<strong>et</strong> de l'Ecole supérieure des deux Bâle : http://www.fhbb.ch/index.php<br />

[11] Site intern<strong>et</strong> de l'Ecole supérieure Technique <strong>et</strong> d'Architecture de Lucerne www.hta.fhz.ch<br />

[12] Site intern<strong>et</strong> de l'institut de recherche EMPA (Sciences <strong>et</strong> Technologie des Matériaux) : www.empa.ch<br />

[13] Site intern<strong>et</strong> de l'Institut du Logement <strong>et</strong> de l'Environnement de la région de Hesse <strong>et</strong> de la ville de<br />

Darmstadt : www.iwu.de<br />

[14] TZWL – Notarumfrage Wohnungslüftung 2005 - Prof. Dipl.-Ing P.Müller - 16.03.2005, 6 pages<br />

[15] Site intern<strong>et</strong> du TZWL (Europäisches Testzentrum für Wohnungslüftungsgeräte, centre d'essais<br />

européen pour les systèmes de ventilation des logements) : www.tzwl.de<br />

[16] Site intern<strong>et</strong> de l'IKE (Institut für Kernenerg<strong>et</strong>ik und Energiesysteme, Institut pour l'Energie nucléaire<br />

<strong>et</strong> les systèmes d'énergie), Université de Stuttgart : http://www.ike.uni-stuttgart.de/<br />

[17] Site intern<strong>et</strong> "Frischluftechnik im Wohnungsbau" (Techniques de renouvellemement d'air dans<br />

l'habitat) : www.frischlufttechnik.de<br />

[18] Site intern<strong>et</strong> "Verband für Wohnungslüftung e.V." (Association pour la Ventilation des Logements) :<br />

www.wohnungslueftung-ev.de<br />

[19] Site intern<strong>et</strong> "Komp<strong>et</strong>enzzentrum für Wohnungslüftung" (Centre de compétences pour la ventilation<br />

des logements) : www.komp<strong>et</strong>enzzn<strong>et</strong>rum-wohnungslueftung.de<br />

[20] Site intern<strong>et</strong> Fachinstitut Gebäude-Klima (Institut pour le climat intérieur) : www.fgk.de<br />

C219<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


[21] Site intern<strong>et</strong> du groupe de travail "ventilation contrôlée" du Fachinstitut Gebäude-Klima : www.kwlinfo.de<br />

[22] Prüfreglement für die Prüfung von zentralen Wohnungslüftungsgeräten – Europäisches Testzentrum<br />

für Wohnungslüftunggeräte, 28/12/2000, document n°P PR09/1-0<br />

[23] Prüfreglement für die Prüfung von dezentralen Wohnungslüftungsgeräten – Europäisches Testzentrum<br />

für Wohnungslüftunggeräte, 28/12/2000, document n°P PR09/1-0<br />

[24] Schild P.G., Brunsell J.T – Accurate performance testing of residential heat recovery units – 24 th<br />

AIVC conference and BETEC conference, Washington, 12 – 14 octobre 2003<br />

[25] Bensafi A., Richard L., Durier F. - PRESSAT : un outil simplifié pour l'évaluation du profil<br />

environnemental de chauffage, ventilation <strong>et</strong> climatisation – CETIAT NTV 2005/080, Décembre 2005<br />

[26] Berndgen-Kaiser A. – Geförd<strong>et</strong>e Passivhaus-Projekte in NRW - 9. Internationale Passivhaustagung –<br />

29-30/04/2005 – Ludwigshafen – pp 411 – 416.<br />

[27] Site intern<strong>et</strong> du proj<strong>et</strong> européen ENPER – TEBUC : http://www.enper.org/<br />

[28] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B.1, Energy Performance of Buildings : Calculation<br />

Procedures Used in European Countries – 01/09/2004<br />

[29] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B2 : Energy Performance of Buildings : Assessment of<br />

Innovative Technologies – 01/09/2004<br />

[30] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B3: Energy Performance of Buildings : Legal Context and<br />

Practical Implementation of an Energy Performance Legislation – 01/09/2004<br />

[31] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B5: Energy Performance of Buildings : Impact of an EP<br />

Regulation on the Building and Technology Mark<strong>et</strong> – 01/09/2004<br />

[32] Site intern<strong>et</strong> sur la réglementation thermique allemande : http://www.enev-online.de/<br />

[33] Site intern<strong>et</strong> de la Banque KfW : www.kfw-foerderbank.de<br />

[34] EN 832 Août 1999 - Performance thermique des bâtiments - Calcul des besoins d'énergie pour le<br />

chauffage - Bâtiments résidentiels<br />

[35] Portail de l'énergie en région wallonne : http://energie.wallonie.be<br />

[36] A. Greml (FHS-KufsteinTirol), E. Blümel (AEE INTEC), R. Kapferer (ENERGIE TIROL), W.<br />

Leitzinger (arsenal research) – Endbericht : Technischer Status von Wohnraumlüftungen, Evaluierung<br />

bestehender Wohnraumlüftungsanlagen bezüglich ihrer technischen Qualität und Praxistauglichkeit – Février<br />

2004, 296 pages<br />

[37] Danner M.– Nutzererfahrungen in der Passivhaussiedlung « Lummerlund » in Hannover-Kronsberg -<br />

7. Internationale Passivhaustagung – 21-22/02/2003 – Hambourg – pp 321-328<br />

[38] Gräppi M., Künzli S., Meyer R. – Wohnerfahrungen im Passivhaus - 7. Internationale<br />

Passivhaustagung – 21-22/02/2003 – Hambourg – pp 329-335<br />

[39] Hübner H., Hermelink A. – Sozialer Mi<strong>et</strong>wohnungsbau gemäss Passivhausstandard. Praktische<br />

Erfahrungen und Gestaltungshinweise - 7. Internationale Passivhaustagung – 21-22/02/2003 – Hambourg – pp<br />

345-352<br />

C220<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


[40] Dittmar C., Müller P., Europäisches Testzentrum für Wohnungslüftung e.V. - Umfrage<br />

Wohnungslüftung - 9. Internationale Passivhaustagung – 29-30/04/2005 – Ludwigshafen – pp 227 – 232<br />

[41] Bühring A. - Aktueller Stand der Weiterentwicklung von Lüftungs-Kompaktgeräten - 9. Internationale<br />

Passivhaustagung – 29-30/04/2005 – Ludwigshafen – p.139 – 144<br />

[42] Bühring A., BIichler C., Jäschke M., Wapler J., Miara M., Schossow M., Guter W. - Lüftungs-<br />

Kompaktgeräte : Marktüberblick und Stand der Weiterentwicklung - 9. Internationale Passivhaustagung – 29-<br />

30/04/2005 – Ludwigshafen<br />

[43] Op't Veld P., Roijen E. - Solutions for MVHR in existing dwellings – AIVC Conference 2004, Prague<br />

[44] Energiesparinformationen 9 - Kontrollierte Wohnungslüftung – Wissenswertes über Abluftanlagen<br />

und Anlagen mit Wärmerückgewinnung – Hessisches Ministerium für Wirtschaft, Verkehr und<br />

Landesentwicklung, Institut Wohnen und Umwelt, novembre 2004<br />

[45] Energiesparinformationen 8 – Lüftung im Wohngebäude – Wissenssertes über den Luftwechsel und<br />

moderne Lüftungsm<strong>et</strong>hoden – Hessisches Ministerium für Wirtschaft, Verkehr und Landesentwicklung, Institut<br />

Wohnen und Umwelt, novembre 2004<br />

[46] Energie – Statistiques mensuelles – Commission Européenne – Environnement <strong>et</strong> Energie, mars 2006<br />

– 177 pages<br />

[47] Energie <strong>et</strong> Matières premières, Prix du gaz <strong>et</strong> de l'électricité en Europe au 1 er juill<strong>et</strong> 2005 – DGEMP,<br />

Observatoire de l'Economie de l'Energie <strong>et</strong> des Matières Premières, Observatoire de l'Energie, Février 2006<br />

[48] Site intern<strong>et</strong> du Surveillant des prix de l'électricité suisse : http://prix-electricite.monsieurprix.ch/web/f/<br />

[49] Site intern<strong>et</strong> de EUROSTAT : http://epp.eurostat.cec.eu.int<br />

[50] Site intern<strong>et</strong> de l'association MINERGIE : www.minergie.ch<br />

SITES INTERNET DES CONSTRUCTEURS ET DISTRIBUTEURS IDENTIFIES<br />

AEREX HaustechnikSysteme GmbH : www.aerex.de<br />

ALDES Lufttechnik GmbH : www.aldes.de<br />

Alpha-InnoTec GmbH : www.alpha-innotec.de<br />

Aereco GmbH : www.aereco.de<br />

Bau Info Center, Unternehmensbereich Schwörer Haus : www.bauinfocenter.de<br />

Balzer Lüfter GmbH : www.balzer-luefter.de<br />

Binkert GmbH Heizungs-, Lüftungs- und Sanitärtechnik : www.binkert.de<br />

eht Siegmund Gesellschaft für Heiz- und Klimatechnik GmbH : www.eht-siegmund.com<br />

EnEV-Air GmbH VS : www.enev-air.de<br />

Exhausto GmbH : www.exhausto.de<br />

Gebhardt Ventilatoren : www.belair.gebhardt.de<br />

Glen Dimplex Deutschland GmbH www.dimplex.de<br />

Heinemann Gmbh : www.heinemann-gmbh.de – www.vallox.de<br />

Heiztechnik Thesz : www.heiwalux.de<br />

HERMES electronic GmbH : www.hermes-electronic.de<br />

Hovalwerk AGFL : www.hoval.com<br />

LEDA Werk GmbH & Co. KG : www.leda.de<br />

LTM GmbH : www.ltm.biz<br />

LWH GmbH : www.lwhtech.de<br />

C221<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Meltem Wärmerückgewinnung GmbH & Co.KG : www.dezentral.info<br />

NIBE Systemtechnik GmbH : www.nibe.de<br />

ÖKO-Haustechnik inVENTer GmbH : www.inventer.de<br />

Olsberg Haustechnik GmbH & Co.KG : www.heizenundlueften.de<br />

ORANIER Heiz- und Kochtechnik GmbH : www.oranier.com<br />

PAUL Wärmerückgewinnung-Wärm<strong>et</strong>auscher : www.paul-lueftung.de<br />

Pluggit GmbH : www.pluggit.com<br />

Regenerative Energien Helmut : www.flath-waerme.de<br />

SCHAKO Klima-Luft Ferdinand Schad KG & Co. : www.schako.de<br />

Schiedel GmbH & Co. : www.schiedel.de<br />

Schütz eht GmbH & Co. KG :. www.schu<strong>et</strong>z.de<br />

SIEGENIA-AUBI KG : www.siegenia-aubi.com<br />

Sme<strong>et</strong>s Luftbehandlungssysteme GmbH : www.sme<strong>et</strong>s.de<br />

Solar Energie Technik Schmidt (Stork Air) : www.solarschmidt.de<br />

Stiebel Eltron : www.stiebel-eltron.com<br />

Systemair GmbH : www.systemair.de<br />

Viessmann Werke GmbH & Co : www.viessmann.com<br />

VINES Vertriebsgesellschaft Innovativer Energiesysteme Luth.: www.vines-web.de<br />

VisionAir Lüftungs- und Luftheiztechnik GmbH : www.visionair-gmbh.de<br />

Westaflexwerk GmbH www.ventilation.de www.westaflex.de<br />

Zehnder GmbH : www.comfosystems.de<br />

Zimmermann Lüftungs- und Wärmesysteme GmbH & Co. KG : www.zimmermann-lueftung.de<br />

VENT-AXIA : www.vent-axia.com<br />

HELIOS : www.heliosventilatoren.de<br />

SCHRAG : www.schrag.de<br />

MAICO : www.maico.de<br />

ENRVENT : www.enervent.fi<br />

LÜFTA : www.luefta.at<br />

DREXEL UND WEISS : www.drexel-weiss.at<br />

BENZING : www.benzing-ls.de<br />

GLT : www.glt.de<br />

C222<br />

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Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C9 – SYSTEMES COMPACTS<br />

VENTILATION, CHAUFFAGE, EAU<br />

CHAUDE<br />

EN ALLEMAGNE, AUTRICHE ET SUISSE<br />

Auteurs : Emmanuel Fleury (emmanuel.fleury@cstb.fr)<br />

avec la participation d’Orlando Catarina<br />

(orlando.catarina@cstb.fr)<br />

Expert : Anne Tissot (CETIAT)<br />

C223<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


INTRODUCTION<br />

L'obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te étude est l'évaluation, la capitalisation <strong>et</strong> l'analyse des conditions de transposition en France<br />

des systèmes compacts. Les systèmes compacts sont des produits assurant de façon conjointe les fonctions<br />

ventilation, chauffage <strong>et</strong> production d'eau chaude sanitaire d'un bâtiment.<br />

Le champ de l'étude a été limité aux pays dans lesquels des produits répondant à c<strong>et</strong>te définition existent, à<br />

savoir principalement l'Allemagne, l'Autriche <strong>et</strong> la Suisse. Des recherches menées dans d'autres pays comme<br />

le Canada, les Etats-Unis, n'ont pas permis de trouver des produits analogues. Des fabricants existent dans les<br />

pays scandinaves, mais peu de renseignements étant disponibles, ces pays n'ont pas été traités.<br />

C.9.1 CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUE D'ACTEURS<br />

CONTEXTE NATIONAL ET LOCAL<br />

Allemagne<br />

Le Gouvernement de M. Schröder a pris début 2002 la décision d'abandonner l'énergie nucléaire à l'horizon<br />

2020. Même si ce processus de sortie du nucléaire pourrait être ralenti par le gouvernement en place depuis<br />

fin 2005 (M me Merkel), l'Allemagne va donc devoir faire face au cours des deux prochaines décennies à<br />

d'importants besoins de nouvelles installations de production d'électricité destinées à compenser l'abandon du<br />

nucléaire <strong>et</strong> l'arrivée en fin de vie de nombreuses centrales autres que nucléaires. Les estimations portent sur<br />

un besoin de 43 000 MWe d'ici 2020, qui pourraient être répartis entre 45 nouvelles centrales thermiques<br />

(environ 24 000 MWe) <strong>et</strong> l'amélioration de 200 centrales thermiques classiques existantes. La question de la<br />

future composition du mix énergétique va alors se poser.<br />

La population allemande est quant à elle globalement opposée au nucléaire, mais face au problème de<br />

l'approvisionnement énergétique à moyen/long terme (dépendance aux importations <strong>et</strong> coûts des énergies<br />

renouvelables), un changement d'opinion n'est pas tout à fait exclu.<br />

L'Allemagne a pris en outre deux engagements forts dans le cadre du protocole de Kyoto, à savoir une<br />

diminution d'ici 2005 de 25% ses émissions de CO 2 par rapport à 1990 <strong>et</strong> une réduction de 21% ses émissions<br />

de gaz à eff<strong>et</strong> de serre au cours de la période 2008-2012.<br />

Suisse<br />

L'énergie hydraulique constitue la seule source d'énergie nationale en Suisse.<br />

Avec la loi sur le CO 2 du 1 er mai 2000, la Suisse s'impose des objectifs contraignants pour réduire les<br />

émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre. C<strong>et</strong>te réduction doit avant tout résulter de mesures librement consenties par<br />

les entreprises <strong>et</strong> les particuliers <strong>et</strong> de mesures de politique énergétique, mais aussi de l'action politique dans le<br />

domaine de l'environnement, des transports <strong>et</strong> des finances.<br />

En 2001, le Conseil fédéral se fondait sur les lois sur l'énergie <strong>et</strong> sur le CO 2 pour lancer le programme<br />

SuisseEnergie. Au moyen de mesures librement consenties par l'économie (conventions) <strong>et</strong> de campagnes<br />

d'information, SuisseEnergie doit contribuer à atteindre les objectifs énergétiques <strong>et</strong> climatiques de la Suisse :<br />

réduire, d'ici 2010, la consommation d'énergies fossiles <strong>et</strong> les émissions de CO 2 de 10% par rapport à leur<br />

niveau de 1990 ; limiter la progression de la demande d'électricité à 5% au maximum d'ici 2010 ; maintenir au<br />

niveau actuel l'apport de la force hydraulique à la production de courant même lors de l'ouverture du marché<br />

de l'électricité ; accroître la quote-part des autres énergies renouvelables de 1% dans la production de courant<br />

<strong>et</strong> de 3% dans la production de chaleur.<br />

En mai 2003, les citoyens ont rej<strong>et</strong>é deux initiatives antinucléaires, "moratoire plus" <strong>et</strong> "électricité sans<br />

nucléaire". La production nucléaire d'électricité représentait à ce moment 40 % de la consommation du pays,<br />

les autres 60 % étant fournis par la production hydraulique.<br />

C224<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Autriche<br />

Le gouvernement autrichien est un système fédéral avec neuf régions, <strong>et</strong> les responsabilités en politique<br />

énergétique sont partagées entre l'état fédéral <strong>et</strong> les régions. Le pays a des ressources hydroélectriques<br />

conséquentes qui couvrent 70% de ses besoins d'électricité. L'Autriche dispose également de ressources en<br />

pétrole <strong>et</strong> gaz naturel, qui couvrent respectivement 9 <strong>et</strong> 23% de ses besoins. Elle a importé environ 65% de ses<br />

besoins en énergie primaire en 2000.<br />

Les marchés de l'électricité <strong>et</strong> du gaz ont été libéralisés en octobre 2001 <strong>et</strong> octobre 2002, en avance sur les<br />

dates d'application des directives européennes.<br />

Prise de conscience collective <strong>et</strong> action<br />

On reconnaît généralement aux populations "germaniques", qui composent l'Allemagne, l'Autriche <strong>et</strong> une<br />

bonne partie de la Suisse, une sensibilité forte aux problématiques écologique <strong>et</strong> environnementale.<br />

En Allemagne, le sursaut écologique a été imposé par la pollution atmosphérique résultant de son<br />

industrialisation intensive, à partir des années 70. Dès le début des années 80, plusieurs lois sont adoptées en<br />

matière de dépollution <strong>et</strong> de préservation de l'environnement. Le changement comportemental des Allemands<br />

<strong>et</strong> le long processus de sensibilisation à l'adresse des populations sont pour beaucoup dans la réussite de sa<br />

politique environnementale.<br />

La première conséquence de c<strong>et</strong> état d'esprit est que les habitants de ces pays sont prêts à dépenser plus<br />

d'argent pour un mode de vie plus propre, moins consommateur d'énergie.<br />

La naissance des concepts de Maisons Passives <strong>et</strong> de MINERGIE découle donc de c<strong>et</strong>te sensibilité aux<br />

problèmes d'économie d'énergie.<br />

ANTERIORITES ET ORIGINE DE L'INNOVATION<br />

Les systèmes compacts ont été développés pour assurer la ventilation, le chauffage <strong>et</strong> l'eau chaude sanitaire<br />

des maisons passives dans un seul appareil. Leur évolution a toujours été associée à l'évolution des maisons<br />

passives.<br />

L'origine des systèmes compacts remonte au milieu des années 90 [2] : le bureau d'études ebök <strong>et</strong> le<br />

Passivhaus Institut ont fait un cahier des charges pour la mise au point d'un système de ventilation avec<br />

récupération de chaleur <strong>et</strong> pompe à chaleur intégrée, destiné aux maisons passives. Les études théoriques,<br />

économiques <strong>et</strong> pratiques ont été menées par le Fraunhofer ISE (Fraunhofer Institut für Solare<br />

Energiesysteme), pour soutenir les industriels dans la mise au point de produits.<br />

Au départ, les industriels étaient des PME allemandes spécialisées dans les produits de ventilation double flux<br />

(Drexel und Weiss, EMB PassivHaus, Paul, …). Ensuite, ce sont des industriels allemands ou suisses de plus<br />

grande taille, travaillant plutôt dans le domaine du chauffage, qui se sont mis à fabriquer <strong>et</strong>/ou distribuer des<br />

systèmes compacts (Viessmann, Stiebel-Eltron, Zehnder, …). L'offre du marché a fortement varié au cours du<br />

temps : de p<strong>et</strong>its fabricants ont disparu, ou alors ont ôté ces produits de leur catalogue.<br />

Malgré l'implication du Passivhaus Institut à l'origine, les acteurs clés du développement des systèmes<br />

compacts semblent avoir été essentiellement des industriels ; ces appareils n'ont en eff<strong>et</strong> fait l'obj<strong>et</strong> de travaux<br />

dans des laboratoires de recherche (EMPA, Universités de Bâle <strong>et</strong> de Lucerne en Suisse, TZWL en<br />

Allemagne) que plus récemment. Néanmoins, l'évolution <strong>et</strong> le développement des systèmes compacts sont<br />

indubitablement liés aux maisons passives <strong>et</strong> autres concepts de maisons à faible consommation d'énergie.<br />

Sans l'essor des maisons passives en Allemagne notamment, les produits n'auraient jamais sans doute atteint<br />

leur définition actuelle.<br />

DYNAMIQUE DES ACTEURS<br />

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PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les acteurs qui accompagnent ce développement sont :<br />

• Le Passivhaus Institut : référentiel technique, outil logiciel de conception destiné aux bureaux d'études,<br />

guides de mise en œuvre sur des points spécifiques (isolation, fenêtres, ventilation, …), certification<br />

volontaire des bâtiments passifs <strong>et</strong> des <strong>composants</strong>, appareils ou systèmes qui leur sont destinés, diffusion<br />

d'informations par plusieurs sites Intern<strong>et</strong>, des brochures, guides techniques, outils logiciels, conférence<br />

[5].<br />

• L'association d'information sur les maisons passives IG Passivhaus entr<strong>et</strong>ient un réseau d'informations sur<br />

les maisons passives, les acteurs techniques <strong>et</strong> économiques [6],<br />

• Des laboratoires de recherche sont connus pour travailler sur le suj<strong>et</strong> :<br />

- le Fraunhofer Institut für Solare Energiesystem (Fribourg) [7] ;<br />

- l'Institut für Energie du Fachhochschule beider Basel (Département de l'Energie de l'Université de<br />

Bâle) [8] ;<br />

- Hochschule für Technik+Architecture Luzern (Laboratoire de Génie Climatique, Université de<br />

Lucerne) [9] ;<br />

- L'EMPA (Institut de recherche sur les Matériaux <strong>et</strong> la Technologie, Suisse) [10].<br />

• Le Groupement promotionnel suisse pour les pompes à chaleur GSP [11] rassemble tous les groupements<br />

<strong>et</strong> les organisations importants qui s'engagent en faveur de la promotion <strong>et</strong> de la diffusion des pompes à<br />

chaleur.<br />

• Des bureaux d'architectes spécialisés, des bureaux d'études spécialisés,<br />

• Des fabricants de matériel spécifique ou destiné aux maisons passives (matériaux, <strong>composants</strong>, systèmes)<br />

- (93 référencés sur le site de l'association des maisons passives) ;<br />

• Le Ministère allemand de l'Economie de l'état fédéral finance des prêts <strong>et</strong> attribue des subventions pour la<br />

construction de maisons passives ;<br />

• Les pouvoirs publics de plusieurs Länder allemands (Baden-Würtemberg, Bavière, Brandenburg, Hessen,<br />

Basse-Saxe, Nordrhein-Westfalen, Reinland-Pfalz, Schleswig-Holstein) soutiennent le développement des<br />

maisons passives par différents mécanismes d'aides financières ;<br />

• En Allemagne, un certain nombre d'organismes bancaires gèrent des propositions de crédit subventionné<br />

par l'état fédéral : KfW-Förderbank, UmweltBank AG, GLS Gemeinschaftsbank…<br />

• Les cantons suisses attribuent des aides financières aux bâtiments MINERGIE ;<br />

• La région de Haute-Autriche aide également financièrement les particuliers qui veulent faire construire<br />

une maison à faible consommation d'énergie.<br />

Il n'y a pas à proprement parler d'acteurs résistant à l'innovation : les systèmes compacts correspondent<br />

aujourd'hui à un marché de niche qui compte tenu du prix des appareils est plutôt un marché haut de gamme.<br />

Les clients types sont des enseignants, professions du droit, médecins, <strong>et</strong> de façon générale des diplômés de<br />

l'enseignement supérieur. Ils sont généralement bien informés <strong>et</strong> savent ce qu'ils veulent, <strong>et</strong> sont prêts à payer<br />

pour une maison de bonne qualité.<br />

C.9.2 CONTENU DE L'INNOVATION<br />

DESCRIPTION DE LA TECHNOLOGIE<br />

Les systèmes compacts rassemblent en un seul produit les fonctions ventilation, chauffage <strong>et</strong> production d'eau<br />

chaude sanitaire <strong>et</strong> constituent ainsi une famille de produits comportant généralement :<br />

- une pompe à chaleur sur air extrait pour le chauffage d'un ballon d'ECS,<br />

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- un récupérateur de chaleur statique air extrait/air neuf.<br />

Le vecteur du chauffage est généralement l'air. En plus du ballon d'ECS, il peut y avoir un ballon d'eau de<br />

chauffage qui peut compléter le chauffage de l'air soufflé.<br />

Le ballon d'ECS comporte un appoint généralement électrique, de puissance variable suivant les produits.<br />

Certains industriels proposent de coupler ce système compact à d'autres éléments :<br />

- puits canadien pour le préchauffage de l'air neuf,<br />

- capteurs solaires contribuant au chauffage du stockage.<br />

Chaque système compact est suivant sa technologie destiné à un type de maison : maison passive ou maison à<br />

faible consommation d'énergie, suivant sa technologie. Il n'a pas été trouvé d'informations sur une éventuelle<br />

installation de ces systèmes individuels dans le secteur tertiaire. Un seul industriel propose un produit pour<br />

appartements.<br />

Appareil Vitotres de VIESSMAN<br />

La société AEREX (ou MAICO) est largement le leader du marché des systèmes compacts dans les maisons<br />

passives en Allemagne, Autriche <strong>et</strong> Suisse, <strong>et</strong> revendique plus de 1000 systèmes installés. La société AEREX<br />

travaille avec le Fraunhofer ISE pour l'amélioration de ses produits.<br />

Le système compact Passiv VP18-10P de Nilan est un appareil très compact avec un ballon intégré destiné<br />

aux p<strong>et</strong>its ensembles de logements. L'appareil est sorti sur le marché mi-2004, 300 unités ont été installées en<br />

Allemagne, <strong>et</strong> 95 en Suisse. Il a été testé par le HTA de Lucerne.<br />

Aucune certification basée sur leurs caractéristiques techniques n'existe actuellement pour ces produits dans<br />

leur intégralité.<br />

HORIZON TEMPOREL<br />

Les systèmes compacts sont des produits actuellement émergents en Allemagne, Suisse <strong>et</strong> Autriche. Comme<br />

précisé plus haut, leur développement est intimement lié au développement des maisons passives. Il y a un<br />

grand nombre de fabricants, en Allemagne notamment.<br />

Les systèmes compacts ayant comme source de chaleur l'air extrait uniquement ne sont destinés qu'aux<br />

maisons passives. Ces systèmes ont donc des perspectives à plus long terme, directement liées à l'émergence<br />

des maisons passives en France.<br />

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Les autres types de systèmes compacts, qui utilisent comme source de chaleur l'air extrait ainsi que de l'air<br />

extérieur, sont destinées aux maisons à faible consommation d'énergie ; leurs perspectives de transposition<br />

sont donc liées à l'implémentation de ce type de bâtiment en France.<br />

CHAMP D'APPLICATION<br />

Les systèmes compacts sont destinés aux maisons individuelles à faible consommation d'énergie <strong>et</strong> aux<br />

maisons passives. Ils sont essentiellement installés en bâtiment neuf, parce que les maisons passives sont très<br />

majoritairement des maisons neuves. Leur utilisation peut se faire dans le cas de rénovation lourde, avec<br />

réservation pour les passages des conduits nécessaires. Dans le cas de la conception d'une maison neuve<br />

comme de sa réhabilitation, le choix du système compact doit être lié aux besoins de chauffage <strong>et</strong> d'ECS du<br />

bâtiment.<br />

Les systèmes compacts ne sont pour l'instant pas utilisés en tertiaire. Il n'a pas été trouvé d'éléments sur le<br />

fonctionnement des appareils de la société Drexel und Weiss dans des appartements.<br />

IMPACTS<br />

Consommation d'énergie <strong>et</strong> émission de gaz à eff<strong>et</strong> de serre<br />

La consommation d'énergie d'un système compact destiné à une maison passive répondra aux exigences liées<br />

à ce type de bâtiment, à savoir une consommation d'énergie finale inférieure à 15 kWh/m 2 /an pour le<br />

chauffage <strong>et</strong> l'eau chaude sanitaire.<br />

Au niveau de la performance des <strong>composants</strong> des systèmes compacts, les documentations des fabricants<br />

communiquent généralement :<br />

• le coefficient de performance de la pompe à chaleur,<br />

• la puissance absorbée de la pompe à chaleur,<br />

• la consommation des ventilateurs destinés à la ventilation,<br />

• l'efficacité de récupération de l'échangeur de chaleur air/air,<br />

• l'efficacité de filtration des filtres placés sur l'air neuf <strong>et</strong> l'air extrait,<br />

Contenu environnemental<br />

Il n'existe pas actuellement à notre connaissance de résultat d'analyse de cycle de vie d'un système compact.<br />

Des analyses de cycle de vie ont été réalisées pour des pompes à chaleur, des chauffe-eau solaires individuels<br />

ou des caissons de ventilation.<br />

Cependant, bien qu'un système compact soit une association de ces <strong>composants</strong>, on ne peut rien en déduire<br />

concernant ses impacts environnementaux.<br />

Conception du bâtiment (neuf) <strong>et</strong> son usage<br />

Un système compact ne peut fonctionner correctement que si les besoins énergétiques (besoins en chauffage,<br />

consommation d'ECS…) de la maison dans laquelle il est installé ont été correctement prévus. Si ces besoins<br />

ont été sous-estimés, le système compact ne fonctionnera pas dans son rythme normal, ce qui pourrait<br />

entraîner notamment un recours à l'appoint électrique trop fréquent. L'installation du système compact doit<br />

être prévue suffisamment en amont pour que les charges de chauffage de la maison soient cohérentes avec la<br />

puissance que peut fournir le système compact.<br />

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L'installation d'un puits canadien doit également être anticipée <strong>et</strong> être cohérente avec la surface de terrain<br />

disponible, la présence d'arbres <strong>et</strong> de végétation…<br />

Au niveau de l'usage, compte tenu du système de chauffage, certains comportements doivent être évités : ainsi<br />

l'ouverture trop fréquente des fenêtres (inutile puisque le système de ventilation assure le renouvellement<br />

d'air) dans une maison passive en période de chauffage peut engendrer une baisse de la température intérieure,<br />

qui m<strong>et</strong>tra alors du temps à revenir à un niveau de confort. Un certain nombre de publications traitent de ce<br />

point [12] [13][14][15]…<br />

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C.9.3 MISE EN ŒUVRE<br />

MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER<br />

Les techniques de pose <strong>et</strong> l'outillage nécessaire ne diffèrent pas de ceux liés aux <strong>composants</strong> élémentaires d'un<br />

système compact (conduits de ventilation, ballon d'eau chaude, pompe à chaleur, puits canadien, panneaux<br />

solaires…). Mais certains éléments sont tout particulièrement techniques comme la pompe à chaleur <strong>et</strong> la<br />

régulation ou d'enjeu sanitaire particulièrement important (puits canadien). Des installateurs formés sont donc<br />

nécessaires. Cependant, la société STIEBEL-ELTRON, qui vend son produit LWZ 303 en France pour des<br />

maisons neuves à faibles besoins énergétiques, réalise elle-même pour l'instant l'installation de ses produits<br />

car pour elle le recours à des installateurs est prématuré...<br />

Productivité <strong>et</strong> rentabilité sur chantier : un système compact assurant les fonctions de ventilation, chauffage <strong>et</strong><br />

production d'eau chaude sanitaire, son temps de pose ne sera pas supérieur à la somme des temps de pose des<br />

systèmes assurant ces fonctions séparément. De plus, dans une maison passive, aucun ém<strong>et</strong>teur de chaleur<br />

n'aura à être installé. La programmation <strong>et</strong> la mise en service sur site peuvent en revanche être plus longues.<br />

Il n’a pas été possible d’obtenir des informations sur les délais de livraison.<br />

Au plan du stockage <strong>et</strong> de la manutention, tous les éléments d'un chantier étant soumis à des risques de<br />

dégradation les systèmes compacts comme les autres, une attention particulière sera peut-être portée au<br />

produit du fait de son prix élevé.<br />

Les compétences particulières nécessaires peuvent être :<br />

- manipulation de fluide frigorigène pour l'installation de la pompe à chaleur,<br />

- connaissance du puits canadien <strong>et</strong> de ses enjeux sanitaires,<br />

- connaissance de la régulation du système compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> de son mode de programmation.<br />

En France, les personnes assurant l'installation d'un système de ventilation, d'une chaudière ou d'une pompe à<br />

chaleur n'ont pas la même qualification. Le système de chauffage est installé par un chauffagiste, un frigoriste<br />

s'occupe de l'installation de la pompe à chaleur <strong>et</strong> le lot ventilation est parfois couplé à la peinture ou la<br />

plomberie.<br />

Ces différentes qualifications, auxquelles on peut ajouter un installateur spécialisé dans le solaire pour<br />

d'éventuels panneaux solaires, sont nécessaires pour installer un système compact. De plus, la connaissance du<br />

produit pour une mise en service <strong>et</strong> une programmation correcte est indispensable.<br />

Des améliorations de compétences sont donc nécessaires par exemple sous la forme de :<br />

- formation initiale dans les différents domaines concernés (idéalement, une même personne devra savoir<br />

installer le réseau de ventilation, la pompe à chaleur <strong>et</strong> les autres éléments),<br />

- formation par les industriels pour la connaissance du produit <strong>et</strong> de sa manipulation.<br />

L'association MINERGIE organise régulièrement en Suisse des réunions d'information ou des sessions de<br />

formation destinées à des installateurs sur les produits du bâtiment, dont les systèmes de ventilation <strong>et</strong> les<br />

pompes à chaleur.<br />

Certains industriels renvoient à des listes d'installateurs qui connaissent leurs produits sur leurs sites intern<strong>et</strong>.<br />

A noter que les installateurs en Allemagne notamment sont réputés pour être mieux formés <strong>et</strong> plus qualifiés<br />

que leurs homologues français. En France, on a par exemple des problèmes récurrents de qualité d'installation<br />

de système de ventilation, dus au fait qu'il n'existe pas de lot ventilation <strong>et</strong> que l'installation peut être réalisée<br />

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PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


par des électriciens ou des peintres, <strong>et</strong> que les sources d'erreur sont nombreuses (mélange entre les<br />

<strong>composants</strong>…).<br />

Il n’a pas été possible de savoir si une profession spécifique se développait.<br />

Finalement, l'installation d'un système compact dans une maison individuelle neuve peut être considérée<br />

comme difficile. Les documents à disposition des installateurs sont les documents fournis par les industriels,<br />

ainsi que les diverses normes <strong>et</strong> réglementations portant sur les différentes fonctions du système compact.<br />

Ainsi par exemple, la documentation fournie par la société STIEBEL-ELTRON avec son produit LWZ 303<br />

liste les documents applicables en Allemagne.<br />

MODALITES DE GESTION, D'EXPLOITATION ET DE MAINTENANCE<br />

Les modalités de maintenance du système LWZ 303 préconisées par STIEBEL-ELTRON sont les suivantes :<br />

- maintenir libres de neige <strong>et</strong> de feuilles mortes la prise d'air neuf <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> d'air à l'extérieur ;<br />

- contrôler <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyer l'échangeur de chaleur double flux au moins une fois par an, à l'eau chaude <strong>et</strong> avec un<br />

détergent courant ;<br />

- débarrasser régulièrement les impur<strong>et</strong>és présentes entre les lamelles de l'évaporateur, avec un puissant j<strong>et</strong><br />

d'eau après l'avoir démonté<br />

- contrôler régulièrement l'écoulement des condensats.<br />

Le suj<strong>et</strong> des filtres n'est pas abordé dans la partie maintenance de la documentation de STIEBEL-ELTRON,<br />

mais ceux-ci doivent être régulièrement changés : on préconise généralement une fois par an, après le<br />

printemps.<br />

La recharge du fluide frigorigène doit éventuellement être réalisée à intervalles réguliers, par un spécialiste.<br />

Un spécialiste doit être appelé en cas de tout défaut de fonctionnement.<br />

Il n'a pas été trouvé d'informations sur l'existence de contrats de maintenance, <strong>et</strong> leur coût éventuel, sur un<br />

service après-vente <strong>et</strong> son fonctionnement.<br />

La durée de vie des différents <strong>composants</strong> d'un système compact est a priori du même ordre de grandeur que<br />

celle d'éléments individuels de même nature.<br />

INCITATIONS REGLEMENTAIRE, FISCALE, MODALITES DE FINANCEMENT<br />

Les éléments donnés dans c<strong>et</strong>te partie sur les réglementations thermiques des différents pays proviennent en<br />

grande partie des rapports publiés dans le cadre du proj<strong>et</strong> ENPER-TEBUC.<br />

Allemagne<br />

Réglementation<br />

La première incitation réglementaire en Allemagne est la réglementation thermique EnEv [22]. Elle a été<br />

complétée en 2004, <strong>et</strong> sera modifiée fin 2006 pour s'adapter aux directives européennes.<br />

EnEv fixe une exigence sur la consommation d'énergie primaire du bâtiment <strong>et</strong> sur l'étanchéité à l'air de<br />

l'enveloppe. C<strong>et</strong>te consommation en kWh/m²/an doit être inférieure à une valeur limite, qui dépend du rapport<br />

entre la somme des surfaces des parois déperditives <strong>et</strong> le volume du bâtiment. La réglementation allemande<br />

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PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


exige également un renouvellement d'air minimum, sans donner de valeurs. Ces exigences font qu'il est<br />

quasiment nécessaire de m<strong>et</strong>tre en place un système de ventilation mécanique (la majorité des logements en<br />

Allemagne en est aujourd'hui dépourvue) conduisant à des consommations d'énergie directe (ventilateurs) <strong>et</strong><br />

liée au renouvellement d'air les plus faibles possibles. C'est ce contexte qui favorise le développement du<br />

marché pour les systèmes de ventilation double flux à récupération de chaleur.<br />

Financement<br />

De nombreuses modalités de financement existent en Allemagne pour la construction de maisons passives :<br />

• La banque KfW (23] gère un programme d'aide au financement appelé "Construire écologique" depuis<br />

début 2005. La construction d'une maison passive ou à faible consommation d'énergie, ou l'installation<br />

d'équipements énergétiques performants (dont les pompes à chaleur <strong>et</strong> systèmes de ventilation avec<br />

récupération de chaleur) donnent droit à des emprunts avec des conditions favorables de remboursement.<br />

La somme prêtée est de maximum 50000 euros, à rembourser sur 10 ans maximum ; le remboursement<br />

peut commencer à la troisième année seulement. Les taux d'intérêts sont fixés en dessous du marché, <strong>et</strong> il<br />

est possible de faire des remboursements non prévus à n'importe quel moment sans frais. C<strong>et</strong>te offre peut<br />

être combinée à d'autres aides publiques ou d'autres programmes de la banque KfW. Après construction<br />

de la maison, la banque vérifie que les fonds ont bien été employés comme prévu. D'autres programmes<br />

existent, sur la rénovation des logements, les systèmes de génération d'énergie dans les logements…<br />

• De plus, depuis février 2006, les taux d'intérêts pour un emprunt d'au maximum 50000 euros par logement<br />

<strong>et</strong> par 10 ans sont de :<br />

- sur 10 ans : 0,90 % effectifs<br />

- sur 20 ans : 1,00 % effectifs<br />

- sur 30 ans : 1,31 % effectifs<br />

Ces très faibles taux sont rendus possibles par une bonification de l'état fédéral.<br />

• Les pouvoirs publics de plusieurs Länder (Baden-Würtemberg, Bavière, Brandenburg, Hessen, Basse-<br />

Saxe, Nordrhein-Westfalen, Reinland-Pfalz, Schleswig-Holstein…) ou villes allemandes soutiennent le<br />

développement des maisons passives par différents mécanismes d'aides financières.<br />

Autriche<br />

Réglementation<br />

La réglementation thermique autrichienne a une approche régionale puisque les textes varient suivant les<br />

régions. La consommation du bâtiment en énergie finale doit être inférieure à une valeur limite qui dépend<br />

uniquement de la surface du bâtiment.<br />

La réglementation précise les débits de renouvellement d'air minimums des bâtiments, en fonction du type de<br />

bâtiment <strong>et</strong> de sa surface. Les déperditions par renouvellement d'air sont calculées avec l'EN 382. L'efficacité<br />

de récupération de chaleur est prise en compte dans les calculs de la consommation d'énergie.<br />

Financements<br />

L'Autriche a mis en place en 1993 des aides publiques sous la forme de prêts avantageux pour la construction<br />

de maisons à faible consommation d'énergie. Le montant de ces aides varie avec les régions <strong>et</strong> les critères, qui<br />

sont :<br />

- Indice énergétique maximum pour le bâtiment (énergie dépensée pour le chauffage), il est actuellement de<br />

65 kWh/m², <strong>et</strong> a été baissé régulièrement depuis 1993, passant de 75 kWh/m²/an à 60 kWh/m²/an pour la fin<br />

2006, <strong>et</strong> 50 kWh/m²/an pour 2007 ;<br />

- participation obligatoire des demandeurs à des sessions de conseil sur l'énergie, pour un audit personnalisé.<br />

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PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Devant le succès de c<strong>et</strong>te initiative, d'autres programmes ont vu le jour :<br />

- en 1999, un programme d'aide pour les maisons à faible consommation d'énergie (< 50 kWh/m²/an, < 30<br />

kWh/m²/an) a été initié. La somme sur laquelle porte le prêt varie de 10000 à 17000 euros suivant l'efficacité<br />

énergétique de la maison.<br />

- en 2001, elle est portée à 20000 euros pour la construction d'une maison passive.<br />

Pour ces deux programmes, la session d'information sur l'énergie est également nécessaire.<br />

D'autres programmes pour des aides à la réhabilitation de logements ont également été créés.<br />

L'ensemble de ces programmes a conduit entre 1993 <strong>et</strong> 2004 à 40000 maisons concernées, des économies<br />

d'énergie de 285 millions de kWh/an, la réduction d'émission de CO 2 de 57 millions de kg par an.<br />

Suisse<br />

Réglementation<br />

Les textes de la réglementation thermique suisse varient selon les cantons.<br />

La consommation d'énergie finale du bâtiment ne doit pas dépasser une valeur limite calculée à partir de la<br />

surface du bâtiment, sa forme, de la zone climatique, de la température intérieure, de l'occupation <strong>et</strong> des gains<br />

internes.<br />

Les débits de renouvellement d'air à respecter sont décrits dans c<strong>et</strong>te réglementation thermique. Les<br />

déperditions liées à ce renouvellement d'air sont calculées suivant l'EN 832 [24]. L'efficacité de récupération<br />

de chaleur pour les systèmes de ventilation double flux est prise en compte dans les calculs.<br />

Financement<br />

Les cantons attribuent des subventions aux bâtiments respectant le standard MINERGIE.<br />

Quelques entreprises d'approvisionnement en électricité promeuvent également l'installation <strong>et</strong> l'exploitation<br />

de pompes à chaleur.<br />

Pour les bâtiments MINERGIE <strong>et</strong> les rénovations MINERGIE, certaines banques accordent des emprunts à<br />

des conditions préférentielles. Les offres classiques ont pour noms "Eco-Crédit" ou "Hypothèques<br />

MINERGIE".<br />

C.9.4 EVALUATION DES RESULTATS DANS LE PAYS CONCERNE<br />

De nombreux produits font ou ont fait l'obj<strong>et</strong> d'instrumentation suivie dans des maisons passives par les<br />

industriels <strong>et</strong> le Fraunhofer ISE. C<strong>et</strong> institut possède des installations d'essais qui perm<strong>et</strong>tent de comparer les<br />

différents systèmes compacts du marché.<br />

LES PERFORMANCES<br />

Energie <strong>et</strong> confort<br />

Campagne 2002-2004 par le Fraunhofer ISE<br />

Dans le cadre d'un proj<strong>et</strong> financé par le fournisseur d'énergie Energie-Baden Württemberg EnBW, le<br />

Fraunhofer ISE a mené des campagnes de mesure sur site sur 27 maisons passives équipées de systèmes<br />

compacts avec panneaux solaires sur 3 ans (2002 à 2004). Les propriétaires des maisons recevaient 5000<br />

euros pour équiper leur maison <strong>et</strong> envoyer les résultats de mesure au Fraunhofer Institut tous les mois.<br />

C233<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


La figure 1 montre les résultats obtenus sur 21 maisons sur les trois ans : la consommation d'énergie électrique<br />

varie entre 5 <strong>et</strong> 42 kWh/m 2 /an suivant les maisons pour assurer le chauffage (y compris la ventilation) <strong>et</strong> l'eau<br />

chaude sanitaire, avec une moyenne de 16,9 kWh/m².<br />

Les différences entre les maisons peuvent avoir plusieurs explications :<br />

- mauvaise adéquation entre système <strong>et</strong> maison (mauvais calculs des besoins) ;<br />

- comportement des utilisateurs (consommation d'eau élevée, ouverture des fenêtres en hiver trop<br />

importante…) ;<br />

- éventuels dysfonctionnements du système…<br />

Figure 1 : Consommation électrique par maison en kWh/m 2 /an – les résultats des maisons équipées de<br />

systèmes compacts sont dans la partie droite du graphe<br />

Proj<strong>et</strong> Suisse – Annexe 28<br />

Dans le cadre de la contribution suisse à l'annexe 28 du programme Pompes à chaleur de l'AIE, l'université de<br />

Bâle <strong>et</strong> l'université de Lucerne ont réalisé des campagnes de mesure sur 3 maisons Minergie, afin de m<strong>et</strong>tre au<br />

point <strong>et</strong> valider une méthode de calcul de performance des systèmes compacts.<br />

Les résultats montrent des fonctionnements inattendus comme le fonctionnement de la pompe à chaleur pour<br />

le chauffage en été <strong>et</strong> une faible consommation d'ECS en été <strong>et</strong> en hiver. En revanche, il est intéressant de<br />

noter que l'appoint électrique pour le chauffage <strong>et</strong> l'ECS n'a pas du tout été utilisé.<br />

Sur un des sites, les besoins de chauffage mesurés sont largement au-dessus des prévisions puisqu'ils s'élèvent<br />

à près de 73 kWh/m²/an. Inversement les besoins en eau chaude sanitaire sont bien plus faibles que ceux<br />

prévus <strong>et</strong> l’indice de chaleur pondéré est le double de la limite supérieure définie par le label MINERGIE-P.<br />

Caractérisations en laboratoire<br />

Il n'existe actuellement pas de norme d'essais de système compact. Le Fraunhofer ISE a caractérisé dans son<br />

laboratoire trois systèmes compacts du marché, en s'appuyant sur la norme EN 255-3 [27]. Les COP évoluent<br />

de 2,4 à 3,45 en mode de production de chauffage <strong>et</strong> d’ECS selon les machines.<br />

Il n'a pas été trouvé d'éléments sur la caractérisation des systèmes compacts au plan de la stabilité au feu.<br />

C234<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Confort thermique<br />

L'ouverture des fenêtres dans les maisons passives est théoriquement inutile puisque l'ensemble des débits<br />

hygiéniques est assuré par le système de ventilation. On peut toutefois difficilement éviter une ouverture<br />

comportementale des fenêtres, purement psychologique. On revient alors dans ce cas à une non maîtrise des<br />

débits de renouvellement d'air <strong>et</strong> aux consommations énergétiques associées. Plusieurs publications du<br />

congrès allemand sur les maisons passives de 2003 ou de 2004 concernent l'ouverture des fenêtres.<br />

Ainsi, la référence [12] concerne 9 maisons passives à Stuttgart. Pendant la saison de chauffe, d’octobre à<br />

avril, au moins une fenêtre est ouverte jusqu’à environ une heures par jour (3h/jour pour une des maisons).<br />

Certains occupants n’ouvrent jamais en hiver ; la plupart ouvrent peu ; la QAI semble donc satisfaisante. En<br />

mi-saison, les ouvertures sont plus longues (1 à 6 h/jour en septembre <strong>et</strong> octobre – 1 à 9 h/jour en mai).<br />

En été, la conception des maisons passives, avec une forte isolation thermique, une forte inertie <strong>et</strong> une forme<br />

adaptée, perm<strong>et</strong> d’éviter les surchauffes.<br />

Confort acoustique<br />

Des informations sur les caractéristiques acoustiques des systèmes compacts figurent dans la plupart des<br />

documentations techniques, mais les valeurs indiquées ne sont la plupart du temps pas directement<br />

comparable. Il est recommandé également dans la plupart des documentations de ne pas placer le système<br />

directement sous ou à côté de chambres à coucher.<br />

Aspects sanitaire <strong>et</strong> environnemental<br />

Au plan sanitaire, l'installation d'un système compact doit respecter certaines exigences :<br />

- prise d'air extérieur protégée des éléments extérieurs, <strong>et</strong> éloignée de tout rej<strong>et</strong> d'air vicié,<br />

- air neuf filtré (au minimum filtre G4 pour protéger l'échangeur),<br />

- le filtre doit être installé de façon étanche mais être facilement démontable pour entr<strong>et</strong>ien,<br />

- si le système est précédé d'un puits canadien, les règles de base sont :<br />

- conduits en PE (polyéthylène) ou PP (polypropylène),<br />

- pente du conduit de l'ordre de 2% pour évacuer les condensats,<br />

- les conduits aérauliques dans le logement doivent être accessibles pour le n<strong>et</strong>toyage,<br />

- l'évacuation des condensats doit être prévue sur les échangeurs.<br />

Risques de dégradation des performances après mise en œuvre<br />

Des dégradations de performance peuvent se produire après mise en œuvre dans le cas notamment d'une<br />

maintenance insuffisante :<br />

- encrassement des filtres, des échangeurs, d'une façon générale des éléments de passage de l'air, ce qui<br />

provoque une augmentation des pertes de charge <strong>et</strong> une modification des points de fonctionnement,<br />

- dysfonctionnement des capteurs utilisés pour la régulation (capteurs de température d'eau, capteurs de<br />

température d'air, capteurs de pression, horloge…)<br />

- mauvaise utilisation par les occupants de la maison : si les occupants imposent une température d'eau chaude<br />

sanitaire trop élevée, l'appoint électrique fonctionnera en permanence, ce qui entraînera une consommation<br />

d'énergie élevée.<br />

Compatibilité entre performances des différents <strong>composants</strong><br />

Aucun antagonisme entre performances n'a été mis à jour.<br />

C235<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


LES COUTS REELS<br />

Coût Initial – Investissement<br />

Une enquête du Fraunhofer ISE auprès des fabricants [28] fournit des éléments de coût : le prix comprend a<br />

priori système + ballon d'ECS, pour un débit de renouvellement d'air de l'ordre de 160 m 3 /h. Il est toutefois<br />

difficile de savoir si ces prix de vente destinés aux marchés actuellement couverts (Allemagne, Suisse,<br />

Autriche) sont des prix réels ou si l'ach<strong>et</strong>eur a une marge de négociation <strong>et</strong> si des remises commerciales sont<br />

systématiquement attribuée. Ces prix varient de 5000 à 15000 euros.<br />

Constructeur Désignation Prix indicatifs<br />

AEREX AEREX BW 125 / 175 / 225 12800 – 15500 € (site intern<strong>et</strong>)<br />

Bau Info center WRG 134 / WRG 334 5200 €<br />

Ces prix de prennent pas en compte les frais d'installation. Presque tous les fabricants proposent une<br />

vérification des calculs thermiques suivant les méthodes de calculs des maisons passives qui est incluse dans<br />

le prix de vente du produit.<br />

Coût Opérationnel - Exploitation – Maintenance<br />

Les coûts opérationnels sont :<br />

- la consommation électrique du système en fonctionnement ;<br />

- la maintenance annuelle si elle est réalisée par un spécialiste ;<br />

- le coût de changement des éléments comme les filtres.<br />

En prenant la consommation électrique annuelle moyenne obtenue lors de l'étude sur site réalisée par le<br />

Fraunhofer ISE, qui est de 16,9 kWh/m² (moyenne obtenue sur 42 maisons passives équipées de système<br />

compact), pour une surface habitable de 100 m², on obtient une consommation annuelle de 1690 kWh, ce qui<br />

représente une facture de 304 euros en Allemagne <strong>et</strong> représenterait une facture de 205 euros en France.<br />

LE VECU DES UTILISATEURS – AVIS DES ACTEURS ET DU PUBLIC<br />

Gestionnaire<br />

Aucune information n'a été trouvée sur ce point.<br />

Mainteneur – Commissionnement<br />

Aucune information n'a été trouvée sur ce point.<br />

Utilisateur final – Occupants<br />

L'Allemand moyen ne sait a priori pas plus que le Français moyen ce qu'est la ventilation <strong>et</strong> à quoi elle sert,<br />

mais les clients, donc les utilisateurs, des systèmes compacts sont un peu plus sensibilisés.<br />

Les systèmes compacts ne sont aujourd'hui installés que dans des maisons individuelles, <strong>et</strong> correspondent<br />

aujourd'hui à un marché de niche qui compte tenu du prix des appareils est plutôt un marché haut de gamme.<br />

Les clients types sont donc des personnes actives dans la projection <strong>et</strong> la conception de leur future maison<br />

(voir §Erreur ! Source du renvoi introuvable.) De nombreuses études traitent du vécu des occupants de<br />

maisons passives, mais aucune n'aborde en particulier les systèmes compacts.<br />

VITESSE DE DIFFUSION DANS LE PAYS<br />

C236<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le Marché – Commercialisation<br />

Les systèmes compacts occupent 30 à 50% du marché des maisons passives en Allemagne. On y compte une<br />

quinzaine de fabricants.<br />

Plusieurs industriels ont commencé à m<strong>et</strong>tre sur le marché leurs appareils courant 2004.<br />

Un certain nombre d'autres produits sont vendus dans des maisons qui ne sont pas des maisons passives, mais<br />

à faible consommation d'énergie : STIEBEL-ELTRON a vendu par exemple près de 2000 unités LWZ 303.<br />

Le Fraunhofer ISE a également lors d'une autre étude de marché interrogé 200 experts du domaine de la<br />

construction sur leurs prévisions du marché du bâtiment dans le futur : approximativement 50% des bâtiments<br />

neufs en 2010 seraient des maisons à faible consommation d'énergie ou des maisons passives. Le marché des<br />

systèmes compacts pourrait alors devenir un marché de masse.<br />

Volonté d'exportation<br />

Les sociétés les plus p<strong>et</strong>ites, ayant un marché localisé sur leur pays ou à la limite sur les autres pays<br />

germaniques, n’ont pas encore de volonté d'exportation des produits. Les sites intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> la documentation<br />

sont en allemand uniquement. Viessman <strong>et</strong> Stiebel-Eltron présentent leur système compact sur leur site<br />

intern<strong>et</strong> français. En revanche, on ne trouve pas d'information ni de lien sur les sites français de Siemens <strong>et</strong> de<br />

Zehnder. Une demi dizaine d'appareils LWZ 303 de la société Stiebel-Eltron sont installés ou en cours<br />

d'installation en France.<br />

C.9.5 REFLEXION CRITIQUE DU CSTB ET DE SES PARTENAIRES SUR LES<br />

QUATRE DIMENSIONS ETUDIEES<br />

POINTS FORTS, POINTS FAIBLES DE L'INNOVATION (METHODE SWOT)<br />

S : Strength - Forces<br />

Ces systèmes<br />

• sont adaptés à la production, distribution <strong>et</strong> émission de faibles puissances <strong>et</strong> de faibles consommations de<br />

chauffage (le besoin principal devenant l’eau chaude sanitaire),<br />

• utilisent de l’énergie électrique au moyen de machines thermodynamiques aux performances pouvant être<br />

élevées. De plus on peut imaginer des pompes à chaleur réversibles assurant le rafraîchissement l’été<br />

notamment lors de la production d’ECS.<br />

Leur raccordement à une production photovoltaïque est possible pour aller vers des bâtiments à énergie<br />

positive<br />

• sont compactes,<br />

o<br />

o<br />

ne demandant que peu d’espace supplémentaire par rapport à une chaudière avec un ballon,<br />

libérant de la place <strong>et</strong> multipliant les possibilités de rangement dans le logement par la<br />

suppression des radiateurs.<br />

• peuvent assurer la ventilation dans des bâtiments traditionnellement non ventilés.<br />

• fonctionnent sans recyclage de l’air, le chauffage de l’air neuf suffisant à réchauffer le logement.<br />

• sont plus rapides à m<strong>et</strong>tre en œuvre sur un chantier que des systèmes qui ne sont pas intégrés.<br />

• répondent à une demande (plutôt faible pour l'instant) <strong>et</strong> sont a priori fiables techniquement. Leur<br />

développement est encadré par le PHI.<br />

C237<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


W : Weakness : Faiblesses<br />

• Le vecteur du chauffage est l’air neuf. L’air neuf assure deux fonctions simultanément : le chauffage <strong>et</strong> le<br />

renouvellement d’air ce qui conduit à un manque de souplesse. Est-il facile de réguler le confort<br />

thermique tout en contrôlant la qualité de l’air intérieur ?<br />

Si le débit d’air dans chaque pièce est fixe, la température de l’air soufflé étant unique pour toutes les<br />

pièces, on ne peut donc pas adapter finement la puissance émise au besoin de chaque pièce. De plus<br />

l’air chaud est soufflé dans les pièces de séjour <strong>et</strong> extrait dans les pièces de service il faut prévoir au<br />

moins un appoint dans la salle de bain. Comment sont gérées les pointes en hiver ?<br />

Il convient donc de vérifier que ce système respecte la réglementation d’hygiène.<br />

• Le système implique certaines contraintes ou difficultés.<br />

Il est complexe <strong>et</strong> bien que fiable sans doute assez difficile à gérer. Son installation fait appel à des<br />

compétences multiples. Il exige des calculs thermiques assez fins. Par ailleurs, il n’existe pas de<br />

méthodes de caractérisation communes.<br />

Sa puissance étant faible, il peut y avoir des difficultés de mise en régime après un arrêt ou un réduit.<br />

Ainsi, l’ouverture des fenêtres peut dégrader momentanément le confort thermique. Il semble alors<br />

nécessaire que les occupants de maisons à très basse consommation soient informés des spécificités de<br />

ces maisons <strong>et</strong> de leurs équipements.<br />

Des exemples montrent que les niveaux de consommation attendue sont parfois dépassés.<br />

Compte tenu de son coût actuel assez élevé, sa diffusion ne se conçoit actuellement qu’avec des aides<br />

financières.<br />

Dans certains pays le chauffage aéraulique des logements est confidentiel <strong>et</strong> ne correspond pas à une<br />

habitude des occupants.<br />

O : Opportunities – Opportunités<br />

• Le développement de ces produits bénéficie d’un contexte favorable, les objectifs de réduction des<br />

émissions de GES pour 2050 devant certainement conduire au développement de maisons à très basse<br />

consommation, voire à énergie positive auquelles sont liés les unités compactes.<br />

• L’expérience à l’étranger est valorisable.<br />

• Les unités compactes peuvent offrir des possibilités de développement industriel. C’est un nouveau<br />

marché pour des industriels déjà installés <strong>et</strong> pour de nouveaux acteurs.<br />

• Les réglementations thermiques se durcissant, elles pourront intégrer les unités compactes.<br />

• L’alimentation par l’électricité est un avantage si les politiques publiques ont comme priorité la lutte<br />

contre les émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre <strong>et</strong> si le parc des centrales électriques privilégie les technologies<br />

nucléaires <strong>et</strong> énergie renouvelable.<br />

• Les systèmes compacts peuvent être considérés comme de la haute technologie pour le bâtiment. C’est<br />

une opportunité pour enrichir les compétences <strong>et</strong> pour attirer des capitaux.<br />

• L’intégration dans un même système des fonctions chauffage, ventilation <strong>et</strong> ECS intéresse des<br />

constructeurs qui cherchent à limiter le nombre d’interlocuteurs, qui souhaitent un correspondant <strong>et</strong> un<br />

responsable unique pour l’installation <strong>et</strong> le réglage de toutes ces prestations.<br />

C238<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


T : Threats – Menaces<br />

• Au plan de la filière :<br />

Les industriels peuvent-ils créer un marché viable ? Actuellement, il faut des aides financières maintenir<br />

des niveaux de prix abordables.<br />

De nouveaux acteurs <strong>innovants</strong> (spin-off, start-up) concurrencent en permanence les fabricants établis en<br />

proposant de nouveaux produits.<br />

La distribution <strong>et</strong> l’installation des systèmes compacts sont impossibles sans le soutien des industriels qui<br />

sont contraints d’investir dans les métiers aval, ce qui peut fragiliser leur santé financière.<br />

Il n’y a pas de métier support au niveau du négoce, du chantier <strong>et</strong> de la maintenance. Que deviennent les<br />

chauffagistes devant le besoin d’un métier nouveau pour installer <strong>et</strong> maintenir ces systèmes ?<br />

L’installation exige en eff<strong>et</strong> des compétences qui n’existent pas en France.<br />

• Il y a des systèmes concurrents, qui pourraient également se révéler efficaces (les systèmes compacts<br />

n’équipent que 40% des maisons passives)<br />

Compte tenu du faible niveau de besoin, le chauffage électrique par convecteur avec un système de<br />

ventilation double flux (par pièce ?) <strong>et</strong> l’ECS solaire (voire le chauffage par cheminée en zone rurale ou<br />

périurbaine) peut être une solution dans les maisons passives, car c’est une solution que l’on rencontre<br />

dans l’habitat traditionnel, que l’on connaît <strong>et</strong> qui pourrait se révéler moins onéreuse.<br />

Les <strong>composants</strong> utilisés dans les systèmes compacts (pompe géothermale, double flux, …) <strong>et</strong> assemblés à<br />

la demande sur le chantier sont aussi des concurrents, le coût du montage pouvant être compensé par des<br />

équipements moins chers qui s’adressent à un marché plus important. De plus ces systèmes moins<br />

intégrés atteignent des performances énergétiques équivalentes <strong>et</strong> ont déjà un réseau support pour la<br />

distribution <strong>et</strong> l’installation.<br />

• Il y a des cas ou les prévisions de consommation sont largement dépassées. Il est nécessaire d’améliorer<br />

notre connaissance de tels systèmes. Les r<strong>et</strong>ours d’expériences très fouillés manquent, tant pour ce qui est<br />

de l’aspect technique que de l’aspect sociologique.<br />

• L’acceptabilité par l’usager à grande échelle reste à démontrer. Jusqu’à présent le marché est un marché<br />

de niche touchant surtout une clientèle aisée, informée <strong>et</strong> motivée.<br />

• Son développement est lié à celui de la maison passive. Cela implique que le système compact ne peut<br />

concerner que le neuf ou la réhabilitation lourde, ce qui en limite le marcher.<br />

• Ces systèmes doivent prendre en compte les exigences réglementaires concernant les fluides frigorigènes.<br />

C239<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C.9.6 CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

LES CHANCES DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

Les unités compactes ayant été conçues pour les maisons passives, leur développement est intimement lié à<br />

celui des maisons à très faible consommation d’énergie <strong>et</strong> des maisons à énergie positive dans le contexte du<br />

protocole de Kyoto.<br />

Les pays industrialisés dont la France doivent réduire leurs émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre d’un<br />

facteur 4 d’ici à 2050. C<strong>et</strong>te réduction concerne tous les secteurs d’activité, notamment le secteur du<br />

bâtiment qui doit m<strong>et</strong>tre en œuvre des solutions innovantes tant dans l’existant que dans le neuf pour<br />

atteindre c<strong>et</strong> objectif.<br />

Les pays germanophones ont mis au point une solution originale avec les systèmes compacts pour le<br />

chauffage, la ventilation <strong>et</strong> la production d’ECS des maisons passives. Toutefois les systèmes compacts<br />

pouvant être utilisés directement en France dans des opérations de démonstrations doivent être adaptés au<br />

contexte Français (métropolitain, DOM…) pour une diffusion plus large :<br />

• Compte tenu du climat des pays germanophones en général, les unités compactes sont surtout destinées au<br />

chauffage <strong>et</strong> à la production d’ECS. Les trois types de climat, continental, méditerranéen <strong>et</strong> océanique,<br />

représentés en France vont conduire à des besoins de chauffage variés voire à des besoins de<br />

refroidissement. Ainsi par exemple, des systèmes avec des pompes à chaleur réversibles perm<strong>et</strong>traient de<br />

produire du froid l’été associé ou non à la production d’ECS.<br />

• D’autres systèmes pourraient concurrencer les unités compactes. On peut citer le chauffage électrique<br />

direct allié à un système de ventilation double flux avec un récupérateur performant <strong>et</strong> une production<br />

d’ECS solaire.<br />

• Les unités compactes sont principalement destinées à la maison individuelle neuve <strong>et</strong> aux cas de<br />

rénovation très lourde. On doit s’interroger sur leur adaptation au traitement individuel des logements<br />

collectifs. Dans le tertiaire les systèmes à air constituent une bonne base de réflexion de par leur analogie<br />

avec les systèmes compacts.<br />

• Les freins au développement des unités compactes en France telles qu’elles sont proposées actuellement<br />

sont réels :<br />

Les unités compactes sont fondées sur la ventilation double flux avec échangeur. En France, dans le<br />

logement la ventilation par extraction mécanique est fortement représentée <strong>et</strong> des systèmes comme la<br />

ventilation hygroréglable sont développés. Il convient donc de comparer ces systèmes tant au plan de<br />

l’efficacité de la ventilation qu’au plan des consommations d’énergie.<br />

L’air neuf est le vecteur de chauffage. Le chauffage aéraulique dans les logements reste confidentiel en<br />

France. Une des raisons pourrait être son inadéquation avec les normes sociales que l’on associe au<br />

confort thermique chez soi : chaleur, réconfort, plaisir, <strong>et</strong>c. En établissant des relations de dépendance<br />

étroite entre chauffage, ventilation <strong>et</strong> production d’eau chaude sanitaire, les systèmes compacts rendent<br />

difficile la compréhension par l’utilisateur des principes de fonctionnement.<br />

Par ailleurs, il semble difficile d’assurer correctement le chauffage <strong>et</strong> la ventilation simultanément. De<br />

plus, la qualité du chauffage aéraulique dépend sensiblement de la qualité de la diffusion de l’air dans les<br />

pièces.<br />

• Le long processus de sensibilisation de certaines populations du nord de l’Europe sur la préservation de<br />

l’environnement commence à porter ses fruits. Ainsi, les particuliers ont changé de comportement <strong>et</strong> sont<br />

prêts à investir plus pour des systèmes plus écologiques qu’ils sont d’ailleurs fiers de montrer. C<strong>et</strong> état<br />

d’esprit ne se r<strong>et</strong>rouve en France que dans les CSP+. Cela implique que les systèmes compacts seront<br />

dans un premier temps limités à un marché de niche positionné haut de gamme. Les premiers clients types<br />

seront plutôt des diplômés sensibles à l’écologie.<br />

• Dans les pays du nord de l’Europe, le coût d’un système de chauffage est différent du nôtre. Les solutions<br />

moins coûteuses à l’investissement comme la chaudière murale ou le chauffage électrique y sont<br />

C240<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


l’exception. Le consommateur français risque donc de solliciter des soutiens financiers pour choisir c<strong>et</strong><br />

équipement.<br />

• Le système compact fait appel à un ensemble de technologies plus ou moins complexes. Des contrats de<br />

maintenance sont indispensables pour garantir les performances dans le temps. Or les habitants de maison<br />

individuelle sont peu habitués à c<strong>et</strong>te démarche <strong>et</strong> ils ne sont pas compétents pour vérifier si le travail<br />

prévu a été bien réalisé. Il faut donc m<strong>et</strong>tre en place une structure d’accompagnement des utilisateurs <strong>et</strong><br />

encadrer la filière maintenance.<br />

• Il convient également d’analyser la place du chauffage électrique.<br />

• Le modèle économique français de la production d’électricité est spécifique avec une part prépondérante<br />

du nucléaire. Sera-t-il adapté aux maisons à très faible consommations d’énergie, dans lesquelles on<br />

rencontre les systèmes compacts, ayant un profil de consommation différent, c’est-à-dire une<br />

consommation moyenne plus faible mais des pointes maintenues à des niveaux élevées ?<br />

• L’ouverture des fenêtres est très pénalisante en terme de confort thermique. Qu’elle va être l’attitude de<br />

l’utilisateur par rapport à c<strong>et</strong>te contrainte, notamment dans des pièces comme la cuisine ? La fenêtre<br />

répond également à des besoins plus ou moins conscients tels que la relation à l’extérieur <strong>et</strong> l’accès à l’air<br />

libre. Mais ce point concerne plus la maison passive que le système compact.<br />

COMPATIBILITE AVEC LE CADRE REGLEMENTAIRE ET NORMATIF FRANÇAIS<br />

Le chauffage aéraulique par l’air neuf, tel que réalisé par les unités compactes, doit faire l’obj<strong>et</strong> d’évolution<br />

pour respecter la réglementation, en eff<strong>et</strong> :<br />

- la réglementation relative à l’aération des logements impose d’une part des entrées d’air dans les pièces<br />

principales <strong>et</strong> des sorties dans les pièces de service <strong>et</strong> d’autre part des débits d’air à extraire,<br />

- la réglementation thermique impose notamment qu’une installation de chauffage, hors base pour les<br />

systèmes mixtes, doit comporter par local desservi un ou plusieurs dispositifs d’arrêt manuel <strong>et</strong> de réglage<br />

automatique en fonction de la température intérieure du local.<br />

QUELLE DYNAMIQUE D'ACTEURS NÉCESSAIRE<br />

L’expérience étrangère montre que le développement des unités compactes est lié principalement à celui des<br />

maisons individuelles neuves à très faible consommation d’énergie. En fait les engagement pris en matière de<br />

réduction des émissions de GES impliquent de généraliser les bâtiments à très faible consommation dans le<br />

neuf <strong>et</strong> la réhabilitation tant pour le résidentiel que le tertiaire.<br />

Il est alors nécessaire d’établir une typologie du parc immobilier français montrant l’importance <strong>et</strong> les<br />

spécificités de chacun des secteurs afin de définir des solutions adaptées.<br />

On conçoit trois étapes de développement en France :<br />

- des groupes d’acteurs complémentaires constitués au moins d’un centre de recherche, d’un maître d’ouvrage<br />

<strong>et</strong> d’un industriel m<strong>et</strong>tent au point des produits à partir de ce qui existe <strong>et</strong> les installent dans des opérations<br />

de démonstration.<br />

- l’expérience acquise perm<strong>et</strong> d’une part la sélection des meilleures solutions <strong>et</strong> la définition de labels pour<br />

l’enveloppe <strong>et</strong> le système <strong>et</strong> d’autre part la diffusion plus large des unités compactes en même temps que les<br />

bâtiments.<br />

- passage à la pratique courante.<br />

L’expérience à l’étranger concernant surtout la maison neuve il semble judicieux de d’aborder ce secteur en<br />

premier. L’expérience propre acquise perm<strong>et</strong>tra alors de traiter les autres secteurs <strong>et</strong> notamment l’existant qui<br />

demande des solutions spécifiques développées selon le niveau de performance visé.<br />

C241<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Ce développement doit être soutenu par un programme de recherche ambitieux :<br />

- développement des <strong>composants</strong> des enveloppes <strong>et</strong> des systèmes,<br />

- développement de solutions globales cohérentes par secteur,<br />

- développement d’outils de calcul,<br />

- développement d’outils de formation, d’information des futurs occupants,<br />

- étude de terrain pour connaître le comportement réel des équipements <strong>et</strong> la réaction des occupants <strong>et</strong> ainsi<br />

faire un r<strong>et</strong>our vers les étapes de développement. Il s’agit notamment d’expliquer les dépassements de<br />

consommation qui pourraient apparaître.<br />

Il convient également de m<strong>et</strong>tre en œuvre des aides financières pour passer à un marché autonome. La<br />

réflexion pourrait aussi porter sur l’intérêt d’un système de garanties de résultat.<br />

Il faut également favoriser le développement des métiers support à c<strong>et</strong>te technologie. Les installateurs français<br />

restent attachés à leur activité d’assembleur sur chantier. Ils risquent donc d’être réticents à installer des<br />

systèmes intégrés qui sont de nature à favoriser le transfert d’une partie de leur marge vers les industriels.<br />

Les industriels constituent le relais essentiel au développement des systèmes compacts. Un des moteurs<br />

essentiels de leur motivation est l’intégration à un réseau disposant d’une image forte type Passiv Haus ou<br />

Minergie.<br />

Les constructeurs de maisons individuelles apparaissent aussi comme un relais puissant car les systèmes<br />

intégrés peuvent être une piste pour réduire le délai des chantiers.<br />

DISPONIBILITE EN FRANCE DES TECHNIQUES CONCERNEES ET DES COMPETENCES DE<br />

POSE.<br />

Plusieurs industriels de la ventilation disposent du savoir faire pour m<strong>et</strong>tre au point des unités compacts <strong>et</strong> y<br />

apporter les adaptations au contexte français. Une société développe un système double flux avec récupération<br />

par pompe à chaleur réversible (refroidissement possible de l’air neuf soufflé). Il convient de noter qu’en<br />

France les industriels de la ventilation sont souvent à l’origine d’innovations technologiques.<br />

Bien que le savoir faire, les techniques de pose <strong>et</strong> l'outillage nécessaire ne diffèrent pas de ceux liés aux<br />

<strong>composants</strong> élémentaires d'un système compact <strong>et</strong> même si certains éléments sont particulièrement techniques<br />

ou d'enjeu sanitaire important, la difficulté de mise en œuvre vient surtout de la multiplicité des compétences à<br />

rassembler. A tel point que pour l'instant certains fabricants allemands réalisent eux-mêmes l'installation de<br />

leurs produits.<br />

En France, les PAC <strong>et</strong> l’ECS sont installées par les plombiers ou les électriciens <strong>et</strong> il n’y a pas de<br />

professionnels de la pose de la ventilation : l’électricien par exemple pose le groupe d’extraction <strong>et</strong> le<br />

menuisier les entrées d’air.<br />

Des améliorations de compétences sont donc nécessaires, à la fois pour l’ingénierie, pour l’installation <strong>et</strong> pour<br />

la maintenance. Cependant considérer une seule personne rassemblant toute les compétences requises semble<br />

illusoire. La pose pourrait être assurée sous la responsabilité d’une personne maîtrisant au moins un des<br />

champs de compétence <strong>et</strong> connaissant bien les produits, aidée pour les autres champs.<br />

La formation des installateurs par les industriels est donc très importante.<br />

QUELS TYPES D'INCITATIONS ENVISAGER<br />

C242<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Réglementation Technique<br />

Le durcissement de la réglementation thermique prévu à intervalles de cinq ans ainsi que la mise en place de<br />

labels (HPE, THPE, basse consommation <strong>et</strong> leurs versions solaires) conduiront immanquablement au<br />

développement des maisons à très faible consommation d’énergie.<br />

Fiscalité, Financement, Soutien des Collectivités locales<br />

Un point de blocage est le coût des solutions.<br />

En Allemagne, en Suisse <strong>et</strong> en Autriche au niveau fédéral comme au niveau régional des programmes d’aide à<br />

la construction de maisons passives sont mis en œuvre. Ces aides sont des aides directes ou des prêts à taux<br />

avantageux par rapport au marché <strong>et</strong> avec des facilités de remboursement. L’attribution des aides dépend de<br />

différents critères qui peuvent être un indice de consommation comme en Autriche ou le respect des exigences<br />

du standard Minergie en Suisse. Les aides peuvent être gérées par des banques.<br />

Il convient de noter que les aides sont destinées à la construction de maisons passives ou à très faible<br />

consommation d’énergie, il ne semble pas y avoir d’aides ciblées sur les unités compactes.<br />

On constate qu’il faut non seulement m<strong>et</strong>tre en œuvre des montages financiers, avec l’implication du secteur<br />

bancaire, destinés à financer tout ou partie du surcoût de construction <strong>et</strong> des mécanismes de crédit d’impôt,<br />

mais aussi définir la performance à atteindre pour justifier le financement <strong>et</strong> un contrôle a posteriori.<br />

Initiatives Privées<br />

Plusieurs initiatives se développent en France :<br />

• des maisons neuves à faible consommation d’énergie <strong>et</strong> de réhabilitation performantes.<br />

• de la part de l’Ademe, des régions, de certaines banques notamment pour l’aide au financement<br />

d’équipements <strong>et</strong> de travaux en faveur des énergies renouvelables. Citons l’association Effinergie,<br />

rassemblant des collectivités locales <strong>et</strong> des professionnels du bâtiment, ayant pour but de promouvoir les<br />

constructions à basse consommation d’énergie <strong>et</strong> de développer en France un référentiel de performance<br />

énergétique des bâtiments neufs <strong>et</strong> existants.<br />

Bien que ne concernant pas les systèmes compacts, elles constituent une opportunité pour la première des trois<br />

étapes proposées pour le développement des systèmes compact. En eff<strong>et</strong> ces initiatives, vont dans le sens de<br />

l’amélioration énergétique des bâtiments vers le développement des bâtiments à très faible consommation<br />

d’énergie dont dépend le sort des unités compactes.<br />

Ces initiatives, qui montrent qu’il n’y a aucune fatalité <strong>et</strong> que les participants à l’acte de construire se<br />

sensibilisent, doivent être étudiées en détail pour capitaliser leur expérience <strong>et</strong> fédérées pour se développer.<br />

C243<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


REFERENCES<br />

[1] Site intern<strong>et</strong> de la DGEMP (Direction Générale de l'Energie <strong>et</strong> des Matières Premières) :<br />

http://www.industrie.gouv.fr/energie/sommaire.htm<br />

[2] BÜHRING Andreas - Wärmepumpen-Kompaktgeräte zur Lüftung, Warmwasserbereitung und<br />

Heizung im Passivhaus - 2. Passivhaustagung, 1998<br />

[3] DURIER F., LE VAGUERESE P. - Appareils multifonctions pour ventilation, chauffage <strong>et</strong> eau<br />

chaude sanitaire : les produits disponibles sur le marché allemand – NTV CETIAT 2003/042, mai 2003<br />

[4] Systèmes de chauffage <strong>et</strong> de ventilation <strong>innovants</strong>, journée technique CETIAT, 6 septembre 2005<br />

[5] Site intern<strong>et</strong> de l'Institut des maisons passives "Passivhaus Institut" : http://www.passiv.de/<br />

[6] Site intern<strong>et</strong> de l'association d'information sur les maisons passives "IG Passivhaus" : http://www.igpassivhaus.de/<br />

[7] Site intern<strong>et</strong> du Fraunhofer Institut Solare Energiesystem : www.ise.fhg.de<br />

[8] Site intern<strong>et</strong> de l'Ecole supérieure des deux Bâle : http://www.fhbb.ch/index.php<br />

[9] Site intern<strong>et</strong> de l'Ecole supérieure Technique <strong>et</strong> d'Architecture de Lucerne www.hta.fhz.ch<br />

[10] Site intern<strong>et</strong> de l'institut de recherche EMPA (Sciences <strong>et</strong> Technologie des Matériaux) :<br />

www.empa.ch<br />

[11] Site intern<strong>et</strong> du Groupement Promotionnel Suisse pour les pompes à chaleur GSP : www.pac.ch<br />

[12] Johann Reiss – Ergebnisse des Forschungsvorhabens « Messtechnische Validierung des Energiekonzeptes<br />

einer grosstechnisch umges<strong>et</strong>zten Passivhausentwicklung in Stuttgart-Feuerbach » - 7.<br />

Internationale Passivhaustagung – 21-22/02/2003 – Hambourg – pp 53-63<br />

[13] Marc Grossklos, Tobias Loga – Fensteröffnung in Passivhäusern – 7. Internationale<br />

Passivhaustagung – 21-22/02/2003 – Hambourg – pp 201-208<br />

[14] Oliver Kah – Kontinuierliche Luftwechseluntersuchungen in bewohnten passivhäusern –<br />

abschliessende Ergebnisse – 8. Internationale Passivhaustagung – 16-17/04/2004 – Krems – pp 293 – 305<br />

[15] Hartmut Hübner, Andreas Hermelink – Sozialer Mi<strong>et</strong>wohnungsbau gemäss Passivhausstandard.<br />

Praktische Erfahrungen und Gestaltungshinweise - 7. Internationale Passivhaustagung – 21-22/02/2003 –<br />

Hambourg – pp 345-352<br />

[16] Site intern<strong>et</strong> du proj<strong>et</strong> européen ENPER – TEBUC : http://www.enper.org/<br />

[17] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B.1, Energy Performance of Buildings : Calculation<br />

Procedures Used in European Countries – 01/09/2004<br />

[18] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B2 : Energy Performance of Buildings : Assessment of<br />

Innovative Technologies – 01/09/2004<br />

[19] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B3: Energy Performance of Buildings : Legal Context and<br />

Practical Implementation of an Energy Performance Legislation – 01/09/2004<br />

C244<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


[20] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC – Task B5: Energy Performance of Buildings : Impact of an EP<br />

Regulation on the Building and Technology Mark<strong>et</strong> – 01/09/2004<br />

[21] Proj<strong>et</strong> européen ENPER-TEBUC –– 01/09/2004<br />

[22] Site intern<strong>et</strong> sur la réglementation thermique allemande : http://www.enev-online.de/<br />

[23] Site intern<strong>et</strong> de la Banque KfW : www.kfw-foerderbank.de<br />

[24] EN 832 Août 1999 - Performance thermique des bâtiments - Calcul des besoins d'énergie pour le<br />

chauffage - Bâtiments résidentiels<br />

[25] BÜHRING Andreas – Development and measurements of compact heating and ventilation devices<br />

with integrated exhaust air heat pump for high performance houses – 8 th International Energy Agency Heat<br />

Pump Conference, Las Vegas, Juin 2005<br />

[26] AFJEI T., WEMHÖNER C., DOTT R., HUBER H., KELLER P. – A generic calculation scheme to<br />

estimate seasonal performance of combined systems and experimental results – IEA HPP Annex 28<br />

Workshop Las Vegas, 30/05/2005<br />

[27] EN 255-3 Octobre 1997 "Climatiseurs, groupes refroidisseurs de liquide <strong>et</strong> pompes à chaleur avec<br />

compresseur entraîné par moteur électrique. Mode chauffage - Partie 3 : essais <strong>et</strong> exigences de marquage pour<br />

les appareils pour eau chaude sanitaire."<br />

[28] BÜHRING Andreas - Aktueller Stand der Weiterentwicklung von Lüftungs-Kompaktgeräten - 9.<br />

Internationale Passivhaustagung – 29-30/04/2005 – Ludwigshafen – p.139 - 144<br />

[29] BÜHRING A., BICHLER C., JÄSCHKE M., WAPLER J., MIARA M., SCHOSSOW M. GUTER<br />

W. - Lüftungs-Kompaktgeräte: Marktüberblick und Stand der Weiterentwicklung - 9. Internationale<br />

Passivhaustagung – 29-30/04/2005 – Ludwigshafen<br />

[30] Energie – Statistiques mensuelles – Commission Européenne – Environnement <strong>et</strong> Energie, mars<br />

2006 – 177 pages<br />

[31] Energie <strong>et</strong> Matières premières, Prix du gaz <strong>et</strong> de l'électricité en Europe au 1 er juill<strong>et</strong> 2005 – DGEMP,<br />

Observatoire de l'Economie de l'Energie <strong>et</strong> des Matières Premières, Observatoire de l'Energie, Février 2006<br />

[32] Site du Surveillant des prix de l'électricité suisse : http://prix-electricite.monsieur-prix.ch/web/f/<br />

[33] Site de EUROSTAT : http://epp.eurostat.cec.eu.int<br />

[34] Site intern<strong>et</strong> de l'association MINERGIE : www.minergie.ch<br />

C245<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C10 – MICRO CO-GÉNÉRATION<br />

Auteurs : Ahmad Husaunndee <strong>et</strong> Orlando Catarina<br />

(orlando.catarina@cstb.fr)<br />

Experts : François Bourmaud, Rémi Daccord<br />

C246<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1. INTRODUCTION<br />

La synthèse ci-dessous est issue d’un rapport de Cédric Beaumont du COSTIC. Quelques élémens<br />

sont également tirés d’une étude de la société Amoès.<br />

• ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUES D’ACTEURS<br />

1.1 DEGRES DE DEVELOPPEMENT ACTUEL<br />

Aujourd’hui, seuls 5 micro-cogénérateurs peuvent être considérés comme étant entrés en phase de<br />

commercialisation <strong>et</strong> ont obtenu un volume de ventes significatif : Senertec, Ecopower, Honda, Yanmar<br />

<strong>et</strong> Whispergen.<br />

En 2005, environ 16 000 modules de micro-cogénération de puissance inférieure à 5kWe auraient été<br />

vendus à travers le monde, représentant une puissance installée de 31MWe. Sur ce total, 75% est<br />

constitué par le marché Japonais (principalement les modules de Honda <strong>et</strong> Yanmar) <strong>et</strong> 20% par le<br />

marché Allemand (principalement les modules de Senertec <strong>et</strong> Ecopower). Cela veut dire que le marché<br />

de la micro-cogénération est aujourd’hui occupé à près de 95% par des moteurs à combustion<br />

interne.<br />

Néanmoins de nombreux produits pourraient apparaître sur le marché d’ici 1 à 3 ans. C’est<br />

notamment le cas de presque tous les modules à combustion externe. Beaucoup d’entre eux sont<br />

aujourd’hui testés dans des campagnes de mesure à grande échelle sur sites réels.<br />

Les piles à combustibles, quant à elles, ne devraient pas être disponibles avant 2010, sauf peutêtre<br />

au Japon où déjà 500 unités ont été installées en maison individuelle. Cependant, ces prévisions<br />

doivent être considérées avec prudence car les mises sur le marché sont régulièrement repoussées<br />

par les différents constructeurs.<br />

Micro-cogénérateurs à moteur à combustion interne<br />

des constructeurs Senertec, Ecopower <strong>et</strong> Honda<br />

1.2 CONTEXTE NATIONAL ET LOCAL :<br />

1.2.1 L’Europe<br />

L’Union Européenne, dans une résolution datant de 1997, a affiché son ambition de voir en 2010 la<br />

cogénération représenter 18% de l’électricité produite. La Commission européenne a de plus adopté,<br />

en Février 2004, une directive visant la promotion de la cogénération (Directive 2004/8/CEE). C<strong>et</strong>te<br />

volonté de promotion de la cogénération se traduit notamment par des fonds attribués à des<br />

programmes de recherche. L’association Cogen Europe est impliquée dans un certain nombre de ces<br />

proj<strong>et</strong>s dont certains traitant spécifiquement de la micro-cogénération (les proj<strong>et</strong>s FutureCogen,<br />

MicroMap, Cogen Challenge,…).<br />

C247<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Mais, le degré de développement de la micro-cogénération est aujourd’hui globalement faible <strong>et</strong><br />

contrasté selon les pays.<br />

1.2.2 L’Allemagne<br />

Plus gros consommateur d’énergie en Europe en général <strong>et</strong> d’électricité en particulier, la production<br />

électrique de l’Allemagne repose principalement sur des centrales thermiques. C<strong>et</strong>te structure du parc<br />

aboutit à une électricité dont le contenu CO 2 est très élevé (641 g CO2 /kWh é ) <strong>et</strong> presque deux fois plus<br />

important que la moyenne européenne. De plus, le gouvernement Allemand a décidé de ne pas<br />

renouveler son parc de centrales nucléaires.<br />

L’autre particularité de l’Allemagne est son fédéralisme. Les acteurs régionaux voire locaux jouent<br />

donc un rôle très important, notamment dans le domaine de l’énergie. Ainsi, dans le land de Hessen<br />

(Frankfort), les proj<strong>et</strong>s de cogénération de faible puissance (


Dans un marché de l’énergie complètement ouvert à la concurrence, les distributeurs d’énergie<br />

jouent également un rôle important. Ainsi, le module aujourd’hui le plus installé en Grande-Br<strong>et</strong>agne<br />

est le micro-cogénérateur à moteur Stirling Whispergen. C<strong>et</strong> équipement est commercialisé par<br />

Powergen (branche résidentiel de E-on UK, elle-même filiale du distributeur d’énergie allemand E-on).<br />

British gas est l’autre opérateur énergétique d’importance à travailler sur la micro-cogénération<br />

puisque Microgen qui développe un module de 1 kWe à moteur Stirling en est une filiale.<br />

Les modules à moteur à combustion interne de Senertec (via Baxi technologies UK) <strong>et</strong> Ecopower sont<br />

également distribués. Enfin, Disenco <strong>et</strong> Baxi micropower sont deux autres acteurs anglais dont les<br />

produits (moteur à combustion externe) sont proches d’être commercialisés.<br />

1.2.4 La Hollande<br />

Le gaz est très utilisé en Hollande que ce soit pour la production électrique (62% de l’électricité<br />

produite) ou pour le chauffage des bâtiments. Par ailleurs, la Hollande est en r<strong>et</strong>ard par rapport à ses<br />

engagements de réduction d’émission de GES.<br />

Si la micro-cogénération n’est pas encore très développée dans ce pays, le contexte <strong>et</strong> le<br />

potentiel semblent favorables. Mais aucune mesure d’incitation n’a à ce jour été prise. Pour n’avoir pas<br />

pris en compte l’existence <strong>et</strong> la spécificité de la micro-cogénération, des mesures réglementaires<br />

récentes, conçues pour la cogénération, doivent s’appliquer à la micro-cogénération alors qu’elles sont<br />

parfois inadaptées à c<strong>et</strong>te gamme de produit. L’ouverture prochaine des marchés de l’énergie <strong>et</strong> les<br />

travaux de concertation entre associations de promotion <strong>et</strong> pouvoirs publics pourraient perm<strong>et</strong>tre de<br />

lever ces barrières.<br />

Les distributeurs d’énergie sont très présents sur ces activités que ce soit GasUnie (par des<br />

participations aux suivis sur sites sur des modules Whispergen <strong>et</strong> des PàC Vaillant <strong>et</strong> également par<br />

des collaborations avec Microgen) ou Eneco (qui participe également aux suivis sur les piles Vaillant <strong>et</strong><br />

qui est actionnaire de ENATEC, entreprise qui développe un module à moteur Stirling).<br />

1.2.5 Hors Europe<br />

Le Japon est le plus grand marché au monde en matière de micro-cogénération. Les produits à<br />

moteur à combustion interne y sont déjà largement diffusés <strong>et</strong> de nombreux acteurs travaillent sur la<br />

pile à combustible.<br />

Le contexte japonais est particulièrement favorable :<br />

• Electricité d’origine fossile (60% de l’électricité produite),<br />

• Sous-capacité de production électrique par rapport aux pics de consommation,<br />

• Forte dépendance énergétique,<br />

• Coût de l’électricité élevé (le Japon est le pays de l’OCDE où l’électricité est la plus chère),<br />

• Le marché du gaz est organisé autour de distributeurs régionaux (Osaka gas, Tokyo gas,…)<br />

mais est ouvert depuis 1995 (concurrence possible entre ces acteurs régionaux).<br />

Ces différents éléments expliquent que les pouvoirs publics d’une part <strong>et</strong> les fournisseurs d’énergie<br />

d’autre part encouragent les technologies qui limitent le recours à l’électricité. C’est le cas de la microcogénération<br />

mais aussi de la climatisation au gaz (climatiseur à moteur thermique <strong>et</strong> machine à<br />

absorption). Par exemple, le module de Honda, Ecowill, coûte 730 000 JPY (environ 5000 €) <strong>et</strong> une<br />

subvention de 213 000 JPY (environ 1500 €, soit près de 30%) est attribuée.<br />

Plusieurs constructeurs sont actifs en Amérique du Nord. Marathon prévoit de commercialiser le<br />

module Ecopower (MCI), Climate energy distribue le produit de Honda <strong>et</strong> la recherche est active<br />

C249<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


concernant les piles à combustibles (les américains PlugPower <strong>et</strong> Nuvera, le canadien Ballard,…).<br />

Mais plusieurs facteurs sont défavorables à la cogénération : l’électricité est peu chère, le chauffage à<br />

air chaud est très développé <strong>et</strong> les distributeurs d’énergie semblent marquer une résistance au<br />

développement de c<strong>et</strong>te technique. Vectorcogen qui commercialisait un module avec un moteur<br />

Yamaha de 5 kWe a ainsi dû récemment déposer le bilan.<br />

Micro-cogénérateurs moteur stirling des constructeurs Solo, Whispergen <strong>et</strong> Microgen<br />

C250<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2. ETAPE 2 : CONTENU DE L'INNOVATION<br />

2.1 DESCRIPTION DE LA TECHNOLOGIE :<br />

2.1.1 Les concepts du système<br />

La cogénération (CHP, « Combined Heat and Power ») est la production simultanée d’une énergie<br />

mécanique (le plus souvent transformée ensuite en électricité) <strong>et</strong> d’une énergie thermique à partir<br />

d’une source unique d’énergie primaire. La cogénération perm<strong>et</strong> une économie sur la consommation<br />

d’énergie primaire par rapport à une fourniture énergétique équivalente à partir de procédés dissociés.<br />

La Directive européenne 2004/8/CE concernant la promotion de la cogénération a fixé à 50 kWe le<br />

seuil en dessous duquel on parle de micro-cogénération. En France, étant données les plages<br />

d’abonnement EDF <strong>et</strong> les contrats de raccordement, le seuil de la micro-cogénération est fixé à 36<br />

kWe. Enfin, le proj<strong>et</strong> de norme Pr NF EN 50438 sur les «Prescriptions pour le raccordement de<br />

microgénérateurs en parallèle avec les réseaux publics de distribution basse-tension» concerne les<br />

équipements dont la production électrique est inférieure à 16 A par phase (soit environ 10 kWe pour<br />

une production en tri-phasé). C’est ce dernier seuil de 10 kWe qui est r<strong>et</strong>enu pour c<strong>et</strong>te étude.<br />

Les gros cogénérateurs sont avant tout conçus pour produire de l’électricité. Ils seront dimensionnés<br />

pour fonctionner à pleine charge durant une certaine période de l’année. La chaleur alors produite doit<br />

correspondre à un niveau de base du besoin thermique d’un ou plusieurs bâtiments ou être valorisée<br />

sur un réseau de chaleur. Le contrat de cogénération comprendra le plus souvent des exigences<br />

concernant la fourniture d’électricité (disponibilité, puissance,…). Ces installations sont gérées dans un<br />

contexte industriel.<br />

A l’inverse, les micro-cogénarateurs de plus faible puissance (1 à 10 kWe) sont utilisés pour couvrir<br />

(en partie ou en totalité) les besoins thermiques d’un unique bâtiment. Ils peuvent donc être vus<br />

comme « des chaudières qui produisent de l’électricité ». La quantité d’électricité produite n’est<br />

alors qu’une conséquence du fonctionnement de l’équipement pour couvrir ces besoins (chauffage +<br />

eau chaude sanitaire). L’électricité produite est d’abord auto-consommée au niveau du bâtiment<br />

desservi <strong>et</strong> seul le surplus est exporté sur le réseau de distribution électrique. Selon leur puissance,<br />

ces équipements peuvent être utilisés pour couvrir les besoins d’une maison individuelle, de logements<br />

collectifs ou de bâtiments tertiaires de faible taille (hôtels, bâtiments de santé, bâtiments scolaires,…).<br />

L’exploitation de ces installations devra pouvoir être confiée à des entreprises assurant aujourd’hui<br />

l’exploitation des installations de chauffage traditionnelles (artisans chauffagistes ou entreprises de<br />

génie climatique,…).<br />

De plus, la problématique de développement, les marchés potentiels, le jeu des acteurs <strong>et</strong> les règles<br />

de raccordement au réseau sont très différents entre ces deux familles de produits.<br />

2.1.2 Technologies employées <strong>et</strong> principes de fonctionnement<br />

Les technologies pouvant être mises en œuvre afin de produire l’énergie mécanique (ou directement<br />

l’électricité) dans un micro-cogénérateur peuvent être diverses. On distinguera principalement :<br />

• Les moteurs à combustion interne<br />

• Les moteurs à combustion externe<br />

• Les piles à combustibles<br />

Quelle que soit la technologie, la fourniture thermique sera liée aux besoins de refroidissement du<br />

cycle thermodynamique.<br />

Les moteurs à combustion interne<br />

C251<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le principe de fonctionnement des moteurs à combustion interne (MCI) utilisés dans certains microcogénérateurs<br />

est le même que les moteurs à explosion de nos voitures à essence.<br />

La technologie de ces moteurs est donc connue <strong>et</strong> maîtrisée de longue date. La production à grande<br />

échelle, notamment pour l’industrie automobile, perm<strong>et</strong> à ce type de moteurs de pouvoir être fabriqué<br />

pour un coût faible.<br />

Les moteurs à combustion externe<br />

Contrairement aux moteurs précédents, dans les moteurs à combustion externe, le combustible ne sert<br />

qu’à fournir de l’énergie thermique à un fluide de travail, utilisé en cycle fermé. Pour des applications<br />

en micro-cogénération, on trouve essentiellement deux grandes familles de moteurs à combustion<br />

externe : les moteurs à cycle de Stirling (appelés plus simplement « moteurs Stirling ») <strong>et</strong> les moteurs à<br />

cycle de Rankine (le cycle de Rankine est le cycle thermodynamique des turbines à vapeur, donc celui<br />

des centrales électriques thermiques ou nucléaires).<br />

Dans les moteurs Stirling, le fluide de travail peut être de l’hélium ou de l’azote sous forte pression.<br />

Dans les moteurs à cycle Rankine, c’est l’eau qui est usuellement le fluide de travail (dans les grosses<br />

installations <strong>et</strong> dans les micro-cogénérateurs), bien que des micro-cogénérateurs ont également été<br />

développés pour utiliser des fluides organiques de masse moléculaire élevée («Organic Rankine<br />

Cycle »).<br />

La pile à combustible<br />

Contrairement aux technologies précédentes, la production d’électricité dans une pile à combustible ne<br />

repose pas sur une production d’énergie mécanique pour entraîner un alternateur mais sur une<br />

réaction électro-chimique qui peut être présentée de manière simple comme étant la réaction inverse<br />

de l’électrolyse de l’eau : H 2 + ½ O 2 → H 2 O<br />

Il existe différents types de piles à combustible. Cependant, les piles de type PEMFC (Proton<br />

Exchange Membrane Fuel Cell) <strong>et</strong> SOFC (Solid Oxide Fuel Cell) semblent les plus adaptées pour des<br />

applications en micro-cogénération.<br />

Autres technologies<br />

D’autres technologies sont envisageables pour produire de l’électricité mais n’ont pas été r<strong>et</strong>enues<br />

dans le champ de c<strong>et</strong>te étude soit parce que le procédé fait encore l’obj<strong>et</strong> de recherches<br />

fondamentales (structures thermo-électriques) soit parce qu’il n’existe pas de produit dans la gamme<br />

de puissance r<strong>et</strong>enue (cas des turbines à gaz dont le plus p<strong>et</strong>it modèle actuellement sur le marché à<br />

une puissance de 30 kWe).<br />

2.1.3 Comparaison entre les différentes technologies<br />

Les familles de produits présentées précédemment se différencient sur des critères tels que :<br />

• le ratio puissance électrique / puissance thermique,<br />

• la gamme de puissance électrique,<br />

• le niveau sonore,<br />

• les contraintes de maintenance,<br />

• la flexibilité de la nature du combustible,<br />

• le coût,<br />

C252<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• le degré de maturité.<br />

Du fait que la combustion soit externe, les moteurs Stirling <strong>et</strong> à cycle de Rankine présentent les<br />

avantages suivants par rapport aux moteurs à combustion interne :<br />

• grande souplesse <strong>et</strong> nombreuses possibilités dans le choix du combustible,<br />

• faible niveau sonore,<br />

• besoins de maintenance réduits,<br />

• niveaux d’émissions de polluants plus bas (meilleure maîtrise de la combustion).<br />

Ces moteurs ont, par contre, des rendements électriques plus faibles que les moteurs à combustion<br />

interne <strong>et</strong> que les piles à combustible (respectivement de l’ordre de 10%, 25% <strong>et</strong> 30/40%). Précisons<br />

de plus que les moteurs à cycle de Rankine travaillent à des pressions plus faibles <strong>et</strong> présentent une<br />

inertie plus faible que les moteurs Stirling.<br />

Les piles à combustible, quant à elles, constituent la technologie de micro-cogénérateurs qui présente<br />

le potentiel le plus important en terme de rendement électrique. La conséquence est que la puissance<br />

thermique est faible. Un brûleur d’appoint se trouvera toujours associé à la pile. Elles sont silencieuses<br />

mais nécessitent aujourd’hui des opérations de maintenance fréquentes. Elles restent assez largement<br />

la technologie la plus chère des micro-cogénérateurs, notamment du fait des métaux nobles employés<br />

pour la catalyse (platine). Des piles à combustible sont développées pour des applications très<br />

diverses <strong>et</strong> dans une très grande plage de puissance. Hormis le cas du Japon où déjà 500 unités ont<br />

été installées en maison individuelle, les produits les plus avancés semblent être ceux de Vaillant,<br />

Hexis qui ensemble cumulent plusieurs dizaines d’unités en essai sur sites réels. Mais, pour la plupart<br />

des produits, des efforts de R&D doivent être encore menés pour améliorer la fiabilité <strong>et</strong> la durée de vie<br />

(problème du réformage), diminuer le coût <strong>et</strong> diminuer l’encombrement.<br />

2.2 HORIZON TEMPOREL : ETAT DE L’OFFRE<br />

La très grande majorité des micro-cogénérateurs ont été développés pour utiliser le gaz naturel comme<br />

combustible.<br />

Si le ratio [Puissance électrique/Puissance thermique] varie fortement d’une famille (voire d’un produit)<br />

à l’autre, le rendement global sur PCS ([P th +P élec ]/P gaz ) est, quant à lui, le plus souvent compris entre 80<br />

<strong>et</strong> 90%. Cela revient à dire que les produits qui auront les meilleurs rendements électriques produiront<br />

moins de chaleur.<br />

C253<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Technologie Constructeur Origine P élec (kWe) P th (kW) η élec (PCS) η th (PCS)<br />

Combustion<br />

interne<br />

Moteur<br />

Stirling au<br />

gaz<br />

Moteur à<br />

cycle de<br />

Rankine<br />

Moteur<br />

Stirling à<br />

Biomasse<br />

Pile à<br />

combustible<br />

Senertec Allemagne 5,5 12,5 24% 55%<br />

Ecopower Suisse 4,7 12,5 22% 59%<br />

Honda Japon 1,0 3,0 18% 59%<br />

Yanmar Japon - - - -<br />

Solo Allemagne 7,5 22,0 22% 64%<br />

Disenco Angl<strong>et</strong>erre 3,0 9,0 (→18) 23% 60%<br />

Whispergen N lle -Zélande 1,2 8,0 11% 73%<br />

Enatec Pays Bas 1,0 6,0 (→24) - -<br />

Microgen Angl<strong>et</strong>erre 1,1<br />

Baxi<br />

Micropower<br />

- (→15 ou<br />

36)<br />

- -<br />

Angl<strong>et</strong>erre 1,0 10,0 - -<br />

Cogen Micro Australie 2,5 11,0 - -<br />

Climate<br />

Energy<br />

USA 3,0 30,0 - -<br />

Enginion Allemagne 6,0 25,0- - -<br />

OTAG Allemagne 2,1 16 10% 76%<br />

Sunmachine Allemagne 3 10 25% 70%<br />

Stirling Power<br />

Module<br />

Autriche 1 15 - -<br />

Hoval Lichtenstein 1 50 - -<br />

Hexis Suisse 1,0 2,0 - -<br />

Vaillant Allemagne 4,6 7,0 - -<br />

Buderus Allemagne 4,6 7,0 - -<br />

European<br />

Fuel Cell<br />

Allemagne 1,5 2,9 - -<br />

CFCL Australie 1,0<br />

1,0 (→12 à<br />

52)<br />

40% 40%<br />

Viessmann Allemagne 2,0- - - -<br />

Ebara /<br />

Ballard<br />

Japon/Canada 1,0 1,6 32% 50%-<br />

Rema<br />

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éristiq<br />

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techni<br />

ques<br />

sont<br />

encor<br />

e<br />

susce<br />

ptibles<br />

d’évoluer avant la version finale. De plus concernant les rendements, il n’est pas toujours précisé s’ils<br />

sont exprimés par rapport au PCI ou au PCS.<br />

C254<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Certains micro-cogénérateurs possèdent deux générateurs : le moteur <strong>et</strong> un brûleur d’appoint. Quand<br />

l’information nous était connue, nous avons différencié ces deux puissances (en adoptant l’écriture<br />

« (→ kW) » pour la puissance de l’appoint).<br />

Micro-cogénérateurs à moteur à cycle rankine<br />

des constructeurs Cogen Micro, Enginion <strong>et</strong> Otag<br />

C255<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3. ETAPE 3 : MISE EN ŒUVRE<br />

3.1 MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER<br />

Aujourd’hui, il parait aujourd'hui difficilement envisageable de faire une mise en service sans appui d'un<br />

représentant du constructeur ou du distributeur. La commercialisation des modules Senertec repose<br />

sur un réseau de 25 « centres techniques » régionaux (franchises) <strong>et</strong> plus de 350 installateurs locaux<br />

agréés.<br />

Pourtant les raccordements hydrauliques demandent peu de compétence, les parties gaz, fumisterie <strong>et</strong><br />

évacuation des condensats sont tout à fait identiques à celles de chaudières <strong>et</strong> le raccordement<br />

électrique doit être protégé par un fusible. La partie comptage est plus complexe. Néanmoins, de<br />

nombreux installateurs de panneaux photovoltaïques sont formés à la mise en place de compteurs <strong>et</strong><br />

ces installations sont de plus vérifiées par EDF.<br />

Enfin, la phase de mise au point de l'installation comprend plus de vérifications que sur une chaudière<br />

(vérification de la pression d’azote pour les moteurs Stirling par exemple) mais aussi certaines<br />

opérations communes (comme l'analyse de la combustion). Les chaudiéristes sont donc a priori les<br />

installateurs à même de prendre en main la MCHP. Mais une formation est nécessaire.<br />

3.2 SPECIFICITE DE MISE EN ŒUVRE<br />

Si les micro-cogénérateurs sont assimilables à une famille particulière de chaudière, leur intégration à<br />

une installation de chauffage à eau chaude doit tout de même prendre en compte certaines<br />

spécificités.<br />

3.2.1 Conception spécifique : Hydroaccumulation, Régulation<br />

Les micro-cogénérateurs seront le plus souvent régulés par rapport aux besoins thermiques, mais<br />

l’installation n’est pas nécessairement conçue pour suivre ce besoin en instantané. Le rendement<br />

électrique moyen se dégrade avec la répétition trop fréquente des cycles de démarrage <strong>et</strong> d’arrêt (de<br />

manière plus ou moins prononcée selon les produits). Il faudra chercher à privilégier des séquences<br />

de fonctionnement longues.<br />

Beaucoup de produits ont la capacité de moduler leur puissance sur une partie de leur plage de<br />

fonctionnement (moteurs à combustion interne <strong>et</strong> brûleurs modulants). Mais il sera préférable en plus<br />

de m<strong>et</strong>tre en oeuvre des réseaux de distribution hydraulique présentant une forte inertie (ballon de<br />

stockage ou plancher chauffant). C<strong>et</strong>te caractéristique rem<strong>et</strong> en cause les méthodes habituelles de<br />

dimensionnement basées sur la notion de puissance (déperditions) <strong>et</strong> non d’énergie. De même, la<br />

production d’eau chaude sanitaire ne pourra se faire de manière instantanée mais nécessitera<br />

également un stockage (qui pourra être le même que celui du chauffage).<br />

On distingue deux modes de fonctionnement :<br />

• Dimensionnement en base : dans ce mode, le micro-cogénérateur est « sous dimensionné »,<br />

c'est-à-dire qu’il répond au besoin minimum en chaleur <strong>et</strong> il fonctionne donc sans arrêt toute<br />

l’année. La rentabilité d’un tel système est maximale. Néanmoins, ce mode n’est applicable que<br />

dans les bâtiments où les besoins minimaux sont suffisamment élevés. Une seconde chaudière<br />

fonctionne de manière variable pour correspondre à la courbe de charge.<br />

• Compromis entre temps de fonctionnement <strong>et</strong> rentabilité : ce mode est choisi lorsque le<br />

précédent n’est pas réalisable. Le micro-cogénérateur est le seul générateur utilisé. Il doit luimême<br />

suivre la courbe de charge. Certains micro-cogénérateurs ne fonctionnent pas à charge<br />

partielle, il est donc nécessaire qu’ils disposent d’un brûleur d’appoint. Il s’agit alors d’optimiser<br />

la longueur des séquences de fonctionnement afin d’avoir le meilleur rendement. L’inertie du<br />

réseau <strong>et</strong> du bâtiment perm<strong>et</strong> de créer un déphasage entre les besoins <strong>et</strong> la production<br />

thermique (<strong>et</strong> donc électrique). La régulation de l’installation doit donc perm<strong>et</strong>tre de faire<br />

C256<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


fonctionner le module prioritairement sur les heures pleines (ce qui augmente l’intérêt<br />

économique <strong>et</strong> l’intérêt pour le gestionnaire de réseau).<br />

3.2.2 Raccordement électrique<br />

Un micro-cogénérateur ne peut fonctionner indépendamment du réseau. Un micro-cogénérateur n’est<br />

pas, comme un groupe électrogène, un équipement perm<strong>et</strong>tant de produire de l’électricité en cas de<br />

défaillance ou de coupure volontaire sur le réseau.<br />

Les micro-cogénérateurs doivent être raccordés au réseau basse-tension. Selon le mode de<br />

raccordement,<br />

• soit toute l’électricité produite est exportée sur le réseau <strong>et</strong> tous les besoins électriques du<br />

bâtiment sont couverts par le réseau,<br />

• soit le réseau couvre ou absorbe la différence entre la production <strong>et</strong> les besoins.<br />

Les protocoles de raccordement simplifié ou les préconisations des constructeurs semblent aujourd’hui<br />

privilégier la seconde solution. Mais, dans le cas où le tarif de rachat de l’électricité exportée est<br />

supérieur à celui importée, la première solution perm<strong>et</strong>trait une meilleure rentabilité économique si le<br />

surcoût de raccordement n’est pas élevé.<br />

En Allemagne, le raccordement au réseau nécessite toujours une demande d’autorisation au près de<br />

l’opérateur de réseau. Mais des discussions sont en cours pour m<strong>et</strong>tre au point des procédures<br />

simplifiées. Notons également que l’électricité exportée ne peut être rach<strong>et</strong>ée que par l’opérateur local.<br />

Au Royaume Uni, le raccordement au réseau est simplifié : le référentiel technique G83/1 perm<strong>et</strong> de<br />

raccorder un micro-cogénérateur (<strong>et</strong> plus largement tout microgénérateur, c’est à dire également<br />

photovoltaïque, éolien,…) sans accord préalable de l’opérateur de réseau.<br />

3.2.3 Stockage du bois<br />

Pour les cogénérateurs fonctionnant à partir de biomasse, on r<strong>et</strong>rouve les contraintes des chaudières à<br />

bois. La place dédiée au stockage du bois est un facteur qui limite le marché aux zones rurales ou<br />

périurbaines, de même que l’approvisionnement en bois. La filière bois se structure aujourd’hui en<br />

France afin de répondre au besoin généré par les chaudières bois.<br />

3.3 MODALITES DE MAINTENANCE<br />

L’objectif est une maintenance annuelle, ce qui n’est pas encore le cas pour tous les produits,<br />

notamment pour les piles à combustibles. La maintenance de premier niveau parait assez simple :<br />

vérifier la combustion, vérifier la pression d'azote,... Pour les moteurs à combustion interne, la partie<br />

moteur <strong>et</strong> son exploitation (vidange, filtres,...) nécessitent des compétences différentes de celles d'un<br />

chauffagiste <strong>et</strong> correspondent plutôt à celles d’un garagiste.<br />

En revanche, en cas de panne, l'expertise de l'électronique <strong>et</strong> de la partie moteur ne semblent pas<br />

pouvoir échapper au constructeur.<br />

Pour la MCHP à bois, il y a également un ramonage annuel à effectuer.<br />

3.4 INCITATIONS REGLEMENTAIRE, FISCALE…, MODALITES DE FINANCEMENT<br />

3.4.1 Allemagne<br />

C257<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


L’Allemagne est donc fortement engagé dans le développement des moyens de production<br />

énergétique plus efficaces <strong>et</strong> plus propres. Le développement de la cogénération en général est donc<br />

encouragé <strong>et</strong> plusieurs mesures incitatives ont été prises :<br />

• exonération de la taxe sur les produits pétroliers (qui s’élève à 0,55 c€/kWh PCS pour le gaz<br />

naturel),<br />

• prise en compte dans la réglementation thermique sur le neuf (utiliser un micro-cogénérateur<br />

perm<strong>et</strong> d’abaisser le niveau d’isolation exigé),<br />

• en rénovation, il est possible de bénéficier de prêts à bas taux <strong>et</strong> de subventions d’une banque<br />

spécialisée (la Kreditanstalt für Wiederaufbau Bank),<br />

• Enfin, les tarifs de rachat de l’électricité produite sont de plus assez avantageux. Le « German<br />

co-generation act » définit les tarifs de rachat de l’électricité. Ce tarif est constitué de trois<br />

composantes :<br />

• un prix de base variant en fonction des prix de l’énergie (environ 4 c€/kWh),<br />

• une prime pour l’électricité évitée (0,4 à 0,8 c€/kWh),<br />

• une composante garantie pour une durée de 10 ans (5,11 c€/kWh pour une installation<br />

mise en service avant 2008). Ce dernier facteur est plus élevé si le combustible utilisé<br />

est du biogaz (7c€ environ) ou de la biomasse (11 c€ environ).<br />

Ces mesures sont accompagnées de nombreuses initiatives locales qui complètent <strong>et</strong> augmentent les<br />

incitations nationales.<br />

3.4.2 Royaume Uni<br />

Depuis 2002, plusieurs aménagements réglementaires <strong>et</strong> autres incitations ont été adoptés en<br />

faveur de la micro-cogénération :<br />

• Le gouvernement a annoncé en 2005 que la TVA sur les micro-cogénérateurs passerai de<br />

17,5% à 5,5% ;<br />

• Pour les usages non résidentiels, les installations de cogénérations sont exonérées de la taxe<br />

sur le changement climatique (« Climate change Levy ») ;<br />

• Prise en compte de la micro-cogénération dans la réglementation Thermique (Building<br />

Regulation, part P).<br />

C258<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Micro-cogénérateurs à moteur Stirling à biomasse<br />

des constructeurs Hoval <strong>et</strong> Sunmachine<br />

C259<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4. ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS DANS LES PAYS CONCERNES<br />

4.1 LES PERFORMANCES<br />

Le « Carbon Trust » est une entreprise indépendante mais financée par le gouvernement anglais.<br />

Entre autres actions, c<strong>et</strong> organisme finance des essais sur sites pour évaluer plus précisément l’intérêt<br />

réel de la p<strong>et</strong>ite <strong>et</strong> de la micro-cogénération. La campagne en cours porte sur 40 appareils (31 microcogénérateurs<br />

<strong>et</strong> 9 p<strong>et</strong>its cogénérateurs) dont Microgen, Whispergen, Baxi, Disenco and Frichs. C<strong>et</strong>te<br />

campagne d’essais doit se prolonger jusqu’en 2007.<br />

4.1.1 Energie<br />

Toute production d’énergie mécanique d’origine thermodynamique produit de la chaleur qui peut être<br />

considérée comme un déch<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te production. Dans les centrales de production d’électricité<br />

(nucléaires ou thermiques), c<strong>et</strong>te chaleur est évacuée dans l’environnement, via des tours<br />

aéroréfrigérantes <strong>et</strong> représente environ deux fois la quantité d’énergie électrique produite. La<br />

cogénération valorise au contraire c<strong>et</strong>te chaleur <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> une économie sur la consommation<br />

d’énergie primaire par rapport à une fourniture énergétique équivalente à partir de procédés dissociés.<br />

La performance total du système atteint en moyenne 90%. Ce rendement total n’est pas aussi élevé<br />

que pour une chaudière à condensation par manque de maturité de la technologie. Néanmoins, la plus<br />

grande marge de progression reste sur les rendements mécaniques afin de produire plus d’électricité.<br />

La valeur moyenne des besoins électriques d’une maison individuelle est de l’ordre de 1 kW. C<strong>et</strong>te<br />

valeur moyenne est le résultat d’une consommation de base (autour de 100 à 500 W) <strong>et</strong> de pics de<br />

consommation. Selon plusieurs auteurs <strong>et</strong> les essais du COSTIC, le taux de couverture des besoins<br />

électriques par un micro-cogénérateur de 1 kW serait d’environ 50%.<br />

4.1.2 Environnementale<br />

Au Royaume-Uni, plusieurs études estiment à 1,5 t/an la diminution des émissions de CO 2 engendrée<br />

par l’utilisation d’un micro-cogénérateur de 1 kWe.<br />

Par ailleurs dans le contexte allemand, Senertec <strong>et</strong> Ecopower annoncent des réductions de CO 2 de<br />

50%.<br />

4.2 LES COUTS REELS<br />

4.2.1 Coût Initial - Investissement<br />

Dans le tableau ci-dessous, se trouvent les prix des MCHP. Pour une installation complète, il faut<br />

rajouter le système à hydro-accumulation, les coûts de raccordement au réseau <strong>et</strong> la main d’œuvre.<br />

Prix de l’unité (€) Prix en €/kWélectrique<br />

Senertec 15000 – 20000 2700 - 3600<br />

Ecopower 17000 3600<br />

Honda 5300 5300<br />

Whispergen 4500 3750<br />

Solo 25000 3300<br />

Sunmachine 23500 7800 (Biomasse)<br />

4.2.2 Coût Opérationnel - Exploitation – Maintenance<br />

La maintenance des unités doit être réalisée une fois par an, à l’identique d’une chaudière.<br />

C260<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le fonctionnement de la MCHP va faire en sorte que l’on consomme plus de combustible : bois ou gaz,<br />

mais une partie sert à produire de l’électricité qui perm<strong>et</strong> soit de diminuer la facture électrique d’autant<br />

soit de générer un revenu supplémentaire selon le mode de raccordement au réseau choisi.<br />

Dans le contexte allemand, Senertec <strong>et</strong> Ecopower annoncent des temps de r<strong>et</strong>our de 4 à 7 ans.<br />

4.3 LE VECU DES UTILISATEURS – AVIS DES ACTEURS ET DU PUBLIC<br />

4.3.1 Intérêts pour les clients finaux<br />

Du point de vue des clients finaux, la micro-cogénération peut perm<strong>et</strong>tre :<br />

• de réduire la facture énergétique ;<br />

• de satisfaire la volonté de participer à l’effort commun de réduction des consommations<br />

d’énergie <strong>et</strong> d’émission de GES (réponse à la prise de conscience des enjeux<br />

environnementaux).<br />

4.3.2 Intérêts pour les pouvoirs publics<br />

Du point de vue des pouvoirs publics, la micro-cogénération peut perm<strong>et</strong>tre :<br />

• d’augmenter l’efficacité énergétique moyenne du parc de production électrique (par la<br />

valorisation thermique mais aussi par les pertes en ligne évitées) <strong>et</strong> donc, à besoins constants,<br />

de diminuer la consommation d’énergie primaire ;<br />

• de contribuer au respect des engagements nationaux <strong>et</strong> internationaux sur l’efficacité<br />

énergétique <strong>et</strong> la diminution des émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre (GES) ;<br />

• d’éviter des investissements qui seraient engendrés par la mise en œuvre de nouveaux<br />

moyens de production centralisés (centrale <strong>et</strong> renforcement des lignes) ;<br />

• de reporter sur l’utilisateur final l’investissement de nouvelles capacités de production.<br />

4.3.3 Intérêts pour les syndicats d’électrification<br />

La micro-cogénération peut perm<strong>et</strong>tre de faire baisser les coûts de renforcement des réseaux de<br />

distribution d’électricité, notamment en zone rurale, par la production décentralisée d’électricité.<br />

4.3.4 Intérêts pour les fournisseurs d’énergie<br />

Du point de vue des fournisseurs d’énergie, la micro-cogénération peut perm<strong>et</strong>tre :<br />

• de contribuer au respect des obligations d’économies d’énergie imposées à ces acteurs<br />

dans certains pays (par exemple, le mécanisme des certificats d’économie d’énergie, en<br />

France) ;<br />

• de créer de nouvelles formes de commercialisation de l’énergie <strong>et</strong> de fidélisation des clients<br />

(dans un marché ouvert où un même fournisseur pourrait vendre le combustible <strong>et</strong> rach<strong>et</strong>er<br />

l’électricité produite) ;<br />

• d’afficher une implication <strong>et</strong> une activité dans le domaine de l’innovation <strong>et</strong> de l’efficacité<br />

énergétique.<br />

C261<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.3.5 Intérêts pour les industriels<br />

Du point de vue des industriels des équipements de chauffage, la micro-cogénération peut perm<strong>et</strong>tre :<br />

• d’augmenter les ventes ;<br />

• d’élargir la gamme des produits <strong>et</strong> des services ;<br />

• de se différencier de la concurrence ;<br />

• d’afficher les qualités énergétiques <strong>et</strong> environnementales d’un produit innovant.<br />

4.3.6 Limites<br />

Si un micro-cogénérateur est un équipement dont la performance énergétique est élevée, les appareils<br />

déjà commercialisés ou en voie de l’être utilisent principalement le gaz naturel <strong>et</strong> restent donc des<br />

équipements qui utilisent des énergies fossiles <strong>et</strong> qui ne valorisent pas d’énergies renouvelables (la<br />

principale exception est constituée des micro-cogénérateurs à moteurs à combustion externe<br />

alimentés en biomasse). De ce fait, l’intérêt environnemental des installations de micro-cogénération<br />

n’est pas acquis de manière certaine <strong>et</strong> peut varier de manière importante selon les produits, les<br />

utilisations, les installations, les performances du produit remplacé ou concurrent <strong>et</strong> le contexte<br />

énergétique.<br />

Il en va de même pour l’intérêt économique avec des facteurs supplémentaires à prendre en compte<br />

(coûts des énergies ou plus précisément le rapport entre le prix de l’électricité <strong>et</strong> celui de gaz, fiscalité,<br />

mesures incitatives,…).<br />

Toujours sur le plan économique, les micro-cogénérateurs sont aujourd’hui pénalisés par un coût<br />

d’investissement encore trop élevé pour certains produits. Mais les valeurs actuelles n’ont pas<br />

tellement de sens dans un marché naissant dont les volumes sont encore très faibles.<br />

Une autre limite de la micro-cogénération est la faible puissance électrique de chaque équipement.<br />

Pour impacter de manière significative sur un bilan énergétique national, la micro-cogénération devra<br />

connaître des niveaux de développement <strong>et</strong> des taux de pénétration importants (plusieurs dizaines de<br />

milliers d’unités).<br />

Ce développement à grande échelle peut être antagoniste avec, ou limité par le fonctionnement des<br />

réseaux électriques qui ont été conçus pour fonctionner de la production centralisée vers l’utilisation<br />

<strong>et</strong> non de manière réversible. Tant que l’injection locale sur le réseau basse tension peut être absorbée<br />

par une charge voisine, le fonctionnement d’un micro-cogénérateur ne se traduit que par une<br />

diminution de l’appel de puissance au niveau amont. Mais si la production dépasse les besoins <strong>et</strong> que<br />

le niveau basse-tension devient exportateur, des difficultés de gestion importante apparaissent.<br />

Beaucoup de travaux de recherche sont encours sur ces problématiques de gestion de réseaux à forte<br />

proportion de production décentralisée. Une étude commanditée par le Carbon Trust a montré que,<br />

jusqu’à un taux d’équipement de 50% des logements, le développement de la micro-cogénération<br />

n’aurait pas d’impact notable sur le fonctionnement du réseau anglais.<br />

4.4 LE MARCHE – COMMERCIALISATION<br />

4.4.1 Evaluation du potentiel par l’analyse du marché du chauffage à eau chaude<br />

S’il est entendu que les micro-cogénérateurs visent le marché de la chaudière, le potentiel de<br />

développement de la micro-cogénération peut être approché par l’analyse du marché actuel des<br />

chaudières (neuf <strong>et</strong> rénovation).<br />

Il a été vendu, en Europe en 2003, environ 6 millions de chaudières. Ce marché se répartit<br />

principalement entre la Grande-Br<strong>et</strong>agne (25%), l’Italie (17%), l’Allemagne (13%), <strong>et</strong> la France (12%).<br />

C262<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le parc installé en Europe serait de l’ordre de 60 à 80 millions de chaudières. Par ailleurs, le marché<br />

est largement dominé par les chaudières murales (dans un rapport de 1 pour 5 environ).<br />

En ce qui concerne les chaudières à condensation, elles connaissent des degrés de développement<br />

variés selon les pays. Elles représentent 15% du marché en Grande-Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> sont très présentes<br />

en Hollande <strong>et</strong> en Allemagne, tandis qu’elles représentent moins de 2% du marché français.<br />

Ainsi, en théorie, la micro-cogénération pourrait à terme remplacer toutes les chaudières existantes car<br />

les modèles peuvent être déclinés sous différentes énergies, en chaudière murale ou non, <strong>et</strong>c.<br />

Cependant, un parallèle avec les chaudières à condensation est moins optimiste <strong>et</strong> reflète le faible taux<br />

de pénétration des innovations technologiques sur le marché des chaudières, en France notamment.<br />

4.4.2 Scénarii de développement<br />

Plusieurs scenarii de développement de la micro-cogénération ont été exposés dans le cadre de<br />

différentes études. Les projections en Grande Br<strong>et</strong>agne varient entre 140 000 <strong>et</strong> 1,6 million d’unités<br />

pour 2010 <strong>et</strong> sont pour l’Europe de quelques millions pour 2020.<br />

Les prévisions sont donc assez optimistes, mais elles peuvent varier dans des proportions importantes.<br />

Il faut dire que les incertitudes sont encore nombreuses au moment où le marché de la microcogénération<br />

commence à peine à émerger.<br />

4.4.3 Quelles formes de commercialisation ?<br />

Les produits déjà commercialisés <strong>et</strong> les démarches actuelles des différents acteurs perm<strong>et</strong>tent de voir<br />

émerger différentes voies de commercialisation possible.<br />

La première d’entre elles consisterait, encore une fois, à assimiler les micro-cogénérateurs à des<br />

chaudières <strong>et</strong> donc à commercialiser les micro-cogénérateurs par la chaîne commerciale<br />

traditionnelle : constructeurs → distributeurs / grossistes → installateurs / artisans → clients. Les<br />

chaudiéristes qui pratiquent aujourd’hui l’intégration horizontale (Baxi, Vaillant,…) ou les développeurs<br />

de moteurs qui cherchent des partenariats avec des industriels pourraient emprunter c<strong>et</strong>te voie. C<strong>et</strong>te<br />

formule présenterait l’avantage de s’appuyer sur des structures déjà en place <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre une<br />

diffusion à grande échelle. L’installateur qui est le premier prescripteur en individuel joue un rôle clé<br />

aussi bien technique que commercial. C’est justement la limite de c<strong>et</strong>te chaîne, car les installateurs<br />

pourraient montrer une certaine résistance à ces nouveaux produits <strong>et</strong> à la formation complémentaire<br />

qu’ils nécessitent. L’autre inconvénient est que la multiplication des intermédiaires engendre<br />

généralement un prix final pour le client plus élevé.<br />

Une seconde voie envisageable reposerait sur une commercialisation directe. C<strong>et</strong>te<br />

commercialisation directe peut être assurée par le constructeur (Ex : Senertec) ou par un fournisseur<br />

d’énergie :<br />

• Powergen en Grande-Br<strong>et</strong>agne avec le module Whispergen (soit le client achète la machine <strong>et</strong><br />

il paie mensuellement l’énergie consommée (l’électricité produite apparaît sur la facture), soit le<br />

client paie tous les mois pendant 3 à 5 ans un montant qui englobe le coût du système,<br />

l’installation, la maintenance <strong>et</strong> l’énergie consommée).<br />

• Les compagnies du gaz japonais (Tokyo gas, Osaka gas,…) avec le module Ecowill de Honda<br />

(appareil en leasing + paiement mensuel en fonction de l’énergie produite).<br />

C<strong>et</strong>te forme de distribution présente pour le client l’avantage de n’avoir qu’un seul interlocuteur. Etant<br />

donné le nombre importants de fournisseurs d’énergie ayant une activité directe ou indirecte<br />

(intégration verticale, partenariats, sponsoring,…) en matière de micro-cogénération, plusieurs offrent<br />

reposant sur ce schéma pourraient prochainement apparaître.<br />

C263<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Micro-cogénérateurs à pile à combustible des constructeurs Hexis <strong>et</strong> Vaillant<br />

C264<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5. ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE<br />

5.1 SWOT<br />

Strenghs – Forces :<br />

• Diminue la consommation en énergie primaire de l’utilisateur<br />

• Réduit la facture énergétique de l’utilisateur<br />

• Est facile à m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>et</strong> à utiliser, vient en remplacement des chaudières existantes<br />

• Réduit les coûts d’électrification en zone rurale par production décentralisée d’électricité<br />

Weaknesses – Faiblesses :<br />

• Réduit faiblement l’impact environnemental <strong>et</strong> a une faible rentabilité à cause des faibles durées<br />

de fonctionnement par rapport à une chaudière fonctionnant avec le même combustible<br />

• Réduit faiblement l’impact environnemental <strong>et</strong> a une faible rentabilité à cause de la faible<br />

capacité électrique des produits<br />

• Représente un investissement très élevé. Ces coûts peuvent être liés à la technologie du<br />

produit (des efforts de R&D doivent alors être menés pour les réduire) ou au faible volume<br />

actuel de vente. Pour sortir de ce cercle (peu de ventes ↔ produits chers), les gouvernements<br />

<strong>et</strong>/ou les distributeurs d’énergie devront proposer des aides à l’investissement pour lancer ce<br />

marché<br />

• Les produits ne sont pas encore arrivés à maturité. Les performances doivent augmenter <strong>et</strong> le<br />

coût diminuer.<br />

Particularités pour la MCHP au gaz naturel :<br />

• Fonctionne aujourd’hui avec des énergies fossiles dont le prix est soumis à de nombreuses<br />

tensions<br />

• Fonctionne aujourd’hui avec des énergies fossiles qui ém<strong>et</strong>tent des gaz à eff<strong>et</strong> de serre<br />

Particularités pour la MCHP au bois :<br />

• Est en pré-série actuellement. Les premiers produits finis sont prévus pour 2007-2008.<br />

Opportunities – Opportunités :<br />

• L’ouverture du marché de l’énergie est une opportunité pour la MCHP car les fournisseurs<br />

d’énergie ont un rôle important à jouer. En eff<strong>et</strong>, la MCHP :<br />

• Peut faire émerger une nouvelle forme de commercialisation de l’énergie<br />

• Peut répondre à la problématique de croissance de la demande électrique en France en<br />

reportant une partie de l’investissement sur les utilisateurs, notamment elle peut éviter aux<br />

fournisseurs d’énergie d’investir dans de nouveaux moyens de production centralisée<br />

d’électricité en transférant une partie de c<strong>et</strong> investissement sur les utilisateurs<br />

• Peut perm<strong>et</strong>tre aux fournisseurs d’énergie de respecter les obligations d’économie d’énergie<br />

en pouvant devenir une action standard pour les certificats<br />

C265<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• Peut perm<strong>et</strong>tre aux fournisseurs d’énergie de fidéliser leurs clients<br />

• Peut être une solution différenciante entre fournisseurs d’énergie dans un contexte de<br />

marché de l’énergie libéralisé.<br />

• Peut perm<strong>et</strong>tre aux industriels d’élargir leur gamme en proposant un produit aux qualités<br />

énergétiques intéressantes<br />

• Peut perm<strong>et</strong>tre de diminuer les coûts d’électrification en zone rurale pour les syndicats<br />

d’électrification <strong>et</strong> peut pallier au manque d’infrastructure tels en Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> en PACA<br />

• Est l’obj<strong>et</strong> de pressions européennes qui poussent à son développement. Elle peut devenir<br />

éligible au crédit d’impôt, être soumis à un tarif de rachat de l’électricité avantageux <strong>et</strong> être<br />

intégrée dans les prochaines versions de la réglementation thermique ainsi qu’au mécanisme<br />

des certificats d’économie d’énergie. Cependant, aujourd’hui, les pouvoirs publics manquent<br />

de visibilité sur les réels avantages de la micro-cogénération (en général mais aussi selon les<br />

produits <strong>et</strong> les situations) <strong>et</strong> manque de connaissance de ces spécificités. De ce fait, les microcogénérateurs<br />

ne sont pas inclus dans les mécanismes d’aides <strong>et</strong> ne sont pas pris en compte<br />

dans l’établissement des nouveaux textes réglementaires<br />

Threats – Menaces :<br />

• Requiert d’être raccordé au réseau de distribution d’électricité dont les formalités sont<br />

aujourd’hui longues, complexes <strong>et</strong> chères. Une simplification <strong>et</strong> une harmonisation au niveau<br />

européen sont nécessaires. C’est l’objectif du proj<strong>et</strong> de norme PR NF EN 50 438. L’exigence<br />

serait alors reportée sur les produits qui doivent faire l’obj<strong>et</strong> de certifications sur la base d’essais<br />

normalisés (comme pour les chaudières)<br />

• Requiert d’être raccordé au réseau de distribution d’électricité qui n’est pas adapté à la<br />

production décentralisée d’électricité à grande échelle. Les gestionnaires de réseau peuvent<br />

donc rester frileux vis à vis d’une trop grande pénétration des systèmes de production<br />

décentralisée (difficulté de gestion technique <strong>et</strong> administrative)<br />

• N’est aujourd’hui pas subventionnée par l’état <strong>et</strong> rentre en concurrence avec des technologies<br />

qui le sont <strong>et</strong> qui ont déjà pénétré les marchés : pompes à chaleur, solaire thermique <strong>et</strong><br />

photovoltaïque<br />

• Risque d’être bloquée dans son développement par les installateurs <strong>et</strong> les mainteneurs car<br />

ceux-ci ont besoin de formations particulières. De plus, en cas de panne, ils ne sont pas en<br />

mesure de réparer eux-mêmes mais il faut a priori l’intervention du constructeur ou distributeur.<br />

De plus, la MCHP manque de notoriété auprès des professionnels <strong>et</strong> des utilisateurs finaux. En<br />

conséquence, ce n’est pas la demande qui stimule l’offre ni les installateurs qui aiguillent la<br />

demande.<br />

Particularité pour la MCHP au gaz :<br />

• N’est intéressante pour l’environnement, dans les versions fonctionnant à partir d’énergies<br />

fossiles, que si le contenu carbone de l’électricité substituée est élevé ou si elle évite la<br />

construction de centrales électriques à énergie fossile.<br />

Particularité pour la MCHP à granulés bois :<br />

• Dépend de la structuration de la filière bois <strong>et</strong>, pour le marché des particuliers, de la filière<br />

« granulés bois » plus précisément. Elle ne pourra être implémentée que si la disponibilité, le<br />

prix <strong>et</strong> la qualité des granulés est assurée.<br />

C266<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5.2 POINTS SINGULIERS DU CONTEXTE FRANÇAIS<br />

Le Royaume-Uni <strong>et</strong> l’Allemagne sont bien plus avancés que la France dans leur engagement dans les<br />

économies d’énergie car ce sont de gros ém<strong>et</strong>teurs de GES. L’implication du secteur bancaire est<br />

notamment plus grande, ce qui perm<strong>et</strong> de financer nombre d’initiatives innovantes telles la MCHP.<br />

La France, quant à elle, présente un contexte énergétique tout à fait atypique par rapport à ses<br />

voisins européens. En eff<strong>et</strong>, sa production électrique repose principalement sur le fonctionnement de<br />

centrales nucléaires (pour 78%) <strong>et</strong> hydrauliques (pour 11%). En conséquence, le contenu CO 2 de<br />

l’électricité produite par la France est très faible (de 60 à 120 g CO2 /kWh é voire 180 en pointe).<br />

Le contexte énergétique français est également marqué par le quasi monopole des opérateurs<br />

historiques (EDF <strong>et</strong> GDF).<br />

Le raccordement d’un micro-cogénérateur au réseau public est normalement possible. Un modèle de<br />

contrat pour les p<strong>et</strong>ites installations (


6. ETAPE 6 : CONDITIONS DE LA TRANSPOSITION<br />

6.1 LES CHANCES DE LA TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

Contenu carbone de l’électricité<br />

La différence la plus flagrante entre le contexte énergétique français <strong>et</strong> ceux du Royaume-Uni <strong>et</strong> de<br />

l’Allemagne est le contenu carbone de l’électricité. L’électricité nucléaire décarbonnée ne laisse pas<br />

beaucoup de place à la production d’électricité à partir d’énergie fossile. La micro-cogénération à partir<br />

d’énergie fossile, en référence à une chaudière fonctionnant avec la même énergie fossile, ne fait<br />

qu’augmenter les émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre en France alors qu’elle les réduit dans les autres<br />

pays. Elle bénéficie donc du soutien financier des états pour respecter les engagements de Kyoto, ce<br />

qui ne peut être le cas en France.<br />

Par contre, en France, elle peut être une alternative à la construction de nouveaux moyens de<br />

production centralisée d’électricité à partir d’énergie fossile, ce qui devrait arriver avec l’ouverture du<br />

marché de l’énergie.<br />

Par ailleurs, l’utilisation de la biomasse est une option intéressante pour la micro-cogénération car elle<br />

perm<strong>et</strong>trait de développer c<strong>et</strong>te filière mal valorisée en France <strong>et</strong> produirait de l’électricité encore moins<br />

carbonnée que l’électricité française actuellement. L’installation d’une unité de MCHP bois dans un<br />

immeuble est suffisante à elle seule pour que l’immeuble puisse être, au regard de l’étiqu<strong>et</strong>te CO 2 , de<br />

Classe A (émissions inférieures à 5 kgCO 2 éq/m².an). En cela, elle peut constituer l’une des solutions<br />

pour le respect du protocole de Kyoto.<br />

Enfin, l’impact de la MCHP à gaz sur les émissions de GES est plus dommageable que celui de la<br />

chaudière gaz condensation dans le contexte français [33].<br />

Emissions GES (kgCO2eq/m².an)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

55<br />

50<br />

9.9<br />

6.5<br />

Maison individuelle<br />

MCHP bois<br />

Chaudière bois<br />

MCHP gaz<br />

Chaudière gaz<br />

39<br />

36<br />

8.0<br />

2.4<br />

Immeuble résidentiel<br />

AA<br />

Cl Cl<br />

as<br />

Bilan carbone du bâtiment tous usages inclus (chauffage, ECS, usages électriques spécifiques, cuisson)<br />

par type de chaudière en France<br />

Si on considère, par contre, qu’un parc d’unités de MCHP perm<strong>et</strong> d’éviter la construction d’une<br />

« portion » de centrale thermique (électricité plus carbonée) prévue, le bilan carbone du bâtiment est<br />

modifié [33].<br />

C268<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Emissions GES (kgCO2eq/m².an)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

MCHP bois<br />

Chaudière bois<br />

50 MCHP gaz<br />

46<br />

Chaudière gaz<br />

36<br />

26<br />

9.9 8.0<br />

-2.5 -9.9<br />

Maison individuelle<br />

Immeuble résidentiel<br />

Bilan carbone du bâtiment tous usages inclus par type de chaudière, scénario « évitement de la<br />

construction d’une centrale thermique », en France<br />

Prix de l’électricité<br />

Le prix français de l’électricité est bas, ce qui rend peu viables les initiatives visant à en produire.<br />

Cependant, l’ouverture du marché devrait faire tendre les prix vers les prix allemands de l’électricité <strong>et</strong><br />

donc sur les prix de l’électricité produite à partir de charbon, énergie très demandée notamment par la<br />

Chine. Le prix de l’électricité français devrait donc augmenter dans les années à venir, de même que<br />

les subventions pour la production propre d’électricité, rendant plus rentable les initiatives telles la<br />

micro-cogénération.<br />

Aujourd’hui, le prix de revente de l’électricité issue de micro-cogénération est égal au prix d’achat de<br />

l’électricité pour le client final. Une manière de rentabiliser la MCHP serait de fixer un prix de revente<br />

égal au prix de production pour un temps de r<strong>et</strong>our sur 5 à 8 ans, à l’égal de ce qui s’est fait pour le<br />

solaire photovoltaïque.<br />

Sous certaines hypothèses de prix des énergies, la MCHP bois est peu intéressante économiquement<br />

pour la maison individuelle : le prix du kWh électrique est élevé, de l’ordre du solaire photovoltaïque.<br />

En revanche, pour l’immeuble résidentiel, la MCHP est compétitive économiquement [33].<br />

Solaire photovoltaïque<br />

MCHP bois (maison individuelle)<br />

Méthanisation<br />

MCHP bois (immeuble résidentiel)<br />

Géothermie<br />

Eolien<br />

Hydroélectricité<br />

0 10 20 30 40 50 60<br />

Coût de production de l'électricité (c€/kWh) (c€)<br />

Situation de la MCHP bois dans l’échelle des technologies de production d’électricité décentralisées <strong>et</strong><br />

renouvelables en France<br />

Décentralisation <strong>et</strong> libéralisme : un marché local de l’énergie<br />

C269<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Par ailleurs, dans les pays considérés, l’état remplit un rôle moindre qu’en France. Le fédéralisme ou le<br />

libéralisme donne un pouvoir fort aux pouvoirs publics locaux ainsi qu’aux fournisseurs d’énergie<br />

privés. Ces pays disposent donc de dispositifs réglementaires <strong>et</strong> fiscaux développés à l’initiative<br />

d’acteur locaux appuyés par une implication des fournisseurs d’énergie locaux afin de proposer des<br />

produits viables économiquement. De nombreuses synergies sont apparues entre lesdits fournisseurs<br />

d’énergies, les grands fabricants de chaudières <strong>et</strong> des motoristes traditionnels ou nouveaux.<br />

En France, l’opérateur historique, qui est pris dans une logique de production centralisée, ne favorise<br />

pas le développement du marché : temps de raccordement au réseau, prix du raccordement, prix<br />

d’achat de l’électricité… L’ouverture du marché de l’électricité va notamment perm<strong>et</strong>tre à de nouveaux<br />

acteurs d’émerger <strong>et</strong> de proposer des initiatives.<br />

Modes de chauffage français<br />

La place du chauffage électrique est très importante en France. Or le développement de la microcogénération<br />

se fera principalement en remplacement de chaudières existantes. Le marché potentiel<br />

français est donc plus p<strong>et</strong>it que celui des pays considérés.<br />

La micro-cogénération à gaz est, dans le discours des industriels allemand <strong>et</strong> anglais, le produit de<br />

remplacement des chaudières à condensation. Or la part de marché de marché des chaudières à<br />

condensation, en France, est, aujourd’hui encore, très faible. Par comparaison, on peut présager d’un<br />

développement très lent de la MCHP si la pénétration du marché est réalisée au même rythme.<br />

Néanmoins, l’ouverture du marché de l’énergie peut modifier la donne avec l’intérêt des fournisseurs<br />

d’électricité qui tendent à vendre en direct <strong>et</strong> ainsi à passer outre les blocages qu’a rencontré la<br />

chaudière condensation en commercialisant par le circuit traditionnel.<br />

La micro-cogénération à biomasse, quant à elle, vient plus facilement en remplacement d’un chauffage<br />

au fioul en zone rurale dû au volume de stockage du combustible <strong>et</strong> représente donc au final un<br />

marché de niche, soumis aujourd’hui à la disponibilité en bois, spécialement en granulés bois.<br />

Climat<br />

La MCHP est certes indépendante des caprices du soleil <strong>et</strong> du vent à la différence des systèmes<br />

solaires <strong>et</strong> éoliens. Néanmoins, elle dépend du climat : la production d’électricité est corrélé aux<br />

besoins de chauffage. A cause du chauffage électrique, les périodes de chauffage correspondent à<br />

des pics de demande électrique : un parc de MCHP perm<strong>et</strong>trait de diminuer ces pics. Toutefois, un<br />

climat plus rude conduit un temps de fonctionnement du MCHP plus long <strong>et</strong> donc un temps de r<strong>et</strong>our<br />

plus faible. En comparant les degrés-jours de chauffage, on se rend compte que l’Allemagne possède<br />

un climat 30% plus rigoureux que la France <strong>et</strong> l’Autriche 45% (source CETIAT). Les temps de r<strong>et</strong>ours<br />

sont alors globalement diminués d’autant. En France, la MCHP est donc moins rentable, le<br />

photovoltaïque ou l’éolien peuvent être plus adaptés dans certains cas.<br />

Fabricants de chaudière français<br />

Les chaudiéristes allemands sont les leaders européens avec des entreprises comme Vaillant, Baxi,<br />

Viessmann, Buderus,… La plupart de ces industriels ont des proj<strong>et</strong>s en cours sur la microcogénération.<br />

Les chaudiéristes français plus p<strong>et</strong>its, semblent être suiveurs sur ce marché.<br />

Néanmoins, une MCHP à bois est en cours de développement en France.<br />

Formation des chauffagistes <strong>et</strong> des mainteneurs<br />

Pour l’installation <strong>et</strong> la maintenance légère des MCHP une formation des chauffagistes peut suffire.<br />

Dans ce cadre, les moteurs Stirling sont avantagés car il n’y a pas de maintenance du moteur. Par<br />

contre, les réparations sont moins évidentes <strong>et</strong> les constructeurs doivent alors intervenir. Ce facteur<br />

risque de limiter le rythme de diffusion de la MCHP en France ou du moins favorise l’option de<br />

commercialisation directe par les constructeurs.<br />

C270<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


6.2 COMPATIBILITE AVEC LE CADRE REGLEMENTAIRE FRANCAIS<br />

La MCHP ne s’intègre pas encore complètement dans le cadre réglementaire français. Les normes de<br />

raccordement au réseau sont en cours d’évolution pour prendre en compte ses particularités. Un<br />

contrat EDF d’achat de l’électricité pourrait être spécifique. Enfin, un tarif de rachat spécifique devrait<br />

être mis au point. Aujourd’hui, il n’existe pas de tarif pour la MCHP bois, par exemple.<br />

Par ailleurs, les normes CE gaz, CE compatibilité électromagnétique <strong>et</strong> CE produit électrique doivent<br />

être proclamées par les fabricants, ce qui est également valable pour les autres pays. Néanmoins, les<br />

normes françaises en matière de normes gaz sont plus exigeantes que les normes européennes. La<br />

MCHP gaz doit donc être légèrement adaptée au marché français.<br />

Enfin, en ce qui concerne le bois, les MCHP devraient respecter la norme EN 303-5, afin de pouvoir<br />

bénéficier du crédit d’impôt potentiel. C<strong>et</strong>te norme donne des exigences de performances <strong>et</strong><br />

d’émissions qui sont a priori déjà respectées par les fabricants.<br />

6.3 QUELLE DYNAMIQUE D’ACTEURS NECESSAIRE ?<br />

Les acteurs clés de la MCHP sont les fournisseurs d’énergie, les chaudiéristes <strong>et</strong> les pouvoirs publics.<br />

Le développement de la MCHP requiert un marché de l’énergie libéralisé, des pouvoirs publics locaux<br />

<strong>et</strong> nationaux moteurs ainsi qu’une offre de produits de qualité adaptés aux spécificités françaises.<br />

Si l’ouverture du marché est programmée <strong>et</strong> si l’offre industrielle devrait arriver, il revient aux pouvoirs<br />

publics d’amorcer le marché. Ils doivent promouvoir tout type de MCHP sachant qu’elles n’ont pas<br />

toutes les mêmes arguments. Les raisons de la promotion de la MCHP au gaz ne sont pas immédiates<br />

en France car elle ém<strong>et</strong> plus de GES que dans un schéma traditionnel. Néanmoins la MCHP gaz peut<br />

pallier à la construction de centrales électriques au gaz ou bien peut partiellement répondre à la sousproduction<br />

électrique en période de pointe <strong>et</strong> avec de meilleurs rendements. Quant à la MCHP à<br />

biomasse, l’argument est évident : un tel système perm<strong>et</strong> à n’importe quelle maison de passer en<br />

classe A en terme d’émissions de GES.<br />

6.3.1 Disponibilité en France des techniques concernées <strong>et</strong> des compétences de pose.<br />

Il n’y a aucun fabricant français de MCHP pour le moment car les fabricants de chaudières français ne<br />

sont pas parmi les leaders du marché <strong>et</strong> que les fournisseurs d’énergie historiques prédominent.<br />

Les chauffagistes ayant reçu une légère formation sur la MCHP sont à même d’installer une MCHP.<br />

Les agents d’EDF doivent ensuite intervenir pour brancher le nouveau compteur. A ce niveau, un<br />

parallèle peut être fait avec le photovoltaïque pour lequel EDF a déjà formé ses agents. De même pour<br />

la maintenance, les mêmes chauffagistes <strong>et</strong> agents seront à même de l’effectuer.<br />

Par contre, les réparations sont difficiles : a priori seuls les constructeurs disposent des compétences<br />

nécessaires.<br />

6.3.2 Quels types d’incitations envisager<br />

Réglementation Technique<br />

• Inclure la MCHP dans la RT 2010 ainsi qu’au mécanisme des certificats d’économie d’énergie<br />

• Simplifier les procédures de raccordement au réseau des MCHP<br />

• Alléger les exigences en terme de protection de découplage vis-à-vis des MCHP<br />

C271<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Soutien des Collectivités locales<br />

• Promouvoir la MCHP qui peut éventuellement être couplée à de p<strong>et</strong>its réseaux de chaleur<br />

(lotissements, …)<br />

• Promouvoir la MCHP à biomasse pour développer une économie locale du bois<br />

Fiscalité, Financement<br />

• Intégrer la MCHP au mécanisme du crédit d’impôt avec une incitation plus élevée pour le bois<br />

que pour le gaz<br />

• Réviser le prix d’achat de l’électricité issu de MCHP gaz <strong>et</strong> bois pour le positionner au niveau de<br />

son prix de production<br />

Initiatives Privées<br />

• Créer en France une structure spécialisée dans la promotion de la micro-cogénération dont les<br />

besoins sont sensiblement différents de ceux de la cogénération en général, à l’instar du<br />

« micro-power council » anglais.<br />

C272<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7. ANNEXE : SOURCES D'INFORMATION<br />

[1] « A Community strategy to promote combined heat and power (CHP) and to dismantle barriers to its<br />

development » Communication from the commission to the council and the european parliament – 15<br />

Octobre 1997<br />

[2] « Directive 2004/8/CE du parlement européen <strong>et</strong> du conseil du 11 Février 2004 concernant la<br />

promotion de la cogénération sur la base de la demande de chaleur utile dans le marché intérieur de<br />

l’énergie. »<br />

[3] « Recommendations for the connection of small scale embedded generators (up to 16A per phase)<br />

in parallel with public low voltage distribution n<strong>et</strong>works” Engineering recommendation G83 – Electricity<br />

Association- Août 2002<br />

[4] « Prescriptions pour le raccordement de microgénérateurs en parallèle avec les réseaux publics de<br />

distribution basse-tension» Pr NF EN 50 438<br />

[5] « Les contrats d’achat cogénération, biomasse <strong>et</strong> p<strong>et</strong>ites installations (moins de 36 kVA)»<br />

Présentation de Philippe Balaguier (EDF Pôle industrie) - Journées techniques ATEE du 24-25 Mai<br />

2005<br />

[6] « Systèmes photovoltaïques raccordés au réseau – Guide de rédaction du cahier des charges<br />

techniques de consultation à destination du maître d’ouvrage » Guide ADEME – Juin 2004<br />

[7] « L’expérience européenne dans le domaine des p<strong>et</strong>ites, mini <strong>et</strong> micro-cogénérations» Présentation<br />

de Claude Cahen (EDF Réseau innovation) - Journées techniques ATEE du 24-25 Mai 2005<br />

[8] « Micro-CHP Fact she<strong>et</strong>s » Cogen Europe – Mars 2005<br />

[9] « Cogen Challenge facshe<strong>et</strong>s » (www.cogen-challenge.org )<br />

[10] www.cogen.org , le site de l’association Cogen Europe<br />

[11] « Micro-CHP : The technology Takes off » Présenation de Chris Wilcox (EA Technology),<br />

Novembre 2004<br />

[12] « MicroCHP Technical Challenges and Solutions » Présentation de John Parsons (EAMA) –<br />

Micropower 2004 Conference<br />

[13] « Micropower, Utilities and the next 12 months» Présentation de Jon Slowe (Platts Research &<br />

Consulting) – Micropower 2004 Conference<br />

[14] « Micro-CHP to increase energy efficiency : emerging technologies, products and mark<strong>et</strong>s»<br />

Présentation de Jon Slowe (Delta Energy & Environment) – International conference on energy<br />

efficiency in domestic appliances and lighting – Londres, Juin 2004<br />

[15] « Micro-CHP – The magic boiler » Présentation de Michael Colijn (Michael Colijn Project<br />

development & strategic advice) – ASUE Conference – Novembre 2005<br />

[16] « MicroCHP » Présentation de Ian Stares (Baxi group) – Micropower 2005 conference – Juill<strong>et</strong><br />

2005<br />

[17] « German Co-generation act »<br />

[18] « The potential mark<strong>et</strong> for micro CHP in the UK» Etude pour le compte du Energy Saving trust –<br />

Juin 2002<br />

C273<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


[19] « MicroCHP, delivering a low carbon future» Etude du SBGI (Soci<strong>et</strong>y of British Gas Industries) -<br />

Septembre 2003<br />

[20] « The government’s strategy for combined heat and power to 2010» Department for environment<br />

Food and Rural Affairs - 2004<br />

[21] « The Carbon trust’s small scale CHP field trial update» The Carbon Trust – Novembre 2005<br />

[22] « The Gasunie smart distributed power systems program» J.W. Turkstra (Gasunie Engineering &<br />

technology) – 23rd world gas conference – Amsterdam 2006<br />

[23] « Development of ECOWILL cogeneration system for residential applications » Masoto Ochi<br />

(Osaka Gas) – JGA Grand Awards for best research and development – 2004.<br />

[24] « Le marché de la micro-cogénération en France» Présentation de Sylvie Taprest (Gaz de France)<br />

- Journées techniques ATEE du 24-25 Mai 2005<br />

[25] « P<strong>et</strong>ite cogénération de moins de 1 MW, développement actuel <strong>et</strong> perspectives » Patrick CANAL,<br />

Journées techniques ATEE du 24-25 Mai 2005<br />

[26] « La micro-cogénération, solution énergétique pour le résidentiel <strong>et</strong> le tertiaire » Présentation de<br />

Jean-Paul ONANA, chargé du proj<strong>et</strong> PRODELEC chez Gaz de France, Mai 2006<br />

[27] « Les moteurs Stirling » cours de DEA, Pascal STOUFFS, Université de Nantes<br />

[28] « Essais de performances <strong>et</strong> de fiabilité sur un micro-cogénérateur à moteur Stirling » C.<br />

Beaumont – étude COSTIC pour l’ADEME – Mars 2006<br />

[29] « Energy & transport in figures » European Commission – 2005<br />

[30] « Note de cadrage sur le contenu CO2 du kWh par usage en France » ADEME, Janvier 2005<br />

[31] « Le marché des matériels de chauffage central » GFCC – 2003<br />

[32] www.recensement.insee.fr<br />

[33] Impact de la MCHP à bois sur l’eff<strong>et</strong> de serre, Amoès, Novembre 2006, www.amoes.com<br />

+ sites intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> documentations techniques des constructeurs cités<br />

C274<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C11 – CLIMATISATION BASSE<br />

CONSOMMATION<br />

Auteurs : Emmanuel Fleury (emmanuel.fleury@cstb.fr),<br />

Orlando Catarina (orlando.catarina@cstb.fr)<br />

Experts : F. Bourmaud, R. Daccord, D. Marchio (Ecole des<br />

Mines de Paris)<br />

C275 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


SOMMAIRE<br />

INTRODUCTION.......................................................................................................................................277<br />

1. CONTEXTE GENERAL, ANTERIORITE.............................................................................................277<br />

2. TECHNOLOGIES .................................................................................................................................280<br />

2.1 Typologie des solutions basse consommation ..............................................................................280<br />

2.2 Les technologies existantes...........................................................................................................282<br />

2.2.1 Description des technologies de production de froid ..........................................................282<br />

2.2.2 Description des technologies de distribution de froid..........................................................286<br />

2.3 Filtrage ...........................................................................................................................................287<br />

3. CONTEXTE, DESCRIPTION, MISE EN ŒUVRE, EVALUATION ......................................................288<br />

3.1 Système de compression mécanique de vapeur avec EER de 5 .................................................288<br />

3.2 Le puits provençal ou canadien .....................................................................................................289<br />

3.3 La sur-ventilation............................................................................................................................293<br />

3.4 La climatisation par évaporation ....................................................................................................295<br />

3.4.1 Evaporation directe gainée..................................................................................................295<br />

3.4.2 Evaporation directe en ambiance- installations fixes ..........................................................298<br />

3.5 La climatisation solaire par absorption ..........................................................................................299<br />

3.6 La circulation d’eau fraiche ............................................................................................................302<br />

3.6.1 Circulation d’eau de nappes phréatiques ............................................................................302<br />

3.6.2 Circulation d’eau de mer, de lac ou de rivières ...................................................................303<br />

4. REFLEXION CRITIQUE.......................................................................................................................305<br />

4.1 Système à compression mécanique avec EER moyen annuel de 5.............................................305<br />

4.2 Surventilation .................................................................................................................................305<br />

4.3 Climatisation par évaporation directe ............................................................................................306<br />

4.4 Puits provençal...............................................................................................................................307<br />

4.5 Circulation d’eau fraîche naturelle .................................................................................................307<br />

4.6 Climatisation solaire par absorption...............................................................................................307<br />

4.7 SWOT général sur la climatisation basse consommation .............................................................308<br />

4.7.1 Strengths – Forces ..............................................................................................................308<br />

4.7.2 Weaknesses – Faiblesses...................................................................................................308<br />

4.7.3 Opportunities – Opportunités...............................................................................................309<br />

4.7.4 Threats – Menaces ..............................................................................................................310<br />

5. CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT EN FRANCE..........................................................................311<br />

5.1 perspectives de développement de la climatisation basse consommation...................................311<br />

5.2 prise en compte dans le reglementation thermique.......................................................................313<br />

5.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire au développement.........................................................314<br />

5.4 Disponibilités des techniques <strong>et</strong> des compétences .......................................................................314<br />

5.5 Quels types d’incitation envisager .................................................................................................315<br />

6. ANNEXE : BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................316<br />

C276 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


INTRODUCTION<br />

L’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te étude est l’analyse des conditions de développement à l’étranger <strong>et</strong> en France,<br />

l’évaluation <strong>et</strong> la capitalisation des systèmes de rafraîchissement <strong>et</strong> de climatisation dits<br />

« basse consommation ».<br />

C<strong>et</strong>te étude propose de dresser la typologie des solutions de climatisation « alternatives »<br />

existantes à la climatisation traditionnelle, de donner une vision la plus exhaustive possible des<br />

techniques utilisées <strong>et</strong> d’étudier les conditions de développement pour la France. 14 solutions<br />

ont été identifiées ; la grande hétérogénéité en termes de fonctionnement technique, de<br />

maturité, de conditions d’utilisation <strong>et</strong> de service rendu a conduit à étudier plus spécifiquement<br />

5 solutions, jugées les plus pertinentes d’être étendues en France. Elles sont destinées<br />

exclusivement au secteur résidentiel <strong>et</strong> au p<strong>et</strong>it tertiaire.<br />

L’étude consiste donc à spécifier :<br />

- quelles sont les technologies alternatives matures <strong>et</strong> plus précisément celles pour lesquelles<br />

existe une véritable offre commerciale ?<br />

- compte tenu des performances très élevées de certains climatiseurs de classe A, quels sont<br />

les gains énergétiques que l’on peut attendre ?<br />

- quels sont les freins socio-économiques à la diffusion de ces produits <strong>et</strong> que nous apprennent<br />

les expériences existantes en France ou dans le monde ?<br />

1. CONTEXTE GENERAL, ANTERIORITE<br />

Les systèmes à basse consommation, pour certains d’entre eux tout du moins, font appel à des<br />

principes anciens. Plusieurs raisons contribuent à l’intérêt dont ils sont l’obj<strong>et</strong> :<br />

- l’exigence de réduction des consommations dans les bâtiments <strong>et</strong> de refroidissement en<br />

particulier,<br />

- le protocole de Montréal sur l’usage des fluides frigorigènes,<br />

- la demande de froid pouvant conduire à des appels de puissance électrique problématiques<br />

dans certaines situations.<br />

• L’Agence Internationale de l’Energie<br />

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a été crée en 1974 dans le cadre de l’OCDE pour<br />

m<strong>et</strong>tre en œuvre un programme international d’action sur l’énergie en réaction aux tensions sur<br />

le marché de l’énergie. Elle rassemble 26 pays industrialisés.<br />

Un des objectifs initial de l’AIE était de renforcer la coopération entre les pays participants pour<br />

améliorer leur sécurité énergétique par des mesures d’économies d’énergie, le développement<br />

de sources d’énergie alternative, la recherche <strong>et</strong> développement <strong>et</strong> l’application par des<br />

opérations de démonstration.<br />

Le contexte énergétique mondial ayant changé depuis, l’AIE a intégré des préoccupations<br />

environnementales <strong>et</strong> de développement durable.<br />

L'AIE aide plus de 40 accords internationaux de coopération <strong>et</strong> de collaboration en recherche <strong>et</strong><br />

développement <strong>et</strong> diffusion de connaissances dans le champ de l’énergie. Les pays membres<br />

de l'OCDE <strong>et</strong> les autres pays <strong>et</strong> les organismes internationaux peuvent participer.<br />

C277 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le secteur du bâtiment représentant une part importante des consommations d’énergie, l'AIE a<br />

établi un accord de coopération sur les économies d’énergie dans les bâtiments : energy<br />

conservation in buildings and community systems programme (ECBCS). Ce programme est<br />

structuré en annexes traitant chacune d’un aspect de l’efficacité énergétique des bâtiments.<br />

L’annexe 28, Low energy cooling a pour mission de produire un recensement des technologies,<br />

des outils de conception, des guides d’application <strong>et</strong> des exemples de réalisation dans le<br />

domaine des systèmes de rafraîchissement à faible consommation d’énergie.<br />

Les pays participants sont le Canada, la Finlande, la France, l'Allemagne, Pays Bas, le<br />

Portugal, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni <strong>et</strong> les Etats-Unis d'Amérique.<br />

L’Agence Internationale de l’Energie a lancé voici trois ans un programme de travail sur le<br />

rafraîchissement solaire (Tâche 25). Les objectifs de la Tâche 25 [2] sont d’identifier les<br />

technologies prom<strong>et</strong>teuses en matière de rafraîchissement solaire <strong>et</strong> de créer les méthodes <strong>et</strong><br />

les outils de conception <strong>et</strong> de dimensionnement s’y rattachant.<br />

• Les actions européennes<br />

Un des objectifs des différents programmes cadres de recherche européens concerne<br />

l’efficacité énergétique dans les bâtiments.<br />

Plus particulièrement, dans le cadre du programme Intelligent Energy Europe le proj<strong>et</strong> Save<br />

KeepCool ‘’promotion of sustainable cooling in the service building sector’ a pour obj<strong>et</strong> de<br />

diffuser les technologies <strong>et</strong> les outils du confort d’été durable.<br />

KeepCool n'invente pas de nouvelles technologies, mais valorise les acquis des recherches<br />

antérieures travaillant à leur diffusion. Le site propose des exemples de réalisations.<br />

• Le protocole de Montréal<br />

Le protocole de Montréal, ratifié en 1988, a pour objectif des mesures de précaution pour<br />

réglementer équitablement <strong>et</strong> éventuellement éliminer toutes les émissions mondiales de<br />

substances appauvrissant la couche d'ozone. À c<strong>et</strong>te fin, les Parties doivent éliminer<br />

graduellement la production <strong>et</strong> la consommation ainsi que réduire <strong>et</strong> cesser le commerce des<br />

produits désignés par le protocole. Les fluides frigorigènes font partie des produits visés.<br />

Il a été décidé d’interdire l’utilisation des fluides les plus dangereux <strong>et</strong> de ne perm<strong>et</strong>tre celle des<br />

autres que dans des conditions qui minimisent leur impact sur l’environnement.<br />

Dans ce contexte, les systèmes de rafraîchissement, qui n’utilisent pas de fluides frigorigènes,<br />

constituent une réponse aux exigences du protocole.<br />

• L’évolution de la demande<br />

La croissance importante de la climatisation conduit à considérer de plus en plus des solutions<br />

n’utilisant pas la compression mécanique ou limitant son utilisation. Des techniques de<br />

climatisation alternative, qui consommeraient moins d’énergie <strong>et</strong> n’utilisant pas de réfrigérant,<br />

peuvent fournir des conditions intérieures très proches de celles fournies par des solutions<br />

conventionnelles.<br />

C278 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


En eff<strong>et</strong>, le marché de la climatisation est en pleine expansion en Europe surtout depuis<br />

l’épisode climatique de la canicule 2003. La surface climatisée en France a doublé entre 1990<br />

<strong>et</strong> 2000. La progression la plus spectaculaire est celle des climatiseurs individuels <strong>et</strong><br />

notamment des mobiles <strong>et</strong> des splits de puissance inférieure à 17,5 kW. Malgré leur<br />

performance faible, la vente de mobiles a augmenté suite à la canicule de 2003 du fait de leur<br />

facilité d’installation.<br />

En France, le secteur tertiaire représente 17% de la consommation d’énergie nationale en 2004<br />

(218,5 TWh). Le rafraîchissement représente environ 5 % de la consommation totale du<br />

secteur. Le taux de pénétration de la climatisation dans le secteur tertiaire est évalué à 22 % en<br />

2000 (35 % pour les bureaux) soit une surface climatisée de 142 millions de m 2 (57 millions de<br />

m 2 de bureaux).<br />

Malgré les progrès réalisés au niveau de la construction des bâtiments, plusieurs éléments<br />

contribuent à l’augmentation des besoins de rafraîchissement :<br />

- l’isolation très efficace de l’enveloppe qui conduit à un emprisonnement de chaleur dans<br />

les cas où il y a impossibilité d’ouvrir les baies (hauteur ou à cause des bruits à<br />

l’extérieur);<br />

- l’augmentation forte de taux des surfaces vitrées dans les bâtiments modernes pour des<br />

raisons architecturales <strong>et</strong> sans protections solaires extérieures;<br />

- l’augmentation des jours où la température extérieure <strong>et</strong> le rayonnement solaire sont au<br />

dessus de la moyenne;<br />

- l’emploi d’un très grand nombre d’équipements électriques (ordinateurs, imprimantes,<br />

scanner, éclairage, <strong>et</strong>c…) ce qui augmente les apports internes qui deviennent l’élément<br />

majeur des charges de rafraîchissement (dans les nouveaux bâtiments de bonne<br />

isolation)<br />

Depuis 2002, la directive européenne 31/CE sur l’efficacité de la climatisation impose de faire<br />

figurer une étiqu<strong>et</strong>te énergétique sur les climatiseurs individuels de faible puissance (


2. TECHNOLOGIES<br />

2.1 TYPOLOGIE DES SOLUTIONS BASSE CONSOMMATION<br />

Il faut noter que l’efficacité des systèmes de climatisation basse consommation dépend<br />

intimement du climat <strong>et</strong> du bâtiment. Leur choix suppose qu’une attention particulière ait été<br />

portée aux protections solaires afin de limiter les apports du soleil <strong>et</strong> au choix d’équipements<br />

électriques à haute efficacité énergétique afin de limiter les apports internes.<br />

Nous n’envisageons les solutions de climatisation basse consommation que dans le cas<br />

de bâtiments à inertie élevée <strong>et</strong> bien protégés avec des apports internes faibles.<br />

Pour qu’un système soit à basse consommation, il faut veiller conjointement à la production de<br />

froid par des moyens naturels (évaporation d’eau, recours à une nappe phréatique, …) <strong>et</strong> à la<br />

distribution car le niveau de température doit être compatible avec la source r<strong>et</strong>enue. Même<br />

avec des systèmes mécaniques, une température de distribution plus élevée réduit les charges<br />

(déshumidification limitée) <strong>et</strong> les écarts entre source chaude <strong>et</strong> source froide contribuant à une<br />

meilleure efficacité. Il faut toutefois prendre garde au fait que ces technologies innovantes de<br />

production de froid entraînent souvent une hausse de la consommation des auxiliaires de<br />

distribution.<br />

C’est pourquoi d’un point de vue technique on fait la différence entre la production du froid <strong>et</strong> la<br />

distribution, tel que le suggère les travaux de l’Agence Internationale de l’Energie (dans son<br />

rapport « Tâche 25 » sur la climatisation solaire).<br />

C<strong>et</strong>te segmentation perm<strong>et</strong> de souligner l’importance de la contribution des deux soussystèmes<br />

à la consommation énergétique totale de l’installation. Il faut rester vigilant devant la<br />

tendance à concevoir des systèmes de climatisation qui utilisent une source gratuite de froid<br />

(eau de nappe, puits canadien) mais qui peuvent conduire à une hausse sensible de la<br />

consommation des auxiliaires de distribution (ventilateurs, pompes).<br />

En termes de « qualité du service rendu », on fait la différence entre « rafraîchissement » <strong>et</strong><br />

climatisation.<br />

Un système de rafraîchissement sera défini par :<br />

- l’absence de système à puissance garantie pour la production de froid.<br />

Il en résulte :<br />

- une impossibilité de respecter une température de consigne dans certains cas,<br />

- une température intérieure dépendante des conditions extérieures.<br />

La Figure 1 ci-dessous présente l’ensemble des systèmes de rafraîchissement possibles.<br />

C280 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1<br />

Figure 1 : systèmes de rafraîchissement<br />

A l’inverse, un système de climatisation :<br />

- garantit la production de froid s’il est correctement dimensionné,<br />

- peut donc respecter une température de consigne.<br />

On vise ici les systèmes qui utilisent de l’énergie thermique renouvelable. La Figure 2 en<br />

présente les cas possibles.<br />

1 Un brasseur d’air n’est pas un système de rafraîchissement mais il améliore le confort en favorisant le<br />

rafraîchissement cutané.<br />

C281 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 2 : systèmes de climatisation à partir d’énergie renouvelable<br />

L’utilisation d’un système de rafraîchissement seul dépend de la destination du bâtiment ainsi<br />

que de ses occupants. Il peut être acceptable selon l’activité des occupants d’avoir des<br />

températures moins confortables sur de courtes périodes.<br />

Il convient de noter que la comparaison de différents systèmes entrant dans les deux catégories<br />

pose une difficulté puisque l’on compare des solutions n’offrant pas un service identique.<br />

C’est un point qu’il ne faut pas oublier lorsqu’on cherche à comparer les systèmes<br />

étudiés dans le présent rapport.<br />

2.2 LES TECHNOLOGIES EXISTANTES<br />

La précédente typologie est exhaustive <strong>et</strong> rend bien compte de la diversité des modes de<br />

refroidissement possibles. Les paragraphes suivants décrivent les technologies existantes de<br />

production <strong>et</strong> de distribution du froid <strong>et</strong> précisent si elles ont été r<strong>et</strong>enues pour la présente<br />

étude.<br />

2.2.1 DESCRIPTION DES TECHNOLOGIES DE PRODUCTION DE FROID<br />

Le cycle à compression mécanique de vapeur performant (p<strong>et</strong>it climatiseur)<br />

Le système le plus connu <strong>et</strong> le plus répandu de production de froid appliqué à la climatisation<br />

de bâtiments est le cycle à compression de vapeur. L’énergie utilisée pour alimenter le moteur<br />

du compresseur est presque toujours électrique. Les très bonnes performances des meilleurs<br />

appareils proposés résultent des progrès réalisés par des fabricants de compresseur ayant<br />

fortement investi en R & D, de l’optimisation des échangeurs <strong>et</strong> de moteurs tournant à vitesse<br />

variable.<br />

Ce système a été r<strong>et</strong>enu car il va servir de référence pour situer les autres technologies par<br />

rapport à un système traditionnel performant.<br />

C282 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Le puits provençal ou canadien<br />

Un puits provençal consiste en un ensemble de tubes (éventuellement un tube unique),<br />

enterrés à l’horizontale sous le bâtiment (ou à côté de celui-ci), <strong>et</strong> intégrés au système de<br />

ventilation. Le but du système est d’amortir les variations de température de l’air extérieur en<br />

tirant parti de l’inertie thermique du sous-sol : en récupérant la fraîcheur du sol en été <strong>et</strong> la<br />

chaleur du sol en hiver. C<strong>et</strong>te solution se propose en secteur résidentiel comme en p<strong>et</strong>it<br />

tertiaire.<br />

Ce système a été r<strong>et</strong>enu compte tenu du développement actuel d’une offre sur ce produit en<br />

France.<br />

La sur-ventilation<br />

La surventilation consiste à refroidir un bâtiment quand la température extérieure est inférieure<br />

à sa température intérieure par la circulation naturelle ou mécanique d'un grand débit d’air<br />

extérieur, très supérieur au débit d’air hygiénique. On distingue le « free cooling » <strong>et</strong> la<br />

surventilation nocturne (night-cooling). Le free-cooling consiste en une utilisation de l’air<br />

extérieur comme source de rafraîchissement naturel <strong>et</strong> est prévu dans les centrales de<br />

traitement d’air efficaces. La sur-ventilation nocturne consiste à refroidir le local la nuit en<br />

ouvrant les fenêtres dans le cas de bâtiment d’habitation en zone sécurisée ou via une centrale<br />

de traitement d’air <strong>et</strong> des conduits en tertiaire.<br />

Le free cooling a été r<strong>et</strong>enu car il est relativement facile à m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>et</strong> il a été éprouvé.<br />

La sur-ventilation nocturne peut se révéler intéressante dans une approche de climatisation<br />

hybride.<br />

La climatisation par évaporation : « evaporative-cooling »<br />

Ce type de système fait évaporer de l’eau pour refroidir l’air. Le système requiert l’utilisation<br />

d’un humidificateur qui perm<strong>et</strong> d’humidifier l’air. On distingue plusieurs types de climatisation<br />

par évaporation :<br />

- L’évaporation directe en ambiance. De l’eau est pulvérisée directement dans les<br />

locaux à rafraîchir. De ce fait, on augmente l’humidité de l’air mais l’évaporation de l’eau<br />

refroidit l’air. Ce système est intéressant dans des régions de basse hygrométrie<br />

moyenne <strong>et</strong> dans des locaux très ventilés.<br />

- L’évaporation directe gainée consiste à insérer un humidificateur dans une centrale de<br />

traitement d’air. La solution conduit à humidifier le local, ce qui peut être incompatible<br />

avec son utilisation ou au contraire favorable dans d’autres cas où c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est<br />

recherché.<br />

- L’évaporation indirecte gainée consiste à refroidir l’air extrait du local par évaporation<br />

d’eau dans celui-ci puis à l’utiliser pour refroidir l’air de soufflage dans un échangeur.<br />

L’équipement requis est un humidificateur, de type pulvérisateur d’eau ou par<br />

ruissellement sur un substrat humide, <strong>et</strong> un échangeur de chaleur. Ce système peut être<br />

couplé avec un refroidissement nocturne de la masse du local qui perm<strong>et</strong> de compenser<br />

le manque de puissance de refroidissement le jour.<br />

Seul le système par évaporation directe (gainée ou non) a été r<strong>et</strong>enu. L’évaporation indirecte<br />

n’a pas été r<strong>et</strong>enue car il n’existe pas de produits « clés en main ».<br />

C283 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les tours de refroidissement humides couplées à un plafond froid<br />

Une tour de refroidissement est un échangeur de chaleur spécifique dans lequel l’eau de<br />

refroidissement est amenée au contact de l’air ambiant pour transférer la chaleur de l’eau vers<br />

l’air ambiant. Le refroidissement se produit par évaporation directe d’une partie de l’eau de<br />

refroidissement. Des plafonds froids couplés à une tour de refroidissement humide<br />

perm<strong>et</strong>tent d’évacuer la chaleur des locaux en grande partie par rayonnement (>50%).<br />

On trouve 2 types de système :<br />

- Les tours de refroidissement ouvertes où le contact est direct entre le fluide<br />

caloporteur <strong>et</strong> l’air ambiant.<br />

- Les tours de refroidissement fermées, sèches ou humides, où il y a contact indirect<br />

entre les deux fluides à travers les parois d’un échangeur.<br />

Un tel système consomme une quantité importante d’eau, quelles que soient les conditions<br />

d’exploitation. Tous les circuits fermés sont généralement moins efficaces, consomment<br />

davantage d’électricité en raison de ventilateurs plus puissants <strong>et</strong> augmentent l’investissement<br />

initial par rapport à une tour de refroidissement ouverte.<br />

Ce système n’a pas été r<strong>et</strong>enu compte tenu des risques de prolifération de légionelles <strong>et</strong> les<br />

expérimentations sont peu nombreuses.<br />

La circulation d’eau fraiche<br />

Le système consiste à réaliser une boucle de canalisation d’eau prélevée dans une source<br />

d’eau fraîche naturelle locale. On distingue les systèmes où l’eau provient de nappes<br />

phréatiques qui nécessitent le forage de 2 puits pour prélever <strong>et</strong> évacuer l’eau, des systèmes<br />

où l’eau provient de la mer, de rivières ou d’un lac. En été, l’eau pompée circule dans un<br />

échangeur thermique <strong>et</strong> peut refroidir directement les locaux ou être utilisée pour refroidir le<br />

condenseur d’un groupe frigorifique. Le cycle est inversé en hiver, la chaleur prélevée sur l’eau<br />

servant à préchauffer l’air pour le bâtiment.<br />

Ce produit a été r<strong>et</strong>enu <strong>et</strong> mériterait d’être appréhendé en tant que tel dans le cadre des<br />

réseaux urbains<br />

La climatisation solaire<br />

La climatisation solaire regroupe plusieurs types de systèmes dans lesquels la production du<br />

froid se fait à partir de chaleur. La production de chaleur solaire s’effectue via des capteurs<br />

solaires. Le rafraîchissement solaire se différencie de la production d’eau chaude par le niveau<br />

élevé de température à laquelle la chaleur utile doit être fournie.<br />

Il existe deux grands types de systèmes de production de froid à partir de chaleur : la<br />

dessiccation <strong>et</strong> la sorption (absorption <strong>et</strong> adsorption).<br />

C284 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Le système à dessiccation consiste à déshumidifier l’air extérieur pour pouvoir le refroidir<br />

ensuite par évaporation d’eau. L’air extérieur passe dans une roue à dessiccation qui adsorbe<br />

la vapeur d’eau. L’adsorption d’eau s’accompagne d’un réchauffement de l’air. Celui-ci est<br />

refroidi dans un échangeur de chaleur par l’air intérieur préalablement refroidi par<br />

humidification. Ensuite, il est refroidi dans un humidificateur à eau liquide. La roue à<br />

dessiccation doit être régénérée par chauffage pour pouvoir désorber l’eau adsorbée. Dans le<br />

cas de la climatisation solaire, la source d’énergie pour la régénération est solaire. La<br />

déshumidification peut être aussi bien liquide que solide. La technologie la plus courante<br />

aujourd’hui utilise des roues à dessiccation rotatives, avec du silica-gel ou du chlorure de<br />

lithium comme matériau de sorption.<br />

- Les machines frigorifiques à sorption avec ressource solaire :<br />

- Les machines à absorption solaire utilisent un cycle d’absorption. Ce dernier<br />

fonctionne de la même manière que le cycle à compression : seul le compresseur mécanique<br />

est remplacé par un compresseur thermochimique, contenant un mélange de deux<br />

constituants : le réfrigérant <strong>et</strong> un solvant qui interagit très fortement avec le réfrigérant (en<br />

général, on utilise une solution de Bromure de Lithium). La compression mécanique est alors<br />

remplacée par la chaleur produite par les capteurs solaires qui, via un « générateur », perm<strong>et</strong><br />

au réfrigérant de se libérer sous forme de vapeur. Le refroidissement du condenseur nécessite<br />

en général une tour de refroidissement humide.<br />

- Dans les machines à adsorption solaire, un matériau solide adsorbant est utilisé. La<br />

machine comprend deux compartiments remplis d’adsorbant, un évaporateur <strong>et</strong> un condenseur.<br />

L’adsorbant perm<strong>et</strong> à l’eau de s’évaporer à basse pression. La chaleur solaire perm<strong>et</strong> de<br />

régénérer l’adsorbant solaire. Les systèmes disponibles sur le marché utilisent l’eau<br />

comme réfrigérant <strong>et</strong> le silica-gel comme adsorbant.<br />

Un produit de « climatisation solaire par absorption » existe <strong>et</strong> c’est pourquoi c<strong>et</strong>te technique a<br />

été r<strong>et</strong>enue. Par contre, les systèmes d’adsorption <strong>et</strong> de dessiccation n’ont pas été r<strong>et</strong>enus car<br />

ils sont très peu répandus, encore volumineux <strong>et</strong> difficiles à m<strong>et</strong>tre en œuvre.<br />

Les matériaux à changement de phase<br />

Un Matériau à Changement de Phase (MCP) est une matrice solide dans laquelle sont<br />

incorporés des granulés d’un matériau qui passe de la phase solide à la phase liquide à une<br />

température de fusion proche de la température ambiante. Un MCP perm<strong>et</strong> donc de stocker la<br />

chaleur du milieu lorsque la température ambiante dépasse la température de fusion <strong>et</strong> de<br />

libérer c<strong>et</strong>te chaleur quand la température devient inférieure. Pour le domaine de la<br />

construction, les microbilles de MCP sont incorporées dans des matériaux, tels que plaque de<br />

plâtre, enduit, béton cellulaire, panneau sandwich, <strong>et</strong>c.<br />

Les MCP apportent donc une inertie thermique au bâtiment mais ne peuvent pas être<br />

considérés comme des systèmes de rafraîchissement à part entière. C’est pourquoi nous ne<br />

conservons pas c<strong>et</strong>te solution dans la deuxième partie.<br />

C285 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2.2.2 DESCRIPTION DES TECHNOLOGIES DE DISTRIBUTION DE FROID<br />

Systèmes de distribution de froid aérauliques<br />

Il s’agit d’une distribution du froid par ventilation de l’air. Ils sont utilisés pour tous les systèmes<br />

de “free cooling” où il s’agit d’utiliser l’air extérieur <strong>et</strong> pour les systèmes évaporatifs. Les<br />

désavantages de ce système sont surtout liés à l’encombrement des conduits d’air. Ils ont<br />

également des coûts d’installation assez élevés. La conception de ce système requiert une<br />

collaboration rapprochée entre architectes <strong>et</strong> ingénieurs de structure.<br />

Systèmes de distribution à eau froide<br />

Les systèmes à eau assurent le chauffage ou le refroidissement par transfert de chaleur direct<br />

entre l’eau <strong>et</strong> l’air intérieur. Ils ne peuvent pas assurer les besoins de ventilation. Les systèmes<br />

les plus communs sont le ventilo-convecteur, les plafonds froids <strong>et</strong> les planchers froids.<br />

- Le ventilo-convecteur sert souvent de référence en matière d’ém<strong>et</strong>teurs car il est sans<br />

conteste l’unité terminale la plus répandue en France : il s’agit d’un ventilateur qui fait<br />

circuler l’air intérieur sur une batterie froide ou chaude. Généralement, la température de<br />

distribution est assez basse (régime 7°C – 12 °C) <strong>et</strong> de telles températures sont mal<br />

adaptées à une ressource gratuite comme l’eau d’une nappe phréatique.<br />

- Avec un plafond froid, le refroidissement est transféré à la pièce par transfert radiatif<br />

ou convectif. L’avantage principal du plafond froid est qu’il fonctionne avec des<br />

températures d’eau relativement élevées, entre 16°C <strong>et</strong> 18°C. Des capteurs de point de<br />

rosée doivent être installés pour éviter la condensation. Néanmoins, l’utilisation de<br />

plafonds froids à un impact important sur le bâti car les ém<strong>et</strong>teurs de plafonds peuvent<br />

occuper de 30% à 80% de la surface du plafond.<br />

- Le plancher chauffant ou refroidissant, placé sur une couche isolante pour limiter les<br />

déperditions par le sol, perm<strong>et</strong> de produire chaleur ou fraîcheur selon les besoins. Sous<br />

sa version chauffante, il s’agit d’une technologie bien établie bénéficiant de standards<br />

européens ; le refroidissement par le plancher est une idée plutôt nouvelle. Comme pour<br />

le plafond froid, l’avantage de c<strong>et</strong>te technologie est qu’il n’y a pas de place prise au sol.<br />

Les désavantages sont la limitation de capacité frigorifique, les contraintes de gestion de<br />

la condensation <strong>et</strong> l’utilisation d’un système de ventilation pour assurer les besoins de<br />

ventilation <strong>et</strong> d’homogénéisation des températures.<br />

NDR : Pour une description complète <strong>et</strong> détaillée du fonctionnement technique de<br />

chacun de ces systèmes de production <strong>et</strong> de distribution du froid, le lecteur est invité à<br />

consulter le rapport d’expertise associé au présent rapport.<br />

C286 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2.3 FILTRAGE<br />

Les six solutions r<strong>et</strong>enues sont :<br />

- Un système de compression mécanique de vapeur performant avec un coefficient<br />

d’efficacité, EER, de 5, pris comme système de référence,<br />

- Le puits provençal ou canadien,<br />

- La sur-ventilation,<br />

- La climatisation par évaporation (gainée <strong>et</strong> brumisation),<br />

- La climatisation solaire par absorption,<br />

- La circulation d’eau fraiche,<br />

Pour pouvoir les comparer entre elles, les solutions sont reprises ci-dessous dans des fiches de<br />

synthèse puis commentées selon les cas concr<strong>et</strong>s étudiés.<br />

Pour chaque technique, seront précisés le contexte, les antériorités, la mise en œuvre, les<br />

coûts <strong>et</strong> les performances de l’innovation.<br />

NB concernant les données chiffrées :<br />

• Faute de systèmes répandus <strong>et</strong> de l’existence de données, tous les chiffres concernant<br />

la mise en œuvre <strong>et</strong> l’évaluation des systèmes reposent pour beaucoup sur des<br />

estimations. Ces chiffres perm<strong>et</strong>tent de donner des références mais il n’est pas<br />

conseillé de généraliser les critères d’efficacité, de coûts de performances cités<br />

dans ce rapport.<br />

• En secteur tertiaire, le bâtiment qui sert de trame de fond à une comparaison en énergie<br />

consommée <strong>et</strong> en investissement des solutions r<strong>et</strong>enues compte 30 W/m 2 d’apports<br />

internes. Le calcul mène à une puissance à installer de l’ordre de 40 W/m 2 en<br />

région parisienne <strong>et</strong> 45 W/m 2 en région PACA.<br />

• En secteur résidentiel, le bâtiment qui sert à la comparaison des solutions r<strong>et</strong>enues<br />

compte 10 W/m 2 d’apports internes. Le calcul mène à une puissance à installer de<br />

l’ordre de 20 W/m 2 en région parisienne <strong>et</strong> 25 W/m 2 en région PACA.<br />

• Aujourd’hui, le coût d’investissement d’un système de climatisation se situe en moyenne<br />

entre 100 <strong>et</strong> 200 €/m².<br />

• Les coûts doivent être compris dans une évolution du contexte vers une raréfaction de<br />

l’énergie <strong>et</strong> de son renchérissement.<br />

C287 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3. CONTEXTE, DESCRIPTION, MISE EN ŒUVRE, EVALUATION<br />

3.1 SYSTEME DE COMPRESSION MECANIQUE DE VAPEUR AVEC EER DE 5<br />

Tertiaire<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

Antériorités, origine<br />

C’est le système le plus répandu<br />

Horizon temporel<br />

Les efforts de R&D ont poussé à de très bonnes performances<br />

Géographie<br />

Applicable partout<br />

Champ d’application<br />

Bâtiments résidentiels <strong>et</strong> tertiaires de taille moyenne<br />

Impacts<br />

Bonne efficacité des systèmes récents mais utilisation de fluides<br />

frigorigènes<br />

Conditions d’implémentation Nombreuses déclinaison répondant à la variété des situations.<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

BET, installateurs, fabricants, maître d’ouvrage dans la mesure où celuici<br />

ne veut pas prendre de risques avec un système exotique<br />

Installateur<br />

Climaticiens<br />

Contraintes<br />

Dimensionnement adéquat (tendance à surdimensionner)<br />

Changement ou n<strong>et</strong>toyage des filtres, dépoussiérage des batteries,<br />

Opération vérification de l’écoulement des condensats, contrôles visuels <strong>et</strong> auditif,<br />

Maintenance<br />

vérification des performances.<br />

Fréquence Mensuelle pour les filtres, bi annuelle pour les autres points<br />

Profession frigoriste<br />

Incitations fiscales<br />

non<br />

Entreprises existantes en<br />

France<br />

Une multitude<br />

EVALUATION<br />

Consommations annuelles estimées<br />

Résidentiel Tertiaire<br />

Région IDF France 0,6 kWh/m 2 3 kWh/m 2<br />

Région PACA 2,7 kWh/m 2 5,4 kWh/m 2<br />

Coûts estimés<br />

Résidentiel<br />

€ TTC/m 2 € TTC/m 2<br />

Région Ile de France Investissement 40 90<br />

Energie 0,06 0,1<br />

Coût global sur 10 ans 40,6 91<br />

Région PACA Investissement 40 90<br />

Energie 0,29 0,18<br />

Coût global sur 10 ans 42,9 91,8<br />

Exemples d’installations<br />

RETOURS D’EXPERIENCE<br />

Appareils très diffusés<br />

Vécu utilisateur<br />

Le principal reproche fait à ce genre d’appareil par les utilisateurs est une<br />

température de soufflage basse pouvant générer une sensation<br />

inconfortable de courants d’air froid. En eff<strong>et</strong>, le confort ressenti dépend<br />

directement de la diffusion de l’air soufflé. De ce point de vue les unités<br />

intérieures de type plafonnier sont les plus adaptées.<br />

Le meilleur produit à compression (split hautes performances) affiche un EER de 5,4, il a une<br />

puissance frigorifique nominale de 2 kW. Il semble que c<strong>et</strong>te valeur nominale reflète la<br />

meilleure performance possible de l’appareil. La valeur saisonnière SEER est donc estimée à 5,<br />

valeur prise comme meilleure EER possible par un système à compression.<br />

C288 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.2 LE PUITS PROVENÇAL OU CANADIEN<br />

Antériorités, origines<br />

Horizon temporel<br />

Géographie<br />

Champs d’application<br />

Impacts<br />

Conditions d’implémentation<br />

Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

Installateur<br />

Contraintes<br />

Opération<br />

Maintenance Fréquence<br />

Profession<br />

Incitations fiscales,<br />

règlements, prêts<br />

préférentiels<br />

Entreprises existantes en<br />

France<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

Solution historiquement très ancienne (architecture de palais arabes<br />

faisant appel à des souterrains de ventilation souvent humidifiés).<br />

Aujourd’hui, c<strong>et</strong>te technologie est mature, elle présente un certain intérêt<br />

du fait de sa simplicité. Toutefois, son prix constitue un frein certain à<br />

son développement, notamment le terrassement pour l’enfouissement<br />

des canalisations.<br />

Il devrait donc être installé de préférence dans le neuf car<br />

l’enfouissement des canalisations pourrait être réalisé en même temps<br />

que les fondations. La solution maison clé en main avec puits inclus irait<br />

sans doute dans le sens de la réduction des coûts.<br />

Applicable partout mais avec des précautions particulières dans les sols<br />

contenant du radon.<br />

Avantagé dans les climats à forte amplitude thermique (réversible :<br />

préchauffage de l’air en hiver)<br />

Initialement implémentée dans des p<strong>et</strong>its bâtiments tertiaires, l’offre<br />

pénètre depuis peu le marché des particuliers. C’est une technique<br />

surtout adaptée aux bâtiments neufs ou existants de p<strong>et</strong>ite taille, le<br />

facteur limitant étant la surface de terrain nécessaire à l’implantation des<br />

conduits.<br />

Le coût du terrassement peut être réduit dans le cas des constructions<br />

neuves<br />

C<strong>et</strong>te solution ne fait pas appel à des fluides frigorigènes.<br />

La consommation des ventilateurs dépend fortement de leur mode de<br />

gestion : ils ne doivent pas fonctionner en permanence.<br />

Surface de terrain suffisante <strong>et</strong> être propriétaire du terrain.<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Quelques constructeurs proposent des ensembles compl<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />

cohérents de puits canadiens prêts à être installés.<br />

Des bureaux d’étude spécialisés promeuvent c<strong>et</strong>te technique.<br />

Le risque sanitaire dû au possible développement microbien dans les<br />

canalisations constitue un frein au développement des puits.<br />

Comme pour la ventilation il n’y a pas de profession spécifique pour la<br />

mise en œuvre des puits. En général, l’électricien, dans le résidentiel au<br />

moins <strong>et</strong> les climaticiens installent les puits provençaux. Le terrassement<br />

est sous-traité.<br />

Une pré-étude est faite au cas par cas.<br />

Il faut des conduits résistants <strong>et</strong> étanches durablement <strong>et</strong> une<br />

conception soignée pour assurer le bon fonctionnement <strong>et</strong> éliminer les<br />

risques sanitaires.<br />

Changement des filtres de la bouche d’entrée, « ramonage » des gaines<br />

tous les 3-4 ans<br />

Canada Clim, Fiabitat<br />

C289 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


PERFORMANCES<br />

Consommations annuelles estimées<br />

Résidentiel Tertiaire<br />

Région IDF France 2 kWh/m 2 4,3 kWh/m 2<br />

Tertiaire<br />

Coûts estimés (avec terrassement)<br />

Résidentiel<br />

€ TTC/m 2 € TTC/m 2<br />

Région Ile de France Investissement 22 30<br />

Exploitation 0,21 0,14<br />

Coût global sur 10 ans 24,1 31,4<br />

Exemples d’installations<br />

Vécu utilisateur<br />

RETOURS D’EXPERIENCE<br />

En France : Réalisations de Canada-Clim (maisons de r<strong>et</strong>raite <strong>et</strong> des<br />

maisons individuelles à Alès (30), dans le Val d’Oise, les Yvelines…)<br />

Ministère des finances à Noisy Le Grand<br />

A l’étranger : le puits canadien est une solution liée aux constructions<br />

passives « passivhaus » en Allemagne.<br />

On dispose actuellement de peu d’information concrète sur des r<strong>et</strong>ours<br />

d’expériences. Il serait souhaitable que des enquêtes <strong>et</strong> des mesures<br />

soient conduites sur des réalisations. Cela perm<strong>et</strong>trait notamment de<br />

vérifier que les préconisations de maintenance sont bien prises, une<br />

négligence dans ce domaine pouvant avoir des conséquences sanitaires<br />

graves.<br />

C290 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 3 : Représentation schématique d’un puits canadien, exemple de tranchée<br />

(photo Canada-Clim)<br />

Mise en œuvre : fiabilité, spécificité, exploitation maintenance,<br />

Il n’existe pas de corps de métier ventilation en France dans le secteur résidentiel, c’est<br />

pourquoi c’est généralement un électricien qui se charge d’installer les puits provençaux. Il<br />

sous-traite la partie terrassement. Le puits n’est pas un obj<strong>et</strong> très technique, il faut néanmoins<br />

être précautionneux pour l’installation : par exemple, le bureau d’études Fiabitat forme <strong>et</strong> suit<br />

l’électricien lors de l’installation de son premier puits.<br />

Les études de faisabilité montrent que si le puits provençal est une solution attractive pour le<br />

client, elle n’est généralement pas suffisamment performante pour assurer seule le confort<br />

d’été. Le client exige un confort assuré l’été. Ajouté au surcoût qu’engendre le puits provençal,<br />

la solution est donc souvent rej<strong>et</strong>ée. Par ailleurs, l’implémentation en milieu urbain doit faire<br />

face à des problèmes fonciers :<br />

- le client n’est pas souvent propriétaire du terrain,<br />

- la surface n’est pas toujours bien adaptée (goudron),<br />

- la surface nécessaire est importante.<br />

L’efficacité du système repose pour beaucoup sur un bon fonctionnement des canalisations :<br />

- Un bon dimensionnement : pour obtenir un rafraîchissement correct, l'air doit passer<br />

plus de 20 secondes sous terre. Pour assurer un réchauffement homogène de l’air dans<br />

la conduite, la section du tuyau ne doit pas être trop importante <strong>et</strong> les différents tuyaux<br />

doivent être suffisamment éloignés les uns des autres. Enfin, on trouve différents<br />

matériaux pour les conduites (polyéthylène type TPC, béton, terre cuite <strong>et</strong> grès, PVC<br />

rigide d'assainissement, PEHD ou Polypropylène, PE ou Polypropylène) qui ne<br />

perm<strong>et</strong>tent pas toujours d’assurer les conditions sanitaires <strong>et</strong> d’étanchéité. Le PE ou<br />

Polypropylène en rouleau est la solution la plus utilisée outre Rhin. Ces tuyaux ont reçu<br />

un traitement antistatique qui en fait la solution la plus sécurisée pour ce type<br />

d'utilisation.<br />

- Le terrassement : dans les constructions neuves, on utilise le plus possible les<br />

tranchées d'adduction pour réduire les coûts de terrassement. D’un point de vue<br />

technique, il faut descendre au-delà de 1,2 m puis plus on descend en profondeur, plus<br />

le gain en température est faible par rapport à l'investissement en terrassement : 1,8 m<br />

pour la profondeur d'une conduite est jugé un bon compromis.<br />

- La gestion des condensats : l'air qui circule dans la conduite enterrée va parfois<br />

condenser en été, jusqu'à un litre d'eau par jour. Il est impératif d'évacuer c<strong>et</strong>te eau,<br />

sinon le puits se remplira, stoppant le flux d'air. Une pente de 2% dans le sens<br />

d'écoulement de l'air va perm<strong>et</strong>tre à l'eau de circuler dans le puits jusqu'au point bas,<br />

duquel on pourra facilement traiter tous ces condensats. Il convient donc lors du<br />

terrassement de faire attention à la constance de c<strong>et</strong>te pente <strong>et</strong> de prévoir une conduite<br />

lisse pour éviter la stagnation d'eau.<br />

C291 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- La régulation du système : le ventilateur fonctionne avec un thermostat placé à<br />

l'extérieur de l'habitation <strong>et</strong> il faut by-passer le puits lorsque l’air extérieur est plus frais (entre 13<br />

<strong>et</strong> 25°C typiquement). Les conduits de ventilation doivent être surdimensionnés pour donner la<br />

possibilité au puits de fonctionner l'été à débit important <strong>et</strong> être isolés acoustiquement ou<br />

thermiquement, selon la zone de desserte.<br />

Concernant la maintenance, les systèmes allemands sont équipés de pré-filtres sur la bouche<br />

d’entrée pour limiter l’encrassement des tuyaux. Une maintenance tous les 3-4 ans semble<br />

nécessaire.<br />

Performances<br />

L’intérêt principal de c<strong>et</strong>te solution est effectivement dans son application en rafraîchissement<br />

estival, en eff<strong>et</strong> en chauffage, l’intérêt est jugé faible par comparaison à un échangeur air extrait<br />

/ air neuf (échangeur du reste prévu dans le système de puits).<br />

Les coûts<br />

Les coûts sont dus majoritairement au terrassement <strong>et</strong> au système de ventilation-régulation.<br />

Certains bureaux d’étude annoncent des r<strong>et</strong>ours sur investissement de 15 ans pour un puits<br />

dans de gros bâtiments tertiaires (3000 m 3 /h).<br />

C292 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.3 LA SUR-VENTILATION<br />

Le terme surventilation désigne quantité de systèmes différents qui vont d’une ventilation par<br />

ouverture de fenêtres concevable en habitat dans des zones non bruyantes jusqu’au soufflage<br />

d’une grande quantité d’air au travers d’un réseau de conduits d’air par une centrale de<br />

traitement assurant au minimum filtration <strong>et</strong> mise en mouvement.<br />

Le free cooling est une fonction mise en œuvre dans les systèmes de climatisation à air qui<br />

conduit à utiliser l’air extérieur en priorité pour refroidir les locaux.<br />

Le tableau ci-dessous correspond à la surventilation nocturne par centrale de traitement d’air<br />

véhiculant l’air extérieur dans les locaux.<br />

Antériorités, origines<br />

Horizon temporel<br />

Géographie<br />

Champ d’application<br />

Impacts<br />

Conditions d’implémentation<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

Installateur<br />

Contraintes<br />

Opération<br />

Maintenance<br />

Fréquence<br />

Profession<br />

Incitations fiscales<br />

Entreprises existantes en<br />

France<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

Principe mis en œuvre depuis longtemps par ouverture des fenêtres<br />

quand il fait moins chaud au dehors.<br />

C<strong>et</strong>te technologie est mature car elle fait appel à des <strong>composants</strong> bien<br />

maîtrisés comme les centrales de traitement d’air. Toutefois, la<br />

consommation des ventilateurs étant pénalisante, ce système ne se<br />

diffuserait sensiblement que sous la forme d’un système monobloc avec<br />

un réseau de conduits court pour diminuer la puissance de ventilation, il<br />

n’est donc pas destiné à tous les types de bâtiments. Une conception en<br />

simple flux par extraction avec des entrées d’air dans les locaux à<br />

rafraîchir perm<strong>et</strong>trait de réduire encore le poste ventilation. Le<br />

développement de la climatisation hybride peut constituer une<br />

opportunité pour ce système.<br />

Applicable dans les climats à forte variation thermique jour/nuit<br />

Bâtiments tertiaires présentant une forte inertie <strong>et</strong> peu de charges<br />

internes.<br />

Système qui n’utilise pas de fluides frigorigènes.<br />

Bâtiments perm<strong>et</strong>tant l’installation d’une centrale de traitement d’air <strong>et</strong><br />

des conduits de distribution : à cause de cela le système trouverait plus<br />

facilement sa place dans les bâtiments neufs.<br />

Le système de surventilation nocturne n’est quasiment pas diffusé en<br />

France, une des principales résistances vient sans doute du fait de sa<br />

faible efficacité à combattre les surchauffes même si son efficacité<br />

énergétique est satisfaisante.<br />

Electriciens (dans le résidentiel) ou les climaticiens<br />

Régulation bien adaptée<br />

Ventilateurs à haut rendement<br />

Pas de maintenance spécifique, uniquement celle liée aux centrales de<br />

traitement d’air : le point important est l’entr<strong>et</strong>ien des filtres.<br />

Installateurs de climatisation à air.<br />

C293 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


PERFORMANCES<br />

Consommations annuelles estimées<br />

Tertiaire<br />

Région IDF 7,2 kWh/m 2<br />

Coûts estimés<br />

Région IDF<br />

Tertiaire<br />

€ TTC/m 2<br />

Investissement 100<br />

Exploitation 0,24<br />

Coût global sur 10 ans 102,4<br />

Exemples d’installations<br />

RETOURS D’EXPERIENCE<br />

En France :<br />

A l’étranger :<br />

- Bâtiment résidentiel, à Vila Nova de Gaia au Portugal (annexe 28)<br />

- Université Design Studio, Bâtiment tertiaire à Milton Keynes en<br />

Grande Br<strong>et</strong>agne (annexe 28)<br />

- CSR Office Building, bureaux, à Cambridge en Grande Br<strong>et</strong>agne<br />

(ancien Ionica Office Buliding de l’annexe 28)<br />

L’efficacité du système est d’autant plus grande que la capacité thermique des parois est<br />

grande <strong>et</strong> que l’amplitude de température nuit/jour est grande. Quant à la consommation<br />

énergétique du système, elle est déterminée par la consommation des ventilateurs. Par ailleurs,<br />

il n’existe pas aujourd’hui de système de régulation « clé en main » adapté, ce qui rend difficile<br />

l’ajustement de la mise en marche des ventilateurs.<br />

Le free cooling<br />

Le système de surventilation le plus utilisé est la fonction free ccooling des CTA à débit d’air<br />

constant <strong>et</strong> débit d’air variable.<br />

On cherche à exploiter la ressource de froid la plus facilement disponible : l’air extérieur. En<br />

eff<strong>et</strong>, on remarque du fait de l’augmentation des apports internes <strong>et</strong> d’une isolation accrue qu’il<br />

faut rafraîchir certains bâtiments tertiaires à des températures extérieures assez basses. Le<br />

recours à une simple sur-ventilation apparaît donc comme une solution naturelle <strong>et</strong> intuitive :<br />

- en mode chauffage <strong>et</strong> en mode refroidissement lorsque la température extérieure est<br />

supérieure à la température intérieure, la centrale de traitement d’air véhicule un mélange d’air<br />

neuf <strong>et</strong> d’air recyclé. La quantité d’air neuf correspond au renouvellement d’air hygiénique<br />

dépendant du nombre d’occupants dans les locaux traités,<br />

- lorsque le bâtiment est en demande de froid <strong>et</strong> que la température extérieure est inférieure à<br />

la température intérieure, le taux d’air neuf dans l’air soufflé augmente (pouvant atteindre 100%)<br />

pour refroidir les locaux. Ce n’est que si c<strong>et</strong>te fonction est insuffisante que la production<br />

frigorifique est activée.<br />

La mise en œuvre du système n’est pas difficile en soi. Elle vient s’intégrer à la mise en œuvre<br />

d’un système de ventilation avec centrale de traitement d’air, ce qui explique qu'il n’existe pas<br />

d’évaluation des coûts <strong>et</strong> de r<strong>et</strong>our sur investissement dans la réalité.<br />

Du fait de sa simplicité de mise en œuvre, c<strong>et</strong>te solution est généralisable à tous les bâtiments<br />

équipés d’une centrale de traitement d’air à débit d’air constant – débit d’air variable (chauffage<br />

<strong>et</strong> climatisation à air). La plupart des BET l’ont bien intégrée.<br />

C294 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.4 LA CLIMATISATION PAR EVAPORATION<br />

Dans sa fonction confort, l’évaporation directe en ambiance est destinée aux locaux de grand<br />

volume ouverts sur l’extérieur comme les halls de gare par exemple <strong>et</strong> à certaines parties<br />

extérieures des bâtiments comme les terrasses de café. On conçoit ainsi que ces systèmes ne<br />

soient pas n<strong>et</strong>tement en concurrence avec les systèmes de climatisation, dans le résidentiel <strong>et</strong><br />

le tertiaire tout du moins.<br />

En revanche l’évaporation directe gainée peut être implantée dans un éventail plus large de<br />

bâtiments <strong>et</strong> se trouve ainsi en concurrence directe.<br />

3.4.1 EVAPORATION DIRECTE GAINEE<br />

Antériorités, origines<br />

Horizon temporel<br />

Géographie<br />

Champs d’application<br />

Impacts<br />

Conditions d’implémentation<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

Le principe est traditionnellement utilisé en suspendant des linges<br />

humides dans un courant d’air.<br />

Un intérêt pour le rafraîchissement évaporatif réapparaît dans les<br />

années 70 <strong>et</strong> particulièrement dans les laboratoires américains : une<br />

partie du territoire américain présente des climats chauds <strong>et</strong> secs a priori<br />

appropriés à ce principe.<br />

Des appareils sont conçus, développés <strong>et</strong> fabriqués en Australie par<br />

Seeley International depuis 1972. A c<strong>et</strong>te époque, le rafraîchissement<br />

évaporatif (non portable) a été principalement destiné au gros tertiaire <strong>et</strong><br />

à l’industrie. Depuis les années 80, les ménages ont été demandeurs de<br />

rafraîchissement évaporatif pour leur résidence : maison à un niveau,<br />

climat sec.<br />

En Europe occidentale les appareils diffusés actuellement sont<br />

monobloc de type unité de toiture <strong>et</strong> destinés aux bâtiments tertiaires<br />

mono volumes <strong>et</strong> aux locaux industriels.<br />

Il existe des produits de type unité de toiture, matures, destinés aux<br />

locaux tertiaires mono volumes ne demandant pas un contrôle précis de<br />

leur température en été. On peut ainsi rafraîchir la totalité de l’ambiance<br />

ou faire du rafraîchissement de poste de travail. Ces produits sont mis<br />

en avant par quelques sociétés en France.<br />

Applicable dans les ambiances ne nécessitant pas moins de 40%<br />

d’humidité <strong>et</strong> dans les climats peu humides.<br />

Bâtiments ouverts à fort renouvellement d’air, neufs ou existants.<br />

C<strong>et</strong>te solution consomme peu d’électricité <strong>et</strong> ne fait pas appel à des<br />

fluides frigorigènes. Par ailleurs, ce système qui conduit à une humidité<br />

intérieure élevée peut être intéressant dans certaines industries.<br />

En revanche la consommation d’eau peut être importante.<br />

Toiture accessible perm<strong>et</strong>tant l’installation de l’appareil, à défaut il peut<br />

être installé en façade.<br />

C295 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

Installateur<br />

Contraintes<br />

Opération<br />

Maintenance<br />

Fréquence<br />

Profession<br />

Incitations fiscales<br />

Entreprises existantes en<br />

France<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Les BET ne semblent pas moteurs, ils sont habitués aux solutions<br />

traditionnelles. Les constructeurs agissent auprès des maîtres d’ouvrage<br />

pour le choix de la solution <strong>et</strong> passent par des installateurs partenaires<br />

pour la vente <strong>et</strong> l’installation.<br />

Les résistances viennent de la crainte de développements microbiens<br />

dans l’humidificateur <strong>et</strong> de la méconnaissance de ces systèmes.<br />

Installateurs de climatisation.<br />

Régulation bien adaptée<br />

Prévention des risques de légionellose.<br />

Mise hors gel, vidange <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyage <strong>et</strong> maintenance liée au risque<br />

sanitaire<br />

Bi annuelle<br />

Climaticien<br />

Seeley, Bécot climatique, Ecocooling<br />

Consommations annuelles estimées<br />

Coûts estimés<br />

Région PACA<br />

Région PACA électricité<br />

eau<br />

PERFORMANCES<br />

Tertiaire (*)<br />

3,7 kWh/m 2<br />

37 l/m²<br />

Tertiaire (*)<br />

€ TTC/m 2<br />

Investissement 32<br />

Exploitation 2,2<br />

Coût global sur 10 ans 34,2<br />

RETOURS D’EXPERIENCE<br />

De nombreuses références industrielles <strong>et</strong> tertiaires en France<br />

Exemples d’installations<br />

métropolitaine.<br />

Exemple : une imprimerie à Sorgues<br />

(*) : ces valeurs correspondent à un bâtiment tertiaire de 300 m², mono volume équipé d’un<br />

système évaporatif direct de type unité de toiture. Les frais d’exploitation sont toutefois plus<br />

élevés que pour les autres exemples car les besoins de froid sont plus importants<br />

Mise en œuvre : fiabilité, spécificité, exploitation maintenance,<br />

Des systèmes compacts ont été développés pour être installés en toiture avec un réseau de<br />

conduit très court.<br />

Le marché des appareils de rafraîchissement évaporatif de ce type est particulièrement<br />

développé en Australie pour des raisons climatiques <strong>et</strong> énergétiques Les appareils australiens<br />

sont disponibles en Europe de l’ouest depuis plusieurs années.<br />

Par ailleurs, en France une société dont l’activité était le rafraîchissement des bâtiments<br />

d’élevage par évaporation d’eau a développé une gamme de produits de rafraîchissement<br />

évaporatif de type unité de toiture pour les bâtiments tertiaires <strong>et</strong> industriels.<br />

C296 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 4 : exemple de produit Seeley international (photo Seeley international)<br />

L’air extérieur est humidifié par des humidificateurs à ruissellement situés sur les parois<br />

verticales puis soufflé dans le local par un ventilateur. Un dispositif de régulation perm<strong>et</strong> le<br />

contrôle de l’humidification <strong>et</strong> des caractéristiques de l’eau du bac.<br />

L’installation de ces systèmes ne demande pas de connaissances particulières <strong>et</strong> peuvent donc<br />

être installés pas des sociétés qui installent les systèmes de climatisation traditionnelle :<br />

connection électrique, hydraulique <strong>et</strong> mise en place du conduit de soufflage en traversée de<br />

toiture le plus souvent.<br />

Selon [26], une sonde de salinité mesure la conductivité électrique de l’eau <strong>et</strong> commande un<br />

système de vidange automatique pour renouveler intégralement ou partiellement l’eau du bac.<br />

Par ailleurs, pour renouveler l’eau intégralement régulièrement l’installateur règle une vidange<br />

automatique à intervalle régulier défini en fonction de la qualité de l’eau <strong>et</strong> de son<br />

environnement avec au maximum une vidange toutes les 72 heures. De plus, dès que le<br />

système s’arrête plus d’un temps paramétrable, l’eau du bac est vidangée pour éviter toute<br />

stagnation <strong>et</strong> montée en température.<br />

Selon les constructeurs, il ne devrait pas y avoir d’entraînement de gouttel<strong>et</strong>tes d’eau du fait de<br />

la faible vitesse de l’air dans les médias. Il est possible de réaliser en série un cycle de postventilation<br />

d’une heure qui sèche l’ensemble du système <strong>et</strong> stoppe ainsi tout développement de<br />

bactérie.<br />

Certains systèmes ont passé avec succès les tests de la norme VDI6022 pour les appareils de<br />

ventilation <strong>et</strong> de refroidissement.<br />

Performances<br />

Dans ces systèmes de climatisation par évaporation, la consommation en eau s’ajoute à la<br />

consommation électrique des auxiliaires. Un prix de l’eau élevé peut réduire les efforts réalisés<br />

sur la consommation énergétique, ce qui maintiendrait le coût d’exploitation à un niveau<br />

traditionnel. Le rendement du ventilateur <strong>et</strong> de l’humidificateur joue un rôle primordial dans les<br />

consommations de l’installation.<br />

Vécu des utilisateurs<br />

Un système a été installé dans une imprimerie dans la région d’Avignon. Au cours de l’été la<br />

baisse de température ambiante a été appréciée, toutefois l’humidité ambiante a été jugée<br />

élevée ce qui constitue une dégradation du confort. Il convient de nuancer c<strong>et</strong>te appréciation<br />

dans la mesure où l’appareil a fonctionné en permanence en mode manuel sans limitation de<br />

l’humidité ambiante.<br />

C297 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.4.2 EVAPORATION DIRECTE EN AMBIANCE- INSTALLATIONS FIXES<br />

Antériorités, origines<br />

Horizon temporel<br />

Géographie<br />

Champs d’application<br />

Impacts<br />

Conditions d’implémentation<br />

Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

Installateur<br />

Contraintes<br />

Maintenance<br />

Opération<br />

Fréquence<br />

Profession<br />

Entreprises existantes en<br />

France<br />

Exemples d’installations<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

Le système a été développé pour les besoins de l’industrie, il a ensuite<br />

été adapté au secteur du bâtiment.<br />

La technologie est mature, elle est destinée aux locaux tertiaires mono<br />

volumes ne demandant pas un contrôle précis de leur température en<br />

été. On peut ainsi rafraîchir la totalité de l’ambiance ou faire du<br />

rafraîchissement de poste de travail.<br />

Applicable dans les ambiances ne nécessitant pas moins de 40%<br />

d’humidité <strong>et</strong> dans les climats peu humides.<br />

Bâtiments ouverts à fort renouvellement d’air, neuf ou existant <strong>et</strong> parties<br />

extérieures comme les terrasses de cafés ou de restaurants.<br />

C<strong>et</strong>te solution consomme peu d’électricité <strong>et</strong> ne fait pas appel à des<br />

fluides frigorigènes. Par ailleurs, ce système qui conduit à une humidité<br />

intérieure élevée peut être intéressant dans certaines industries.<br />

En revanche la consommation d’eau peut être importante.<br />

A l’intérieur il faut pouvoir installer les buses à certaine hauteur du sol<br />

pour que l’homogénéisation air-gouttel<strong>et</strong>tes puisse se faire en dehors de<br />

la zone d’évolution.<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Les BET ne semblent pas moteurs, ils sont habitués aux solutions<br />

traditionnelles. Les constructeurs agissent auprès des maîtres d’ouvrage<br />

pour le choix de la solution <strong>et</strong> passent par des installateurs partenaires<br />

pour la vente <strong>et</strong> l’installation.<br />

Pour les terrasses, l’extérieur en général, les constructeurs vendent<br />

directement au propriétaire.<br />

Installateurs de climatisation pour les gros systèmes.<br />

Pour les terrasses, l’installateur est souvent le constructeur.<br />

Régulation bien adaptée<br />

Prévention des risques de légionellose.<br />

Mise hors gel, vidange <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyage <strong>et</strong> maintenance liée au risque<br />

sanitaire<br />

Bi annuelle<br />

Climaticien ou constructeur<br />

En France, une vingtaine de sociétés proposent des systèmes de<br />

brumisation d’ambiance pour l’intérieur ou l’extérieur.<br />

RETOURS D’EXPERIENCE<br />

La gare Saint-Charles de Marseille. Des terrasses de cafés.<br />

Il existe par ailleurs de nombreux locaux industriels <strong>et</strong> d’élevage traités en<br />

brumisation d’ambiance.<br />

Le coût dépend de la taille de l’équipement <strong>et</strong> de son niveau de sophistication, régulation,<br />

prévention des risques bactériens, qualité des matériaux <strong>et</strong> de la mise en œuvre. La<br />

consommation d’eau dépend principalement du nombre de buses.<br />

C298 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.5 LA CLIMATISATION SOLAIRE PAR ABSORPTION<br />

Antériorités, origines<br />

Horizon temporel<br />

Géographie<br />

Champ d’application<br />

Impacts<br />

Conditions d’implémentation<br />

Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

Installateur<br />

Contraintes<br />

Opération<br />

Maintenance Fréquence<br />

Profession<br />

Incitations fiscales<br />

Entreprises existantes<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

La climatisation par absorption est assez répandue dans les pays<br />

développés en manque de moyens de production électrique.<br />

Néanmoins, ces machines, qui ont besoin d’une source de chaleur,<br />

fonctionnent traditionnellement au gaz. Le principe est ici de couvrir ces<br />

besoins de chaleur par de l’énergie solaire. C<strong>et</strong>te idée est séduisante<br />

car les besoins de rafraîchissement sont synchrones avec les forts<br />

ensoleillements.<br />

Les systèmes existants aujourd’hui sont de moyenne <strong>et</strong> grosse<br />

puissance (35 <strong>et</strong> 250 kW de froid). L’investissement d’un tel système est<br />

très élevé <strong>et</strong> le temps de r<strong>et</strong>our est long. Ces points freinent<br />

considérablement le développement de ces systèmes.<br />

La technologie n’est pas à maturité dans la mesure où il n’existe pas<br />

non plus de produits clé en main rassemblant la machine <strong>et</strong> les capteurs<br />

dans une seule offre, sauf un produit très récent existant en Espagne de<br />

p<strong>et</strong>ite puissance. L’innovation doit porter sur l’assemblage.<br />

Applicable dans des régions de fort ensoleillement, ce qui correspond<br />

généralement à des régions ayant de fort besoins en climatisation.<br />

Tout type de bâtiment en neuf <strong>et</strong> existant pourvu que l’enveloppe soit<br />

soignée afin de réduire les besoins de froid.<br />

Systèmes fonctionnant sans fluide frigorigène <strong>et</strong> consommant peu<br />

d’électricité. Consommation d’eau pour la tour de refroidissement.<br />

Surface disponible pour les collecteurs solaires (de 50 à 1000 m²)<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Les produits assemblés n’existant pas, sauf l’exemple espagnol, ce sont<br />

des BET qui sont moteurs car il faut gérer l’assemblage.<br />

La complexité du système <strong>et</strong> son coût sont des freins à sa diffusion.<br />

Climaticiens<br />

Le gisement solaire en France métropolitaine ne perm<strong>et</strong> pas de se<br />

passer d’un appoint de froid.<br />

Le système doit être couplé à une tour de refroidissement pour évacuer<br />

la chaleur au condenseur : la quantité de chaleur à évacuer est plus<br />

importante que pour un système à compression qui présente une<br />

efficacité supérieure.<br />

N<strong>et</strong>toyage du circuit de la tour de refroidissement<br />

En France : Tecsol<br />

A l’étranger : Rotartica<br />

Consommations annuelles estimées<br />

Tertiaire<br />

Région IDF France 1 à 3 kWh/m 2<br />

Région PACA 1 à 4,5 kWh/m 2<br />

Coûts estimés<br />

Région IDF<br />

Région PACA<br />

PERFORMANCES<br />

Tertiaire<br />

€ TTC/m 2<br />

Investissement 208<br />

Exploitation 0,033 à 0,1<br />

Coût global sur 10 ans 208,3<br />

Investissement 236<br />

Exploitation 0,033 à 0,1<br />

Coût global sur 10 ans 236,3<br />

C299 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Exemples d’installations<br />

Vécu utilisateur<br />

Diffusion<br />

RETOURS D’EXPERIENCE<br />

En France :<br />

- Climatisation solaire des bureaux du siège de la DIREN, en Guadeloupe<br />

- Climatisation des bureaux du siège de la DDE, en Guadeloupe.<br />

- Climatisation des bureaux du siège d'EDF, en Guadeloupe<br />

- Climatisation de bureaux, de la salle d’embouteillage, du circuit de visite<br />

du GICB de Banyuls. C<strong>et</strong>te installation rafraîchit une cave de<br />

vieillissement en bouteille.<br />

9 nouvelles installations de rafraîchissement solaire doivent être réalisées<br />

dans le cadre du proj<strong>et</strong> européen SOLARCLIM, coordonné par le BE<br />

TECSOL.<br />

A l’étranger :<br />

- Plus de 30 opérations référencées dans le guide Rhonalpenergie [12]<br />

Les clients sont à première vue séduits par c<strong>et</strong>te solution (car originale <strong>et</strong><br />

peu répandue) mais ils sont rapidement freinés par le prix élevé.<br />

D’un point de vue économique, la climatisation solaire est finalement peu<br />

avantageuse par rapport à une solution traditionnelle à compression car le<br />

prix de l’électricité est peu élevé en été en France. L’aspect<br />

« renouvelable » est aussi discutable quand on constate la consommation<br />

d’eau du système.<br />

Il faudrait d’une part des produits compacts ou des solutions clé en main<br />

<strong>et</strong> d’autre part des aides massives pour augmenter la diffusion <strong>et</strong> ainsi<br />

faire baisser les coûts.<br />

Par ailleurs, la formation des installateurs <strong>et</strong> des personnels de<br />

maintenance est une condition au développement de ces systèmes.<br />

Description<br />

Les systèmes de climatisation solaire sont constitués de capteurs solaires thermiques (capteur<br />

à air, capteur plan, capteur plan à concentrateur parabolique, capteur sous vide) associés à des<br />

machines à absorption. Sur ces machines, la source de chaleur au gaz est remplacée par<br />

l’énergie solaire. L’intérêt principal est de synchroniser les besoins de rafraîchissement avec les<br />

forts ensoleillements. Les systèmes sont généralement de grosses puissances (en moyenne<br />

100 kW de froid) <strong>et</strong> nécessitent des surfaces de capteurs importantes, des unités à absorption<br />

imposantes <strong>et</strong> une tour à refroidissement.<br />

Une seule technologie de p<strong>et</strong>ite puissance a été identifiée. Il s’agit de l’unité de 4,5 kW de la<br />

“Technologie ROTARTICA”. Deux modèles sont proposés : un dit « intérieur » a un<br />

refroidissement par eau <strong>et</strong> nécessite une tour de refroidissement, l’autre dit « extérieur » est<br />

équipé d’un ventilateur. Le version « solaire » n’est pas livrée avec les capteurs mais est prééquipée<br />

d’un circulateur solaire.<br />

C300 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 5 : appareil d’absorption solaire extérieur Rotartica<br />

L’avantage de ce système est que l'installation d’une tour de refroidissement n'est plus<br />

nécessaire dans le module extérieur.<br />

Mise en œuvre : fiabilité, spécificité, exploitation maintenance,<br />

Pour accompagner le produit ROTARTICA, en tenant compte de ses caractéristiques, des<br />

particularités du secteur auquel il s’adresse <strong>et</strong> du fait qu’il s’agit d’un nouveau marché,<br />

ROTARTICA offre un service associé au produit pour les bureaux d’ingénierie, entreprises<br />

installatrices <strong>et</strong> de maintenance, architectes, entreprises de construction, promoteurs, fabricants<br />

de collecteurs, utilisateurs finaux, <strong>et</strong>c. Les installateurs agréés de ROTARTICA ont accès à une<br />

formation qui leur perm<strong>et</strong> d’être performants en détection <strong>et</strong> réparation d’éventuelles<br />

défaillances de l’installation. Un service d’assistance téléphonique qualifiée a été mis en place<br />

de manière à offrir sur le champ une première réponse professionnelle à toutes les questions<br />

en rapport avec des installations réalisées. L’objectif est de créer un produit facile à installer,<br />

sans pratiquement besoin de maintenance en ce qui concerne l’unité génératrice <strong>et</strong> qui n’oblige<br />

à aucune manipulation pendant sa vie estimée à 15 ans.<br />

Performances<br />

Les problèmes rencontrés aujourd’hui concernent en majeure partie la tour de refroidissement.<br />

Un point commun à toutes les réalisations est leur relative complexité <strong>et</strong> donc leur coût élevé.<br />

En termes de performance, le système ne perm<strong>et</strong> pas seul de répondre aux besoins en<br />

climatisation <strong>et</strong> donc un appoint est nécessaire.<br />

C301 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.6 LA CIRCULATION D’EAU FRAICHE<br />

Antériorités, origines<br />

Horizon temporel<br />

Géographie<br />

Champ d’application<br />

Impacts<br />

Conditions d’implémentation<br />

Acteurs : décideurs, acteurs<br />

moteurs, résistants<br />

Installateur<br />

Contraintes<br />

Opération<br />

Maintenance Fréquence<br />

Profession<br />

Incitations fiscales<br />

CONTEXTE, CONTENU<br />

Ces solutions concernent en général des centrales de production de<br />

froid alimentant des quartiers entiers (district cooling)<br />

La technologie est mature, la savoir faire est disponible.<br />

La limite au développement de ces solutions tient notamment à la<br />

disponibilité d’eau de nappe ou de lac ou de mer.<br />

Pour l’utilisation d’eau de nappes, la présence de nappes à faible<br />

profondeur, détermine la possibilité d’implémenter un tel système, mais<br />

pas seulement : un hydrogéologue doit réaliser une étude au cas par<br />

cas <strong>et</strong> des puits exploratoires afin de confirmer la faisabilité.<br />

Pour la circulation d’eau de mer ou de lac, l’eau doit rester à une<br />

température inférieure à 10°C.<br />

L’eau de nappes est destinée aux bâtiments de grande taille. L’eau de<br />

lac ou de mer correspond à des quartiers entiers pour tout type de<br />

bâtiments de façon à rentabiliser les équipements de captage <strong>et</strong><br />

d’échange.<br />

Em<strong>et</strong>teur basse température type plafond froid.<br />

MISE EN OEUVRE<br />

Les collectivités locales sont en général à l’initiative des proj<strong>et</strong>s compte<br />

tenu de leur taille <strong>et</strong> des investissements à réaliser.<br />

Climaticiens<br />

Forage de puits (si nécessaire)<br />

Matériel non standard pour éviter la prolifération d’organismes<br />

Réglementation contraignante.<br />

Risque lié au forage : bouchage des crépines, corrosion…<br />

PERFORMANCES<br />

Consommations annuelles <strong>et</strong> coûts estimées<br />

Le coût est essentiellement fonction de la distance pour accéder à la ressource <strong>et</strong> d’un eff<strong>et</strong> de taille. Il est<br />

plus facile de rentabiliser une exploration hydrogéologique puis un forage pour une installation de grande<br />

taille. Il est difficile de donner des coûts d’une manière générale.<br />

Exemple<br />

On relève des exemples à Stockholm, Toronto, Monaco, Bora Bora.<br />

3.6.1 CIRCULATION D’EAU DE NAPPES PHREATIQUES<br />

Le système consiste en 2 puits creusés dans un sol sableux. L’eau pompée dans un des<br />

puits en été, après avoir circulé dans un échangeur thermique, peut refroidir directement les<br />

locaux ou être utilisée pour refroidir le condenseur d’un groupe frigorifique. Le cycle est inversé<br />

en hiver, la chaleur prélevée sur l’eau servant à chauffer le bâtiment. Au total le prélèvement<br />

thermique sur la nappe s’équilibre sur une année.<br />

La circulation d’eau de nappe est a priori peu développée car il faut investir dans des<br />

études préalables faisant appel à un géologue sans être sûr de pouvoir réaliser l’installation. On<br />

signale que certaines eaux sont extrêmement corrosives, certaines sont chargées en éléments<br />

radioactifs, les problèmes de bouchage de crépine <strong>et</strong> d’arrêt de production sont nombreux. Les<br />

conditions de pompage de l’eau doivent être soignées pour ne pas effondrer la zone de prise<br />

d’eau ce qui rend le puits inutilisable. En France, la réglementation concernant la réalisation<br />

d’un forage est compliquée : elle est encadrée par différents codes, en particulier par le code<br />

minier <strong>et</strong> le code de l'environnement (loi sur l’eau).<br />

C302 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Aux Pays-Bas, les installations sont assez nombreuses car la présence de la nappe est<br />

assurée à faible profondeur. Le développement est donc limité par les conditions<br />

hydrogéologiques car les aspects techniques sont complètement maîtrisés.<br />

3.6.2 CIRCULATION D’EAU DE MER, DE LAC OU DE RIVIERES<br />

Les recherches montrent que ces solutions concernent en général des centrales de<br />

production de froid alimentant des quartiers entiers ou des villes, en bordure de mer ou<br />

de lac. Cela rentabilise mieux les coûts d’exploration <strong>et</strong> de forage.<br />

Le principe de refroidissement avec circulation d’eau, schématisé sur la figure ci-après, consiste<br />

en une boucle de canalisation connectée à 2 échangeurs en série. Deux pompes centrifuges<br />

(3) puisent l’eau (2) à l’entrée de la canalisation (1), qu’elles acheminent vers les échangeurs<br />

(4) <strong>et</strong> rej<strong>et</strong>tent l’eau plus chaude (5). Les échangeurs assurent le transfert de chaleur du circuit<br />

d’eau secondaire vers l’eau de mer ou de rivière. L’eau de refroidissement du 1 er échangeur va<br />

directement vers les convecteurs de refroidissement (8) situés dans le bâtiment à chaque<br />

étage. Un ventilateur (11) souffle l’air chaud (10) vers les convecteurs de refroidissement qui<br />

fournissent l’air froid. L’eau de r<strong>et</strong>our (9) r<strong>et</strong>ourne vers les échangeurs pour un nouveau cycle<br />

de refroidissement. L’eau de refroidissement du second échangeur est utilisée pour refroidir les<br />

condenseurs de systèmes de climatisation par compression mécanique installés<br />

spécifiquement pour les salles informatiques par exemple <strong>et</strong>/ou pour refroidir les condenseurs<br />

de systèmes de refroidissement à compression mécanique servant à refroidir le bâtiment quand<br />

la température de l’eau ressource est trop élevée pour un refroidissement direct.<br />

Figure 6 : schéma de fonctionnement de refroidissement par eau de mer [14]<br />

Mise en œuvre : fiabilité, spécificité, exploitation maintenance<br />

Pour fonctionner, la température de l’eau doit rester inférieure à 10°C. Selon les régions, le<br />

système peut alors atteindre un COP annuel de 40. La technique est parfaitement maîtrisée <strong>et</strong><br />

la meilleure solution est des tuyauteries en cupro-nickel. En termes de coûts, ils deviennent vite<br />

C303 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


prohibitifs, car il faut prendre l'eau à une certaine distance (pour avoir de l'eau à marée basse)<br />

<strong>et</strong> les condenseurs au cupro-nickel sont environ 10 fois plus chers <strong>et</strong> ne sont pas standard.<br />

Afin d’assurer les mois où la température de l’eau dépasse 10°C (septembre, octobre), des<br />

systèmes d’appoint sont mis en place.<br />

Les concepteurs <strong>et</strong> entreprises sont un peu frileux car il existe :<br />

• Des incertitudes sur la température de la mer ou des rivières (en particulier quand les<br />

besoins de rafraîchissement sont les plus grands)<br />

• Des gros problèmes de maintenance en raison des algues, des micro-organismes,<br />

coquillages qui se développent d'autant plus vite qu'ils sont fortement irrigués.<br />

R<strong>et</strong>ours d’expérience<br />

A Stockholm [C9], 7 millions de m 2 sont reliés à un réseau de froid dont la production peut être<br />

simplement un échangeur sur eau de la mer Baltique. Quand il faut plus de puissance, c<strong>et</strong>te<br />

eau sert à refroidir efficacement les condenseurs de groupes frigorifiques. En fonctionnement<br />

direct à l’eau de mer, la société d’exploitation annonce des COP de 25 à 40.<br />

De même à Toronto [C6], c’est l’eau du lac Ontario puisée à 80 m à une température de 4 °C<br />

qui sert à alimenter un réseau d’eau froide.<br />

On peut citer des réalisations existantes depuis de nombreuses années, par exemple dans le<br />

Var <strong>et</strong> à Monaco, ainsi qu'au Havre. A Monaco [C5], d'anciens bâtiments industriels accueillent<br />

des bureaux de prestige pour notamment Télé Monte-Carlo, l'Agence internationale de l'énergie<br />

atomique, ou encore le Bureau hydrographique international. Des contraintes fortes ont dû être<br />

respectées par le bureau d'études Ing<strong>et</strong>ec chargé, entre autres, de l'installation de la<br />

climatisation : ne pas toucher aux façades, ni aux structures du bâtiment, <strong>et</strong> faire en sorte<br />

qu'aucun équipement technique ne soit visible de l'extérieur, pour des raisons d'esthétique mais<br />

aussi de pollution sonore. Il n'était donc pas question ici de placer de classiques tours de<br />

refroidissement sur les toits. Le système utilise trois échangeurs en titane ainsi qu'un<br />

automatisme qui signale le colmatage <strong>et</strong> inverse les flux pour n<strong>et</strong>toyer les filtres.<br />

La centrale Suclim de la Défense est refroidie par l’eau de la Seine. De même pour la centrale<br />

Canada de Climespace. Il existe des problèmes de n<strong>et</strong>toyage.<br />

L'hôtel L'Intercontinental Resort and Thalasso de Bora Bora [C8] est un hôtel 5 étoiles de 80<br />

bungalows. Il utilise l'eau de mer des profondeurs pour climatiser l'ensemble des villas, des<br />

restaurants <strong>et</strong> des services. C<strong>et</strong>te eau est pompée à 5°C, à 800 m de profondeur dans l'océan<br />

<strong>et</strong> échange avec un circuit secondaire d'eau douce. Ce système perm<strong>et</strong> de produire de l’eau à<br />

12 ou 13 °C. C'est la première fois que ce système est mis en place sous les tropiques, <strong>et</strong><br />

surtout dans un hôtel.<br />

C304 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4. REFLEXION CRITIQUE<br />

Les analyses SWOT qui suivent reprennent les points clés des différentes technologies<br />

étudiées précédemment. Une analyse SWOT plus générale sur la dénomination de<br />

climatisation « basse consommation » est ensuite détaillée <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’évaluer la pertinence de<br />

ce type de climatisation.<br />

4.1 SYSTEME A COMPRESSION MECANIQUE AVEC EER MOYEN ANNUEL DE 5<br />

Ce système n’est pas un de ceux r<strong>et</strong>enu dans c<strong>et</strong>te étude mais sert de référence constituant la<br />

meilleure performance énergétique envisageable aujourd’hui en climatisation traditionnelle.<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Système répandu, connu des installateurs <strong>et</strong> des distributeurs<br />

- Système fiable<br />

- Installation rapide <strong>et</strong> peu coûteuse<br />

- Equipement modulaire, facilité de déploiement par tranche <strong>et</strong><br />

de remplacement<br />

- Offre établie sur le marché<br />

- Système qui peut respecter une température de consigne<br />

- Accessibilité des organes de contrôle de température <strong>et</strong> de<br />

soufflage<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

Les faiblesses identifiées sont celles qu’on connaît aujourd’hui<br />

dans la climatisation de split traditionnel :<br />

- Utilisent des HFC, toutefois si la mise en œuvre est correcte <strong>et</strong><br />

si le traitement en fin de vie est assuré, le risque de fuite peut<br />

être très faible<br />

- L’utilisateur peut induire des surconsommations (avec une<br />

consigne trop faible), des appels de puissance (avec une<br />

marche forcée pour un refroidissement rapide)<br />

- Risque d’installation par du personnel non qualifié<br />

- Domaine d’emploi limité aux bâtiments de taille p<strong>et</strong>ite <strong>et</strong><br />

moyenne<br />

- Inconfort provoqué par la circulation d’un air trop froid<br />

- Dégradation esthétique avec la localisation en extérieur des<br />

condenseurs<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

- Possibilité de raccorder le système à des panneaux<br />

photovoltaïques qui perm<strong>et</strong>traient de produire l’électricité<br />

nécessaire.<br />

- Prix du kWh électrique bon marché<br />

- Montée en gamme de l’offre grâce à la R&D <strong>et</strong> aux labels<br />

énergétiques<br />

- Standardisation de la production susceptible de faire baisser<br />

les coûts de production<br />

- Aversion au risque des utilisateurs qui vont préférer les<br />

solutions les plus traditionnelles<br />

- Prescripteurs bien identifiés <strong>et</strong> bien structurés : négoce,<br />

électricien<br />

THREATS – MENACES<br />

- Risque de sur-climatisation <strong>et</strong> de sur-consommations<br />

énergétique (électricité) inhérente à la simplicité d’usage<br />

laissée à la discrétion des utilisateurs<br />

- Crainte du « sick building syndrome »<br />

- Renforcement de la législation sur les fluides frigorigènes<br />

4.2 SURVENTILATION<br />

On ne prend pas en compte dans c<strong>et</strong>te étude les simples « ouvertures de fenêtres <strong>et</strong> autres<br />

ouvrants » ni les éléments d’enveloppe à perméabilité variable.<br />

Pour le free-cooling :<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Simple à m<strong>et</strong>tre en œuvre dans tous les bâtiments équipés<br />

d’une centrale de traitement d’air débit d’air constant – débit<br />

d’air variable (chauffage <strong>et</strong> climatisation à air)<br />

- Technologie bien maîtrisée par les entreprises de génie<br />

climatique<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

- Grande dépendance de la performance des auxiliaires en ce<br />

qui concerne la consommation énergétique<br />

- Risque de blocage en position « tout air neuf »<br />

- Seulement adapté aux bâtiments avec apports internes limités<br />

- Eff<strong>et</strong>s limités sur le confort d’été<br />

- Maintenance de la filtration<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

- Recours systématique généralisable à tous les bâtiments<br />

équipés d’une centrale de traitement d’air débit d’air constant<br />

ou à débit d’air variable (chauffage <strong>et</strong> climatisation à air)<br />

- Volonté de traiter la qualité de l’air extérieur diffusé dans les<br />

bâtiments, surtout en zone urbaine<br />

- Développement des plateaux paysagers, notamment pour le<br />

tertiaire bureaux, qui facilitent la circulation de l’air<br />

THREATS – MENACES<br />

- Les techniques d’aération naturelle concurrencent directement<br />

le free cooling<br />

C305 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Pour la surventilation nocturne :<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Sur-investissement nul lorsqu’on utilise les conduites déjà en<br />

place sur une centrale de traitement d’air débit d’air constant<br />

ou à débit d’air variable<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

- Requiert un bâtiment ayant une forte inertie<br />

- Requiert une approche globale de la combinaison cadre<br />

bâti <strong>et</strong> système de ventilation qui est encore mal maîtrisée<br />

- Requiert un climat présentant une différence de<br />

température importante entre le jour <strong>et</strong> la nuit<br />

- Nécessite des conduits importants pour assurer le débit<br />

d’air <strong>et</strong> donc occupe de l’espace dans le bâtiment<br />

- Grande dépendance de la performance des auxiliaires en<br />

ce qui concerne la consommation énergétique<br />

- Sûr<strong>et</strong>é des entrées d’air à traiter pendant la surventilation<br />

- Acoustique de l’air extrait à traiter<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

- Recours systématique généralisable à tous les bâtiments<br />

équipés d’une centrale de traitement d’air débit d’air constant<br />

ou à débit d’air variable (chauffage <strong>et</strong> climatisation à air)<br />

- Développement de produits spécifiques chez les industriels de<br />

la ventilation<br />

THREATS – MENACES<br />

- Risque de consommation électrique élevée à cause d’un<br />

fonctionnement permanent <strong>et</strong> inapproprié (car les systèmes<br />

de régulation clé en main n’existent pas)<br />

- La nécessité d’écart de température entre jour <strong>et</strong> nuit limite<br />

géographiquement les possibilités d’implémentation<br />

- Durcissement de la réglementation incendie sur la propagation<br />

des incendies<br />

4.3 CLIMATISATION PAR EVAPORATION DIRECTE<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Consommation électrique faible<br />

- Augmente l’hygrométrie : cela peut être un<br />

avantage pour certaines industries<br />

- Requiert un investissement faible<br />

- Existence d’une offre commerciale. Celle-ci se<br />

développe, notamment à travers des systèmes<br />

compacts industrialisés <strong>et</strong> faciles à installer<br />

- Opérations de démonstration convaincantes<br />

- Quelques produits certifiés VDI<br />

- Investissement au m² moins coûteux que la<br />

climatisation traditionnelle<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

- La consommation d’eau peut être importante<br />

- Augmente l’hygrométrie, ce qui peut être<br />

inconfortable pour des applications en tertiaire,<br />

l’équilibre entre la température <strong>et</strong> l’humidité de<br />

confort étant délicat à obtenir<br />

- Ne peut pas atteindre des températures de<br />

consigne très basses<br />

- Système non adapté aux grands réseaux<br />

aérauliques car la consommation des auxiliaires<br />

deviendrait trop importante<br />

- L’efficacité globale dépend de celle du<br />

ventilateur <strong>et</strong> de celle de l’humidificateur<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

Les systèmes évaporatifs sont particulièrement adaptés :<br />

- aux locaux dont les activités n’exigent pas des conditions d’ambiance<br />

stables mais supportent des variations<br />

- aux locaux ouverts sur l’extérieur car les appareils fonctionnent en air neuf<br />

- aux locaux exigeant de forts renouvellements d’air<br />

- à certains locaux industriels où les process demandent un taux d’humidité<br />

élevé<br />

- L’utilisation dans des locaux n’ayant pas d’exigences de confort fortes peut<br />

être un argument commercial <strong>et</strong> en tout cas éviter l’installation de<br />

climatisation à compression<br />

- Développement d’une offre industrielle couvrant une gamme plus large<br />

perm<strong>et</strong>tant une baisse des coûts d’achat <strong>et</strong> d’installation<br />

THREATS – MENACES<br />

- Crainte de risque de prolifération de légionnelles suite aux arrêts du<br />

système<br />

- Le système type roof-top est souvent comparé à une tour de<br />

refroidissement <strong>et</strong> subit la mauvaise presse de ce système<br />

- L’existence d’appareils de moindre qualité constitue autant de contreréférences.<br />

- Inflation sur le prix de l’eau<br />

- Durcissement de la législation contre la prolifération de légionelles<br />

C306 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.4 PUITS PROVENÇAL<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Technologie simple qui a un bon potentiel de<br />

rafraîchissement<br />

- Système performant aussi pour le préchauffage de<br />

l’air en hiver dans les pays à climat très froid<br />

(climats nordiques)<br />

- Maintenance très faible en cas de bonne conception<br />

- Existence d’une offre commerciale.<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

- Requiert une conception soignée<br />

- Requiert une installation de ventilation mécanique<br />

- Requiert des matériaux résistants <strong>et</strong> étanches<br />

- Requiert un terrassement onéreux en rénovation<br />

- Mauvaises performances pour le préchauffage l’hiver<br />

sous nos latitudes.<br />

- Dépend beaucoup de la performance des<br />

ventilateurs en ce qui concerne la consommation<br />

énergétique<br />

- R<strong>et</strong>our sur investissement long<br />

- L’usage est, sauf exception, limité aux bâtiments de<br />

taille p<strong>et</strong>ite ou moyenne<br />

- Exige du foncier autour du bâtiment<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

- Solution facile à m<strong>et</strong>tre en œuvre pour les maisons individuelles neuves<br />

<strong>et</strong> fonctionnement facile à expliquer, ce qui le rend attrayant pour les<br />

clients potentiels<br />

- Solution traditionnelle dans certaines régions <strong>et</strong> pouvant bénéficier de la<br />

montée en puissance de l’intérêt pour les techniques dites<br />

« naturelles »<br />

THREATS – MENACES<br />

- Système en concurrence directe avec un système double flux avec<br />

échangeur<br />

- Ce n’est pas une solution intégrée. Elle requiert à la fois des<br />

compétences en électricité - ventilation <strong>et</strong> en maçonnerie. Les<br />

électriciens installateurs doivent être formés.<br />

- De mauvaises réalisations dues à un manque de formation <strong>et</strong> à<br />

l’utilisation de matériaux mal adaptés peuvent constituer des contreréférences<br />

- Risques sanitaires en cas d’une mauvaise mise en œuvre ou<br />

maintenance : cela peut produire des contre-références<br />

- Si le puits provençal est connu pour être un système réversible<br />

performant dans les pays à forte amplitude thermique, il ne le sera pas<br />

sous nos latitudes à cause de sa faible performance pour le<br />

préchauffage de l’air en hiver.<br />

- Coût du foncier<br />

4.5 CIRCULATION D’EAU FRAICHE NATURELLE<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Bonne capacité de refroidissement<br />

- Plancher ou plafond froid <strong>et</strong> poutre froide maîtrisés par les<br />

professionnels<br />

- Forte efficacité énergétique par rapport aux technologies<br />

traditionnelles<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

- Requiert une étude hydrogéologique préalable<br />

- Condition nécessaire d’un climat continental (eau très froide,<br />

été chaud) <strong>et</strong> accès à une réserve d’eau<br />

- Investissement important, entre autres car le cadre<br />

réglementaire est contraignant<br />

- Gros problèmes de maintenance (corrosion, peuplement de<br />

micro-organismes)<br />

- Soumis à des autorisations administratives dès que certains<br />

seuils de profondeur ou de débit sont dépassés<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

- Bien adaptée dans les zones en bord de mer, en bord de lac<br />

ou lorsque l’accès à la nappe phréatique est facile<br />

- En zones en bord de mer, en bord de lac, possibilité de<br />

création d’un réseau urbain de distribution de froid<br />

- Développement de réseaux de froid<br />

- Le soutien à la géothermie se structure (bureaux d’études,<br />

BRGM, Ademe, <strong>et</strong>c)<br />

THREATS – MENACES<br />

- Le niveau <strong>et</strong> la température des réserves d’eau (rivières,…)<br />

peuvent exiger l’arrêt du système<br />

- Un recours massif à ce système pourrait durcir les<br />

réglementaires environnementales ou géotechniques<br />

4.6 CLIMATISATION SOLAIRE PAR ABSORPTION<br />

STRENGTHS – FORCES :<br />

- Concordance entre la demande en froid <strong>et</strong> la disponibilité en<br />

énergie solaire<br />

WEAKNESSES – FAIBLESSES :<br />

- Requiert une tour de refroidissement humide (sauf un produit)<br />

- Représente un investissement important<br />

- Pas d’offre pour de p<strong>et</strong>ites puissances de froid (excepté un produit)<br />

- Pas de système Plug & Cool: l’assemblage groupe froid +<br />

panneaux solaires est à faire par un installateur<br />

OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES :<br />

- Système qui peut s’adapter à des panneaux solaires<br />

thermiques déjà installés<br />

- Les panneaux solaires thermiques bénéficient de<br />

subventions de l’état<br />

- Développement d’une filière solaire<br />

THREATS – MENACES<br />

- Risque d’intervention de professionnel manquant de<br />

compétence pour la conception, l’installation <strong>et</strong> la<br />

maintenance du système<br />

- La majorité des références restent expérimentales<br />

C307 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.7 SWOT GENERAL SUR LA CLIMATISATION BASSE CONSOMMATION<br />

4.7.1 STRENGTHS – FORCES<br />

Les solutions étudiées consomment peu d’énergie « payante » (électrique essentiellement) <strong>et</strong><br />

elles n’utilisent pas de fluide frigorigènes (sauf la solution de référence) : leur intérêt commun<br />

est le non recours à la compression mécanique.<br />

Il existe une offre commerciale pour certains produits tels que évaporatif cooling, puits<br />

canadiens <strong>et</strong> absorption solaire. L’offre évaporatif cooling est financièrement abordable, simple<br />

<strong>et</strong> fiable.<br />

4.7.2 WEAKNESSES – FAIBLESSES<br />

• il existe un large éventail de solutions de « climatisation basse consommation », solutions<br />

qui sont très différentes dans leur approche <strong>et</strong> dans leur implémentation. Cela peut<br />

conduire à une vraie difficulté pour le maître d’ouvrage à faire un choix dans la solution qu’il<br />

peut implémenter.<br />

• il apparaît clairement qu’il n’existe pas de solution universelle : aucun des systèmes étudié<br />

ne peut être appliqué de façon systématique. Bien plus, il n’existe pas de produit<br />

parfaitement « clé en main » <strong>et</strong> peu d’offre pour le particulier (sauf de rares exceptions).<br />

• Compte tenu des conditions d’implémentation « au cas par cas » pour les différents<br />

systèmes, les segments de marché potentiels sont des marchés de niche, donc les<br />

systèmes ont peu de chances d’atteindre de fortes parts de marché pour l’instant.<br />

• Les systèmes restent « complexes » <strong>et</strong> souvent couteux :<br />

- ils peuvent impliquer des travaux de gros œuvre ou d’adaptation du bâti<br />

- ils sont volumineux <strong>et</strong> donc destinés d’abord au tertiaire.<br />

- ce sont souvent des assemblages de <strong>composants</strong> au cas par cas qui exigent savoir-faire<br />

<strong>et</strong> mise en œuvre de la part des concepteurs.<br />

• Sur l’ensemble des systèmes envisageables, plusieurs technologies ne sont pas mûres,<br />

malgré des phases de R&D de plusieurs années sur certains produits, il reste encore<br />

certains points techniques à perfectionner. Cela engendre de faibles volumes de vente <strong>et</strong><br />

donc des prix de vente encore élevés.<br />

• En termes de performance, aucune de ces solutions ne suffit à elle seule pour respecter<br />

une température de consigne. Leur emploi se limite donc à des bâtiments à faibles<br />

exigences de confort ou à des bâtiments optimisés du point de vue de l’enveloppe <strong>et</strong> de<br />

l’architecture. D’autre part, leur consommation reste souvent assuj<strong>et</strong>tie à une excellente<br />

conception, conduite, maintenance.<br />

• Compte tenu de la diversité des solutions, de l’hétérogénéité des conditions d’applications<br />

<strong>et</strong> de la différence de services rendus, il existe finalement peu de données <strong>et</strong> de r<strong>et</strong>ours<br />

d’expérience sur les opérations conduites. Cela induit des difficultés à trouver des<br />

informations pertinentes, évaluer les performances des systèmes <strong>et</strong> les comparer entre<br />

eux.<br />

C308 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• Ces systèmes « basse consommation » sont, sauf exception, peu compétitifs par rapport à<br />

des systèmes de climatisation traditionnels :<br />

- d’une part parce que les économies d’énergie sont très faibles par rapport à une solution<br />

traditionnelle.<br />

- d’autre part parce que dans le cas d’un prix faible de l’électricité (comme c’est le cas en<br />

France), les économies financières sont très faibles voire nulles comparées à une solution<br />

traditionnelle.<br />

• La conception <strong>et</strong> la mise en œuvre des systèmes basse consommation font appel à des<br />

techniques maîtrisées, comme l’électricité <strong>et</strong> la plomberie, par les professionnels. Toutefois<br />

le fait que pour certains systèmes il n’existe pas de solutions clé en main représente une<br />

difficulté certaine. A l’inverse, les appareils de type unités de toiture en évaporatif cooling<br />

constituent sans doute l’exemple d’un produit compl<strong>et</strong>, prêt à l’emploi <strong>et</strong> de mise en œuvre<br />

optimisée.<br />

4.7.3 OPPORTUNITIES – OPPORTUNITES<br />

D’un point de vue global, il est certain que l’installation en masse de systèmes de climatisation<br />

dits « basse consommation » contribuerait à réduire la consommation énergétique de la France,<br />

compte tenu du niveau de performance moyen observé sur le parc.<br />

L’augmentation du prix de l’énergie de façon générale favorise le développement de ces<br />

technologies en diminuant les temps de r<strong>et</strong>our sur investissement.<br />

Pour les industriels, la climatisation basse consommation <strong>et</strong> un champ de développement de<br />

nouveaux produits.<br />

C309 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.7.4 THREATS – MENACES<br />

• D’une façon générale, la réglementation <strong>et</strong> les préoccupations liées à l’hygiène de l’air sont<br />

de nature à alourdir la maintenance des systèmes évaporatifs.<br />

• La quantité des dispositifs potentiels <strong>et</strong> le fait qu’aucun ne se détache vraiment provoque<br />

un éparpillement des acteurs susceptibles de porter le développement <strong>et</strong> favorise des<br />

stratégies individuelles. Il n’y a donc pas véritablement de profession porteuse de la<br />

climatisation basse consommation.<br />

• Pour les bâtiments existants, la rénovation progressive a tendance à prendre le pas sur les<br />

réhabilitations lourdes, si bien que les solutions impliquant des travaux sur le bâti sont plus<br />

difficiles à faire accepter.<br />

• La principale menace qui pèse est le manque clair de compétitivité en termes d’efficacité <strong>et</strong><br />

de rentabilité économique de ces systèmes (encore plus dans le cas de la France), si bien<br />

que leur développement ne peut s’envisager sans subvention.<br />

• Les systèmes traditionnels de production frigorifique à compression mécanique évoluent en<br />

permanence. Les très bonnes performances des meilleurs appareils proposés aujourd’hui<br />

résultent des progrès réalisés par des fabricants de compresseur ayant fortement investi en<br />

R&D, de l’optimisation des échangeurs <strong>et</strong> de moteurs tournant à vitesse variable. De plus,<br />

de nouveaux fluides frigorigènes plus respectueux de l’environnement sont à l’étude. Par<br />

ailleurs, l’utilisation de pompes de circulation à vitesse variable se développe.<br />

C310 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5. CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT EN FRANCE<br />

L’ensemble des solutions étudiées dans ce rapport ont déjà été implémentées <strong>et</strong> fonctionnent<br />

en France. La question est ici de connaître les conditions d’un développement important de la<br />

climatisation basse consommation pour la France.<br />

5.1 PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA CLIMATISATION BASSE<br />

CONSOMMATION<br />

• Le contexte français<br />

Aujourd’hui, le contexte énergétique français est particulier. Il n’y a pas de problème récurrent<br />

de pénurie de courant en été <strong>et</strong> le prix de l’électricité est relativement peu élevé.<br />

L’utilisation de systèmes de climatisation traditionnels à compression, qui plus est utilisés<br />

pendant une partie de l’année seulement, n’implique pas une facture énergétique élevée. De<br />

plus, dans les bâtiments tertiaire climatisés, les consommations électriques sont<br />

majoritairement dues à l’éclairage <strong>et</strong> la bureautique.<br />

Par ailleurs, des systèmes à compression très performants existent <strong>et</strong> pourraient être<br />

considérés eux-aussi comme des systèmes de climatisation à basse consommation d’énergie<br />

grâce à leur performance. De plus, ces systèmes, lorsqu’ils sont réversibles, perm<strong>et</strong>tent<br />

d’assurer le chauffage dans de bonnes conditions.<br />

Si le prix de l’électricité devait augmenter fortement <strong>et</strong> constituer une part significative du budg<strong>et</strong><br />

de fonctionnement (pour le particulier comme pour une entreprise), l’intérêt pour des systèmes<br />

à haut rendement énergétique ou pour des systèmes à faible consommation pourrait<br />

augmenter.<br />

• Des systèmes basse consommation matures<br />

Ces produits de climatisation « basse consommation » constituent aujourd’hui un marché de<br />

niche.<br />

Le puits provençal ou canadien<br />

Aujourd’hui, c<strong>et</strong>te technologie est mature, elle présente un certain intérêt du fait de sa<br />

simplicité. Toutefois, son prix constitue un frein certain à son développement, notamment le<br />

terrassement pour l’enfouissement des canalisations.<br />

Il devrait donc être installé de préférence dans le neuf car l’enfouissement des canalisations<br />

pourrait être réalisé en même temps que les fondations. La solution maison clé en main avec<br />

puits inclus irait sans doute dans le sens de la réduction des coûts.<br />

Initialement implémentée dans des p<strong>et</strong>its bâtiments tertiaires, l’offre pénètre depuis peu le<br />

marché des particuliers. C’est une technique surtout adaptée aux bâtiments neufs ou existants<br />

de p<strong>et</strong>ite taille, le facteur limitant étant la surface de terrain nécessaire à l’implantation des<br />

conduits.<br />

C311 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


C<strong>et</strong>te solution ne fait pas appel à des fluides frigorigènes. La consommation des ventilateurs<br />

dépend fortement de leur mode de gestion : ils ne doivent pas fonctionner en permanence.<br />

Quelques constructeurs proposent des ensembles compl<strong>et</strong>s <strong>et</strong> cohérents de puits canadiens<br />

prêts à être installés. Des bureaux d’étude spécialisés promeuvent c<strong>et</strong>te technique.<br />

Les références sont nombreuses. Le développement de c<strong>et</strong>te technique pourrait profiter de<br />

l’apparition des maisons passives en France, maisons souvent équipées de puits.<br />

Les systèmes évaporatifs<br />

Il existe des produits de type unité de toiture, matures, destinés aux locaux tertiaires mono<br />

volumes ne demandant pas un contrôle précis de leur température en été. On peut ainsi<br />

rafraîchir la totalité de l’ambiance ou faire du rafraîchissement de poste de travail. Ces produits<br />

sont mis en avant par quelques sociétés en France.<br />

C<strong>et</strong>te solution consomme peu d’électricité <strong>et</strong> ne fait pas appel à des fluides frigorigènes. Par<br />

ailleurs, ce système qui conduit à une humidité intérieure élevée peut être intéressant dans<br />

certaines industries. En revanche la consommation d’eau peut être importante.<br />

Trois sociétés proposent de tels produits en France <strong>et</strong> les références sont nombreuses.<br />

La circulation d’eau fraîche<br />

Ces solutions concernent en général des centrales de production de froid alimentant des<br />

quartiers entiers (district cooling). La technologie est mature, la savoir faire est disponible.<br />

La limite au développement de ces solutions tient notamment à la disponibilité d’eau de nappe<br />

ou de lac ou de mer. Les collectivités locales sont en général à l’initiative des proj<strong>et</strong>s compte<br />

tenu de leur taille <strong>et</strong> des investissements à réaliser.<br />

• Des produits « de rupture » non matures<br />

La climatisation solaire par absorption<br />

Ce sont des systèmes <strong>innovants</strong> qui ont requis des efforts de R&D importants. Cela explique<br />

leur coût élevé. Ce sont également des systèmes m<strong>et</strong>tant en jeu des procédés assez<br />

complexes, donc des systèmes de grande taille qui s’appliquent d’abord au tertiaire <strong>et</strong> des<br />

systèmes conçus au cas par cas.<br />

Les systèmes existants aujourd’hui sont de moyenne <strong>et</strong> grosse puissance (35 <strong>et</strong> 250 kW de<br />

froid). L’investissement d’un tel système est très élevé <strong>et</strong> le temps de r<strong>et</strong>our est long.<br />

La technologie n’est pas à maturité dans la mesure où il n’existe pas non plus de produits clé<br />

en main rassemblant la machine <strong>et</strong> les capteurs dans une seule offre, sauf un produit très<br />

récent existant en Espagne de p<strong>et</strong>ite puissance. L’innovation doit porter sur l’assemblage.<br />

Ces points freinent considérablement le développement de ces systèmes, qui peinent<br />

aujourd’hui à rencontrer un marché. Il existe quelques références en France <strong>et</strong> en Europe.<br />

C312 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


• Perspectives : la climatisation hybride<br />

La réduction des consommations d'énergie doit viser tous les postes de consommations<br />

chauffage, refroidissement, ventilation <strong>et</strong> éclairage.<br />

Toutefois, la diminution des besoins de chauffage, l’augmentation des surfaces vitrées <strong>et</strong><br />

l’utilisation d’équipements électriques se traduisent en général par une augmentation des<br />

besoins de refroidissement <strong>et</strong> / ou une dégradation du confort en été, voire en mi saison <strong>et</strong> en<br />

hiver. Il convient donc d'accorder une attention particulière à ce second point, notamment par<br />

une conception correcte du bâti (utilisation de l'inertie par exemple) <strong>et</strong> par une utilisation<br />

optimale de la source froide que représente l'air extérieur en mi-saison <strong>et</strong> à certaines heures en<br />

été. On peut ainsi limiter les moyens de chauffage <strong>et</strong> de refroidissement aux conditions<br />

extrêmes de température.<br />

C<strong>et</strong>te approche globale associe une conception bioclimatique de l’enveloppe, l’utilisation<br />

maximale des ressources renouvelables extérieures en particulier le soleil <strong>et</strong> l’air <strong>et</strong> le recours<br />

maitrisé <strong>et</strong> bien géré à des installations techniques.<br />

La réduction des besoins <strong>et</strong> des puissances est une opportunité pour certains systèmes à<br />

basse consommation comme les puits provençaux, l’utilisation d’eau froide <strong>et</strong> le refroidissement<br />

évaporatif.<br />

La surventilation peut trouver également sa place dans la mesure ou des conceptions nouvelles<br />

perm<strong>et</strong>traient de réduire la consommation des auxiliaires de ventilation comme la gestion de<br />

l’ouverture des fenêtres <strong>et</strong> l’utilisation de produits de type unité de toiture.<br />

Par ailleurs, la réduction des puissances de refroidissement, peut être une occasion de<br />

développement des systèmes à basse consommation dont le coût <strong>et</strong> le manque de puissance<br />

constituent une barrière à leur développement comme la climatisation par aborption <strong>et</strong>, dans<br />

une moindre mesure, les puits. La réduction de la taille des équipements des systèmes à<br />

absorption qui peut conduire à :<br />

- leur simplification <strong>et</strong> à la mise au point de produits clé en main de type Rotartica,<br />

- une baisse des coûts progressive.<br />

5.2 PRISE EN COMPTE DANS LA REGLEMENTATION THERMIQUE<br />

Le système à circulation d’eau fraîche dans lequel l’eau est utilisée pour refroidir le condenseur<br />

d’une machine frigorifique est pris en compte comme une machine eau / eau avec pompe de<br />

captage. La puissance de la pompe de captage dépend de la puissance frigorifique.<br />

La surventilation est prise en compte sous forme de débit d’air hors période de chauffage<br />

pendant laquelle le débit doit être ramené au débit hygiénique.<br />

Le puits provençal, le système évaporatif <strong>et</strong> la climatisation par absorption solaire ne sont pas<br />

pris en compte.<br />

C313 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5.3 QUELLE DYNAMIQUE D’ACTEURS NECESSAIRE AU DEVELOPPEMENT<br />

Les premiers acteurs moteurs sont les bureaux d’étude technique car ils sont prescripteurs des<br />

solutions. Lorsque des bureaux d’étude proposent des systèmes alternatifs, ils se basent sur<br />

leur expérience <strong>et</strong> sur les références existantes. C’est pourquoi il est important d’informer la<br />

profession de l’existence de nouveaux produits, de l’amélioration de produits existants ainsi que<br />

des offres de mise œuvre de systèmes.<br />

Dans le cas où les bureaux d’étude technique ne sont pas sollicités (ie pour le particulier ou le<br />

tertiaire parfois), ce sont les installateurs de génie climatique qui sont les interlocuteurs. Ils<br />

proposent les produits de leurs fournisseurs <strong>et</strong> ils sont généralement réfractaires à l’introduction<br />

de nouveaux produits car ils ne souhaitent pas prendre les risques que comporte l’installation<br />

d’un produit nouveau.<br />

C’est d’ailleurs pourquoi dans le cas de produits packagés, c’est l’industriel qui est moteur dans<br />

la promotion de son produit. Il fait la promotion de son produit en direct auprès des industries <strong>et</strong><br />

des bâtiments tertiaire (ex : Seeley).<br />

5.4 DISPONIBILITES DES TECHNIQUES ET DES COMPETENCES<br />

L’ensemble des solutions étudiées dans ce rapport ont déjà été implémentées <strong>et</strong> fonctionnent<br />

en France.<br />

Les compétences d’installation sont spécifiques à chaque technique ou produit. Aujourd’hui,<br />

peu d’installateurs du génie climatique traditionnel possèdent les compétences pour installer les<br />

systèmes décrits dans c<strong>et</strong>te étude. De gros efforts doivent être faits dans la formation des<br />

acteurs pour garantir le bon dimensionnement des installations ainsi que leur maîtrise<br />

notamment au plan de la régulation dont la nature peut impacter fortement la consommation en<br />

énergie finale.<br />

C314 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5.5 QUELS TYPES D’INCITATION ENVISAGER<br />

La pertinence <strong>et</strong> l’efficacité d’une climatisation « basse consommation » passant préalablement<br />

par la réduction des besoins <strong>et</strong> des puissances appelées en climatisation, les renforcements<br />

prévus des exigences réglementaires sont favorables au développement des systèmes basse<br />

consommation.<br />

Que ce soit en termes d’efficacité énergétique ou tous critères confondus, aucune technologie<br />

de « climatisation basse consommation » ne se détache réellement. D’autant plus que la<br />

performance n’est pas garantie : elle est très volatile car elle reste assuj<strong>et</strong>tie à une excellente<br />

conception, conduite, <strong>et</strong> maintenance des systèmes. Le problème d’un choix pour l’Etat de<br />

subventionner une technologie plutôt qu’une autre se pose.<br />

C315 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


6. ANNEXE : BIBLIOGRAPHIE<br />

[1] EERAC (1999) Energy Efficiency of Room Air Conditioners (EERAC), Ecoles des Mines de<br />

Paris for DG-TREN, the European Commission<br />

[2] Tâche 25, Solar-Assisted Air Conditionning of Buildings, Solar Heating and Cooling<br />

Programme of the IEA, Hans-Martin Henning.<br />

[3] Annex 28 - Case Study Building : The Gaz de France Office Building Cambridge, FR.<br />

[4] D.Marchio, S.Filfli, JR.Mill<strong>et</strong>, E.Fleury, JM.Alessandrini, A.Fery, P.Tournier, P.Damolis,<br />

D.Gourmez. Quelles solutions pour les bâtiments de bureaux climatisés à moins de<br />

100 kWh/m2. Guide des solutions pratiques. Rapport final ADEME 2005<br />

[5] Evaluation numérique des systèmes de chauffage <strong>et</strong> de rafraîchissement à l’aide de l’outil de<br />

simulation dynamique Simbad, Younes Kartachi, Fadi Chlela, Sept. 2006<br />

[6] Annex 28 Case study: Ground Cooling (Air), The Schwerzenbacherhof Office and Industrial<br />

Building Schwerzenbach, Switzerland.<br />

[7] A.Bolher, E.Fleury, JR.Mill<strong>et</strong>, D.Marchio, P.Stabat. Guide de faisabilité <strong>et</strong> de prédimensionnement<br />

de systèmes de climatisation a faible consommation d’énergie. Cahiers du<br />

CSTB, n°3454, avril 2003<br />

[8] Annex 28 - Case Study Building : The IONICA Office Building Cambridge, UK.<br />

[9] D.Marchio, S.Filfli, E.Fleury, P.Damolis, D.Gourmez. Quelles solutions pour des<br />

établissements de santé à consommation d’énergie inférieures à 100 kWh/m2. Rapport fianl<br />

ADEME 2006<br />

[10] R. MORLOT, Le rafraîchissement solaire bâtit son avenir. Article in Journal du chauffage <strong>et</strong><br />

du sanitaire (le), 2001, n° 89, pp.28-29<br />

[11] V. BLANC, R. MORLOT, D. CACCAVELLI, M.A. MEUNIER, L. ELEGANT, Laboratoire semi<br />

virtuel : outil pour la caractérisation de la performance de systèmes énergétiques d’applications<br />

solaires thermiques. Conférence Internationale CISBAT’2001, Lausanne (CH), 3 - 4 Octobre<br />

2001, pp. 325-330<br />

[12] La climatisation solaire. Rhônalpénergie-Environnement. Guide pour la Commission<br />

européenne <strong>et</strong> la Région Rhône-Alpes.<br />

Téléchargeable sur http://www.rhonalpenergieenvironnement.asso.fr/administration/publis/upload_doc/20050603082726.pdf<br />

[13] Conception, dimensionnement, installation <strong>et</strong> expérimentation d’une installation de<br />

rafraîchissement solaire par roue à dessiccation sur la maison des Energies à Chambéry.<br />

Rapport d’avancement. Octobre 2004<br />

[14] Annex 28 Case study: Sea Cooling. Opération de Purdy’s Wharf Halifax – Canada<br />

[15] TECHNIQUE N° 5001 du 01/10/1999 - page 72<br />

[16] News on the application of PCM for heating and cooling of buildings, H. Mehling, S. Hiebler,<br />

L. F. Cabeza,<br />

[17] Nouveaux <strong>composants</strong> actifs pour la gestion énergétique de l’enveloppe légère des<br />

bâtiments. Couplage matériaux a changement de phase, superisolation, apports solaires, Thèse<br />

de Maha AHMAD, 23/10/04.<br />

[18] Daniel Mugnier. TECSOL SA Suivi des installations solaires de démonstration de<br />

production de froid. Liste d'incidents catégorisés<br />

[19] Annex 28 Case study: The SAS frösundavik Office Building in Stockholm (Sweaden). The<br />

Groene Hart Hospital in Gouda (The N<strong>et</strong>herlands).<br />

[20] Rafraîchissement de l’espace Baudelaire ; Etude de faisabilité. Ville de Rillieux la Pape<br />

C316 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


[21] Guide « Climatisation <strong>et</strong> santé » publié par Uniclima.<br />

[22] Document ADEME-BRGM-ARENE, site de l’ADEME<br />

[23] Canada-Clim<br />

[24] Stéphane Thiers, simulation d’un puits canadien<br />

[25] Solar air conditionning in Europe – an overview. C Balaras, G Grossman, HM Henning, C<br />

Infante Fereira, E Podesser, L Wang, E Wiemken. R <strong>et</strong> S energy reviews 11(2007) pp299 – 314<br />

[26] Refroidissement évaporatif dans les locaux de moyen volume. Etude expérimentale sur<br />

site. Rapport n° 1 du CSTB pour l’ADEME. Octobre 2006.<br />

[27] Check list pour la sélection <strong>et</strong> le succès dans l’intégration de systèmes de climatisation<br />

solaire dans les bâtiments. D Mugnier, TECSOL. Communication à IBPSA, St Pierre de La<br />

Réunion 2006.<br />

[28] Energy Labelling Directive, 2002/31/EC and EN 14511 standard for Room Air Conditioners.<br />

Y Saheb, A Pierrot, S Becirspahic. Eurovent. IIDAL. Londres 2006<br />

[29] Chiffres clés du bâtiment. ADEME 2005.<br />

[30] Optimisation bâtiment/système pour minimiser les consommations dues à la climatisation.<br />

S Filfli. Thèse de doctorat EMP. Décembre 2006.<br />

[31] EECCAC, "Energy Efficiency and Certification of Central Air Conditioners", study for the<br />

D.G. Transportation-Energy (DGTREN) of the Commission of the E.U., Co-ordinator: J. ADNOT,<br />

septembre 2002.<br />

C317 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sites professionnels <strong>et</strong> de constructeurs<br />

[P1] http://www.fiabitat.com/<br />

[P2] http://www.canada-clim.com/plan.php3<br />

[P3] http://www.eurovent-certification.com/<br />

[P4] http://www.areco.fr/accueil_soci<strong>et</strong>e_vosinterlocuteurs.htm<br />

[P5] http://www.rexair.fr/<br />

[P6] http://www.munters.com/<br />

[P7] http://www.breezair.org/<br />

[P8] http://www.rotartica.com/pub/marcos_1024.htm<br />

[P9] http://www.klingenburg.de/<br />

[P10] http://www.climext.com<br />

[P11] http://www.ocp.tudelft.nl/ev/res/sace.htm<br />

[P12] http://ec.europa.eu/energy/demand/legislation/domestic_en.htm<br />

Contacts<br />

[C1] Florian.massard@gazdefrance.com<br />

[C2] Matthieu.Pihouee@arep.fr<br />

[C3] l<strong>et</strong>z@ines-solaire.fr<br />

[C4] lamouche.thierry@cedre-sophia.com<br />

Monaco [C5] http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=1938037<br />

Toronto [C6] http://enwave.com<br />

Cornell University [C7] http://www.utilities.cornell.edu<br />

Tahiti [C8] http://www.tahiti-tourisme.pf/tahiti_tourisme_magazine/Focus%20proj<strong>et</strong>s.htm Tahiti<br />

Stockholm [C9]<br />

http://www.fortum.se/binary.asp?page=23820&file=pdf%5C2004%5C4%5C53131322585040%<br />

5C402155%5Fsthlm%5FNY%2Epdf<br />

[C10] s.roujol@girus.fr<br />

[C11] thierry.dupuis@cofacthec.fr<br />

[C12] CHREA Sarl - M.Cayuela<br />

[C13] Lionel Noble opool@wanadoo.fr<br />

[C14] emmanuel.ledoux@ensmp.fr<br />

C318 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C12 – MICRO RESEAUX<br />

DE CHALEUR<br />

Auteurs : P<strong>et</strong>er Riederer (p<strong>et</strong>er.riederer@cstb.fr), Chantal<br />

Laumonier (chantal.laumonier@cstb.fr)<br />

Expert : Robin Wiltshire (Building Research Establishment<br />

- UK)<br />

C319 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Sommaire<br />

1 Etape 1 : Contexte, antériorités, dynamique des acteurs........................................................ 322<br />

1.1 Contexte national <strong>et</strong> local............................................................................................... 322<br />

1.2 Antériorités <strong>et</strong> origine de l’innovation ........................................................................... 323<br />

1.3 Dynamique des acteurs................................................................................................... 324<br />

2 Etape 2 : Contenu de l’innovation.......................................................................................... 326<br />

2.1 Description de la technologie......................................................................................... 326<br />

2.2 Horizon temporel............................................................................................................ 330<br />

2.3 Champs d’application..................................................................................................... 331<br />

2.4 Impacts ........................................................................................................................... 331<br />

3 Etape 3: Mise en oeuvre......................................................................................................... 332<br />

3.1 Fiabilité de mise en œuvre sur chantier.......................................................................... 332<br />

3.1.1 Conception adaptée au bâtiment ............................................................................ 332<br />

3.1.2 Acceptation par les acteurs..................................................................................... 333<br />

3.1.3 Compétence des acteurs ......................................................................................... 333<br />

3.1.4 Adaptation des professions existantes.................................................................... 333<br />

3.2 Modalités de gestion, d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance ................................................ 333<br />

3.3 Incitations réglementaire, fiscales, modalités de financement....................................... 334<br />

4 Etape 4 : Evaluation des résultats dans les pays concernés.................................................... 335<br />

4.1 Les performances ........................................................................................................... 335<br />

4.1.1 Energie ................................................................................................................... 335<br />

4.1.2 Stabilité, feu, tremblement de terre ........................................................................ 335<br />

4.1.3 Impacts environnemental <strong>et</strong> sanitaire..................................................................... 336<br />

4.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en œuvre............................ 336<br />

4.1.5 Compatibilité des performances............................................................................. 336<br />

4.2 Coûts réels...................................................................................................................... 337<br />

4.3 Le vécu des utilisateurs .................................................................................................. 338<br />

4.4 Vitesse de diffusion dans le pays ................................................................................... 338<br />

5 ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB.................................................................. 340<br />

5.1.1 Les forces ............................................................................................................... 340<br />

5.1.2 Les faiblesses.......................................................................................................... 340<br />

5.1.3 Les opportunités ..................................................................................................... 340<br />

5.1.4 Les menaces ........................................................................................................... 341<br />

6 ETAPE 6 : CONDITIONS DE TRANSPOSITION EN FRANCE ....................................... 341<br />

6.1 Les chances de transposition en France ......................................................................... 341<br />

6.2 Compatibilité avec le cadre réglementaire ..................................................................... 341<br />

6.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire ?....................................................................... 341<br />

6.4 Disponibilité des compétences de pose.......................................................................... 342<br />

6.5 Quels types d’incitations à envisager ? .......................................................................... 342<br />

6.5.1 La réglementation technique .................................................................................. 342<br />

6.5.2 Le soutien des collectivités .................................................................................... 342<br />

6.5.3 Initiatives privées ................................................................................................... 342<br />

7 Annexe : Sources d’information ............................................................................................ 343<br />

C320 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Avant propos<br />

Des réseaux de chaleur (RC) existent dans de nombreuses configurations <strong>et</strong> dimensions, du p<strong>et</strong>it<br />

réseau au niveau de quelques bâtiments au réseau de chaleur d’une centaine de mégawatt pour<br />

une ville entière.<br />

C<strong>et</strong>te analyse porte sur des réseaux de p<strong>et</strong>ite dimension, appelés ici des « microréseaux de chaleur<br />

(MRC) » d’une limite approximative de l’ordre de 3MW qui a été choisie arbitrairement. L’étude<br />

est focalisée sur des réseaux basés sur des systèmes de cogénération mais inclue également des<br />

informations sur des réseaux intégrant les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire ou la<br />

biomasse.<br />

C321 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1 ETAPE 1 : CONTEXTE, ANTERIORITES, DYNAMIQUE DES ACTEURS<br />

1.1 Contexte national <strong>et</strong> local<br />

En règle générale, les motivations pour l’installation de micro-réseaux de chaleur (MRC) sont<br />

d’abord de nature environnementale : il s’agit en fait d’une technologie qui perm<strong>et</strong> la promotion de<br />

technologies à émission de CO2 faible voir nulle telles que la cogénération, la biomasse, la<br />

géothermie <strong>et</strong>c. D’autres motivations, à peu près les mêmes dans les différents pays sont les<br />

volontés nationales de sécurité de production d’énergie.<br />

Actuellement, la motivation environnementale prédomine sur la pénurie des ressources. Mais les<br />

fluctuations du prix de l’énergie vont redevenir un moteur.<br />

Royaume Uni<br />

On observe un développement significatif mais lent des MRC au Royaume Uni. La plupart de ces<br />

MRC est alimentée par des systèmes de cogénération.<br />

La motivation principale est la réduction des gaz carboniques. Ceci se reflète dans des programmes<br />

nationaux <strong>et</strong> locaux favorisant un développement plus intense des systèmes de cogénération avec<br />

un objectif de 10 GW installés par la cogénération jusqu’en 2010.<br />

Les programmes ne se focalisent pas seulement sur les MRC, mais le marché principal de réseaux<br />

de chaleur (RC) au RU se situe principalement, à l’exception de quelques réseaux de ville ou de<br />

centre-ville, en dessous de 3MW installés.<br />

Suède<br />

Les RC sont assez courants sur le marché en Suède avec des réseaux dans quasiment toutes les<br />

villes <strong>et</strong> un certain nombre de villages ; dans quelques villes on peut voir des RC très sophistiqués<br />

avec une large variété de rej<strong>et</strong>s de chaleur <strong>et</strong> de sources renouvelables.<br />

On observe également des MRC avec des productions de chaleur de l’ordre de 10GWh/an. Ces<br />

réseaux se trouvent en grande partie dans des villes de plus p<strong>et</strong>ite taille. Ils sont généralement basés<br />

sur des chaudières à biomasse avec appoint fuel.<br />

Canada<br />

Très peu de RC existent au Canada. Néanmoins, ces RC sont actuellement sous un regard<br />

favorable <strong>et</strong> ceci, comme au RU, avec une tendance vers les MRC.<br />

Les MRC existant au Canada sont principalement basés sur la cogénération à gaz <strong>et</strong> les chaudières<br />

à biomasse.<br />

Pays Bas<br />

Il y a un marché assez développé aux Pays Bas avec une augmentation significative des MRC.<br />

Allemagne<br />

Il y a un grand nombre de MRC en Allemagne, en grande partie avec des cogénérations à gaz.<br />

C’est la préoccupation environnementale qui domine la volonté des pouvoirs publics allemands<br />

tant nationaux que locaux depuis 1998. Il existe une dizaine de réalisations de MRC basé sur<br />

l’énergie solaire, par exemple ceux de Neckarsulm ou maintenant de Crailsheim.<br />

France<br />

Environ 170 000 logements équivalents sont connectés aux réseaux de chaleur géothermiques en<br />

France (cependant, ces réseaux sont d’une taille bien plus importante que la limite définie ici pour<br />

les MRC). En ce qui concerne la biomasse, la France compte environ 60 RC dont 40% en dessous<br />

C322 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


de 3.5MW. Une bonne centaine de RC avec cogénération existe, mais la plupart d’entre ces<br />

réseaux ne se situe pas au niveau de la MRC.<br />

1.2 Antériorités <strong>et</strong> origine de l’innovation<br />

Les étapes principales pour le développement des MRC au RU ont été :<br />

De 1950 à 1970<br />

Il y a un développement significatif des MRC associés au logement social.<br />

Après 1970<br />

L’investissement dans le logement social baisse de plus en plus. Par conséquence, les budg<strong>et</strong>s de<br />

maintenance de ces réseaux sont réduits <strong>et</strong> il n’y a donc que très peu d’investissement pour<br />

moderniser les réseaux existants avec des nouvelles technologies (par exemple avec des systèmes<br />

de cogénération <strong>et</strong>c.).<br />

Après 1990<br />

Le marché des MRC reprend progressivement pour des raisons environnementales <strong>et</strong> économiques<br />

(les MRC avec cogénération ont de faibles coûts d’opération).<br />

Depuis 2001<br />

Le marché rend la situation des MRC très difficile au point de causer l’arrêt de quelques MRC<br />

avec cogénération. Ceci est dû aux prix du gaz <strong>et</strong> de l’électricité <strong>et</strong> à des changements de rachat<br />

d’électricité par le gouvernement. La situation s’est n<strong>et</strong>tement améliorée vers 2006.<br />

Egalement en 2001 le département Defra du gouvernement lance son programme « Community<br />

Energy » proposant des subventions de développement <strong>et</strong> d’investissement pour des RC. Pour des<br />

raisons de temps <strong>et</strong> d’organisation, la plupart de ces réseaux ont été des MRC.<br />

Depuis 2006<br />

Des activités au niveau national <strong>et</strong> local (gouvernement, collectivités) ont stimulé le<br />

développement des technologies à faibles émissions de gaz carboniques <strong>et</strong> les énergies<br />

renouvelables. Les MRC, basés sur la cogénération, la biomasse mais aussi sur l’énergie solaire <strong>et</strong><br />

les pompes à chaleur, ont profité de c<strong>et</strong>te situation.<br />

Ci-dessous le cas des autres pays :<br />

Suède<br />

La Suède a une longue tradition en technologies à faible impact environnemental. Des<br />

augmentations progressives des taxes sur le pétrole <strong>et</strong> l’électricité ont eu un impact fort sur le<br />

développement des MRC. Ces taxes ont fait progressivement augmenter le prix de l’énergie même<br />

si le prix du pétrole n’a guère changé entre 1985 <strong>et</strong> 2005. Comparé à c<strong>et</strong>te augmentation de<br />

l’énergie fossile, le coût d’opération des RC n’a quasiment pas évolué, ce qui a favorisé le<br />

développement des RC <strong>et</strong> des MRC.<br />

Canada<br />

Au Canada, la nécessité des systèmes de cogénération isolés (off-grid) <strong>et</strong> la disponibilité de<br />

biomasse grâce à l’industrie forestière ont permis un développement du marché des MRC.<br />

Pays Bas<br />

Aux Pays Bas il y a eu une demande de plus en plus forte de systèmes énergétiques « durables ».<br />

Ceci est particulièrement vrai pour le logement collectif.<br />

Allemagne<br />

L’élément clé pour le développement des MRC en Allemagne a été l’augmentation du marché des<br />

systèmes de cogénération.<br />

France<br />

C323 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les premiers RC ont été installés dans les années 30 dans les grandes villes. Entre 1955 <strong>et</strong> 1975 de<br />

nouveaux RC ont été installés, dans la majorité des cas avec le fioul comme source d’énergie.<br />

De 1974 à 1979 le gouvernement a soutenu la construction de nouveaux RC, la plupart avec du<br />

charbon français, des déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> du fioul. Depuis 1985 les RC augmentent d’environ 1% par an.<br />

Les acteurs clés sont :<br />

- Collectivités favorisant de plus en plus des solutions à faible émission de gaz carbonique ;<br />

- Initiateurs de réseaux de chaleur qui développent ce concept : au Canada ou au RU des<br />

spécialistes « locaux » réussissent à convaincre les décideurs ; aux Pays Bas il y a<br />

également des initiatives des collectivités locales, en collaboration avec des bureaux<br />

d’étude ; en Suède <strong>et</strong> en Allemagne les concepts sont plutôt développés par des consultants<br />

ou des fournisseurs d’énergie.<br />

- Ingénieurs consultants spécialisés qui réussissent à promouvoir le concept ;<br />

- Sociétés spécialisées dans les RC ou les MRC (en Suède ce sont les sociétés de RC, en<br />

Allemagne <strong>et</strong> aux Pays Bas ce sont les fournisseurs d’énergie régionaux ; au Canada <strong>et</strong> au<br />

RU il s’agit souvent d’un partenariat entre le secteur public <strong>et</strong> privé construisant une<br />

organisation crédible <strong>et</strong> compétente (« energy service company ») ;<br />

- Financeurs qui doivent être convaincus par le proj<strong>et</strong> ;<br />

- Dans le cas de bâtiments existants, les occupants ou opérateurs de RC doivent être<br />

impliqués dans le proj<strong>et</strong> dès le début des réflexions ;<br />

- Pour de nouvelles constructions, les promoteurs doivent être convaincus que l'adoption de<br />

c<strong>et</strong>te technologie leur apportera l'avantage du marché ou au moins qu’elle ne les gênera pas.<br />

Certains promoteurs ont pris une avance dans la conception <strong>et</strong> la réalisation de ces<br />

technologies à faible émission de gaz carbonique, y compris la cogénération <strong>et</strong> les<br />

technologies d'énergie renouvelable, afin de se distinguer du reste du marché.<br />

- Des démarches mark<strong>et</strong>ing sont généralement effectuées par les sociétés de chauffage urbain<br />

ou les fournisseurs d’énergie. L'administration locale peut aussi être impliquée dans<br />

l'assistance, par exemple aux Pays-Bas. En Suède aucun mark<strong>et</strong>ing n'est nécessaire à cause<br />

des hauts impôts sur le pétrole.<br />

Le marché des RC, bien que p<strong>et</strong>it, est composé d’éléments technologiques ayant déjà une certaine<br />

maturité commerciale. Il y a, cependant, dans quelques pays, un manque de savoir faire pour ces<br />

installations.<br />

1.3 Dynamique des acteurs<br />

Les acteurs <strong>et</strong> les actions principales sont :<br />

- Par rapport au développement des MRC :<br />

Des réglementations <strong>et</strong> directives de collectivités locales <strong>et</strong> nationales <strong>et</strong> de l’UE poussent<br />

de plus en plus tant le secteur public que les promoteurs privés à considérer les MRC. Des<br />

exemples sont la directive Performance énergétiques des bâtiments (UE), le « Code for<br />

sustainable homes » (RU) <strong>et</strong> le « London Plan » (Collectivité locale – Londres). La<br />

collectivité locale de Londres demande aux promoteurs d’adopter la solution des MRC là<br />

où c’est possible <strong>et</strong> a mis en place un seuil impératif de 10% d’énergies renouvelables pour<br />

les nouvelles constructions.<br />

- Par rapport à l’intégration des MRC dans le secteur du bâtiment au niveau technique <strong>et</strong><br />

économique :<br />

Techniquement, n'importe quel bâtiment peut être connecté à un RC. Lors de la connexion<br />

de bâtiments particuliers, il devra y avoir une discussion entre les propriétaires du bâtiment<br />

C324 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


<strong>et</strong> les opérateurs du RC. Au niveau du bâtiment on fera appel au gestionnaire du bâtiment <strong>et</strong><br />

au personnel juridique <strong>et</strong> financier, qui reportera à la direction.<br />

- Par rapport à l’intégration des MRC dans le secteur de la construction :<br />

L'activité sur le site inclut les installateurs de cogénération <strong>et</strong> d'autres systèmes<br />

énergétiques, de réseaux de chaleur, d’équipements de sous-station incluant des échangeurs<br />

de chaleur, de comptage d’énergie <strong>et</strong> des systèmes de contrôle-commande. Il s’agit de<br />

technologies bien maîtrisées en Suède, en Allemagne <strong>et</strong> aux Pays-Bas. Au RU <strong>et</strong> au Canada<br />

le marché est beaucoup plus p<strong>et</strong>it <strong>et</strong> les installateurs sont peu nombreux.<br />

- Par rapport au mark<strong>et</strong>ing des MRC :<br />

En Suède il y a peu de besoin de mark<strong>et</strong>ing; au Royaume-Uni <strong>et</strong> au Canada il y a eu<br />

beaucoup de diffusion du savoir de la part du gouvernement, sous forme de guides<br />

d’information <strong>et</strong> d’études de cas ainsi que des programmes de subvention.<br />

Des associations jouent aussi un rôle clef - en Suède l'Association de réseaux de chaleur<br />

tient ses réunions techniques, en Allemagne l'Association de réseaux de chaleur AGFW<br />

ainsi qu’au Canada l'Association de réseaux de chaleur, avec Natural Resources Canada,<br />

sont également très actifs. Au Royaume-Uni l’association de la cogénération (CHPA) a une<br />

section spécifique sur les réseaux de chaleur, tandis que le Partenariat d'Énergie de Londres<br />

(London Energy Partnership) a établi un groupe de travail sur les réseaux de chaleur <strong>et</strong> la<br />

cogénération. Aux Pays-Bas, l'agence gouvernementale SenterNovem, en coopération avec<br />

les sociétés d'énergie, soutient les réseaux de chaleur.<br />

En général, il y a une attitude positive à l’égard des MRC mais les aspects d’organisation <strong>et</strong> le<br />

besoin de capital suffisant empêchent le progrès. Les éléments qui ont tendance à ralentir le<br />

développement de MRC sont :<br />

o Les réglementations en vigueur défavorables. Ces réglementations sont généralement plus<br />

défavorables dans les pays qui ont actuellement peu de MRC <strong>et</strong> où leurs avantages ne sont<br />

pas bien reconnus. Une difficulté supplémentaire est la garantie du rachat d’électricité à un<br />

bon prix - une bonne solution pour cela est d’utiliser l'électricité aussi bien que la chaleur,<br />

localement.<br />

o Le personnel dans les collectivités <strong>et</strong> dans d'autres organismes ayant l’influence pour initier<br />

une nouvelle technologie qui n’est pas assez familier avec la technologie ou qui a eu, dans<br />

le passé, des expériences négatives avec des RC âgés <strong>et</strong> mal entr<strong>et</strong>enus.<br />

o Dans les sociétés de RC qui sont relativement p<strong>et</strong>ites, les ingénieurs qui sont réticents à<br />

utiliser une technologie peu connue craignent de se m<strong>et</strong>tre dans une situation<br />

désavantageuse sur le marché. La reconnaissance récente des technologies 'vertes' a permis<br />

de changer partiellement ce frein, ce qui a permis d’adopter c<strong>et</strong>te technologie dans de plus<br />

en plus de cas.<br />

Les acteurs importants du développement des MRC sont :<br />

o les chercheurs<br />

o les fabricants de systèmes à énergie renouvelable au départ les PME<br />

o <strong>et</strong> depuis 2000 environ, les grands groupes du secteur du chauffage qui se lancent dans la<br />

pompe à chaleur, le solaire <strong>et</strong> le bois<br />

o les prescripteurs de chaufferies<br />

o les architectes.<br />

C325 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2 ETAPE 2 : CONTENU DE L’INNOVATION<br />

2.1 Description de la technologie<br />

Le principe de base de MRC : il s’agit d’un système de production d’énergie central qui dessert,<br />

par l’intermédiaire d’un réseau (distribution), un grand nombre de bâtiments individuels<br />

(connexions d’utilisateurs) de telle manière que ces bâtiments n'exigent pas leur propre installation<br />

de chauffage. N'importe quelle source d'énergie peut être utilisée au système central <strong>et</strong> la puissance<br />

globale est souvent suffisante pour utiliser les technologies qui ne pouvaient pas efficacement<br />

fonctionner au niveau d’un seul bâtiment. En particulier ceci perm<strong>et</strong> d’utiliser un système à haute<br />

performance énergétique.<br />

Un exemple innovant d’un MRC est en cours de réalisation à Crailsheim en Allemagne. Le proj<strong>et</strong><br />

combine l’énergie solaire avec un stockage saisonnier pour le chauffage d’un quartier résidentiel <strong>et</strong><br />

quelques bâtiments tertiaires. La Figure 1 montre le concept global <strong>et</strong> les trois parties d’un MRC :<br />

production, distribution <strong>et</strong> bâtiments connectés.<br />

Figure 1 : Le proj<strong>et</strong> de CSHPSS de Crailsheim en Allemagne pour un quartier neuf où un réseau de<br />

distribution de chaleur à basse température est envisagé [Ecostock 2006]<br />

Production centrale<br />

Au niveau de la production d’énergie centrale, diverses technologies <strong>et</strong> combustibles peuvent être<br />

utilisés. Dans les pays concernés il existe un bon nombre de RC qui sont desservis par des<br />

chaudières classiques. Dans ces cas, il peut y avoir une performance légèrement plus évoluée que<br />

dans le cas du chauffage individuelle d’un bâtiment. La motivation principale aujourd’hui est<br />

l’efficacité énergétique, les nouveaux RC ou MRC font donc recours à des technologies telles que<br />

la cogénération, énergie des déch<strong>et</strong>s ou des sources renouvelables, en particulier en utilisant la<br />

biomasse.<br />

Les technologies/combustibles les plus courants sont, par pays :<br />

- Suède : biomasse<br />

- Canada : biomasse <strong>et</strong> cogénération (gaz ou fuel)<br />

C326 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Pays Bas : cogénération à gaz, biomasse <strong>et</strong> géothermie<br />

- Allemagne : cogénération à gaz, biomasse <strong>et</strong> biogaz<br />

- Royaume Uni : cogénération à gaz<br />

La technologie la plus utilisée dans la gamme de puissance des MRC avec une cogénération à gaz<br />

est la cogénération à moteur avec pour la plupart d’entre eux, le moteur Diesel, transformé pour<br />

fonctionner avec du gaz. Leur efficacité est de l’ordre de 32-35 %.<br />

Cependant, ces dernières années, des moteurs à gaz ont été développés avec une efficacité<br />

électrique de l’ordre de 37 à 42 %. Typiquement ces unités sont de plusieurs centaines de kW<br />

jusqu'à quelques MW électrique. Un logement nécessite environ 0.5 à 1kW de capacité électrique,<br />

typiquement cela mène donc à des MRC d'une centaine de logements, probablement avec des<br />

bâtiments de service locaux connectés. Cependant, il est à noter que la cogénération est aussi<br />

disponible dans des gammes de puissances beaucoup plus p<strong>et</strong>ites (quelques kW).<br />

La Figure 2 montre l’exemple d’un système de cogénération de 1 MWe.<br />

Figure 2 : Système de cogénération pour un MRC de 1 MWe (source : Courtesy of Energ)<br />

Le système est intégré dans un bâtiment de « service ». En fonction de la taille du MRC ce<br />

bâtiment peut être d’une dimension variable. L’exemple de la ville de Schwand / Autriche montre<br />

que ce bâtiment peut s’intégrer aisément dans le quartier (Figure 3).<br />

C327 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Figure 3 : Centre de production de chaleur de 1MW à Schwand / Autriche (source :<br />

http://www.biomasseverband-ooe.at)<br />

Récemment il y a eu beaucoup d'activité sur le marché de la cogénération à p<strong>et</strong>ite puissance avec<br />

des technologies telles que le moteur Stirling, les piles à combustible ainsi que la cogénération à<br />

moteur. Le moteur Stirling s’applique plutôt aux logements individuels tandis que les piles à<br />

combustible sont toujours en développement, malgré quelques exemples comme celle connectée au<br />

MRC à Woking.<br />

Des cogénérations à moteur sont maintenant disponibles à partir de 5kW électrique (Baxi) capable<br />

d’alimenter quelques logements connectés ou d'autres p<strong>et</strong>its bâtiments. Il est à noter que l'efficacité<br />

électrique de ces unités est relativement p<strong>et</strong>ite.<br />

D'autres technologies possibles de cogénération existent, basées sur des turbines à gaz<br />

(probablement à la limite supérieure de la gamme de puissance des MRC, mais il y avait des<br />

produits sur le marché en dessous de 100kW ; quelques problèmes ont été reportés).<br />

Les systèmes de cogénération exigent une maintenance régulière (bien plus que les chaudières<br />

individuelles) <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent de faire d’autant plus d’économies qu’ils fonctionnent, principalement<br />

en raison de la vente d’électricité. De plus, le prix par kW de capacité diminue avec la taille du<br />

système de cogénération <strong>et</strong> l’efficacité électrique augmente. D’où l’intérêt des RC avec une<br />

capacité assez élevée pour des profils de charges relativement constants.<br />

Le MRC peut aussi se servir de sources de chaleur disponibles localement (par exemple de la<br />

chaleur industrielle) ou de sources d'énergie renouvelable. Bien que ceux-ci ne soient pas des<br />

systèmes de cogénération, ils satisfont les critères d’émission de gaz carboniques. Des exemples<br />

montrent des MRC solaires ou à biomasse.<br />

Pour des raisons de stockage de carburant <strong>et</strong> de d’efficacité de fonctionnement, la biomasse est<br />

plus intéressant pour les MRC, où ces questions peuvent être réglées au niveau de la partie<br />

centrale. Les pell<strong>et</strong>s de bois peuvent être brûlés pour créer de la vapeur ; aussi l'apparition des<br />

systèmes de gazéification liés avec CHP est observée.<br />

Il y a quelques réalisations de MRC basées sur l’énergie géothermique. Par contre ces exemples<br />

sont plutôt dans le cas de RC de taille plus importante.<br />

On trouve également des exemples de MRC avec du stockage thermique saisonnier.<br />

C328 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Finalement, quelques MRC proposent d’autres services tels que le rafraîchissement, le téléphone <strong>et</strong><br />

des services de IT.<br />

Distribution<br />

Dans les RC la chaleur est distribuée à plusieurs bâtiments par un centre de production de chaleur<br />

(cf. ci-dessus). Les RC modernes sont basés sur une distribution par de l’eau chaude.<br />

Pour la distribution de chaleur vers les bâtiments « utilisateurs », un réseau hydraulique dessert<br />

l’ensemble des bâtiments.<br />

Figure 4 : Distribution hydraulique du MRC à Birmingham (source : Courtesy of Energ)<br />

En ce qui concerne les matériaux, les parties principales des réseaux hydrauliques sont réalisés en<br />

acier tandis que les réseaux secondaires ou sous-parties peuvent être réalisés en plastique, ce qui<br />

perm<strong>et</strong> de réduire les coûts).<br />

Le système de distribution intègre également un équipement pour le traitement de l’eau <strong>et</strong> la<br />

surveillance des fuites, ce qui se fait conjointement avec les pompes de circulation <strong>et</strong> les vannes de<br />

régulation.<br />

Utilisateurs (Bâtiments)<br />

C329 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les réseaux de distribution sont soit connectés directement aux bâtiments soit indirectement par<br />

l’intermédiaire d’échangeurs de chaleur. Dans le cas d’une connexion directe, l’eau du réseau de<br />

chaleur passe directement dans les ém<strong>et</strong>teurs de chaleur du bâtiment connecté. Dans le cas d’une<br />

connexion indirecte, le réseau hydraulique du bâtiment est découplé du RC par l’échangeur de<br />

chaleur.<br />

La solution directe est moins chère, par contre elle implique que la pression dans le réseau du<br />

bâtiment soit la même que dans le réseau de chaleur, il existe donc un risque de fuites.<br />

2.2 Horizon temporel<br />

La technologie est déjà disponible sur le marché. Le marché est relativement stable <strong>et</strong> a priori en<br />

croissance dans chacun des pays observés. Il est à noter que, étant donné la flexibilité d’utilisation<br />

des carburants de systèmes de MRC, l'énergie renouvelable jouera certainement un rôle de plus en<br />

plus important.<br />

C<strong>et</strong>te tendance peut être de court à moyen terme, en fonction de la disponibilité des technologies<br />

(par exemple les biocarburants - déjà largement utilisés en Suède <strong>et</strong> cultivés au Royaume-Uni, aux<br />

Pays-Bas, au Canada <strong>et</strong> en Allemagne), mais dans ces pays où des développements de gazéification<br />

de biomasse <strong>et</strong> des systèmes de cogénération basés sur la biomasse sont en cours. La diffusion de<br />

c<strong>et</strong>te technologie sur le marché est, si possible, accompagnée par un approvisionnement dans le<br />

pays même, bien qu'il soit aussi possible de recourir à des produits importés.<br />

Il faut également remarquer les MRC basés sur la géothermie <strong>et</strong> l’énergie solaire. Par exemple aux<br />

Pays-Bas, une croissance des MRC combiné avec la géothermie est observée.<br />

A long terme,<br />

Pour le long terme, la perspective d'utilisation répandue des piles à combustible est une perspective<br />

intéressante mais ambitieuse, en particulier la cogénération avec pile à combustible. La mise en<br />

œuvre actuelle de ces systèmes est basée sur l’utilisation de gaz naturel pour la fabrication de<br />

l’hydrogène, mais dans le futur des systèmes basés sur l’hydrogène directement seront possibles.<br />

C330 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2.3 Champs d’application<br />

Il n'y a aucune limitation concernant les types de bâtiment connectés aux MRC. Au contraire, une<br />

variété de types de bâtiments connectés au MRC perm<strong>et</strong> d’obtenir un profil de demande d’énergie<br />

plus lisse car les profils d'occupation sont différents.<br />

- Aux Pays-Bas il y a environ 100-200 RC <strong>et</strong> MRC. Ces RC intègrent majoritairement des<br />

résidences collectives (environ 800 par RC), mais il existe également d’autres bâtiments, de<br />

surface d’environ 40000m² qui sont connectés aux RC, par exemples des hôpitaux.<br />

- Au Canada il y a environ 12-18 MRC, principalement dans des quartiers résidentiels, allant<br />

de quelques bâtiments connectés jusqu’à environ une centaine de bâtiments.<br />

- La Suède compte environ 250-300 MRC (avec 540 RC en général). Dans la plupart des cas<br />

ces MRC desservent un mélange de bâtiments résidentiels <strong>et</strong> de service.<br />

- Au Royaume-Uni, une étude en 1998 a mis en évidence environ 250,000 logements<br />

connectés au total à des RC <strong>et</strong> des MRC avec 175,000 logements de plus dans des bâtiments<br />

collectifs (par exemple des résidences universitaires). La majorité des RC du Royaume-Uni<br />

sont de p<strong>et</strong>ite ou très p<strong>et</strong>ite échelle. Le terme 'le chauffage de communauté' était<br />

généralement utilisé. Cela inclut n'importe quel RC avec au moins deux logements ou<br />

bâtiments connectés, mais dans la plupart des cas de RC au Royaume-Uni il s’agit de<br />

bâtiments résidentiels.<br />

- En France, des MRC à biomasse ont été installés récemment <strong>et</strong> peuvent être considérés plus<br />

ou moins comme une technologie « standard ».<br />

2.4 Impacts<br />

Les MRC comme ceux présentés ci-dessus sont très efficaces en énergie, ce qui est le critère<br />

principal pour le choix de c<strong>et</strong>te technologie.<br />

La réduction des émissions des gaz à eff<strong>et</strong> de serre est très significative. Ceci est dû à la possibilité<br />

d’utilisation des technologies à faible émission de gaz carboniques, par exemple des systèmes de<br />

cogénération à gaz ou des chaudières de biomasse. Ces derniers sont en fin de compte quasi<br />

neutres en CO2 <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent un approvisionnement des combustibles au niveau local ou régional.<br />

Dans le cas des systèmes de cogénération, la production décentralisée d’électricité perm<strong>et</strong> de<br />

remplacer des ressources produites de façon centrale. Dans les centrales électriques plus grandes, la<br />

chaleur est généralement rej<strong>et</strong>ée dans l’atmosphère ; de plus, la transmission <strong>et</strong> distribution de<br />

l’électricité provoquent des pertes supplémentaires. Les MRC basés sur la cogénération ne<br />

nécessitent pas de réseau de transmission, en plus l’efficacité est supérieure comparée aux centrales<br />

électriques car la chaleur n’est pas rej<strong>et</strong>ée.<br />

Même dans le cas des MRC qui ne sont pas connectés aux réseaux de gaz, une réduction des gaz<br />

carboniques est significative car dans la plupart des cas, le MRC remplace un système à charbon<br />

ou électrique. Dans ces cas, le MRC peut fonctionner en produisant de la chaleur seule (biomasse<br />

<strong>et</strong>c.) ou comme un système de cogénération à fuel ou à biomasse.<br />

Des promoteurs de maisons reconnaissent que le recours aux MRC augmente la valeur<br />

environnementale des maisons. Cependant ceci n’a pas été, pour l’instant, largement utilisé comme<br />

argument mark<strong>et</strong>ing. Dans les cas où c<strong>et</strong> argument a été utilisé, la demande a été plus forte <strong>et</strong> les<br />

biens ont été vendus plus rapidement.<br />

Il y a actuellement une discussion autour de c<strong>et</strong>te question : s’agit-il seulement d’un argument pour<br />

des ach<strong>et</strong>eurs avec une sensibilisation plus forte sur les technologies vertes ou d’un argument pour<br />

un public plus large ?<br />

Il y a un certain temps, le système énergétique pour alimenter un bâtiment était conçu à la fin du<br />

processus de conception. Aujourd’hui, dans de plus en plus de cas, une stratégie énergétique est<br />

C331 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


demandée pour le bâtiment à construire lors de la phase d’autorisation. Ceci a obligé les<br />

concepteurs à prendre en compte une stratégie énergétique dés le début de la phase de conception.<br />

C<strong>et</strong>te nouvelle approche a permis aux concepteurs de trouver une solution « optimale » en adaptant<br />

le bâtiment <strong>et</strong> le système énergétique. Elle a également un impact sur les aspects suivants :<br />

- Il n’y a pas de nécessité d’une chaudière individuelle (<strong>et</strong> machine frigorifique dans les cas<br />

intégrant des MRC en refroidissement) dans des maisons individuelles ;<br />

- Une production de chaleur centrale est généralement plus fréquemment <strong>et</strong> mieux<br />

entr<strong>et</strong>enue ;<br />

- En général les coûts d’opération plus faibles ;<br />

- Il n’y a pas de risque de CO ou d’explosion, comme dans le cas des chaudières<br />

individuelles ;<br />

- Disponibilité d’eau chaude instantanément <strong>et</strong> en grande quantité ;<br />

- Dans le cas des systèmes de cogénération, ceci peut servir de système de « stand-by » ;<br />

- Moins de besoins d’espace pour le système de production ;<br />

- Conception des bâtiments : il n’y a pas de nécessité d’une connexion de chaque bâtiment ou<br />

maison au réseau de gaz <strong>et</strong> donc plus d’espace à l’intérieur ;<br />

Les inconvénients sont :<br />

- même si des pannes sont rares grâce à des maintenances régulières, tous les bâtiments<br />

connectés sont concernés en cas de panne.<br />

- Il s’agit souvent de contrats à long terme pour la souscription au réseau.<br />

Questions de conception<br />

L’implémentation de nouveaux MRC nécessite entre autres de clarifier les points suivants :<br />

- L’impact du MRC sur l’environnement – les systèmes de cogénération <strong>et</strong> de biomasse<br />

produisent des émissions de polluants au niveau local qui pourraient provoquer des<br />

réactions négatives ;<br />

- Un système centralisé nécessite un bâtiment de service à l’exception d’un p<strong>et</strong>it MRC ou le<br />

système peut être intégré dans un des bâtiments connectés ;<br />

- Il y a des réglementations concernant les émissions ; au Royaume Uni la planification d’une<br />

cheminée pour un MRC à biomasse a conduit à une opposition contre c<strong>et</strong>te solution ;<br />

- L’installation du réseau même est une question clé de la conception. En Ecosse, le réseau<br />

nécessite une autorisation supplémentaire.<br />

3 ETAPE 3: MISE EN OEUVRE<br />

3.1 Fiabilité de mise en œuvre sur chantier<br />

3.1.1 Conception adaptée au bâtiment<br />

Il n’y a pas de difficultés particulières avec les aspects techniques des MRC. Tous les éléments<br />

techniques sont des produits fabriqués de façon industrielle. Les MRC sont par nature très flexibles<br />

<strong>et</strong> peuvent intégrer de nouvelles technologies –demandant encore le savoir faire des installateurs.<br />

Les éléments techniques du MRC sont :<br />

- Le système de chauffage (par exemple cogénération) ;<br />

- Le système de chauffage d’appoint ;<br />

- Le système de gestion technique ;<br />

- L’équipement assurant la qualité de l’eau ;<br />

- La tuyauterie pour la distribution ;<br />

- La connexion des unités : tuyauterie secondaire <strong>et</strong> interfaces hydrauliques (échangeurs de<br />

chaleur <strong>et</strong>c.).<br />

C332 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


3.1.2 Acceptation par les acteurs<br />

Comme pour toute autre technologie qui peut être inconnue par les installateurs, opérateurs <strong>et</strong><br />

utilisateurs, il faut s’assurer que le MRC est proprement conçu, installé <strong>et</strong> géré. La formation des<br />

installateurs est très importante.<br />

Il y avait quelques problèmes au Royaume Uni à cause des coûts de connexion au réseau<br />

(électrique ou gaz) excessifs. En dehors de cela il n’y a pas d’autres problèmes.<br />

3.1.3 Compétence des acteurs<br />

Comme pour toute technologie qui peut être inconnue par les installateurs il est indispensable de<br />

surveiller de près l’installation <strong>et</strong> il sera judicieux d’avoir une personne responsable de c<strong>et</strong>te<br />

surveillance.<br />

Quelques aspects nécessitent un savoir-faire au niveau ingénierie civile ou de plomberie. Il faut<br />

surtout insister sur une supervision par des experts, par exemple pendant les travaux de tuyauterie<br />

(<strong>et</strong> leur connexion) ainsi que pendant l’installation <strong>et</strong> le commissionnement des éléments de la<br />

centrale de production (cogénération ou biomasse).<br />

Les améliorations nécessaires en termes de compétence sont :<br />

- Les ingénieurs mécaniques <strong>et</strong> électriques ont besoin de formations supplémentaires <strong>et</strong><br />

détaillées en ce qui concerne la conception de MRC ;<br />

- Les ingénieurs électriques ont besoin de formations supplémentaires <strong>et</strong> détaillées en ce qui<br />

concerne l’installation <strong>et</strong> le commissionnement des systèmes de cogénération ;<br />

- Les ingénieurs civils nécessitent des formations sur les réseaux <strong>et</strong> la distribution des MRC.<br />

3.1.4 Adaptation des professions existantes<br />

Les professions concernées par les MRC sont:<br />

- les architectes<br />

- les promoteurs<br />

- les bureaux d’études en chauffage<br />

- les ingénieurs civils<br />

- les installateurs en chauffage<br />

- les chaudronniers <strong>et</strong> soudeurs<br />

- les isolateurs<br />

- les électroniciens <strong>et</strong> fabricants de régulation<br />

- les électriciens <strong>et</strong> fabricants de sondes de température<br />

- les entreprises de chauffage<br />

- les entreprises de tubes<br />

- les entreprises de cuves<br />

Les professions qui nécessitent le plus d’amélioration de compétence sont les BET <strong>et</strong> les<br />

installateurs.<br />

La formation est difficile à organiser :<br />

- d’une part il y a peu de spécialistes pouvant enseigner, sauf peut-être en Allemagne,<br />

- d’autre part il y a un marché non récurrent pour le moment, de sorte que les BET hésitent à<br />

demander à se former.<br />

3.2 Modalités de gestion, d’exploitation <strong>et</strong> de maintenance<br />

Le fonctionnement d’un MRC est généralement géré par un local technique de gestion central <strong>et</strong> la<br />

gestion est également possible à distance.<br />

C333 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Une maintenance régulière de l’installation est obligée. Un réseau hydraulique moderne d’un MRC<br />

est très fiable ; les systèmes de surveillance perm<strong>et</strong>tent de localiser l’endroit d’une fuite dans une<br />

section du réseau.<br />

Les proj<strong>et</strong>s de MRC sont conçus sur la base d’un fonctionnement de 25 ans, ce qui est en<br />

cohérence avec les recommandations des fabricants des éléments du MRC. Cependant, un MRC<br />

peut fonctionner bien au-delà, même 50 ans.<br />

3.3 Incitations réglementaire, fiscales, modalités de financement<br />

Le marché des RC <strong>et</strong> des MRC en général est en croissance. La stabilisation de ce marché dépend<br />

de :<br />

- La disponibilité de c<strong>et</strong>te technologie : systèmes de cogénération <strong>et</strong> biomasse, réseaux<br />

hydrauliques, modules de connexion des utilisateurs. Dans le cas d’éléments plus récents<br />

tels que la cogénération à biomasse, des piles à combustible <strong>et</strong>c. ceci est plus<br />

problématique.<br />

- Un nombre adapté d’entreprises (<strong>et</strong> donc force de travail) ayant le savoir faire. Vu le<br />

développement du marché la capacité est en croissance.<br />

- La possibilité de développer des solutions énergétiques à coût plus élevé. De nouveaux<br />

MRC pourraient apparaître dans le cadre de partenariats public/privé.<br />

- La volonté de considérer des solutions énergétiques avec des temps de r<strong>et</strong>our plus longs<br />

(inévitable dans le cas de MRC à coût élevé). Au Royaume Uni des analyses de cycle de<br />

vie sont aujourd’hui encouragées. La faisabilité de MRC avec cogénération dépend<br />

également des prix de rachat d’électricité à un niveau raisonnable. Le marché libéralisé de<br />

l’énergie rend la situation plus difficile pour des générateurs décentralisés, mais récemment<br />

c<strong>et</strong>te situation s’est améliorée.<br />

- Un politique nationale <strong>et</strong> des stratégies locales qui assistent au développement de c<strong>et</strong>te<br />

technologie.<br />

Assistance des gouvernements <strong>et</strong> collectivités par des subventions, régulations, fiscalité <strong>et</strong>c. :<br />

- Canada : il existe des subventions pour des technologies très innovantes, mais il n’y a pas<br />

de subvention particulière pour des MRC.<br />

- Allemagne : la loi sur l’efficacité énergétique régule les subventions pour l’énergie produite<br />

par des ENR. Il existe également des initiatives locales pour réduire les émissions de gaz<br />

carboniques.<br />

- Suède : le facteur principal est la forte taxation des combustibles fossiles. Il y avait<br />

également un « programme vert » pour des investissements pour l’environnement. Une<br />

bonne partie de ces subventions gouvernementales a été utilisée pour des MRC.<br />

- Pays-Bas : bien qu’il y ait très peu de subventions, les politiques locales supportent les<br />

MRC.<br />

- Royaume Uni : de 2001-2007 le « Community Energy Programme » m<strong>et</strong>tait à disposition<br />

de subventions pour le développement des MRC. Les MRC les plus connues ont été<br />

catalogués (Energy Saving Trust - EST).<br />

Réglementations, normes, certification <strong>et</strong>c. :<br />

- Il n’y a pas de réglementation ou de norme particulière en ce qui concerne les MRC, en<br />

général les réglementations ou normes en vigueur concernent les RC. On peut citer une<br />

certification Européenne sur les tuyaux pré-isolés utilisés pour les RC (EN253) ou des<br />

raccords (EN448).<br />

C334 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Dans quelques pays le marché énergétique est régulé (par exemple aux Pays Bas) tandis<br />

que dans d’autres (par exemple RU) ce n’est pas le cas. Au Danemark il existe une loi sur<br />

la chaleur. En Suède il n’y a pas une telle loi, mais une taxation forte encourage les RC.<br />

- A Londres les RC avec cogénération sont favorisés comparés à d’autres systèmes de<br />

chauffage ou à l’électricité du réseau. Un proj<strong>et</strong> de plus grande ampleur qui n’intègrerait<br />

pas des MRC / RC <strong>et</strong> la cogénération ne sera très probablement pas autorisé. Ceci est en<br />

phase avec le plan de développement régional de la ville de Londres.<br />

- Au RU il existe un programme d’assurance qualité pour la cogénération (Combined Heat<br />

and Power Quality Assurance programme - CHPQA) m<strong>et</strong>tant en avant la performance<br />

énergétique <strong>et</strong> environnementale. Le programme n’est pas obligatoire, mais il perm<strong>et</strong> de<br />

bénéficier d’avantages fiscaux.<br />

4 ETAPE 4 : EVALUATION DES RESULTATS DANS LES PAYS CONCERNES<br />

4.1 Les performances<br />

Les sociétés de services énergétiques <strong>et</strong> de RC ont dans la plupart des cas un r<strong>et</strong>our sur les<br />

performances des RC qu’ils gèrent. Par contre des informations internes <strong>et</strong> l’information générale<br />

sur les performances des MRC n’existe que très peu. Le r<strong>et</strong>our des utilisateurs ou clients est<br />

également une partie importante pour l’évaluation de la qualité d’un MRC.<br />

Le cas du Royaume Uni est différent : grâce au programme gouvernemental « Community Energy<br />

Programme », les performances des MRC ont du être fournies pour la subvention. Un niveau<br />

acceptable a du être prouvé en termes de :<br />

- Réduction des émissions de gaz carboniques ;<br />

- Coût par tonne de gaz carbonique économisée ;<br />

- Une subvention de 1 £ pour 1£ d’économie d’énergie.<br />

4.1.1 Energie<br />

Quelques remarques générales en termes de consommations d’énergie :<br />

- Les systèmes montrent de bonnes performances énergétiques. En général, comme les MRC<br />

utilisent des ENR ou des déch<strong>et</strong>s de chaleur, ils sont caractérisés par des économies<br />

d’énergie significatives ;<br />

- Le Canada <strong>et</strong> la Suède annoncent des économies d’énergies assez importantes par le<br />

remplacement de combustibles fossiles avec de la biomasse.<br />

La performance énergétique est très liée au cas particulier. A part une bonne conception <strong>et</strong> un bon<br />

dimensionnement du MRC, c<strong>et</strong>te performance dépend :<br />

- des sources d’énergie <strong>et</strong> technologies utilisées ;<br />

- de la demande de chaleur des utilisateurs (la valeur <strong>et</strong> le profil de demande) ;<br />

- de la performance énergétique de la solution alternative (s’il s’agit de la cogénération, ceci<br />

dépend des indices de performance d’une production électrique par les centrales);<br />

Pour un MRC basé sur la cogénération à moteur par exemple, on peut estimer une réduction des<br />

émissions de CO2 de l’ordre de 30% comparé aux chaudières individuelles. Pour des MRC basés<br />

sur des déch<strong>et</strong>s ou des énergies renouvelables c<strong>et</strong>te réduction sera probablement bien au dessus de<br />

ces 30%. Cependant il ne faut pas oublier que ces systèmes nécessitent une chaudière<br />

conventionnelle comme appoint.<br />

L’exemple d’un MRC à Aberdeen (Ecosse), où le MRC a remplacé du chauffage électrique,<br />

montre une réduction des émissions de CO2 de 42%.<br />

4.1.2 Stabilité, feu, tremblement de terre<br />

C335 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les MRC ont un local central pour la production d’énergie. Ceci signifie que le risque sur plusieurs<br />

chaudières individuelles est réduit seulement à la centrale, c<strong>et</strong>te dernière étant généralement mieux<br />

entr<strong>et</strong>enue. De ce fait, dans des logements connectés à un MRC, il n’y a pas de risque d’explosion<br />

dû au gaz à cause de chaudières défectueuses.<br />

4.1.3 Impacts environnemental <strong>et</strong> sanitaire<br />

Comme mentionné précédemment, les MRC sont caractérisés par des performances plus élevées <strong>et</strong><br />

des émissions de gaz carboniques réduites. En revanche les émissions issues de la centrale<br />

d’énergie du MRC doivent être vérifiées pour respecter les réglementations.<br />

4.1.4 Risques de dégradation des performances après mise en œuvre<br />

La Suède fait la remarque qu’il est difficile de connaître les dégradations des MRC car les MRC<br />

les plus anciens datent d’il y a moins de 15 ans. Au Pays-Bas, dont l’expérience est également<br />

d’une quinzaine d’années, on annonce une dégradation des performances non significative.<br />

En général, le MRC est maintenu régulièrement, une dégradation est donc minimisée. Les réseaux<br />

hydrauliques modernes ont une durée de vie assez élevée.<br />

4.1.5 Compatibilité des performances<br />

Pour des nouveaux proj<strong>et</strong>s, des économies peuvent être réalisées pour l’installation d’un MRC car<br />

la conception du MRC se fait en même temps que le reste du proj<strong>et</strong>. Cependant, les bâtiments<br />

modernes ont des demandes de chaleur moins importantes ce qui rend les MRC relativement plus<br />

chers. Par contre, il peut y avoir une demande plus forte d’énergie frigorifique qui peut être<br />

intégrée dans le système.<br />

C336 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


4.2 Coûts réels<br />

Les coûts dépendent des particularités de chaque MRC : taille du réseau, combustible ou source(s)<br />

d’énergie, type des bâtiments liés au réseau <strong>et</strong>c. Généralement on peut dire que :<br />

- Les MRC demandent un fort investissement. Comparés avec des chaudières individuelles à<br />

gaz, les MRC sont plus chers.<br />

- Les coûts d’opération sont soit similaires à des solutions classiques, soit moins importants.<br />

- Il est important de comparer les coûts sur la durée de vie de la technologie. Bien que les<br />

MRC demandent un fort investissement, ils ont une durée de vie très longue avec environ<br />

30-50 ans. Comme le prix des énergies augmente, les MRC sont capables d’intégrer<br />

d’autres sources d’énergie plus tard ce qui peut être un grand avantage.<br />

- Dans le cas des MRC avec cogénération perm<strong>et</strong>tant le rachat de l’électricité, les coûts à<br />

long terme (analyse de cycle de vie) sont bien plus bas que des solutions classiques.<br />

- Comme la motivation principale pour choisir un MRC est souvent une réduction des gaz<br />

carboniques, il serait plus judicieux de comparer c<strong>et</strong>te solution avec d’autres solutions de<br />

réduction de gaz carboniques (<strong>et</strong> non avec des solutions classiques qui sont moins chères) :<br />

dans ce cas les MRC sont économiquement bien plus intéressants que des technologies<br />

renouvelables, intégrées au bâtiment.<br />

- Les coûts des technologies à faible émission de gaz carboniques vont sûrement baisser avec<br />

un marché croissant <strong>et</strong> donc une industrialisation plus importante.<br />

Les barrières à la réalisation des MRC dans les pays concernés sont (à part la Suède où la<br />

technologie est mature <strong>et</strong> acceptée) :<br />

- Le coût d’investissement.<br />

- Dans les pays ou régions où les politiques sont soumises à des changements (élections <strong>et</strong>c.)<br />

le développement de solutions à long terme comme les MRC sont moins soutenues.<br />

- Le risque d’envisager une solution de MRC trop tard.<br />

- La nécessité d’une société responsable pour la gestion du MRC (contrairement aux<br />

solutions individuelles ou l’occupant est le seul responsable).<br />

- Le refus de propriétaires de bâtiments de la responsabilité de facturation.<br />

- La mauvaise connaissance de la technologie <strong>et</strong> de ses avantages.<br />

- Les mauvais exemples d’anciens RC dont quelques-uns étaient mal conçus, installés ou<br />

maintenus.<br />

- L’engagement des utilisateurs ou clients une fois qu’ils ont souscrit à un contrat de MRC.<br />

- Des barrières institutionnelles, par exemple une mauvaise valorisation de l’électricité<br />

produite par la cogénération ; des coûts de gaz élevés avec des prix d’électricité bas.<br />

- Le manque de savoir faire professionnel.<br />

En termes de qualité, tous les aspects de MRC sont résolus <strong>et</strong> les produits sont industrialisés. Les<br />

éléments techniques sont améliorés en permanence, en particulier par les groupes de travail de<br />

l’agence Internationale de l’Energie sur les RC de chauffage <strong>et</strong> de refroidissement.<br />

Des technologies innovantes peuvent être facilement intégrées dans un réseau de chaleur existant,<br />

ce qui rend c<strong>et</strong>te solution très élégante <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de prévenir l’avenir. Une fois installé, le MRC<br />

peut profiter de plusieurs sources d’énergie, telles que :<br />

- Piles à combustible – avec la possibilité de fonctionner avec de l’hydrogène c<strong>et</strong>te<br />

technologie prom<strong>et</strong> des efficacités très élevées ;<br />

- Solaire thermique – dans quelques pays comme l’Allemagne il existe déjà des MRC<br />

intégrant l’énergie solaire ; avec le développement du stockage saisonnier c<strong>et</strong>te solution est<br />

très prom<strong>et</strong>teuse ;<br />

C337 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Il y a, en particulier en France, une série de RC géothermiques en fonctionnement ; le<br />

développement de c<strong>et</strong>te technologie avec par exemple des forages plus profonds <strong>et</strong>c.<br />

renforcera encore c<strong>et</strong>te technologie.<br />

Remarque : c<strong>et</strong>te flexibilité de sources d’énergie est plutôt valable pour des MRC de p<strong>et</strong>ite taille <strong>et</strong><br />

non pour les RC.<br />

Des programmes de recherche pour le futur sont définis de façon méthodologique dans le cadre du<br />

programme « District Heating and Cooling » de l’AIE. Des proj<strong>et</strong>s récents incluent des proj<strong>et</strong>s sur<br />

les bénéfices de RC <strong>et</strong> MRC, l’intégration du froid, l’utilisation de systèmes <strong>innovants</strong> de<br />

métrologie, intégration de nouvelles technologies de stockage dans les réseaux, <strong>et</strong>c. La France n’est<br />

actuellement pas active dans le cadre de ces programmes.<br />

Pour une analyse économique, qui dépend fortement des spécificités de chaque proj<strong>et</strong>, les coûts<br />

d’investissement <strong>et</strong> d’opération doivent être pris en compte. Un MRC innovant basé sur la<br />

biomasse demandera plus d’investissement qu’un MRC basé sur une cogénération à gaz.<br />

En règle générale, un MRC demandera plus d’investissement qu’un système « classique », mais<br />

aura l’avantage d’un coût d’opération plus faible. Une prise en compte de ce coût d’opération dans<br />

l’analyse économique est donc indispensable, mais difficile car l’évolution des prix d’énergie doit<br />

être estimée. Une analyse doit être faite sur la base d’un coût sur la durée de vie de l’installation.<br />

A titre d’exemple le RC de Pimlico à Londres est mentionné car les coûts d’opération pour les<br />

MRC connectés ont baissé de l’ordre de 10%.<br />

4.3 Le vécu des utilisateurs<br />

Les utilisateurs principaux des MRC sont les utilisateurs tels que les quartiers résidentiels, les<br />

hôpitaux, les écoles ainsi que les producteurs d’énergie fournissant les RC.<br />

Les MRC modernes sont très performants <strong>et</strong> fiables <strong>et</strong> les expériences <strong>et</strong> avis des utilisateurs sont<br />

en grande majorité positifs.<br />

Pour les MRC avec des systèmes de cogénération :<br />

- les bénéfices par le rachat d’électricité peuvent être offerts ;<br />

- les difficultés du marché (prix de gaz élevé, prix d’électricité bas avec en même temps une<br />

situation difficile pour des p<strong>et</strong>its générateurs d’électricité) ont conduit dans quelques cas à<br />

la mise en arrêt des systèmes de cogénération.<br />

La mise en œuvre des technologies nouvelles soulève des questions en ce qui concerne le<br />

voisinage. Dans les pays scandinaves où les RC <strong>et</strong> les MRC sont une solution bien acceptée, ceci<br />

ne pose aucun problème.<br />

Au RU où la part du marché des RC <strong>et</strong> MRC reste faible, l’acceptation est moins favorable. Un<br />

rej<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te solution est souvent dû au centre de production : l’intégration de ce centre de<br />

production qui demande un bâtiment dédié à c<strong>et</strong>te production, est délicat. Se pose également la<br />

question des émissions de polluants, surtout pour les cas de cogénération (même si les émissions<br />

au niveau national sont réduites). Il est donc indispensable d’intégrer l’ensemble des partenaires<br />

(maîtres d’ouvrage, occupants, voisins <strong>et</strong>c.) dans les discussions dès la phase de réflexion.<br />

4.4 Vitesse de diffusion dans le pays<br />

En général, le marché des MRC est en faible croissance. La diffusion peut atteindre 54% dans le<br />

cas de la Suède (environ la moitié des réseaux sont des MRC) ou seulement 1-1.5% des logements<br />

comme dans le cas du Royaume Uni.<br />

C338 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Il existe des expositions, évènements organisés par l’industrie <strong>et</strong>c. mais le mark<strong>et</strong>ing est plutôt<br />

orienté vers les collectivités <strong>et</strong> moins vers les utilisateurs finaux. Ces activités de mark<strong>et</strong>ing sont<br />

faites par les industriels du domaine, les associations <strong>et</strong> des organisations non gouvernementales.<br />

Il y a une activité non négligeable pour l’export de technologies innovantes, mais plutôt ciblées sur<br />

la production de chaleur que sur les MRC en tant que système global.<br />

C339 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


5 ETAPE 5 : REFLEXION CRITIQUE DU CSTB<br />

5.1.1 Les forces<br />

- Avantage pour la conception <strong>et</strong> l’usage des bâtiments. La production de chaleur étant extérieure,<br />

il n’y a pas de perte d’espace réservé à la chaudière. C’est donc plus d’espace disponible à<br />

l’intérieur du logement ;<br />

- La connexion à un réseau de gaz <strong>et</strong>c. n’est pas nécessaire ;<br />

- Les utilisateurs finaux n’ont pas le souci de l’entr<strong>et</strong>ien des équipements de chauffage ;<br />

- Il n’y a pas de risque de dégagement de polluants tel que le CO ou d’explosion de la chaudière<br />

individuelle ;<br />

- L’eau chaude est disponible instantanément <strong>et</strong> en grande quantité ;<br />

- Un recours aux énergies renouvelables est favorisé <strong>et</strong> ceci à un coût plus faible comme par<br />

exemple des MRC ayant recours à l’énergie solaire ;<br />

- Les MRC sont caractérisés par un coût d’opération plus faible que les systèmes classiques.<br />

5.1.2 Les faiblesses<br />

- Les opérations de MRC sont difficiles à monter car elles impliquent de nombreux acteurs.<br />

- Un système centralisé nécessite un bâtiment de service ;<br />

- Il faut réserver de l’espace au sol pour la centrale de MRC ;<br />

- Il faut prévoir l’installation de réseaux entre la production centrale <strong>et</strong> les périphériques. Ces<br />

réseaux constituent le troisième élément du système (central, périphériques, réseaux). Ces<br />

réseaux peuvent constituer des contraintes en termes de prise d’espace, de maintenance <strong>et</strong>c. ;<br />

- Même si les pannes sont rares grâce à des maintenances régulières, tous les bâtiments connectés<br />

sont concernés en cas de panne ;<br />

- Il s’agit souvent de contrats à long terme pour la souscription au réseau ;<br />

- L’impact visuel du bâtiment central du MRC peut être mal accepté par les riverains ;<br />

- Un frein au développement : l’inquiétude des habitants que l’investissement réalisé dans les<br />

MRC ne perm<strong>et</strong>te pas de revenir en arrière, c'est-à-dire de changer de mode de production<br />

d’énergie. Ils risquent de se sentir liés par un système ;<br />

- Il n’existe pas de profession identifiée <strong>et</strong> structurée en charge de promouvoir l’innovation ;<br />

- Les émissions de polluants sont plus « centralisées » qu’en cas de chauffage individuel ;<br />

- Les MRC nécessitent un investissement plus important qu’un système classique.<br />

5.1.3 Les opportunités<br />

- Les MRC s’inscrivent dans un courant porteur, un eff<strong>et</strong> de mode : les particuliers sont plus<br />

sensibles aux économies d’énergie, à la protection de l’environnement, au développement<br />

durable ;<br />

- La conscience environnementale de l’Europe grandit ;<br />

C340 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Les MRC vont dans le sens des politiques d’aménagement local qui privilégient la concentration<br />

de l’habitat ;<br />

- La nécessité d’une réhabilitation thermique peut conduire à une réflexion plus globale sur le<br />

mode de production du chauffage <strong>et</strong> de l’eau chaude sanitaire ;<br />

- Les aides des Pouvoirs Publics ;<br />

- L’ouverture du marché de l’électricité peut-elle profiter au développement des MRC ?<br />

5.1.4 Les menaces<br />

6 ETAPE 6 : CONDITIONS DE TRANSPOSITION EN FRANCE<br />

6.1 Les chances de transposition en France<br />

- Il faut prévoir de réaliser les évaluations des opérations pour pouvoir en tirer des enseignements<br />

profitables aux opérations suivantes : analyse des coûts, évaluations des consommations, des<br />

systèmes techniques, des usages ;<br />

- Il risque d’y avoir une demande moins forte en France d’énergie de refroidissement, le besoin<br />

de confort d’été étant moins prononcé en France que dans les autres pays ;<br />

- Existe-t-il en France des sociétés en mesure d’exploiter <strong>et</strong> de faire la maintenance des MRC ?<br />

Est-ce des nouveaux métiers à créer ?<br />

- A-t-on une idée de l’état de la demande de MRC, de la part des collectivités ? des propriétaires ?<br />

Etc. ?<br />

- Quelles sont les chances de pouvoir susciter un intérêt, une demande chez les différents<br />

acteurs ? Sur quels intérêts, quelles valeurs ?<br />

- Le développement des MRC peut s’inscrire dans le courant porteur des économies d’énergie, la<br />

protection de l’environnement <strong>et</strong> développement durable ;<br />

- Pour une réponse plus détaillée sur ce point, il faudrait faire une analyse du processus de la prise<br />

de décision dans les différents pays <strong>et</strong> en France.<br />

6.2 Compatibilité avec le cadre réglementaire<br />

Il n’y pas d’incompatibilité notable avec le cadre légal français pour les MRC, pas plus que dans<br />

d’autres pays.<br />

6.3 Quelle dynamique d’acteurs nécessaire ?<br />

- La gestion du proj<strong>et</strong>, la gestion organisationnelle est aussi importante que l’aspect technique. De<br />

son bon déroulement découlera le succès du proj<strong>et</strong>. Il faut faire travailler ensemble les acteurs,<br />

les mobiliser, gérer les tensions, impliquer également les usagers finaux, <strong>et</strong>c. ;<br />

- Peut-on faire des propositions pour baisser les coûts grâce à une généralisation des systèmes,<br />

une industrialisation des techniques ?<br />

- Il est nécessaire de lever les obstacles venant des collectives locales par une communication<br />

appropriée, visite, <strong>et</strong>c. ;<br />

C341 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


- Il est nécessaire de sensibiliser les usagers finaux par une communication appropriée : m<strong>et</strong>tre<br />

l’accent sur les économies d’énergie, les énergies renouvelables, <strong>et</strong>c. ;<br />

- Il serait avantageux d’organiser des visites à l’étranger des installations de référence pour les<br />

acteurs <strong>et</strong> décideurs ;<br />

- Une réalisation de proj<strong>et</strong>s de démonstration de MRC avec différentes sources d’énergie<br />

perm<strong>et</strong>trait à la fois une démonstration de la technologie ainsi que de ses particularités <strong>et</strong><br />

performances.<br />

6.4 Disponibilité des compétences de pose<br />

- Dans le cas des MRC il s’agit d’une combinaison de technologies bien connues qui sont<br />

maitrisées en soi. Par contre il y a une compétence d’intégrateur des ces technologies à<br />

développer ;<br />

- Les compétences pour la maintenance des MRC sont à vérifier mais elles semblent être<br />

disponibles en France pour des RC de plus grande capacité. Il y a un transfert du savoir faire des<br />

grands réseaux vers les MRC à prévoir ;<br />

- Il n’y a pas que des compétences techniques. Il faut ajouter des compétences organisationnelles<br />

pour le gestionnaire du proj<strong>et</strong>.<br />

6.5 Quels types d’incitations à envisager ?<br />

6.5.1 La réglementation technique<br />

- La prise en compte de la réglementation thermique est à vérifier ; comment prendre en compte<br />

le générateur central ?<br />

- Le réseau nécessite-t-il une autorisation spécifique ?<br />

6.5.2 Le soutien des collectivités<br />

- Aider au financement des installations pilote des MRC ;<br />

- Peut-on compter sur des subventions nationales <strong>et</strong> locales ? Crédit d’impôt ? Sous quelle<br />

forme ? De quel montant ?<br />

- Financer des actions de démonstration.<br />

6.5.3 Initiatives privées<br />

- Les encourager à choisir des technologies de MRC pour leurs bâtiments ou sièges sociaux serait<br />

une bonne promotion.<br />

C342 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


7 ANNEXE : SOURCES D’INFORMATION<br />

Les informations concernant les différents pays ont été en majorité obtenues par enquêtes auprès<br />

des contacts personnels.<br />

Les informations concernant le RU sont issues des connaissances de l’expert.<br />

Une liste de sources Intern<strong>et</strong> fournit des informations détaillées sur les RC :<br />

- IEA District Heating & Cooling programme www.iea-dhc.org<br />

- Euroheat & Power www.euroheat.org<br />

Les sources suivantes sont également recommandées:<br />

- Energy Saving Trust www.est.org.uk/bestpractice<br />

- CE65 Community Heating – Aberdeen City Council Case Study<br />

- CE125 Pimlico District Heating Undertaking<br />

- Carbon Trust publication www.thecarbontrust.co.uk/energy<br />

- GPG388 Combined heat and power for buildings<br />

C343 PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Comparaison internationale<br />

Bâtiment <strong>et</strong> énergie<br />

C13 - ECLAIRAGE<br />

Auteurs : Michel Perraudeau (michel.perraudeau@cstb.fr),<br />

Christophe Martinsons (christophe.martinsons@cstb.fr),<br />

Chantal Laumonier (chantal.laumonier@cstb.fr)<br />

Expert : A. Deneyer (CSTC - Belgique)<br />

C344<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1. Contexte, antériorité, dynamique d’acteurs<br />

1.1 Contexte<br />

Au niveau mondial, l’éclairage artificiel consomme 19 % de la production d’électricité, soit environ<br />

2651 TWh. C<strong>et</strong>te consommation s’accompagne d’une émission de gaz à eff<strong>et</strong> de serre évaluée à<br />

1700 millions de tonnes de CO 2 . La mise en application des accords internationaux concernant la<br />

réduction de ces émissions a donc un impact direct sur le secteur de l’éclairage [1].<br />

En France, la part de l'éclairage dans la consommation électrique est de l'ordre de 10 % (41 TWh en<br />

1999). C<strong>et</strong>te consommation se répartit à peu près de la manière suivante : 30 % pour l'habitat, 10 %<br />

pour l’éclairage public <strong>et</strong> routier, 60 % pour les bâtiments tertiaires, industriels <strong>et</strong> commerciaux.<br />

Dans l’habitat, on constate depuis presque 30 ans une progression soutenue de la consommation<br />

d’électricité due à l’éclairage artificiel. On est ainsi passé de 5 TWh en 1979 à 14 TWh en 1999 [2].<br />

L'objectif de réduction des consommations dues à l'éclairage s'est traduit par la prise en compte du<br />

poste éclairage dans la réglementation thermique (RT 2000) avec la définition de valeurs limites<br />

pour la puissance installée. Ces valeurs, exprimées en W/m² dans le cas général sont, dans<br />

certains cas exprimées en W/m² pour 100 lux afin de ne pas conduire à des situations pour<br />

lesquelles l'installation d'éclairage artificiel mis en place fournirait des niveaux d'éclairement bien<br />

inférieurs à ceux préconisés pour l'activité pratiquée.<br />

Malgré l’apparition de lampes basse consommation sur le marché grand public, on constate que les<br />

lampes à incandescence sont toujours, <strong>et</strong> de loin, les plus répandues dans l’habitat (environ 90 %<br />

de ce secteur). C<strong>et</strong>te domination du marché s’explique par le coût élevé des lampes basse<br />

consommation. Il est clair que l’impact négatif du fort prix de vente l’emporte sur les considérations<br />

de durée de vie <strong>et</strong> de consommation électrique.<br />

Outre la promotion des lampes basse consommation, la réglementation incite à utiliser des<br />

appareillages électriques performants pour les tubes fluorescents <strong>et</strong> des systèmes de contrôle <strong>et</strong><br />

régulation. C'est tout particulièrement le cas en ce qui concerne les ballasts pour tubes fluorescents<br />

dans le cadre de la directive européenne 2000/55/CE. Avec la suppression progressive des ballasts<br />

ferromagnétiques <strong>et</strong>, dans un deuxième temps celle des ballasts électroniques les moins<br />

performants, on vise une diminution notable de la consommation d'un système compl<strong>et</strong> (lampe +<br />

ballast). Le secteur tertiaire est plus particulièrement concerné par ce type de dispositifs.<br />

La réglementation vise également à une amélioration des conditions d'éclairage naturel. Dans ce<br />

domaine, les performances des bâtiments sont directement liées aux choix qui ont été faits pour les<br />

matériaux verriers. L'amélioration des performances thermiques de ces matériaux entraîne une<br />

diminution de la transmission lumineuse. Plus la surface vitrée augmente, plus l'on a recours à des<br />

matériaux à faible facteur solaire <strong>et</strong> plus la transmission lumineuse baisse. Dans de très nombreux<br />

cas, la situation en éclairage naturel est paradoxalement bien moins bonne que celle que l'on avait<br />

pour des bâtiments "normalement" vitrés. La vue sur l'extérieur est certes améliorée mais l'utilisation<br />

de l'éclairage artificiel se trouve renforcée.<br />

Pour compenser ce phénomène, les fabricants de matériaux verriers <strong>et</strong> de dispositifs d'éclairage<br />

naturel <strong>et</strong> de protection solaire proposent différents types de solutions : matériaux verriers pour<br />

lesquels le rapport entre transmission lumineuse <strong>et</strong> facteur solaire est amélioré, dispositifs de<br />

protection solaire perm<strong>et</strong>tant une redirection de la lumière du jour "loin" des ouvertures, apports de<br />

lumière du jour dans des zones pas ou peu éclairées au moyen de conduits de lumières.<br />

C345<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1.2 Antériorités dans le domaine de l'amélioration de l'efficacité des lampes<br />

Le critère associé à la notion de basse consommation des lampes est l'efficacité lumineuse en<br />

lumens par watt (lm/W) qui exprime le rapport entre la quantité de lumière visible émise <strong>et</strong> la<br />

puissance électrique consommée. Les lampes à incandescence actuelles ont une efficacité<br />

médiocre : environ 12 à 15 lm/W pour les lampes à incandescence traditionnelles <strong>et</strong> de 20 à 25<br />

lm/W pour les lampes halogènes.<br />

Les autres technologies de lampes disponibles sur le marché ont une meilleure efficacité <strong>et</strong> font<br />

l'obj<strong>et</strong> de développements <strong>innovants</strong> présentés dans la section suivante de ce document [2].<br />

1.2.1 Lampes fluorescentes linéaires (tubes fluorescents)<br />

C<strong>et</strong>te technologie domine le marché en raison de son utilisation extensive dans les secteurs tertiaire<br />

<strong>et</strong> industriel. Les tubes T12 de diamètre 38 mm, associés à des ballasts magnétiques, sont parmi<br />

les plus anciens modèles toujours en utilisation. Ils présentent des problèmes bien connus de<br />

papillotement <strong>et</strong> le flux lumineux n'est pas ajustable. Les tubes T8, plus récents, ont un diamètre 25<br />

mm <strong>et</strong> sont maintenant les plus vendus. Ils utilisent des ballasts électroniques plus performants. Les<br />

progrès dans les poudres fluorescentes ont permis de réduire encore le diamètre des tubes. Par<br />

exemple, les tubes T5 ont un diamètre de 13 mm. Ces tubes de faible diamètre sont néanmoins mal<br />

acceptés du fait de leur luminance élevée <strong>et</strong> des nuisances visuelles associées.<br />

Ces lampes fluorescentes ont une très bonne efficacité lumineuse, comprise entre 50 <strong>et</strong> 100 lm/W,<br />

<strong>et</strong> possèdent un indice rendu des couleurs élevé.<br />

Les différents formats de tubes fluorescents<br />

1.2.2 Lampes basse consommation « fluocompactes »<br />

Les lampes « fluocompactes » appartiennent à la famille des lampes à décharge « basse<br />

pression », dont font partie les tubes fluorescents. Apparues dans les années 80, elles ont été les<br />

premières alternatives performantes au remplacement de l'incandescence. Ces lampes utilisent un<br />

tube de faible diamètre, replié sur lui-même, <strong>et</strong> un ballast électronique intégré. Elles sont équipées<br />

de culots semblables à ceux des lampes à incandescence, ce qui les rend interchangeables avec<br />

ces dernières.<br />

C346<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Les avantages de ces lampes sont bien connus. L’efficacité lumineuse est comprise entre 40 <strong>et</strong> 80<br />

lm/W <strong>et</strong> leur durée de vie est comprise entre 6000 <strong>et</strong> 12 000 heures, contre 3000 heures pour les<br />

lampes à incandescence. Même si c<strong>et</strong>te efficacité lumineuse est légèrement inférieure à celle des<br />

tubes fluorescents classiques, le gain se traduit par une consommation 4 à 5 fois plus faible que<br />

celle de l'incandescence.<br />

Malgré ces avantages, il subsiste un certain nombre d’inconvénients comme par exemple le temps<br />

de mise en régime, qui peut parfois atteindre plusieurs minutes, l'encombrement <strong>et</strong> le poids. De<br />

plus, les lampes fluocompactes encastrées ont tendance à éblouir les usagers, à l’instar des tubes<br />

fluorescents T5.<br />

Pour ces raisons, ces lampes n'ont pas eu le succès espéré. Si sur tous ces aspects, de nombreux<br />

progrès ont été effectués, le nombre de lampes fluorescentes compactes commercialisées<br />

annuellement est encore environ 15 fois plus faible que celui des lampes à incandescence.<br />

Lampe fluocompacte Philips démontée : tube, ballast électronique <strong>et</strong> culot<br />

1.2.3 Lampes fluorescentes compactes à cathode froide<br />

Il s’agit de lampes fluorescentes dont les électrodes ne possèdent pas de filament. Les tubes de ces<br />

lampes peuvent être miniaturisés (diamètre 3mm) <strong>et</strong> repliés. Le rendement lumineux est inférieur à<br />

celui d’une lampe fluocompacte traditionnelle mais la durée de vie annoncée est de 10 000 heures.<br />

Ces sources ont un temps de mise en régime plus court <strong>et</strong> sont plus adaptées à des extinctions <strong>et</strong><br />

des allumages fréquents. On trouve dans le commerce des « spots » de ce type d’une puissance de<br />

5 W destinés à remplacer les spots halogènes (lampes à incandescence) de type GU10 d’une<br />

puissance de 25 W ou 50 W.<br />

C347<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Lampe fluorescente compacte à cathode froide <strong>et</strong> culot GU10 (AW lighting)<br />

1.2.4 Lampes fluorescentes à induction<br />

Ces lampes, développées initialement par Philips (lampes QL) <strong>et</strong> Matsushita (Everlight) au début<br />

des années 1990, n’utilisent pas d’électrodes pour générer la décharge dans le tube fluorescent.<br />

C’est une bobine située à l'extérieur du tube qui apporte l’énergie par induction magnétique. La<br />

durée de vie de ces lampes est notablement améliorée puisqu’elle atteint les 100 000 heures, avec<br />

un rendement de 65 lm/W. Ces lampes ont une puissance élevée <strong>et</strong> un encombrement important en<br />

raison des dimensions de l'appareillage électrique. Elles sont traditionnellement réservées à<br />

l’éclairage public car le prix des produits est élevé <strong>et</strong>, malgré leur durée de vie, l’amortissement est<br />

très long.<br />

Une nouvelle génération de lampes à induction de puissances plus faibles (de 10 à 40 W) est<br />

également apparue. Avec un appareillage électrique intégré à la lampe, elles présentent un<br />

encombrement limité (mais supérieur à celui des lampes fluorescentes compactes) perm<strong>et</strong>tant une<br />

utilisation en remplacement des lampes à culot E27 ou B22. Ces lampes ont une efficacité<br />

lumineuse pouvant atteindre 75 lm/W pour une durée de vie de plus de 60 000 heures.<br />

Lampe à induction GENURA (GE Lighting)<br />

1.2.5 Lampes à décharge « haute pression » ou HID (high intensity discharge)<br />

Ces lampes fonctionnent avec des décharges très courtes <strong>et</strong> très intenses (arcs) entr<strong>et</strong>enues dans<br />

des milieux gazeux sous des fortes pressions. Elles sont utilisées pour les applications<br />

professionnelles, pour lesquelles des moyennes <strong>et</strong> fortes puissances sont requises. Leur efficacité<br />

lumineuse est comprise entre 50 <strong>et</strong> 120 lm/W. La durée de vie de ces lampes dépasse les 12 000<br />

heures. Les plus utilisées sont :<br />

• lampes sodium haute pression : elles se distinguent par leur coloration ambre <strong>et</strong> donnent,<br />

par conséquent, un mauvais rendu des couleurs. Elles sont surtout utilisées en éclairage<br />

urbain <strong>et</strong> routier ;<br />

• lampes à halogénures métalliques <strong>et</strong> enveloppe céramique (C-MHL : ceramic m<strong>et</strong>al halide<br />

lamp). La lumière produite est blanche avec un rendu des couleurs pouvant atteindre 95%.<br />

Elles sont utilisées pour l'éclairage des stades <strong>et</strong> de lieux publics.<br />

C348<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Lampe C-MHL Osram<br />

1.2.5 Diodes électroluminescentes (light emitting diodes ou LED)<br />

Les LED sont à la base des sources de lumières colorées, utilisant des structures solides semiconductrices<br />

de p<strong>et</strong>ite dimension (inférieure au mm). A l’origine, leur faible puissance ne leur<br />

perm<strong>et</strong>tait d’être utilisées que pour des applications d’indication lumineuse. Or, depuis l’invention<br />

des LED bleues à la fin des années 1980, les LED sont maintenant capables de produire<br />

indirectement de la lumière blanche, soit par l’utilisation de particules luminescentes ém<strong>et</strong>tant une<br />

longueur d’onde complémentaire, soit par l’association de trois LED différentes [2, 3].<br />

L’évolution des LED blanches pour l’éclairage est très soutenue depuis 10 ans. On trouve<br />

maintenant des <strong>composants</strong> de fortes puissances (140 lm pour la Philips Lumiled Luxeon K2). Ces<br />

progrès rapides ont abouti à des sources de lumière blanche compactes <strong>et</strong> robustes dont la durée<br />

de vie est très grande (de l'ordre de 50 000 heures) <strong>et</strong> dont l’efficacité lumineuse tend vers celle des<br />

lampes fluorescentes (50-60 lm/W actuellement). D’autres aspects techniques freinent actuellement<br />

l’utilisation des LED en éclairage général : reproductibilité <strong>et</strong> dérive de la couleur, caractère ponctuel<br />

<strong>et</strong> directivité de la lumière, évacuation de la chaleur produite, maintien des performances nominales<br />

en fonction de la température, indice de rendu des couleurs médiocre.<br />

Pour toutes ces raisons, les luminaires à base de LED disponibles à ce jour sont principalement<br />

destinés à l'éclairage décoratif ou à la mise en lumière mais pas à ce qui relève de l'éclairage<br />

fonctionnel demandant un minimum de performances.<br />

Luminaire à LED (société LEC)<br />

C349<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1.3. Antériorité dans le domaine des dispositifs d’éclairage naturel<br />

De manière très générale, il est difficile d’obtenir un éclairage naturel satisfaisant au-delà de 4 à 6<br />

mètres des fenêtres [4]. Pour fournir un éclairage naturel dans ces zones pas ou peu éclairées, il<br />

faut avoir recours à des dispositifs optiques spécifiques perm<strong>et</strong>tant d’acheminer de la lumière du<br />

jour au travers des structures opaques du bâtiment. Parmi les nombreux dispositifs issus de la<br />

recherche dans ce domaine depuis les années 1980 (étagères à lumière, conduits anédoliques,<br />

héliostats, <strong>et</strong>c.), les conduits de lumière naturelle sont sans doute ceux qui connaissent aujourd'hui<br />

la meilleure diffusion sur le marché de la construction. Ces dispositifs, appelés aussi tubes de<br />

lumière naturelle, sont constitués des éléments suivants :<br />

• un collecteur destiné à capter la lumière du ciel ;<br />

• une structure tubulaire dont les parois internes sont réfléchissantes, dont la fonction est de<br />

guider la lumière collectée par réflexions internes ;<br />

• un élément terminal éclairant (diffuseur).<br />

Pour donner un ordre d’idée sur l’efficacité de ces dispositifs, on peut comparer très<br />

approximativement l’apport d’un tube de lumière (comportant un élément en angle) par ciel couvert<br />

en France à l’apport lumineux d’une lampe à incandescence de 60 W.<br />

En France, ces dispositifs ont fait l’obj<strong>et</strong> d’avis techniques par le CSTB <strong>et</strong> sont disponibles à la<br />

vente.<br />

Schéma de principe des conduits de lumière naturelle de la société Solatube<br />

C350<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1.4 Antériorité dans le domaine des dispositifs de contrôle <strong>et</strong> régulation<br />

Les principaux fabricants de luminaires proposent depuis de nombreuses années des systèmes de<br />

contrôle <strong>et</strong> de régulation de l'éclairage intérieur prenant en compte les apports en lumière du jour <strong>et</strong><br />

la présence effective. Ces systèmes utilisent des capteurs de lumière <strong>et</strong> des détecteurs de<br />

mouvements. Dans les bâtiments industriels <strong>et</strong> tertiaires, les dispositifs centralisés de gestion du<br />

bâtiment associent la régulation de l’éclairage à celle du chauffage.<br />

Depuis peu, dans le cadre du concept d'éclairage <strong>et</strong> santé, sont apparus des dispositifs perm<strong>et</strong>tant<br />

à l'occupant de paramétrer son ambiance lumineuse en jouant à la fois sur le niveau d'éclairement<br />

<strong>et</strong> sur la couleur de la lumière [5].<br />

1.5 Dynamique d’acteurs<br />

1.5.1 Fabricants de lampes<br />

L’industrie des lampes est un des secteurs industriels qui connaît une des plus fortes progressions<br />

depuis vingt ans. Le chiffre d’affaire total pour ce secteur est d’environ 14 milliards d’euros par an.<br />

C<strong>et</strong>te industrie se partage entre trois acteurs internationaux de très grande taille [2] :<br />

- Philips Lighting : CA de 5 milliards d’euros<br />

- Osram, filiale de Siemens : CA de 4 milliards d’euros<br />

- General Electric Lighting : CA de 3 milliards d’euros<br />

Ces trois sociétés représentent plus de 85 % du chiffre d’affaire global de l’éclairage. D’autres<br />

entreprises de taille plus modeste sont actives mais ne représentent qu’au total 2 milliards d’euros<br />

de chiffre d’affaire. On peut notamment citer le japonais Matsushita <strong>et</strong> Sylvania International<br />

Lighting, qui vient d’être rach<strong>et</strong>ée par le groupe indien Havell’s. Notons par ailleurs qu’il existe de<br />

nombreux fabricants chinois sur le marché des lampes basse consommation. Bien qu’actuellement<br />

pénalisés par la politique européenne de taxation antidumping qui les frappe, on peut néanmoins<br />

s’attendre à une arrivée en force de ces nouveaux acteurs dans les prochaines années.<br />

Dans le domaine spécifique des LED, beaucoup de développements sont effectués par des<br />

entreprises des semiconducteurs (Cree, Nichia, Toyoda Gosei,...). Cependant, les trois grands<br />

industriels des lampes ont chacun investi dans le rachat d'entreprises spécialisées pour créer des<br />

divisions technologiques spécifiques : Philips Lumiled, GE Lumination, Osram Opto<br />

Semiconductors.<br />

1.5.2 Fabricants de luminaires<br />

Les grands fabricants de lampes (Philips Lighting, Osram <strong>et</strong> GE Lighting) ont chacun développé une<br />

activité importante dans la production de luminaires d’éclairage extérieur, notamment pour<br />

l’éclairage urbain <strong>et</strong> l’éclairage routier. Ainsi, Philips Lighting possède à Miribel, en banlieue<br />

lyonnaise, son centre de recherche européen OLAC dédié aux applications d’éclairage intérieur <strong>et</strong><br />

extérieur, fonctionnel <strong>et</strong> architectural.<br />

A côté de ces grands acteurs, on trouve également un certain nombre de fabricants de luminaires,<br />

de plus p<strong>et</strong>ite taille. En Europe, on peut citer le groupe Zumtobel (8 000 personnes) <strong>et</strong> sa marque<br />

Thorn, leader européen des luminaires <strong>et</strong> des équipements électriques associés. En France, des<br />

sociétés plus p<strong>et</strong>ites, comme Sarlam, ont une activité importante sur le marché des luminaires.<br />

C351<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


1.5.3 Eclairagistes<br />

La conception, l’installation <strong>et</strong> la maintenance de l’éclairage reposent sur de nombreuses sociétés <strong>et</strong><br />

bureaux d’études. Ces structures sont sollicitées par des donneurs d’ordre privés ou des<br />

collectivités territoriales via les mécanismes d’appels d’offres. Dans le domaine de l’éclairage public,<br />

on peut citer la société Forclum du groupe Eiffage, leader français sur ce secteur. Les proj<strong>et</strong>s<br />

d’éclairages architecturaux sont quant à eux traités par des « concepteurs lumière » proches des<br />

architectes.<br />

1.5.4 Groupements professionnels<br />

En France, le syndicat de l’éclairage fédère des fabricants français <strong>et</strong> des filiales françaises de<br />

fabricants étrangers de lampes, de luminaires <strong>et</strong> d’appareillage de gestion <strong>et</strong> contrôle d’éclairage.<br />

Le GIL (groupement des industriels du luminaire) rassemble des fabricants de luminaires de p<strong>et</strong>ite<br />

<strong>et</strong> moyenne tailles.<br />

Au niveau européen, le CELMA fédère les associations nationales de fabricants de luminaires <strong>et</strong> de<br />

<strong>composants</strong> électrotechniques <strong>et</strong> la ELCF rassemble les fabricants de lampes.<br />

Les éclairagistes <strong>et</strong> concepteur lumière sont regroupés en France au sein de l’ACE (association des<br />

concepteurs lumière <strong>et</strong> éclairagistes).<br />

1.5.5. Fabricants de conduits de lumière naturelle<br />

Les tubes de lumière naturelle ont été brev<strong>et</strong>és <strong>et</strong> industrialisés à la fin des années 1980 par la<br />

société australienne Solatube. Depuis, le concept a été repris par d’autres sociétés : Solarspot en<br />

Italie ou Glidevale au Royaume-Uni. La société Velux, spécialiste des fenêtres de toit, les propose<br />

également dans son catalogue.<br />

1.5.6 Comités technico-normatifs<br />

Au niveau international, la CIE (commission internationale de l’éclairage) est chargée de<br />

l’élaboration des normes d’éclairage. Certaines d’entre elles sont transposées en normes<br />

internationales (ISO), européennes (CEN) ou françaises (AFNOR). La section française de la CIE<br />

est le CNFR (comité national français de l’éclairage).<br />

Au niveau français, l’AFE (association française de l’éclairage) est une autorité reconnue pour la<br />

formation, la rédaction de guides techniques <strong>et</strong> l’élaboration de préconisations spécifiques à<br />

certaines activités.<br />

1.5.7 Initiatives <strong>et</strong> référentiels de qualité environnementale<br />

Différentes initiatives visant à réduire l’impact écologique du cadre urbain ont été mises en place par<br />

les pays industrialisés. A titre d’exemple, on peut citer le système d’évaluation LEED américain. En<br />

France, le référentiel HQE comprend une cible éclairage visant à définir un apport minimal de<br />

C352<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


lumière naturelle dans les locaux. Ces initiatives sont des moteurs de l’innovation dans le domaine<br />

de l’éclairage naturel <strong>et</strong> artificiel. Des labels grand public comme « Energy star » en Europe<br />

orientent facilement le consommateur vers des produits de meilleure efficacité énergétique.<br />

1.5.8 Acteurs politiques <strong>et</strong> institutionnels<br />

L’engagement de certains pays sur des objectifs de réduction des émissions de gaz à eff<strong>et</strong> de serre<br />

<strong>et</strong> de maîtrise des dépenses énergétiques a un impact important sur les choix de l’éclairage de<br />

demain. Il s’agit ici d’orientations à l’échelle nationale <strong>et</strong> internationale, au niveau par exemple de<br />

l’Union Européenne. Les agences de l’énergie sont particulièrement actives dans ce domaine. Ainsi,<br />

l’agence internationale de l’énergie (AIE) a défini un scénario d’amélioration de l’efficacité des<br />

lampes basé sur la minimisation du coût de l’éclairage, évalué sur toute la durée de vie (LLCC ou<br />

Least Life Cycle Cost) [1].<br />

2. Contenu de l’innovation<br />

D'un point de vue technologique, la diminution de la consommation électrique de l'éclairage artificiel<br />

repose principalement sur trois axes :<br />

• Evolution de la technologie des lampes ;<br />

• Meilleure utilisation des apports en lumière naturelle ;<br />

• Réduction de la durée d'utilisation de l'éclairage artificiel par l'amélioration des techniques de<br />

régulation.<br />

De plus, la mise en œuvre de nouveaux principes d'éclairage offre des possibilités intéressantes<br />

pour la réduction du coût de l'éclairage artificiel :<br />

• Combinaison d'un éclairage de fond diffus, associé à des éclairages « personnalisés » plus<br />

directifs <strong>et</strong> localisés ;<br />

• Eclairage distribué par fibres optiques.<br />

2.1 Evolution de la technologie des lampes<br />

2.1.1 Evolution des lampes à incandescence<br />

Il est intéressant de noter que les fabricants annoncent le développement de nouvelles générations<br />

de lampes à incandescence avec des rendements lumineux améliorés, proches de ceux des<br />

sources fluorescentes. Deux pistes sont poursuivies [6] :<br />

- utilisation d’un revêtement mince déposé sur les parois de la lampe <strong>et</strong> destiné à réfléchir une<br />

partie du rayonnement infrarouge émis par le filament ;<br />

- utilisation d’un filament possédant une microstructure de cristal photonique dont la bande<br />

d’émission est calée sur le spectre visible. Une telle structure est capable de piéger le<br />

rayonnement thermique infrarouge, dont les longueurs d’onde sont plus grandes.<br />

A titre d’exemple, GE Lighting a annoncé la disponibilité en 2010 des lampes HEI (high efficiency<br />

incandescence) dont les prototypes ont un rendement deux fois plus élevé (30 lm/W) que celui des<br />

lampes incandescence classiques. GE Lighting prévoit encore de doubler ce rendement.<br />

C353<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


2.1.2 Evolution des lampes fluocompactes<br />

Ces lampes, utilisables en remplacement des lampes à incandescence classiques, font l’obj<strong>et</strong> de<br />

constantes améliorations. Les rendements lumineux pourraient dépasser les 60 lm/W en 2010 grâce<br />

à l’utilisation de nouveaux mélanges gazeux <strong>et</strong> de nouveaux revêtements fluorescents. Les<br />

fabricants visent aussi à obtenir une mise en régime presque instantanée par le biais de ballasts<br />

électroniques plus performants.<br />

Une initiative intéressante du fabricant chinois Shanghai Hongyuan est la mise au point d’une lampe<br />

compacte à induction, dont le coût est beaucoup plus bas que celui des lampes à induction<br />

actuelles. Le ballast électronique intégré perm<strong>et</strong> une gradation de la lumière émise. Le rendement<br />

annoncé d’une lampe de ce type ayant une puissance électrique de 200 W est de 100 lm/W. La<br />

durée de vie annoncée est de 60 000 h [7].<br />

2.1.3 Evolution des lampes à décharge haute pression<br />

Les progrès récents dans la conception d'enceintes céramiques transparentes <strong>et</strong> réfractaires<br />

perm<strong>et</strong>tent aux lampes à halogénures métalliques (C-MHL) d'évoluer vers des formats plus<br />

compacts. C’est ainsi que ces lampes « professionnelles » pourraient bientôt s'attaquer au marché<br />

de l'éclairage d'intérieur <strong>et</strong> de décoration, en remplacement des lampes à incandescence. La<br />

physique impose néanmoins des limites sérieuses à la réduction du format des enceintes<br />

(augmentation des gradients thermiques) <strong>et</strong> de la taille des électrodes (problèmes de résistance<br />

électrique <strong>et</strong> de chute de tension). Dans l’état actuel de la technologie, la puissance de 70 W<br />

apparait comme un seuil en deçà duquel l’efficacité lumineuse ne peut plus atteindre 60 lm/W <strong>et</strong> se<br />

dégrade considérablement [8].<br />

2.1.4 Evolution des LED<br />

L'efficacité lumineuse des LED évolue très vite. Philips Lighting prévoit que les innovations dans les<br />

techniques d'élaboration des structures de nitrure de gallium (GaN) <strong>et</strong> dans les méthodes<br />

d'encapsulation, perm<strong>et</strong>tront rapidement de dépasser le seuil de 100 lm/W [9].<br />

La constante amélioration des caractéristiques des LED proposées par les fabricants devrait, dans<br />

quelques années, perm<strong>et</strong>tre une large diffusion de ces sources lumineuses aussi bien dans l'habitat<br />

que dans les bâtiments du tertiaire ou dans les locaux commerciaux.<br />

Pour que c<strong>et</strong>te percée se réalise, il est nécessaire de concevoir des luminaires spécifiques qui<br />

prennent en compte les aspects ponctuels <strong>et</strong> directifs de la lumière émise par les LED. Par ailleurs,<br />

l'association d'un nombre important de LED dans un même luminaire impose l'utilisation d'une<br />

alimentation électrique spéciale perm<strong>et</strong>tant de contrôler individuellement les variations lumineuses<br />

de chaque élément.<br />

2.1.5 Vers des lampes minces <strong>et</strong> étendues : potentiel des lampes à OLED<br />

Le concept de lampe mince <strong>et</strong> de grande surface est séduisant. En eff<strong>et</strong>, l'utilisation d'une lampe<br />

« étendue » réduit les niveaux de luminance nécessaire à l'obtention d'un éclairement donné. On<br />

évite ainsi les phénomènes d'éblouissement tandis que la lumière produite peut être distribuée de<br />

C354<br />

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manière plus uniforme. Au-delà de la notion de confort visuel, ce concept perm<strong>et</strong> une intégration<br />

architecturale novatrice, aussi bien en intérieur qu'en extérieur. On pense par exemple à des<br />

plafonds ou des murs éclairants.<br />

Les premières tentatives de conception de ce type de lampe étaient basées sur l'utilisation de films<br />

électroluminescents. Cependant, les inconvénients liés à l'alimentation à haute tension <strong>et</strong> la<br />

diminution de l'efficacité lumineuse au cours de la vie du produit n'ont pas permis d'aboutir à des<br />

lampes utilisables en éclairage général, à l'exception de veilleuses nocturnes ou de rétroéclairages<br />

d'afficheurs.<br />

Les OLED (diode électroluminescentes organiques) représentent la technologie la plus prom<strong>et</strong>teuse<br />

pour la réalisation de lampes minces <strong>et</strong> étendues. Il s'agit de LED réalisées à partir de polymères<br />

organiques semiconducteurs, sous la forme de films de faible épaisseur. Au total, celle-ci ne<br />

dépasse pas 1 mm. On obtient des éléments éclairants souples, légers, partiellement conformables,<br />

<strong>et</strong> qui ém<strong>et</strong>tent une lumière diffuse. C<strong>et</strong>te technologie a été brev<strong>et</strong>ée initialement par Kodak en 1998<br />

[10, 2]. A l'heure actuelle, les OLED sont utilisées à grande échelle pour des afficheurs de produits<br />

électroniques <strong>et</strong> des écrans de téléviseurs.<br />

Les grands industriels de l'éclairage réalisent actuellement de gros investissements pour développer<br />

les filières OLED auxquelles ils croient beaucoup pour la réalisation de lampes minces. Ainsi, Philips<br />

a formé un partenariat stratégique avec Novaled, une société spécialisée dans les OLED. Osram a<br />

quant à lui rach<strong>et</strong>é plusieurs sociétés asiatiques en pointe dans c<strong>et</strong>te technologie.<br />

Des avancées technologiques importantes sont actuellement réalisées dans le but d'augmenter<br />

l'efficacité lumineuse <strong>et</strong> la durée de vie des prototypes actuels. Novaled a annoncé en 2006 une<br />

OLED dont la durée de vie est de 20 000 heures <strong>et</strong> dont l'efficacité atteint les 32 lm/W, valeur<br />

modeste mais record pour c<strong>et</strong>te technologie. Signe de la vitalité du développement des OLED, le<br />

japonais Konica Minolta a conçu en 2007 un prototype d'OLED blanche dont l'efficacité dépasse les<br />

60 lm/W.<br />

Plusieurs proj<strong>et</strong>s européens ont été montés pour développer les OLED sur le marché de l'éclairage.<br />

On peut citer le proj<strong>et</strong> OLLA (proj<strong>et</strong> intégré du 6ème PCRD, thème IST) qui rassemble un<br />

consortium de 24 partenaires industriels <strong>et</strong> universitaires. Ce proj<strong>et</strong> est financé à hauteur de 12<br />

millions d’euros par l’Union Européenne.<br />

Protototype de lampe OLED (Osram)<br />

2.2 Meilleure utilisation des apports en lumière naturelle<br />

La réduction de la durée d'utilisation de l'éclairage artificiel passe par l'optimisation des apports en<br />

lumière du jour [11]. Un éclairage naturel adapté doit perm<strong>et</strong>tre de limiter le recours à l'éclairage<br />

C355<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


artificiel quand le potentiel lumineux est faible (ciel couvert ou soleil ne tombant pas sur les<br />

ouvertures) mais également quand celui-ci est important (la mise en place d'une protection solaire<br />

ne devrait pas conduire à l'allumage des lampes).<br />

L'utilisation de stores toile pour contrôler les apports en lumière du jour constitue une solution très<br />

largement répandue mais qui n'est pas sans poser des problèmes du point de vue du confort visuel.<br />

Il faut en eff<strong>et</strong> chercher à optimiser l'occultation de la lumière solaire directe <strong>et</strong> la luminance de toile<br />

afin qu'elle ne génère pas de situation d'éblouissement.<br />

Les possibilités de contrôle des apports en lumière du jour sont nombreuses : soit directement par le<br />

vitrage, soit en faisant appel à un dispositif complémentaire fixe ou mobile. Les différents types de<br />

vitrage "actifs" (électrochrome, thermochrome ou photochrome) ont souvent des performances<br />

"moyennes" en termes de transmission lumineuse : soit celle-ci est faible, soit elle s'accompagne<br />

d'une coloration de la lumière transmise. Pour c<strong>et</strong>te raison, mais aussi pour leur coût élevé, ces<br />

dispositifs sont peu utilisés <strong>et</strong> le contrôle des apports lumineux se fait essentiellement par<br />

l'intermédiaire de dispositifs de protection solaire fixes ou mobiles, intérieures ou extérieures ou bien<br />

encore, directement intégrées dans le vitrage.<br />

Dans une grande partie des situations, un éclairage naturel plus "performant" consiste à optimiser<br />

les performances des dispositifs de protection solaire. C<strong>et</strong>te optimisation concerne aussi bien les<br />

caractéristiques géométriques que les caractéristiques photométriques (réflexion <strong>et</strong>/ou transmission<br />

<strong>et</strong> couleur) des matériaux utilisés ainsi que, pour les protections mobiles, des choix qui sont faits<br />

quant à la mise en place (partie de l'ouverture protégée, inclinaison des lames, <strong>et</strong>c.). Pour les<br />

dispositifs à base de lames fixes, la recherche de l'inclinaison optimale des lames pour l'ensemble<br />

des conditions lumineuses susceptibles d'être rencontrées doit perm<strong>et</strong>tre d'éviter que ces dispositifs<br />

ne soient trop pénalisants par condition de ciel couvert ou de soleil n'atteignant pas la façade.<br />

2.3 Amélioration des dispositifs de régulation<br />

L'optimisation de l'éclairage intérieur passe en partie par la mise en place de systèmes de gestion<br />

de l'éclairage artificiel <strong>et</strong>/ou de l'éclairage naturel. Pour les systèmes de protections solaires à lames<br />

mobiles, un système de gestion performant doit perm<strong>et</strong>tre de limiter les apports solaires directs, tout<br />

en laissant entrer suffisamment de lumière pour ne pas à avoir recours (ou le moins souvent<br />

possible) à l'éclairage artificiel de complément.<br />

En complément de c<strong>et</strong>te gestion des apports en lumière du jour, un système de gestion de<br />

l'installation d'éclairage artificiel perm<strong>et</strong> d'optimiser le fonctionnement de celle-ci en apportant de la<br />

lumière artificielle là <strong>et</strong> seulement là où cela est nécessaire (fractionnement de l'installation en<br />

différentes zones, ou mieux encore luminaire par luminaire). Si, de plus, l'installation perm<strong>et</strong><br />

d'apporter uniquement ce qui est nécessaire (gradation des lampes), la consommation de l'éclairage<br />

artificiel de complément se trouve vraiment optimisée : la comparaison d'un fonctionnement<br />

théorique parfait entre une installation ne supportant que le fonctionnement « on/off » <strong>et</strong> une<br />

installation supportant la gradation montre que, dans ce dernier cas, la consommation peut être<br />

divisée par un facteur pouvant atteindre deux.<br />

2.4 Développement de nouveaux principes d'éclairage<br />

2.4.1 Combinaison d'un éclairage de fond diffus, associé à des éclairages « personnalisés »<br />

plus directifs <strong>et</strong> localisés<br />

C356<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Pour les lieux de travail, ceux du tertiaire tout particulièrement, on peut envisager dans certains cas<br />

d'avoir une autre conception de l'éclairage artificiel : au lieu de m<strong>et</strong>tre en place une installation<br />

fournissant le niveau d'éclairement recommandé sur l'ensemble du local avec une très bonne<br />

uniformité, on peut opter pour une installation d'éclairage général, fournissant un niveau<br />

d'éclairement moyen moindre, couplée avec des éclairages localisés des postes de travail. Ce<br />

principe ne peut pas être généralisé <strong>et</strong> quand il peut être appliqué, il doit continuer à respecter les<br />

différents aspects du confort visuel (niveaux d'éclairements, équilibre des luminances...)<br />

Bien qu'il ne soit pas lié aux aspects technologiques de l'installation d'éclairage, mais à la<br />

conception de l'éclairage intérieur, ce dernier point méritait d'être cité car là où il est possible de le<br />

m<strong>et</strong>tre en œuvre, il peut conduire à des économies substantielles. Bien évidemment, ces économies<br />

seront encore supérieures si on l'associe à l'utilisation de lampes basse consommation.<br />

2.4.2 Eclairage par fibres optiques<br />

L'éclairage par fibre optique [8] consiste à utiliser une source de lumière déportée couplée à un<br />

réseau de fibres optiques qui vont distribuer la lumière à plusieurs endroits d'un bâtiment.<br />

L'avantage de ce principe est de pouvoir utiliser une source de lumière de forte puissance <strong>et</strong><br />

d’efficacité lumineuse élevée (lampe C-MHL par exemple), située dans un lieu où l'alimentation<br />

électrique <strong>et</strong> le dégagement de chaleur ne posent pas de problème de sécurité. Des applications<br />

intéressantes sont surtout envisagées dans les espaces commerciaux <strong>et</strong>, plus généralement, les<br />

espaces accueillant du public. La lumière produite n’est pas associée à un quelconque dégagement<br />

de chaleur <strong>et</strong> elle peut être distribuée dans des espaces très froids comme des compartiments<br />

réfrigérés ou des chambres froides (à ces températures, les lampes à décharge fonctionnent mal).<br />

De plus, les fibres optiques perm<strong>et</strong>tent de créer des eff<strong>et</strong>s de lumière qui allient l'éclairage<br />

fonctionnel, la mise en valeur <strong>et</strong> la décoration, domaines dans lesquels les « spots » halogènes<br />

(incandescence) sont très utilisés.<br />

Aux Etats-Unis, un proj<strong>et</strong> de 17 millions de dollars, financé à hauteur de 10 millions de dollars par le<br />

gouvernement américain (DARPA), est porté par la société Energy Focus, liée à GE Lighting, dans<br />

le but de développer c<strong>et</strong>te technologie.<br />

Système d’éclairage par fibres optiques (société Energy Focus)<br />

C357<br />

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3. Mise en œuvre<br />

3.1 Lampes basse consommation<br />

Si le critère d'efficacité lumineuse est suffisant pour parler d'économie d'énergie, il ne faut pas faire<br />

l'impasse sur les autres critères de performances d'une lampe : température de couleur, indice de<br />

rendu des couleurs (IRC), durée de vie, <strong>et</strong>c. En fonction du lieu concerné <strong>et</strong> de l'activité qui y est<br />

pratiquée, ces autres critères vont avoir une plus ou moins grande importance. C'est notamment le<br />

cas de l'indice de rendu des couleurs qui, pour certaines tâches, constitue le premier critère de<br />

qualité de la source de lumière à utiliser. La recherche de lampes à haute efficacité doit toujours<br />

s'accompagner du souci de préserver le confort visuel des personnes.<br />

L'utilisation de lampes basse consommation constitue la solution perm<strong>et</strong>tant d'avoir l'impact le plus<br />

important sur la consommation totale liée à l'éclairage [12]. C<strong>et</strong> impact doit être nuancé en fonction<br />

du type de bâtiments concernés. Le remplacement des lampes à incandescence dans l'habitat<br />

constitue le gisement d'économies le plus important. Dans le tertiaire, les tubes fluorescents, qui<br />

constituent la quasi-totalité des installations, ont un niveau de performance relativement élevé <strong>et</strong> les<br />

économies réalisables en remplaçant ces lampes <strong>et</strong>/ou leurs appareillages électriques sont plus<br />

limitées. Les locaux commerciaux, qui font très largement appel à l'éclairage artificiel pour m<strong>et</strong>tre en<br />

valeur les produits, sont très concernés par l'utilisation de lampes performantes.<br />

3.2 Mise en œuvre de dispositifs d'éclairage à LED<br />

La mise en œuvre pratique de lampes basées sur les LED nécessite l'intégration de dispositifs<br />

électroniques dans les luminaires [2]. Les fonctions de ces appareillages sont les suivantes :<br />

• conversion du courant alternatif du réseau électrique en courant continu stabilisé <strong>et</strong> de faible<br />

tension ;<br />

• alimentation individuelle de chaque LED du luminaire ;<br />

• régulation du courant d'alimentation de manière à faire varier le flux lumineux sans varier<br />

sensiblement le spectre d'émission. Des méthodes de modulation de type PWM (pulse width<br />

modulation) doivent être utilisées.<br />

Notons l'initiative pour l'instant très marginale de la société Seoul Semiconductors qui a mis sur le<br />

marché une LED d'éclairage directement alimentée sur secteur (Acriche AC LED). Dans c<strong>et</strong> esprit,<br />

la mise en œuvre de luminaires à LED pourrait certainement être facilitée par la co-intégration de<br />

fonctions électroniques de conversion/régulation dans le composant lui-même.<br />

Par ailleurs, les luminaires à LED doivent avoir une conception thermique plus complexe que les<br />

autres luminaires de manière à évacuer efficacement la chaleur produite localement par chaque<br />

LED [13].<br />

3.3 Mise en œuvre de dispositifs à OLED<br />

Les lampes à OLED représentent une rupture dans les principes fondamentaux de l'éclairage [10]. A<br />

l'inverse des LED, qui sont pénalisées par le caractère ponctuel de l'émission lumineuse, les OLED<br />

sont des ém<strong>et</strong>teurs de grande surface, plans <strong>et</strong> minces, <strong>et</strong> qui pourraient certainement être mis en<br />

forme avec une courbure cylindrique.<br />

Les premières applications des OLED seront probablement des lampes planes de dimensions<br />

moyennes, <strong>et</strong> qui seront encapsulées dans des matériaux verriers. On constate d'ailleurs un intérêt<br />

C358<br />

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grandissant pour les OLED de la part des industriels des verres comme Saint-Gobain qui<br />

entrevoient un marché important dans ce secteur.<br />

La mise en œuvre de dispositifs à OLED nécessitera également des systèmes électroniques<br />

sophistiqués pour l'alimentation <strong>et</strong> le contrôle.<br />

3.4 L'exemple de la Belgique<br />

En quelques années, la part des lampes à incandescence dans l'éclairage de l'habitat s'est réduite<br />

au profit de différents types de lampes basse consommation. A titre d'exemple, une enquête menée<br />

en région flamande a montré une diminution des lampes à incandescence de l'ordre de 10 à 15 %<br />

entre 2002 <strong>et</strong> 2005. Dans c<strong>et</strong> exemple, comme d'un point de vue plus général, les lampes utilisées<br />

en substitution ne sont pas exemptes de critiques auxquelles les fabricants répondent en proposant<br />

des améliorations :<br />

• lampes fluorescentes compactes : apparition de lampes de couleur « chaude » ;<br />

• tube fluorescent TL circulaire : nouvelles lampes à haut rendement lumineux <strong>et</strong> à bon indice<br />

de rendu des couleurs ;<br />

• LED : très peu répandues pour l'éclairage de bureau <strong>et</strong> l'habitat en raison d'un faible flux<br />

lumineux <strong>et</strong> de problèmes de chaleur pour les plus fortes puissances. Amélioration continue<br />

de l'efficacité lumineuse.<br />

3.5 Gestion de l'éclairage intérieur en Belgique<br />

Pour les immeubles de bureaux, les systèmes de gestion des luminaires perm<strong>et</strong>tent au maître<br />

d'ouvrage d'assurer une flexibilité de l'installation (adaptation au cloisonnement) <strong>et</strong> une optimisation<br />

de la maintenance (contrôle de l'état des luminaires). Ces systèmes, qui reposent sur l'utilisation de<br />

protocoles d'échange d'informations (protocole DALI le plus souvent) impliquent un surcoût de<br />

l'ordre de 15 à 25 euros par luminaire, ce qui constitue un frein à leur percée.<br />

Le contrôle des apports en lumière du jour par des stores toiles fait l'obj<strong>et</strong> de nombreuses<br />

recherches, principalement au niveau du matériau textile lui-même. Le Centre Scientifique <strong>et</strong><br />

Technique de l'Industrie Belge effectue un important travail d'innovation technologique dans les<br />

domaines suivants : fibres fonctionnelles, bicomposantes, nano-composantes, matériaux hybrides,<br />

polymères à mémoire de forme, bio-polymères, matériaux écologiques…<br />

Parmi les différentes solutions disponibles pour contrôler les apports en lumière du jour, deux<br />

dispositifs à base de lamelles horizontales extérieures sont présentées.<br />

3.5.1 Lamelles vitrées avec film imprimé<br />

Ce dispositif est prévu pour être intégré dans une façade de type double façade ventilée. La peau<br />

intérieure se compose alors d’éléments en double vitrage classique assurant la liaison entre les<br />

différents plateaux horizontaux (structure du bâtiment). La peau extérieure est, quant à elle,<br />

composée d’un ensemble de cadres suspendus sur lesquels sont fixées les lamelles vitrées.<br />

Ces lamelles en verre feuill<strong>et</strong>é sont pourvues d’un film imprimé (Butacite + CESAR Color). Ce film<br />

présente du côté extérieur une face blanche de manière à mieux réfléchir la lumière. Du côté<br />

intérieur, les lamelles présentent une face noire de manière à perm<strong>et</strong>tre la vue vers l’extérieur. En<br />

C359<br />

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eff<strong>et</strong>, le contraste des luminances étant positif (la luminance de l’arrière-fond – le ciel– est<br />

supérieure à la luminance de l’avant-plan –les points noirs du film–), la vue est possible de l’intérieur<br />

vers l’extérieur mais elle est impossible dans l’autre sens, de l’extérieur vers l’intérieur (la luminance<br />

de l’avant plan –points blancs du film– est supérieure à la luminance de l’arrière-fond –l’intérieur du<br />

bâtiment–).<br />

L’inclinaison des lamelles est assurée par un système de gestion centralisé qui contrôle la position<br />

des lamelles en fonction de l’ensoleillement <strong>et</strong> des conditions atmosphériques via une station<br />

météorologique située sur le toit de l’immeuble. Les lamelles sont organisées en cadre de 6 lamelles<br />

au minimum <strong>et</strong> sont commandées par blocs de 3 cadres.<br />

Pour tirer profit de façon optimale de l'inclinaison des lamelles il est nécessaire de disposer d'un<br />

système de gestion qui intègre au mieux l'absence ou la présence du soleil <strong>et</strong>, dans ce dernier cas,<br />

sa position par rapport aux lamelles. Que le ciel soit couvert ou non, les apports de lumière du jour<br />

en fond de salle, ou à quelques mètres des ouvertures, peuvent varier du simple au double en<br />

fonction de l'inclinaison.<br />

Si du point de vue du niveau d'éclairement (<strong>et</strong> de son incidence sur l'utilisation de l'éclairage<br />

électrique), le dispositif donne satisfaction, il ne perm<strong>et</strong> pas d'éliminer les situations à fortes<br />

luminances d'ouverture, ce qui impose d'avoir recours à une protection solaire intérieure plus<br />

traditionnelle. D'autre part, comme pour tout type de système de gestion, se pose le problème de<br />

son acceptation par les utilisateurs.<br />

3.5.2 Lamelles métalliques orientables<br />

Le système ICARUS®, fabriqué par la société Renson, est constitué de lames métalliques pouvant<br />

être posées horizontalement ou verticalement. Les objectifs sont les suivants :<br />

• éviter la surchauffe en été via la fonction de protection solaire extérieure ;<br />

• filtrer la lumière directe de manière à éviter l’exposition aux rayons directs <strong>et</strong> l’éblouissement<br />

tout en autorisant une vue vers l’extérieur ;<br />

• assurer une barrière visuelle vis-à-vis de l’extérieur (vue impossible de l’extérieur vers<br />

l’intérieur) ;<br />

• ajouter une plus value esthétique <strong>et</strong> un aspect moderne au bâtiment.<br />

C'est la version à lames orientables de ce dispositif qui perm<strong>et</strong> de satisfaire au mieux tous ces<br />

objectifs. Des recherches en cours chez le fabricant visent à améliorer les performances en jouant<br />

sur la forme des lamelles <strong>et</strong> sur leur gestion.<br />

Comme pour les lamelles vitrées, c'est surtout le système de gestion qui perm<strong>et</strong> d'avoir de bonnes<br />

performances dans les différentes situations lumineuses. Dans beaucoup de ces situations on peut<br />

parler d'éclairage naturel plus "homogène", mais qui s'accompagne forcément d'une forte diminution<br />

des niveaux d'éclairement près des ouvertures.<br />

Si on n'observe aucune pénétration du soleil direct, la distribution des luminances intérieures est elle<br />

aussi perçue comme satisfaisante.<br />

C360<br />

PREBAT - Comparaison internationale Bâtiment <strong>et</strong> Energie / Décembre 2007 / ADEME-PUCA-CSTB


Protections solaires à lamelles mobiles (bâtiments de la société Renson)<br />

4. Évaluation des résultats dans les pays concernés<br />

L’exemple du Japon est remarquable en matière d’éclairage. En eff<strong>et</strong>, tandis que la proportion de<br />

lampes à incandescence dans le résidentiel est de 45 % en Europe <strong>et</strong> de 65% aux Etats-Unis, les<br />

japonais n’utilisent pratiquement plus ce type de lampes (proportion de moins de 5 %). Dans ce<br />

pays, où l’acceptation des nouvelles technologies est plus rapide, l’efficacité moyenne des systèmes<br />

d’éclairage est de 64 lm/W, la valeur la plus élevée au monde. Les choix politiques japonais, initiés<br />

dans les années 1970, ont réussi à assurer la croissance économique du pays tout en maîtrisant sa<br />

demande énergétique. Les clés de ce succès sont :<br />

• un fort investissement dans l’innovation technologique soutenu par un effort public important<br />

sur la R&D dans le domaine de l’énergie ;<br />

• la promotion des nouvelles technologies comme les LED dans le cadre de programme<br />

nationaux « Top Runner Program » destinés à établir des standards d’économie d’énergie<br />

dans le secteur résidentiel <strong>et</strong> le transport.<br />

Le tableau suivant, issu de [1], perm<strong>et</strong> de comparer les performances énergétiques de l’éclairage<br />

pour différents pays. En Europe, le Danemark utilise l’éclairage dont les performances énergétiques<br />

sont les meilleures, <strong>et</strong> ce malgré une surface moyenne d’habitation maximale.<br />

C361<br />

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Performances nationales des systèmes d’éclairage, d’après [1]<br />

Certains pays ont récemment instauré des mesures « actives » pour la promotion de l’utilisation de<br />

lampes basse consommation. L’Australie, suivant l’exemple de plusieurs états américains comme la<br />

Californie, a ainsi voté une loi interdisant progressivement la vente des lampes à incandescence à<br />

partir de 2009, visant par conséquent leur disparition complète à l’horizon 2012. En Europe, des<br />

propositions similaires sont à l’étude. En mars 2007, les 27 pays membres de l’Union Européenne<br />

ont annoncé leur intention d’améliorer l’efficacité énergétique globale de 20 % <strong>et</strong> envisagent<br />

d’interdire eux aussi les lampes à incandescence en 2010.<br />

Aux Etats-Unis, le ministère de l’énergie (DoE) propose d’imposer une amélioration programmée [6]<br />

de l’efficacité lumineuse des lampes (60 lm/W en 2012, 90 lm/W en 2016, 120 lm/W en 2020), plutôt<br />

que d’interdire certaines technologies comme l’incandescence, qui pourrait évoluer vers de<br />

meilleures efficacités.<br />

5. Réflexions critiques<br />

5.1 LED<br />

Forces :<br />

• Eléments non polluants, sans mercure ni plomb (conformité à la directive RoHS)<br />

• Durée de vie importante<br />

• Solidité<br />

• Composants adaptés au montage automatique robotisé<br />

• Contrôle possible de la couleur de la lumière émise<br />

C362<br />

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Faiblesses :<br />

• Coût global élevé car les luminaires doivent utiliser beaucoup de LED<br />

• Rendu médiocre des couleurs<br />

• Dispersion des caractéristiques électriques <strong>et</strong> optiques<br />

• Vieillissement erratique<br />

• Nécessité d'avoir des optiques très précises<br />

• Gestion complexe de l'évacuation de la chaleur<br />

Opportunités :<br />

• Efficacité lumineuse en progrès constant<br />

• Amélioration programmée des procédés de fabrication (méthode MOCVD pour les structures<br />

GaN)<br />

• Développement de la production locale d'électricité photovoltaïque qui fournirait du courant<br />

continu, mieux adapté aux LED.<br />

• Progrès dans la co-intégration de fonctions électroniques de contrôle dans les <strong>composants</strong><br />

Menaces :<br />

• Progrès des OLED pour l'éclairage général qui confineraient les LED blanches aux<br />

applications ponctuelles (signalisation, indication, balisage, accentuation architecturale)<br />

• Pollution générée par les industries des semiconducteurs<br />

5.2 OLED<br />

Forces :<br />

• Eclairage étendu sans éblouissement<br />

• Luminaires minces, légers <strong>et</strong> souples<br />

• Gradation possible<br />

• Faible coût des matériaux de base (polymères)<br />

• Composants non polluants<br />

Faiblesses :<br />

• Matériaux polymères liés à l’industrie pétrochimique (utilisation d’énergie fossile <strong>et</strong><br />

dégagement de CO 2 )<br />

• Les OLED ne sont pas adaptées aux fortes puissances<br />

• Durée de vie <strong>et</strong> efficacité lumineuse à améliorer<br />

• Plusieurs technologies actuellement en compétition (small molecules OLED, structures p-i-n,<br />

<strong>et</strong>c.)<br />

• Les polymères sont sensibles à l’humidité. Les OLED doivent être encapsulées, ce qui<br />

représente un coût élevé lié aux grandes surfaces émissives.<br />

C363<br />

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Opportunités :<br />

• Développement de nouveaux matériaux organiques dopés pour un meilleur rendement de<br />

conversion lumineuse<br />

• Maîtrise de la pur<strong>et</strong>é des polymères<br />

Menaces :<br />

• Acceptation par les utilisateurs de nouveaux principes d’éclairage (éclairage réparti)<br />

• Incompatibilité avec les systèmes d’éclairage actuels<br />

5.3 Fibres optiques<br />

Forces :<br />

• Utilisation d’une source lumineuse puissante <strong>et</strong> efficace, déportée<br />

• Aspect sécurité (pas d’échauffement, pas d’infrarouge ni d’ultraviol<strong>et</strong>)<br />

• Contrôle de la distribution de la lumière<br />

• Fonctionnement des fibres optiques à basse température<br />

Faiblesses :<br />

• Le couplage entre la source <strong>et</strong> les fibres nécessite des <strong>composants</strong> optiques spécifiques,<br />

précis <strong>et</strong> chers.<br />

• Flexibilité des fibres optiques<br />

• Procédé d’extrusion de fibres plastiques de section importante (~10 mm) <strong>et</strong> de faibles pertes<br />

à m<strong>et</strong>tre au point<br />

• Coût total de la solution d’éclairage<br />

Opportunités :<br />

• Demande croissante pour de nouveaux concepts d’éclairage des espaces commerciaux <strong>et</strong><br />

de restauration<br />

Menaces :<br />

• Concurrence des LEDs qui peuvent être assemblées linéairement de manière dense.<br />

5.4 Dispositifs de régulation de la lumière naturelle à lamelles mobiles<br />

Forces :<br />

• Concept architectural innovant<br />

• Amélioration considérable du confort visuel <strong>et</strong> du confort thermique<br />

Faiblesses :<br />

C364<br />

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• Conception complexe<br />

• Mise en œuvre coûteuse<br />

• Acceptation par l’utilisateur de la gestion automatique de ces systèmes<br />

Opportunités :<br />

• Montée en puissance de la notion de confort <strong>et</strong> de bien-être dans les bâtiments tertiaires<br />

Menaces :<br />

• Evolution de la « mode » architecturale : désintérêt des architectes<br />

• Impact négatif de ces systèmes sur l’aspect extérieur des bâtiments<br />

5.5 Conduits de lumière naturelle<br />

Forces :<br />

• Solution d’éclairage sans frais de fonctionnement<br />

• Possibilité d’intégrer une lampe pour le fonctionnement de nuit<br />

• Design attractif<br />

Faiblesses :<br />

• Coûts de l’installation par un professionnel (installation délicate dans l’existant)<br />

• Apports lumineux modestes<br />

• Guidage acoustique <strong>et</strong> impact sonore<br />

• Solution techniquement peu adaptée aux grandes longueurs de tube <strong>et</strong> aux courbures<br />

(pertes optiques importantes)<br />

Opportunités :<br />

• Augmentation du prix de l’électricité<br />

• Développement de ces dispositifs sur le marché du neuf (domestique, tertiaire, industriel,<br />

bâtiment publics, <strong>et</strong>c.)<br />

Menaces :<br />

• Mauvaise rentabilité sur un marché de la construction qui favorise les solutions à coûts<br />

modérés<br />

• Pérennité des industriels de ce secteur<br />

6. Conditions de la transposition en France<br />

A l’image des industriels des lampes, le marché de l’éclairage est international. Les initiatives<br />

individuelles de chaque pays en matière d’éclairage doivent être concertées puisque les grands<br />

développements se font à l’échelle mondiale.<br />

C365<br />

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En France, l’ADEME doit continuer à promouvoir, dans la lignée de l’action de l’AIE, un éclairage<br />

efficace <strong>et</strong> économe en stimulant l’innovation, la diffusion de nouvelles technologies <strong>et</strong> la<br />

compétitivité des entreprises.<br />

Nous pouvons faire maintenant une synthèse de différentes initiatives qui peuvent favoriser le<br />

développement en France d’un éclairage efficace <strong>et</strong> économe dans le bâtiment.<br />

6.1 Développer de nouveaux standards pour la qualité de l’éclairage<br />

L’accompagnement de l’innovation dans le domaine des nouvelles solutions d’éclairage doit passer<br />

par la certification de la qualité de l’éclairage. En eff<strong>et</strong>, les recommandations <strong>et</strong> les indicateurs<br />

utilisés en éclairage ont été définis il y a plusieurs dizaines d’années, avant l’apparition des lampes<br />

à semi-conducteurs (LED <strong>et</strong> OLED). Un certain nombre de travaux sont nécessaires pour redéfinir<br />

des « métriques » d’éclairage plus adaptées. Par exemple, l’indice de rendu des couleurs (IRC) <strong>et</strong><br />

l’indice d’éblouissement (UGR) ne sont pas très bien corrélés à la perception visuelle de scènes<br />

éclairées par des LED blanches [14].<br />

Dans le domaine du bâtiment, les organismes de certification doivent jouer un rôle moteur dans<br />

l’évaluation technologique des solutions d’éclairage. A l’heure actuelle, les luminaires sont certifiés<br />

en conformité électrique, mais ne sont pas évalués sur les aspects de confort visuel, <strong>et</strong> d’adaptation<br />

à la tâche. Le manque de certification sur c<strong>et</strong> aspect pénalise de manière très forte les nouvelles<br />

technologies d’éclairage. En eff<strong>et</strong>, de nombreux produits « <strong>innovants</strong> » de mauvaise qualité sont<br />

disponibles à la vente <strong>et</strong> ont un impact négatif sur toute la filière. On peut citer par exemple de<br />

nombreuses lampes asiatiques « low-cost » (fluocompactes <strong>et</strong> LED) dont les performances sont<br />

médiocres <strong>et</strong> très erratiques.<br />

Au-delà des économies d’énergie, de nombreux travaux ont démontré l’influence de l’éclairage sur<br />

la santé, le confort <strong>et</strong> le bien-être. Il est nécessaire de promouvoir la demande de solutions<br />

d’éclairage « saines ».<br />

6.2 Sensibiliser les acteurs professionnels impliqués dans le choix des solutions d’éclairage<br />

Le développement de solutions d’éclairage efficaces <strong>et</strong> économes passe par la formation de des<br />

professionnels aux problématiques de l’éclairage, <strong>et</strong> notamment aux notions de :<br />

• coût global sur la durée de vie du bâtiment<br />

• eff<strong>et</strong>s sur la santé<br />

Les corps de métiers visés n’ont pas tous les mêmes intérêts selon qu’ils sont impliqués dans la<br />

construction ou l’exploitation des bâtiments, ou selon qu’ils sont utilisateurs ou investisseurs. On<br />

peut citer les architectes, les maîtres d’ouvrage, les électriciens <strong>et</strong> les éclairagistes. De plus, les<br />

comités hygiènes <strong>et</strong> sécurité (CHSCT) vont jouer un rôle de plus en plus important pour évaluer la<br />

qualité de l’éclairage des lieux de travail.<br />

6.3 Promouvoir l’innovation industrielle dans le domaine des nouvelles technologies de<br />

l’éclairage<br />

C366<br />

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Les programmes de R&D collaboratifs (recherche universitaire & industrie) doivent pouvoir être<br />

financés au niveau français ou européen pour aboutir à des démonstrateurs fonctionnels de<br />

solutions d’éclairage.<br />

De même, des partenariats public-privé doivent être encouragés pour résoudre les problèmes<br />

fondamentaux, franchir les barrières technologiques actuelles <strong>et</strong> aboutir à des solutions viables.<br />

Les domaines techniques à privilégier sont les suivants :<br />

• développement des lampes<br />

‣ augmentation de la durée de vie<br />

‣ augmentation de l’efficacité lumineuse<br />

‣ développement de sources à intensité variable<br />

‣ amélioration des semiconducteurs pour les LED <strong>et</strong> OLED (conception des structures<br />

<strong>et</strong> process de fabrication)<br />

‣ amélioration de l’encapsulation <strong>et</strong> du packaging des LED <strong>et</strong> OLED<br />

‣ réduction du contenu en mercure des lampes fluorescentes<br />

‣ amélioration des poudres luminescentes (phosphores)<br />

‣ exploration des nouveaux concepts d’éclairage (éclairage à source étendue ou<br />

distribuée)<br />

• développement des ballasts <strong>et</strong> des systèmes de contrôles<br />

‣ développement de ballasts électroniques à basse consommation<br />

‣ développement de méthodes de régulation intelligente (capteurs, algorithmes<br />

d’apprentissage)<br />

‣ développement de protocoles de communication pour la communication entre les<br />

interfaces de commande, les capteurs <strong>et</strong> les luminaires<br />

‣ développement de solutions compatibles avec le chauffage, la ventilation <strong>et</strong> l’air<br />

conditionné (HVAC)<br />

• développement de luminaires adaptés aux lampes à semi-conducteurs (LED <strong>et</strong> OLED)<br />

‣ amélioration des <strong>composants</strong> optiques (lentilles <strong>et</strong> réflecteurs)<br />

‣ gestion efficace de la dissipation thermique<br />

‣ développement de systèmes électroniques de pilotage<br />

‣ développement de luminaires à distribution lumineuse variable<br />

• développement de dispositifs d’éclairage naturel <strong>innovants</strong><br />

6.4. Informer le public sur les nouvelles technologies de l’éclairage<br />

C367<br />

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Le grand public est souvent réticent à adopter les nouvelles technologies de l’éclairage. Le prix<br />

d’achat élevé des lampes basse consommation est un frein important à la diffusion de c<strong>et</strong>te<br />

technologie. Une fois encore, il faut informer le public sur le coût global de l’éclairage, en incluant la<br />

durée de vie <strong>et</strong> la consommation électrique.<br />

6.5 Favoriser les usages des nouvelles technologies de l’éclairage par le grand public<br />

Les développements industriels se centrent sur les performances techniques des produits. Mais la<br />

notion de performance doit être considérée au regard des différents paramètres d’usage. Les<br />

avancées technologiques qui ne rencontrent pas l’accord du public, qui ne perm<strong>et</strong>tent pas une<br />

appropriation par les usagers risquent de ne pas se développer.<br />

Un certain nombre de couples peuvent être identifiés autour des notions de critères techniques de<br />

performance / usages. Ils ne doivent pas entrer en contradiction.<br />

- Eclairage naturel / artificiel. La recherche de la performance technique ne doit pas se faire au<br />

détriment de l’éclairage naturel. Les besoins <strong>et</strong> désirs des usagers ne sont pas les mêmes<br />

lorsqu’ils sont chez eux <strong>et</strong> lorsqu’ils sont au travail. Dans les bâtiments tertiaires, l’éclairage<br />

artificiel est privilégié alors que les habitants dans leur logement recherchent davantage la<br />

lumière du jour.<br />

- Eclairage naturel / éclairage artificiel / protections solaires. Peut-on raisonner de manière<br />

globale en prenant en compte non pas un poste lumineux ni même une pièce d’habitation<br />

mais un logement dans son ensemble ?<br />

- Performances techniques / santé. La protection visuelle est un préalable incontournable.<br />

- Performances techniques / confort visuel. Il va sans dire qu’un bon éclairage ne doit pas<br />

éblouir ni créer de contrastes trop importants.<br />

- Performances techniques / confort d’ambiance. Dans certaines conditions <strong>et</strong> pour certaines<br />

situations, le confort d’ambiance procuré par l’éclairage est la qualité première que les<br />

usagers recherchent.<br />

- Performances techniques / économies d’énergie. Les économies d’énergie ne sont pas<br />

synonymes d’économies financières. Le cas des lampes basse consommation en est<br />

l’exemple : elles perm<strong>et</strong>tent de réaliser des économies d’énergie mais elles coûtent plus cher<br />

que des lampes classiques.<br />

- Performances techniques / coût, économies financières. Comme pour d’autres produits<br />

<strong>innovants</strong>, la diffusion des lampes basse consommation risque de se heurter à<br />

l’investissement financier que doivent faire les usagers. Le coût peut constituer un frein. Outre<br />

une information sur le coût global de l’éclairage (achat plus cher mais durée de vie des lampes<br />

plus longue <strong>et</strong> consommation électrique moindre), une information m<strong>et</strong>tant l’accent sur les<br />

principes de développement durable peut aider à la diffusion des produits économes en<br />

énergie.<br />

- Performances techniques, surchauffe / sécurité, protection. La sécurité des personnes est une<br />

condition sur laquelle on ne peut pas faire l’impasse. Les améliorations sur les luminaires<br />

équipés d’allogènes, qui dégageaient une chaleur excessive, doivent être poursuivies.<br />

- Performances techniques / esthétique, aspect décoratif. Le développement d’équipements<br />

d’éclairage économe réalisés par des ingénieurs doit être accompagné par des professionnels<br />

C368<br />

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du design. Des produits jugés peu esthétiques par les usagers ne se vendront pas même s’ils<br />

ont de très bonnes qualités techniques.<br />

- La gestion centralisée. L’éclairage n’est plus considéré comme le résultat de produits <strong>et</strong><br />

d’équipements mais en termes de systèmes. D’une part, la gestion centralisée doit être d’une<br />

utilisation simple <strong>et</strong> laisser le libre choix des fonctions. D’autre part, elle doit perm<strong>et</strong>tre la<br />

combinaison de zones d’ambiances qui vont s’activer les unes les autres.<br />

- La recherche sur l’ergonomie <strong>et</strong> l’usage des équipements est à poursuivre. Pour certains<br />

OLED (dans le cas de source lumineuse très étendue au dessus de la tête), on ne dispose<br />

pas d’éléments suffisants pour apprécier la perception qu’en auraient les usagers <strong>et</strong> l’inconfort<br />

potentiel.<br />

- La recherche sur les lampes basse consommation avance. Pour faciliter la diffusion de ces<br />

équipements, en réduire le coût, la durée de vie des lampes a été limitée, ce qui en restreint<br />

beaucoup l’intérêt sur le plan des économies d’énergie. Le bilan serait à faire. Les travaux sur<br />

la forme, le poids <strong>et</strong> l’encombrement doivent être continués car ce sont des éléments qui ont<br />

constitué des freins à l’achat des ménages.<br />

- Les adaptations des luminaires aux lampes basse consommation sont également à<br />

approfondir pour qu’ils constituent des équipements bien acceptés par les usagers.<br />

6.6 Incitations financières pour la promotion de l’éclairage efficace <strong>et</strong> économe lors de la<br />

construction <strong>et</strong> de la rénovation<br />

A l’image des dispositions prises par l’Etat pour encourager l’investissement dans les sources<br />

d’énergies propres (crédits d’impôts), un dispositif pourrait être mis en place pour inciter<br />

financièrement à la réalisation de bâtiments éclairés de manière optimale.<br />

C369<br />

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Références bibliographiques :<br />

[1] Light’s Labour’s Lost – Policies for Energy-efficient Lighting, Rapport de l’Agence Internationale<br />

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[10] Organic Technology for Solid State Lighting, Paul E. Burrows, American Physical Soci<strong>et</strong>y<br />

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04 504, Barbara Matusiak, 2004<br />

[12] Advanced Lighting Guidelines, David E. Weigand, New Building Institute Inc. report, 2003<br />

[13] Beyond the Vacuum Tube, Lighting Solutions for the 21st Century, Jerry Simmons, Michael<br />

Coltrin, Jeffrey Tsao, optics & Photonics News, June 2007<br />

[14] Déclaration de la CIE sur les économies d’énergie, www.cie.co.at, 20 août 2007<br />

C370<br />

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