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Oleg Dou, «Monkey» (detail), Série Cubs, 2011, Courtesy of Espace Art 22 (Belgium).
n° 1 | Free
PHOTOGRAPHY ART FAIR
4-7 OCT 2012 l TOUR & TAXIS

SommaireSummary
Page 05
Museum talks
edito
Fort de l’enthousiasme d’une première édition réussie à
Paris en novembre dernier, la foire fotofever s’installe
à Bruxelles ! C’est avec plus de soixante galeries
majoritairement européennes qu’elle dévoile les nouvelles
tendances de la photographie contemporaine, même si l’on
pourra aussi y réviser ses classiques avec des tirages plus
historiques. Résolument tournée vers la jeune création, la
foire lance également son prix le fotoprize, offrant au lauréat
l’un des premiers solo shows de sa carrière. Puis fotofever
vous invite à une ballade au cœur de la Collection Galila
autour de la thématique du regard. Esprit de partage et de
rencontre vont accompagner ces moments privilégiés entre
galeristes, artistes, collectionneurs confirmés et nouveaux
amateurs. Et comme la découverte de l’art doit se faire avec
sérieux, mais sans se prendre au sérieux, Technikart vous
donne rendez-vous pour faire la fête le vendredi 5 octobre à la
soirée fotofever Off Party by Marie & Marie au Magic Mirrors.
En attendant, l’équipe de fotofever vous accueille dès le jeudi
4 octobre. ◆ Full of enthusiasm from a successful first edition in
Paris last November, the fotofever fair is now in Brussels! With
more than sixty galleries, mainly from Europe, the fair will
reveal new trends in contemporary photography, and even revisit
some of the more historical, classic prints. Focused exclusively
on the work of young artists, the fair will also launch its contest,
le fotoprize, which bestows on the winner one of the first solo
shows of his or her career. Fotofever then invites you to visit the
heart of the collection Galila and participate in a promenade
surrounding its theme “gaze”. Gallerists, artists, collectors, and
other enthusiasts will certainly want to share these privileged
moments with one another. Although the discovery of art is
serious, its discoverers shouldn’t take themselves too seriously;
with this in mind, Technikart invites you to attend an event on
Friday, October 5th at fotofever Off Party by Marie & Marie
@ Magic Mirrors. And, until then, the fotofever team welcomes
you to view the collection beginning Thursday, October 4th.
La rédaction The publisher
Page 09
Fotoprize
1 entrée achetée
= 1 entrée offerte
sur présentation de votre coupon Technikart
(exclusivement aux horaires d’ouverture au public).
Page 10
VIP talks
Page 17
Portfolio
buy 1 ticket
= get 1 free
upon presentation of your Technikart coupon
(only public hours).
Page 28
Photography
market
Liu Bolin, «Hide in the City-54» (2007), Courtesy of Galerie Paris-Beijing (Paris-Brussels-Beijing).
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 03

museum talks
Six directeurs d’institutions européennes prennent la parole sur la photographie contemporaine. ◆ Six directors of European institutions speak about contemporary photography.
Kim
Knoppers
Conservateur au FOAM,
Amsterdam Curator at
FOAM, Amsterdam
Pensez-vous que le public soit aujourd’hui plus attentif au
média qu’est la photographie ? According to you, do people
look at photography more than before?
Avec l’arrivée du numérique, la photographie est devenue
extrêmement populaire. Il est à la portée de chacun, désormais,
de prendre des photos et de les publier en ligne. Nous sommes
par ailleurs submergés d’images : nous y sommes tellement
habitués que nous leur prêtons moins d’attention… Et en
raison précisément de ce déluge de photographies, il est
important qu’il existe un musée où vous puissiez prendre
votre temps pour regarder des photos, où vous puissiez être
inspiré et surpris. Nous espérons que Foam incarne cette idée
du musée, non seulement par son emplacement physique
sur le Keizersgracht - l’un des plus beaux et des plus anciens
canaux d’Amsterdam - mais aussi à travers notre site Internet
et le magazine Foam. With the arrival of digital photography,
the medium has become immensely popular. It is within
everyone’s capabilities to take pictures and to publish them online.
Furthermore, we are surrounded by images : pictures are simply
everywhere. As a result everyone has become much more used to
photography. Precisely because of this deluge of photographs, it is
important to have a museum, where you can take your time and
look at pictures, where you can be inspired and surprised. We hope
that Foam is such a museum. Not only in our physical location on
the Keizersgracht, one of the most beautiful and historical canals
of Amsterdam, but also with our website and in Foam Magazine.
Faites-vous une distinction entre l’art contemporain
et la photographie ? Do you see a difference between
photography and contemporary art?
Nous exposons des artistes qui s’identifient eux-mêmes
comme photographes, mais également des plasticiens qui
exploitent les caractéristiques de la photographie au sein de
leurs œuvres. Ceux-là n’ont pas forcément recours à un appareil
photo dans leur démarche. La photographie joue un rôle central
dans notre musée, mais cela ne signifie pas nécessairement
qu’elle n’est présente que sous la forme de clichés. We present
the work of people that identify themselves as photographers,
but we also exhibit pieces by artists that use the characteristitcs
of photography within their own works of art. They do not
necessarily use a camera for this purpose. Photography plays a
central role in our museum, but that does not necessarily mean
that that this takes the form of photographs.
Pouvez-vous nous citer un photographe reconnu
aux Pays-Bas ? Can you name a photographer renowned in
The Netherlands?»
Nous avons présenté l’année dernière une grande
rétrospective du photographe néerlandais Anton Corbijn. C’est
une de nos expositions qui a rencontré le plus grand succès,
au-delà de nos attentes. Ces dernières années, Anton Corbijn (né
à Strijen, en Hollande-Méridionale, en 1955), a principalement
fait parler de lui en tant que réalisateur, notamment des
films Control (2007) et The American (2010). Il n’a pas pour
autant perdu son amour de la photographie. Durant ses
Lotte Geeven & Semâ Bekirovic,
«Ikebana City» New York (2011).
trente et quelques années de carrière, il a travaillé avec un
nombre incalculable de musiciens et d’acteurs et a même été le
photographe attitré de groupes comme U2 et Depeche Mode.
Last year, we had a large retrospective of Dutch photographer
Anton Corbijn. This was one of our best visited exhibitions,
completely confounded our expectations. In recent years, Anton
Corbijn (Strijen, Zuid Holland, 1955) has been mainly known
as the director of feature films such as Control (2007) and
The American (2010). However, his love for photography has
remained. During his career of more than thirty years, he has
worked with countless musicians and actors and has been the
’house photographer’ for bands such
as U2 and Depeche Mode.
❤ www.foam.org
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 05

Xavier Canonne
Directeur du Musée de la Photographie –
Centre d’art contemporain de la Fédération
Wallonie-Bruxelles, Charleroi
Director of the Photography Museum
– Center for Contemporary Art of the
Federation Wallonia-Brussels, Charleroi
Selon vous, est-ce que les gens regardent plus la
photographie qu’auparavant ? According to you, do
people look at photography more than before?
Je ne crois pas que l’on regarde plus la
photographie qu’auparavant. Elle s’est tellement
multipliée qu’elle a envahi notre quotidien et que
nous ne pouvons plus échapper à son regard. Il nous
faut donc bien soutenir le sien, mais avec attention
et sur le qui-vive : a beau mentir qui vient de loin.
I do not think that we look at photography more than
before. Photography has multiplied so much that it has
invaded our lives and we cannot escape its gaze. We must
therefore support it, but carefully and on alert: a beautiful
deception that comes from afar.
Qui sont les derniers photographes les plus
importants montrés au Musée ? Who are the
most important photographers last shown at the
Museum?
Dave Anderson, Nobuyoshi Araki, Fred Baldwin
& Wendy Watriss, Jan Banning, Eric Baudelaire,
Leonard Freed, Izis-Jens Olof Lasthein, Man Ray,
Don McCullin, Joel Meyerowitz, Duane Michals, Lee
Miller, Bernard Plossu, Hugues de Wurstemberger.
Dave Anderson, Nobuyoshi Araki, Fred Baldwin &
Wendy Watriss, Jan Banning, Eric Baudelaire, Leonard
Freed, Izis-Jens Olof Lasthein, Man Ray, Don McCullin,
Joel Meyerowitz, Duane Michals, Lee Miller, Bernard
Plossu, Hugues de Wurstemberger.
Comment a évolué le marché de la photographie
ces dernières années ? How has the photography
market evolved in recent years?
Il a financièrement explosé ; c’est l’hommage
que le vice rend à la vertu, au point qu’il est
aujourd’hui difficile pour un musée de pouvoir
acheter ce qu’il convoite tant les prix ont grimpé !
Longtemps confinée dans un ghetto, la photographie
atteint aujourd’hui les prix de l’art contemporain,
ce qui n’est pas nécessairement gratifiant. Car, pour
paraphraser Régis Debray, l’échelle des valeurs
et l’échelle des cotes ne sont pas nécessairement
synonymes. It exploded financially; this is the tribute
that vice pays to virtue, to the point that it is now
difficult for a museum to buy a photo it covets before
the photo’s price inevitably increases! Long confined to
a ghetto, photography today has reached the price of
contemporary art, which is not necessarily rewarding.
Because, to paraphrase Régis Debray, the value scale
and price scale are not necessarily synonymous.
❤ www.museephoto.be
Conservatrices à la Gallery of
Photography, Irlande Curators at
Gallery of Photography, Ireland
06 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
Pensez-vous que le public soit
aujourd’hui plus attentif au média
qu’est la photographie ? According to
you, do people look at photography
more than before?
Le public de la photographie
d’archive comme celui de la
photographie contemporaine est en
hausse significative. The audiences
for both archival and contemporary
photography have grown significantly.
Faites-vous une distinction entre l’art
contemporain et la photographie ?
Do you see a difference between
photography and contemporary art?
Oui. En tant que lieu dédié à la
photographie, nous présentons un
programme d’expositions large et
traitons d’approches et de thèmes
variés, de la photographie documentaire
à la photographie conceptuelle. La
différence entre l’art contemporain
et la photographie est un débat qui
intéresse davantage les artistes et les
critiques que notre public. Yes. As a
specialised photography space we present
a broad exhibition programme which
Dave Anderson,
«Dave Anderson»,
Charleroi (2010).
engages with practices across a variety
of photographic approaches and genres
- from documentary to conceptual. The
difference between contemporary art and
photography is an issue that is often of
greater concern to individual artists and
critics rather than to our audiences.
Pouvez-vous nous citer des
photographes reconnus en Irlande ? Can
you name a couple of photographers
renowned in Ireland?
Fergus Bourke, Noel Bowler, David
Farrell, Mark Curran, Sean Hillen,
Anthony Haughey, Sean Lynch,
Jackie Nickerson, Richard Mosse, Paul
Seawright, Victor Sloan, Donovan
Wylie. Fergus Bourke, Noel Bowler,
David Farrell, Mark Curran, Sean
Hillen, Anthony Haughey, Sean Lynch,
Jackie Nickerson, Richard Mosse, Paul
Seawright, Victor Sloan, Donovan Wylie.
Comment le marché de la
photographie évolue-t-il dans votre
pays ? How is the photography market
evolving in your country?
Le marché irlandais de la
Colette Urbajtel, «La hija de los
danzantes» (1933),
Collection Colette Urbajtel
/ Archivo Manuel Álvarez
Bravo, s.c..
Trish Lambe
& Tanya Kiang
photographie a évolué rapidement
au cours de ces dernières années.
Globalement, les infrastructures pour
un pays aussi petit et faiblement peuplé
que le nôtre sont excellentes. Les
ventes de tirages sont le seul domaine
où l’Irlande pourrait être en retard au
regard d’autres pays. Il n’existe qu’une
poignée de collectionneurs privés qui
achètent régulièrement des œuvres de
photographes irlandais contemporains.
De la même manière, il nous manque
encore un organisme spécifiquement
chargé de rassembler les travaux
photographiques irlandais. The market
for photography in Ireland has changed
rapidly in recent years. Overall the
infrastructure for such a small country
and population is very good. Print sales
is the one area where Ireland would be
somewhat behind other countries in terms
of profile and development. There is only a
handful of private collectors actively buying
contemporary Irish photography. Similarly,
a major corporate body has yet to specialize
in collecting Irish photographic work.
❤ www.galleryofphotography.ie
Patrick Hogan, «Untitled»
from the series «Still»
(2012), Courtesy Gallery of
Photography, Artists Award
Winner 2012.
«A.W.A.», Platé & Co
Shakuntala actor
(1900), © Staatliche
Museen zu Berlin,
Ethno-logical Museum.
Directeur de la
collection Sammlung
Fotografie, Berlin
Director of Sammlung
Fotografie, Berlin
Pensez-vous que le public soit
aujourd’hui plus attentif au média
qu’est la photographie ? According to
you, do people look at photography
more than before?
Nous avons, à Berlin, plusieurs
institutions organisant des expositions
photographiques et nous nous réjouissons
qu’un public particulièrement nombreux
et intéressé les fréquentent. We have
several institutions in Berlin showing
photography exhibitions and we are all
happy that they attract such big numbers of
an interested public.
Quels photographes de renom
avez-vous exposés ? Who are the
most important photographers last
Marta Gili
Directrice du Jeu de Paume, Paris
Director of the Jeu de Paume, Paris
Selon vous, est-ce que les gens regardent
plus la photo qu’auparavant ? According to
you, do people look at photography more
than before?
Je pars du postulat que l’on peut regarder
une photo en surface, ou entrer à l’intérieur
d’une photo. C’est cette dernière démarche qui
m’intéresse, et que j’essaie d’insuffler à travers
les expositions du Jeu de Paume. I start with
the premise that we can either look at a photo on
the surface, or go inside a photo. It is this latter
approach that interests me, and I try to breathe
through the Jeu de Paume exhibits.
Qui sont les derniers photographes les plus
importants montrés dans votre institution ?
Who are the most important photographers
last displayed in your institution?
Il existe dans le monde de l’art des stratégies
qui voudraient transformer les œuvres et les
artistes en marchandises et créer une sorte de
star système. Ce n’est pas la démarche du Jeu de
Paume. Nous cherchons à tisser des liens entre
les différents artistes de notre programmation. En
ce moment, Laurent Grasso, Eva Besnyö et Rosa
Barba sont pour nous des artistes importants,
tout autant que les prochains, Muntadas, Manuel
Álvarez Bravo et Filipa César. There exists in the
world of art strategies whose aim is to transform
the works and artists into merchandise and create
a sort of star system. This is not the approach
of the Jeu de Paume. We seek to forge links and
build bridges between the different artists of our
program. At this time, Laurent Grasso, Eva
Besnyö et Rosa Barba are our most important
artists, as well as the next, Muntadas, Manuel
Álvarez Bravo et Filipa César.
Qui regarde-t-on beaucoup dans votre
pays d’origine, l’Espagne ? Who do we
displayed in your institution?
Au musée de la Photographie, nous
axons nos expositions sur l’histoire même
de la photographie – par exemple la
photographie architecturale ou, comme
en ce moment, le portrait dans l’Inde
coloniale du XIX e siècle. Mais bien sûr ces
expositions nous permettent de présenter
les travaux de photographes renommés
comme Samuel Bourne, Eugène Atget,
Edward Steichen, Florence Henri, László
Moholy-Nagy ou encore Candida Höfer.
At the Museum for Photography we are
concentrating our work on exhibitions on the
history of the medium itself, having had for
instance one on photography of architecture
or – right now – on portrait photography in
19th century colonial India. But of course,
considerably look at from your country of
origin, Spain?
La création artistique en Espagne est
toujours aussi riche, malgré la très grave crise
que mon pays traverse en ce moment.
Le Jeu de Paume a notamment présenté
l’artiste espagnol Jordi Colomer ou les
cinéastes Marc Recha et José-Luis Guérín.
Aujourd’hui, nous consacrons la première
rétrospective française à l’artiste conceptuel
Muntadas en coproduction avec le Musée
Reina Sofia de Madrid. Artistic creation in
Spain is still rich, despite the serious crisis that
my country is currently experiencing. The Jeu
de Paume, in particular, exhibited the Spanish
artist Jordi Colomer or the filmmakers Marc
Recha and José-Luis Guérín. Today, we dedicate
the first French retrospective to the conceptual
artist Muntadas in coproduction with the
museum Reina Sofia in Madrid.
Comment a évolué le marché de la photo ces
dernières années ? How has the photography
market evolved in recent years?
Le Jeu de Paume est un centre d’art et de
production qui, par définition, ne possède
pas de collection. Nous ne sommes donc pas
concernés par les fluctuations du marché
de la photographie. Cela dit, il est évident
que ce marché est en pleine forme, surtout
ici à Paris, comme en témoigne le succès de
Paris Photo. The Jeu de Paume is a center of
art and production that, by definition, has no
collection. We, therefore, are not concerned with
fluctuations within the photography market.
That said, it is clear that the market is in great
shape, especially here in Paris, as demonstrated
by the success of Paris Photo.
❤ www.jeudepaume.org
Dr. Ludger
Derenthal
these exhibitions allows us to display the
works of renowned photographers such as
Samuel Bourne, Eugène Atget, Edward
Steichen, Florence Henri, László Moholy-
Nagy up to Candida Höfer.
Faites-vous une distinction entre l’art
contemporain et la photographie ?
Do you see a difference between
photography and contemporary art?
Oui, même s’il y a bien sûr des artistes
contemporains qui utilisent la photographie
et des photographies qui sont des œuvres
d’art. Yes. Although there are of course artists
working with photography and photographies
that are works of art.
❤ www.smb.museum
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 07

Jean-Luc Monterosso
Directeur de la Maison européenne de la
Photographie, Paris Director of the Maison
européenne de la Photographie, Paris
Selon vous, est-ce que les gens regardent plus la
photo qu’auparavant ? In your opinion, do people look
at photography more than before?
Les gens ne regardent pas plus la photographie
aujourd’hui qu’auparavant, simplement ils la regardent
autrement. L’image fixe a la particularité de retenir
l’attention et de se greffer plus profondément dans la
mémoire. Dans l’inflation d’images de notre société, la
plaque argentique devient une valeur refuge. Parce que
plus rare, elle n’en est dès lors que plus recherchée.
People do not look at photography more today than before;
simply speaking, they look at it differently. The still image
has the particularity of suspending attention and carving
itself deeply into a person’s memory. The inundation of
images in our society today has made the silver plate a safe
haven. Because it’s more rare, it becomes more desired.
Faites-vous une différence entre photographie et
art contemporain ? Do you see a difference between
photography and contemporary art?
La photographie et l’art contemporain ont parfois
partie liée, surtout aujourd’hui où, grâce au numérique,
s’abolissent les frontières. Mais la photographie a
une histoire qui lui est propre et qui ne recoupe pas
forcément celle de l’art contemporain. D’où les disparités
que l’on peut noter dans le statut des photographies
considérées comme œuvres d’art qu’on retrouve sur
le marché et celles qui ne le sont pas. Photography and
contemporary art are, at times, partly related, especially
today when, thanks to the digital world, boundaries
between arts have been abolished. But photography has
a history of its own, one that does not necessarily overlap
with that of contemporary art. Hence the difference in
status photos considered contemporary art bring on the
market versus those that are not.
08 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
Comment a évolué le marché de la photo ces dernières
années ? How has the photography market evolved in
recent years?
A l’abri, jusqu’à présent, de la spéculation, le marché
de la photographie connaît aujourd’hui de grands
bouleversements. Les prix de la photographie ancienne
et moderne ont considérablement augmenté. Quant à la
photographie contemporaine, l’écart se creuse de plus en
plus entre ceux qui ont réussi à intégrer les réseaux des
galeries d’art contemporain et les autres. Ajoutons que
dans la mesure où la puissance économique dicte les lois
du marché, il existe des photographies dominantes, comme
la photographie américaine, ou celle des pays émergents
(la Chine par exemple) qui s’exposent et s’achètent
cher au détriment de photographies de pays en voie de
développement. Until recently, the photography market was
sheltered from speculation. Now the market is experiencing
large upheavals. Prices of ancient and modern photography
have increased significantly. Within contemporary
photography, the gap is growing wider between those pieces
who have successfully integrated themselves into networks
of contemporary art galleries, and those who have not. Add
that to the extent that economic power dictates the laws of
the market, there also exists more dominant photography
markets, such as American photography, or photography
from emerging markets (China, for example) that widely
exhibit and fetch expensive prices to the detriment of
photography from developing countries.
❤ www.mep-fr.org
Patrick Tosani,
«Masque #4» (1998),
Collection de la Maison
européenne de la
photographie, France.
go
east !
Un vent D’eSt
SOUFFle SUr
FOtOFever
BrUSSelS
An eASt WInD
BlOWS Over
FOtOFever
BruSSelS
L
es photographes issus de l’Europe de l’Est ou de l’Europe
Centrale sont bien représentés à fotofever brussels, ce qui
permet de faire un véritable voyage au cœur de ces pays.
La galerie belge Absolule présente l’onirisme de Katerina
Belkina, ukrainienne d’origine. Un monde doucement engagé qui
ne montre que des femmes et répond aux clichés noir et blanc du
russe Ruslan Lobanov, également centré sur le beau sexe, dans
une veine plus érotique. La Pologne se donne à voir à la galerie
Asymetria, de Varsovie. Łukasz Trzciñski, ayant voyagé dans une
quarantaine de pays, se situe dans la photographie documentaire,
tandis que les tirages noir et blanc de Wojtek Wieteska mettent
en avant la pertinence des détails du quotidien. La Pologne
de Robert Cebulski témoigne de la complexité de l’âme et des
souffrances psychologiques, à la galerie belge Begramoff.
Située en Hongrie, la galerie Faur Zsófi présente des artistes
autochtones. Adam Magyar se prélasse dans les mégalopoles
Lukasz Trzciñski, «Tatiana»,
Take Me series (2009), Courtesy
of Galeria Asymetria,(Poland).
Anna Orlowska, «The group portrait»,
leakage series (2011), fotofever
fotoprize 2012.
et mêle la vie urbaine à la nature, par le jeu du digital. Arion
Gábor Kudász joue de l’ambigüité entre la mise en scène et le
documentaire et Bela Doka apporte une forme de sublimation du
quotidien. De Slovénie, la galerie Fotografija met ses poulains en
avant. Walter Carone n’a cessé d’être fasciné par le genre humain et
devint l’un des photographes de Paris Match dans les années 1950.
Kerbler Stojan a été très reconnu dans les années 1960 et 70, jusqu’à
être dénommé le meilleur photographe de (l’ex)-Yougoslavie. Baby
de la bande puisqu’il est né en 1982, Uroš Abram s’intéresse aux
codes de la photographie plasticienne. La République tchèque se
découvre à la galerie italienne Paci Contemporary, grâce à Michal
Macku, dont la technique se singularise par ce qu’il a nommé
« gellage », mélange entre gélatine et collage. Toujours d’Italie, la
galerie Pack promeut l’œuvre du macédonien Robert Gligorov, qui
maîtrise les manipulations informatiques liées à l’image du corps
et du monde animal. Intéressant quand on sait qu’il fut acteur de
films d’horreur…
De Russie, Natia Kartvelishvili dépeint un délicat flouté
poétique, et emploie les mots « de son et de rythme » pour
décrire son travail, chez Perspectiva Art, des Pays-Bas. La
galerie Inda, de Budapest, dévoile des artistes hongrois. Lilla
Szász s’immerge au milieu de communautés, Kamen Stoyanov se
questionne sur des sujets identitaires et historiques, quand les
deux homonymes, Nagy et Ravasz András travaillent ensemble
pour nous trouver des « micro-solutions ». Nous sommes sauvés !
◆ Photographers from Eastern Europe and Central Europe are well
represented at the fair, allowing us to take an eye-opening journey
into the heart of the countries depicted.
The Belgian gallery Art Absolule presents the fantasies of
Katerina Belkina from Ukraine. Also focused on the fairer sex, but
in a more erotic vein, Ruslan Lobanov from Russia presents a subtly
engaged world, one with only women, which responds to black and
white clichés. Next, Poland is seen through Asymetria, from Warsaw.
Łukasz Trzciński, who has traveled to roughly forty countries,
positions his work in documentary photography, while the black and
white prints of Wojtek Wieteska highlight the relevance of details in
daily life. Poland's Robert Cebulski reflects on the complexity of the
soul and psychological suffering, in the Belgian gallery Begramoff.
FOtOPrIze
Remis pour la première fois cette année, le fotoprize
sélectionne un jeune photographe et lui offre un solo
show durant fotofever brussels, une exposition à Paris
en novembre dans quatre galeries du Marais, membres
de Photo District Marais, et une présentation de son
travail dans Azart Magazine. Les membres du jury,
composé de Basia Embiricos, galeriste et fondatrice de
Photo Discrit Marais, Sophie Gamand, rédactrice en chef
d’Azart, Nathalie Herschdorfer, commissaire d’exposition
indépendante, Michal Janica, de Lablab, qui assure la
production des œuvres du lauréat, et Elviera Velghe,
directrice du FoMu, musée de la photographie à Anvers,
ont choisi Anna Orlowska, née en Pologne en 1986, parmi
57 candidatures issues de 30 écoles d’art européennes.
Presented for the first time this year, the fotoprize selects
a young photographer and awards him or her a solo show
in fotofever Brussels, an exhibition in November in four
galleries in the Marais, membership to Photo District
Marais, and a presentation of his or her work in Azart
Magazine and Artribune. This year, the jury members
included Basia Embiricos, gallery-owner and founder of
Photo District Marais; Sophie Gamand, Editor of Azart
photography; Nathalie Herschdorfern, independent
gallery curator; Michal Janica, of Lablab, which ensures the
production of the piece by the winner; and Elviera Velghe,
Director of FoMu, Museum of Photography in Antwerp.
Among 57 entries from 30 European art schools, the jury
chose as its winner Anna Orlowska, born in Poland in 1986.
❧
Interview de nathalie Herschdorfer, curateur
spécialisée en photographie et membre du
jury de fotoprize. Interview with nathalie
Herschdorfer, a gallery curator specializing
in photography, as well as a jury member for
fotoprize.
Comment s’est déroulé ce fotoprize ? How did this
fotoprize work?
Apres avoir pris connaissance des portfolios séparément,
nous avons parcouru l’ensemble et discuté des travaux les plus
marquants. L’ensemble étant de bon niveau, il est évident que les
discussions ont porté sur des œuvres qui ont touché les membres
du jury de manière personnelle. Il y a toujours une part de
subjectivité, d’autant plus quand les travaux ont un niveau assez
similaire. After having looked over the portfolios separately, we got
together and discussed the work of the ones that stood out most. As
a whole, the submissions were of high quality. It was clear that the
jury deliberations focused on those pieces that affected the members
in a personal way. There is always an element of subjectivity,
especially when the work is at fairly similar technical level.
Pourriez-vous revenir sur le choix de la lauréate,
Located in Hungary, Faur Zsófi displays Aboriginal artists. Adam
Magyar lounges in megacities, blending urban life with nature via the
digital game. Arion Gábor Kudász plays with the ambiguity of mixing
staged and documentary photography and Bela Doka offers a sort of
sublimation of everyday life. In Slovenia, the gallery Fotografija places
its bourgeoning artists first. For Walter Carone, who became a premier
photographer for Paris Match in 1950, mankind has never ceased to
fascinate. Kerbler Stojan was well recognized for his craft in the 1960s
and 70s, so much so that he was named the best photographer of the (ex)
Yugoslavia. The youngest of the group, born in 1982, Uroš Abram is
concerned with methods in conceptual photography. The czech Republic
is explored at the Italian gallery Paci Contemporary thanks to Michal
Macku, whose singular technique—one that he calls “gellage”, which
is a mixture of gelatin and glue—distinguishes him from the rest. Also
in Italy, the Pack gallery promotes the work of Macedonian Robert
Gligorov, who is a master of computer manipulation of the human body
and the animal world, which is all the more interesting after knowing
the photographer once worked as an actor in horror films ...
From Russia, Natia Kartvelishvili depicts a delicate poetic blur,
and employs words with "sound and rhythm" to describe her work in
Perspectiva Art, of The Netherlands. The gallery Inda, in Budapest,
unveils the work of Hungarian artists. Lilla Szász immerses himself
in the middle of communities, Kamen Stoyanov questions the
identity and historical background of his subjects, and when the two
homonyms Nagy and Ravasz András work together, we find “microsolutions”.
We are saved!
Anna Orlowska ? Could you elaborate on why the winner,
Anna Orlowska, was chosen?
Le prix étant un prix d’encouragement, il était important
de choisir un(e) photographe qui suit une voie qui lui est propre.
Les jeunes photographes s’inscrivent souvent dans les grands
courants de la photographie contemporaine et il est rare de
développer son propre langage lorsqu’on démarre une carrière.
Anna Orlowska présente depuis ses débuts des images qui
ont une inspiration cinématographique. L’aspect narratif, mis
en scène, est très présent. Il y a une vraie cohérence dans son
travail, qui intrigue, questionne. Chacun peut y entrer avec
son propre imaginaire. Elle témoigne également d’une grande
cohérence au niveau esthétique. Je pense qu’elle se développera
sur cette belle lancée et le prix lui offrira une visibilité sur la
scène européenne. Elle en profitera pleinement, continuera
certainement à travailler de manière sérieuse. Le risque est
souvent de se laisser porter par le succès sans créer de nouvelles
images. Je ne sens pas ceci chez Anna Orlowska. Son œuvre est
déjà riche et elle a montre qu’elle a su se renouveler au cours de
ses études. The award was an incentive to encourage the winner.
It was important to choose a photographer who follows his or her
own path. Young photographers often participate in mainstream
contemporary photography, and it is rare for an individual to
develop his or her own language at the start of their career. From
the beginning, Anna Orlowska created images that possessed a
cinematographic quality and inspiration. The narrative aspect,
staged, is very present. There is a real cohesiveness in her work,
which intrigues, questions. Everyone can enter her photos with their
own imagination. Anna Orlowska also shows great consistency
on the aesthetic level. I think she will develop as a photographer
through this momentum and with this award, which will make
her work more visible within the European photography scene. She
will certainly benefit, and will continue to work diligently. The risk
is that these young photographers will get carried away by their
success without creating anything new. But I do not feel this will
be the case for Anna Orlowska’s future. Her work is already rich
in depth and she has already demonstrated an ability to reinvent
herself throughout the course of her studies.
Katerina Belkina, «The Flight» (2010),
Courtesy of Absolute Art Gallery (Belgium).
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 09

vip talks
Alain
Servais
Quelle a été la première photographie que vous ayez acquise ?
What were the first photographic works you bought?
Il s’agit d’une des premières photos de Nan Goldin et d’un
des premiers clichés d’Andres Serrano qui se nomme Antonio
and Ulrike. One of the first photographs by Nan Goldin, and one of
the first by Andres Serrano, which was called Antonio and Ulrike.
Faites-vous une différence entre art contemporain
et photographie ? Do you see a difference between
contemporary art and photography?
Oui et non. La photographie revêt sa propre histoire et ses
caractéristiques dont la plus importante est la reproductibilité
mais aussi ses sous courants : la photographie documentaire
et la photographie plasticienne. Je fais la différence entre les
deux en me demandant ce qui me touche dans l’image devant
moi : le sujet (qui renvoie à la photo documentaire) ou le
traitement du sujet par le photographe (à la photo plasticienne).
La photographie, qui fait aujourd’hui partie intégrante de l’art
contemporain dans sa partie plasticienne, m’intéresse le plus.
Yes and no. Photography has its own history and characteristics,
the most important being its reproductibility, but also its different
arms: documentary photography and art photography. I differentiate
between the two by asking myself what touches me in the image
in front of me: the subject (which comes back to documentary
photography), or the treatment of the subject by the photographer
(art photography)? Photography today forms an integral part
of contemporary art in terms of its artistry side, which is what
interests me the most.
10 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
En tant que collectionneur, en quoi est-ce bien pour vous
de visiter des foires spécialisées en photographie ?
As a collector, what do you get from fairs that specialise
in photography?
Afin de rencontrer les acteurs du secteur (galeristes,
curateurs, artistes, journalistes,...) et éventuellement faire des
découvertes même si ce dernier point devient de plus en plus
rare dans les foires actuelles. Mon lieu privilégié de découvertes
est les Rencontres de la Photographie à Arles. It allows me to
meet the players in this sector (gallery owners, curators, artists,
journalists…) and potentially to make discoveries, even if the latter
are becoming increasingly rare at today’s fairs. My favorite place for
discoveries is the Rencontres de la Photographie in Arles.
Etes-vous particulièrement sensible aux tirages : nombre,
époque… ? Does the number or the age of the prints make
a difference to you?
Je suis sensible au fait que le tirage ait été réalisé sous la
supervision du photographe. La taille de l’édition n’est pas
très importante pour moi car je favorise la distribution large de
l’image. It is important to me that the print has been executed under
the supervision of the photographer. The size of the edition isn’t very
important for me because I favor a wide distribution of the image.
Quel a été votre dernier coup de cœur en photo ? What is your
latest passion in photography?
L’incroyable exposition-manifeste intitulée “From here on”
présentée à Arles en 2011 et actuellement au musée de
la photographie d’Anvers. The incredible exhibition-happening
entitled ‘From here on’ presented at Arles in 2011, and currently at
Antwerp photography museum.
Quel artiste conseilleriez-vous de regarder à de jeunes
collectionneurs ? What artists would you recommend young
collectors to take a look at?
Isabelle le Minh, Corinne Vionnet, Jon Rafman, Daniel
Gordon et Moira Ricci. Isabelle le Minh, Corinne Vionnet,
Jon Rafman, Daniel Gordon, and Moira Ricci.
Qu’est-ce que la photographie aujourd’hui ?
Six collectionneurs répondent…
◆ What is photography today?
Six collectors answer…
Nan Goldin, «James waiting
for fitting at Jean Colonna
showroom» Paris (1995).
Renaud Auguste-Dormeuil,
«#40» Les collectionneurs,
Galerie Fabienne Leclerc
/ In Situ Paris.
Frédéric
de Goldschmidt
Comment vous est venu le virus de
la collection ? How did you get bitten by the
collecting bug?
Le virus devait être tapi quelque part dans
mes cellules souches. Ma grand-mère en effet
était collectionneuse, et m’emmenait, quand
j’étais enfant, dans les musées. J’ai décidé, fin
2008, de consacrer du temps pendant un an
pour sillonner galeries, foires, etc. Un an plus
tard, alors que mes murs étaient déjà remplis,
j’ai acheté, pendant une FIAC, une toile de
l’allemand Daniel Lergon, que je savais ne
pouvoir accrocher. C’est là que les bornes ont
été franchies, et que, comme disait l’humoriste,
il n’y a plus eu de limites... J’ai su, malgré
l’assurance donnée à ma famille et à mes proches
que tout allait bien, que le virus ne pouvait
plus être enrayé. Je fais désormais “tourner” les
œuvres en changeant l’accrochage, chez moi et
dans les trois espaces que j’ai provisoirement
annexés pour accrocher et faire partager mes
découvertes, environ une fois par an. It must
have been latent somewhere in my DNA. My
grandmother was a collector, and she used to take
me to museums as a child. At the end of 2008
I decided to devote a year to hunting around in
galleries, art fairs, etc. A year later, even though
there was no more space on my walls, I bought a
painting at the FIAC by the German artist Daniel
Lergon, which I knew I wouldn’t be able to hang.
At that point I overstepped the boundary and, as
the wit Alphonse Allais said, there were no more
limits… despite telling my family and friends that
everything was fine, I knew I’d truly been bitten
by the bug. Since then I have “revolved” the works
by changing the hanging, at home and in the three
spaces I have temporarily annexed for hanging
and sharing my discoveries, about once a year.
Quelle a été votre première pièce acquise ?
What was the first piece you bought?
La première pièce d’art contemporain
achetée de façon réfléchie l’a été après une
visite à la FIAC mais trois ans plus tôt, en
2006. J’avais vu des œuvres d’un jeune artiste
français, Benjamin Sabatier, sur le stand de la
galerie Jérôme de Noirmont mais elles avaient
toutes été vendues. J’ai demandé au galeriste
s’il prévoyait une exposition prochainement
et ai noté la date. Six mois plus tard, j’étais
présent au tout début du vernissage et j’ai
acheté une œuvre faite à partir de bacs à glaçons
et de papier froissé. Ce côté “recyclage de
matériaux” a d’ailleurs souvent empreint mes
choix suivants. The first piece of contemporary
art that I bought in a considered way was after a
visit to the FIAC three years earlier, in 2006. I’d
seen the works of a young French artist, Benjamin
Sabatier, on the Jérôme de Noirmont gallery stand
but they were all sold. I asked the gallery owner
if he was planning an exhibition soon and I wrote
down the date. Six months later I was there at the
very beginning of the preview party and I bought
a work done with ice-cube trays and crumpled
paper. This “recycling of materials” aspect has
often colored my choices since then.
Comment êtes-vous venu à la photographie ?
How did you get into photography?
Avant mon “année sabbatique”, j’avais déjà
acheté quelques photos au fil de rencontres
(des photos peintes d’Elizabeth Lennard,
une amie américaine qui m’est très chère ;
le revers d’un socle d’objet du Louvre par
le parisien Raphaël Chipault avec qui j’avais
participé à des ateliers d’ethnographie
contemporaine pour jeunes publics ou une
série de radiographies de flacons de mon
ami liégeois Aniceto Exposito Lopez). Mes
premiers achats de photo ont commencé par
être plutôt historiques, et plutôt dans des
ventes aux enchères : Berenice Abbott, les
Becher, Henri Cartier-Bresson ou Walker
Evans. Puis à Paris Photo, plusieurs planches
de deux photographes de Rotterdam, Ari
Versluis et Ellie Uyttenbroek, de la série
Exactitudes sur les pratiques vestimentaires de
différentes tribus modernes, qui questionnent
l’appartenance au groupe et l’individualité.
C’est sans doute mon cursus d’ethnologie qui
m’avait fait apprécier ces anthropologues du
monde contemporain. Before my “sabbatical
year” I had already bought a few photographs
through various encounters: the painted
photographs of Elizabeth Lennard, a dear
American friend; the reverse of an object plinth
in the Louvre by the Parisian Raphaël Chipault,
with whom I had worked on contemporary
ethnography workshops for young visitors;
or a series of X-rays of bottles by my friend
Aniceto Exposito Lopez from Liège. My first
photographic purchases started out as mainly
historical, and bought at auction: Berenice
Abbott, the Bechers, Henri Cartier-Bresson, or
Walker Evans. Then, at Paris Photo, several
contact sheets by two Rotterdam photographers,
Ari Versluis and Ellie Uyttenbroek, from the
series Exactitudes on the sartorial practices of
different modern tribes, which question belonging
to a group and individuality. I’m sure it is my
career as an ethnologist that made me appreciate
these anthropologists of the contemporary world.
Y a-t-il une période que vous préférez ? Do
you have you a favorite period?
En tant qu’amateur, je m’intéresse à des
styles de photo différents et visite aussi bien
les expositions d’artistes historiques que
contemporains, au fil de la programmation des
institutions. J’ai une tendresse particulière
pour les photographes humanistes de la France
d’après-guerre, mais n’en possède quasiment
pas. En tant que collectionneur, je me concentre
plutôt, quelle que soit la discipline artistique,
sur la création récente. J’adore les artistes
un peu “froids”, au travail assez visuel et
construit comme Louise Lawler ou Hiroshi
Sugimoto, mais aussi des portraitistes plus
décalés comme Walter Pfeiffer et Wolfgang
Tillmans. J’aime bien aussi la représentation
de lieux originaux : un aéroport portugais par
Edgar Martins, le détail d’une rue de New York
par Viktoria Binschtok ou une horloge repérée
par Yves Marchand et Romain Meffre dans un
immeuble ravagé par le feu. As an enthusiast,
I’m interested in different styles of photography
and visit exhibitions of historical artists as well
as contemporary ones, depending on what the
different institutions have on their program. I’m
particularly fond of the humanist photographers
of Post-War France, but I have hardly any in my
collection. As a collector, I tend to concentrate on
recent creations, whatever the artistic discipline. I
love the artists that are considered rather “cold”,
with a very visual and constructed work like
Louise Lawler or Hiroshi Sugimoto, but also the
more off-beat portraitists like Walter Pfeiffer and
Wolfgang Tillmans. I also like the representation
of original places: a Portuguese airport by Edgar
Martins, the detail of a street in New York by
Viktoria Binschtok or a clock spotted by Yves
Marchand and Romain Meffre in a building
ravaged by fire.
Quel artiste conseilleriez-vous de regarder
à de jeunes collectionneurs ? What artist
would you recommend young collectors to
take a look at?
Il y avait à Volta, une foire “off” de Bâle, un
artiste danois, Adam Jeppesen qui faisait des
séries aux tirages limités dans le temps et non
dans le nombre, permettant ainsi au galeriste de
proposer des prix raisonnables. Je trouve en effet
que la photo est parfois chère quand on prend
en compte le nombre d’exemplaires tirés. Je
conseillerais donc à un jeune collectionneur de
chercher des beaux tirages d’artistes renommés
dans des tirages élevés (mon Sugimoto fait
partie d’un portfolio édité à 500 exemplaires et
m’a couté moins de 500 euros). Ou de se laisser
entrainer par un coup de cœur personnel au fil
des balades et des rencontres. Un bel endroit
pour trouver des pièces historiques de qualité
(même si le nombre d’exemplaires tirés n’est pas
toujours précisément connu) est la Maison Revue
Noire, à Paris, qui propose des photos d’artistes
africains déjà historiques mais aussi des œuvres
de plasticiens contemporains de talent, comme
Joël Andrianomearisoa, qui aborde à travers
différents médias, la photographie mais aussi le
papier, le tissu ou la performance, à travers les
thèmes du désir et du temps qui passent. Il utilise
la photo pour ce qu’elle permet d’apporter si
bien par rapport à d’autres pratiques artistiques
: faire passer l’émotion de façon très directe. In
Volta, a fringe fair at Basel, there was a Danish
artist, Adam Jeppesen, who was doing print
series limited in time and not in number, thereby
allowing the gallery owner to offer reasonable
prices. I sometimes find photography expensive
in view of the number of examples printed. I
would therefore advise a young collector to look
for attractive prints by known artists in relatively
large editions (my Sugimoto was part of a portfolio
of 500 examples and cost me less than 500 euros).
Or to let themselves be carried away by something
that moves them personally as they wander around
and have encounters. A good place to find quality
historical pieces – even if the number of prints is
not exactly known – is the Maison Revue Noire
in Paris, which offers photographs by African
artists that are already considered historical, as
well as works by talented contemporary artists
like Joël Andrianomearisoa. This artist works
in different media – photography but also paper,
fabric or performance – on the themes of desire and
the passage of time. He uses photography because
it allows him to convey things better than other
artistic techniques: to express emotion in a very
direct way.
Quel a été votre dernier coup de cœur en
photo ? What is your latest passion in terms
of photography?
Je suis depuis deux ou trois ans un
photographe israélien de Los Angeles, Elad
Lassry, mais n’avais pas pu trouver la photo
qui était en même temps disponible et à mon
goût. A la foire de Bâle au mois de juin, j’ai
trouvé une photo étrange représentant des
couverts comme en lévitation dans un intérieur
déstructuré. La représentation, très esthétique,
d’objets triviaux et le jeu sur les couleurs (le
noir et le blanc, mes préférées même si Elad
Lassry privilégie généralement les tons plus
vifs) m’ont séduit. J’ai appris par la suite que
l’artiste photographie sur une table miroir qui
déforme les objets, permet les reflets (un thème
qui m’attire souvent) et laisse ainsi apparaître
sur cette photo les murs de son studio, ce
qui donne un côté personnel à un travail a
priori distancié. A noter aussi le cadre choisi
par l’artiste (en métal argenté) qui fait partie
intégrante de l’œuvre. For two or three years
now I’ve been following an Israeli photogapher
who lives in Los Angeles, Elad Lassry, but I
hadn’t been able to find the photograph that was
both available and my taste. At the Basel fair
in June I found a strange photograph showing
place settings that seemed to be levitating in
a deconstructed interior. The very aesthetic
representation of trivial objects and the play
of colors (black and white, my favourite even
if Elad Lassry generally prefers brighter tones)
attracted me. I learnt afterwards that the artist
photographs on a mirror table, which distorts
the objects, allows reflections (a theme that often
attracts me), and lets the walls of his studio
appear on this photo, which gives a personal side
to an approach that is generally objective. It is
also worth mentioning the frame chosen by the
artist, in silvered metal, which forms an integral
part of the work.
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 11

Myriam et
Amaury
de Solages
Quelle est la place de la photographie à Maison Particulière,
le lieu d’exposition que vous avez ouvert à Bruxelles ? What
place does photography have at La Maison Particulière, the
exhibition space you have opened in Brussels?
Maison Particulière est un centre d’art organisant des
accrochages autour d’un thème grâce aux prêts de quatre
collectionneurs et d’un artiste invité. C’est donc ces cinq
personnes qui choisissent de leur propre chef les œuvres qu’ils
souhaitent voir présenter. La photographie est à l’heure actuelle
un support qui a prit toute sa place chez un grand nombre de
collectionneurs d’art contemporain. Depuis notre ouverture
nous avons eu, à chaque accrochage, de façon significative, des
œuvres photographiques exposées. Maison Particulière is an art
centre organising hangings around a theme thanks to loans from four
collectors and an invited artist. It is therefore these five people who
choose the works they want to see presented of their own volition.
Photography is currently a medium that has asserted itself with
many contemporary art collectors. At each hanging since our opening
photographic works have played a significant part in the exhibition.
Faîtes-vous une différence entre art contemporain
et photographie ? Do you see a difference between
contemporary art and photography?
La photographie, depuis son invention est l’un des
supports utilisés par les artistes. En ce qui nous concerne, nous
considérons qu’il y a de grands photographes ainsi que des
artistes qui utilisent la photographie comme support de leur
création artistique. Ce ne sont pas toujours les mêmes. Since its
invention, photography has been one of the media used by artists.
In our view, there are great photographers, as well as artists who
use photography as a medium for their artistic creation. It is not
always the same thing.
Quel est le premier photographe que vous ayez acquis ?
Who was the first photographer whose work you bought?
David LaChapelle. David LaChapelle.
Etes-vous particulièrement sensible à la qualité des tirages et
recherchez-vous des tirages limités ou des tirages d’époque ?
Does the quality of the prints matter to you and do you look
for limited edition or original prints?
Oui nous attachons non seulement de l’importance à la
qualité des tirages mais nous exigeons que ces derniers soient
numérotés et tirés en nombre le plus restreint possible. C’est l’une
des raisons pour lesquelles nous ne sommes pas collectionneurs
de photographies anciennes. En revanche, il est évidemment
important de savoir si les tirages sont réalisés sous l’autorité de
l’artiste. Yes, not only do we attach importance to the quality of
the prints but we insist that they are numbered and issued in the
smallest edition possible. This is one of the reasons we don’t collect
old photographs. On the other hand, it is obviously important to
know if the prints have been done under the authority of the artist.
Quel a été votre dernier coup de cœur en photo ? What is your
latest passion in photography?
Angelo Musco. C’est un artiste italien, vivant à New York,
qui crée des fresques photographiques en ayant dessiné au
préalable son projet. Angelo Musco. He’s an Italian artist living
in New York who creates photographic frescos, having drawn the
project in advance.
Quel artiste conseilleriez-vous de regarder à de jeunes
collectionneurs ?Which artists would you recommend young
collectors to take a look at?
Angelo Musco. Angelo Musco.
12 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
Tunga, «Boneco de
esponjas com pérolas»
(2010), Copyright
B.Huet-Tutti, Courtesy
Galerie Daniel Templon.
Michel Sadowski,
Série «Oscar»
(2011-2012).
François
& Odile
Huet
Quelle a été la première photographie que vous
ayez acquise ? What was the first photograph you
bought?
Notre collection est actuellement axée sur l’art
contemporain, sous diverses formes et notamment la
vidéo, mais pas encore vraiment sur la photographie.
Nous possédons néanmoins un très beau photogramme
de Pierre Savatier, intitulé Organza, plis # 2. Our
collection currently revolves around contemporary art
in various forms, particularly video, but not yet really
photography. But we possess a very beautiful photogram
by Pierre Savatier, called Organza, plis # 2.
Faites-vous une différence entre art contemporain
et photographie ? Do you see a difference between
contemporary art and photography?
Oui, évidemment. Ce n’est pas une différence
qualitative car nous plaçons les deux au même niveau.
Peter Downsbrough, que nous considérons comme un
artiste très important, propose aussi bien des œuvres
dans l’espace, parfois proches de l’architecture, des
vidéos et des photos. A notre connaissance il ne
hiérarchise pas ses différentes productions, et le tout
exprime une très belle cohérence. Il s’agit plutôt
d’une différence d’approche, liée à notre statut de
débutant dans le monde de la photographie. Nous
sommes à la fois plus ouverts dans nos découvertes
et plus hésitants face à nos choix : Face à une
photographie, manquant de références, nous avons
plus peur de nous tromper et de regretter notre choix,
soit de manière absolue en nous lassant rapidement
de l’œuvre, soit de manière relative en constatant
que, malgré ses qualités, elle ne « colle » pas avec le
reste de notre collection et notre intention générale.
Yes, of course. It isn’t a qualitative difference because
we place the two at the same level. Peter Downsbrough,
who we consider to be a very important artist, offers
works in space, sometimes close to architecture, as well
as videos and photographs. To our knowledge he doesn’t
hierarchize his different pieces, and everything expresses
a great coherence. It’s more about a difference in
approach, linked to our status as beginners in the world
of photography. We are at the same time more open to
discoveries and more hesitant in making choices: faced
with a photograph, without the necessary references,
we are afraid of making a mistake and regretting our
choice, either in an absolute way in that we’ll rapidly get
tired of the work, or in a relative way in coming to the
conclusion that, despite its qualities, it doesn’t fit with
the rest of our collection and our overall intention.
En tant que collectionneur, en quoi est-ce bien
pour vous de visiter des foires spécialisées en
photographie ? As collectors, what do you get from
fairs that specialize in photography?
C’est une occasion unique de découvrir de
nombreux photographes en un seul lieu et ainsi de faire
des découvertes inattendues. C’est aussi notre avantage
en tant qu’amateurs débutants. Notre goût est encore
en formation et nous n’en sommes pas encore au stade
de rechercher en photographie ce que nous savons
que nous aimerons, ce qui est peut-être déjà le cas,
hélas, en art contemporain. Mais nous luttons contre
cette facilité ! It’s a unique chance to discover a lot of
photographers in a single place and thus make unexpected
discoveries. It also benefits us as beginner enthusiasts.
Our taste is still being honed and we are not yet at the
stage with photography of looking for what we know
we like, which is, alas, perhaps already the case with
contemporary art. But we are always fighting against this
temptation to take the easy option!
Etes-vous particulièrement sensible aux tirages :
nombre, époque… ? Do you particularly care about
the number of prints, their era…?
Oui. Les collectionneurs ont tous ce défaut de
vouloir posséder une œuvre unique ou au moins
très limitée. Ils n’aiment pas l’idée de production
en grand nombre. Quant à l’époque, nous n’avons
pas encore eu l’occasion de nous poser vraiment la
question. Il nous semble que ce qui importe c’est la
certitude de l’origine et de l’authenticité du tirage,
sa conformité aux exigences de l’artiste, plus que de
connaître la date du tirage. Yes. Collectors all have this
fault of wanting to possess a unique work or at least a
limited edition. They don’t like the idea of production
in large quantities. As for the era, we haven’t yet had
the occasion to really ask ourselves the question. What
seems important to us is certainty of origin and the
authenticity of the print, its conformity with the wishes
of the artist, more than to know the date of the print.
Quel a été votre dernier coup de cœur en photo ?
What is your most recent passion in photography?
Nous avons été très sensibles à une exposition
du photographe hongrois Tamas Dezso, « Here,
Anywhere », à Bozar Bruxelles dans le cadre du
Summer of photography. Cette exposition montre des
lieux désertés suite à la fin du régime communiste.
Ces photos sont à la fois magnifiques et glaçantes,
irréelles, presque oniriques et sordides. We were very
moved by an exhibition by the Hungarian photographer
Tamas Dezso, ’Here, Anywhere’, at Bozar Brussels as
part of the Summer of Photography. This exhibition
shows places abandoned after the end of the Communist
regime. These photos are both magnificent and chilling,
surreal, almost dream-like and sordid.
Quel artiste conseilleriez-vous de regarder à de
jeunes collectionneurs ? What artist would you
recommend young collectors to take a look at?
William Eggleston, un des grands maîtres de
la couleur, un dandy décadent à l’œil implacable,
également auteur de certaines des plus belles
pochettes de disques de l’histoire du Rock’n’Roll.
William Eggleston, one of the great masters of color, a
dandy decadent with an implacable eye, who was also
the creator of some of the most beautiful record sleeves
in the history of Rock’n’Roll.

Portfolio
Un avant-goût des œuvres exposées à fotofever brussels du 4 au 7 octobre 2012 ◆ A taste of the best works exhibited on fotofever brussels…
best of…

Teun Hocks, «Untitled» (Fox)
(2010), Courtesy of Paci
Contemporary (Italy).
Marie Cécile Thijs, «Adriaan van Raab van Canstein
and his daughter Johanna» (2011), series Cooks,
Courtesy of Eduard Planting Gallery (Netherlands).
Käthe Hager von Strobele,
«Left over» series (2010), Courtesy
of Raum Mit Licht (Austria).
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 17

Stojan Kerbler, «Girl from
Haloze» (1972), Courtesy of
Galerija Fotografija (Slovenia).
18 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
William Klein, «Anouk Aimée and Cigarette
Holder» (Paris, 1961), Courtesy of Fifty One
Fine Art Photography (Belgium).

Massimo Vitali,
«SDT 2» (2009),
Courtesy of Crown Gallery
(Belgium).
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 21

Hendrik Kerstens, «Aluminium Foil»,
Serie Paula (2012), Courtesy of Nunc
Contemporary (Belgium).
Eric de Ville, «Babel By Night»
(2012), Courtesy of Espace Art 22
(Belgium).
Rip Hopkins, «Jamais dure longtemps»,
Série Another Country – Les britanniques en France,
(2009), Courtesy of Galerie Le Réverbère (France).
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 23

Thomas Israël,
«Peeping Tom»,
installation interactive,
taille et présentation
variables, 2/5
exemplaires, 2010,
Courtesy of Galerie
Charlot (France).
thomas israël
IntrOSPeCtIOn et HUMOUr !
IntrOSPeCtIOn AnD HuMOr!
Pour la première édition de fotofever paris (novembre
2011), une vidéo interactive de l’artiste Thomas Israël
avait été présentée par la Galerie Charlot et projetée sur
la façade extérieure de l’espace Cardin. Les deux yeux géants
de Peeping Tom attiraient et suivaient le visiteur. Sorte de
prolongement contemporain de Mona Lisa… Acquise par Galila,
cette œuvre sera à nouveau exposée dans la première édition
de fotofever brussels, qui mettra en avant la collection de cette
passionnée d’art et de photographie.
Né en 1975 à Bruxelles, Thomas Israël n’est pas de ceux
qui choisissent un classique cursus des Beaux-Arts. Il vient
du monde du spectacle, d’où il tire cette volonté de prendre
le spectateur à bras le corps dans ses œuvres. Et si la vidéo est
parfois un médium intimidant pour le grand public, Thomas
Israël semble vouloir dire, qu’au contraire, rien n’est plus
facile pour avoir une approche ludique. Dans l’ensemble de ses
travaux, il joue sur les processus d’apparition et de disparition.
Ces dispositifs scéniques sont également des métaphores sur le
temps et deviennent des vanités contemporaines. Il peut par
exemple proposer dans Le Ventre du Monstre un dédale au travers
des carrières de pierres souterraines. Dans FLUX, considérer
les flux de liquides, les flux d’images ou d’informations…
Il peut réfléchir aussi sur la libre association des images ou
la dissolution de l’Ego, avec une idée récurrente d’un monde
en constante évolution, géré par des vecteurs dynamiques.
« Fantastiquement, j’aimerais toucher le spectateur par dessous
la peau et qu’il en fasse pareil avec moi, à la découverte d’espaces
interdits, importants et convoités. Alors j’associe des images,
le plus librement et profondément possible et ensuite je crée des
situations pour que ces images soient ressenties, le plus librement
et profondément possible », précise celui qui souvent emploie
son corps comme support d’images vidéos, donc comme matière
première. Il sera présenté à la galerie Charlot, à Paris, du 12
septembre au 13 octobre. ◆ For the first edition of fotofever Paris
(November 2011), an interactive video by the artist Thomas Israël
was presented by Galerie Charlot and projected onto the exterior
façade of the Pierre Cardin museum. The two giant eyes of Peeping
Tom both attracted and followed its visitors. A sort of contemporary
extension of the Mona Lisa ... Acquired by Galila, this piece will be
presented again in the first edition of fotofever Brussels, which will
feature a collection full of passion for art and photography.
Born in 1975 in Brussels, Thomas Israël is not like those who
choose a traditional curriculum in Fine Arts. He comes from the
world of spectacle and entertainment, from where he draws the
desire to take the observer head-on in his pieces. And although video
is sometimes an intimidating medium for the general public, Thomas
Israël seems to want to say that, on the contrary, nothing achieves a
more playful approach than a moving picture. Throughout his work,
he plays with the process of appearing and disappearing. These
theatrical devices are also metaphors for our times and become
contemporary vanities. He offers, for example, in The Belly of
the Monster a maze through underground quarries. In FLUX,
consider the flow of liquids, the flux of images or information ...
He also reflects on the free association of images or the dissolution
of the Ego, with a recurring theme of a world in constant evolution,
managed by dynamic drivers. “Fantastically, I would like to touch
the observer from beneath his skin and have him do the same to me,
in a discovery of prohibited, important and coveted spaces.
Then, I combine the images, as freely and deeply as possible and
next I create situations so that these images are felt, as freely and
deeply as possible,” says the man who often uses his own body as
a canvas on which video images are projected, like a raw material.
He will be present at the gallery Charlot in Paris, from September
12 to October 13, 2012.
❤ Galerie Charlot, 47 rue Charlot, 75003 Paris.
www.galeriecharlot.com
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 27

photography
market
AU tOP MAIS tOUJOUrS
ACHetABle At ItS PeAk
But StIll PurCHASABle
Déjà depuis de nombreuses années, le marché de la
photographie a gagné en maturité et connaît des records
et des acteurs que chacun s’arrache. Parmi ces derniers,
et coup de théâtre en novembre 2011, Andreas Gursky s’est vu
adjuger son Rhein II pour 4,3 millions de dollars chez Christie’s
New York. Les autres photographes stars du marché se nomment
Nan Goldin, David LaChapelle, Richard Prince, Cindy Sherman,
Robert Mapplethorpe ou Hiroshi Sugimoto. Selon le site Artprice,
en 2011, près de 14 000 clichés ont été cédés, pour un résultat
avoisinant les 150 millions de dollars, soit une moyenne de 10 000
dollars par œuvre. Si les ventes spécialisées en photographies
concernent plutôt les tirages d’époque ou les « classiques du
cliché », les photographies contemporaines s’acquièrent dans
les galeries, les foires ou les ventes d’art contemporain. La
photographie plasticienne s’accompagne de thématiques qui
déclenchent aussi les faveurs du public, comme la photo de
mode ou les célébrités. Le photojournalisme ou la photographie
documentaire est également très suivi. Les sites spécialisés dans
les ventes aux enchères et tendances du marché - comme Artprice.
com, arnet.fr, ou ceux des quotidiens nationaux - relatent que les
prix de la photographie auraient progressé en moyenne de 39%
ces dix dernières années. Les cotes continuent à grimper de 3 à
10% par an. Toutefois, la photographie demeure généralement
plus accessible que l’art contemporain avec une majorité de ventes
au-dessous des 10 000 euros et un prix moyen autour de 3 000
euros. On peut d’ailleurs commencer une collection et s’offrir des
clichés avec seulement quelques centaines d’euros ! Même les
collectionneurs les plus expérimentés sont actifs dans ce type de
marché, raison de plus pour oser faire ses premiers pas
Les records des pointures du marché précédemment citées
ne doivent pas freiner les nouveaux acheteurs car, à l’inverse,
ils stimulent l’entrée dans les maisons de ventes et une présence
affirmée en galeries de plus jeunes artistes. Ils galvanisent
l’ensemble du médium. Oleg Dou, présenté à fotofever brussels à
la galerie Espace Art 22, et qui fait la couverture de notre journal,
28 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
Walter Carone,
«BB on the roof top» (1952),
Courtesy of Galerija Fotografija
(Slovenia).
Luis Mallo, «JCM» (Print Storage),
Open Secrets (2008),
Courtesy of Modernartgalerie
(France).
Nanna Hänninen, «People IV»
(2012), Plants/Objects/Trees/
People/Paint series, Courtesy
of Camara Oscura Galería de
Arte (Spain).
en est un bon exemple. Né en 1983 en Russie, il a déjà réalisé un
total d’adjudications de 17 952 dollars en 2011. Il s’inscrit dans la
mouvance d’une manipulation digitale qui se développe depuis
les années 1990 et a été lauréat de nombreux prix : l’International
Photography Award, l’International Color Award ou le Prix
Kandinsky. Il a connu des enchères supérieures à 10 000 dollars,
dès 2008. Toujours selon le magazine Artprice : « Sa cote a parfois
tendance à s’emballer... en témoigne l’adjudication d’une photo
issue de la série Nun (Nonne) qui flirtait avec les 45 000 $ lors d’une
vente de décembre 2007 à Budapest (Hongrie, Kieselbach Gallery),
multipliant alors par 21 son estimation ! » Mais ses prix sont bien
inférieurs sur les foires… quant à la benjamine des meilleurs
jeunes photographes aux enchères, c’était en 2011, l’artiste russe
Alena Zhandarova, née en 1988. En dehors de son talent, elle
témoigne aussi de l’importance croissante prise récemment par les
photographes d’Europe de l’Est (voir article en page 9). ◆ Already
for many years, the photography market has gained in maturity and
seen records broken time and time again. Among the latter came a
dramatic change in November 2011, when Andreas Gursky watched
his Rhein II fetch a whopping $4.3 million at Christie’s New York.
Other stars in the photography market include Nan Goldin, David
LaChapelle, Richard Prince, Cindy Sherman, Robert Mapplethorpe,
and Hiroshi Sugimoto. According to the website Artprice, in 2011,
nearly 14,000 photographs were sold at a profit of around $150
million, or an average of $10,000 per piece. While photography sales
center on vintage prints or “classic photography,” (classiques du
cliché), contemporary photographs are being acquired by galleries,
fairs, or sales of contemporary art. Art photography attracts public
attention by nature of its themes, such as fashion photography or
celebrities. Photojournalism or documentary photography is equally
popular. Sites specializing in auctions and market trends - like
Artprice.com, arnet.fr, or national newspapers - report that the price
of photography has increased by an average of 39 percent over the
past decade. These percentages continue to climb by 3 to 10 percent
each year. However, photography remains generally more accessible
than contemporary art with a majority of sales priced below 10,000
euros and an average price of around 3,000 euros per piece. In fact, it’s
possible to create a collection and sell photos with only a few hundred
dollars! Even the most experienced collectors are active in this market,
all the more reason to take those first steps...
Records of market peaks mentioned previously should not stop
new buyers; on the contrary, these numbers only increase the entry and
strong presence of young artists into auction houses and galleries. They
galvanize the entire medium. Oleg Dou, exhibited at fotofever Brussels
in the gallery Espace Art 22 and who has made the cover of this
special issue, is a good example. Born in Russia in 1983, Oleg Dou has
already sold a total of $17,952 in 2011. He entered the market at the
wake of digital editing and manipulation, which has been developing
since the 1990s, and has been the recipient of numerous awards: the
International Photography Award, International Color Award or the
Kandinsky Prize. His work was auctioned for over $10,000 in 2008.
Still, according to Artprice magazine: “His worth has a tendency to
get exaggerated ... as evidenced by the sale of a photo from the series
Nun (Nonne), which reached $45,000 at an auction in December 2007
in Budapest (Hungary, Kieselbach Gallery), a shocking 21 times its
original estimate!” But his pieces fetch much lower prices at fairs…
this occurring similarly in 2011 for the youngest of the best young
photographers sold at auction, Alena Zhandarova, born in 1988. In
addition to great talent, she is a testament to the growing importance of
photographers from Eastern Europe (see article on page 8).
eyemazing
rIen qUe POUr
leS yeUx De GAlIlA
FOr GAlIlA’S
eyeS Only
Pour sa seconde édition à Bruxelles, fotofever présente une sélection d’œuvres
issues de la collection privée Galila. Cécile Schall, créatrice de fotofever a confié
le commissariat de l'exposition à EYEMAZING Susan, fondatrice du magazine
de photographies éponyme ◆ For its second edition in Brussels, fotofever
presents a selection of works from the private Galila Collection. Cécile Schall, the
creator of fotofever, has entrusted EYEMAZING Susan, founder of the eponymous
photography magazine, to curate this exhibition.
Notre langue – et les autres – regorge d’expressions plus ou
moins plates autour du mot « œil » pour décrire la façon
dont nous agissons, communiquons ou témoignons de
notre conscience morale. Ainsi peut-on voir les choses « d’un bon
(ou mauvais) œil », « garder un œil » sur quelqu’un ou jurer de
s’en venger « œil pour œil » – tout en se rappelant, bien sûr, que
« les yeux sont les fenêtres de notre âme ».
Dans le cadre de son salon cet octobre à Bruxelles, fotofever
a choisi EYEMAZING Susan comme curatrice d’une exposition
qui propose une mise en abstraction de toutes ces formules
et lieux communs. On y découvrira une large sélection de
photomontages et photographies noir et blanc empruntés à une
collectionneuse privée belge, connue sous le nom de Galila.
Comme souvent dans ces cas là, les clichés sélectionnés pour
l’exposition ne révèlent qu’une infime partie de cette collection
gigantesque et haut en couleur, extrêmement diversifiée et
somme toute relativement jeune.
Active dans le milieu depuis 2005, Galila a rassemblé un
nombre considérable d’œuvres, provenant essentiellement
d’artistes émergents au tempérament ouvertement surréaliste.
L’exposition de la Collection Galila propose non seulement
d'illustrer l’âme et la psyché humaines au travers de photographies
mettant en scène des yeux, mais également de dévoiler le talent
d’artistes contemporains tout à fait originaux, dont les travaux
chargés d’onirisme permettent à nos esprits de s’évader.
Comme on pouvait s’y attendre, la touche apportée par
EYEMAZING Susan dépasse l’esthétique conventionnelle et semble
guidée par une sorte de perfection mystique. Mettant en scène
une série de photographies narratives – relevant tantôt du rêve,
tantôt du cauchemar – sa sélection suggère une nouvelle lecture,
à la fois artistique et spirituelle, des images. Laissant de côté les
photos d’œil les plus connues, les portraits et études choisis parmi
la Collection Galila reflètent sa parfaite connaissance des grands
classiques « d’yeux » dans l’histoire de l’art et du cinéma. Les
profondeurs visuelles et les noirs sculptés des images de Jerry
Uelsmann, Léon Hecht, Jean-Jacques André, Susanne Winterling
ou Ossip, pour ne citer qu’eux, suggèrent le prestige qu’entoure la
représentation de l’œil. Depuis la scène de la pupille tranchée du
film Un chien andalou, de Buñuel et Dali, jusqu’au photomontage
Lonely Metropolitan d’Herbert Bayer, réalisé en 1932, des travaux
variés issus de la photographie noir et blanc des années 1920
se mêlent à des images évoquant davantage notre esthétique
contemporaine. Il en résulte une exposition à la fois éclairante
et inquiétante, hypnotique et perturbante, autour de pièces
initialement choisies par Galila par « amour des yeux ».
◆ Beside the platitude “the eyes are the window to the soul”
numerous phrases exist which use the word “eye” to convey how
people communicate, judge situations, and deal with right and
wrong: “seeing eye to eye”, “keeping an eye on things” and “an
eye for an eye,” among others. All of these platitudes and phrases
alike appear in the abstract when shown in an exhibition on view
in conjunction with the 2012 Fotofever Photography Art Fair, an
event held this October in Brussels. Under the curatorial baton of
EYEMAZING Susan, the exhibition presents a wide selection of
black-and-white photographs and photomontages on loan from
William Klein,
«Cineposter», Tokyo (1961),
achat à la Galerie
Le Réverbère (France).
Marc le Mené, «Portrait de
femme avec Loupe» (1987),
achat à l'artiste.
the collection of a Belgian art lover, known as Galila. As with any
collector’s holdings, the images selected for the exhibition merely
scratch the surface of the collection—a sprawling, colourful,
multifarious, and relatively “young” collection.
Active since 2005, Galila has amassed a tremendous number
of artworks by largely emerging artists, whose temperaments have
a distinctly surreal edge. On the occasion of the second edition of
Fotofever, the exhibition made possible through the Galila Collection
not only illustrates the human soul and psyche through images which
incorporate eyes into their compositions, but also reveals the talents
of several highly original, contemporary artists whose works are rich
with fantasy elements and mind travelling.
As expected, EYEMAZING Susan’s touch famously surpasses
conventional aesthetics and appears guided by an otherworldly
perfection. While arranging a group of photo-narratives—sometimes
Sawada Tomoko, «Early Days
21» (1996), Purchased at
MEM Gallery, Tokyo (Japan).
dreams, sometimes netherworlds—her selection points to a new,
artistic and spiritual evaluation of the imagery. Moreover, without
actually showing the most famous “eye images” ever made, the
portraits and situational studies, which she selects from the Galila
Collection, reflect a strong awareness of “eye masterpieces” found
in the history of art and filmmaking. In spirit, the visual depths
and sculpted darkness in images like those by Jerry Uelsmann, Léon
Hecht, Jean Jacques André, Susanne Winterling, Ossip, and other
featured photographers insinuate the heights of eye-relevant culture,
from the pupil-splicing sequence in the film Un Chien Andalou by
Buñuel and Dali to Herbert Bayer’s 1932 photomontage Lonely
Metropolitan, and a variety of artistic impressions drawn from
innovative, black-and-white photography of the early 20th century
interwoven with images evoking present-day aesthetics.
The result is an exhibition both clarifying and ominous, both
hypnotic and unsettling, created with works Galila originally chose
for her collection because they addressed her “love of eyes.”
❤ Extrait du magazine EYEMAZING, numéro
d’automne 2012. Texte de Karl E. Johnson.
Article extract from EYEMAZING Fall issue 2012
Text By Karl E. Johnson.
❤ www.eyemazing.com
Technikart fotofever \ Oct 2012 \ 29

fotofever
team
Noémie (fair manager)
Une programmation qui fait la part
belle aux découvertes ! Programming
dedicated to discovery!
« 60 galeries de 15 pays différents, plus de
200 artistes issus de 35 pays, fotofever brussels est une nouvelle zone
franche truffée de nouveautés. La photographie n’est pas un style,
mais une multiplicité de démarches et de techniques, un art bientôt
bicentenaire et malgré tout en pleine mutation. C’est toute l’histoire
de fotofever ! » “60 galleries from 15 different countries, more than 200
artists reigning from 35 countries; fotofever is a place full of novelties
and innovation. Photography isn’t just a style, but a multiplicity of
approaches and techniques, an art soon to celebrate its bicentennial and
is nevertheless in full transformation. This is the story of fotofever! ”
Clara (video & éditeurs)
toute l’image est à l’honneur Honouring
all imagery
« Il n’y a pas que de la photographie
à fotofever ! Livres-objets, éditions rares,
portfolios en tirages limités... la section Editeurs saura séduire
les bibliophiles ! L’art vidéo sera aussi mis en avant avec une
sélection d’œuvres contemporaines et expérimentales...une
salle de projection atypique fera de videofever un espace
incontournable de la foire ! » “There isn’t only photography at
fotofever! Object-books, rare editions, limited-print portfolios…
the Editors section will know how to seduce all bibliophiles of
fotofever! Video art will also be emphasised through a selection of
contemporary and experimental works… an atypical projection
room will make videofever a space not to be missed at the fair! ”
Marguerite (fototalks manager)
de belles rencontres en perspective
Stimulating dialogues with a new
perspective…
« Autour de grandes thématiques telles
que collections et collectionneurs, les musées dédiés à la
photographie , la photographie est-européenne, l’édition
photographique et la vidéo, fototalks vous offre une plateforme
de rencontres avec des professionnels passionnés issus de tous
les horizons. L’espace fototalks vibrera pendant les 4 jours de
fotofever au rythme des discussions, concerts et soirées spéciales,
dans une ambiance toujours chaleureuse et détendue! Centered on
great themes like collections and collectors, photography museums,
Eastern European photography, photographic editions and video art,
the fototalks offer you a platform to meet impassioned professionals
from all horizons. During the 4 days of fotofever, the fototalks
space will move to the rhythm of discussions, concerts, and special
evenings in an always welcoming and relaxed atmosphere! ”
Juliette (private collection
& fotoprize manager)
Ouvrez l’œil! Open your eyes!
« Jetez un œil sur les 30 œuvres
photographiques intrigantes, énigmatiques
et captivantes de la Collection Galila et découvrez l’œil d’une
collectionneuse qui a l’œil. Et pour tous les futurs collectionneurs
en herbe, venez rencontrer le lauréat du fotoprize 2012, la
jeune polonaise Anna Orlowska et ouvrez vous à la nouvelle
photographie est européenne. Vous serez conquis en un clin
d’oeil! Enfin préparez vous à des rencontres inattendues
TECHNIKART CONSEIL 2, Rue de la Roquette, Passage du Cheval Blanc, 75011 Paris • Directeur de la Publication Fabrice de Rohan Chabot (fchabot@technikart.com) • Directeur de la rédaction Raphaël Turcat • Rédactrice
Marie Maertens • Direction Artistique Sophie Jouanneault (sjouanneault@technikart.com) • Direction d’édition Charlotte Mignerey (cmignerey@technikart.com), Comptabilité Nicolas Bernabeu (nbernabeu@technikart.com)
• Promotion Yangzom Tsering (33 44 – F. 01 43 14 33 39 – promotion@technikart.com) • RP Marika Henry (Marika@marikawaii.fr – T. 06 37 84 08 09) • Publicité Commerciale: Mediaobs 44 Rue Notre-Dame-des-Victoires
– 75002 Paris (T.01 44 88 97 70 – F. 01 44 88 97 79 – pnom@mediaobs.com) • SA Technikart Conseil est édité par la SAS Ideoclean au Capital de 37 600 Euros. (RCS 510 625 759 B). N° ISSN: 1967-7103. Dépot Légal:
À parution. • Dépôt Légal à parution. Journal distribué en Europe à 220 000 exemplaires par Wombat. Ne pas jeter sur la voie publique.
30 \ Technikart fotofever \ Oct 2012
CéCIle et
SA BAnDe
à Fever !
CéCIle AnD
Her Fever
BAnD !
dans un cadre festif et intimiste: c’est la fever night le jeudi 4
octobre ! » “Take a look at 30 intriguing, enigmatic, and captivating
photographic works from the Galila Collection where you will
discover the eye of this keen eyed collector. And for all future aspiring
collectors, come meet the winner of the fotoprize 2012, the young
Anna Orlowska from Poland, and open yourself to new Eastern
European photography. You will be enthralled with just a glance! ”
Pauline (communication manager)
la communication dans tous ses états
Communication in all its forms
« La communication de fotofever, je l’ai
élaborée tel un délicieux café gourmand. J’ai
en ma possession les principaux ingrédients - réseaux sociaux,
newsletters, bases de données et plus de 35 partenaires médias
européens! - que je sublime en les coordonnant pour vous servir, sur
un plateau d’argent, un événement digne des plus grands.Et notre
macaron à nous c’est Paddle8, plateforme de vente d’art en ligne...
pour prolonger le plaisir ! » “I equate the communication of fotofever
to a delicious gourmet coffee. I possess the principal ingredients (social
networks, newsletters, databases, and more than 35 European media
partners!) that I blend together in order to serve you one of the greatest
and most dignified events on a silver platter. Our macaroon for you is
Paddle8, the online platform for art sales, to prolong your pleasure! ”
Véronique (vip programme)
echange, passion, convivialité, c’est
le fil rouge de fotofever ! exchange,
Passion, Conviviality, that’s the guiding
principle of fotofever!
« Ce qui me plaît dans l’élaboration du programme vip, ce sont
les rencontres avec des passionnés qui aiment partager leur amour
de l’art. Je suis particulièrement touchée par la générosité du
couple de collectionneurs Odile et François Huet qui nous ouvrent
leurs portes pour soutenir leur coup de cœur du moment, un très
prometteur jeune photographe belgo-polonais. Le collectionneur
Alain Servais nous accueille quant à lui dans son espace de 900m 2
pour mettre en pratique sa “conception de l’art qui se partage
largement“. » “What I love about elaborating the vip programme is
the ability to meet some many passionate people willing to share their
love of art. I am particularly touched by the generosity of a couple
of collectors, Odile andFrançois Huet, who have opened their doors
to support their top choice of the moment, a very promising young
Belgian-Polish photographer. Meanwhile, the collector Alain Servais
welcomes us to his 900 m 2 space to practice his “concept that art is
widely shared among us.”
Marine (relations vip)
etre à l’initiative de nouvelles rencontres Initiating
new meetings
© Gilles Petitpas.
« Etre au cœur de la création
photographique contemporaine est pour moi
un privilège pour faire se côtoyer artistes en
devenir et jeunes collectionneurs en quête de
nouveautés ! Des faces à faces innovants aux
couleurs de Bruxelles, au cœur de l’Europe... » “Being at the heart
of contemporary photographic creation gives me the privilege to
mingle up-and-coming artists with young collectors in search of new
discoveries! New and fresh dialogues set against the backdrop of
Brussels, in the heart of Europe… ”
Janette (production manager )
C’est parti pour un tour & taxis
Off we go to tour & taxis!
« Découvrez les personnalités uniques des 60 exposants
qui viennent de toute l’Europe et laissez-vous charmer par
l’architecture singulière de Tour & Taxis, un lieu historique
et magnifique. Cet espace lumineux et chaleureux, que vous
découvrirez en pleine effervescence, se prête parfaitement
à l’ambiance conviviale de fotofever! » “Discover the unique
personalities of the 60 exhibitors that come from all of Europe and be
charmed by the singular architecture of Tour & Taxis, a magnificent
historical location. You will discover that this luminous and
welcoming space, full of excitement, perfectly aligns with the convivial
nature of fotofever! ”
Cécile (founder )
fotofever part à la conquête de
l’europe fotofever aims to conquer
europe
« Pour faire de fotofever une foire qui contribue à
développer de nouvelles vocations de collectionneurs, j’ai constitué
pas à pas une équipe qui ait l’audace et l’envie de partager sa passion
pour la photographie d’aujourd’hui : la fièvre photographique, la
fotofever, avec comme acteurs organisateurs le fotofever girl band !!!
Après Paris, je suis heureuse que fotofever gagne le cœur de l’Europe
en lançant l’événement à Bruxelles avec ce rêve que je garde en tête
d’organiser un jour une foire fotofever par continent....européen,
américain, asiatique, africain ! En attendant, place à la photographie
européenne et bienvenue à la première édition de fotofever
brussels !» “To make fotofever a fair that contributes to developing new
vocations for collectors, I have constructed a team step by step that has
the daring and the desire to share its passion of today’s photography:
a fever from photography, fotofever, along with the acting organisers,
the fotofever girl band!!! After Paris, I am confident that fotofever will
win over the heart of Europe in launching this event in Brussels, while
always keeping in mind my dream of one day organising a fotofever
fair on each continent… European, American, Asian, African! Until
then, here’s to European photography and welcome to the first edition of
fotofever brussels!”
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FF13

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